À mettre entre toutes les mains !

Le commerce équitableOxfam-Magasins du monde présente :

2 Le commerce équitabLe pour Les nuLs

Seuls les ermites pourraient l’igno-rer, mais le mot « crise » est devenu

diablement en vogue aujourd’hui. crise économique ou financière ? crise ali-mentaire ou énergétique ? crise spiri-tuelle ou identitaire ? crise politique ou communautaire ? sans compter ceux pour qui la crise de la quarantaine ne vient rien arranger.Dans ce contexte, selon le bon vieux prin-cipe de verre à moitié vide ou du verre à moitié plein, certains voient dans ces crises une menace, alors que d’autres y voient une opportunité. De nombreuses voix s’élèvent en tout cas pour proposer de « profiter » de ces crises pour modi-fier notre modèle de société afin que chacun y trouve sa place.

ne nous dit-on pas qu’en 2030 – au ryth-me où les choses avancent aujourd’hui – nous aurons besoin de 2 planètes terre pour arriver à satisfaire la consommation effrénée de la population mondiale ? mais, alors que les ressources de la pla-nète sont surexploitées, 923 millions de personnes sont sous-alimentées.chaque crise souligne la nécessité de transparence, l’importance de propo-ser, d’innover. Les alternatives existent, et pas seulement dans les discours. Le commerce équitable en est une, depuis plus de 30 ans. il conjugue commerce et dignité. il propose une économie à visa-ge social. il redonne du sens à nos actes de production et de consommation. et surtout, il est une action de résistance qui vise à des innovations économiques, sociales et politiques concrètes. il se développe d’ailleurs en complémenta-rité avec d’autres alternatives ayant le même but (commerce local, commerce bio, commerce de seconde main, …).

cette crise n’est donc pas qu’une fata-lité. certes elle nous amène à douter de l’état du monde que nous connaîtrons demain. toutefois, elle va inévitablement nous pousser à modifier certaines de nos habitudes. c’est le moment pour chacun de prendre ses responsabili-tés, comme acteur de changement, car, finalement, comme le dit le proverbe : « celui qui pense qu’il est trop petit pour avoir de l’influence n’a jamais dormi avec un moustique ».

L’optimisme en temps de crise

« Le commerce équitabLe pour Les nuLs » a pour ambition de vous présenter cet outil concret qui contribue à la construction d’un monde qui ces-serait de vivre à court terme et à crédit.

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Un slogan, énoncé par les pays en développement dans les années

60, résume assez bien en quoi consiste le commerce équitable :

« trade, not aid » (« Le commerce, pas l’aide »)

un cliché tenace sur le commerce équi-table est de l’assimiler à une forme de charité. en achetant, on aiderait en fait les pauvres du tiers-monde en leur fai-sant parvenir un peu d’argent de notre généreux porte-monnaie.or, un rapide coup d’œil sur le commer-ce équitable et ses pratiques permet de voir qu’il ne s’agit pas du tout de charité mais bien d’une relation commerciale porteuse de justice, de solidarité et de soutien à des alternatives. Les populations des différents pays du sud ne sont pas passives. bien au contraire, elles bougent, imaginent, créent et résistent. c’est le cas d’orga-nisations de paysans, de producteurs et d’artisans, qui sont acteurs de chan-gement, porteurs d’idées et d’initiatives originales. avec un horizon commun à toutes ces idées : réconcilier le commer-ce avec l’Homme et son environnement. Des idées que l’on peut non seulement soutenir en achetant équitable, mais qui doivent également nous inspirer au nord, bien entendu !

en d’autres mots, faire le choix d’un cho-colat, un ice tea, un t-shirt ou un vase équitable (en tout, il y a plus de 5.000 références équitables en belgique !), c’est faire le choix d’un soutien à l’imagi-nation et à la créativité des pays du sud. car les organisations de commerce équitable, comme oxfam-magasins du monde, soutiennent avant tout un par-tenariat avec les producteurs, qui se définit par la quantité des débouchés commerciaux autant que par la qualité de la relation commerciale qui les unit et du projet de société porté ensemble.

Le commerce équitable, c’est un truc pour aider les pays pauvres ?

minka est une orga-nisation qui a tissé un réseau de plus de 3.000 artisans à travers tout le Pérou. Elle les encou-rage à perpétuer les tra-

ditions de la culture amérindienne, tout en apportant un revenu complémentaire à l’agriculture. « Avec un revenu juste, nous pouvons maintenir de l’activité dans des lieux de vie parfois isolés, et ainsi éviter l’exode vers les villes où les conditions sont souvent déplorables. »

swate est un mouve-ment de femmes situé dans le Tamil Nadu, en Inde. Plus de 20.000 femmes marginalisées

luttent ensemble contre les discrimina-tions et pour plus de justice sociale et d’équité entre hommes et femmes. Cer-tains groupes de femmes ont initié des projets économiques, en produisant du linge de maison, des sacs, des foulards.« Dans mon village, les discriminations entre hommes et femmes sont fortes. Lorsque nous sommes devenues mem-bre de Swate, nous avons commencé à traiter d’égal à égale avec les hommes, ce qui n’a pas été accepté facilement. Mais Swate est une force qui nous aide à nous faire respecter ».

Le commerce équitable : un partenariat pour le développement.

4 Le commerce équitabLe pour Les nuLs

Après tout, le commerce équitable c’est juste une goutte d’eau, non ?

Le commerce équitable : une petite goutte d’eau qui fait des vagues pour des millions

de personnes et porte un objectif de changement du système.

A l’échelle des échanges mondiaux, le commerce équitable représente

0,01% du commerce mondial… pas ter-rible, me direz-vous ? ce serait oublier que ce 0,01% représente des effets concrets pour 1,5 million de producteurs marginalisés, pour leurs familles et leurs communautés (soit plus de 5 millions de personnes). ce qui n’est pas rien…

au-delà d’une question de chiffres et de statistiques, si on essayait de voir ce qui concrètement se cache derrière le com-merce équitable : quel est son impact réel ?

pour cela, regardons de plus près la re-lation de partenariat équitable :

L’organisme qui achète les produits s’engage notamment à :

payer un prix juste, qui permet aux travailleurs de couvrir leurs coûts de production, de satisfaire leurs besoins fondamentaux et ceux de leur famille. un salaire décent pour une vie décente !

préfinancer : 50% est directement payé au moment de la commande des produits. cela évite l’endette-ment du producteur, par exemple pour l’achat des matières premières.

inscrire la relation commerciale dans la durée, de façon à sécuriser les organisations de producteurs et leurs investissements.

L’organisation de producteurs s’en-gage au minimum à :

promouvoir un développement éco-nomique et social pour ses mem-bres et leur communauté.

se structurer démocratiquement, c’est à dire permettre que ses mem-bres exercent un contrôle effectif sur sa gestion et l’utilisation des re-venus.

produire dans le respect de l’envi-ronnement et de la santé.

appliquer les droits fondamentaux du travail.

au quotidien, le commerce équitable change donc réellement la vie des pro-ducteurs et de leur entourage. et il leur garantit le respect de certains droits et principes grâce auxquels le commerce n’est plus pour eux synonyme de préca-rité et de soumission pure aux prix et aux lois du marché.pour comprendre l’impact plus large du commerce équitable, il ne faut pas oublier que sa force ne se limite pas aux parts de marché et aux volumes des ventes, mais est un outil de sensibilisa-tion et d’interpellation sur les dérives du système. oxfam-magasins du monde met en ac-tion un mouvement social d’adultes et de jeunes, au nord et au sud, et porte avec eux des luttes. car l’objectif, c’est de contribuer à un changement global. on y reviendra en page 6…

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Un produit du commerce équitable aurait un coût plus élevé qu’un

produit inéquitable ? a voir. D’abord, ce n’est pas nécessairement le cas, une ra-pide comparaison amenant parfois bien des surprises. ensuite et surtout, ça dépend de ce qu’on entend par « coût ». il faut parfois un peu gratter derrière le prix affiché sur l’étiquette. pourquoi ? parce qu’un pro-duit n’est jamais neutre. il est porteur de sens, de valeurs et d’un modèle de dé-veloppement. et donc, au-delà de sa va-leur propre, chaque produit a des coûts et des bénéfices cachés à savoir des impacts défavorables ou favorables sur :

La création d’emplois décents, ga-rantissant une juste rémunération ainsi que le respect des droits des producteurs.

Le développement social. L’environnement. La santé des travailleurs et des

consommateurs. La diversité culturelle.

« ca coûte pas cher » est une expression qui doit souvent être nuancée. Les prix bas peuvent entraîner des coûts élevés au niveau des conditions de travail ou de la justice sociale. Des prix cassés impli-quent généralement des salaires cassés pour les producteurs.

se poser ces questions, c’est ne pas oublier le pouvoir de nos achats. et c’est examiner quels sont les impacts globaux de nos choix de consommation quoti-diens. et ce qui est sûr, c’est que ça ne peut nous faire que du bien, à nous, à autrui et à notre planète !

Le commerce équitable, c’est pas un peu cher ?

Un exemple de coûts cachés ? Savez-vous que derrière un t-shirt à bas prix dans un supermarché, on re-trouve généralement des bas salaires, des conditions de travail indignes, du travail des enfants, l’absence de droit syndicaux pour des travailleuses asiati-ques. En plus, la fabrication d’un t-shirt nécessite des quantités énormes de pes-ticides, ce qui nuit à l’environnement ainsi qu’à la santé des producteurs !

Un exemple de bénéfices cachés ? Der-rière un t-shirt en coton bio-équitabLe acheté dans un Magasin du monde-Oxfam, on retrouve des salaires et des conditions de travail décents dans l’ensemble de la filière (culture, filage, tissage, confection). De plus, les tech-niques agricoles utilisées améliorent et préservent la fertilité des terres.

avec le commerce équitable, vos achats ont des valeurs.

6 Le commerce équitabLe pour Les nuLs

Chiche ! un caddie rempli de pro-duits équitables, bio, de produits

de proximité, des produits de seconde main ? ou encore mieux, un caddie moins rempli. et qu’on ramène chez soi dans un sac réutilisable, à vélo. c’est mieux. c’est juste. on l’a vu, le pouvoir de nos achats est réel. mais notre acte d’achat est-il notre unique levier pour changer les choses ? rappelez-vous… Le commerce équi-table c’est 0,01% des échanges mon-diaux. quid alors des 99,99% moins (ou parfois pas du tout) équitables ? ce se-rait bien d’y remédier aussi, non ? et là, il ne s’agit plus d’agir uniquement comme consommateur, mais aussi de (re)pren-dre son rôle de citoyen. car là où le consommateur a son pou-voir d’acheter de manière responsable afin de développer une alternative cré-dible et efficace, le citoyen quant à lui a son pouvoir d’interpeller ses élus, les entreprises ou ses amis. il a le pouvoir de voter, de signer, de refuser, de propo-ser, de manifester, de s’unir. et la liste de ses super-pouvoirs est longue !

on constate donc assez vite que le commerce équitable c’est du commerce – certes – mais c’est aussi un outil de réflexion, de sensibilisation, d’interpella-tion et de résistance.

Va-t-on vraiment changer le monde avec son caddie ?

Oxfam-Magasins du monde, des produits aux campagnes !rené, sarah, JuLien, Linda, momo… Depuis 32 ans, ce mouvement de ci-toyens n’a cessé de nous questionner et sensibiliser comme consommateur, citoyen ou travailleur et montrer que chacun a des possibilités bien réelles de faire des choix critiques et respon-sables.

chiquita, nike, adidas, douwe eg-berts, ikea, monsanto, triumph, totaL, bientôt carrefour… Par ses campagnes, le mouvement n’a eu cesse d’interpeller les multinationales sur leurs pratiques et proposer des pis-tes afin qu’elles agissent pour le bien commun.

ps, mr, ecoLo, cdh… A chaque élection, des bénévoles ont débattu avec les candidats sur des propositions afin de mettre à l’agenda politique des ac-tions pour un développement durable, équitable et solidaire.

Le commerce équitable : une alternative pour le consommateur, un levier pour le citoyen afin de changer le monde.

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Bon, c’est vrai que sur le papier, ça a l’air bien beau tout ça. alors,

maintenant que vous arrivez au bout de cet ouvrage, par quoi commencer ? consommer mieux, notamment en consommant des produits équitables, c’est un premier pas facile, accessible, qui fait sacrément la différence !

mais il est possible d’aller plus loin ! rien que pour vous, voici donc quelques idées d’actions. concrètes. et avec ce petit in-grédient citoyen, qui fait la différence.

J’agis sur mon lieu de travail : j’en-courage mon entreprise à proposer des produits du commerce équita-ble à son personnel/ses clients/son public (biffer la mention inutile, s’il y en a vraiment une). et tant que j’y suis, je peux en plus sensibiliser

mes collègues/les clients/le public (biffer la mention inutile, s’il y en a vraiment une). parce que ces ques-tions les concernent bien plus qu’ils ne le pensent. et parce que s’enga-ger, ça fait un bien fou !

un contact utile : service commercial d’oxfam-magasins du monde – ven-tes@mdmoxfam.be – 010/43.79.50

J’agis avec mon école : je m’efforce de lancer une réflexion autour de moi, auprès des élèves mais aussi des profs, pour que mon école soit un lieu exemplaire de développe-ment durable. Je m’engage au sein d’un Jeune magasin du monde dans mon école pour prendre part au commerce équitable et sensibiliser dans mon établissement. parce que je veux pratiquer mes « compéten-ces citoyennes »!

un contact utile : service education d’oxfam-magasins du monde – jm@mdmoxfam.be – 010/43.79.63 – www.jmdumonde.be

J’agis avec ma commune : j’inter-pelle mes mandataires afin qu’ils prennent des initiatives pour une consommation plus responsable dans la commune et qu’ils en in-forment les citoyens. parce que la commune est un acteur clé pour une mise en œuvre concrète d’un développement durable, équitable et solidaire !

un site utile : www.capasseparmacommune.be J’agis avec mon temps : je m’en-

gage bénévolement dans des asso-ciations de solidarité, actives dans le commerce équitable ou dans d’autres domaines. Je relaie dans mon entourage des informations/arguments/pétitions (biffer la men-tion inutile, s’il y en a vraiment une) sur la solidarité locale et interna-tionale et sur les moyens d’agir au quotidien. parce que je veux que le monde tourne plus rond !

une adresse utile : le magasin du monde-oxfam le plus proche de chez moi sur www.omdm.be/maga-sins – 010/43.79.50

J’agis avec mes achats : je me renseigne sur le coût réel de mes achats (coût économique, envi-ronnemental, social, santé) et j’en tire des conclusions pratiques au niveau de ma consommation quo-tidienne. et puis, tant qu’à faire, je consomme moins de produits inu-tiles ! parce que c’est toujours ça de gagné pour mon portefeuille. et pour ma planète !

Des sites utiles : www.prixtoutcompris.be www.vetementspropres.be www.ecoconso.be

Et dans tout ça, moi je fais quoi ?

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c’est quoi le commerce équitable ? Ça change vraiment quelque chose ? c’est pas juste un truc pour les riches ? comment puis-je passer à l’action ?

avec clarté et simplicité, cet ouvrage vous aidera à décou-vrir – et à comprendre – la nature et l’intérêt du commerce équitable.il vous aidera aussi à voir que – loin des idées reçues – ce type de consommation est bien plus à portée de mains qu’on ne le pense ! et qu’il contribue à un réel changement !

« La lecture de ce document est un must. depuis que je l’ai découvert, je ne vois plus le monde de la même manière » brad Goodman, économiste à l’omc

« quels n’étaient pas les stéréotypes que j’avais à l’égard du commerce équitable ! heureusement, ce livre m’a ouvert les yeux sur la richesse de cette pratique »r.s., pDG de monsanto

« ce qui est sûr, à partir d’aujourd’hui, c’est que je ne boi-rai plus mon petit kawa du matin de la même manière ! »roger, grand consommateur de café – désormais équitable

« un ouvrage épastrouillant ! »nicolas m., poète

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le commerce équitable, sans jamais oser le demander !

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oxfam-magasins du monde est un mouvement de 4.500 citoyens actifs dans le commerce équitable et le com-merce de seconde main dans 100 magasins et 105 écoles en Wallonie et à Bruxelles. Ils mènent des actions de sensibilisa-tion et d’éducation afin de promouvoir auprès des consomma-teurs, des citoyens, des entreprises et du politique des modèles alternatifs de consommation et de commerce. Plus d’infos sur www.omdm.be et au 010.43.79.50.