46134635 a La Recherche Du Saint Graal de La Connaissance
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Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
© 2008-2011 Philippe De Coster, B.Th., D.D. Ŕ Gand, Belgique
FARC 1317
A la Recherche du Saint Graal de la
Connaissance
Étude sur Nos Ordres Chevaleresques
- Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix -
et
Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ
- Gardiens de Terre Sainte -
Supplement : (Extraits autorisés du livre « Azoth » de Roger Guasco )
Secretum meum est Fortituna Mea
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A la Recherche du Saint Graal de la
Connaissance (Gnose) Par Philippe L. De Coster, Grand Maître Général de
l’O.S.F.A.R C
C‟est grâce à l‟amour du travail, les études théologiques, métaphysiques,
parapsychologique, psychologiques et philosophiques que nous avons complété
et développé nos facultés, elles sont très importantes dans le domaine des
sciences occultes.
Le symbole de la religion chrétienne, c'est la Croix. Mais le symbole de
l'ésotérisme chrétien, c'est le Graal. Le Graal, légende Celte "convertie" en
légende chrétienne, symbolise en quelque sorte le passage d'une civilisation à
une autre. Il est au centre de la plupart des légendes du Moyen-âge européen,
comme en témoigne le nombre spectaculaire d'œuvres littéraires, souvent
poétiques, écrites à son sujet. L‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose
Croix (OSFARC) est à la quête de la coupe de la connaissance.
Il y a toujours, et même plus que jamais, une littérature du Graal. Mais est-elle
fondée ? Où en est la recherche des érudits en ce qui concerne la sublime
vérité ? À quelles conclusions sont-ils arrivés ? Que savions-nous, en fait,
jusqu‟à présent de Parzival et du Saint Graal, ou de « La Quête du Saint Graal ?
Le mystère du Saint Graal affirme au cours des siècles, une présence, mais la
présence d‟un non dicible, d‟un indicible qui exige cependant d‟être questionné
(…) tant de fois signalée chez les Celtes, chez les Iraniens, les Latins, les Grecs,
les Arabes et bien entendu dans le corpus de l‟Occident chrétien.
La « Quête du Saint Graal» est un roman composé au treizième siècle et
relatant l'histoire des Chevaliers de la Table Ronde à la recherche du Saint-
Graal. Le Saint-Graal devrait être la coupe qu'utilisa Jésus de Nazareth lors de la
Cène qui précéda sa passion et que suivant la légende Joseph d'Arimathie se
servit pour recueillir le sang du Nazaréen crucifié, après avoir été achevé par la
lance d'un soldat romain. Pour certains, le Saint-Graal est un talisman, un objet
divin et merveilleux aux pouvoirs extraordinaires : pour les chevaliers de la
Table Ronde du Roi Arthur, c'est une corne d'abondance capable de fournir à
chacun les mets qu'ils préfèrent.
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Dans le roman, les chevaliers ne recherchent pas en réalité le Graal lui-même,
mais ils cherchent à résoudre ce que l'auteur appelle "les aventures du Saint-
Graal". Ces aventures sont en fait des manifestations divines, surnaturelles qui
se produisent un peu partout dans le royaume et seul la découvertes des secrets
du Graal fera cesser ces prodiges. La quête du Graal est en fait la quête de la
connaissance des secrets et des mystères de la vie et seuls les chevaliers les plus
purs pourront espérer en avoir la connaissance.
Le roman commence alors que le roi Arthur et tous les chevaliers de la Table
Ronde (ils sont cent cinquante) sont réunis à Camelot pour les fêtes de la
Pentecôte. Le Saint-Graal leur apparaît alors et tous jurent de se lancer à sa
recherche et partent sur le champ. Chacun connaîtra alors, avec des fortunes
diverses, "les aventures du Saint-Graal" jusqu'à ce que Galaad, Perceval et
Bohort, les trois élus désignés dès le commencement du récit achèvent la quête
en retrouvant la coupe et en perçant ses secrets.
Chacune des aventures du Saint-Graal est en fait une illustration de chacun des
dix commandements de Dieu et/ou de l'idéal de vie chevaleresque de l'époque.
La trame du récit est assez simple : un chevalier arrive en un lieu où se
produisent des évènements surnaturels qu'il va affronter selon son caractère. Peu
de temps après, il rencontre un ermite, un abbé ou bien une veuve isolée qui, par
sa sainteté, va pouvoir donner une interprétation de l'aventure et permettre au
chevalier d'en tirer ses propres enseignements. Le récit départage les acteurs en
deux catégories : les chevaliers célestes, les « purs » (Galaad, Bohort, Perceval)
et les chevaliers terrestres, les « pêcheurs » (les autres parmi lesquels Gauvain et Lancelot).
Alors que les aventures du Saint-Graal vont permettre d'éprouver les vertus et
les qualités des purs, elles vont tenter de faire prendre conscience 'aux pêcheurs'
de leur état.
Certains comprendront que leur état de pêcheurs leur interdit toute chance de
succès dans la Quête et n'hésitent pas à se mortifier et à faire pénitence
(Lancelot), de nombreux autres, refusant de voir les signes que Dieu leur envoie,
persistent dans leur conduite (Gauvain) et par-là, s'interdisent tout succès dans la
Quête.
Au fait, nombreux sont les chevaliers qui participent également à la Quête.Ils
sont cent cinquante à prêter serment autour de la Table Ronde et beaucoup
meurent au cours de la Quête. Faisant tous parti des chevaliers terrestres, ils ne
participent finalement que très peu aux Aventures du Saint-Graal car souillés par
d'innombrables péchés de leurs temps (orgueil, luxure etc.). Un certain nombre
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d'entre eux croisent pour un temps le chemin des principaux héros. Notons
parmi ces chevaliers Lionel, le frère de Bohort, Gaheriet, le frère de Gauvain,
Yvain l'Avoutre (le bâtard), demi-frère de Yvain, le chevalier au lion, Mélyant,
le fils du roi du Danemark, Agloval, le frère de Perceval, Girflet, le fils de Do,
Hector des Mares, le frère de Lancelot, Baudemagu et Calogrenant.
Le roi Arthur ne participe pas à la Quête et reste tout le temps dans son château
de Camelot avec Keu, son sénéchal. De même, Merlin n'intervient que pour
annoncer Galaad au début du roman et lancer ainsi la Quête. Belle histoire !
Le Graal
Le mot « graal » désigne, en ancien français, une coupe ou un plat creux. Plus
spécialement, le Graal est, suivant la tradition médiévale, une mystérieuse coupe
aux pouvoirs magiques. Il est associé au chaudron du Dagda, talisman antique
de la mythologie celtique, dont il serait un avatar christianisé.
Le Graal est un objet mystérieux, presque magique :
-c'est un objet caché : personne ne l'a vu et il n'aura réellement accompli son rôle
qu'après avoir été retrouvé.
-c'est un objet sacré aux pouvoirs puissants : seul un être pur pourra le trouver et
en prendre possession.
Pourtant tous les chevaliers le cherchent, et le monde n'aura de paix qu'après sa
découverte, mais, paradoxalement, c'est à celui qui ne le cherchait pas, qu'il sera
donné de le trouver.
Dans l‟imaginaire du Moyen Age, dans le nôtre aussi, le Graal occupe une place
de privilège. Dans sa nature indéterminée et variable, selon l'écrit médiéval aussi
bien que dans nos métaphores, le Graal signifie la recherche de l'impossible. Lié
à la symbolique du repas, le Graal jouissait de belles promesses pour la durée,
par la séquence énigmatique qui se propose de texte en texte, tantôt
christianisée, tantôt bien proche encore de la tradition celtique.
Diverses explications ont été proposées. Des défenseurs dune thèse chrétienne
veulent voir dans le Graal - qui chez Chrétien n'est qu'un large plat creux où l‟on
sert une hostie - un ciboire ou un calice, et dans le tailloir d'argent une patène,
dans la lance qui saigne la sainte Lance. Le cortège serait alors le processus
liturgique dune communion de malade qui reçoit le saint Viatique.
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Le symbole de la coupe se retrouve en effet dans toutes les mythologies et toutes
les religions. Les Chaldéens parlaient d‟un vase d‟où s‟échappait l‟arbre de vie
et la coupe de « jamschid » en Perse, signifiait le salut et l‟abondance. On
retrouve cette notion dans le vase cosmogonique de Platon, la coupe d‟Hermès
et de Salomon, l‟urne des anciens cultes à mystère. Les Parses possédaient un
vase pyrogène tandis que les Egyptiens figuraient Serapis avec un vase sur la
tête nommé gardal. Le hiéroglyphe qui signifie "Cœur" à la forme d'un vase. Le
vase est l‟endroit où se passe toute action.
Le symbole de la Lance lui-aussi se retrouve dans de nombreuses traditions.
Ainsi, chez les Grecs, la lance d‟Achille avait le pouvoir de guérir les blessures
dont elle était à l‟origine. Dans le symbolisme traditionnel, la lance figure la
force divine, l'axe de la nouvelle conscience, comparable à la montagne dont le
sommet représente le point sacré, la pinéale. Ce thème de la montagne sacré est
présent dans toutes les traditions et chaque peuple à la sienne : l‟Himalaya, le
Fouziyama, l‟Olympe, le Sinaï, l‟Aboy en Iran.
« Le Graal figurativement est le calice avec l’hostie, le vin, la chair et le
sang du Christ ; mystiquement c’est l’homme quand il est devenu le
vaisseau où se déverse l’Esprit Saint ; hermétiquement, c’est la substance
parfaite, la pierre philosophale qui dispense la quintessence de la vie. »
« Recevoir la pensée du Christ dans son cour, telle la coupe du Saint-Graal, qui
permet de se renforcer intérieurement afin de supporter n'importe quel défi ou
tempête en soi en restant bien en équilibre. »
Qui est l'être humain ? Qu'est-ce qu'un enseignement métaphysique (spirituelle)
ou occulte à notre époque ? Qu'est-ce que le bien ou le mal ? Pourquoi le bien
transcende-t-il le mal ? Pourquoi l'évolution spirituelle (métaphysique) peut-elle
aider à guérir l'humanité et la Terre ? Qu'est-ce que l'ère du Verseau ? Comment
pouvons-nous aborder le futur avec espérance ? Les religions Abrahamiques ne
peuvent vraiment pas répondre à ces questions à notre époque, c‟est-à-dire
« aujourd‟hui ». Le secret de cette liberté de recherche personnelle (et, non une
recherche sous l‟emprise fondamentaliste d‟un pape, évêque, prêtre ou
enseignant religieux) consiste à agir d'après des pensées pures générées non par
le sentiment ni par la volonté et encore moins par le monde extérieur, mais par le
cœur.
Nous vivons dans une société obsédée par la réussite, les titres et honneurs, par
le bonheur illusoire (le mirage), où chacun essaie de correspondre à des
fantasmes véhiculés par les médias. En conséquence, l'être humain se dénature
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de plus en plus et il perd son identité (qui pourrait constituer sa seule vraie
sécurité). »
La solution : l'être humain doit surtout, par son propre libre arbitre, se
reconnecter aux entités spirituelles naturelles afin d'évoluer de concert avec elles
pour le devenir de la Terre et de l'humanité. Toute morale ne peut être vraie et
libre que si elle se base sur l'expérience individuelle du questionnement de
chacun face à la vie.
La voie métaphysique, mystique ou spirituelle ne vise jamais l'amélioration de la
personnalité mais sa transformation. Une voie psychique est personnelle alors
qu'une traditionnelle voie spirituelle est impersonnelle.
L'ère du Verseau est aujourd‟hui la période de la fraternité et de la clairvoyance
solaire ou consciente de chaque homme et femme de bonne volonté. C‟est l'ère
purement scientifique de la communication et de la collaboration avec l‟univers
cosmique. Seule la science est devenue spirituelle.
En bref un passage de la longue histoire Templière
Vendredi 13 octobre de l'An 1307, à la faveur de l'aube, la plus grande
opération policière de tous les temps va être menée sur le territoire
Français. Tous les baillis et prévôts ont reçu auparavant un pli royal
identique et cacheté. Ordre formel, l'ouvrir uniquement le vendredi 13
octobre au petit matin. Toutes les régions de France ont reçu la même
missive.
À l'ouverture, la surprise est de taille, ordre absolu de procéder à l'arrestation de
tous les templiers des commanderies situées sur leurs territoires, c'est
proprement incroyable, cependant, les directives seront mises à exécution sans
quartier. Deux mille templiers sont arrêtés simultanément en France, sur quinze
mille que compte le monde entier de l'époque.
"Non nobis , Domine , non nobis , sed nomini tuo da glorian !"
("Non pour nous, seigneur, non pour nous, mais à ton nom seul donne la
Gloire!")
Comment et pourquoi le Roi Philippe IV le Bel (1268-1314) en parfait accord
avec le pape Clément V a-t-il été amené à prendre cette décision fatale pour
l'Ordre et surtout qu'elles étaient les raisons obscures et réelles ?
Remontons le temps sur une période de 189 ans jusqu'à la fondation de l'Ordre.
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La création de l'ordre
En l'An 1118, neuf chevaliers français fondent à Jérusalem un Ordre mi-
militaire, mi-religieux. Le Roi Baudouin II cède une vaste demeure sise à
l'emplacement du Temple de Salomon. De ce monument, la fondation tirera son
nom, la mission primordiale de cette milice est la protection des Lieux Saints
enlevés par la force aux musulmans, d'assurer la protection et la circulation des
pèlerins en chemin de la Cité Sainte. Une décennie plus tard, les templiers sont
officiellement reconnus comme Ordre religieux organisé selon la règle
cistercienne reprenant, chevaliers, sergents, chapelains et domestiques.
L'Ordre du Temple et donc des Templiers d‟où ressort la légende du Saint Graal,
symbole de la connaissance, ou de la recherche de la gnose, s'établit d'une part
dans toute la chrétienté et d'autre part sur les fronts de combats avec les
Musulmans et Maures. Certains auteurs annoncent un chiffre exagéré de neuf
mille commanderies en Occident. En fait, sur le territoire de l'actuelle France,
environ six cents véritables commanderies ont vu le jour. L‟Ordre Souverain des
Frères Aînés de la Rose Croix ressort des Templiers rescapés de
l‟emprisonnement, la torture et la mort aux buché, protégés pour un temps par le
Pape Avignonnais, Jean XXII, par pure intérêt pour l‟alchimie.
L'organisation administrative s'établit sous forme de Provinces. Les divisions
territoriales ignoraient les frontières des États, surtout en France. La Règle nous
signale quelques-unes de ces provinces, mais, au cours du XIIIe siècle, certaines
centralisations durent éclater. C'est ainsi que l'on compte dix-sept provinces :
quatre en Orient, quatre pour la Péninsule Ibérique, quatre en Europe, et cinq en
France. Chaque Province était découpée en Baillies (baillia), soit selon la
géographie régionale, soit en fonction de l'opportunité militaire ou routière.
La Baillie porte le nom de la préceptorat principale, car elle regroupe des
préceptories ou maisons à vocation rurale ou urbaine. L'appellation de
commanderie ne viendra pour les établissements du Temple que lors de leur
rattachement à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1312.
L'implantation des châteaux et forteresses s'effectua sur toutes les frontières,
formant ainsi une barrière de défense. Vers le sud, les Templiers s'étaient
installés surtout aux points stratégiques défendant tant les terres que les côtes de
la méditerranée, comme Tartosa, Cervera. En Orient et partout où la défense de
la chrétienté l'exigeait, les châteaux, fortins et redoutables citadelles, étaient
construits sur des promontoires rocheux qui dominaient et contrôlaient les routes
alentours.
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Aux revenus des domaines et aux dons s'ajoutaient les tributs imposés aux
musulmans. Mais le Temple ne disposait pas en Orient de sommes
faramineuses. Pour prêter, ils devaient transférer des fonds par "portage" de
monnaie sur des navires de l'Ordre, par la Méditerranée. Parfois, ils
empruntaient aux autres banquiers (italiens, etc.).
Après la fondation du royaume chrétien de Jérusalem par Godefroy de Bouillon
et ses croisés, neuf chevaliers français décidèrent de s'installer, en 1118, en terre
sainte dans le but de créer un ordre à la fois monastique et militaire. Devant le
patriarche chrétien de Jérusalem, les neuf firent vœux de chasteté, pauvreté et
obéissance. Voila qui fit d'eux des religieux bien qu'ils n'en avaient pas l'habit.
Etant des soldats, ils s'occupèrent de la sécurité des routes menant à Jérusalem.
L'ordre s'agrandit rapidement et parmi les neuf fondateurs Hugues de Payns fut
élu chef. dix années après la fondation on pouvait déjà compter trois cents
chevaliers du Temple commandant une milice de trois mille hommes. Il faut
noter que parmi eux il n'était pas rare de trouver des excommuniés désireux de
se réhabiliter ou de se faire oublier. Vivant exclusivement de dons, on leur
donna le nom des "Pauvres chevaliers du Christ, Gardiens de la Terre Sainte ".
Ce furent les Cisterciens qui guidèrent les premiers pas de l'ordre du Temple et
notamment le soutien accordé par leur chef saint Bernard que l'on surnommait
"l'arbitre des rois et des papes" tant son influence était grande. Il permit à l'ordre
du Temple d'obtenir la reconnaissance officielle par le pape Honorius II. La
tenue des chevaliers devint alors un blanc manteau frappé d'une croix rouge sur
le cœur.
Actuellement, certains mouvements se réclament du Temple, malgré que cet
Ordre du Temple de l'histoire exotérique ne soit plus. Il est absolument certain
qu'il existe des héritiers de l'âge d'or de l'illustre Ordre; il est certain aussi que
les différents Ordres partagent aujourd'hui les mêmes valeurs mais il n'est pas
indiqué de croire sur parole ceux qui affirment être en possession de cet
héritage. C‟est incontestables Ordres que nous sommes, sont :
Nous sommes Légionnaires du Christ (Regnum Christi)
Nous sommes Commandeurs de la Sapinière (Sodalitium Pianum)
Nous sommes Chevaliers Pontificaux
Nous sommes Sages du Prieuré de Sion
Nous sommes des Massenies du Saint Graal
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Nous sommes Chevaliers de Notre Dame (Militia Sanctae Mariae)
Nous sommes Chevaliers de l'ordre du Saint Sépulcre
Nous sommes Francs Maçons et dans leurs Loges
Nous sommes Veilleurs dans toutes les Confréries
Nous sommes Intégrés dans les Associations, Militaires, Politiques, Sociales,
Religieuses
Nous sommes dans tous les Ordres Monastiques Bénédictins, Cisterciens, et
Augustins de Jérusalem, Gardiens du Saint-Sépulcre.
Nous sommes Veilleurs, Hospitaliers, de Malte, Teutoniques
Nous sommes de L'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ, Gardiens de la Terre
Sainte
Nous sommes Frères de toutes les Connaissances, accentués par le travail
alchimique et occulte de l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
(1317).
Nous sommes des Voyageurs, Anonymes, Secrets Templiers
Nous sommes Non pour nous Seigneur, non pour nous, mais pour la gloire de
Ton Nom.
Nous sommes Non nobis Domine non nobis sed Nomini Tuo da gloriam
Nous sommes Croisades
Nous sommes Chevaliers du Saint Esprit
Nous sommes ce qu'on appelait autrefois « Templiers ».
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La Filiation Templière
de l’Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
(Branche de l’Ordre Souverain Militaire du Temple de Jérusalem)
Les Imperators FARC
1. Gaston de la Pierre Phoebus (1313)
2. Cardinal-Evêque d‟Avignon J. de Via (1316-1317)
3. Guidon de Montanor
4. Henri de la Pierre Phoebus (1339-1348)
5. Helion de Villeneuve (cinq ans)
6. Yves Lancel de l‟Isle du Val de Vegre
7. Grimaud de Bouvier (Duc) (1356-1367)
8. Gaëtan des Pins (1367-1372) Provençal petit-fils d‟Odon des Pins et
Grand Maître de l‟Ordre de Jérusalem.
9. Raymond de Temple (1372-1380)
10. Thibaut de Montfort (1380-1383)
11. Grand Maître de Rhodes, J-Ferdinand de Heredia (Aragonais) (1383-
1396)
12. Ludovic des Pins (1396-1418)
13. Bergues (1418-1427)
14. Simon d‟Arville (1427-1437)
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15. Jehan Cholet (1437-1454)
16. Jehan de Lastic (1454-1461)
17. Gilles Rivault, sieur de Kerissac (1461-1479)
18. J-B Orsini (1479-1484)
19. Frère Hugues Verdola de Tolose (1484-1503)
20. Souchon (1503-1518
21. Cardinal Philippe de Luxembourg (1518-1519)
22. Honoré de l‟Isle, Seigneur du Val de Vegre (1519-1527)
23. Du Coin (1527-1550)
24. Rollans (Famille des Rivault) (1550-1565)
25. Jehan de Senectaire (1565-1576)
26. Philippe de la Pierre Phoebus (1576-1582)
27. De Paul (1582-1583)
28. Triscontin de Reard (1583-1598)
29. Jean de la Buissonnière de la Renaudière (1598-1602)
30. David Rivault (1602-1607)
31. Mgr Charles de Beaumanoir (1607-1613)
32. Prélat Jehan de Palissier d‟Apt (1613-1623)
33. Robertus de Fluctibus (Robert Fludd) (1623-1630 ?)
34. Camus, Seigneur de Peypin ou de Puypin (1630-1637)
35. V.Depaul (1637-1647) D‟après les notes transmises, il semblerait bien
qu‟i s‟agisse de saint Vincent DEPAUL.
36. Dave Gloxim (1647-1649)
37. Christophorus Angranus (1649-1653)
38. Retour à la famille Jehan Pelissier, Seigneur de Pierrefeu (1653-1687 ?)
39. Baron de la Pierre (1687-1687 ?)
40. Jacques Hermite, Seigneur de Maillane (1687-1697)
41. Comte de Roure (1697-1706)
42. Sœur Marie de Lubac (femme) (1706-1729)
43. Joseph-Jacob Maupeou (1721-1782)
44. André Pelissier, Seigneur de Chantereine (1732-1745)
45. Louis-Lantelme Chassalier (1745-1763)
46. M. Pourtal (1763-1772)
47. Gérard de la Pierre (1772-1800)
48. Jean Minvielle (1800-1811)
49. Vasconcellos (1811-1846)
50. Mgr. J-B Bouvier (1846-1849)
51. Lord Bulwer Lytton (1849-1965)
52. Abbé Louis Constant (Eliphas Levi) Prêtre (1865-1874)
53. William Wynn Westcott (1874-1892)
54. Sir Leigh Gardner (1892-1898)
55. Docteur Steiner (1898-1900)
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56. A. Croweey (Irlandais) (1900-1916)
57. Jean-Jacques d‟OSSA, Évêque missionnaire romain (1916-1968)1
58. Pierre Phoebus (Roger Caro) (1969-1992)
Après le décès de Pierre Phoebus (Roger Caro) le siège d‟Imperateur est resté
vacant.
Le dernier Imperator Pierre Phoebus (Roger Caro) arma Philippe De Coster, et
lui décerna le titre de Chevalier Grand + Croix de Mérite FARC, le 15 mars
1975.
Rituel d’Investiture de
L’Ordre Souverain des Frères Aînés Rose Croix
Première Partie Abrégée
Le Temple est paré comme pour toutes cérémonies d‟Investiture. Un Frère Aîné
– Maître des Cérémonies ou Chambellan tient en main une hallebarde. Lorsque
le Grand Maître entre, il frappe trois coups. Tous les assistants se lèvent. Le
Grand Maître va s‟asseoir sur son trône et fait signe à l‟assistance d‟en faire
autant.
Le Maître des Cérémonies s’avance et dit :
- - Monseigneur, il y a là quelqu‟un qui demande à être reçu.
- - Qui est-il ?
- - Un Fils du Soleil.
- - D’où vient-il ?
- - Du Pays des Corbeaux ou Royaume de Saturne.
- - Quels autres Pays a-t-il traversé ?
- - Le Pays de Diane, l‟Asie et le Royaume de Mars.
- - Comment se nomme-t-il ? (nom du visiteur).
- - Faites entrer et qu‟il vienne nous voir.
(Le Chambellan fait entrer le visiteur).
(Toute l‟Assemblée se lève, sauf le Grand Maître) qui dit) :
1 Lors de son ordination presbytérale le 24 février 1974, Philippe De Coster reçut une relique de Mgr Jean-Paul
Charlet avec certificat, provenant de Mgr Jean-Jacques d‟OSSA, une petite parcelle du crâne de Saint-Pierre,
Apôtre.
13
- Approche-toi, afin que je te présente à notre docte Assemblée.
« Mes Sœurs, mes Frères, j‟ai l‟immense plaisir de vous présenter………………
Lui aussi tout comme chacun de Nous, s‟était perdu dans le labyrinthe des textes
occultes (ésotériques), alchimiques et gnostiques. Lui aussi a erré jusqu‟au
moment où il rencontra………………. qui lui remit le fil qui mène à la Vérité
Une.
(Le Maître de Justice se lève, demande la parole et dit) :
- - Monseigneur, êtes-vous sûr qu‟il s‟agisse bien de…………………, Nos
Frères aimeraient s‟assurer s‟il n‟y a pas de substitution de personne.
- - Vous avez raison,…………………. et c’est votre rôle de nous
couvrir et de nous protéger. Vous avez permission de questionner
notre ami.
Le Maître de Justice se tourne alors vers le visiteur, et pose ses questions,
ou lit son « curriculum vitæ ».
(Le Maître de Justice s’incline devant le visiteur … puis s’adressant au
Grand Maître, déclare) :
- - Monseigneur, l‟homme qui est devant nous est bien un Fils de Lumière.
-
(Le Grand Maître s’adresse au visiteur) :
- - Mon Fils, que la Paix soit en ton esprit. Saches que nous te
reconnaissons tous pour Frère. Je sais que ta voie à la découverte de
l‟alchimie, des sciences occultes, psychologiques et métaphysiques ont
été fort longues et mouvementés, aussi tu as permission de t‟asseoir si tu
le désire. Nous aimerons entendre le récit de tes aventures. Je suis
persuadé qu‟il doit être passionnant.
(Le long et très beau récit qu’on ne peut publier en entier ici, du « visiteur »
peut être remplacé par l’allocution du Grand Maître, une lecture, ou prière
Gnostique, « La Prière d’Action de Grâces » (NH VI, 7), mais il est évident
d’emprunter l’entièreté du Rituel comme il se doit.)
14
LA PRIÈRE D’ACTION DE GRÂCES
(NH VI, 7)
Traduit du copte par Jean-Pierre Mahé - Bibliothèque copte de Nag Hammadi, à
l‟université de Laval, Québec, Canada.
63 Voici la prière qu’ils ont dite :
« Nous te rendons grâces, nous, toutes les âmes,
Et notre cœur est tendu vers toi,
Ô Nom que n’entrave nul obstacle,
64 Honoré du titre de Dieu
Et béni du titre de Père !
« Car vers chacun et vers le Tout
S’étend la bienveillance du Père,
Son affection, sa faveur,
Et comme enseignement, tout ce qu’il y a de doux et de simple,
Qui nous apporte en grâce
L’intellect, le discours et la gnose :
L’intellect, pour que nous te concevions,
Le discours, pour que nous nous fassions tes interprètes
La gnose, pour que nous apprenions à te connaître.
« Nous nous réjouissons d’avoir été illuminés par ta gnose ;
15
Nous nous réjouissons parce que tu t’es montré à nous ;
Nous nous réjouissons parce que, dans ce corps où nous sommes, tu nous as
divinisés par ta gnose !
« L’humaine action de grâce parvenant jusqu’à toi
N’a qu’un seul but : apprendre à te connaître.
Nous t’avons connu(e), ô lumière de l’intellect !
Ô vie de la vie, nous t’avons connu(e) !
Ô matrice de toute semence nous t’avons connue !
Ô matrice fécondée par la génération du Père, nous t’avons connue !
Ô durée perpétuelle du Père qui enfante !
« Ainsi vénérant ta bonté,
Nous n’avons qu’un seul vœu à te soumettre :
Nous voulons être préservés dans la gnose !
Nous ne voulons que cette unique sauvegarde : (65)
Ne pas déchoir de ce genre de vie ! »
Une fois cette prière dite, ils s’embrassèrent les uns les autres et allèrent
manger leur nourriture qui était pure et ne contenait pas de sang.
Seconde Partie
L’Adoubement
L‟adepte s‟agenouille devant le Chevalier Grand + Croix. Ce dernier se lève.
En main droite il tient le l‟épée flamboyant ; en main gauche il serre le bijou de
son pectoral. Il pose alternativement et par trois fois, l‟épée sur l‟épaule droite,
puis sur l‟épaule gauche et enfin, sur la tête de l‟impétrant.
Le Vénérable Chevalier Grand + Croix s‟adresse :
16
- Mon Fils, c’est avec une grande joie et une intense émotion que nous
t’acceptons parmi nous. Désormais tu occuperas une place des trente-
trois Sièges (aujourd’hui nombre symbolique) au sein de l’Ordre
Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix, sous notre juridiction
intérimaire en tant que « Grand Maître », le Siège d’Imperator étant
vacant sur cette Terre2.
- Agenouille-toi, mets ta main sur l’Évangile selon Saint Jean et fait
solennellement ta Promesse des Sages. Fais les trois vœux : Simplicité,
Charité, Obéissance.
- Oui, je promets.
Consécration
- Mon Fils tu es digne d’être notre compagnon. Le Chevalier Grand +
Croix place l‟épée par trois coups sur la tête et dit, « Je te fais Chevalier
des Frères Aînés de la Rose Croix ». Il place son épée par trois coups
sur l‟épaule droite, et dit : « Aime ton prochain plus que toi-même ». Il
place son épée par trois coups sur l‟épaule gauche, et dit : « Sois simple,
charitable et obéissant à la vérité UNE ».
Le Chevalier Grand + Croix termine distinctement :
Dieu premier servi. Que le Ciel te protège et t’assiste toujours ; Qu’il daigne
éloigner de toi toute erreur et toute peur. Qu’il fasse de toi un instrument
de paix.
Mon Frère, il n’y a qu’un seul Temple, « l’Ordre Souverain des Frères
Aînés de la Rose Croix » (émanant de l’Ordre Souverain Militaire du
2 La Chevalerie n‟est pas héréditaire. Elle se confère par transmission d‟une Investiture de Chevalier à Chevalier,
c‟est-à-dire effectuée par un Chevalier valablement investi à un nouveau Chevalier qui pourra lui-même investir,
à son tour, s‟il les en juge dignes.
17
Temple de Jérusalem par le Chevalier Gaston de la Pierre Phoebus et
Guidon de Montanor) , dont le 58ème
Imperator Pierre Phoebus (Roger
Caro) décédé le 16 janvier 1992, choisi parmi le trente-trois Frères, le
dernier jusqu’à ce jour en l’hémisphère Européen, et toute la Terre . Le
Siège d’Imperator est donc vacant ; aussi, les trente-trois frères et sœurs
qui l’entouraient sont décédés. Cependant, la filiation chevaleresque
continue par le Chevalier Grand + Croix du Mérite que je suis, Grand
Maître, ainsi que l’Ordre que je représente, et par la grâce de Dieu vous
êtes maintenant Chevalier OSFAR C.
L‟accolade pour terminer.
Sceaux des Templiers
18
La Famille Roux de Lusignan
Pierre Phoebus (Roger Caro), dans son livre intitulé « Rituel F.A.R. C et Deux
Textes Alchimiques Inédits », suivi de « Vérité sur les Descendants des Anciens
Rois de Chypre », nous présente une étude complète et approfondie sur la Noble
Famille Roux de Lusignan. Cependant, pour comprendre la généalogie
« historique » des Lusignan, il faut rendre compte des concours de circonstances
qui les ont placés au cœur même des Croisades.
Par son mariage avec Sibylle, la fille aînée de Amaury 1er,
Roi de Jérusalem, Guy de Lusignan devient lui aussi Roi de
Jérusalem de 1186 à 192. Fondateur de la dynastie des Rois
de Chypres, il est nommé « Seigneur de l‟Île de 1192 à
1194, par la bonne grâce des hauts placés des Croisés,
notamment le Roi d‟Angleterre, Richard Cœur de Lion,
préférant voir Guy de Lusignan à Chypres plutôt que sur le
continent, pour un bon nombre de raisons, pas seulement en
19
conséquence du désastre de Hattim qui fut suivi par la perte de Jérusalem. C‟est
Amaury II de Lusignan qui deviendra le premier Roi de Chypre, de 1194 à 1205,
et Roi de Jérusalem, de 1197 à 1205.
La fin du Royaume de Chypre est marquée par un déclin de l‟influence franque
et de la langue française, devenant des polyglottes. Du onzième au treizième
siècle, on y parle le français, le latin, le grec, et même l‟arabe. Chypre perd aussi
progressivement son influence commerciale au profit de Venise.
Période Relations avec
prédécesseurs
Dates d’accession
et Décès
Titres
Guy de Lusignan Fondateur 1192 - 1194 Seigneur de Chypre
Amaury Frère 1194 - 1205 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Hugues I Fils 1205 - 1218 Roi de Chypre
Henri I Fils 1218 - 1253 Roi de Chypre et
Seigneur du Royaume
de Jérusalem
Hugues II Fils 1253 - 1267 Roi de Chypre et
Seigneur du Royaume
de Jérusalem
Hugues III Coussin 1267 - 1284 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Jean I Fils 1284 - 1285 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Henri II Frère 1285 - 1306 Roi de Chypre et de
Jérusalem
20
Amaury Frère 1306 - 1310 Régent du Royaume de
Chypre et de Jérusalem
Prince of Tyre
Henri II
(réassumé)
Frère 1310 - 1324 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Hugues IV Neveu 1324 - 1359 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Pierre I Fils 1359 - 1369 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Pierre II Fils 1369 - 1382 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Jacques I Oncle 1382 - 1398 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Janus Fils 1398 - 1432 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Jean II Fils 1432 - 1458 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Charlotte Fille 1458 - 1487 Reine de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Jacques II Demi frère 1460 - 1473 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Jacques III Fils 1474 - 1474 Enfant - Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Caterina Cornaro Mère
(Veuve de
Jacques II)
1473 - 1489
(abdication)
Reine de Chypre,
Jérusalem et Arménie
21
Les Roux et les Mamachi de Lusignan
Simon Clément Roux est né à Marseilles en 1790, fils de Clément Roux, né à
Arles, de Euphrosine Guirard, née à Saint Tropez. Il devint instituteur et va
s‟installer à Smyrne en 1815. Quant à Annunciata (Annonciation) de Lusignan,
elle est née à Smyrne en 1808, fille de Pierre II Mamachi de Lusignan, courtier
de commerce, né en 1780 et mort en 1824 à Smyrne, de Antoinette Bargigli, né
à Smyrne en 1787.
Pierre II était fils de Jacques III Mamachi de Lusignan. Le père de Jacques III
était Pierre 1er , « drogman » de France, c‟est-à-dire interprète officiel de la
France, d‟abord à Schio, appartenant à la Grèce, située en mer Egée au larges
des côtes turques. -, ensuite à Smyrne entre 1731 et 1761. Son épouse, en
secondes noces, était Félicie de Stefani, la mère de Jacques III.
L‟un des frères de Pierre 1er était le Chevalier Vincent Mamachi, né à Schio en
1697 et décédé à Versailles en 1786. Il fut chancelier du Consulat de France, à
Alep, en 1728, et commissaire des galères en 1737 à Marseille, ayant obtenu sa
naturalité française par la grâce de Louis XV. L‟orginal se trouve aux Archives
Nationales de Paris en date de 1721, et suivi par des lettres de patentes en date
de 1746, confirmant sa noblesse. Il avait été considéré jusque-là comme une
simple « citoyen de l‟île de Schio ». Ce certificat de nationalité française de
Vincent Mamachi de Lusignan rejaillit, forcément, sur tous ceux qui lui sont liés
d‟une manière ou d‟une autre.
Cette dynastie des Mamachi Lusignan est née à la suite de la demande de la
communauté chrétienne de nommer Nicolas de Lusignan évêque de Famagouste
avec surnom, Mamaki, selon la coutume chez les Grecs, sans que personne n‟ait
précisé dans aucune archive ce que le nom signifiait. Mamachi signifirait
« prince » en arménien, Nicolas Mamachi avait en eu deux fils : Zacharie 1er ,
Jacques Mamachi de Lusignan et Dom Thomas Mamachi de Cardona. Lorsque
Chypre est prise par les Ottomans, Zacharie décide de quitter et de s‟installer à
Schio Ŕ comme l‟avait fait Phébus après l‟abdication de Catarina. Quant à
Thomas, il émigre en 1578 en Espagne où il est adopté par les Cardona, une
famille de Grands d‟Espagne à Madrid. En 1823, la fille de Pierre II Mamachi
de Lusignan, Annunciata, épouse, à Smyrne, Simon Clément qui y avait créé
une école française. Entre 1825 et 1844, ils ont douze enfants, tous nés à Smyrne
de père français, dont Charles Simon, né en 1830. En 1845, le 5 novembre,
l‟épouse de Charles Simon meurt de maladie, plutôt d‟épuisement après avoir
22
mis au monde tous ses enfants. Veuf Simon Clément se retrouve seul pour les
élever.
A une croisée de chemins professionnellement, il allait être affecté deux à trois
années plus tard à Constantinople, pour diriger une école française semblable à
celle Smyrne. Suivant les coutumes de l‟époque, dans de telles circonstances,
une parente de la morte se charge d‟aider. La sœur cadette d‟Annunciata,
célibataire, au nom de Sylvie, est désignée pour tenir ce rôle et pour suivre toute
la famille dans la capitale de l‟Empire.
Simon Clément aurait épousé Sylvie, le 1er novembre 1846, en l‟église Saint-
Polycarpe de Smyrne, un an après la mort de son épouse. Quelques années
passent et une petite fille au nom de Marie-Antoinette naît le 24 janvier 1854.
Simon Clément meurt le 11 mai 1855, à l‟âge de 65 ans à Constantinople, après
avoir réussi à créer, dans la capitale, l‟école de ses rêves, pour y développer la
culture de la langue française. Cette école serait devenue le germe du célèbre
Lycée Galatasaray. Marie-Antoinette étant morte en bas âge, il n‟apparaît
aucune autre descendance de Sylvie.
Quant au lien qui aboutit aux Roux de Lusignan, il s‟explique ainsi : Annuncita
avait un frère aîné, Jacques IV, Joseph, Gaétan, drogman et chancelier du
Consulat Général de Toscane à Smyrne. Jacques IV, marié, mais sans
descendance, décide d‟adopter son neveu, banquier et négociant, et d‟en faire
son héritier par testament : Charles Simon. Ce testament daté de 1859 est
légalisé par le chancelier du Consulat de France à Smyrne en 1860, l‟année de sa
mort.
Jacques IV déclarait comme tel Charles Simon : « Héritier de mon nom, titre de
tous mes droits » et lui ordonnait « de recourir auprès de qui de droit pour
reconnaître comme tel lui et ses descendants. »
Ce qui est émouvant, mais cela ne change en rien la décision prise, c‟est que
Jacques IV ait décidé d‟adopter Charles Simon et d‟en faire son unique héritier
sans avoir eu la moindre idée d‟adopter bien avant son beau-frère Simon
Clément, après le décès de sa sœur.
En parcourant actes et extraits d‟actes de naissance ou de baptême, actes de
mariages ou de décès, et autres, dans l‟hypothèse qu‟il puissent être trouvés qui
sont les Roux et les Mamachi de Lusignan, Roger Caro (Pierre Phoebus), 58ème
et dernier Imperator de l‟Ordre des Frères Aînés de la Rose Croix a fait cette
démarche. Les Croisés, bien auparavant, étaient accompagnés d‟un ensemble
disparate, fantastique et fabuleux de Chevaliers, d‟Aventuriers, de Paysans,
23
d‟Artisans, de Religieux, de Saints et même des Brigands qui ont, au nom du
Seigneur et de la Croix, volé et pillé, acheté et vendu, sauve, délivré et tué, créé
et détruit.
Ils se sont mariés, ils ont eu des enfants et des esclaves pour leur servir, et ont
fait souche dans l‟Empire ou une sous-région comme l‟Asie Mineure. Les Roux
de Marseille ont eu des familles nombreuses.
Dans l‟Arbre Généalogique qui suit, nous retrouvons les noms de Jacques IV de
Lusignan ; Annonciation (Annunciata) femme de Simon Roux ; Charles Roux
de Lusignan, jusqu‟à nous dans la chevalerie Roux de Lusignan.
Ceci est une partie du travail de recherches généalogiques de Livio Missir
Mamachi de Lusignan, cousin plus que rapproché, Smyrniote de naissance et
marié, résident en Belgique. De ces recherches est tiré tout ce qui concerne les
lignées Lusignan-Mamachi et Mamachi Cardona, et ceci il a fait avec
enthousiasme et persistance. Et, on peut dire autant pour les travaux de
recherches de Roger Caro. Il écrit :
« C‟est pour moi un réel plaisir que d‟entreprendre un tel travail car il satisfait
tous mes penchants : goût de l‟objectivité ; recherches historiques ;
rétablissement de la vérité ; relation exacte des faits.
Etre objectif et exact ont toujours été les deux qualités vers lesquelles j‟ai tendu
tous mes efforts, et ce qu‟il s‟agisse d‟Etudes sur la Radiesthésie, la
Thaumaturge, l‟Alchimie ou encore l‟Histoire des Frères Aînés de la Rose
Croix, dont je suis le « Public-Relation ».
Je tiens aussi à remercier très sincèrement S.A le Prince Rolland Roux de
Lusignan qui a bien voulu mettre à ma disposition les pièces justificatives
concernant la généalogie de sa famille et la preuve de ses droits dynastiques.
Remerciements enfin à l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
qui a bien voulu que son Imperator adjoint Ŕ mais aussi, « Donat de Justice des
Templiers de Chypre » - puisse rétablir une vérité historique trop souvent
contestée ; c‟est là, pure justice et acte chevaleresque. (Vérité sur les
Descendants des Anciens Rois de Chypre, page 41)
Assez dit pour mieux comprendre l‟arbre généalogique qui suit, les prénoms, et
pour l‟entièreté du récit, je vous invite à lire « Vérité sur les Descendants des
Anciens Rois de Chypre ».
24
Phébus de Lusignan (1447)
Hugues ~ Eléonore Femme de Velasquez
Nicolas Mamachi 1er (1550)
Thomas (de Cardone) ~ Zacharie (1606)
Nicolas de Cardone (1646) ~ Jacques (1650)
Zacharie ~ Jacques (1700)
1ère Noces ~ G.Timoni : Dominique ~ Marie femme Balzarini
2ème Noces ~ Marie Soffieti : Allolonie femme de Justiniani ~ Despina femme de Justiniani
Isabelle femme de Justiniani ~ Thomassé femme de Reggio ~ Catherine femme de
Porta ~ Jeromime femme de Marcoupouli ~ Nicolas (prêtre) ~
Vincent (1706) ~ François Xavier (prêtre Jésuite) ~ Pierre
Jean Ŕ Marguerite ~ Nicolas Jacques (1860) ~ Annonciation
(Couvent Ursulines) (Tué en Duel) femme de Simon Roux
Par adoption
Charles Roux de Lusignan
Charles-Antoine ~ Jacques
Charles ~ Marie ~ Michel Fanny ~ Aimé
Roger Caro3 ~ Roland Andrée Madeleine
4
Philippe De Coster5 Philippe
Claude Calmels Beaulieux
6
Et les Chevaliers adoubés par nous.
3 Alias Pierre Phœbus.
4 Epouse de Roger Caro
5 Alias Philippus Ŕ Laurentius.
6 Claude Camille de Bruyères
25
Philippe Laurent De Coster, D.D.
Chevalier Grand Croix de Mérite F.A.R. C
Grand Maître Général
26
Filiation Chevaleresque
de
L’Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ
- Gardiens de la Terre Sainte Ŕ (Martiniste)
Tableau Chronologique de la filiation chevaleresque aboutissant à Paul Pierre
Jean NEVEU, Baron du Geniebre
La Nuit des Temps
Hugues Capet
27
Louis IX (Saint Louis), Roi de France
Grand-Maître de l‟Ordre de la Cosse de Genet
Robert de Clermont
Tige des Bourbons
Henri IV, Roi de France
Grand-Maître de l‟Ordre de Saint Michel
28
Louis XIII, Roi de France
Grand-Maître de l‟Ordre de Saint Michel
Louis XIV, Roi de France
Grand-Maître des Ordres du Saint-Esprit
Et de Saint Michel
29
Philippe V (Duc d‟Anjou) Roi d‟Espagne
Grand-Maître de l‟Ordre de la Toison d‟Or
Charles III, Roi d‟Espagne
Grand Maître de l‟Ordre de la Toison d‟Or
Charles IV, Roi d‟Espagne
Grand Maître de l‟Ordre de la Toison d‟Or
30
Infant Henri de Bourbon, Duc de Séville
Prince François de Bourbon
Chevalier de l‟Ordre de la Toison d‟Or
Prince François de Bourbon, Duc de Séville
Grand Maître de l‟Ordre de Saint Lazare de Jérusalem
Marquis Portafax de Oria
(Portafax Marquise de Oria, descendante du Marquis de Oria médecin
militaire, 1er empire)
31
Paul Pierre Jean NEVEU, Baron de Geniebre
Armé Chevalier le 4 novembre 1937
Michel Swysen, Comte d‟Aijalon
Armé Chevalier, le 13 mai 1962
Armand Toussaint
Armé Chevalier, le 18 août 1979
Philippe De Coster
Armé Chevalier, le 16 septembre 1979
32
33
Chevalier Grand Croix de Mérite de l’Ordre Souverain des Frères
Aînés de la Rose Croix
Adoubé « Fontaine d’Honneur », le 15 mars 1975
Grand Maître Général O.S.F.A.R. C
Non nobis Domine, non nobis,
sed Nomini Tuo da Gloriam
Non pas à nous Seigneur, non pas à nous,
mais à Ton Nom seul, donne la gloire
34
Claude Calmels Beaulieux, Adoubé Chevalier le 18 octobre 2008, sous le nomen de Claude Camille de Bruyères, nommé Grand Prieur Général de l’Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix, avec droit de succession au décès du présent Grand Maître Général. Il est aussi Chevalier au sein de l’ Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ, Gardiens de la Terre Sainte.
Jacques de Jaucourt et d’Overlacque, Maître-Guide de l’Ordre Souverain
des Frères Aînés de la Rose Croix, adoubé le 18 octobre 2008.
35
Prière du Chevalier du Christ
Seigneur Christ qui avez donné cette consigne : “Soyez toujours
prêt » et qui m’avez fait la grâce de la connaître, aidez-moi pour y
être fidèle.
Que toutes les circonstances de la vie me trouvent prêt pour le
devoir, aimant ce qui est beau, faisant ce qui est bien, propageant ce
qui est vrai.
Dévoué à mes semblables, protecteur des animaux, toujours prêt à
pardonner, toujours prompt à secourir, souriant dans l’épreuve, clair
de pensée, pur de cœur, chaste de corps, juste de voix.
36
Voilà, Seigneur, les traces de vos pas. Je veux les suivre à travers
tout, sans peur et sans reproche, l’âme virile et le front haut. C’est
ma promesse de chrétien et de chevalier. Sur mon honneur, je n’y
faillirai pas, confiant, Seigneur Christ, en votre amour et en votre
grâce, pour aller au Père, dans la Lumière de la Mère divine, le
Saint-Esprit. Amen.
Roger Caro (Pierre Phoebus), 58ième et dernier Imperator de l’Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
Au travail à son bureau de sa résidence « Les Angelots », Saint-Cyr-sur-Mer (France)
37
Ordre Martiniste des “Pauvres Chevaliers du Christ”
Gardiens de Terre Sainte
Rituel d’Investiture Le Vénérable Maître : Frères et Sœurs fidèles, il est l‟heure où le Soleil
domine et où nos travaux peuvent s‟ouvrir. Que la Lumière et la Paix de notre
Seigneur, le Christ, descendent sur nous. Nous allons procéder à des
« investitures ». S‟il y a des objections qu‟elles s‟expriment à haute et
intelligible voix.
…. (Temps de silence) ….
Le Vénérable Maître : La « Chevalerie » est essentiellement basée sur le
principe de la TABLE RONDE, en souvenir du Roi Arthur et de ses Chevaliers.
Tout Chevalier, en effet, quelle que soit sa condition sociale, est, du fait de sa
Chevalerie, l‟égal de tous les autres Chevaliers. Ainsi en fût-il, en autres, du Roi
de France François Ier, promu Chevalier par Pierre du Terrail, Seigneur de
Bayard.
La Chevalerie n‟est pas héréditaire. Elle se confère par transmission d‟une
Investiture de Chevalier à Chevalier, c‟est-à-dire effectuée par un Chevalier
valablement investi à un nouveau Chevalier qui pourra lui-même investir, à son
tour, s‟il les en juge dignes, d‟autres Chevaliers.
38
C‟est cette chaîne millénaire d‟Investitures jamais rompue qui assure, seule, la
pérennité de l‟Institution chevaleresque dont nous sommes représentants. La
cérémonie d‟Armement est une véritable initiation, une mise volontaire en
condition pour la conquête du Graal.
Le Chevalier est un homme ou une femme libre, cherchant la Lumière dans
l‟esprit de la Chevalerie du Temple. Sa ligne de conduite est tout entière
contenue dans la Prière du Chevalier que vous connaissez.
Le Vénérable Maître Consécrateur pose alternativement et par trois fois,
l’épée sur l’épaule droite, puis sur l’épaule gauche et enfin, sur la tête de
l’impétrant.
Frère (ou Sœur), par notre Seigneur le Christ … (trois coups sur l‟épaule
droite)… sous les auspices de la Chevalerie universelle traditionnelle … (trois
coups sur l‟épaule gauche) …en souvenir des pieux Chevaliers d‟antan, tels
Roland, Olivier, Renaud, Bayard … (trois coups sur la tête) … de Maître
HIRAM, constructeur du Temple et de Jacques de Molay, dernier Grand Maître
des Templiers,
Moi, Chevalier…………….. au nom du Dieu Tout-Puissant, de Saint Michel,
Archange et de Saint Georges, Prince et Martyrs, je te fais Chevalier.
Le Vénérable Maître donne ensuite un coup de paume sur l‟épaule ou la nuque
du postulant, perpétuant ainsi l‟antique COLEE (accolade).
… Sois preux (se) pour l‟Éternité !
Fermeture des Travaux. Ŕ Le jour décline. Il est l‟heure de clore nos travaux.
Allez maintenant dans la Paix du Seigneur Christ, notre Grand Maître.
39
Histoire du Tableau Chronologique
De la Filiation Chevaleresque aboutissant à
Armand Toussaint et Philippe De Coster
Hugues Capet
(Hugo Capetus, Capito, Capucii; Hue Chapet, Chapez), le premier roi de France
de la troisième dynastie, dite capétienne ( Le Moyen âge), fils aîné de Hugues le
Grand et de Hathuide, sœur d'Otton le Grand, né probablement à Paris vers 938-
939, mort à Paris le 24 octobre 996. A la mort de son père, le 16 ou 17 juin 956,
Hugues lui succéda dans ses fiefs de Paris, Étampes, Orléans, Melun, Senlis,
Dourdan, Montreuil-sur-Mer, etc.; Otton, son frère cadet, qui avait du chef de sa
femme des fiefs en Bourgogne, aspirait à être comme son père duc de
Bourgogne. Le troisième fils de Hugues le Grand, Eudes-Henri, était clerc. Le
jeune roi carolingien, Lothaire, cousin des Hugonides par sa mère Gerberge,
soeur d'Hathuide. se montra d'abord peu disposé à leur laisser la situation
prépondérante qui avait appartenu à leur père. Pourtant il fut contraint, en 960,
de conférer à Hugues le titre de duc des Francs et la suzeraineté sur le Poitou, à
Otton le titre de duc de Bourgogne, et il obtint d'eux des serments de fidélité.
Hugues essaya en vain de mettre la main sur le Poitou, gouverné par Guillaume
III Tête d'Étoupe, duc d'Aquitaine, et y renonça définitivement en épousant vers
970 la fille du duc, Adélaïde, qui lui donna un fils, Robert, en 971 ou 972. S'il
dut renoncer à s'agrandir au midi, sa puissance était, au nord, fortement assise.
En sa qualité de duc des Francs ou de France, il recevait l'hommage de presque
tous les seigneurs des pays situés au Nord de la Loire et à l'Est de la Seine. Le
40
duc de Normandie, Richard, était son beau-frère depuis 960 et le reconnaissait
pour suzerain; les comtes de Vermandois, de Troyes, de Vendôme, de Corbeil,
d'Amiens, de Dreux, du Mans, de Chartres, Blois et Tours, d'Anjou, étaient ses
vassaux. Arnoul de Flandre seul paraît avoir été directement soumis au roi. Au
Sud même de la Loire, les vicomtes de Bourges dépendaient de lui. En
Bourgogne il réussit, après la mort d'Otton en 965, à faire passer les comtés de
Beaune, Autun, Auxerre et Nevers, avec le titre de duc, à son frère Henri, en
dépit du roi, qui dut accepter en 968 le fait accompli. Il possédait des terres
considérables, non seulement dans l'Île-de-France, mais en Touraine, en
Auvergne, en Bourgogne, en Poitou, dans le pays chartrain, en Ponthieu, dans le
bassin de la Meuse. Il avait de nombreuses abbayes, et c'est, semble-t-il, à sa
qualité d'abbé de Saint-Martin de Tours, dont il conservait et portait la chappe,
qu'il dut le surnom de Cappatus, Capetus, Chapez ou Capet. Il eut enfin cette
heureuse fortune d'avoir un partisan dévoué en Adalbéron, archevêque de Reims
depuis 969.
Louis IX (Saint Louis), Roi de France, Grand Maître de l’Ordre de la Cosse de Genet
Naissance : Poissy, 1214 - Décès : Tunis, 1270. Capétiens directs. Saint, et Roi
de France de 1226 à 1270 Fils de Blanche de Castille et Louis VIII (Cœur de
Lion) Frère de Isabelle, Philippe, Jean, Alphonse de Poitiers, Philippe Dagobert,
Etienne, Charles Ier d'Anjou et Robert Ier d'Artois.
Cet aîné des cinq fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, qui n'a que douze
ans à la mort de son père, règnera sous la régence de sa mère de 1226 à 1236.
Cette dernière, très pieuse, lui enseignera comment devenir un bon chevalier
chrétien, capable de discuter de théologie et de conduire une armée, d'imposer sa
volonté aux barons après avoir lavé les pieds des pauvres.
Louis VI épousera Marguerite de Provence, fille aînée de Raymond Béranger
IV, le 27 mai 1234. Il n'a que dix-neuf ans et elle n'en a que treize. La reine
Blanche exercera son influence sur le gouvernement d'un royaume, dont elle
sera encore régente pendant la croisade, jusqu'à sa mort qui interviendra en
1252. L'épouse du roi, qui lui donnera onze enfants, sera tenue à l'écart du
pouvoir par un roi peu désireux de voir les intérêts de la maison de Provence
interférer dans la politique française.
Saint Louis, sensible aux difficultés de l'Orient latin, aidera l'empereur byzantin
Jean de Brienne en 1241, en lui achetant les reliques de la Passion pour
lesquelles il fera construire dans son palais la Sainte-Chapelle. Il remportera
41
deux victoires à Taillebourg et à Saintes en 1242, contre les seigneurs
d'Aquitaine soutenus par Henri III. Après une ultime révolte du comte de
Toulouse, Raymond VII, le Traité de Lorris de 1243 marquera la soumission
définitive de la France méridionale et la confirmation de l'organisation nouvelle
du Languedoc décidée par la reine Blanche et le cardinal de Saint-Ange dès
1229.
Louis IX sera respecté en Europe, dès le début de son règne, pour sa fermeté et
sa sagesse. Il tentera de mettre fin à l'hostilité de Frédéric II envers Innocent IV
qu'il protégera sans adhérer pour autant à la politique guelfe. Il sera désigné
comme arbitre dans le litige entre la Flandre et l'Hainaut, conclue par le "dit" de
Péronne du 24 septembre 1256, puis entre la Navarre et la Bretagne, la
Bourgogne et Chalon, Bar et la Lorraine, la Savoie et le Dauphiné.
Le roi tombera gravement malade en 1244. Il s'engage à partir en Croisade en
cas de guérison. Rétabli, il entreprend les préparatifs de la septième Croisade,
malgré l'avis défavorable du pape Innocent IV en désaccord avec l'empereur
Frédéric II de Hohenstaufen. Les Turcs Khawarezmiens prennent Damas en juin
1244, puis Jérusalem le 11 juillet. La ville sainte sera pillée et incendiée.
Jérusalem ne pourra pas être reprise par les croisés et restera sous la tutelle de
princes ayyoubides égyptiens.
Marguerite déménagera et deviendra indépendante en 1247. Elle survivra à son
époux jusqu'en 1295. La croisade, partie d'Aigues-Mortes le 25 août 1248, se
concentrera à Chypre dans un premier temps. Saint Louis y conclura un pacte de
non-agression avec les ambassadeurs des successeurs mongols de Gengis Kahn.
Ces derniers accepteront d'épargner les églises chrétiennes et recevront quelques
cadeaux somptueux. Ils considéreront ce geste comme un tribut de soumission.
Le roi décidera de suspendre ses relations diplomatiques lorsque les Mongols
exigeront le versement d'une somme annuelle identique.
La flotte des Croisés mettra les voiles pour Damiette, en Égypte, en 13 mai
1249. Ils trouveront une ville déserte qu'ils pilleront le 6 juin alors que saint
Louis y pénétrait revêtu d'une simple bure de pèlerin. Les barons, sachant que le
sultan Ayyoub d'Égypte était dans la phase finale d'une tuberculose,
demanderont à Louis de poursuivre la conquête égyptienne en remontant le Nil
jusqu'à Mansourah. Le sultan aurait alors proposé d'échanger la ville de
Damiette contre celle de Jérusalem. Louis IX, qui ne voulait pas traiter avec un
infidèle vaincu et mourant, refusera. Le sultan décèdera sur le chemin de
Mansourah le 20 novembre 1249. Son convoi fera demi-tour et retournera au
Caire. L'armée franque s'emparera de Mansourah le 10 février 1250. Elle sera
rapidement anéantie par les Mamelouks turcs. Le fils du sultan, Touranshah, de
retour de son expédition au Nord de l'Iraq, s'emparera et détruira l'essentiel de la
42
flotte des Croisés. Louis IX se constituera prisonnier. Il sera guéri à Mansourah
d'une sévère dysenterie par les médecins égyptiens. Le jeune sultan sera victime,
le 2 mai 1250, d'un complot de ses officiers-esclaves fomenté par son chef turc
arbalétrier dénommé Baibars.
Une ancienne épouse du sultan Ayyoub, Chajarat-ad-dorr, sera élue reine du
sultanat d'Egypte pour sept ans Elle choisira un nouvel époux, qu'elle nommera
sultan, tout en assurant l'exercice du pouvoir. Tous les Français seront libérés
tandis que la rançon du roi sera fixée à 500.000 livres. Marguerite entrain
d'accoucher d'un fils à Damiette, sera sauvée par une escadre génoise.
Blanche de Castille exigera des Templiers réticents le paiement de la rançon
qu'ils accepteront finalement de payer par tranches annuelles. Le roi de France
sera libéré sur parole le 13 mai 1250 mais ne pourra revenir en France que
quatre années plus tard, après le paiement intégral d'une rançon qui sera
finalement réduite d'un quart. Il imposera, de Saint-Jean d'Acre, une pénitence
aux templiers pour les punir de leurs hésitations. Il mettra à profit son séjour de
quatre années en Palestine et en Syrie franque pour réorganiser l'administration
et le système défensif de la région et assurer ainsi quelques décennies de survie à
l'Orient latin. Il nouera dans le même temps des relations diplomatiques assez
illusoires avec Qubilaï, le successeur de Gengis Khan, en estimant qu'une telle
alliance pouvait prendre l'Islam à revers.
Il apprendra, en 1252, le décès de sa mère Blanche de Castille. Louis IX, qui
respectera sa parole, renviendra à Paris en 1254 après le paiement complet de la
rançon. Son désir de Justice l'amènera alors à faire des concessions à ses voisins
européens. Il renoncera à sa suzeraineté sur le Roussillon et la Catalogne au
Traité de Corbeil, signé en 1259 avec le roi d'Aragon Jacques Ier. Ce dernier
renoncera à ses droits sur les comtés de Toulouse et de Provence.
Le Traité de Paris, signé en 1259 avec Henri III, accordera la Normandie, le
Maine, l'Anjou, et le Poitou à la France tandis que la Saintonge, l'Agenais, le
Périgord et le Quercy seront restitués aux Anglais. Louis IX met ainsi un terme à
l'annexion de son grand-père, Philippe II Auguste, au détriment de Jean sans
Terre. Il se rangera ensuite du côté du roi anglais Henry III dans un conflit qui
l'opposait à ses barons. La Mise d'Amiens de 1264 plongera l'Angleterre dans la
guerre civile.
Louis IX multipliera les enquêteurs chargés d'entendre sur place les plaintes et
de réprimer les abus de certains officiers royaux. Afin d'unifier le pays et
imposer la prééminence royale, Louis IX décrétera, entre 1263 et 1266, que sa
monnaie, au contraire de celle des barons, aurait cours dans tout le royaume. La
création d'une grosse monnaie d'argent, le "gros tournois" valant douze deniers,
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assurera le succès de cette initiative. Le roi conduira une politique fiscal qui lui
permettra de lever plusieurs tailles ainsi que des décimes sur le clergé qu'il avait
précédemment défendu contre les excès de la fiscalité pontificale.
Saint Louis soutiendra les institutions capables de faire contrepoids aux
puissances qui concurrençaient son pouvoir, notamment les évêques contre le
pouvoir féodal et la papauté, puis les Dominicains et Franciscains contre
l'épiscopat. Il assurera également l'indépendance des villes contre leurs
seigneurs et ordonnera l'intervention de ses officiers pour limiter les abus
financiers des oligarchies urbaines.
Poursuivant la politique matrimoniale de Blanche de Castille qui avait permis à
Alphonse de Poitiers, frère du roi, de régner sur le comté de Toulouse, saint
Louis obtiendra son autre frère Charles d'Anjou la main de l'héritière de
Provence en 1246. Le roi acceptera en 1266, à la suite des manoeuvres d'Urbain
IV et de Charles, que ce dernier accède au trône de Sicile. Cette intervention
capétienne en Italie, qui allait impliquer la France dans la politique guelfe, sera
également responsable en partie des erreurs de la croisade de 1270. Mal
conseillé par son frère, saint Louis partira à la conquête de Tunis, accompagné
du dauphin Philippe et de son épouse, Isabelle. Les troupes débarquent à
Carthage 18 juillet et attendent l'arrivée de Charles d'Anjou et de ses barons. Ces
derniers n'arriveront qu'après la mort de saint Louis, victime de la peste, qui
interviendra le 25 août 1270. Philippe sera proclamé roi de France sous le nom
de "Philippe III le Hardi". Ce dernier, qui avait fait voeu d'obéir jusqu'à l'âge de
30 ans à sa mère Marguerite en 1263, sera délié de son voeu par le pape le
Bienheureux Grégoire X élu le 21 janvier 1271. Louis IX aura des funérailles
nationales le 22 mai 1271 en la basilique Notre Dame de Paris. Louis IX sera
vénéré comme un saint. Le Pape Boniface VIII le canonisera le 11 août 1297, à
l'issue d'une longue enquête et un procès de canonisation.
Robert de Clermont, Tige des Bourbons
Robert de Clermont, né en 1256 et décédé en 1318, Seigneur de Bourbon,
Charollais, Saint-Just et Creil, épouse Marie de Bourgogne, fille de Jean de
Bourgogne et d‟Agnès, dernière Dame de Bourbon, à la condition de porte le
nom de ce fief. Blason de Bourbon ancien : D‟or au lion de gueules, à l‟orle de
huit coquilles d‟azur.
Son fils Louis I prend le nom de Bourbon et épouse Marie de Hainaut, fille de
Jean II de Hainaut et de Philippe de Luxembourg. Louis I de Bourbon, le
Boiteux ou le Grand, comte de la Marche, Clermont, Castres…. A deux fils :
Pierre, l‟aîné ; qui est la tige des Bourbon-Montpensier de la première branche,
dont Charles III connu sous le nom de Connétable de Bourbon, des vicomtes de
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Lavedan, marquis de Malause et Bourbon-Busset. Jacques le cadet, qui suit est
le comte de La Marche et de Ponthieu, Seigneur de Condé, Carency…,
Connétable de France (1315-1361) épouse Jeanne de Châtillon Saint-Paul,
Dame de Lucé, Condé et Carency, fille d‟Hugues de Châtillon Saint Paul,
Seigneur de Lucé, et de Jeanne d‟Argies. Il en a : Pierre (mort en 1361) ; Jean,
époux de Catherine de Vendôme, qui suit ; Jacques, Seigneur de Préaux, tige des
Bourbon-Préaux ; Isabelle (morte en 1371), épouse de Louis, vicomte de
Beaumont au Maine ; puis de Bouchard VII, comte de Vend^me dont elle a
Jeanne.
Henri IV, Roi de France. Grand-Maître de l’Ordre de Saint Michel
Le 1er août 1589, Henri III de France, dernier survivant des frères de Marguerite
et dernier de la lignée de Rois des Valois, est attaqué par le moine fanatique
Jacques Clément. Peu avant sa mort, le 2 août, il nomma Henri III de Navarre à
la succession du trône.
Malgré tout, beaucoup de gens refusaient d‟avoir un protestant pour Roi et
Henri de Navarre dut continuer de se battre contre la ligue catholique, largement
soutenu par l‟Espagne.
Le 21 septembre 1589, le Roi Henri IV engagea le combat contre le duc de
Mayenne à Arques, au nord de la cote de Dieppe. L‟armée d‟Henri, forte de
quelques milliers d‟hommes, réussit à repousser la plus grosse armée de la ligue
catholique. Peu après cela, le nouveau Roi reçut des renforts de la Reine
Elizabeth Ier d‟Angleterre, du Comte de Soissons et d‟autres.
Le 14 mars 1590, Henri combattit contre Mayenne, cette fois à Ivry à l‟Est de
Paris. Cette fois encore, Henri IV remporta la victoire. Cependant, la ligue
catholique garda une main forte sur Paris.
Le 25 juillet 1593, Henri III de Navarre se convertit de nouveau au catholicisme,
ce qui l‟amena à être officiellement couronné Henri IV de France à Chartres, le
27 février 1594. D‟après la légende, véridique ou non, Henri aurait dit que
« Paris vaut bien une messe ». Il lui prit jusqu‟au 22 mars 1594 et la corruption
d‟officiels avant qu‟il ne puisse entrer et prendre contrôle de Paris.
Beaucoup de protestants furent dessus que l‟homme qu‟ils avaient soutenus, ait
renoncé à sa foi pour la seconde fois. Beaucoup de catholiques refusèrent de
croire à la sincérité de sa conversion. Entre tous, il y avait des gens comme
Henri lui-même, qui réalisaient que pour que la France puisse surmonter les
guerres religieuses, les deux religions devaient vivre en paix côte a côte.
45
Henri utilisa sa nouvelle influence pour promulguer « l‟Édit de Nantes », signé
en 1598. L‟Édit de Nantes donnait aux protestants la liberté de pratiquer leur foi
dans une France encore principalement catholique.
Le mariage d‟Henri avec Marguerite de Valois ne fut pas un succès et ne
produisit aucun héritier. Henri eut des maîtresses et Marguerite elle-même était
réputée pour avoir beaucoup d‟amants. En 1599, le mariage entre Henri et la
fille de la manipulatrice Catherine de Médicis fut annulé.
Évidemment beaucoup de gens furent surpris, surtout l‟une des maîtresses
d‟Henri, quand en automne 1600, Henri épousa Marie de Médicis de Florence.
Ce mariage fut plus productif et lui donna plusieurs enfants. Le premier d‟entre
eux, né le 27 septembre 1601, sera le futur Louis XIII de France.
Henri renfloua les finances de l‟État et reconstitua les infrastructures du
royaume uni de France et de Navarre, dévastées par les longues guerres. Le duc
de Rosny, protestant, ami de longue date et homme de confiance du Roi, prouva
à cette occasion non seulement qu‟il était un courageux soldat mais aussi un
astucieux financier. Rosny fut promu en 1606 et, à partir de là, serait désormais
connu comme le duc de Sully. Henri devint célèbre pour une autre tirade qui lui
était attribuée : “Un poulet dans chaque gamelle de paysan, tous les
dimanches”.
A cause des longues absences d‟Henri pour les affaires du royaume, Marie de
Médicis fut couronnée Reine, le 13 mai 1610. Elle put ainsi remplir les fonctions
du Roi en son absence.
Le 14 mai 1610, à Paris, Ravaillac sortit de l‟ombre et poignarda à mort Henri
IV de France. Le fils d‟Henri, Louis XIII, n‟avait que huit ans. C'est pourquoi
Marie fut nommée régente du royaume.
Comme Catherine de Médicis auparavant, Marie de Médicis représenta le
pouvoir derrière le trône de France.
Louis XIII, Roi de France. Grand Maître de l’Ordre de Saint Michel
Fils de Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII est l'une des figures les plus
énigmatiques de la royauté française. Son personnage, cette singulière et si
efficace alliance politique qu'il a constituée avec Richelieu ont donné lieu aux
interprétations les plus diverses. Du tableau, à la fois critique et ambigu, de
Tallemant des Réaux à l'admiration inconditionnelle de Saint-Simon, de la
quasi-victime romantique d'Alexandre Dumas aux portraits contrastés de
l'historiographie contemporaine, autant de points de vue divers, mais qui
tendent, tous, à privilégier Richelieu. Le roi timide, secret, pudique ne manque
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ni de dons naturels, artistiques en particulier, ni de bon sens. Quasi abandonné
par sa mère, veule et peu intelligente, il a, peut-être, souffert du mystère qui
planait sur la mort de son père. Il a probablement détesté sa mère et peu aimé sa
femme. Roi dès l'âge de neuf ans, mais roi à l'éducation négligée, il laisse éclater
sa rancœur et son orgueil bafoué en faisant assassiner Concini, favori de sa
mère, en 1617.
Cet événement démontre que la raison d'État et le peu de scrupules quant au
choix des moyens ne sont pas des créations exclusives du cardinal de Richelieu.
Non que la politique de Luynes de 1617 à 1621 eût été très différente de celle de
Concini: "catholique", pro espagnole, elle ne s'en différencie que par
l'éloignement de la régente Marie de Médicis. Il faut attendre 1624 et l'entrée de
Richelieu au gouvernement pour que, très progressivement, après maintes
expériences, se dégage une nouvelle politique dont le mérite revient à ce dernier.
L'important est de voir ce que signifie le "ministériat". Sa courte durée de 1624 à
1661, avec Richelieu puis avec Mazarin, l'importance de l'hostilité qu'a suscitée
cette forme de gouvernement, la grandeur des deux personnages qui s'y sont
succédé posent des problèmes. On a l'habitude de mettre la série de complots
contre les cardinaux Premiers ministres sur le compte de la politique extérieure.
C'est oublier qu'ils visent d'abord le système inauguré en 1624, autant et plus
que les hommes qui l'incarnent. Richelieu, comme Mazarin, ont fait la fortune
de leur famille et de leur clientèle. Et il existe, de ce fait, une certaine rivalité
entre clientèle royale et clientèle ministérielle, comme l'a bien entrevu
Alexandre Dumas.
Au vrai, la question ne se serait pas posée avec une telle acuité si les nécessités
de la guerre de Trente Ans n'avaient, dans la décennie 1630-1640,
formidablement augmenté, par l'accroissement de l'armée et de la pression
fiscale, la puissance réelle du pouvoir monarchique. L'installation des intendants
dans les provinces, la centralisation administrative qui joue au bénéfice de la
ville de Paris et se traduit, entre autres, par l'essor, définitif, de l'atelier de frappe
monétaire parisien au détriment des ateliers provinciaux, tout prouve combien le
poids de l'État s'appesantit sur l'ensemble de la société française. Ces
"novelletés", justement attribuées au ministériat, font de lui le point de mire non
seulement des tenants d'une politique extérieure plus pacifique, mais aussi des
partisans d'une structure d'État moins pesante. Or Louis XIII ne s'est guère
éloigné de la ligne tracée par Richelieu et a souvent renchéri sur les rigueurs du
cardinal. En vérité, le seul vrai ministériat a été celui de Mazarin, maître
exclusif, et par moments désinvolte, d'Anne d'Autriche. Richelieu doit d'abord
convaincre le roi, et l'on connaît sa célèbre phrase sur la difficulté à conquérir et
à garder les quelques pieds carrés du cabinet royal. Louis XIII a tenu à rester le
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maître de ses décisions et il a eu à maintes reprises, comme lors de la journée
des Dupes, à trancher entre son ministre et les clans adverses.
Henri IV devait encore équilibrer les diverses tendances politiques dans son
entourage. Louis XIII a pu se permettre de donner son appui à un homme dont la
politique ne représentait probablement pas la tendance majeure de "l'opinion" de
la cour et de la ville. Ce qui paraît démontrer le rôle prééminent du cardinal
souligne, paradoxalement, la profondeur du renforcement de l'absolutisme royal,
et explique aussi la violence des tentatives de réaction ultérieures. N'exagérons
cependant pas l'opposition entre le "rationalisme" déjà "classique" du couple
politique Roi et Premier ministre et la réaction féodale de cette première moitié
du XVIIIe siècle français étonnamment "baroque". Chez le roi comme chez le
cardinal, on rencontre aussi quelques-uns des désirs politiques fondamentaux de
l‟époque : souhait de voir réaliser l'unité religieuse, à tout le moins de briser
l'État dans l'État qu'avait formé, sous la régence, l'appareil politique protestant
groupé autour des Rohan; volonté de rénovation religieuse et d'épuration des
mœurs. Mécène à sa manière, doué pour la musique, quelque peu sculpteur,
Louis XIII se révèle peut-être le mieux dans ses goûts. Il a fait, entre autres, de
Georges de La Tour un "peintre royal" et, ce qui est plus significatif, il a
collectionné les œuvres de celui-ci: éclairage oblique, mais combien typique, de
l'homme. Ambigu, secret, jaloux de son autorité et pénétré de ses devoirs, Louis
XIII a eu, à défaut de génie propre, celui de voir et d'utiliser celui du cardinal. Y
a-t-il tant d'hommes, surtout dans le monde politique, qui ont possédé ce genre
de clairvoyance et, plus encore, qui sont capables de supporter sans ombrage un
esprit qui les dépasse ?
Louis XIV, Roi de France. Grand Maître des Ordres du Saint Esprit et de Saint Michel
Le 5 septembre 1638 : Naissance du futur Louis XIV ; et, le 1er septembre
1715 : Mort de Louis XIV.
Le règne de Louis XIV, enfant roi de 5 ans, commence par la régence de sa mère
Anne d'Autriche, secondée par le cardinal de Mazarin. Ce dernier est un
diplomate de génie, mais un piètre gestionnaire financier. La régence sera donc
caractérisée par des succès éclatants dans nos relations diplomatiques (traité de
Westphalie et des Pyrénées) et une situation intérieure catastrophique (la
Fronde) qui frise la guerre civile.
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Louis XIV, le Roi Soleil, aurait dit : «L'État, c'est moi !». En 1661, Louis XIV a
déclaré qu'il ne choisirait pas de premier ministre, mais qu'il gouvernerait lui-
même et pendant 54 ans il a tenu parole. Il a voulu être un roi absolu et croyait
qu'un roi de France doit pouvoir faire tout ce qui lui plaisait. «Il n'a supporté
jamais aucune protestation ou résistance. Il a exigé d'être obéi par tous les
Français». Il a considéré que le roi était le «lieutenant de Dieu sur la terre».
Le Gouvernement sous Louis XIV:
Louis XIV a gouverné avec l'aide de six ministres et du Conseil d'État. Il a été
représenté dans les provinces par les intendants. Il a affirmé son indépendance à
l'égard de la papauté et son autorité sur l'église de France. Il a annulé l'édit de
Nantes, signé par Henri IV, parce qu'il n'acceptait pas la division religieuse.
La Vie à la Cour de Louis XIV
Le Roi-Soleil était très orgueilleux, il pensait qu'il était le plus grand roi du
monde. Â Versailles, il y avait plus de dix mille courtisans, et leur seule
occupation était de servir et d'honorer le roi. «Un règlement minutieux, qui
s'appelle l'Étiquette, avait fixé le rôle de chacun d'entre eux.» Il indiquait quand
le roi se levait et qui devait présenter au roi sa chemise, etc.
La France et Versailles pendant les règnes des successeurs de Louis XIV:
Les règnes de Louis XIV et de ses successeurs, Louis XV et Louis XVI, étaient
une période de grand rayonnement pour la France. Après la mort de Louis XIV
en 1715, Versailles a continué à être la résidence de la Cour et du
Gouvernement. Bien que Louis XV et Louis XVI aient supporté moins bien la
vie réglée du Roi-Soleil, ils ont continué avec les mêmes gestes que Louis XIV.
Philippe V (Duc d’Anjou), Roi d’Espagne. Grand Maître de l’Ordre de la Toison d’Or
Duc d'Anjou (v. 1683 - v. 1700)
Philippe V (Versailles, 19 décembre 1683ŔMadrid, 9 juillet 1746), roi des
Espagnes et des Indes (1700Ŕ1746). Né Philippe de France. Deuxième fils du
Grand Dauphin et petit-fils de Louis XIV, il est d'abord titré duc d'Anjou.
À la fin des années 1690 se pose le problème dit de la succession d'Espagne :
Charles II d'Espagne, surnommé el Hechizado (« l'ensorcelé »), est malingre et
contrefait, de santé très délicate et sans postérité. Avant même sa mort, les
grandes puissances européennes tentent de s'entendre pour s'approprier son
royaume. L'enjeu est important : si l'Espagne allait aux Bourbons, cela
augmenterait l'influence déjà immense de Louis XIV. Si l'Espagne allait aux
49
Habsbourg d'Autriche, l'empire de Charles Quint serait reconstitué. Finalement,
pressé par le cardinal Portocarrero, son principal conseiller, Charles II choisit la
solution française. Le 2 octobre 1700, il fait du jeune duc d'Anjou son légataire
universel, bien que l'héritier légitime du trône espagnol fût son père le Grand
Dauphin (fils de Marie Thérèse épouse de Louis XIV et sœur aînée de Charles
II). En cas de mort ou d'accession sur le trône de France du duc d'Anjou, la
couronne espagnole devait revenir au duc de Berry, puis à défaut à l'archiduc
Charles (futur Charles VI). Charles II meurt le 1er novembre 1700.
La nouvelle arrive le 9 novembre suivant à Versailles. Le 16 novembre 1700,
Louis XIV annonce à la cour qu'il accepte le testament de Charles II. Cette
journée est restée célèbre. Le roi de France présente ainsi son petit-fils, âgé de
dix-sept ans, qui ne parle pas un mot d'espagnol : « Messieurs, voici le roi
d'Espagne ! ». Puis il déclare à son petit-fils : :« Soyez bon Espagnol, c'est
présentement votre premier devoir ; mais souvenez-vous que vous êtes né
Français pour entretenir l'union entre nos deux nations ; c'est le moyen de les
rendre heureuses et de conserver la paix de l'Europe. » Castel dos Rios,
l'ambassadeur espagnol, s'exclame ::« Il n'y a plus de Pyrénées ! »
Toutes les monarchies européennes, sauf l'Empire, reconnaissent le nouveau roi.
Le duc d'Anjou quitte Versailles le 4 décembre, lesté d'Instructions en 33
articles de Louis XIV résumant la conception du pouvoir louis-quatorzienne. Il
arrive à Madrid le 22 janvier 1701. Quelques mois plus tard, les erreurs
politiques s'accumulent :
Première « erreur », le Parlement de Paris a conservé par lettres patentes, le
1er février 1701, les droits de Philippe V à la couronne de France : cette décision
pose, encore aujourd'hui, le problème de la Succession au trône de France.
Deuxième erreur, toujours en février, Louis XIV, à la demande du conseil de
régence espagnol, envoie des troupes occuper des garnisons hollandaises sur la
frontière des Pays-Bas espagnols, garnisons installées en vertu d'un traité
bilatéral signé en 1698.
Troisième erreur, des Français s'installent aux postes importants à Madrid. C'est
également Louis XIV qui pilote le mariage de Philippe V avec Marie-Louise
Gabrielle de Savoie, et donne pour guide et camarera mayor au nouveau couple
une amie de Madame de Maintenon, la redoutable princesse des Ursins.
Dès lors, les couronnes européennes craignent de voir l'Espagne devenir un
protectorat français. C'est la guerre de Succession d'Espagne.
Philippe V sauve finalement son trône grâce aux victoires d'Almansa du
maréchal de Berwick en 1707, et du maréchal de Vendôme à Villaciosa et
50
Brihuega, en 1710. Le traité d'Utrecht le confirme dans ses droits, tout en le
contraignant à renoncer solennellement, pour lui et ses descendants, à la
couronne de France (ces renonciations, discutables d'un point de vue juridique
mais enregistrées légalement dans les deux pays, sont l'un des points
d'achoppement de la querelle entre orléanisme et légitimisme). Sa couronne lui
reste également aux prix de pertes de territoire, notamment Gibraltar, Minorque,
et des territoires Italie (Philippe V se fera restituer le royaume de Naples et la
Sicile en 1738). L'Espagne reste alors sous influence française, par
l'intermédiaire de Jean Orry, chargé des finances, qui mène une politique de
centralisation administrative à la française.
À la mort de sa femme, Marie-Louise de Savoie, Philippe V se remarie, en 1714,
avec Élisabeth Farnèse, sœur du duc de Parme, par l'intermédiaire de l'abbé
Giulio Alberoni, futur cardinal, et âme damnée de la reine. La nouvelle reine fait
renvoyer prestement la princesse des Ursins. Son ministre Alberoni, qui
gouverne en sous main le faible Philippe V, mène une politique qui conduit,
suite à un incident mineur fin 1718 (arrestation en Milanais du Grand
Inquisiteur), à une guerre contre la France et l'Angleterre, et finit par être
renvoyé en 1719.
En 1724, Philippe V abdique en faveur de son fils aîné Louis, mais la mort
prématurée de celui-ci, sept mois plus tard, le fait ceindre de nouveau la
couronne. En mars 1725, il rompt avec la France qui lui renvoie sa fille, Marie-
Anne-Victoire de Bourbon (1718-1781), surnommée l'Infante-Reine, fiancée de
Louis XV. Âgée de sept ans, elle est trop jeune pour être mère, alors que la
France a rapidement besoin d'un dauphin. Philippe V se rapproche alors de
l'Autriche, obtenant par le traité de Séville de 1729 Parme et Plaisance pour ses
fils. Au sortir de la guerre de Succession de Pologne, l'Espagne s'en sert comme
monnaie d'échange et les Habsbourg rendent à Philippe V Naples et la Sicile
1738, qui avaient été perdues à Utrecht. Le rapprochement franco-espagnol est
scellé par le mariage d'une fille de Louis XV avec l'un des fils de Philippe V.
Enfin, il s'engage dans la guerre de Succession d'Autriche suite aux tensions
nées de l'essor maritime de l'Espagne. Il meurt le 9 juillet 1746. Son fils
Ferdinand VI d'Espagne lui succède.
Sa descendance, qui régnera sur l'Espagne, les deux Siciles, Parme et le
Luxembourg. La branche aînée conteste la renonciation de Philippe V au trône
d'Espagne et revendique la légitimité au trône de France aux Bourbon Orléans.
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Charles III, Roi d’Espagne. Grand Maître de l’Ordre de la Toison d’Or.
Charles III (Madrid, 20 janvier 1716 - Madrid, 14 décembre 1788) fut roi des
Espagne et des Indes de 1759 à 1788, à la mort de son demi-frère Ferdinand VI
d'Espagne.
Fils de Philippe V d'Espagne et de sa seconde épouse, la princesse Elisabetta
Farnese, il fut d'abord duc de Parme et de Plaisance sous le nom de Charles Ier en
1731 (à la mort de son grand-oncle, le duc Antonio Farnese), puis roi des Deux-
Siciles sous le simple nom de Charles (sans numérotation spécifique) en 1734
(par conquête du royaume de Naples et du royaume de Sicile). Il fut sacré et
couronné roi des Deux-Siciles à Palerme le 3 juillet 1735.
En devenant roi des Espagnes il céda les Deux-Siciles en 1759 à son troisième
fils Ferdinand.
Il fut d'abord appelé l'infant don Carlos de Borbón. Il régna d'abord sur les
duchés de Parme et de Plaisance (1731-1735), auxquels il prétendait par héritage
de sa mère, Elisabetta Farnese, nièce du dernier duc, Antonio Farnese, mort sans
postérité mâle.
Quelques années après (1734), il récupéra le trône de Naples (perdu par son
père, Philippe V, en 1713 avec la paix d'Utrecht au profit de la maison de
Savoie), mais il dut en peu de temps se mettre en possession de cette nouvelle
couronne. Ses troupes battirent l'armée impériale qui la lui disputait à la bataille
de Bitonto, et il fut reconnu par la France en 1735, adoptant le simple nom de
règne de Charles pour marquer la discontinuité autant avec le précédent
royaume angevin qu'avec la précédente vice-royauté espagnole.
Bien secondé par son ministre Tanucci, il gouvernait avec sagesse depuis 28 ans
ses États d'Italie, lorsqu'en 1759 il fut appelé au trône d'Espagne après la mort de
son frère Ferdinand VI; il laissa les Deux-Siciles à son 3e fils, Ferdinand, et
monta sur le trône d'Espagne sous le nom de Charles III. Il conclut avec Louis
XV le Pacte de famille (1761), et se joignit à la France dans les deux guerres
qu'elle eut à soutenir contre la Grande-Bretagne en 1762 et 1778; il n'éprouva
que des revers dans la première de ces deux guerres, mais il répara en partie ses
pertes dans la deuxième, et recouvra Minorque et la Floride, que les
Britanniques lui avaient enlevés. Il tenta à plusieurs reprises (1775, 1783, 1784)
de punir l'insolence des pirates d'Alger; mais il ne réussit pas dans ces
expéditions.
52
Ce prince s'occupa surtout d'améliorer l'état intérieur de l'Espagne. On lui doit
des canaux, des grands chemins, l'hôtel des douanes et celui des postes à
Madrid, le cabinet d'histoire naturelle, le jardin botanique, les académies de
peinture et de dessin ; il créa des écoles militaires et navales, et fit d'importants
armements maritimes. Il voulut aussi réformer le costume des Espagnols; mais
ce projet causa un terrible soulèvement à Madrid (1766). Il se montra très
opposé aux Jésuites et les bannit en 1767 de son royaume et de ses colonies.
Ce prince fonda en 1777, à l'occasion de la naissance de l'Infant, l'Ordre de
Charles III, destiné à récompenser le mérite. La croix est blanche et bleue, à 8
pointes; au milieu on voit l'image de la Vierge, avec cette devise : Virtuti et
merito. Le ruban est bleu liseré de blanc.
Charles IV, Roi d’Espagne. Grand Maître de l’Ordre de la Toison d’Or
Charles IV d'Espagne fut roi d'Espagne de 1788 à 1808. Fils de Charles III
d'Espagne, il naquit le 11 novembre 1748 à Portici (Italie) et mourut à Rome le
20 janvier 1819.
Épouse au palais de la Granja à San Ildefonso le 4 septembre 1765 Marie Louise
de Bourbon-Parme (1751-1819) ( fille de Philippe Ier de Parme et d'Élisabeth de
France (1727-1759) (fille de Louis XV de France), dont il eut 15 enfants :
1. Charles Clément d'Espagne (1771-1774)
2. Charlotte Joachime d'Espagne (1775-1830), en 1785 elle épousa Jean VI
de Portugal (postérité)
3. Marie-Louise d'Espagne (1777-1782)
4. Marie-Amélie d'Espagne (1779-1798), en 1795 elle épousa l'infant
Antoine d'Espagne (1755-1817)
5. Charles d'Espagne (1780-1783)
6. Marie-Louise (1782-1824), en 1795 elle épousa Louis Ier d'Étrurie
(postérité)
7. Charles d'Espagne (1783-1784)
8. Philippe François d'Espagne (1783-1784)
9. Ferdinand VII d'Espagne (postérité)
10. Marie Isabelle d'Espagne (postérité)
11. Charles de Bourbon (1788-1855), comte de Molina, en 1816, il épousa
Françoise de Portugal (postérité). Veuf, il épousa en 1838 Thérèse de
Portugal
12. Marie-Isabelle d'Espagne (1789-1848), en 1802 elle épousa François Ier
des Deux-Siciles (postérité)
13. Philippe d'Espagne (1791-1794)
14. Philippa d'Espagne (1792-1794)
53
15. François de Paule d'Espagne, duc de Cadix
Manquant de volonté, il confia la direction de l'Espagne à Manuel Godoy, amant
de sa femme Marie-Louise de Bourbon-Parme.
Il succéda à son père en 1788. Prince faible et incapable, il fut sans cesse
dominé par la reine Marie-Louise ainsi que par le favori de cette princesse,
Manuel Godoy, prince de la Paix, et fut à la merci de tous les événements. Il
tenta de sauver son cousin Louis XVI et déclara la guerre à la république
française. En 1793 (27-3-1793), après l'exécution de Louis XVI en réponse à la
déclaration de guerre que la Convention lui avait adressée le 7 mars, il fut
contraint de faire la paix et même de conclure avec la France un traité d'alliance
offensive et défensive par le traité de Bâle et la cession de l'Île de Saint-
Domingue en 1795). En 1796, il signa le Traité de San Ildefonso, alliance
militaire avec la France contre la Grande-Bretagne.
En conséquence de ce traité, il dut faire la guerre au Portugal et à la Grande-
Bretagne. La guerre contre l'Angleterre commença en 1796, les Espagnols
perdirent les batailles du cap Saint Vincent et de l'île Trinidad, mais par la suite
la situation s'inversa, et les Espagnols gagnèrent les batailles contre les anglais, à
Sainte Cruz de Tenerife et Cadiz contre Nelson, et à Porto Rico contre Ralph
Abercromby, la paix entre les 3 puissances fut signée en 1802, sans que
l'Angleterre, n'ait obtenu de vrais résultats contre les Espagnols. En 1801 la
guerre des oranges, contre le Portugal, éclate et l'Espagne envahit le pays
lusitanien. En 1805, la guerre contre l'Angleterre reprend, l'Espagne subit une
terrible défaite à Trafalgar, mais malgré cette défaite, l'Espagne inflige dans ses
colonies une humiliante défaite aux anglais, durant la guerre pour le Rio de la
Plata (1805-1806) et les repousse d'Amérique du Sud. Il devint ensuite le jouet
de Napoléon Ier. Accablé du joug que lui imposait l'Empereur, il voulut se
retirer en Amérique mais la révolte d'Aranjuez, suscitée par son fils Ferdinand
(18 mars 1808), l'empêcha d'exécuter ce projet, et il se vit contraint d'abdiquer
en faveur de ce dernier lors de l'invasion de l'Espagne par Napoléon ; deux mois
après, Napoléon, que les deux princes avaient invoqué comme arbitre, le forçait,
dans l'entrevue de Bayonne, à rétracter cette abdication et à en faire une nouvelle
en sa propre faveur (5 mai). Napoléon mettait son frère Joseph Bonaparte sur le
trône. Charles IV fut envoyé à Compiègne et reçut une rente viagère, puis il alla
résider à Marseille en 1811) et enfin à Rome, où il mourut réconcilié avec son
fils.
54
Résumé sur la Maison des Bourbons
Fondée au début du Xe s., la première maison de Bourbon serait issue d'un fidèle
de Guillaume Ier le Pieux, duc d'Aquitaine, nommé Aimard, qui vivait vers 915
et dont le fils Aimon Ier, seigneur de Bourbon, possédait en 950 le château de
Bourbon (aujourd'hui Bourbon-l'Archambault) qui donna son nom à la famille.
D'abord vassaux du comte de Bourges puis vassaux directs de la couronne de
France (Xe s.), les seigneurs de Bourbon agrandirent leur seigneurie qui passa
par mariage en 1197 à Gui II de Dampierre, époux de Mahaut, dame de
Bourbon, souche de la deuxième maison de Bourbon (dite de Bourbon-
Dampierre), puis en 1272 à Robert de France, comte de Clermont, fils de
Louis IX qui fonda la troisième maison (ou maison capétienne) de Bourbon. En
1327, Charles IV le Bel érigea la seigneurie de Bourbon en duché-pairie en
faveur du fils aîné de Robert de Clermont, Louis Ier, 1
er duc de Bourbon, dont les
successeurs pratiquèrent une active politique d'accroissement territorial et firent
du duché de Bourbon (ou de Bourbonnais) le centre d'un vaste État princier. La
maison de Bourbon devint ainsi au XVe s. l'une des plus puissantes maisons
féodales du royaume. Elle était alors divisée en trois branches :
1o la branche ducale (ou aînée), issue de Pierre I
er, 2
e duc de Bourbon,
possédait les duchés de Bourbon et d'Auvergne, les comtés de Forez et de
Clermont-en-Beauvaisis, le Beaujolais, la seigneurie de Château-Chinon.
2o la branche de Montpensier, fondée par Louis I
er, comte de Montpensier
(1434-1486), fils de Jean Ier, 4
e duc de Bourbon, détenait le comté de
Montpensier, le Dauphiné d'Auvergne, les comtés de Sancerre et de Clermont-
en-Auvergne, et les Dombes.
3o la branche de Vendôme, formée par Louis, comte de Vendôme (1412-
1446), fils de Jean Ier, comte de la Marche, avait le comté de Vendôme et la
principauté de La Roche-sur-Yon.
Au début du XVIe s., la maison de Bourbon fut affaiblie par la « trahison » de
son chef, le connétable de Bourbon (Charles III, 8e duc de Bourbon), dont la
majeure partie des biens, qui comprenaient ceux de la branche ducale et ceux de
la branche de Montpensier, furent confisqués (1527) puis réunis (1531) au
domaine royal par François Ier. La mort sans postérité du connétable (1527) fit
de la branche de Vendôme la branche aînée de la famille. Entrée en possession
55
des vastes domaines de la maison d'Albret par le mariage (1548) d'Antoine de
Bourbon, duc de Vendôme, avec Jeanne (III) d'Albret, cette branche accéda à la
couronne de France avec Henri de Bourbon, roi de Navarre (Henri III), fils
d'Antoine de Bourbon qui succéda (1589) sous le nom d'Henri IV à son cousin
au vingt et unième degré, Henri III, dernier roi de la dynastie des Valois. En
1607, Henri IV fit rentrer dans la mouvance française les biens de sa famille,
mais maintint la séparation théorique de la couronne de Navarre de celle de
France et s'intitula « roi de France et de Navarre ». Arrivée au trône avec
Henri IV, la branche de Vendôme (ou maison de la Marche-Vendôme) régna sur
la France jusqu'en 1792 avec Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, puis
de 1814 à 1830 avec Louis XVIII et Charles X, et s'éteignit en 1883 à la mort du
comte de Chambord.
Après la révolution de juillet 1830, la branche cadette d'Orléans, issue du
second fils de Louis XIII, Philippe Ier, duc d'Orléans, accéda à la couronne avec
Louis-Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848.
Après avoir donné des rois à la France, la maison de Bourbon en fournit à
plusieurs pays d'Europe. En 1700, elle accéda au trône d'Espagne avec le petit-
fils de Louis XIV, Philippe V, chef de la branche de Bourbon-Espagne qui
règne encore sur ce pays avec Juan Carlos. En 1734, elle accéda aux trônes de
Naples et de Sicile avec Charles VII et s'y maintint avec Ferdinand Ier, roi des
Deux-Siciles, tige du rameau de Bourbon-Deux-Siciles, puis avec ses
descendants jusqu'en 1860. Enfin, en 1748, elle acquit les duchés de Parme et de
Plaisance donnés à un fils de Philippe V, l'infant Philippe, tige du rameau de
Bourbon-Parme, qui régna sur les duchés jusqu'en 1859.
De nombreuses branches sont issues de Robert de Clermont, souche commune à
tous les Bourbons. Des trois branches qui se sont détachées aux XIVe et XV
e s.
de la branche ducale, seule la branche de Bourbon-Busset fondée par Louis de
Bourbon (1438-1482), prince-évêque de Liège, et considérée comme bâtarde,
s'est perpétuée jusqu'à nos jours. En effet, celle de Montpensier finit en 1627
avec Marie, duchesse de Montpensier, mère d'Anne Marie Louise de
Montpensier (la « Grande Mademoiselle »), et celle de la Marche s'éteignit vers
1463. La maison de la Marche-Vendôme, issue de cette dernière branche, a
donné naissance au XVIe s. à la branche de Condé qui produisit les deux
rameaux de Conti, au XVIIe s. aux première et seconde branche de Bourbon-
Orléans (ou troisième et quatrième maisons d'Orléans), puis au XVIIIe s. à la
branche de Bourbon-Espagne, issue de Philippe V et qui donna, outre les
rameaux de Bourbon-Deux-Siciles et de Bourbon-Parme, encore représentés
aujourd'hui, le rameau de Bourbon-Cadix-Séville, issu d'un fils de Charles IV
d'Espagne, l'infant François de Paule (1794-1865), et auquel appartiennent les
Bourbons d'Espagne actuels.
56
Infant Henri de Bourbon, Duc de Séville
Né en 1823. Décédé en 1870.
Prince François de Bourbon. Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or
Prince François de Bourbon, Duc de Séville. Grand Maître de l’Ordre de
Saint Lazare de Jérusalem
Marquis Portafax de Oria
Médecin Militaire, Premier Empire.
Paul Pierre Jean Neveu, Baron de Geniebre
Sa Paternité Révérendissime Dom Marie-François
Janssens, S.O.Cist., Abbé de Notre-Dame de Pont-
Colbert, Abbé général du Saint Ordre de Citeaux, qui
conféra l'adoubement liturgique à l'actuel Gouverneur
général de l'Ordre, après que ce dernier eut reçu
l'armement laïc des mains de Son Excellence le Baron
Paul Neveu du Genièbre.
Michel Swysen, Comte d’Aijalon
Armand Toussaint (Raymond Panagion)
Mgr Armand Toussaint est né le 28 janvier 1895 et il est décédé le 4 juillet 1994
à l‟âge de quatre-vingt-dix-neuf ans.
Fondateur et Grand Maître de l‟Ordre Martiniste des Pauvres Chevaliers du
Christ, aujourd‟hui bien implanté dans le paysage Martiniste, Armand Toussaint
(Tau Raymond Panagion) se réclamait de la «filiation russe» de Serge
Marcotoune. Sans attendre, rappelons qu‟il n‟existe pas plus en Russie qu‟en
France de filiation rituelle remontant à Louis-Claude de Saint-Martin, et que les
«Martinistes» russes du siècle des Lumières étaient des amateurs de l‟œuvre du
Philosophe inconnu, le plus souvent francs-maçons du Régime écossais rectifié.
57
Mais il est vrai qu‟un siècle plus tard, au titre de l‟Ordre Martiniste qu‟il avait
fondé en 1887-1891, Papus autorisa la fondation de loges Martinistes en Russie,
avec la collaboration de certains proches de Nicolas II. Serge Marcotoune
héritier de certaines de ces loges-là, et d‟ailleurs délégué à Kiev du successeur
de Papus, Jean Bricaud, rapportera en France ce dépôt, avant de le diffuser.
C‟est une filiation «russe» de désir.
Armand Toussaint dirigea de 1933 à 1970 la branche belge de l‟Association
Rosicrucienne de Max Heindel, dont il s‟est séparé pour fonder, en 1971, la
Fraternité Rosicrucienne. Consacré évêque gnostique, il a également fondé
l‟Eglise Rosicrucienne Apostolique (ERA), elle-même à l‟origine de la filiation
épiscopale de l‟Eglise Universelle de la Nouvelle Alliance (EUNA), fondée par
Roger Caro (Pierre Phoebus, plus tard Stephanos pour l‟aigle Orthodoxe de son
Eglise. Ce dernier, on le sait, s'impliqua dans l‟école alchimique des Frères
Aînés de la Rose + Croix (FARC) dont le dépôt traditionnel serait à explorer
jusqu‟aux Templiers de l‟Ordre Souverain du Temple de Jérusalem. Armand
Toussaint lui-même a joué dans les FARC un rôle de premier plan. Il
correspondit aussi avec Eugène Canseliet, et l‟on découvrira ces échanges avec
intérêt. D‟autres pièces publiées et commentées par Rémi Boyer contribuent à
documenter l‟histoire de l‟Ordre Martiniste des chevaliers du Christ.
Armand Toussaint fut un homme exceptionnel, qui connut un parcours tout à
fait extraordinaire qui l‟amena très tôt à s‟intéresser comme nous le savons déjà
au Martinisme, au Rosicrucianisme, à l‟Alchimie et aux Philosophies Orientales.
Et c‟est à un âge relativement avancé qu‟il reçut l‟épiscopat, en 1963, des mains
de Mgr Roger Deschamps alors Primat de Belgique de l‟Église Gnostique
Apostolique. C‟est en vertu de la Succession Apostolique ainsi reçue que Mgr
Armand Toussaint est cité à la page 224 du Old Catholic Sourcebook comme
évêque de la succession vieille catholique. Soucieux de transmettre cette
succession et de perpétuer ainsi la vie de l‟Église, il ordonna notamment à
l‟épiscopat Mgr Roger Caro, fondateur de l‟Église de la Nouvelle Alliance et
Imperator de l‟Ordre des Frères Aînés de la Rose-Croix. Il reçut d‟ailleurs de cet
Ordre une formation en alchimie qui le conduisit à recevoir l‟adeptat en tant que
Frère Aîné de la Rose-Croix. Il exerça même la fonction d‟Imperator Honoraire
de l‟Ordre, ce qui est inhabituel.
Philippe Laurent De Coster
Il est né à Gand (Belgique), le 19 septembre 1938. Baptisé le 25 septembre
1938. Confirmé le 6 juin 1950.Etudes Théologiques (diplômes et certificats).
Emmaus Bible School, Eastham, Cheshire, England. Trois ans d'études (extra
58
muros), 1959 - 1961. A Institut Biblique de Bruxelles, cours résidentiels en
1960. Unity School of Christianity , Lee's Summit, Missouri, U.S.A. (extra
muros), neuf ans d'études de 1962 à 1970. Hoger Diocesaan
Godsdienstinstituut, cours du samedi après-midi de recyclage (formation
complémentaire Catholique Romaine) 1967/68. Une année académique sans
examens à cause d‟hospitalisation pendant presque trois mois pour cause
d‟accident rural.
Ordinations:
Ordres Mineurs et majeurs de Diacre et de Prêtre, le 24 février 1974, par Mgr
Jean-Paul CHARLET. Épiscopat le 7 juin 1974, par Mgr Roger CARO, et co-
consécrateurs
(voir page 8 de son livre) (filiations Orthodoxes et Vieille-Catholique Romaine
d'Utrecht). Épiscopat "sub conditione", le 19 octobre 1975 pour obtenir la
Succession Apostolique Romaine du Brésil (lignée de Mgr Dom Carlos Duarte
da Costa). Épiscopat "sub conditione" le 30 juin 1979, par Mgr Roger CARO,
et co-consécrateurs pour avoir les Successions Apostoliques transmises par
Mgr Joannes Maria Van Assendelft (désormais MGR MARCOS, Évêque en
France de l'Eglise Copte d'Égypte), et Mgr Giovanni TADDEI dans les
diverses Églises Orthodoxes et d'Utrecht. Les consécrations "sub conditione"
avaient qu'un seul but: l‟œcuménisme.
Continuation des études théologiques "extra muros": Diplôme de Bachelier en
Théologie, le 28 décembre 1980 (Southeastern University, Greenville, South
Carolina, U.S.A. par l'extension belge.) Diplôme du "London Bible College",
en novembre 1984 (niveau universitaire). Egalement au "London Bible College"
(désormais, "London School of Theology"), quelques spécialisations: OLD
TESTAMENT : General (Cambridge Diploma/Certificate in Religious Studies
Papers). Etudes analytiques: Hebrews; et Acts of the Apostles.
Nominations honorifiques Anglo-Saxons. St. Ephrem's Institute, Sweden,
"Doctor of Divinity", le 2 septembre 1979. New Christian Institute of New
England, "Doctor of Divinity", le 16 octobre 1980. Chevalier Grand Croix du
Mérite de l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix ; et Chevalier
de l‟Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ Ŕ Gardiens de la Terre Sainte.
Son Épiscopat 1974 Ŕ 2008
Dés le début en 1974, ma vie sacerdotale et épiscopale se sont manifestées
comme un mouvement idéaliste en offrant parmi mes buts la possibilité d‟une
détente humaine, au-dessus de toute considération religieuse et même politique ;
et en facilitant les travaux philosophiques et psychologiques de notre temps, des
59
vrais penseurs, des écrivains conscients de leur mission et des artistes véritables,
pour accéder à l‟interpénétration des groupes ethniques, grâce à la synthèse de la
vie de l‟Esprit et de la Connaissance.
Mon épiscopat n‟a pas seulement tenté de jouer la carte affective du monde qui
m‟entoure, donnant à chacun l‟occasion de mettre en valeur ses lumières
spirituelles même universelles, et de servir ainsi la Beauté en faisant appel à la
flamme intérieure, «le Christ en nous », qui sommeille en chacun, mais
finalement suscite l‟idée du courant d‟Amour, qui doit parcourir parmi nous par
la compréhension mutuelle en marche, mettant en pratique la phrase de
Clemenceau : « Au lieu de vous excommunier les uns et les autres, aidez-vous
!».
Contrairement au passé, le problème du monde d‟aujourd‟hui est le problème de
l‟individu, qui se justifie par le fait qu‟il ne saurait y avoir de progrès collectif
que par le progrès de chaque individu en toute facilité ; il est indispensable que
chacun s‟élève au-dessus de toute limitation par le dépassement personnel dans
tous les domaines, afin de passer consciemment du «moi limité » au Moi
complet par la Spiritualité, car il est vrai que l‟homme d‟aujourd‟hui éprouve le
besoin de se libérer de ce qui entrave son individualité.
Mon épiscopat jusqu‟à ce jour et plus loin tend à l‟aider dans sa prise de
conscience individuelle, qui permet de passer de la philosophie de jadis à la
sérénité évangélique de l‟Amour, du pouvoir personnel à l‟accomplissement de
la Volonté impersonnelle, après l‟avoir d‟abord amené à une orientation
nouvelle de style de vie de l‟an 2007, afin de devenir un symbole de paix pour
tous, en engendrant ainsi des actes salutaires pour le monde entier.
« Là où parait l´évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le
Christ Jésus, là est l´Eglise catholique. » (Saint Ignace d‟Antioche, Smyrn. 8, 1-
2, SC, pp. 139, 141.)
Offrande Eucharistique, le Sacrifice de la Sainte Messe est à la fois la
manifestation suprême de l‟unité de l‟Eglise Universelle et un moyen puissant
de réaliser cette unité. Dans la description très riche du culte liturgique de la
Catholicité de toujours, saint Ignace d‟Antioche révèle l‟unité profonde du
peuple de Dieu, dans ses membres et avec le Christ, autour d‟un même autel de
pierre et de l‟unique autel : le Christ. L‟assemblée eucharistique est facteur
d‟unité : unité avec l‟évêque, unité de toute l‟Eglise, unité avec le Christ, lequel
est lui-même uni inséparablement au Père.
J‟ai toujours proposé cette haute spiritualité, dans laquelle le mot
CONVERSION reprend son sens premier de metanoïa ou «changement de
60
mentalité ». Point n‟est besoin, pour participer à ce courant d‟abandonner une
confession religieuse pour en embrasser une autre, il suffit d‟abandonner les
insuffisances qui nous rendent malheureux, afin de se laisser pénétrer par
l‟Esprit.
En 2010, Philippe L. De Coster, D.D. s‟est retiré des affaires ecclésiastiques
pour cause de santé, mais continuant sa noble fonction en tant que Grand Maître
Général de l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix. Il continue
ce qu‟il a commencé dans les année soixante, notamment tout ce qui approche
l‟occultisme et la méditation traditionnelle d‟Orient et Occident.
Les Ordres mentionnés dans le Tableau Chronologique de la filiation
chevaleresque aboutissant à Paul Pierre Jean NEVEU, Baron du Geniebre
Ordre de la Cosse de Genêt
Cet ordre a été créé en France, l'an 1234, par le roi Louis IX, dit saint Louis, en
l'honneur de son avènement au trône et afin de perpétuer le souvenir de son
mariage avec Marguerite, fille de Raymond Bérenger, comte de Provence. Cet
ordre fut honoré pendant le règne de son fondateur. Mais, délaissé après sa mort,
il finit par disparaître complètement sous Charles VI.
Son nom vient du collier que portaient les chevaliers, et qui était composé de
cosses de genêt entrelacées de fleurs de lis d'or.
Ordre de Saint-Michel
L‟Ordre de Saint-Michel fut créé à Amboise le 1er août 1469 par Louis XI, afin
de répliquer à la fondation de l‟ordre bourguignon de la Toison d‟Or. Le roi de
France en assurait la grande maîtrise et les chevaliers, au nombre de trente-six "
gentilshommes de nom et d‟arme ", élus par les membres de l‟ordre, devaient lui
prêter serment. Le siège " théorique " en était l‟abbaye du Mont-Saint-Michel,
transféré ensuite à la Sainte Chapelle de Vincennes, puis par Louis XIV, aux
Cordeliers de Paris.
Les chevaliers étaient liés par un serment de fidélité irrévocable à la couronne de
France. Un chapitre des coulpes était pratiqué aux réunions de l‟ordre (où l‟on
s‟accusait publiquement des manquements à la règle). Un office quotidien de
Saint Michel, même s‟il ne figurait pas formellement dans les statuts, fut imposé
à partir du XVIIIe siècle.
61
Après 1560, le chiffre limite de 36 membres est abandonné ; l‟ordre est conféré
à de nombreux courtisans parfois non combattants, et se trouve ainsi dévalorisé.
Lorsque Henri III fonda l‟Ordre du Saint-Esprit en 1578 pour regrouper sa
noblesse, les statuts prescrivirent que ses cents chevaliers devaient
préalablement être membres de Saint-Michel, qui prit ainsi la place de second
ordre du royaume.
L‟institution subit de nombreuses modifications, à commencer par l‟abandon du
système électif des membres, qui furent nommés par le roi seul. Le nombre de
ses chevaliers ne cessa d‟augmenter, surtout à partir du début des guerres de
religion. On en aurait alors compté près de cinq cents, parmi lesquels des civils
et des anoblis récents.
A la suite de nouveaux abus, Louis XIV procéda, en 1661 et 1665, à une
réforme sévère et fixa ses effectifs à cent, non compris les chevaliers du Saint-
Esprit. Mais, à partir du règne du Roi-Soleil, l‟institution prit toutefois un
caractère assez particulier, devenant surtout la récompense des savants, des
écrivains, des artistes, anoblissant par la même ceux qui n‟étaient pas bien " nés
". L‟insigne primitif (un collier auquel était suspendu un médaillon représentant
Saint Michel terrassant un dragon) est remplacé par un grand cordon noir auquel
est suspendue une croix de Malte centrée de l‟image de l‟archange.
Aboli sous la Révolution, il fut rétabli par Louis XVIII et continua d‟être
décerné dans le même esprit jusqu‟à la chute de la monarchie légitime en 1830.
Sous la Restauration, les chevaliers furent au nombre de cent, non compris ceux
du Saint-Esprit. Après Charles X, il ne semble pas qu‟il y ait eu des
nominations, bien qu‟une " survivance " de l‟Ordre de Saint-Michel ait été
assurée par les prétendants " légitimistes " de la maison de Bourbon-Anjou
(branche " puînée " dite encore d‟Espagne) au trône de France.
Noble Ordre de la Toison d’Or
L‟Ordre de la Toison d‟Or est peut être le plus glorieux et le plus illustre ordre
de chevalerie de tous les temps. Il fut fondé par Philippe III le Bon, duc de
Bourgogne, le 10 janvier 1430, le jour de son mariage avec l‟infante Isabelle de
Portugal, célébré à Bruges. Philippe avait été nommé chevalier de la Jarretière
en 1422, mais, avait demandé à différer cet honneur à cause d‟un possible
conflit de loyauté ; cette demande avait été interprétée par les compagnons de la
Jarretière comme un refus d‟être membre (cas unique dans l‟histoire de l‟ordre).
Comme celui de la Jarretière, l‟ordre de Philippe III avait des statuts écrits
décrivant les devoirs et obligations de ses membres ; il était de la même manière
dédié à un saint patron : l‟apôtre Saint André.
62
L‟ordre de la Toison d‟Or devait exalter l‟esprit chevaleresque ; son but
principal était la gloire de Dieu et la défense de la religion chrétienne, comme le
rappelait l‟inscription figurant sur le tombeau du duc à Dijon :
" Pour maintenir l‟Eglise qui est de Dieu maison,
J‟ai mis sus le noble Ordre, qu‟on nomme la Toison ".
Cette confrérie de chevalerie avait été appelée du nom de la Toison d‟or, en
faisant référence au mythe grec : " Cette toison appartenait au bélier ailé sur
lequel Phrixus et Hellé passèrent la mer, et qui devint la propriété d‟Aiêtês, roi
des Colchiens. Lorsque Jason, fils d‟Eson, roi d‟Iolcos réclama le trône paternel
à son oncle l‟usurpateur Pélias, celui-ci peu empressé de lui rendre, le chargea
d‟aller quérir la Toison d‟Or en Colchide. Jason organisa alors l‟expédition des
Argonautes et s‟en empara ". Mais, très rapidement la symbolique biblique
devait prévaloir sur la légende païenne et dès la fin du règne de Philippe le Bon,
l‟évêque Guillaume de Filastre, qui fut chancelier de l‟ordre, ne trouve pas
moins de six toisons, celle de Jason, de Gédéon, de Jacob, de Mesa, de Job et de
David, correspondant chacune à une vertu que devait posséder tout bon
chevalier.
L‟ordre n‟en avait pas moins un caractère politique, et son éclat, ainsi que le
luxe dont étaient entourées ses cérémonies, assurait au Grand Duc d‟Occident un
prestige international, et lui permettait, en choisissant des personnages parmi les
plus importants des anciens duchés et comtés unis sous son sceptre, de renforcer
le lien dynastique entre ses divers états. L‟ordre comptait au début 24 chevaliers
(passé à 30, puis 50 à partir de 1516), auxquels s‟ajoutaient 4 officiers : un
trésorier, un héraut d‟armes, un chancelier et un greffier. L‟ordre de la Toison
d‟Or était donc un club très fermé, destiné à honorer les plus valeureux
gentilshommes et les alliés étrangers du duc de Bourgogne.
Les insignes de l‟ordre consistent en un collier d‟or, composé d‟une succession
de " briquets " alternant avec des pierres environnées de flammes, auquel est
appendue une dépouille de bélier d‟or. Contrairement à l‟ordre anglais de la
Jarretière, l‟ordre bourguignon originel n‟avait pas de siège permanent. Les
premières réunions de son " chapitre général " eurent lieu à Bruges (1430 et
1432), Lille (1431), Dijon (1433), puis Bruxelles, La Haye, etc…
.La souveraineté de l‟ordre, propriété héréditaire de la maison de Bourgogne,
était, à défaut d‟héritier mâle, destiné à l‟époux de l‟héritière jusqu‟à la majorité
du fils de celle-ci. La grande maîtrise passa donc à la maison d‟Autriche par
63
mariage, en 1477, de Marie, fille de Charles le Téméraire, dernier duc de
Bourgogne, avec l‟archiduc (ultérieurement empereur) Maximilien d‟Autriche.
Par le mariage de Jeanne la Folle avec l‟archiduc Philippe Ier, l‟Espagne passa en
1516 à la maison d‟Autriche. Charles Quint se réserva le titre honorifique de
Duc de Bourgogne, comme chef de cette maison, afin de pouvoir conserver la
maîtrise de l‟ordre. Il légua la grande maîtrise de l‟ordre avec le trône d‟Espagne
à son fils Philippe II, après avoir cédé ses états d‟Autriche dès 1521 à son frère
Ferdinand.
En 1700, à la mort de Charles II, dernier Habsbourg d‟Espagne (descendant de
Charles Quint), son petit-neveu, Philippe d‟Anjou, petit-fils de Louis XIV et de
l‟Infante Marie-Thérèse, qu‟il avait institué héritier de tous ses États, voulut
conserver la grande maîtrise de l‟ordre. Mais en 1712, l‟empereur Léopold Ier,
chef de la branche autrichienne des Habsbourg, s‟attribua également les titres et
les souverainetés non territoriales de la Maison de Bourgogne, à commencer par
celle de la Toison d‟Or. Il mit aussi la main sur le trésor qui fut apporté à Vienne
(où il se trouve toujours). Ainsi naquit la division de l‟ordre.
Napoléon Ier, le 15 août 1809, après avoir vaincu l‟Autriche à Wagram et mis
Joseph sur le trône d‟Espagne, décida de créer l‟Ordre des Trois Toisons d‟Or,
mais le projet souleva de telles protestations de la part des titulaires de la Légion
d‟Honneur que le décret resta sans lendemain.
L‟ordre habsbourgeois de la Toison d‟Or, a conservé le caractère religieux et
aristocratique que lui avait donné Philippe le Bon. Son rituel d‟admission
demeure, avec adoubement par l‟épée et serment solennel. Le français est resté
sa langue officielle.
L‟ordre espagnol a pour grand maître le roi d‟Espagne. Le décret royal de 1847
qui en fit un ordre royal à caractère civil précisait qu‟il continuerait à être régi
par ses anciens statuts, avec les mêmes insignes et le même nombre de
chevaliers.
Il existe donc aujourd‟hui deux ordres de la Toison d‟Or, chacun contestant la
légitimité de l‟autre (la France ne reconnaît que l‟ordre de la branche
espagnole).
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Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem
Source : Comte Olivier CHEBROU de LESPINATS
Avant les Croisades, il existait à Jérusalem, en dehors des murailles de la ville
sainte, un hôpital pour les lépreux, placé sous l‟invocation de Saint-Lazare.
Dépendant de la juridiction des Patriarches Grecs de Jérusalem, il était desservi
par des moines arméniens soumis à la Règle de Saint-Basile le Grand. L‟Ordre
de Saint-Lazare est issu de cet hôpital.
A la différence des autres ordres militaires et religieux qui s‟établirent en Terre-
Sainte, Saint-Jean, Le Temple ou Sainte-Marie des Teutoniques qui dépendaient
de l‟Eglise Latine, l‟Ordre de Saint-Lazare était sous la juridiction de l‟Eglise
d‟Orient. En l‟absence du Patriarche Grec Melkite, le Maître de Saint-Lazare
était suffragant (grand électeur) de l‟archevêque des Arméniens.
Après la prise de Jérusalem par les croisés, en 1099, les chevaliers devenus
lépreux vinrent se faire soigner à l‟Hôpital Saint-Lazare, certains restèrent au
sein de la communauté monastique et prononcèrent leurs vœux tout en
conservant leur engagement chevaleresque. Au 12ème siècle les chevaliers
hospitaliers adoptèrent la règle de Saint-Augustin. Ainsi apparut l‟identité
définitive de l‟Ordre de Saint-Lazare. Il fut confirmé comme Ordre religieux,
militaire et hospitalier par une bulle du Pape Alexandre IV donnée le 11 des
calendes d‟avril 1255.
Les hospitaliers de Saint-Lazare soignaient les lépreux et devaient accueillir
parmi eux les chevaliers des autres ordres atteints de cette maladie. C‟est ainsi
que les Templiers prévoyaient dans leur règle l‟accueil dans l‟Ordre de Saint
Lazare de leurs frères devenus lépreux.
Après la prise de Jérusalem par Saladin en 1157, l‟action militaire des
Chevaliers Hospitaliers de Saint-Lazare se développe. Ils participent à la prise
de Saint-Jean d‟Acre en 1191. On les retrouve ensuite aux côtés de l‟Empereur
Frédéric II de Hohenstaufen, Roi de Jérusalem, dans sa croisade de 1227. En
1244, ils prennent une part héroïque à la funeste bataille de Gaza.
Puis, aux côtés du Roi de France, les chevaliers de Saint-Lazare participent au
combat de Damiette et à la bataille de la Mansourah (1249). Lors du siège de
Saint-Jean d‟Acre en 1291, ils sont avec les chevaliers des autres ordres, les
défenseurs héroïques de la dernière citadelle des Chrétiens en Orient.
65
Les commanderies de l‟Ordre existent alors dans de nombreux pays : France,
Angleterre, Ecosse, Allemagne, Hongrie, Espagne, Italie, Suisse, Flandres, etc.
En 1154, le Roi de France, Louis VII, donne à l‟Ordre de Saint-Lazare le
château royal de Boigny près d‟Orléans. Après la perte de ses possessions en
Terre Sainte l‟Ordre regagne ses commanderies européennes et le Grand Maître,
frère Thomas de Sainville, s‟installe à Boigny qui accueillera ainsi le siège du
Magistère de l‟Ordre jusqu‟à la Révolution Française.
Afin de leur éviter toute spoliation, en 1308, le Roi de France, Philippe IV le
Bel, prend l‟ensemble des Chevaliers de Saint-Lazare sous sa garde et
protection, qui, depuis lors, devient héréditaire. Depuis son siège de Boigny le
Grand Maître dirige et développe les commanderies réparties dans toute
l‟Europe en recentrant leurs activités sur le soin des lépreux. Cette expertise
médicale particulièrement appréciée est à l‟origine de nombreux dons et legs qui
permettent à l‟Ordre de construire un important réseau de léproseries. Tous les
deux ans, lors des célébrations de la Pentecôte, le Grand Maître réunit
l‟ensemble des chevaliers en Chapitre Général dans ce petit village de
l‟Orléanais devenu siège européen de Saint-Lazare.
Au cours des 14ème et 15ème siècles, les chevaliers développent leur activité
hospitalière et leur fonction militaire s‟affirme. Ils sont notamment aux côtés du
Roi de France pendant la Guerre de Cent Ans ; certains d‟entre eux sont
compagnons de Jeanne d‟Arc au siège d‟Orléans. Mais l‟Ordre de Saint-Lazare
doit, à la fin du 15ème et au cours du 16ème siècle, faire face à de nombreuses
difficultés.
En 1517, le Prieuré de Capoue se détache du Grand Magistère de Boigny et
constitue une branche distincte de l‟Ordre, laquelle, en 1572, est unie à l‟Ordre
de Saint-Maurice pour former l‟ordre des Saints Maurice et Lazare, sous la
grande maîtrise héréditaire des Ducs de Savoie. En Angleterre, le Roi Henry
VIII, lorsqu‟il rompt avec l‟Eglise Catholique en 1534, réunit au domaine royal
les biens de l‟Ordre. En Allemagne et en Suisse, lors de la réforme, l‟Ordre est
dépossédé de ses biens.
En France, grâce à la protection héréditaire des Rois de France, l‟Ordre de Saint
Lazare échappe à toute absorption et spoliation. Les Grands Maîtres de Boigny
jouent un rôle important dans le royaume. C‟est le cas de François Salviati
(1578-1586) qui, avec l‟aide de Henri III maintient le caractère international de
l‟Ordre ou celui de Aimard de Clermont de Chastes (1593-1603) qui est vice-
amiral de France et compagnon du Roi.
En 1607, le Roi Henri IV fonde l‟Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et en
confie, en 1608, la Grande Maîtrise au Grand Maître de l‟Ordre de Saint-Lazare,
le marquis de Nerestang. L‟union des deux Ordres sous une même Grande
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Maîtrise est confirmée par la bulle du Cardinal de Vendôme, légat du Pape en
France, datée du 05 juin 1668, rappelant et confirmant les privilèges, grâces et
indults accordés à l‟Ordre de Saint-Lazare. Les deux Ordres réunis ont une vie
commune jusqu‟en 1788, soit un peu plus d‟un siècle et demi, sans qu‟il y ait
pour cela fusion ou confusion. A partir de 1779, chaque Ordre reprend un
recrutement et des insignes propres.
En 1612, des vaisseaux de guerre arborant le pavillon des Ordres réunis
prennent part à des expéditions au Niger. En 1666, dans le cadre de la
restructuration de la marine française oulue par le Roi Louis XIV, les Ordres de
Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel constituent une flotte de guerre
battant pavillon aux armes de l‟Ordre dont le port d‟attache est Saint-Malo.
Cette escadre comprend dix frégates.
Ces navires armés par les chevaliers eux-mêmes sont rapidement engagés contre
les bâtiments anglais. En mai 1666, le Chevalier de Groslieu, commandant la
frégate « Saint-Lazare » meurt au combat après avoir rejeté plusieurs abordages
de trois frégates anglaises. En avril 1677, le Chevalier de Cicé prend le
commandement d‟une escadre de quatre frégates, au mois de mai lors d‟une
sortie il rencontre un corsaire anglais. Après un combat de deux heures et avoir
tué le capitaine anglais il est lui-même tué. Enfin, en décembre 1667, les Ordres
fondent, à Paris, une Académie de Marine.
S‟appuyant sur le dynamisme que les Ordres réunis viennent de démontrer et sur
leur compétence hospitalière, le Roi Louis XIV confie en 1672 aux Chevaliers
de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel l‟administration de toutes
les léproseries, hôpitaux et Maisons-Dieu du royaume. Les Ordres réunis
constituent ainsi un véritable ministère de la santé jusqu‟en 1693.
Sous la Grande Maîtrise du Marquis de Dangeau (1693-1720), les Ordres
connaissent un nouveau rayonnement et étendent leur recrutement dans divers
pays : Espagne, Naples, Saxe, Pologne, Danemark, Suède, Ecosse et parmi les
Chrétiens d‟Orient, fidèles en cela aux origines de l‟Ordre de Saint-Lazare.
Après le Duc d‟Orléans, premier Prince du sang, qui s‟attache à un retour plus
rigoureux de la pratique religieuse, notamment celle de la lecture de l‟office
quotidien prescrite par la règle, le Prince Louis de France, Duc de Berry et futur
Roi Louis XVI, est investi de la Grande Maîtrise en 1757. Un différend entre
l‟Assemblée du Clergé de France et les Ordres réunis portant sur la capacité
pour un Ordre essentiellement composé de laïcs de recevoir des biens
ecclésiastiques conduit le Pape Clément XIV à rédiger la Bulle « Militarium
Ordinum Institutio » du 10 décembre 1772, qui lui enlève capacité tout en le
confirmant dans son état.
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Le Duc de Berry, devenu Roi de France, se démet de sa fonction de Grand-
Maître et son frère, le Comte de Provence, futur Louis XVIII, lui succède en
1773.
Par un règlement du 21 janvier 1779, le nouveau Grand-Maître sépare le
recrutement des Ordres réunis. L‟Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel est
désormais réservé aux seuls élèves de l‟Ecole Militaire. La dernière promotion
est nommée en juillet 1787 et l‟Ecole supprimée en 1788. Le Roi Louis XVI
attribue, par lettres patentes de septembre 1788, les bâtiments de l‟Ecole
Militaire aux Chevaliers de Saint-Lazare.
Les évènements de 1789 empêchent l‟Ordre de poursuivre ses activités. IL n‟y a
pas d‟investiture lors de la Saint-Lazare, le 17 décembre 1789, comme cela était
la tradition, et le gouvernement révolutionnaire confisque tous les biens de
l‟Ordre en 1791, y compris la commanderie magistrale de Boigny. Le Comte de
Provence part en immigration où il continue de diriger l‟Ordre et de nommer des
Chevaliers. En 1799, il admet dans l‟Ordre le Tsar Paul 1er de Russie et le futur
Tsar Alexandre 1er,faisant de même en 1808 pour le Roi Gustave IV de Suède.
Par la suite, d‟autre Chrétiens non catholiques sont admis dans l‟Ordre comme
Chevaliers d‟honneur, permettant ainsi de faire apparaître un aspect particulier
de la vocation de l‟Ordre, celle de l‟unité des Chrétiens.
En 1814, lorsque le roi Louis XVIII rentre en France, l‟Ordre de Saint-Lazare
reprend sa place, mais le roi ne conserve pas la Grande Maîtrise, se contentant
d‟en être le Protecteur. Tout en restant favorable à l‟Ordre, Louis XVIII ne fit
rien pour lui redonner son lustre (cette attitude peut s‟expliquer de la manière
suivante : le Comte de Provence, lorsqu‟il était encore en émigration utilisa une
grande partie des fonds appartenant à l‟Ordre, devenu roi, il autorisa les
chevaliers à reprendre leurs activités, lui-même est représenté sur tous les
tableaux officiels avec sa croix de Saint-Lazare, mais, certainement pour éviter
un rappel de sa dette, il n‟encouragea pas un redéploiement de l‟Ordre).
A sa mort, en 1824, son successeur, le Roi Charles X devient protecteur de
l‟Ordre. Celui-ci est alors dirigé par le Conseil des Officiers au nombre desquels
figure le Chevalier Du Prat-Taxis, agent général de l‟Ordre, secondé par le
Baron Silvestre, héraut d‟armes et du Baron Dacier historiographe, l‟Abbé Picot
étant Chapelain du Conseil.
Louis XVIII, Protecteur de l‟Ordre, ne semble pas avoir autorisé de nomination
ou de promotion dans l‟Ordre, par contre, sous le protectorat du Roi Charles X,
une dizaine de nominations et deux promotions témoignent de son renouveau.
Lors de la Révolution de 1830, les Chevaliers de Saint-Lazare perdent leur
protecteur temporel, le Roi Charles X, contraint à l‟exil. Le Conseil des
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Officiers, auquel se sont joints le Commandeur Comte d‟Albignac et le
Commandeur Marquis d‟Autichamp, s‟adressent alors à leur premier Protecteur
spirituel, le Patriarche Grec Melkite. Le Patriarche Maximos III accepte, en
1841, de reprendre cette protection. Celle-ci, qui rappelle la première juridiction
dont dépendait les Hospitaliers de Saint-Lazare au début de leur présence en
Terre-Sainte, se substitue à celle du Roi de France en ce qui concerne la
dimension historique et à celle directe du Saint-Siège en ce qui concerne la
dimension spirituelle (le Conseil des Officiers est conscient de l‟impossibilité, à
cette époque, de faire admettre des chevaliers non catholiques par l‟Eglise
romaine dite de rite latin).
Le choix du Patriarche grec catholique est un épisode important de l‟histoire de
l‟Ordre. Les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Lazare renouent ainsi avec
l‟humilité de leurs origines.
Dès 1844, ils participent à une œuvre importante dans le cadre de leurs
nouveaux engagements. Il s‟agit de la reconstruction du monastère du Mont-
Carmel près de Jérusalem. Cet important projet mobilise les énergies des
membres de l‟Ordre de Saint-Lazare dans la deuxième partie du 19ème siècle.
Cette mobilisation s‟élabore autour de deux objectifs : retrouver leurs racines en
Terre Sainte et recentrer leur action hospitalière sur l‟accompagnement des
pèlerins. Ce retour aux sources et cette action sont encouragés par un comité où
l‟on trouve le Comte de Montalembert, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine
côtoyant Alexandre Dumas et Victor Hugo.
Ce comité constitué pour récolter des fonds édite une notice rédigée en 1844 qui
précise : « …Depuis nos croisades l‟ordre des Hospitaliers de Saint-Lazare, qui
s‟est formé en Palestine des premiers compagnons de Godefroy, pour nos
compatriotes blessés loin de la Patrie, s‟est joint à l‟ordre des Carmes, et garde
le caractère chrétien, humain et français de sa première institution ».
Au cours de ces années, les derniers chevaliers, nommés pendant la restauration,
sont rejoints pas des chevaliers nommés par le Conseil des Officiers et
confirmés par les Patriarches successifs afin de maintenir le service de l‟Ordre.
En 1910, le Patriarche Cyrille VIII rétablit la chancellerie de l‟Ordre à Paris et
celle-ci reprend en main les destinées de l‟Ordre. Après la guerre de 1914-1918,
il s‟étend en France, en Espagne et aux Pays-Bas et s‟implante hors d‟Europe
notamment aux Etats-Unis et au Canada.
En 1933, le Grand Magistère est restauré et Farçois de Bourbon, Duc de Séville,
en prend la tête avec le titre provisoire de Lieutenant-Général. Les Chevaliers de
69
Saint-Lazare développent leur action hospitalière et plus particulièrement en
Terre Sainte dans le cadre des œuvres du Patriarcat (Jérusalem, Alep et Damas).
En décembre 1935, le Chapitre général se réunit en France et le Duc de Séville
est élu Grand-Maître. L‟Ordre continue son développement international en
restructurant des prieurés anciens, notamment en Allemagne avec le Prince
Ferdinand de Hohenzollern, en Bohème avec le Prince Charles de
Schwartzenberg, en Roumanie avec le Roi Carol II, en Bulgarie avec le Roi
Boris III. Ces nouveaux prieurs aux noms prestigieux permettent un véritable
renouveau de l‟Ordre dans le cadre hospitalier comme dans celui de l‟unité des
chrétiens qui s‟affirme comme faisant partie intégrante de sa vocation. En effet,
la tradition instaurée par le Comte de Provence de nommer des Chevaliers
d‟honneur non catholiques se perpétue avec ces nouveaux Prieurs. Le Magistère
et le Protecteur spirituel de l‟Ordre sont catholiques mais les membres peuvent
appartenir aux grandes religions chrétiennes. Les règles et statuts sont modifiés
dans cet esprit et permettent dorénavant à des Dames de rentrer dans l‟Ordre en
souvenir des Sœurs de Saint-Lazare qui, aux côtés des Chevaliers Hospitaliers,
soignaient les lépreuses.
Lors de sa seconde guerre mondiale, l‟Ordre de Saint-Lazare organise, dès 1940,
un corps d‟ambulances pour le front français. Pendant l‟occupation, il institue un
corps de volontaires secouristes dits « Volontaires de l‟Ordre de Saint-Lazare »
qui sauve de nombreuses vies lors des bombardements notamment en
Normandie et en région parisienne. Son action humanitaire et patriotique est
reconnue par le gouvernement français en 1945 et 1947. Celui-ci décerne, à ce
titre, la croix de guerre au Grand Capitulaire de l‟Ordre.
Après le conflit, les Chevaliers de Saint-Lazare reprennent leurs actions
hospitalières et leur démarche en faveur de l‟unité des chrétiens. Pour cela, des
accords sont passés avec Raoul Follereau afin de reprendre le combat contre la
lèpre, des dispensaires sont créés en Afrique, un village pour lépreux est
construit à titre expérimental au Sénégal, à Djifonghor. Au croisement de la
vocation humanitaire et de celle de l‟unité des Chrétiens, l‟Ordre de Saint-
Lazare accueille Albert Schweitzer comme chevalier.
Le médecin et pasteur de Lambaréné va accompagner l‟Ordre dans ses projets
africains. L‟ensemble de ces actions vaut à l‟Ordre de Saint-Lazare la
reconnaissance officielle d‟un certain nombre d‟états : la Bolivie en 1950, le
Canada en 1963, l‟Autriche en 1977, la Croatie en 1992 et la Hongrie en 1993.
Le 12 septembre 2004, l‟Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem a retrouvé une
légitimité comparable à celle qu‟il détenait avant 1830. En effet, un événement
historique se déroule ce jour-là en la cathédrale d‟Orléans. Le Prince Charles-
Philippe d‟Orléans, qui vient d‟être élu la veille par le Chapitre Général, est
70
investi dans ses fonctions de 49ème Grand-Maître de l‟Ordre Militaire et
Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem « tant en deçà qu‟au delà des mers »
par son Éminence le Cardinal Paskaï, Primat de Hongrie, assurant le lien avec le
Saint-Siège.
Cette cérémonie est couronnée par la proclamation solennelle du Chef de la
Maison de France, Monseigneur le Comte de Paris, Duc de France, réaffirmant
détenir dans son héritage, depuis le roi Philippe IV le Bel, le titre de « Protecteur
de l‟Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem ».
A cette date, prend fin la Protection substitutive à celle du chef de la Maison de
France et à celle du Saint-Siège que les Patriarches Grecs Melkites assumèrent
pendant un siècle et demi.
Actuellement l‟Ordre de Saint-Lazare est déployé dans 24 pays de tous les
continents. Son action hospitalière, qui se caractérise par des liens constants
entre celui qui aide et celui qui est aidé, conserve sa vocation initiale orientée
vers le soin des lépreux mais se développe également autour d‟actions
hospitalières en Europe centrale et de l‟accompagnement des jeunes défavorisés
des grandes villes.
Bibliographie
"Principes fondamentaux de la spiritualité de l’Ordre de Saint-Lazare"
Révérend Père J. Mauzaize (O.M.C.)
"L'institution chevaleresque de Saint-Lazare de Jérusalem à travers le
monde du XIIe siècle à nos jours"
Guy Coutant de Saisseval
"L’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem et l’Ordre religieux des Carmes"
Eques Hiérosolym itanus
"Histoire militaire et hospitalière de l’Ordre de Saint-Lazare des origines à
1830"
Philippe Jourdain
"Les Chevaliers de Saint-Lazare de Jérusalem en Terre-Sainte au Moyen
Age"
Michel Billard et Guy Coutant de Saisseval
71
"Les Chevaliers et Hospitaliers de Saint-Lazare de Jérusalem de 1830 à nos
jours"
Guy Coutant de Saisseval.
L’Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
et la Philosophie Alchimique
« Car il n‟y a rien de secret qui ne doit être découvert, ni rien de caché qui ne
doive être connu et rendu public. » (Luc 7, 17.)
Cependant :
Article 16 de notre Règle
Les Frères oeuvreront toujours dans le grand secret afin que leurs œuvres ne soient connues que de Dieu. Ils emploieront des signes conventionnels pour correspondre entre eux.
La physique alchimique nous apprend qu'un élément peut se transmuter en
plusieurs éléments, de plus en plus petits, ayant différents niveaux énergétiques,
et chacun ayant ses qualités, ses vertus, ses capacités chimiques de
transmutations qui lui soient propres.
L'alchimie est souvent perçue comme une approche ésotérique de ce que la
chimie deviendra plus tard. Conçue à comme science occulte et spirituelle ;
cependant, elle souffre d’une imagerie populaire qui ferait de l’alchimiste celui
qui rêve d’un Grand Œuvre consistant dans la réalisation de l’or par
transmutation minérale. Cette imagerie oublie complètement le terme
philosophale, et semble d’autant plus ignorer sa proximité avec le terme
philosophie.
L‟alchimie, cette science qui relie les choses, c'est le trait d'Union entre les
Hommes et Dieu, c'est la Science du Verbe, la Science du Christ et des
prophètes, des inspirés qui le représentent sur Terre.
La survenance de l‟alchimie en Europe est datée aux alentours de l‟an Mille,
sous forme de la découverte d‟un manuscrit arabe ancien, copié en latin :
l‟original semble se situer en réalité au IVe siècle de notre ère, rédigé en Egypte
et en langue grecque. Mais les origines alchimiques sont beaucoup plus
lointaines, puisqu‟on retrouve des textes et des pratiques de ce genre dès le
début du travail des métaux en Mésopotamie (l‟âge du fer remonte selon les
72
contrées à plus ou moins d‟un millénaire avant notre ère, ce qui établit
l‟alchimie comme une spécialisation de l‟ancienne pensée magique à l‟époque
où, en Mésopotamie, en Egypte, en Inde, en Chine, en Grèce et dans les pays
arabes, le travail des métaux se présente sous un double jour, à la fois technique
et sacré).
On refuse catégoriquement que l’alchimie soit considérée comme une activité
de second plan pour faire ressortir la dimension philosophique et philosophale
de l’entreprise alchimique. En d’autres termes, un engagement sur la voie
alchimique est un travail de transmutation de soi, quête au terme de laquelle le
plomb deviendrait or, ou plus métaphoriquement, l’individu s’accomplirait en
propre.
La différence entre l’entreprise philosophale et la quête philosophique reposerait
donc sur le fait que la seconde est une voix de la sagesse, de la compréhension,
de la donation de sens, tandis que la première est un apprentissage de la
transformation de soi par transmutation progressive de l’ego.
Rien de surnaturel là-dedans, point d’histoires d'athanor si ce n’est de manière
métaphorique, mais tout le vocabulaire de l’alchimiste révèle peut-être la
dimension poétique de sa démarche, ce qui conduira Heidegger à dire que
« l’alchimie partage avec poésie le privilège d’avoir à orchestrer les rapports
imprévisibles entre occulte et manifesté, lumière et ombre. »
L’enjeu de l’alchimie n’est pas de découvrir le sens caché du monde, il ne s’agit
pas d’une démarche métaphysique ou révélatrice, c’est une entreprise
personnelle dont le sens n’a pas suffisamment été clarifié en raison d’une part
des siècles obscurantistes durant la « Guerre de Dieu » aux temps des Croisades
dans lesquels elle s’est développée à partir des Templiers du Temple de
Jérusalem, et en raison aussi du coup presque fatal que lui a porté le rationalisme
des quelques derniers siècles. Non que l’alchimie soit irrationnelle, mais la
démarche empirique et positiviste des scientifiques des derniers siècles a mis de
côté l’activité de l’alchimiste pour faire de lui un fou s’amusant avec athanor et
creuset.
L’alchimie est une voie philosophique embrassant un mode philosophale, c’est-
à-dire qui engage le praticien dans une démarche qui lui permet non seulement
de se transmuter, mais aussi de saisir les subtils liens entre l’Un et le Multiple,
articulation ultime de toute métaphysique.
L’alchimie doit avoir droit d’existence non en tant que science occulte et
étrange, mais en tant que pratique philosophique parmi les autres.
73
La pratique alchimique et sa caution « philosophique », hermétique, tenteront,
tantôt, de s‟intégrer au christianisme comme elle l‟a fait aussi à Avignon durant
le Pontificat de S.S. Jean XXII, qui lui s‟intéressait vivement au Grand Œuvre
Alchimique, ainsi l‟Ordre Souverain des Frères Aînés Rose Croix fut fondé,
en y installant son neveu comme second Imperator :
1 Gaston de la Pierre de Phoebus
(1313)
2 Cardinal-Evêque d‟Avignon J.
de VIA (1316-1317)
3 Guidon de Montanor (1317-
1339)
4 Henri de la Pierre Phoebus
(Avril 1339-1348, soit 10 ans)
Pour le Psychologue Carl Gustav Jung l‟alchimie est avant tout une
transformation intérieure, ou, plutôt « et, une transformation intérieure » La
découverte la plus originale de l'œuvre de Jung est sans doute l'existence dans
l'inconscient humain d'un dynamisme de transformation.
Cette découverte, Jung en a d'abord fait l'expérience pour lui-même. Suite à la
rupture de son amitié avec Freud, il se retrouva très isolé, et confronté à une
grande solitude intérieure. Il traversa une crise importante, en proie à un grand
flot d'images intérieures. Il vécut là une véritable confrontation avec
l'inconscient, se retrouvant parfois aux limites de la santé mentale.
Il fit ainsi le constat que la souffrance (une dépression par exemple) ne revêt pas
seulement des aspects négatifs, mais constitue souvent, à y regarder de plus près,
une invitation au changement, à l'élargissement de nos horizons, une sorte de
passage obligé à une métamorphose de la personnalité (un peu comme la
chenille passe par la chrysalide avant de devenir papillon). L'inconscient se fait
le maître d'œuvre d'un processus de transformation capable de briser le cercle
infernal de la répétition.
Il existe donc au sein de l'inconscient humain des forces d'auto-guérison et de
transformation. Jung a nommé ces forces "organisateurs inconscients" ou
74
"archétypes". Pour bien marquer que ces structures sont une caractéristique de
l'humain, il parle d'"inconscient collectif".
A titre d'exemple, l'archétype pourrait se comparer à la structure de base d'un
cristal, qui est la même pour tout cristal (système axial particulier), alors que
chaque cristal est différent, tant par sa couleur que par sa forme. Tous les
cristaux de neige sont différents, alors qu'ils présentent tous la même structure.
Les archétypes ou dynamismes inconscients peuvent constituer un recours,
quand les structures personnelles font défaut (quand il y a eu très tôt dans la vie
des carences importantes sur le plan affectif). Ils sont alors capables de réparer
et de relancer. D'où leur intérêt clinique, auquel Jung s'intéressa beaucoup, ayant
été amené, au cours de sa carrière de psychiatre, à soigner de nombreux cas
difficiles.
Jung découvre donc qu'en se confrontant avec l'inconscient, le Moi se
transforme. Il se produit une modification de la personnalité que Jung nomme
"fonction transcendante", en prenant ainsi l'image d'une fonction mathématique.
Cette fonction transcendante, nous la retrouvons à l'œuvre en particulier dans les
rêves, qui très souvent nous invitent au changement.
A la même époque, Jung se plonge dans d'anciens manuscrits alchimiques. Il est
très vite frappé par l'analogie entre leur quête de transformation de la matière et
cette notion de transformation qu'il constate à l'oeuvre dans l'inconscient.
« Cette curieuse faculté de métamorphose dont fait preuve l'âme humaine, et qui
s'exprime précisément dans la fonction transcendante, est l'objet essentiel de la
philosophie alchimique de la fin du Moyen-Age", écrit-il. "Elle exprime son
thème principal de la métamorphose grâce à la symbolique alchimique. Il nous
apparaît aujourd'hui avec évidence que ce serait une impardonnable erreur de
ne voir dans le courant de pensée alchimique que des opérations de cornues et
de fourneaux. Certes, l'alchimie a aussi ce côté, et c'est dans cet aspect qu'elle
constitua les débuts tâtonnants de la chimie exacte. Mais l'alchimie a aussi un
côté vie de l'esprit qu'il faut se garder de sous-estimer, un côté psychologique
dont on est loin d'avoir tiré tout ce que l'on peut tirer : il existait une
"philosophie alchimique", précurseur titubant de la psychologie la plus
moderne. Le secret de cette philosophie alchimique, et sa clé ignorée pendant
des siècles, c'est précisément le fait, l'existence de la fonction transcendante, de
la métamorphose de la personnalité, grâce au mélange et à la synthèse de ses
facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l'alliage des fonctions
différenciées et de celles qui ne le sont pas, en bref, des épousailles, dans l'être, de son conscient et de son inconscient. »
75
L’Alchimie en tant que théorie
Le but de l´Alchimie théorique ou spirituelle peut se résumer en cette phrase.
Cette évolution correspond à un désir de remplissage, de compréhension de tout
ce qui nous entoure. Elle entraîne l´homme à améliorer son intelligence, à
augmenter le fonctionnement de son cerveau, à solutionner ses problèmes par
leur compréhension et non par leur fuite.
Chaque fois que l´on devient un peu plus conscient de ce que l´on est, on ouvre
une nouvelle porte vers une meilleure connaissance de Soi. En se connaissant on
connaît le monde et en se libérant de soi-même, on libère le monde. « Connais-
toi toi-même et tu connaîtras les Dieux et l´Univers ». Telle est l´inscription
écrite sur le fronton du temple d´Apollon à Delphes.
L‟alchimie, c‟est la sagesse, la fidélité, l‟amitié humanitaire, la gratitude envers
le Grand Architecte, et le tact au nom de notre Temple, l‟Ordre Souverain des
Frères Aînés de la Rose Croix.
© Octobre 2008 Ŕ Philippe Laurent De Coster, Gent, Belgique.
Article 17 de notre Règle
Les Enseignements Alchimiques, Occultes sera donné gratuitement et à des gens de toutes conditions pourvu qu’ils soient de bonnes vie et mœurs. Il y aura 7 degrés pour tous les
enseignements.
Le Grand Œuvre O.S.F.A.R. C
L´homme est là pour regarder, constater et attendre.
Le but final de l´opération alchimique est l´or. Parce qu´il est un terminus et
qu´on ne peut aller plus loin, au-delà de lui.
La transmutation s´arrête là.
Lui succèdent le néant et la mort.
Aussi, est-ce avant cette étape finale qu´il faut chercher et trouver le salut et
l´espérance.
Ceux d´entre vous qui s´engagent sur la voie de l´or le peuvent. Mais je les
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avertis qu´ils entreprennent un périple en tout point semblable à celui de Saint
Jacques de Compostelle.
S´ils parviennent à fabriquer de l´or, après avoir compris le sens de leur
démarche, après avoir mûri tout au long des étapes pour parvenir au stade de
l´Adepte, bénis soient-ils. Mais, si c´est l´appât de l´or, la convoitise, la volonté
de puissance qui les animent, la mort sera au rendez-vous, tant physique que
spirituelle.
Le pèlerin qui prenait le chemin de Compostelle, avec, pour tout bagage, le
souhait, le vœu que le Saint pouvait exaucer, devait, avant d´arriver à Saint-
Jacques, obtenir la guérison escomptée et achever son périple pour rendre
grâces.
Si rien ne se produisait le long de la route, le moribond de corps ou d´esprit
arrivait à Saint Jacques pour y mourir, n´ayant pas su trouver, au fil des étapes,
les puits, la source, qui jalonnent le trajet et dispensent la vie...
Je mets en garde les apprentis du Grand Œuvre.
L´Alchimiste est comme un « malade » qui s´engage sur la Voie Royale et qui
doit obtenir sa guérison avant d´avoir atteint l´étape finale. (Roger Guasco)
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Azoth Par Roger Guasco
Traduction des textes
Bienvenue à celui qui voudra traduire un ou plusieurs textes dans sa langue
maternelle afin que ses compatriotes puissent profiter de la valeur de ces écrits.
L'autorisation de citation ou de divulgation d'une partie de l'œuvre est donnée,
sous réserve que soient clairement indiqués le nom de l'auteur et la source du
document, ceci, dans le respect de l'intégralité du propos
Ce livre aborde exclusivement l´Alchimie.
- Alchimie opérative
- Alchimie spirituelle
Ce fascicule est reproduit ici uniquement pour rassembler les pages consacrées
à l´alchimie, afin de simplifier le parcours du lecteur. Le but est aussi d´en
faciliter la copie.Ces textes sont repris dans les livres :" La Rosée brûle le Sel "
et " Le Soleil brûle la Rosée ".
http://60gp.ovh.net/~yakaasso/yaka/alchimie/p_6.php
L’alchimiste Roger Guasco enseigne : (Repris de son site en 2008-
2011)
Symbolisme du langage alchimique
La lecture d´ouvrages traitant de l´alchimie n´est pas aisée au non-initié.
La poétique du langage alchimique, les mythes et les symboles utilisés sont là
pour tisser entre l´œuvre et le lecteur un voile qu´il faut soulever pour retrouver,
par-delà le signifiant, le signifié.
Il nous revient de préciser le sens de quelques termes usuels, de quelques
symboles qui, une fois dévoilés, surprendront par leur simplicité et guideront le
néophyte sur le chemin de la connaissance.
CRUCIFIER : signifie mettre dans le creuset, mettre en œuvre une matière qui
va mourir pour donner naissance à un nouvel élément, un nouveau Roi.
La représentation de la croix est signe d´action, de travail.
Tout métal mis en croix, crucifié, symbolise sa mise en œuvre dans le creuset où
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il doit nécessairement mourir, pour ressusciter sous une autre forme.
CLOUER : c´est fixer un corps, le rendre non volatil, c´est-à-dire empêcher la
matière de s´évaporer.
Pour ce faire, on peut utiliser le clou, la flèche ou le signe de Mars.
PRENDRE LA QUINTESSENCE : où l´âme d´une matière, c´est l´ouvrir, lui
percer les flancs pour recueillir son sang, sa couleur.
C´est aussi la rendre volatile et la transformer en sel.
Trois façons sont possibles :
Par calcination et le travail des cendres
Par putréfaction et lavage des résidus
Par séchage et distillation
Les Quatre Eléments
Feu Eau Air Terre
peuvent être représentés par le sceau de Salomon barré.
Inscrit dans un cercle, c´est la figuration du globe terrestre.
La pointe du triangle supérieur indiquant le pôle nord et celle du triangle
inférieur le pôle sud, la barre ou diamètre indiquant l´équateur; la Terre étant le
résultat du travail des quatre éléments qui, alternativement, la composent et la
structurent.
La représentation des quatre éléments peut se faire par d´autres symboles.
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Le cercle, peut représenter l´Infini ou l´Eau, O (compte tenu de la phonétique).
La croix, désigne le feu contrôlé ou l´Air, R
Le triangle, symbolise Dieu ou l´Alpha, A, commencement de l´œuvre ou le
Feu.
La croix grecque, représente la fin de l´œuvre ou le Tau, T, la Terre.
Ces quatre signes forment le carré suivant :
On peut y lire en tournant :
O R A T
R A T O
A T O R
T O R A
O T A R
T A R O
A R O T
R O T A
En diagonale d´Oméga à Alpha ou inversement. De la croix latine à la croix
grecque, de R à T.
Du commencement à la fin.
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L´ensemble des quatre signes peut être représenté par le symbole suivant :
une croix inscrite dans un cercle, lui-même inscrit dans un triangle et recouvrant
la croix grecque.
Par la suite, l´ignorance et l´oubli en ont fait le triangle Delta agrémenté d´un
œil.
Symboles Usuels des Métaux et de leurs Planètes
Le cercle avec un point central représente :
l´Or = le Soleil
Le Soleil et la croix dirigée vers le bas :
le Cuivre = Vénus
Le Soleil et la croix dirigée vers le haut et terminée par une flèche :
le Fer = Mars
Ce sont les trois Métaux Rouges et les planètes correspondantes.
En ce qui concerne les Métaux Blancs, nous avons:
Le croissant de Lune :
L´Argent = La Lune
Le croissant et une croix en bas :
L´Etain = Jupiter
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Le croissant et une croix en haut :
Le Plomb = Saturne
La Lune coiffant le Soleil agrémenté d´une croix vers le bas désigne le métal
unique qui peut s´allier avec les métaux rouges et blancs :le Mercure
Le Soleil barré, surmonté d´une croix, représente : la Terre.
Le Soleil barré horizontalement désigne : le Sel Philosophique.
Le Soleil barré verticalement désigne : le Sel de Terre ou Nitre.
La Lune coiffant le Soleil barré horizontalement : l´Alcali.
Le Soleil surmonté d´une croix : l´Antimoine.
La croix inscrite dans le Soleil : le Verdet ou Vert de Gris.
Un rectangle surmontant la croix : le Tartre.
Le Soleil barré verticalement et prolongé d´une croix couchée : Le Vitriol
Bleu Sulfate de Cuivre.
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Le Soleil barré verticalement et prolongé d´une flèche barrée : Le Vitriol
Vert Sulfate de Fer.
Métaux entrant dans la Composition
du Grand Oeuvre :
Ils sont représentés de la manière qui suit :
Le Soufre Philosophique, résultat du " travail " du réalgar, du cuivre et du
fer est symbolisé par le triangle des métaux rouges (Sol, Vénus, Mars) que
prolonge la croix dirigée vers le bas.
Le Réalgar, qui remplace l´or, est représenté par le Soleil coiffé de l´aigle.
Il est à remarquer que le symbole chrétien de la croix, la crucifixion du Christ
n´est que la représentation du Soufre Alchimique.
Le Christ, Apollon ou le Réalgar, crucifié est mis dans le creuset, fixé par le
fer d´Arès (les clous), sur le tau de cuivre de Vénus (la croix).
Le Mercure Philosophique est représenté par le signe du mercure vulgaire,
modifié : la Lune coiffant le Soleil a été remplacée par l´aigle.
Le Sel obtenu dans le creuset est figuré par le Soleil barré d´un trait
horizontal.
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L´Union du Sel, du Soufre, du Mercure Philosophique est représenté par la
croix dressée sur le Soleil horizontalement et verticalement, dans sa partie
supérieure.
Le Grand Œuvre est symbolisé par le triangle dirigé vers le bas et surmonté
de la croix.
La Matière Finale, enfin, s´exprime par le carré, symbole des quatre
éléments réduits en un seul, surmontant la croix.
Si l´on veut " clouer " un corps volatil, c´est-à-dire le fixer, ou, au contraire,
rendre volatil un solide, l´on peut schématiser le travail ainsi :
Les quatre éléments travaillent par la croix selon le principe suivant : deux en
haut, dont l´un à gauche de l´axe vertical, deux en bas, dont l´un à droite de
l´axe vertical.
Planètes et Métaux
Aphrodite - Vénus
Le signe de VENUS peut se décomposer ainsi : le Soleil et la croix fichée
vers le bas.
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S´il désigne le métal rouge qu´est le cuivre, il symbolise aussi la lumière.
Primitivement, c´était le chrisme qui représentait VENUS : le chrisme ou Tau de
la Vie supportant le Soleil.
Porteur de lumière, LUCIFER (LUX : lumière et FERO : je porte ) était aussi
l´étoile de VENUS.
On sait que les différentes croix ont été formées à partir d´un schéma initial
qui est représenté par deux traits perpendiculaires, notre signe + et qui signifie
travail en puissance.
Quand une modification apparaît dans le tracé, c´est l´amorce d´un travail
effectif et cette variation apparaît avec le déplacement du trait horizontal soit
vers le haut, soit vers le bas. Vers le haut, c´est dû au Feu, vers le bas, c´est dû à
l´Eau .
Quand un élément entre dans le travail, on le désigne par un trait horizontal
supplémentaire, en haut ou en bas, ou vertical, à droite ou à gauche de l´axe.
Des traits peuvent apparaître en bout de branche, dirigés vers le haut, c´est-à-
dire que l´on travaille l´air et la Terre avec le Feu, ou bien, tournés à angle droit,
à l´extrémité de chaque segment, dans un sens donné pour annoncer le " Feu de
Roue " des quatre éléments.
A partir du schéma initial de la croix, on peut représenter d´autres symboles
alchimiques : ainsi la croix papale représente les quatre éléments de l´univers en
marche. C´est aussi la 15ème
lettre de l´alphabet primitif des Hébreux, le
SAMESH , figuration du serpent OUROBOUROS.
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Si l´on travaille les quatre éléments, simultanément et dans le même sens, on
obtient la swastika tournant en sens contraire de la précédente.
Le Tau, ou croix ansée peut être représenté parfois avec l´ALPHA et
l´OMEGA, agrémenté d´un serpent.
Le cercle que coiffe le Tau est en réalité la lettre grecque majuscule RO, et
dans ce symbole, se trouvent rassemblées les lettres suivantes : A.O.S.T.R.
Nous pouvons lire alors, indifféremment, ROTAS (les roues) ou SATOR (le
laboureur).
Le " Laboureur ", en alchimie, désigne l´adepte et ce graphisme signifie que
l´adepte travaille avec un " Feu de Roue ".
La croix dite de Lorraine est à la fois un mantra optique au pouvoir que l´on
connait, et symbole alchimique : 4 éléments, plus un dirigé vers le haut, vers le
Feu. La croix latine désigne la lettre R et le trait supplémentaire annonçant la
lettre A, c´est la représentation du mantra RA.
Symbole de beauté et de l´amour, VENUS, née de l´écume, reçoit la pomme
d´or des mains d´un mortel et sa beauté toujours diverse éclate dans les toiles ou
dans le marbre.
A la plus belle des déesses revenait, de droit, la plus belle des planètes,
confondue longtemps avec SIRIVS, l´étoile dont émane la lumière divine.
Mais, paradoxalement, le métal qui représente le cuivre, est rouge, mâle et s´unit
avec le fer dans le creuset à l´aide du Feu. Et la vraie nature de Vénus apparaît
alors dans l´opération alchimique.
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Apolon - Le Lion Rouge
Le réalgar, sulfure naturel d´arsenic.
Le signe de cette planète est composé de deux symboles : le Soleil et l´Aigle.
Si l´on ajoute une croix vers le bas, il devient signe du MERCURE
PHILOSOPHIQUE.
En réalité, APOLLON désigne la pierre du Soleil, la pierre rouge , la pierre
d´Adam, mâle, issue du feu et volatile.
Ce sont les traits caractéristiques du réalgar dont la planète a disparu. Des
astéroides situent la place qu´elle occupait dans le ciel.
Ils annoncent les " Saints de glace " et CERES, dispersée en fait partie.
Le pouvoir de cette planète, même disparue est très grand et son influence
retentit plus profondément sur les hommes que celle des autres planètes
existantes.
Artémis
Le signe de la Vierge que symbolisent ISIS ou, plus près de nous, VIRGO
MARIA (Maria signifiant aussi les mers, les eaux) occupe la 13ème
place qui est
dédié à la reine du Ciel ARTEMIS.
Il est aussi a valeur numérique de l´unité de l´Un, ECHAD, en hébreu, à
partir du bas.
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C´est aussi la 13ème
lettre de l´alphabet sacré, MEN dont la valeur numérique
est 40, nombre qui symbolise la transition vers un nouveau commencement mais
également vers la mort.
L´arcane XIII du tarot annonce la dissolution et la fin de la figuration de
l´homme mortel dont l´esprit survivra.
Un Sonnet de Nerval dédié à Artémis.
La treizième revient, c´est encore la première
Et c´est toujours la seule, ou c´est le seul instant
Car es-tu Reine, ô toi, la première et dernière ?...
C´est la mort, ou la morte, ô délice ! ô tourment :
La rose qu´elle tient, c´est la rose trémière.
ARTEMIS la Lune, fait 12,36 lunaisons par an. Après la 12ème
commence la
13ème
et dernière phase qui ne sera jamais terminée : elle ne dure que le temps
que lui accorde le jour du solstice d´hiver.
Sélène - la Lune
Artémis - Diane
La LUNE a pour emblème le croissant.
Comme le SOLEIL, la LUNE n´intervient pas dans le jeu des Dieux.
Satellite de la terre. Sans elle, la vie humaine est impossible. C´est elle, la mère
des hommes, ISIS, déesse chtonienne, déesse-mère.
La femme est soumise au cycle lunaire. Les enfants naissent après 10
lunaisons et le cerveau humain fonctionne 28 semaines après la conception.
L´humanité est soumise à son influence occulte. Toute vie dépend de cet astre.
La LUNE est la déesse qui préside à la fécondité.
L´explosion démographique qui secoue notre planète et amènera l´homme à
se détruire lui-même, est due à la LUNE, car ses effets sont constants et sans
cesse renouvelés. L´homme est pour elle un jouet docile.
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La conquête de la LUNE par les hommes est un exploit lourd de symbole : il
annonce la fin prochaine de la suprématie de l´astre des nuits sur le
comportement humain.
Croire aux influences maléfiques de la LUNE et du SOLEIL est absurde. Elle
est bien au dessus de ces contingences et l´astrologie devrait faire abstraction de
ses effets autres que ceux qu´elle peut exercer à la naissance.
Mars - Arès
L´emblème de MARS est constituéde trois signes : le cercle solaire, la croix
du travail plantée en haut, vers la droite et, au sommet de la croix, une figure
représentant un clou ou une pointe de flèche.
MARS, Dieu de la guerre, apparaît toujours avec une épée ou un glaive, pour
clouer ou fixer les corps volatils. Son métal est le fer.
C´est avec des clous, symbole de MARS, que l´on a crucifié tous les martyrs,
depuis ORPHEUS BAKKEIOS jusqu´à JESUS. Et ces Dieux, mis en croix,
étaient signes de lumière.
Sur le Thau de VENUS, le cuivre, fixé par les clous d´ARES, le fer,
resplendit la lumière portée et rivée : le métal volatil, ADAM pétri dans l´argile,
APPOLON d´or, le LION ROUGE, le CHRIST tous symboles de la
MATERIA PRIMA
Saturne - Chronos
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Cette planète est symbolisée par le double signe de la croix et du croissant de
lune.
Dieu premier des hommes " il préside aux choses du temps ". La lune suspendue
à la branche verticale de la croix figure l´eau. Et c´est dans le travail de l´eau
que SATURNE trouve sa puissance. C´est le Dieu porteur d´eau, de l´eau
essentielle. URNIFER, Dieu de vie, il représente l´ère du VERSEAU (verse-
l´eau).
Zodiacalement, il représente les portes du ciel. Il est comparable au Dieu
OSIRIS, découpé en morceaux par SETH et destitué pour régner aux Enfers,
c´est-à-dire l´au-delà.
C´était l´astre de la Justice et du Droit. En réalité, SATURNE régnera à
nouveau, quand ses débris épars seront rassemblés comme le furent ceux
d´OSIRIS et la reconstitution de son corps conduira l´homme à sa vérité
première, celle de Dieu.
Mais SATURNE ne peut réapparaître que dans son ère, la nouvelle ère du
VERSEAU. Le cycle saturnien a duré depuis ADAM jusqu´à ce jour et finira
avec l´ère du VERSEAU.
SATURN est la planète des mystiques et des philosophes qui reconnaissent
en lui le DIEU PREMIER et sa puissance spirituelle.
SATURNE est considéré comme planète maléfique pour les matérialistes que
nous sommes, parce qu´indifférent aux choses terrestres et tourné,
essentiellement vers le divin, il n´intervient pas en faveur des hommes.
Soleil - Ra - Hélios
Le SOLEIL n´a qu´un seul symbole, le cercle.
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Il plane au-dessus des Dieux. C´est lui le père de notre système planétaire,
serti au centre du ciel, et cœur du monde.
Demeure de PURUSHA ou de BRAHMA pour le Védisme qui confond le
Dieu de la terre avec le Dieu cosmique.
Le SOLEIL a, pour les uns, la valeur de l´Absolu, alors qu´il n´est, en réalité,
qu´un pion sur l´échiquier du COSMOS.
C´est le symbole de l´or-métal. Cet or qui dirige en maître notre globe et qui
donne la vie mais aussi la mort, tout comme le SOLEIL.
C´est du SOLEIL que la Terre est née et c´est au SOLEIL qu´elle
retournera. Il n´est qu´un relais entre le Dieu des hommes et le Dieu du
COSMOS. Le SOLEIL est l´étape finale, définitive.
Comme sur le chemin de Compostelle, ce réseau tellurique qui part de
l´extrème nord pour finir en Ibérie.
L´adepte sait que c´est au long du chemin que le pèlerin doit trouver la
guérison ou la vérité... Pour ceux qui n´ont pas compris, c´est l´ultime étape où
ils vont mourir, définitivement.
Seuls, ceux qui ont la connaissance, ne retourneront pas au SOLEIL. Ils iront
vers des étapes supérieures.
Mercure - Hermès
MERCURE a un triple symbole : soleil coiffé de la lune et que prolonge la
croix.
MERCURE est le Dieu des voleurs, le dieu voleur et enchanteur... C´est le Dieu
volant, aux talons ailés, messager habile qui sait tout et compose avec tous.
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Ses affinités pour tous les métaux blancs et rouges, mâles et femelles, en font le
symbole de l´Androgyne.
Quand on décompose son signe, l´emblème du bas l´apparente à VENUS et
celui du haut, c´est le principe de l´alkali (sel et eau).
Au sein du sceau des métaux, il servira d´intermédiaire entre tous, il volera à
l´un sa volatilité, à l´autre sa fixité, à l´un sa couleur et à l´autre son sel.
C´est lui l´ARGO, le bateau magique, parti à la conquête de la Toison d´OR.
MERCURE dit aussi HERMES, est l´assassin d´ARGUS, l´homme aux cent
yeux de la légende grecque. Celui que les Egyptiens appelaient OUSIR : je vois.
HERMES l´a tué pour s´approprier sa peau qui lui permettra de tout voir.
MERCURE donnera son nom au composé qui lui ressemble, ce sera le plomb
des Sages, avec le symbole ci-dessus.
Mercure, Hermès, Anubis, sont les différents noms d´OPHIEL,
d´OPHELES, l´égal de MEGIOT c´est-à-dire, MEPHISTOPHELES.
MEPHISTOPHIEL, un des sept princes de l´Enfer, Esprit de la planète Mercure.
Dans la Gnose, les OPHITES adoraient le serpent que l´on retrouve dans le
caducée.
TRI MEGISTOS : Symbolisme = le pentagramme.
Vénus, Aphrodite, Hathor ayant pour emblème l´ankhus de cuivre, le chrisme
donnant la vie aux pharaons et dont se servaient les dieux égyptiens.
Symbolisme : l´étoile à cinq pointes.
Il est remarquable que, durant la troisième dynastie, les forgerons du Sinaï,
travaillant dans les mines de cuivre et de turquoise, pour le compte du pharaon,
aient porté le nom de Kaïnites, venant de KAJN, KATNIM, BENIN, KENIN ou
KENITES.
KAJU signifie forgeron, littéralement celui qui souffle. TUBAL KATMITES
étaient les forgerons spécialisés comme fondeurs de cuivre. Les Caïnites, dans la
gnose, formaient une secte au 2ème
siècle, qui vénérait, en général, tous les
personnages de l´ancien testament : CAÏN ...etc, secte luciférienne des
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gnostiques OBSITES et avait comme déesse HATHOR, suzeraine du temple
du Sinaï.
Le rapport entre les sectes OPHITES et CAÏNITES est indéniable et l´origine
de leur nom est singulièrement révélatrice, quand on sait qu´OPHIEL vient de
HERMES, MERCURE, c´est-à-dire le métal du même nom et que KAÏNITE
est le nom du sel double hydraté naturel du chlorure de potassium, symbole K.,
et qu´enfin, le chrisme d´Aphrodite, le cuivre, a été à l´origine du mot CHRIST
et du Tau où a été supplicié le Sauveur. Le Tau a été transformé en croix par la
suite, Le Christ, en croix, a perpétué le Tau égyptien jusqu´à nos jours.
Le symbolisme du Christ en croix sur un Tau est l´image du soufre alchimique :
Le Tau étant Aphrodite (le cuivre).
Le Christ, le réalgar = Apollon.
Le fer qui le cloue et le transperce Mars ou Ares.
Les trois A : Aphrodite, Apollon, Ares du triangle inférieur du sceau de
Salomon.
Le Tau d´Hermès représente, avec les serpents entrelacés, le soufre et le
mercure. La personne qui le tient est le sel qui va les unir, sel de potassium
appelé kaïnite et identifié à Caïn, meurtrier d´Abel : Apollon.
On voit alors l´origine de l´homme et son évolution : Dabord le Sel (Sal), la
conjonction. Ensuite, le mercure : Hermès, Anubis, Ophiel. Enfin, le Christ
représentant le soufre (Sil, Adama). Ces éléments sont nés avant l´ère du
verseau.
Maintenant, il faut réaliser la conjonction spirituelle de ces trois éléments pour
faire le Grand-Œuvre : l´Œuf Philosophique. Ce sera le travail de l´ère du
Verseau, le dernier pour ce Cycle.
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Jupiter - Zeus
JVPITER est représenté par le double symbole : la croix du travail et, à
gauche, la Lune en équilibre à l´extrémité de la branche transversale.
Dieu tonnant, c´est le fils de SATURNE - CRONOS et il appartient à la même
lignée.
Son attribut le plus connu est la foudre, sans oublier la roue car, en alchimie,
c´est lui qui alimente le Feu de Roue.
Il est devenu Dieu des hommes, mais après avoir détrôné son père, le Dieu
initial qu´était SATURNE.
Comparable à SETH qui éparpilla les morceaux d´OSIRIS, JVPITER
démembra l´autorité de SATURNE et les Hommes-Dieux cédèrent la place aux
hommes conditionnés, asservis, structurés et dont l´égrégore, à l´image de
JVPITER, fit oublier SATURNE.
En astrologie, la planète JVPITER est considérée comme bénéfique pour les
hommes matérialistes que nous sommes mais elle n´exerce aucune influence
spirituelle.
En réalité, c´est une planète-mirage, pleine d´artifices, conditionnant.
Elle symbolise le veau d´or tout ce qui brille et non les vraies richesses.
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Alchimie
En vous donnant la composition des éléments fondamentaux qui entrent dans
la confection du Grand Œuvre, nous savons par avance que les minéraux qui
permettent leur réalisation vont disparaître du marché dans un laps de temps très
court, pour rendre impossible leur fabrication.
Mais, si on donne ces formules en clair et intégralement, c´est pour dévoiler
une autre science oubliée et méconnue, science qui sera pour vous une
révélation et qui vous ouvrira les portes de la vie tant matérielle que spirituelle.
Pourquoi dévoiler à présent ce qui a été caché avec tant de précautions depuis
des siècles ?
C´est dans l´espérance qu´il vous reste encore cet instinct de conservation,
instinct d´origine divine qui veut que vous refusiez le néant proche ou à venir, et
la mort de l´Esprit.
Faut-il parler des centrales thermonucléaires, des déchets radioactifs qui
s´accumulent, de ce lent épuisement de notre Terre-Mère que l´on vide de ses
forces vives ?
Nous pouvons traiter d´irresponsables, nos technocrates patentés qui feignent
d´ignorer les répercussions, même lointaines de cette utilisation de l´atome et
qui préparent en bureaucrates appointés le plus vaste génocide des temps
Nouveaux, oublieux d´un passé où un Colbert, soucieux d´une marine à voile
pour les hommes du 20ème
siècle, faisait planter la Forêt de Tronçay.
L´ordinateur d´Alphaville nous avait fait pressentir ces sociétés structurées qui
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feront de la planète une énorme fourmilière, ces robots aux traits humains, aux
corps vivants, privés d´esprit et qui auront oublié questions et réponses...
Le sentiment de malaise qui se généralise, le " Ras le bol " qui gronde, veulent
dire refus du néant, non à l´absurde, à l´imposture. Il est temps de changer et il
faut redonner espoir et foi à ceux qui le désirent.
Les sciences anciennes sont les plus justes parce que très proches de la nature
et d´origine divine. C´est naturellement que les hommes les ont connues,
acquises par cet instinct, cette intuition, don de Dieu et que nous avons perdus.
Ils percevaient ce qui leur était favorable : herbes qui guérissent, formes
bénéfiques qui vibrent, résonnent et permettent de guérir ou de communiquer
avec Dieu.
S´ils avaient la foi, la ferveur, le respect, ils savaient alors ce qu´il fallait faire
sans chercher, avec un instinct sûr car leur esprit étrangement disponible captait
la connaissance, était en liaison avec Dieu.
Leur connaissance était du domaine du sacré, d´où le nom : AL CHEMA. Un
des berceaux de cette science, l´Egypte ou Terre Noire l´a fait aussi appeler AL
CHEMIE. Et l´association de ces deux mots, phonétiquement très proches,
signifie "Art sacré" en Egypte.
Ceux qui s´intéressaient à cet Art, se rapprochaient par leur action, de Dieu :
Des Pharaons aux Celtes, l´art sacré a été le privilège de quelques-uns : grands
prêtres, initiés...Ils ont édifié pyramides et temples, dressé des dolmens,
construit des cathédrales pour utiliser toutes les possibilités de cette science que
l´on nomme Alchimie.
Moïse avec son Arche d´Alliance a été un précurseur en matière de
miniaturisation : en effet, c´était une cathédrale portative qu´il avait construite
sur l´ordre de Yavé.
Il la définit ainsi : un grand coffret surmonté d´un toit pyramidal, et qui
contient les secrets divins ainsi que le feu et la flamme.
Elle était faite de trois éléments : bois précieux, résine et or.
C´est l´œuvre de Dieu ou théurgie. L´Arche est le symbole de la science sacrée,
incorruptible et protégée par Dieu : quiconque la touchait était tué par la foudre
de Dieu.
On voit alors que Jupiter, Zeus tonnant, ne sont pas sans liens avec le Dieu
des Juifs.
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Il sauvegardait l´espèce avec l´Arche de Noé.
C´était aussi la barque divine qui, sur le Nil, transportait l´âme des morts à la
recherche des dieux, comme le bateau Argô à la recherche de la Toison d´or.
Il est le principe de la conservation et de la renaissance des êtres, d´où la forme
pyramidale de l´Arche, selon Saint Martin, il est la source de toutes les
puissances du cycle.
La légende veut que l´Arche d´Alliance cachée par Jérémie doit réapparaître à
l´aube d´un Nouvel Age : il sera le commencement de la sagesse et annoncera la
fin d´une ère de corruption et d´envie.
Il redonnera l´espérance, la connaissance et l´objet issu de Dieu, servira à
faire réapparaître Dieu.
AL CHEMIE - de Terre Noire qui désigne l´Egypte.
AL CHEMA - Art Sacré
AL KAMA - Racine de henné, de couleur rouge, utilisée en Egypte.
De l´Egypte pharaonique à nos jours, l´Art sacré n´a cessé de compter des
représentants, des disciples et adeptes.
Depuis les temps les plus reculés, la leçon n´a cessé d´être transmise et rien
ne s´est perdu, perpétué par la tradition orale et par des écrits symboliques.
Les vieilles légendes et même nos religions sont les supports et les témoignages
de son existence, de sa réalité, et témoignent inlassablement de ce savoir qui
s´inscrit, parfois à leur insu, dans un porche de cathédrale, dans le filigrane d´un
récit (exemple : les Chevaliers de la Table Ronde).
Religion de la science hermétique qui ne s´exprime que par symboles et
énigmes dans ses propres écrits.
Fait-on allusion aux métaux (soufre, mercure, sel), à leur utilisation dans
l´Œuvre ? Le récit devient tout aussitôt incohérent, mystérieux, obscur, de
manière à n´être compris que des seuls initiés, à rebuter les simples curieux, et à
mettre hors d´atteinte du vulgaire un savoir dont il n´est pas digne - ce qui n´a
pas peu contribué à créer, dans l´esprit de bien des gens, la confusion entre
Alchimie et charlatanisme.
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De nos jours, les détracteurs de cet Art sont le plus souvent les chimistes qui
refusent ce qu´ils n´ont pu comprendre, et n´ont pas appris et qui, prisonniers de
leurs structures mentales, renient la démarche scientifique, la recherche, à leurs
yeux aberrante, de ces premiers savants.
Ils consentent à noter les singularités, les accidents fortuits, bien qu´ils
utilisent en laboratoire, pour leurs expériences une multitude de produits
fabriqués par les Alchimistes : acide azotique, sulfurique, bases, sels, nitrates et
sulfates.. - l´usage du bain-marie des distillations, des fermentations.. jusqu´au
four à réverbères, sans omettre l´homéopathie et l´acupuncture.
Chimie née de l´Alchimie et qui la désavoue : chimistes frais émoulus de
l´université qui condamnent leurs maîtres lointains et sages.
Reniée, méconnue, ravalée au rang de pratiques superstitieuses et magiques,
l´Alchimie a été rejetée pendant bien des siècles. Seuls quelques individus épars
ont perpétué la tradition dans le secret de leurs officines, le plus souvent
étrangers aux préoccupations présentes, aux progrès de la technique, à
l´évolution du monde moderne. Et tant que les techniques de guerre sont restées
balbutiantes, il était bon qu´elle demeurât ignorée.
Mais, à l´heure actuelle où des équipes de chercheurs et de techniciens jouent
avec l´atome, où un énorme potentiel de guerre est mis en place, où les savants
perturbent à l´envie la planète, l´Alchimie ne peut continuer d´assumer ce rôle.
Elle se doit d´intervenir, pour réduire, atténuer les cataclysmes que nous
préparent nos modernes apprentis sorciers.
Aussi, l´heure est venue de porter à la connaissance de tous, en un mot, de
divulguer ce savoir très ancien en donnant en clair les matériaux qui entrent dans
la composition - appelée Grand-Œuvre - ainsi que sa lente élaboration.
Dénomination de ceux qui oeuvrent Ou qui sont censés oeuvrer en Alchimie
Il est temps de mettre les choses au point et de démystifier certains qui se
prétendent alchimistes.
Quand on parle de spagirie, l´on doit savoir que ce mot désigne la manière
d´extraire et de rassembler les éléments contenus dans les plantes pour en faire
une panacée.
Pararacelse, créateur de ce mot, était entre autre, spagiriste et faisait l´alchimie
des plantes.
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Quand un même personnage travaille les métaux à des fins médicales,
thérapeutiques et qu´il utilise le sel ou le soufre philosophiques et, comme c´est
le cas avec l´or potable, la teinture de l´or, il est alors alchimiste et comme il a
œuvré pour le bien de l´homme, il mérite le titre d´adepte.
Contrairement à ceux qui se disent alchimistes, l´adepte n´est pas celui qui
accomplit le Grand-Œuvre.
Il exploite les vertus du sel, du soufre ou du mercure pour soigner ses
semblables et aider les pauvres gens. Celui qui fabrique l´or pour un monarque
n´est pas digne du nom d´adepte. C´est un " politique " doublé d´un
opportuniste, en un mot, un vil alchimiste qui souvent a pu se procurer de la
poudre de projection par vol ou d´autres moyens peu honorables.
Le Grand Œuvre est l´expérience décisive qui permet à celui qui cherche de
savoir enfin qui il est, de se révéler à lui-même. Le but final de cette opération
n´est pas l´or que l´on peut fabriquer. C´est une expérience doublée d´une
épreuve.
Il y a ceux, qui se disent alchimistes et qui font partie de sociétés, de confréries,
condition nécessaire et suffisante pour se parer d´un nom qu´ils ne méritent pas !
L´alchimiste n´appartient pas à un groupe, à des sociétés déclarées : c´est un
travail, un cheminement, une épreuve solitaire et le savoir qu´elle confère à celui
qui œuvre se mérite. Les travaux d´Hercule, la quête du Graal et bien d´autres
légendes illustrent assez bien cette expérience humaine. Il n´existe pas de
syndicats d´alchimistes avec des statuts...
On assiste, à l´heure actuelle, à la prolifération de groupes qui, ignorants de la
materia prima, font choix de fiente, de tartre ou de sels d´écurie, voire même
sels de morts, pour répondre à leurs affinités, à leurs goûts ou à leur rêve... La
gamme est étendue, certains préfèrent le cinabre ou la pyrite de fer.
Ce ne sont ni sulfures de mercure ou de fer qu´il faut travailler, mais le mercure
et le fer purs qu´il faut utiliser !
Ces personnages, ce faisant, ne sont que des faiseurs de vent, d´où le nom de
souffleurs...
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Les Métaux Alchimiques et la Santé
Les études sur le corps humain ont été une des principales recherches de
l´homme depuis trois à quatre mille ans. Ces recherches ont abouti à répertorier
dans les moindres détails et de façon systématique, tout de ce qui constitue le
corps. Les étudiants en médecine d´aujourd´hui ont la tâche insensée de
connaître par cœur les différents noms, de cette classification très poussée,
artères, os, muscles, nerfs, les moindres cellules différenciées...etc, tout cela
pour se démarquer du profane.
Il y a eu d´autres approches du corps humain .
- Les Chinois, il y a quelques siècles déjà, ont noté qu´il existait une
correspondance entre des organes situés à l´intérieur du corps, et des points
situés, eux, à la surface du corps : de là, est née la pratique de l´acupuncture.
- Certains ont vu une identité de forme entre l´oreille et l´embryon : de là, est
née l´auriculothérapie.
- D´autres ont montré que certaines taches qui apparaissaient au niveau de l´iris
de l´œil traduisaient certaines maladies : de là est né le moyen de diagnostic
qu´est l´iridologie.
- D´autres soignent en mobilisant la colonne vertébrale.
- Combien d´autres approches encore, amenant de nouvelles spécialisations.
Il faut bien comprendre que ces différentes disciplines ont été développées pour
savoir comment agir à distance sur un organe, ou pour connaître à distance et
très facilement, les souffrances de cet organe (exemple de l´iridologie).
Des recherches sont menées à l´heure actuelle dans ce sens. On veut ainsi arriver
à faire, au moyen d´observations systématiques, le bilan d´un malade, comme on
peut faire un bilan de comptabilité.
(On fait d´ailleurs déjà des bilans médicaux par ordinateur.).
100
De telles sciences sont, en fait, des sciences très pratiques et très matérialistes.
Elles sont incapables de prendre en compte la globalité de l´Etre absolu.
Des résultats thérapeutiques existent, certes, mais il apparait utile d´en connaître
les raisons profondes. Il serait bon de savoir comment et pourquoi ces
différentes disciplines ont été élaborées. Bien que sincères à leur origine, toutes
ces recherches n´ont répondu, bien souvent, qu´à une seule nécessité : celle d´un
résultat thérapeutique immédiat, (d´ailleurs souvent dans un souci majeur de rentabilité).
Quant à parler de guérison réelle, il y a un pas énorme à franchir... et on laisse
au Temps le soin de faire ce que le thérapeute n´a pas réussi. Les causes de la
maladie sont recherchées à l´extérieur de l´individu (nourriture, pollution, etc.),
alors que toute personne est potentiellement un malade, et qu´un simple
déséquilibre interne provoque l´apparition des maladies ; l´influence de
l´hérédité et son poids sur le terrain est encore très mal appréciée.
Une nouvelle direction de recherche médicale à l´heure actuelle est, de découvrir
tous les miroirs des organes situés à la surface du corps, et par ce biais, pouvoir
lire facilement la maladie de l´organe. La voie parallèle de recherche, étant :
comment agir par le biais de ces miroirs sur les organes correspondants.
L´utilisation des sons :
- Par exemple, la méthode de " l´oreille électronique " (audio - psycho -
phonologie) consiste à utiliser l´influence des sons pour pallier certaines
déficiences du langage et de l´audition, mais aussi, plus largement sur le corps
entier. On peut constater que les sons, sont naturellement choisis dans les chants
grégoriens.. en fonction de la foi chrétienne de celui qui professe cette
discipline. (A l´évidence, les chants religieux sont très riches en Mantras qui
sont des sons originels très puissants et très conditionnants.) Il va de soi, que
s´il s´agissait d´un musulman, ce dernier aurait choisi les sons extraits de ses
pratiques religieuses, un bouddhiste aurait agi de même etc...
En réalité, tous utilisent les mêmes mots, les mêmes sons conditionnants ou
mantras; le résultat thérapeutique est là, positif ou négatif, mais, au fond,
personne ne sait ce qu´il a réellement fait. Seul, Dieu pourrait le dire, mais,
certes pas l´homme en l´état actuel de son savoir et de sa compréhension.
On peut noter, d´ailleurs, que le Hata - Yoga n´est rien d´autre qu´une recherche
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pour produire les mêmes effets au niveau du cerveau par le biais de mouvements
physiques spécifiques correspondant eux-mêmes à des mantras.
Cette science des sons a toujours existé dans toutes les cultures à travers les
siècles. Mais, a-t-elle profité à l´homme ? On peut en douter en observant
l´humanité aujourd´hui, en constatant que l´homme retourne inexorablement
vers la bête. Alors, science de précurseurs ou de dégénérés ?...
L´Acupuncture :
- Dans l´auriculothérapie, on se base sur le fait que chaque partie du corps a un
correspondant au niveau de l´oreille externe : c´est, en quelque sorte, une
acupuncture limitée à l´oreille, mais toujours destinée à soigner le corps entier.
On pique tel ou tel point et c´est le foie ou l´estomac qui sont influencés... en
bien ou en mal.
Les curieux pourront trouver au niveau du nez les mêmes points que ceux
existant au niveau de l´oreille ! Ils les retrouveront encore au niveau des pieds,
mains, lèvres, langue, organes génitaux externes, en définitive, au niveau de tous
les endroits sensibles du corps. Ils observeront qu´en piquant ces points, ils
obtiendront les mêmes résultats que ceux obtenus par l´auriculothérapie.
Les organes ont leur correspondance ou leur miroir au niveau d´endroits
sensibles et superficiels ; c´est ce que l´on redécouvre, aujourd´hui,
partiellement.
- Le nez, la langue, sont les miroirs des différents organes intervenant dans
la digestion (estomac, duodénum, intestin, différentes glandes) : on observe
ainsi que certaines atteintes des glandes digestives, ou du tube digestif se
manifestent par l´existence de nausées occasionnées par des odeurs,
(enregistrées par le nez) ou par certaines saveurs (enregistrées par la bouche).
- L´œil et l´oreille sont les miroirs du système nerveux central.
- Les mains, les pieds (toucher) sont le reflet de l´ossature.
Le problème, actuellement, c´est que l´on soigne un organe en se cantonnant à la
stimulation d´un seul de ces miroirs, ne connaissant pas l´existence et la
localisation des autres. Or, un seul des différents miroirs correspondant à un
organe ne traduira qu´une partie de la réalité de cet organe. Nous trouvons là,
l´origine des défaillances de ces méthodes thérapeutiques.
En effet, pour traiter un mal, un organe en souffrance, une action thérapeutique
ne sera valable que si la totalité des miroirs est systématiquement considéré.
102
Prenons un exemple : considérons une chaîne composée de plusieurs maillons
totalement usés. En ne changeant qu´un petit nombre de maillons de celle-ci, la
chaîne entière sera plus solide, certes, mais il restera encore un grand nombre de
maillons à remplacer pour qu´elle soit opérationnelle. Imaginons que cette
chaîne représente un organe, le foie par exemple. On comprend très bien qu´en
agissant uniquement au niveau de l´oreille, (un, parmi les nombreux miroirs de
cet organe), l´auriculothérapeute sera loin d´avoir soigné la totalité de celui-ci :
(on aura simplement changé quelques maillons de la chaîne). On constatera une
amélioration, certes, voire même une totale guérison, (le foie n´étant que
partiellement malade, ou le traitement ayant amené l´organe à réagir en
totalité) mais, ces guérisons totales seront rares et ne signifient, en fait, rien de
reproductible.
Le problème reste donc de savoir pourquoi on a eu une amélioration ou un
échec, et pourquoi on obtient des résultats sur un organe en agissant sur des
parties du corps qui semblent n´avoir que de très vagues rapports avec lui.
- L´acupuncture chinoise avait une connaissance plus complète. Les
acupuncteurs chinois, en effet, piquaient plusieurs endroits de la chaîne
constituée par les différents miroirs d´un même organe : tout ceci est très bien,
mais si dans cette chaîne un point étant positif (c´est-à-dire correct) on le pique,
on court le risque de le rendre négatif; la meilleure illustration en est la suivante
: par excitation de tous les points correspondant à un organe, on obtient un
résultat nul (aucun effet sur l´organe). On a retiré à un point ce que l´on a donné
à un autre.
De tout cela il résulte un risque : on peut non seulement aggraver le mal, mais
encore créer un mal nouveau. En effet, si l´on pique tous les points
correspondants à un organe, on court-circuite celui-ci : heureusement que les
points d´acupuncture connus ne représentent que cinquante pourcent des points
miroirs des différents organes .... On arriverait sinon à des accidents sérieux,
voire même mortels.
Cette mise en garde n´est pas une destruction systématique de cette
thérapeutique très ancienne, très avancée dans ses principes, simplement, il faut
considérer qu´à travers ce moyen thérapeutique c´est l´homme qui est en jeu,
non une quille ! Il faut donc savoir ce que l´on fait et pourquoi on le fait.
103
L´Alchimie des métaux :
Utilisant des principes naturels, l´Alchimie remédie en partie à ces
inconvénients : par exemple, en ce qui concerne la spécificité des métaux entrant
dans la composition des aiguilles d´acupuncture, les principes de l´Alchimie des
métaux permettent d´affirmer les choses suivantes :
Il faut se servir d´aiguilles constituées de métaux :
- de même appartenance.
- de même polarité
- de même identité.
Il y a quatre types d´aiguilles :
Deux aiguilles représentant le soufre, principe mâle alchimique.
elles seront constituées chacune de trois métaux rouges.
Ce seront des aiguilles dites positives. Elles ne seront pas fabriquées par un
alliage des trois métaux, mais par un enroulement autour d´un axe de ces trois
métaux qui resteront ainsi distincts les uns des autres, de façon à ce qu´une
réaction se produise entre eux, donnant naissance à un potentiel.
L´enroulement des métaux se fera vers la droite pour une aiguille, vers la gauche
pour l´autre.
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Deux aiguilles représentant le mercure, principale femelle alchimique.
Elles seront constituées chacune de trois métaux blancs.
Ce seront des aiguilles dites négatives.
L´enroulement des métaux se fera vers la droite pour l´une des aiguilles et vers
la gauche pour l´autre.
Comment utiliser les aiguilles positives :
Ces aiguilles s´appliquent sur la partie malade directement.
Prenons le cas d´une luxation : on recherche un point sensible dans la zone du
105
traumatisme à l´aide d´une pointe mousse (pointe d´un stylo à bille par
exemple). Une fois ce point douloureux bien isolé, on va le piquer avec une
aiguille positive, une réaction douloureuse se faisant alors souvent ressentir au
niveau de la luxation.
Comment utiliser les aiguilles négatives :
Elles sont réservées pour agir sur les organes internes, (organes que l´on ne
peut, bien évidemment, pas piquer directement). On recherche à l´aide d´une
aiguille parmi les points connus en acupuncture, en auriculothérapie, mais aussi
sur la langue, le nez, un point révélant une sensibilité particulière, bien
évidemment différente de celle engendrée par la simple piqûre.
Ce point sera piqué.
Si des points connus comme étant les miroirs d´un organe ne révèlent aucune
sensibilité particulière chez le patient, alors que l´on sait pertinemment que
l´organe en question est malade, il ne faut surtout pas les piquer, pour le bien du
malade. En effet, chaque point miroir d´un organe devient douloureux au
toucher si le mal de l´organe a son reflet dans ce point. Donc, en piquant un
point n´ayant révélé aucune sensibilité particulière; on risque d´exciter un
organe qui tout simplement n´en a pas besoin.
Les aiguilles utilisées à l´heure actuelle sont loin d´être adéquates pour obtenir
de bons résultats. On mélange, par exemple, le fer et l´argent, c´est-à-dire des
métaux " positifs " et des métaux " négatifs ".
On n´a même pas le souci des réactions allergiques des patients : le contact des
métaux ne se fait pas n´importe où et n´importe comment ! (un clou dans la bouche peut déclencher une rage de dents avec abcès.)
Les résultats thérapeutiques obtenus en opérant avec les méthodes et avec les
aiguilles alchimiques décrites précédemment sont satisfaisants dans une
fourchette de 80%, ce qui est loin d´être négligeable.
Les 20% d´échec sont dus au fait qu´on ne puisse pas atteindre un organe qui est
malade, par le biais de l´œil.
L´iridologie nous enseigne la façon d´établir des diagnostics en observant l´iris
de l´œil.
Les signes traduisant le mal d´un organe quelconque (taches apparaissant sur
l´iris) ne sont perçus que si le mal a préalablement été enregistré par le cerveau.
En effet, on observe que chez certaines personnes ayant une lésion cérébrale, ou
106
chez certains malades mentaux, les taches n´apparaissent pas, et ceci malgré
l´existence évidente de la maladie. Donc, si une tache révélant un mal
quelconque apparaît au niveau de l´iris, c´est un signe du bon fonctionnement du
cerveau.
L´idéal serait d´arriver à agir sur le mal par le biais de l´œil. Ceci est possible,
mais bien sûr, pas en enfonçant des aiguilles d´acupuncture dans l´œil des
malades! On a soigné par les yeux en utilisant des mantras optiques. Par
l´impact d´une suggestion optique, on ne peut agir que sur le cerveau.
Il y a très longtemps on savait soigner par les yeux. Quelques peuplades
primitives le font encore. Cela se fait par le biais de l´eau " travaillée
naturellement " et qui possède alors des propriétés un peu différentes de l´eau
normale. Ces différences ont été notées par nos modernes biologistes qui ont eu
à étudier de telles eaux; ils n´ont d´ailleurs pas pu expliquer comment de tels
changements avaient été possibles ! Pour obtenir les résultats escomptés, il faut
utiliser des récipients adéquats. Mais nous n´en dirons pas plus pour le moment.
Cette connaissance est gardée pour ceux qui la mérite, pour ceux qui la mettront
en pratique et qui, après vérification des résultats, viendront rechercher le reste
de ce savoir, la fin ou le commencement d´une nouvelle science.
107
L'Or Potable
Basile Valentin en donne la composition suivante :
- Corne de cerf.
- Feuille d´or.
- et poudre de talc.
Cette formule a été reprise par un professeur rosicrucien qui se dit alchimiste.
Il en eut la révélation au cours d´un voyage, quand il vit le symbole d´une corne
de cerf couronnée. Et c´est en chimiste, qu´à partir de ces données, il définit la
composition suivante :
- bois de cerf.
- carbonate.
- or.
- et silicate naturel de magnésie ou talc.
Mais, que peut-on obtenir de cela ?
C´est presque cela,..
Si ce n´est que ce ne sont pas des bois de cerf, mais des cornes naissantes,
molles, c´est-à-dire de la matière organique azotée et de la poudre de pierre à
chaux, c´est-à-dire du carbonate et non du talc, qui formeront en se calcinant,
du cyanure de potassium. On peut rajouter de la poudre de marcassite, dite
pyrite blanche et du sel marin. Les feuilles d´or seront mises en couches
intercalées avec de la corne molle de cerf. Sous l´action de la chaleur, le
cyanure va se former et dissoudre l´or. On a alors ouvert l´or.
Il faut bien laver la préparation et ne prendre que les matières lourdes pour
éliminer toute trace de cyanure. On distillera alors la poudre obtenue avec du
pétrole, distillations répétées jusqu´à l´apparition de la couleur rouge dans
l´alambic. Vous ferez comme pour le Soufre : récupération totale de cette
liqueur rouge que vous laisserez évaporer pour avoir à votre disposition un Sel
108
couleur rubis, c´est L´Or Potable. Dissous dans du vin, c´est un médicament
extraordinaire. C´est aussi un Soufre Philosophique.
Alchimie, Alchimie Divine
Elle est exemplaire, il faut bien le reconnaître. Pour la transmutation de la
matière, pour changer le plomb ou toute autre matière en or, pour fabriquer des
rubis et des diamants synthétiques, la science moderne fait appel à la physique
de l´atome. Elle réalise ce que les alchimistes d´autrefois avaient envisagé,
comme les savants modernes se sont emparés des idées de Léonard de Vinci ou
de Jules Verne. Mais pourquoi acceptent-ils des spoliateurs opportunistes
comme Lavoisier et ignorent-ils leurs prédécesseurs, leurs maîtres, leurs
contemporains. Ils oublient que l´idée est la clef des inventions et que sans les
alchimistes, Einstein et bien d´autres n´auraient pu réaliser leurs œuvres.
Tout inventeur ou scientifique sait que quand "l´idée est dans l´air", elle se
réalise tôt ou tard. L´idée, c´est la mémoire que l´on cherche au fond de soi-
même mais qui vient du tréfonds de l´infini, de la mémoire universelle, la
mémoire du Créateur, où tout ce qui est créé s´inscrit afin que rien ne se perde.
Depuis toujours et pour toujours il en est et il en sera ainsi jusqu´à la Fin des
Temps.
L´ADN n´est que mémoire mais cette mémoire vient d´ailleurs. L´homme nie
l´évidence et pourtant, c´est de la plus petite et plus proche planète que viendra
le message ; intermédiaire, elle transmet le gros de l´information.
Celui qui cherche peut capter ces informations mais il ne fait que redécouvrir et
non inventer. Le radar par exemple existe dans la nature et la mémoire
universelle ayant enregistré ce phénomène, l´homme un jour en a capté l´idée et
l´a appliquée techniquement sans l´inventer. Les prophètes aussi ont utilisé cette
mémoire, ils l´ont traduite par des mots, par des idées afin que leurs successeurs
puissent la matérialiser. Lorsque le processus sera enfin compris et admis, les
plus grands athées et savants reconnaîtront qu´ils doivent leur savoir à la
mémoire universelle. Cette mémoire indique l´ultime étape annonçant que le
but est atteint.
Ce but est pour certains, la physique nucléaire, la chimie, la biologie, la
génétique. En Alchimie, ils font partie de la matière noire, vile et sans valeur,
représentants fidèles de la société issue de la guerre, de ses abus et de ses
monstruosités. Aucun homme ne peut actuellement justifier son travail
autrement que dans la société, chacun en faisant partie et œuvrant pour la mort
avec ses sports, les drogues, les religions.
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Et les hommes ont inventé un Paradis après la mort, mais pourquoi après
puisque de leur vivant ils sont déjà morts ! Qu´espèrent-ils donc de ce Paradis ?
L´ont-ils seulement envisagé ? Qui allumera les cierges et devant qui seront-ils
placés ?
Alchimie, science de rêve ?
Non, science divine. L´homme croit en l´homme et accepte son rôle. L´alchimie,
c´est la Vérité vue peut-être à travers des écrans que le Temps dissipera car le
Temps est Intelligence et Connaissance.
Si l´homme actuel ne percevait et n´espérait que par la matière, asservi, affamé
et battu, il demanderait d´abord de la nourriture, puis la suppression de son
assujettissement et des sévices et enfin libre, il irait à son tour asservir les autres,
entrant ainsi dans son cycle infernal.
Pour l´alchimiste d´antan, œuvrer dans l´espoir d´obtenir de l´or était une
éventuelle possibilité d´échapper à la pauvreté avec son cortège de privations et
d´injustices. Pour Paracelse, c´était l´espérance de soigner ses malades et de les
guérir à tout prix ; il avait la foi qui fait reculer les montagnes.
Par le travail accompli, l´alchimiste pouvait comprendre qu´une matière vile ou
dangereuse donnait naissance le cas échéant à l´or par la putréfaction. Il pouvait
alors espérer une transformation moins matérielle, le principe de l´alchimie
étant celui de la Vérité.
Aujourd´hui, le plomb est transformé en or par la fabrication au préalable de la
bombe atomique et par la putréfaction d´un savoir entre les mains d´êtres
inconscients, appauvris, finis.
Quand la société se verra en toute objectivité, sans but, sans espoir si ce n´est
celui de croire en ses nouveaux prophètes, de se sécuriser avec une politique
d´armement dissuasif ou d´espérer dans l´égalité, dans l´uniformité anéantissant
automatiquement tout être sensé devenu inutile. Alors elle comprendra qu´elle
n´est que pourriture. De là, naîtra peut-être l´espoir d´une transformation, d´une
transmutation. L´homme pourra oser espérer alors qu´aujourd´hui, il passe son
temps à se justifier et non à rechercher la Vérité.
L´espérance de cette transmutation, de cet Or Mental n´est que Vérité.
Parvenue au stade de la putréfaction, cette matière la plus vile, la plus noire,
peut se transformer pour certains en matière purifiée blanche qui précédera la
matière rouge, aboutissement de l´œuvre.
110
L´alchimie divine permet de prédire la finalité et de comprendre le
processus de la transformation.
Le parcours de l'Alchimiste.
L´Alchimie matérielle comme l´Alchimie spirituelle résulte d´un principe
unique :
L´épreuve engendre la Vie. L´épreuve étant considérée ici comme un travail
reconnu et utile.
Depuis son origine, la Vie s´est organisée par suite logique, mais sans
compréhension de sa propre existence, un travail engendrant un autre travail.
La compréhension fait que l´on maîtrise son évolution lorsque l´on a
effectué tous les chemins de la Connaissance.
Les premiers atomes, les premières molécules sont apparues en fonction d´une
progression logique et d´une possibilité d´existence.
L´apparition des êtres vivants depuis le bas de l´échelle jusqu´à l´être humain
s´est faite selon ce principe ; ne purent se développer que les espèces dont
l´adaptation au milieu, était la plus favorable. A l´opposé, les espèces
insuffisamment adaptées, parce qu´arrivées au bout de leurs possibilités
évolutives, s´effaçaient du processus de la Vie.
Dans l´évolution, qu´elle soit physique ou mentale, le Désir est la Loi
fondamentale. Il amène automatiquement une perfection et une mutation depuis
l´être simple jusqu´à l´être parfait.
En cette fin de XXème
siècle, en cette fin de civilisation, il convient de définir,
pour celui qui veut vivre, les raisons de sa non progression.
Pour cela, il faut qu´il voit et qu´il comprenne ce qui se passe en lui et autour de
lui, il lui faut faire œuvre d´Alchimiste, distinguer ce qui appartient à la Vie et
qui ce appartient à la Mort. La société a fabriqué par tâtonnement une sorte de
perfection qu´elle espère retrouver dans un ordinateur !
Vue d´avion, une ville illustre la complexité et la fragilité de la société :
Agglomération, où tout un réseau de voitures s´arrête au feu rouge, où les
réflexes des gens sont conditionnés par une couleur. Quoiqu´on dise, nous avons
réalisé à l´échelle planétaire la copie d´un ordinateur de poche. Pour qu´il soit
viable et rentable, on l´a construit suivant un mode d´utilisation et de
fonctionnement de notre époque, qui impose une mise en carte préalable pour
obtenir la réponse. L´homme devient un robot mécanique complètement
111
programmé par la société : malheureusement, il est lui-même, l´information, la
donnée principale, que l´on introduit dans l´ordinateur !
C´est très joli une ville vue d´avion, mais il suffit d´une panne de courant pour
que tout disparaisse ! C´est très éphémère et ça n´a pas de sens.
C´est la mort ! Plus la société grandit, plus l´automatisme devient indispensable,
jusqu´au moment où la Liberté sera considérée comme un fléau.
L´homme ayant un désir de liberté sera jugé asocial et il lui faudra disparaître.
L´Alchimie, c´est de retrouver la Liberté.
La liberté de forger sa propre opinion, elle n´a jamais pu exister, car, depuis
l´enfance, les parents, les maîtres, notre culture, la société, ont été les seules
références. Organisées dans le but initial de permettre l´épanouissement de
l´homme, les sociétés humaines développent aujourd´hui des carcans où toute
initiative personnelle est exclue. Tout est planifié, organisé, codifié.
Nous connaissons déjà l´automatisation dans le domaine de l´orientation scolaire
et professionnelle. La prévention des malformations congénitales va vers la
sélection génétique. La lutte contre la stérilité qui s´installe à travers le monde
va amener les politiciens et les médecins à développer des cliniques
d´insémination artificielle ; Et pourtant, cette stérilité ne devrait pas être
combattue... elle est un signe de survie.
Des scientifiques, se sont rendus compte, à partir de différentes
expérimentations sur les rats notamment, que l´apparition du phénomène de
stérilité au sein d´une population trop abondante était un signal d´alarme dont il
fallait tenir compte. Ainsi, des rats, observés dans un territoire limité, dans des
conditions où ils peuvent se reproduire, tout en disposant de nourriture et
d´hygiène, font apparaître en cascade, des évènements comparables à ceux que
connaissent les hommes aujourd´hui :
- Au début tout se passe bien, les rats vivent en bonne harmonie les uns avec les
autres...´
- Puis lorsqu´un certain nombre est atteint, des clans vont se former et vont se
partager le territoire, ils se battront alors pour le préserver.
- Apparaît la hiérarchie, le chef de clan, ses acolytes, les sanctions, les règles.
- Le nombre augmentant, les combats vont devenir de plus en plus féroces,
mortels, entre clans d´abord, puis entre membres du même clan.
- Les maladies se développent ensuite pour rétablir un certain équilibre. Si
l´expérimentateur arrive à soigner et limiter ces maladies, le nombre de rats
112
continue à croître, certains d´entre eux deviendront fous et ils seront massacrés
par leurs congénères.
- Pour essayer de régulariser le tout, la stérilité apparaîtra aussi bien chez les
femelles que chez les mâles et elle se développera de plus en plus.
Si la correction de l´excès démographie n´a pas lieu à temps, les rats cesseront
tous de se reproduire et mourront jusqu´au dernier.
Aujourd´hui, l´homme et la femme deviennent stériles et ce, à travers le monde
entier. Ce phénomène que l´on croyait localisé aux pays de culture occidentale
s´étend en fait sur toute la terre et touche des pays comme l´Inde et la Chine,
réputés jusqu´ici pour leur taux élevé de natalité.
Ce mécanisme naturel de régulation de l´espèce humaine est une nécessité
vitale pour nous.
Nous sommes beaucoup trop nombreux sur la Terre : l´homme a déjà presque
tout détruit et amène seul, sa propre destruction.
C´est le surnombre qui est la cause majeure de tous les maux :
- Sociétés de plus en plus contraignantes,
- Saccage de la nature, pollution de tous les éléments,
- Robotisation de l´être humain....etc
L´augmentation de la stérilité jusqu´au retour à un taux normal de population,
s´impose... Si notre expansion s´accroît encore, quel autre moyen allons nous
inventer pour la faire chuter ?
- Guerre atomique ?
- Suicide collectif par la pollution ?
- Folie ou cancer ?..
Il faut que l´homme réalise qu´on ne peut justifier une vie d´être humain sur les
critères de famille, loisirs, travail et retraite. Il est indispensable qu´il se rende
compte du danger que représente cette uniformisation, pour lui-même et pour la
Vie en général.
113
Ce qui fait la richesse de l´homme, c´est ce qui le rend différent des autres,
ces différences qui dans la société sont soigneusement codifiées par les lois et la
bienséance.
Un jeune élève qui résoudra un problème de mathématiques d´une façon
originale et personnelle verra sa solution refusée parce qu´elle n´est pas celle
que le professeur apprend !
Il faut penser comme convenu et pas autrement.
L´imagination, l´originalité de penser sont impitoyablement refoulées.
Imagination d´ailleurs totalement absente du savoir rigide des chercheurs
patentés, diplômés, certifiés, seuls habilités à chercher et à trouver, ce qui est
tout de même un comble.
Faire œuvre d´Alchimiste, c´est ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure
voir ce que l´homme et sa civilisation en ont fait ; voir l´impossible, la logique
mortelle de nos sociétés, pour redéfinir la Vérité, le Possible et la Vie.
L´Alchimiste redécouvre l´Esprit, après être descendu dans la matière, une
fois qu´en est comprise la stricte nécessité de l´épreuve.
Cette compréhension permet d´aimer la vie et d´en redécouvrit le sens.
L´homme est sur Terre pour la recherche de cette compréhension ; c´est la plus
Grande Aventure Humaine.
En fait, elle est celle qui englobe toutes les autres, elle est l´ultime question et
l´ultime réponse à l´existence de l´homme.
Par ses sciences, ses réflexions, ses religions, l´homme a toujours essayé de
décortiquer le monde qui l´entoure dans le but d´en percevoir la signification.
Jusqu´à présent les moyens de cette synthèse manquaient, mais aujourd´hui elle
est devenue possible. Paradoxalement, ce sont les scientifiques de la matière, les
physiciens et les astronomes qui sont les plus proches de cette synthèse, tous
arrivent, par leurs raisonnements, leurs observations et leurs calculs, à l´idée
d´une autre dimension qui gèrerait la nôtre... Certains, timidement osent la
nommer Dieu. Bientôt, toutes les réponses seront là, toutes les pièces
manquantes du puzzle seront réunies et l´homme comprendra.
Il saura l´utilité de sa descente dans la matière pour la connaître, la dépasser et
aller plus loin, vers l´Origine. Ainsi l´évolution de l´homme se sera accomplie
par son travail de connaissance du monde qui l´entoure, mais aussi et surtout,
par la connaissance de lui-même.
114
L´une et l´autre allant de pair.
Pour accéder à la compréhension du Tout, il ne suffit pas soi-même d´avoir les
pièces du puzzle, il faut se rendre compte que l´on fait partie du puzzle.
Le monde qui nous entoure nous a fait naître, nous en sommes le fruit, la
résultante, il a été crée pour que nous soyons à même de le comprendre.
Au premier stade, quand l´homme est piégé parce que son milieu l´a contraint,
sa vision du monde et de lui-même est très limitée, ponctuelle.
Il ramène tout à lui, à ses connaissances étroites, à son bien et son mal et il
cherche à modifier les choses autour de lui en fonction de ses critères très
personnels. Les modèles actuels de sociétés humaines témoignent de ce
comportement à échelle collective : des trains fous, prisonniers de leurs rails et
qui foncent vers l´abîme à travers le brouillard de l´incompréhension !
Pour canaliser les comportements égocentriques de ses membres, pour leur
permettre de vivre en collectivité, on a créé des lois, des règlements, on a
imposé la contrainte, non pas pour élargir la vision du monde et tenir compte de
l´autre mais pour renfermer davantage l´individu dans la sécurité que
représentent la famille, l´état, la religion ou le club sportif... La Peur du
châtiment imposée par des dirigeants qui ne peut en aucun cas prétendre refléter
la Vérité Universelle.
Maintenant, au fur-et-à-mesure de son initiation, l´homme abandonne sa vérité
pour découvrir la Vérité Universelle, autrefois non comprise et rejetée.
C´est avec la compréhension de ce qui l´entoure qu´il pourra y accéder.
Sinon il la refusera, la percevra comme une erreur et la jugera même
dangereuse. Ainsi l´homme rejette ce qu´il ne peut comprendre.
S´il reste prisonnier du confort mental en ne remettant jamais en cause sa façon
de vivre, il n´aura jamais accès à la Vérité. S´il n´a pas l´honnêteté de se
Connaître Lui-même, il ne pourra Connaître le Monde. Si la Vérité est perçue
comme une agression, c´est qu´elle démasque une faille soigneusement cachée.
L´homme doit tourner son attention vers ce qui l´irrite. C´est par l´observation
de tous les phénomènes que l´on pourra faire une Synthèse qui sera la Vérité.
Les physiciens ont fait évoluer leur savoir depuis les lois fondamentales les plus
simples, limitées à des observations simples, jusqu´à des lois physiques de plus
en plus générales. Parallèlement leur savoir et leurs pouvoirs se sont accrus,
mais encore aujourd´hui, ils rêvent de tout réunir en une théorie unique, où
chaque élément de la création trouverait son explication et sa place.
L´homme, dans tous les domaines où il a pu exercer son intelligence, a fait cette
démarche d´élargissement de sa compréhension jusqu´au retour à UN.
115
L´homme est parti de UN, Tout est parti de UN, et il en a la mémoire.
Comme les anguilles qui retournent à la mer des Sargasses où elles sont nées,
l´homme souhaite ce retour à UN qui l´a fait naître.
Alchimie Spirituelle
Un adage alchimique énonce : " Ce qui est en haut est comme ce qui est en
bas ".
L´Alchimie de la Matière met en œuvre des principes que l´on retrouve
dans l´Alchimie Spirituelle.
Les différents stades de la transformation de la matière première, vile et
corruptible, pour arriver à la pierre philosophale sont successivement :
Le stade de la putréfaction ou œuvre au noir.
Le stade de la purification ou œuvre au blanc.
Puis le stade de la multiplication ou œuvre en rouge.
La Putréfaction :
Elle correspond à la descente de l´homme dans la matière.
C´est la phase pendant laquelle l´attrait du factice et de la société va le faire
chuter, au risque de tuer en lui tout honneur, toute dignité, toute conscience.
Au terme de cette phase,
- ou bien, l´homme s´est laissé totalement piéger par le système dans lequel il
vit, et il y a disparu, transformé en robot, n´ayant plus aucune pensée propre. Sa
vie se résume alors à travailler, consommer et jouir ;
- ou bien, il a encore un sursaut de vie et de lucidité et il s´insurge contre
l´absurdité de la vie qu´on veut lui faire mener. Il se dit qu´il n´est pas possible
qu´il soit sur Terre pour des finalités aussi dénuées d´intérêt.
Si l´homme a ce sursaut de vitalité, tous les espoirs lui seront alors permis, sa
putréfaction, sa descente dans la matière n´aura pas été inutile ; alors qu´elle
aurait engendré sa mort spirituelle s´il n´avait pas vu la nécessité de s´en sortir,
cette simple prise de conscience donne un autre sens à sa vie, et lui ouvre la
porte de l´étape suivante : celle de l´initiation, de la purification.
116
La Purification :
Pendant cette phase, symboliquement la couleur passe du noir au blanc,
cela veut dire que l´homme va s´épurer de ses imperfections, de toutes les
erreurs que son éducation lui avait fait prendre pour des vérités.
Tout doucement, il va se mettre en chemin, de prise de conscience en prise de
conscience, pour se connaître lui-même et connaître le monde qui l´a fait naître.
Dans cette descente en lui-même, il se heurtera à tout ce que son milieu a voulu
faire de lui et il devra s´en libérer. Il se heurtera à toutes les mémoires de
l´humanité qu´il porte en lui et qui aujourd´hui sont devenues un frein à son
évolution.
Pendant ce processus de transformation il comprendra que le mal et le bien que
définit la société, sont des chimères ; il reconnaîtra qu´une qualité aujourd´hui
pouvait être un défaut et une faiblesse il y a quelques centaines d´années.
Inversement, un défaut aujourd´hui pouvait être une qualité vitale chez un
homme de Cro-Magnon.
En conséquence, le bien et la mal sont relatifs à l´évolution : le bien se
transforme en mal si on le perpétue au-delà de sa nécessité.
Par exemple, le désir de sécurité est un bien, s´il reste un moyen de se libérer
l´esprit ; l´individu qui a un toit, une profession, sait qu´il n´y a pas nécessité
pour lui de rechercher abri et nourriture, aussi il petit utiliser son mental à autre
chose. Par contre, et c´est valable pour presque tout le monde dans nos sociétés
occidentales, quand la sécurité n´est plus un moyen, mais une valeur
instrumentale, quand elle est devenue une finalité, elle est dans ce cas, un mal.
L´homme n´utilise plus la sécurité pour vivre, il vit pour sa sécurité et en meurt
étouffé. La sécurité sous toutes ses formes, est aujourd´hui le fondement de nos
structures collectives : sécurité financière, psychologique, sentimentale,
physique, métaphysique ; il faut être garanti, assuré, protégé contre tout !
A ce moment là, la sécurité instrument de vie, si elle s´était limité à sa fonction
première, devient instrument de mort.
- Mort mentale d´abord, parce qu´elle entraîne un arrêt de l´évolution, de
l´intelligence humaine,
- puis mort physique, quand elle atteint son aboutissement.
Aujourd´hui, nos sociétés s´éteignent économiquement, politiquement et
moralement par la sécurisation.
117
Demain, les nations risquent de mourir à force de s´être sécurisées par
accumulations d´armes de toutes sortes, elles mourront alors par les mêmes
armes qui devaient les protéger, au nom de la sécurité qui devait les faire vivre.
En conséquence, ce qu´aujourd´hui les sociétés définissent comme un bien est
souvent un mal.
L´Alchimiste doit s´en rendre compte ;
Ce que tous les individus recherchent, est le plus souvent à fuir et ce qu´ils
dédaignent est peut-être digne d´intérêt.
Nos civilisations sont à leur fin et tout fonctionne à l´envers.
Elles n´ont pas pris conscience que la vie de l´homme devait prendre une
dimension autre que celle de sa jouissance matérielle, pour s´être arrêté à ce
stade, elles amènent l´être humain à disparaître et s´amènent elles-mêmes à
disparaître.
Elles sont devenues des monstres de complexité, mais aussi de fragilité et,
surtout, elles ne justifient plus leur existence que par l´inutilité : les loisirs, le
confort au-delà du raisonnable, la mode, la surconsommation effrenée,
l´exploitation démesurée des ressources de la Terre.
Pourquoi tout cela... pour rien !...
Pour se soûler dans une illusion de jouissance, de sécurité.
Cette évolution est irréversible et mortelle... tout doucement ce qui faisait la vie
de l´homme disparaît.
Ce qui ne sert à rien, la paperasse, le factice, le gadget, la législation,
l´administration, remplacent la créativité, l´utile, l´individualité.
Ce qui est mort impose son carcan à ce qui vit encore. C´est alors que
l´homme comprendra que sa chute dans la matière était une nécessité.
Par l´exploration de cette dimension, il a pu se forger une intelligence, une
connaissance et une compréhension des êtres et des choses qu´il lui était
impossible d´acquérir autrement.
C´est parce qu´il tombe que l´enfant apprend à marcher !
C´est parce que la matière nous emprisonne que nous ressentons le besoin de la
connaître pour la maîtriser, puis de nous en libérer lorsque est redécouverte la
dimension de l´Esprit.
118
Ainsi, au fur et à mesure de sa compréhension de lui-même, de tout ce qui
l´entoure, l´Alchimiste saura remettre les choses à leur place. Il se libérera
progressivement de tous les pièges dans lesquels il se laissait disparaître.
Pendant cette phase de purification sa couleur symbolique virera
progressivement du noir qui marquait la putréfaction, la vie végétative sans
conscience, au blanc qui signifie en même temps, pureté et mort ; mort à ce
simulacre de vie, revue et corrigée, par les structures humaines.
Lors de ce travail d´initiation, l´homme chemine dans sa conscience selon des
hauts et des bas, les alchimistes appellent ce phénomène d´alternance, Solve-
Coagula : Dissout-Condense.
La période Solve, correspond à la dissolution d´une ancienne
certitude, c´est une phase de déséquilibre, d´incertitude où la
conscience s´est libérée de la marche précédente qu´elle avait fini
d´explorer pour passer à la suivante qu´elle ne connaît pas encore.
C´est la période où le connu éclate pour s´élargir au prochain stade de
l´inconnu.
La période Coagula, période où la conscience " retrouve ses billes "
pourrait-on dire, elle reprend possession du monde qu´elle explore
avec son nouvel acquis, avec sa nouvelle liberté, avec sa nouvelle
compréhension.
Vient enfin,
La Multiplication :
Cette phase va finir le Grand Œuvre. Elle est marquée par la couleur rouge, la
couleur de l´Esprit, du sang du Christ que contenait le Graal. Après être mort au
monde qui l´entoure, après s´être libéré de la matière, l´initié renaît en Esprit.
Il découvre alors la pierre philosophale, la quintessence des quintessences, cette
pierre sur laquelle Jésus voulait bâtir son église. Il découvre en lui-même la
Vérité.
Après sa propre transmutation, il devient lui-même le transmuteur de ceux
qui, après lui, chercheront la Vérité; il leur a ouvert un chemin par sa propre
quête.
L´Alchimie spirituelle est unique dans son principe, mais selon l´individu qui la
119
découvre, elle peut-être vécue de différentes façons. Il y a autant de chemins
vers la Vérité, qu´il y a d´êtres humains. La plupart des êtres humains, à un
moment de leur vie se sont posés la question de savoir, le Pourquoi et le
Comment de leur existence. Ils ont recherché sincèrement au fond d´eux-mêmes
si leur but répondait à une Vérité ou à un Besoin. Ils ont eu à leur disposition
deux cheminements pour effectuer cette recherche :
- la Matière
- ou l´Esprit..
Entièrement libres de choisir l´un ou l´autre, ce sont leurs désirs, leurs
croyances et l´importance qu´ils donnaient à leurs plaisirs qui ont déterminé ce
choix.
En effet, la recherche spirituelle de la Vérité, peut être l´espérance d´un homme
simple, mais elle n´est pas obligatoirement celle de tous.
Les individus qui se contentent de satisfaire leurs passions physiques ou
intellectuelles, dont le but est uniquement matériel, ceux-là recherchent le
superman, le super-doué, le super savant. Ils se trouvent bien dans leur peau et
ne veulent pas entrevoir l´échéance, tant que leur santé est florissante et que leur
vulnérabilité n´est pas éprouvée.
La notion d´erreur tout au long de ce cheminement, ne peut donc se justifier,
dans la mesure où elle n´apparaît que lorsque ayant fait un choix, on agit encore
selon l´ancienne démarche.
Celui qui a écarté la Matière pour ne considérer que l´Esprit, va vers une
perfection.
On peut comparer cet homme à la matière première des alchimistes, à la
pierre vile et de nulle valeur qui doit se purifier par son évolution selon un
lent processus alchimique de transmutation.
Si l´Alchimiste vise à transformer les métaux vils, oxydables et corruptibles
en OR, métal réservé aux dieux et incorruptibles, l´homme doit faire de même,
évoluer vers moins de mal, se comprendre, comprendre qu´il vient de la bête et
qu´il doit aller à la perfection, et cette compréhension lui fera réaliser l´utilité de
son travail au long d´un cycle.
De tous temps, les hommes ont souhaité des palliatifs que l´on peut appeler
des dieux, dieux localisés répondant à leurs aspirations, à leurs compréhensions,
en fait, souvent confondus avec leurs besoins du moment. A leur origine, toutes
120
les religions ont eu accès à une vérité amenée par ceux qui en étaient les
détenteurs (Bouddha, Jésus...) mais le fait que leur quête et leur compréhension
aient été par la suite, prises en compte, exploités par d´autres personnes, a
changé le spirituel en politique.
Ni Jésus ni Socrate, ni Bouddha n´ont voulu écrire : leur enseignement n´était
qu´oral et servait à l´éveil de leurs interlocuteurs.
Ils savaient fort bien que les paroles, une fois écrites, sont figées, qu´elles
perdent la vie et la résonance que le verbe leur donne, qu´elles peuvent alors être
mal interprétées.
De plus, ils savaient aussi, que la Vérité dont ils pouvaient témoigner, était
fonction de l´évolution mentale humaine à l´époque où ils parlaient...
Le tort des religions, c´est d´avoir voulu ériger en dogme, en morale, en
interdits, les moyens de la quête et d´avoir ainsi arrêté le cheminement de
cette recherche.
Toutes les religions ont fait l´erreur de croire qu´il existait une voie, une
recette que l´on peut codifier et qui mène automatiquement à la Découverte de la
Vérité.
Toutes les religions, tous les rituels, toutes les ascèses sont des créations
d´hommes qui ont confondu leurs extases avec la vision de la perfection, leurs
transes avec la découverte de la Vérité, l´anesthésie de leur souffrance avec la
Sagesse.
Chacun trace, en fait, sa propre voie par sa compréhension. Il n´est pas question
de faire une doctrine de sa réussite personnelle !
Avec son individualité particulière, chaque homme va dans sa recherche de la
perfection, désirer la Vérité, Unique et Immuable. Il cherchera la Liberté, celle
qui a pour but de ne pas gêner les autres., donc la liberté des autres.
Il voudra comprendre la nature en essayant d´y retrouver la Vérité et, en
s´harmonisant avec elle, il aimera indéfiniment - c´est l´Amour Universel.
Ses réflexions l´amèneront à se sortir de la noirceur de la putréfaction, reflet de
la société, qui admet toutes les injustices en essayant de les justifier, même s´il
faut pour cela utiliser la force. Il essaiera de se libérer du carcan de toutes les
contraintes imposées, soit par les commandements de Moïse, soit par les
décrets-lois.
121
Il cherchera à se définir dans la Vie, dans la Justice et l´Equilibre.
Pour cela, il rejettera religions, sectes, mouvements politiques, ces derniers
tentant de lui faire croire que la vie peut se limiter au métro-boulot-télé-dodo-
loisirs. Cela n´a pas de sens vu l´inégalité des heures du métro-boulot, du dodo,
de la télé, des loisirs, suivant que vous êtes " puissants ou misérables ".
La vie de l´homme, en tant qu´être physique, n´a pas plus d´importance que la
vie d´un chat ou d´une souris.
C´est par sa quête, par son évolution mentale que l´homme trouve sa
véritable fonction.
Dans cette optique, tout le monde est à égalité, riche et pauvre, faible et fort,
malade et bien-portant..
La finalité de la Vie n´étant pas la jouissance matérielle, cela se conçoit très
bien.
On se rend même compte, alors, que dans cette quête de l´Esprit, le malade, le
défavorisé, pourra peut-être prendre conscience de lui-même plus vite que le
beau et le bien-portant qui ne cherchera qu´à jouir.
Ce dernier se croit fort, mais de quel droit impose-t-il sa présence sur la
Terre, à tous les êtres vivants, en les conditionnant, en les détruisant pour
prendre leur place ?
La Terre ne leur appartient pas. Comment l´homme peut-il se l´approprier
alors qu´il ne représente qu´une espèce parmi 100.000 autres, vivant sur notre
planète.
Dans la quête spirituelle, l´homme retrouve sa liberté, une liberté physique et
mentale indispensable à celui qui veut découvrir le vrai sens de la vie.
Celui qui reste prisonnier de ses anciennes croyances, de ses tabous, n´existe pas
et n´existera jamais !
Le suicide des Cathares ou l´ascèse des mystiques qui vivent en réclusion,
sont les preuves d´une incompréhension de la Vie : comment prendre conscience
du monde en le fuyant, comment se voir si l´on se met dans du coton, hors de la
réalité ?
L´homme doit sans cesse prendre la mesure de ses actes et de ses paroles par
122
rapport à l´idéal qu´il se fixe ; c´est alors qu´il peut évoluer vers la Vérité.
Peu à peu, sa conscience va s´élargir, son amour va grandir, et le mal fera place
au bien, tout naturellement.
Celui qui fait sa B.A., ses actes de charité, celui-là n´aime pas, il s´achète une
bonne conscience.
Il ne fait aucun travail mental d´évolution et son argent lui sert de passe-
partout.
La prise de conscience de la Vérité ne résultera jamais d´une ascèse quelconque.
Celui qui croit s´élever spirituellement par un exercice physique descend en fait,
vers l´ombre. Il accroît le poids des chaînes, des conditionnements qui sont en
lui. La conscience de la Vérité ne peut pas dépendre de la matière ; elle doit être
au-delà de toute réalité physique.
Peut-être n´est-il pas facile de refaire marcher un cerveau endormi par la vie
que nous menons, mais une fois que le réveil a eu lieu, on sait que là se situe la
vie, la vérité. En fait, vouloir exister nécessite une vigilance de tous les instants
pour débusquer tout ce qui, en nous et autour de nous, veut nous faire
disparaître.
L´Alchimie de l´Esprit, c´est la porte ouverte à l´espoir, à une autre raison
d´être. Quand l´homme entrevoit ce chemin, il commence à vivre. Chacune de
ses pensées, chacun de ses gestes, lui permet de prendre la mesure de sa
responsabilité vis-à-vis de lui-même et des autres.
Savoir ce que l´on Est, est la Vérité, mais Savoir Tout ou alors n´Etre
rien !
Le but de l´Alchimie spirituelle peut se résumer en cette phrase.
Cette évolution correspond à un désir de remplissage, de compréhension de tout
ce qui nous entoure. Elle entraîne l´homme à améliorer son intelligence, à
augmenter le fonctionnement de son cerveau, à solutionner ses problèmes par
leur compréhension et non par leur fuite. Chaque fois que l´on devient un peu
plus conscient de ce que l´on est, on ouvre une nouvelle porte vers une meilleure
Connaissance de Soi. En se connaissant on connaît le monde et en se libérant de
soi-même, on libère le monde.
" Connais-toi toi-même et tu connaîtras les Dieux et l´Univers ";
Telle est l´inscription écrite sur le fronton du temple d´Apollon à Delphes.
123
Questions posées par les Frères Aînés de la Rose Croix
aux postulants adeptes
Nous pensons qu‟en publiant cette liste de questions, nous permettrons aux vrais
chercheurs d‟entrer dans certains détails, auxquels ils n‟ont jamais songé.
(1) Pouvez-vous nous décrire correctement la composition de la Matière
Première ?
(2) Pourquoi dit-on que notre Pierre Philosophale est minérale, végétale et
animale puisqu‟elle est d‟essence métallique ?
(3) Quelles sont les proportions à observer au départ pour unifier
correctement sel, soufre, mercure des philosophes ?
(4) Que signifie « le chêne creux » dans les énigmes alchimiques ?
Indiquez : a) les opérations successives du Grand-Œuvre ; b) les couleurs
chronologiques.
(5) Pouvez-vous nous donner le nom, le symbole ou la description de ce que
représente notre AGENT PRIMODIAL ?
(6) Croyez-vous qu‟un seul corps puisse représenter les quatre éléments
(terre, eau, feu et air) ? Si oui, démontrez-le.
(7) Comment concevez-vous le « sceau hermétique ». Expliquez ?
(8) A quel moment de l‟opération alchimique recueillez-vous le sang du
dragon? Quand possédez-vous la quintessence et la médecine
universelle ?
(9) Qu‟est-ce que le lait virginal avec quoi on nourrit l‟enfant naissant, ou
granule ?
(10) Combien y a-t-il de degrés de feu ? Enumérez-les. Parlez-nous en
détail de ce cinquième feu appelé aussi « feu énergétique ».
(11) Qu‟entend-on par augmenter ou diminuer le feu ? Décrivez-nous
comment vous vous y prendriez.
(12) Décrivez en détail les manipulations à effectuer pour la fabrication
du sel ; et celles de la préparation.
(13) Pourquoi la Avant-Préparation (ou fabrication du sel) n‟entre-t-elle
pas dans les phase alchimiques.
(14) Combien faut-il de temps « réel » pour parfaire la Pierre
Philosophale en effectuant une seule Multiplication1 ?
(15) Qu‟appelle-t-on frai de grenouilles et pourquoi 1?
(16) Qu‟appelle-t-on le superflu ? Est-il préférable qu‟il n‟y en ait pas du
tout dans SOLVE ?
(17) Qu‟appelle-t-on les Yeux de Poissons ? A quel moment
apparaissent-ils ?
124
(18) Que savez-vous réellement de la couleur orangée ? Est-il bon de la
voir au début de Solve ?
(19) Croyez-vous que les Hiérophantes et les Grands Prêtres de
l‟Antiquité aient caché le secret de la PIERRE PHILOSOPHIQUES dans
les fables mythologiques ou des légendes ? Nommez-en sept.
(20) Que signifient les termes alchimiques : Rebis ; Salpêtre ; Alkaest ;
Feu secret ; Rosée de mai ; Etoile du matin ; Vitriol ; Azoth ; Vaiseau ?
(21) Combien de fois apparaît le nom « corbeau » dans un cycle complet
pour la confection de la Pierre ? (Une seule multiplication).
(22) Qu‟appelle-t-on Mer des philosophes ?
(23) Pourquoi les opérations du Grand-Œuvre expliquent-elles la
Genèse, les fonctions vitales de l‟homme, les problèmes métaphysiques
et religieux trop souvent mythiques.
(24) Qu‟appelle-t-on le compôt ? Dites-nous la différence qu‟il y a entre
le compôt et le superflu ?
(25) Les planètes cosmiques influencent-elles les opérations du Grand-
Œuvre ?
(26) Pourquoi montre-t-on un bélier et un taureau en tête des
hiéroglyphes alchimiques ?
(27) Croyez-vous que les Philosophes se soient contredits quand ils ont
écrit, les uns qu‟il fallait un mois, d‟autres un an, etc.
(28) Développez l‟importance de la Putréfaction.
(29) Pourquoi dit-on que notre Pierre est UNE, DEUX, TROIS,
QUATRE ou CINQ ?
(30) Établissez une TETRACTYS rappelant la GENESE avec les seuls
éléments qui caractérisent notre Materiæ Prima.
(31) Qu‟entend-on par Solve et Coagula ?
(32) Que signifient les symboles de la roue ; du serpent lové ; de
l‟ouroboros ?
(33) Que ferez-vous pour savoir si vos Pierre au blanc et au rouge sont
fixes ?
(34) Sous combien de formes colorées apparaît le « mercure
philosophique » ?
(35) Quelle différence existe-il entre la Pierre Philosophale et la Pierre
des Philosophes ?
(36) Qu‟est-ce que le sel des Philosophes ?
(37) Quel est l‟Axiome qui régit SOLVE ?
(38) Quel est l‟Axiome qui régit COAGULA ?
(39) Nous savons qu‟au sortir de la Minière le sel des Philosophes est
rouge, expliquez-nous comment vous ferez pour teindre en blanc?
(40) Pourquoi l‟illustre ALBERT le GRAND a-t-il écrit que l‟or des
Philosophes n‟était pas de l‟or vulgaire ?
125
(41) Décrivez en détail comment vous débutez le stade de
Multiplication ?
(42) Exécutez une ETOILE à SIX BRANCHES d‟un seul trait de plume
en indiquant par ordre chronologique toutes les phases du Grand-
Œuvre ?
(43) Combien de « Mercures » entrent-ils dans la composition de la
Pierre ?
(44) Parlez-nous de la Voie Sèche et de la Voie Humide ; quelle est la
plus rapide et pourquoi ?
(45) Quelles sont les « odeurs »1 de la Pierre aux stades suivants :
(a) au début de Solve,
(b) au Blanc,
(c) fin Coagula,
(d) au début de la Multiplication,
(e) à la fin de la Multiplication.
Nous espérons ainsi que beaucoup de nos « appliquant » au adeptat sauront
répondre à toutes ces questions, ce sera pour eux un très bon signe. En tout cas
s‟est pour aider nos lecteurs au maximum que nous avons soulevé un autre coin
du voile. Nous leur souhaitons bonne route, car leurs réponses dépendront à
l‟acceptation à l‟adeptat.
126
La Chevalerie et l’Adoubement
L'adoubement
Le jour vint où le jeune homme est armé chevalier
Selon le rite féodal l’écuyer de Ségur se fait adouber Son parrain lui remet ses armes lors de la cérémonie Recevant humblement les symboles de la Chevalerie
Les éperons d’or, la lourde épée et le baudrier Puis lui donnant un coup sur la nuque la colée
Du plat de la main pour lui apprendre l’humilité
127
De servir Dieu sur l’Évangile il a ainsi juré
Celui qui tient l’épée a pour mission de protéger Lors de l’adoubement le futur chevalier
Devra les orphelins et les pauvres respecter Avec les femmes courtois il devra se montrer
Courageux, généreux, il fera acte de loyauté Envers son seigneur lui promettant fidélité
Selon le code chevaleresque honnêteté Et vaillance c’est ainsi qu’il sera chevalier
Chevauchant le pays de tournois en aventures le guerrier Attendra d’être vassal et de recevoir une terre concédée Il pratiquera l’amour courtois et la cour aux Dames Défendra ceux qui prient pour le salut de son âme.
La chevalerie est une caste supérieure de guerriers au code moral très strict, et se
donnant pour mission de protéger la veuve et l‟orphelin.
Au cours du XIe siècle, dans tout l‟Occident chrétien, se développe une nouvelle
classe sociale, celle des chevaliers. En fait, pour être juste, on devrait dire la
caste des chevaliers, car les chevaliers n‟ont jamais fait partie de la grande
classification qui va de soi au Moyen Âge parce qu‟au départ, ils sont recrutés
dans toutes les classes. Ils sont d‟abord et avant tout des spécialistes de la
guerre, rassemblés autour des maîtres du pouvoir, les aidant à défendre le
territoire et à maintenir la paix.
La guerre au XIIe siècle n‟est pas seulement une lutte opposant deux peuples,
comme c‟est souvent le cas aujourd‟hui. Elle est intégrée à la vie quotidienne,
conséquence, souvent, du régime féodal. Quelles qu‟en soient les motivations,
elle est un facteur de troubles et d‟insécurité, provoquant la misère et la famine
du peuple, qui ne participe pas à la lutte, mais en subit toutes les retombées
économiques et morales. À cela, bien entendu, il faut ajouter le désordre
intérieur : en toute époque de crise et d‟insécurité, il faut survivre, d‟où
l‟apparition d‟un banditisme qui prend les formes les plus diverses. La
chevalerie aurait donc été créée pour garantir la société de tous les désordres,
intérieurs et extérieurs. Son code moral lui impose la protection de la veuve et
de l‟orphelin, c‟est-à-dire de tous les démunis.
Si, au départ, le chevalier provient de n‟importe quelle couche de la société, la
chevalerie se trouve peu à peu rassemblée par sa situation privilégiée au faîte de
128
l‟édifice politique et social. En effet, l‟évolution récente de l‟art de la guerre a
fini par rendre plus efficaces les combattants dont l‟armement était complet Ŕ
armement dont la pièce maîtresse était le cheval. Rapidement, donc, les
chevaliers se sont élevés au-dessus de la piétaille. Même si tous deux font la
guerre, il ne faut pas confondre chevalier et soldat : le chevalier ne touche pas de
solde. On comprend donc qu‟au XIIe siècle, seuls les plus riches peuvent
posséder un cheval et tout l‟équipement nécessaire (la lance et l‟épée, l‟écu, le
heaume et le haubert). La caste des chevaliers, déjà étroite, s‟est refermée
progressivement jusqu‟à se réserver le titre, transmis de génération en
génération. Ainsi, il existe une justification démocratique de l‟aristocratie : les
meilleurs et les plus forts ont été choisis par les victimes de l‟oppression. La
noblesse est donc directement issue du peuple qui, incapable de se défendre lui-
même, confie son sort à des protecteurs.
Les seigneurs se préparent très jeunes au métier des armes. Ils sont tout d‟abord
pages, c‟est-à-dire qu‟ils aident le suzerain à s‟habiller et font de légères tâches
pour lui (messages, courses, etc.). Ils sont ensuite valets, puis, écuyers Ŕ ils
s‟occupent alors des chevaux, entretiennent les armes, portent les bagages, etc.
Vers l‟âge de quinze ans, ils sont enfin admis au combat. C‟est par la cérémonie
de l‟adoubement que l‟écuyer devient chevalier. Le rituel, assez complexe,
commence la veille de la cérémonie : le futur chevalier doit prendre un bain,
jeûner et passer la nuit en prières. Après la messe et la communion du matin, on
remet au jeune homme ses armes défensives et offensives. On le frappe ensuite
violemment, soit de la main, soit du plat d‟une épée : c‟est la colée, qui vise à
éprouver le jeune chevalier et à montrer sa force. Il est ensuite invité à prouver
son habileté et sa puissance au jeu de la quintaine. Enfin, le nouveau chevalier
doit prêter serment sur la Bible, promettre fidélité à son seigneur et protection
aux pauvres, à la suite de quoi on le fête en donnant un grand banquet en son
honneur.
Ceux qui sont chargés de protéger le peuple doivent posséder diverses qualités.
Son code moral, très strict, donne au chevalier des valeurs de référence. Il doit
d‟abord être preux, c‟est-à-dire vaillant. Par le mot « prouesse », on désignait
l‟ensemble des qualités morales et physiques qui font la vaillance d‟un guerrier.
Le chevalier doit donc être fort physiquement et psychologiquement. Il doit être
fort, agile, rapide et courageux. Devant le danger, un chevalier ne recule pas. Il
ne craint pas pour sa vie, puisqu‟il la voue à protéger les faibles. Mais une
prouesse, si elle n‟est pas connue, ne sert strictement à rien. Le vainqueur d‟une
épreuve sort toujours davantage grandi lorsqu‟il y a des témoins. Il doit aussi
être loyal. En effet, le premier devoir du chevalier est de tenir parole. S‟il rompt
la foi qu‟il a jurée, c‟en est fait de sa réputation. Il faut savoir que la chevalerie
est une fraternité dont tous les membres s‟entraident. D‟ailleurs, il est important
129
que les chevaliers puissent se faire confiance, puisqu‟ils vont combattre
ensemble : ils doivent être assurés que leurs camarades ne les laisseront pas
tomber. La largesse est aussi une valeur du chevalier modèle. Il s‟agit du mépris
du profit, voire de la prodigalité. Un chevalier ne devait pas s‟attacher aux
richesses, mais les distribuer autour de lui dans la joie. Enfin, un bon chevalier
fait preuve de mesure, c‟est-à-dire qu‟il sait réprimer les excès de sa colère, de
son envie, de sa haine, de sa cupidité, qu‟il est capable de rester maître de lui-
même dans le feu de l‟action. La mesure est donc l‟équilibre entre la prouesse et
la sagesse. Afin de l‟enseigner aux futurs chevaliers, on les faisait jouer... aux
échecs. La courtoisie a aussi contribué à promouvoir la mesure Ŕ quand elle n‟a
pas elle-même versé dans l‟excès. On peut dire d‟un chevalier qui suivait ces
règles morales qu‟il vivait selon une éthique de l‟honneur. En fait, ce qu‟un
chevalier doit redouter, c‟est la honte, plus encore que la mort.
En temps de paix, les chevaliers s‟adonnent à la chasse, sport noble, et au
tournoi1. Pour conserver intacte leur ardeur guerrière, les chevaliers se battent
« amicalement » entre eux. En fait, ce sont des exercices très sérieux et très
violents, véritable école de guerre. Ils aiment aussi, bien sûr, les fêtes...
Si, à la vérité, c‟est souvent pour leur force brutale que les premiers chevaliers
étaient choisis2, c‟est un autre tableau que présente la littérature, où ils doivent
non seulement être forts et courageux, mais beaux. Dans le monde courtois, la
laideur est une tare, une faiblesse. Les chevaliers doivent aussi avoir du charme
et de l‟esprit, être polis et bien élevés, être courtois, en somme. Il est bien certain
que la chevalerie arthurienne, telle qu‟elle est décrite dans les romans,
représente un idéal et n‟a jamais existé, mais la littérature a ceci d‟intéressant
que, opérant une synthèse entre le mythe et la réalité de l‟époque, elle donne une
image minutieuse de la façon dont on voyait le chevalier idéal au XIIe et au XIII
e
siècle, dans les cours des grands féodaux de l‟époque.
Adouber un chevalier était en fait l'adopter, puisqu'il était répute fils de celui
qui le faisait chevalier. Le fait d'armer un chevalier s'accompagnait de diverses
cérémonies, dont les principales étaient le soufflet, I „accolade et d'un coup de
plat d'épée sur l‟épaule ; ou, trois coups de plat d‟épée sur la tête, sur l‟épaule
droite puis l‟épaule gauche, et le soufflet (ou aujourd‟hui, un coup de paume sur
l‟épaule ou la nuque du postulant). Puis on le ceignait du baudrier et de l'épée
dorée, on l „ornait de tout son attirail militaire avant de le mener en grande
pompe a I „église. Pour armer un chevalier, Il fallait être soi-même chevalier.
130
II y eu des chevaliers de robe aussi bien que d'épée, et même des chevaliers
ecclésiastiques. Lorsque le fils armé d'un seigneur etait fait chevalier, ses
vassaux lui payaient un droit, le droit d'aide-cheval.
La dignité de chevalier fut, en France, a une époque, la plus haute a laquelle un
homme de guerre pouvait prétendre. Seuls les chevaliers étaient désignes
comme Messires au Monseigneur.
Cette dignité de chevalier était si haute que Ie roi lui-même s'en faisait honneur.
Les chevaliers mangeaient à sa table, privilège que n'avaient pas ses fils, frères
ou neveux, s'ils n'avaient pas été eux aussi reçus chevaliers. II fallait, pour Ie
devenir, être noble de père et de mère au moins depuis trois générations. Le
chevalier devait avoir la réputation d'un homme incapable de commettre un
crime ou une lâcheté.
l’Adoubement Rituel de Guillaume Durand
l'Adoubement
Rituel de Guillaume Durand
Le rite de l'adoubement n'a pas toujours été codifié comme il le fut au Moyen
Age. Dans les temps anciens il s'agissait d'un rite sommaire et pratiqué chez
les peuples germains dans sa version primitive et archétype de ce qu'il devint par
131
la suite. L'écrivain qui en parla le mieux fut Léon Gautier en son ouvrage “La
Chevalerie”.
Le rituel de “bénédiction du nouveau chevalier” (XIIIe siècle) ne peut être
attribué à aucun ordre de chevalerie en particulier. Le rituel qui suit,
correspondant à l'adoubement, en mode écclésiastique, du nouveau chevalier,
fait partie du premier livre, chap XXVIII du Pontifical de Guillaume Durand,
evêque de Mende, canoniste et curialiste, qui rédigea un recueil de rituels et
textes liturgiques divers (ce Pontifical est considéré comme un miroir idéal de la
chrétienté au Moyen âge. Ce rituel est complété par le chap. XXXVIII, De benedictione armorum (”bénédiction des armes”) du second livre.
Bénédiction du Nouveau Chevalier dans l’Histoire
1- Dans la bénédiction du nouveau chevalier, on procède de la façon que
voici. Le pontife, avant que ne soit dit l'évangile, bénit son épée en disant :
2- Bénédiction de l'épée. « Exauce nous t'en prions, Seigneur, nos prières;
que la dextre de ta Majesté daigne bénir cette épée dont ton serviteur ici
présent désire être ceint; que dans la mesure de ta bénédiction il puisse être le
défenseur des églises, des veuves, des orphelins et de tous les serviteurs de
Dieu contre la cruauté des païens; qu'il épouvante et terrifie ceux qui lui
tendraient des pièges; accorde lui de les poursuivre dans l'équité et de nous
défendre dans la justice. Par le Christ… »
On répond: « Amen. »
3- Autre bénédiction: « Seigneur Saint, Père tout-Puissant, dieu éternel, par
l'invocation de ton saint nom, par la venue du Christ, ton fils, notre Seigneur,
et par le don du Saint Esprit défenseur, bénis cette épée afin que ton
serviteur que voici, qui en ce jour en est ceint comme le lui accorde ta bonté,
foule aux pieds les ennemis invisibles, soit victorieux en tout combat et
demeure toujours sans blessure; nous te le demandons par Jésus Christ… »
On répond: « Amen. »
4- On pourrait aussi dire ici les autres bénédictions des armes, que l'on
trouve à la rubrique bénédiction des armes. Les armes ainsi bénites, le
pontife, avant de ceindre l'épée, entonne:
5- « Béni soit le Seigneur mon Dieu qui éduque mes mains pour le combat.”
Et quand on a dit les trois premiers versets suivis du “Gloria Patri…“ le
132
pontife dit: “Sauve ton serviteur. Sois pour lui, Seigneur, une tour. Seigneur
exauce… Le seigneur soit avec vous… Prions. »
6- Oraison : « Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, toi qui seul
mets toutes choses en ordre et les disposes comme il convient, toi qui, pour
réprimer la malice des méchants et pour protéger la justice, as permis aux
hommes par une règle salutaire l'usage du glaive sur la terre, toi qui as voulu
que soit institué l'ordre militaire pour la protection du peuple, toi qui as fait
que soit dit par le bienheureux Jean, alors que des soldats venaient à lui au
désert, qu'ils n'extorquassent de l'argent à personne mais qu'ils se
contentassent de leur propre solde, nous te supplions, Seigneur, et implorons
ta clémence : de même que tu as accordé à ton serviteur le petit David le
pouvoir de dominer Goliath, de même que tu as fait triompher Judas
Macchabée de la barbarie des nations qui n'invoquaient pas ton nom, de la
même façon accorde aussi à ton serviteur ici présent, qui vient de placer son
cou sous le joug de la chevalerie, les forces de la piété céleste et l'audace pour
défendre la foi et la justice. Accorde-lui un accroissement de sa foi, de son
espérance et de sa charité; dispose comme il convient toutes choses en lui:
crainte autant qu'amour de Dieu, humilité, persévérance, obéissance et
patience en bonne mesure, afin qu'il ne blesse injustement personne avec ce
glaive ou avec un autre, qu'avec lui il défende ce qui est juste et droit; lui-
même est promu d'un état inférieur au nouvel honneur de la chevalerie; que,
de la même façon, il dépouille le vieil homme avec ses manières d'agir et qu'il
revête l'homme nouveau afin de te craindre et de t'honorer comme il faut,
d'éviter la compagnie des infidèles, d'étendre sa charité sur son prochain,
d'obéir avec droiture en toutes choses à sa mission et de s'acquitter jusqu'au
bout de sa fonction au service de tous selon la justice. Nous t'en prions
par… »
On répond : « Amen. »
7- Après cela le pontife prend sur l'autel l'épée nue et la pose dans la dextre
du récipiendaire en disant:
« Reçoit ce glaive au nom du Père et du fils et du Saint-Esprit et sers-t'en pour
ta propre défense, pour celle de la sainte Eglise de Dieu, pour la confusion des
ennemis de la Croix du Christ et de la foi chrétienne ainsi que la couronne du
royaume de France(ou tel autre). Autant que l'humaine fragilité te le
permettra, ne blesse personne injustement avec lui. Qu'il daigne t'acorder
cela, Celui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles des
siècles »
133
On répond : « Amen »
8- Ensuite, l'épée ayant été remise au fourreau, le pontife ceint le
récipiendaire de l'épée avec son fourreau, et l'en ceignant il dit:
« Sois ceint de ton glaive sur ta cuisse, ô toi qui es tout puissant dans le nom
de notre Seigneur Jésus-Christ, mais sois attentif au fait que ce n'est pas par
le glaive, mais par la foi, que les saints ont vaincu les royaumes »
9- Ceint donc de l'épée, le nouveau chevalier la sort du fourreau et,
dégainée, il la brandit trois fois dans sa main de façon virile, puis il l'essuie
sur son bras et la rengaine.
10- Cela fait, le pontife, distinguant ce nouveau chevalier à son caractère
militaire, lui donne le baiser de la paix en disant:
« Sois un soldat pacifique, actif, fidèle et soumis à Dieu . »
11- Puis il lui donne un léger soufflet en disant:
« Réveille-toi du sommeil du mal, et sois vigilant dans la foi en Christ et dans
une réputation louangeuse « . « Amen »
12- Alors les nobles de l'assistance lui remettent ses éperons, là où il est de
coutume que cela se fasse, et l'on chante l'antienne: « Ton allure te fait
remarquer parmi les fils des hommes; ceins ton épée sur ta cuisse, ô toi qui es
très puissant. »
13- Oraison : ” Dieu éternel et tout-puissant, répands la grâce de ta
bénédiction sur ton serviteur N… ici Présent, qui désire d'être ceint de cet
estoc remarquable (ou : que tu nous a Ordonné de ceindre de … ); rends-le
confiant dans la force de ta dextre; qu'il soit armé Par tes célestes défenses
contre toutes les forces adverses afin qu'ainsi dans ce siècle il ne soit troublé
par aucune des tempêtes guerrières. Par le Christ… “
14- Enfin le pontife lui donne son étendard, là où l'on a l'habitude de le
faire.
Pour la bénédiction de cet étendard, chercher plus bas, après la bénédiction
des armes.
134
Bénédiction des armes
1. On fait de la façon suivante la bénédiction des armes et de l'étendard de
guerre : « Notre secours est dans le Nom du Seigneur… Le Seigneur soit
avec vous… Prions. »
Oraison : « Que le signe et la bénédiction de Dieu tout-puissant, Père, Fils
et Saint-Esprit, soit sur ces armes et sur celui qui les revêt. Qu'il les revête
Pour protéger la justice. Nous te demandons, Seigneur Dieu, de le protéger
et de le défendre, toi qui vis pour les siècles des siècles. » On répond :
« Amen. »
2. Oraison : « Dieu tout-puissant, en la main de qui se trouve toute pleine
victoire, toi qui as même accordé des forces miraculeuses à David pour
mettre hors de combat le rebelle Goliath, dans notre humble prière nous
implorons ta clémence afin que par une Piété sanctificatrice tu daignes
bénir ces armes. Accorde à ton serviteur N…. qui désire porter ces mêmes
armes, de s'en servir librement et victorieusement pour la protection et la
défense de notre Sainte Mère l'Église, des orphelins et des veuves, contre
l'assaut des ennemis visibles et invisibles. Par le Christ… » On répond
« Amen. »
3. Bénédiction du glaive. « Daigne bénir, nous t'en prions, Seigneur, ces
épées et tes serviteurs que voici, qui sous ton inspiration désirent s'en
charger, que leur piété pour toi leur soit un rempart et les garde sans
blessure. Par le Christ …. »
On répond « Amen. »
4. Bénédiction de l'étendard de guerre. Oraison : « Dieu tout-puissant et
éternel, qui es la bénédiction et la force de tous ceux qui triomphent, jette
un regard propice sur nos humbles prières et, de ta céleste bénédiction,
sanctifier cet étendard qui a été préparé pour servir à la guerre; qu'il soit
fort contre les nations ennemies et rebelles et qu'il soit entouré du rempart
de ta protection; qu'il soit terrible aux ennemis du peuple chrétien; qu'il
soit assurance et confiance dans leur victoire certaine pour ceux qui mettent
en toi leur foi. Tu es, Dieu, celui qui détruit les guerres et tu accordes le
secours de ta céleste protection à ceux qui mettent en toi leur espoir. Par le
Christ… » On répond : « Amen. »
5. Enfin il l'asperge avec l'eau bénite.
135
6. Dans la remise de l'étendard on dit aussi « Reçois cet étendard sanctifié
par la céleste bénédiction. Que le Seigneur te donne la grâce, pour son nom
et pour son honneur, de pénétrer puissamment sain et sauf avec cet
étendard les bataillons ennemis. » On répond : « Amen. »
7. Quand on le remet au porte-étendard, que celui-ci lui donne le baiser de
paix .
© 2008 Ŕ Philippe L. De Coster, Gent, Belgique
136
Sommaire
A la Recherche du Saint Graal de la Connaissance (Gnose) 2
La Filiation Templière de l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la
Rose Croix
10
Rituel d‟Investiture de O.S.F.A.C C 12
La Prière d‟Action de Grâces et Seconde Partie de l‟adoubement 14
La Famille Roux de Lusignan Ŕ Notre Filiation par Pierre Phoebus 18
Phébus de Lusignan (1447) Tableau de Filiation et document 24
Filiation Chevaleresque de l‟Ordre des Pauvres Chevaliers du
Christ, documents et rite d‟adoubement, et histoire de la filiation
26
L‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix et la
Philosophie Alchimique
71
Azoth par Roger Guasco 77
Questions posées par les Frères Aînés de la Rose Croix aux
postulants adeptes
123
La Chevalerie et l‟Adoubement ; et, la bénédiction du nouveau
chevalier dans l‟histoire
126
Sommaire 136
Hors-texte 137
137
Document
Le Prince Roland Roux de Lusignan
Patente émise par le Prince Roland Roux. Il adouba également Roger
Caro (Pierre Phoebus) (voir pages 18 à 24)
138
Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
Philippe De Coster
B9000 Gent
Belgique
Email : [email protected]
Gand, le 16 juillet 2008
Chers Chevaliers,
Tout en consultant un tableau dans une revue reçue ces derniers jours, copie que
vous trouverez ci-dessous, je me suis souvenu d‟avoir reçu en son temps (1975),
un document de huit pages que vous trouverez ci-après. Ce dossier me fut donné
par le Chevalier Georges Perreal, Commandeur de l‟Archi Compagnie
Michaëlite, Provence Languedoc, lors d‟un Saint Synode de l‟Eglise Templière,
Eglise de la Nouvelle Alliance, à Saint-Cyr-sur-Mer, lez Marseille, France.
Je voudrais vous rappeler que par l‟Imperator Roger Caro, et l‟Imperator
d‟Honneur Armand Toussaint, nous tenons trois filiations Chevaleresques toutes
aboutissants aux Templiers du Temple de Jérusalem et les Rois de Chypre :
L‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
Prince Roux de Lusignan
L‟Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ Ŕ Gardiens de la Terre Sainte
Une fois de plus, je me suis plongé ce soir dans le travail gigantesque de mon
Patriarche et Maître Roger Caro, son œuvre « La Légenda des Frères Aînés de la
Rose Croix », notamment les documents, la seconde partie du livre. Les
pièces affichées (parchemins, médailles, monnaies, sceaux, remontent aux
premiers frères aînés de la Rose Croix. Mon Cher Maître n‟a vraiment rien
laissé au hasard à l‟avantage de nous tous aujourd‟hui.
Afin que rien ne se perde, je m‟occupe de scanner ces précieux documents.
Voici donc, ce que j‟ai trouvé ce soir ; je vous en accuse bonne réception.
139
Philippe Laurent De Coster, D.D.
Chevalier Grand Croix de Mérite OSFAR C
Grand maître Général
140
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