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Culture numériqueHervé Le Crosnier
Laboratoire GREYC - Université de Caen !
[email protected] http://about.me/hervelc
Métadonnées• Associer des informations à un contenu
• fiche de bibliothèque
• information dans les fichiers mp3
• communications téléphoniques
• légendes des images
• informations sur les titulaires de droit et les licences
• informations sur les ventes (ONIX en librairie)
• descriptif d'un livre numérique (epub)
Formats de métadonnées• Structure syntaxique : RDF
(Resource Description Format)
• Vocabulaire spécifique de chaque type de document et profession
• XMP : images
• Tag ID3 : sons
• MARC : bibliothèques
• Dublin Core : description bibliographique minimale
• LOM : Learning Object Model
• EXIF : photographie
RDF • Resource description framework
• Décrit des relations entre «choses»
• <sujet> <prédicat> <objet>
• Langage de graphe
Stockage• Les données RDF peuvent
être stockées dans des «triplestores»
• chaque assertion est indépendante
• les triplestores doivent pour voir contenir des milliards d'assertions (triplets)
• Modèle des «linked data»
Recherche• Langage de requête : SPARQL
• utilise les prédicats sous forme d'URI
• et permet des requêtes sur plusieurs dépôts (RDF endpoint)
Web sémantique• Permettre aux machines de faire des
raisonnements sur les informations (métadonnées)
• concernant des «things» du monde réel… ou plutôt leur représentation sur le web (i.e. leur URI)
• Projet collaboratif
• multiplier les métadonnées normalisées
• Web de données (Tim Berners Lee)
• «To a computer, the Web is a flat, boring world, devoid of meaning. This is a pity, as in fact documents on the Web describe real objects and imaginary concepts, and give particular relationships between them.» TBL, 1994
Document!
• Au Moyen Âge, le documens a deux acceptions qui perdurent
• Support à la transmission (et l'éducation)
• Preuve (un "enregistrement"), charte, actes de propriété
• Ces deux sens ont donné lieu à deux filières professionnelles
• Le professeur (transmet), le bibliothécaire (gère les outils de la transmission)
• Le notaire (tiers de confiance) et l'archiviste (préservation)
Document numérique• Changement de paradigme économique
• Coût marginal de reproduction tendant vers zéro
• Coûts de diffusion faibles
• Coûts de transaction en baisse
• Coûts de coordination faibles
• Importance des choix politiques
• Propriété intellectuelle
• Accès au savoir
• Industrie de l'influence
• Fermeture (DRM) / Interopérabilité
Roger T. Pédauque
• Trois approches simultanées
• Vu : la forme, ce qui nous apparaît et permet de distinguer un document
• Lu : le texte et son interprétation (lecteur ou machine sémantique)
• Su : médium (médiation) la fonction sociale du document (mémoire, preuve, marché, droits...)
Jean-Michel Salaun
https://www.youtube.com/watch?v=5ICyFJouHv4
Numérique• Vu : (anthropologie) difficulté de repérage dans un univers continu
: notions de pages, d'album, d'objets documentaires
• Lu : (intellect) place du "contexte", de la "pragmatique" dans le contrat de lecture. Vers une lecture industrielle
• Su : (social) archivage, cycle de vie du document, preuve, relations contractuelles (droit d'auteur, produit ou service…)
Secteurs industriels (1)• Vu : édition - économie de la
sélection, choisir des oeuvres en fonction du lectorat et les rendre acceptables pour celui-ci (niveau de langue, dynamique musicale, typographie)
• Apple (Ergonomie, Appareils)
• Amazon (vente d'unités documentaires)
• Métiers : webdesign, ergonomie, accessibilité, production vidéo ou audio, big data
Secteurs industriels (2)• Lu : bibliothèque - économie de
service, partage de l'information, extraction de connaissances
• Google (indexation, financement publicitaire de la sélection, partage des liens du web)
• Métiers : archithécaire (stockage organisé), traduction automatique, traitements linguistiques, big data, intelligence artificielle
Secteurs industriels (3)
• Su : spectacle, communication - économie de l'attention
• Facebook (réseau social, partage des émotions : le document sert à relier les lecteurs)
• Métiers : personnalisation (de l'information, de l'éducation), édutech, tiers de certification, big data
Découvrir• La recherche de documents ne
peut seulement reposer sur l'apparence du texte (Google) ou du signal (Shazam)
• Sérendipité
• Contextualisation
• Associer des connaissances aux documents
• par exemple les musiciens présents dans un morceau de musique, le compositeur,…
Néodocument• Le numérique n'a pas seulement changé
l'usage, mais bouleversé tous les rapports aux documents, au temps de la lecture et à leur circulation
• Ce n'est pas un outil, mais un écosystème, une situation
• Le document réside dans la communauté qui le partage et s'en nourrit
• Les métadonnées représentent la vigueur de l'écosystème et de la communauté
• L'économie de la culture est en bouleversement permanent
Vidéoentre télévision et internet
Pleumeur Bodou - Telstar : première mondialisation de la télévision
Télévision : média principal• Télévision et internet : on ne joue pas
encore dans la même catégorie (données 2012)
• 8 janvier 2012 : 8,3 M de téléspectateurs pour Docteur House
• Durée quotidienne d'écoute consolidée (TV + replay) : 3h50
• Mais seulement 2h47 pour les 15-34 ans
• Les internautes passent 3h… par mois à regarder en moyenne 71 vidéos
• Sport et émotion collective en direct
Convergence• Médias / Informatique /
Télécommunications
• Trois industries ayant un poids économique très différent
• Et des statuts juridiques divergents
• Informatique : dérégulation
• Télécommunication : service universel
• Médias : quotas, télévision sans frontières, concentration contrôlée (sic)
Économie des médias• Marché double face
• Financement par la publicité, le pouvoir politique, les sponsors ou le militarisme
• «Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit […] Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible». Patrick Le Lay, PDG TF1, juillet 2004
Bing Bang• Augmentation du nombre de chaînes (TNT +
satellite)
• Haute définition
• Nouveaux terminaux (tablettes, mobiles)
• Nouveaux intermédiaires (plateformes vidéo, VOD, replay)
• Electronic program guides (logiciels de recommandation, suivi de clientèle,…)
• Nouvelles pratiques de production audiovisuelle (amateurs, témoignage) et de copie (privée ou partagée)
Second écran• 65% des internautes utilisent
un second écran devant la télé (médiamétrie juillet 2014)
• pour accompagner la télé (compléments, apps spécifiques, publicité, commentaires,…)
• Utilisation en direct par les chaînes des échos sur les réseaux sociaux (API Keyword insight et PublicFeed de Facebook, utilisées par TF1 et C+)
• Sur Google, les requêtes liées à la TV se sont accrues de +16% entre 2012 et 2013
Prototypes• La création de contenus est une économie
de prototypes
• que l'on veut financer par un "droit de suite" (propriété intellectuelle)
• Une économie du risque, soumise aux aléas du public
• nécessité d'assurances (vedettes, suites, séries…)
• Réalisation moins onéreuse (outils numériques)
• production/marketing en hausse
Délinéarisation• Sélection des programmes (plutôt des
vidéos) par le spectateur
• plateformes de VOD et de streaming
• replay (TV+7)
• Où insérer la pub ?
• Une activité nouvelle qui n'est pas encore maîtrisée par le spectateur
• «Introducing new consumer media behaviors is very hard and takes a very long time» (Bill Rosenblatt, president of GiantSteps Media Technology Strategies)
Fin de la télévision ?• «internet n’est pas un média, mais un méta média, c’est-à-dire un média
qui absorbe les autres. Ce phénomène est illustratif de ce que j’entendais par « la fin de la télévision ». Je pense que l’internetisation de la télévision ne va faire disparaître ni la fiction, ni la série, ni les journaux télévisés, mais que tout cela sera dans un univers de télévision connectée où il sera difficile de distinguer la chaîne traditionnelle, de la télévision de rattrapage ou de la vidéo à la demande. La télévision classique deviendra un service audiovisuel parmi d’autres. C’est ça pour moi la fin de la télévision.»Jean-Louis Missikahttp://www.lopinion.fr/4-juin-2013/jean-louis-missika-tele-francaise-victime-meta-media-internet-713
Création en 2005• Création par Chad Hurley (design et tagguage) Steve
Chen (technologie) Jawed Karim (développement)
• Légende : impossibilité de partager par mail la vidéo d'un repas d'amis
The first video on YouTube, uploaded at 8:27PM on Saturday April 23rd, 2005. The video was shot by Yakov Lapitsky at the San Diego Zoo.
16 118 194 vues au 1 octobre 2014
User generated content• «We provide the platform…
you provide the inspiration»
• Création de chaînes personnelles
• Upload de fichiers à partir de tous les supports et terminaux (transcodage et correction)
• Utilisation de la webcam (lancée en 1994)
Charlie bit my finger - again ! mis en ligne 22 mai 2007
(777 011 784 vues le 1 octobre 2014)
Nouvelles expressions artistiques
Chat et vidéo : une histoire ancienne
Keyboard Cat. Charlie Schmidt a filmé en 1984. Mis en ligne le 7 juin 2007… 37 M de vues en oct. 2014
Noah Kalina : un autoportrait tous les jours pendant
6 ans… 10 000 visites la première année
Chaînes et professionnalisation
Michelle Phan 7 028 264 abonnés au 30 septembre 2014 (début
en 2007) Leçons de maquillage.
Elle devient associée à Lancôme en présentant un de leurs produits par mois
Ces vidéos sont vues entre 300 000 et 1 M de fois la semaine de leur parution.
PewDiePie Créée par Felix Kjellberg (24 ans)
31 M d'abonnées et plus de 6 milliard de vues (première chaîne YouTube depuis juillet 2014…
en raison du grand nombre de vidéos
LonelyGirl15• 2006 : première tentative de faire
passer du contenu professionnel pour un contenu utilisateur
• Entreprise de publicité, scénario… objectif : rendre crédible le format YouTube
• Jessica Lee Rose 19 ans, joue Bree. Elle a hésité à signer le contrat, car cela n'avait jamais été fait et sortait juste d'école de cinéma
• Les internautes ont été fort choqués quand le caractère professionnel a été dévoilé
Viralité• «YouTube uses an algorithm called
"reference rank" to evaluate the viral potential of videos posted to the site. Using evidence from as few as 10,000 views, it can assess the probability that the video will go viral. If it deems the video a viable candidate for advertising, it contacts the original poster by e-mail and offers a profit-sharing contract.»
• Politique des algorithmes
• Utilisés également pour repérer les doublons, les vidéos couvertes par des droits de propriété
• KONY2012, vidéo la plus virale avec 34 M de vues le jour de sa mise en ligneCette vidéo a ouvert de nombreux débats, quand la viralité remplace l'analyse…
Mashup
Read my lips George W. Bush and Tony Blair reprennent Endless Love de Diana Ross et Lionel Richie
(l'expression "read my lips" a permis de lancer médiatiquement la campagne de
Georges H. Bush en 1988)
The Lambeth Walk Réalisé en 1941 par Charles A. Ridley,
ce film peut être considéré comme le premier mashup politique. Il a été réalisé avec des image de
Leni RiefenstahlGoebbels fut pris d'une rage folle en découvrant ce film
Événements• Transformer YouTube en un
lieu événementiel (à l'image de la télévision)
• Publicité en créant des événements viraux (saut de Félix Baumgartner… diffusé en direct sur YouTube pour Red Bull)
• Annonce de clips (viralité à l'échelle d'une communauté)
Netflix• En 1997, Reed Hasting lance Netflix comme un
service de prêt de DVD sur la base d'un forfait mensuel et d'un envoi par la poste (click and mortar)
• 2006 « La question est désormais : pouvons-nous devenir l'entreprise de distribution de divertissement la plus innovante du monde ? » R.H.
• Netflix passe les 12 M d'abonnés en 2009, après avoir ouvert un site en streaming… ce qui interpelle les télés qui veulent recycler leurs séries
• 2011 : Netflix se lance dans la production de séries originales (House of Cards)
• 2014 : 50 M d'utilisateurs dans 40 pays
Introduction en France• Siège au Luxembourg (Paradis fiscal)
• Participation des diffuseurs au financement de la production
• Diffusé sur les box de Bouygues et Orange (pour l'accès télé)
• «Raisonner uniquement en termes de catalogue ne permet pas de saisir l’utilité du service. Comme le montrent les visuels promotionnels du site, qui délaissent l’écran de télévision au profit de supports comme la tablette ou le smartphone, Netflix vise un autre modèle que le rendez-vous TV.» (André Gunther)
Recomposition• Rapprochement télé-cable-télécoms (DirectTV et AT&T ; Orange-
dailymotion et Orange Series avec C+, TimeWarner et Comcast…)
• Amazon et Twich (1 Milliard) «Diffuser et regarder des jeux vidéo est un phénomène mondial, et Twitch a construit une plate-forme qui réunit des dizaines de millions de gens qui regardent des milliards de minutes de jeux chaque mois » J. Bezos
• Awesomeness TV racheté par DreamWorks(33 M$ - les studios investissent sur la diffusion internet)
• Production directe de séries par les plateformes (Amazon : Betas ; Yahoo et Microsoft pour 2015… 1M$ par épisode)
Publicité• Pub avant la vidéo
• Intersticiels
• Partage des revenus
• Le public va-t-il se lasser (cela fait beaucoup de temps de publicité pour quelques minutes de vidéo) ?
• Ciblage publicitaire
• Qualité des clips publicitaires
Une immense bibliothèque• Tous les sujets sont traités
• Il n'y a plus «d'images cachées ou inaccessibles»
• Grâce aux usagers qui partagent leurs fonds vidéo
• Pourquoi les institutions n'ont elles pas réussi ce travail ?