Analyse de Filiere Pharmaceutique en Algerie 2007

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Analyse de la filière pharma en Algérie

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  • Commission Europenne

    Ministre de la PME et de

    lArtisanat

    ANALYSE DE LA FILIERE

    INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

    ALGERIE 2007

    RAPPORT PRINCIPAL

  • Analyse de la Filire Industrie Pharmaceutique Octobre 2007 En Algrie

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    Ce rapport a t conu par M. Alain LEJEUNE et M. Zine BOUTOUCHENT Les rsultats, conclusions et interprtations exprims dans ce document ne refltent en aucune manire la position ou l'opinion de la Commission Europenne et de l'Union Europenne. Euro-Dveloppement PME Alger, Octobre 2007

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    SOMMAIRE INTRODUCTION ..................................................................................................................... 4 EN GUISE DE PREAMBULE .................................................................................................. 5 1 L'ALGERIE.. 8 1.2 Pays ................................................................................................................... 9 1.3 Population .......................................................................................................... 9 1.4 Dmographie...................................................................................................... 9 1.5 Economie PIB................................................................................................ 12 1.6 Dfis : UE et OMC............................................................................................ 13 1.7 Avantages ........................................................................................................ 16 2 L'ALGERIE ET SON SECTEUR DE SANTE.16 2.1 En gnral ........................................................................................................ 17 2.2 Rglementation ................................................................................................ 17 3 LE MEDICAMENT 20 3.1 Dans le monde ................................................................................................. 21 3.2 En Algrie......................................................................................................... 25 3.3 Au Maghreb...................................................................................................... 25 3.4 Lindustrie pharmaceutique .............................................................................. 28 3.5 conomie du mdicament................................................................................ 33 3.6 Prix / remboursement ....................................................................................... 33 3.7 Importation / production.................................................................................... 34 3.8 Nomenclature ................................................................................................... 36 4 LES DEFICIENCES CONSTATEES 36 4.1 La rglementation............................................................................................. 37 4.2 Limportation, la fabrication et la distribution des mdicaments ....................... 37 4.3 La technique de management des entreprises ................................................ 38 4.4 La comptitivit ................................................................................................ 38 4.5 Lenvironnement............................................................................................... 40 4.6 Les pratiques commerciales............................................................................. 40 4.7 Les relations avec les pouvoirs Publics............................................................ 41 4.8 Quelques diffrences exemplaires ................................................................... 41 5 STRATEGIE : DIFFERENTS POINTS DE VUE46 5.1 Ministre de lIndustrie et de la Promotion des Investissements (MIPI)........... 47 5.2 Ministre de la Sant........................................................................................ 48 5.3 Union Nationale des Oprateurs en Pharmacie (UNOP) ................................. 51 6 LES RECOMMANDATIONS.52 7 LES PERSPECTIVES53 8 CONCLUSION.54 9 ANNEXES55

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    INTRODUCTION RAPPEL DU CONTEXTE GENERAL DE LA MISSION

    Les caractristiques techniques de cette mission sinscrivent dans une approche de lanalyse du secteur pharmaceutique en Algrie. Le but est de tenter de rpondre une question fondamentale : Quest-ce qui fait que le secteur pharmaceutique en Algrie semble diffrent de celui dautres pays ? Pour rpondre cette interrogation, il sagit de retravailler les donnes qui touchent au fonctionnement et au dveloppement de lindustrie du mdicament en Algrie. En se basant sur des donnes lgales et rglementaires, sur les pratiques commerciales, la comptitivit du secteur, les divers lments qui touchent sa gestion, il convient de dfinir sur base SWOT ses forces, faiblesses, opportunits et menaces, en examinant par comparaison la situation dautres pays proches (benchmark). Il devra en rsulter un rapport de synthse pratique et utile venant davantage plaider la cause des diverses entreprises du secteur. Ce rapport devra tre maquett, produit et diffus un large public. RAPPEL DES OBJECTIFS DE LA MISSION ET DES RESULTATS ATTENDUS Diffuser des rsultats analytiques, pertinents et utiles sur la filire industrie pharmaceutique en Algrie RAPPEL DES TRAVAUX A REALISER Etude de documents sur lindustrie du mdicament de diverses provenances (EDPME, Presse, UNOP, CNES, Forum des Entreprises, bases lgales et rglementaires du secteur, etc.), complt dentretiens avec des chefs dentreprises, des responsables auprs des Autorits de Sant, de responsables dassociations professionnelles, etc.. Ce travail sest ralis en 2 phases : 1. analyse des documents et conception dun guide dentretiens, aprs briefing avec lEDPME 2. analyse, synthse et rdaction suivie dun dbriefing lEDPme.

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    EN GUISE DE PREAMBULE

    PLAIDOYER POUR UN ESPOIR DECU. A RAVIVER.

    Pour lindustrie pharmaceutique algrienne, on pourrait tablir un bulletin en donnant des

    notes qui vont de lexcellence la suffisante. Mais en sachant que ces notes sont influences par dautres lments extrieurs, qui touchent de nombreux secteurs.Quil sagisse du secteur public, bancaire, ducatif.

    Il nest pas possible daccorder toutes ces composantes des cotations explicatives du bulletin. Cest dire combien la rdaction dun rapport final sur la FILIERE INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE EN ALGERIE est complexe et demande une certaine prudence. Les constatations qui ont t faites lors de ces diagnostics, mises niveau, formations dans les entreprises prives, ces PME courageuses de la filire pharmaceutique, sont porteuses dun certain optimisme conditionnel.

    Car le mdicament nest pas un objet de commerce comme les autres. Dans certains pays, il est mme explicitement dit que le mdicament nest pas objet de commerce (Art 2 Loi sur le Commerce, en Belgique). Ainsi le produit de lindustrie pharmaceutique se trouve-t-il entre deux projets : celui dun fabricant industriel qui est le mdicament et celui dun objet participant la sant publique, un vecteur de lutte contre la maladie. Ce mdicament, vecteur de lutte contre la maladie, est un des lments qui peut faire exception dans toute une srie de lois et rglements nationaux et internationaux, quil sagisse de lois fiscales, douanires, ou de traits comme ceux du GATT devenu OMC, ainsi quaux Nations Unies et lOMS. Les PME de la filire pharmaceutique sont, en gnral tablies dans des locaux adquats et dotes dun matriel dernier cri de grande qualit, acquis parmi les marques les plus srieuses de la technologie ad hoc.

    Jusqu ce jour, les mdicaments faits en Algrie ont dmontr leur qualit par le contrle du LNCPP (Laboratoire National de Contrle des Produits Pharmaceutiques), ce qui atteste le srieux de la jeune industrie.

    Le personnel, souvent jeune, est nanti de diplmes de base de valeur, souvent complts de formation soit dans des Ecoles ou Universits trangres, soit de formations spcifiques donnes en Algrie ou dans des firmes pharmaceutiques trangres avec lesquelles elles sont en relation contractuelle. Lenthousiasme de ces jeunes cadres na dgal que lesprit dentreprise de leurs patrons. Lensemble du personnel partage une fiert de participer un secteur de la sant. Mais. Le dynamisme initial, bas sur une politique qui exigeait le passage du statut dimportateur celui de producteur, est quelque peu mouss. En effet, les investissements, parfois considrables raliss par le priv, peine lancs, ont t lchs par labandon de cette loi. Les no-producteurs se sont vus, ds ce moment, concurrencs par nombre dimportateurs de tous genres, avec des mdicaments de provenances multiples, avec des prix trs divers qui

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    gnrent parfois une lutte commerciale ingale, voire sauvage. Ce changement de ligne pourrait mettre en cause la prennit dune industrie naissante et riche de promesses pour lAlgrie. Un Code dEthique et de Dontologie pour le Secteur est presquunanimement rclam. Il devrait concerner les diverses composantes de lindustrie du mdicament. Malgr les efforts des Autorits (priorit aux gnriques - 2006) (dveloppement des PME) ces inconstances lgales et rglementaires crent le doute. Dautant plus que la loi accorde toujours lEtat le monopole de la fabrication des mdicaments, ce qui, en cas de conflit juridique pourrait tre ngatif pour lentrepreneur producteur pharmaceutique. En outre, les normes algriennes ne sont pas en accord avec les normes internationales du mdicament. Ces dernires ont beaucoup volu. Il serait ncessaire que les Autorits sappliquent rduire cet cart par une mise niveau, sur la base la plus proche, celle de lUnion Europenne, par exemple. Dautant que la stratgie de relance et de dveloppement industriel sinscrit dans un espace supra national, euro mditerranen et maghrbin. De mme, les nouvelles dispositions quant aux BPF intgrent des normes environnementales, pour viter limplantation de production de mdicaments dans des zones peu salubres, ne disposant pas de possibilits dpuration de leurs eaux uses, etc. Il serait donc utile et ncessaire qu lavenir les industries pharmaceutiques soient dans des zones rserves aux technologies propres, bien quipes en adduction deau, disposant de possibilit de retraitement des eaux de laboratoire, et hors de zones o lair est pollu. Cela implique des technoples ou des parcs scientifiques rservs. Lindustrie les rclame, principalement des prix accessibles favorisant linvestissement. Les dficiences releves sont de divers ordres, principalement dans ladministration, la gestion et lorganisation gnrale, avec une sous informatisation. Le choix des normes est aussi un problme puisque suivre les normes algriennes narrive pas au niveau des normes UE ou US. Avec des formations adquates, les MAN (Mises A Niveaux) sont bien reues. Une politique du mdicament et principalement du mdicament gnrique, et si possible en DCI (Dnomination Commune Internationale), base sur des listes prioritaires (cf. OMS Mdicaments essentiels), pourrait donner lieu prfrence locale. Cette politique passe par de nouveaux outils denregistrement, une Inspection aux moyens humains et matriels valoriss, et la cration dun Agence du Mdicament. Elle passe aussi, pour tre efficace pour le consommateur et la scurit sociale par des prix diffrencis entre produits de rfrence et gnriques (celui-ci est thoriquement moins cher dau moins 20 %). Cette politique de prix devrait compter aussi sur des prix des conditionnements grands modles moins chers, en cot quotidien, que les petits modles, afin davoir des cots journaliers moindres pour le mdicament. Les patients et les Caisses de Scurit Sociale y gagneraient.

    LAlgrie ne doit cependant pas perdre ses particularits, comme la jonction de la notion de produits pharmaceutiques assimils aux mdicaments, donnant ainsi un statut de nombreux produits considrs ltranger comme situs en zone grise sans statut dtermin. Lencadrement du secteur et la concertation avec les Autorits sont plus que jamais ncessaires, principalement en ces moments dAccords avec lUnion Europenne (U.E.) et de demande dadhsion lOrganisation Mondiale du Commerce (O.M.C.). Cet encadrement est ncessaire pour viter la multiplication parfois norme de lenregistrement du mme mdicament, pour dterminer des lignes de conduites sur les besoins de lAlgrie, y compris les hpitaux, les officines, les organismes publics.

    La concertation est requise si lon veut un secteur pharmaceutique oprationnel et durable dans le cadre de lOMC. Le mdicament est un produit dexception qui peut bnficier de prfrence. Mais celle-ci nest pas juridique mais dordre politique. La stratgie, aprs une table ronde du secteur, est dterminer par les Autorits.

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    Le mdicament, plate forme pour un dbat social , comme le qualifie le CNES (dcembre 2003) peut donner beaucoup lAlgrie, principalement dans le dveloppement de toute une filire de production locale, avec un ensemble de consquences positives. La fabrication locale diminue la facture dachats extrieurs du mdicament, dont le montant augmente chaque anne. (80 % de mdicaments imports, plus de 1 milliard de US $ - limportation de mdicaments reprsente le 2me poste des biens de consommation, aprs les crales et le 7me poste des importations en valeur absolue). Elle accrot lautonomie du pays et favorise la disponibilit du mdicament, apportant ainsi une rponse un des principaux principes de dontologie mdico-pharmaceutique : la continuit des soins. Lie une politique de prix concerte, la production locale peut tre un facteur daccessibilit aux mdicaments pour tous. La production locale est synonyme de transfert de technologie. Celle-ci touche aussi bien la mcanique, linformatique, la formation, la maintenance quaux aspects lgaux, normatifs et rglementaires, telles les Bonnes Pratiques de Fabrication (B.P.F.). Le personnel acquis ces disciplines est un rservoir de haute qualification. Le dveloppement du secteur est, bien videment, un pourvoyeur demplois directs et indirects de divers niveaux, jouant un rle social important. La formation de personnel universitaire et technique de haut niveau pourrait donner aux Universits lopportunit de la cration dun cycle complmentaire pour lindustrie pharmaceutique, en galnique, en analytique, en affaires rglementaires, en information scientifique, en pharmacovigilance, en marketing. La formation concerne aussi la gestion, le management par la dlgation (organigramme) par la comptabilit analytique, linformatique de gestion, et les ressources humaines. Un poste parfois nglig concerne la scurit et lhygine, via les circulations BPF et les chappements de scurit pour le personnel en zone de production (signaltique standard internationale). La vie dune industrie, cest aussi son march et la recherche quelle peut induire pour garantir son devenir. Le march algrien est en expansion, avec ses 33,8 millions dhabitants. La croissance de lesprance de vie la naissance et le vieillissement de la population sont synonymes daccroissement de la consommation de mdicaments, tendance exponentielle. LAlgrie doit galement viser lconomie dchelle par lexportation. La qualification BPF de son industrie devrait lui favoriser cette opportunit, pour peu quelle sengage dans lapplication de normes internationalement reconnues (BPF / UE ou GMP / FDA, etc.). Malheureusement, les chiffres compars nous prsentent un secteur producteur en tat de dcroissance, en faveur de limportation, pour peu que les chiffres communiqus soient fiables. L, une faiblesse a t releve : les lments statistiques souvent dficients, voire contradictoires. Cet outil est une des premires amliorations apporter pour dterminer une ligne de conduite pour le futur. Quant la Recherche, uniquement faite actuellement par SAIDAL, le potentiel existe pour les entreprises du secteur. Cette R&D, Recherche et Dveloppement, devrait tre base sur une collaboration Industrie Universit avec subventionnement souhaitable par les pouvoirs publics. Les thmes de cette recherche sont nombreux, en galnique, en biodisponibilit et bioquivalence, en information destine au public, en pharmacovigilance, en sant publique. Des recherches sur les prospectives pidmiologiques dterminant les prvalences des maladies du futur, ou sur les maladies des populations concernes (mdicaments pdiatriques, ou pour malades gs, ou pour les spcificits fminines) sont galement des voies qui pourraient tre traces en Algrie. Des synergies sont possibles en inter industries et universits.

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    La Recherche pourrait galement jouer sur la qualit via limplantation dun Service de Contrle des Mdicaments et Produits Pharmaceutiques indpendant, li aux industries, aux grossistes et distributeurs, et aux officines pharmaceutiques. Ainsi, la question qui tait pose : Quest-ce qui fait que le secteur pharmaceutique en Algrie semble diffrent de celui dautres pays ? , la rponse nous est donne sous forme dun tat de la situation ; il existe un retard explicable par des situations douloureuses vcues rcemment par le pays. Cependant, la libralisation de lconomie pharmaceutique a souffert de directions politiques varies, dun manque daccompagnement et de concertation avec les pouvoirs publics. Les dficiences notes, la volont damlioration par la prise de connaissance de normes internationales, les progrs et la haute qualit de lengagement humain et matriel du secteur pharmaceutique augurent des jours meilleurs, pour peu que les Autorits privilgient la production locale limportation. Dautres secteurs, en rforme, devraient appuyer cet espoir : le secteur bancaire, le secteur de la formation, pour donner lindustrie pharmaceutique algrienne la souplesse requise.

    En conclusion, le potentiel existe, loutil est oprationnel mais sous employ, les conditions daccs au futur sont favorables pour peu que les conditions lgales et rglementaires soient adaptes, quune politique du mdicament, principalement du mdicament gnrique, soit instaure avec un rle rgulateur et quune voie prfrentielle soit dcide.

    Ceci nest valable et ne peut tre mis en uvre sans une concertation du Secteur avec les Autorits, pour la dfinition dun devenir long terme, stable dans ses objectifs. Lespoir de tout un secteur qui voit ses voisins et concurrents directs progresser sans pouvoir ragir, est au prix de cette vision commune avec les Autorits. LUE a montr le chemin, et lOMC dmontre les faisabilits lorsquil sagit de sant publique et de mdicaments essentiels durgence.

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    1 LALGERIE Tous les citoyens ont droit la protection de leur sant LEtat assure la lutte contre les maladies pidmiques et endmiques Le Parlement lgifre dans les domaines que lui attribue la Constitution, ainsi que dans les domaines suivants:

    .17 - les rgles gnrales relatives la sant publique et la population. (Articles 54 et 122 de la constitution - JORADP N76 du 8 dcembre 1996 modifi par la loi 02-03 du 10 avril 2002 JORADP N25 du 14 avril 2002) En consquence, comment garantir la disponibilit en mdicaments en assurant un approvisionnement rgulier, et comment garantir laccs au mdicament un prix abordable, pour tous ? Dans cette interrogation, sachant que le mdicament est le deuxime (2me) produit dimportation, parmi les biens de consommation, comment parvenir prserver et prenniser le systme de scurit sociale ? 1.2 Pays Pays de 2.381.741 km, soit le 11me pays, en superficie, avec une population qui a franchi rcemment les 33,8 millions dhabitants, au 1er janvier 2007. (35me place), lAlgrie compte donc une densit denviron 14 habitants au km. 1.3 Population Ses 33,8 millions dhabitants ont une esprance de vie la naissance en croissance constante, dune moyenne de 74,6 ans, (1985 : 63,6 ans, 2000 : 69 ans) avec une diffrence entre les femmes (76,7 ans) et les hommes (74,6 ans). De lindpendance, en 1962, lan 2000, la population a tripl.

    33.8 Millions dhabitants au 1er Janvier 2007, 34.4 Millions dhabitants au 1er Janvier 2008. 739 000 naissances vivantes, 144 000 dcs et 295 000 mariages en 2006.

    Esprance de vie la naissance Hommes 74.6 Femmes 76.7 Ensemble 75.7

    Source : Office National des Statistiques (ONS) 1.4 Dmographie

    Le taux de croissance de la population qui tait de 1,71 % en 2001 a augment pour tre de 1,78 % en 2007. Le taux de natalit se situe 17,11 avec un taux de fcondit en baisse, passant de 2,7 enfants / femme (2001) 1,86 enfant / femme en estimation 2007. La dmographie a volu selon lvolution du mode de vie. Ainsi, lon a vu progressivement saccrotre lge moyen du mariage, passant de 18,3 ans 27,6 ans pour les femmes de 1966 1998, et de 23,8 ans 31,3 ans pour les hommes pendant cette mme priode. Paralllement, le taux de contraception passait de 9 % en 1970, 30 % en 1986, pour dpasser 64 % aprs lan 2000.

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    Lensemble de ces lments explique le passage du pays au dessous du seuil de renouvellement des populations (2,1 enfants/femme), quoique depuis 3 ans un frmissement nouveau indique un redmarrage des naissances. La population est jeune. Il est estim quen lan 2010, les diverses tranches de populations compteront les effectifs suivants : moins de cinq ans 3.846.000 soit prs de 4 millions dindividus les cinq vingt ans 11.364.000 soit plus de un tiers de la population les vingt quarante quatre ans 15.442.000 individus soit quasi la moiti de la

    population les quarante cinq soixante quatre 5.507.000 individus soit environ 15 % de la

    population les plus de soixante cinq ans 1.745.000 individus soit 4,6 % de la population. Dmographie Maintien de la progression de la nuptialit et de la natalit, observe ces dernires annes. Par rapport

    lanne 2005, le nombre de mariages sest accru de 15 000 et le nombre de naissances de 36 000. Diminution de la mortalit particulirement la mortalit infantile. Moins de 3 000 dcs ont t

    enregistrs en 2006 par rapport 2005 dont 1 450 dcs infantiles. volution de la population Laugmentation sensible des naissances et le maintien du volume des dcs sont lorigine de la

    hausse significative de laccroissement naturel ce qui prsage de lamorce dune nouvelle dynamique dans lvolution de la population Algrienne.

    De 500 000 personnes en moyenne durant les toutes dernires annes, laccroissement moyen se rapproche du seuil des 600 000 personnes en 2006. Laccroissement de la population est pass de 556 000 personnes en 2005 595 000 personnes en 2006 ; soit un taux daccroissement de 1,78% alors quil tait estim 1,69% entre 2004 et 2005. La population Algrienne est estime 33,5 millions de personnes au 1er juillet 2006. Si laccroissement observ en 2006 se maintient pour 2007, elle serait de 33,8 millions dhabitants au 1er janvier 2007 et de 34,4 millions au 1er janvier 2008.

    MOUVEMENT NATUREL DE LA POPULATION

    Annes Naissances. Vivantes (*) Dcs totaux (*) Excdent naturel

    1990 775.00 151.00 624.00 1991 773.00 155.00 618.00 1992 799.00 160.00 639.00 1993 775.00 168.00 607.00 1994 776.00 180.00 596.00 1995 711.00 180.00 531.00 1996 654.00 172.00 482.00 1997 654.00 178.00 476.00 1998 607.00 144.00 464.00 1999 594.00 141.00 452.00 2000 589.00 140.00 449.00 2001 619.00 141.00 478.00 2002 617.00 138.00 479.00 2003 649.00 145.00 503.50 2004 669.00 141.00 528.00 2005 703.00 147.00 556.00 2006 739.00 144.00 595.00

    (*) Donnes corriges par les nouveaux taux de couverture mais non rectifis par les faux mort-ns.

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    PREMIERS INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES (Pour 1.000 Habitants)

    ANNES Taux brut de natalit Taux brut de mortalit Taux d'accroissement naturel

    1990 30,94 6,03 2.494 1991 30,14 6,04 2.41 1992 30,41 6,09 2.432 1993 28,22 6,25 2.257 1994 28,24 6,56 2.168 1995 25,33 6,43 1.89 1996 22,91 6,03 1.688 1997 22,51 6,12 1.639 1998 20,58 4,87 1.57 1999 19,82 4,72 1.51 2000 19,36 4,59 1.48 2001 20,03 4,56 1.55 2002 19,68 4,41 1.53 2003 20,36 4,55 1,58 2004 20,67 4,36 1,63 2005 21,36 4,47 1,69 2006 22,07 4,30 1,78

    VOLUTION DU TAUX DE MORTALITE INFANTILE RECTIFIE (Pour mille naissances)

    Annes Masculin Fminin Ensemble

    1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997

    1998(*) 1999(*) 2000(*) 2001(*) 2002(*) 2003 2004 2005 2006

    60,00 59,40 57,70 57,61 56.80 57,94 56,88 59,50 38,7 40,2 38,4 38,9 36,1 34,6 32,2 32,4 28,3

    55,50 54,20 53,00 53,29 51,51 51,68 52,21 53,66 36,0 38,6 35,3 35,9 33,3 30,3 28,5 28,2 25,3

    57,80 56,90 55,40 55,49 54,21 54,87 54,59 56,64 37,4 39,4 36,9 37,5 34,7 32,5 30,4 30,4 26,9

    (*) : Voir Note Mthodologique de lONS en Annexe VOLUTION DE LA POPULATION ET DU NOMBRE DE MARIAGE ENREGISTRE

    Population Mariages Taux brut ANNE (en milliers)* Enregistrs de nuptialit()

    1990 25.022 149345 5,97 1991 25.643 151467 5,91 1992 26.271 159380 6,07 1993 26.894 153137 5,69 1994 27.496 147954 5,38 1995 28.06 152786 5,45 1996 28.566 156870 5,49 1997 29.045 157831 5,43 1998 29.507 158298 5,36 1999 29.965 163126 5,44

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    2000 30.416 177.548 5,84 2001 30.879 194.273 6,29 2002 31.357 218.62 6.97 2003 31.848 240.463 7.55 2004 32.364 267.633 8.27 2005 32.906 279.548 8.5 2006 33.481 295.295 8.82

    (*): Population au milieu de l'anne. 1.5 Economie PIB

    Lconomie algrienne se base sur un PIB de 120 Milliards de US $ en 2006, avec un PIB par habitant de 3.487 US $. Ces performances le placent au rang de 46me pays parmi les 102 pays considrs en voie de dveloppement, avec un indice de pauvret humaine IPH-1 de 21,3 %.

    Quelques indicateurs socio-conomiques de 2000 2006 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 La PIB (en milliards de DA) 3698,7 3754,9 4022,4 4695,2 5532,7 6909,2 7783,3 Taux de croissance (en volume) de la PIB 2,5 2,1 5 7,2 5,3 5,3 1,6 Le PIB (en milliards de DA) 4123,5 4227,1 4521,8 5247,5 6135,9 7544,0 8460,5 Taux de croissance (en volume) du PIB 2,5 2,1 4,8 6,9 5,2 5,1 1,8 PNB / habitant (en US$) 1 724,9 1 720,1 1 739,8 2 051,8 2 522,4 2 985,9 3346,3

    Taux de croissance annuel de lindice des prix la consommation 0,3 4,2 1,4 2,6 3,6 1,6 2,5

    Taux de croissance de la production industrielle (public national) 1,7 -0,3 1,1 1,1 0,4 1,6 -0,3

    Taux de croissance des prix la production industrielle (public national) 2,3 4 3 3,8 4,5 3,5 2,4

    Taux de croissance des prix la production industrielle (secteur priv) 0,5 0,2 -0,4 0,6 1,5 2,2 1,9

    Taux de croissance des prix de gros des fruits et lgumes -4,5 6,6 6,9 4,2 2,1 1,7 5,9

    Taux de croissance de la production agricole (en volume) -0,1 13,2 -1,3 19,7 3,1 1,9 4,9

    Solde de la balance. Comm. (fob/fob) (en 10 6 $ US) 12 858 9 476 6 710 11 138 14 271 26 810 34 060

    Solde de la balance des paiements (en 10 6 $ US) 7 964 6 368 3 660 7 469 9 251 16 940 17 670

    Taux de change moyen pondr (1US$ = DA) 75,2569 77,2646 79,6829 77,3947 72,0603 73,3622 72,6461

    Taux de change moyen pondr (1euro = DA) 69,4455 69,2034 75,3015 87,4291 89,6198 91,3179 91,2231

    Solde global du Trsor (en milliard de DA) 398,9 171,0 10,4 489,6 439,0 896,6 895,8 Monnaie et quasi-monnaie M2 (en milliard de DA) 1 659,20 2 055,00 2 901,50 3 354,4 3 738,00 4 146,90 4933,7

    Encours de la dette extrieure/ recettes dexportations de biens et services 1,11 1,12 1,12 0,9 0,64 0,35 0,10

    Service de la dette extrieure / recettes dexportations de biens et services (en %) 19,8 22,21 20,6 16,8 16,6 12 24,3

    Taux daccroissement naturel de la population en % 1,43 1,5 1,53 1,58 1,63 1,69 1,78

    Taux dactivit en % 28,60 27,8 39,81 42,13 40,98 42,5 Taux de chmage en % 29,77 27,3 23,7 17,7 15,3 12,3 Population au milieu de lanne (en 103 ) 30 386 30 836 31 357 31 848 32 364 32 906 33 481

    Source: ONS

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    1.6 Dfis : UE et OMC La candidature de lAlgrie lOMC (Organisation Mondiale du Commerce) et les accords conclus avec lUnion Europenne (UE) placent lAlgrie face de nombreux dfis. Nous examinerons ci-aprs les diverses approches et leurs opportunits. 1.6.1 Adhrer lOMC Adhrer lOMC nest pas une chose facile. De lourdes ngociations se sont engages, dont le but final est une libralisation des changes, et la prise de toutes les mesures pour faciliter les changes entre pays membres. Cette ngociation touche de nombreux domaines dont la prohibition des restrictions quantitatives tant limport qu lexport, le dmantlement tarifaire pour crer une zone de libre change, les dispositions relatives la concurrence, le respect des droits de proprit intellectuelle (ADPIC OMC (Accord Aspect des Droits de la Proprit Intellectuelle lie au Commerce) Les Rgles principales, en ce qui nous concerne, peuvent se rsumer ainsi : principe de non discrimination (clause de la nation la plus favorise) selon lequel tout avantage

    concd un pays donn est consenti tous les pays membres, traitement national (mmes rgles pour les produits imports et pour les produits fabriqus

    localement) transparence des rgles la libralisation permanente par la ngociation (actuellement cycle de DOHA initi en

    novembre 2001, qui est toujours en cours).

    Mais, il y a des exceptions pour la Sant Publique.

    Principe gnral dans les accords de lOMC : aucune mesure de libralisation des flux de commerce ou de biens, de services ou des droits de la proprit intellectuelle ne saurait avoir pour effet de porter atteinte la scurit ou la sant des personnes et des animaux ou la prservation des vgtaux LArt. 20 du GATT (Accord Gnral sur les Tarifs douaniers et le Commerce) et lArt. 14 du GATS (Accord Gnral sur le Commerce des Services) garantissent le droit des pays membres prendre les mesures ncessaires de restriction des importations ou des exportations de biens ou de services, chaque fois quelles savrent ncessaires pour protger la sant des personnes et des animaux.

    Ces considrations permettent une position dans les ngociations pour les produits durgence de sant et la garantie dapprovisionnement continu prix accessibles pour la population. LOMC (Organisation Mondiale du Commerce) et la demande dAdhsion de lAlgrie, le mdicament et le Cycle de DOHA En ce qui concerne le secteur du mdicament, au moment o lAlgrie discute de son adhsion lOMC, il serait opportun que le secteur, et les Autorits algriennes tudient trs attentivement la Dclaration de Doha, dont le cycle, commenc Doha (09 14 novembre 2001), nest toujours pas conclu, et ngocient le rle de lindustrie algrienne du mdicament sur une base de sant publique. La Dclaration de Doha sur les ADPIC (Aspects des Droits de Proprit Intellectuelle qui touchent au Commerce) est en effet le rsultat dune stratgie soigneusement labore par les pays en voie de dveloppement, et un accomplissement considrable pour ces nations.

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    Cette dclaration reconnat la gravit des problmes de sant publique qui touchent les PMA (Pays Moins Avancs) en particulier ceux qui rsultent du VIH/SIDA, de la Tuberculose, du Paludisme et dautres pidmies. (1 Dclaration de Doha) Laccord sur les ADPIC nempche pas et ne devrait pas empcher les Membres de prendre des mesures pour protger la sant publique. Laccord mnage une flexibilit au niveau national et a des implications politiques et juridiques importantes. ( 4 Dclaration de Doha) LUnion Europenne a propos Rien dans lAccord sur les ADPIC nempchera les Membres de prendre des mesures pour protger la sant publique. En consquence, lAccord sur les ADPIC sera interprt et mis en uvre dune manire qui appuie la capacit des Membres de lOMC damliorer laccs aux mdicaments abordables pour tous dans le contexte des objectifs de sant publique . La Dclaration clarifie que les crises dans le domaine de la sant publique peuvent reprsenter une situation durgence nationale ou dautres circonstances dextrme urgence , et quune urgence peut tre un problme court terme ou une situation durable. Chaque Membre a le droit de dterminer ce qui constitue une situation durgence nationale ou dautres circonstances dextrme urgence (sous 5c Dclaration de Doha). La solution adopter pour les mdicaments dpend des mesures prises au niveau national qui doit introduire les changements lgislatifs ncessaires :

    - stabilit du cadre juridique, pour assurer une solution long terme, - transparence et prvisibilit des rgles applicables dans les pays exportateurs et

    importateurs pour fournir les incitations requises au secteur priv - procdures juridiques simples et rapides dans les pays exportateurs et importateurs pour

    permettre une fourniture rapide des mdicaments ncessaires, en quantit et au niveau qualit requis,

    - facilitation et multiplicit des fournisseurs potentiels des mdicaments requis, - couverture tendue en termes de besoins sanitaires de lventail de mdicaments (non

    limits certaines maladies ou certains produits). (6 Dclaration de Doha) LUE a prvu des exceptions, de mme que le Groupe africain (plus le Brsil, Cuba, la Rpublique dominicaine, lEquateur, le Honduras, lInde, lIndonsie, la Jamaque, la Malaisie, le Sri Lanka, la Thalande) : permettre la production sans le consentement du dtenteur du brevet pour rsoudre un problme de sant publique . La Dclaration de Doha (7) raffirme galement lengagement des pays dvelopps Membres doffrir des incitations leurs entreprises et institutions pour promouvoir et encourager le transfert de technologie vers les PMA (Pays Moins Avancs) . Selon lArticle 8.1 de lAccord sur les ADPIC : Les Membres pourront, lorsquils laboreront ou modifieront leurs lois et rglementations, adopter les mesures ncessaires pour protger la sant publique et la nutrition et pour promouvoir lintrt public dans des secteurs dune importance vitale pour leur dveloppement socio-conomique et technologique, condition que ces mesures soient compatibles avec les dispositions du prsent accord . Cette Dclaration de Doha a des effets juridiques quivalant ceux dune interprtation officielle selon les rgles de lOMC. Elle raffirme les droits des Membres, particulirement des pays en voie de dveloppement, de prendre les mesures ncessaires pour protger la sant publique. Elle uvre une solution efficace qui doit crer les bonnes conditions conomiques pour que les pays ayant une capacit de fabrication insuffisante ou nen disposant pas obtiennent les produits pharmaceutiques bas prix.

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    Les pays en dveloppement devraient tre encourags revoir leur lgislation de manire assurer que les flexibilits clarifies par la Dclaration sur les ADPIC soient incorpores aux lois nationales et utilises effectivement pour rsoudre les problmes de sant publique. (Implications de la Dclaration sur les ADPIC et la Sant Publique adopte Doha le 14 novembre 2001 Srie Economie de la Sant et Mdicaments n12 OMS Organisation mondiale de la Sant Dpartement des Mdicaments essentiels et Politiques pharmaceutiques juin 2002 - WHO/EDM/PAR/2002.3 Carlos M. Correa Universit de Buenos Aires) 1.6.2 LUnion Europenne LUnion Europenne a jou un rle dterminant lOMC dans le cadre de la Dclaration de DOHA LUnion Europenne et lOMC, Doha LUE a jou un rle important Doha, tentant de trouver des solutions intermdiaires respectant la fois les impratifs de sant publique et les Droits sur le respect de la proprit intellectuelle. Il convenait, comme la dit le Commissaire europen responsable du commerce, Pascal Lamy, dagir de sorte que nous devons galement trouver le bon dosage entre politique commerciale et autres politiques : je pense aux passions souleves par notre dbat sur les ADPIC et laccs aux mdicaments . Le dbat a montr quil y avait mme des conflits apparents entre le rgime relatif aux droits de proprit intellectuelle contenu dans lAccord sur les ADPIC, dune part, et le droit international relatif aux Droits de lhomme, de lautre y compris les droits de lhomme la nourriture, la sant et lautodtermination (Commission des droits de lhomme, Sous -Commission de la promotion et de la protection des droits de lhomme, 52me session ONU Ralisation des droits conomiques, sociaux et culturels, droits de proprit intellectuelle et droits de lhomme). LUE a propos de nombreux textes de compromis tel celui-ci : Rien dans lAccord sur les ADPIC nempchera les Membres de prendre des mesures pour protger la sant publique. En consquence, lAccord sur les ADPIC sera interprt et mis en uvre dune manire qui appuie la capacit des Membres de lOMC damliorer laccs aux mdicaments abordables pour tous dans le contexte des objectifs de sant publique . En mars 2002, lUE a propos des options pour les problmes de licence, notamment prvoir des exceptions limites de manire permettre la production pour lexportation, destination de certains pays, et sous certaines conditions, des produits ncessaires pour combattre des problmes graves de sant publique. Ces conditions touchent linterdiction de la rexportation vers des pays riches des mdicaments cds bon march, pour rsoudre lurgence de sant publique. De mme, dans laffaire CE(UE) Canada, il a t exprim que les entreprises pharmaceutiques spcialises dans les produits dorigine comme celles qui se spcialisent dans les gnriques avaient un caractre mondial. Ces industries intgres nexistent que sur le territoire dun petit nombre de pays. Les petits pays o lon trouve effectivement des entreprises fabriquant des gnriques navaient pas un march dune taille suffisante pour permettre des conomies dchelle. Ces entreprises devaient exporter afin dtre en mesure de fabriquer des quantits suffisantes de leurs produits pour raliser des conomies dchelle de manire que les consommateurs nationaux puissent bnficier des avantages de produits gnriques dun bon rapport qualit / prix (WT/DS114/R par.4.38, a). De mme, la Commission europenne a donn linterprtation que tous les pays les moins avancs Membres bnficient dune extension de la priode de transition du 1.1.2006 au 1.1.2016 (voire au-del) sappliquant la protection par le brevet de produits et mthodes de fabrication et sa mise en place (Commission europenne 2001, p.4).

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    La Communaut Europenne, devenue Union Europenne, a t un des ngociateurs les plus attentifs lquilibre entre proprit intellectuelle et protection de la sant. LUnion Europenne utilise, via ses accords bilatraux, ses Directives et exige que toute importation de pays tiers rponde aux critres au moins quivalents ceux existants pour ses 27 pays membres. Il est donc important, pour lindustrie pharmaceutique algrienne de se rapprocher autant que faire se peut des normes europennes. Il est opportun de se MAN (Mettre A Niveau) pour gommer les grandes diffrences normatives, en sinspirant des Directives de lUE, dont le Code Communautaire Europen des Mdicaments (Directive 2001/83/CE).

    Nous avons relev, en exemple, 3 cas :

    la dfinition du mdicament et celle du mdicament gnrique les Bonnes Pratiques de Fabrication (2003/94/CE) lexercice de la responsabilit et la formation du Directeur Technique Pharmacien

    Ces cas seront discuts plus loin, en insistant notamment sur les diffrences (responsable information scientifique et mdicale, pharmacovigilance, Assurance de Qualit, libration des lots, etc.). 1.7 Avantages

    LAlgrie dispose de certains avantages quelle a intrt prsenter et dvelopper :

    un taux denseignement quantitatif et qualitatif de bon niveau le cot de son nergie (ptrole et gaz) le cot relatif de sa main duvre. la nouveaut de ses quipements, tous acquis rcemment et de qualit

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    2 LALGERIE ET SON SECTEUR DE SANTE 2.1 En gnral Le service de sant dabord tatique sest libralis, mais se base sur des structures spatiales et hospitalires qui ont, dans leur ensemble, t bien installes. 2.2 Rglementation La rglementation pharmaceutique algrienne actuelle est assez rcente (1992). Elle a t labore dbut des annes 90 et comporte encore beaucoup dlments dune inspiration franaise. Les attributions du Ministre en charge de la sant sont ainsi dfinies : Le ministre de la Sant et de la Population dtermine la stratgie et les objectifs de dveloppement des activits du secteur, notamment en matire:

    - d'tudes gnrales ou spcifiques concourant la connaissance et la matrise du secteur; - de prvention et de sauvegarde de la sant de la population; - de dfinition des priorits et de mise en uvre des stratgies en matire de population,

    notamment par la matrise de la croissance dmographique et de la planification familiale; - d'organisation sanitaire, notamment l'tablissement de la carte sanitaire. - de soins mdicaux dans les structures de sant - de dfinition des profils de formation des personnels mdicaux et paramdicaux; - d'exercice des professions de sant; - d'approvisionnement et distribution de mdicaments, - d'quipements et matriels mdicaux - des conditions et modalits de fabrication des produits pharmaceutiques; - de protection sanitaire en milieu de travail.

    Pour assurer les missions dfinies ci-dessus, le ministre de la Sant et de la Population: - initie, labore et met en uvre les mesures lgislatives et rglementaires rgissant les activits

    relevant de son domaine de comptence et veille leur application; - impulse les activits lies la prvention et la lutte contre les maladies pidmiques et

    endmiques et propose les mesures de leur prise en charge par l'Etat; - initie et met en uvre les mesures de lutte contre les nuisances et pollutions ayant un impact

    sur la sant de la population. Lvolution de lEtat na pas, en thorie, toujours t mise en concordance dans les lois et rglements. Ainsi, si le monopole de ltat a t officiellement lev en ce qui concerne les importations et la distribution en gros, il semble persister pour la fabrication des mdicaments : Loi n 85-05 du 16 fvrier 1985 relative la protection et la promotion de la sant Art. 184. - Relvent des entreprises nationales: La fabrication des produits pharmaceutiques, sous rserve des exceptions prvues l'article 187 ci-dessous; La fabrication des appareils mdico-techniques l'exception de la prothse dentaire. La prparation, l'importation et la distribution aux pharmacies des virus attnus ou non, srums thrapeutiques, toxines modifies ou non et en gnral, des divers produits d'origine microbienne ou chimique dfinis, pouvant servir, sous une forme quelconque, au diagnostic, la prophylaxie ou la thrapeutique, ainsi que les allergnes, sont confies une entreprise nationale. Art. 185. - Les conditions dans lesquelles sont fabriqus les objets de pansement, les accessoires de pharmacie, les produits galniques et les ractifs de laboratoires, sont fixes par voie rglementaire.

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    Art. 186. - L'importation et la distribution en gros des produits pharmaceutiques relvent de l'Etat. Cette disposition a t modifie le 19 juillet 2006 (Ordonnance N06-07 du 15 juillet 2006 ; J.O. du 19 juillet 2006). Art. 187. - Les prparations officinales, les prparations magistrales et les spcialits pharmaceutiques fabriques dans les officines de pharmacie ne sont pas soumises aux dispositions des articles 184, 185 et 186 ci-dessus. Ordonnance n 06-07 du 15 juillet 2006 modifiant et compltant la loi n 85-05 du 16 fvrier 1985 relative la protection et la promotion de la sant (JO n 47 du 19 juillet 2006) Art. 4 - Les dispositions de larticle 186 de la loi n 85-05 du 16 fvrier 1985, susvise, sont modifies comme suit : Art. 186 - Limportation et la distribution en gros des produits pharmaceutiques relvent doprateurs publics et privs. Art. 5 - Les dispositions de la loi n 85-05 du 16 fvrier 1985, susvise, sont compltes par les articles 186 bis et 186 ter rdigs comme suit :

    Art. 186 bis - Des mesures incitatives peuvent tre dictes pour promouvoir les mdicaments gnriques selon des modalits prcises par voie rglementaire. Art. 186 ter - Le ministre charg de la sant peut, en tant que de besoin, fixer le seuil minimal des mdicaments gnriques limportation. Ce monopole existe, de fait, pour les vaccins via lIPA (Institut Pasteur dAlgrie) et son circuit, peut-tre lexception du vaccin antigrippal. Il serait opportun que pour lentre dans lOMC ce monopole soit supprim, tout en gardant la possibilit pour lEtat de reprendre la main en cas durgence, dpidmie. Des incohrences sont remarques (critres et procdures denregistrement, respect des dlais, labsence de publication des dcisions denregistrements y compris les retraits, la confusion avec le CLV (Certificat de Libre Vente) et les critres de bioquivalence) (UNOP 20/02/2007 La problmatique de dveloppement de lindustrie pharmaceutique en Algrie). Il serait cependant opportun, dans un but de sant publique, que lAlgrie conserve dans sa loi pharmaceutique, la distinction faite entre les cosmtiques, produits galniques et officinaux, biocides, phytopharmaceutiques et les complments alimentaires (nutractiques et dittiques). Des rgles sont promulgues par le Ministre de la Sant, parfois sans statut juridique dfini. Cela dmontre une volution, mais qui, en cas de problme, peut conduire des dbats de droit sans fin. Il conviendrait donc de revoir cette lgislation. Sur quelles bases ? Les flux conomiques importants vers lEurope, le circuit inter-Mditerrane, les accords avec lUnion Europenne, lespoir des industriels du mdicament de pouvoir exporter vers les pays de lU.E. plaident pour un ajustement des lois sur base du Code Communautaire Europen des Mdicaments. Il en est de mme pour les normes US/FDA. Sans mise niveau vers ces normes adoptes par lUE et les USA (qui touchent, pour lUE, les 27 pays de lUE, plus les pays de lEEE (Espace Economique Europen), et pour les USA/FDA les Etats-Unis, le Canada, le Japon, lAustralie) il est impensable dexporter vers ces territoires.

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    En outre, il nous est ncessaire dattirer lattention sur la confusion frquente en Algrie, entre les normes ISO et les Normes pharmaceutiques : celles-ci sont BPF (Bonnes Pratiques de Fabrication) ou GMP (Good Manufacturing Practices) afin dobtenir des Certificats BPF/GMP de lOMS (Organisation Mondiale de la Sant), seuls valables pour une reconnaissance de qualit pharmaceutique. Si cette optique europenne est prise en considration, il serait utile de revoir certaines dfinitions, telle celle du mdicament, du mdicament gnrique, biologique, etc. De mme, la dfinition du Directeur technique pharmacien devrait-elle tre adapte celle de la Personne Qualifie, et les Bonne Pratiques de Fabrication (B.P.F.) algriennes compltes par la version 2003 du Code Communautaire des Mdicaments de lU.E. (Principes BPF / 2003 / 94 / CE). Sans rvision de ces points, tout audit pour exportation vers lU.E. fermerait les portes. Toutes ces mises en concordance devraient tre conduites en concertation du secteur avec les Autorits. Lavenir du mdicament oriente, comme dans tous les pays, les dcisions vers une Agence du Mdicament, une Inspection pharmaceutique ayant les moyens humains et matriels ncessaires et la formation, la formation continue, des dfinitions prcises des statuts (demandeur denregistrement ou dAMM personne morale ou physique -), de la bioquivalence et de ses essais, des essais pr- et cliniques, des bonnes pratiques en information scientifique et mdicale, dun systme de pharmacovigilance, et dun Code de Dontologie de lindustrie du mdicament, (y compris pour linformation, le marketing, la publicit, et les manifestations professionnelles et publiques, valant mme pour les maisons mres extrieures lAlgrie, pour viter des discriminations). De tels Codes (cf. MDeon en Belgique) existent et pourraient tre mis en disposition en cas de suivi du programme EDPME sous quelque forme que ce soit en 2008. Une politique du mdicament bien concerte, avec une vision politique du secteur industriel du mdicament en Algrie, devrait tre tablie, afin de dterminer lavenir de ce secteur stratgique dans la sant publique et lconomie du pays. Cette politique devrait privilgier les activits vocation de substitution dimportation, mais les entreprises qui offrent un rel potentiel dexportation recevront un traitement prioritaire, sans ngliger les PME qui apporteront de la haute valeur ajoute et de linnovation (CNES Stratgie et politique de relance et de dveloppement industriel avant projet). La fabrication du mdicament touche beaucoup de secteurs :

    conomie dachats de mdicaments lextrieur, (balance des payements) garantie dapprovisionnement continuit des soins sans rupture transfert de technologies cration demplois qualifis formation et formation continue diminution des tentatives de corruption (pas dchanges extrieurs dargent) qualit surveille du mdicament (devant la contrefaon de plus en plus importante) Politique de sant La politique du gnrique Les Professionnels de Sant La Recherche & Dveloppement (notamment galnique)

    La ractualisation de la lgislation algrienne devrait sorienter dans ce sens.

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    Il parat vident que toute rvision doit tenir compte de lobligation de lEtat dassurer une protection efficace de la scurit et de la sant du citoyen, en respectant les objectifs gnraux suivants :

    promotion de la production nationale des mdicaments ayant pour but de garantir la disponibilit des mdicaments de base,

    production nationale de mdicaments gnriques contrle sur les prix ayant pour but une meilleure accessibilit aux mdicaments pour le

    citoyen introduction dun prix de rfrence pour la Scurit Sociale contrle de la facture des importations de mdicaments (conomie)

    (Lettre du Forum des Chefs dEntreprises n 41-Nov.2004)

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    3 LE MEDICAMENT 3.1 Dans le monde Le niveau de consommation mondial du mdicament dpasse largement les 300 Milliards de US $ au prix production (554 Milliards en lan 2000 580 Milliards de US $ en 2005, 602 Milliards US $ en 2006.). La consommation est concentre dans les pays avancs (dits pays Occidentaux : UE, USA, Canada, Australie, Japon) qui consomment 84 % des mdicaments alors quils reprsentent 16 % de la population mondiale. Nous en dduisons quil reste 16 % de mdicaments pour le reste du monde, soit 84 % de la population. Une proportion mditer ! Deux tiers de la consommation mondiale de mdicaments, en 2006, ont t utiliss pour 13 pays seulement, soit 387,7 Milliards de US $ quivalent 294,4 Milliards duros ! Un tiers de la consommation mondiale en mdicaments est la disposition des 187 pays restants! En Afrique, les mdicaments essentiels ne reprsentent que 16 % de la part des mdicaments vendus par les 20 plus grands laboratoires mondiaux. Ces 16 % sont souvent prsents sous leur nom en DCI. (CNES) Per capita, Les pays avancs consomment 200 US $ (16 % de la population) Les pays en dveloppement 9 US $ Si on exclut Chine et Inde 17 US $ Moyenne mondiale 50 US $ En Algrie : environ 40 US $

    Il est plus difficile dapprcier la part relative du mdicament gnrique dans les divers marchs (mdicaments gnriques sous DCI, ou sous branded name , estimations en valeurs ou en volumes) que celle des spcialits. A titre dexemple, voici un comparatif extrait dun rapport de lEGA (European Generic Association) repris dans ltude Sustaining Generic Medicines Markets in Europe ralise par le Professeur Dr. Steven Simoens et le Pharmacien Sandra De Coster du Research Center for Pharmaceutical Care and Pharmacoeconomics de la KUL (Katholiek Universiteit Leuven) en avril 2006 (106 pages).

    PAYS VALEUR EGA 2M6 KUL 2M4 VOLUMES EGA 2M6 KUL 2M4 Allemagne 22 % - 56 % - Autriche 11 % 8 % 18 % 15,8 % Belgique 9 % 4,8 % 12 % 8 % Danemark 38 % 29,7 % 68 % 69,7 % Espagne 6 % 5 % 12 % 8,1 % France 9 % 6,5 % 17 % 10,4 % Norvge 10 % - 35 % - Pays-Bas 20 % 17,7 % 50 % 44,3 % Pologne 60 % 60,5 % 85 % Portugal 15 % 8,6 % 10 % 7,2 % Royaume-Uni 25 % 20 % 65 % - Turquie 32 % - 51 % - Il est noter que le mdicament gnrique prend une place de plus en plus prpondrante dans un nombre important de pays. Aux USA, il reprsente, en valeur 17 Milliards de Dollars, sur un march global mondial du gnrique de 50 Milliards de US $ soit 34 % en valeurs de lensemble du march.

  • Ci-dessous, le tableau reprsente la situation en 2006 du mdicament gnrique en Europe, en valeur (bleu) et en volume (jaune).

    Les recommandations du Rapport Simoens sur les gnriques sont assez intressantes :

    1) introduire une politique cohrente du mdicament gnrique 2) encourager la diffrence de prix gnrique / rfrent dans les affaires rglementaires et les

    schmas conomiques concernant le mdicament 3) diffuser linformation sur les prix aux diffrents acteurs de la sant 4) accrotre la confiance des professionnels de la sant dans le mdicament gnrique 5) fournir des incentives , des incitants, aux mdecins pour quils prescrivent des mdicaments

    gnriques a) ducation la prescription b) connaissance de la DCI c) informer de limpact budgtaire d) information correspondance gnriques / rfrents e) notions de bioquivalence et biodisponibilit f) fourniture de logiciels de prescription, etc.

    6) modifier les conditions financires dfavorables aux pharmaciens quand ils dispensent des gnriques (pas en % mais en honoraires p.ex.)

    7) informer et aider les patients (associations de malades, etc..) solliciter des mdicaments gnriques

    8) les incitants des professionnels de sant (mdecins, pharmaciens), peuvent aussi tre financiers par une rtribution partielle partage des bnfices de la Scurit Sociale

    Le mdicament dans le monde et les opportunits de recherche futures Les maladies du futur tant dans les Pays Dvelopps que dans les Pays en Emergence, donnent dj, aujourdhui des signes qui montrent leur volution. Il y a les maladies lies aux indicateurs dmographiques et lurbanisation. Lapparition de cits de plus en plus grandes, haute densit de population, va accrotre notablement le nombre de personnes ges dans des zones limites.

    Analyse de la Filire Industrie Pharmaceutique Octobre 2007 En Algrie

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    On trouvera dans ces zones dhabitat, dans les trente annes qui viennent, un nombre accru de maladies telles que le diabte, les maladies lies la sant mentale, les maladies cardiovasculaires et au systme osto-articulaire. Dans lordre, nous trouverons une volution des maladies qui sont les causes les plus frquentes de dcs :

    maladies mentales maladies cardiovasculaires cancers traumatismes maladies respiratoires maladies digestives maladies du systme musculo squelettique infections nutrition organes des sens maladies lies la maternit maladies de la bouche maladies urinaires maladies congnitales

    Actuellement, dans le Monde et en Europe, nous pouvons dduire que les maladies qui causent le plus grand pourcentage de mortalit sont les suivantes :

    Monde EU (25) Maladies cardiaques 18,30 % 30,61 % Maladies respiratoires 13,60 % 12,72 % Maladies crbro-vasculaires 9,60 % 10,90 % HIV / AIDS / SIDA 4,90 % Maladies systme digestif 3,10 % 4,12 % Diarrhe 3,10 % Infections 2,90 % Tuberculose 2,80 % Poids la naissance 2,20 % Malaria 2,10 % Accidents de la route 2,10 % Diabte 1,70 % 2,18 % Cirrhose du foie 1,40 % 1,76 %

    Nous pouvons constater que les grandes pandmies (Sida / Malaria / Tuberculose) restent des maladies importantes pour les pays mergents avec un total de 9,80 % auquel on pourrait ajouter les infections et la diarrhe (total : 6,00 %). Ensemble ces maladies banalises et quasi neutralises dans les pays dvelopps frappent les autres continents de 15,80 % de dcs. Si la malaria et la tuberculose sont curables, le Sida ne lest pas, mais peut tre attnu dans ses effets par les thrapies ARV et les campagnes de non transmission mre enfant. Les diarrhes seraient fortement rduites si la potabilisation de leau devenait un objectif prioritaire allant de pair avec le traitement des eaux uses. En outre, nous constatons aussi lapparition de maladies occidentales dans les pays mergents : Maladies cardiaques, respiratoires, crbro-vasculaires, digestives, Alzheimer, maladies alcooliques, dpressions, cancers, etc.

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    Les dfis qui sont dtermins par ces tableaux touchent aussi des phnomnes relativement nouveaux, qui obligent la communaut scientifique orienter leur R&D, dans des domaines tels que :

    la rsistance aux mdicaments

    o antibactriens, (pnicilline et drivs, streptomycine, ) o antipaludens (chloroquine.)

    les risques de grandes pandmies (questions de vaccins..)

    o grippes de divers types. o grippe aviaire H5N1

    la prvention cardiovasculaire le diabte prvention et mdicaments les cancers. le Sida la tuberculose . qui rapparat partout la trypanosomiase presque radique dans les annes 60 en Afrique centrale et qui refait

    flors quasi au niveau des annes 20. Preuve dun quasi abandon des systmes de sant

    la malaria (et les rsistances de plus en plus frquentes aux mdicaments classiques) la maladie dAlzheimer (5 10 % des plus de 65 ans et plus de 40 % des populations de

    plus de 85 ans) les maladies osto-articulaires les maladies pulmonaires (BPCO, Bronchite Chronique Obstructive) dont on estime que,

    vers lan 2020, elle sera la 3me cause de dcs et la 5me cause de handicap. les maladies lies labus dalcool (cirrhoses, cancers) la dpression chez la personne ge et chez ladolescent (suicides .) et principalement

    chez la femme. la mortalit lie la maternit et aux hmorragies post-partum le risque tabagique

    Si lon ajoute ces listes de priorit les catgories de mdicaments adapter ou concevoir en fonction de lge ou du sexe, il reste de trs belles perspectives dans le dveloppement pharmaceutique :

    mdicaments adapts aux enfants, mdicaments adapts aux personnes ges, mdicaments adapts aux femmes (grossesse, mnopause, cancers du sein, de lutrus,

    contraceptifs et leur usage long terme, allaitement, mdicaments selon la physiologie et lge)

    les mdicaments orphelins (maladies qui touchent plus de 10.000 personnes en UE et aux USA moins de 200.000 personnes). On estime quen UE 30 millions de personnes souffrent dune maladie orpheline tandis quaux USA ce chiffre atteint 25 millions de personnes). On estime que les maladies orphelines forment un groupe htrogne et complexe denviron 5 000 8 000 pathologies.

    Nous constatons que les volutions dans le domaine de la sant, lies tant la dmographie, qu la mondialisation ou aux futures modifications climatiques, donneront la R&D beaucoup de thmes de recherches. Mme si les changements du climat napparaissent pas encore nettement dans ces tableaux, il apparat dj que certains lments de la faune ou de la flore, notamment en Europe du Sud senrichissent dlments subtropicaux.

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    3.2 En Algrie En Algrie, la notion de mdicament essentiel est insuffisamment prise en compte. La prescription en DCI (Dnomination Commune Internationale) du mdicament est quasi inexistante. Cela aboutit des dizaines de noms spciaux pour des molcules gnriques identiques ( branded generics ). Elle ne tient pas compte des avis de lOMS sur les mdicaments essentiels et leur politique. LEtat a pour mission de faire en sorte que les mdicaments distribus soient de bonne qualit. Il est aussi de son devoir de promouvoir lusage rationnel des mdicaments et de les rendre accessibles gographiquement et financirement, ce qui dfinit le mdicament comme un produit stratgique. En Algrie, les fabricants, les importateurs, les distributeurs et les pharmaciens peuvent faire appel leurs expriences et leurs comptences pour dvelopper la distribution des mdicaments et la rendre efficace. Cest lobjectif fondamental du dbat social prconis (rapport CNES p.90). Lvolution de la structure des dpenses de sant, en Algrie, est en croissance constante (54.501 millions de Dinars) : dont les dpenses de personnel sont de 68 % et les dpenses en mdicaments sont de lordre de 15 % La part de lEtat dans lvolution de la participation dans les soins de sant est de 28 %, celle de la Scurit Sociale de 44,2 % tandis que la part des mnages est de 27,7 % (alors que les parts respectives de lEtat et de la Scurit Sociale sont en baisse, la part des mnages est en augmentation de quasiment 10 % en une dcennie). Laccessibilit aux soins mdicamenteux devient donc un souci pour certains mnages. LAlgrie dispose surtout dun rgime dimportation de mdicaments qui couvre plus de 80 % du march avec une dpense ad hoc qui dpasse le milliard de US $. Lindustrie du mdicament autrefois tatise dispose encore dun secteur public (Groupe SAIDAL et IPA (Institut Pasteur Algrie) pour le circuit des vaccins). De nombreux importateurs, parfois trangers au secteur de la sant, se sont lancs dans le mdicament ; les lois algriennes qui imposaient la production locale pour les importateurs ont favoris une srie dinitiatives prives (qui ont t ralenties pendant la priode trouble) de bonne qualit. 3.3 Au Maghreb Compare ses voisins, lAlgrie a pris du retard, malgr les avantages dont elle dispose (march de 33,8 millions dhabitants, beaucoup de prescripteurs, bonne couverture sociale, prix de lnergie faible (manne gazo-ptrolire) consommation de mdicaments suprieure celle du Maroc ou de lEgypte, Labsence de stratgie pharmaceutique de lAlgrie a induit un retard estim de 10 20 ans sur ses voisins cause de son manque de prospective. Les Units de Production installes ne donnent quune faible couverture du march national (estimation 6 %). Elle ne suit que ses propres normes, sans se proccuper des normes internationales, lexception du Groupe SAIDAL, il ny a aucune R&D pharmaceutique dans le secteur, dont les exportations sont quasi nulles. En outre, tant le Maroc que la Tunisie ont dj ngoci leur entre dans lOMC dont ces pays sont devenus membres. La Tunisie qui a gard le monopole de la PCT (Pharmacie Centrale Tunisienne) a pu prserver son industrie du mdicament aprs avoir discut fortement de sa politique du mdicament gnrique, entre autres.

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    Le benchmarking nous fournit ces exemples. A lAlgrie de sen inspirer. Pour rcuprer ce retard, ou pour en diminuer lcart, il conviendrait de tenir compte des recommandations ci-aprs :

    rformer le cadre rglementaire (Enregistrement, Inspection. Aller vers une Agence du Mdicament

    adopter les normes internationales (dont celles de lU.E.) adapter lenvironnement conomique et financier garantir la qualit par un systme dAssurance de Qualit crer un organisme daccrditation indpendant renforcer le LNCPP (Laboratoire National de Contrle des Produits Pharmaceutiques) pratiquer une politique de renforcement du gnrique (bioquivalence, information des

    consommateurs, adhsion des professionnels de sant, avec un ventuel observatoire du gnrique)

    La Tunisie, dans le cadre de lOMC, a pu conserver sa PCT (Pharmacie Centrale de Tunisie) qui rgule et tablit les stocks requis, maintenir un soutien sa production locale garantir la disponibilit des mdicaments essentiels faciliter laccessibilit au mdicament poursuivre les mesures dune efficacit du systme prserver ses ressources financires et de scurit sociale assurer des stocks en cas de crise (3 mois) via les producteurs promouvoir une croissance rapide du secteur de la production cordonner

    le niveau politique (ngociations avec lextrieur) le niveau administratif (rgulation efficace) le niveau des entreprises (dveloppement du march national)

    Conclusion : le systme tunisien, mme soumis pression de la part de lUE et de lOMC permet un dveloppement du secteur en garantissant la sant publique. Ce systme dit de corrlation soutien et encourage la production locale de mdicaments dune part, et assure un approvisionnement rgulier du pays dautre part. Il y a corrlation entre importation via la PCT rgulateur central de lensemble du march pharmaceutique et la commercialisation des produits de fabrication locale ; limportation est suspendue ds quun fabricant local prend le relais. Cette corrlation est confirme par un accord de corrlation avec le MSP. Par cette corrlation , la Tunisie dispose ainsi de mdicaments durgence nationale, garantit les besoins fondamentaux, rpond aux prvalences locales en sant, rgule ses dpenses pharmaceutiques en interne, dveloppe lemploi, et permet des transferts de technologie. Cette Corrlation a t rcemment abandonne par la Tunisie, dans la forme, mais la pratique mise en place poursuit un objectif identique. Ainsi quil a t dit plus haut, les ngociations avec lOMC permettent au secteur pharmaceutique de sant publique des exceptions la libre concurrence, pour peu quelles soient bien motives. Dautre part, le systme de compensation a permis de maintenir un quilibre des prix.

    Selon les estimations, les dpenses du mdicament, per capita, doubleront en 10 ans pour atteindre environ 200 en 2015. Il sera donc ncessaire denvisager une structure pharmaceutique capable de rpondre aux besoins futurs, tout en garantissant tous une disponibilit continue en mdicaments de qualit et une accessibilit ces mdicaments base sur des prix en relation avec le pouvoir dachat des patients, sans nuire la prennit de la scurit sociale. Dans ce cadre, la dispersion dofficines pharmaceutiques sur le territoire entier est un lment de sant publique.

  • La diminution de la dpendance en mdicaments provenant de ltranger est aussi un impratif quasi stratgique. (Diminuer la facture des 80 % dimports) volution de la fabrication locale et de limportation entre 1987 et 2000

    (Source : Matrise des cots des mdicaments imports. Etude de cas: Tunisie Srie Rglementation pharmaceutique, No. 10 Organisation mondiale de la Sant - WHO/EDM/QSM/2003.3)

    LE SECTEUR PHARMACEUTIQUE TUNISIEN, SON ORGANISATION, SON FONCTIONNEMENT ET SES PERFORMANCES PAR RAPPORT A LA DISPONIBILITE ET LACCESSIBILITE FINANCIERE DES MEDICAMENTS (Organisation Mondiale de la Sant)

    La fabrication locale des mdicaments: une industrie rcente essentiellement prive - Un dveloppement rapide depuis 10 ans

    Ds le dbut des annes 1990, lindustrie pharmaceutique tunisienne a pu se dvelopper dans un cadre rglementaire clarifi et grce des mesures incitatrices sectorielles adaptes. Les premires entreprises pharmaceutiques prives sont devenues oprationnelles ds cette poque, notamment celles qui sont devenues les plus importantes du secteur aujourdhui.

    Evolution de la valeur de la production locale et du taux de couverture de la consommation pharmaceutique (en millions de dinars tunisiens)

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    En un peu plus de dix ans, le taux de couverture de la consommation pharmaceutique par la production locale a donc fortement progress de 9 44 %. Par ailleurs, les investissements cumuls dans le secteur pharmaceutique de 1989 1999 atteignent 140 millions de dinars ce qui montre lintrt certain des investisseurs pour ce secteur.

    Structure du tissu industriel Industrie de productions varies mais taux dintgration relativement rduit

    Lindustrie locale a dvelopp des comptences de production pour la quasi-totalit des formes galniques ralisables de mdicaments. Cest ainsi que les formes pharmaceutiques produites peuvent tre des formes sches relativement simples comme des glules ou des comprims classiques, des formes pteuses (pommades) mais aussi des formes plus sophistiques comme des comprims effervescents ou des lyophilisats pour prparations injectables. Les mdicaments produits localement sont des gnriques mais aussi de nombreux produits sous licence. Les mdicaments sous licence reprsentent ainsi environ les deux tiers du volume de production.

    3.4 Lindustrie pharmaceutique

    Pour son dveloppement lindustrie algrienne du mdicament doit faire face de grands dfis. Ltat des lieux nous prsente deux axes :

    la rglementation et lorientation de lactivit selon celle-ci, les aspects conomiques et industriels.

    Y ajouter les aspects sociaux (quelque 12.000 empois directs) et technologiques (transfert de technologie haute valeur ajoute) et lencadrement par de nombreux universitaires qualifis. Devant la monte des importations (plus de 1 milliard de US $ en 2006 de ce chiffre exact de 1.067,5 Million de US$ mergent seulement une part du gnrique estime 26 %), les producteurs locaux sont confronts un but conomique mais aussi socital : la couverture stratgique des besoins fondamentaux du pays en mdicaments essentiels pour diminuer la dpendance, et assurer la disponibilit et laccessibilit aux mdicaments en cas de crise internationale. Les producteurs algriens ont dj investi des sommes considrables (15 Milliards de DA raliss et 8 Milliards de DA en cours) pour une capacit installe de production de 400 millions dUnits Vente, dont seulement 95 millions sont utilises (soit seulement 23 %) La production algrienne de mdicaments se base sur une estimation du MSP qui a identifi en 2005 119 tablissements de production de produits pharmaceutiques (y compris les industries en cours dinstallation, dtenteurs dune autorisation provisoire). 94 envisagent la production de mdicaments. 34 Autorisations concernent le conditionnement et 1 la fabrication / conditionnement de pansements. Il y aurait actuellement en production rgulire 38 producteurs et 96 faonniers de conditionnement. (Soit 134 socits touchant au mdicament) Diverses formes pharmaceutiques sont fabriques :

    N1 formes liquides orales non striles (sirops et suspensions buvables) 16 units (dont 8 exclusivement consacrs cette forme)

    N2 formes sches orales (glules, comprims, poudres en sachets) 11 units dont 4 ddies ces seules formes, 4 o lon fabrique une autre forme (liquide orale non strile) et 3 plus polyvalents.

    N3 formes liquides non striles Usage Externe (antiseptiques) 10 units de fabrication soit exclusivement 7 units ou associes avec des formes pteuses Usage Externe

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    N4 formes pteuses 6 sites de fabrication, toujours en association avec dautres formes de fabrications

    N5 formes semi pteuses 5 sites de production dont 4 consacres cette forme (suppositoires)

    N6 injectables (striles) 1 seul site + 1 site en projet. Ces sites ne sont pas exclusifs de cette forme

    N7 autres formes liquides striles 5 producteurs, dont 3 pour soluts massifs et 2 pour collyres. De ce panoramique, nous pouvons constater que lAlgrie dispose dunits de production capables de produire toutes les formes galniques requises, ce qui est important dans une vision stratgique. La qualit est contrle par des laboratoires de Contrle de Qualit (CQ) :

    les 7 units de SAIDAL ont leur laboratoire CQ 14 entreprises prives ont un laboratoire valid par le LNCPP 5 laboratoires sont en cours de validation 8 ne disposent pas (encore) dun laboratoire 4 nont pas de laboratoire.

    Il est noter que lensemble des lots produits est soumis au visa du LNCPP, dont toutes les entreprises reconnaissent lutilit et la qualit, voire la ncessit. Un seul producteur dispose dun laboratoire de Recherche et Dveloppement (SAIDAL) La Recherche & Dveloppement pharmaceutique est possible, notamment dans lamlioration galnique des mdicaments, les tudes de bioquivalence, la recherche de la correspondance biodisponibilit in vitro versus bioquivalence in vivo, la formation de chercheurs qui soient des managers, des entrepreneurs et des concepteurs, la cration de mdicaments lis aux tendances pidmiologiques futures. Cette R&D pourrait aussi sorienter dans le sens de la communication vers des personnes dont lge croissant demandera une adaptation du message, Enfin, la R&D peut aussi sorienter vers la pharmaco conomie en une dmarche avantageuse pour le secteur, le pays et les malades, ces avantages seraient :

    une rduction des mdicaments acheter, contrler, stocker et distribuer une amlioration de la consommation pharmaceutique une amlioration de linformation scientifique des prescripteurs et des spcialistes du

    mdicament ainsi que les patients (et associations de malades) pour un meilleur usage une meilleure prise en charge de la pharmacovigilance une stimulation de lindustrie pharmaceutique nationale.

    RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT (R&D) Un des moteurs de lindustrie pharmaceutique est la Recherche et le Dveloppement de celle-ci. On pourrait sinterroger sur la capacit de lAlgrie investir cette activit, souvent considre comme spcifique aux grandes multinationales du mdicament. La Recherche et Dveloppement pharmaceutiques est possible, en Algrie, dans plusieurs directions : 1 celle qui touche aux gnriques :

    - amlioration galnique des mdicaments (formes retard une dose quotidienne pour une meilleure compliance, formes galniques adaptes la pdiatrie, la personne ge)

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    - tudes de bioquivalence (avec laboration potentielle dun centre dtudes en bioquivalence) avec la recherche de la correspondance biodisponibilit in vitro versus bioquivalence in vivo

    2 celle qui touche aux patients :

    - centre dtudes en communication pour le bon usage du mdicament pour fournir une information adapte aux patients par des messages tudis selon leur classe dge, et leurs connaissances en sant

    - centre de suivi de la publicit destine aux professionnels de la sant et aux patients pour une publicit honnte, vridique et correcte, selon le contenu du dossier de lAMM

    - 3 celle qui touche la sant publique :

    - pharmacovigilance et matriovigilance (pour les accessoires mdicaux, les disposables, les pansements,

    - la cration dun Code dthique et de dontologie des instances du mdicament qui lierait les professionnels de la sant, lindustrie du mdicament et les instances de sant publique

    4 celle qui touche au futur, selon les catgories de population, et lpidmiologie :

    - Dans les trente annes qui viennent, un nombre accru de maladies telles que le diabte, les maladies lies la sant mentale, les maladies cardiovasculaires et au systme osto-articulaire.

    En outre, nous constatons que les volutions dans le domaine de la sant, lies tant au mdicament, qu la dmographie, qu la mondialisation ou aux futures modifications climatiques, donneront la R&D beaucoup de thmes de recherches. Mme si les changements du climat napparaissent pas encore nettement dans ces tableaux, on constate dj que certains lments de la faune ou de la flore, notamment en Europe du Sud senrichissent de facteurs subtropicaux. On craint nouveau le paludisme en Europe, ainsi que linsecte vecteur du chikungunia qui a fait des ravages dans lOcan Indien. Les gnriques = copie du mdicament original, dit de rfrence, tomb dans le domaine public, et bio quivalent. Il est (thoriquement) de 30 50 % moins cher que la spcialit princeps. La plupart des mdicaments gnriques produits en Algrie sont mis sur le march sous un nom spcial, (ce qui complique la mmorisation par le prescripteur et les stocks en pharmacie) au lieu de les commercialiser sous leur DCI accompagne du nom du producteur (question de relation de confiance). En outre, les conditionnements grand modle ne sont pas tarifis selon lconomie dchelle, qui rend le traitement quotidien moins coteux. En Algrie, la part du gnrique reprsenterait 35 % des mdicaments (NB il sagit de gnriques avec nom spcial la diffrence des gnriques prsents sous leur DCI) (EDPME/ Filire pharmaceutique juin 2006 p.41) (une des principales raisons du progrs local des gnriques invoque est due aux ruptures de stock, amenant le pharmacien procder la substitution par des gnriques). Mais, selon le Ministre des Affaires Sociales lutilisation du mdicament gnrique en Algrie ne reprsente que 14,6 % alors que ce taux est de lordre de 50 % dans certains pays dvelopps LAlgrie doit prendre exemple sur les pays dvelopps o se trouve lessentiel de lindustrie pharmaceutique mondiale pour lencouragement et la prescription du mdicament gnrique . Les gnriques reprsentent 67.22% des produits inscrits la nomenclature :

    Spcialit/Gnrique Nombre de produits enregistrs % Non prcis 15 0.37Gnrique 2 699 67.22Spcialit 1 301 32.40

    Total 4 015 100.00

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    Lors dun poll pour ou contre le gnrique lUNOP sur 293 votes mis, a dpouill les rsultats suivants :

    - Pour : 240 voix soit 81,91 % - Contre 44 voix soit 15,02 % - Sans Opinion 9 voix soit 3,07 %

    On peut en conclure que les industriels du mdicament algrien, membres de lUNOP, qui dclare reprsenter 75 % du secteur (12.000 emplois directs et 36.000 indirects) sont favorables au mdicament gnrique produire en Algrie. Lindustrie pharmaceutique revt un caractre stratgique de sant publique, elle doit donc bnficier de lengagement et du soutien de lEtat - Les producteurs nationaux se proposent de satisfaire 65 % des besoins du march lhorizon 2012, dans le cadre de lapplication de ses recommandations (UNOP Assises nationales de lIndustrie Pharmaceutique) LINDUSTRIE ALGERIENNE DU MEDICAMENT SE PLAINT DU MANQUE DE REGULATION (Plus de 100 Diclofenac et Paractamol, plus de 60 amoxicilline, etc.)

    Produits enregistrs selon le Pays dorigine Dnomination Commune Internationale

    Algrie Autre pays

    Nombre total de produits enregistrs

    DICLOFENAC 22 93 115PARACETAMOL 55 46 101AMOXICILLINE 26 72 98AMPICILLINE 9 45 54PIROXICAM 11 36 47GENTAMICINE 4 41 45METRONIDAZOLE 9 34 43SALBUTAMOL 9 29 38RANITIDINE 10 28 38CAPTOPRIL 10 25 35CEFALEXINE 1 31 32IBUPROFENE 14 16 30COTRIMOXAZOLE 4 23 27OMEPRAZOLE 6 18 24METHYLPREDNISOLONE 4 20 24ACICLOVIR 2 22 24LORATADINE 12 11 23GLIBENCLAMIDE 7 15 22ATENOLOL 5 17 22CARBOCISTEINE 16 4 20KETOTIFENE 8 12 20OXACILLINE 8 12 20AMOXICILLINE/ACIDE CLAVULANIQUE

    4 16 20

    (Source : LISTE DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES ENREGISTRES DE 1996 AU 31 DECEMBRE 2006 DIRECTION DE LA PHARMACIE)

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    Le tableau ci-dessous reprend le nombre de NUMEROS DENREGISTREMENT :

    Produits enregistrs selon le Pays dorigine Dnomination Commune Internationale

    Algrie Autre pays Nombre total de produits

    enregistrs

    DICLOFENAC 22 93 115PARACETAMOL 55 46 101 Le tableau ci-dessous reprend ces deux DCI par LABORATOIRE :

    DENOMINATION COMMUNE

    ORIGINE

    Algrie Autres pays DICLOFENAC GENERIC LAB

    GROUPEMENT PHARMACEUTIQUE ALGERIEN (GPA) LAAP LABORATOIRE ALGERIEN DE DEVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE (LAD) LABORATOIRE PHARMACEUTIQUE ALGERIEN (LPA) PETRA PHARM PHARMAGHREB PHARMALLIANCE SAIDAL SALEM SOCIETE PHARMACEUTIQUE ALGERIENNE SOPHAL

    AFRIQUE DU SUD (PHARMACARE LIMITED) ALLEMAGNE (WEIMER PHARMA) ANGLETERRE (SMITHKLINE BEECHAM) ARABIE SAOUDITE (JAZEERA SPIMACO) CHYPRE (MEDOCHEMIE LTD) EGYPTE (EIPICO) ESPAGNE (LLORENS, RATIOPHARM S.A., TEDEC MEIJI) FRANCE (BIOGALENIQUE, NOVARTIS OPHTALMICS, NOVARTIS PHARAM S.A, RENAUDIN) ITALIE (ALFA WASSERMANN, CROVIS PHILCOM, ECOBI, S I F I) JORDANIE (ARAB PHARMACEUTICAL MANUFACTURING, DAR AL DAWA, HAYAT, HIKMA PHARMACEUTICALS, RAM PHARMA, UNITED PHARMACEUTICAL MANUFACTURING (UPM)) MAROC (GALENICA) SLOVENIE (KRKA) SUISSE (GROSMANN) SYRIE (ALEPPO PHARMACEUTICAL INDUSTRIE (ALPHA), OUBARI ET RADWAN) TURQUIE (ABDI IBRAHIM) YOUGOSLAVIE (HEMOFARM)

    PARACETAMOL ALGERIAN PHARMACEUTICAL INSTITUT (API) ALPHARM SPA ARAB PHARM AVENTIS PHARMA SPA ALGERIE BIO-GALENIC BIOPHAR BIOPHARM FRATER FRATER SARL GROUPE SANTE GROUPEMENT PHARMACEUTIQUE ALGERIEN (GPA) ISOPHARM KRG PHARMA LABORATOIRE ALGERIEN DE DEVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE (LAD) LABORATOIRE DE DEVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE ALGERIEN (LDPA) LABORATOIRE ALGERIEN DU MEDICAMENT (LAM) LABORATOIRE PHARMACEUTIQUE ALGERIEN (LPA) MEDIFARMAL MERINAL PETRA PHARM

    AFRIQUE DU SUD (PHARMACARE LIMITED) ANGLETERRE (SMITHKLINE BEECHAM) ARABIE SAOUDITE (SPIMACO) CUBA (MEDICUBA) DANEMARK (FERROSAN) EGYPTE (GLAXO WELLCOME) ESPAGNE (CINFA SA) FRANCE (AVENTIS PHARMA, BRISTOL MYERS SQUIBB, AIA PHARM, LAFON, THERAPLIX; UPSA) JORDANIE (ARAB PHARMACEUTICAL MANUFACTURING, DAR AL DAWA, HIKMA PHARMACEUTICALS, JORDANIAN PHARMACEUTICAL MANIFACTURING) MAROC (GALENICA) SLOVENIE (LEK)

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    DENOMINATION COMMUNE

    ORIGINE

    Algrie Autres pays PHARMA IVAL PHARMAGEN PHARMALLIANCE PRIME UNIVERSAL SAIDAL SALEM SOCIETE PHARMACEUTIQUE ALGERIENNE (SOPHAL)

    3.5 conomie du mdicament La situation du mdicament est grave. En effet, la consommation ne cesse de saccrotre ; le pays est tributaire de ltranger plus de80 % et la production nationale reste insuffisante pour faire face aux besoins de sant publique. Le principe des mdicaments essentiels nest pas mis en uvre (Le mdicament, plate-forme pour un dbat social CNES dc.2003) 3.6 Prix / remboursement Le prix du mdicament est fournir avec la demande denregistrement. Il est accord sur base dun prix de rfrence (opaque), La lenteur du systme est unanimement critique, ainsi que labsence de statistiques et la non information sur ce qui est enregistr ou en cours denregistrement. Il en est de mme sur les filires matires premires. Ladmission au remboursement est lie un autre Ministre (Travail et Affaires Sociales) apparemment sans concertation entre les deux Autorits. Prix et remboursement sont critiqus quant la lenteur des prises de dcision et des communications aux firmes et aux informations pour le secteur. PRIX MOYENS DES MEDICAMENTS Les fichiers des tarifs de rfrence ( Les Mdicaments soumis au Tarif de Rfrence ) et des mdicaments remboursables ( Liste des Mdicaments Remboursables mis jour au mois de juin 2007), sont disponibles sur le site de la Caisse Nationale des Assurances Sociales (C.N.A.S.). Le fichier des tarifs de rfrence contient 3 243 Produits. Le tarif est mentionn pour 1083 dentre eux.

    Tarif Nombre de Produits (NOM COMMERCIAL) Minimum Moyen Maximum Ecart Type

    1083 23 DA 208.85 DA 5 075 DA 322.25 DA

    Taux Marge Nombre de Produits (NOM COMMERCIAL)

    TARIF moyen

    Moins de 70 DA 133 48.40 DA Entre 70.01 et 110 DA 164 94.59 DA Entre 110.01 et 150 DA 310 130.37 DA Plus de 150 DA 476 344.46 DA

  • Analyse de la Filire Industrie Pharmaceutique Octobre 2007 En Algrie

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    Le fichier des mdicaments remboursables contient 3 472 produits dont 1 140 ont un prix dfini

    Tarif Nombre de Produits

    (NOM COMMERCIAL) Minimum Moyen Maximum Ecart Type

    1140 23 212.17 5 075 320.58

    Taux Marge Nombre de Produits (NOM COMMERCIAL)

    TARIF moyen

    Moins de 70 DA 141 48.61 Entre 70.01 et 110 DA 169 94.40 Entre 110.01 et 150 DA 320 130.28 Plus de 150 DA 510 347.80

    3.7 Importation / production Limportation domine le march (plus de 80 %) avec des prix fixs lextrieur, qui permettent toutes les approches marketing, y compris celles qui risquent de mettre en pril le march local (gratuits, dlais de payement). Pour les producteurs, lobligation de produire 3 lots de validation exige une immobilisation de stocks longue (dont cot) qui rduit aussi les dlais de validit (dgradation des stocks) et accrot les risque de premption et donc de non vente.. EVOLUTION DES IMPORTATIONS (Chapitre 30 Produits Pharmaceutiques)

    (Source : CNIS) Anne Montant Variation Poids Variation

    2000 457 095 362.00 33 621 368.00

    2001 492 397 388.00 7.72 23 856 563.00 -29.04

    2002 619 806 041.00 25.88 29 983 158.00 25.68

    2003 615 485 728.00 -0.70 24 323 214.00 -18.88

    2004 877 428 351.00 42.56 24 810 531.00 2.00

    2005 1 072 593 262.00 22.24 26 949 969.00 8.62

    2006 1 188 945 278.00 10.85 25 950 685.00 -3.71

    5 323 751 410.00 189 495 488.00 Importations : Principaux chapitres de 2000 2006

    CHAPITRE 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 --84--Reacteurs nucleaires, chaudieres, machines, appareils et engins mcaniques; parties de ces machines et appareils.

    1 524 113 533

    1 873 507 020

    2 340 438 973

    2 382 210 378

    3 552 460 052

    3 332 656 446

    3 669 286 617

    --87--Voitures automobiles, tracteurs, cycles et autres vhicules terrestres, leurs parties et accessoires.

    609 508 257

    559 893 036

    803 633 276

    981 784 172

    1 725 366 368

    2 293 884 248

    2 393 848 082

    --73--Ouvrages en fonte, fer ou acier. 304

    969 326 539

    527 168 696

    260 526 601

    179 003 850

    946 455 1 015

    151 644 2 014

    169 790 --85--Machines, appareils et matriels lectriques et leurs parties; appareils d'enregistrement ou de reproduction du son, appareils d'enregistrement ou de reproduction des images et du son en tlvision, et parties et accessoires de ces appareils.

    751 356 116

    775 014 513

    931 046 241

    1 327 269 387

    2 002 014 013

    2 226 953 821

    1 889 831 173

  • Analyse de la Filire Industrie Pharmaceutique Octobre 2007 En Algrie

    35

    --10--Crales. 1 073

    108 214 990

    211 604 1 282

    566 647 1 021

    325 397 1 393

    467 090 1 427

    112 387 1 385

    796 254

    --72--Fonte, fer et acier. 377

    889 968 445

    495 760 425

    540 383 575

    799 955 792

    272 969 1 034

    330 260 1 276

    366 417

    --30--Produits pharmaceutiques. 457

    095 362 492

    397 388 619

    806 041 615

    485 728 877

    428 351