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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DE LA DOCUMENTATION MEMOIRE pour obtenir le Titre professionnel "Chef de projet en ingénierie documentaire" INTD Niveau I Présenté et soutenu par Emmanuelle Chemtob le 12 octobre 2007 Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet : l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 Le cas du cabinet de conseil en ressources humaines Groupe BPI Leroy Consultants Jury Sophie Dubois-Forcadell, correspondante pédagogique Elisabeth Guilbaud, responsable de stage Cycle supérieur Promotion XXXVII

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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DE LA DOCUMENTATION

MEMOIRE pour obtenir le

Titre professionnel "Chef de projet en ingénierie documentaire" INTD

Niveau I

Présenté et soutenu par

Emmanuelle Chemtob

le 12 octobre 2007

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0

Le cas du cabinet de conseil en ressources humaines Groupe BPI Leroy Consultants

Jury

Sophie Dubois-Forcadell, correspondante pédagogique

Elisabeth Guilbaud, responsable de stage

Cycle supérieur Promotion XXXVII

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Emmanuelle Chemtob

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Remerciements

Mes remerciements vont à Sophie Dubois-Forcadell, correspondante pédagogique, pour

m‟avoir suivie dans ce projet de mémoire.

Je remercie Elisabeth Guilbaud, pour m‟avoir accordée sa confiance, son attention et sa

disponibilité tout au long du stage.

Je remercie également l‟équipe des documentalistes – à savoir Agathe Boissel, Marie-Pierre

Fouquin, Rachel Lascaux, Martine Leymarie et Pascale Manteaux – qui a répondu avec

sympathie et gentillesse à mes questions. Je les remercie pour leur accueil et leur soutien.

Enfin, je tiens à remercier l‟ensemble des personnes qui m‟ont soutenue et aidée

indirectement : Marc et Myriam Chemtob, Abraham Chemtob, Sarah Chemtob, Victor

Chemtob, Heather Chemtob.

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Notice

CHEMTOB, Emmanuelle. Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0. Le cas du cabinet de conseil en ressources humaines

Groupe BPI Leroy Consultants. Mémoire pour le titre professionnel "Chef de projet en

ingénierie documentaire" INTD- CNAM. 2007. 163 p. Mémoire INTD, 2007.

Alors que le concept du Web 3.0 ou Web sémantique émerge progressivement sur l‟Internet,

les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition en entreprise. Au départ

adoptés par le grand public, les outils du Web 2.0 – notamment flux RSS, blogs, wikis ou

réseaux sociaux - intègrent le monde professionnel en offrant de nouveaux modes de

recherche, de consultation et de diffusion de l‟information. Combinant à la fois une évolution

sociale et technologique, le Web 2.0 produit une démocratisation de l‟Internet pour le grand

public et un décloisonnement de l‟entreprise pour les salariés. Bien qu‟ils présentent des

limites, les outils du Web 2.0 offrent de nouvelles possibilités et opportunités, à la fois pour

l‟entreprise et le professionnel de l‟information, en termes de veille et de communication

interne et externe. Un exemple suivi au sein du cabinet de conseil en ressources humaines

Groupe BPI Leroy Consultants en est l‟illustration.

Blogue ; Communauté virtuelle ; Entreprise ; Intelligence collective ; Partage de

l‟information ; RSS ; Technologie Push ; Travail collaboratif ; Veille ; Web 2.0 ; Wiki

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Table des matières

Remerciements ______________________________________________________ 2

Notice _____________________________________________________________ 3

Table des matières ___________________________________________________ 4

Liste des figures _____________________________________________________ 7

Introduction ________________________________________________________ 8

Première partie Fondements et Concepts du Web 2.0 _____________________ 12

1 L’origine du terme _______________________________________________ 13

1.1 Bref historique ___________________________________________________ 13

1.1.1 De l’Arpanet au Web _________________________________________________ 13

1.1.2 Du Web au Web 2.0 __________________________________________________ 14

1.2 Les concepts clés _________________________________________________ 15

1.3 Les outils 2.0 _____________________________________________________ 18

2 Fondements du Web 2.0 __________________________________________ 20

2.1 Les sept principes ________________________________________________ 20

2.2 Les niveaux de Web 2.0 ____________________________________________ 25

2.3 Les attributs du Web 2.0 ___________________________________________ 26

3 Une (r)évolution technologique ____________________________________ 28

3.1 De ‘nouvelles’ technologies _________________________________________ 28

3.2 L’utilisateur au centre des services __________________________________ 33

3.3 Vers de l’information liquide _______________________________________ 34

4 Une (r)évolution sociale __________________________________________ 35

4.1 Un Web relationnel _______________________________________________ 35

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4.2 De nouvelles pratiques communautaires ______________________________ 40

4.3 De la connaissance à la doxa ________________________________________ 42

5 Les enjeux _____________________________________________________ 44

5.1 Les enjeux juridiques _____________________________________________ 44

5.2 Les enjeux documentaires __________________________________________ 45

5.3 Les enjeux économiques ___________________________________________ 48

Deuxième partie Applications du Web 2.0 en entreprise : l’entreprise 2.0 ______ 50

1 L’émergence de l’entreprise 2.0 ____________________________________ 51

1.1 Un phénomène émergent __________________________________________ 51

1.2 Présentation des principaux outils utilisés en entreprise _________________ 57

1.2.1 Les blogs __________________________________________________________ 57

1.2.2 Les wikis __________________________________________________________ 59

1.2.3 La bureautique en ligne _______________________________________________ 62

2 Des outils pour la communication externe ____________________________ 65

2.1 Le «Consumer Generated Marketing» _______________________________ 65

2.2 Applications pour une communication externe ________________________ 67

2.3 L’e-commerce sur mesure _________________________________________ 71

3 Applications pour la communication interne __________________________ 73

3.1 Décloisonnement de l’entreprise ____________________________________ 73

3.2 Une nouvelle forme de travail collaboratif ____________________________ 74

3.3 Le marché des suites collaboratives 2.0 _______________________________ 79

3.4 Les limites _______________________________________________________ 80

Troisième partie Etude de cas : les flux RSS au service de la veille dans un

cabinet de conseil en ressources humaines ______________________________ 83

1 Lieu du stage ___________________________________________________ 84

1.1 Présentation du Groupe BPI _______________________________________ 84

1.2 Organisation et structure de l’entreprise _____________________________ 85

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1.3 Le centre de documentation : le Polinfo ______________________________ 88

1.4 La circulation de l’information _____________________________________ 89

2 Mission de stage _________________________________________________ 91

2.1 Définition de la mission ____________________________________________ 91

2.2 Mise en œuvre de la mission ________________________________________ 92

3 Les flux RSS au service de la veille _________________________________ 99

3.1 Une nouvelle forme de DSI _________________________________________ 99

3.2 Le développement des flux RSS ____________________________________ 103

3.3 Les bénéfices des flux RSS ________________________________________ 106

Conclusion _______________________________________________________ 110

Bibliographie _____________________________________________________ 114

Annexes _________________________________________________________ 127

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Liste des figures

Fig. 1 Nuage de tags représentant le concept du Web 2.0 _________________ 17

Fig.2 Cartographie des principes du Web 2.0 __________________________ 20

Fig.3 Schéma représentant la longue traîne ____________________________ 22

Fig.4 Carte des « Foundations Attributes » et des « Experience Attributes » __ 26

Fig.5 Schéma comparatif des échanges de données sur le Web entre Web 1.0 et

Web 2.0 _______________________________________________________ 30

Fig. 6 Schéma comparatif des modèles d’application Web et Web 2.0 ________ 32

Fig.7 Représentation graphique de l’Entrenet __________________________ 38

Fig.8 Représentation du MetaWeb ___________________________________ 40

Fig.9 Enquête menée par le magazine Information Week _________________ 54

Fig.10 Enquête menée par le cabinet de conseil The McKinsey Quarterly _____ 56

Fig. 11 Enquête menée par le cabinet d’analyse Forrester Research _________ 56

Fig.12 Schéma des interventions du Polinfo selon les destinataires _________ 89

Fig.13 Courbe de l’adoption d’une technologie ________________________ 111

Fig.14 Courbe représentative des évolutions successives de l’Internet ______ 113

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Introduction

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«Nous sommes engagés dans l‟ère de „l‟information sans frontière‟, l‟information disponible, d‟accès facile, diffusée, partagée,

multidimensionnelle, circulant à grande vitesse, voire en temps réel, d‟un

pays à l‟autre, et s‟adressant à un nombre croissant d‟individus dans un langage de plus en plus universel. L‟information arrive en flux continu, à

domicile, sur notre lieu de travail, et partout l‟effort est fait pour mieux la recevoir, l‟interroger et la diffuser.» [8, Achard, Bernat]

En réduisant considérablement les barrières culturelles, linguistiques et géographiques,

l‟Internet est devenu un vaste réservoir d‟informations provenant du monde entier. La

quantité d‟informations à la disposition des internautes est devenue abondante et sans

limites. Jamais autant d‟informations n‟ont été disponibles si bon marché et si rapidement.

Le Web a permis à de nombreux internautes d‟accéder plus facilement à des informations

variées provenant de sources diverses. Si l‟accès fut facilité au grand public, la production et

diffusion de contenu furent réservées, au préalable, aux initiés et aux acteurs institutionnels

(administration, médias, entreprises…). L‟information obtenue, davantage contrôlée et

filtrée, devenait accessible à un plus grand nombre d‟individus mais demeurait toutefois la

propriété du producteur. Les possibilités d‟interaction et d‟échange n‟étaient pas encore

prises en considération.

Un ensemble de paramètres a permis à l‟Internet d‟évoluer et de se transformer en une

plate-forme plus interactive et collaborative. Le magazine américain Time a décerné son titre

d'homme de l'année 2006 à „Vous‟ (You), à savoir quiconque qui a publié, utilisé ou diffusé

du contenu sur le Web. La couverture représente un ordinateur, avec pour écran un miroir,

reflétant ainsi le visage du lecteur. La personnalité de l‟année (Person of the Year) est un

titre décerné chaque année en décembre depuis 1927 par la rédaction de l‟hebdomadaire à

la personne ayant marqué le plus l‟année écoulée. Cette reconnaissance prouve avant tout

que l‟Internet est un média, en perpétuelle évolution, qui confère désormais un nouveau

statut à l‟internaute.

En effet, le magazine américain entend souligner l'importance de l‟internaute dans le

développement de la démocratie numérique. La familiarité croissante avec le média Internet,

la généralisation des connexions à haut débit ainsi que la multiplication de nouveaux outils

en ligne expliquent en grande partie cette évolution. Internet se démocratise en permettant

l'accès à la création de contenu en ligne et à sa diffusion au plus grand nombre. Le terme

„Web 2.0‟, à l‟instar d‟un numéro de logiciel, est désormais utilisé pour désigner cette

évolution à la fois technologique et sociale. Le Web 2.0 introduit de nouveaux terrains

d‟expression en ligne permettant aux utilisateurs de devenir des producteurs d‟informations.

Cette évolution est rendue possible par le développement d‟outils de publication et de

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 10

diffusion de l‟information accessibles à tous. Flux RSS, blogs, wikis, réseaux sociaux…

positionnent ainsi l‟internaute au centre des usages via l‟échange et la coopération entre

individus.

Si le Web 2.0 a été adopté par une grande partie des internautes, les entreprises tardent à

intégrer ces nouveaux outils. Utilisé principalement comme outil collaboratif (Intranet), outil

de communication (site d‟entreprise) ou comme outil de veille, l‟Internet a souvent été perçu

comme un moyen de développer les performances d‟une entreprise. Les outils du Web 2.0,

qui demeurent encore discrets en entreprise, offrent de nouvelles possibilités et opportunités

en termes de travail collaboratif, de communication et de veille documentaire. Ces derniers

proposent de nouveaux modes de recherche, de publication et de diffusion de l‟information.

Si le phénomène reste encore marginal, des exemples concrets d‟entreprises, ayant relevé le

défi du Web 2.0, prouvent leur efficacité et leur utilité dans un contexte de veille, de travail

en mode projet, ou de communication externe.

Dans le cadre de ma mission de stage au sein du cabinet de conseil en ressources humaines,

Groupe BPI Leroy Consultants, j‟ai été amenée à déterminer les bénéfices et les

inconvénients de ces nouvelles technologies dans un contexte de veille documentaire. Il

s‟agissait notamment d‟évaluer l‟utilisation des flux RSS pour un double public : les

commerciaux et les candidats. L‟adoption de ces nouveaux outils était d‟autant plus un défi

que les technologies du Web 2.0 sont récentes et encore peu connues du grand public. Les

notions de sensibilisation et de formation deviennent ainsi des enjeux majeurs. De même, la

prise en compte des besoins et attentes de l‟utilisateur, de la culture d‟entreprise ou des

rapports hiérarchiques sont des clés de réussite dans tout projet de documentation. La mise

en œuvre de la mission, qui s‟est déroulée sur une période de sept mois, m‟a permis

d‟analyser les besoins en veille des publics concernés et de porter une réflexion générale sur

les avantages et les limites des outils du Web 2.0 en entreprise. Ce mémoire tentera de

répondre aux problématiques suivantes : quels sont les fondements du Web 2.0 ? Quels sont

les principaux outils caractéristiques du Web 2.0 ? Comment les adapter en entreprise ? Pour

quels types d‟entreprise et pour quels types de besoin ? Quels sont leurs bénéfices et leurs

contraintes ?

Nous aborderons en premier lieu une réflexion générale sur les caractéristiques du Web 2.0

en évoquant son historique, ses définitions divergentes, ses principes, les outils impliqués et

les enjeux à la fois documentaires, juridiques et économiques. La première partie dressera

ainsi un portrait global du Web 2.0 et tentera d‟éclaircir les concepts qu‟il véhicule.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 11

La seconde partie sera consacrée à l‟intégration des outils du Web 2.0 en entreprise et à

leurs possibles applications. Via des exemples concrets d‟entreprises ayant adopté ces

nouveaux outils, nous tenterons d‟identifier quels types d‟outil sont utilisés pour quels types

de besoin, et de déterminer leur efficacité dans un contexte de communication externe et

interne. Nous exposerons enfin les limites et les contraintes impliquées.

Enfin, la troisième partie sera dédiée à une étude de cas : la mission de stage effectuée au

sein du centre de documentation du Groupe BPI Leroy Consultants. Une description de

l‟entreprise, du centre de documentation et de la mission de stage précéderont l‟analyse de

la mission en elle-même : l‟utilisation des flux RSS dans un contexte de veille documentaire.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 12

Première partie Fondements et Concepts

du Web 2.0

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1 L‟origine du terme

1.1 Bref historique

1.1.1 De l’Arpanet au Web

Si l‟émergence du concept du Web 2.0 est récente, les valeurs et principes qu‟il véhicule ne

sont pas entièrement nouveaux. Un bref historique d‟Internet prouve que le Web créé par

Tim Berners Lee intégrait déjà des notions de capitalisation et d‟échange des savoirs.

En 1957, suite au lancement du premier Spoutnik par les Soviétiques, le président Dwight D.

Eisenhower crée l'ARPA (Advanced Research Project Agency) au sein du DoD (Department

of Defense) afin de piloter plusieurs projets ayant pour objectif d'assurer aux Etats-Unis leur

suprématie scientifique et technique sur leurs voisins soviétiques. L'ARPA s‟intéressa

notamment au développement des réseaux d'ordinateurs et des technologies de la

communication. L‟agence développa le premier réseau sous le nom d‟Arpanet.

Opérationnel en 1969, le réseau Arpanet ne reliait initialement que quatre instituts

universitaires. Ils permettent à ces derniers de transférer des données et d‟effectuer à

distance certains calculs longs sur plusieurs ordinateurs. Le protocole initialement utilisé sur

Arpanet, à savoir le NCP (Network Control Protocol), fut abandonné en 1983 au profit du

TCP/IP utilisé pour relier divers réseaux à Arpanet.

L'origine du Web remonte à mars 1989 lorsque Tim Berners-Lee, un informaticien au CERN

(European Organization for Nuclear Research), propose de créer sur le site Internet du

CERN un ensemble de documents reliés les uns aux autres par des liens hypertextes. A la

base de l‟invention du Web par Tim Berners-Lee, est le lien hypertexte utilisé pour faciliter la

publication, la mise à jour et le partage d‟informations entre chercheurs. Le premier site

Web http://info.cern.ch fut publié le 6 août 1991. Ce dernier intégrait toutes les informations

nécessaires afin d‟obtenir un navigateur et de configurer un serveur Web. Dès 1991, le site

du CERN donne progressivement naissance à un vaste ensemble mondial de documents

hypertextes et hypermédias distribués sur la toile. L‟Internet s‟est alors développé à une

vitesse exponentielle au cours des années 1990. [19, Dufour, Ghernaouti-Hélie]

D‟un certain point de vue, le Web créé au début des années 1990 par Tim Berners Lee

prenait déjà en compte des concepts de mutualisation des connaissances, de travail

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collaboratif, voire d‟intelligence collective … Ces notions se concrétiseront véritablement

quelques années plus tard.

1.1.2 Du Web au Web 2.0

Quinze ans plus tard, la notion de Web 2.0 fait son entrée sur la toile mondiale. En

renvoyant à un numéro de version à l‟instar des logiciels, le concept de Web 2.0 souligne

une transformation ou une évolution : la démocratisation de l‟Internet et le foisonnement de

nouveaux outils offrant des formes de communication et d‟interactions sociales inédites.

L‟utilisation du terme Web 2.0 démontre que le Web est dans un état de changement

perpétuel et qu‟il existe logiquement un „Web 1.0‟ qui le précède. Nous utiliserons, au cours

de ce mémoire, l‟expression Web 1.0 pour désigner l‟ère précédant l‟arrivée du Web 2.0.

L‟expression Web 2.0 est alors utilisée pour marquer l‟émergence d‟une nouvelle étape dans

l‟histoire de l‟Internet, une étape caractérisée par un changement des règles et une

modification des modèles de revenus.

De plus, comme Olivier Le Deuff le souligne, le choix du terme Web au détriment de celui

d‟Internet n‟est pas anodin :

«D‟un point de vue historique le terme de Web 2.0 est révélateur. Tout d‟abord le choix d‟utiliser le terme de Web par rapport à celui d‟Internet

n‟est pas négligeable. Outre l‟effet marketing d‟un terme plus court, le Web

et l‟Internet sont parfois difficiles à distinguer pour l‟internaute lambda. Internet désignant un réseau de réseaux tandis que le Web est une

application d‟Internet. Le Web se réfère ainsi plus à l‟aspect informationnel qu‟à la structure physique. Il ne faut pas oublier que le Web n‟est

historiquement que le troisième terme du WWW (World Wide Web). L‟appellation Web renvoie à une vision de réseau extrêmement

interconnecté basé sur des hypermédias doublement reliés.» [45, Le Deuff]

L‟expression Web 2.0 est née aux Etats-Unis en 2004. Elle a été évoquée pour la première

fois par Dale Dougherty de la société O‟Reilly, lors d‟un brainstorming avec Craig Cline de la

société MediaLive International sur l‟organisation d‟une conférence commune sur les

technologies et services émergents de l‟Internet. Selon Dale Dougherty, le Web connaissait

une dynamique sans précédent avec l‟apparition de sites et applications innovants. Cette

conférence eut lieu sous le nom de Conférence Web 2.0. Le journaliste John Battelle, co-

fondateur du magazine Wired, se joignit un peu plus tard au duo afin d‟apporter une

perspective plus commerciale. L‟expression n‟a pas connu un succès immédiat. Ce n‟est qu‟à

la deuxième conférence, qui eut lieu en 2005, que le terme Web 2.0 pris l'ampleur que nous

connaissons aujourd‟hui. Le volet social sera développé plus tardivement par Tim O'Reilly

lors de la deuxième conférence Web 2.0 en octobre 2005.

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1.2 Les concepts clés

Pour certains, il est une «récupération marketing de technologies anciennes rafraîchies».

Pour d‟autres, il est la «promesse d‟un nouveau Web» [43, Guillaud]. Le concept de Web 2.0

reste flou et sa définition divise les opinions. Entre révolution et concept marketing, le terme

Web 2.0 fait l‟objet de nombreuses controverses. En réalité, la notion de Web 2.0 est à la

fois le résultat d‟un mélange de discours commercial et d‟un profond changement

technologique et social. Véronique Mesguich le confirme en décrivant le Web 2.0 comme

«un concept à géométrie variable : comme un mélange hétéroclite de technique et de

social.» [49, Mesguich]

La transformation sociologique est évidente. La notion de Web 2.0 désigne une évolution

qualitative des usages et des modes d'appropriation des services Web. Cette évolution se

traduit par l‟émergence de nouveaux sites interactifs qui replacent l‟utilisateur au centre de

l‟Internet. Le Web devient une plate-forme d‟échanges plutôt qu‟un ensemble de sites isolés.

Le modèle traditionnel de diffusion en masse, peu participatif et peu communautaire semble

appartenir à une période révolue. Il se peut ainsi que le Web 2.0 soit apparu à un moment

où le besoin d‟échanger devenait essentiel dans nos sociétés. Comme Joël de Rosnay

l‟indique, «Internet est le miroir de la société physique dans une société virtuelle.» [18, De

Rosnay]

L‟internaute a souvent été caractérisé comme consommateur d‟informations au sein du Web

1.0. Le Web 2.0 introduit de nouvelles formes d‟expression en ligne permettant aux

utilisateurs de devenir des producteurs d‟informations. Le Web 2.0 offre à l‟internaute une

plus grande accessibilité et intuitivité dans sa recherche d‟information et augmente ses

possibilités d‟expression. Les communautés prennent le pas sur l‟usage individuel. Les

utilisateurs voient leur statut modifié et prennent à la fois le rôle de contributeurs et de

bénéficiaires de ces échanges. L‟apparition de néologismes tels que „consommauteur‟ ou

„consommacteur‟ reflète cette réalité.

Le Web 2.0 replace l‟internaute au centre des usages via le partage et la collaboration entre

individus. L‟internaute abandonne son statut de consommateur passif pour adopter celui

d‟acteur dont le rôle sur le contenu proposé est primordial. Le Web devient collectif et

collaboratif. Cette dimension est mise en exergue par Hubert Guillaud :

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 16

«D‟un côté, il est vu comme le basculement des techniques vers des services, de l‟autre il représente un nouveau réseau d‟interaction sociale.

Dans les deux cas pourtant, il replace l‟utilisateur et ses relations avec les

autres, plutôt qu‟avec des contenus ou des machines, au centre de l‟Internet. Le Web 2.0 est résolument relationnel.» [43, Guillaud]

Joël de Rosnay insiste, de son côté, sur la notion d‟intelligence collective :

«Depuis début 2005, Internet semble connaître un deuxième souffle :

nouvelles start-up innovantes, nouveaux services inédits, nouveaux investisseurs ... certains décrivent le phénomène sous l‟appellation „Internet

2.0‟ ou „Web 2.0‟ [...] évolution naturelle d‟Internet qui devient une véritable plate-forme pour des applications. Le Web 2.0 permet de plus en

plus aux pronétaires de s‟approprier l‟information, de la valider, de la

partager et de la diffuser. Avec le Web 2.0, ce sont les pronétaires qui se réapproprient Internet en utilisant leur intelligence individuelle et collective.»

[18, De Rosnay]

Joël De Rosnay détourne le célèbre slogan de la société Microsystems, «le réseau est

l‟ordinateur», en «le réseau est maintenant votre ordinateur.» [18, De Rosnay]

Le nouveau Web réside ainsi dans le partage d‟informations et dans ce qu‟en font les

internautes. Il se distingue par ses possibilités accrues de production et réutilisation des

contenus. Le concept de désintermédiation, qui est une caractéristique essentielle du Web,

est ainsi renforcé. L‟auteur et le lecteur n‟ont jamais été aussi proches sur un autre média.

Au niveau technique, le Web 2.0 se caractérise par le passage de sites statiques aux sites

dynamiques. Dans le premier cas de figure, les contenus sont traités localement par un ou

plusieurs rédacteurs authentifiés qui transfèrent les fichiers vers le serveur. La publication

est asynchrone et l‟auteur intervient aussi bien dans le contenu que sur le contenant. Dans

le second cas, les éditeurs sont des utilisateurs qui ont des privilèges pour intervenir sur les

contenus. La publication est soit asynchrone soit synchrone. La gestion des contenus est

séparée de leur contenant. Ce qui implique mutualisation de la production du contenu,

délocalisation de l‟édition et interactivité.

Ces nouvelles formes d‟interactivité forment un écosystème en évolution permanente.

L‟image, sur la page suivante, suggère une représentation du Web 2.0 sous la forme d‟un

nuage de tags. Le terme Web 2.0, au centre, est entouré de mots-clés désignant des

concepts. Plus un mot-clé se rapproche du centre, plus ce dernier est représentatif du Web

2.0. On y retrouve, entre autres, des concepts de participation, de fluidité de l‟information,

de mobilité et d‟émergence d‟une nouvelle économie.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 17

Source : http://www.e-global.es/b2b-blog/wp-images/graficos/web20map.jpg

Fig. 1 Nuage de tags représentant le concept du Web 2.0

La dimension marketing ne peut être enfin ignorée. Le discours commercial consiste à

produire une «utopie de la communication en perpétuel progrès» [45, Le Deuff] autour du

Web 2.0. Ce discours aurait pour résultat de créer un fossé entre un «avant Web 2.0» et un

«après Web 2.0», et donc d‟idéaliser les nouveaux services et produits engendrés. En

associant nécessairement Web 2.0 et progrès, le Web 2.0 se transforme en un argument

vendeur. Plusieurs sociétés se targuent aujourd‟hui de l‟étiquette 2.0 et développent de

nouveaux services basés sur l‟échange, la collaboration et l‟implication des internautes.

Enfin, certains auteurs s‟accordent sur l‟idée selon laquelle le Web 2.0 ne constitue pas une

rupture technologique ni sociale. Il s‟agirait plutôt d‟un retour aux sources, d‟une

renaissance du Web tel qu‟il a été conçu à l‟origine ; les utilisateurs s‟étant entre temps

appropriés les modes de création et de diffusion. Selon Pierre Lévy, le Web 2.0 ne fait que

diffuser les principes énoncés par Tim Berners Lee. Au-delà de sa dimension marketing, le

terme Web 2.0 ne désigne que la continuité du Web envisagé par le créateur du premier site

Internet. Il représente simplement une évolution naturelle et positive du Web :

«Tout cela manifeste une exploration sociale des diverses formes d‟intelligence collective rendues possibles par le Web et représente donc une

évolution très positive. Mais, en fin de compte, il s‟agit d‟une exploitation par

et pour le plus grand nombre de potentialités qui étaient techniquement et philosophiquement déjà présentes dès l‟apparition du Web en 93-94. Je vois

là une maturation culturelle et sociale du Web (qui a été conçu dès l‟origine

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Emmanuelle Chemtob

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 18

par Tim Berners Lee pour favoriser les processus collaboratifs) plutôt qu‟un saut épistémologique majeur.» [47, Lévy]

1.3 Les outils 2.0

Conçu à la base comme un réseau de pages reliées entre elles par des liens hypertextes,

Internet est aujourd‟hui en pleine évolution. Cette évolution est rendue possible par le

développement d‟outils de publication et de diffusion de l‟information accessibles à tous.

Les notions de partage et de mutualisation ont constitué des facteurs importants dans la

création du premier site Web. Ce point démontre que, s‟agissant du Web 2.0, ce n‟est pas

tant le concept qui est nouveau mais l‟émergence d‟outils en ligne qui permettent sa mise en

oeuvre. Le Web s‟est enrichi de nouvelles applications incitant les internautes à les utiliser et

y transférer des pratiques sociales ou à en créer de nouvelles.

S‟ils diffèrent par leurs fonctionnalités, les principaux outils du Web 2.0 poursuivent le même

objectif : favoriser la publication sur le Web en démocratisant l‟outil et en offrant aux non

techniciens les moyens de se l‟approprier.

Ces progrès technologiques ont permis de démocratiser l'accès à la création de contenu en

ligne et à sa diffusion au plus grand nombre.

Voici une liste des principaux outils accessibles en ligne accompagnée d‟une courte

définition. Ils seront développés au cours de ce mémoire.

Blog : Terme provenant de la contraction de deux termes : Web et de log (signifiant

journal de bord en anglais). Il désigne un espace d‟expression personnel en ligne qui

permet à chacun d‟exprimer ses opinions.

Bureautique 2.0 : Applications bureautiques (traitement de texte, tableur ...) en

ligne.

Mashup : Application Web composite mixant plusieurs sources ou plusieurs

contenus pour fournir un nouveau produit ou service. Le terme se traduit en français

par remixage ou mosaïque.

Podcast : Terme issu de la contraction de Ipod et Broadcast (signifiant diffusion en

anglais). Il désigne un moyen de diffusion de fichiers audio ou vidéo sur Internet.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 19

Réseaux sociaux : Communautés d‟utilisateurs qui se sont regroupés en fonction

de centres d‟intérêt communs.

RSS (Really Simple Syndication ou Rich Site Summary) : Format de

syndication, capable de récupérer le contenu brut d'un site Web sans prendre en

compte les données liées à sa forme.

Wiki : Site Web dynamique qui permet à n‟importe quel internaute d‟ajouter, de

modifier du contenu ou de créer de nouvelles pages, et ce, pour tous types de

fichiers.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 20

2 Fondements du Web 2.0

Si les définitions du Web 2.0 divergent, certains textes fondateurs en établissent les

principes généraux.

2.1 Les sept principes

Le 30 septembre 2005, Tim O‟Reilly, fondateur et président de la société O‟Reilly Média,

présente dans un article sa définition du Web 2.0. [51, O‟Reilly] Cette définition s‟articule

autour de sept principes fondamentaux. Ces derniers introduisent un nouveau statut de

l‟internaute, un nouveau type d‟économie et de nouveaux critères d‟ergonomie pour les sites

Web. Ces sept principes ont été synthétisés sous forme de cartographie. Cette dernière fut

élaborée par Tim O‟Reilly à l‟occasion du FOO Camp, une conférence O'Reilly Média.

Source : http://farm.tucows.com/images/2005/11/web_2.0_meme_map.jpg

Fig.2 Cartographie des principes du Web 2.0

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 21

Le Web comme plate-forme : par opposition à l‟ancien système informatique basé sur

des logiciels clients installés sur des machines indépendantes, le Web se caractérise

désormais par sa faculté à devenir une plate-forme : les applications sont désormais

accessibles en ligne. Tim O‟Reilly illustre ce principe par l‟exemple de Google en tant

qu‟application Web. Les services et produits proposés pour les particuliers sont gratuits et

accessibles en ligne. Le Web 2.0 introduit donc le passage d‟un ensemble de sites Web isolés

à une plateforme informatique à part entière fournissant des applications Web aux

utilisateurs.

Ce principe évoque l‟arrivée d‟un nouveau type d‟économie : la «long tail» ou la «longue

traîne», une expression au départ utilisée en statistiques s‟appliquant désormais au

marketing. Tim O‟Reilly la définit en ces termes:

“The collective power of the small sites that make up the bulk of the Web's content. […] The Web 2.0 lesson: leverage customer-self service and algorithmic data management to reach out to the entire Web, to the edges and not just the center, to the long tail and not just the head.” [51, O‟Reilly]1

Le Web 2.0 met à profit l‟effet de la longue traîne, popularisée par Chris Anderson, rédacteur

en chef du magazine Wired : les produits qui font l‟objet d‟une faible demande, ou qui n‟ont

qu‟un faible volume de vente, peuvent collectivement représenter une part de marché égale

ou supérieure à celle des best-sellers, si les canaux de distribution peuvent proposer assez

de choix. Les vendeurs en ligne, n‟ayant pas les contraintes de distribution des magasins

physiques, peuvent tirer partie de la commercialisation des fonds de catalogue et articles

rares. La longue traîne démontre la possibilité de générer un chiffre d‟affaires sur des

marchés de niches. Par exemple, eBay base son revenu sur des millions de petites

transactions entre particuliers.

1 Trad. : « La force collective des petits sites représente l'essentiel du contenu du Web. […] Leçon du Web 2.0 :

mettre au point un service simple d'accès et une gestion algorithmique des données pour toucher l'intégralité du Web, jusque dans sa périphérie, pas seulement son centre, jusqu'au bout de sa longue traîne, pas seulement en son coeur. »

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 22

Source : http://www.peopleofthebook.us/images/Long%20Tail%20copy.jpg

Fig.3 Schéma représentant la longue traîne

Tirer parti de l’intelligence collective : puisque les internautes sont devenus des

producteurs d‟informations, les sociétés utilisent ce contenu pour vendre. Ce phénomène est

connu sous le terme de crowdsourcing. Amazon ne critique pas ses produits : les acheteurs

le font pour eux. De même, les avantages comparatifs d'eBay viennent principalement des

commentaires et critiques d'acheteurs et vendeurs. L‟individu en tant qu‟activateur social est

un concept valorisé par Tim O‟Reilly :

“Network effects from user contributions are the key to market dominance

in the Web 2.0 era.” [51, O‟Reilly] 2

Cette collaboration et participation collective forment ce que Tim O‟Reilly nomme

l‟intelligence collective. Cette dernière fait preuve d‟une autorégulation:

“If it were merely an amplifier, blogging would be uninteresting. But like

Wikipedia, blogging harnesses collective intelligence as a kind of filter. What James Suriowecki calls “the wisdom of crowds” comes into play, and much

as PageRank produces better results than analysis of any individual document, the collective attention of the blogosphere selects for value. […]

The world of Web 2.0 is also the world of what Dan Gillmor calls “we, the

2 Trad. « Dans l'univers Web 2.0, l'implication des utilisateurs dans le réseau est le facteur-clé pour la suprématie

du marché. »

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 23

media” a world in which “the former audience”, not a few people in a back room, decides what's important.” [51, O‟Reilly]3

Les nouveaux outils en ligne ont facilité cette participation. Notamment, les blogs ont

introduit un nouveau mode de consultation des informations. Tim O‟Reilly en tire une

dernière leçon : l‟effet de réseau des contributions des utilisateurs. Le service s‟améliore

lorsque le nombre d‟utilisateurs s‟accroît.

La puissance est dans les données : toutes les applications Web d‟importance sont

liées à une base de données spécialisée. Tim O‟Reilly envisage un mouvement «des données

libres» s‟opposant peu à peu à l‟univers des données propriétaires. Par exemple, Google est

lié à de nombreuses bases de données spécialisées (sites Web, cartes, actualités, images,

vidéos...). Toutefois, des questions essentielles demeurent : à qui appartiennent ces

données ? Qui en est le véritable propriétaire ? Comment assurer le respect des droits

d‟auteur ?

“Every significant Internet application to date has been backed by a specialized database: […] Database management is a core competency of

Web 2.0 companies, so much so that we have sometimes referred to these applications as „infoware‟ rather than merely software. […] This fact leads to

a key question: Who owns the data? […] The race is on to own certain classes of core data: location, identity, calendaring of public events, product identifiers and namespaces. In others, the winner will be the company that

first reaches critical mass via user aggregation, and turns that aggregated data into a system service […] A further point must be noted with regard to

data, and that is user concerns about privacy and their rights to their own

data. In many of the early Web applications, copyright is only loosely enforced.” [51, O‟Reilly] 4

3 Trad. « S‟ils n'étaient qu'un amplificateur, les blogs seraient toutefois assez inintéressants. Mais à la manière de

Wikipédia, ils exploitent eux aussi l'intelligence collective pour mieux filtrer le contenu. C'est là que ce que James Suriowecki appelle la « sagesse des foules » entre en jeu : tout comme le PageRank de Google produit des résultats meilleurs qu'une analyse individuelle des documents, l'attention collective de la blogosphère sait retenir des informations plus pertinentes que n'importe quel autre filtre. [...] Le monde du Web 2.0 est aussi le monde de que Dan Gillmor désigne par l'expression « nous, les médias », un monde dans lequel ceux qui n'étaient jusque là qu'auditeurs reprennent à quelques personnes réunies dans une arrière-salle le pouvoir de choisir ce qui est important ou non. »

4 Trad. « Toutes les applications Web d'importance sont liées à une base de données spécialisée. [...] La gestion de

base de données est le coeur de métier des sociétés du Web 2.0, à tel point qu'on donne parfois à leurs applications le nom d' „infoware‟ plutôt que software. Ces faits m'amènent à ce qui est pour moi la question centrale : qui possède les données ? [...] La course pour la possession de données stratégiques a déjà commencé : positionnement, identités, calendriers d'événements, identifiants de produits... Dans bien des cas, là où il y a un coût pour construire une base de données, il y a l'opportunité de créer un support pour des services à valeur ajoutée avec une source unique de données. Souvent, le gagnant sera la société qui atteindra la première une masse critique de données par agrégation des utilisateurs et convertira cet avantage en services. [...] Un autre point d'importance doit être précisé au sujet des données : les aspects de confidentialité et de droit des utilisateurs sur leurs données. Dans la plupart des premières applications Web, le copyright n'était appliqué que de manière très approximative. »

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 24

La fin des cycles de release : puisque les applications résident du côté du serveur, les

nouvelles versions n'impliquent aucune mise à jour du poste client. Le Web 2.0 voit naître

une nouvelle famille de services en situation de bêta perpétuel. La version bêta d‟un service

ne désigne pas une étape vers une version figée, mais plutôt un état de stabilité : le service

est en évolution perpétuelle. La notion de „logiciel service‟ se substitue à celle de „logiciel

produit‟. Un certain nombre de sites Web 2.0 deviennent davantage des réservoirs de

services et d‟informations que des sites traditionnels. Il est alors nécessaire de considérer les

internautes comme co-développeurs des applications. Tim O‟Reilly l‟explique en ces termes:

“One of the defining characteristics of Internet era software is that it is

delivered as a service, not as a product […] The software will cease to perform unless it is maintained on a daily basis. […] Users must be treated as co-developers, in a reflection of open source development practices.” [51, O‟Reilly] 5

Le Web 2.0 devient ainsi une plate-forme d‟innovation qui fait en quelque sorte du Web un

système d‟exploitation à part entière. Le graphiste Jared M. Spool rejoint ce point de vue:

“Web 2.0 isn't a 'thing', but a collection of approaches, which are all converging on the

development world at a rapid pace.” [53, M.Spool] 6

Des modèles de programmation légers : les modèles de programmation légers sont

privilégiés : plus la programmation est simplifiée, plus l‟exploitation de ces applications sera

facilitée. L‟utilisation de technologies souples et interopérables autorise la réutilisation de

modules, leur couplage ou la syndication de contenu. L‟ouverture maximale des services est

donc encouragée. Les formats propriétaires sont condamnés à un échec assuré. L‟exemple le

plus évident est celui des API (Application Programming Interface), points d‟entrée dans les

services existants. Par exemple, Netvibes propose un „écosystème‟ offrant aux utilisateurs

des programmes, construits par les internautes eux-mêmes, à intégrer sur leur page. Tim

O‟Reilly l‟exprime en ces termes :

5 Trad. « La caractéristique définissant l'ère Internet du logiciel est que celui-ci est proposé en tant que service et

non en tant que produit [...] le logiciel ne peut plus fonctionner si il n'est pas maintenu à une échelle quotidienne [...] Les utilisateurs doivent être traités comme des co-développeurs, en référence aux pratiques de l'open-source. »

6 Trad. « Le Web 2.0 n‟est pas une chose, mais une collection d‟approches, qui toutes convergent vers un monde

de nouveaux développements à un rythme effréné. »

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“Support lightweight programming models that allow for loosely coupled systems. […] Think syndication, not coordination [...] Design for „hackability‟ and „remixability‟.” [51, O‟Reilly]7

Le logiciel se libère du PC : une autre des caractéristiques du Web 2.0 est le fait qu‟il

n‟est plus limité à la plate-forme PC, mais qu‟il vise notamment les objets nomades tels que

le téléphone portable, le PDA ou le lecteur portatif audio. Le logiciel n'est plus prévu pour

fonctionner sur un seul dispositif.

Enrichir les interfaces utilisateurs : Ajax comme méthode de programmation offre une

plus grande interactivité. L'expérience de l'utilisateur est enrichie : grâce à Ajax et autres

technologies, la fenêtre du navigateur permet des manipulations aussi ergonomiques que

l'interface graphique du système d'exploitation.

2.2 Les niveaux de Web 2.0

Suite à cette définition, Tim O‟Reilly suggère dans un nouvel article «four plus one levels»

(les quatre-plus-un niveaux) établissant une hiérarchie dans le degré d‟extension „2.0‟ d‟un

service ou d‟un produit. [50, O‟Reilly] Il distingue :

Les applications de niveau 3 : elles se rapprochent le plus du Web 2.0 en se basant

sur les effets de réseau et de collaboration : plus le nombre d‟utilisateurs augmente,

plus le service est efficace. (eBay, Skype, Craigslist, Wikipedia...)

Les applications de niveau 2 : bien qu‟elles puissent s‟utiliser hors ligne, elles sont

d‟autant plus efficaces en ligne. (Flickr et sa base de données de photos)

Les applications de niveau 1 : si elles sont disponibles hors ligne, elles gagnent en

intérêt en ligne. (Google Docs and Spreadsheet)

Les applications de niveau 0 : elles fonctionnent hors ligne également. (Google

Maps, MapQuest)

Les applications hors Web : l‟email, la messagerie instantanée, le téléphone.

7 Trad. « Mettre en place des modèles de programmation légers permettant la création de systèmes faiblement

couplés [...]Pensez syndication, pas coordination [...] Une conception faite pour être „bidouillable‟ et „remaniable‟. »

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2.3 Les attributs du Web 2.0

Un point de vue différent suggère que certaines caractéristiques du Web 2.0 existaient déjà

avant son émergence. Brandon Schauer divise les composants du Web 2.0 en deux : les

« experience attributes » et les « foundations attributes ». [52, Schaeur]

Les premiers correspondent à des composants fondateurs du Web qui ont été intégrés et

commercialisés au milieu des années 1990. Les seconds correspondent aux nouveaux

composants qui se sont greffés aux attributs fondateurs. La fusion de ces deux attributs

produit un service entièrement caractéristique du Web 2.0.

Source : http://www.adaptivepath.com/publications/essays/archives/000547.php

Fig.4 Carte des « Foundations Attributes » et des « Experience Attributes »

Il classe les « Foundation Attributes » selon cet ordre

«User-Contributed Value» : la contribution des internautes augmente la valeur et

l‟efficacité d‟un service en ligne.

«The Long Tail» : comme nous l‟avions évoqué précédemment, profiter des marchés de

niches devient rentable.

«Network Effect» : la valeur d‟un réseau peut être jugée à partir du nombre croissant

d‟utilisateurs inscrits.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 27

Parmi les «Experience Attributes», il est possible de trouver :

«Decentralization» : les services sont désormais orientés vers les utilisateurs. La notion

de désinstitutionalisation de l‟Internet entre en jeu.

«Co-creation» : les utilisateurs deviennent des créateurs et des co-développeurs.

«Remixability» : les contenus peuvent être „mixés‟, fusionnés, réutilisés.

«Emergent Systems» : la valeur d‟un service ne provient pas seulement du service lui-

même, mais également du comportement des utilisateurs face à ce service.

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3 Une (r)évolution technologique

3.1 De ‘nouvelles’ technologies

L‟appellation Web 2.0 est utilisée pour désigner deux aspects de l'évolution d‟Internet:

- une évolution technique qui se rapporte aux nouvelles architectures et aux moyens de les

mettre en oeuvre.

- une évolution sociale concernant les contenus disponibles sur la toile et la manière de les

appréhender.

Nous nous attarderons en premier lieu sur la première évolution.

Le Web 2.0 n'est pas une révolution technologique : ses applications reposent sur des

technologies déjà existantes. Ces nouvelles technologies portent le nom d'Ajax, Soap, REST,

RSS, Perl, Python, PHP, Ruby on Rails ou GreaseMonkey. La (r)évolution n'est pas tant dans

la technologie elle-même que dans la façon de combiner ces technologies pour apporter des

services et une ergonomie nouvelle à l'utilisateur. Ces avancées, obtenues par la

combinaison de technologies existantes, permettent d‟obtenir de nouveaux types d‟outils de

création et de partage du contenu. Toutes poursuivent le même but évoqué précédemment

par Tim O‟Reilly : l‟enrichissement des pages Web sans obliger l‟utilisateur à télécharger

d‟autres applications que son navigateur.

Ces améliorations technologiques permettent donc de développer des interfaces plus riches

et plus ergonomiques en donnant la possibilité aux internautes de gérer le contenu de

manière beaucoup plus personnalisée.

Attardons-nous sur le fonctionnement de deux de ces technologies : Ajax et Greasemonkey.

Le terme Ajax a été introduit par Jesse James Garrett de l‟agence Web Adaptive Path. Ajax

ne repose sur aucun concept révolutionnaire mais permet la création d‟interfaces plus

ergonomiques et une économie de la bande passante en ne rechargeant que les éléments

d‟une page qui en ont besoin.

Cette technologie repose sur le transfert asynchrone des données. Avec le Web 1.0, lorsque

l‟application modifie le moindre élément dans une page affichée, c‟est la page entière qui

doit être rafraîchie puis renvoyée par le serveur vers la machine de l‟internaute. Les

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 29

inconvénients engendrés sont : une charge importante au niveau serveur, une large

occupation de la bande passante, un effet visuel de réaffichage moins esthétique. De plus,

en fonction du volume de données à réactualiser, la recomposition de la page peut s‟avérer

longue.

Avec Ajax, lorsqu‟une information a besoin d‟être rafraîchie sur l‟écran de l‟utilisateur, seule

celle-ci est renvoyée par le serveur. L‟application sait isoler la donnée devenue obsolète et

indique au navigateur d‟afficher cette nouvelle donnée au bon emplacement de la page sans

que celle-ci doive être intégralement recomposée. Tous les inconvénients cités

précédemment disparaissent. Les serveurs sont beaucoup moins sollicités et donc plus

rapides. L‟aspect asynchrone permet à l‟utilisateur de continuer à saisir des données ou à

interagir avec d‟autres parties de la page sans attendre que le serveur ait terminé d‟envoyer

sa réponse. Les actions de l‟internaute sont également perçues comme beaucoup plus

fluides et rapides. [44, Krim, Milliot]

Les technologies qui la mettent en oeuvre ont quelques années d‟existence. L‟environnement

Ajax est en effet constitué d‟un ensemble de briques déjà disponibles :

- La couche de présentation est dévolue au langage XHTML et aux feuilles de style

CSS.

- L‟affichage dynamique et la couche d‟interaction entre l‟utilisateur et l‟application se

fondent sur le standard DOM (Document Object Model).

- Les échanges de données entre applications, serveurs, processus et services sont

permis par le langage XML. Chaque élément d‟information est entouré d‟une

arborescence de balises qui permet de connaître exactement son contenu.

- Les interactions sont accessibles grâce à l‟objet Javascript XMLHttpRequest : le code

Javascript intercepte les requêtes, les optimise, reçoit les réponses du serveur et

replace lui-même les éléments mis à jour dans la page. [44, Krim, Milliot]

Ajax est utilisé dans de très nombreux services (Gmail, Netvibes, Meebo...). Les deux

schémas ci-dessous, reproduits du magazine PC Expert, représentent le fonctionnement

d‟Ajax [44, Krim, Milliot] :

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Source : PC Expert

Fig.5 Schéma comparatif des échanges de données sur le Web entre Web 1.0 et Web 2.0

Navigateur Serveur Web

WEB 1.0

Requête 1

Renvoie une page entière

Requête 2

Renvoie une page entière

Navigateur / Client Ajax Serveur Web

WEB 2.0

Requête 1

Renvoie un ensemble de scripts XML et XSL

Requête 2

Renvoie uniquement les données utiles

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 31

Le premier schéma montre que l‟architecture d‟échanges est simple mais lourde. La

modification d‟un seul élément dans la page affichée induit le rafraîchissement de toute la

page qui est ensuite envoyée par le serveur vers la machine de l‟internaute. Le second

schéma montre que l‟architecture d‟échanges, reposant sur des transferts asynchrones, est

simplifiée. Lorsqu‟une information doit être actualisée sur l‟écran de l‟internaute, seule celle-

ci est renvoyée par le serveur.

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Source : PC Expert

Fig. 6 Schéma comparatif des modèles d‟application Web et Web 2.0

Le principe est similaire pour la technologie nommée Greasemonkey, une extension du

navigateur Firefox. La technique permet au navigateur d‟installer des scripts

complémentaires aux pages Web chargées par l‟utilisateur. Mais contrairement à Ajax qui

s‟adresse aux développeurs de sites, Greasemonkey peut être utilisé par des internautes

pour ajouter à un site des fonctionnalités non prévues à l‟origine par son créateur. Plus de

Navigateur

Interface utilisateur

Systèmes serveur

Serveur Web

Entrepôt de données

System Legacy

Requête

HTTP Http(s)

transport

HTML +

CSS

données

Modèle classique d’application Web

Navigateur / client riche

Appel HTML + CSS Javascript données

Interface utilisateur

Systèmes serveur

Serveur Web et/ou XML

Entrepôt de données

System Legacy

Requête

HTTP Http(s)

transport

XML

données

Modèle d’application Web 2.0

Moteur Ajax

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cent cinquante scripts sont disponibles pour enrichir le comportement des pages Web ou en

modifier la présentation. Dans ce cas de figure, le site n‟est pas modifié : son apparence

telle qu‟elle est perçue par l‟utilisateur est enrichie.

Il permet ainsi à l'internaute de modifier l'apparence des pages Web visitées et d'y ajouter

des fonctionnalités (ajout de boutons, suppression de publicités, ...). Greasemonkey accorde

du pouvoir à l'internaute : l'utilisateur avancé peut même écrire ses propres scripts ou

télécharger des scripts mis à la disposition de tous. [40, Fievet]

Par exemple, l‟application BookBurro offre ainsi la possibilité à l‟internaute qui navigue sur le

site Amazon de visualiser, dans une fenêtre supplémentaire, un comparateur de prix relatifs

aux produits dont il consulte les fiches.

3.2 L’utilisateur au centre des services

Les technologies du Web 2.0 ont des répercutions sur l‟ergonomie et l‟architecture des sites

Web. Le Web 1.0 se caractérisait par ce principe : la richesse d‟un site Web se chiffre en

fonction du nombre de pages qu‟il contient. Le Web 2.0 a modifié les critères de richesse :

un site Internet peut contenir une très grande quantité de contenu tout en se limitant à une

seule page Web. [40, Fievet]

Le site de Netvibes en est une bonne illustration. L‟application vise à proposer à chaque

utilisateur de personnaliser une page qui lui sert de point d‟entrée sur le Web. Toutefois,

cette richesse peut se retourner contre l‟utilisateur. Dans un site comme Netvibes où de

nombreux contenus se situent sur une même page, le processus de mémorisation de pages

en signets ou de stockage de contenu sur le disque dur disparaît.

Ces technologies ont également pour conséquence de positionner les utilisateurs au centre

du service. Les nouveaux outils en ligne donnent un pouvoir supplémentaire aux internautes

et ce, parfois, au détriment des concepteurs-développeurs de sites Web. Les scripts

Greasemonkey permettent, entre autres, de modifier les couleurs d‟affichage, les polices ou

le comportement des liens hypertexte d‟une page.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 34

3.3 Vers de l’information liquide

Une approche inédite et innovante, mais encore en devenir, est en train de se profiler : le

concept de l‟information liquide en se fondant sur la généralisation du principe des liens

hypertextes à tous les mots d‟une page Web.

Frode Hegland est cofondateur et directeur technique de ce projet de recherche mené au

University College London Interaction Center, en partenariat avec Doug Engelbart (co-

inventeur de la souris d‟ordinateur et spécialiste des interactions homme-machine). Il a

introduit le projet «Hyperwords» ou «information liquide» comme une alternative au Web

actuel. Sur ce dernier, les liens hypertextes sont intégrés de façon manuelle par le

Webmaster. Sur un Web composé «d‟hyper-mots», tous les mots constituent des liens

hypertextes et les liens sont créés dynamiquement. L‟internaute se voit proposer sur chaque

mot d‟une page, un menu déroulant lui permettant d‟accéder à des informations

complémentaires sur ce dernier (sa traduction en d‟autres langues, sa définition dans des

dictionnaires ou encyclopédie...). L‟utilisateur peut également agir sur chaque mot : surligner

des passages, envoyer un passage par email ... [40, Fievet]

Par exemple, Alexandria est une application qui permet à tous les développeurs, via des

scripts JavaScript, d‟enrichir leur site Web d‟un dictionnaire. Ce système se rajoute à un site

Web existant. Le script permet à tout visiteur d‟un site d‟obtenir, en double-cliquant dessus,

une définition de n‟importe quel mot apparaissant sur la page.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 35

4 Une (r)évolution sociale

4.1 Un Web relationnel

De nouveaux outils ont apporté une nouvelle dimension au Web mais le succès du Web 2.0

n‟aurait sûrement pas eu lieu sans une réelle transformation du comportement des

internautes. Ils souhaitent faire entendre leur voix et prendre part au Web et à son

évolution: ils sont désormais acteurs et maîtres du contenu.

La participation à l‟enrichissement de contenus dépend de plus en plus des internautes eux-

mêmes, et non plus d‟un webmaster seul responsable de la ligne éditoriale. Ces nouveaux

services offrent une alternative en répondant à une logique de «top-down» et non de

«bottom-up». [21, Kaplan] En effet, le Web 1.0 était caractérisé par sa nature

institutionnelle. Les informations diffusées sur Internet émanaient essentiellement d'acteurs

institutionnels : entreprises, médias, administration. Le Web 2.0 inaugure l‟arrivée de

nouveaux producteurs d‟informations : les internautes ne sont plus de simples

consommateurs de contenus. La familiarité croissante avec le média Internet, la

généralisation des connexions à haut débit ainsi que la multiplication des outils de

publication clef en main (tels que les blogs ou les wikis) expliquent en grande partie cette

évolution.

Le Web 2.0 se définit ainsi comme plus interactif et collaboratif : l‟individu est désormais

valorisé au sein d‟un réseau. Le navigateur Web intègre des applications et des contenus

personnalisés que l'internaute contribue à enrichir et qu'il partage au sein de réseaux

sociaux.

Suite à la mondialisation des Etats et des sociétés, le Web 2.0 inaugure la mondialisation des

individus où la notion d‟échange n‟est plus matérielle mais immatérielle. Contrairement à la

nature des échanges produits au sein d‟une société, le don d‟informations ne fait pas l‟objet

de contrepartie au sein du Web 2.0. Jean-Michel Salaün parle alors d‟économie de don :

«La troisième dimension de l‟économie du don est plus impalpable et

pourtant très présente dans le Web 2.0, il s‟agit du don fortuit. Les internautes mettent en ligne nombre de leurs productions, par commodité

pour eux, pour ne pas les perdre, y accéder de lieux différents ou encore les partager avec leur famille ou des intimes, mais leur motivation première

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 36

n‟est pas toujours, loin s‟en faut, de publier leurs œuvres ou de partager leur patrimoine et ils ont parfois une conscience très approximative des

conséquences potentielles de l‟accessibilité large donnée à leurs textes,

photos, musiques ou vidéos.» [45, Le Deuff]

Plusieurs auteurs ont analysé cette évolution sociale. Dannah Boyd, Daniel Kaplan et Joël de

Rosnay, entre autres, se sont intéressés à la définir et à en expliquer son origine et son

fonctionnement.

Dannah Boyd, sociologue et chercheuse chez Yahoo!, définit cette transformation par le

néologisme «glocalisation», un terme au départ utilisé dans le marketing et issu de la

contraction des termes globalisation et localisation. La glocalisation désigne, selon Dannah

Boyd, le phénomène produit lorsqu‟un produit global est adapté aux particularités locales. Il

restitue à la globalisation sa dimension sociale. Le Web 2.0 ferait naître de nouveaux

services et outils qui pourraient être définis par la réunion de deux notions antagonistes :

l‟individu et le collectif, la proximité et l‟éloignement, le mondial et le local. Cependant,

comme D.Boyd le souligne, ces notions antagonistes dépendent l‟une de l‟autre pour

exister :

“The individual and the collective do not exist without each other; they are co-constructed and defined by their interplay. Individual identity gets crafted

in context of a collective and collectives emerge through the interplay of individuals.” [38, Boyd]8

La glocalisation permettrait également d‟offrir un terrain d‟expression et de création pour les

internautes. L‟information disponible sur le Web se définit alors comme fluctuante et en

perpétuel mouvement : elle ne forme plus un bloc mais un flux qui circule librement dans

divers sens. Dannah Boyd définit la glocalisation en ces termes:

“In business, glocalization usually refers to a sort of internationalization where a global product is adapted to fit the local norms of a particular

region. […] Web 1.0 created the infrastructure for glocalized networks. Glocalized structures and networks are the backbone of Web 2.0. […] Web

2.0 is about glocalization, it is about making global information available to

local social contexts and giving people the flexibility to find, organize, share and create information in a locally meaningful fashion that is globally

accessible. […] Web 2.0 is a structural shift in information flow. It is not simply about global->local or 1->many; it is about a constantly shifting,

multi-directional complex flow of information with the information evolving

8 Trad. « L‟individu et le collectif n‟existent pas l‟un sans l‟autre ; ils se co-construisent et se définissent par leur

interaction. L‟identité individuelle se forge au sein d‟une collectivité et les collectivités émergent via l‟interaction d‟individus. »

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

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as it flows. It is about new network structures that emerge out of global and local structures.” [38, Boyd] 9

Daniel Kaplan propose, à son tour, de qualifier ces transformations par le terme d‟Entrenet ;

un terme qui ne doit pas se confondre avec celui de Web 2.0. Le néologisme Entrenet fait

référence à l‟expression „entre nous‟ dans le sens d‟un intermédiaire. Ce nouveau concept

désigne uniquement le volet social produit par les nouveaux services et produits en ligne. Il

correspond ainsi à un ensemble constitué de „petites choses‟, de „quotidien‟ et non de grands

discours ou de projets. L‟Entrenet devient alors semblable à une «immense conversation»

sur l‟Internet produisant un «univers de pratiques collectives.» [21, Kaplan] Il devient une

alternative aux médias traditionnels, voire même une prise de la parole par les masses. Des

communautés virtuelles se créent et partagent des intérêts communs bien qu‟elles soient

localisées à des endroits différents. Elles favorisent le partage et l‟échange en créant des

valeurs communes.

Daniel Kaplan définit l‟Entrenet en ces termes :

«L’Entrenet ne se confond pas avec le « Web 2.0 » que l‟on peut (si

l‟on ose, tant on y range des choux et des serviettes) décrire à la fois comme une expérience de plus en plus personnelle et outillée du Web,

comme la mise en ligne et en réseau d‟un nombre croissant d‟applications jusqu‟ici contraintes à résider sur chaque PC («le Web comme système

d‟exploitation»), et comme une expérience de plus en plus sociale du Web. Seule la dernière dimension s‟apparente à ce que nous désignons comme

l‟Entrenet.» [21, Kaplan]

Daniel Kaplan représente le concept de l‟Entrenet sous forme graphique : un carré où

chaque pôle correspond à un type de participation : communication interpersonnelle (1 à 1),

médias / top-down (1 à n), communautés / coopération (n à n), participation / bottom-up (n

à 1). L‟Entrenet se caractérise par un carré plein. Chaque pôle ne renvoie plus à des notions

opposées mais plutôt à des notions qui se complètent ou qui s‟interceptent.

9 Trad. « Dans le marketing, la glocalisation se réfère généralement à un type de mondialisation où un produit

mondial s‟adapte aux normes locales d‟une région spécifique. [...] Le Web 1.0 a créé les infrastructures des réseaux mondiaux. Les structures et les réseaux mondiaux sont au coeur du Web 2.0. [...] Le Web 2.0 représente la glocalisation, il rend l‟information mondiale accessible à des contextes locaux et sociaux et il donne la flexibilité aux individus de trouver, organiser, partager et créer de l‟information d‟une manière à la fois personnelle et globalement accessible. [...] Le Web 2.0 est similaire à une variation structurale dans l‟écoulement de l‟information. Il ne s‟agit pas simplement de global à local ou de 1 à beaucoup ; il s‟agit d‟un écoulement complexe d‟information multidirectionnel et en constante variation, une information en perpétuelle évolution. Il s‟agit d‟une nouvelle structure de réseaux qui émergent de structures mondiales et locales. »

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Source : http://www.internetactu.net/?p=6350

Fig.7 Représentation graphique de l‟Entrenet

Joël de Rosnay définit, de son côté, deux nouvelles classes sociales : les infocapitalistes et

les pronétaires. Les infocapitalistes désignent les producteurs et diffuseurs d‟informations

officiels (médias, institutions, ...) alors que les pronétaires représentent les „masses‟ qui

proposent une alternative aux discours officiels. Ces deux classes partagent des valeurs et

des conceptions différentes. Joël de Rosnay introduit alors une nouvelle lutte des classes :

les détenteurs des moyens de création et diffusion d‟informations, les vecteurs de

distribution et le type d‟information échangée ont évolué. De ces évolutions, est né le média

des masses, en opposition aux mass média. Joël de Rosnay définit ces nouvelles classes

sociales en ces termes :

«J‟appelle „infocapitalistes‟ les détenteurs des moyens de création, de

production et de diffusion de contenus informationnels dits „propriétaires‟ (sous copyright, droits de licence...), généralement sous forme numérique.

Ils forcent les utilisateurs et acheteurs à passer par les vecteurs de diffusion ou de distribution qu‟ils contrôlent en organisant intentionnellement la rareté

autour de ces vecteurs. En ce sens, on peut également les considérer

comme des „vectorialistes‟ [...] ils font partie de ce qu‟on appelle généralement les mass média. [...]

J‟appelle „pronétaires‟ ou „pronétariat‟ [...], une nouvelle classe d‟usagers des réseaux numériques capables de produire, diffuser, vendre des

contenus numériques non propriétaires, en s‟appuyant sur les principes de la „nouvelle économie‟. [...]

Enfin, j‟appelle „média des masses‟ les nouveaux modes, massifs et

distribués, d‟expression pronétaires. Les média des masses utilisent des

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 39

techniques numériques de création collaborative, de connexion et d‟échange qui supplantent progressivement certains des vecteurs traditionnels des

mass média (télévision, radio, édition, télécommunications, publicité, ...).»

[18, De Rosnay]

Les citoyens entrent en compétition avec les infocapitalistes en raison des coûts trop élevés

des produits et services proposés et de leur accès difficile. Une des principales raisons de

la montée du pronétariat et de l‟influence croissante des médias des masses est la crise de

confiance des lecteurs et des utilisateurs vis-à-vis des mass médias traditionnels.

Les pronétaires disposent désormais «d‟outils d‟empowerment» : des outils qui imputent aux

citoyens internautes un réel pouvoir. [18, De Rosnay]

Si Daniel Kaplan choisit de définir cet ensemble sous le terme d‟Entrenet, Joël de Rosnay le

qualifie par l‟expression «écosystème informationnel» où ce qui bénéficie à l‟ensemble du

système bénéficie à chacun et où le progrès de chacun profite à l‟ensemble. Ainsi, dans cet

écosystème, céder la propriété d‟une information à une autre personne ne dépossède pas

celui qui la transmet. Joël De Rosnay parle alors «d‟infomobilité» : l‟information circule plus

librement et facilement. Les internautes sont libres d‟aller chercher de l‟information et de la

transmettre ou non à quelqu‟un d‟autre. [18, De Rosnay]

Ces trois auteurs se rejoignent donc sur le fait qu‟une réelle transformation s‟opère,

imputant aux internautes un nouveau pouvoir ; un pouvoir qui permet d‟offrir une alternative

aux médias traditionnels et de former au final ce que de nombreux auteurs nomment

l‟intelligence collective. Cette notion a été, par ailleurs, illustrée par Nova Spivack sous

l‟appellation de metaWeb : un Web mettant en relation les intelligences et accroissant ainsi

la possibilité pour l‟internaute d‟accéder à des ressources pertinentes.

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Source : http://novaspivack.typepad.com/nova_spivacks_weblog/metaweb_graph.GIF

Fig.8 Représentation du MetaWeb

4.2 De nouvelles pratiques communautaires

Face à la profusion de contenus, naît un besoin de classement et de facilitation de la

recherche. Le Web 2.0 se structure autour de bases de données spécialisées et introduit de

nouveaux outils mettant les internautes à contribution. Cette contribution collective a fait

naître le concept de folksonomie, un terme forgé par Thomas Vander Wall et composé du

terme anglais folk (les gens, à savoir les usagers) et du terme français taxonomie

(classification hiérarchisée). La folksonomie s‟opère via les réseaux sociaux. Ces derniers

désignent des sites communautaires qui permettent à des participants de publier leur profil,

leurs centres d‟intérêt et de gérer leurs contacts en établissant des connexions avec d‟autres

membres selon leurs affinités personnelles ou professionnelles.

Chaque contributeur attribue des tags ou étiquettes au contenu ajouté. Les tags ou

étiquettes sont des mots-clés que les internautes associent à un contenu Web (article, lien,

image, fichier audio ou vidéo) afin de l‟indexer et dont ils peuvent se servir ensuite pour le

classer, le retrouver, le partager ... Le travail d‟indexation n‟est plus effectué par les robots

mais par des individus qui donnent un sens au contenu. En effectuant une recherche par

mot-clé, il est possible d‟obtenir toutes les entrées marquées par le tag recherché. Il est

également possible de cliquer au sein d‟un nuage de tags ou „tag cloud‟ ; leur taille indiquant

leur fréquence d‟utilisation.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 41

Ce phénomène de création d'étiquette, le „tagging‟ ou étiquetage, permet de créer une

nouvelle forme de nomenclature. L‟internaute décide de son propre mode de classement, de

hiérarchisation et de labellisation. La folksonomie est née en opposition à l‟idée commune de

taxonomie officielle et centralisée. Jared M.Spool souligne l‟intérêt des tags dans le

processus d‟intelligence collective :

“(Tags) create an alternative categorization scheme, created by the users of that site. While less accurate than other styles of organizing a site, it's

appealing because it involves the entire user population in the categorization

process.” [53, M.Spool]10

L‟intérêt de ce système ne réside pas dans la capacité à trouver une réponse à une question

précise, mais plutôt à découvrir des sources originales et peu connues et à encourager le

phénomène de sérendipité : la faculté de trouver quelque chose d'imprévu et de pertinent

en cherchant autre chose.

D‟autres pratiques collaboratives illustrent également ce que Joël De Rosnay nomme le

«média des masses». [18, De Rosnay] Le journal citoyen Agoravox en est une bonne

illustration. Ce dernier est lancé en France depuis 2005 par la société Cybion spécialisée

dans la recherche d‟informations sur Internet et la veille concurrentielle, technologique et

économique. Agoravox publie des actualités concernant des événements de préférence

inédits et également des analyses critiques entièrement rédigées par des internautes,

journalistes ou non. Six mois après son lancement, le journal comptait plus de 1500

rédacteurs et près de 250 000 visiteurs par mois. Chaque auteur demeure responsable à

titre d‟éditeur des affirmations qui sont publiées. Toutefois un comité de rédaction se charge

de valider les textes afin de les publier pour vérifier leur conformité avec la politique

éditoriale d‟Agoravox.

10 Trad. «Ils (les tags) créent une structure alternative de catégorisation, produites par les usagers d‟un site. Bien

qu‟ils soient moins précis que d‟autres méthodes de classification d‟un site, ils sont intéressants car ils impliquent l‟ensemble des communautés d‟usagers dans le processus de catégorisation.»

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4.3 De la connaissance à la doxa

Le citoyen lambda dispose désormais d‟outils pour s‟exprimer librement et se faire entendre

– en témoigne l‟explosion des blogs et des sites qui permettent de collaborer ou de

participer à un projet de publication.

Comme nous l‟avons vu précédemment, le Web 2.0 démultiplie les possibilités de chacun de

participer activement à la vie du „village mondial‟ : enrichir le savoir, participer à l‟émergence

de tendances, développer l‟imagination collective... On peut penser que ces nouvelles

pratiques, qui remettent en cause les élites traditionnelles engendreront de nouvelles

dynamiques citoyennes plus démocratiques. Cependant, cette vision idyllique ne correspond

pas toujours à la réalité.

L‟expression «nouveau royaume des idiots ?», titre d‟un ouvrage du philosophe Norbert Bolz,

remet directement en question ces nouveaux usages : le Web 2.0 ne potentialise pas

l‟intelligence collective, mais favorise au contraire la propagation de l‟amateurisme. Il ne

s‟agit non pas d‟une avancée de la démocratie, mais d‟une cacophonie où le meilleur est

éclipsé par le médiocre, voire par le pire. En dehors de ces critères, d‟autres questions se

posent : comment s‟assurer de la fiabilité des sources ou des connaissances ?

Ces pratiques communautaires permettent à chacun de s‟autoproclamer expert, voire même

de diffuser volontairement de fausses informations. Selon le philosophe, nous serions

retombés de la vraie connaissance, du savoir fondé scientifiquement et prôné par les

philosophes de l'antiquité grecque, à la doxa, l'opinion commune qui prévalait en Grèce

avant les philosophes. [42, Frochot, Molinaro]

Wikipedia, l‟encyclopédie collaborative en ligne, en est une bonne illustration. Certains

dérapages éditoriaux ont été mentionnés au cours de ces dernières années. Cette dernière a

été utilisée à des fins de propagande par des détracteurs et groupes de pression. Ces

dérapages ont eu lieu en dépit des règles éditoriales instituées, à savoir :

- La neutralité du point de vue : la ligne adoptée consiste à être exhaustif dans l‟exposé

du sujet traité en toute objectivité.

- Le respect du copyright : le contenu doit être libre de droits.

- Le respect d‟autrui : il est important de cultiver un esprit de convivialité.

Bien qu‟il existe une forte communauté de „wikipédiens‟, il est tout à fait possible de

contribuer de manière anonyme. Tous les contenus publiés sont sous licence libre. En

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éditant une page, les contributeurs acceptent donc de voir leurs apports repris, modifiés,

supprimés ou complétés par d‟autres utilisateurs. Ils s‟engagent également à ne déposer que

du contenu dont ils sont l‟auteur ou pour lequel ils ont l‟accord des ayants-droit. Toutefois, la

validation à posteriori des contenus empêche une stricte observation des règles établies.

Au contraire, d‟autres auteurs, tels que James Surowiecki, prônent l‟autorégulation ou la co-

régulation citoyenne dans son ouvrage «Wisdom of Crowds» (Trad. La sagesse des

foules) en 2004 : les internautes forment une intelligence collective où chaque individu

devient un «maillon éthique du réseau». [18, De Rosnay]

Fin 2005, pour le compte de la revue scientifique Nature, des experts ont comparé quarante

deux documents publiés sur Wikipedia par des internautes volontaires et bénévoles, avec

ceux de la célèbre Encyclopaedia Britannica. Il en résulta que la qualité des deux sources

était assez proche. Seulement huit erreurs sérieuses, à savoir des mauvaises interprétations

de concepts, ont été repérées dans les articles analysés, quatre pour chaque encyclopédie.

Des erreurs factuelles, omissions ou fausses descriptions ont également été détectées : 162

dans Wikipedia et 123 dans l'Encyclopaedia Britannica.

De la même manière, Joël De Rosnay cite Cyril Fievet, cofondateur et rédacteur en chef du

blog PointBlog et journaliste à Internet Actu.net, afin de prôner une autorégulation

citoyenne :

«Le risque des dérives existe : manipulation, fausse information. Dans la

masse publiée, il est de plus en plus difficile de voir d‟où vient une

information. Mais je suis assez confiant. Il se met en place un écosystème qui arrive à valider avec des outils de popularité et des liens croisés [...]

c‟est une étape majeure : la perte du monopole des médias et des journalistes sur l‟information. Ils ne sont plus les seuls à rapporter ce qui se

passe dans le monde. On a aujourd‟hui des précurseurs d‟un journalisme

citoyen qui va se démultiplier.» [18, De Rosnay]

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5 Les enjeux

5.1 Les enjeux juridiques

Les enjeux juridiques surviennent par la remise en cause de la notion d‟auteur. La notion

d‟auteur est subvertie car les contributeurs sont multiples et les informations souvent

agrégées depuis différentes sources. On assiste à deux phénomènes :

- Un éclatement du document qui devient un rassemblement de plusieurs sources.

- Une dispersion du lecteur qui peut également intervenir dans le texte avec ses

commentaires ou ses ajouts. [42, Frochot, Molinaro]

La fonction d‟auteur est donc détournée : les nouveaux outils en ligne permettent aux

internautes d‟intervenir à toutes les étapes de conception et de diffusion des documents. De

la même manière, le Web 2.0 repose sur l‟échange libre de contenus. Les contenus peuvent

alors être parfois copiés sans consentement. Cette pratique pose problème car elle

transgresse la législation sur les droits d‟auteur. La modification des acteurs de la chaîne

documentaire, la possibilité offerte à chacun d‟être auteur, éditeur et/ou diffuseur,

l‟atomisation à laquelle sont soumis les documents ... cet ensemble de paramètres

bouleverse les schémas traditionnels.

De plus, la question de la propriété des données demeure toujours : qui est le véritable

propriétaire des données qui foisonnent sur l‟Internet ? Tim O‟Reilly lui-même posait cette

question dans sa définition du Web 2.0. A ce sujet, Edward Bilodeau détourne l‟article de

Tim O‟Reilly sur la propriété des données. Selon lui, cette liberté de publication et de

diffusion est illusoire : les internautes contribuent au développement de services en ligne, et

„travaillent‟ bénévolement d‟une certaine manière pour le compte de l‟entreprise responsable

de ces services. Les données en question ne sont plus en leur possession : l‟entreprise qui

les „exploite‟ en est la propriétaire. Le Web 2.0 exige alors l‟abandon du contrôle et de la

propriété de l‟information :

“Users provide the data (which is then owned by the company). Users

provide the metadata (which is then owned by the company). Users design the application (which is then owned by the company). Users pay the

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company continually for the right to use the application they designed to access and manipulate the data they provided.” [37, Bilodeau] 11

Afin de pallier à ces risques, des licences ont été mises au point : à partir de contrats

flexibles de droits d'auteur, elles permettent de mieux définir les contours des libertés. Elles

donnent la possibilité, gratuitement, aux titulaires de droits de choisir et d‟exprimer les

conditions d‟utilisation de leurs oeuvres, à travers plusieurs possibilités. Quant aux

utilisateurs, ils n‟ont pas à négocier systématiquement une autorisation avant toute

utilisation ou réutilisation. Ces licences ont été basées sur le concept d‟informatique libre

valorisé grâce à l‟invention du système d‟exploitation libre Linux et à la création de la Free

Software Foundation. L‟idée est de permettre aux utilisateurs de librement exploiter, éditer,

et redistribuer des programmes informatiques. Différentes licences sont désormais

proposées aux internautes :

- GFDL ou GNU Free Documentation License : choisie par Wikipedia, elle garantit

que les contenus publiés peuvent être copiés, modifiés et redistribués à des fins

commerciales ou non. Toute modification d‟un document sous GFDL oblige le

producteur à replacer de nouveau ce document sous cette même licence.

- Art Libre : conçue pour s‟appliquer à des oeuvres artistiques : l‟origine est

préservée, seules les copies sont modifiables.

- Creative Commons : créée en 2004 en réaction à l‟approche «tous droits

réservés», cette licence met en avant une nouvelle démarche «certains droits

réservés». Elle laisse la possibilité aux créateurs de partager leurs oeuvres. Les

Creatives Commons sont composées de six options modulables. [26, Delacroix]

5.2 Les enjeux documentaires

“Folksonomies and social networks make it easy to share, but if we all organize our own information with our own evolved structures, chaos is

11 Trad. «Les usagers fournissent les données (qui sont ensuite en possession de l‟entreprise). Les usagers

fournissent les metadonnées (qui sont ensuite en possession de l‟entreprise). Les usagers réalisent les applications (qui sont ensuite en possession de l‟entreprise). Les usagers paient continuellement l‟entreprise pour pouvoir utiliser l‟application qu‟ils ont eux-mêmes réalisée et manipuler les données qu‟ils ont fournies.»

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bound to emerge when these conflicting structures are merged on a massive scale.” [53, M.Spool] 12

Cette citation de Jared M. Spool introduit un des enjeux documentaires : pallier aux

inconvénients du langage naturel. Les tags ont offert aux internautes la liberté d‟indexer leur

contenu. Néanmoins, tous les internautes ne suivent pas la même logique de classement.

Par exemple, pour certains, une image représentant une voiture peut être indexée par le

terme voiture et, par d‟autres, par le terme automobile. De plus, un même terme peut avoir

plusieurs sens ou être employé différemment selon les individus. Les inconvénients du

langage naturel sont donc multiples : difficile gestion des singuliers/pluriels, problème de

synonymie, de signification d'homonymes, de polysémie...

Le site de partage de favoris, Del.icio.us, a résolu partiellement ce problème en offrant la

possibilité à chacun de décrire et d‟expliciter ses tags. De cette manière, les tags sont

replacés dans leur contexte sémantique. De la même manière, le moteur de recherche de

blogs, Technorati, tente de contourner le problème en proposant des termes associés au

tag recherché. Par exemple, une recherche sur le tag pollution fera afficher des termes tels

que climat, environnement, réchauffement climatique, air, science, énergie,...

La recherche de nouveaux modes de recherche et de structuration est à l‟origine du Web 3.0

ou Web sémantique. Cette nouvelle phase de développement du Web permettrait

d‟améliorer l‟exploitation des informations par les utilisateurs. L‟information serait normalisée

de façon à rendre l‟Internet compréhensible par les „machines‟.

Un second enjeu documentaire concerne la gestion de la quantité croissante d‟informations

reçues. Avec l‟arrivée de l‟Internet et des moteurs de recherche puissants, la quantité

d‟information à la disposition de chacun est pratiquement sans limites et exponentielle.

L‟adage «trop d‟informations tue l‟information» est toujours d‟actualité : jamais autant

d‟informations n‟ont été disponibles si facilement et rapidement. Cependant, le risque est à

l‟aveuglement et à la perte de temps dus à la surinformation. Il devient nécessaire non

seulement d‟apprendre à utiliser ces nouveaux outils, mais également de redoubler de

vigilance et de rigueur afin d‟évaluer la fiabilité. Sans regroupement et contextualisation,

l‟information récoltée devient souvent inutilisable. Joël de Rosnay cite Charles Goldfinger

pour expliquer ce phénomène :

12 Trad. «La folksonomie et les réseaux sociaux ont facilité le partage, mais si chacun organise sa propre

information avec sa propre structure évoluée, le chaos devrait sûrement émerger lorsque ces structures entrent en conflit à une échelle beaucoup plus élevée.»

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 47

«Plus l‟information est abondante, moins on dispose de temps pour la traiter, plus il y a de chances de mal interpréter les données disponibles et

de manquer l‟information pertinente. La seule solution est de s‟immerger

davantage dans le torrent de l‟information. Ainsi se crée l‟accoutumance informationnelle : on n‟en a jamais assez, quelle que soit la quantité

disponible. Or la richesse de l‟information ne garantit nullement une utilisation plus intelligente. Sa prolifération même rend plus ardue

l‟identification d‟éléments pertinents.» [18, De Rosnay]

Olivier Le Deuff cite la liste des «infopollutions» énoncées par Eric Sutter et les réadapte au

Web 2.0. Il distingue la surabondance, la désinformation, la contamination et les abus

publicitaires. [23, Le Deuff] Dans un contexte de surcharge d‟informations, la place de

l‟humain devient indispensable. Joël De Rosnay parle «d‟infomédiaires» [18, De Rosnay], de

nouveaux médiateurs humains, dont le rôle sera d‟aider l‟utilisateur à trier, évaluer,

hiérarchiser ou à valider l‟information reçue. Joël De Rosnay encourage le rôle d‟un

intermédiaire selon ces termes :

«Dans un contexte de saturation de l‟information, la ressource rare n‟est plus la connaissance spécifique mais l‟attention, c‟est-à-dire la capacité à

traiter l‟information. Le véritable pouvoir réside dans la faculté de rechercher, localiser, trier, filtrer, recomposer, analyser, communiquer ou

diffuser l‟information utile et pertinente.» [18, De Rosnay]

Le phénomène de tagging a commencé, à son niveau, à l‟avènement du Web sémantique

capable de retrouver de l‟information par son contexte et plus seulement par des mots clés.

Néanmoins, comme nous l‟avons mentionné précédemment, il se heurte aux inconvénients

du langage naturel. Olivier Le Deuff mentionne, de son côté, la nécessité d‟une «information

literacy» ou «maîtrise de l‟information» [23, Le Deuff] : les internautes doivent être formés à

ces nouveaux outils afin de connaître leurs caractéristiques, leurs avantages et leurs limites.

Cette responsabilité sera imputée à un formateur :

«Le Web 2.0 n‟est qu‟un terme marketing qui passera et les outils ne

cesseront de se renouveler et d‟autres appellations émergeront pour les

qualifier. Le rôle du formateur est bien de faire la part des choses entre les discours lénifiants et l‟usage opportun qui peut être fait selon les publics.»

[23, Le Deuff]

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 48

5.3 Les enjeux économiques

Les services courants reposent sur la gratuité. Seule la publicité contextuelle et non perçue

comme intrusive est susceptible de générer un revenu substantiel. Une grande majorité des

services du Web 2.0 dépendent de la publicité comme source de revenu. Lorsque la totalité

des revenus est de nature publicitaire, les revenus sont alors proportionnels au trafic sur le

site. Le profit passe ainsi par l‟augmentation continue du trafic. Une nouvelle économie est

en train de se mettre en oeuvre : «une économie de la gratuité.» [18, De Rosnay]

Selon Joël de Rosnay, nous sommes passés d‟une culture marchande ou «économie avec

marché», doublée d‟une «économie de la gratuité» qui «favoriserait des échanges autres

que marchands (temps contre temps, temps contre valeur, temps contre info, info contre

temps, info contre info...).» [18, De Rosnay] Le modèle de la gratuité est dominant mais,

comme De Rosnay l‟indique, certaines sociétés aboutissent à des capitalisations boursières

(Google, Yahoo, Skype...).

Toutefois, il est intéressant de noter ce point : si les produits sont au départ gratuits, les

internautes sont rapidement incités à payer pour des services supplémentaires. Le modèle

de gratuité sert d‟accroche pour attirer un grand nombre d‟utilisateurs, mais les principes

marchands demeurent toujours présents.

De la même façon, la communication sur un service ou un produit a également évolué. Alors

que les infocapitalistes recouraient à la publicité de masse pour attirer le plus d‟internautes

possible, les pronétaires ont peu recours à la publicité. Ces derniers privilégient le buzz ou le

bouche à oreille. Joël De Rosnay l‟explique en ces termes :

« Les infocapitalistes [...] forcent les usagers à passer par leurs vecteurs (protégés) de diffusion. Ils recourent au besoin à la création artificielle de

rareté et réalisent leurs marges bénéficiaires sur des masses de produits et

services standard. A l‟inverse, les pronétaires [...] offrent gratuitement des tremplins et des

plates-formes menant les pronétaires à développer leurs produits, leurs services et même à s‟enrichir. Loin du recours coûteux à la publicité de

masse, au marketing et aux réseaux de distribution utilisés par les infocapitalistes [...] les pronétaires ne font que peu de dépenses en publicité

et en marketing, utilisant plutôt le buzz (bouche à oreille)... » [18, De

Rosnay]

A noter enfin qu‟il existe quelques exceptions, tel que le site de Wikipedia. Même si l‟accès

au site est gratuit, le site est dénué de publicité. Les ressources proviennent principalement

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 49

de la collecte de dons. La communauté wikipédienne compte près de 100 000 membres

enregistrés, qui ne représentent d‟ailleurs une faible partie des contributeurs.

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Deuxième partie Applications du Web 2.0 en entreprise : l’entreprise 2.0

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1 L‟émergence de l‟entreprise 2.0

1.1 Un phénomène émergent

Depuis les débuts de son émergence hors des laboratoires, l‟Internet et ses outils ont été

considérés comme des moyens pouvant optimiser les performances de l‟entreprise. Alors

que le concept de Web 3.0 ou Web sémantique fait son apparition sur la toile, les outils du

Web 2.0 commencent seulement à émerger au sein de l‟entreprise. Leur utilisation est

encore réduite et essentiellement limitée aux entreprises high-tech et PME. Alors que les

premières sont davantage à la recherche de l‟innovation, les outils du Web 2.0 s‟avèrent,

pour les secondes, particulièrement utiles par leur faible coût et leur simplicité d‟utilisation.

De même, un écart géographique se dessine : le phénomène reste encore marginal en

Europe et en particulier en France. Les pays anglo-saxons ont été les premiers à innover

dans ce domaine.

Des technologies du Web, le courrier électronique est de loin l‟application privilégiée en

entreprise. Sa standardisation et la simplicité de l‟outil ont renforcé son adoption. S‟il est

adapté à la communication interpersonnelle asynchrone, il présente toutefois des

inconvénients majeurs en entreprise :

- La gestion de groupes de destinataires, lorsqu‟ils sont nombreux, est difficile, en

particulier lorsqu‟il s‟agit de la gestion de listes de diffusion personnalisables par

salarié ou groupe de travail.

- Les informations diffusées sont prisonnières des boîtes aux lettres des

correspondants. La confidentialité devient alors un handicap dans le cadre de la

diffusion d‟informations dans un groupe ouvert.

- Le volume exponentiel d‟emails est encombrant et entraîne des difficultés de

classement.

- L‟intrusion du Spam a des conséquences néfastes : bande passante gaspillée, perte

d‟emails (emails légitimes éliminés par le filtre anti-Spam,...), réticence des individus

à communiquer leur adresse dans le cadre de correspondance commerciale.

[72, Nonnenmacher]

Des solutions innovantes, palliant aux problèmes cités ci-dessus, voient le jour avec l‟arrivée

du Web 2.0. Certaines grandes entreprises, plus conscientes que d‟autres des enjeux d‟une

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 52

telle évolution, ont adopté ces nouvelles technologies collaboratives basées sur la

participation active du plus grand nombre : ces entreprises tendent à se rassembler sous

l‟appellation „Entreprise 2.0‟. Intégrer ces nouveaux outils au sein de l‟entreprise revient à

relever le défi de la mutation collaborative : les entreprises doivent désormais miser sur

l‟échange et la mise en commun des savoirs acquis par les utilisateurs. L‟information est

désormais diffusée à tous les niveaux de l‟entreprise. Carlos Diaz, président et fondateur de

BlueKiwi, éditeur d'une suite logicielle orientée Web 2.0, souligne les bénéfices apportés par

des outils collaboratifs :

«Les applications professionnelles sont de plus en plus collaboratives : partage des connaissances, bases de capitalisation partagées par toutes les

structures, usines ou implantations du groupe et nouvelle visibilité entre

périmètres métiers variés. Le recoupement et la réutilisation des informations sont de plus en plus intégrés. Pour l'entreprise, il s'agit bien sûr

de gains importants, rejaillissant directement sur la qualité de service, les délais et les coûts [...] L'enjeu pour l'entreprise n'est plus de canaliser les

pratiques informationnelles sur des outils officiels. Désormais, elle doit

fournir les outils permettant l'expression de ces pratiques et faciliter ainsi la construction de l'intelligence collective.» [69, Litchner]

De la même manière, Jérôme Delacroix, consultant en organisation et fondateur de

Coopératique, indique que l‟entreprise ne peut être perdante en augmentant la collaboration

au sein de ses équipes :

«Nous sommes dans un rapport gagnant/gagnant. En déployant ces outils,

l'entreprise accélère la circulation des informations entre départements, services, équipes, ou usines. Elle favorise l'expression de points de vue et

facilite le travail sur des documents partagés.» [69, Litchner]

Trois enquêtes ont été menées sur l‟usage de ces technologies au sein des entreprises. Ces

trois enquêtes se rejoignent sur un même constat : l‟adoption reste encore discrète, mais le

phénomène est assez important pour ne pas passer inaperçu. Les outils semblent être

utilisés à la fois dans le cadre d‟une communication externe et interne.

Le magazine Information Week a mené une enquête auprès de 250 professionnels ayant

adopté des technologies issues du Web 2.0. L‟auteur de l‟article, Nicholas J.Hoover, souligne

l‟aspect interactif et collaboratif de ces nouveaux outils :

“It‟s a new architecture defined by easier, faster, and contextual

organization of and access to information, expertise, and business contacts--

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 53

whether co-workers, partners, or customers. And all with a degree of personalization sprinkled in.” [64, Hoover] 13

Plusieurs constats peuvent être déduits de l‟enquête menée. Les outils utilisés peuvent être

classés selon deux types de catégories. Les outils de communication et de partage

d‟informations peuvent être classés selon leur temporalité : synchrone (voix sur IP,

messagerie instantanée, témoins de présence, vidéoconférences et communications

unifiées) et asynchrone (partage d‟information en mode Web au moyen de versions

entreprise de Wikipedia, MySpace, ou Flickr). [64, Hoover] A noter également qu‟une

minorité – non négligeable - d‟entreprises commencent à utiliser efficacement les blogs, les

wikis, les flux RSS, les réseaux sociaux et les portails collaboratifs.

Les freins à l‟adoption sont également mentionnés. On y retrouve essentiellement l‟aspect

sécuritaire, le manque d‟expertise, l‟intégration avec l‟existant ou bien le retour sur

investissement. L‟article fait part d‟une interrogation qui renvoie aux problématiques de

sécurité, d‟appropriation par les usagers et de leur efficience finale:

“Does it really help people if they go from an overflowing e-mail in-box to having a dozen pots of collaboration, with wikis, blogs, and RSS feeds?” [64,

Hoover] 14

L‟article conclut par deux constats:

L‟intégration de ces nouvelles technologies ne peut s‟effectuer sans une incitation

envers les salariés.

L‟entreprise 2.0 peut devenir difficile et complexe à gérer si les départements

communication ou informatique possèdent peu d‟expérience avec ces nouveaux

outils.

13 Trad. « Il s‟agit d‟une nouvelle architecture définie par une organisation et un accès contextuels plus facile, plus

facile à l‟information, l‟expertise et aux contacts professionnels – que ce soit pour les collègues, les partenaires ou les clients. Et en ajoutant au tout une bonne pincée de personnalisation. »

14 Trad. «Est-ce que cela aide vraiment les gens de passer d‟une boîte aux lettres surchargée à des douzaines de

creusets collaboratifs, avec les wikis, les blogs et les flux RSS ?»

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Source : http://www.informationweek.com/story/showArticle.jhtml?articleID=197008457

Fig.9 Enquête menée par le magazine Information Week

Un deuxième sondage offre un aperçu de l‟adoption du Web 2.0 en entreprise. Ce deuxième

sondage, réalisé en janvier 2007 par The McKinsey Quarterly, une société de conseil

américaine, a reçu 2 847 réponses de la part de cadres dirigeants d‟entreprises du monde

entier. Cette enquête prouve que la diffusion de ces technologies est encore réduite (à

l‟exception des services Web) mais non négligeable.

Plus de la moitié des cadres interrogés disent être satisfaits par le résultat obtenu par ces

nouvelles technologies sur les cinq années écoulées, et près de trois quarts affirment que

leur entreprise prévoit de maintenir ou d‟accroître leurs investissements dans ces

technologies dans les années à suivre. Les outils les plus utilisés restent les Web services,

puis arrivent ensuite les outils de réseaux sociaux. Les flux RSS, blogs et wikis semblent

encore loin d‟être adoptés par les entreprises. Une des grandes tendances du Web 2.0 ne

parvient à entrer dans l‟univers de l‟entreprise : moins de 10 % des entreprises sondées

offrent déjà ou comptent proposer des mashups à leurs salariés. Les cadres disent utiliser

les technologies du Web 2.0 afin de communiquer avec les clients et leurs partenaires et de

favoriser la collaboration au sein de l‟entreprise. Ainsi, les trois quarts des sondés se servent

du Web 2.0 pour gérer la collaboration entre leurs salariés (gestion de la connaissance et

développement de produits) ; les deux tiers pour mieux s'interfacer avec leurs clients (pour

en gagner de nouveaux ou les fidéliser) ; la moitié pour se connecter avec leurs partenaires

et fournisseurs (meilleure communication et acte d'achat). [70, Mc Kinsey & Company]

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Source : http://www.mckinseyquarterly.com/article_page.aspx?ar=1913

Fig.10 Enquête menée par le cabinet de conseil The McKinsey Quarterly

Enfin, le cabinet d‟analyse Forrester Research s'est intéressé au rapport entre directeurs des

systèmes d'information et technologies du Web 2.0. Selon le cabinet d'analyse, les

technologies du Web 2.0 sont en train de se banaliser, aussi bien dans le public qu'en

entreprise. Il s'agirait, selon eux, d'une volonté d'améliorer l'efficacité de l'activité et de

rester concurrentielles.

Qu’est-ce qui vous pousse à adopter des technologies Web 2.0 dans votre

entreprise ?

Source : http://www.01net.com/article/345264.html

Fig. 11 Enquête menée par le cabinet d‟analyse Forrester Research

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 57

1.2 Présentation des principaux outils utilisés en entreprise

1.2.1 Les blogs

Cyril Fievet et Emily Turrettini le définissent dans leur ouvrage (Blog Story) comme «un

nouveau format. Un nouveau terrain d‟expression. Une nouvelle forme de communication.

Un nouveau média.» [34, Morand]

Afin de mieux comprendre leur définition, nous allons présenter les principales

caractéristiques de cet outil de publication.

Le blog ou weblog, contraction de Web et de log, terme anglais pour journal de bord, est un

journal personnel en ligne. Le blog peut être issu d'une initiative personnelle ou collective.

Les premiers blogs sont apparus sur Internet dès 1993. Toutefois, ils n‟étaient pas encore

nommés ainsi. C‟est à partir décembre 1997 que Jorn Barger, éditeur de Robot Wisdom, leur

donnera le nom de weblog. L‟action de bloguer existe depuis l‟origine du World Wide Web.

Le tout premier site de l‟Histoire accessible à l‟adresse http://info.cern.ch, réalisé en 1990

par Tim Berners-Lee, appliquait des principes propres à ceux du blog. Notamment grâce à

des liens hypertextes, Tim Berners-Lee documentait son projet en pointant vers d‟autres

sites. En 1992, il crée une page intitulée «What‟s new» sous la forme d‟une liste de

nouveaux sites mise à jour régulièrement ; des sites qui alimenteront au fur et à mesure le

Web actuel. [18, De Rosnay]

Technorati, moteur de recherche de blogs, dénombre, en avril 2006, 37.3 millions de blogs

et 75 000 supplémentaires créés chaque jour ; des chiffres qui prouvent l‟édifiant succès des

blogs. Le blog, dont la création ne nécessite aucune connaissance HTML, se présente

désormais comme un outil de communication collaboratif et le rendez-vous d‟apports

individuels ou collectifs de membres d‟une entreprise, d‟experts, de passionnés … Le blog

devient un reflet de ce qui se dit ou de ce qui se fait dans la société. A noter que la vigilance

reste toujours de mise quant à la fiabilité des informations données : il est nécessaire de

distinguer partage de connaissance et publicité déguisée.

Si le blog est un type de site Web, il s'en distingue par un certain nombre de

caractéristiques [42, Frochot, Molinaro] :

• Les billets (ou posts, messages, contributions, articles) sont présentés en ordre

antéchronologique, c‟est-à-dire des plus récents aux plus anciens. Les billets sont souvent

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 58

d'un format court et le langage plus libre et informel que sur un site Web. Pour chaque

billet, la date de publication et le nombre de commentaires sont mentionnés. La mise à jour

est généralement fréquente afin d‟inciter les lecteurs à revenir. Ils fonctionnent selon le

principe de la nanopublication. Cette fréquence de publication permet de favoriser une faible

durée de vie des informations relayées, même si des archives permettent de naviguer dans

les contenus au-delà de l'actualité du jour ou de la semaine.

• Les liens permanents (permalink) : située à la fin de chaque billet, cette ancre permet

de retrouver instantanément un message déterminé.

• Les commentaires : les visiteurs peuvent apporter autant de commentaires qu'ils le

souhaitent à un billet, de façon anonyme ou non. Mais contrairement à un wiki, ils ne

peuvent pas modifier le contenu du blog. Seul l‟auteur en a le pouvoir. Ils permettent au

lecteur d‟apporter son point de vue et de faire naître parfois des débats. Ils permettent au

contributeur d‟éventuellement redresser une inexactitude, ou d‟établir un dialogue, à

distance ou en différé, avec d‟autres contributeurs.

• Le blogroll : une rubrique qui présente les liens vers les blogs et sites favoris du blogueur

et permet de trouver d‟autres ressources sur des thèmes similaires. Selon, Tim O‟reilly, le

blogroll joue un rôle d‟unification : la blogosphère relève plus d‟une communauté que d‟une

simple juxtaposition de blogs. La blogosphère devient ainsi une entreprise collective:

“Because the blogging community is so highly self-referential, bloggers paying attention to other bloggers magnifies their visibility and power. The „echo chamber‟ that critics decry is also an amplifier.” [18, O‟Reilly]15

• Les archives : les anciens billets sont accessibles via un calendrier d'archives.

• Les catégories : les billets sont classés par thématiques.

• Le trackback (ou rétroliens) : facilitant la citation, le trackback consiste à faire apparaître

le titre, le lien permanent, et un extrait du texte écrit sur un autre blog par une autre

personne.

• Les fils RSS : la plupart des blogs proposent la syndication de contenu. Les logos oranges

ou bleus indiquent que les billets et/ou commentaires du blog peuvent être extraits au

format RSS reprenant le contenu du site. Les blogs connaissent un bon référencement par

les moteurs de recherche se basant sur le PageRank, car chaque syndication de contenu

établi un lien vers ce blog, et augmente ainsi la visibilité du contenu. A titre de rappel, la

mesure de popularité est définie par le nombre de liens pointant vers ce même site.

15 Trad. « Puisque la communautés de blogueurs est tellement autoréférentielle, le fait que les bloggueurs prêtent

attention à d‟autres bloggueurs amplifie leur visibilité et leur pouvoir. La „caisse de résonance‟ souvent critiquée est également un amplificateur.»

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 59

Il existe deux possibilités pour créer un blog : rejoindre un communauté de blogs ou installer

un outil de blog sur son propre hébergement. En choisissant d'intégrer une communauté

existante, l'avantage principal est le faible coût voire la gratuité. L'utilisation simplifié permet

à l‟utilisateur de bénéficier de l'effet de communauté, c'est-à-dire de bénéficier d'un trafic

issu de la communauté elle-même. Cependant les possibilités offertes sont souvent limitées

(choix du design, de la mise en page, des fonctions avancées...) et le prix de la gratuité se

paie par la présence de publicité intrusive sur le blog. Il existe une pléthore de logiciels et de

services hébergés gratuits ou peu coûteux (de 5 à 15 euros par mois). En octobre 2006, le

moteur de recherche de blogs Technorati comptabilisait 57 millions de blogs. Les outils à

installer correspondent à des programmes s‟installant sur un serveur Web et utilisant des

scripts pour gérer le site de façon automatisée et à une base de données pour stocker

l'information publiée.

1.2.2 Les wikis

Les blogs ne sont pas un phénomène isolé : ils font partie de l‟informatique coopérative

favorisant l‟émergence d‟une intelligence collective. Les wikis en font également partie.

Ward Cunningham, informaticien de Portland, a créé son site portail sur le développement

de logiciels en 1995 sous le nom de Pattern Repository Project. En tant que passionné de

programmation, il souhaitait partager ses découvertes avec ses collègues sur un site où

chacun pourrait participer. Les contributions se sont accumulées au fur et à mesure et Ward

Cunningham eut l‟idée de le nommer wiki, terme hawaïen signifiant „vite‟. Dix ans plus tard,

les wikis se sont rapidement multipliés. Ils ne sont plus l‟apanage des informaticiens : ils

sont utilisés par un public de plus en plus large. Selon Jérôme Delacroix, cet engouement est

révélateur d‟un nouvel état d‟esprit : celui de la coopération généralisée.

«Les wikis deviennent des outils emblématiques du Web 2.0 permettant à

l‟intelligence collective de se déployer et d‟appliquer des démarches coopératives dans le domaine de la connaissance [...] Le wiki peut servir

également de réceptacle et de catalyseur pour une réflexion coopérative

qu‟elle soit théorique ou appliquée. C‟est ainsi que la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) utilise un wiki pour différents groupes de

travail, notamment celui de l‟Intelligence Collective (IC) ...» [26, Delacroix]

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 60

L‟idée de départ est que chacun possède des connaissances et que si l‟on donne les moyens

aux individus de les partager au sein d‟une communauté, il est possible d‟obtenir une somme

de connaissances plus riche que par les moyens traditionnels.

Un wiki peut à la fois réunir une communauté réelle ou virtuelle. Ces derniers sont

particulièrement adaptés à tous les types de contenus qui traditionnellement relevaient de la

notion d‟oeuvre collective. Dans le domaine professionnel, les wikis se prêtent souvent à la

structuration et au partage des connaissances collectives. Pour cela, il requiert

l‟appréhension de nouvelles méthodes de travail : le travail en communauté sur un wiki

exige un esprit participatif de la part des membres et une compréhension des règles à

suivre. Les wikis remettent également en cause les postulats de sécurité informatique. Les

wikis substituent la «sécurité douce» à la «sécurité dure» grâce à la surveillance permanente

des contenus par le groupe. [26, Delacroix]

Afin de comprendre le fonctionnement d‟un wiki, il est indispensable d‟en connaître son

vocabulaire :

- La création d‟une nouvelle page fonctionne par le recours aux MotWikis. Un

MotWiki est constitué de deux termes commençant par une majuscule. Le recours à

un MotWiki sur une page crée automatiquement un lien vers la page du même nom.

Si celle-ci n‟existe pas, elle sera créée.

- Une catégorie consiste en un MotWiki placé sur une page pour la classer sous une

rubrique.

- Un rétrolien permet sur une page de connaître tous les pages qui pointent vers

elle. Associés aux catégories, les rétroliens offrent de nombreuses informations.

Les bénéfices apportés sont les suivants :

Les wikis donnent accès à une information structurée sous la forme de pages Web

inter-reliées. La gestion des versions est prise en compte puisque la conservation de

l‟historique permet de mémoriser les versions successives des pages. Ce paramètre

offre la possibilité à l‟utilisateur de revenir à un état antérieur. L‟archivage des

versions successives est un élément clé de sécurisation : tous les changements sont

réversibles. Les wikis les plus élémentaires permettent une comparaison entre une

version et celle qui précède. Les wikis les plus évolués vont permettre de faire des

choix comparatifs entre les différentes versions.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 61

Plusieurs utilisateurs peuvent travailler simultanément sur le même document. Cette

fonctionnalité permet d‟accélérer le processus collaboratif.

Le wiki se caractérise par sa facilité et sa rapidité de publication. La mise à jour du

wiki s‟effectue en temps réel, ce qui facilite la réactivité. Il n‟existe plus de délai

entre l‟écriture et la publication.

Les informations sont mobiles : le wiki est accessible depuis n‟importe quel

ordinateur connecté à l‟Internet. Il ne nécessite pas d‟installation sur les postes

clients.

Les wikis bénéficient d‟un très bon référencement grâce au nombre élevé de liens

qu‟ils comportent. Son fonctionnement même fait intervenir les liens hypertextes

internes. Cette dynamique est renforcée par les liens inter-wikis. Enfin, la fréquence

de publication, souvent élevée, favorise encore une bonne indexation par les

moteurs de recherche se basant sur les indices de popularité.

Toutefois, des inconvénients sont à prendre en compte :

S‟il ne nécessite pas de connaissance en HTML, le wiki exige un apprentissage

syntaxique pour la mise en forme du texte et l‟insertion d‟images, documents ou

liens. Cet apprentissage est néanmoins accessible à des informaticiens.

Un changement sociologique doit également s‟opérer : les salariés doivent

apprendre à mieux coopérer. Adopter un wiki implique également l‟adoption d‟un

jargon parfois déstabilisant. (jardinage, MotWiki, refactorisation, rétrolien...)

Le risque est de créer un manque de lisibilité. Le simple fait d‟écrire un MotWiki crée

une nouvelle page. Les wikis peuvent alors contenir rapidement plusieurs pages

vides ou presque. Des redondances ou des informations contradictoires peuvent y

être également introduites. Le „jardinier‟ est alors responsable d‟améliorer la lisibilité

et la structuration du wiki. Le jardinage ou refactorisation consiste à nettoyer

régulièrement le wiki afin de supprimer des pages vides ou inutiles, corriger des

fautes d‟orthographe, créer des liens, réorganiser le tout pour supprimer des

redondances ... Jérôme Delacroix insiste sur le fait que le wiki ne présente aucun

intérêt s‟il ne consiste qu‟en une «simple sédimentation cumulative de documents.»

[26, Delacroix] Comme tout processus de formalisation des connaissances, un

investissement éditorial est nécessaire : établissement d‟un programme éditorial,

classement et indexation des contributions, relectures ... :

«La création d‟un wiki suppose un juste équilibre entre une production décentralisée et une „direction de projet‟ permettant de garantir la

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 62

cohérence et la qualité des contenus et de leur organisation.» [26, Delacroix]

La syntaxe du wiki n‟est pas encore standardisée. D‟un moteur à un autre, les codes changent.

Tout comme pour les blogs, il existe deux méthodes pour mettre en place un wiki.

Les fermes à wikis sont proposées par des sociétés de service qui simplifient la tâche pour

leurs utilisateurs. Ils ne nécessitent pas d‟installation : un enregistrement suffit pour obtenir

un espace disque réservé et un support technique dédié. Elles correspondent à des solutions

clé en main : la ferme inclut l‟hébergement, le moteur et les services. La société est

responsable des mises à jour et du transfert des données.

Cependant, la gratuité est synonyme de publicité sur les pages. Des offres d‟hébergements

payantes dénuées de publicité existent. En voici quelques exemples : SocialText, Xwiki,

CafeWiki, JotSpot.

La possibilité d‟installer son propre moteur existe également. L‟entreprise y bénéficie une

indépendance totale dans ses choix. Toutefois, l‟installation exige un investissement en

temps et des compétences techniques. En voici quelques exemples : PHPWiki, FlexWiki,

Twiki...

1.2.3 La bureautique en ligne

La troisième et dernière catégorie d‟outils présentés correspond à celle des applications

délocalisées sur le Web. Au départ installées en local, les applications ont migré vers

l‟Internet. Face à la célèbre et payante suite Office de Microsoft, des acteurs du marché

s‟organisent pour proposer des outils, pour la plupart, gratuits accessibles directement via

une interface Web. Il est désormais possible d‟accéder en ligne à une offre complète d‟outils

permettant l‟édition et la gestion collaborative de documents, tableurs, agendas ...

Ces outils ne nécessitent aucune installation sur l‟ordinateur et permettent l‟édition

collaborative de documents. En choisissant cette solution, les entreprises doivent se

soumettre à l‟externalisation de leurs données chez des prestataires. Ces outils peuvent

s‟avérer particulièrement utiles pour les travailleurs indépendants ou mobiles ou pour les

PME.

Voici deux exemples de suites bureautiques en ligne populaires : Thinkfree offre un

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 63

traitement de texte, un tableur et un logiciel de présentation assistée par ordinateur. Google

Docs & Spreadsheets proposent un traitement de texte et un tableur aux utilisateurs qui

peuvent ensuite retravailler sur des documents en ligne et suivre l‟historique des

modifications.

A noter enfin l‟émergence de starts-up produisant des applications en ligne pour entreprise.

Ces applications intègrent des concepts du Web 2.0 : elles sont pour la plupart accessibles

en ligne et sont développées sous la technologie Ajax.

La rédaction du magazine 01informatique a sélectionné dix start-up représentatives des

grandes évolutions Web se profilant au sein des entreprises. [60, Edouard-Baraud, Biseul,

Delsol]

On y retrouve, entre autres :

- System one : outil autrichien de création collaborative de documents (fils RSS,

utilisation Ajax, intégration d‟un moteur de recherche open source Lucene ....). Il a

été expérimenté par les sociétés BMW et Bwin.

- Coghead : produit américain de construction d‟applications en ligne. Il a été

expérimenté par les sociétés Gear6 (éditeur de logiciels) et Insidetrack (coaching

pour le monde de l‟éducation), Morrison Express. Fondé sur des outils open source,

Coghead permet de simplifier la création de services (gestion de projets, contrats,

suivi de bogues...). Il utilise la technologie Ajax et repose sur le principe des glisser-

déposer.

- Foldera : produit américain favorisant la collaboration par équipe et/ou par projet.

(abonnement à un fil RSS pour suivre les modifications ajoutées à un dossier,

système de gestion des versions, messagerie instantanée, ...)

- Koral : produit américain transformant la gestion de documents : chaque document

créé est décrit et indexé par des tags. Une fois le document en ligne, il est possible

de lui ajouter des commentaires et de voter sur la qualité du contenu. Les membres

d‟un groupe de travail peuvent s‟abonner au document qu‟ils visualisent mais

également à tous les fichiers susceptibles de concerner l‟un des mots-clés attachés

au document.

- Zoho : suite bureautique en ligne américaine concurrente de MS Office pour les

particuliers et les TPE. (client de messagerie, tableur, traitement de texte,

messagerie instantanée, espace de travail collaboratif, wiki, calendrier...). Il dispose

d‟une interface en Ajax et existe en deux versions : version Web et version à

installer sur le poste.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 64

- Activegrid : produit américain spécialisé dans l‟agrégation d‟applications ou de

mashup. Il a été expérimenté par la Société Generale Corporate Ventures.

- Collectivex : espace de travail collaboratif américain, développé sous Ajax, au

service du réseau social. (annuaire, calendrier partage, mailing-list, flux RSS,

forums, partage de fichiers…) Il a été expérimenté par les sociétés Volcanic

Marketing, The Marathon Club, Black Entreprise.com, Women in Technology, ou

Web Presence Committee.

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 65

2 Des outils pour la communication externe

2.1 Le «Consumer Generated Marketing»

Consumer generated marketing, consumer generated media, consumer generated

advertising, user generated content, marketing viral ... autant de termes différents désignant

un seul et même concept : les internautes participent à la publicité d‟une marque ou d‟un

produit en diffusant leurs commentaires et critiques.

Le Web 2.0 a permis aux internautes de devenir producteurs de contenus. Il permet

désormais aux consommateurs de devenir co-producteurs de la promotion d‟une marque ou

d‟un produit. Le Web 2.0 transforme la relation entre l‟entreprise et le consommateur :

l‟entreprise dispose de nouveaux outils de promotion permettant d‟impliquer davantage le

client. De l‟autre côté, les consommateurs disposent également d'outils puissants, simples et

largement diffusés pour s'exprimer. Le marketing viral tend à transformer le consommateur

internaute lui-même en vecteur de promotion. Michel Leblanc, définit le marketing viral sur

son blog en ces termes :

«Le marketing viral est une initiative marketing qui permet de générer un intérêt suffisant, chez les consommateurs, pour qu‟ils la diffusent librement et en amplifient ainsi son effet ainsi que sa portée. [...] Son apogée ultime

est le média librement généré par le consommateur (Consumer generated

media). C‟est-à-dire une forme de publicité qui recréera l‟aspect, viral, le buzz et générera à son tour du bouche-à-oreille et qui sera entièrement

conçu, tourné et diffusé par des consommateurs enthousiastes, sans l‟apport de l‟entreprise dont ceux-ci vantent les mérites.» [68, Leblanc]

Les phénomènes viraux correspondent donc à des initiatives de communication prises par

des individus sans une volonté directe de la part de l'entreprise. Il s'agit d'initiatives

individuelles visant à promouvoir ou au contraire à dénoncer une société ou un produit. La

recommandation orale d'un site marchand, la réalisation d'un site de fan, des critiques

émises sur un blog en sont quelques exemples représentatifs. L'adjectif „viral‟ est illustratif

de la technique utilisée : il décrit le processus de propagation qui se caractérise par un

système de diffusion pyramidal et une vitesse de transmission qui rappellent le mode de

transmission d'un virus.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 66

Joël De Rosnay relie cette évolution marketing à l‟évolution sociale produite par le Web 2.0.

Il affirme que les messages publicitaires ont souvent été unidirectionnels : le téléspectateur

ou l'auditeur représentaient le réceptacle du message ; ces médias n‟offrant pas la possibilité

de s'exprimer ou d'interagir. L'Internet, et notamment le Web 2.0, a offert aux internautes

de nouveaux terrains d‟expression. Cette évolution traduit le passage d'une communication

unilatérale à l'ère d'une communication interactive où les clients n'hésitent pas à se

rassembler au sein de communautés. De Rosnay le traduit en ces termes :

«La nouvelle façon d‟envisager la publicité est également à l‟origine de nouveaux modèles de commercialisation et de gestion de la relation client.

[...] On passe de la relation producteur/consommateur à celle de

prestataire/abonné. Les entreprises doivent remettre en question les techniques qu‟elles utilisent actuellement pour toucher les consommateurs.

Une façon de cibler plus précisément les demandes de leurs clients serait de coopérer davantage avec eux. Les consommateurs deviendraient alors

acteurs en aidant les entreprises à développer des produits mieux adaptés à

leurs besoins. Changer la communication qui se pratique toujours de manière pyramidale.» [18, De Rosnay]

D‟une certaine manière, ce type de marketing amène l'entreprise à perdre l'emprise sur son

produit. Ce dernier est accaparé par la communauté : chaque membre du groupe devient

prescripteur du produit. Chris Arron, analyste chez Forrester Research, souligne cet aspect

en indiquant que “in the end, the brand is owned not just by the people who create it, but

by the people who use it.” [63, Hof]16 Le produit n'apporte plus seulement une solution aux

attentes et besoins d'un client mais il devient un élément en accord avec les valeurs d‟une

communauté. Jean-Claude Morand souligne le nouveau statut des consommateurs dans la

conception et la promotion d‟un produit:

«Le pilotage du marketing n‟est plus entre les mains des entreprises mais entre celles des communautés d‟utilisateurs. Une évolution qui ne se limite

pas à l‟innovation et à la conception collection des produits ou services mais aussi à une évolution quant à la présentation de ces derniers.» [34, Morand]

François Renard, directeur général en charge de la création chez Wunderman, évoque de

son côté, l'enjeu communautaire dans la promotion d‟une marque ou d‟un produit :

«Il y a deux ou trois ans, on parlait de Web contributif mais les ingrédients

du Web 2.0 étaient déjà là. Et aujourd'hui, il y a une adéquation entre le

marché et les exigences de couverture des marques. Les annonceurs ont compris les avantages du Web 2.0. Leurs intentions sont claires et ils se

servent de l'outil pour, par exemple, sortir des sites e-commerce, pianoter

16 Trad. «au final, la marque n‟appartient plus uniquement à ceux qui la crée, mais également à ceux qui l‟utilise.»

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 67

avec leurs meilleurs clients, créer du buzz sur le lancement de nouveaux produits ou lancer du marketing viral pour changer une image de marque.»

[73, Oziel, Levin]

Différents facteurs contribuent à justifier la montée de ce type de marketing. Le faible coût

et la facilité de transmission de l'information ont joué un rôle important dans l'ampleur du

phénomène. Le lien hypertexte a également joué un rôle de facilitateur de transmission.

L‟effet démultiplicateur du réseau a provoqué un puissant phénomène de bouche à oreille et

de prescription. Expériences d‟achat ou d‟utilisation, critiques ou recommandations sont

partagées, archivées et accessibles à d‟autres acheteurs. Les consommateurs peuvent

désormais s‟inspirer de l‟expérience d‟achat d‟autrui pour déterminer leurs propres besoins.

La diffusion de l'information prend souvent une forme pyramidale : chaque personne avertie

en informe à son tour plusieurs. La multiplication des communautés, professionnelles ou

non, joue un rôle non négligeable pour la propagation d'informations, surtout lorsqu'elles

sont spécialisées.

2.2 Applications pour une communication externe

Les blogs, qui au départ n'avaient qu'une fonction individuelle, sont en train de se

pérenniser, non pas par une amélioration de l‟outil, mais par une diversification d'utilisation.

Le blog sert désormais de vitrine d‟une entreprise ou d'une marque d'un groupe : il ne s'agit

plus alors d'un espace de libre parole mais d‟un espace contrôlé et exploité dans une optique

commerciale.

La communication d'une entreprise peut désormais s‟effectuer sans recours aux mailings de

communiqués de presse ou de newsletters. La diffusion d'informations sur l'entreprise via un

blog est non intrusive et génère une communauté de clients, fournisseurs, partenaires ou

journalistes intéressés par son actualité. Ce phénomène, qui reste encore marginal en

France, se développe davantage aux Etats-Unis. Un grand nombre de collaborateurs

bloguent sur leur entreprise sur leurs propres blogs et apportent un point de vue différent à

celui véhiculé dans les rapports annuels, les sites corporates ou les communiqués de presse.

Le blog humanise l'entreprise vers l'extérieur et permet surtout d‟accroître sa visibilité sur la

toile ; le blog bénéficiant d‟un bon référencement par les moteurs de recherche.

Il est judicieux de distinguer à ce stade deux types de blogs d‟entreprise : les blogs de

salariés ou dirigeants et les blogs de marques. Alors que les deux premiers s‟engagent à

apporter un discours et une image différents de l‟entreprise à travers prises d‟opinion et

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 68

réflexions sur des thématiques liées à l‟entreprise en question, le troisième sert de plate-

forme pour promouvoir une marque. Alors que les deux premiers sont souvent pérennes, le

troisième est souvent éphémère.

Ainsi, les marques cherchent avant tout à humaniser et à valoriser la relation avec le

consommateur en renforçant la proximité. Le blog devient également un moyen d'afficher

une certaine transparence lorsque les lecteurs peuvent contribuer et réagir sur le blog de la

marque. Toutefois, la transparence imposée est une des raisons pour laquelle les blogs

tardent à s'imposer en entreprise. Les marques sont obligées de jouer la transparence, la

spontanéité et l'échange ; une démarche qui n‟est pas nécessairement partagée par toutes

les entreprises, habituées au secret.

Le blog d‟un chef d'entreprise permet à celui-ci de transmettre un discours direct à sa

clientèle et de diffuser une information relative à son entreprise par un nouveau canal de

communication. Celui-ci peut diffuser directement des informations sans passer par des

intermédiaires. Les billets du blog se transforment souvent en communiqué de presse ou en

newsletter : grâce à la possibilité de syndication de contenu, les informations peuvent être

diffusées facilement car seules les personnes intéressées s'abonneront au flux RSS. Par

exemple, Michel-Edouard Leclerc, coprésident des centres commerciaux Leclerc, a choisi la

formule du blog pour diffuser ses réflexions politiques et économiques.

Le blog peut également devenir un outil de dialogue entre l‟entreprise et le consommateur

afin de mieux cerner les besoins et attentes de ce dernier. En suivant les commentaires et

critiques des blogueurs, les marques peuvent obtenir un retour permanent sur les produits

ou services proposés. L‟entreprise peut alors apprendre de ses clients et adapter sa

communication et ses produits. A noter toutefois que l'utilisation d'opération marketing dans

la communauté des blogueurs comporte un risque : l'intrusion commerciale d'une marque

peut conduire à son rejet.

Voici, à titre indicatif, quelques exemples d‟entreprises ayant adopté le blog ou le wiki à des

fins de communication ou de recrutement :

Le Groupe Casino a créé son blog pour attirer les jeunes talents et échanger sur le

métier de la grande distribution. 17

La Police Nationale avec des blogs de gardiens de la paix ou d‟autres personnes

de la fonction qui partagent en guise de témoignage le quotidien du métier. 18

17 http://www.recrute.supercasino.fr/blogs/blogger.php?id_blog=1

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 69

Microsoft France comptabilise plus de quarante blogs animés par des

développeurs, des chefs de produits, des directeurs de l‟entreprise Microsoft. 19

Le blog «Avenir de la santé» lancé par les laboratoires GlaxoSmithKline depuis

mai 2005 tourne autour d‟un débat sur l'avenir des médicaments. 20

Le blog financier lancé par Aurel Leven NextStage, une société de gestion de

fonds de capital investissement, est un exemple de blog utilisé comme vitrine de

communication. 21

Le blog de Kelkoo propose des informations sur la société. 22

Le blog de Chausson Finance (levée de fonds) évoque l‟entreprenariat en général

et les tendances de l‟économie et du secteur high-tech.23

EBay commence à développer son propre projet de wiki, nommé eBay Wiki, un

espace où les acheteurs et vendeurs peuvent échanger des informations. 24

Bien d‟autres blogs peuvent être recensés comme Cisco (blog sur les produits)25, Dell (blog

sur les produits et sur l‟informatique)26, Hewlett Packard (blogs de managers et blogs

thématiques)27, IBM (blogs d'employés et blogs thématiques)28, Sun (blogs d'employés et

de managers)29.

Si les entreprises l‟utilisent comme outil de communication externe, les lecteurs peuvent s‟en

servir comme outil de veille afin de repérer l‟émergence de signaux faibles, à savoir des

indications, encore rares, permettant d‟anticiper des tendances émergentes. Le blog peut

faire émerger des tendances cachées et ainsi revêtir le rôle de révélateur social. Il permet

de suivre des tendances et d'anticiper des phénomènes (nouveaux produits, technologies,

rumeurs) tout en collectant des avis, des critiques, des connaissances, des expertises. [42,

Frochot, Molinaro] Le blog devient ainsi un vecteur d‟opinion au sein de communautés

professionnelles. De nombreux sites institutionnels ou commerciaux évoluent désormais en

blogs. Cette évolution offre la possibilité de suivre plus facilement l‟actualité d‟un produit,

18 http://www.blog-police-recrutement.com/ 19 http://blogs.microsoft.fr/ 20 http://www.avenirdelasante.com/ 21 http://www.aurel-nextstage.com/ 22 http://www.kelkooblog.com/ 23 http://chaussonfinance.blogs.com/ 24 http://www.ebaywiki.com/ 25 http://www.ciscoblog.com/ 26 http://direct2dell.com/one2one/default.aspx 27 http://cftchp.blogspot.com/ 28 http://www-03.ibm.com/developerworks/blogs/ 29 http://blogs.sun.com/

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 70

d‟un logiciel, d‟une institution ou d‟une entreprise. Les blogs d‟entreprise sont de plus en

plus des sources d'information sur l'actualité des entreprises, les prises de parole ou les

nominations des dirigeants, ou bien sur la santé de secteurs d'activité. La veille peut

s‟effectuer notamment grâce à la densité des liens, qui pour un domaine professionnel

donné, renvoient d‟un blog à un autre ou vers d‟autres sites similaires.

A noter toutefois que la multiplication exponentielle des blogs entraîne souvent beaucoup de

bruit et de silence. Il n‟existe pas non plus de critères évidents permettant d‟évaluer leur

qualité et fiabilité. La crédibilité des informations diffusées sur un blog d‟expert est

largement liée à la notoriété propre de l‟expert qui l‟a créé et qui l‟alimente.

Citons deux exemples afin d‟illustrer le concept de veille par les blogs :

La veille concurrentielle

Dans le cadre d‟une veille concurrentielle, les blogs constituent une ressource utile. En effet,

l‟observation de blogs d‟entreprises concurrentes peut permettre de détecter des secteurs

d‟innovation, des évolutions ou des réorientations de la part de ses concurrents. De même,

en scrutant les commentaires laissés sur ces blogs, une entreprise peut détecter les

faiblesses et les points forts de ses concurrents et réutiliser ces informations afin d‟optimiser

sa propre compétitivité.

La veille sur l’emploi

Les recruteurs pouvaient auparavant s'intéresser aux blogs des candidats pour évaluer leur

personnalité. Les candidats peuvent désormais consulter ceux des salariés des entreprises

visées pour s'informer davantage sur l'entreprise. Ils constituent des supports à suivre de

près car ils permettent d'adapter une candidature à la demande ou de contacter directement

les décideurs. Par exemple, le réseau d'agences immobilières Century 21 a ouvert un blog

éphémère pour repérer des candidats tentés de faire carrière dans le secteur. Animé par

l'équipe des ressources humaines, il informait sur la société, ses emplois et répondait aux

questions des internautes. De même, la société STMicroelectronics a mis à disposition des

flux RSS permettant de recevoir les dernières offres d‟emploi de l‟entreprise.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 71

2.3 L’e-commerce sur mesure

Jean-Claude Morand définit le marketing push comme «l‟ensemble des actions qui consistent

à pousser une offre de services ou produits vers les consommateurs.» [34, Morand]. L‟email,

les Spams, ou les newsletters en font partie. Cependant, les flux RSS commencent

également à se développer et à remplacer les emails et les newsletters, notamment chez les

sites de commerce en ligne.

Inclure des flux RSS sur un site présente en effet de nombreux avantages : optimiser le

référencement, augmenter le trafic, personnaliser la relation client, fidéliser les clients....

Joël De Rosnay souligne la différence fondamentale entre les fils RSS et les emails et leur

impact sur la gestion de la relation client :

«Puisque la captation du fil RSS est toujours programmée par l‟utilisateur en

fonction de son besoin d‟information, les contenus RSS ont un impact marketing beaucoup plus important que les e-mails non sollicités. Ils

peuvent devenir un outil d‟affirmation de l‟identité „corporate‟ d‟une firme.

Ils s‟insèrent évidemment dans une logique de veille où la notion d‟alerte est primordiale.» [18, De Rosnay]

Le flux RSS est basé sur une approche «d‟opt-in» : le destinataire du flux prend la décision

de s‟abonner ou non à un flux. [34, Morand] Le flux devient alors un mode de

communication non intrusif car la lecture dépend uniquement de la volonté des destinataires

à souscrire à un flux. Aucune formalité de gestion des abonnements n‟est requise et aucune

donnée personnelle n‟est exigée à l‟abonnement.

Associer les flux RSS et le marketing viral consiste, selon Jean-Claude Morand, à identifier et

à cibler des communautés d‟intérêt. [34, Morand] Une entreprise peut segmenter son offre

en sous-catégories et offrir aux clients un nombre important de flux RSS, créant de cette

manière des micro-communautés d‟intérêts et une stratégie de micro-marketing. L‟utilisation

des catégories permet de segmenter avec précision les contenus. Par exemple, le site d‟eBay

permet de réaliser une veille sur mesure via la personnalisation et le paramétrage des flux

RSS sur un mot-clé.30

En supposant que les consommateurs ou prospects choisissent ce qu‟ils veulent recevoir,

quand et de quelles manières, les flux RSS peuvent répondre aux besoins d‟une micro-

30 http://search.ebay.fr/ws/search/AdvSearch?sofindtype=1

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audience et fidéliser sa clientèle. Par exemple, il est tout à fait envisageable qu‟un tour

opérateur de voyage puissent mettre en ligne des flux RSS catégorisés par type de voyage

et/ou type de public visé (Expedia)31, qu‟un site permette de s‟abonner à des coupons,

promotions et offres de réduction (Findsavings)32 ou qu‟une entreprise diffuse ses

communiqués de presse via des flux RSS (Crédit Agricole33, Groupe Suez34...). De même, en

matière d‟alertes relatives aux caractéristiques de vente, les vendeurs peuvent utiliser les

flux RSS pour renseigner leurs clients et/ou leurs distributeurs des changements de barèmes

de prix, de conditions de rabais, des niveaux de stock ...

L‟utilisation d‟un flux RSS peut s‟avérer un vecteur utile pour tenir informé sans délai une

audience visée. Le principal intérêt du RSS réside dans sa réactivité et dans l'instantanéité

de la mise à disposition des informations. Expedia teste depuis janvier 2006 une offre de flux

RSS. Parmi les différents flux, Expedia propose notamment un flux de promotions et un

autre d'offres de dernière minute, ce qui permet aux abonnés RSS d'être les premiers alertés

dès la mise en ligne des offres sur le site. De même, les entreprises Cisco35 et Nokia36

mettent à disposition des internautes des choix considérables de personnalisation de flux.

Les flux RSS pourraient donc devenir un support largement ciblé par les entreprises - en

témoigne l‟arrivée de Feed Direct RSSads37, l‟une des premières sociétés à proposer des

publicités au milieu des flux RSS hébergés gratuitement. L‟intégration de publicité au sein

des flux peut être considérée comme un signe de succès.

31 http://www.expedia.com/daily/outposts/rss/expedia_rss.asp?mcecid=ipsplash_fr 32 http://www.findsavings.com/RSS/ 33 http://www.credit-agricole-sa.fr/rubrique.php3?id_rubrique=315 34 http://www.suez.com/en/presse/press/2007/2007/rss/ 35 http://tools.cisco.com/newsroom/contactSearch/jsp/syndicationSearch.jsp 36 http://ncsp.forum.nokia.com/csp/ 37 http://www.feeddirect.com/

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 73

3 Applications pour la communication interne

3.1 Décloisonnement de l’entreprise

Les applications du Web 2.0 en entreprise à des fins de communication interne sont

nombreuses. Les blogs et les wikis, qui se prêtent particulièrement bien à la gestion de

connaissances, intègrent progressivement le monde de l‟entreprise. Leurs caractéristiques et

leur fonctionnement les rendent particulièrement pertinents pour faciliter le travail en mode

projet ou la gestion des connaissances. En facilitant la circulation de l‟information, ils rendent

cette dernière accessible à un plus grand nombre de salariés : l‟information est diffusée à

tous les échelons de l‟entreprise. Ces nouveaux outils contribuent à développer un

décloisonnement de l‟entreprise en démocratisant la diffusion et l‟accès aux informations

jusque là détenues par un nombre restreint de salariés. Ils encouragent l‟autonomie et la

participation des salariés donnant à chacun la possibilité de s‟investir et de réagir.

L‟entreprise doit alors se libérer du modèle managérial basé sur la hiérarchie : les outils

collaboratifs exigent la communication à tous les niveaux. Il en résulte une plus grande

démocratisation au sein de l‟entreprise : les rapports hiérarchiques sont modifiés et

l‟information ne circule plus dans la même „direction‟. Selon Daniel Kaplan, l‟arrivée

d‟Internet et de nouvelles formes d‟expressions ont rapproché des notions jusqu‟alors

antagonistes :

«L‟Internet et les réseaux mobiles sont aujourd‟hui les supports de formes d‟expression, de coordination et de relation, qui cassent les distinctions

traditionnelles - et pour partie fondatrices de nos identités collectives - entre privé et public, entre hiérarchie et coopération, entre „top-down‟ et „bottom-

up‟, entre représentation et participation.» [21, Kaplan]

La logique de communication du „haut vers le bas‟ semble révolue puisque ces outils

permettent à chacun de prendre la parole. Joël De Rosnay évoque alors un retour au

système institué au temps de l‟agora. [18, De Rosnay]

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3.2 Une nouvelle forme de travail collaboratif

Selon Jean-Yves Prax, le Knowledge Management (KM) ou la gestion des connaissances peut

se définir en ces termes:

«Le KM est un processus de création, d‟enrichissement, de capitalisation et de diffusion des savoirs qui implique tous les acteurs de l‟organisation, en

tant que consommateurs et producteurs [...] Le KM est donc l‟identification

et la valorisation du capital connaissance (savoir-faire) d‟une entreprise. Il permet la transmission des savoirs et vient pallier à l‟éclatement

géographique entre les bureaux.» [2, Lenoir Commaret]

Les entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus compétitif et stratégique.

La gestion de connaissances en entreprise est un enjeu stratégique car elle est fortement

liée à la notion de compétitivité. Les entreprises utilisent très souvent des bases de données

afin de structurer les connaissances de l‟entreprise. Toutefois, les blogs et wikis représentent

également des moyens efficaces afin de capitaliser le savoir et de gérer des projets à

distance. Ils trouvent de nombreux champs d‟application en entreprise en augmentant la

visibilité de l‟information et en favorisant la mutualisation des connaissances au sein de

structures parfois décentralisées. Ils sont des outils privilégiés pour recueillir de la

connaissance implicite par la spontanéité et l‟interactivité qu‟ils favorisent. A la différence

d'autres systèmes d'information internes plus figés et centralisés, comme les Intranets, ils

encouragent une contribution plus variée et spontanée. Ils introduisent une circulation plus

fluide et transversale de l‟information et une responsabilisation des contributeurs.

La société pharmaceutique britannique Cmed Ltd utilise un wiki depuis 2003. Au préalable

utilisé par le service informatique pour conserver un trace de leurs conversations, il a été

adopté par l‟ensemble de l‟entreprise jusqu‟à remplacer l‟Intranet existant. Le wiki permet

ainsi d‟organiser des événements informels. [26, Delacroix] Wells Fargo expérimente

également les wikis et les blogs à la fois à des fins de communication externe et interne.

Pour cette dernière, les wikis servent de plate-forme de discussion pour la naissance de

nouveaux projets.

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Emmanuelle Chemtob

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 75

Steve Ellis, vice-président de Wells Fargo, admet l‟intérêt de ces nouveaux outils afin

d‟optimiser la coopération :

“We were building tools to share information inside the company, but they

were always these very structured things […] A blog is informal, a great way to get away from the corporate thing and let people inside our heads.”

[64, Hoover]38

La société comptabilise plus d‟une centaine de blogs aujourd‟hui et les vidéos blogs

commencent à faire leur apparition au sein de l‟entreprise.

Fin 2005, Josh Bancroft, ingénieur chez la société Intel, s‟est inspiré du modèle de Wikipedia

afin d‟intégrer, au sein de son équipe, un outil facilitant le partage d‟information et

permettant le travail en mode projet. Le wiki «Intelpedia» a permis à des salariés délocalisés

de communiquer entre eux. En un an, le wiki comptabilise 5 000 pages de contenus. [67,

King]

Chez Sony, l‟équipe dédiée au développement de la Playstation utilise un wiki afin de se tenir

informée des différents stades de développement du produit. Le besoin de contrôle et

sécurité se fait d‟autant plus ressentir que les informations publiées sur le wiki sont souvent

stratégiques et confidentielles, telle que la sortie d‟un nouveau produit. [67, King]

Wieland Homes a intégré Sharepoint, un portail Web collaboratif qui permet un accès

mobile, la recherche, les flux RSS, les wikis et les blogs. Son intégration au sein de la société

a été entreprise afin d‟optimiser la collaboration : il permet à chaque département ou service

de créer son propre espace Web et, ainsi, de transformer un «messy Intranet into a more

coherent shared repository of information.» [64, Hoover]39 L‟entreprise utilise même les flux

RSS pour permettre la transmission d‟actualités que les salariés peuvent personnaliser

ensuite en fonction de leurs intérêts.

Ainsi, les wikis et blogs facilitent la circulation d‟informations au sein d‟une équipe. Puisque

chaque membre peut s‟exprimer, ils stimulent la motivation de chacun. Chacun voit ses

compétences ou ses connaissances reconnues. Ortronics, une filiale du groupe Legrand,

utilise la solution BlueKiwi dans un contexte d'échanges à l'international.

38 Trad. « Nous mettions en oeuvre des outils pour partager l‟information au sein de l‟entreprise, mais nous

retombions toujours dans ces mêmes choses structurés [...] Un blog est informel, un moyen extraordinaire de s‟éloigner de l‟esprit „entreprise‟ et de laisser les gens s‟exprimer librement.»

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 76

Bernard Jourdan, responsable communication de la société, souligne la notion d‟interactivité

apporté par le blog :

«La solution, basée sur des blogs, nous permet d'analyser en temps réel ce qui réussit ou pas. Elle facilite la transversalité entre les équipes marketing,

R&D et commercial. Les problèmes deviennent dès lors des opportunités et la motivation des équipes est accentuée par plus d'écoute et de

reconnaissance.» [69, Litchner]

Les avantages de ces outils pour faciliter la coopération sont certains. Ils réduisent la

circulation d‟emails en conservant une trace des discussions : si la communication par e-mail

a largement accéléré les processus en entreprise, l‟outil présente des limites. Le nombre

exponentiel d‟emails reçus engendre des coûts importants de traitement et d‟archivage. De

plus, il est difficile d‟obtenir facilement une traçabilité et de reconstituer un historique des

conversations. Ces nouveaux outils pallient à l‟effet de dispersion de l‟email en centralisant

toute l‟information avec son historique. Les informations utiles à l'avancement du projet sont

saisies sur un site unique et sont consultables à tout moment par les différents acteurs. Les

pertes d'informations sont évitées et la traçabilité du processus de production contribue

parfois à l'émergence d'expertises au sein de l'entreprise. Un fil RSS permet aux utilisateurs

d‟être alertés des dernières évolutions apportées. Par exemple, la société Nokia, qui utilise

Socialtext pour améliorer la productivité de ses équipes, a noté plusieurs points suite à

l‟adoption de cet outil :

L‟aspect intrusif de l‟email tend à déconcentrer les équipes et à éparpiller

l‟information.

Le moteur de recherche du wiki permet une meilleure recherche et un accès

simplifié à l‟information.

L‟intégration d‟une messagerie instantanée est un bon complément pour faciliter la

communication. [26, Delacroix]

La réactivité apportée par ce nouvel outil a été expérimentée par le cabinet de conseil

Manning & Napier. Le wiki sert de réservoir d‟informations pour veiller sur des thématiques.

Par exemple, des informations concernant le débat sur la sécurité sociale aux Etats-Unis ont

été collectées sur ce dernier. Les salariés pouvaient ainsi, être alertés rapidement des

dernières actualités relatives à cette thématique. Jeff Herrmann, co-directeur de recherche à

Manning & Napier explique le gain apporté par le wiki :

“One day there were six articles from The New York Times, The Washington Post, and other places all about this topic […] We might not have seen it

visually, and we might not have seen it as clearly without the wiki, because

39 Trad. « un Intranet désordonné en un espace partagé et cohérent d‟informations.»

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 77

we're all busy.” [67, King] 40

De la même manière, la société Enel North America, qui suit les développements du marché

de l‟énergie aux Etats-Unis, doit collaborer avec la maison mère localisée en Italie. La société

emploie 56 000 salariés repartis sur différents pays. Afin d‟éviter l‟envoi de pièces jointes par

mailing, la filiale américaine utilise le wiki pour communiquer. Le gain de temps est souligné

par Ernest Kayinamura, responsable de la communication Technologie à Enel :

“We're able to make decisions quicker [...] The response from business-

development managers has been very positive, as this has reduced the amount of time needed for due diligence to close a deal.” [67, King]41

Un wiki peut également être utilisé par des commerciaux afin de rassembler de la

documentation sur leurs clients ou sur l‟état des négociations en cours. Il peut devenir une

plate-forme privilégiée pour structurer son offre et préciser son positionnement.

La société IDEALX, spécialisée dans les solutions open source pour entreprises, crée un

nouveau wiki pour chaque projet client en y intégrant des détails techniques, pratiques et de

gestion. [26, Delacroix]

EPS Software est une société d‟ingénierie logicielle dont le siège est à Houston et dont les

équipes sont éparpillées sur le territoire américain. Le wiki a permis aux équipes de

communiquer et de collaborer entre elles à distance sur un même projet. EPS Software a

recours à la fonctionnalité des MotsWikis pour créer une nouvelle page pour chaque client

ou prospect. Elle se sert également des catégories pour qualifier la nature des relations

entretenues avec les clients. Imaginons que cette société travaille pour Hewlett Packard.

Apres avoir créé une nouvelle page en inscrivant „HewlettPackard‟, elle pourra placer en bas

de page un MotWiki comme „CatégorieConsultation‟. La page sera automatiquement classée

dans cette catégorie puisqu‟un lien sera créé. A noter toutefois que la catégorie peut évoluer

et être par la suite modifiée.

Enfin, la société fait usage des rétroliens comme „moteur de recherche‟. En demandant

l‟affichage des rétroliens sur une page donnée (exemple: „Catégorie mission en cours‟), il est

possible d‟obtenir une liste des missions en cours : chaque mission en cours aura un lien

pointant vers cette catégorie. [26, Delacroix]

40 Trad. « Un jour, il y avait six articles provenant du NY Times, du Washington Post et d‟autres journaux sur cette

thématique. [...] Nous n‟aurions peut-être pas tout vu si clairement sans le wiki, car nous étions tous occupés.» 41 Trad. «Nous pouvons prendre des décisions plus rapidement. Les responsables du développement marketing ont

répondu positivement à cette technologie, et cela nous a permis de réduire le temps consacré à signer un contrat.»

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 78

Christophe Bourven, consultant avant-vente au sein de la société Vignette, rappelle

néanmoins que la simplicité d‟un wiki ne doit pas masquer la nécessité de coordination et

d‟organisation. Sa spontanéité et sa capacité à s‟autoréguler n‟excluent pas une organisation

à posteriori des documents collectés :

«Les wikis demandent plus de temps que les autres outils collaboratifs, non

pas pour leur création, très simple et rapide, mais parce qu'il faut de la réflexion et surtout de la coordination, notamment pour s'organiser par

thèmes. On les voit surtout fleurir sur les projets de R&D et de Knowledge

Management, où les équipes savent où elles vont et sont à l'aise pour construire un plan.» [59, Deblock]

La mise en place de tels outils dans une entreprise très bureaucratique et hiérarchisée peut

s‟avérer difficile, voire impossible. L‟enjeu pour les entreprises est, par conséquent,

d‟adopter une structure moins pyramidale.

Enfin, il est légitime de se demander en quoi le blog et le wiki se distinguent véritablement

des outils collaboratifs traditionnels, à savoir les suites bureautiques, les forums, la

messagerie instantanée et les suites collaboratives :

Les suites bureautiques ont évolué pour intégrer des fonctionnalités de coopération.

Elles permettent désormais la révision et le suivi de versions avec la visualisation des

changements apportés. Leurs inconvénients résident dans le fait qu‟une seule

personne à la fois peut éditer un document. Les autres utilisateurs ne peuvent le lire

qu‟en lecture simple. La coopération synchrone est donc impossible. La gestion des

versions et des historiques n‟est également pas prise en compte. Les suites

bureautiques impliquent également de pouvoir accéder au serveur où les données

sont localisées. La notion de mobilité des données n‟est donc pas intégrée.

Les forums : le classement chronologique est peu lisible et l‟information difficile à

classer et retrouver.

La messagerie instantanée : elle correspond davantage à un outil de communication

que de coopération.

Les suites collaboratives intègrent plusieurs fonctions (emails, bases de données,

messagerie instantanée...). Les exemples les plus populaires sont Lotus Notes,

Microsoft Sharepoint ... Si elles font preuve d‟une grande richesse fonctionnelle, leur

complexité représente leur plus grand inconvénient. [26, Delacroix]

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 79

3.3 Le marché des suites collaboratives 2.0

L‟arrivée du Web 2.0 en entreprise commence à modifier l‟offre du marché informatique.

Alors que les producteurs de suites collaboratives commencent à intégrer le Web 2.0 dans

leur offre, de nouvelles start-up, spécialisées dans ces nouveaux outils, arrivent sur le

marché. Nous allons aborder quelques exemples afin d‟élaborer une vue d‟ensemble du

marché.

Des acteurs connus du marché se lancent ainsi dans le Web 2.0.

Intel s'implique dans le Web 2.0 avec Suite Two42. Plutôt que de mettre au point ses propres

outils, la société préfère proposer des solutions qui ont déjà fait leurs preuves. L'offre

destinée aux PME est composée des logiciels de Six Apart (Blog), Socialtext (wikis),

NewsGator et SimpleFeed (flux RSS). Un logiciel de création de réseaux sociaux est prévu

par la suite.

IBM43 compte proposer une suite logicielle «Info 2.0» pour cataloguer, transformer et

réorganiser l'information. Son offre s‟articule autour de trois solutions :

- IBM Lotus Collections : la solution réseaux sociaux et de collaboration d'IBM dispose

désormais d'une suite de cinq composants Web 2.0.

- IBM Lotus Quickr : un outil de travail collaboratif.

- IBM WebSphere Commerce : un outil pour l'intégration de contenu riche sur les sites

d'e-commerce, avec de nouvelles fonctionnalités intégrées dans la solution WebSphere

Commerce Web 2.0 Store Solution.

BEA Systems44, éditeur américain de logiciels d'infrastructure, a lancé dès juillet 2007 ses

outils de collaboration basés sur des technologies Web et destinés aux grandes comptes :

Aqualogic Pages, Aqualogic Ensemble et Aqualogic Pathways.

Aqualogic Pages est un outil de création de pages Web qui allie wikis, blogs, applications

collaboratives… Il combine les technologies de portails d‟entreprise et de gestion de contenu

Web et couvre un éventail très large d‟utilisation : de la simple édition de pages Web à la

création de mashup. Aqualogic Pages comprend deux structures pour créer les pages Web :

les Dataspaces pour assembler les données dans des pages et les LiveSpaces pour organiser

42 http://spikesource.com/suitetwo/ 43 http://www.ibm.com/ 44

http://www.bea.com/framework.jsp?CNT=index.htm&FP=/content/products&WT.ac=topnav_products

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les pages dans des applications. Les pages sont créées sous la forme de blogs ou de wikis

avec différentes possibilités de mise en page. Comme dans un blog, toutes les pages créées

ont leur propre URL. A titre d‟exemple d‟applications possibles, BEA présente la mise en

correspondance d‟une liste de prospects avec une liste de commerciaux selon différents

critères (lieux, expertise…) et leur présentation sous une carte de type Google Maps.

Aqualogic Ensemble est un outil destiné aux développeurs Web. Il s‟intègre avec différents

environnements : .Net Extensions, Frameworks Java tels que Faces ou Struts, PHP, Dojo,

Ruby on Rails, Apollo d‟Adobe.

Enfin Aqualogic Pathways est un outil collaboratif de découverte d‟informations et

d‟expertises capable de rechercher des contenus provenant de très nombreux systèmes

internes à l‟entreprise - Documentum, Exchange, SharePoint, Lotus Notes, les systèmes de

fichiers Windows, OpenText LiveLink … - ou de sites Web sélectionnés. Pathways est basé

sur une nouvelle technologie nommée ActivityRank qui, à l‟instar du PageRank de Google,

classe la pertinence ou l‟importance des documents en fonction des liens pointant vers un

site donné.

Enfin, de nouveaux acteurs arrivent sur le marché. BlueKiwi45 est une start-up qui a été

lancée en septembre 2006. Cette dernière propose une suite regroupant les outils du Web

2.0 (blog, wiki, flux RSS, réseaux sociaux…) pour une utilisation en entreprise. La solution

est organisée autour d‟un portail qui fédère un réseau de blogs personnels et/ou collectifs.

Elle est dotée des éléments qui ont fait le succès des nouveaux services en ligne : système

de tags permettant l‟émergence de folksonomies, l‟agrégation de fils RSS, notation de billets,

commentaires, billets partagés et billets structurés, informations accessibles via des nuages

de tags … Ciblant pour le moment les grands comptes, BlueKiwi est expérimenté, entre

autres, par La Poste, BNP Paribas, Cardif, Thalès, Finaref, Danone, Michelin et Dassault

Système.

3.4 Les limites

Si la nouvelle technologie apporte de nombreux bénéfices, certaines limites sont à prendre

en compte. Le déploiement de nouvelles technologies du Web 2.0 en entreprise peut se

heurter à des résistances essentiellement culturelles, souvent liées aux modes de

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 81

management en vigueur. Ces outils ne conviennent pas à toutes les cultures d'entreprise.

Une bonne intégration d‟un nouvel outil signifie l‟implication de tous les acteurs concernés. Il

doit répondre à une réelle volonté de partage : l‟envie de communiquer et d‟échanger doit

précéder à la mise en oeuvre de l‟outil. Si l‟on souhaite un partage de l‟information, il faut au

départ s‟assurer qu‟il existe une culture de confiance et de partage au sein de la société.

[29, Garreau]

La détention de l‟information est souvent un symbole, un signe extérieur de statut, de

pouvoir ou d‟influence pour les responsables. Un frein à la diffusion d‟information serait que

celle-ci soit utilisée pour obtenir plus de pouvoir ou de statut au sein des entreprises. La

démocratisation de l‟information, induite par ces nouveaux outils, peut alors être perçue par

certains responsables comme un déséquilibre pour le bon fonctionnement de l‟entreprise.

Traditionnellement, l'entreprise est accoutumée à une communication essentiellement

descendante et donc filtrée, à savoir des responsables de services vers les salariés. Ces

nouveaux outils permettent d‟échapper à ce circuit traditionnel en permettant de faire

remonter l‟information du bas vers le haut.

Un autre frein à envisager pourrait provenir des réticences de la direction informatique qui

pourrait craindre de perdre son monopole sur le contrôle des systèmes d'information. [29,

Garreau] En effet, il faut noter que de nombreuses entreprises n‟autorisent pas l‟installation

de nouveaux logiciels ou de nouvelles versions sur les machines des utilisateurs.

Si ces nouveaux outils permettent une meilleure diffusion de l'information, ils rendent

également son contrôle plus complexe. De nouvelles problématiques juridiques sont à

considérer. Par exemple, le salarié doit respecter les clauses de son contrat de travail et

éviter tout dérapage sur son blog personnel, notamment s‟il existe une clause de non-

concurrence ou s‟il est tenu au secret professionnel. De nombreuses sociétés sont

confrontées à un problème de „fuites‟ sur les blogs de leurs employés. Pour plus de contrôle

et de protection, une charte éditoriale doit être rédigée et imposée afin d‟empêcher toute

dérive possible.

Un dernier élément est à prendre en considération : l‟arrivée d‟une nouvelle génération sur

le marché du travail. Une étude intitulée «Is Europe Ready for the Millennials ?»,

commanditée par Xerox et réalisée par Forrester Consulting, indique que les Millenials –

c‟est-à-dire les personnes nées dans les années 1980 - auront une démarche et utilisation

des technologies différentes de celles des générations précédentes. [59, Deblock]

45 http://www.bluekiwi.fr/

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 82

Les Millenials sont habitués à recevoir de l'information en permanence provenant de sources

diverses. Leur appréhension de l‟information n‟est donc pas la même : ils sont nés dans l‟ère

numérique et utilisent ces outils quotidiennement.

Il y aurait donc de grandes probabilités pour que cette nouvelle génération adopte et

développe les technologies du Web 2.0 en entreprise.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 83

Troisième partie Etude de cas : les flux RSS au

service de la veille dans un cabinet de conseil en ressources humaines

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1 Lieu du stage

1.1 Présentation du Groupe BPI

Créé en 1984, Groupe BPI fut le premier groupe européen de conseil en management et en

ressources humaines. Le groupe est le résultat de la fusion de plusieurs marques (MOA,

ARCODEV, CEMIS, IPEM, MÉDIATOR, MOA Développement) reflétant toutes une branche

spécifique. La place de ces marques n‟étant pas correctement relayée sur le marché, un

regroupement sous une marque commune, à savoir BPI, a été entrepris.

Le groupe est présent, avec plus de mille consultants, dans toutes les grandes villes de

France et dans quinze pays à l‟international. Le bureau parisien se trouve au 16 rue Vivienne

dans le 2e arrondissement de la capitale. Les locaux se situent à l‟hôtel Tubeuf.

Groupe BPI intervient sur plusieurs champs d‟action auprès de ses clients, entreprises et

services publics : gestion des évolutions internes et des compétences, pilotage des

restructurations et accompagnement de parcours individuels.

LEROY Consultants est l‟une des filiales du groupe BPI. Le cabinet existe depuis 1973 mais

son acquisition par BPI ne s‟est produite qu‟en 1997. Certifiée du OPQCM (Office

professionnel de Qualification de Conseils en Management), le cabinet est membre du

SYNTEC CEP (Conseil en évolution professionnelle). Initialement destiné aux cadres

supérieurs et aux dirigeants de toutes formations et de toutes fonctions, ce dernier a élargi

progressivement son champ d‟horizon et s‟adresse désormais à un plus large public. Depuis

1984, BPI innove en créant les premiers accompagnements spécifiques pour les employés,

techniciens et cadres médians. Le cabinet s‟est donc spécialisé en gestion de carrière et en

conseil en management. Sa politique consiste à intégrer les compétences d‟un groupe

international tout en proposant un service de proximité grâce à sa présence dans plusieurs

villes de France. Pour cela, il bénéficie de vingt-deux implantations en France et s'appuie sur

le réseau international de BPI Group en Europe et sur un partenariat exclusif avec OI

Partners Inc (l‟un des premiers réseaux internationaux de conseil) aux Etats-Unis et en Asie.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 85

1.2 Organisation et structure de l’entreprise

Plusieurs entités peuvent être distinguées au sein du Groupe BPI : les pôles métiers, les

pôles régionaux, les Equipes Développement Groupe et les fonctions support.

Les pôles métiers regroupent le Pôle 1 Projet et Performance, le Pôle 2 stratégies et Emploi

et le Pôle 3 Talents et Trajectoires.

Les grands types d‟actions du Pôle 1 sont :

Accompagnement et gestion de crise dans les entreprises

Accompagnement de plan social pour ce qui concerne les démarches juridiques et

de communication

Recherche de repreneurs

Gestion des changements avec l‟accompagnement des équipes

Conseil aux entreprises par une organisation ou une réorganisation, une

redynamisation et une mobilisation des employés

Le Pôle 2 accompagne les employés lors de restructuration et de plan sociaux. Les antennes

emplois, des sites délocalisés du groupe, interviennent alors directement dans l‟entreprise.

Le Pôle 2 gère également les compétences humaines dans une entreprise en intervenant

auprès des managers et des RH afin de favoriser l‟employabilité et de l‟aider à adopter la

meilleure stratégie pour utiliser les compétences humaines.

Le Pôle 3 est avant tout centré sur l‟accompagnement des candidats dans leur projet

professionnel.

Les services proposés par les pôles 2 et 3 s‟articulent autour de trois mots clés : intégration,

évolution et transition. Ces derniers font référence à trois étapes importantes qu‟un salarié

peut rencontrer tout au long de son parcours professionnel. Préparer une intégration dans

une entreprise ou au sein d‟une équipe, construire des parcours professionnels, développer

des capacités managériales, accroître l‟employabilité, gérer la diversité des âges, inciter à la

capitalisation de l‟expérience accompagner les collaborateurs en phase de changement fort

(reconversion, expatriation, création d‟entreprise) constituent quelques exemples

d‟interventions de BPI.

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

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Ces interventions ont été regroupées autour de six domaines.

Coaching individuel ou d‟équipe

L‟objectif est de permettre au «coaché» d‟assumer de nouvelles responsabilités, de

développer son potentiel de manager et d‟apprendre à mieux se connaître et à

communiquer. Le coaching d‟équipe se spécialise sur l‟identité de l‟équipe, des relations et

de l‟organisation au sein de cette dernière.

Bilans - Dynamique de carrière

Les carrières ne progressent plus aujourd‟hui de façon linéaire. L‟entreprise peut être

amenée à modifier son organisation. Dans ce cas de figure, les métiers se transforment, les

rôles évoluent et de nouvelles activités apparaissent. L‟objectif est d‟établir des bilans

adaptés aux besoins divers de l‟entreprise.

Evaluation

Les prestations de BPI couvrent l‟assistance au recrutement (évaluer les aptitudes et

motivations pour favoriser les chances de réussite à un nouveau poste), la validation des

décisions de mobilité interne et l‟identification des potentiels.

Outplacement individuel

Importé des Etats-Unis dans les années 80, l'outplacement – également appelé reclassement

- est un service proposé par l'entreprise à un salarié dont elle veut se séparer.

L'outplacement intervient pour des raisons très différentes, qui tiennent à l'entreprise, au

collaborateur ou aux deux. A la suite d'une fusion, d'une restructuration ou d'une

délocalisation, un poste peut être en doublon ou externalisé. Un collaborateur peut

également négocier son départ pour raisons personnelles, divergences de vues, absence de

poste en interne pour évoluer. La prestation consiste à mettre à la disposition d'un candidat,

à la recherche d'une nouvelle activité professionnelle, tous les outils qui lui permettront de

retrouver un emploi le plus rapidement possible. [6, Lacourcelle]

Talent et management : formation du management

L‟objectif est de former le candidat aux techniques de management via des séminaires, des

bilans, des ateliers, et des «team-building» (séminaires d‟équipe).

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L'outplacement dans le cadre d‟un PSE

En France, le Plan de Sauvegarde de l'Emploi, également connu sous son ancien nom de

plan social ou sous le sigle PSE, est un dispositif visant à encadrer et prévenir les

licenciements, mis en place dans l'article L321-4-1 du code du travail. Instauré par la loi

«Soisson» du 2 août 1989, le plan social a été renommé plan de sauvegarde de l'emploi par

la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. Conçu comme un dispositif

d‟accompagnement social en contexte de restructuration, il vise à favoriser le

repositionnement professionnel des salariés concernés. [5, De La Hosseraye]

Les Pôles régionaux découpent, quant à eux, en quatre le territoire français. On distingue

BPI Arc Manche, BPI Arc Atlantique, BPI Sud-Ouest et BPI Est.

Les fonctions supports rassemblent les ressources humaines, les évènements-relations

presse, le support commercial, les services généraux, l‟informatique et la téléphonie (DSVI),

la direction administrative et financière (DAF), la direction juridique et le Polinfo, le centre de

documentation où j‟ai effectué mon stage. La documentation est donc considérée comme

une prestation relevant des services support de l‟entreprise au même titre que les services

administratifs ou encore informatiques.

Le Polinfo fait également partie d‟un plus grand service nommé SAFIR (Solution

d‟Anticipation Favorisant l‟Innovation et la Réactivité). Ce dernier rassemble six fonctions

supports avec pour objectif d‟optimiser la coordination entre ces différentes fonctions. On y

retrouve :

Veille concurrentielle : suivre l‟évolution de l‟environnement concurrentiel afin de

gagner des parts de marché.

Polinfo : rechercher, fournir et produire une information appropriée et

pertinente.

Toucan : Base de données pour gérer au niveau national tous les candidats et les

offres d‟emplois.

Qualité : Mesurer la satisfaction de l‟ensemble des acteurs, évaluer la qualité des

prestations fournies

Innovation : Favoriser l‟innovation et identifier de nouveaux espaces de

développement

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Capitalisation : Identifier les réussites, les diffuser efficacement afin de valoriser

l‟image de l‟entreprise.

Une dernière entité peut être définie. Le Groupe s‟est diversifié avec l‟acquisition de Bernard

Brunhes Consultants (BBC), cabinet spécialisé dans le conseil auprès du secteur public.

1.3 Le centre de documentation : le Polinfo

Le centre de documentation nommé Polinfo a ouvert en 1998. Il se présente comme un

centre d‟information dans le secteur du conseil qui assiste à la fois les consultants, les

commerciaux et les clients dans leurs recherches documentaires. Le Polinfo gère également

les questions provenant de toutes les régions où des bureaux de BPI sont implantés. Il

constitue la ressource documentaire principale du groupe BPI.

Animés par six professionnels de l‟information, le Polinfo occupe deux salles de

documentation. Le Polinfo doit gérer à la fois deux types de services : des recherches pour

un public interne (les consultants et commerciaux) et pour un public externe (les candidats,

dirigeants, RH). Le rôle des documentalistes dans ce processus de recherche d'information

est d'orienter les utilisateurs vers les bons outils et les bonnes sources, et d'intervenir en cas

de difficulté particulière.

Pour cela, chacune des documentalistes remplit une fonction précise :

Responsable du service

Référent consultant (chargé de répondre aux demandes des consultants)

Référent candidat (chargé de répondre aux demandes des candidats)

Responsable de la veille concurrentielle

Responsable des ateliers de formations et référent régions et antenne emploi

Responsable de la gestion des bases de données.

Toutefois, les documentalistes souhaiteraient rendre les candidats de plus en plus

indépendants dans leur veille et s‟orienter davantage vers les recherches d‟information pour

les consultants.

Voici ci-dessous un schéma résumant les principales interventions et objectifs par type de

public du Polinfo. On y distingue deux types de clients : les clients directs (candidats,

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 89

consultants) et indirects (les dirigeants, DRH, Managers). Alors que les premiers se

déplacent directement au centre de documentation pour obtenir des informations, les

seconds sont sollicités par les commerciaux chargés de prospecter de nouveaux clients.

Source : Polinfo

Clients directs

Clients indirects

Fig.12 Schéma des interventions du Polinfo selon les destinataires

1.4 La circulation de l’information

Différentes bases de données permettent de capitaliser et rationaliser l‟information externe

et interne produite au sein de l‟entreprise.

Base de données Doc : Elle regroupe l‟ensemble des produits documentaires réalisés par

le Polinfo et des fichiers spécifiques comme des guides, des supports…Créée sous Lotus

Notes, la base rassemble sous une arborescence spécifique des documents mais ne fournit

Connaître les expériences d’entreprises Connaître la situation

économique d’un secteur ou d’un bassin d’emploi

Etat de l’art sur une pratique RH

Avoir un projet professionnel qui colle à la réalité du marché de l’emploi

Développer sa créativité

Rester dans la dynamique

Construire son réseau

Avoir des supports de formation à la recherche d’information

Être autonome en matière de recherche d’information

Connaître les sources d’information

Gagner du temps dans ses recherches

Avoir réponse à des questions pointues sur les métiers, les formations…

Candidats

Consultants

Dirigeants

DRH

Managers

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 90

pas de fiches descriptives. Cette base est accessible depuis Lotus Notes, l‟Intranet et Career

Centre. (Extranet documentaire accessible aux candidats)

Base de données Adhoc : Elle recense le fonds documentaire disponible aux candidats et

aux consultants. Créée sous Lotus Notes, elle fournit une fiche descriptive pour chaque

document. Elle est disponible depuis Lotus Notes.

Base de données Capitalisation : Elle offre un panorama des actions réalisées et en

cours au sein des entités BPI. Elle est disponible depuis Lotus Notes.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 91

2 Mission de stage

2.1 Définition de la mission

Le stage s‟est déroulé sur une période de sept mois à temps partiel. La mission a évolué au

cours du stage effectué. La première mission assignée portait sur le changement de statut

des documentalistes au sein de l‟entreprise.

Le Polinfo vit un changement de positionnement par rapport à ses „clients‟ candidats en

outplacement. Les documentalistes sont appelés à migrer vers un positionnement de

„consultant en information‟ dans le cadre de l‟accompagnement des candidats en

outplacement, et à ce titre, faire partie intégrante des équipes de consultants du groupe.

L‟image d‟un centre de documentation est souvent associée à celle d‟un centre de coût. Ce

revirement de position permettrait au Polinfo de se transformer en un centre de production

de produits à valeur ajoutée. Ma mission devait être d‟analyser cette évolution et de définir

la boîte à outils du consultant en information.

Cependant, après un mois d‟observation au sein de l‟entreprise, ma responsable et moi-

même avons conclu que cette mission ne serait pas réalisable. Le manque de temps et les

difficultés pour travailler avec les personnes adéquates sont les principales raisons de

l‟abandon de cette mission. La documentaliste avec qui je devais travailler sur ce thème est

partie tester ce projet au sein d‟une entreprise qui prévoit le licenciement de six cents

personnes. La documentaliste testera avec le consultant le transfert de la documentation en

entreprise. Les difficultés pour travailler avec cette personne et le caractère expérimental de

cette mission m‟ont principalement empêchée de poursuivre cette mission.

Ma responsable et moi-même avons donc dû songer à l‟assignation d‟une nouvelle mission.

Nous nous sommes orientées vers cette problématique : les documentalistes souhaiteraient

orienter davantage leurs recherches documentaires pour les consultants en rendant les

candidats de plus en plus indépendants dans leur veille. J‟ai donc commencé à songer à

d‟éventuelles solutions de veille documentaire par l‟Internet. Or, dès mon arrivée à BPI, j‟ai

assisté à une réunion d‟équipe où deux documentalistes présentaient les bénéfices des

nouvelles technologies du Web (flux RSS, wikis, blogs…) Cette réunion m‟a confirmé que les

documentalistes n‟étaient pas réticentes aux nouvelles technologies, bien au contraire. Elles

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 92

souhaiteraient comprendre davantage leurs utilisations et avantages dans le cadre d‟une

veille documentaire.

Ma responsable et moi-même sommes mises d‟accord sur la réalisation de ce projet :

comprendre les bénéfices de ces outils dans la recherche d‟emploi et les intégrer dans un

processus de veille. Le public cible de cette veille s‟est également élargi. Trois publics ont été

distingués pour ce projet :

Les candidats : la veille doit faciliter et optimiser leur recherche d‟emploi. Les

thématiques ciblées portent essentiellement sur des offres d‟emploi, un ou

plusieurs secteurs, un groupe d‟entreprises.

Les commerciaux : après plusieurs entretiens avec des consultants spécialisés

dans le suivi de candidats, ma responsable et moi-même avons conclu que les

consultants ne seraient pas ciblés par ce projet. Le manque de temps les

empêche de réaliser leur propre veille ; cette dernière étant effectuée

principalement par les documentalistes. Toutefois, les commerciaux chargés de

repérer de nouveaux prospects ont été considérés comme un public cible. Ces

derniers surveillent essentiellement des secteurs et des entreprises cibles et

parfois des thématiques d‟entreprise. Pour accomplir une mission, les

commerciaux réalisent un travail de prospection qui consiste à définir un coeur

de cible de clients et son environnement de marché. Il doivent donc adopter un

système de veille sur les évolutions des principaux secteurs cibles.

Les documentalistes : responsables de nombreuses veilles pour les

commerciaux et consultants, ces dernières représentent un public cible pour ce

projet.

Néanmoins, quelques éléments étaient à prendre en compte : la difficulté de faire appel aux

informaticiens, un manque de temps, et une nécessité de sensibilisation des différents

destinataires sur ce sujet.

2.2 Mise en œuvre de la mission

La mise en œuvre de la mission s‟est effectuée autour de trois axes :

- Définition des besoins et campagne de sensibilisation sur les apports du Web 2.0

auprès des publics cibles

- Mise en place de solutions pratiques du Web 2.0 pour les publics cibles

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 93

- Mise en place d‟une campagne de communication auprès des publics cibles

Définition des besoins et campagne de sensibilisation sur les apports du Web 2.0

auprès des publics cibles :

La définition des besoins s‟est déroulée de différentes manières selon le public visé. La

mission, qui devait au préalable se limiter à une veille interne, à savoir pour les consultants

et les commerciaux, a été élargie au public des candidats. Les réunions hebdomadaires avec

ma responsable de stage nous ont permis de cibler rapidement les besoins des candidats en

veille : l‟objectif était de simplifier et d‟améliorer leur recherche d‟emploi en les rendant plus

autonomes dans leur veille. Des entretiens menés auprès de consultants et commerciaux

nous ont permis de comprendre leur fonctionnement, leurs méthodes de travail, leurs

priorités et leurs besoins. Identifier les besoins a donc exigé une bonne connaissance de

l‟organisation de l‟entreprise, de ses dysfonctionnements internes, des rapports

hiérarchiques et entre collègues. Un constat en est ressorti : alors que les consultants

manquent de temps pour effectuer leur propre veille et semblent réticents à tester un nouvel

outil, les commerciaux sont plus enclins à surveiller des comptes clés ou des secteurs cibles,

et à effectuer ainsi une veille régulière.

Suite à la définition des publics cibles, une campagne de sensibilisation a été menée

essentiellement auprès des candidats afin de les familiariser avec les nouvelles technologies

du Web. L‟objectif était de créer un ou plusieurs nouveaux produits documentaires destinés

à familiariser les candidats avec les nouvelles technologies et à présenter succinctement les

bénéfices apportés dans le cadre d‟une recherche d‟emploi. Plusieurs produits documentaires

ont été créés à cet effet :

- Point sur … les blogs : une synthèse sur l‟utilité et l‟utilisation des blogs dans la

recherche d‟emploi : typologie, glossaire, bénéfices, exemples… (cf annexe)

- Fiche pratique sur les blogs : synthèse résumée en une fiche pratique. Ce

nouveau produit documentaire a pour objectif de valoriser les nouvelles technologies

et d‟expliquer succinctement leur intérêt dans la recherche d‟emploi par des

exemples concrets. (cf annexe)

- Fiche pratique sur les fils RSS : définition et explication du rôle des flux RSS

dans la veille et la recherche d‟emploi. (cf annexe)

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 94

Mise en place de solutions pratiques du Web 2.0 pour les publics cibles :

La rédaction d‟un cahier des charges a précédé la mise en place de solutions pratiques

basées sur les outils du Web 2.0. L‟objectif était de resituer le contexte et les publics cibles,

de définir les besoins, d‟apporter une solution pratique, d‟en déduire les contraintes

engendrées, et enfin de proposer un rétroplanning de réalisation. Le cahier des charges a

fait ressortir plusieurs constats :

Les recherches et veilles documentaires des documentalistes sont destinées à la fois aux

candidats, aux consultants et aux commerciaux. Jusqu‟à présent, la veille s‟organise de cette

manière :

Inscription et paramétrage de Google Actualités

Accès aux archives de magazines (Les Echos, La Tribune, …)

Veille régulière sur la presse pour les problématiques thématiques

Revue de presse quotidienne sur une centaine de comptes clés : cette dernière

a été abandonnée car la surveillance exigeait une trop grande quantité de travail

aux documentalistes. L‟impossibilité de pouvoir satisfaire pleinement le

consultant contribuait à la dévalorisation de leur travail.

Les documentalistes disposent de peu de temps pour assurer cette veille. D‟où la nécessité

de mettre en œuvre un nouveau système permettant d‟automatiser la veille ou de rendre les

destinataires de cette veille davantage autonomes dans leur recherche d‟informations.

Un logiciel de veille automatisée, KB Crawl, a été intégré pour effectuer une veille pour les

consultants du pôle 1. Une documentaliste, détachée du Polinfo, est responsable de cette

veille. Cet outil n‟est donc pas à la disposition des documentalistes du Polinfo. L‟objectif était

ainsi d‟adopter un nouvel outil en tenant compte de ces contraintes :

Niveau de connaissance des destinataires sur les technologies du Web 2.0. Il est

nécessaire de l‟adapter à des personnes qui n‟en ont jamais entendu parler ou

qui les connaissent mal.

Manque de ressources générales :

1. Les documentalistes ont peu de temps pour réaliser un nouveau produit

documentaire

2. La DSVI (service informatique) n‟est pas disponible

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 95

Prise en compte de la culture d‟entreprise : la demande en informations est

importante mais les informations données sont souvent peu exploitées. D‟où la

nécessité de répondre à leurs besoins de manière appropriée. L‟investissement

dans des logiciels de veille automatisée ne serait pas adapté à la demande.

Afin de répondre aux besoins tout en respectant les contraintes énoncées, ma responsable

et moi-même avons décidé d‟utiliser la technologie RSS afin d‟effectuer une automatisation

de la veille.

Les flux RSS offrent désormais de nouvelles possibilités en termes de recherche, de diffusion

et de consultation d‟informations. Technologie push, ces derniers constituent un outil

particulièrement utile et efficace dans la veille. L‟utilisateur peut recevoir une information

personnalisée et mise à jour en temps réel, ce qui représente un gain de temps

considérable.

Afin d‟éviter toute installation de logiciels sur les postes clients et de privilégier la gratuité,

l‟agrégateur gratuit en ligne, Netvibes, a été sélectionné pour réceptionner les flux. L‟objectif

était de réaliser une page personnalisée pour chaque destinataire. La possibilité d‟inclure

non seulement des flux mais également des services, tels qu‟un accès à ses favoris, ses

emails, ses fichiers en ligne ou son agenda, permettait de faire évoluer cette page

personnalisée en véritable bureau virtuel. Une des tendances fortes du Web 2.0 est les

services proposés à la carte, le sur-mesure. La tendance est au regroupement d‟applications

sur une seule et même interface pour gagner du temps. Le contenu est ainsi réorganisé sur

une seule page personnalisable en fonction de chaque internaute.

Cette page personnalisée se présentait pour les candidats comme un complément

d‟informations à l‟Extranet documentaire auquel ils ont accès. En effet, ces derniers ont à

leur disposition un espace en ligne où ils peuvent accéder à une sélection de produits

documentaires en version PDF réalisés par le Polinfo. L‟accès à cet Extranet, nommé Career

Centre, est protégé par un mot de passe. Cet espace leur propose également une base de

signets, des offres d‟emploi et un accès au Club Vivienne (réseau d‟anciens candidats).

Cependant, une contrainte était à prendre en considération à l‟égard de l‟agrégateur

Netvibes : si l‟outil gratuit en ligne permet la recherche, la gestion des flux est limitée. La

gestion de l‟archivage n‟est pas prise en compte, contrairement à un agrégateur à

télécharger. Le téléchargement d‟outils sur les postes clients était exclu par la direction

informatique pour des raisons de sécurité.

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 96

La mise en place de cette page personnalisée m‟a conduite à la réalisation de plusieurs

produits documentaires :

Tutoriel du logiciel en ligne Netvibes : introduction, guide illustré pour aider

les utilisateurs dans la création de leur page, FAQ.

Annuaire de flux RSS : un annuaire d‟une centaine de pages de flux RSS

spécialisés dans le cadre d‟une veille sectorielle ou de recherche d‟emploi. Un

double plan de classement a été adopté pour cet annuaire : par type de sources

(presse quotidienne, hebdomadaire, spécialisée, anglophone) et par secteur

(audiovisuel, banque, automobile…). Les principales sources d‟informations

utilisées sont : presse généraliste, presse spécialisée, équations de recherche

enregistrées au format RSS (Google, Wanajob, Moovement, Yahoo!, MSN

Search), blogs. Une veille régulière sur l‟ensemble de ces sources m‟a permis de

constituer cet annuaire.

Réalisation de pages modèles pour candidats et commerciaux (cf Annexe)

Réalisation de pages personnalisées pour deux commerciaux et pour deux

candidats

La veille effectuée serait de diverses natures en fonction des destinataires :

- Veille commerciale : suivre les nouveaux besoins des clients, fournisseurs, marchés

émergents et en recul...

- Veille concurrentielle : veille sur les entreprises concurrentes ou susceptibles de le

devenir.

- Veille environnementale : cadre sociopolitique dont doit tenir compte de l‟entreprise

(réglementaire, sociétale, social...).

- Veille sectorielle : offre, demande, conjoncture ... sur un secteur d‟activité ou sur un

groupe d‟entreprises.

- Veille professionnelle : offres d‟emploi.

Mise en place d’une campagne de communication auprès des publics cibles

La campagne de communication s‟est essentiellement déroulée autour d‟un petit déjeuner

réunissant consultants, commerciaux et candidats. Cet événement, dont l‟objectif était

d‟exposer les nouveaux services du Polinfo, a permis de présenter à un large public l‟intérêt

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 97

des flux RSS pour une veille personnalisée. Chaque nouveau produit présenté

s‟accompagnait d‟un espace ad hoc où les candidats avaient la possibilité de rencontrer une

documentaliste pour obtenir davantage d‟informations. Plusieurs produits documentaires ont

été réalisés à cet effet :

Une présentation interactive, réalisée à partir de Powerpoint, de la page

personnalisée. Cette présentation défilait en continuité sur un poste d‟ordinateur

afin d‟inciter les candidats à s‟intéresser à ce nouvel outil.

Un dépliant papier présentant succinctement le nouvel outil et ses bénéfices

dans le cadre d‟une recherche d‟emploi

A noter néanmoins qu‟il est important de renouveler souvent l‟intérêt des candidats sur ce

nouvel outil et d‟en promouvoir régulièrement ses bénéfices. Des outils tels que l‟Extranet

peuvent s‟avérer utile : Career Centre a servi de plate-forme de communication pour

promouvoir auprès des candidats ce nouvel outil de veille et les avertir du petit déjeuner

organisé.

De même, les campagnes de communication envers les commerciaux s‟effectueront

probablement sur du long terme. Les documentalistes, effectuant une veille régulière auprès

des consultants et commerciaux, peuvent diriger régulièrement ces derniers vers l‟utilisation

de flux RSS. Une seconde présentation sur Powerpoint a également été réalisée pour les

commerciaux pour promouvoir l‟outil. Une fois l‟outil réalisé, il devient alors nécessaire de

communiquer sur son existence en démontrant son importance pour l‟entreprise. En effet,

pour s‟intégrer aux pratiques de l‟entreprise, un nouvel outil doit susciter un intérêt chez les

futurs utilisateurs. De même, avant sa mise en place, il est primordial de repérer ceux qui au

sein de l‟organisme pourraient être les premiers à s‟y investir, afin que ces derniers puissent

lancer et développer son usage auprès de leurs collaborateurs. La sensibilisation et la

formation auprès des utilisateurs deviennent des étapes essentielles lors de la mise en place

de nouveaux outils liés à l‟information.

Pour conclure, deux points importants sont à noter : il serait utile que les documentalistes

puissent enrichir régulièrement l‟annuaire de flux RSS. Les flux RSS représentent une

technologie émergente, il est donc fort probable que de plus en plus de sources

d‟informations l‟adopteront dans les années à suivre. De plus, une veille sur l‟outil lui-même

peut être pertinente. L‟agrégateur Netvibes est en version bêta : il est donc en constante

évolution. Il serait donc intéressant de suivre son évolution et d‟inciter les destinataires des

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 98

veilles à utiliser de nouveaux services. La notion de nouveauté est parfois un critère efficace

de promotion d‟un produit. Par exemple, le service Netvibes prévoit bientôt l‟intégration

d‟une page privée et d‟une page publique ; un élément qui pourrait faciliter une veille

„collaborative‟.

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 99

3 Les flux RSS au service de la veille

3.1 Une nouvelle forme de DSI

Pierre Achart et Jean-Pierre Bernat indiquent, dans leur ouvrage, quatre constats sur les

conséquences de la généralisation de l‟information et de l‟économie :

1- Les nouvelles technologies deviennent de plus en plus accessibles grâce aux

systèmes d‟information qui se généralisent.

2- Toute avancée technologique est désormais de courte durée. L‟information apparaît

en temps réel, et la course à l‟innovation permanente est un enjeu majeur.

3- La réussite passée n‟est plus synonyme de réussite obligatoire dans le futur, et

l‟information disponible permet aux uns de rattraper le retard et aux autres de

diversifier les solutions qu‟ils préconisent.

4- Tout consommateur informé est en droit d‟exiger de ce qui se fait de mieux y

compris en dehors de ses frontières. [8, Achart, Bernat]

Parallèlement, Bruno Martinet et Jean-Yves Marti proposent six constatations de base dans

la collecte d‟informations dans les entreprises dont :

- L‟organisation se plaint de ne pas disposer d‟assez d‟informations pour prendre une

décision tout en n‟utilisant pas les informations disponibles.

- Les entreprises collectent souvent plus d‟informations qu‟elles n‟en utilisent ou ne

peuvent raisonnablement en utiliser pour prendre des décisions. [12, Martinet,

Marti]

Ces différents constats démontrent que l‟information n‟a jamais été aussi abondante grâce à

l‟Internet mais que les risques de se noyer dans une masse de données impossible à intégrer

sont importants. Ainsi, l‟augmentation du volume d‟information, la multiplicité des sources et

le développement des technologies de l‟information imposent de nouvelles contraintes aux

entreprises. La veille sur l‟Internet ne peut être pertinente et efficace que si les données

collectées sont au préalable sélectionnées et diffusées sur un support adéquat. Le caractère

stratégique de la veille est souvent mis en exergue. Sans sélection et organisation, ce

caractère se perd dans une masse de données illisible. La veille est souvent définie comme

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 100

la faculté de s‟informer et de comprendre son environnement en apportant un éclairage sur

des choix stratégiques. La norme AFNOR du 4 avril 1998 la définit comme une

«activité continue et en grande partie itérative visant à une surveillance

active de l‟environnement technologique, commerciale, etc., pour en

anticiper les évolutions.» [10, Desnos]

La veille sur l‟Internet peut s‟effectuer selon deux façons. Deux types de réception/diffusion

de l‟information coexistent sur le Web : le push et le pull. Nous nous attarderons

essentiellement sur la première puisqu‟elle correspond à celle employée dans le cadre de ma

mission de stage.

L‟encyclopédie du Journal du Net définit ces deux notions en ces termes :

Mode pull : «Modèle d'accès à l'information dans lequel l'utilisateur trouve

lui-même l'élément désiré en effectuant une recherche ou en consultant un

document existant.»

Mode push : «Modèle de collecte d'information dans lequel des renseignements sélectionnés sont transmis directement et automatiquement

à l'utilisateur, à intervalles réguliers et selon des directives préétablies. Dans le modèle du push, ce n'est pas l'internaute qui va chercher l'information,

c'est l'information qui lui arrive directement, le plus souvent par e-mail.»

[11, Journal Du Net]

En d‟autres termes, l‟utilisateur, acteur de ses choix, tire l‟information vers lui dans le mode

pull alors que l‟information est poussée vers l‟utilisateur dans le mode push, ce dernier

recevant des informations ciblées selon une périodicité adaptée à ses besoins. Le push est à

la base une technologie déployée par des chaînes d‟informations. Après avoir installé le

logiciel, l‟utilisateur pouvait souscrire aux thématiques qui l‟intéressaient. Il recevait ensuite

toutes les informations correspondant à ses centres d‟intérêt. Il menait ainsi une activité de

veille personnalisée. Au départ développés au milieu des années 90, les services de push

(Pointcast, Castanet, Backweb…) ont rapidement connu un déclin. Le succès escompté de

ces nouveaux outils ne s‟est pas produit. [75, Sauteur]

Le push s‟effectue désormais via de nouveaux outils en ligne tels que les listes de diffusion,

l‟email, les outils de veille automatisée et en particulier les flux RSS. Pour ces derniers, si

leur adoption nécessite au départ un acte volontaire sous la forme d‟une souscription,

l‟information est poussée vers l‟utilisateur à une périodicité régulière.

Technologie push, les flux RSS introduisent également une nouvelle forme de diffusion

sélective d‟informations (DSI). Le dictionnaire encyclopédique de l‟information et de la

documentation définit la DSI en ces termes :

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 101

«La DSI consiste à alerter périodiquement des destinataires préenregistrés (ou abonnés) de la parution de nouvelles informations relevant de leurs

champs d‟intérêts.» [13, Mery]

La DSI, aussi connue sous le terme de profil personnalisé, profil documentaire, profil de

recherche ou alerte, fut au départ pratiquée dans les centres de documentation dans les

années 1940. L‟émergence de nouvelles technologies a favorisé ensuite son développement.

Elle peut être soit manuelle ou automatisée. L‟utilisateur choisit ou non de s‟abonner et doit

pouvoir se désabonner.

Son objectif est de personnaliser la veille en fonction d‟un groupe d‟utilisateurs. Elle évite à

l‟usager de répéter ses recherches, souvent consommatrices de temps et d‟énergie. L‟intérêt

de la DSI réside dans sa régularité : l‟utilisateur a l‟assurance de recevoir les informations

fournies à des périodicités prédéterminées.

La définition et la gestion de profils d‟intérêts sont deux paramètres essentiels dans la DSI.

Deux types de profils sont alors distingués :

- les profils standards : profils déjà déterminés (exemple : plan de classement,

thématiques…)

- les profils personnalisés : l‟utilisateur définit lui-même son profil pour une demande

ponctuelle ou un processus de veille à long terme [10, Desnos]

La définition des profils implique un échange avec les destinataires afin de prendre

connaissance de leurs besoins et de cibler avec eux le champ de recherche.

La création de pages personnalisées m‟a amenée à réaliser des pages modèles selon le

groupe de destinataires. Ces modèles servent de base de réalisation. Le contenu et la

périodicité des informations diffèrent selon le groupe d‟utilisateurs. Néanmoins, les flux RSS

permettent une telle personnalisation et segmentation de l‟information qu‟établir des profils

de groupe devient réducteur. L‟intérêt de cette nouvelle technologie réside dans le fait que

l‟information peut être personnalisée pour chaque individu, même si des éléments communs

(services demandés, types d‟informations…) peuvent surgir au sein d‟un même groupe de

destinataires.

Dans ce cas de figure, les profils standards et personnalisés sont combinés. Les veilles sur

un secteur ou des thématiques d‟entreprise se basent souvent sur les plans de classement

établis par les documentalistes du Polinfo. Ces derniers peuvent aider à établir des „onglets‟

généraux ou à formuler les requêtes enregistrées ensuite au format RSS. La future

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 102

possibilité de pouvoir créer des pages privées et publiques sur l‟agrégateur Netvibes

accroîtra probablement le besoin de créer des profils de groupe. Toutefois, un entretien

personnalisé avec le destinataire de la veille permet de personnaliser l‟information en

fonction de ses centres d‟intérêt. La définition de la page s‟articule alors autour de trois

principales interrogations :

Que voulez-vous savoir ? L‟objectif est de connaître le contenu et les

sources d‟informations tout en impliquant le demandeur d‟information.

Pourquoi voulez-vous savoir ? L‟objectif est de définir le champ à explorer.

Quand voulez-vous savoir ? L‟objectif est de sélectionner une fréquence.

Le destinataire a également la possibilité de modifier par la suite sa page et de la faire

évoluer. L‟interface intuitive et la simplicité d‟utilisation de l‟agrégateur Netvibes augmentent

son accessibilité auprès d‟un grand nombre d‟utilisateurs. De même, la documentaliste peut

suggérer de nouvelles sources au destinataires : il est nécessaire d‟actualiser et de réviser

les profils, les requêtes, les thèmes ... Ainsi, ce type de veille comporte non seulement un

aspect manuel qui exige une réflexion intellectuelle lors de la mise en place de la stratégie

de recherche mais également un aspect automatique par l‟intervention d‟un logiciel

informatique approprié, à savoir l‟agrégateur, qui assure l‟envoi régulier des informations

sélectionnées.

Il est tout à fait envisageable d‟établir pour chaque profil un tableau de bord. Ce dernier

permettrait aux documentalistes de suivre l‟évolution d‟un profil et de faciliter sa gestion.

Plusieurs critères sont à considérer dont :

- Nom du destinataire

- Fonction du destinataire

- Date de début de surveillance

- Période de surveillance

- Nom du veilleur

- Objectifs de surveillance

- Contenus à surveiller

- Mots clés utilisés pour une requête

- Liste des sites surveillés

Cependant, au sein du Groupe BPI, la définition de profils ne peut s‟effectuer que pour une

veille interne, c‟est-à-dire pour les commerciaux. Le nombre élevé de candidats rend la tâche

difficile, voire impossible : ces derniers seront responsables de la réalisation de leur page

mais pourront toutefois être assistés par une documentaliste. A noter que le Polinfo dispense

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 103

de nombreux ateliers de formation pour les candidats pour les assister dans leur recherche

d‟informations. Un atelier de formation à ce nouvel outil pourrait être envisageable.

A noter enfin que, pour les flux RSS, la fréquence de diffusion n‟est pas un paramètre défini

manuellement. L‟agrégateur est capable de définir la fréquence de mise à jour pour chaque

source d‟information. Toutefois, les agrégateurs les plus sophistiqués permettent d‟évaluer

manuellement l‟importance des flux sélectionnés. Par exemple, l‟agrégateur à télécharger

Newzie permet de noter l‟importance d‟un flux de 1 à 10. Plus un flux sera jugé important,

plus l‟agrégateur vérifiera les mises à jour effectuées.

3.2 Le développement des flux RSS

Jim Clark, fondateur de Netscape Communications Corp, déclare déjà en 1994 que :

«Le vrai défi d‟Internet n‟est pas d‟envoyer des informations à des

internautes, mais bien de répondre à leurs demandes personnalisées. L‟avenir du réseau repose sur sa capacité à faire remonter et à prendre en

compte le gigantesque „feed-back‟ d‟Internet.» [18, De Rosnay]

Cette citation pourrait parfaitement préfigurer l‟arrivée des flux RSS et leurs retombées sur

les modes de consultation et de diffusion de l‟information. Si leur développement est récent,

leur naissance date d‟une dizaine d‟années. Dans le cadre d‟une recherche financée par

Apple, Ramanathan V.Guha développe en 1995 un système nommé «Meta Content

Framework. » L‟objectif était de décrire des objets avec leurs propriétés et les relations qu‟ils

pouvaient avoir entre eux. Avec le retour de Steve Job aux commandes d‟Apple, la recherche

fut interrompue et R.V. Guha rejoignit Netscape à la fin de l‟année 1996. Au sein de cette

nouvelle équipe, il fut en contact avec les pionniers de l‟Extensible Markup Language (XML)

et du Resource Description Framework (RDF).

Netscape fut ainsi la première société à mettre en oeuvre la technologie RSS dans son

portail «MyNetscape» afin d‟afficher les titres et les URLs d‟autres sites.

La rapide vulgarisation de la version 0.9 basée sur RDF génère rapidement des critiques

liées à la complexité du RDF. Dave Winer, président de USELAND Software, propose alors de

simplifier le standard pour le rendre plus compréhensible et accessible. D‟où la création de la

version 0.91. Cette divergence de point de vue se prolonge jusqu‟en décembre 2000, date à

laquelle la version 1.0 du standard fut lancée, succédant à la version 0.90. Quelques

semaines plus tard, Dave Winer sort une version 0.92. En septembre 2002, la version 2.0, la

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 104

plus utilisée actuellement, était publiée en privilégiant la simplicité. Dave Winer a transféré

en 2003 la propriété des spécifications de RSS 2.0 au Berkman Center for Internet & Society

de la Harvard Business School. [34, Morand]

La version 2.0 spécifie les attributs qu‟un fichier RSS doit contenir pour un canal de

communication défini par la balise <channel>. Cet élément principal comporte des sous-

éléments pour en préciser la nature : <title>, <link>, <description>. Ensuite viennent une

ou plusieurs balises <item> correspondant à autant d‟actualités. Le contenu de ces balises

correspond au contenu des actualités. Quelques balises additionnelles peuvent rajoutées

pour qualifier davantage le canal de communication. [34, Morand] Ce contenu est laissé au

libre choix du producteur du flux, mais il se compose souvent des titres de mises à jour, des

liens hypertextes correspondants et d‟une description. Le RSS est un sigle à la signification

multiple : les trois lettres qui le composent se développeront successivement en «Rich Site

Summary» c‟est-à-dire «sommaire de site enrichi», puis en «Really Simple Syndication» ou

«syndication vraiment simple».

En opposition au protectionnisme de Dave Winer sur le format RSS, un nouveau groupe de

travail se forme pour créer le format ATOM en juin 2003. [34, Morand] A noter cependant

que toutes ces variations ont pour point commun d‟utiliser le XML et de normaliser l‟usage

d‟un certain nombre de balises que les agrégateurs peuvent lire et exploiter.

Ainsi, un fil RSS correspond à un fichier en langage XML qui structure sommairement une

information ou une actualité récemment publiée sur un site Web. Il permet de diffuser en

temps réel vers les publics concernés des flux d‟information au moment même de la mise à

jour de cette information, sans avoir à vérifier manuellement à la source. La technologie RSS

est donc particulièrement adaptée à tous les types d‟information pour lesquelles une mise à

jour rapide est essentielle : dépêches d‟actualité, contenus de presse, communiqués de

presse, blogs, pages de résultats de certains moteurs de recherche… Par extension, cette

technologie est aussi utilisée pour rapatrier des fichiers sonores ou vidéos : le podcast et le

vidéocast permettent aux utilisateurs d'automatiser le téléchargement de contenus audio et

vidéo.

La lecture d‟un flux nécessite l‟adoption d‟un agrégateur paramétré selon les besoins de

l‟utilisateur, comme l‟indique Jean-Claude Morand :

«Un flux RSS est une news [...] ou une alerte codée selon les spécifications des standards RSS/ATOM afin qu‟elle puisse être lue et interprétée par les

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 105

agrégateurs de news ou les applications, configurés en fonction de ces mêmes standards.» [34, Morand]

Les agrégateurs deviennent des outils indispensables pour un utilisateur ayant accès à des

sources d‟informations multiples. Leur rôle est de rechercher, pour l‟usager, les nouvelles

informations qui sont publiées par les canaux d‟informations auxquels il a souscrit. Les

agrégateurs comportent une fonction logicielle chargée de rechercher, d‟identifier et de

récupérer les nouvelles informations publiées sous la forme de flux. Le logiciel envoie, selon

des fréquences variables, des requêtes aux sites émetteurs pour savoir si de nouvelles

actualités ont été publiées. Si une source émet une nouvelle par semaine, alors la mise à

jour s‟effectuera à ce rythme. Si le producteur est plus prodigue, l‟agrégateur s‟adapte à sa

fréquence de publication et consulte cette source selon la même fréquence.

Certains navigateurs intègrent des fonctionnalités de lecture RSS et repèrent

automatiquement l‟adresse des flux. C‟est par exemple le cas de Firefox, d‟Internet Explorer

7 ou d‟Opéra qui permettent d'ajouter facilement un nouveau fil RSS lors d'une navigation.

Ils ont pour inconvénient de n'être accessibles que sur le poste de l‟utilisateur. Dans les

autres cas, il est nécessaire d‟utiliser un logiciel qui permettra de lire ces flux RSS. Pour

accéder au contenu d‟un flux RSS, l‟utilisateur doit simplement en connaître l‟URL qu‟il suffit

de copier-coller dans l‟agrégateur. Toutefois, de nombreux lecteurs RSS assurent désormais

la fonction „d‟auto-découverte‟ : ils se chargent de détecter la présence d‟un flux en

indiquant uniquement l‟adresse d‟un site. Parmi ces logiciels, on distingue

- Les outils qui s‟utilisent directement en ligne (Bloglines, Netvibes, Google Reader,

MetaRSS…) : ils présentent l‟avantage d‟être accessibles depuis n‟importe quel

poste informatique mais présentent l‟inconvénient de nécessiter la création d‟un

compte utilisateur. Les fonctionnalités sont souvent moindres par rapport à celles

proposées sur les outils à télécharger.

- Les logiciels à installer sur son ordinateur (FeedReader, Newzie, Rssreader,

FeedDemon…) : ils fonctionnent de manière autonome et ne nécessitent aucune

création de compte. Ces derniers proposent souvent des outils de gestion des flux

(archivage, recherche, paramétrage des flux, plan de classement sous forme de

dossiers thématiques…). Certains de ces logiciels sont gratuits, d‟autres payants

et d‟autres encore mixtes, associant fonctionnalités de base gratuites et

fonctionnalités avancées payantes.

Un dernier point pertinent est à noter : les flux RSS tendent à devenir des ressources de plus

en plus mobiles et modulables. L‟émergence de l‟OPML (Outline Processor Markup

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 106

Language) facilite et favorise la mobilité et l‟exportation des flux RSS. L'OPML est un format

développé en XML qui permet l'échange d'informations structurées entre environnements

différents. L‟importation et l‟exportation de flux RSS d‟un agrégateur à un autre deviennent

ainsi une réalité. Des outils permettent également la fusion de plusieurs flux RSS en un seul

flux : les possibilités de personnalisation sont de plus en plus importantes. (Xfruits,

RSSmixer, Yahoo Pipes…)

3.3 Les bénéfices des flux RSS

«L‟information se renouvelle sans cesse : Internet est le média où l‟écrit se

renouvelle le plus. L‟extrême facilité de publication fait qu‟une information

peut apparaître à tout moment dans n‟importe quelle sphère d‟Internet. La première difficulté consiste donc à surveiller les évolutions dans un domaine

donné. [...] L‟information se renouvelle tellement rapidement sur Internet qu‟il est humainement impossible de suivre l‟évolution de l‟offre d‟un

courant, l‟actualité d‟un secteur économique ou l‟apparition d‟innovations technologiques.» [18, De Rosnay]

En effet, aucun média, avant l‟utilisation d‟Internet, ne donne accès en continu à des

informations renouvelées en permanence. Les journaux fournissent des informations

renouvelées au mieux toutes les vingt quatre heures. La radio et la télévision diffusent des

informations en continu mais ne permettent pas une personnalisation de l‟information. Au

contraire, l‟Internet représente un vecteur d‟informations sélectionnées par l‟internaute sans

interruption de production et de diffusion de contenus.

Les premières entreprises à avoir adopté les flux RSS ont été principalement les médias car

ils produisent et reçoivent de nombreuses informations en provenance de sources diverses.

Les principaux médias nationaux ont désormais adopté pour la plupart le format RSS pour

diffuser leurs actualités. Ce moyen leur offre une spontanéité de l‟information et leur permet

de récupérer le lectorat qui les a abandonné au profit de l‟accès en ligne. A noter toutefois

que la presse en ligne n‟est pas la simple reproduction de ce qu‟elle est sur papier.

Les avantages de ce nouveau mode de distribution de l‟information sont notables :

- Gain de temps : l‟utilisateur a la possibilité de consulter sur une même page des

flux provenant de multiples sources d‟informations sans avoir à visiter chacun des

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 107

sites. L‟utilisateur ne cherche plus l‟information, elle vient à lui. Joël De Rosnay parle

alors de «veilleur individuel» :

«L‟internaute n‟a plus à aller à la pêche à l‟information : le logiciel RSS

„veille‟ pour lui. Internet contribue à développer une attitude de veilleur

individuel.» [18, De Rosnay]

- Ciblage de l’information : les flux RSS permettent une personnalisation et

segmentation de l‟information en fonction des besoins de chaque internaute. Le sur-

mesure tend également à se développer : de nombreux sites autorisent la

fabrication sur-mesure par l‟utilisateur d‟un fil RSS, à partir de fils d‟actualités

traditionnels.

- Réactivité : la diffusion de l‟information et sa mise à jour sont quasiment

instantanées.

- Anonymat : contrairement aux emails et aux newsletters, l‟abonnement est

anonyme. Dans ce cas, la technologie RSS devient une alternative au Spam. L‟email

perd en efficacité comme outil de communication : il est difficile à catégoriser, à

archiver et à rechercher. De plus, l'information peut facilement être égarée ou noyée

dans la masse. Le système RSS, apporte une alternative à l'e-mail en tant que lien

permanent vers le contenu d'une page web. Côté entreprise, les flux RSS se

positionnent comme une alternative aux campagnes de marketing par email. Les

campagnes d‟email, lorsqu‟elles ne sont pas faites avec l‟accord des destinataires

sont perçues comme des „agressions‟. Un flux RSS n‟est pas bloqué par les pare-feu

ou par les filtres anti-Spam puisqu‟il correspond à une demande de l‟utilisateur.

L‟utilisateur n‟est donc plus „pollué‟ par de multiples informations qui lui sont

envoyées. Il choisit avec précision ce qu‟il souhaite recevoir. [34, Morand]

L‟autonomie de l‟utilisateur dans la recherche d‟information est accrue avec le format RSS.

Mais le professionnel de l‟information garde toujours un rôle essentiel dans le choix des

sources. Le format RSS peut devenir paradoxalement consommateur de temps et dissuader

de nombreux utilisateurs de l‟adopter. Si l‟utilisateur a à sa disposition de plus en plus de

nouveaux outils favorisant son autonomie en terme de recherche d‟informations,

l‟information fiable et pertinente demeure difficile à trouver. Ainsi, les flux RSS n‟excluent

pas tout le travail de sélection et de repérage de ressources pertinentes. Le travail effectué

en amont reste indispensable : les flux ne créent pas une information de qualité mais

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 108

permettent de „pousser‟ l‟information vers l‟usager. La qualité de cette information dépend

donc des sources sélectionnées en amont. Les professionnels de l‟information doivent

désormais apprendre à gérer des flux d‟informations voire des services d‟informations et non

plus uniquement des stocks.

Cependant, plusieurs limites liées au développement des flux RSS sont à prendre en

considération :

- L‟utilisation des flux RSS induit une baisse du trafic de certains sites en termes de

pages vues et, par conséquent, une baisse de revenus publicitaires. Les internautes

sont conduits à visiter moins souvent les sites Web qu‟auparavant. Il est donc

probable que les flux RSS deviendront une source de monétisation. A partir du

moment où le flux est demandé par l'utilisateur, comme peut l'être une requête sur

un moteur de recherche, le retour sur investissement pour les annonceurs s‟annonce

prometteur. Par ailleurs, le développement croissant des flux RSS a déjà donné

naissance à une industrie florissante : Google, Pheedo, Feedster et Yahoo Search

Marketing développent des publicités adaptées au format RSS.

- Le format RSS est limité par le fait que la totalité des sites d‟information ne

l‟adoptent pas. S‟il existe toutefois plusieurs solutions pour générer à la demande

des flux RSS sur des sites qui n‟en proposent pas, le processus reste fastidieux et

complexe pour l‟usager.

- Le format RSS est encore considéré par certains comme un „gadget‟. Si la

technologie RSS se banalise au fur et à mesure, son défi le plus grand est l'adoption

par l'entreprise à un niveau plus élevé.

- La nécessité de souscrire à un agrégateur basé sur le Web ou de se doter d‟un

agrégateur sur un poste informatique constitue également un obstacle majeur pour

de nombreuses entreprises.

Pour conclure, la technologie RSS n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements : elle

tend à évoluer vers des domaines d'applications très divers. Les entreprises commencent

elles-mêmes à l‟adopter progressivement. Voici deux illustrations d‟utilisation publiées sur le

Journal Du Net au sein des sociétés Rumeur Publique et Fotolia. [66, Journal Du Net]

A l'origine, Damien Guinet, consultant au sein de l'agence de relation presse informatique

Rumeur Publique, exploitait les flux RSS à titre personnel sur son propre blog. Suite à ce

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 109

constat, le consultant se dote d‟un outil de gestion de flux RSS (Feedreader) dans le cadre

de son travail. Les flux RSS lui permettent d‟améliorer le suivi des actualités relatives à ses

clients. Depuis deux mois, l'agence propose d'ailleurs ses communiqués de presse sous ce

format. L‟information est segmentée : plusieurs flux sont à la disposition des internautes.

(Un flux général d‟actualité et un flux par client)46 La société Fotolia, site de vente et d'achat

de photos numériques, utilise les flux RSS, comme outil de veille externe. L‟objectif, selon

eux, est triple : suivre l‟actualité de 300 sources d‟informations quotidiennement, trouver du

contenu pour rédiger les articles diffusés sur leur blog47 et suivre l'évolution de leur notoriété

en suivant les blogs et les articles de presse. La possibilité de générer des alertes lors d‟une

apparition d‟un mot clé, signalée le plus souvent par un surlignage, facilite ce type de veille.

De même, Fotolia propose un service permettant aux clients de définir des ordres de mission

à destination des photographes. Les données sont ensuite transmises à ces derniers sous la

forme de flux RSS.

46 http://www.rp-net.com/ 47 http://blog.fotolia.com/

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 110

Conclusion

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 111

Le Web 2.0 ne peut être considéré comme une révolution mais plutôt comme une évolution

naturelle du Web. Miroir de la société physique, il reflète un besoin grandissant des individus

de s‟exprimer et d‟échanger. Ce besoin se traduit par le succès des outils en ligne du Web

2.0 et par leur progressive intégration en entreprise. L‟originalité de ces outils ne réside pas

tant dans leur technologie que dans leur philosophie ou leurs usages : ils accroissent les

possibilités d‟échanges et de production de connaissances. «Double média» [18, De

Rosnay], le Web 2.0 permet aux internautes de recevoir et d‟émettre de l‟information. Ils

actualisent l‟essence même d‟Internet en tant que premier média de masse bidirectionnel.

Toutefois, il est légitime de se demander si ce mouvement s‟orientant vers une plus large

démocratisation de l‟Internet se pérennisera ou non, ou si un plus grand nombre

d‟entreprises dépasseront les préjugés souvent attribués à ces nouvelles technologies : le

manque de sécurité et de formalisation de ces outils leur confère encore une image de

„gadget‟ ou de „mode éphémère‟ et freine leur adoption par les entreprises. A noter

cependant, que l‟émergence, sur le marché, de suites collaboratives basées sur les outils du

Web 2.0, confèrera probablement davantage de crédibilité et de fiabilité à ces outils.

Geoffrey A. Moore a illustré, dans son ouvrage «Crossing the Chasm», le cycle de vie d‟une

nouvelle technologie sous la forme d‟une courbe. [26, Delacroix]

Source : http://michael.hightechproductmanagement.com/20060226_1.gif

Fig.13 Courbe de l‟adoption d‟une technologie

Cette courbe se divise en cinq phases :

1ère phase : phase des innovateurs expérimentant les nouvelles technologies.

2nde phase : phase d‟adoption précoce. Les premiers à l‟adopter sont ceux habitués à utiliser

une technologie dès qu‟ils en comprennent son usage et ses bénéfices.

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 112

3ème phase : le gouffre (The Chasm) ou une période d‟incertitude et de flottement précédant

la généralisation de la technologie.

4ème phase : les stades «early majority» et «late majority» correspondent à une période où

la technologie est désormais imposée comme une évidence.

5ème phase : les sceptiques ou traditionalistes exposent les limites de la technologie.

Nous pouvons supposer que les outils du Web 2.0 se situent encore dans la seconde phase.

Ils ne constituent pas encore une évidence au sein du monde de l‟entreprise. Ils connaissent

encore une période d‟essai où les besoins et les attentes des utilisateurs se précisent au fur

et à mesure. De plus, ils ne sont pas adaptés à tous les types d‟entreprises. Comme nous

l‟avons mentionné au cours de ce mémoire, l‟innovation et la collaboration doivent faire

partie au préalable de la culture d‟entreprise pour favoriser leur intégration. A noter enfin

que si leurs champs d‟application se sont diversifiés en entreprise (veille, travail en mode

projet, outil de communication externe…), ils peuvent s‟avérer complémentaires des outils

traditionnels. Ils n‟ont pas la vocation à les remplacer mais plutôt à les compléter, voire les

enrichir. L‟adoption des technologies du Web 2.0 en complément des outils traditionnels

faciliterait d‟ailleurs la transition et augmenterait les chances de réussite. Une bonne

intégration d‟un nouvel outil lié à la gestion de l‟information doit nécessairement impliquer

tous les acteurs concernés. C‟est pourquoi la sensibilisation et la formation sont deux

facteurs à prendre en considération.

Le Web 2.0 apporte également de nouvelles opportunités et responsabilités pour le

professionnel de l‟information. Si l‟usager devient plus autonome, le professionnel de

l‟information conserve toujours son rôle dans la gestion et la validation de l‟information. Les

bibliothèques commencent elles-mêmes à adopter les technologies du Web afin de rendre

l‟OPAC (Online Public Access Catalog) plus interactif et collaboratif. Si cette tendance reste

encore peu répandue en France, elle se développe davantage dans les pays anglo-saxons.

En intégrant le Web 2.0 dans l‟OPAC, les „libraries 2.0‟ ou „bibliothèques 2.0‟ tentent de

fidéliser un plus grand nombre d‟utilisateurs et d‟exporter leur image vers l‟extérieur.

Plusieurs types d‟applications peuvent être imaginés : flux RSS pour informer le lecteur sur

ses emprunts, sur les nouveautés (listes d‟ouvrages avec résumé), sur l‟actualité de la

bibliothèque, équations de recherche enregistrées au format RSS, podcasts ou vidéocast à

la disposition du public (formation à la recherche d‟informations), système de

recommandations et notations par les internautes, blogs ou wikis servant de plate-forme de

discussion … [16, Brochard, Coudrin, De Daran, Houpier, Simon]

Ouvert à un large public et à de nombreux usages, l‟Internet nouvelle génération devient un

nouvel enjeu pour les entreprises et une opportunité pour les professionnels de la

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 113

documentation qui peuvent proposer de nouveaux outils liés à l‟information tout en

consolidant leur rôle de gestionnaire de l‟information. Alliant innovation et gestion de

l‟information, ces nouveaux outils n‟en sont qu‟à leurs balbutiements. L‟évolution rapide de

l‟Internet laisse imaginer que le Web nous réserve de nouvelles surprises pour le futur.

Introduction

Fig.14 Courbe représentative des évolutions successives de l‟Internet

(Plus le Web évolue, plus le nombre de participants s‟accroît.)

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Bibliographie

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 115

La bibliographie a été arrêtée le 26 août 2007.

La bibliographie suit un classement thématique. Les références sont numérotées et sont

ensuite classées par ordre alphabétique des noms d‟auteur. Les documents les plus

pertinents ou jugés les plus proches de la problématique seront résumés.

Référencement : Les références bibliographiques sont citées entre crochet par leur numéro,

dans le texte du mémoire. Le nom de l‟auteur suit le numéro. Exemple : [6, Lacourcelle].

Les citations, provenant des documents cités dans la bibliographie, se distinguent du texte

de cette manière : les citations courtes sont inclues dans le texte mais signalées par des

guillemets. Les citations longues sont en retrait vers la droite, avec un interligne simple, et

entourées de guillemets.

La rédaction des références bibliographiques est conforme aux normes :

- Z44-005. décembre 1987. Documentation. Références bibliographiques : contenu,

forme et structure et à la norme

- NF ISO 690-2 Février 1998 Information et documentation. Références

bibliographiques Documents électroniques, documents complets et parties de

documents

Sommaire de la bibliographie

Le métier de consultant .................................................................................................................. 116

Les activités de conseil en ressources humaines ........................................................................ 116

Veille et DSI ...................................................................................................................................... 116

Web 2.0 : évolutions des pratiques documentaires .................................................................... 117

Outils du Web 2.0 ............................................................................................................................ 119

Définition du Web 2.0 ..................................................................................................................... 121

Applications du Web 2.0 en entreprise ......................................................................................... 123

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 116

Le métier de consultant

[1] DECKER, Jean-François. Devenir consultant. Paris, Editions Générales First Businessman,

1994. ISBN: 2-87691-233-3

[2] LENOIR COMMARET, Alexia. Développer des solutions documentaires adaptées au métier

de consultant. Mémoire de DESS en science de l‟information et de la documentation

spécialisées. 2005. 85 p. Mémoire DESS, INTD. 2005

[3] LUPIAC Thierry. Consultant d‟entreprise : statut juridique, pratiques professionnelles.

Paris, Dalloz, 2001, 420 p. Coll Delmas. ISBN : 2-247-04559-6

[4] STERN, Patricia et TUTOY, Patrice. Le métier de consultant : principes, méthodes, outils.

– Paris, Editions d‟Organisation, 2001. 286 p. ISBN : 2-7081-2551-6

Les activités de conseil en ressources humaines

[5] DE LA HOSSERAYE, Bernard. L‟outplacement : comment retrouver un emploi plus

facilement … et plus rapidement. Paris, Gualino, 1996. Coll Les Carrés.

ISBN : 2-84200-046-3

[6] LACOURCELLE, Céline. Outplacement. Paris, Editions Liaisons, 1999. Coll Entreprise &

Carrières. ISBN : 2-87880-306-X

[7] LACOURCELLE, Céline. Reclassement. Paris, Editions Liaisons, 1999. Coll Entreprise &

Carrières. ISBN : 2-87880-312-4

Veille et DSI

[8] ACHARD, Pierre et BERNAT, Jean-Pierre. L‟intelligence économique : mode d‟emploi.

Paris, ADBS éditions, 1998. 243 p. Coll. Sciences de l‟information, Série Etudes et

techniques. ISBN : 2-84365-017-8

[9] BONNET, Christophe et MACARY, Jean-François. Technologies Push. Paris, Eyrolles,

1998. 253 p. ISBN : 2-212-08991-0

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 117

[10] DESNOS, Nathalie. Gestion de l‟information dans une cellule de veille : mise en

évidence des synergies possibles entre un intranet et une diffusion sélective de l‟information

(DSI). Mémoire de DESS en science de l‟information et de la documentation spécialisées.

2004. 100 p. Mémoire DESS, INTD. 2004

Ce mémoire traite de l‟utilisation de deux méthodes complémentaires pour la gestion et la diffusion de l‟information : l‟Intranet et la diffusion sélective de l‟information qui peuvent générer des synergies entre eux. Il s‟appuie sur une étude menée dans le service de veille d‟un grand groupe industriel français.

[11] JOURNAL DU NET. L‟encyclopédie e-Business [En ligne]. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.journaldunet.com/encyclopedie/>

[12] MARTINET, Bruno et MARTI, Yves-Michel. L‟intelligence économique : comment donner

de la valeur concurrentielle à l‟information. Paris, Editions d‟Organisation, 2001. 239 p.

ISBN : 2-7081-2511-7

[13] MERY, Vanessa. La mise en place d‟une Diffusion Sélective de l‟Information (DSI) à

l‟heure d‟Internet : propositions pour le centre de documentation de la Commission de

Régulation de l‟Energie (CRE). Mémoire de DESS en science de l‟information et de la

documentation spécialisées. 2005. 95 p. Mémoire DESS, INTD. 2005

Suite à une forte demande de personnalisation de l‟information de la part des utilisateurs, le centre de documentation de la Commission de Régulation de l‟Energie a décidé de la mise en place d‟une Diffusion sélective de l‟Information. La mise en place d‟une DSI, à l‟heure des nouvelles technologies, pose de nombreuses questions. [14] SAMIER, Henry et SANDOVAL, Victor. La veille stratégique sur l‟Internet.

Paris, Lavoisier, 2002.191 p. Hermès Science Publications. ISBN : 2-7462-0325-1

Les nouvelles technologies ont permis de faciliter et d‟optimiser la veille sur l‟Internet. L‟ouvrage retrace les grandes étapes à suivre pour effectuer une veille sur le Web et dresse un panorama des différentes veilles possibles sur l‟Internet.

Web 2.0 : évolutions des pratiques documentaires

[15] BLANQUET, Marie-France. Web collaboratif, Web coopératif, Web 2.0 : Quelles

interrogations pour l‟enseignant documentaliste ? In E-ProfsDocs [En ligne]. Intervention

assurée lors de la formation des personnes ressources en documentation tenue le 12 janvier

2007 au CRDP d‟Aix-Marseille. [Consulté le 01 juillet 2007]. <http://eprofsdocs.crdp-aix-

marseille.fr/-Web-collaboratif-Web-cooperatif-.html>

Page 118: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 118

[16] BROCHARD, Jean-Christophe, COUDRIN, Delphine, DE DARAN, Henriette, HOUPIER

Jean-Charles et SIMON, Chantal. Utilisation des fils RSS en bibliothèque In Memsic [En

ligne]. Lyon, ENSSIB, Juin 2005. Mémoire de diplôme de conservateur de bibliothèques.

[Consulté le 01 juillet 2007]. <http://memsic.ccsd.cnrs.fr/mem_00000249.html>

Le concept de „library 2.0‟ fait son apparition : la bibliothèque adopte les outils du Web 2.0, notamment les flux RSS, pour fidéliser ses utilisateurs et exporter son image.

[17] CHARTRON, Ghislaine et BROUDOUX, Evelyne [dir]. Document numérique et société.

Paris, ADBS éditions, 2006. 343 p. Actes de la conférence DocSoc, Semaine du document

numérique, Fribourg, 20 et 21 septembre 2006. ISBN : 2-84365-089-5

[18] DE ROSNAY Joël, collaboration de REVELLI Carlo. La révolte du pronétariat : des mass

médias aux médias des masses. Paris, FAYARD, 2006. 251 p. ISBN : 2-213-62787-8

Evoquant la naissance des blogs, flux RSS, des wikis ou encore des journaux citoyens, Joël De Rosnay décrit les principes d'une économie reposant en grande partie sur des relations entre communautés plutôt que sur la distribution de masse. Face aux médias dominés par les infocapitalistes, se développe un pronétariat, des usagers capables de créer et de diffuser des contenus non propriétaires.

[19] DUFOUR, Arnaud et GHERNAOUTI-HELIE, Solange. Internet. 9ème édition refondue.

Paris, Presses Universitaires de France, 2002, 127 p. Coll. Que sais-je ? ISBN : 2-13-053190-

3

Cet ouvrage retrace l‟historique d‟Internet depuis l‟Arpanet à l‟arrivée du World Wide Web.

[20] GUICHARD, Eric [dir]. Comprendre les usages de l‟Internet. Paris, Editions Rue d‟Ulm,

2001. 261 p. ISBN : 2-7288-0268-8

Les pratiques des internautes ont évolué avec le temps mais sont toujours restées dépendantes des logiques économiques et des normes juridiques. A travers plusieurs articles rédigés par des experts, cet ouvrage analyse l‟évolution des usages de l‟Internet.

[21] KAPLAN, Daniel. L‟EntreNet : ces petites (ou grandes) choses que l‟on fait ensemble [En

ligne]. InternetActu, 27 février 2006. [Consulté le 01 juillet 2007].

< http://www.internetactu.net/?p=6350>

Daniel Kaplan définit la valorisation du statut de l‟internaute et l‟essor de l‟intelligence collective sous le terme d‟Entrenet. Un terme à dissocier du Web 2.0.

[22] KRAJEWSKI, Pascal. La culture au risque du « Web 2.0 » : analyse à partir de la

création d‟une Archive Numérique Communautaire Open Source Néo-Zélandaise, KETE [En

ligne]. Lyon, ENSSIB, décembre 2006. Mémoire de stage d‟étude. [Consulté le 4 juillet

2007]. <http://eprints.rclis.org/archive/00008106/>

Page 119: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 119

[23] LE DEUFF, Olivier. Culture de l‟information et Web 2.0 : quelles formations pour les

jeunes générations ? In Archivesic [En ligne]. Communication avec actes, Doctorales du GDR

TIC & Société, Marne-la-Vallée, 15 janvier 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00140079>

Olivier Le Deuff analyse les principaux enjeux documentaires du Web 2.0. Afin de pallier aux problèmes de surinformation et de désinformation, une formation à ces nouveaux outils est nécessaire. Le rôle du professionnel de l‟information est mis en exergue.

[24] VAJOU, Michel. Information numérique, à la conquête de nouveaux territoires. Dossier

de presse i-expo 2006. Paris, CNIT. 31 mai et 1er juin 2006. 105 p.

Outils du Web 2.0

[25] BERNARD, Paul-Emmanuel, CHAUTEMPS, Marie-Line et GALAUP, Xavier. Le rôle des

réseaux sociaux dans la création et la structuration de l‟information sur Internet [En ligne].

Lyon, ENSSIB, juin 2006. Mémoire de diplôme de conservateur de bibliothèques. [Consulté

le 4 juillet 2007]. <http://formist.enssib.fr/documents/Le_role_des_reseaux_sociaux_da-n-

6485-r-6-t-theme.html>

[26] DELACROIX, Jérôme. Les wikis : espaces de l‟intelligence collective. Paris, MM2

Editions, 2005. 202 p. ISBN : 2-9520514-4-5

Cet ouvrage analyse l‟environnement du wiki : une définition, les causes de son succès, les usages en entreprise, son avenir.

[27] ENDRIZZI, Laurence. L‟édition de référence libre et collaborative : le cas de Wikipédia

[En ligne]. Institut National de Recherche Pédagogique, les dossiers de la veille, avril 2006.

[Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.inrp.fr/vst/Dossiers/Wikipedia/Dossier_Wikipedia.pdf>

[28] ERTZSCHEID, Olivier. Weblogs : demain… la veille. Bases Publications, septembre 2005,

N°219. p.1- 4

[29] GARREAU, Angelina. Les blogs entre outil de publication et espace de communication :

un nouvel outil pour les professionnels de la documentation [En ligne]. Memsic, CAOA

Université, 19 septembre 2005. Maîtrise des sciences de l'information et de la

documentation. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://memsic.ccsd.cnrs.fr/mem_00000273.html>

Page 120: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 120

Mémoire détaillant les multiples usages du blog en entreprise. L‟outil peut être à la fois utilisé dans le cadre d‟une communication externe et interne.

[30] GERVAIS, Jean-François. Web 2.0 : les internautes au pouvoir. Paris, Dunod, 2007. 216

p. ISBN : 978-2-10-050701-6

Véritables acteurs de la toile, les internautes ne sont plus passifs mais font désormais partie d‟un système collaboratif alimenté par ses utilisateurs. Cet ouvrage dresse un panorama des nouveaux usages du Web et aborde les enjeux économiques qui en découlent.

[31] JDEY, Aref. Enquête sur les blogs : pratiques de choix et de consultation [En ligne].

VTech, mai 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://storage.canalblog.com/19/90/28404/12999587.pdf>

[32] LEFEBVRE, Alain. Les réseaux sociaux : pivot de l‟Internet 2.0. Paris, MM2 Editions,

2005. 211 p. ISBN : 2-9520514-8-8

Ouvrage pratique sur les réseaux sociaux qui répond aux questions suivantes : comment fonctionnent-ils ? Quels sont les bénéfices et limites ? Quels sont leurs usages en entreprise ?

[33] MESGUICH, Véronique et THOMAS, Armelle. Moteurs personnalisables : une nouvelle

génération d‟outils de recherche Web. Netsources, Bases Publications 2005, Janvier / Février

2007, N°66. p. 1-5

[34] MORAND, Jean-Claude. RSS, Blogs : un nouvel outil pour le management. Paris, MM2

Editions, 2005. 279 p. ISBN : 2-9520514-9-6

Cet ouvrage propose une vision de l‟utilisation des flux RSS pour permettre aux entreprises de mettre en œuvre de nouvelles stratégies d‟information, de veille et de micro-marketing.

[35] POUPEAU, Gautier. Blogs et Wikis : quand le Web s‟approprie l‟information [En ligne].

Bulletin des Bibliothèques de France, 2006, t.51, N°3, Dossier Bibliothèques sur le web, p.

29-37. [Consulté le 4 juillet 2007]. <http://134.214.200.104/sdx/BBF/pdf/bbf-2006-3/bbf-

2006-03-0029-005.pdf>

[36] SYN@PSE. Le Web 2.0 et les « nouveaux » réseaux sociaux [En ligne]. Syn@pse : site

observatoire de la société de l‟information, mai 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.synapse.paysdelaloire.fr/Observatoire/Services+Observatoire/Dossiers+specia

ux/Web+2.0.htm>

Page 121: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 121

Définition du Web 2.0

[37] BILODEAU, Edward. Web 2.0: it‟s all about people [En ligne]. CoolWeblog, 21 octobre

2005. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.coolweblog.com/bilodeau/archives/001641.html>

[38] BOYD, Dannah. Why Web 2.0 matters: preparing for Glocalization [En ligne].

Apophenia, 5 septembre 2005. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.zephoria.org/thoughts/archives/2005/09/05/why_web20_matte.html>

Dannah Boyd introduit le concept de glocalization, contraction des termes localisation et globalisation, afin de définir l‟évolution sociale du Web 2.0.

[39] COZIC Frédéric. Web 2.0 : Enjeux économique et technologies [En ligne]. Décembre

2006, 17 p. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.aysoon.com/blogv1/share/Dosssier%20complet%20Web2.0%20-

%20Enjeux%20economiques%20et%20technologies.pdf >

Le Web 2.0 a introduit une nouvelle économie : l‟économie de la gratuité financée par la publicité. Cette nouvelle économie présente des limites.

[40] FIEVET, Cyril. Le renouveau de l‟interface web [En ligne]. Internet Actu, 29 septembre

2005. [Consulté le 4 juillet 2007]. <http://www.internetactu.net/?p=6145>

Les nouvelles technologies du Web 2.0 ont eu un impact sur l‟ergonomie des sites Web. La qualité d‟un site Web ne se juge plus selon les mêmes critères.

[41] FRANCE TELECOM. Web 2.0 : l'Internet deuxième génération ? [En ligne]. France

Télécom, mars 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.francetelecom.com/fr/groupe/rd/une/thematique/dossier_mois/ddm200603/pa

ges/att00037757/ddm200603.pdf>

[42] FROCHOT, Didier et MOLINARO, Fabrice. Dossier spécial : Web 2.0 [En ligne]. Les

Infostratèges, 17 décembre 2006. [Consulté le 4 juillet 2007]. <http://www.les-

infostrateges.com/article/0612232/dossier-special-web-20>

Dossier critique sur le caractère „novateur‟ du Web 2.0 : le Web 2.0 refait du neuf avec du vieux en modernisant des concepts déjà existants au temps du Web 1.0. Le dossier aborde également les différentes utilisations possibles des outils du Web 2.0 dans un contexte de veille.

Page 122: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 122

[43] GUILLAUD, Hubert. Qu‟est-ce que le Web 2.0 ? [En ligne]. Internet Actu, 29 septembre 2005. [Consulté le 4 juillet 2007]. <http://www.internetactu.net/?p=6144>

Article présentant les concepts clés du Web 2.0, une combinaison d‟évolutions technologiques et sociales.

[44] KRIM, Mourad et MILLIOT, Frédéric. Le Web 2.0 se concrétise. PC Expert, Mai 2006, p.

46-59.

Les technologies composant les nouveaux services du Web 2.0 ne sont pas nouvelles : elles combinent d‟anciennes technologies pour en former de nouvelles. Description du fonctionnement d‟Ajax.

[45] LE DEUFF, Olivier. Le succès du Web 2.0 : histoire, techniques et controverse In

Archivesic [En ligne]. 26 novembre 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00133571/en/>

Olivier Le Deuff s‟engage à distinguer les caractéristiques propres au Web 2.0 en retraçant son historique. Plusieurs de ses caractéristiques existaient bien avant son arrivée.

[46] LEVRESSE, Estelle. Web 2.0 : L‟Internet nouvelle génération. .Net. Mai 2006, p. 31-40

[47] LEVY, Pierre. IEML (Information Economy Meta Langage) [En ligne]. NextModernity, 17

juillet 2006. Entretien de Pierre Lévy par Denis Failly. [Consulté le 4 juillet 2007].

< http://nextmodernitylibrary.blogspirit.com/archive/2006/07/13/ieml.html>

[48] MANESS M., Jack. Library 2.0 theory: Web 2.0 and its implications for libraries [En

ligne]. Webology, June 2006, Volume 3, Number 2. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.webology.ir/2006/v3n2/a25.html>

Analyse de l‟impact du Web 2.0 pour les bibliothèques et, plus largement, pour les professionnels de l‟information. Le Web 2.0 représente une opportunité à saisir.

[49] MESGUICH, Véronique. Le Web 2.0 démystifié. Netsources. Bases Publications 2005,

Septembre / Octobre 2006, N°64. p. 1-5

[50] O‟REILLY, Tim. Levels of the game: the hierarchy of Web 2.0 applications [En ligne].

O‟Reilly Radar, 17 juillet 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://radar.oreilly.com/archives/2006/07/levels_of_the_game.html>

Page 123: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 123

[51] O‟REILLY, Tim. What is Web 2.0: design patterns and business models for the next

generation of software [En ligne]. O‟Reilly Radar, 30/09/2005. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-web-20.html>

Texte fondateur de Tim O‟Reilly énonçant les sept principes clés composant le Web 2.0. Sa définition est devenue désormais une des définitions officielles du Web 2.0.

[52] SCHAUER, Brandon. Experience attributes: crucial DNA of Web 2.0 [En ligne]. Adaptive

Path, 1er décembre 2005. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.adaptivepath.com/publications/essays/archives/000547.php>

Cet article dissocie les «foundation attributes», caractéristiques propres au Web, des «experience attributes», caractéristiques propres au Web 2.0. La fusion de ces deux « attributes» rendent un service entièrement „2.0‟. [53] SPOOL M., Jared. Web 2.0: the power behind the hype [En ligne]. User Interface

Engineering, 30 novembre 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.uie.com/articles/web_2_power/>

[54] WIKIPEDIA. Web 2.0 [En ligne]. Wikipedia, dernière modification 11 mai 2007.

[Consulté le 4 juillet 2007]. <http://en.wikipedia.org/wiki/Web_2>

Applications du Web 2.0 en entreprise

[55] ASSELIN, Christophe. Livre Blanc : Blogs & RSS : des outils pour la veille stratégique

[En ligne]. DIGIMIND Services, juin 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.digimind.fr/services/white_paper.htm>

[56] AUTONOMY. White Paper: The risks. The opportunities: what your enterprise needs to

know about Web 2.0 [En ligne]. Autonomy, 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.autonomy.com/downloads/White%20Papers/Autonomy%20White%20Papers/

Autonomy%20Web%202.0%20WP%2020070410.pdf>

[57] BRANCIER, Christine. Wikis et blogs, une autre manière de collaborer. Décision

Informatique, 10 Avril 2006, N°672, p. 34-37

[58] CLERTE, Jennifer. RSS : quel apport pour la veille ? Netsources, Bases Publications

2005, Mars / Avril 2006, N°61. p. 1-5

Page 124: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 124

[59] DEBLOCK, Fabrice. Les nouvelles formes du travail collaboratif [En ligne]. Le Journal du

Net, 26 mars 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.journaldunet.com/solutions/0703/070326-enquete-collaboratif/1.shtml>

A travers plusieurs exemples, l‟article expose l‟évolution du travail collaboratif : flux RSS, wikis, blogs et réseaux sociaux ont remplacé les mails ou les suites collaboratifs. L‟arrivée des «millenials» sur le marché de l‟emploi constitue un nouveau défi pour les entreprises.

[60] EDOUARD-BARAUD, Renaud, BISEUL, Xavier et DELSOL, Emmanuelle. Entreprise 2.0 :

dix agitateurs à suivre… 01Informatique, 05 janvier 2007. p.8-15

Description de dix entreprises ayant développé des suites collaboratives „2.0‟. Le succès de ces nouveaux outils confirme l‟engouement des entreprises pour ces nouveaux outils.

[61] ERTZSCHEID, Olivier. Weblogs : un nouveau paradigme pour les systèmes

d‟information et la diffusion de connaissances ? : Applications et cas d‟usage en contexte de

veille et d‟intelligence économique In Archivesic [En ligne]. 27 mai 2005. [Consulté le 4

juillet 2007]. <http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001433.html>

[62] FIEVET, Cyril. RSS : une alternative au Web ? [En ligne]. Internet Actu, 11 décembre

2003. [Consulté le 4 juillet 2007]. <http://www.internetactu.net/?p=4169.>

[63] HOF, Robert. Web 2.0 has corporate America spinning [En ligne]. BusinessWeek Online,

CEO Guide to Technology, 5 juin 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.businessweek.com/technology/content/jun2006/tc20060605_424102.htm>

Le Web 2.0 n‟est pas une mode passagère : de grands comptes clés l‟ont adopté et en sont satisfaits. Analyse de ces entreprises ayant relevé le défi du Web 2.0.

[64] HOOVER J., Nicholas. Most business tech pros wary about Web 2.0 tools in business

[En ligne]. InformationWeek, 24 février 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.informationweek.com/story/showArticle.jhtml?articleID=197008457 >

Résultats de l‟enquête réalisée par le magazine Information Week sur l‟utilisation du Web 2.0 en entreprise.

[65] ICMPA. International news and problems with the news media‟s RSS Feeds [En ligne].

International Center for Media and the Public Agenda, université de Maryland, 8 mai 2007.

[Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.icmpa.umd.edu/pages/studies/rss_study_details/rss_study.html>

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 125

[66] JOURNAL DU NET. « J‟utilise des flux RSS dans mon entreprise » [En ligne] Journal du

Net, 23 juillet 2005. [Consulté le 22 juillet 2007]

<http://www.journaldunet.com/solutions/0506/050623_rss_temoignage2.shtml>

<http://www.journaldunet.com/solutions/0506/050623_rss_temoignage1.shtml >

[67] KING, Rachael. No rest for the wiki [En ligne]. BusinessWeek Online, CEO Guide to

Technology, 12 mars 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.businessweek.com/technology/content/mar2007/tc20070312_740461.htm>

Article sur l‟utilisation des wikis en entreprise. Via des exemples de grands comptes ayant adopté le wiki, l‟article pose les questions suivantes : Comment l‟intégrer en entreprise ? Quels en sont les avantages et les limites ? A-t-il un avenir en entreprise ?

[68] LEBLANC, Michel. Le marketing viral, de buzz, de bouche à oreille et le média librement

généré par le consommateur [En ligne]. Michel Leblanc, M.Sc. commerce électronique

Marketing Internet, consultant et conférencier, 01 juin 2006. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.michelleblanc.com/2006/05/01/marketing-viral-buzz-bouche-a-oreille-media-

librement-genere-consommateur>

[69] LITCHNER, Annie. Web 2.0 en entreprise : un système collaborative à moindre coût.

[En ligne]. Indexel, 28 février 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

http://www.indexel.net/1_6_4764__3_/15/89/1/Web_2.0_en_entreprise___un_systeme_coll

aboratif_a_moindre_cout.htm

[70] MC KINSEY & COMPANY. How businesses are using Web 2.0: a McKinsey global survey

[En ligne]. The McKinsey Quarterly, mars 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.mckinseyquarterly.com/article_page.aspx?ar=1913>

Résultats de l‟enquête réalisée par le cabiner Mc Kinsey & Company sur l‟utilisation du Web 2.0 par les entreprises.

[71] MECHENTEL, Pierre. Livre blanc : utilité et utilisation des blogs pour les entreprises [En

ligne]. Tubbydev, 26 janvier 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://tubbydev.typepad.com/entreprise_et_blog/2007/01/blogs_et_entrep.html>

Page 126: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 126

[72] NONNENMACHER, François. Du Web 2.0 à l‟Intranet 2.0 [En ligne]. Usages et

technologies de l‟information et de la communication pour l‟entreprise, 13 novembre 2006.

[Consulté le 20 mai 2007]. <http://www.enssib.fr/autres-

sites/docforum/documents/23&24nov06SavResPar06InterNonnenmacherF.pdf>

Description détaillée des outils du Web 2.0 et de leur adaptation en entreprise. Leurs avantages par rapport aux outils traditionnels (emails, forums, suites collaboratives…) sont évoqués.

[73] OZIEL, Céline et LEVIN, Marie-Juliette. Web 2.0 : le client mène le jeu [En ligne].

EMarketing Direct N°110, 1 mai 2007. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.emarketing.fr/Magazines/ConsultArticle.asp?ID_Zoom=33&ID_Article=18401>

[74] PONTOISE, Marjorie. Le « Blog-Business » : les applications professionnelles du blog In

Mémoire Online [En ligne]. Université Lille 2, décembre 2005. Master Professionnel 2e année

Mention Activités Transnationales. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://www.memoireonline.com/02/07/354/le-blog-business.html>

[75] SAUTEUR, Sébastien. Flux RSS : le push nouvelle génération (#2) - Push, liberté

d‟usage et interopérabilité [En ligne]. Valeurs d‟usage RC, 06 novembre 2006. [Consulté le 4

juillet 2007].<http://valeurdusage.net/wordpress/outils/flux-rss-le-push-nouvelle-generation-

2-push-et-nouvelle-liberte-dusage>

Technologie push, les flux RSS introduisent une nouvelle forme de diffusion sélective de l‟information. Ils deviennent ainsi un outil efficace dans un contexte de veille. [76] WOOD, Lauren. Blogs & wikis : technologies for enterprise applications ? [En ligne].

The Gilbane Report, 2005, Vol 12, N°10. [Consulté le 4 juillet 2007].

<http://gilbane.com/artpdf/GR12.10.pdf>

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 127

Annexes

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 128

Annexe 1 : Exemple de pages modèles pour candidat

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 129

Annexe 2 : Exemple de pages modèles pour commerciaux

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 130

Annexe 3 : Exemple d’une page réalisée pour un commercial

Annexe 4 : Fiche pratique : les blogs, une nouvelle culture de la recherche d’emploi

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 131

Le blog ne constitue pas un outil révolutionnaire dans la recherche d‟emploi.

Néanmoins, il a le mérite de compléter les sites traditionnels d‟offres d‟emploi en

apportant une source supplémentaire d‟informations. Un marché caché existe

réellement mais il n‟est ouvert à présent qu‟à des secteurs précis et à des postes

de haut niveau.

Une typologie des blogs se dessine :

Les blogs « verticaux » : les blogs spécialisés s‟adressant à une

communauté, une fonction, un secteur

Les blogs de cabinets de recrutement, consultants RH

Les blogs d’entreprise

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Fiche Pratique

Les Blogs : une nouvelle

culture de la recherche

d’emploi

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 132

Mais quels en sont les avantages ?

Pour approfondir le sujet, retrouvez sur Career Centre le Point sur …

Blogs RH et « verticaux »

Blogs d’entreprise Blog Moovement

Réactivité par le format de publication. Le

billet, est souvent très court et du domaine

de l'instantané.

Richesse d’informations et des

liens par les « blogroll ».

Interactivité grâce aux commentaires.

Gain de temps, filtrage et simplicité

d'utilisation par les fils RSS.

Ciblage des candidatures :

segmentation des offres.

L’anonymat : disparition de l‟email.

Diversité des supports : par le podcast.

Les sources des offres publiées sont

multiples : offres du cabinet de

recrutement, offres du réseau de l‟auteur du

blog, ou sélection d‟offres spécialisées

provenant de sites d‟offres d‟emploi.

Ils permettent de

Présenter une image et culture différentes de

l‟entreprise ou d'apporter des conseils aux

candidats ou aux entrepreneurs.

Apporter des renseignements sur l'actualité

des entreprises, les prises de parole ou les

nominations des dirigeants, ou bien sur la santé des

secteurs d'activité.

Adapter une candidature à la demande, de

trouver des offres cachées ou de contacter

directement les décideurs.

Quelques exemples :

Casino :

www.recrute.supercasino.fr/blogs/listing.php

Aurel Leven NextStage : www.alnsv.com

Microsoft France : http://blogs.microsoft.fr/

Une liste de cent deux blogs d'entreprises actifs

(datant du 02 janvier 2006) de part le monde et de

blogs de produits est disponible.

Moovement est une startup française qui

permet la publication d’offres d’emploi,

d‟avis d'experts et des échanges de points de

vue via des blogs thématisés. La publication

d‟offres par les entreprises est payante. On

trouve

www.media-job.net (pour les métiers des

medias)

www.hightech-job.net (pour les métiers high

tech)

www.HR-job.net (pour les offres liées aux

ressources humaines)

www.stage-job.net (consacré aux stages)

www.startup-job.net, (pour les offres de jeunes

entreprises innovantes),

www.unjobaboulogne.com (offres à Boulogne

Billancourt)

blog.moovement.com (des avis d‟experts et

l‟actualité du marché de l‟emploi).

Qu’a-t-il de plus ?

Créer une recherche au format RSS :

l‟internaute reçoit en temps réel toute nouvelle

offre correspondant à sa recherche spécifique.

Annonces en podcast

Présence de blogueurs experts pour

échanger des points de vue.

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 133

Quelques exemples de Blogs « verticaux » et RH

Nom URL Auteur Objet du blog

Guid‟emploi

http://www.guidemploi.com/

Jérôme

Simphal, cadre

RH

Offres d'emploi, cv en ligne,

annuaire, droit du travail,

présentation d'entreprises

Altaïde http://altaide.typepad.com/

Jacques

Froissant,

fondateur

d‟Altaïde

Actualités du recrutement, des

chasseurs de têtes et offres

d’emploi dans le domaine du

commercial, marketing,

télécoms, développement

logiciel, top management,

consulting provenant du cabinet

Altaïde et d‟autres blog-jobs

Bloc note

recrutement et

emploi

http://obanne.blogemploi.com/ Olivier Obanne

Veille sur le marché de l‟emploi :

sélection d‟articles provenant

d‟autres sites web. Parfois

quelques offres d’emploi de

tous secteurs

Sélection de

sites pou

l‟emploi et

l‟orientation

http://sitesemploi.free.fr/

Veronique

Singare / Lionel

Dujol

Ressources Internet concernant

l‟emploi sur le Web : actualités,

conseils et aide à la recherche

d‟emploi

Mon petit

observatoire du

recrutement

http://obsdurecrutement.free.fr/ Olivier Davoust Actualités, conseils pour la

recherche d‟emploi

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 134

Emploi

Immobilier

http://emploi-

immobilier.blogspot.com/

ND

Offres d’emploi dans

l’immobilier. Des

professionnels de l‟immobilier

viennent déposer leurs offres

sur le blog

Actualité

immobilière

http://actualite-

immobilier.blogspot.com/ ND

Actualité du secteur de

l‟immobilier

Le blog de

l‟emploi et de la

formation

http://www.special.sudouest.com/em

ploi/

Sud Ouest

Blog réalisé par le journal Sud

Ouest : Actualité, métiers en

émergence et en évolution dans

la région

Chargé

d‟études

décisionnelles

http://decisionnel.typepad.com/job/ Anthony Le

Cointre

Offres d’emploi du grand

ouest : compétences

statistiques, économétrie,

reporting, géomarketing,

cartographie, webmapping

Pôle

documentation

http://poldocumentation.canalblog.co

m/ ND

Actualité des professionnels de

l‟information et offres

d’emploi du secteur

Bloc note de

Bertrand

Duperrin

http://www.duperrin.com/ Bertrand

Duperrin

Actualité du recrutement, de ses

évolutions sur Internet,

management de l‟entreprise,

réflexions sur des

problématiques managériales

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 135

RH demain http://blog.rhdemain.com/

Alexis Pinot,

Aude de Jenlis,

Laurent

Huchet, Alixane

de Galzain

Actualités de la fonction RH, du

recrutement et son évolution :

soutenir le débat entre les

acteurs RH dans l‟entreprise

pour échanger leurs « bonnes

pratiques »

RHblog.com http://www.rhblog.com/

TalentPeople

(société

d'assistance en

gestion des

Ressources

Humaines)

Blog de TalentPeople : actualité

de la fonction RH et offres

d’emplois dans ce domaine

IndiceRH.net

http://indicerh.net/index.php?op=edit

o

(blogs accessibles en pied de page)

ND

Indice RH se décline en :

- Blog Actualités RH (les

actualités, nouveautés, nouvelles solutions...)

- Blog Intérim (les

actualités du monde l'intérim...)

- Blog Expertise RH (tous les témoignages

et avis d'experts...)

- Blog Zoom RH (cas pratiques...)

- Blog Agenda RH (tous

les évènements du mois à ne pas manquer...)

- Blog Presse (les revues de presse, par

mois, thématiques et

par société...)

- Blog Livres (tous les

nouveaux livres classés par thème...)

- Blog Tendances RH (chiffres, tendances, Enquêtes RH,

sondages…)

- Blog

Nominations (toutes les

nominations)

- Blog Emplois RH

(toutes les offres

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 136

d'emplois RH)

Christophe

Blazquez http://blazquez.over-blog.com/

Christophe

Blazquez

Conseil en ressources humaines

et quelques offres d’emplois

Page blog de

Charles-Henri

Dumon

http://www.pageblog.fr/blog/ Charles-Henri

Dumon Aide à la recherche d‟emploi

Emploi64 http://www.emploi64.fr/ Christophe

Blazquez

Emploi, recrutement, actualités

de la région Sud Ouest

ND : Non Donné

Annexe 4 : Fiche pratique : Comprendre les flux RSS

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 137

Au sommaire de la fiche pratique :

Qu‟est-ce que le RSS ?

Quel est son intérêt ?

Comment m‟abonner à un fil RSS ?

Comment localiser les fils RSS ?

Comment utiliser les fils RSS ?

Les fils RSS et l‟emploi ?

En voici quelques extraits

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Fiche Pratique

Comprendre les Fils RSS

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 138

Le flux RSS peut être utilisé pour dispenser une information personnalisée…

l‟utilisateur choisit les fils RSS des sites d‟information qu‟il veut voir figurer sur sa

page…Cet outil peut donc constituer un outil efficace pour la recherche d‟emploi…

…Exemples de sites d‟offres d‟emploi qui proposent des fils RSS :

www.emploi.com : Fils RSS classés par offres du jour / secteur d‟activité / région

www.webcible.com : Fils RSS classés par métier et par localisation

www.jobmanager.fr : Site performant car il regroupe des fils classés par fonction et

par région provenant de sites différents. Inscription gratuite et obligatoire pour

accéder aux fils RSS…

Qu’est-ce que le RSS ?

Au cours de vos navigations sur Internet, peut-être avez-vous déjà remarqué ces

icônes ou ou souvent affichées sur les pages

d‟accueil des sites web que vous visitez ? Ces icônes indiquent que le site met à

disposition un ou plusieurs fils RSS. Ces deux dernières années ont en effet été

fortement marquées par le développement de cette nouvelle technologie qui permet

de faire de la syndication de contenus ou du partage d‟information. Aujourd‟hui très

populaires, ces formats offrent de nouvelles possibilités en matière de recherche, de

consultation et de diffusion de l‟information.

RSS est un acronyme qui signifie "Rich Site Summary" (résumé enrichi de site) ou

"Really simple syndication" (une syndication vraiment simple) selon les courants de

pensée. Le terme "fil RSS" équivaut à "lien RSS", "canal RSS" ou à "flux RSS".

De même, " syndication de contenu" ou "abonnement à des flux RSS" ou

"affiliation" désignent le même processus.

Un fil RSS sert à signaler des nouveautés d’un site ou d’un blog à un lecteur

qui le souhaite. Le webmestre d'un site propose dans ses pages web des

informations structurées. Ces informations nouvelles, signalées dans un fichier RSS,

vont circuler sur le web et parvenir à un outil spécifique (nommé agrégateur) sur le

poste de l'utilisateur, sur demande de ce dernier, et selon des options paramétrées

par ce dernier. On parle alors de contenus syndiqués et plus généralement de

syndication de contenu.

Page 139: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 139

Un fil RSS est un canal pour s'informer vite et bien sur des sujets

spécifiques choisis par un utilisateur.

De nombreux sites web et blogs proposent désormais la diffusion de leur actualité

sous forme de flux RSS. Bien que l‟utilisation soit principalement limitée aux organes

de presse et blogs, les avantages de cette technologie ouvrent la voie à de multiples

applications.

Quel est son intérêt ?

Gain de temps : L‟utilisateur a ainsi la possibilité de consulter très facilement les

flux provenant de multiples sources d‟informations sans avoir à visiter chacun des

sites. L‟utilisateur ne cherche plus l‟information, elle vient à lui.

Ciblage de l’information : Les flux RSS permettent une personnalisation en

fonction des besoins de chaque internaute. Les informations étant regroupées en un

même endroit et classées selon les préférences de l‟utilisateur, l‟internaute peut donc

voir très rapidement les informations qui ont été mises à jour, et choisir seulement les

articles qui l‟intéressent.

Réactivité : La diffusion de l‟information et sa mise à jour sont quasiment

instantanées.

Moins de contraintes : En cas de déception face au contenu d‟un flux,

l‟utilisateur peut très facilement le supprimer d‟un "clic". Il n‟y a pas de contrainte de

désabonnement comme pour les lettres d‟informations. Les flux RSS permettent

d‟alimenter automatiquement son propre système d‟informations tout en évitant les

spams et virus des messageries.

Comment m’abonner à un fil RSS ?

La lecture d‟un flux RSS nécessite un outil de lecture appelé "agrégateur" ou

"lecteur RSS". (« feed reader » ou « feed aggregator » en anglais)

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 140

Ces agrégateurs permettent également la création de dossiers thématiques affinant

ainsi le regroupement des fils de la même manière que les signets des sites Internet.

Certains outils intègrent des fonctionnalités de lecture RSS et repèrent

automatiquement l‟adresse des flux. C‟est par exemple le cas des navigateurs Firefox

et Opera qui permettent d'ajouter facilement un nouveau fil RSS lors d'une

navigation. Ils ont pour inconvénient de n'être accessibles que sur le poste d'un

utilisateur.

Dans les autres cas, il est nécessaire d‟utiliser un logiciel qui permettra de lire ces flux

RSS. Ces outils sont en général très simple d‟emploi : il suffit de repérer l‟adresse du

fil. Un simple « clic » sur l‟icône « XML » ou « RSS » permet d‟obtenir le lien. Ce

dernier apparaît de manière générale comme : http://www.nomsite.com/index.rss ou

http://www.nomsite.com/index.xml . Il suffit ensuite d‟ajouter par un copier-coller

cette adresse à l‟agrégateur. Par la suite, le lecteur RSS ira régulièrement charger la

version la plus récente des fichiers RSS sélectionnés, faisant apparaître la liste des

dernières nouveautés publiées par les différents sites sources.

Parmi ces logiciels, on distingue :

Les outils qui s’utilisent directement en ligne

Quelques exemples

http://www.bloglines.com/ http://reader.google.com

http://metaRSS.com http://www.netvibes.com

Ces outils présentent l‟avantage d‟être accessibles depuis n‟importe quel poste

informatique mais présentent l‟inconvénient de nécessiter la création d‟un compte

utilisateur avec login et mot de passe.

Les logiciels à installer sur son ordinateur

Quelques exemples

http://www.newzcrawler.com/ http://syndigator.sourceforge.net/

http://www.newsmonster.org/ http://www.feedreader.com/

http://www.pluck.com/ http://www.rssreader.com/

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 141

Ces logiciels fonctionnent de manière autonome et ne nécessitent aucune création de

compte.

Certains de ces logiciels sont gratuits, d‟autres payants et d‟autres encore mixtes

(fonctionnalités de base gratuites, fonctionnalités avancées payantes). Des listes de

lecteurs RSS sont proposées sur le site allrss.com en fonction de votre système

d‟exploitation.

Comment localiser les fils RSS ?

Le premier moyen - et le plus simple – afin de vérifier si un site web propose des flux

RSS est de rechercher dans les pages les icônes ou . Ces dernières se

situent souvent sur la page d‟accueil, mais il arrive que des fils soient proposés sur

d‟autres pages surtout s‟ils sont liés à une autre rubrique du site.

Dans le cas ou le site web n‟affiche pas ces icônes, d‟autres d‟outils permettent de

repérer les fils RSS.

Certains navigateurs détectent automatiquement les flux proposés par les sites web.

C‟est le cas par exemple de Firefox qui le signale à l‟utilisateur par cette icône orange

dans la barre des tâches.

Certains moteurs classiques permettent également de limiter une recherche à des

sites proposant des flux RSS. C‟est le cas de Yahoo qui propose, dans sa recherche

avancée, de ne rechercher que des fichiers au format RSS/XML, ou encore d‟Exalead

qui propose de trier les résultats de sa recherche en fonction de l‟existence de fils

RSS.

Enfin des moteurs de recherches et répertoires spécialisés existent :

En Français

RSSReporter : annuaire francophone de fils RSS

Retronimo : annuaire francophone de flux RSS

Annuaire RSS Snyke : quelques fils RSS francophones.

I Feed You : Annuaire de fils RSS consultables via des interfaces mobiles (assistants

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 142

personnels, téléphones, accès Wap).

LaMooche - Annuaire RSS : annuaire de fils RSS

En Français dans des annuaires anglo-saxons

Syndic8.com : mention de plus de 1000 fils de nouvelles francophones.

NewsIsFree : sources de journaux, magazines et sites Web d'infos français.

En Anglais

BlogDigger : possibilité de chercher par mot-clé des blogs ou sources d'information

possédant un fil RSS.

CompleteRSS : moteur de recherche de fils RSS

Daypop : permet de rechercher des fils RSS basés sur l'actualité et/ou des articles de

blogs.

Feedster : moteur de recherche très puissant de fils RSS.

List of pre-built categories available in a rss format newsfeed : annuaire thématique

de fils RSS par catégories d'infos agrégé par la société MoreOver (une référence sur la

veille informative).

NewsFeedFinder : moteur de recherche et possibilité de rechercher également par

catégorie de sources d'information.

NewsIsFree by category : l'un des annuaires les plus anciens. Constamment mis à

jour. Une référence.

RSSFeeds - Weblogs Compendium : liste d'une collection de fils RSS de médias et

ressources anglo-saxonnes.

RSSFeeds : recherche par catégorie.

2RSS : annuaire où il est possible d'ajouter ses propres sources.

Syndic8 : moteur de recherche de fils de nouvelles (possibilité de rechercher par

langue).

Comment utiliser les fils RSS ?

Le flux RSS peut être utilisé pour dispenser une information personnalisée.

A l'instar de Netvibes (http://www.netvibes.com/), de nombreux services offrent à

l'internaute la possibilité de personnaliser son interface web. En quelques clics,

l‟utilisateur choisit les fils RSS des sites d‟information qu‟il veut voir figurer sur sa

page. Cet outil peut donc constituer un outil efficace pour la recherche

d’emploi.

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 143

Un site comme Netvibes permet de composer sa page d‟accueil en intégrant contenus

et outils disponibles sur le Net. Après avoir créé un compte, il sera alors possible

d‟accéder à sa page d‟accueil personnalisée depuis n‟importe quel poste.

Il est donc facile d‟imaginer une page rassemblant des actualités et des offres

d‟emplois sur un secteur d‟activité ou une fonction précise. La quasi-instantanéité de

la mise à jour permet à l‟internaute une grande réactivité. Un atout indispensable

dans la recherche d‟emploi.

Les fils RSS et l’emploi ?

Voir la Fiche Pratique Les Blogs : une nouvelle culture de la recherche de

l’emploi

Exemples de sites d’offres d’emploi qui proposent des fils RSS :

www.emploi.com : Fils RSS classés par offres du jour / secteur d‟activité / région

http://www.lesjeudis.com : Nouvelles offres d‟emplois uniquement dans l‟ingénierie

informatique et industrielle

www.aerocontact.com : Fils RSS dans le secteur de l‟aéronautique classés par

Actualités / offres d‟emplois et stages par type de fonction

www.hobsons.fr : Nouvelles offres d‟emplois uniquement spécialisées pour les jeunes

diplômés et salariés

www.keljob.com : Fils RSS classés par offres du jour / secteur d‟activité / région /

pays

www.cadremploi.fr : Fils RSS classés par Fonction / Localisation

www.cmonjob.fr : Fils RSS classés par secteur et par métier

www.webcible.com : Fils RSS classés par métier et par localisation

www.easy-cv.com : Fils RSS classés par secteur d‟activité / contrat / région +

Possibilité d‟enregistrer une recherche au format RSS

www.michaelpage.fr/rss.html : Fils classés par secteur d‟activité

www.talentpeople.net : Fils classés par région + Possibilité d‟enregistrer une

recherche au format RSS

www.jobmanager.fr : Site performant car il regroupe des fils classés par fonction et

par région provenant de sites différents. Inscription gratuite et obligatoire pour

accéder aux fils RSS

www.contact-emploi.com : Nouvelles offres d‟emplois au format RSS

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 144

www.directemploi.com : Fils classés par secteur d‟activité

www.lesechos.fr : fils RSS de toutes les offres + possibilité d‟enregistrer une

recherche au format RSS (critères de recherche: type de contrat, domaine de

compétence, secteur d‟activité, salaire, région)

Annexe 4 : Point sur… les blogs, une nouvelle culture de la recherche d’emploi

Page 145: Adaptation de l‘entreprise aux nouvelles technologies de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/CHEMTOB.pdf · les outils du Web 2.0 commencent seulement à faire leur apparition

1. Introduction …………………………………………………2

2. Guide de la « blogosphère »…………………………………3

Lexique……………………………………………………..3

Rechercher des blogs……………………………………….5

3. Quels sont les avantages ? …………………………………..6

Les avantages des blogs RH et « verticaux »……………….7

POLINFO*

Point sur…

Les Blogs :

une nouvelle culture

de la recherche d’emploi

S o m m a i r e

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Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 2

Les avantages des blogs d‟entreprise……………………….9

4. De la théorie à la pratique……………………………………10

Exemples de blogs RH et « verticaux »………………….…10 Exemples de blogs d‟entreprise…………………………….16

5. Conclusion …………………………………………………..17

6. Pour aller plus loin …………………………………………..18

1. Introduction

Une nouvelle culture de la recherche d‟emploi est née sur Internet : la prospection basée sur la communication et l'échange d'information.

Le phénomène « blog » dépasse aujourd'hui la dimension du simple journal intime. L'outil se spécialise et se professionnalise. Après les blogs-emploi, mis en

ligne par les chercheurs d‟emploi pour se faire remarquer sur Internet, fleurissent depuis quelques mois les blogs d‟offres d‟emploi ou « job-blogs » mis en

ligne par les entreprises.

Le blog s'impose désormais aux professionnels : patrons, recruteurs, ou directions des ressources humaines et de la communication. Les blogs « verticaux »

et blogs RH commencent à investir le paysage et à bousculer les méthodes traditionnelles de recherche d‟emploi en facilitant les recrutements et la rencontre

entre l‟offre et la demande ou en améliorant l‟interactivité avec les candidats. L‟objectif premier est de créer un site « niche » et non grand public. De fil en

aiguille, les entreprises elles-mêmes également optent pour cet outil de communication direct et spontané. Le gain apporté des « corporate blogging » ou

blog d‟entreprise est souvent une meilleure image de la société, une humanisation de sa communication. Parmi les plus intéressées, on distingue les

détentrices de grandes marques. Faciles, peu coûteux à mettre en œuvre et mieux référencés qu‟un site classique, ils offrent donc à priori le meilleur rapport

coût-visibilité pour une offre d‟emploi.

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Emmanuelle Chemtob

Adaptation de l‟entreprise aux nouvelles technologies de l‟Internet :

l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 3

Si dans d'autres pays, comme aux Etats-Unis ou en Angleterre, le phénomène est déjà répandu, cette nouvelle utilisation s‟est développée récemment en

France. La pérennité de ce modèle pourrait être assurée tant par l'éveil technologique balbutiant des entreprises françaises depuis ces dernières années mais

également par l‟éducation "blog" qui s‟opère auprès d‟un nombre croissant d‟internautes.

Devant ce phénomène émergent, il est toutefois légitime de se poser ces questions : les blogs, effet de mode ou outils réellement efficaces à la fois pour le

recruteur et le candidat ? De simple sites d‟offres d‟emploi ou un accès au marché caché ?

2. Guide de la blogosphère

Lexique

Billet ou Post : Nom donné aux publications et articles

Blog: Espace d‟expression personnel en ligne qui permet à chacun d‟exprimer ses idées et d‟interagir avec ses lecteurs.

Blog d’entreprise ou Corporate blogging : Blog créé par les dirigeants ou les salariés d‟une société. Les entreprises ont souvent recourt au blog comme

outil de communication externe.

Blog emploi : Terme générique pour désigner l‟ensemble des blogs ayant trait à l‟emploi. Terme également utilisé pour désigner les blogs de demandeurs

d‟emploi qui souhaitent se faire remarquer par les recruteurs sur Internet.

Blog Ressources Humaines (Blog RH) : Blog dont le thème central est l'emploi et/ou les ressources humaines. Tenu par un cabinet de recrutement, un

recruteur ou un consultant, ils diffusent parfois des offres d‟emploi et apportent des conseils en recrutement.

Blogosphère : Ensemble des blogs dont l'une des caractéristiques principales est d'être tissée d'une multitude de liens croisés.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 4

Blogroll : Liste de liens externes inclus sur les pages d'un blog et apparaissant en général en colonne dès la page d'accueil.

Blogs verticaux : Blogs s‟adressant à une communauté ciblée (fonction, région, secteur …)

Job-blog : Terme regroupant l‟ensemble des blogs diffusant des offres d‟emplois ou offrant une aide pour la recherche d‟emploi. Les blogs RH et les blogs

verticaux sont inclus dans cette catégorie.

Podcasting: Terme issu de la combinaison des termes iPod et broadcasting qui désigne le fait de rendre disponible en ligne un fichier audio au format

numérique. Ce fichier peut-être téléchargé directement sur un ordinateur ou un périphérique à partir d'un fil de téléchargement.

Trackback ou Rétrolien : Système de liens inter-blogs semi-automatisé qui permet aux auteurs de relier des billets de blogs différents et parlant du même

sujet, ou se faisant référence.

RSS: Really simple syndication ou Rich site summary. Un fil ou flux RSS permet d‟extraire d‟un site web ou d‟un blog du contenu régulièrement mis à jour. Un

fichier RSS est un fichier texte au format XML comportant la description synthétique du contenu. Pour utiliser les flux RSS, un lecteur RSS est indispensable.

Parmi les lecteurs, on distingue : ceux hébergés en ligne (comme par exemple Google Reader BlogLines, Netvibes), les logiciels de bureaux à télécharger

comme Feedreader, et certains navigateurs Internet intégrant les fils RSS (Internet Explorer 7, Mozilla Firefox).

Rechercher des blogs

Voici une liste non-exhaustive de répertoires et moteurs de recherche :

Rechercher un blog français

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Blogsearch : http://Blogsearch.google.com

Blog ouaf : http://www.blogouaf.com/api/search.php

All Blog : http://www.all-blog.com/

Blog dimension : http://www.blogdimension.com/

Retronimo : http://www.retronimo.com/

Blogonautes : http://www.blogonautes.com/

Annuaire blogs : http://www.annuaire-blogs.fr/

Rechercher un blog international

Technorati : www.technorati.com

Blog Pulse : www.blogpulse.com

Blog Digger : http://www.blogdigger.com/index.html

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 6

Feedster : http://blogs.feedster.com/

Waypath : http://www.waypath.com/

Blogarama : http://www.blogarama.com/

3. Quels sont les avantages ?

Une typologie des blogs se dessine :

Les blogs « verticaux » : les blogs spécialisés s‟adressant à une communauté, une fonction, un secteur

Les blogs de cabinets de recrutement, consultants RH

Les blogs d‟entreprise

Les avantages varient selon le type de blog utilisé.

Les avantages des blogs RH et « verticaux »

Les services déjà proposés ou à venir sont globalement les mêmes pour tous : offres d'emploi, conseils, guides pratiques, fil RSS mais avec des cibles

différentes. Les blogs offrent toutefois des avantages en termes de veille que le Web était jusque là incapable d'offrir :

Réactivité par le format de publication : le billet est souvent très court et du domaine de l'instantané. Réactivité ensuite par sa visibilité quasi-

instantanée : les nouveautés sont indexées en quelques minutes alors que plusieurs jours sont généralement nécessaires pour les sites Web

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 7

classiques. Un blog est naturellement mieux référencé par les moteurs de recherche qui privilégient les sites où le contenu est régulièrement actualisé

et où les liens sont nombreux.

La richesse d’informations et des liens constitue également une force de la blogosphère. La plupart des blogs renvoient en effet vers des sites

Web ou vers d'autres blogs traitant du même sujet. Le blog est souvent une ressource formidable en terme de liens thématiques. Ces liens sont

généralement nommés blogroll.

Interactivité grâce à la possibilité pour les lecteurs de poster des commentaires, pour réagir sur le billet voire pour obtenir des informations

complémentaires. Les blogs adoptent souvent un ton moins solennel qu‟un site traditionnel et plus proche des candidats. Les commentaires

permettent parfois d'engager le dialogue avec des recruteurs potentiels. Comme d'autres précurseurs, Bertrand Duperrin, cadre en management des

RH, a lancé son blog il y a un an. Conçu au départ pour accéder à une visibilité nationale et décrocher un emploi, son blog a évolué. Il lui a ensuite

servi à exposer ses opinions et idées sur le management. Ce qui lui a permis de préciser son projet et de trouver de premiers clients pour son activité

de conseil.

Le flux RSS, disponible pour une grande majorité des blogs, permet de connaître en temps réel les dernières publications d'un site Web. De nombreux

outils sont disponibles pour les lire : les lecteurs de flux RSS (en ligne ou à installer) ou les navigateurs Web. Plusieurs raisons peuvent motiver

l'utilisation de l'outil RSS : un gain de temps avec l‟information qui arrive automatiquement à l‟internaute, le filtrage avec la mise à disposition de

fils RSS classés par catégories, et la simplicité d'utilisation.

L’anonymat : les candidats n'ont plus besoin de communiquer leur adresse email et peuvent surveiller anonymement le marché de l'emploi.

Les blogs représentent avant tout un moyen d'accéder à des offres d'emploi ciblées. Le point central de cette approche est la micro-segmentation

et sa capacité à générer des candidatures pointues.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 8

La diversité des supports : certains blogs permettent aux entreprises de publier leurs offres au format multimédia podcast. L‟évolution des

mobiles et la vitesse du développement des habitudes d‟écoute de podcast plaident bien entendu en la faveur de ce moyen complémentaire de

diffusion des annonces.

Du côté des recruteurs, les avantages sont également visibles. L'utilisation de ces nouvelles technologies leur permet de bénéficier d'une audience qualifiée

vis-à-vis des sites d'emplois traditionnels. En construisant des communautés sectorielles, cette approche devrait permettre aux employeurs de recevoir des

CVs de candidats plus ciblés.

Les avantages des blogs d’entreprise

Les recruteurs pouvaient auparavant s'intéresser aux blogs des candidats pour évaluer leurs personnalités. Les candidats peuvent désormais consulter ceux

des salariés des entreprises visées pour s'informer davantage sur l'entreprise.

La mise en place d‟un blog professionnel permet aux employeurs de présenter une image différente de l‟entreprise ou d'apporter des conseils aux candidats

ou aux entrepreneurs. Il s'agit également d'attirer des candidats potentiels, de générer un trafic plus important et de proposer exceptionnellement des offres

d'emploi. Citons un exemple afin d‟illustrer ce phénomène : le réseau d'agences immobilières Century 21 a ouvert un blog éphémère pour repérer des

candidats tentés de faire carrière dans le secteur. Animé par l'équipe des ressources humaines, il informait sur la société, ses emplois et répondait aux

questions des internautes.

Les blogs d‟entreprise sont de plus en plus des sources d'information sur l'actualité des entreprises, les prises de parole ou les nominations des dirigeants, ou

bien sur la santé des secteurs d'activité. Ils constituent des supports à suivre de près car ils permettent d'adapter une candidature à la demande, de trouver

des offres cachées ou de contacter directement les décideurs. Ce type de service grâce au fil RSS est donc un moyen efficace de faire de la veille sur

certaines sociétés ou activités en sachant qui recrute pour quel poste.

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4. De la théorie à la pratique

Un pionnier : Moovement

Les job-blogs ont été lancés récemment en France. Le site CarrièreOnline avec ses treize blogs en fut l‟initiateur. L‟arrêt de la diffusion des offres en 2005 a

permis au jeune réseau Moovement de dominer le marché des job-blogs.

Moovement est une startup française créée par Richard Menneveux et Jacques Froissant qui permet la publication d‟offres d‟emploi, d‟avis d'experts et des

échanges de points de vue via des blogs thématisés. La publication d‟offres par les entreprises est payante.

Le choix d‟un blog comme plate-forme permet aux candidats comme aux entreprises de bénéficier de tous les avantages offerts par cette nouvelle

technologie : flux RSS, commentaires, podcasts mais également la possibilité d‟avoir une indexation de qualité dans les principaux moteurs de recherche.

Moovement a une approche micro-segmentée par secteur/industrie en proposant un blog pour chacun d‟eux : www.media-job.net (pour les métiers des

medias), www.hightech-job.net (pour les métiers high tech), www.HR-job.net (pour les offres liées aux ressources humaines), www.stage-job.net (consacré

aux stages), www.startup-job.net (pour les offres de jeunes entreprises innovantes), et blog.moovement.com (des avis d‟experts et l‟actualité du marché de

l‟emploi).

Chacun de ces blogs est conçu selon le même concept : un billet par offre d‟emploi qui lui-même peut être noté, commenté et taggé. Une adresse URL

permanente est attribuée à chaque offre d‟emploi permettant de la faire circuler facilement à votre entourage.

Les avantages de ce blog sont certains :

Un outil de recherche permettant de créer des agents de recherches qui produisent automatiquement un flux RSS. De cette manière,

l‟internaute peut recevoir en temps réel toute nouvelle offre correspondant à sa recherche spécifique.

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 10

Les annonces en podcast (annonce vocalisée automatiquement) : les internautes peuvent écouter un résumé des offres d‟emploi publiées à partir

de leur ordinateur, mais aussi de leur lecteur MP3, iPod, ou téléphone mobile. Le format podcast connaît un vrai succès, avec 200 à 300 annonces

téléchargées par semaine.

Les blogueurs experts : les candidats peuvent échanger avec des experts autour d‟analyses métiers, informations, et conseils sur les nouvelles

méthodes de recrutement et les nouveaux usages pour améliorer leur employabilité.

Selon, Grégory Herbé, responsable du pôle Stagiaires-Jeunes Diplômés au sein de Moovement, la mise en ligne d‟un pôle Jeunes Diplômés et d‟un job-blog

spécialisé dans la finance, ciblé uniquement sur certains métiers, est prévue dans un avenir proche.

La mise à disposition de job-blogs locaux visant des zones urbaines précises sera également poursuivit. Le premier né de cette série se nomme « Un job à

Boulogne » (www.unjobaboulogne.com). L‟objectif étant de permettre aux citadins de travailler près de leur domicile. Afin de répondre davantage aux

requêtes des candidats, les différents postes proposés sont visualisables via une carte de la ville.

Exemples de blogs RH et « verticaux »

Les blogs de cabinets de recrutement et certains blogs spécialisés fournissent aux candidats lecteurs des offres d‟emplois et des pistes intéressantes pour

être plus efficaces dans leur recherche d'emploi. Les sources des offres publiées sont multiples : certaines sont des offres pour lesquelles l‟auteur du blog

recrute en tant que consultant recrutement. D'autres représentent des offres de leur réseau qu‟ils choisissent de relayer sur leur blog. Dans ce cas de figure, il

s'agit bien de postes à pourvoir du marché caché. Le blog emploi peut en effet agir par bouche à oreille (buzz) et permettre de diffuser des offres. On parle

alors de transmission virale via Internet. Quelques blogs choisissent également de proposer une sélection d‟offres, spécialisées sur un secteur ou une région,

provenant de divers sites d‟offres d‟emploi.

Voici une liste non-exhaustive d‟exemples :

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ND : Non Donné

Nom URL Auteur Nature Objet du blog Mise à jour Public visé

Guid‟emploi

http://www.guidemploi.com/

Jérôme

Simphal,

cadre RH

Blog RH

Offres d'emploi, cv en ligne,

annuaire, droit du travail,

interviews, moteur de recherche,

liens utiles, infos pratiques,

sondage, présentation d'entreprises

Hebdomadaire Tous publics

Altaïde http://altaide.typepad.com/

Jacques

Froissant,

fondateur

d‟Altaïde

Blog RH

Actualités du recrutement, des

chasseurs de têtes et offres

d’emploi dans le domaine du

commercial, marketing, télécoms,

développement logiciel, top

management, consulting provenant

du cabinet Altaïde et d‟autres blog-

jobs

Quotidienne Public spécialisé

Bloc note

recrutement et http://obanne.blogemploi.com/

Olivier

Obanne Blog RH

Veille sur le marché de l‟emploi : Quotidienne Tous publics

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 12

emploi sélection d‟articles provenant

d‟autres sites web. Parfois

quelques offres d’emploi de

tous secteurs

Sélection de

sites pou

l‟emploi et

l‟orientation

http://sitesemploi.free.fr/

Veronique

Singare /

Lionel Dujol

Blog RH

Ressources Internet concernant

l‟emploi sur le Web : actualités,

conseils et aide à la recherche

d‟emploi

Mensuel Tous publics

Mon petit

observatoire du

recrutement

http://obsdurecrutement.free.fr/ Olivier

Davoust Blog RH

Actualités, conseils pour la

recherche d‟emploi Quotidienne Tous publics

Emploi

Immobilier

http://emploi-

immobilier.blogspot.com/

ND Blog

spécialisé

Offres d’emploi dans

l’immobilier. Des professionnels

de l‟immobilier viennent déposer

leurs offres sur le blog

Toutes les

deux semaines Public spécialisé

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 13

Actualité

immobilière

http://actualite-

immobilier.blogspot.com/ ND

Blog

spécialisé Actualité du secteur de l‟immobilier Hebdomadaire Public spécialisé

Le blog de

l‟emploi et de la

formation

http://www.special.sudouest.com/em

ploi/

Sud Ouest Blog

spécialisé

Blog réalisé par le journal Sud

Ouest : Actualité, métiers en

émergence et en évolution dans la

région

Quotidienne Public spécialisé

Chargé

d‟études

décisionnelles

http://decisionnel.typepad.com/job/ Anthony Le

Cointre

Blog

spécialisé

Offres d’emploi du grand

ouest : compétences statistiques,

économétrie, reporting,

géomarketing, cartographie,

webmapping

Hebdomadaire Public spécialisé

Pôle

documentation

http://poldocumentation.canalblog.co

m/ ND

Blog

spécialisé

Actualité des professionnels de

l‟information et offres d‟emploi du

secteur

Hebdomadaire Public spécialisé

Bloc note de

Bertrand

Duperrin

http://www.duperrin.com/ Bertrand

Duperrin Blog RH

Actualité du recrutement, de ses

évolutions sur Internet,

Quotidienne Tous publics

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 14

management de l‟entreprise,

réflexions sur des problématiques

managériales

RH demain http://blog.rhdemain.com/

Alexis Pinot,

Aude de

Jenlis,

Laurent

Huchet,

Alixane de

Galzain

Blog RH

Actualités de la fonction RH, du

recrutement et son évolution :

soutenir le débat entre les acteurs

RH dans l‟entreprise pour échanger

leurs « bonnes pratiques »

Quotidienne Public spécialisé

RHblog.com http://www.rhblog.com/

TalentPeopl

e (société

d'assistance

en gestion

des

Ressources

Humaines)

Blog RH

Blog de TalentPeople : actualité de

la fonction RH et offres d‟emplois

dans ce domaine

Toutes les

deux semaines Public spécialisé

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 15

IndiceRH.net

http://indicerh.net/index.php?op=edit

o

(blogs accessibles en pied de page)

ND Blog RH

Indice RH se décline en :

- Blog Actualités RH (les

actualités, nouveautés,

- nouvelles solutions...)

- Blog Intérim (les

actualités du monde l'intérim...)

- Blog Expertise RH (tous les

témoignages et avis d'experts...)

- Blog Zoom RH (cas pratiques...)

- Blog Agenda RH

(Tous les évènements du mois à ne pas manquer...)

- Blog Presse (les revues de

presse, par mois, thématiques et par

société...)

- Blog Livres (tous les

nouveaux livres classés par

thème...)

- Blog tendances RH (chiffres, tendances, Enquêtes RH, sondages…)

- Blog nominations (toutes

les nominations)

- Blog Emplois RH

(toutes les offres d'emplois RH)

Hebdomadaire Public spécialisé

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 16

Christophe

Blazquez http://blazquez.over-blog.com/

Christophe

Blazquez Blog RH

Conseil en ressources humaines et

quelques offres d’emplois

Quotidienne Tous publics

Page blog de

Charles-Henri

Dumon

http://www.pageblog.fr/blog/

Charles-

Henri

Dumon

Blog RH Aide à la recherche d‟emploi Toutes les

deux semaines Tous publics

Emploi64

http://www.emploi64.fr/

Christophe

Blazquez

Blog

spécialisé

Emploi, recrutement, actualités de

la région Sud Ouest

Hebdomadaire

Public spécialisé

Exemples de blogs d’entreprise

Citons, à titre informatif, quelques exemples d‟entreprises qui utilisent les blogs à des fins de communication ou de recrutement :

Le Groupe Casino a créé son blog pour attirer les jeunes talents et échanger sur le métier de la grande distribution.

http://www.recrute.supercasino.fr/blogs/listing.php

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 17

La Police Nationale qui avec des blogs de gardiens de la paix ou d‟autres personnes de la fonction, partage en guise de témoignage le quotidien du métier.

http://www.blog-police-recrutement.com

Microsoft France avec plus de quarante blogs animés par des développeurs, des chefs de produits, des directeurs de l‟entreprise Microsoft.

http://blogs.microsoft.fr

Avenir de la santé lancé par les laboratoires GlaxoSmithKline depuis mai 2005, ce blog tourne autour d‟un débat trimestriel sur l'avenir des médicaments :

http://www.avenirdelasante.fr

Aurel Leven NextStage : blog "financier" lancé par une société de gestion de fonds de capital investissement. Il est plutôt utilisé comme vitrine de

communication. http://www.alnsv.com

Le blog de Kelkoo : informations sur la société Kelkoo : http://www.kelkooblog.com

Le blog FashionandLuxe : l'actualité des marques de mode et de luxe. http://brunoteboul.typepad.com/fashionandluxe

Le blog de Chausson Finance (levée de fonds) qui évoque l‟entreprenariat en général et les tendances de l‟économie et du secteur high-tech :

http://chaussonfinance.blogs.com/

Bien d‟autres blogs peuvent être recensés comme Amazon (blogs dédiés aux web services, au développement du moteur A9), Cisco (blog d'opinion sur la

politique et l'innovation), Dell (blog sur Linux), Hewlett Packard (blogs de managers et blogs thématiques), IBM (blogs d'employés et d'anciens employés,

blogs thématiques), Motorola (blog produit), Sun (blogs d'employés et de managers).

Une liste de cent deux blog d‟entreprises actifs (datant du 02 janvier 2006) de part le monde et de blogs de produits disponibles sur ces sites :

Entreprises : http://www.thenewpr.com/wiki/pmwiki.php?pagename=Resources.CorporateBlogsList

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l‟entreprise à l‟heure du Web 2.0 18

Produits : http://www.thenewpr.com/wiki/pmwiki.php?pagename=Resources.ProductBlogsList

5. Conclusion

Le blog ne constitue pas un outil révolutionnaire dans la recherche d‟emploi. Néanmoins, il a le mérite de compléter les sites traditionnels d‟offres d‟emploi en

apportant une source supplémentaire d‟informations. La facilité de déploiement de cet outil, pour les particuliers comme pour les entreprises, en fait un

complément appréciable aux supports plus traditionnels. Un marché caché existe réellement mais il n‟est ouvert à présent qu‟à des secteurs précis et à des

postes de haut niveau. Cependant, le succès des job-blogs rencontré aux Etats-Unis nous incite à penser que cette nouvelle forme de prospection et de

recrutement tendra à se développer. De la même manière que le blog complète les outils habituels, le blog peut être complété par d‟autres technologies du

Web : cooptation, réseaux sociaux … Un point commun demeure entre les nouvelles et traditionnelles méthodes : la meilleure stratégie est d'être "pro-actif"

afin d'accéder le plus directement possible à de nouvelles opportunités d'embauche.

6. Pour aller plus loin

Blogs et RSS, des outils pour la veille stratégique/Christophe Asselon. – Digimind, 13/06/2006. Livre blanc téléchargeable à cette adresse :

http://www.digimind.fr/services/outils.htm#white_paper_Blogs_RSS

Blog pour les pros / Loïc Le Meur, Laurence Beauvais. - Paris : Dunod, 2005

Blog story / Cyril Fievet, Emily Turrettini. - Paris : Eyrolles, 2004

Les Blogs / Benoît Desavoye, Christophe Ducamp, Xavier de Mazenod, Xavier Moisant. - Paris : M2 Editions, 2005

RSS, blogs - Un nouvel outil pour le management : La syndication des flux d'informations et des blogs pour l'entreprise / Jean-Claude

Morrand. - Paris : M2 Editions, 2005

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Weblogs / Eric Charton. - Paris: CampusPress, 2005. (Accompagné d'un CD-ROM)