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¡ te quiero ! Verdi Le conteur Kelemenis | N°0 | SEPTEMBRE 2009 | Dimitri en marche José Luis Gómez met en scène Simon Boccanegra SAISON 09 | 10 0 LE CERCLE DU GRAND THéâTRE ET LE GRAND THéâTRE DE GENèVE PRéSENTENT : Flicka revient

description

Journal du Cercle et du Grand Théatre de Genève avril 2009 Numéro 0

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¡ te quiero ! Verdi

Le conteurKelemenis

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Dimitri en marche

José Luis Gómez met en scène Simon Boccanegra

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Le cercLe du grand ThéâTre eT Le grand ThéâTre de genève présenTenT :

Flicka revient

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S T - G A L L B Â L E B E R N E C O I R E G E N È V E L A U S A N N E

L O C A R N O L U G A N O S C H A F F H O U S E Z U R I C H

Mythe N° 4

Faux! En tant que plus ancienne banque suisse, nous bénéficions d’une longue expérience et d’une

expertise reconnue. En 268 ans d’histoire, nous avons vu les périodes d’euphorie et de joyeuse

insouciance succéder aux guerres, aux révolutions, aux crises économiques et aux krachs boursiers.

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« il n’y a de simple que l’hypocrisie et la routine. »

, étonnés, voire déçus de ne pas retrouver La Grange, le journal du Grand Théâtre  ? Peut-être le temps était-il venu de changer le concept et l’aspect du journal avec l’ar-rivée d’une nouvelle direction et d’une nouvelle équipe  ? Désormais votre magazine portera le nom d’aCT·O, une référence au monde théâtral où très souvent les œuvres sont divisées en actes et à l’action, mais également une présence forte de ceux qui sont à l’origine du journal et qui en permettent sa réalisation : Le Cercle du Grand Théâtre. Chez aristote, un bloc de marbre recèle en puis-sance une infinité de statues, mais une seule en émer-gera et ce, grâce à l’acte humain qui donne sa forme au monde. ainsi notre vie est-elle ponctuée par des actes aux possibles multiples. a la fois et semblable aux revues et ma- gazines qui s’accumulent dans les kiosques, aCT·O se veut un outil de communication et de dialo-gue, pour participer encore davantage à la vie de votre institution. Tout en restant ludique, il se voudra

et incontournable afin de vous ouvrir grand les portes du monde

Le numéro O qui se trouve entre vos mains est le premier d’une série que nous espérons longue et enrichissante. il n’a probablement pas encore acquis sa forme définitive, mais laissons-lui le temps de grandir et d’évoluer. Ce numéro vous fera rencontrer des personnages et des équipes clefs dans la vie d’un théâtre. Des personnes qui n'apparaissent que trop rarement sous les feux de la rampe, mais sans qui une scène ne pourrait s’animer. ils agissent dans la dis-crétion mais avec efficacité au sein d’une grande famille dont le souci premier est de vous plaire et de vous dis-traire. Tout changement bouscule des habitudes et sus-cite des commentaires. Changer ce n’est pas forcément remettre en cause ou condamner ce qui a existé. Très souvent, le changement contribue à donner une nouvelle vie, de nouveaux éclairages et redynamise la motivation. Laissez-vous tenter, et sillonnez avec nous et Le Cercle du Grand Théâtre d’autres routes pour partager encore davantage la vie de votre maison. TR

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Surpris

différent

lyrique.ambitieux

Jean Giraudoux

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ACT.0 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | saison 09 | 102

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CONTACTSgrand Théâtre de genève 11, bd du Théâtre cp 5126 ch-1211 genève 11

T +41 22 418 30 00F +41 22 418 30 [email protected]

IMPRESSUMDirecteur de la publication Tobias Richter Ont collaboré à ce numéro:Mona Zouhir, Philippe Cohen, Daniel Dollé, Alain Perroux, Jon Tolansky, Kathereen Abhervé, Christopher Park

Coordination Illyria Pfyffer Direction artistique Aimery Chaigne (csm sa) Impression m+h genève

Parutions 4 éditions par année.

Achevé d’imprimer en septembre 2009

IMAGE DE lA COUvERTURE ET DU SOMMAIRE:

PORTRAIT DE GUISEPPE vERDI (1813-1901)

DE GIOvANNI BOlDINI (1842-1931)

© THE BRIDGEMAN ART lIBRARY

Somme-èreBuzz OP pp.4-6 Quoi de neuf dans le monde de l’opéra à Genève et ailleurs

WhaT’S On p.7 Events and premieres on major opera stages across the world

OPeraTiOn pp.8-13 Et si on vous disait tout sur Simon Boccanegra ?

PLein FeuX pp.14-15Vision d’un grand théâtre espagnol : le Liceu de Barcelone

BaLLeT pp. 16-17Un programme tout nouveau tout beau

Le CerCLe pp.18-19Le Cercle, fidèle partenaire du Grand Théâtre

hOmmaGe pp. 20-21Pina Bausch, Merce Cunningham, deux monstres sacrés nous ont quitté

en COuLiSSeS pp.22-24L’équipe technique du Grand Théâtre sous la lumière

On STaGe pp.25-27- Etre Gidon Kremer ou ne pas être, tel est l’humour de la question.- Flicka, une voix légendaire

SPeCTaCLe pp.28-29Dimitri est formel : le diable est de retour

DiDaCTiQue pp.30-31Les enfants ont la parole

24h p.32Dans la vie de Ching-Lien Wu

Voici la somme d’une nouvelle ère pour un magazine que nous avons voulu éclec-tique au possible

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il y a quarante ans déjà. Cependant la lune, ce sa-tellite de la terre, intrigue et intéresse les hommes depuis des lustres. Lucien de Samosate, un sophiste du iième siècle, satiriste et rhéteur d’asie mineure, écrit Voyage dans la Lune. Dans son prologue, il pré-vient qu’ il ne dira rien de vrai  ! Plus près de nous, hergé et son héros Tintin

nous font aussi marcher sur la lune... Les com-positeurs  également ne restent pas indifférents à la magie de cet astre sym-bole du féminin. en 1777, Joseph haydn compo-se un opéra pétillant, Il mondo della luna. au mois d’avril 2008, le pu-blic du Grand Théâtre fait la connaissance de Monsieur Brouček né de la

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On demande la lune

La créationde Simon Boccanegra à La Fenice

« J’ai eu à Venise un fiasco aussi grand que celui de La Traviata. Je croyais avoir fait quelque chose de passable, mais il semble que je me sois trompé. » G. Verdi au moment de la création

de Simon Boccanegra en 1857

buzzopVerdi, un artiste engagé ?Préméditation ou subversion par le contexte historique ?ou alors tout n’est-il que farce ?

Verdi et la politique…

plume de LeoŠ JanáČek. Le 20 juillet 1969, le rêve est devenu réalité, neil armstrong a marché sur la lune. L’humanité s’invente de nouveaux défis, mais la poésie reste…

« La seule idée que les Autrichiens pour-raient venir ici me ferait courir à des mil-liers de kilomètres sans reprendre mon souffle, pour ne pas voir leurs sales gueules. » Giuseppe Verdi

« J'aurais aimé une politique plus généreuse, j'aurais aimé que l'on payât une dette de reconnaissance. Cent mille des nôtres pou-vaient peut-être sauver la France et nous en même temps. Quoi qu'il en soit, j'aurais préfé-ré nous voir signer la paix, vaincus aux côtés des Français, plutôt que cette inertie qui nous fera mépriser un jour. »Giuseppe Verdi

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Le dogede Gênes et Louis XiV

en 1685, aux termes d’un traité signé à Versailles le 12 février, le doge est chargé de porter à Louis XiV les excuses de la république : « l’accident le plus fatal, le plus funeste que ma république pût jamais éprouver, a été d’avoir pu offenser Votre majesté. » reçu dans la galerie des Glaces, on interroge le doge sur ce qui l’avait surpris à Versailles, il répondit, « C’est de m’y voir… »

En verre ou en vair ?dans les contes et légendes du pays d’oc, on apprend que les conteurs occitans terminaient leur conte de la manière suivante :

cric, crac ! mon conte es acabatabió un escloupoun de veirese l’abio pas trincataro lou vous farió veser cric, crac, mon conte est achevéJ’avais un petit sabot de verresi je ne l’avais pas brisé,Je vous le ferais voir

mais est-ce bien raisonnable d’aller au bal avec des pantoufles, de surcroît en verre ?

Sergueï Prokofiev à propos de Cendrillon«… je vois Cendrillon non seulement comme un personnage de conte de fées mais également comme une personne en chair et en os qui ressent et vit parmi nous »;

« Ce que j'ai voulu exprimer avant tout par la musique de Cendrillon est l'amour poétique de Cendrillon et du Prince, la naissance et l'éclosion de cet amour, les obstacles dressés sur son chemin et, finalement, l'accomplissement d'un rêve.»

Les Japonaisont-ils fait mieux que Walt disney ?rendez-vous au grand Théâtre pour rencontrer la Cendrillon de michel Kelemenis et du ballet du grand Théâtre.

Valse la vie quand tu souris,Ma jolie Cendrillon,Mais tout n'est pas si facile,Quand on est Cendrillon.

Ta vie n'est qu'un tourbillon,Tu connais la leçon.Même quand un joli garçon,T'embrasse, Cendrillon.

L'aventure vous tend les brasEt le danger guette vos pas,Mais à deux on est plus fort,Ma jolie Cendrillon.

Valse, valse et tourbillonne,Heureuse Cendrillon,Moi je veillerai sur toi.Le temps passe et n'attends pas,N'oublie pas notre contrat.

Valse la vie quand tu souris,Ma jolie Cendrillon,Un jour tout sera facile,Ma jolie Cendrillon.

paroles de la chanson générique deCinderella monogatarisérie Tv en 26 épisodesproduction italo- Japonaise : Tatsunoko, mondo Tv

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Maquette des costumes de Philippe Combeau

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Septantième

Lauréat en 1959 du fameux Concours international de Genève, heinz holliger est certainement le hautboïste le plus célèbre au monde. De nombreux compositeurs lui ont dédié des œuvres dont il a assuré la création, entre autres, Berio, Carter, Ligeti, Lutoslawski et Stockhausen. ne parler que de l’instrumentiste serait oublier qu’il est également chef d’orchestre, compositeur et pédagogue. C’est avec Pierre Boulez qu’il étudie la composition. inlassable et infatigable travailleur, il vit sa passion in-tensément. Difficile d’énumérer toutes les distinctions qui l’honorent tout au long de sa carrière. au disque, il nous donne à entendre des œuvres pour l’instrument dont il est probablement le maître absolu. Ses composi-tions sont nombreuses et variées et s’adressent aux for-mations instrumentales les plus diverses. au cours de la saison 1993/1994, il est compositeur en résidence à l’Orchestre de la Suisse romande; en 1998, il est compo-siteur en résidence au Festival de Lucerne.auteur d’un opéra, Schneewittchen (Blanche-neige) en 5 scènes avec 1 prologue et un épilogue, il participe égale-ment en tant que chef à la tête de l’Orchestre de la Suisse romande à Ombres, un documentaire d’edna Politi: naissance du « Concerto pour violon – hommage à Louis Soutter » de heinz holliger.

> ConTReTemps l'heuRe musiCAle émission sur rSr - espace 2 renCOnTre aVeC : heinz holliger et Philippe albèra

ensemble Contrechamps Au Grand Théâtre, 1er novembre 2009 à 17h

Avec l’Ensemble Contrechamps et le Grand

Théâtre, fêtez le septantième anniversaire

de Heinz Holliger, le 1er novembre

«Je suis l'interprète que je suis parce que compositeur, et je suis le compositeur que je suis car interprète; les deux sont indissociables.»

«…J'ai peu de temps pour écrire, alors je me concentre jour et nuit durant des semaines et j'évacue les tensions intérieures acquises durant ce travail en donnant des concerts, en retrouvant mon souffle sur scène. Une sorte d'hygiène psychologique ! Le compositeur est un être tellement isolé. »>heinz holligeR

Le 4 août 2009 les célèbres Proms à Londres ont marqué l’an-niversaire de heinz holliger. Thierry Fischer, à la tête du BBC national Orchestra of Wales a interprété (S)ira(ó), une œuvre composée entre 1992 et 1993. il s’agit d’un hom-mage à l’un de ses maîtres qui venait de décéder, Sándor Veress, un élève de zoltán Kodály et de Béla BartÓk.alors, rendez vous au Grand Théâtre le 1er novembre pour voir ou revoir une vingtaine d’œuvres de Louis Soutter. Vous aurez aussi l’occasion de mieux connaître ce pein-tre grâce à la conférence de michel Thévoz. a 17h vous pourrez assister à l’enregistrement en direct de l’émis-sion Contretemps – l’heure musicale rSr-espace 2 en présence de heinz holliger.au cours de cette émission vous pourrez entendre des œuvres du compositeur avec la participation de l’en-semble Contrechamps : Sonata, Induuchlen, Piano Quintet et Sieben Stücke. Le 30 octobre au Victoria hall vous pourrez assister à un hommage à Louis Soutter avec l’Orchestre de Chambre de Laussane et l’ensemble Contrechamps ! placés sous la direction de heinz holliger. >DD

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Wagner's Tristan und Isolde receives a new pro-duction at the royal Opera house, Covent Garden on September 29, and October 2, 5, 9, 15 and 18. antonio Pappano, music Director of The royal Opera, conducts and the Stage Director is Christof Loy. The designer is Johannes Leiackerand and lighting is by Olaf Winter. Ben heppner sings the role of Tristan and nina Stemme is isolde, while the part of Brangäne is taken by Sophie Koch. michael Volle is cast as Kurwenal, matti Salminen is King marke, and richard Berkeley-Steele takes the part of melot. This is a co-production with houston Opera, and it is set to at-tract a substantial amount of interest with a princi-pal cast and conductor of such high acclaim.

The Opera national de Paris is presenting Korngold's Die Tote Stadt at the Opera Bastille on October 3, 9, 13, 16, 19, 22, 24 and 27. Directing this hallucinatory tour-de-for-ce, a formidable challenge to stage, is Willy Decker,

the conductor is Pinchas Steinberg, decors and cos-tumes are by Wolfgang Gussman, lighting is by Wolfgang Goebbel, and the choreography is by athol Farmer. robert Dean Smith takes the role of Paul who obsessionally clings to the memory of his dead wife, ricarda merbeth is marietta, the dancer in whom Paul thinks, at first, that his wife has been reborn, and Stéphane Degout takes the roles of Frank and Fritz. This is a co-production of l’Opéra national de Paris, the Wiener Staatsoper and the Salzburg Festival.

a new production of Berlioz's epic scale Les Troyens opens at the Palau de les arts reina Sofia in Valencia on October 31 2009, with further per-formances on november 3, 6, 8 and 12. This is a co-production with the mariinsky Theatre in Saint-Petersburg and Teatr Wielki (Opera narodowa) in Warsaw, and the mariinsky Theatre's cele-brated General Director and artistic Director Valery Gergiev is the conductor. The stage director is La Fura dels Baus (Carlus Padrissa is his real name) and inclu-ded in the cast are Stephen Gould as énée, Veronica Simeoni and elena zhidkova sharing the role of Didon, Gabriele Viviani as Chorèbe, and elisabete matos as Cassandre. even today, performances of Les Troyens are not fre-quent on account of the work's vast size, and here is an opportunity to see it in the very new “state-of-the-art” environment of the Palau de les arts reina Sofia, which opened just four years ago.

Janáček’s From the House of the Dead receives its The metropolitan Opera (new York) premiere on november 12 in a new production by Patrice Chereau, with esa-Pekka Salonen conducting. Peter mattei sings the role of Shishkov, Stefan margita is Filka morozov, Kurt Streit is cast as Skuratov, Peter hoare takes the part of Shapkin, and Willard White is cast as Gorianchikov. Set designs are by richard Peduzzi,

the associate director is Thierry Thieû niang, the costume designer is Caroline de Vivaise, and the lighting designer is Bertrand Couderc. The opera is based on a story of Fedor Dostoyevsky and it takes place in a russian prison camp. Patrice Chereau says “The prison camp is a different society, parallel to ours, but there are many simi-larities between the two. Power, relationships, hu-miliation, and passion

– all those things exist in both worlds.” The produc-tion is mounted by the metropolitan Opera and the Wiener Festwochen, in co-production with the holland Festival, amsterdam, the Festival d’aix-en-Provence, and the Teatro alla Scala, milan. >JT

lIlIANE MARTINEZau début du mois d’août une longue maladie l’a emporté sur son courage et sa détermination. elle commence sa carrière professionnelle au Tnp à villeurbanne avant de la poursuivre dans des institutions culturelles nationales et internationales.Lorsque Jean-marie blanchard prend la direction du grand Théâtre, Liliane martinez fait partie de son équipe afin d’initier de nouvelles stratégies. sa personnalité, son charisme et sa grande disponibilité ont marqué les deux saisons qu’elle a passé à genève. deux saisons seulement, mais que d’énergie et d’enthousiasme ! sa passion s’appelle théâtre, danse et musique et elle appartenait aux artistes et au public qui la reconnaissaient et l’appréciaient. en 2003, suite à un grand dilemme, elle décide de retourner au Tnp en tant que codirectrice avec christian schiaretti. ceux qui l’ont rencontrée, côtoyée ou connue ne pourront jamais l’oublier.

WAlTER PRACCHIAsa passion, la scène, de formation ingénieur, il arrive en suisse et se tourne immédiatement vers les métiers de la scène. il y a 35 ans qu’il a intégré le grand Théâtre de genève en tant qu‘électricien. viendra une escapade à la comédie de genève, nommé responsable des lumières, il travaillera pendant 20 ans au contact des plus grands metteurs en scène à genève ou en tournée à l’étranger. en 1999, il revient à ses premières amours; il retrouve le grand Théâtre où il est nommé sous-chef électricien. il savait enthousiasmer et embraser son auditoire lorsqu’il parlait de son métier. ses collègues directs, ou indirects, ne tarissent pas d’éloges sur son professionnalisme, sa disponibilité et sa gentillesse. Le 20 juin, un phare s’est éteint, mais il marquera encore longtemps les mémoires. >DD

Le Grand Théâtre de Genève n ’oubl ie pas…

What's onWhaT's on ThaT's speciaL around The WorLd

Les Troyens

Grand Théâtre de

Genève

07 08 Season

Staging by Yannis

Kokkos

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ACT.0 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | saison 09 | 108

Finale du prologue

Simon Boccanegra

coproduction Gran

Teatre del Liceu -

Grand Théâtre de

Genève

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saison 09 | 10 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | ACT.0 9

opération

À Gênes, la rivale de Venise, à l’époque ou les querelles des Guelfes et des Gibelins bouleversent l’italie entière, dans le peuple las de passer une existence au milieu des crimes et des angoisses de toute nature, une voix incon-nue s’élève : « nous ne voulons plus du gouvernement des capitaines, il nous faut un abbé du peuple, et c’est Simon Boccanegra que nous choisissons. »D’abord étonnés, les Génois se mettent à crier « Oui, oui, que Boccanegra soit notre abbé  ! » Boccanegra proteste et réplique qu’il ne se sent pas digne d’un tel honneur. La foule insiste : « eh bien, qu’il soit seigneur de la ville  ! » Bocca-negra refuse encore, une voix s’élève encore : « Qu’il soit le doge perpétuel !» Le peuple acclame, Simon accepte. C’est ainsi qu’en 1339 naquit à Gênes le gouvernement des doges perpétuels qui dura jusqu’en 1528. Le corsai-re, l’homme de la mer, inspire à Verdi l'un de ses chefs-d’œuvre. Pour en savoir plus, venez nous rejoindre dans ce premier spectacle de la saiosn 09-10. >DD

Doge ? Duce ?Dogat ? Dogaresse ?

> simon BoCCAnegRA de Giuseppe Verdi DireCTiOn muSiCaLe : evelino Pidò miSe en SCène : Jose Luis Gómez Au Grand Théâtre, 9 | 12 | 15 | 18 | 20 | 22 | 24 septembre 2009

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ACT.0 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | saison 09 | 1010

«une bête de scène...»

homme de cinéma…Lorsque José luis gómez commence à mettre en scène le chef-d’œuvre de Verdi au Liceu de Barcelone, il vient de sortir du tournage du dernier film de Pedro almodóvar qui faisait partie de la sélection du Festival de Cannes 2009. Etreintes brisées, Los Abrazos Rotos, une histoire d’amour fou, dominée par la fatalité, la jalousie, la trahison et le sentiment de culpabilité, où il partage la vedette avec Penelope Cruz et Lluis homar en jouant le rôle d’ernesto martel.Dès 1968, il commence son activité cinématographique, et à présent sa filmographie compte plus de 30 films, tant pour le petit que pour le grand écran. il tourne sous la direction de Carlos Saura, Les yeux bandés en 1978 et Le 7ème jour en 2005; de Joseph Losey, Les routes du Sud en 1978, et de milos Forman, Les fantômes de Goya en 2007, entre autres. en 1976 il obtient le Prix du meilleur acteur au Festival de Cannes dans Pascual Duarte, un film de ricardo Franco, un moment clef dans sa carrière. Pas moins de trois Prix Goya décernés par l’académie des arts et des sciences cinématographiques d’espagne sont à son palmarès.

homme international…né le 19 avril 1940 en espagne, il se forme à l’insti-tut d’art Dramatique de Bochum et à l’ecole de Jacques Lecoq à Paris. C’est en allemagne qu’il fait ses premiers pas d’acteur et de metteur en scène. On le rencontre sur les scènes de Gelsenkirchen, de nuremberg, de munich, de Francfort, de Düsseldorf,… en 1971, il retourne en espagne où il joue et met en scène des pièces de Kafka, de Peter handke ou de Bertolt Brecht. après une escapade à new York auprès de Lee Strasberg, il revient en espagne où il prend la direction du Théâtre national d’espagne en compagnie de nuria espert et de ramón Tamayo, puis deux ans plus tard il dirige le Teatro espan¯ol. homme polyglotte d’une grande sensibilité, il porte de nombreu-ses distinctions et illustre parfaitement un univers qui depuis fort longtemps a aboli les frontières.au Théâtre de l’Odéon, il met en scène La vie est un songe de CalderÓn de la Barca, et sous la direction de Georges Lavaudant, il joue dans Play Strindberg de Dürrenmatt.

Directeur du Teatro de La abadiaen 1991, la région autonome de madrid sollicite José Luis GÓmez pour créer et diriger un nouveau théâtre et mettre en œuvre des idées nouvelles afin de revitaliser le théâtre madrilène.avec son équipe, José Luis GÓmez crée une structure qui correspond à la tradition européenne des théâtres d’art et dans laquelle la formation des comédiens et des metteurs en scène, ainsi que la recherche de nouvelles techniques, ne sont pas des vains mots. La abadia était née avec une troupe motivée par des visions communes, et ouvre ses portes en 1995. La compagnie occupe, après restaura-tion, les bâtiments abandonnés d’une église de madrid. Grâce à son dynamisme et à ses innovations, le Teatro de La abadia reçoit en 1995 le Prix national du Théâtre du ministère de l’education et de la Culture ainsi que le Prix des Critiques de madrid. Le théâtre obtient éga-lement de nombreux prix pour différentes productions. Depuis 1998, La abadia fait partie de l’union des Théâtres d’europe. Chevalier dans l’ordre des arts et des Lettres décerné par le ministère de la culture en France, José Luis GÓmez vit sa passion, joue et met en scène de nombreu-ses pièces qui tournent dans le monde. >DD

> simon BoCCAnegRA de Giuseppe Verdi DireCTiOn muSiCaLe : evelino Pidò miSe en SCène : José Luis Gómez Au Grand Théâtre, 9 | 12 | 15 | 18 | 20 | 22 | 24 septembre 2009

« La façon de travailler avec les acteurs varie en fonction de chaque individu. Une personne dénuée de toute compréhension de la nature humaine ou du sens de la communication ne pourra être un bon réalisateur. Les acteurs avec qui je travaille, m’autorisent à les toucher au plus profond d’eux-mêmes, y compris des choses douloureuses. Ils me permettent véritablement d’aller fouiller en eux. Et je suis chanceux car tous mes acteurs se montrent très généreux. Pour certains, je donne toutes les informations sur la manière dont j’appréhende le personnage ; parfois, c'est le contraire, je ne dis rien af in qu'ils jouent instinctivement. »>pedRo AlmodóvAR

José luis GÓmez est surtout connu pour son amour du théâtre et du cinéma.

Simon Boccanegra n’est que sa deuxième mise en scène lyrique après Carmen en 1993

à l’Opéra national de Paris.

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Los abrazos rotos

(Etreintes brisées)

Film de Pedro Almodóvar

Penelope Cruz

et José Luis GÓmez

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saison 09 | 10 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | ACT.0 11

«une bête de scène...»

José Luis GÓmez (Edgar)

«Play Strindberg»

Friederich Dürrenmatt

Mise en scène : Georges

Lavaudant

Production : Teatro de La

Abadia 2006

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ACT.0 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | saison 09 | 1012

Verdi's Simon Boccanegra was one of the very favou-rite operas of the great baritone Tito Gobbi. he greatly admired it and particularly felt a calling to advocate it at a time when it was not often performed. indeed for a very long time, up until the 1970's, this deeply searching masterpiece of Verdi was one of the least popular of all his works. That is no longer the case, thanks to a series of highly successful revivals that notably began when Giorgio Strehler directed the opera at milan's La Scala in 1971. and yet despite the triumph of its long overdue rehabilitation, there is still a perception in some places that this is not one of the easiest Verdi operas to “sell” well. Why is this view still held sporadically  ? We have some answers coming along in the penetrating insights some of the most distinguished opera artists of our time have given to me about this opera and its demands on the performer. in these artists' hands, Simon Boccanegra is an overwhelmingly moving experience.

First of all, let us look at Boccanegra himself. he is not a conventional opera “hero”, any more than was rigoletto six years before him. he becomes a great statesman unex-pectedly, after initially only agreeing to be the candidate for Doge because he knows that if he is elected he will have a right to the hand of his beloved maria, the daugh-ter of his implacable opponent, Fiesco. he is not motiva-ted by any social conscience at the outset. it is as though by accident that we first suddenly see his fortitude when he somehow manages to carry on as he is elected just se-conds after his devastating discovery that maria is dead. That moment is one of Verdi's most remarkable strokes of musical irony – the thrilling, bouncing rhythms of the jubilant crowd obscuring the terrible inner agony of Boccanegra. it is also, in its deep ambivalence, a sign of the unusual musical language and structure of this work in the context of 19th century italian opera. Of course, we are dealing here with the 1881 revised version, in which Verdi and his librettist arrigo Boito made notable chan-ges to the original 1857 edition that the composer had produced with Francesco maria Piave. actually even that had been an unusual kind of opera by italian 19th cen-tury strictures, with an austerity, darkness and psycho-logical inwardness that often eschewed direct dramatic effects of a more traditional kind. By 1881, though, Verdi's musical expression and approach to dramatic form had advanced on their way to the extended, continuous music-

drama style that so strikingly took the world by surprise in Otello, six years later. With all this, and the compo-ser's new subtle chromaticism so ingeniously mingling with the tough, often pentatonic contours of the origi-nal, we immediately sense from the very first scene that this is a work of psychological rather than overt theatri-cal tension. Baritone paolo gavanelli, whose Boccanegra is one of his important roles, ta-kes up the story for us.

The fact that there is basically no aria for the title part of Simon Boccanegra – unless you call Plebe  ! Patrizi  ! an aria, which really it isn't – tells you something fundamental about this work : often it achieves its power without conventional dramatic effects of italian opera. in many scenes the music is relatively restrained, and particu-larly with Boccanegra himself there are few if any high notes and virtually no self-contained numbers finishing with cadences that allow applause afterwards. even after the vitally important duet when Boccanegra and maria (amelia) realise they are father and daughter - Figlia  ! a tal nome io palpito - the music continues straight on afterwards as Paolo arrives. Verdi absolutely did not want any applause to interrupt the action here. altogether, there are few of the traditional kinds of “effects”, and that is because in this work Verdi particularly wanted to evoke the private, inner world and feelings of the main characters, and most especially Boccanegra. even the other characters have few traditionally written arias, and maybe the only more conventionally written one in terms of its form and shape is Fiesco's Il lacerato spirito in the Prologue. Perhaps this opera may seem as though it is not quite as popular as some other Verdi operas because there really are so few places where one can possibly applaud, and also because a lot of the work has this very inward looking feeling, which is really so unusual for 19th cen-tury italian opera. actually though, audiences do deeply love this opera now, but they enjoy it by themselves, pri-vately, rather than by breaking out into applause during its course – because most of the time you just can't in this work, in the way that you also can't in Otello.

another major interpreter of Boccanegra, baritone sergei leiferkus, points up a further challenge – and how to ad-dress it.

at face value, there is a big difficulty, both for Boccanegra

opération

Boccanegra: Distinguished insights

Acclaimed

artists who have

performed in verdi's

Simon Boccanegra

express their

distinguished

insights into

the work.

> simon BoCCAnegRA de Giuseppe Verdi DireCTiOn muSiCaLe : evelino Pidò miSe en SCène : José Luis Gómez Au Grand Théâtre, 9 | 12 | 15 | 18 | 20 | 22 | 24 septembre 2009

The artists' comments were made to Jon Tolansky* during

interviews he originally made for: 1) radio documentaries aired by the WFmT radio network

(www.wfmt.com) 2) the Verdi Centenary Oral history Project of the royal

Opera house Collections (www.rohcollections.org.uk)

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do come together on the same side, and especially when Boccanegra and Fiesco are reconciled through a human situation that transcends rivalry, is very much a Verdi subject and typical of the powerful sympathy the great man had for the common people.

and one of the leading inter-preters of Fiesco, Robert lloyd, continues :

We must not forget that althou-gh of course the 1881 version is so different from the original of 1857 in many important ways, Simon Boccanegra was first of all

written very much at the time of the fight for italian independence and unity, and so it still has resonances of being what can be called a “risorgimento” opera. it takes place in Genoa, which is so close to Piedmont, which was the centre of Vittorio emmanuele who was going to be-come the King of italy. That's also where the Guelphs and Ghibellines, who feature in the opera, were in conflict in the 14th century, and it's interesting that the terms Guelph and Ghibelline were actually reactivated as poli-tical phenomena in the 19th century. in fact Boccanegra himself begins to look very much like Garibaldi – he has that same sort of cavalier, corsaire quality, which turns into great statesmanship. and then you have Fiesco, who is a man of tremendous pride, hauteur and aristocratic grandeur. he holds his resentments locked in his heart for 25 years, and he can't let go until the very end when suddenly there is this wonderful duet with Boccanegra where he weeps and weeps – cries his heart out. When he finally learns the truth, he has to let go – and that's very dramatic. i think it's particularly significant that actually on just a couple of occasions beforehand Fiesco has grud-gingly had to acknowledge to Boccanegra “Yes, you are a great man, but... i still hate you for what you did to me”, because his final breakdown feels even more poignant af-ter that.

The specially distinguished artists quoted here have been some of the most vitally important performers whose devotion and great skills have revealed the true and ins-piring greatness of this unusual and deeply powerful creation of Giuseppe Verdi – Simon Boccanegra. its funda-mental subtlety provides a particularly strong challenge, which, when met with special understanding and exper-tise, brings forth one of the most profoundly rewarding experiences in all opera. >JT

and Fiesco, and indeed also for Paolo, to play their charac-ters when they have to age 25 years between the Prologue and the First act. in the case of Boccanegra, the audience really has to believe that he has aged a great deal, even more than the other characters because of the huge wei-ght of responsibility he has taken on as Doge since his election. it's so easy to overplay how Boccanegra ages, and then at the end, when he is poisoned and he has to come across as a desperately ill old man, one can very easily fall into to overacting both vocally and theatri-cally. But – if you really just follow all the markings in Verdi's score, it will work. he gives you every detail, how to achieve the proper gesture, the right inflection, the exactly correct amount of sound. he did fantastic work by writing all of this into the score – absolutely every-thing: all the most minute details are written in, all the tiny but vital changes of inflection and sound. if you read Verdi's score carefully and fully, in it you can find every-thing you need to solve these big problems.

There are further unusual challenges in the subject mat-ter of Simon Boccanegra and the consequent character of the music Verdi wrote. Particularly atypical for 19th cen-tury italian opera is the relative lack of romantic love in the opera. The relationship between amelia and Gabriele adorno is ultimately, relatively speaking, secondary to the all-important relationship that transpires between Boccanegra and amelia after they both discover that she is his long-lost daughter, maria. Particularly in the 1881 version, Verdi's handling of this, notably in the newly

composed Council Chamber Scene, reveals his novel style and concept, as the acclaimed amelia/maria, virtuoso soprano Angela gheorghiu, comments.

For me, Simon Boccanegra is more a musical creation than a dramatic work, that is in the conventional sense of the word 'dramatic'. in many ways, Verdi has composed the opera,

certainly in the 1881 version, in a more symphonic style, and he deliberately strove to do this at that time because of how he was then reacting to the nature of the story and its characters. To me, this opera could perhaps be called a vocal symphonic creation, although within that framework there is of course nevertheless so much won-derful vocal and human expression. in some ways it is in the same family as Don Carlo in its orchestration and in how Verdi wrote for the singers in relation to the orches-tra - and he wrote so marvellously for all the singers in Simon Boccanegra. i feel there are stylistic links between this opera, Don Carlo and his Requiem Mass.

The scene of amelia's first appearance in the opera, at the start of act One following the Prologue, is one of the most magically evocative moments Verdi conceived. Both in the extraordinary orchestral introduction to and during the aria Come in quest'ora bruna, the music uncannily suggests the physical sensation, almost the scent, of a starlit night by the mediterranean sea, as amelia gazes into the distance and the scene brings back memories of her childhood.

Verdi does conjure up the feeling of the sea and the people of the sea in Simon Boccanegra, comments the distinguished conductor Sir Charles mackerras. at the time that the action takes place, in the 14th century, the country of Genoa (as it was then) was a merchant nation but it lived by its sailors and its fleets of ships. That Boccanegra, a Plebeian sailor, becomes Doge was something very close to Verdi's heart, and particularly as we then see how Boccanegra wants the Plebeians and Patricians to live together in harmony. That they finally

Boccanegra: Distinguished insights

* Formerly a musician at the royal Opera house, Covent Garden, Jon Tolansky specialises in making documentary features on composers and performers for international radio organisations and recording companies. as an independent producer he pioneered the first sets of CD series featuring documentary profiles, in which he personally recorded artists such as Dietrich Fischer-Dieskau, mirella Freni, angela Gheorghiu, Carlo maria Giulini, marilyn horne, discussing their lives, careers and musical repertoire. Jon Tolansky has contributed articles on music and performers to the Oxford Companion to Music, Opera House (the magazine of the royal Opera house, Covent Garden)… he sometimes hosts public interviews with artists preceding their appearances at venues such as the royal Opera house Covent Garden. he also initiated and hosted an historical series of interviews with dozens of major international performers for the royal Opera archives (royal Opera house Collections) to celebrate the Verdi Centenary in 2001.

musicien au royal Opera house Covent Garden, Jon Tolansky se spécialise ensuite dans des documentaires sur les compositeurs et les interprètes pour de nombreuses institutions, opéras, maisons de disques, radios… en tant que producteur indépendant, il a initié une série de «CD biographiques» avec des artistes tels que Dietrich Fischer-Dieskau, mirella Freni, angela Gheorghiu, Carlo maria Giulini, marilyn horne qui parlent de leur vie, leur carrière et leur répertoire. il a contribué à de nombreux articles sur la musique et les artistes dans de nombreuses revues telle que Opera House (la revue du royal Opera house, Covent Garden)…Parfois, il organise des rencontres avec les artistes et le public avant leurs représentations au royal Opera house Covent Garden... il est également l’auteur d’une série d’entretiens avec des artistes internationaux pour le royal Opera archives (royal Opera house Collections) pour célébrer le centenaire de la mort de Verdi en 2001.

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entre passé et avenir

Le Liceu,

a l’heure où le Grand Théâtre de Genève présente une nouvelle mise en scène de Simon Boccanegra coproduite par les deux institutions (entre « grand théâtres », on se comprend mieux !), il n’est pas inutile de rappeler au bon souvenir des spectateurs romands ce haut-lieu de l’art lyrique qui, historiquement, demeure la plus éminente scène espagnole consacrée à l’opéra.

C’est que le Liceu est à l’image de Barcelone : un lieu cos-mopolite et profondément catalan en même temps, un endroit convivial conçu avec infiniment de goût, un es-pace de créativité et d’excellence. Son histoire elle-même est déjà remarquable. inauguré le 4 avril 1847, le bâti-ment actuel est né du succès rencontré par une société destinée à la formation des musiciens et à la mise sur pied de représentations d’opéra (voir encadré ci-contre). mais rapidement l’école devint temple où des artistes excep-tionnels prenaient plaisir à venir se produire. Ouvert sur le monde, le Gran Teatre del Liceu connut aussi quelques épisodes rocambolesques. Par exemple lorsque l’anarchis-te Santiago Saovador lança une bombe sur la scène, un soir de 1893, causant la mort de 20 personnes. Ou lors de deux incendies de triste mémoire : le premier se déclara le 14 avril 1861 et nécessita un an de travaux ; le deuxième, beaucoup plus récent et d’origine accidentelle, ravagea la scène et la salle le 31 janvier 1994. Ce dernier incendie fut si violent qu’il obligea à fermer le théâtre pendant cinq ans, période mise à profit pour moderniser radicalement ses équipements techniques et ses espaces, seule la salle ayant été reconstruite à l’identique.

Depuis sa réouverture en 1999, le Liceu de Barcelone a retrouvé son rang de théâtre lyrique le plus en vue de la péninsule ibérique, dans le climat euphorique qui a vu, en même temps que l’économie espagnole s’envolait, les opéras se développer dans tout le pays. aujourd’hui, en dépit des programmations passionnantes du Teatro real de madrid, du très récent (et impressionnant) Palau de las artes reina Sofia de Valence, des scènes de Séville, Bilbao ou Palma, le Gran Teatre del Liceu reste au som-

met. et s’il n’a qu’une marge de manœuvre restreinte pour présenter des nouvelles productions, il fait de né-cessité vertu en louant ou en coproduisant des spectacles avec les plus grands opéras européens : chaque saison, une dizaine de productions (données toujours sur des périodes assez longues, avec généralement deux distri-butions en alternance) permettent au public catalan de découvrir des spectacles du Covent Garden de Londres, de l’Opéra national de Paris ou de la Semperoper de Dresde. a cela il faut ajouter des spectacles de ballet, de nom-breux récitals et de fréquents spectacles pour les jeunes.

Les jeunes forment d’ailleurs le club très dynamique des «Joves amics del Liceu» qui est le pendant «démocratique» du très fermé «Cercle du Liceu» créé dès 1847 et toujours actif aujourd’hui. Ce cercle des plus sélectifs s’est consti-tué au fil du temps une bibliothèque extrêmement riche et il possède des salons privés dans l’enceinte du théâtre qui regroupent des merveilles de mobilier et d’architec-ture d’intérieur. Si ce cercle reste environné d’une aura mythique, c’est parce qu’il a toujours été réservé aux hommes (et à leurs veuves !) jusqu’à 2001, où une entorse a été faite pour deux femmes cheffes d’entreprise !

mais ces particularismes de l’opéra catalan ne doivent pas dissimuler la diversité du public qui fréquente le Li-ceu et qui en fait une salle souvent pleine à craquer. Jeu-nes mélomanes, touristes en goguette, vieux habitués se côtoient dans cette belle salle à l’italienne qui a su garder son âme tout en évoluant avec les siècles. Depuis que Bar-celone s’est réveillée pour devenir l’une des villes les plus courues d’europe, le Liceu est devenu quasiment l’em-blème du mariage entre passé et avenir que les Catalans ont si bien réussi. >AP

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Impavide et serein, il trône modes-

tement entre bistrots et commerces

sur la fameuse avenue de la Rambla,

à Barcelone. Sa façade aux courbes

accueillantes est si discrète que le touriste

un peu distrait pourrait passer devant lui

sans le remarquer. Ce qui serait domma-

ge. Car le Gran Teatre del liceu est l’un

des plus beaux opéras du monde.

Le grand Teatre del Liceu doit son nom à ses origines. au départ, un bataillon de la milice nationale avait créé une école de musique dans un couvent aux abords de barcelone, d’où le nom de «lycée» donné à cette école dont les élèves donnaient des représentations d’opéra : Liceo Filodramático de montesión. ouverte en 1837, cette institution dut bientôt déménager lorsque les nonnes voulurent

reprendre possession de leur cloître. on proposa donc à ce «Lycée philodramatique» d’acheter un autre couvent situé au cœur de la rambla de barcelone, et c’est là que fut construite, entre

1837 et 1847, la salle d’opéra bien connue aujourd’hui sous le nom de gran Teatre del Liceu. mais au fait, vous avez bien dit «Liceu» et non pas «Liceo» ? c’est que si «Liceo» est la version espagnole, c’est-à-dire castillane du mot «Lycée», «Liceu» en est l’équivalent catalan. dans la capitale de la catalogne, ce changement de voyelle est loin d’être un détail…

Vous avez dit «L iceu» ?

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Le Ballet entre tradition et ouverture. Le Ballet du Grand Théâtre de Genève est l’héritier d’une longue tradition, enrichie de strates successives. il est fondé sur les prin-cipes de la danse classique, où se fixèrent les bases et les codes sur lesquels on s’appuie encore pour placer son corps. Le Ballet a donc connu les grandes envolées lyriques du répertoire classique avant d’être traversé par l’ouragan magique de chorégraphes tels que George Balanchine, Jiří Kylián, mats ek, William Forsythe et plus récemment Saburo Teshigawara ou Sidi Larbi Cherkaoui. Car depuis quelques années, le Ballet du Grand Théâtre s’est affirmé comme une compagnie de répertoire et non comme l’ins-trument d’un seul chorégraphe. Chargé d’histoire, il est aujourd’hui un foyer d’art vivant.

Le Ballet ouvre une nouvelle page de son histoire. un changement de direction implique nécessairement des perspectives nouvelles qui donnent le ton et affir-ment des choix tout en initiant d’autres sensibilités à explorer. Soucieux de préserver une cohérence indispen-sable à l’image de la maison, le Ballet se trouve vis-à-vis du Grand Théâtre dans une position clé : à un stade ou à un autre, l’ensemble de ses activités y puise ses res-sources et ses circuits. Si cette position clé lui confère un pouvoir de faire et d’initier, elle lui prescrit également responsabilités et devoirs.

Le Ballet révise ses classiques. après un Roméo et Juliette à la pureté tragique, signé Joëlle Bouvier, le Ballet se lan-cera dans une nouvelle aventure avec Cendrillon, confiée à michel Kelemenis. Gageons que la danse ciselée et ludique du chorégraphe apportera une note épicée et féerique mais néanmoins tendre à ce conte qui a bercé notre enfance.autre classique revisité, La Belle, de Jean-Christophe maillot, dont les images puissantes ont marqué les esprits ; comme aurore dans sa bulle géante, que les pré-tendants tentent de percer sur le magnifique adage à la rose. Deux heures de rêve et d’émotion.Toujours de Jean-Christophe maillot, le Ballet inscrit à son répertoire Dov’è la luna, opus majeur du chorégra-phe. Celui-ci cisèle l’ombre et la lumière, pour mettre en

évidence une gestuelle aérienne toute en nuance. Dans la même soirée, eric Oberdorff, ancien danseur des Ballets de monte-Carlo, créera Être. il en émergera une mise en tension des corps pour revenir aux essentiels de la danse. >PC

Damiano Artale a reçu le prix de Danza e Danza du meilleur danseur italien à l’étranger à la suite de son interprétation remarquée de Roméo dans Roméo et Juliette.

Sarawanee Tanatanit participera au prochain festival de danse de Cannes dans un spectacle mis en scène et chorégraphié par Benjamin Millepied. Elle sera entourée par les solistes de l’American Ballet Theatre et du New York City Ballet.

Loin, pièce emblématique de la compagnie, créée par Sidi Larbi Cherkaoui, sera retransmise en direct sur la chaîne franco-allemande Arte en avril 2010.

e n Ballet

entre Terpsichore et Polymnie

22 artistes, une compagnie réunie

par la passion de la danse, revisitent

depuis le mois de juin un grand clas-

sique : Cendrillon dans l'imaginaire de

Michel Kelemenis.

Loin de Sidi Larbi Cherkaoui au Grand Théâtre de Genève, saison 2004-2005

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e n Ballet

au mois d’octobre, venez découvrir ou redécouvrir l’histoire d’une jeune fille. Peut-être a-t-elle bercé vo-tre enfance  ? Peut-être vous a-t-elle fait rêver ? On ignore son vrai nom, on l’appelle Cendrillon, car une fois ses missions accomplies elle repose dans les cen-dres et songe à une autre vie, à un deus ex machina qui viendrait la mener sur les chemins du bonheur. elle rejoint la galerie des héroïnes qui n’ont plus de mère. Ce conte de tradition orale a inspiré toutes les disciplines artistiques. Perrault et les frères Grimm s’en sont em-paré. Les compositeurs ne sont pas en reste, massenet, rossini et Prokofiev pour ne citer qu’eux.Le conte fait partie d’un patrimoine sans âge et ré-pond assurément aux questionnements de l’humanité. il constitue une source précieuse d’informations sur les épreuves à traverser. Loin de traumatiser, il participe à la catharsis et touche aussi bien l’esprit vierge de l’en-fant que les esprits plus perfectionnés des adultes. Dans Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim invite à découvrir les richesses inépuisables de ces histoires.« Ces histoires, qui abordent des problèmes humains uni-versels, et en particulier ceux des enfants, s’adressent à leur moi en herbe et favorisent son développement, tout en soulageant les pressions préconscientes et inconscien-tes. Tandis que l’intrigue du conte évolue, les pressions du ça se précisent et prennent corps, et l’enfant voitcomment il peut les soulager tout en se conformant aux exigences du moi et du surmoi. »et si le conte, les arts, la musique étaient les meilleurs moyens pour donner un sens à la vie ? >DD

une famille recomposée...

> CendRillon de Sergueï Prokof iev ChOréGraPhie : michel Kelemenis avec le Ballet du Grand Théâtre et l'Orchestre de la Suisse romande Au Grand Théâtre, 6 | 8 | 9 | 10 | 11 octobre 2009

Michel Kelemenis en

répétition avec Yanni Yin

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le Carnet du Cercle du Grand théâtre

Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Leur but est d’apporter leur soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement.

Bureaum. charles pictet, président mme Françoise de mestral, vice-présidentem. shelby du pasquier, trésorier

Autres membres du Comitémme diane d’arciss. a.s. la princesse andrienne d’arenbergmme muriel chaponnière rochatm. Jean Kohlermme charlotte Leberm. gabriel safdiém. paul saurel

Membres bienfaiteursm. et mme Guy DemoleFondation de bienfaisance de la banque PictetGonet & Cie, Banquiers Privésm. et mme Pierre Kellermm. Lombard Odier Darier hentschm. et mme Yves Oltramaremrs Laurel Polleys-CamusSFG - Société Fiduciaire et de Gérance Saunion Bancaire Privée – uBPWegelin & Co – Banquiers Privésm. et mme Gérard Wertheimer

Membres individuelsS.a. Prince amyn aga Khan S.a Princesse Catherine aga Khanm. et mme Kofi annanmme Diane d’arcisLL. aa. SS. Le Prince et la Princesse etienne d’arenbergmme elisabeth augereaum. et mme Gérard Bauermme Jean-Claude Bellanm. et mme Pierre Benhamoumme maria Pilar de la Béraudièrem. et mme Philippe Bertheratmme antoine Bestmme Saskia van Beuningenmme Françoise Bodmerm. Jean Bonnam. alain BoucheronComtesse Brandolini d'adda

m. et mme robert Brinermme nicole Brum. Friedrich Bussemme maria Livanos Cattauimme muriel Chaponnière-rochatmme anne Chevalleym. et mme neville Cookm. Jean-Pierre Cubizollem. et mme Claude Demolem. manuel J. Diogomme Virginia Drabbe-Seemannm. et mme Olivier Dunantmme Denise elfen-Laniadomme maria embiricosmme Catherine Fauchier-magnanmme Clarina Firmenichmme Pierre FollietDr. et madame Patrick Fréchetm. et mme eric Freymondmme elka Gouzer-Waechtermme Claudia Groothaertm. et mme urs hodlerm. et mme andré hoffmannm. et mme Philippe Jabremme marie-Josèphe Jacquetm. et mme Jean Kohlerm. et mme Pierre de Labouchèrem. marko Lacinme Jean-Flavien Lalive d’epinaym. et mme Pierre Lardymme michèle Larakimme Charlotte Leberm. et mme Guy Lefortmme eric Lescurem. et mme Thierry de Loriolmme France majoie - Le Lousm. et mme Thierry de marignacmme mark mathysen-Gerstm. Bertrand mausmme anne mausm. Olivier mausm. et mme Charles de mestralm. et mme Francis minkoffm. Pierre G. mirabaudm. et mme Bernard momméjamme Pierre-Y. mourgue d'alguem. et mme Philippe nordmannm. et mme alexander notterm. et mme alan Parkermme Sibylle Pastrém. Jacques Perrotm. et mme Gilles Petitpierremme Fabienne Picardm. et mme Charles Pictetm. et mme Bruno Pratsmme Françoise Propperm. et mme Gabriel SafdiéComte et Comtesse de Saint-Pierrem. et mme Paul Saurelmme anne Segrémarquis et marquise enrico Spinolamme Christiane Steckm. et mme riccardo Tattonim. et mme Kamen Trollerm. et mme richard de Tscharnerm. et mme Gérard Turpin

m. et mme Jean-Luc Vermeulenm. et mme Olivier Vodozm. Gerson Waechtermme Véronique Walterm. et mme Pierre-alain Wavremme Paul-annik WeillerComte et Comtesse massimilianozanon di Valgiurata

Membres institutionnelsactivgest SaBanque audi (Suisse) SaFondation BnP Paribas SuisseFondation de la haute horlogerieh de P (holding de Picciotto) SaJT international Sa Lenz & Staehelinmandarin Oriental hôtel du rhônemm. mourgue d’algue & Cienotz, Stucki & Cie, SaSGS - Société Générale de Surveillance Sa

Organe de révision : Plafida

nous serions heureux de vous compter parmi les passionnés d’arts lyrique et chorégraphique qui s’engagent pour que le grand Théâtre de genève conserve et renforce sa place parmi les plus grandes scènes européennes.

Adhérer au Cercle du Grand Théâtre, c’est aussi l’assurance de bénéficier des meilleures places dans les meilleures conditions :

- service de billetterie personnalisé- priorité de placement- echange de billets- activités culturelles et voyages organisés autour de l’opéra et de la danse - visites des coulisses et des ateliers du grand Théâtre - rencontres avec les artistes, conférences thématiques- possibilité d’assister aux répétitions générales - vestiaire privé - envoi des programmes - abonnement au journal acTo - cocktails d’entracte réservés aux membres- … ainsi que tous les autres avantages réservés aux abonnés du grand Théâtre

Pour recevoir de plus amples informations sur les conditions d’adhésion 2009/2010 au Cercle, veuillez contacter directement :madame claire dubois (le matin, entre 8h00 et 12h00)Tél. + 41 022 321 85 77 – Fax 022 321 85 79e mail [email protected] cercle du grand Théâtre de genève boulevard du Théâtre 11 – 1204 genève

REJOIGNEz LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE !

En préparation : visites, conférences ainsi que deux voyages à l’étude pour l’automne et le printemps prochains !

CONCOURS DE CHANT DU 30 OCTOBRE AU 12 NOVEMBRE 2009venez nombreux soutenir vos candidats au prix du cercle 2009 !- demi-finale le lundi 9 novembre 2009- Finale au grand Théâtre le jeudi 12 novembre 2009

ASSEMBLEE GENERALE DU CERCLE DU GRAND THEATREpremière assemblée générale avec notre nouveau directeur le mardi 1er décembre 2009 à 18h30. dîner sur scène !

SAVE THE DATES !

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Le Cercle du Grand Théâtre est heureux d’accueillir Monsieur Tobias Richter qui a repris cet été le flambeau de notre institution culturelle genevoise. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, cet homme de théâtre accompli, fils du grand organiste et chef d’orchestre Karl Richter, très attaché à Genève et à son opéra depuis l’enfance, a entre autres, développé une importante carrière de metteur en scène auprès de prestigieux théâtres, assumé la direction générale de trois opéras (Kassel, Brême et Düsseldorf/Duisburg) et repris avec brio

la direction du Festival de musique classique «Septembre Musical » de Montreux Vevey. Genève accueille donc un homme d’expérience au parcours musical accompli. Nous lui souhaitons une magnifique saison 2009/2010 que nous nous réjouissons tous de découvrir dès cet automne.

Le Cercle du Grand Théâtre

Bienvenue à notre nouveau directeur !

Soutenir l’excellence musicale, c’est préparer la relève de demain : promouvoir de jeunes talents et contribuer à lancer leur carrière lyrique. C’est pourquoi le Cercle du Grand Théâtre a décidé en 2007 de s’associer au Concours de Genève en créant le Prix du Cercle.

Un Prix du Cercle : pour qui et pourquoi Le Prix du Cercle est attribué à un ou une des finalistes du concours de chant. Ce prix prend la forme d’un enga-gement pour un premier ou second rôle au Grand Théâtre dans les trois années qui suivent son attribution. il est entièrement financé par des mécènes, tous membres du Cercle.

une valeur inestimable pour de jeunes artistes, à qui la possibilité est donnée d’entamer une carrière en se pro-duisant sur une scène internationalement reconnue.

Un jury prestigieux Le jury du Prix du Cercle diffère de celui du Concours de Genève. Outre le Président du Concours, il comprend également le Directeur du Grand Théâtre ainsi que deux membres du Cercle.

en 2009, il sera composé des cinq personnalités suivantes:- S.a. le Prince amyn aga Khan (Président du Jury Prix du Cercle)- m. Jean Kohler (membre du Comité du Cercle)- m. Simon estes (Président du Jury de Chant du Concours de Genève)- m. Tobias richter (Directeur du Grand Théâtre)- un autre membre désigné du Jury du Concours

Le Prix du Cercle 2007 : une belle histoireLauréate du Prix du Cercle 2007, c’est la soprano géorgien-ne anna Kasyan qui interprétera prochainement le rôle de La Calisto au Grand Théâtre. « Timbre fruité et aiguisé…une actrice née » pour reprendre les termes des critiques musicaux, anna Kasyan fait indéniablement partie de ces jeunes talents sur lesquels se fondent de grands espoirs. Le Cercle se réjouit d’avoir pu contribuer à faire découvrir au public genevois cette magnifique voix.

« Pour la 2ème édition du Prix du Cercle, je me réjouis de découvrir le nouvel espoir qui contribuera avec toute sa jeunesse et sa fougue à une prochaine production du Grand Théâtre »

Charles Pictet Président du Cercle du Grand Théâtre

LePrixduCercleduGrandThéâtreetleConcoursdeGenève

Anna Kasyan, lauréate du Prix du Cercle 2007

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ACT.0 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | saison 09 | 1020

Désormais, il nous faudra danser seuls…

« Il n’y a que grâce à la scène que j’arrive à exprimer certaines choses. Il n’existe pas de mots assez merveilleux pour ça. J’ai beaucoup de mal à exprimer ça. Ce que je recherche, ce que je ressens, ce que ça représente à mes yeux, je crois qu’il n’existe rien pour décrire ça. »

>

pinA BAusCh

e n hommage

Le 30 juin, dans une clinique de la

Ruhr, une icône de la danse faisait

ses adieux à la scène. Le 12 juin, sur

la scène de l’Opéra de Wuppertal au

milieu de ses artistes, elle recevait

une immense ovation de son public

debout, accouru pour assister à la

création de son nouveau spectacle.

Elle avait convié des chorégraphes

et des troupes du monde entier, ses

amis, pour célébrer leur art. Être

engagé sur tous les plans, physique,

mental, intellectuel et émotionnel,

elle était discrète et timide, ne lisait

jamais ou rarement les critiques

et répondait aux questions par

d’autres questions. Elle allait avoir

69 ans le 27 juillet.

Elle a grandi dans un café à Solingen.

« Pour une enfant, un restaurant,

peut être un lieu merveilleux, il y

avait tant de gens et tant de choses

étranges s’y passaient. »

Dès l’âge de 14 ans, elle fréquente la

Folkwangschule d’Essen et apprend

la danse auprès du chorégraphe

expressionniste Kurt Joos. En 1973,

elle prend la direction du Tanztheater

de Wuppertal et offrira à son public,

à ses publics, plus d’une création par

an. Comme bien des créateurs, elle

sera incomprise, huée et violemment

critiquée à ses débuts car son langage

trouble, dérange et interroge.

Cependant très rapidement elle sera

réclamée et acclamée dans le monde

entier et de nombreux prix viendront

couronner son travail.

Celle qu’on a coutume d’appeler Pina

a supprimé les frontières de la danse

et du théâtre, elle communique

d’âme à âme et met en scène les

souffrances, les espoirs et les joies

du quotidien. Elle sait révéler ce qui

échappe à la parole et à la raison.

Avec ses complices, elle a su créer

des espaces gigantesques, magiques

et surréalistes. Elle a su nous

hypnotiser, nous rendre accros. Elle a

changé nos regards et fait découvrir

la danse et le théâtre à bien des gens.

Que nous reste-t-il à présent ? Des

tournées dans le monde entier, des

spectacles à guichets fermés, des

comédiens-danseurs qui évoluent

dans un champ d’œillets ou sur

une pelouse, en s’adressant à

nous, un mur qui s’écroule, le son

d’un bandonéon, des danseuses

aux longs cheveux épars perchées

sur de hauts talons, des cheveux

mouillés, une femme qui se précipite

inlassablement dans les bras d’un

homme qui, à chaque fois, la laisse

retomber, des hommes et des

femmes en quête éternelle d’amour ?

Orphée pleure Eurydice, aujourd’hui

nous regrettons une référence de

la danse contemporaine que nous

devions accueillir au Grand Théâtre

de Genève au cours de la saison

2010-2011. Elle a tant donné à son

art, à son ensemble et à ses publics

en s’oubliant. Le mal a triomphé de

sa vie, mais ni de son Art, ni de son

nom. >DD

Au grand Théâtre

de genève saison

2002-2003

Café Müller

Sacre du printemps

17 et 18 octobre 2002

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Désormais, il nous faudra danser seuls…

«Le monde est autour de nous, pas seulement devant. Chaque personne est un centre, cela crée une situation

libre où tout change perpétuellement. »> meRCe CunninghAm

Après Pina Bausch à la fin du mois

de juin, Merce Cunningham s’est

éteint le 26 juillet à l’âge de 90 ans.

Celui qu’on surnomme l’Einstein

de la danse était déjà devenu de

son vivant une légende de la danse

moderne. A l’ordre, aux choses

préétablies, il préfère le hasard,

l’aléatoire, la déstabilisation et les

distorsions, mais cela ne signifie

nullement le désordre. Il explore des

voies nouvelles et donne naissance

à une danse abstraite remarquable

par sa rigueur. Ses danseurs sont des

corps en mouvement qui explorent

l’espace scénique et l’espace sonore

parfois créé par son compagnon John

Cage. Pour lui le mouvement n’a

pas à traduire l’émotion, il en est la

source. Ce géant de la chorégraphie

écrit une des pages essentielles de

la danse, il fait de chaque pièce une

expérience visuelle et sonore, une

beauté qui s’assume pleinement. Il

aimait le stress du hasard, ce hasard

moyen de se surprendre soi-même et

d’échapper à la routine. Sa dernière

pièce sera Nearly Ninety pour fêter

ses 90 ans, il avait alors collaboré

avec des musiciens de Led Zeppelin

et Sonic Youth. Il lègue à la postérité

plus de 200 œuvres et réalise la

transition entre la danse moderne

et la danse contemporaine. A partir

des années 90, il gérait la danse

par ordinateur et n’a pas hésité à

proposer l’usage des iPods pendant

ses spectacles. Nombreux sont ceux

qui ont fréquenté son studio : Trisha

Brown, Lucinda Childs, Dominique

Bagouet, Angelin Preljocaj, Philippe

Decouflé pour ne citer qu’eux. Une

nouvelle page se tourne. Merce

Cunningham, figure unique en avance

sur son temps, aura écrit jusqu’à son

dernier souffle des pages inoubliables

de la danse et aura chamboulé ses

conventions. Malgré le vide qu’il

laisse… the show must go on. >DD

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encoulisses

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une merveille de diversité !Jean-Yves Barralon, le nouveau directeur technique du Grand Théâtre de Genève,

est formel : un opéra recèle une fabuleuse somme de compétences techniques  !

Cette large palette de spécificités professionnelles est rarement connue du public.

Si chacun sait que l’atelier de costumes est indispensable, qui se doute de l’impor-

tance de l’équipe de serruriers ? Pour que tous les métiers techniques puissent vivre en harmonie et que le stress inhérent au monde du specta-cle soit écarté le plus possible, Jean-Yves Barralon avance des maîtres-mots : management et conduite de projet. Sous d’autres plafonds, ces vocables ne font plus sour-ciller personne. mais dans un opéra, les méthodes de management peuvent parfois susciter des craintes… Que les artistes se rassurent : jamais la dimension artistique ne sera soumise à des contraintes de type industriel !

mais les partenaires artistiques, eux aussi, gagnent à une bonne harmonisation des interventions de diffé-rents corps de métier. et si la tradition du théâtre n’est pas de travailler selon des planifications rigides, il n’en reste pas moins qu’il vaut mieux réduire au maximum la marge des surprises jalonnant la mise sur pied d’un spectacle. en vertu de quoi Jean-Yves Barralon pose plu-sieurs jalons : le premier consiste à laisser se déployer l’artistique durant un temps donné, mais en réglant soi-gneusement le passage de relais avec la technique. Bref, de prévoir une transition entre le moment où tout paraît possible et où tout n’est plus possible. Le second prévoit de faire en sorte que tous les aspects techniques d’une production soient définis et arrêtés un an à l’avance ; le troisième insiste sur un certain rapport au collectif, fait de responsabilisation de tous les protagonistes - vive le leadership distribué.

afin que tout se déroule au mieux, il faut segmenter la planification. Contrôler qu’à certains stades déterminés, les objectifs intermédiaires sont atteints. réguler, le cas échéant, mais avant que les retards et les problèmes ne s’accumulent.

encoulisses

Ravi de retrouver une nouvelle

équipe, dans une institution

emblématique, Jean-Yves

Barralon, le nouveau directeur

technique du Grand Théâtre.

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philippe AlvadoaDJOinT Du Dir. TeChniQue

« L'adjoint du directeur technique est chargé de l'organisation technique de la scène, soit la prépara-tion des plannings de pro-duction avec la régie géné-rale, le choix des principes de fonctionnement des décors avec l'ingénieur du bureau d'études et le suivi des productions en scène avec les chefs de plateau.; »

pierre FreiinGénieur BâTim. & SéCuriTé

« Le maître-mot est : sé-curité  ! Traiter tout ce qui concerne la sécurité pour tout le personnel touchant de près ou de loin les activités du GTG. Préparer et suivre tous les chantiers liés aux bâ-timents dépendant du théâtre, entre autres les aspects techniques (ma-chinerie, etc..). Orga-niser la commission de santé-sécurité et l’ani-mer, en tenant compte des problèmes intérieurs concrets qui surgissent. »

Alexandre ForissierinGénieur Du Bur. D'éTuDeS

« Le bureau d'études du Grand Théâtre, c'est un in-génieur civil, trois dessi-nateurs et une secrétaire. nous intervenons tout au long de la préparation tech-nique des productions, en réalisant d'abord les plans d'implantation des scéno-graphies puis les plans de fabrication des éléments de décors et enfin les plans de montage sur la scène. nous participons à la coor-dination et au suivi de ces trois étapes. »

olivier loupmaChinerie

« La mission du respon-sable des machinistes est de gérer le personnel fixe et supplémentaire, y compris les horaires et les engagements ; de su-perviser les transports

et stockage de décors, en collaboration avec le chef des transports, en plus de l'entretien du matériel de la machinerie.ainsi que les commandes de matériel nécessaire à la machinerie et au specta-cle et la participation aux diverses réunions concer-nant le service. »

dominique BaumgartneraCCeSSOireS

« Le métier de tapissier- accessoiriste est un ensem-ble de compétences et de complémentarités.L’accessoiriste décorateur est celui qui réalise par ses mains et son savoir-faire l’objet qui finalisera le mouvement dans le chant, mais également une indis-pensable touche finale à tous les décors. notre mé-tier est celui de tromper la réalité en créant l’illusion, le rêve… »

michel BoudineauSOn eT ViDéO

« La régie "son et vidéo" est en charge de toutes les prestations sonores et

vidéo des productions du Grand Théâtre. elle gère tous les systèmes d'intercommunication du bâtiment et procède aux enregistrements des ar-chives audio et vidéo.La sensation de ne jamais sombrer dans la rou-tine, des émotions dont la nature est sans cesse

renouvelée, l'obligation de progresser sur le plan technologique, percevoir les réactions du public, tout cela forme un mélan-ge très attachant.»

simon TrotteteLeCTriCiTé

« Techniciens de l’ombre travaillant pour la lumiè-re, les électriciens ont la chance d’être associés aux équipes artistiques tout au long du processus de créa-tion, ajoutant leur valeur technique aux compéten-ces artistiques des équipes invitées. »

Brigitte AngershaBiLLaGe

« Dans le cadre des specta-

cles, il s’agit de faire que chaque costume soit prêt au bon moment, ce qui exige chaque soir dyna-misme et performance. »

Fabienne ducaTeLierS De COSTumeS

« Les ateliers de costumes (couture, déco/accessoires et cuir), c'est l'orchestra-

tion de talents spécifiques et variés qui œuvrent de la tête aux pieds, pour affir-mer le caractère d'un rôle, habillé, bien sûr, ou… nu, par le biais des costu-mes. C'est le passage de la deuxième à la troisième dimension, de l'image à la magie... »

Carole schoeniPerruQueS & maQuiLLaGeS

« Vingt personnes com-posent ce service. il faut posséder une grande ex-périence du métier. etre à la fois technicienne et artiste. Posséder un sens aigu de la connaissance des autres. ne pas rester sur ses acquis, continuer à découvrir, se parfaire.

Spécificité : entrer dans l'univers mental du cos-tumier afin de concrétiser ses idées.Faire partie de la conver-gence de tous les métiers artistiques réunis. ressen-ti : émotion, adrénaline. »

michel ChapatteaTeLierS

« nous travaillons à réali-ser du faux... pour créer l'illusion... et rendre la magie à l'opéra... mais tout finira un jour ou l'autre à la poubelle, ce qui rend notre labeur encore plus beau, à travailler sur de l'éphémère. »

serge helbingSerrurerie

« Les serruriers sont appe-lés à réaliser tout ce qui concerne la construction métallique d'un décor : structures en métal ou alu-minium telles que passe-relles, escaliers, barrières ou encore, des charpentes en métal, des comblages de ponts, des structures porteuses dans les cintres.mais il y a également des choses plus mécaniques comme des tampons, des tournettes, des trappes, des chars, etc. qui vont fonctionner par des sys-tèmes de roulettes, de ga-lets, de poulies, de câbles, de tendeurs, etc.et toutes ces choses sont bien évidemment action-nées par des moteurs ou en-core par la force des bras.nous créons, modifions ou inventons certains acces-soires et également mille autres ferrures selon les besoins de notre service ou celui des autres. »

Fabrice CarmonaPeinTure eT DéCOraTiOn

« Déposer un peu de rêve dans nos réalités et ima-giner des univers toujours différents... »

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Dans la grande équipe technique, voici quelques partenaires de cette méthode proactive.

« La sensation de ne jamais sombrer

dans la routine, des émotions dont la nature est sans cesse

renouvelée, l'obligation de progresser sur le plan

technologique, percevoir les réactions du public,

tout cela forme un mélange très attachant. » miChel BoudineAu

son eT video

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une meRveille de diveRsiTé

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heureux vous qui choisirez le chemin de la Place neuve afin d’y rencontrer Gidon Kremer, ses artistes, son talent et son pouvoir magique de séduction. Vous ne regretterez certainement pas votre choix. Le violoniste et ses amis vous entraîneront avec un talent impres-sionnant, presque trop rare, vers de nouvelles cimes, à la découverte d’un nouveau monde, à la redécouverte du plaisir de la musique classique avec des sourires et des ri-res aux éclats. non, la vie du musicien n’est pas un long fleuve tranquille. Son parcours est semé d’embûches, d’obstacles, l’ascension vers la gloire est ardue et lente. Quant à la chute, elle ne prévient pas, son arrivée est souvent rapide et brutale. Ce que vous croyez connaître n’est que la partie apparente de l’iceberg. alors laissez-vous surprendre et gagner par la féerie de cette soirée. Pour un temps, qui vous paraîtra assurément trop court, plongez-vous dans une cure de jouvence. Peut-être les larmes ne seront-elles pas superflues, mais ce seront des larmes de rire et de plaisir.

il faut se rappeler certains récitals d’une gran-de artiste aujourd’hui disparue, Cathy Berberian qui savait faire sourire et rire aux éclats. Très souvent, elle choisissait de nous faire partager sa passion grâce à l'humour. et lorsqu’elle parcourait des siècles d’histoire de la musique, de monteverdi aux Beatles, l’auditoire concentré éclatait de rire sans jamais se lasser de cette rencontre entre la musique dite savante et la dérision.

Difficile d’imaginer une vie sans humour. ils sont nom-breux à s’être penchés sur la thérapie par les zygomati-ques. Le rire s’avère un excellent allié du thérapeute, pour ne pas le qualifier de thérapie lui-même. Contrairement au dicton, mourir de rire, aucune chance, bien au contraire. malgré les chapelles, les écoles, ils sont tous d’accord, le sourire, le rire améliorent les fonctions sociales et cogni-tives et chasse le stress. Certains n’hésitent pas à parler de drogue, mais voilà une drogue à consommer sans mo-dération car aucune cure de désintoxication ne se profile à l’horizon. Gageons que les seules conséquences seront une demande accrue « d’encores » et l’ouverture vers de nouvelles perspectives. Le sourire et le rire sont rois, le rire est médecin, depuis des siècles il trône à l’académie, mais point besoin d’être malade pour en consommer. un seul regret, peut-être, le temps passera trop vite, la soi-rée aura été trop courte en compagnie de ces prestigieux artistes qui ont choisi de nous faire partager des siècles de musique et des genres variés avec humour. Ce soir se côtoient deux nécessités, la musique et le rire indispen-sables à la vie. >DD

onstage

> CinémA & Comédie : l’AsCension eT lA ChuTe d’un musiCien ClAssique

Sketches sur des musiques de Schubert, Morricone, Chaplin, Nyman, Kremer, Igudesmann et Joo

ViOLOn : Gidon Kremer, aleksey igudesmann PianO : richard hyung-Ki Joo PrODuCTiOn : nadia maleh Spectacle au Grand Théâtre, le 20 octobre 2009 à 20 h

absurde !De Joseph Haydn, Mozart disait déjà :

« lui seul a le secret de me faire sourire,

de me toucher au plus profond de mon

âme. » Mais qu’aurait-il dit ou pensé s’il

avait eu votre privilège d’assister au

spectacle que nous proposent Gidon

Kremer et ses complices dans le bel écrin

du Grand Théâtre ?

« La tragédie stimule le sens du ridicule, car le ridicule est une attitude de déf i : il faut rire de

notre impuissance face aux forces de la nature. »>ChARles ChAplin

EIGHT SEASONSGidon Kremer – Kremerata BalticaVivaldi, PiazzolaNonesuch (Warner)

DVD GIDON KREMERKremer & Kremerata BalticaSchubert, Piazzolla, Schnittke, Rozsa, RuskatovNTSC – Naxos Deutschland GmbH

Gidon Kremer et la Kremerata Baltica en lignekremerata-baltica.com

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Gidon Kremer, Richard Hyung-Ki Joo et

Aleksey Igudesmannen plein délire musical. © y

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elle est la reine du bal, c’est elle qu’on acclame et que l’on courtise. Sa voix est un merveilleux écrin pour les compo-siteurs du passé et un faire-valoir pour les musiciens de notre temps. Dominik argento écrit pour elle Casa Guidi et Chris Brubeck, qui a le jazz dans son sang, compose River of Song pour elle.

Décrite par le new York Times comme l’une des meilleures artistes d’amérique, Frederica von Stade est incontesta-blement une des artistes chéries du public, et ce bien au-delà des etats-unis. Depuis son apparition sur la scène du met, elle aura marqué fortement par une carrière excep-tionnelle les dernières décennies. Sa famille, ses amis et même ses fans lui ont attribué un petit nom : « Flicka ».

Tout commence en 1970, lorsque, suite à une audition, Sir rudolf Bing lui offre un contrat pour la prestigieuse scène du metropolitan Opera, où elle chante par la suite tous ses grands rôles. Pour fêter ses 25 ans de présence, la compagnie affiche une nouvelle production de Pelléas et Mélisande et pour marquer le 30ème anniversaire, en janvier 2000, le met programme une nouvelle produc-tion de La Veuve joyeuse. mais son succès ne s’arrête pas à new York, elle collabore avec les plus grandes compagnies en amérique du nord. Sa carrière est également spectacu-laire en d’autres points du globe. La Scala, le royal Opera Covent Garden, la Wiener Staatsoper, l’Opéra national de Paris, entre autres, la sollicitent régulièrement. Y a-t-il un chef, un orchestre prestigieux qui n’aie jamais souhai-té la voir apparaître avec lui sur scène pour un concert ?

Son intelligence, son talent aux multiples facettes, sa détermination lui ont permis d’aborder un large réper-toire allant de monteverdi à Jake heggie. Cenerentola exemplaire, dont le film de Jean-Pierre Ponnelle est un sublime témoignage, elle excelle en interprétant rossini et Bellini. Grande styliste, elle reste incomparable dans

le répertoire français, les critiques évoquent une déli-cieuse mignon ou encore Périchole, sans parler de sa mélisande de rêve. et que dire de ses interprétations de rô-les travestis ? Celui qui l’a vu, ou seulement entendu dans Cherubino de Le nozze di Figaro ne peut jamais oublier cet-te élégante figure. Sa curiosité et son talent ont redonné un nouvel essor à des œuvres négligées voire oubliées. Son extraordinaire talent de comédienne lui permet de porter à des sommets insoupçonnés l’opérette et le théâ-tre musical. Sans relâche, elle inscrit de nouveaux rôles à son actif. Dominik argento écrit pour elle The Aspern Papers, elle chante madame de merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Conrad Susa et madame Patrick de rocher dans Dead Man Walking de Jake heggie. en 2005, le public la découvre pour la première fois dans le rôle-titre de La Grande Duchesse de Gerolstein. Plus tard dans la saison, elle fait ses débuts dans le rôle d’Ottavia de L’incoronazione di Poppea avec le houston Grand Opera.

immense talent sur scène, Frederica von Stade est éga-lement une merveilleuse récitaliste. Son charisme, son style, son exceptionnel don pour la communication char-ment les publics les plus exigeants. Dans ce domaine également, son répertoire ne connaît pas de frontières, des « arie antiche » aux comédies de Broadway en pas-sant par des chansons de compositeurs contemporains.

elle compte plus de 70 enregistrements avec les plus grandes maisons de disque. Ce sont autant de témoi-gnages qui nous permettent de revivre des moments rares. Les 6 nominations aux Grammy et les nombreux prix internationaux n’étonneront personne. ils viennent simplement souligner le talent d’une des grandes dames du lyrique qui s’arrête, l’espace d’un soir, à Genève. une soirée de plus à ne pas manquer et à vivre ensemble avec une mezzo-soprano qui reste un exemple à méditer pour les talents en devenir. >DD

onstage

Non, elle n’a rien a envier à ses sœurs lorsque dans Cendrillon de Jules Massenet elle

chante : « Ah ! Que mes sœurs sont heureuses ! Pour elles c’est chaque jour nouveau

plaisir. » Depuis plus de 30 ans le public international accourt pour l’entendre et la voir.

Le retourde « Flicka »

> FRedeRiCA von sTAde Mezzo-soprano PianO : martin Katz Récital au Grand Théâtre, le 17 novembre 2009 à 20 h

GRAND THéâTRE DE GENèVERécital le 14 mai 1990Piano Martin KatzRespighi, Schubert, Puccini, Mozart, Messiaen,Honegger, Satie, Poulenc, Schönberg

A PORTRAIT OF FREDERICA VON STADEBrahms, Chausson, Massenet, Mozart, Offenbach, SchumannCBS - B0000025ZR

LE NOZZE DI FIGAROW.A. Mozartdm: Herbert von KarajanWiener PhilharmonikerDecca - B00004VRM3

CENDRILLONJ.Massenetdm: Julius RudelPhilharmonia Orchestra of LondonCBS- B000026A7Z

SHOW BOATJ.Kerndm: J.McGlinnEMI - B000002RR9

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des planches, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Pour lui l’art est essentiel. Grâce à son talent, il a su effacer, ou estomper les limites du cirque et du théâtre.

il a charmé des publics en australie, en asie, en amérique du Sud, à new York, à Paris et à Tokyo. Vedette du Cirque Knie avec lequel il part en tournée en 1970, du Big apple Circus et de bien d’autres, il est également un artiste de la scène. Seul, ou en compagnie de ses partenaires, il appa-raît toujours comme une étoile au charme complexe, mé-lange de poésie, de nostalgie et d’espièglerie. et même s’il demeure persuadé « qu’on ne peut pas passer sa vie entière à rire », il a rapidement pris conscience « que l’Être humain a besoin de rire, qu’il a besoin d’humour pour se libérer et transcender son quotidien… », ce qui ne l’empêche pas d’être préoccupé par les grands problèmes actuels et d’avoir une conscience politique aiguë.Poète, acrobate, musicien, Dimitri est également un plasticien, un peintre. entre autres, il crée un timbre pour la poste suisse, un timbre né de de son imagina-tion. Le jongleur représente un clown qui fait danser des lettres avec ses mains et ses pieds. Comme Dimitri, il jongle avec les mots, avec les couleurs, avec la vie. Que ce soit un pinceau à la main, sur la piste ou sur la scène, sa vie est placée sous le signe du rire et de l’humour le plus subtil. Chaque jour constitue une quête permanente. il ob-serve le monde avec une imagination débordante et crée un univers poétique, une sorte de contre-univers. il reste un conteur unique et exceptionnel. et pour les enfants

a plus de septante ans bien révolus, Dimitri poursuit sa quête perpétuelle du bonheur, de la joie et de l’ingénuité. il se passe peu de journées sans qu’il brûle les planches. Depuis plus de 40 ans, il manie poésie et don de soi avec brio.

Lorsqu’il naît à 9h30 le 18 septembre 1935 à ascona, les fées et les muses se sont penchées sur son berceau et lui offrent un talent à nul autre pareil et qu’il saura dé-velopper. il voit le jour en face d’un théâtre de marion-nettes dans une famille où culture et sensibilité ne sont pas des vains mots. il grandit entouré d’artistes les plus divers aux centres d’intérêts les plus variés. Lorsqu’à sept ans, en pleine guerre mondiale, il assiste à une re-présentation du Cirque Knie où le célèbre clown andreff le fascine et le laisse bouche bée, son destin est scellé, le clown Dimitri est né, un clown en demi-tons, comme il aime à se définir lui-même. aurait-il décidé de rester un enfant ? « Le clown est un poète, déclare-t-il, qui ne met pas sa poésie en mots, mais en scène. C’est un poète en action, il ne décrit pas ses personnages, il les vit. » Comme lui, ses enfants attrapent le virus du cirque et

Où rencontre-t-on les clowns ?Au cirque ! Non pas forcément. On peut

également retrouver Dimitri sur la scène

du Grand Théâtre.

> l'hisToiRe du soldAT d'Igor Fedorovitch Stravinski miSe en SCène : Dimitri Spectacle au Grand Théâtre, en novembre à 20 h

« Regardez-le vous dis-je, c’est un véritable clown. Qu’est-ce qu’un véritable clown ? Je ne sais pas,

mais regardez-le : il sait faire mille et une choses et en invente toujours

de nouvelles, tout heureux de ses trouvailles, toujours plus incroyables. On est émerveillé comme devant un enfant

qui déjoue la malice des objets comme par miracle, sans jamais trébucher.

Je suis curieux de chaque instant, un peu tendu, et voilà qu’il y a toujours

quelqu’un pour se mettre à rire, à s’esclaffer comme s’il était tout seul, pas

comme on rit à une bête blague, mais en éclatant d’un rire joyeux, comme un

gamin ; en fait, c’est moi, et le clown s’appelle Dimitri. >mAx FRisCh, écrivain eT ami

»

spectact le

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de 4 à 120 ans un pédagogue unique. en 2008, l’asso-ciation artistes-théâtres-promotion, Suisse (atp) honore Dimitri pour son œuvre unique en quête de sérénité et de bonheur.

il n’est pas étonnant alors qu’il se soit passionné pour L’Histoire du soldat née en terre suisse de la rencontre du poète ramuz et de Stravinski, le compositeur russe en exil déçu par l’histoire de son pays natal et la guerre en-vironnante. L’instigateur de cette entreprise a pour nom ernest ansermet, le célèbre chef d’orchestre qui dirige l’œuvre à la création à Lausanne en 1918. Qui mieux que Dimitri pouvait s’emparer de ce conte relatant une his-toire sans âge ? ne sont-ils pas légions ceux qui cèdent ou cèderaient leur âme au diable pour posséder la fortune ? Qui mieux que ce sosie de l’humanité a compris la néces-sité de l’art pour transcender le quotidien ?C’est en 1986 qu’il joue pour la première fois le rôle du diable. Lors d’un saut, il se déchire le tendon d’achille, mais rien ne l’arrête, après une opération il continue à jouer. Le lyrique n’est pas une terre étrangère pour Dimitri. après avoir joué le double rôle de mozart et d’ar-lequin dans la pièce mozart, il met en scène La f inta giar-diniera de mozart au Bremer Theater. il crée également les décors et les costumes. au Wiener Kammeroper, il réa-lise Les bandits de Jacques Offenbach.

avec sa « Famiglia », il a posé ses valises sur la scène de Brodway, une première à plus de 70 ans. il a subjugué et

convaincu le public du new Victory Theater de la 42ème rue Pour quelques trop rares représentations, vous aurez le privilège de l’accueillir sur le plateau du Grand Théâtre pour la première fois. en compagnie de sa fille masha, de son gendre Kai Leclerc, et andrea noce noseda, élève de la Scuola Teatro Dimitri, comédien et metteur en scè-ne, il vous raconte l’histoire du soldat qui « … a marché, a beaucoup marché. S’impatiente d’arriver parc’ qu’il a beaucoup marché. » >DD

Où rencontre-t-on les clowns ?

dr

Les dates des spectacles au Grand Théâtre:Jeudi 5 novembre à 20h et à 15h représentation scolaireSamedi 7 novembre à 20hDimanche 8 novembre à 17h

18 septembre 1935 9h30

naissance de dimitri à ascona

1942

dimitri deviendra clown

1947

il tombe amoureux pour la

première fois de celle qui

deviendra sa femme, gunda

1958

il entre dans la troupe du

mime marceau

14 juillet 1959

clown au cirque medrano

1970

premier livre sur dimitri

Clown Dimitri- Ich (bentelli

verlag berne)

1979

un nouveau livre de patrick

Ferla Dimitri Clown

1980

Der Schaufenclown avec des

contes et des illustrations de

dimitri

1986

il interprète le rôle du diable

dans L’histoire du soldat.

1990

première exposition des

tableaux de dimitri à aarau

2009

dans le rôle du diable dimitri

au Fetival de musique

montreux-vevey, septembre

musical, et en novembre sur

la scène du grand Théâtre.

DIMITRI EN DATES…

Page 32: ACT-0 n°00

30 30 | JiTiJi | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | saison 09 | 10 | 01

2008-2009

une bonne pêche

Des élèves très critiques

regarder danser et... écrire

« J’ai aimé le moment où Salomé a pris la tête de Jean-Baptiste dans ses mains

Au moment d’entamer une nouvelle

saison, le programme pédagogique du

Grand Théâtre fait aussi des bilans.

Depuis 2000-2001, saison qui vit la création du service pédagogique du Grand Théâtre, des milliers d’élèves des établissements scolaires du canton de Genève ont été pris dans les filets tendus par les deux responsables du service, K. abhervé et Ch. Park. Ceux-ci ne cachent pas leur satis-faction devant la bonne pêche de la saison écoulée : 1450 jeunes auraient été touchés de près ou de loin par les spec-tacles programmés sur les scènes de neuve et du BFm. Petite promenade alphabétique au cœur des chiffres.

A comme ateliers : « découverte d’un métier » dont 8 ateliers d'initiation à la scénographie « Fabrication de maquettes », 7 ateliers d'art de la mise en scène « Devenez metteur en scène », 8 ateliers « entrons dans la danse :

Partenaire du projet Danse et Ecriture

réalisé par Danse+médiation culturelle,

le Grand Théâtre a permis à 4 classes

de 2ème année des collèges de Staël et

Claparède d’écrire un texte autour du

Roméo et Juliette de Joëlle Bouvier.

Suivis par alexandre Demidoff, chef de la rubrique cultu-relle au Temps, quelques cinquante élèves ont suivi 2 à 4 spectacles de danse sur l’année pour exercer leur regard critique. Le texte lauréat permet à son auteur de passer une journée en stage au Temps. en voici un extrait.

«(…) La scène, les costumes, l’éclairage tendent au plus simple. La scène pourvue d’une volute comme seul élé-ment de décor laisse de l’espace aux danseurs tout en les oppressant. une lumière froide, monochrome, descendant des cintres à la verticale sur la scène, ne fait qu’amplifier ce phénomène, qui contraste avec une musique puissante et profonde, sublimement interprétée par L’Orchestre de Chambre de Genève, sous la houlette de Philippe Béran.

verbatimDes élèves interrogés à l’issue de la répétition générale du spectacle, pour lequel ils s’étaient préparés pendant plusieurs semaines, répondent à quelques questions. quelle activité as-tu préférée ? « les chaussures ! », dit un élève de 6e primaire de l’Ecole des Cropettes. « Celle où on a dû monter une scène », dit un autre de 9e du Cycle du Foron. « J’ai trop aimé l’atelier de danse », s'extasie un élève de 7e du Cycle du Foron. « J’ai aimé le moment où Salomé a pris la tête de Jean-Baptiste dans ses mains » lâche une élève de 10e de préapprentissage (SCAI).« En général, RIEN ! », affirme un autre de 8e B du Cycle du Foron. « Me regarder dans le miroir », avoue enfin un élève d’une classe de complément de formation de l’ECG Henri-Dunant.Aimerais-tu revenir au grand Théâtre ? « Oui, mais pas pour un ballet ou un opéra », lance un élève de 5e primaire de l’école Robert-Hainard-luchepelet (Bernex)interrogée sur la longueur du spectacle Salomé, une élève de 10e d’une classe de préapprentissage (SCAI) répond : « J’aurais préféré que ce soit plus long. » >KA

>

Danse viennoises », 34 ateliers d’art lyrique ou « com-ment chanter à l’opéra », 24 ateliers d’art chorégraphique « mouvement-Danse ».B comme 766 billets vendus aux élèves des écoles publi-ques et privées.d comme 6 dossiers pédagogiques réalisés et 300 exem-plaires distribués et disponibles en ligne.e comme 1450 élèves ayant fréquentés le GTG en 08-09.F comme 20 filleuls de l’OSr invités à la Générale d'Il Trovatore (de 7 à 18 ans).g comme 7 répétitions générales, 752 élèves invités.i comme 157 inscriptions d'enseignants au programme pédagogique : 49 enseignants retenus.n comme nouveauté : un programme spécial sur Peter Gri-mes créé à l’intention des élèves anglophones : 135 élèves.p comme 117 élèves des écoles privées du Canton.R comme retour des 317 élèves ayant fréquenté le GTG en 07-08 invités à la répétition générale de La Chauve-Souris.v comme 109 visites du GTG et des ateliers.z comme 25 zamis de l’OSr invités à la répétition géné-rale de Peter Grimes (de 5 à 18 ans) >KA

Les scènes de combats mortels entre les Capulet et les montaigu, où les corps claquent : peau contre peau, chair contre chair ; où les danseurs, presque acrobates, s’élan-cent dans des courses sans fin, dans des chutes violentes, contrastent avec des scènes de bonheur absolu, intenses, lentes et somptueuses. Les éléments de décor y sont tout aussi simples mais la lumière soudain plus douce, plus chaude, les transforme. un décor abstrait qui prend sens tout au long de la pièce, suivant l’amour et la haine, se disloquant en trois morceaux vers la fin du ballet laissant libre cours à l’imagination du spectateur quant à son in-terprétation.(…)» (massimo del Gaudio, Collège Clapa-rède)

>Hélène Mariéthoz(déléguée à la culture de Lancy)

d i d act i q u e

un élève de 10e de préapprenTissage (scai)après La première de SaLoMé

Le lauréat du projet

Danse et Ecriture,

Massimo Del Gaudio,

lors du discours

d’Alexandre Demidoff

(chef de la rubrique

culturelle du Temps),

à la Villa Bernasconi.

»

4

Page 33: ACT-0 n°00

saison 09 | 10 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | ACT.0 31

2009-2010

L'arrivée de la Chaconne...

Dessins de Roméo et

Juliette, réalisés par

des enfants de primaire

en atelier.

David (en haut)

et Léna (ci-contre).

les projets de la saison 2009-2010, ce

sont : 60/62 classes, environ 1200 élèves

et 8 productions (7 lyriques et 1 ballet).

environ 8 classes par production participeront au pro-gramme pédagogique. L’école primaire est concernée par 6 productions ; le cycle d’orientation par 7 productions ; le postobligatoire (collège, écoles professionnelles…) par 6 productions. L’Etoile, Don Giovanni, Lulu, Parsifal, La Calisto, La Donna del Lago et Alice in Wonderland feront l’objet d’ateliers vocaux. L’Etoile et Alice in Wonderland donneront lieu à des ateliers de scénographie. Les bal-lets Dov'è la luna et Être seront précédés d’un atelier mou-vement-danse. La Calisto sera l’occasion de travailler la danse baroque et, en particulier, la Chaconne, une danse d'origine sud-américaine qui fit se trémousser l'europe longtemps avant la salsa.

Page 34: ACT-0 n°00

ACT.0 | Le maGazine Du GranD ThéâTre De GenèVe | saison 09 | 1032

24h

dans la vie de Ching-Lien Wu

Pleine d'enthousiasme et d'éner-

gie, elle aime les grands espaces

propices à la méditation. Discrète,

elle partage sa passion et son

talent avec les artistes du chœur

du Grand Théâtre. Pas de chan-

ce, tout le monde la connaît

et la reconnaît et bien au-delà

de nos frontières. Heureux et

fiers sommes-nous de pouvoir

compter sur elle, et de pouvoir

partager 24h avec Ching-lien.

01 h 00 a son domicile, Ching-Lien Wu éteint la lumière. après les derniers saluts sur la scène de neuve, elle est rentrée chez elle, s’est fugitivement plongée dans la lec-ture. après une telle journée, le sommeil peut se faire prier – maintes fois elle en a fait l’expérience.il arrive qu’elle rêve du Chœur du Grand Théâtre, qu’elle dirige depuis huit ans et qui ne compte plus aujourd’hui que quarante-deux choristes fixes (ce qui, pour une scène comme celle de neuve, est vraiment peu)…Au leveR du soleil et quelles que soient ses ruses pour obscurcir sa chambre, elle se réveille. elle dit en souriant que « ce cycle de travail n’est pas très sain » ! au cœur de l’hiver, il arrive qu’elle puisse se reposer jusqu’à huit heures. mais ensuite, « on bosse, on bosse et on bosse ». mais attention ! il y a bosser et… bosser. ne pas confon-dre, donc, les aspects musicaux – répétitions, mises en place, recherches de sonorités, auditions… – , l’organisa-tion (planification du travail, échanges formels et infor-mels…) et le travail personnel des partitions.10 h 00 Ching-Lien Wu met au point les aspects organi-sationnels du travail. Comme le Chœur du Grand Théâ-tre travaille dans le cadre d’une convention, le planning mensuel est établi en fonction des services mensuels alloués. Ching-Lien Wu procède par élimination. elle prend toutes les séances de travail impliquant le chœur et d’autres partenaires  : chaque spectacle, générale, pré-générale, générale avec piano ainsi que les « italiennes » – ces séances de travail avec orchestre -, sans oublier les répétitions scéniques avec orchestre (qui cumulent plu-sieurs services, calculés en fonction de l’ouvrage ; les plus « gourmands » étant les grands ouvrages du type Meister-singer von Nürnberg de Wagner). une fois que tout cela est

fixé, Ching-Lien Wu organise le temps restant, en répéti-tions dites « musicales », sans oublier les séances de mise en scène.11 h 15 Jean-marc Perrin (assistant) et Omar Garrido (ré-gisseur de chœur) la rejoignent. Les trois se coordonnent, en fonction des attributions des choristes – de qui chan-tera quoi, où et quand, pour le dire de façon lapidaire.12 h 00 Direction : la buvette. Le lieu des rencontres entre collaborateurs, où l’on « gossipe » ferme, pour reprendre un néologisme furieusement en vigueur. C’est durant une pause de midi qu’on en vient, chemin faisant, à dis-cuter des modalités de participation du Chœur à la Fête de la musique… Ching-Lien Wu en conclut que les pauses de midi à la buvette lui font souvent gagner du temps.14 h 00 répétition avec le chœur fixe. enjeu : ne pas lais-ser triompher la routine. « Si les choristes sont en bonne forme, j’en profite pour aller loin dans la recherche de sonorités, dans le travail des phrasés, dans les détails qui font la qualité d’un ensemble ». en cours de saison, il ar-rive que tout le monde soit fatigué : des baisses de régime passagères. La recette de Ching-Lien Wu ? Faire le clown, animer, différencier (prendre à part ceux qui n’ont pas encore leur partie « au bout de la langue »). 17 h 45 Ching-Lien Wu répond aux courriers électroni-ques. Puis elle se rend dans un studio de travail, avec une partition et se prépare pour des ouvrages à venir.19 h 30 S’il n’y a pas de spectacles ni de répétition avec mise en scène, c’est le moment des répétitions du chœur complémentaire. La journée, ces choristes-là exercent un autre métier. et comme ils n’ont pas la même expé-rience que les choristes fixes, ils n’ont pas non plus les mêmes rythmes de travail ni les mêmes objectifs… >MZ

24h ©

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