3RVE Oct 2010

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www.maya.cc Convention de la poste-publications no 41122591 AUTOMNE 2010, vol. 6 no 2 ENTREVUE avec Frédéric Potvin, LEEDer en la matière Tricentris directeur général de Éloge d’une municipalité idéale L’incinération des matières résiduelles : nouvelle panacée ou imposture ? Nouvelles redevances de 9,50 $ la tonne : des effets surprenants en perspective !

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Magazine 3RVE Octobre

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    Printemps/t 2007, vol. 3 no 1AUTOMNE 2010, vol. 6 no 2

    ENTREVUE avecFrdric Potvin,

    LEEDer en la matireTricentris

    directeur gnral de

    loge dune municipalit idale

    Lincinration des matiresrsiduelles : nouvelle panace ou imposture ?

    Nouvelles redevances de 9,50 $ la tonne : des effets surprenants en perspective !

  • 18 HORIZON 2015 LA RSISTANCE ET LA MFIANCE FONT TOURNER EN ROND

    20 INFRASTRUCTURES URBAINESLO G E DU N E M U N I C I PAL IT I DALE

    22 ASSOCIATION PERFO RMAN CE D ES CENTRES D E TR I AU Q UBEC :D ES CH O IX FA I RE

    2 4 ACCEPTATION SOCIALE L I N C I NRATI O N D ES MATIRES RS I D U ELLES :N O UVELLE PANACE O U I M POSTU RE ?

    Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3RVE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

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    C H R O N I Q U E S

    L E N V E R S D U D C O R

    L E S B O N S C O N T A C T S 28

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    sommaireAUTOMNE 2010, vol. 6 no 2

    diteur et rdacteur en chef :Andr [email protected]

    Chroniqueurs :Pierre ArcandCdric BourgeoisJean-Louis ChamardDominique DodierChristine DuchaineLo FradettePerry Niro

    Direction artistique :MAYA communication et marketing

    Designer graphique :SAMI graphie (Syma)Photos de la page couverture et de lentrevue : Sbastien Arbourwww.arbourphoto.com

    Rvision linguistique :Annie Talbot

    Impression :Carpe diem

    Coordination des ventes :Grgory PratteTl. : 450 [email protected]

    Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, monte Lesage Rosemre (QC) J7A 4S2Tlphone : 450 508-1515 Tlcopieur : 450 [email protected]

    Tous droits rservs.Droits dauteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit tre achemine MAYA communication etmarketing aux coordonnes figurant ci-dessus. Les opinions et les ides contenues dans les articles nengagent la responsabilit que de leurs auteurs. La publication dannonces et de publicits ne signifie pas que le magazine 3Rverecommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance nepouvant tre livre au Canada aux coordonnes figurant ci-dessus. Dpt lgal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publi 3 fois lan.

    Ce magazine est imprim surpapier contenu recycl.

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    L E J U R I D I Q U E 26

    GESTION HUMAINE DES RESSOURCES 27

    8 En lien avec le ministrela responsabilit des entreprisesslargit

    Il faut savoir que de toutes les matirestries, seul le verre nest pas vendu. Leverre est donc une dpense pour lescentres de tri du Qubec. Or, pour quilsoit vendu, il doit y avoir un march etpour quil y ait un march, il doit y avoirune concurrence. Cest ce qui fait dfauten ce moment. Nous avons la prtentionde vouloir contribuer crer ce marchde faon aider lensemble des centresde tri du Qubec. Si nous y parvenons,les centres de tri pourront possiblementtre pays pour disposer de leur verre.

    Frdric Potvin

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  • DITORIAL

    Dans ce numro de 3Rve, nous avons rencontr Frdric Potvin,directeur gnral de Tricentris. premire vue, il peut sembler inusitdinterviewer lun de ses propres chroniqueurs, mais nous croyons que lemodle daffaires de Tricentris et les dernires nouvelles concernantlentreprise valaient cette entorse nos pratiques habituelles.

    Cest que, voyez-vous, Tricentris traite prs de 30 % des matiresrecyclables achemines aux centres de tri qubcois. Il sagit donc dunjoueur majeur de lindustrie. Mais, bien au-del de limportance du volumetri, le modle daffaires de Tricentris mrite quon prenne le temps de syattarder un peu.

    Tricentris est un organisme sans but lucratif (OSBL) qui offre auxmunicipalits un genre de membership permettant ces derniresd'acheminer une quantit infinie de matires recyclables recueillies parla collecte slective. Le systme en soi peut paratre banal, mais il estplutt ingnieux, puisquil permet aux deux parties dtre gagnantes.Dune part, il permet aux municipalits de payer un montant fixe pour ceservice leurs citoyens et ainsi de limiter leurs dpenses. Encore mieux,si une municipalit dcide dtres proactive, voire agressive dans sapromotion de la collecte slective, elle augmentera considrablementson volume de matires envoyes au centre de tri (pour un montant fixe,rappelons-le) et ainsi diminuera son volume de matires envoyes lenfouissement, ralisant donc des conomies substantiellesrelativement lenfouissement.

    Dautre part, lindustrie des centres de tri en est une de volume. Commele souligne monsieur Potvin, plus le volume de matires trier estimportant, meilleures sont les chances que le centre de tri soit rentable.Cest donc dire que Tricentris a tout avantage ce que les municipalitslui envoient la plus grande quantit possible de matires. Un win-win ,comme on dit.

    Ce nest pas tout. Puisquil sagit dun OSBL, Tricentrispeut se permettre de tout rinvestir en programmessociaux ou dans des projets structurants pourl entreprise. Un exemple ? Tricentris vientdannoncer lobtention de la certification LEED ORpour sa succursale de Terrebonne. Vous connaissezbeaucoup dentreprises prives qui acceptent depayer de 10 15 % de plus en cots deconstruction pour un nouveau btiment ? La trs

    grande majorit des entreprises ne feraientjamais une telle dpense, et ce, pour de

    simples raisons de cot-bnfice. Pour laplupart des entreprises qui choisissent la

    voie LEED, il sagit dun engagementenvers le dveloppement durable liaux convictions de leurs dirigeants.Mais encore faut-il avoir les moyensde ses convictions.

    Cela dit, la base, je suis un ardentdfenseur des entreprises prives.Bien souvent, ne serait-ce que pourleur instinct de survie, elles sontdavantage imaginatives et productives.

    Encore quil sagisse ici, bien sr, dune gnralit. Cependant, certainsmarchs, certaines conjonctures conomiques ou mme certainsobjectifs de socit ncessitent des approches particulires. Et jailimpression que, dans bien des cas, lindustrie du recyclage en est unbon exemple. Des modles comme celui de Tricentris ou encore celui dela socit Gesterra situe dans la rgion des Bois-Francs, coproprit dela MRC dArthabaska et du Groupe Gaudreau, sont des preuvesirrfutables que les partenariats entre le priv et le public ou mme lessocits hybrides peuvent fonctionner. Elles peuvent aussi tre unesolution adquate certains problmes quprouve lindustrie. Il ne fauttoutefois pas prtendre quil sagit l dune solution passe-partout pourtoutes les rgions du Qubec. La densit de la population, le volume dematires, la proximit des municipalits et bien dautres facteurs doiventtre pris en compte.

    Mais une chose est certaine : la relation de confiance et le dynamismedes dirigeants sont des ingrdients essentiels la russite despartenariats. Dans le cas de Gesterra, il faut se rappeler que le GroupeGaudreau entretient des liens extrmement troits avec la Ville deVictoriaville et sa MRC depuis des dcennies. La confiance est donc aurendez-vous. Pour ce qui est de Tricentris, limagination, la tnacit et leleadership de son directeur gnral ont beaucoup voir avec le succsde lentreprise.

    Prenez seulement lannonce de lachat de la licence dexploitation desrsultats de recherche de la chaire SAQ de lUniversit de Sherbrookesur la valorisation du verre dans les matriaux. Fort de cette licencedexploitation, Tricentris construira une usine de micronisation du verrerecycl provenant principalement des centres de tri du Qubec au cotde 10 M$. Avouons quil est extrmement rare quun OSBL se lancedans la ralisation dun projet dune telle envergure ! Cest dautant plusrare lorsque le projet en question nest pas en lien direct avec lexpertisede lOSBL. Mais lorsquon regarde le projet de plus prs, on comprendquune bonne partie du projet sera finance mme les montants queTricentris devait dbourser annuellement pour disposer de son verre.Brillant !

    Cest donc dire que les modles daffaires de Tricentris et de Gesterradoivent tre considrs comme des rfrences dans lindustrie.Cependant, le danger serait de prtendre que lentreprise prive naplus sa place. Je crois quil serait erron de penser ainsi. Dailleurs,certains dentre vous remarqueront que la chronique de Perry Niro neva pas dans le mme sens que cet ditorial. Ny voyez pas un paradoxe,mais plutt un signe que 3Rve est vivant et quil est un formidable outilde dbat d'ides. Je crois, de mon ct, quil ne faut pas jeter le bbavec leau du bain, mais plutt viser adapter nos modles de faon ne pas perdre notre objectif commun qui est la diminution du volumede dchets ultimes.

    En somme, quel que soit le modle daffaires, il est grand temps decesser de tourner en rond et de faire du sur-place. Lindustrie de lagestion des matires rsiduelles, principalement le volet touchant lerecyclage, a besoin de modles comme Tricentris et Gesterra poursinspirer et amliorer ses faons de faire.

    Et, bien y penser, plus je regarde le modle de Tricentris et plus je medis que recycler davantage tout en payant moins cest intelligent !

    Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3RVE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

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    Recycler davantage tout en payant moins

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    Andr Dumouchel

  • Au printemps dernier, ma collgue Line Beauchamp a dpos leprojet de loi 88 modifiant la Loi sur la qualit de lenvironnementconcernant la gestion des matires rsiduelles et modifiant leRglement sur la compensation pour les services municipauxfournis en vue dassurer la rcupration et la valorisation dematires rsiduelles. La nouvelle lgislation propose notammentde fixer la mthode de calcul ainsi que les critres de performanceet defficacit servant dterminer le montant vers auxmunicipalits et daugmenter graduellement le pourcentage decompensation. Plus prcisment, les cots admissibles serontcompenss 70 % en 2010, 80 % en 2011 et 2012, 90 %en 2013 et 2014, pour tre finalement pleinement rembourss en2015. Ainsi, les entreprises qui fabriquent, mettent sur le marchou distribuent autrement des emballages, des contenants, desimprims et des journaux auront bientt rembourser auxmunicipalits la totalit des cots lis aux services dercupration et de valorisation de ces matires recyclables.

    Il sagit dune mesure incitative la fois pour les municipalits etpour les entreprises. Dune part, le financement plus important dela collecte slective permettra aux municipalits daugmenter leuroffre de services ainsi que leur taux de rcupration. Dautre part,les entreprises qui dbourseront davantage pour rcuprer,recycler et valoriser les matires recyclables seront plus enclines chercher des moyens de rduire limpact de leurs produits surlenvironnement.

    Des produits qubcois de plus en plus verts

    Pour amorcer plus facilement une telle dmarche, les entreprisespeuvent recourir lanalyse du cycle de vie des produits, qui tientcompte de lextraction et de la transformation des matirespremires, de la fabrication, de lemballage, de la distribution, delutilisation et du traitement du produit la fin de sa vie utile. Grce ce type danalyse, les entreprises peuvent diminuer la quantitde matires rsiduelles quelles gnrent et penser leurs produitsautrement, voire opter pour lcoconception, soit une conceptionrespectueuse de lenvironnement.

    Le gouvernement entend accompagner les entreprisesdsireuses danalyser le cycle de vie de leurs produits afin denrduire lempreinte cologique. Il compte ainsi investir 1,5 M$ sur3 ans afin de doter le Qubec dune banque de donnes pourfaciliter lanalyse du cycle de vie des produits, des technologies etdes services qubcois. En collaboration avec le Centreinteruniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits,procds et services (CIRAIG), il verra adapter au contexte

    qubcois la plus importante banque de donnes sur lanalyse ducycle de vie des produits au monde, laquelle a t conue enSuisse.

    De plus, le gouvernement a annonc, lors du dernier discours surle budget, quil consacrait une enveloppe de 24 M$ des mesurespermettant de favoriser la commercialisation de produits faibleempreinte carbone, une initiative complmentaire au Plan daction2006-2012 sur les changements climatiques qui apparat dansla Stratgie qubcoise de la recherche et de l'innovation2010-2013.

    Je suis convaincu, titre de nouveau ministre du Dveloppementdurable, de lEnvironnement et des Parcs, que ces nouvellespratiques inciteront les producteurs rduire les matiresrsiduelles quils gnrent, en plus de leurs missions de gaz effet de serre. Elles permettront galement la socitqubcoise de faire des choix de consommation plus clairs,amliorant ainsi son bilan cologique.

    La responsabilit largie des producteurs

    Il existe toutefois des produits, comme les rsidus de peinture etdhuile, qui ne peuvent se retrouver dans le bac de recyclage etencore moins dans un lieu denfouissement. En vertu du principede la responsabilit largie des producteurs, les fabricants etdistributeurs de peinture et dhuile ont eu mettre en place unsystme adquat de collecte. Les taux levs de rcupration etde valorisation de ces matires rsiduelles dmontrent bienlefficacit dune telle approche. Le gouvernement du Qubec adonc dcid dtendre ce principe dautres produits. Ainsi, unnouveau rglement portant sur la responsabilit largie desproducteurs a t labor dans le cadre de la rcente politique degestion des matires rsiduelles. Il couvrira notamment la gestiondes produits lectroniques, des piles domestiques et desampoules contenant du mercure, tel les les ampoulesfluocompactes.

    En ce qui a trait la gestion des matires rsiduelles, le Qubecagit de faon proactive. Les entreprises qubcoises ont donc faire des choix importants non seulement pour diminuer leurscots de rcupration, de recyclage et de valorisation, mais aussipour garantir, plus long terme, une meilleure qualit de vie lapopulation. Il va sans dire quil est tout leur avantage desengager ds maintenant sur la voie de l'conomie verte,l'conomie de demain.

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    En lien avec le ministreLa responsabilit des entreprises slargit

    Dici 2015, le montant vers par les entreprises aux municipalits pourcompenser les services municipaux de rcupration et de valorisation dematires recyclables augmentera de manire significative. Dans ce contexte,lanalyse du cycle de vie des produits devient une solution plus quintressantepour les producteurs, car elle facilitera leurs efforts de rduction des matiresrsiduelles et leur permettra de sengager sur la voie de lcoconception. Dj, leprincipe de la responsabilit largie des producteurs oblige certaines entreprises rcuprer elles-mmes leurs produits lorsquils arrivent la fin de leur vie utile.

    M. Pierre ArcandMinistre du Dveloppement durable, de lEnvironnement et des Parcs

  • Qui voudrait des arbres virtuels ?

    Chaque anne, 140 000 tonnes de dchets lectroniquesfinissent dans nos sites denfouissement

    FCM Recyclage est lavant-garde de la rglementation et des standards de lindustrie pour recevoir, sparer et recycler le matrielinformatique et lectronique dsuet. Une fois le processus termin,100 % de lappareil retourne en matire premire. Ainsi, les matirestoxiques, tels le mercure et le plomb, sont dtournes des sites d'enfouissement. Qui peut se vanter d'en faire autant ?

    Consciente de la valeur stratgique de vos informations, FCM Recyclage remet un certificat attestant la destruction complte des informations.

    Votre entreprise doit disposer de son matriel informatique oulectronique en fin de vie utile ? Contactez-nous pour de plusamples informations.

    FCM Recyclage91, chemin BoisjolyLavaltrie (Qubec)J5T 3L7450 [email protected]

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    Comment est n Tricentris ?La Commission scolaire du Long-Sault et la Rgie intermunicipaleArgenteuil Deux-Montagnes voulaient toutes deux construire un centre detri. Elles ont eu la bonne ide de se concerter et de raliser le projetensemble. Cest donc en 1997 quelles ont fond lorganisme sans butlucratif (OSBL) de la Corporation rgionale du Centre de tri CFER. Aprsavoir approch 80 municipalits, 44 dentre elles ont adhr au projet.

    tait-ce un vritable CFER (centre de formation en entreprise et rcupration) ?Non, nous navions dun CFER que le nom. Dans les faits, nous hbergionseffectivement des professeurs, des lves et leur programme, mais ctaitaccessoire. Lintention de dpart tait d'avoir recours aux jeunes pour fairele tri sur une base commerciale. Or, ctait utopique de croire que des jeunesqui ne fonctionnent pas dans un monde denfants pourraient le faire dansun monde dadultes. Mettre une telle pression sur des jeunes en difficulttait trop audacieux.

    Pourtant, certains CFER fonctionnent bien au QubecOui, mais nos volumes et nos impratifs de production taient beaucouptrop importants pour que a puisse fonctionner dans ce cas-ci. Nousdevions traiter la matire durant les week-ends et les jours fris pour yarriver. Graduellement, il a donc fallu embaucher des gens pour nous aiderdans le tri. Aujourdhui, nous sommes plus de 200 employs chez Tricentris.

    Pourquoi avoir chang le nom de lentreprise ?Simplement pour des raisons pratiques. Notre nom tait beaucoup troplong, et comme nous traitions de plus en plus avec les tats-Unis, celadevenait un incontournable.

    Employez-vous toujours des personnes ayant des limitationsintellectuelles ou physiques ?Non, plus maintenant. Nous en avons eu durant nos cinq premires annesdexistence et a t une merveilleuse exprience dintgrationprofessionnelle et sociale. Peut-tre quun jour nous renouvelleronslexprience si nous sommes sollicits par un groupe ou une organisation.

    Quel est le modle daffaires de Tricentris ?Tricentris est un OSBL compos de membres, un peu la manire dun clubde golf ou de racquetball. Au sein de nos membres, nous comptons unecommission scolaire et 84 municipalits qui paient toutes une cotisation ouplutt une subvention annuelle. Nous avons galement des municipalitsclientes, cest--dire quelles ne sont pas membres.

    Les membres sont-ils copropritaires de Tricentris ?Non. Tricentris sappartient. Les Chevaliers de Colomb sont un bon exemple.Cet organisme nappartient personne en particulier, tout comme Tricentris.

    La subvention annuelle verser est-elle la mme pour tous ?Non. Le montant est tabli au prorata de la population. Il en cote environ

    Entrevue ralise par Andr Dumouchel

    L'INDUSTRIE QUBCOISE DU RECYCLAGE EST EN PLEINE MUTATION ET LES CENTRES DE TRI NCHAPPENT PAS LONDE DE CHOC. PEINE SEREDRESSENT-ILS DUNE RCENTE CRISE DU MARCH DE LA REVENTE DES MATIRES QUILS DOIVENT MULTIPLIER LES EFFORTS CRATIFS POURASSURER LEUR SURVIE.

    EN MARGE DES CENTRES DE TRI PRIVS, TRICENTRIS OFFRE UNE SOLUTION HYBRIDE AUX MUNICIPALITS DSIREUSES DINVESTIR DANS LEURSPERFORMANCES EN MATIRE DE RECYCLAGE. NON SEULEMENT TRICENTRIS SDUIT PAR SON MODLE DAFFAIRES, MAIS ELLE INNOVE ENDEVENANT LA PREMIRE ENTREPRISE CANADIENNE RECEVOIR UNE CERTIFICATION LEED OR POUR UN CENTRE DE TRI.

    COMMENT FONCTIONNE LE MODLE DAFFAIRES DE TRICENTRIS ? POURQUOI AVOIR DCID DE CONSTRUIRE UN CENTRE DE TRI SELON LESPRINCIPES LEED ? QUELS SONT SES PROJETS ? LE MAGAZINE 3RVE A RENCONTR LE DIRECTEUR GNRAL DE TRICENTRIS POUR VOUS.

    Frdric Potvin,

    LEEDer en la matireTricentris

    directeur gnral de

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    0,75 $ par citoyen, par anne, peu importe le volume qui nous est achemin par lamunicipalit. On estime que pour une municipalit membre, il en cote en moyenne7 $ la tonne pour disposer de ses matires recyclables.

    Cest donc dire que les municipalits on avantage promouvoir lacollecte slective si elles veulent diminuer leur cot denfouissement ?Tout fait ! Puisque le montant de la subvention est fixe, plus une municipalitrecycle, plus elle conomise sur ses frais denfouissement. Recycler devient payant.

    Comment squilibre votre budget ?Quatre-vingt-dix pour cent de nos revenus proviennent de la vente de nos matirestries. Les 10 % restants sont gnrs par les subventions annuelles de nosmembres. Nous dgageons des surplus qui peuvent servir au dveloppement delentreprise ou un fonds de stabilisation, afin par exemple de pallier les variationsdu march.

    Combien de temps une municipalit peut-elle demeurer membre de Tricentris ?Lors de la cration de lorganisme, nous avons eu une drogation ministrielle pourune priode de dix ans puisque le maximum permis sans avoir demander laccorddu ministre est de cinq ans. Aujourdhui, il nest plus ncessaire davoir recours cette mesure, car nos tarifs sont suffisamment concurrentiels pour nous assurer lerenouvellent des ententes tous les cinq ans.

    Quel est lintrt pour une commission scolaire dtre membre de Tricentris ?Nous offrons une multitude de services qui se marient bien avec le programmescolaire. Notre pice de thtre Rcup et Dragon est un merveilleux outilpdagogique. Joue par des comdiens professionnels membres de lUDA, elle estprsente en moyenne 36 fois par anne. Notre atelier scolaire intitul La rcup, moijm'en occupe ! est galement trs apprci des enfants. Anim par une trieuse

    fictive nomme Hlne-la-Trieuse, latelier sensibilise les enfants limportance deprserver notre plante tout en leur donnant des trucs pour le faire. Le tout sansoublier notre populaire mascotte et les visites du centre de tri. Notre but est deprparer notre relve de trieurs ! [Rires.]

    Une entreprise prive pourrait-elle devenir membre de Tricentris ?Pour vouloir devenir membre de Tricentris, une entreprise devrait tout dabord y voirun avantage. Or, premire vue, il ne semble pas que ce soit le cas. Si toutefois lunedelles se manifestait, sans doute pourrions-nous adapter nos rglements gnraux cet gard.

    Avez-vous lintention dexplorer ce march ?Javoue que la question ne nous a pas travers lesprit.

    Quel territoire couvre Tricentris ? laide de nos trois succursales, nous couvrons principalement la couronne nord deMontral. Le territoire desservi stend dest en ouest, de Terrebonne jusqu Ottawa,et ce, jusqu la MRC Antoine-Labelle au nord.

    Pourquoi ne pas couvrir lAbitibi ?Ce nest pas ncessaire. LAbitibi compte dj des centres de tri et les entreprises enplace font un bon travail. Vous savez, notre objectif nest pas dinvestir le march tout prix. Nous prfrons tre une solution de rechange pour les municipalitsabuses par certaines entreprises. Notre intention est davantage dtre une sorte dechien de garde de lindustrie, beaucoup plus que de soutirer des affaires auxentreprises prives par pur plaisir.

    Quel est le volume annuel de matires tries par Tricentris ?Nous traitons actuellement 160 000 tonnes de matires. Ce chiffre sera bonifi de10 000 tonnes ds janvier 2011 grce aux ententes dj signes. Ce chiffrereprsente entre 25 et 30 % du volume tri au Qubec.

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    En quoi Tricentris est-il diffrent dune entreprise prive quant sonfonctionnement ?Dans lensemble, il ny a que trs peu de diffrences. La plus importante rside dansla faon de grer les revenus. Lorsque Tricentris fait des profits, lquipe de directionne les utilise pas pour aller sur une plage de la Floride ! Plus concrtement,contrairement la trs grande majorit des entreprises prives, Tricentris rinjecte100 % de ses profits dans lentreprise, ce qui explique la croissance et le succs denotre organisme. Je suis persuad que si lensemble des entreprises faisait de mme,on aurait un Qubec entrepreneurial beaucoup plus solide.

    La facilit disposer de la matire est-elle diffrente du priv ?La diffrence ne rside pas dans le modle daffaires, mais davantage dans le volumetrait. Notre grand volume de matires traites nous permet dattirer certainsacheteurs, ce qui na pas toujours t le cas. Pensons simplement la crise quelindustrie a subie la fin 2008 et durant lanne 2009. Toutefois, il sagissait dunesituation mondiale difficile et non pas propre au march qubcois.

    De par votre modle daffaires, votre situation tait-elle diffrente descentres de tri privs pendant la crise conomique ?Nos membres ont d prendre une dcision spciale dans ce contexte difficile. Ilsavaient choisir entre laisser disparatre le fleuron qubcois quest Tricentris et

    octroyer une subvention spciale pour nous permettre de passer travers la crise.Heureusement, ils ont choisi la seconde option ! Ils ont inject 1,2 M$ additionnel, cequi reprsente 1,20 $ par citoyen. Il faut spcifier que mme avec cette subventionspciale, les municipalits continuaient de payer en de du prix courant.

    Tricentris est-il perue dans lindustrie comme faisant une concurrencedloyale lentreprise prive ?Je crois que oui, mais cest tort ! Tout dabord, en ce qui concerne la fiscalit, nousne jouissons daucun avantage en matire de TPS et de TVQ. Quant aux signaturesde gr gr avec les municipalits, cest chose du pass. Il faut comprendre que sinous avons connu une telle croissance, cest principalement en raison du fait quecertaines entreprises prives exagraient et que, de notre ct, nous offrions un bonservice moindre cot. Cela dit, nous nessaierons jamais de tasser un entrepreneurpour 1 $ ou 2 $ la tonne.

    Tricentris a-t-il des projets dexpansion ?Les projets ne manquent pas chez Tricentris. Cependant, il ne sagit pas dexpansionproprement dite. Je rappelle que notre objectif nest pas de faire de Tricentris leQuebecor de lindustrie des matires rsiduelles, mais bien doffrir le meilleur serviceau meilleur cot possible nos membres. Nous avons aussi lambition dtre un outilde dveloppement conomique pour les Laurentides, lOutaouais et Lanaudire.

    Dans ce cas, de quelle nature sont les projets ?Nous allons commencer la construction dun nouveau centre de tri Gatineau auprintemps 2011. Il sagit dun projet de 8,5 M $, ce qui nest pas banal si lon considreque le dernier centre de tri avoir t construit au Qubec est notre succursale deTerrebonne.

    Navez-vous pas dj une succursale en Outaouais ?Oui, et elle est situe Chelsea. Nous sommes locataires du btiment construit par laMRC des Collines depuis un peu plus dun an. Cependant, ce centre de tri est

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    [] notre objectif nest pas de faire deTricentris le Quebecor de lindustrie desmatires rsiduelles, mais bien doffrir lemeilleur service au meilleur cot possible nos membres.

  • maintenant trop petit pour le volume rgional traiter, et cest ce qui motive laconstruction dun nouveau centre. Il faut prciser que ce dernier sera galementcertifi LEED, tout comme notre succursale de Terrebonne. De plus, il sera trsdiffrent des centres de tri traditionnels nord-amricains. Technologiquement, il sera la fine pointe des procds. Encore une fois, nous ferons confiance IndustrieMachinex pour nous aider parvenir nos fins. Nous avons en quelque sorte grandiau mme rythme que cette entreprise et nous sommes fiers de voir quelle occupeaujourdhui la position de numro 1 mondiale en matire dquipement.

    Est-ce important pour Tricentris de travailler avec des fournisseurs qubcois ?Oui, cest trs important pour nous. Si lon prend lexemple de Machinex, il sagit dunemerveilleuse exprience. Tout comme nous, Machinex veut innover et repousser leslimites. Notre relation et notre proximit nous placent en position de laboratoire poureux, ce qui fait notre bonheur. titre dexemple, le premier sparateur avoir tinstall dans un centre de tri en Amrique du Nord la t dans notre succursale deLachute en 1998 grce cette relation.

    Pourquoi avoir choisi de faire un btiment LEED Terrebonne et Gatineau ?Malgr les cots additionnels de construction qui sont de lordre de 10 % 12 %,nous jugeons que nous avons le devoir de le faire. Si nous ne le faisons pas, qui lefera ? Construire un btiment certifi LEED est en lien direct avec notre mission. Ilsagit donc dun choix consquent et logique. Dautre part, plusieurs segments de lacertification sont relatifs la qualit de vie des employs, ce qui est primordial dansnotre philosophie. Le travail des trieurs est difficile et je crois que a ncessitebeaucoup dempathie de la part de la direction. Nous avons le devoir doffrir un milieude travail adquat, joli et agrable autant que faire se peut. Et puis, il ne faut pas se lecacher, il sagit dun beau geste pour lenvironnement. Nous avions les moyens de lefaire et avons simplement choisi daller de lavant.

    Certaines mesures de la certification, la gothermie par exemple, feront-elles en sorte de pallier les cots de construction additionnels ?Le retour sur linvestissement se fera probablement au bout de 15 ou 20 ans. Or, ladcision nest pas justifie que par laspect conomique.

    Quel niveau de certification LEED la succursale de Terrebonne a-t-elleobtenu ?Elle sest vu attribuer la certification LEED OR, soit le deuxime plus lev des quatreniveaux possibles. Nous lavons reue lors du dernier Jour de la Terre, le 22 avrildernier. Le directeur de lusine, Patrick Assenat, ainsi que Clia Sayers ont pilot ledossier avec une trs grande efficacit.

    Voyez-vous des avantages commerciaux tre certifi LEED ?Oui, nous avons beaucoup de visites, et cest aussi agrable que de recevoir desclients. Le produit que lon offre est de grande qualit et a se reflte galement parla beaut du btiment. Nous en sommes trs fiers.

    Avez-vous une politique dachats locaux ?Oui. prix gal, nous privilgions les achats sur les territoires de nos 84 municipalitsmembres. Nous croyons que de faire affaire avec des entreprises situes sur cesterritoires aide nos membres sur le plan fiscal, ne serait-ce que pour les taxes. Tout lemonde y gagne.

    Vous venez de signer une entente avec luniversit de Sherbrooke.Quelle en est la nature ?Nous avons achet la licence dexploitation des travaux de recherche de la chaireSAQ sur la valorisation du verre dans les matriaux. Dans les faits, nous pourronsutiliser la recette qui permet dintroduire la poudre de verre dans le bton. Par le faitmme, nous nous sommes adjoint les services du chercheur de lUniversit deSherbrooke, M. Arezki Tagnit-Hamou, titulaire de ladite chaire.

    Comment en tes-vous venu vous intresser cette licence ?Cest le fruit dun partenariat naturel. Lors de la construction du btiment deTerrebonne, nous avons introduit du verre dans le puits de gothermie afin dobtenirdes points pour notre certification LEED. Il sagissait dun projet de recherche etdveloppement ralis en collaboration avec Golder, la SAQ et lcole Polytechniquede Montral. Lintention tait de dmontrer que lintroduction du verre dans un puitsde gothermie pouvait tre un substitut aux autres matriaux gnralement utiliss,notamment le sable de silice, le bton et la bentonite. Les rsultats ont t concluantset, au fil du processus, la SAQ a remarqu notre intrt pour le dveloppement. Nousnous sommes montrs trs intresss par les travaux de la chaire parraine par laSAQ. Et cest ainsi que le rapprochement sest effectu.

    Quel est lobjectif derrire cette acquisition ?Nous traitons un volume important de matires et avons consquemment disposerdune grande quantit de verre chaque anne. Et comme il y a peu ou pas de marchpour le verre au Qubec, il sagit dune dpense importante dans notre budget.Lobjectif est donc de transformer une dpense en revenu grce ce nouveaumarch. Par le fait mme, nous aiderons les 34 autres centres de tri qubcois quisont aux prises avec les mmes contraintes lgard de la disposition du verre. Peut-tre un jour arriverons-nous mme payer pour leur verre que nous rduirons enpoudre afin de le rintroduire dans le bton.

    Un tel projet nest-il pas hors cadre par rapport votre mandat initial ?Non, pas du tout. Le premier volet de notre mission est doffrir le meilleur service nos membres au meilleur cot possible. En transformant la dpense quest le verre enrevenu, cest exactement ce que nous ferons. Le deuxime volet de notre mission estdtre un outil de dveloppement conomique dans nos trois rgions. De fait, laralisation de ce projet nous permettra de crer des emplois, sans compter ledveloppement indirect que nous favorisons autour de cette usine. Donc, ce projetcadre tout fait avec la mission de Tricentris.

    Quel est linvestissement requis pour la ralisation de ce projet ?Jusqu prsent, nous avons investi 0,5 M$ en recherche et dveloppement. Quant la construction de lusine, elle ncessitera un investissement de 10 M$.

    O sera situe lusine et quand commenceront les travaux deconstruction ?Elle sera situe Lachute, tout prs de notre sige social. Sa construction dbuteravers la fin 2011 ou au dbut 2012 si, bien entendu, les acheteurs potentiels pournotre poudre se montrent suffisamment intresss.

    Quelle est la prochaine tape de ce projet ?Dj, nous avons russi susciter lintrt de certains acheteurs pour notre poudre.Maintenant, nous devons faire en sorte quils se commettent par des bons decommande ou par des lettres dintention. Cest de cette faon que nous pourronsobtenir notre financement et ainsi lancer la construction de lusine.

    Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3RVE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

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    tte--tte

  • tte--tteQui sont les acheteurs potentiels de cettepoudre ?Il y en a plusieurs. Les usines de ciment blancreprsentent des clients intressants pour nous.

    En quoi votre poudre sera-t-elle intressantepour eux ?Nous serons les seuls au monde microniser le verre.Dautres ajouts cimentaires blancs existent, mais ilssont produits dans lOuest canadien et ne sont pasfaits partir de poudre de verre. La distance quispare ces clients de leurs fournisseurs sera donc unfacteur dterminant qui jouera en notre faveur. Lecot de notre poudre sera un autre dterminantpuisquelle sera vendue entre 100 $ et 400 $ la tonne.

    Qui sont les autres clients potentiels ?Les entreprises fabriquant des produits comme lesfameux blocs de construction gris deux trous sontun exemple parmi tant dautres. Ce type de produit, silcontient de la poudre de verre, deviendra un produitLEED, ce qui constitue un avantage concurrentiel enmatire de marketing. Ensuite, comme notre produitprotge larmature contre la corrosion en milieu salin,il est facile dimaginer que les revtements desautoroutes du Qubec ainsi que les piliers de pontsde la cte est des tats-Unis auraient avantage introduire notre poudre de verre dans le bton.Finalement, il y a lensemble des btonnires et descimentiers qui reprsentent un march intressant.

    Ces marchs ont la rputation dtre trsconservateurs La tche ne sannonce-t-ellepas trop ardue ?

    Il est vrai que le monde de la construction est trsconservateur, et ce, depuis Jsus Christ ! Mais nousavons foi en notre produit. Et grce ses proprits,je suis persuad que nous serons capables dyintresser les acheteurs.

    tes-vous outill pour rejoindre tous cesmarchs ?Nous navanons pas ttons. Nos tudes de marchont t confies des firmes spcialises. Nous avonsdvelopp des outils et nous sommes prs du but.

    Quelle a t la raction des centres de tri lasuite de cette annonce ?Pour linstant, ils ont peu ragi. Il sagit bien entendudune bonne nouvelle pour eux, mais les ractionsviendront davantage lorsque lusine sera construite etquils auront un nouvel acheteur pour leur verre.

    Quelle est la situation actuelle des centres detri lgard du verre ?Il faut savoir que de toutes les matires tries, seul leverre nest pas vendu. Le verre est donc une dpensepour les centres de tri du Qubec. Or, pour quil soitvendu, il doit y avoir un march et pour quil y ait unmarch, il doit y avoir une concurrence. Cest ce qui faitdfaut en ce moment. Nous avons la prtention devouloir contribuer crer ce march de faon aiderlensemble des centres de tri du Qubec. Si nous yparvenons, les centres de tri pourront possiblement trepays pour disposer de leur verre.

    Dans lensemble, comment se portelindustrie des centres de tri selon vous ?

    De faon gnrale, tout va bien. Mais tout est unequestion de volume. Pour les centres de tri aux volumessuprieurs 20 000 tonnes, la vie est plus facile. Pourles autres, cest sans doute un peu plus difficile.

    Pourquoi le volume joue-t-il un rle siimportant ?Plus on traite un grand volume, mieux nous pouvonsamortir nos quipements et nos frais fixes. Traiter 15tonnes lheure cotera quelques millions alors quilnen cote pas beaucoup plus pour pouvoir en traiter25 ou mme 30 tonnes lheure.

    Quel sera le grand dfi des centres de tri aucours des prochaines annes ?tant donn la crise que lindustrie a vcuercemment, lun des premiers dfis consiste accumuler une rserve af in de pa l l ier lesimportantes variations du march. Chaque centrede tri est libre de le faire ou non. De notre ct,nous avons choisi de le faire. Le second dfi estdordre technologique. La technologie est l et onne peut pas y chapper.

    Finalement, il y a le dfi relatif aux ressourceshumaines. Puisquil devient de plus en plus ardu detrouver une main-duvre qualifie, il faut absolumentretenir nos employs. La qualit des btiments et desinstallations que lon offre nos employs de mmeque le salaire et la qualit des avantages sociauxpeuvent aider en ce sens.

    Monsieur Potvin, merci beaucoup !

    Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3RVE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

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  • Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3Rve VOL. 6 NO. 2 AUTOMNE 2010

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    Le jeudi 2 septembre dernier se tenait au Club de golf Glendale de Mirabel la 6e dition du tournoi annuel de votre magazine 3Rve Lesprvisions mtorologiques annonaient une journe chaude,humide et pluvieuse. Cest heureusement sans la pluie que les gensde l'industrie de la gestion des matires rsiduelles ont foul lemagnifique parcours lite du Glendale. Les traditionnels chapeletssur la corde linge ont assurment fait le travail !

    Cest donc avec un soupir de soulagement que les organisateurs ont accueilli les nombreux participants pour cette classique quicomportait une multitude de concours, dont celui du plus long coup de dpart, propos par Tinki Winki ! Par la suite, biresimportes et trio jazz attendaient les golfeurs. Ils ont toutefoiseu droit une autre forme de rafrachissement puisque la pluie a fait son apparition.

    Qu cela ne tienne, la soire sest poursuivie avec un succulentrepas arros de vin et de nombreux prix de valeur importante. Lesparticipants ont de plus eu droit un spectacle exceptionnel deDawn Tyler Watson et de son comparse Paul Deslauriers.

    Il est noter quencore une fois, le tournoi sest droul guichetferm. La prochaine dition de votre tournoi se tiendra le jeudi 1er septembre 2011. Serez-vous des ntres ?

    MAYA communication et marketing

    www.maya.cc

    Les sourires taient au rendez-vous pouraccueillir les invits.

    Les participants ont eu droit de trs beauxcadeaux leur arrive. De magnifiques polos

    et casquettes taient offerts.

    Ils ont galement pu se rgaler dun dlicieuxbrunch commandit par Horizon

    Environnement.

    Tinki Winki sest assur quil ny ait pas depluie durant la journe. Pour communiqueravec dame Nature, il a toutefois d ajuster

    son antenne !

    Il a par la suite dfi les joueurs pour le pluslong coup de dpart. Trs peu ont russi levaincre. Assez humiliant de perdre contre une

    grosse mascotte !

    Eh non, il navait pas oubli sa sacoche. Impressionns, certains ont voulu se faireprendre en photo avec ce modle de

    masculinit

    Dautres ont prfr se venger etle battre au sens propre.

    Il a par contre t consol par NathalieZielinski de lAssociation de la sclrose en

    plaques.

    Cette dernire a su traiter aux petits oignonsles invits en leur offrant porto, cigares etchocolat au nom de MAYA communication

    et marketing.

    Les participants du tournoi ont eu droit, encorecette anne, au succulent sandwich souvlaki de

    Marc Angelo. Un dlice !

    nen pas douter, certains se sont rgals.

  • Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3Rve VOL. 6 NO. 2 AUTOMNE 2010

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    Un grand merci nos prcieux commanditaires

    Cette bnvole aurait bien aim partir avecle vlo offert par Durabac.

    Les bnvoles ont contribu de manire trsimportante au succs de la journe, notamment

    laide de si beaux sourires.

    Le terrain du Glendale tait en magnifiquecondition et les participants du tournoi ont faitpreuve de classe en le maintenant en bon tat.

    Grand golfeur, Mario Quintin sest assurdinviter des gens avec qui il aurait beaucoup

    de plaisir durant sa journe.

    Pierre Mercier a fait de mme. Sylvain Gagn a vrifi la fermet du corps deJean-Franois Pelchat, au grand plaisir dePatrick Charbonneau et lincrdulit de

    Maxime Sylvestre.

    Hector Chamberland a t plus srieux ensappliquant pour ce coup roul, sous lil

    attentif de Joe Jonhson.

    Une fois dans la salle, certaines personnes ontpris le temps de feuilleter le magazine SOURCE

    pour se tenir au courant.

    Une belle brochette de bnvoles a vendu des ballons pour tirage au profit de la SP; 12 000 $ ont t amasss. Un record !

    Grgory Pratte, reprsentant commercial dumagazine 3Rve, na pas t pargn. Lui aussi

    a endoss la thmatique de la journe.

    Une prestation endiable de Dawn TylerWatson et de Paul Deslauriers a agrment

    la soire, au plaisir des participants.

    Nicolas Gaudreau a gagn un magnifique saccomplet de btons Taylor Made. Il a tenu

    vrifier sil ne rvait pas.

  • Plusieurs sont persuads de la ncessit de changer nos habitudeset nos comportements, tant sur le plan conomique que social etenvironnemental. Individuellement, on peut bien se raconter deshistoires et se prtendre colos, mais bien souvent nos actions necorrespondent pas une telle philosophie. De toute faon, nosefforts personnels sont difficilement mesurables. lchelle dunecollectivit, par contre, notre rsistance et/ou notre mfiance lgard des changements peuvent prendre de telles proportionsquelles empchent parfois tout progrs environnemental notable.Depuis les dernires semaines, les derniers mois, navez-vous paslimpression que notre industrie fait du sur-place ?

    Sur le terrain, le constat est frappant. Les chemins qui mnent laralisation de nouvelles infrastructures sont de plus en plussinueux; les dlais avant le dbut des travaux saccumulent unpoint tel que les donnes sur lesquelles ces projets sappuyaientont le temps de changer avant la mise en chantier.

    qui la faute ? On doit sans doute en attribuer une part nospoliticiens. Les dernires lections municipales ont-elles amendes lus avec une vision diffrente des prcdents ? Une autrefaon de faire les choses ? La population galement nest pastrangre au marasme qui svit actuellement. tort ou raison, les

    contribuables daujourdhui nont plus les mmes proccupationsque ceux des annes 1980 ou 1990. Mme sils ont accs plusieurs sources dinformation, ils ne sont pas ncessairementmieux renseigns puisque plusieurs sources manquent decrdibilit ou dimpartialit. Souvent mal informs, les citoyensprennent position et utilisent leur temps libre pour dfendre leurpoint de vue, se prparer et sorganiser. Aussi, les projets malprpars et mal adapts (les routes et les ponts), improviss (le gazde schiste) ou controverss (les lieux denfouissement techniques)se font vite ramasser . La mfiance sinstalle et les promoteurstombent au combat.

    De toute vidence, la prudence est de rigueur. Ainsi, malgrlchance du programme daide financire pour le traitement desmatires organiques par biomthanisation et compostage enseptembre 2013, force est de constater quil ny a pas debousculades au portillon. Des organismes, surtout municipaux, ontannonc leurs intentions, histoire de retenir les fonds disponibles,mais les projets ne sont pas encore dposs lagence.

    Une tendance se dessine. Les promoteurs (privs ou publics) deprojets de valorisation des matires rsiduelles seront aux mieuxretards aprs les prochaines lections municipales (2013);

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    LA RSISTANCE ET LA MFIANCE FONT TOURNER EN RONDH O R I Z O N 2 0 1 5

    Lo FradetteM. A. conseiller, gestion desmatires rsiduelles [email protected]

    Des organismes, surtoutmunicipaux, ont annonc leursintentions, histoire de retenir lesfonds disponibles, mais les projetsne sont pas encore dposs lagence.

  • dautres devront ngocier au rabais en liminant ou en rduisant lesimpacts ngatifs de certaines oprations ou encore, seront dirigsvers des territoires plus propices et mieux adapts lexploitationdusines. Dans les circonstances, est-ce que les rgions plus avant-gardistes seront dsavantages par rapport celles qui prennent duretard ? Pourront-elles utiliser les fonds du programme ?

    Dans les rgions en phase de mise en uvre dun plan, lespromoteurs marchent sur la pointe des pieds. Surtout, pas trop debruit ! Ceux sur le point dannoncer leurs projets revoient leur plan dematch, analysent les cueils des projets rejets pour ne pas rpterles mmes erreurs et prparent les troupes avec, entre autres, desstratgies de communication et de diffusion de linformation.

    Ah, la maudite poubelle !Avons-nous, comme collectivit, beaucoup de choix qui soffrent nous ? Mieux grer ses dchets devrait-il tre une qute constantedu mieux-vivre en socit ? Compte tenu de notre rsistance auxchangements et en considrant les quantits importantes dematires en jeu, il y a lieu de les mettre quelque part en attendant deles faire disparatre. De prfrence, dans un lieu o elles serontutilises dautres fins.

    La biomthanisation et/ou la production de compost (ou autresprocds de valorisation) partir des matires organiquescomportent des avantages et des inconvnients environnementaux,sociaux et conomiques. Nanmoins, ces procds sont considrspar notre socit comme une volution comparativement au type degestion pratiqu au cours des dernires annes au Qubec.

    Chose certaine, ds que le projet dune usine ou dun centre decompostage sera sur le point daboutir dans une rgion donne,

    celui-ci suscitera, le jour de son annonce officielle, lintrt de lapopulation, commencer par les citoyens habitant proximit du lieuo seront valorises les matires organiques.

    Mieux se prparerComment favoriser la russite dun projet prometteur ? Nousvoluons dans un monde de perceptions o linformation circulerapidement. Un projet, mal prpar, peut tomber avant mme dtreannonc. Comme il sagit dun projet prsenter la population, lavulgarisation de ce dernier (rpondre aux interrogations et auxproccupations) lui donnera de la crdibilit.

    En ce sens, lexprience passe fournit aux promoteurs de projetsdes exemples ne pas suivre, mais aussi des cas de russite. Parmiles gages de succs, ladhsion de la population au projet estessentielle. Sa participation la ralisation lest tout autant. Sansentrer dans lnumration de toute la dmarche de prparation querequiert la prsentation dun projet la population, certainesconditions pralables devraient tre prsentes avant de le rendrepublic, commencer par la comprhension des enjeux, la convictionsincre que le choix propos est le meilleur et que des retombesintressantes pour la population seront gnres lors de saralisation. Cependant, aussi solide que soit cette dmarche,ladhsion de la majorit des lus au projet est essentielle.

    La rsistance aux changements est comprhensible, mais pasinsurmontable. La mfiance, par contre, est sournoise puisquellemine la crdibilit du message de linterlocuteur, peu importe laqualit de son argumentation. Notre dfi est de trouver lesmoyens pour viter de la susciter !

    1 Le procd de biomthanisation est utilis dans la communaut europenne depuis plusieurs annes dj et de plus en plus en Amrique du Nord, surtout aux tats-Unis.

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  • Que de chemin parcouru depuis les annes 1960 avec lamunicipalisation de la collecte des dchets et des dpotoirs ! Lesquantits de matires rsiduelles ont explos et la gestion decelles-ci sest dautant plus complexifie. De nos jours, nombreuxsont les choix technologiques qui soffrent aux lus municipauxpour amliorer la performance environnementale de leur ville.Nanmoins, ces choix peuvent tre rduits deux avenues : onpeut faire peu et continuer enfouir prix modique ou prendredes mesures pour favoriser une utilisation optimale desressources contenues dans les matires rsiduelles. linstar destendances europennes, o lon maximise la valeur ajoute dechaque portion des matires rsiduelles, cest cette dernire voieque nous dcrirons.

    Premirement, prcisons que cet article ne portera que sur lesmatires rsiduelles gnres par les mnages et gres par lesmunicipalits. Alors, prenons le cas dune hypothtiquemunicipalit idale. Elle a dj fourni chaque rsidence deuxbacs roulants de 360 litres munis dune puce permettantdidentifier le destinataire de cet actif municipal. ventuellement,elle pourra galement modifier sa tarification en fonction desleves des bacs roulants ou du poids des matires rsiduelleslorsque ce sera ncessaire. Dj, elle value la possibilit detarifer les services de collecte en fonction du nombre de levespar anne afin de maximiser les trajets et de rduire la frquence,autant de la collecte slective que de la collecte rgulire.

    Depuis plusieurs annes, durant la saison estivale, la municipalitoffre la collecte des rsidus verts tous ses citoyens. Ceux-cipeuvent dposer en bordure de rue lherbe, les feuilles mortes, lesbranches et les coupes de plates-bandes. Bien sr, la municipalitincite aussi lherbicyclage. Ces rsidus verts sont traits sur unsite de compostage que la municipalit a acquis et qui est exploitpar une entreprise spcialise. Le compost est utilis par lamunicipalit dans ses travaux damnagement paysager tandisquelle distribue le reste de sa production la population.

    Outre la collecte slective des matires recyclables, elle aimplant un rseau dcocentres. Chacun couvre un territoire dunrayon denviron cinq kilomtres de manire inciter le maximumde citoyens lutiliser pour les rsidus domestiques dangereux,les rsidus encombrants, les dbris de construction, de rnovationet de dmolition et tous les autres objets jugs obsoltes ourutilisables. La municipalit a fait appel un organismedconomie sociale pour implanter une ressourcerie visant facil iter le remploi des texti les, des meubles et deslectromnagers et dautres articles que les cocentres reoivent.Compte tenu des objectifs de la nouvelle Politique qubcoise degestion des matires rsiduelles 2010-2015, la municipalitsinterroge sur limpact de la valorisation des matires organiques.Elle sest informe sur les possibilits technologiques et sur laperformance atteinte ailleurs. Elle a visit quelques installationseuropennes et elle a surtout discut avec les lus de cesagglomrations. Elle dsire rduire au maximum les matiresorganiques enfouies tout en maintenant les acquis et en facilitant

    le travail de ses citoyens. Les lus se sont interrogs sur laperformance de la collecte slective des rsidus de table et delutilisation du biogaz produit par les procds de biomtha-nisation. Ils ont compris que ce nest pas le tri la source desrestes de table qui permettra dinterdire lenfouissement desmatires organiques, car il y aura toujours des rcalcitrants qui neparticiperont nullement cet effort. Ils ont galement comprisquinclure lherbe et les feuilles dans les procds debiomthanisation ne fera quaugmenter la capacit de linstallationsans produire plus de biogaz. Dans ce cas, il est plus avantageuxde les composter et de produire un excellent compost facilementutilisable.

    Afin de maximiser la valeur ajoute des matires rsiduelles, lamunicipalit a ainsi dcid de procder un tri mcanique desmatires rsiduelles afin de sparer les matires organiques, lesrsidus ayant une bonne valeur calorifique et les rsidus ultimes.Ainsi, elle compte produire du biogaz partir des matiresorganiques et un compost de seconde catgorie avec le digestat.Ce compost pourra tre utilis comme amendement pour larhabilitation des terrains dgrads ou comme matriau derecouvrement des lieux denfouissement technique ou commemlange avec dautres sols pour des remblais et des applicationsindustrielles ou commerciales. Quant au biogaz, elle comptait levendre pour des applications industrielles ou au rseau de gaznaturel. Dans chacun de ces cas, elle devra purer le biogaz avantlutilisation. Il savre quil est plus simple et plus conomiquedutiliser ce dernier dans une bouilloire industrielle ou commechauffage industriel. Or, la municipalit ne possde paslinfrastructure industrielle adapte pour ce faire; elle compte doncutiliser le biogaz comme combustible de chauffage de sesbtiments puisque ceux-ci sont regroups sur une superficierelativement restreinte.

    Par ailleurs, elle elle a l'intention de vendre la fraction desmatires rsiduelles ayant une bonne valeur calorifique descimenteries ou pour des bouilloires industrielles. Ainsi, elle pourrarduire le cot de ses investissements et la facture des matiresrsiduelles pour ses citoyens. De plus, elle minimisera le recours lenfouissement pour la fraction des rsidus ultimes nayant quepeu ou pas de valeur ajoute.

    Finalement, on souhaite tous vivre dans une telle municipalit quifacilite la vie de ses citoyens tout en les informant des bonnespratiques environnementales et en maximisant la valeur ajoute desmatires rsiduelles qui sont gnres sur son territoire. Cela nelempche pas de viser latteinte des objectifs gouvernementaux etmme de les dpasser.

    Et votre municipalit, quelle avenue empruntera-t-elle ?

    L O G E D U N E M U N I C I PA L I T I D A L EI N F R A S T R U C T U R E S U R B A I N E S

    Jean-Louis ChamardM.Sc. Env.prsidentChamard et Associs inc.j l . c h a m a rd @ c h a m a rd e t a s s o c i e s . c o m

    Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3RVE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

    20 Ce texte vous fait ragir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous auwww.maya.cc, sous l'onglet 3Rve, ou envoyez-nous un courriel [email protected]

    Ils ont compris que ce nest pas letri la source des restes de tablequi permettra d interdi relenfouissement des matiresorganiques, car il y aura toujoursdes rcalc i t rants qui neparticiperont nullement cet effort.

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    Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3RVE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

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    La faible performance des centres de tri au Qubec mine lacapacit de valorisation des matires rsiduelles, entrane descots supplmentaires pour les municipalits en plus de nuire auxentreprises de valorisation de la matire.

    Ce sont les conclusions dune tude ralise la fin de 2008 surlamlioration de la performance des centres de tri au Qubec.Cest une faiblesse structurelle de lindustrie qui explique en bonnepartie cette sous-performance nuisible une bonne gestionconomico-environnementale des matires rsiduelles.

    Ainsi, le taux de contamination de la matire est plus lev auQubec par rapport aux standards internationaux. La qualit de lamatire conditionne par les centres de tri du Qubec est jugeinsuffisante par les acheteurs de matires recyclables, ce qui lesconduit devoir sapprovisionner lextrieur pour une partieimportante de la matire dont ils ont besoin.

    Par ailleurs, le niveau defficacit des centres de tri pourrait treplus lev, ce qui permettrait de diminuer les frais dexploitationnets assums par les emballeurs et municipalits et daccrotre laviabilit financire de mme que la profitabilit des centres de tri.Lamlioration de la performance des centres de tri constitue doncun levier important pour augmenter la valeur ajoute de lensemblede la filire de valorisation des dchets.

    En ce qui concerne les acheteurs qubcois, un accs direct etprvisible un volume plus important de matires recyclables proximit constituerait pour eux un prcieux avantageconcurrentiel et une base plus solide pour dvelopper denouveaux produits.

    Des choix faire

    La structure de lindustrie des centres de tri est compose desocits publiques et parapubliques, d'organisations but nonlucratif et dentreprises prives.

    Il a t dmontr que les socits publiques et les organisations but non lucratif sous-performent par manque de mcanisation et cause dinfrastructures insuffisantes. Le cot par tonne dematires recycles est ainsi beaucoup plus lev.

    Les entreprises prives ont par ailleurs de meilleurs rendementsparce quelles ont ralis des investissements dans lamcanisation et lamlioration des pratiques de gestion ainsi quedans lagrandissement des installations de traitement.

    lheure actuelle, on remarque des dcisions contradictoires de lapart des donneurs dordre que sont les municipalits et le MDDEP.Ainsi, certaines municipalits ont tendance favoriser desententes de gr gr avec des socits qui nont pas laproductivit ncessaire pour amliorer la qualit de la matire tre valorises en plus de privilgier lexportation au dtriment desacheteurs locaux des matires recyclables. Ce sont aussi lescontribuables qui paient la note, car cette faon de faire ne permetpas de choisir le meilleur fournisseur ni le meilleur prix.

    Par ailleurs, le MDDEP, dans le cadre du projet de la nouvellePolitique de gestion des matires rsiduelles, entend soutenirfinancirement les centres de tri pour lachat dquipements demcanisation. Il est paradoxal que le Ministre, dans une priodedaustrit budgtaire, entende accorder des subventions descentres de tri alors que lindustrie prive na pas sollicit unetelle aide.

    Les entreprises prives propritaires de centres de tri sont mme dinvestir dans lamlioration de la productivit et,consquemment, de rduire le cot de traitement si les rgles dujeu dans lattribution et la dure des contrats sont claires etquitables pour tous. Lentreprise prive peut galement atteindreles objectifs de rinsertion sociale si on lui offre le mme accsaux programmes que les organismes but non lucratif.

    Enfin, le gouvernement du Qubec doit aussi faire preuve decohrence dans ses politiques de dveloppement industriel. En2008, on dposait la Stratgie de dveloppement de lindustriequbcoise de lenvironnement et des technologies vertes. Au-del des dollars quannonait cette stratgie, il faut rappeler quelindustrie des services environnementaux est dispose investiret payer des impts. Pour cela, assurons-nous de faire les bonschoix de politiques et de programmes justes et quitables pourmaximiser les retombes conomiques et amliorer notreperformance environnementale.

    PERFORMANCE DES CENTRES DE TR I AU QUBEC : DES CHO IX FA I RE

    A S S O C I A T I O N

    Perry NiroM.Sc.prsident-directeur gnralConseil des entreprises de servicesenvironnementauxpn i ro@cese . c a

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    Lincinration des matires rsiduelles avec rcupration dnergieconnat un essor important dans les pays industrialiss. Le Qubec etses environnementalistes ne sont pas trs chauds lide. Pas pourlinstant du moins

    En Allemagne, les temps changentAu printemps 2010, le docteur Michel Weltzin tait confrencier la18th Annual North American Waste-to-Energy Conference tenue Orlande, en Floride. Fait particulier, Dr Weltzin nagissait pas titre dereprsentant de lindustrie, mais bien comme porte-parole des Vertsallemands, une entit politique similaire au Parti vert du Canada !

    Sa confrence sattardait dmontrer comment les Verts allemands,qui au dbut des annes 1990 taient farouchement opposs lincinration, taient devenus au fil du temps et des avancestechnologiques de fervents partisans de cette option de traitementdes dchets ultimes. En fait, ce revirement idologique sappuie sur20 ans dexprience o on a constat que : la rduction la source et la rcupration ne sont pas la

    solution, mais bien une de ses composantes; les programmes de rcupration ont leurs limites (couches

    jetables, diffrents grades de plastique, matires composites,etc.);

    les produits ne sont pas recyclables linfini (downcycling);

    lutilisation des meilleures technologies disponibles pourlincinration gnre moins dimpacts environnementaux que lesautres technologies dlimination.

    Dans ce contexte, les Verts allemands soutiennent aujourdhui unprogramme bas sur le principe hirarchique des 3RV, savoir :1. la mise sur pied dun programme de remploi performant;2. lcoconception et le recyclage des matires (le recyclage rel

    et non la rcupration qui est le moyen et non la fin);3. la fin de lenfouissement aussitt que possible;4. la valorisation thermique des dchets ultimes.

    Lever le tabou franaisEn parallle, du ct franais, le Snat conclut, aprs avoir men une mission commune dinformation sur les traitements des dchets lt 2010, quil faut non seulement lever le tabou sur lincinrationavec rcupration dnergie, mais galement identifier des pistes afinde favoriser son acceptabilit sociale. cet gard, il est prconisdtablir un processus de concertation prcoce sappuyant sur :

    une expertise scientifique indpendante; une valuation complte et rigoureuse des autres possibilits; une information transparente et vulgarise; un suivi et une vigilance indpendante postconstruction.

    Le Snat franais affirme que le succs du dveloppement de lafilire waste-to-energy (WTE) est tributaire de sa rappropriation parlopinion publique. Pour ce faire, le Snat juge que cette filire doittre dveloppe en misant sur la dmocratie participative, uneconclusion pour le moins audacieuse de la part de reprsentantslus

    Depuis 2007, les snateurs franais peuvent sinspirer dun exempleconcret, soit celui de lincinrateur avec rcupration dnergie bti

    LINCINRATION DES MATIRES RSIDUELLES :NOUVELLE PANACE OU IMPOSTURE ?

    A C C E P T A T I O N S O C I A L E

    Cdric BourgeoisM. Env.prsidentTransfert Environnementcbou rg e o i s@t ran s en v i ro nnemen t . q c . c a

  • Issy-les-Moulineaux, prs du cur de Paris.Pour favoriser son acceptation sociale, lepromoteur public sest engag suivre uncahier de charges rigoureux en faveur de laprotection environnementale. En outre, ilsest engag faire de son projet un modledintgration urbaine, notamment en : enterrant le btiment de 31 mtres et

    en limitant sa hauteur hors terre 21 mtres;

    intgrant les chemines de traitement lintrieur du btiment;

    supprimant le panache devapeur/fume.

    Le projet apporte des bnfices concretspour la communaut locale : la vapeurgnre est ut i l ise pour chaufferlquivalent de 79 000 logements et lescendres sont transportes par voie maritime(sur la Seine), ce qui rduit la congestionautomobile et les missions de GES. En cequi a trait la vigilance citoyenne, un comitde sentinelles a t mis sur pied lors de lapriode de construction et un comit de suiviest aujourdhui actif, notamment pour suivreles missions atmosphriques qui sontanalyses en cont inu et d i f fusespubliquement.

    Une rputation btir, des craintes dissiper

    Contrairement lEurope, o les lgislateursont clairement choisi de prioriser lavalorisation thermique, deux dfis majeursdemeurent lchelle nord-amricaine :

    1) les technologies de valorisationnergtique comptitionnent aveclenfouissement, qui sort encore grandgagnant en termes de cot;

    2) trs peu de nouvelles installations ontvu le jour au Canada ou aux tats-Unisdepuis le dbut des annes 1980. Lapopulation reste donc avec uneperception biaise des technologieslies lincinration.

    De fait, malgr les avances technologiquesquant au traitement des des missions etaux mcanismes de suivi en temps rel de laqualit de lair, la fume demeure associe la pollution dans l'esprit de la population. Enoutre, et bien que directement cibles par leslgislateurs, les dioxines et les furannes etles risques de cancer qui y sont associs ,demeurent lun des principaux leviers demobilisation des opposants. Il nest donc passurprenant de voir les citoyens sactiver pourfaire obstacle aux projets dincinrateursavec rcupration dnergie de MetroVancouver et de Durham-York en Ontario.

    En ralit, la peur de la chemine estprofondment enracine dans lesubconscient collectif; do les efforts deplus en plus importants des promoteurs pourdissimuler leurs infrastructures, pour lesintgrer au tissu architectural urbain et pourfaire disparatre ces mettrices de fume.

    Mais alors, comment peut-on susciterladhsion citoyenne aux projetsdincinration ?

    Cest simple. Comme nos cousins franais,favorisons la dmocratie participative !

    Nul besoin de rappeler certains dossierschauds au Qubec (oliennes, gaz deschiste, sites denfouissements, etc.) pourraliser que les relations publiques

    traditionnelles et unilatrales vouentgnralement un projet lchec.

    Il est de loin prfrable dopter pour unedmarche de consensus inform o lescitoyens sont appels, en amont des projets, sinformer, participer et se positionnerquant aux modes de gestion privilgier. Siloption de lincinration est favoriser, lescitoyens la choisiront. videmment, cecisuppose de faire confiance au jugementcitoyen

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    L I N C I N R A T I O N D E S M A T I R E S R S I D U E L L E S : N O U V E L L E P A N A C E O U I M P O S T U R E ?

  • Le magazine des matires rsiduelles au Qubec3RVE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010

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    Dans la foule du projet de politique qubcoise sur la gestion desmatires rsiduelles1, publi en novembre 2009 (la nouvellePolitique ), le Rglement modifiant le Rglement sur lesredevances exigibles pour llimination des matires rsiduelles2 at publi dans la Gazette du 7 juillet 2010 et est entr en vigueurle 1er octobre dernier.

    Ce rglement modifie le Rglement sur les redevances exigibles pourllimination des matires rsiduelles3 qui impose aux exploitants delieux dlimination le versement de redevances pour chaque tonne dematire rsiduelle reue pour limination. La rcente modificationprvoit des redevances supplmentaires de 9,50 $ tre payespour chaque tonne limine entre le 1er octobre 2010 et le 30septembre 2015, pour des redevances totales de 20,23 $/t.m.

    Les principaux objectifs de telles redevances visent rduire lesquantits de matires rsiduelles tre limines et financer leprogramme de traitement des matires organiques parbiomthanisation et par compostage de la nouvelle Politique.

    Nul doute que ces objectifs sont louables puisque leur atteintepermettrait dallonger la dure de vie des sites existants tout endiminuant les lixiviats et les biogaz gnrs par la dcomposition desmatires organiques qui seraient dvies de lenfouissement.

    La question se pose toutefois savoir si limposition de cesredevances supplmentaires constitue le meilleur outil pour ce faire,dautant plus quelle ne se fera pas sans heurts pour lensemble desjoueurs impliqus.

    Dans son tude sur limpact conomique de cette modificationrglementaire, le MDDEP fait tat dimpacts positifs pour la plupartdes intervenants et dimpacts nuls ou faibles dans les autres cas4.Nous souhaitons souligner ici certains aspects qui mritent mention,dont certains sont tenus sous silence.

    Quelques chiffresSelon les estimations du MDDEP, 6,1 millions de tonnes de matiresrsiduelles ont t limines en 2009 (47 % du secteur ICI, 31 % dusecteur municipal et 22 % du secteur CRD). Lobjectif de la nouvellePolitique consiste diminuer la quantit de matires rsiduelleslimines 5,2 millions de tonnes dici 2014. Le MDDEP se base surla prmisse que loffre des sites de biomthanisation et decompostage qui seront implants dici 2014 permettra de dtournerplus de 800 000 tonnes annuellement des lieux denfouissement. Or,ltablissement de ces sites est tributaire du programme definancement de 650 M$ annonc dans la nouvelle Politique et quisera financ mme les redevances additionnelles.

    Le MDDEP ajuste son estim des sommes de redevances initialesqui seront perues en fonction de la rduction anticipe des volumes,ce qui correspond une baisse de plus de 8,8 M$ annuellement.Puisque 85 % des redevances sont reverses aux municipalits, lessommes remises aux municipalits seront donc rduitesannuellement denviron 7,5 M$.

    Le programme de redistribution des redevances5 prvoit remettre auxmunicipalits une subvention au moins quivalente au montant desredevances payes pour llimination de ses matires. Lexcdentpermet aux municipalits de financer des activits visant la mise enuvre des PGMR. La baisse du montant des redevances peruesaura donc un impact sur le financement des initiatives municipales.

    Les redevances additionnelles de 9,50 $ la tonne pour leur part neseront pas affectes au fond vis par le programme de redistributiondes redevances. Ainsi, le MDDEP estime quelles gnreront desrevenus de 278,4 M$ sur 5 ans. Comme le MDDEP sest engag rembourser la totalit des redevances payes par les municipalits, ilestime quenviron 86,3 M$ leur seront remis. En ce qui concerne laportion rsiduelle, un montant de 51,6 M$ sera utilis pour la mise enuvre du plan quinquennal, 16,5 M$ serviront aux activits duMDDEP en matire danalyse et de contrle, et le solde de 124 M$sera utilis exclusivement au financement du programme detraitement de matires organiques.

    tant donn la garantie deffet neutre pour les municipalits, retenonsde ce qui prcde que toutes les sommes prvues par limposition deces nouvelles redevances seront assumes exclusivement par lessecteurs ICI et CRD.

    Les impacts apprhendsLes estimations du MDDEP sont tributaires du fait que lensembledes matires rsiduelles continuera tre limin dans des sitesautoriss qubcois, ce qui semble une prsomption pour le moinsutopique.

    En effet, cela fait fi de certaines ralits qui ne sauraient trequ'exacerbes par limposition dune redevance excdant 20 $/t.m. : la concurrence dloyale provenant dexploitants de sites non

    autoriss qui ne facturent ou ne remettent pas la redevance; le dumping sauvage ; lutilisation de la redevance par les entreprises de collecte pour

    financer le transport des matires rsiduelles lextrieur desfrontires provinciales.

    Ces phnomnes dtourneront des quantits non ngligeables dematires rsiduelles de lenfouissement scuritaire dans des sitesautoriss qubcois et privera le gouvernement, les municipalits et,ultimement, les citoyens, des redevances dment payes. Ainsi,latteinte de lobjectif de rduction de la quantit de matiresrsiduelles limines seffectuera au dtriment de lobjectif definancement du programme de traitement et des activits de gestiondes matires rsiduelles.

    Comme effet ngatif additionnel, mentionnons que dans lventualito le transporteur exporterait les matires rsiduelles, lesmunicipalits ne seraient plus admissibles au programme deredistribution, faisant en sorte quelles paieraient les redevances sansrecevoir la subvention qui en dcoule, ce qui aurait un impactsignificatif sur leur budget.

    Ces incongruits sont rendues possibles entre autres parce que laredevance nest pas une taxe, mais plutt un cot qui est internalisdans les prix des transporteurs et des exploitants de sites, quelexportation nest pas interdite et que la redevance doit tre paye augouvernement par les exploitants de sites plutt que par lestransporteurs.

    Afin de maximiser les chances datteindre les objectifs louables dugouvernement, il est impratif que des changements soprent, tantau niveau rglementaire que dans les pratiques des municipalits,notamment lors des appels doffres, pour viter que la redevancepaye par les citoyens puisse tre utilise pour financer le transportdes matires premires hors de nos frontires.

    1 La nouvelle Politique a t publie le 25-11-09 et est toujours ltat de projet.2 Dcret 526-2010, Gazette officielle, 07-07-10, partie 2, p. 2832.3 R.R.Q., c. Q-2, r. 18.2.4 Projet de rglement sur les redevances exigibles pour llimination de matires

    rsiduelles tude dimpact conomique, 20 novembre 2009.5 Programme sur la redistribution aux municipalits des redevances pour llimination

    de matires rsiduelles, 2006.

    L E J U R I D I Q U E

    Me Christine DuchaineAvocate en droit de associe chez Sodavex,cabinet juridique spcialis en environnementc d u c h a i n e @ s o d a v e x . c o m

    crit en collaboration avec Me Mira Gauvin de Sodavex

    N O U V E L L E S R E D E VA N C E S D E 9 , 5 0 $ L A TO N N E :D E S E F F E T S S U R P R E N A NT S E N P E R S P E C T I V E !

    [] toutes les sommes prvuespar limposition de ces nouvellesredevances seront assumesexclusivement par les secteurs ICIet CRD.

  • Le marketing dans sa dfinition puriste est une discipline dumanagement qui cherche dterminer les offres de biens, deservices ou dides en fonction des attitudes et de la motivationdes consommateurs, du public ou de la socit en gnral. Maisune tendance se dessine depuis quelques annes : le marketingRH. Ce type de marketing est orient sur les faons de sepositionner comme employeur de choix auprs des employs etfuturs employs. Mettre en place une stratgie marketing RHdevient une faon incontournable de sduire les candidats et defidliser ses ressources.

    La relation entreprise-employ connat une profonde mutation.Plusieurs secteurs connaissent une pnurie de main-duvrequi, avec les annes, saccentuera : avec 33 % de Canadiens quine seront plus actifs sur le march de lemploi court terme etun taux de natalit oscillant autour de 1,3 %, les chiffresdmontrent que le march de lemploi deviendra pro-employs.Ces derniers auront le choix. Tenez-vous-le pour dit !

    Alors, comment faire pour attirer cette ressource si rare ? Commentles garder chez vous ? Le marketing RH apporte en cela denombreuses solutions. Pour sduire les meilleurs candidats,lentreprise doit se vendre. Et apprendre optimiser les techniquesprovenant du marketing classique comme on le ferait pour attirerles clients vers sa marque ou ses produits. Changer sa faon decommuniquer nos valeurs, notre culture organisationnelle etmettre de lavant toutes les pratiques ou initiatives lies au capitalhumain rsument bien la notion.

    PAR QUOI COMMENCER ?QUELLE EST LA RECETTE ?

    Il nexiste pas de recette miracle ni de mode demploi prts appliquer. Mais voici quelques pistes qui vous aideront vous faireune tte sur le sujet.

    Une stratgie de marketing RH repose sur un certainnombre de facteurs.

    Tout dabord, il sagit damliorer son attractivit auprs descandidats. Cela signifie quil faut repositionner son imagedemployeur ou tout simplement en crer une, si cela nest pasdj fait. Un ensemble doutils peuvent tre dploys comme laralisation dune vido institutionnelle sur lentreprise, la misesur pied de contacts avec les coles (stages, visites dentreprises,participation aux forums dtudiants), la mise en place dunprogramme daccueil, dintgration et daccompagnement,ltablissement de plans de carrire individualiss dans la mesuredu possible, le dveloppement des avantages sociaux et lemaintien du bien-tre du capital humain tout en respectant

    lquilibre charge de travail/vie prive, la mise en place doutilsde fidlisation et de dveloppement de lappartenance Bref, ilfaut crer un environnement auquel les gens veulent apparteniret dans lequel ils veulent rester !

    En fait, il sagit dtre une entreprise sexy capable dattirer lesoffres de services externes et de fidliser son capital humaininterne en peaufinant sa relation avec ses employs et sescandidats potentiels. Mais il faut faire attention. Le marketing RHdoit demeurer une stratgie honnte et authentique. Mettre delavant ou prtendre des pratiques sans quelles soient rellementimplantes ne fera que ternir votre image demployeur. Celapourrait mme affecter votre image tout court. Bien que diffrente,limage demployeur est indissociable de limage de marque.tre leader ou pas dans son secteur dactivit ne se reflte pasforcment sur sa notorit comme employeur. Des salarispeuvent mme choisir de travailler pour certaines entreprisesayant une bonne renomme demployeur, et ce, un salaireinfrieur aux autres offres. Pourquoi ? Parce que cet employeura su inclure dans son offre des avantages et des pratiques quisont intressants pour les employs, de sorte que le climat detravail semble plus serein.

    Cascades est un exemple dentreprise qui a su tirer son pingledu jeu. Avec plusieurs places daffaires au Qubec et dans lemonde, lentreprise a rserv une importante section de son siteInternet aux ressources humaines. A contrario, la majorit desentreprises, peu importe leur taille, parlent peu ou sinon pas dutout de la dimension humaine de leur organisation.

    Vous navez pas besoin dtre une grande entreprise pour vouspencher sur le marketing RH. Pas besoin non plus dun vasteventail dexpertises. Il sagit dappliquer aux ressources humainesles rgles gnrales du marketing.

    Quai-je offrir ? Quoffrent les autres (concurrents) ? Quelles sont mes forces (avantages) comme employeur ? Quelles sont mes faiblesses (ce que je noffre pas) comme

    employeur ? Que suis-je prt offrir pour acqurir de nouvelles ressources

    qualifies et conserver celles que jai ?

    Ensuite, on passe laction !

    Au risque de me rpter, la filire de lenvironnement aura bientt relever un triple dfi comparativement certains autres secteursdactivits conomiques; en plus de tous les dparts la retraite,le secteur est en bonne croissance, les demandes de servicesenvironnementaux sont en hausse et lenvironnement est aucur des proccupations de bien des acteurs, politiciens etcitoyens Le train est en marche Il est encore temps dymonter. Et comme vous le savez, les dfis sont souvent sourcesdopportunits et de dpassement.

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    GESTION HUMAINE DES RESSOURCES CONNAISSEZ-VOUS LE MARKETING RH ?

    Dominique DodierDirectrice gnraleEnviroComptencedomin ique .dod ier@envirocompetences .org

    EnviroComptences, conscient de tous ces enjeux, peutvous venir en aide dans plusieurs dossiers relatifs auxressources humaines. Communiquez avec nous !

    Ce texte vous fait ragir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous auwww.maya.cc, sous l'onglet 3Rve, ou envoyez-nous un courriel [email protected]

  • L E S B O N S C O N T A C T S

    1205, rue Ampre, bureau 310Boucherville (Qubec) J4B 7M6Tl. : 450 655-9640, poste 237Tlc. : 450 [email protected]

    STPHEN DAVIDSON, ing.Directeur de projetsEnvironnement

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  • L E S B O N S C O N T A C T S

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  • Julie Gagn de Sani Eco a rcemmentral is un exploit de tai l le enseptembre dernier. Faisant partie dungroupe de 21 femmes qui ont amassla somme de 135 000 $ au profit dela maison La parolire de Sherbrooke,elle a surmont lpuisement et lescrampes pour russir lascension duclbre Kilimandjaro. nen pasdouter, depuis son retour, Julie a latte dans les nuages ! Toutes nosflicitations !

    LA TTE DANS LES NUAGES

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    LE

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    ER

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    OR

    Sources : Associated Press, La terre de chez nous, Umour.com et lquipe de 3Rve.

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    nouvelles,

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    des sujets

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    SOULIGNER LEXCELLENCEDE LINDUSTRIE

    Lindustrie des services environnementaux entend rcompenser lexcellence et lance lesprix Envirolys, une distinction qui vise souligner annuellement la performance desentreprises dans les secteurs des matires rsiduelles, des matires dangereuses, dutraitement des sols ainsi que les manufacturiers dquipements environnementaux. Unedistinction sera galement accorde un entrepreneur qui aura contribusignificativement au dveloppement de lindustrie. Les entreprises qui veulent poser leurcandidature peuvent le faire avant le 12 novembre sur le site www.cese.ca. Un gala deremise aura lieu le 9 dcembre Montral. Cest un rendez-vous !

    Cette anne, limportant salon international Pollutec se tiendra du30 novembre au 3 dcembre 2010 Lyon. Lvnement attendplus de 75 000 visiteurs et 2 400 exposants. Le pays lhonneursera le Chil i . Nous vousencourageons participer lvnement titre dexposantou mme de simple visiteur.Vous pouvez obtenir delinformation en [email protected].

    L'Universit du Wisconsin-Green Bay a trouv unmoyen tout simple de rduire ses dpenses lies l'impression. En effet, aprs plusieurs tests, la directricede linformatique de ltablissement en est venue la conclusion que remplacer lutilisation de la policede caractre Arial par le Century Gothic permetdconomiser 30 % dencre. Ce qui dans les faitsreprsente une conomie substantielle pour luniversiten plus dtre un beau geste environnemental. Etvous, quelle police utilisez-vous ?

    Le groupe Ads inc. en affaires depuis prs de 45 ans et quiemploie plus de 350 personnes, annonce que sa filialeSolmax-Texel Gosynthtiques inc. change sa dnominationsociale pour devenir Texel Gosol inc. Fonde en 1993,Texel Gosol est une entreprise 100 % qubcoise dont lamission est doffrir, de dvelopper, de promouvoir et dinstallerdes produits et services gosynthtiques.

    La socit australienne aussieBumtente une perce dans le mondecologique et technologique encommercialisant des sous-vtementsnouveau genre. Les fibres servant leur fabrication proviennent delcorce du bananier et sont, semble-t-il, trs faciles tisser. Impossiblede savoir pour linstant sil y aura uneversion mangeable

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    Abc vs Abc UNE POLICE CONOME

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