Adèle Blanc-sec Le Démon de la Tour Eiffel · Tardi Adèle Blanc-sec Le Démon de la Tour Eiffel...

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Tardi Adèle Blanc-sec Le Démon de la Tour Eiffel LIVRET DU PROFESSEUR établi par P HILIPPE TOMBLAINE Classiques & Contemporains B a n d e D e ss i n ée &

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TardiAdèle Blanc-sec

Le Démonde la Tour Eiffel

LIVRET DU PROFESSEURétabli par

PHILIPPE TOMBLAINE

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!Sommaire

I. Mise en oeuvre d’une séance en classe : monstres à tous les étages

1. Un succès monstre… Repérages et identifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32. Démonstration d’un phénomène artistique.

Élargissement et synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33. Éléments de réponses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

II. Documentation complémentaire

1. Bibliographie thématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72. Filmographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72. Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

III. Pour comprendre : quelques réponses,quelques commentaires

Une nouvelle affaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Coups de théâtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Disparitions en tous genres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Mystères de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Caponi mène l’enquête . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

La tour infernale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16étape 6

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Conception graphique : Muriel OuzianeRéalisation : Nord Compo, Villeneuve-d’Ascq

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I. Mise en oeuvre d’une séance en classe : monstres à tous les étages

Durée : 2 à 4 heures pour chacun des thèmes étudiés

Du cinéma de genre d’antan aux jeux vidéo actuels en passant par les récitsmythologiques et par l’éclosion du genre fantastique au XIXe siècle, le mons-tre est l’un des ressorts aventureux les plus usités par les arts de l’imaginaire.Dès les premières aventures d’Adèle Blanc-sec, le monstre est un invariant trèsprécisément référencé : Adèle et la Bête, pour le genre merveilleux, et Le Démonde la Tour Eiffel, en hommage aux romans et films de genre…

L’étude du thème littéraire du monstre telle qu’elle sera effectuée dans cetteséance permettra aux élèves de tous niveaux de s’interroger sur les apportssuccessifs de l’Histoire des arts au questionnement éthique et philosophiquesuivant : qui est au juste celui que l’on qualifie de « monstre » ?

1. Un succès monstre… Repérages et identifications

Pour cette première séance relativement générale, on pourra soit se référer àl’ensemble de l’œuvre de Tardi (les deux premiers volumes d’Adèle Blanc-sec)soit présélectionner un corpus constitué des pages 16-17, 21, 47 et 52 du Démonde la Tour Eiffel.

a. Définissez les termes suivants : « monstre », « bête », « bestialité », « phé-nomène ».

b. Qu’est-ce qu’un monstre de foire ? Qui était Joseph Merrick ?

c. À quel récit merveilleux fait référence le titre Adèle et la Bête ?

d. En vous aidant notamment des pages 21, 37 et 47, expliquez ce qu’ap-porte selon vous le monstre d’essentiel à la fonction narrative ? En quoi est-il, par exemple, nécessaire à la construction de la figure héroïque ?

e. Pourquoi les différentes œuvres emblématiques du genre (La Belle et laBête, Frankenstein, L’Enfant sauvage ou King Kong) opposent-elles de manièreessentielle le « monstre » aux notions de civilisation, de culture ou de société ?

f. Selon vous, le « monstre » représente-t-il toujours le Mal : précisez endonnant des exemples de romans, de films ou de bandes dessinées.

2. Démonstration d’un phénomène artistique. Élargissement et synthèse.

Pour cette seconde séance, on pourra de nouveau soit se référer aux deuxpremiers volumes d’Adèle Blanc-sec, soit focaliser l’attention des élèves surla dernière séquence du Démon de la Tour Eiffel (pages 45 à 54).

Les élèves répondront à l’ensemble de ces questionspar écrit ; des réponses ou un débat à l’oral peuventtoutefois être envisagés autour des questions e et f.

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a. Préparer un tableau comportant les quatre colonnes suivantes :

– les monstres antiques/mythologiques

– les monstres associés aux genres Merveilleux

– les monstres « littéraires »

– les monstres cinématographiques

b. Cherchez les monstres « associés » à un monument célèbre, réel ou légen-daire. Par exemple : Quasimodo, associé à Notre Dame de Paris.

c. Le monstre du Loch Ness, le Yéti et les extra-terrestres : chimères ou réa-lités insoupçonnées ? Qu’est-ce que la cryptozoologie ?

d. Du roman La Guerre des mondes aux films Mars Attacks ! ou Indepen-dance Day, quels sont – au-delà de l’attaque extraterrestre – les thèmesréels développés par ces œuvres ?

(On pourra se référer à la version ebook en ligne de La Guerre des Mondes :http://www.ebooksgratuits.com/html/wells_guerre_des_mondes. htmlCf. le surgissement de « l’autre » au chapitre IV : Le cylindre se dévisse.)

e. Synthèse :

– En quoi le thème du monstre est-il une thématique universelle et intem-porelle ?

– Chez Tardi, que laisse présager ce thème sur l’avenir de la « civilisation »dans la première partie du XXe siècle ?

3. Éléments de réponses

1. a. Définitions :

– monstre : être fantastique ou mythologique considéré comme effrayant ;animal, personne ou objet de taille « anormale » ou difforme ; personnageà caractère inhumain et terrifiant.

– bête : être dominé par ses instincts, considéré comme dénué d’intelli-gence humaine.

– bestialité : caractéristique de l’être vivant (homme) ramené au niveau d’unanimal asservi ou sauvage.

– phénomène : fait observé et sortant de l’ordinaire ; personne au physiqueou au don/faculté extraordinaire.

b. Aux XVIIIe et XIXe siècles, en Europe de l’Est et aux États-Unis, les cirquesambulants ou les foires présentaient des « monstres de foire », soit des per-sonnes sujettes à d’impressionnantes déformations physiques (nains,femmes à barbe, siamois, hybride homme-animal, etc.). Ces freaks (= mons-tres), dont le handicap étrange pouvait être faux, et bien que vedettes mal-

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gré eux de la curiosité malsaine du public, vivaient dans des conditions lit-téralement déshumanisantes (parfois détenus en cage, souvent nus ou vêtusde peau de bête, et nourris de restes de repas).

Joseph Merrick (1862-1890) est le célèbre Elephant Man du film réalisé parDavid Lynch en 1980. Longtemps exhibé comme monstre de cirque, il estrecueilli par le médecin Frederick Treves après 1885 : ses impressionnantesdifformités et malformations congénitales et les soins prodigués par Treveslui attirèrent les faveurs de la reine Victoria. Merrick meurt accidentellementen avril 1890, étouffé dans son sommeil après que sa lourde tête se soitrenversée vers l’arrière.

c. Le titre Adèle et la Bête fait référence au conte La Belle et la Bête deJeanne-Marie Leprince de Beaumont (1757).

d. Le monstre est un élément essentiel à la fonction narrative puisqu’il estlui-même l’élément perturbateur majeur, constitutif du début d’une histoireet de l’engagement – via le rôle du héros – du retour final à un état d’har-monie.

Le monstre est nécessaire à la construction de la figure héroïque dont ilconstitue un reflet inversé : dans le récit épique antique autant que dansle conte pour enfant ou dans le roman fantastique contemporain, le mons-tre est une étape décisive du cheminement du héros vers la connaissance,le savoir et la sagesse de l’adulte. Le monstre va doublement permettre derévéler les qualités du héros et d’expurger son « coté sombre » (sauvage-rie, violence contenue ou désir de vengeance) en la positivant.

e. Le monstre, élément symbolique des forces du chaos et de la destruc-tion, est naturellement opposé dans la plupart des récits aux notions de civi-lisation, de culture et de société. Le héros ramène l’ordre dans le mondetandis que le monstre rôde aux frontières de la sphère humaine connue etorganisée (désert, mers ou lieux inexplorés). Dans les romans ou filmscontemporains, le monstre est aussi la résultante d’une erreur scientifiqueou technologique : la création contre nature vient alors hanter ou détruirela ville (Godzilla, les dinosaures de Jurassic Park), tandis que le héros doits’efforcer de maintenir, de contrôler ou d’annihiler cette force désordonnée.Le monstre, comme le démon, est antisocial, souvent donné comme incom-patible avec la notion de bonheur à l’échelle humaine.

f. Le « monstre » ne représente évidemment pas toujours le Mal, étant par-fois plus humain que les individus issus de la « norme » sociale : citons icila Bête (de la Belle et la Bête), Elephant Man, King Kong, les héros desfilms La Mouche ou L’homme qui rétrécit, le personnage de Rubeus Hagriddans la saga Harry Potter ou les X-Men, tous considérés comme hors normes.

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2. a.

b. Les monstres « associés » à un monument célèbre, réel ou légendaire :Minotaure (labyrinthe du Roi Minos), Quasimodo (Notre-Dame de Paris), LeFantôme de l’Opéra (Opéra Garnier), Belphégor (le Louvre), King Kong (EmpireState Building).

c. La Guerre des mondes, Mars Attacks ! ou Independance Day dévelop-pent des thèmes identiques : le surgissement de l’Autre soulève un inévi-table débat sur le rôle et la place de l’Homme comme de l’humanité, sur lerapport (sociétal, ethnique politique ou religieux) aux autres, sur la défini-tion de la normalité et des règles communes régissant la vie en société. Legenre science-fiction permet assez ouvertement une satire des valeurs anglo-saxonnes historiques (consumérisme et impérialisme, technologie à outrance,publicité et star system) ainsi que la peur traditionnelle de « l’ennemi exté-rieur » (indigène, communiste, terroriste).

Les monstresantiques/

mythologiques

Les monstresassociés

aux genresmerveilleux

Les monstres« littéraires »

Les monstres cinématographiques

Minotaure,Hydre,Chimère,Centaure,Sirènes,Cyclopes.

Ogres,sorcières,nains etgéants,dragons,licornes,orques, trolls.

Gargantua,Quasimodo, Dracula,Frankenstein, laMomie, l’Hommeinvisible, Fantômas…mais aussi leMarsupilami ou lesSchtroumpfs !

King Kong,Godzilla,Les Oiseaux,Les Dents dela mer, Alien.

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II. Documentation complémentaire

1. Bibliographie thématique

• Textes classiques– Anonyme, Les Mille et Une nuits (notamment les Sept Voyages de Sinbad lemarin).– Homère, L’Odyssée.– Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête.– Ovide, Les Métamorphoses.– Charles Perrault, Contes.– Virgile, L’Enéide.

• Récits jeunesse (Aventure/Fantastique)– R. Dahl, Le Bon gros géant, Gallimard, 1984.– A. Horowitz, L’Île du crâne, Hachette, 1991.– R. L. Stine, Comment tuer un monstre ?, collection Chair de Poule, Bayard,1997.– M. Sendak, Max et les maximonstres, L’École des Loisirs, 2000.– J-K. Rowling, Harry Potter, Tomes 1 à 7, Gallimard, 1997 à 2007.– M.-R. Farré, Ah ! Si j’étais un monstre !, Hachette, 2004.– J. F. Romano, La bête du Gévaudan, Livre de poche jeunesse, 2008.– M. Morgan, Société protectrice des monstres, Loup-garou contre dragon(Tome 1), Pocket Jeunesse, 2010.

2. Filmographie– Tod Browning, Freaks, la monstrueuse parade, 1932.– M.C. Cooper et E. B. Schoedsack, King Kong, 1933 (remake de P. Jackson,2005).– Victor Fleming, Dr Jekyll et Mr Hyde, 1941.– Terence Fisher, Le Chien des Baskerville, 1959.– Steven Spielberg, Les Dents de la mer, 1975.– Ridley Scott, Alien, le huitième passager, 1979.– David Lynch, Elephant Man, 1980.– Joe Dante, Gremlins, 1984.– David Cronenberg, La Mouche, 1986.– Tim Burton, Edward aux mains d’argent, 1991.– Francis Ford Coppola, Dracula, 1992.– Steven Spielberg, Jurassic Park, 1993.– Kenneth Brannagh, Frankenstein, 1994.– Mike Nichols, Wolf, 1994.

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– Tim Burton, Mars Attacks !, 1996.– Romand Emmerich, Independance Day, 1996.– Stephen Sommers, La Momie, 1999.– Chris Colombus, Harry Potter à l’Ecole des sorciers, 2001.– Pete Docter, D. Silverman et L. Unkrich, Monstres & Cie, 2004.– Steven Spielberg, La Guerre des Mondes, 2004.

3. Internet

– http://www.weblettres.net/spip/article.php3?id_article=576(références complémentaires sur le thème des monstres.)

– http://www.lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article28 (la figure du monstre dans la littérature et le cinéma.)

– http://www.lintermede.com/dossier-vampires-nosferatu-de-murnau.php (dossier consacré aux vampires dans la littérature, le cinéma et la bande des-sinée.)

– http://pagesperso-orange.fr/CRYPTOZOO/ (site de l’institut virtuel de cryp-tozoologie.)

– http://archives.universcience.fr/francais/ala_cite/expositions/vie-extraterrestre/(exposition de la Cité des Sciences de la Villette, Seuls dans l’univers ? De la fic-tion à la réalité.)

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III. Pour comprendre : quelques réponses, quelques commentaires

Une nouvelle affaire, PAGE 56

2 Les trois premières cases resserrent le cadrage sur un personnage encoremystérieux, puisqu’il est caché derrière un journal qui sera commenté dans lesvignettes suivantes. Ce mouvement de zoom indique que l’album se situedans la continuité du premier épisode, Adèle et la Bête, mais aussi que la presseet les faits divers vont jouer une certaine importance dans cette nouvelle aven-ture. La logique du « récit feuilleton » que semble proposer Tardi – via unehéroïne encore masquée – débute donc véritablement ici selon une logique poli-cière et fantastique.

3 Le narrateur peut adopter ici des identités multiples : c’est soit l’auteur,soit un commentateur anonyme extérieur (omniscient), ce dernier renvoyantaussi à la propre « mémoire » du lecteur éventuel des premières aventuresd’Adèle. L’héroïne n’est dévoilée comme lectrice du journal qu’à la case 7 dela page 10 : ironiquement, elle semble soit avoir déjà « lu » ou « entendu » lesdifférents récitatifs précédents, soit avoir fait elle-même le constat d’un jeu dedupes (p. 10, case 7 : « Tout le monde s’est payé ma tête, à mon tour main-tenant »).

4 La dernière case de la page 10 donne un indice au lecteur à l’œil avisé :n’oublions pas que nous sommes dans un récit où domine l’ambiance d’uneenquête policière ! La vitrine de l’antiquaire contient donc un indice : le démonPazuzu.

5 La phrase est une référence à l’univers de Sherlock Holmes, personnagecréé par Sir Arthur Conan Doyle dans le roman policier Une étude en rouge(1887). Sherlock Holmes était un fumeur de pipe invétéré et un grand amateurde violon. Adèle conseille donc à Simon Flageolet de jouer du violon pour res-sembler encore plus à Sherlock Holmes, pour espérer devenir un aussi fin déduc-teur que lui.

6 Il s’agit d’un plan d’insert (cf. Lexique, page 74 de l’ouvrage) : c’est l’équi-valent d’un gros plan, mais pour un objet. Il est souvent utilisé pour mettre envaleur un détail du décor, important pour la suite de l’aventure.

7 Le présent, c’est l’action de ce nouvel album, qui débute le 12 décembre 1911.Le passé, ce sont tous les éléments rappelant le premier récit des aventuresd’Adèle, ainsi que, par extension, les renvois documentaires à l’époque assy-rienne.

L’Histoire, les objets anciens et les livres sont desthèmes chers à Tardi.

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8 Fiche lexicale sur le mot « démon » :

9 Pazuzu est un démon ailé issu de la mythologie mésopotamienne du 1er mil-lénaire avant J.-C. Il incarne le vent du sud-ouest, qui amène sécheresse etfamine en saison sèche et orages ou inondations pendant la saison humide.Outre cet aspect destructeur, Pazuzu était aussi réputé protéger les humainsde la peste et des forces mauvaises. Cet aspect duel est signifié dans sa pro-pre représentation : la main droite levée, et la main gauche baissée, symbolesalternatifs de vie et de mort, de la création et de la destruction.

10 Supports et moyens de diffusion de l’information en 1911 :– les livres et la presse écrite : les quatre principaux journaux (Le Matin, LeJournal, Le Petit Journal et Le Petit Parisien) sont imprimés à 1 million d’exem-plaires chacun ;– l’affichage publicitaire ;– la photographie et le cinématographe (Les Actualités) ;– la poste et la radiotélégraphie ;– le téléphone manuel (passage par un central et une opératrice), puis le télé-phone automatique.

11 Ces quatre cases réunissent, comme dans un condensé de l’album, les hérosenquêteurs, l’objet de l’intrigue (le démon Pazuzu), ainsi que les mentions desadorateurs sataniques et de leur lieu de rendez-vous souterrain.

Coups de théâtre, PAGE 58

1 On retrouve chez le peintre Peissonnier des éléments typiquement théâtrauxou liés à la pièce Les Derniers jours de Babylone, à laquelle Adèle assisterapar la suite : la toile peinte (et son démon…), les sculptures assyro-babylo-

Démon

Étymologie Du latin daemon : esprit, génie, démon.

Évolution du sens

(Champ sémantique)

– bon ou mauvais esprit/génie ;– diable ;– personne méchante ou cruelle ;– enfant vif et malin ;– cause de l’inspiration, attitude impulsive.

Synonymes

Dérivés

– diable, malin, génie.

– espiègle, tentateur.

Contraires – ange, sage, conseiller.

Champ lexical – mythologie/religion, valeur.

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niennes, le lieu d’exposition des décors, le qualificatif de « maître », la pré-sence d’un escalier et d’une mezzanine. Jusqu’à la robe de chambre du pein-tre qui peut évoquer les motifs d’un rideau théâtral : le silence glacial de « l’ar-tiste » préfigure également le meurtre futur de l’acteur Josef Montevideo lorsde la représentation scénique (p. 17 et 18).

2 Éléments issus du monde du spectacle : Décors, affiche, spectacle, théâtre,scène, acteurs, machinistes, coulisses, public, critique littéraire et artistique,Molière (titre p. 18, case 9), registres comique et tragique… et de nombreuxcoups de théâtre !

Le nom fictif de Clara Benhardt est inspiré de celui de la célèbre comédienneet tragédienne française Sarah Bernhardt (1944-1923).

3 Le point d’exclamation revient de manière significative dans cette séquence,plus d’une quarantaine de fois (dont : p. 14, case 2 ; page 15, case 9 et p. 18,case 4). Ce qui pourrait être compris comme un appauvrissement du langage(distraction du lecteur et affaiblissement de la signification du signe) vient àl’inverse renforcer l’idée que la surprise est intrinsèque à l’album, en tantqu’élément moteur permanent du roman-feuilleton. Les personnages y sontplus que jamais « rocambolesques » et soumis au bon vouloir de leur créa-teur.

4 Chez Tardi, les séquences orales (plus longues à lire) succèdent ou ouvrentvolontiers le pas à d’autres séquences orales. C’est en jouant sur les effetsde bas de pages ou sur l’humour que l’auteur s’attache à ne pas reproduireune situation trop stéréotypée ou caricaturale. Simon Flageolet précise ainsi(bas de la p. 14) « Ça n’aura pas été trop long… » pour signifier que la scène,à la fois bavarde et silencieuse, a détrompé les attentes du lecteur, puisquerien ne s’est passé, alors que le danger était pourtant bien réel (voir pagesuivante).

Plus traditionnellement, l’effet de bas de planche permet de relancer le sus-pense et l’attention du lecteur, avec un effet inattendu ou un hoquet de sur-prise (p. 15, case 9).

5 L’inspecteur Caponi est l’archétype caricatural du policier idiot, mais intègre.Ce personnage récurrent des premiers tomes est digne du duo de policiersDupond et Dupont chez Hergé. Il cherche désespérément à devenir commis-saire, mais ne parviendra évidemment jamais à ses fins. Il est très loin d’avoirla finesse d’esprit d’Adèle, étant toujours décalé par rapport aux événementsen cours. Cette innocence naturelle ne l’empêche pas d’être parfois là au « bonmoment ».

6 Le directeur du théâtre utilise un registre relativement soutenu, l’électricienun registre familier et Adèle un registre courant.

7 – Éléments répétés : le spectacle, Babylone et le démon, l’enquête poli-cière, la lecture des journaux, l’évocation de la peste et des disparitions sur lePont-Neuf.

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– Éléments nouveaux : la révélation de l’assassin Albert, le meurtre de JosefMontevideo et l’entrée en scène de l’inspecteur Caponi.

8 Le Fantôme de l’Opéra (1910), Belphégor (1927) et La Marque Jaune (1956)sont tous d’inquiétants personnages de fiction, symbolisant le Mal (vêtementet masque noir). Le premier hante l’Opéra Garnier, le deuxième le Musée duLouvre et le dernier la ville de Londres, tandis que disparitions, meurtres ouvols se multiplient.

9 Le rouge (p. 16, case 5) du rideau pourpre symbolise à l’avance l’accent tra-gique du spectacle : l’émotion suscitée par le diable (démon) ira crescendojusqu’au sang versé. Le public est retenu dans le noir des ténèbres ou du mys-tère, avant que la mort ne frappe. Pazuzu, au physique vert reptilien, évoquele caractère surnaturel et maléfique de la représentation où l’un des acteursest voué à jouer… de malchance.

Disparitions en tous genres, PAGE 60

1 Les cases, de plus en plus étroites et longilignes, évoquent une action tem-porelle de plus en plus rapide, succincte et elliptique. Le retour à la réalité per-mettra à Adèle de convoquer ses souvenirs et de faire la lumière (p. 21, case 5)sur son rêve étrange et effrayant.

2 Pistolet au poing, Adèle est femme à s’engager en pleine nuit dans un fiacrepour une destination aux contours incertains. L’omniprésence du danger seconcrétisera in fine sur les bords de Seine, près du Pont-Neuf, dans un redou-table attentat au cocktail Molotov (p. 25).

3 Différents genres littéraires :– roman fantastique : momie (p. 20, case 8), démon et cauchemar (p. 21, cases 1 à 4) ;– roman policier/roman noir : enquête, nuit, ville, argot des bas quartiers, enlè-vement ;– reportage/journal intime : compte-rendu d’Adèle (p. 20) ;– (bande dessinée).

4 Le « gosse » emploie un registre de langue populaire et argotique.

5 Effets d’apparition/disparition :– Pazuzu sortant de l’armoire (p. 20 et 21) ;– l’ombre et la lumière (p. 20, cases 7 et 8 et p. 21, case 5) ;– le jour et la nuit ;– l’article de journal annonçant une nouvelle disparition (p. 21, case 10) ;– la statuette du démon chez l’antiquaire ;– le corps de Joseph ;– Adèle : entrée/sortie de son domicile, chez l’antiquaire, dans le fiacre, horsde la route…

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8 Auteurs et œuvres majeures du roman populaire et du récit feuilleton, autourde Paris :– Honoré de Balzac, La Comédie humaine, 1860-1856.– Arthur Bernède, Belphégor, 1927.– Edgar Allan Poe, Double assassinat dans la Rue Morgue, 1841.– Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.– Victor Hugo, Les Misérables, 1862.– Gaston Leroux, Le Fantôme de l’Opéra, 1910.– Léo Malet, Les Nouveaux Mystères de Paris, 1954-1959.– Georges Simenon, Commissaire Maigret, 1927-1972.– Pierre Souvestre, Marcel Allain, Fantômas, 1911.– Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1842-1843.– Émile Zola, Le Ventre de Paris, 1873.– Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883.

9 Adèle Blanc-sec est feuilletoniste : elle puise son inspiration et sa docu-mentation dans les faits-divers, recueillant témoignages et expériences auprèsde la pègre parisienne ou dans les bas quartiers. Au fur et à mesure des aven-tures, il paraîtra relativement évident qu’Adèle Blanc-sec constitue un doublegraphique de Tardi en tant que raconteur d’histoires. Ses propres aventuresalimentent ses futurs récits, quelque part entre réalité et fiction romanesque.

antique antiquité antiquaire

Étymologie Du latin antiquus(« très ancien »).

Du latin antiquus(« très ancien »).

Du latin antiquus(« très ancien »).

Évolution du sens

(Champ sémantique)

– originaire destemps antiques ;– très ancien,démodé ;– style artistiquedaté.

– périodehistorique ;– temps anciens ;– monuments ouobjets anciens.

– érudit spécialistede l’Antiquité– vendeur d’objetsanciens

Synonymes

Dérivés

– âgé,anachronique,ancien, archaïque.– immémorial, usé,vétuste.

– ancienneté.

– vieillesse, objetdémodé.

–brocanteur

– restaurateurd’objets d’art.

Contraires moderne,contemporain

contemporain,XXIe siècle

camelot, vendeur

Champlexical

historique,artistique,qualitatif

historique,artistique,qualitatif

professionnel,historique,artistique

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Mystères de Paris, PAGE 62

1 Échelle des plans et angles de vue de la page 26 :– case 1 : plan d’ensemble, vue en plongée ;– cases 2, 3 et 4 : plan de demi ensemble, angle de vue parallèle au sol jusqu’àla case 8 ;– case 5 : plan rapproché poitrine ;– case 6 : plan rapproché taille ;– case 7 : plan moyen ;– case 8 : gros plan.

2 Le sens de lecture traditionnel (de gauche à droite) est respecté sur l’ensembledes pages 26 et 27 : la méfiance de l’homme au chapeau-melon fait qu’il seretourne une première fois (p. 27, cases 6 et 7) avant de disparaître dans lescatacombes. Le cheminement de lecture est donc essentiellement perturbé parce regard en arrière, qui invite à parcourir le pont dans l’autre sens.

3 À la page 28, les trois premières cases permettent de faire le point sur l’en-quête en cours tout en précisant la réflexion d’Adèle. Les cases suivantes (cases4 à 8) situent Adèle dans l’action en l’engageant sur le chemin – inconnu et dan-gereux – de la réunion sectaire des adorateurs de Pazuzu. De fait, la case 7 sereferme sur une héroïne prise au piège de sa propre témérité, et donc condam-née à descendre aux enfers (cases 9 à 11). La planche propose par conséquentun montage offrant logiquement au lecteur de descendre par degré, de caseen case et de haut en bas, dans le mystère de l’aventure souterraine.

4 Éléments relevant du registre du mystère : la réunion secrète, la faible lumi-nosité, le rideau rouge, l’anonymat des différents membres de la secte.

Éléments relevant du registre du rituel initiatique : les termes « frères », « ini-tiés », « secte », les cris et les gestes des adorateurs, les références et les cos-tumes assyro-babyloniens.

Éléments relevant du registre de la mort : les catacombes, les expressions« payer de leur vie », « balle tirée », « démon », « dépouilles infâmes », « lapeste », « péri dans les flammes », « les affres ».

5 Adèle, en tant qu’élément perturbateur, apparaît régulièrement mise en scènedans une case en forme de cercle qui sur indique « l’œil » de cette spectatriceimprovisée. La forme ronde, féminine, peut aussi être opposée à la structurerectangulaire ou carrée imposant le régime de terreur voulu par les membresmasculins de la secte.

6 Le contexte, ainsi que la remarque finale d’Adèle (bas de la planche 31 etpage 32), nous rappellent la fameuse crue exceptionnelle de la Seine survenueen janvier 1910. Cette crue (qui atteindra à son maximum les 8,62 mètres surl’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz à Paris le 28 janvier) affectera denombreux quartiers de la capitale et des villes riveraines du fleuve pendant plu-sieurs semaines. On se souviendra que dans la mythologie mésopotamienne,le démon Pazuzu est précisément celui qui apporte les inondations lors de lasaison humide.

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9 Entre passage souterrain, corridors et venelles sombres ou inquiétantes,Adèle se faufile ici tel un véritable rat d’égout. La succession labyrinthiquedes lieux, contenus dans des cases étroites et longilignes, indique un dangeroppressant pour notre héroïne qui cherche à retrouver la lumière. Cette menacene tardera malheureusement pas à se manifester physiquement…

Caponi mène l’enquête, PAGE 64

1 L’agression d’Adèle en fin de page précédente pouvait laisser présager lepire : or, nous voici désormais devant un cortège funéraire dont on ne com-prendra que plus tard que ce n’est heureusement pas celui d’Adèle ! Le lec-teur s’attend néanmoins à voir l’inspecteur Caponi prendre une place nou-velle au cœur du récit, notamment en retrouvant au plus vite notre héroïne.

2 Caponi, fonctionnaire de police, est peu à l’aise devant une hiérarchie qui lemanipule ; éternellement en retard sur le monde du crime, il s’avère toutefoisun homme d’action prompt à réagir face au danger et n’hésite donc pas à selancer de manière courageuse sur les traces de l’assassin, courant le long destoits enneigés de la capitale.

3 L’opposition du blanc neigeux et du costume noir de Caponi n’indique pasla meilleure des capacités de l’inspecteur à se mouvoir dans cet environne-ment : l’inspecteur est sur un nouveau terrain… glissant.

4 Flageolet et Caponi, en double littéraire, mais improvisé, du duo SherlockHolmes-Docteur Watson, entament un dialogue où la perspicacité de l’un esttemporisée de manière humoristique par l’embrouillement de l’autre. Selon unprocédé comique éprouvé, les répliques de Caponi sont satiriques (critiquemoqueuse du rôle de l’enquêteur et du sujet même de l’enquête) et ironiques(télescopage des points de vue).

De manière générale, le décalage est induit par Tardi entre les propos et lesactes de Caponi : à la fin de la page 40, son « […] je t’ai à l’œil… » résonne gra-phiquement dans le vide, puisque Caponi, un œil déjà recouvert d’un bandeau,tourne le dos à celui qu’il est censé observer (case 5). Et deux cases plus loin,Flageolet baigne dans son sang…

5 Rebondissements de la séquence :– rencontre entre Caponi et le comédien Antoine Artaud (p. 34) ;– remontrances du commissaire Dugommier et redirection de l’enquête (p. 35) ;– assassinat d’Artaud et poursuite de l’assassin mystérieux, glissade de Caponi(p. 36-37) ;– réveil d’Adèle, prisonnière d’Albert (p. 37) ;– rencontre entre le détective Flageolet et Caponi (p. 38) ;– agression de Flageolet (p. 40) ;– rencontre impromptue du commissaire Dugommier et disparition de Flageo-let (p. 41) ;– prise en filature de la voiture du peintre Peissonier (p. 42) ;– début de la soirée sacrificielle sur la tour Eiffel (p. 42) ;

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– Caponi suit les traces du monstre jusqu’aux pieds de la Tour et appelle durenfort (p. 44-45).

Le lecteur, rendu omniscient par le montage du récit et ayant suivi Adèle, ensait logiquement plus que l’inspecteur : le « final » sur la tour Eiffel est connu(ou deviné) depuis le titre de l’album.

6 Se reporter à la partie « Mise en œuvre d’une séance en classe ».

7 Caponi semble toujours seul ou isolé devant une situation (monumentale !)qui le dépasse : sa carrière est encore au plus bas et il lui faut prendre desdécisions courageuses pour « monter » (p. 45, case 8) en grade.

9 L’univers de Tardi est volontairement complexe : en véritable dépositaire dela tradition héritée de la littérature populaire du XIXe siècle, l’auteur tresse unesituation aux apparences inextricables, enchaînant coups de théâtre et sur-prises de fin de pages. Évidemment critiqué pour ses supposés manques deprofondeur, de qualité narrative et artistique et pour sa seule ambition de lec-ture plaisir, le roman feuilleton croise ici la critique de la bande dessinée,longtemps qualifiée d’infantilisante et d’abrutissante.

La tour infernale, PAGE 66

1 Caponi s’est engagé seul (mais armé) sur l’escalier de la tour Eiffel ; entrecourage et décision folle, Caponi avoue : « J’ai l’impression de commettre uneerreur. ».

2 Le titre prend tout son sens dans l’affrontement physique de la page 47, quitourne toutefois rapidement au grotesque à cause des mouvements maladroitsqui sont représentés.

3 Retournements de situation :– signalement de Caponi montant l’escalier de la tour Eiffel (p. 46) ;– confrontation avec le démon ; mort du peintre Peissonier (p. 47) ;– interruption de la cérémonie sacrificielle par Caponi ;– piqûre accidentelle d’Albert et saut fatal dans le vide (p. 49) ;– Caponi tire sur le commissaire Dugommier (p. 50) ;– coup de filet généralisé de Caponi (p. 51) ;– Clara Benhardt (le démon) s’échappe (p. 51) ;– Caponi abat un autre monstre : arrestations de Ménard et Espérandieu (p. 52) ;– surgissement de deux « fous » évadés : Saint-Hubert et Zborowsky (p. 53) ;– fuite annoncée d’Adèle (p. 54) ;– clôture du récit, point sur les personnages et annonce de l’album suivant(p. 54).

L’histoire évolue donc du style policier attendu au style tragi-comique (jusqu’àla page 51) puis à un véritable humour par l’absurde (jusqu’à la fin) quandd’anciens personnages interviennent de manière inopinée dans le récit, alorsque d’autres, censés être aux mains de la police, s’en échappent ou continuentde « tirer les ficelles » sans être inquiétés outre mesure.

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4 Outre les cris, courses, gestes brusques et onomatopées diverses, la folie durécit se manifeste à la page 52 par une mise en scène usant de cadrages trèsdifférenciés sur le personnage de Caponi. La présence de la couleur verteconnote également l’anormalité de la situation ; rappelons ici les symboliquesliées à cette teinte, comme le hasard et la superstition, la nature et la vie (cf.À savoir en p. 67 du livre). La bulle contenant les premières paroles de la page 53nous fournira un indicateur supplémentaire : « Au fou ! Attention ».

5 À peine les renforts de police arrivés, les évasions (féminines) débutent.Caponi se lance seul sur la piste de Sarah Benhardt (qu’il ne retrouvera pas)et la police ne retiendra guère plus longtemps Adèle. Cette inefficacité notoireest réaffirmée par le professeur Espérandieu (p. 52, cases 6 et 7) puis par lecompte-rendu final, qui réinstaure, contre toute attente, le commissaire Dugom-mier dans ses fonctions tout en disqualifiant l’inspecteur Caponi.

6 et 7 Le dénouement prend la forme d’un résumé inspiré là encore du styledu roman-feuilleton : le point est fait sur la situation – évidemment caricatu-rale, rocambolesque et inattendue – des principaux protagonistes, tandis quel’épilogue s’achève sur la promesse de nouvelles aventures (épisodes), déjàannoncées et titrées (Le Savant fou).

10 La case finale de la page 54 et la couverture de La Marque jaune renvoientaux genres de l’aventure, du policier et du fantastique. Pour poursuivre la com-paraison, vous pouvez lire le dossier d’analyse de couverture disponible surle lien Internet suivant :http://couverturedebd.unblog.fr/2008/09/06/la-marque-jaune/

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