493 Description et évolution à 3 ans de 20 patients obèses morbides avec syndrome...

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11 e Congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 1S145-1S158 1S148 490 Co-infections bacteriennes et exacerbation de BPCO J.M. Pérotin, L. Andreoletti, S. Dury, L. Brasme, G. Deslee, C. De Champs, F. Lebargy Introduction : Les infections bactériennes respiratoires sont à l’ori- gine de 50 % des exacerbations de BPCO. L’objectif était de déterminer la prévalence des co-infections bactériennes lors de ces exacerbations. Patients et Méthodes : Cette étude longitudinale, prospective porte sur 70 patients atteints de BPCO modérée à sévère. Un recueil mensuel d’expectoration induite (EI) est réalisé à l’état stable et lors des exacerbations. Des cultures bactériennes et des tests PCR (bactéries intracellulaires) ont été réalisés. Résultats préliminaires : Vingt-six patients ont été inclus. À l’état stable, une infection bactérienne a été détectée dans 32 % des 136 EI. Dix patients ont présenté 13 exacerbations. Dans 46 % (6/13) des cas, des bactéries pathogènes ont été isolées de l’EI (S. pneumoniae n = 2, P. aeruginosa n = 1, B. catarrhalis n = 1, H. parainfluenza n = 1, C. freun- dii n = 1, E. cloacae n = 1), incluant 3 (23 %) cas de co-infections (S. pneumoniae/P. aeruginosa n = 1, M. catarrhalis/C. freundii n = 1, H. parainfluenza/E. cloacae n = 1), dont deux ont été hospitalisés. Aucune bactérie intracellulaire n’a été détectée. Parmi les 6 exacerba- tions documentées, 5 (83 %) présentaient un nouveau pathogène alors qu’un seul malade (17 %) présentait le même germe 1 mois auparavant à l’état stable (83 vs. 17 %, p = 0,015). Conclusion : Nos résultats confirment le rôle étiologique de certaines bactéries dans les épisodes d’exacerbation de la BPCO, et indiquent une prévalence élevée des co-infections bactériennes (23 %). Ces co-infec- tions pourraient être responsables d’exacerbations plus sévères. 491 BPCO du sujet âgé : un phénotype particulier ? C. Pinet, D. Caillaud, P. Carré, T. Perez, R. Escamilla, P. Chanez, P.R. Burgel, G. Jebrak, I. Court-Fortune, P. Nesme, G. Brinchault-Rabin, A. Chaouat, F. Lemoigne, C. Leroyer, I. Tillie-leblond, N. Roche pour le Groupe « Initiative BPCO » Introduction : La prévalence de la BPCO et la population de sujets âgés sont en constante augmentation en France. La BPCO du sujet âgé pourrait donc devenir dans l’avenir un problème de santé publique. Cependant, le phénotype de la BPCO chez les patients âgés est encore mal connu à ce jour. Méthodes : Nous avons étudié 320 patients issus de la base de don- nées « Initiative BPCO », cohorte multicentrique française. Nous avons colligé les caractéristiques sociodémographiques, anamnestiques, fonc- tionnelles respiratoires, radiologiques ainsi que les principales comorbi- dités en analysant les patients en trois sous-groupes : < 65 ans, 65-75 ans, > 75 ans. Résultats : La population âgée (> 75 ans) présente des caractéristiques différentes des populations plus jeunes dans les domaines suivants : plus d’hommes, plus de comorbidités cardio-vasculaires, de limitation méca- nique d’activité, de diabète, et moins de tabagisme actif. Par contre, elle ne diffère pas sur les critères fonctionnels (VEMS), le nombre d’exacer- bations dans l’année précédente et les données scannographiques (type d’emphysème, présence de dilatations de bronches). Conclusion : Il semble bien exister un phénotype particulier de la BPCO du patient âgé. 492 Intérêt de l’oxymétrie nocturne à domicile dans le suivi des insuffisants respiratoires chroniques restrictifs en VNI J.M. Arnal, Y.S. Donati, B. Escarguel, L. Marqueste, J. Durand-Gasselin Introduction : L’oxymétrie nocturne à domicile (SaO 2 n) est un exa- men simple et sensible pour détecter les événements ventilatoires noc- turnes des insuffisants respiratoires chroniques (IRC) en VNI. Cette étude prospective observationnelle évalue l’apport de la SaO 2 n dans la surveillance des IRC restrictifs en VNI. Méthodes : Vingt-cinq SaO 2 n ont été analysées chez 9 patients IRC restrictifs adaptés à la VNI en réanimation. Un médecin indépendant a évalué l’apport diagnostic de l’examen clinique, la gazométrie artérielle, la SaO 2 n et les modifications thérapeutiques engagées. Résultats : Les évènements ventilatoires nocturnes sont détectées par l’anamnèse et l’examen clinique dans 8 % des cas, par la gazométrie artérielle dans 40 % des cas, par l’analyse brute de la SaO 2 n (SpO 2 90 % durant au moins 15 % du temps total) dans 56 % des cas et par l’analyse fine de la SaO 2 n dans 84 % des cas. Les principales ano- malies suspectées sont des fuites, des apnées ou des fermetures de glotte (43 %), des hypoventilation alvéolaires (10 %) ou l’association des deux mécanismes (47 %). Les modifications thérapeutiques sont un change- ment d’interface (31 %), une modification des réglages (31 %) ou du mode ventilatoire (16 %). Une exploration complémentaire par poly(somno)graphie était demandée dans 23 % des cas. Conclusion : La SaO 2 n chez des IRC restrictifs en VNI permet de détecter des évènements ventilatoires non diagnostiquées par ailleurs avec un impact important en terme de décision thérapeutique. 493 Description et évolution à 3 ans de 20 patients obèses morbides avec syndrome obésité-hypoventilation (SOH) appareillés à domicile P. Nesme, G. Bourdin, C. Louerat, C. Depagne, J.C. Guerin 20 patients obèses morbides (55 % femmes, âge 63 ± 8 ans, IMC 45 ± 4 kg/m2) avec SOH (PaO 2 < 70 mmHg, PaCO 2 > 45 mmHg ; VEMS/CV > 60 %), sont admis en pneumologie entre 1998 et 2003 pour bilan d’une insuffisance respiratoire chronique hypercapnique. 50 % ont été admis pour insuffisance respiratoire aiguë (IRA) hypercap- nique, 40 % pour dyspnée de stade III (NYHA) et 10 % pour apnées. Les comorbidités sont l’HTA (80 %), les dyslipidémies (70 %) et le dia- bète de type 2 (50%). 35% n’ont jamais fumé. La CV est amputée de 28 %, la CPT de 15 % avec un VRE abaissé de 62 %. Avant appa- reillage, l’hypoxémie (61 ± 9 mmHg) et l’hypercapnie (48 ± 8 mmHg) diurnes sont modérées. La saturation nocturne est à 86 ± 4 % avec 56 % du temps en dessous de 90 %. L’hypoventilation alvéolaire s’aggrave au réveil (PO 2 59 ± 10 mmHg, PCO 2 57 ± 8 mmHg, pH 7,35 ± 0,03). 6 SOH (30 %) n’ont pas de SAOS (IAH < 15/h). L’hypertension arté- rielle pulmonaire (HTAP) au repos est modérée (PAP28 ± 10 mmHg). 6 d’entre eux (30 %) sont appareillés par pression positive continue (PPC) et 14 par ventilation non invasive (VNI). À 3 ans, 14 sont sous VNI, 3 sous PPC et 3 sont décédés. 6 patients ont été hospitalisés au moins une fois pour IRA hypercapnique. Au 3 ans, l’IMC n’est pas amélioré (44 ± 6 vs 45 ± 4 kg/m2) ; en revanche l’hypo- ventilation alvéolaire est corrigée (pH 7,40 ± 0,02 ; PaCO 2 44 ± 6 mmHg ; PaO 2 73 ± 11 mmHg). Les SOH avec obésité morbide ont une excellente réponse à la VNI, un bon pronostic immédiat et à 3 ans et la mortalité est liée à la présence de comorbidités. Service de Pneumologie, Service de BactØriologie, Virologie, HygiLne, CHU Reims, France. Hpital Font PrØ, Service de rØanimation polyvalente et service de pneumologie, Toulon, France. Service de pneumologie, Hpital Croix Rousse, Lyon, France.

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11e Congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 1S145-1S158 1S148

490Co-infections bacteriennes et exacerbation de BPCOJ.M. Pérotin, L. Andreoletti, S. Dury, L. Brasme, G. Deslee, C. De Champs, F. Lebargy

Introduction : Les infections bactériennes respiratoires sont à l’ori-gine de 50 % des exacerbations de BPCO. L’objectif était de déterminerla prévalence des co-infections bactériennes lors de ces exacerbations.Patients et Méthodes : Cette étude longitudinale, prospectiveporte sur 70 patients atteints de BPCO modérée à sévère. Un recueilmensuel d’expectoration induite (EI) est réalisé à l’état stable et lors desexacerbations. Des cultures bactériennes et des tests PCR (bactériesintracellulaires) ont été réalisés.Résultats préliminaires : Vingt-six patients ont été inclus. À l’étatstable, une infection bactérienne a été détectée dans 32 % des 136 EI.Dix patients ont présenté 13 exacerbations. Dans 46 % (6/13) des cas,des bactéries pathogènes ont été isolées de l’EI (S. pneumoniae n = 2,P. aeruginosa n = 1, B. catarrhalis n = 1, H. parainfluenza n = 1, C. freun-dii n = 1, E. cloacae n = 1), incluant 3 (23 %) cas de co-infections (S.pneumoniae/P. aeruginosa n = 1, M. catarrhalis/C. freundii n = 1,H. parainfluenza/E. cloacae n = 1), dont deux ont été hospitalisés.Aucune bactérie intracellulaire n’a été détectée. Parmi les 6 exacerba-tions documentées, 5 (83 %) présentaient un nouveau pathogène alorsqu’un seul malade (17 %) présentait le même germe 1 mois auparavantà l’état stable (83 vs. 17 %, p = 0,015).Conclusion : Nos résultats confirment le rôle étiologique de certainesbactéries dans les épisodes d’exacerbation de la BPCO, et indiquent uneprévalence élevée des co-infections bactériennes (23 %). Ces co-infec-tions pourraient être responsables d’exacerbations plus sévères.

491BPCO du sujet âgé : un phénotype particulier ?C. Pinet, D. Caillaud, P. Carré, T. Perez, R. Escamilla, P. Chanez, P.R. Burgel, G. Jebrak, I. Court-Fortune, P. Nesme, G. Brinchault-Rabin, A. Chaouat, F. Lemoigne, C. Leroyer, I. Tillie-leblond, N. Roche pour le Groupe « Initiative BPCO »

Introduction : La prévalence de la BPCO et la population de sujetsâgés sont en constante augmentation en France. La BPCO du sujet âgépourrait donc devenir dans l’avenir un problème de santé publique.Cependant, le phénotype de la BPCO chez les patients âgés est encoremal connu à ce jour.Méthodes : Nous avons étudié 320 patients issus de la base de don-nées « Initiative BPCO », cohorte multicentrique française. Nous avonscolligé les caractéristiques sociodémographiques, anamnestiques, fonc-tionnelles respiratoires, radiologiques ainsi que les principales comorbi-dités en analysant les patients en trois sous-groupes : < 65 ans,65-75 ans, > 75 ans.Résultats : La population âgée (> 75 ans) présente des caractéristiquesdifférentes des populations plus jeunes dans les domaines suivants : plusd’hommes, plus de comorbidités cardio-vasculaires, de limitation méca-nique d’activité, de diabète, et moins de tabagisme actif. Par contre, ellene diffère pas sur les critères fonctionnels (VEMS), le nombre d’exacer-bations dans l’année précédente et les données scannographiques (typed’emphysème, présence de dilatations de bronches).Conclusion : Il semble bien exister un phénotype particulier de laBPCO du patient âgé.

492Intérêt de l’oxymétrie nocturne à domicile dans le suivi des insuffisants respiratoires chroniques restrictifs en VNIJ.M. Arnal, Y.S. Donati, B. Escarguel, L. Marqueste, J. Durand-Gasselin

Introduction : L’oxymétrie nocturne à domicile (SaO2n) est un exa-men simple et sensible pour détecter les événements ventilatoires noc-turnes des insuffisants respiratoires chroniques (IRC) en VNI. Cetteétude prospective observationnelle évalue l’apport de la SaO2n dans lasurveillance des IRC restrictifs en VNI.Méthodes : Vingt-cinq SaO2n ont été analysées chez 9 patients IRCrestrictifs adaptés à la VNI en réanimation. Un médecin indépendant aévalué l’apport diagnostic de l’examen clinique, la gazométrie artérielle,la SaO2n et les modifications thérapeutiques engagées.Résultats : Les évènements ventilatoires nocturnes sont détectées parl’anamnèse et l’examen clinique dans 8 % des cas, par la gazométrieartérielle dans 40 % des cas, par l’analyse brute de la SaO2n(SpO2 ≤ 90 % durant au moins 15 % du temps total) dans 56 % des caset par l’analyse fine de la SaO2n dans 84 % des cas. Les principales ano-malies suspectées sont des fuites, des apnées ou des fermetures de glotte(43 %), des hypoventilation alvéolaires (10 %) ou l’association des deuxmécanismes (47 %). Les modifications thérapeutiques sont un change-ment d’interface (31 %), une modification des réglages (31 %) ou dumode ventilatoire (16 %). Une exploration complémentaire parpoly(somno)graphie était demandée dans 23 % des cas.Conclusion : La SaO2n chez des IRC restrictifs en VNI permet dedétecter des évènements ventilatoires non diagnostiquées par ailleursavec un impact important en terme de décision thérapeutique.

493Description et évolution à 3 ans de 20 patients obèses morbides avec syndrome obésité-hypoventilation (SOH) appareillés à domicileP. Nesme, G. Bourdin, C. Louerat, C. Depagne, J.C. Guerin

20 patients obèses morbides (55 % femmes, âge 63 ± 8 ans, IMC45 ± 4 kg/m2) avec SOH (PaO2 < 70 mmHg, PaCO2 > 45 mmHg ;VEMS/CV > 60 %), sont admis en pneumologie entre 1998 et 2003pour bilan d’une insuffisance respiratoire chronique hypercapnique.50 % ont été admis pour insuffisance respiratoire aiguë (IRA) hypercap-nique, 40 % pour dyspnée de stade III (NYHA) et 10 % pour apnées.Les comorbidités sont l’HTA (80 %), les dyslipidémies (70 %) et le dia-bète de type 2 (50%). 35% n’ont jamais fumé. La CV est amputée de28 %, la CPT de 15 % avec un VRE abaissé de 62 %. Avant appa-reillage, l’hypoxémie (61 ± 9 mmHg) et l’hypercapnie (48 ± 8 mmHg)diurnes sont modérées. La saturation nocturne est à 86 ± 4 % avec 56 %du temps en dessous de 90 %. L’hypoventilation alvéolaire s’aggrave auréveil (PO2 59 ± 10 mmHg, PCO2 57 ± 8 mmHg, pH 7,35 ± 0,03).6 SOH (30 %) n’ont pas de SAOS (IAH < 15/h). L’hypertension arté-rielle pulmonaire (HTAP) au repos est modérée (PAP28 ± 10 mmHg).6 d’entre eux (30 %) sont appareillés par pression positive continue(PPC) et 14 par ventilation non invasive (VNI).À 3 ans, 14 sont sous VNI, 3 sous PPC et 3 sont décédés. 6 patients ontété hospitalisés au moins une fois pour IRA hypercapnique. Au 3 ans,l’IMC n’est pas amélioré (44 ± 6 vs 45 ± 4 kg/m2) ; en revanche l’hypo-ventilation alvéolaire est corrigée (pH 7,40 ± 0,02 ; PaCO244 ± 6 mmHg ; PaO2 73 ± 11 mmHg).Les SOH avec obésité morbide ont une excellente réponse à la VNI, unbon pronostic immédiat et à 3 ans et la mortalité est liée à la présence decomorbidités.

Service de Pneumologie, Service de Bactériologie, Virologie, Hygiène, CHU Reims, France.

Hôpital Font Pré, Service de réanimation polyvalente et service de pneumologie, Toulon, France.

Service de pneumologie, Hôpital Croix Rousse, Lyon, France.