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PARCELLAIRE d’exploitation Acteur en élevage laitier J'analyse, j'agis AIRYMAN AIRYMAN D D S e pte m br e 2 0 1 2 Fiches d’aide à la décision

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PARCELLAIREd’exploitation

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L e parcellaire est un enjeu permanent en production laitière. Il est spécifique à chaque exploitation par sa configuration et sa diversité. Il revient à chaque éleveur d’optimiser son utilisation en valorisant judicieusement les potentiels des différentes parcelles, en levant parfois les contraintes internes, en organisant l’assolement et la répartition des animaux.Les années passées, les agrandissements successifs de plus ou moins grande importance ont progressivement

déstructuré le foncier des exploitations. Nombre d’agriculteurs exploitent aujourd’hui un parcellaire morcelé qui augmente les coûts de production, compromet la possibilité de choix du système fourrager et limite les rotations de cultures.L’optimisation du parcellaire et la gestion fine des surfaces revêtent une importance primordiale dans la construction du résultat économique :• un parcellaire accessible et bien aménagé, c’est une facilité pour la gestion du pâturage et la valorisation des dérobées. Ces fourrages équilibrés permettent un moindre recours aux aliments concentrés et azotés. C’est également un confort pour les animaux : la liberté d’accès au bâtiment, des déplacements limités, une meilleure maîtrise sanitaire,• un parcellaire groupé, cohérent dans ses îlots et bien utilisé, c’est moins de kilomètres sur les routes pour les conduites de cultures et les chantiers de récolte et une meilleure gestion du matériel et une moindre consommation de carburant. C’est également une plus grande souplesse pour gérer les rotations, la fertilisation et les lots d’animaux.L’optimisation du parcellaire répond aux objectifs de l’Agriculture Ecologiquement Intensive (AEI) en favorisant le maintien des niveaux de production, la réduction de la consommation d’intrants, la préservation de l’environnement et la viabilité économique et sociale des outils de production.Elle correspond également aux objectifs du projet européen DAIRYMAN dans lequel la Bretagne est engagée par l’intermédiaire du pôle Herbivore des Chambres d’agriculture : amener les éleveurs à analyser leur système de production, améliorer les pratiques de fertilisation et de complémentation au sein des exploitations laitières afin d’en améliorer les performances tant économiques qu’environnementales.Ce cahier invite à analyser son exploitation et à en identifier ses atouts et ses contraintes afin d’agir au quotidien sur des éléments concrets pour optimiser son revenu et s’assurer de bonnes conditions de travail. Il invite enfin à prendre en compte l’ensemble de ces éléments pour mener les projets d’exploitation et favoriser les réflexions locales sur les aménagements fonciers.

Bonne lecture,

Alain Hindre, Président de la commission Herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne

S O M M A I R E

REFLEXION

J’ag

is p

our m

on entreprise

DECISIONACTIO

N

Coûtsde

revient

Coûtsde

revient

Enjeux du parcellaire 3

Analyser le parcellaire 4

Valoriser l’accessibilité 6

Echanger ses parcelles 8

Organiser le pâturage 10

Aménager des chemins 12

Clôturer efficacement 14

Créer des réseaux d’eau 16

Recourir aux auxiliaires de pâturage 18

Organiser les troupeaux et les cultures 20

Définir le besoin de surface du troupeau laitier 21

Définir l’importance du troupeau en croissance 22

Définir la place des cultures de vente 23

Parcellaire : apporter des pistes de cohérence

2 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 3

2 aspects sont déterminants pour l’optimisation du parcellaire en système laitier

• L’accessibilité des parcelles aux vaches lai-tièresElle est liée à la gestion d’animaux qui reviennent 2 fois par jour à un point fixe (traite). La surface accessible détermine le potentiel de surfaces pâturables. Une accessibilité limitée conduit à une plus forte utilisation de stocks fourragers. Tous les éleveurs n’ont pas la même approche de l’accessibilité en fonction de leurs choix personnels et des contraintes non levées du parcellaire. Dans nombre d’exploitations, l’accessibilité reste cependant un potentiel sous-exploité.

• La cohérence des îlots parcellaires Côté animal, l’exploitation gère des lots d’animaux pouvant s’éloigner du siège d’exploitation : génisses de différents âges, vaches taries, animaux à viande. L’enjeu sera de limiter le travail et la fréquence des déplacements d’animaux.Côté végétal, l’exploitation cherche à la fois à bien valoriser les terres obligatoires en herbe et à dispo-ser d’îlots de culture qui permettent d’optimiser les conduites et les chantiers de récolte : formes et sur-faces des parcelles, distances à parcourir.

La structure foncière est spécifique à chaque exploitation y compris au sein d’une même zone pédoclimatique : accessibilité aux animaux, morcellement du parcellaire, potentialités des terres, dimensions et formes des par-celles, présence de cours d’eau, de haies, de routes… Pour bien valoriser les terres, il est nécessaire d’analyser les différents blocs de parcelles pour envisager les meilleures solutions d’utilisation et d’amélioration. Le parcellaire reste un élément clé de la réussite du système bovin dans un contexte économique incertain mar-qué par l’augmentation des coûts des intrants et de l’énergie. Sa cohérence contribue à faciliter le travail dans un contexte d’agrandissement des structures et de raréfaction de la main-d’œuvre.

L’agrandissement est souvent déstructurant. La densité des exploitations et les départs en retraite échelonnés, sans constitution de réserves foncières, dégradent des parcellaires existants. La liaison quota/sol a également, jusqu’à présent, souvent joué en défaveur de la cohérence des structures, favorisant l’agrandissement à dis-tance et limitant les possibilités d’échanges.

Le souci du parcellaire doit être permanent dans les objectifs d’évolution des structures.

Enjeux du parcellaireL’optimisation du parcellaire est un élément essentiel de la maîtrise globale d’un système d’exploitation. Elle représente un enjeu majeur en production bovine dans la maîtrise des coûts de production et dans l’organisation du travail par la gestion des lots d’animaux et des besoins de stocks fourragers.

S O M M A I R E

de pâturage seul

- 150 jours 70 jours

3500 kg MS Fourrages stockés

2400 kg MS

40 % 60 % % de la

consommation annuelle

1200 kg Paille par vache

170 jours

900 kg

210 jours Bâtiment

Désilage – raclage 180 jours 300 jours

Paillage 150 jours 170 jours

(en équiv. temps plein)

Le parcellaire conditionne le choix du menu

Les menus orientent le coût alimentaire et les charges de structure.

Maïs 18 Herbe

45 Maïs

30

Herbe

30

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4 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

A quoi ça sert ?• A s’approprier les atouts et contraintes de son ex-

ploitation.• A bien connaître l’accessibilité potentielle aux vaches

laitières et à identifier les freins à cette accessibi-lité (présence de routes ou cours d’eau, difficulté d’accès, absence d’accès aménagés, distance à parcourir).

• A apprécier la cohérence des îlots non accessibles par rapport aux distances, aux formes, aux surfaces utilisables pour des cultures ou des lots d’animaux.

• A orienter l’équilibre entre pâture et stocks fourra-gers.

• A orienter l’utilisation des parcelles entre cultures annuelles et élevage selon les potentialités des terres, la forme et la taille des parcelles, l’aspect pratique des conduites.

• A faire des choix en fonction des contraintes liées aux potentiels et aux distances : choix d’assole-ment, décision de délégation.

• A prendre en compte les éléments environnemen-taux dans les choix de conduites (bocages, haies, pentes, zones humides ou à contraintes).

• A identifier les parcelles « échangeables » et à favo-riser le dialogue entre les exploitants.

Conditions d’efficacité• Valoriser l’accessibilité potentielle dans le système

fourrager de l’exploitation.• Bien organiser le pâturage pour valoriser les pâtures

et limiter le travail.• Positionner les cultures annuelles dans des par-

celles de potentiel adapté.• Gérer les assolements et les rotations culturales

selon les îlots.• Avoir le souci de l’amélioration du parcellaire dans

les projets d’exploitation.

Quand peut-on s’en passer ?Quand l’exploitation est très groupée et homogène en potentiel des terres.

Quels ajustements ou alternatives ?• Réserver les parcelles les plus éloignées aux cultures

de vente et penser à la délégation des travaux des champs.

• Accepter de se séparer des terres les plus éloignées ou de parcelles isolées de faibles surfaces.

• Veiller à ce que les agrandissements ne soient pas déstructurants : maintien ou amélioration d’une bonne accessibilité, îlots de culture cohérents.

Analyser le parcellaireLa bonne connaissance du parcellaire de l’exploitation, de ses contraintes et des potentialités des différentes parcelles sont des éléments importants de l’optimisation du système de production (système fourrager et conduites animales, place des cultures annuelles).

Les parcelles auront des utilisations différentes selon leur potentiel (cultures, prairies perma-nentes) et leurs fonctionnalités (accessibilité aux laitières, forme des parcelles, pentes...).

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 5

Des repères à identifier :• le potentiel de rendement détermine les terres de cultures annuelles• la proximité de l’étable invite à destiner la parcelle uniquement à l’herbe• les sols portants autorisent le pâturage hivernal et la mise à l’herbe précoce• la sensibilité à la sécheresse limite le pâturage d’été• la présence de cailloux rend plus difficile le travail du sol• la présence de pentes, de cours d’eau, d’habitations entraîne des contraintes environnementales• les parcelles petites ou difformes compliquent les conduites des cultures annuelles.

Limites des parcelles accessibles aux vaches laitières

Siège del’exploitation

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6 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

Il convient dans chaque exploitation d’analyser les freins à l’accessibilité et à l’utilisation du pâturage :• chemins en mauvais état, morcellement du parcel-

laire, voisinage,• accès directs limités,• absence de réseau d’eau, clôtures à améliorer…

A quoi ça sert ?• à augmenter la part de pâturage et ainsi à maîtriser

le coût alimentaire et les coûts de mécanisation et de bâtiment par la limitation des stocks fourragers.

• à améliorer l’autonomie alimentaire (AEI).• à faciliter le travail quand le pâturage est bien orga-

nisé. Les animaux seront plus souvent à l’extérieur : diminution des temps de distribution, moins de dé-jections en bâtiments, de paillage…

• à conserver l’accessibilité en cas de modification importante de la structure (route, pertes de terres agricoles…), ou en cas d’augmentation de la réfé-rence laitière.

A quoi ça ne sert pas ?A une extensification non choisie : sous-exploiter les parcelles par rapport à leur potentiel optimisé.

Conditions d’efficacité• Prendre les moyens de lever les freins à l’accessibi-

lité : réalisation de chemins, voire d’ouvrages spéci-fiques pour les laitières, aménagement des accès…

• Chiffrer le projet au cas par cas, mesurer l’impact financier. Bien distinguer le peu coûteux et les amé-nagements plus onéreux.

• Prendre en compte l’utilisation du parcellaire dans la durée. Bien positionner les chemins selon les circuits des laitières et l’effectif, la valorisation de l’herbe et l’utilisation éventuelle en cultures (tailles, formes).

En pratique• Une bonne accessibilité donne le choix du sys-

tème fourrager et ce système garde ses possibilités d’évolution.

• Une bonne accessibilité permet des rotations cultu-rales sur les parcelles vaches laitières.

• Bien distinguer :- les surfaces accessibles : les parcelles où l’éle-veur accepte d’amener les animaux. L’accessibilité potentielle se situe à 1 km maxi (entrée de parcelle)*- les surfaces réellement pâturées par les vaches laitières.

• Positionner les chemins par rapport à un schéma global d’organisation : optimisation des parcelles de pâturage, circulation aisée des animaux en limitant les trajets. Ne pas hésiter à créer un chemin pour les laitières là où il en faut un !

• Savoir franchir des obstacles naturels : aire d’at-tente pour une route, passerelle VL pour une rivière, boviduc en certaines situations…

• Les auxiliaires de pâturage, chiens et quad, contri-buent à l’accessibilité (voir page 18-19).

Quand peut-on s’en passer ?• Si l’accessibilité potentielle est forte : supérieure à

50 ares par vache.• Si la faible accessibilité est liée à la structure : son

amélioration n’est alors liée qu’à des échanges ou à l’achat judicieux de parcelles.

Valoriser l’accessibilitéLa recherche de l’accessibilité est un objectif permanent pour l’éleveur. Souvent de simples aménagements internes à la structure permettent d’améliorer l’accessibilité valorisée et concourent à la simplification du travail quotidien.

* 50 ares pour 80 laitières (40 ha) représentent 1/8e de la surface comprise dans un rayon de 1 km.

1 km

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 7

Quels ajustements ou alternatives ?• Déplacer la salle de traite et les bâtiments : attention aux coûts.• Construire quand nécessaire : bien choisir l’emplacement.• Garder 2 salles de traite ? Possible pendant un temps pour les grandes structures et les situations d’agran-

dissement ou de regroupement mais cela nécessite d’avoir une bonne organisation des conduites animales et de la main-d’oeuvre disponible.

• Robot mobile ? Questions du coût et de l’adaptabilité aux évolutions de structure…

Des chemins « en dur » facilitent les trajets vers des parcelles distantes.

Des chemins « 5 cm béton sur terre» en milieu de grandes parcelles permettent une bonne organisation du pâturage.

L’aménagement d’un pont pour que les animaux puissent franchir la rivière a permis de gagner 15 ha d’accessibiblité.

Un chemin traversant un bois en pente a permis de gagner des hectares accessibles en réduisant la distance d’accès aux parcelles.

Certaines situations se prêtent à la réalisation d’un tunnel.Chemin en caillebotis de récupération, permettant d’organiser les parcelles de culture ou de pâturage en gardant une situation réversible.

Des exemples de réalisations pour améliorer l’accessibilité

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8 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

Nombre d’agriculteurs exploitent aujourd’hui un par-cellaire sensiblement morcelé. A la période des tra-vaux des champs (épandages, semis, travaux de culture, récoltes), de nombreux tracteurs se croisent sur les routes et traversent avec difficulté les agglo-mérations du fait de l’éparpillement des parcelles. L’amélioration du parcellaire est un enjeu permanent de l’agriculture et particulièrement des exploitations laitières en recherche d’accessibilité.

A quoi ça sert ?• A optimiser le pâturage : en système laitier, l’objec-

tif premier d’un échange parcellaire est de rappro-cher les parcelles des bâtiments d’élevage pour les rendre accessibles aux laitières.

• A avoir le choix du système fourrager et un système plus souple. Plus la surface accessible est impor-tante, plus la gamme des menus est élargie et plus il est facile à l’exploitation de s’adapter à de nou-velles donnes (augmentation de quota, évolution de la réglementation…).

• A optimiser transports et déplacements : la réparti-tion spatiale des parcelles conditionne les distances à parcourir, la puissance du matériel et le temps nécessaire pour exécuter l’ensemble des travaux.

• A mieux prendre en compte les préoccupations environnementales : répartition des déjections ani-males sur l’ensemble du foncier exploité, rotations facilitées, usage mieux maîtrisé des produits phyto-sanitaires, économie d’engrais minéraux, diminution des distances parcourues par les engins agricoles.

• A favoriser le développement d’un bocage perti-nent : les îlots de taille et de forme satisfaisante per-mettent la plantation de haies tout en facilitant leur entretien. Un talus perpendiculaire à la pente limite le ruissellement et l’érosion.

• A améliorer les conditions d’exploitation : - surveillance facilitée des animaux, gestion optimi-sée des génisses et des taries, - suivi des cultures plus aisé, - réduction du temps d’astreinte pendant les pé-riodes de pâturage, - réduction du temps consacré aux cultures : la forme et la taille des parcelles facilitent les travaux.

• A diminuer les coûts de production : - coût alimentaire : augmentation de la surface pâtu-rable, diminution des besoins de stocks, meilleure valorisation des dérobées,- coûts de mécanisation : réduction des déplace-ments, chantiers facilités, plus grande facilité de dé-légation (engrais organiques, labours…) à moindre coût,- coûts de bâtiments : temps de présence moins im-portants, besoins de stockage réduits, une réflexion de mise aux normes différente.

Le regroupement parcellaire est un atout supplémen-taire pour la pérennité des exploitations.

Echanger ses parcellesUn parcellaire regroupé est un atout fort de compétitivité et de fonctionnement des exploitations. Les agrandissements sucessifs ont déstructuré progressivement le foncier agri-cole. La dispersion des parcelles n’est pourtant pas une fata-lité : les échanges de foncier, actes volontaires entre agricul-teurs, permettent d’améliorer sensiblement les parcellaires d’exploitations.

« Pour une parcelle de 10 ha de maïs à 10 km du siège d’exploitation, l’agriculteur passe 67 h par an sur la route et 43 heures à la cultiver ! »

Eloignement des parcelles : consommation du fuel et de temps par m3 de lisier épandu

1,4 l/m3

0,9 l/m3

0,4 l/m3

1 km 6 km 10 km

3 min 30 s/m3

2 min 30 s/m3

1 min 20 s/m3

consommation de fuel Temps passé

Distance (km) du siège à la parcelle

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 9

A quoi ça ne sert pas ? Cela ne sert pas à détruire sans discernement le bocage, les haies, les talus, les fossés.

Conditions d’efficacité• Valoriser l’accessibilité potentielle dans le système

fourrager de l’exploitation : augmenter la surface pâturable et revoir l’aménagement des paddocks.

• Bien organiser les lots d’animaux pour allonger les phases de pâturage.

• Ajuster les besoins matériels en fonction des be-soins de culture et des possibilités de délégation.

• S’intéresser aux conséquences des échanges de parcelles sur les droits à produire et l’ensemble des déclarations.

Quand peut-on s’en passer ?Les exploitations au parcellaire très groupé et acces-sible, possédant des îlots de culture cohérents (sur-faces et formes) peuvent s’en passer. Les exploitations agricoles, quelles que soient leurs productions, ont intérêt à cette amélioration foncière.

Quels ajustements ou alternatives ?• L’échange de déjections : en période d’épandages,

beaucoup de tonnes à lisier ou d’épandeurs à fu-mier circulent sur les routes. Au-delà des besoins en main-d’œuvre, ils représentent un coût de mécani-sation inéluctable. Epandre des déjections sur des surfaces disponibles au plus près des lieux de stoc-kage est un objectif à se fixer : « Je vais épandre le lisier de mon élevage sur la parcelle de mon voisin proche de mon exploitation. A l’inverse, il épand les déjections produites par son élevage sur mes par-celles ».

• L’assolement en commun consiste à mettre en place une gestion commune de tout ou partie des terres de plusieurs exploitations en organisant en-semble l’assolement, les itinéraires techniques et les moyens de production (travail, foncier, matériel, intrants) ainsi que les récoltes. Il suppose la création d’une société en participation (SEP).

• La planification des travaux de culture entre plu-sieurs exploitations. Les chantiers (engrais, labours, conduites de culture) se font en commun et à suivre entre les exploitations pour optimiser le temps ma-tériel et le temps de travail. Chacun garde ses par-celles.

Choisir un mode d’échange…

L’échange en propriété L’échange amiable est un acte bilatéral ou multilatéral d’échanges entre propriétaires. Il est définitif et officialisé par un acte notarié. Lorsque les biens sont loués, le bail est reporté sur les nouvelles parcelles.L’échange en jouissanceC’est un contrat consenti entre exploitants locataires ou propriétaires. Il ne modifie pas la propriété du bien. L’échange est temporaire, limité par exemple à la durée du bail et reconductible.

Un exemple d’échanges « gagnant-gagnant » entre 4 éleveurs laitiers.

Les démarches d’échanges amiables sont fortement subventionnées par les Conseils Généraux.

Document pour aller plus loin

« J’échange mes parcelles pour gagner »Chambres d’agriculture de BretagneNovembre 2011(http://www.synagri.com : Territoires/Aménagement foncier)

Avant Après

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Sommaire
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10 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

A quoi ça sert ?• Faciliter la gestion de l’herbe : - le découpage du parcellaire en paddocks permet de

constituer des avances d’herbe à pâturer et ainsi de mieux s’adapter aux aléas climatiques,

- les paddocks étant à des stades de repousse dif-férents, il est plus facile d’apprécier les volumes d’herbe disponibles et de décider des surfaces à faucher en cas d’excédent de pousse : un ou plu-sieurs paddocks sont retirés du cycle de pâturage,

- le découpage en paddocks est indispensable pour réaliser des stocks sur pied pour l’été.

• Faciliter l’accès des laitières au parcellaire. L’orga-nisation du parcellaire permet d’optimiser les temps de trajet entre les bâtiments et les pâtures. Dans le réseau ETRE, ces trajets représentent 50 % du temps consacré au pâturage.

• Limiter les besoins de stocks. La bonne organisa-tion du pâturage favorise l’augmentation de la part d’herbe dans le système d’alimentation. Elle favo-rise également la bonne gestion de l’herbe en limi-tant les besoins de fauche.

• Adapter la conduite aux conditions météo en choi-sissant les parcelles pâturées quand elles sont hété-rogènes en portance. Adapter la durée de présence (2-3 h/jour en conditions défavorables).

A quoi ça ne sert pas ? A compliquer la gestion des cultures annuelles quand elles rentrent dans les rotations.

Conditions d’efficacité :• Adapter la taille et la forme des paddocks :- 1 are/VL/jour correspond aux besoins fourragers en

pleine pousse au printemps,- 3 jours de temps de présence moyen par pad-

dock est un bon compromis entre les perfor-mances des animaux et l’exploitation de l’herbe. Exemple : pour un troupeau de 50 vaches, des pad-docks de 1,50 ha environ (50 VL x 1 are x 3 jours = 150 ares),

- une forme de paddocks évitant les grandes lon-gueurs de parcelles qui favorisent le piétinement (longueur : maximum 6 fois la largeur).

Recommandations de surface de parcelles

Temps de séjour Surface

Parcelles jour + nuit

3 à 4 jours1 are/VL/j

soit 3-4 ares/VL

Parcelles jour et nuit distinctes

3 jours0,6 are/VL/j

soit 1,8 ares/VL

7 nuits0,4 are/VL/j

soit 2,8 ares/VL

• Adapter la durée de pâturage à la taille des parcelles quand elles sont trop petites pour être découpées en paddocks. Surface de la parcelle/nombre de vaches = x ares par vache. Exemple : 1,2 ha pour 50 vaches = 2,4 ares par vache soit 2 journées entières + 1 nuit de pâturage.

• Valoriser les chemins et abris existants (haies, ta-lus…).

• Privilégier des parcelles homogènes en type de sol. Séparer les parties très séchantes ou très humides qui seront conduites différemment.

• Prévoir, si possible deux entrées/sorties par pad-dock pour limiter le piétinement en conditions hu-mides.

Cas particulier des parcelles jour et des parcelles nuit : cette situation est pertinente en cas de parcelles éloi-gnées ou de route à traverser mais également pour l’organisation du travail.• « parcelles nuit » : 0,4 are/VL/nuit et temps de séjour

d’une semaine (=> 2,8 ares/VL)• « parcelles jour » : 0,6 are/VL/jour et temps de séjour

de 3 jours (=> 1,8 ares/VL)

Les parcelles proches peuvent également être utili-sées pour la gestion du travail du week-end.Dans les phases de transition où les vaches dorment à l’étable, les parcelles proches peuvent assurer une part de pâturage après la traite.

Organiser le pâturageOptimiser l’organisation des parcelles accessibles est la condition sine qua non pour valoriser au maximum les sur-faces. Le pâturage tournant est recommandé à partir de 25 ares d’herbe par VL. Il optimise et sécurise la gestion de l’herbe.

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 11

Quand peut-on s’en passer ?Dans les systèmes fourragers où le pâturage tient une place réduite (moins de 25 ares d’herbe pâturée par vache), il peut être géré en pâturage continu (ou full grass). Dans ce cas, l’organisation du parcellaire de pâturage se limite à une ou quelques parcelles, sur lesquelles on cherche à maintenir une hauteur d’herbe de 6-8 cm tout au long de la saison de pâturage. Il convient alors de gérer le temps de présence au pâturage (nombre de jours de pâturage à l’année) selon la surface en herbe à la disposition des vaches et le rendement obtenu pour s’assurer d’un bien faire environnemental.

Quelles alternatives ? Des essais (Haras du Pin, Trévarez) ont mesuré l’inté-rêt du pâturage tournant simplifié. Les paddocks sont plus grands car dimensionnés pour des temps de présence plus longs (de 10 à 12 jours). Cela limite les besoins de clôture et facilite l’organisation des chan-tiers de récolte et fertilisation mais les rendements peuvent être moindres.

Document pour aller plus loin

«Essai simplification du pâturage à Trévarez»Chambres d’agriculture de BretagneCap Elevage n°50, Décembre 2010(http://www.synagri.com : Elevage/Bovins lait/Etudes et références Bovins lait/Fourrages et pâturage/Simplification du pâturage)

Un exemple de réorganisation du pâturage

Nouveau découpage de paddocks le long d’un chemin empierré existant

Nouveau chemin en terre et redécoupage des paddocks sur les parcelles attenantes

Toutes les exploitations, toutes les parcelles d’une même exploitation ne sont pas égales face aux condi-tions climatiques.La bonne gestion du pâturage né-cessite d’adapter les conduites en périodes humides ou sèches en se basant sur une bonne connais-sance de sa zone et de son parcel-laire : zones froides, intermédiaires, sèches ; terres humides, portantes, séchantes…L’objectif est de continuer à pâtu-rer en préservant le rendement des parcelles dans la durée : bien exploiter l’herbe sans dégrader le pâturage et les parcelles.

Accepter des dégâts limités sur des parcelles bien installées

Limiter le temps de pâturage : 3 heures dans la journée

Epargner à tout prix les jeunes semis

Pâturer de bonne heure sur les parcelles portantes

Adapter les espèces et variétés sur cer-

taines parcelles

Repérer les parcelles favorables à la constitution

de stocks sur pied

Les jours difficiles, choisir les parcelles à défaire

Quand il fait beau : priorité aux parcelles les moins portantes

Aménager plusieurs entrées par parcelle

Eviter les parcelles couloirs

Aménager des chemins

Bâtiments

Le parcellaires :

En fin d’hiver :

En conditions humides :

En zone séchante :

Adapter la conduite aux parcelles et à la météo

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12 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

A quoi ça sert ? Un chemin judicieusement positionné, qui reste propre et confortable en toute saison, permet :• d’augmenter la surface accessible aux vaches lai-

tières,• d’améliorer les conditions d’accès au pâturage tôt

en début de saison et tard en fin de saison et ainsi contribuer à l’allongement de la saison de pâturage,

• de faciliter le déplacement des animaux, ce qui ré-duit les temps de trajets. Le temps à la traite peut également être réduit grâce à des mamelles plus propres,

• de limiter les risques de boiteries.

Conditions d’efficacité• Ajuster les investissements en fonction des besoins :

à partir d’un plan parcellaire, distinguer le réseau de circulation des animaux, des engins lourds et des engins légers. Les contraintes d’aménagement de chemins (en solidité et largeur) sont très diffé-rentes selon l’utilisation (cf tableau).

• Valoriser les chemins existants.• Positionner les chemins à créer de telle sorte qu’ils :

- permettent un accès rapide et facile dans l’en-semble du parcellaire,

- favorisent un découpage en paddocks de forme proche du carré,

- favorisent la création de blocs de parcelles de tailles suffisantes, facilitant la rotation et le travail des cultures,

- valorisent les abris naturels existants (haies). Avant la réalisation de travaux d’aménagement, on peut tester la position du chemin pendant quelques mois.

• Utiliser la connaissance des sols pour optimiser la solidité des chemins.

• Prévoir l’évacuation de l’eau en créant un chemin bombé et surélevé par rapport au terrain naturel en façonnant une pente latérale de 2 % à 5 %.

• Réaliser les travaux par temps sec. Compacter après chaque couche de matériaux pour favoriser l’imperméabilisation du passage.

Quand peut-on s’en passer• Quand le réseau de chemins existants est suffisant

pour la bonne gestion du pâturage.• Dans les systèmes peu pâturants : la saison de

pâturage est courte et concentrée sur la période printemps/été, durant laquelle les problèmes de portance sont moins marqués.

• Dans le cas de pâturage continu, la longueur de chemins est plus limitée.

Aménager des cheminsL’emplacement et la qualité des chemins font partie des pièces maîtresses pour la réussite d’une saison de pâturage. Les solutions techniques d’aménagement sont choisies selon l’usage qu’il en sera fait.

Sur terrain plat : un chemin de forme bombée, avec fossé de part et d’autre

Un chemin avec une pente vers le niveau bas et un fossé en amont

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 13

Quelles alternatives ?Pour la stabilisation des chemins à vaches unique-ment, d’autres solutions existent :• Récupérer des caillebotis de porcheries désaffec-

tées. Dans ce cas : bien niveler le sol en surface avant la pose, utiliser des caillebotis en bon état. Intéressant pour les chemins secondaires ou en bout de circuit. Avantage : l’aménagement reste réversible.

• Utiliser des tapis ou des textiles tissés qui sont ven-dus dans le commerce. Attention, la pose de ces produits peut être difficile de par leur poids. Il est nécessaire de bien préparer le sol avant leur pose. Attention également aux risques de glissades en conditions humides.

• Pour stabiliser des chemins, l’utilisation de pla-quettes de bois a été testée : les résultats sont peu concluants car le produit mélangé avec les bouses peut vite devenir un bourbier.

La réalisation des chemins

Largeur :• En sortie de bâtiment et sur les chemins empruntés par le matériel et les animaux : 4 à 5 mètres. • Si passage d’animaux uniquement :

40 VL 100 VL et plus

Chemin principal 3 m 5 m

Chemin secondaire 2 m 3 m

Trois types de chemin empierré

UsageTroupeau et engins

« lourds »Troupeau et engins

« légers »Troupeau

Travaux

- décapage - gros blocage : (0-150)

sur 30 - 35 cm- empierrement : (0-31,5)

sur 10 cm- finition avec sable (0-12)

sur 5 cm

- décapage- gros blocage : (0-100)

sur 20 - 25 cm- empierrement : (0-31,5)

sur 10 cm- finition avec sable (0-12)

sur 5 cm

- décapage- empierrement (0- 31,5)

sur 10 cm- finition avec sable (0-12)

sur 5 cm

Prix au m2 par entreprise* (y compris : décapage, matériaux et compac-tage à chaque couche)

18 à 20 € 15 à 18 € 6 à 10 €

* Les montants des travaux varient selon la nature des sols, la distance de la carrière, la longueur des chemins.

Les chemins en béton• Utilisés uniquement par les vaches, 5 cm de béton suffisent.• Une préparation du sol peut être nécessaire pour niveler le terrain.• Le béton peut être mis directement sur la terre, mais on en consomme plus car le sol n’est jamais plat.• Un empierrement (5 cm de 10-20) peut également servir à rattraper les irrégularités.• Bétonner seulement une bande de 40-50 cm sur un chemin en terre est possible pour les chemins secon-

daires ou dans le cas de petits troupeaux.• Dans le cas de troupeaux plus importants ou de chemins plus fréquentés, la largeur peut être portée à 1,50 m.

Inconvénient : la mise en œuvre pour une épaisseur régulière.Avantages : entretien nul, adapté aux largeurs réduites. A terme, la situation est réversible.

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14 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

A quoi ça sert ?• Délimiter les surfaces de pâturage et les paddocks

pour la gestion de l’herbe.• Faciliter la gestion et la valorisation de l’herbe : opti-

miser la qualité de l’herbe pâturée et le rendement valorisé, réaliser au bon moment les stocks sur pied ou récoltés.

• Gagner en temps et en organisation du travail : une clôture construite avec des matériaux solides et adaptés nécessite moins de temps d’entretien, et facilite les interventions ; des clôtures bien choisies et positionnées facilitent la gestion des troupeaux et des rotations culturales.

• Gagner en tranquillité et en sécurité en limitant les risques de divagation des animaux.

Clôturer efficacementBien pensées en fonction de la forme et de l’utilisation des parcelles, de la taille des troupeaux (laitières et animaux en croissance), les clôtures efficaces facilitent la gestion du pâ-turage, permettent de gagner en tranquillité et en sécurité, et prennent en compte l’utilisation des parcelles en cultures annuelles.

Lors de la réalisation des clôtures, ne pas oublier les aspects pratiques

Des ressorts de traction placés tous les 200 m et des tendeurs tous les 400-450 m permettent de maintenir la tension du fil.

La clôture déportée facilite l’entretien méca-nique des bords de champs.

Des interrupteurs installés pour électrifier par secteur permettent d’intervenir sans arrêter l’électrificateur et de limiter les trajets.

Des accès facilités par des passages d’homme. Afin de maintenir le passage du courant, enterrer le fil à l’aide d’un câble doublement isolé haute tension.

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 15

Conditions d’efficacité :• Adapter les types de clôtures à l’utilisation des par-celles dans le temps y compris quand elles sont en cultures annuelles (maïs ou céréales). On distinguera donc :- les clôtures permanentes. Posées en périphérie

des blocs de culture, elles sont faites pour durer et restent en place quand la parcelle passe en cultures annuelles. Elles sont posées sur des piquets bois. Ceux-ci, bien positionnés en fonction des formes de parcelles, peuvent être de bons indicateurs de sur-face pour ensuite délimiter les paddocks,

- les clôtures semi-permanentes. Elles délimitent les paddocks dans les blocs de culture et restent en place tant que la parcelle est en herbe. Les piquets flexibles en fibres de verre sont souvent utilisés,

- les fils temporaires. Ils permettent, par la pose de «fil avant» ou «fil arrière», de gérer dans le paddock les journées de pâturage ou même les repas.

• Réfléchir au positionnement des différents types de clôtures à partir des plans de l’exploitation en situant les blocs de culture et en optimisant les découpages possibles des paddocks.• Respecter les conditions techniques de réalisation (voir encadré).

Repère de coût d’installation d’une clôture : 150 à 180 € par ha (parcelle exploitée en pâturage tournant – paddocks 3 jours – 50 VL).

Quelles alternatives ?• Des haies naturelles très denses et continues

peuvent dans certaines situations supprimer ou alléger le dispositif de clôtures.

• S’il est difficile de poser plusieurs piquets de terre dans le sol, on peut plonger un piquet dans un mé-lange de sel bentonite, qui permet de mieux main-tenir l’humidité du sol autour de la prise de terre. L’efficacité de la prise de terre avec ce sel est mul-tipliée par 10.

• En clôture fixe, avec des fils de gros diamètres (type high tensil), les piquets intermédiaires peuvent être distants de 20 m, ce qui facilite l’entretien des bords de champs.

Rappel réglementaire : il est interdit d’électrifier un fil barbelé ou une ronce métallique.

La mise en place des clôtures

Pour garantir le bon fonctionnement d’une clôture, chacun des éléments (électrificateur, fils/isolateurs/pi-quets, prise de terre) doit être bien choisi et en bon état de marche.L’électrificateur : sa puissance doit être cohérente avec la longueur de clôture à électrifier : viser une éner-gie stockée de 1 joule par km de clôture. Dans le cas de double fils, ne compter que le périmètre. Le placer si possible au plus proche du départ de la clôture, mais éloigné des réseaux électriques.La prise de terre : viser un mètre de prise de terre par joule délivrée par l’électrificateur. Placer une prise de terre par poste, indépendante des autres appareils électriques et si possible en sol conducteur (humide et meuble). Préférer des barres galvanisées qui ne rouillent pas. Soigner les connexions, utiliser des câbles doublement isolés pour relier les barres de prise de terre entre elles ou le poste à la clôture. Les piquets : • les piquets d’angle et de porte supportent la plus grande traction, d’où l’intérêt d’utiliser des diamètres de

15 cm et de les fixer en profondeur à 50 cm. Le bois est un bon matériau qui dure, • les piquets intermédiaires ont le seul rôle de maintien du fil qu’ils soient en fer, en bois ou en plastique.Les fils :• le fer est un bon matériau, sauf s’il est rouillé !• privilégier les gros diamètres (2,5 mm) en départ de ligne et en périphérie de réseau,• selon les types d’animaux, deux fils peuvent se justifier, faire alors un pontage entre eux tous les 300 m, • pour les raccords, faire des nœuds plats qui augmentent la surface de contact. Eviter les liens en torsade

qui créent des arcs électriques.

Pour avoir une clôture dissuasive, la tension minimale à rechercher est de 3000 volts à tout moment et sur tout le réseau.

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16 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

A quoi ça sert ? • Offrir en permanence une eau de qualité et en quan-

tité suffisante à proximité de la zone de pâturage. Les animaux doivent parcourir moins de 200 m pour boire.

• Réduire le travail d’astreinte de l’éleveur en suppri-mant les transports d’eau : un gain d’une ½ heure à 1 heure par jour pendant la saison de pâturage. Le travail quotidien se limite à la surveillance, au net-toyage et parfois au déplacement des bacs.

• Limiter l’utilisation du matériel de traction. Gour-mande en temps, la corvée de l’eau l’est également en utilisation du matériel et en carburant.

Conditions d’efficacité Penser le projet dans sa globalité pour éviter des mo-difications ou des extensions anarchiques ultérieures :• positionner l’ensemble des points d’eau en fonction

des assolements et du découpage des parcelles et des paddocks,

• bien choisir le type de réseau (surface ou enterré) en fonction des circuits, des distances, des dénivelés et des rajouts possibles…

Bien choisir et positionner les bacs :• disposer des bacs à eau de 10 à 15 l par vache

dans chaque parcelle ou ensemble de 2 parcelles contiguës,

• positionner les points d’eau de façon à ce que les animaux aient à faire le moins de distance,

• éloigner les abreuvoirs des issues des paddocks pour limiter le piétinement.

Penser le projet pour tous les lots d’animaux. Etudier les solutions adaptées selon les parcelles obligatoires en herbe.Nettoyer les bacs à chaque cycle de pâturage.Eviter la formation de zones boueuses aux abords des bacs.Contrôler régulièrement la qualité de l’eau (source, fo-rage, puits, prise dans un ruisseau) : réaliser au mini-mum une analyse d’eau par an.Faciliter l’entretien :• installer un compteur général en tête de réseau,• individualiser les circuits avec un nombre suffisant

de vannes pour purger et intervenir de façon ciblée en cas de fuites,

• choisir des bacs faciles à déplacer et à nettoyer (vidange rapide),

• avoir un jeu complet de pièces de rechange pour une solution rapide de dépannage.

Quand peut-on s’en passer ?Lorsque les animaux ont un accès permanent au bâtiment et que la surface pâturée est faible. Dans tous les cas, les animaux doivent parcourir moins de 200 m pour boire. En traite robotisée, les essais réalisés à la station expérimentale de DERVAL, montrent que l’absence d’eau dans les parcelles n’est pas un moyen suffisant pour favoriser le retour des vaches vers le robot. Et, le fait de remettre l’eau dans les parcelles, n’a rien changé à la circulation des animaux (Cap Elevage n° 44, mai 2010).

Créer des réseaux d’eauL’eau est le premier aliment dont la vache doit disposer à volonté. Elle consomme entre 50 et 150 l d’eau par jour. L’in-vestissement dans un réseau d’eau permet d’approvisionner les parcelles dédiées au pâturage en maîtrisant la charge de travail d’astreinte et le coût d’utilisation du matériel.

La consommation d’eau au pâturage est très variable. Elle dépend :• de la production laitière : un besoin de 3 litres

d’eau par kg de lait,• de la teneur en matière sèche de la ration,• de la température.

Une grande génisse ou une vache boit de 15 à 20 litres par minute.

Les bovins, se déplaçant souvent par groupe, repré-sentent 10 à 15 % de l’effectif du troupeau au pâtu-rage. Il faut prévoir la capacité des bacs en consé-quence.

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 17

Quelles alternatives ?La source en eau se situe le plus souvent au niveau des bâtiments d’élevage. Il existe des situations où la mise en place d’un réseau d’eau à partir de cette source est impossible, en particulier pour les parcelles trop éloignées des bâtiments, les îlots non acces-sibles aux laitières. Dans ce cas, quelques solutions existent pour évi-ter le recours au transport d’eau. On peut citer par exemple :

• les pompes actionnées par le museau de l’animal. Installation simple et déplaçable. Peut s’installer sur puits, source ou tout cours d’eau. Capacité : 10 à 12 bovins par pompe,

• le bac alimenté en gravitaire quand le site s’y prête,• les pompes éoliennes, à condition de disposer d’un

captage,• l’utilisation de l’énergie solaire pour faire fonctionner

une pompe hydraulique… Remarques : l’abreuvement par accès direct aux ruis-seaux ou aux mares est à proscrire.

La création du réseau d’eau

La mise en place d’un réseau d’eau dans les pâtures doit répondre à des critères techniques et pratiques.

Des tuyaux enterrés ou en surfaceLe réseau principal est enterré à 50-60 cm pour le protéger des passages d’engins et du gel. Enterrer les tuyaux se justifie au départ du réseau, pour traverser un chemin ou dans le cas où il est nécessaire de traver-ser une parcelle qui sera labourée ou sous-solée. Dans les parcelles, les tuyaux peuvent être installés avec une sous-soleuse : c’est rapide et peu coûteux.Coût posé : 9 à 11 € HT/mètre.Le réseau secondaire suit les chemins. Il est en surface et facilement déplaçable. Les circuits sont individua-lisés (vannes, robinets). Les interventions ou modifications sur le réseau sont plus aisées.

Un débit suffisant• Bien choisir les tuyaux : attention aux pertes de charges liées à la pente ou aux longueurs du réseau. Pour

100 m de réseau ou un dénivelé de 10 m, la perte est de 1 bar avec des tuyaux de 19/25 mm et 0,65 bar avec des tuyaux de 26/32 mm.

• Utiliser, en début de réseau, des tuyaux de diamètre 26/32, solides et enterrés• Utiliser, en réseau secondaire, des tuyaux semi-rigides de diamètre 19/25, positionnés en surface et faciles

à déplacer• Veiller à avoir, au bac, un débit d’eau minimum de 7 l /min : pour un tuyau de 19/25mm, il faudra alors viser

3 à 5 bars en bout de réseau

Des repères de coût :tuyaux : 0,3 à 0,5 €/mniveau constant : 30 à 45 €bac circulaire de 600 l en polyéthylène : environ 240 €l’évaluation du coût de l’investissement est de 250 à 300 €/ha

talus

chem

in

bosquetfosséPONTentrée

de champ

entréede champ

chemin de terre

chemin stabilisé

abreuvoir

1,5 m

2 m

3 m

3 - 4 m

> <

> <

>

<

>

<

Plan d’un parcellaire de pâturage avec localisation idéale des points d’eau

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18 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

A quoi ça sert ? Vélo et quad• Gagner du temps et du confort lors des déplace-

ments. Se déplacer plus facilement et plus rapi-dement : surveiller le troupeau, aller chercher les vaches au pâturage et les ramener, contrôler les points d’eau, vérifier les clôtures…

• Augmenter les ares accessibles, faire pâturer des parcelles éloignées.

• Accentuer le suivi du troupeau, la surveillance des chaleurs.

En plus avec un quad :• transporter du petit matériel (piquets, fils…) ; Instal-

ler des clôtures mobiles,• avec une remorque, transporter des animaux (veaux),

alimenter au champ (concentrés, fourrages),• passer à des endroits où le tracteur abîmerait les

sols.

Chien de troupeau• Déplacer seul un troupeau et le rassembler ; gagner

du temps et du confort lors des déplacements.• Trier et séparer des animaux au pâturage, des

vaches en chaleurs par exemple.• Maintenir des animaux pour faciliter l’avance-

ment des clôtures et la distribution de fourrages et concentrés au pâturage.

• Aller faire pâturer des parcelles éloignées, traverser seul des routes ; augmenter les ares accessibles.

• Gagner en autonomie et sécuriser le travail de l’éle-veur.

• Avoir un troupeau plus calme.• Manipuler des troupeaux de grande taille.

Conditions d’efficacité Avec un quad• Choisir un type de quad adapté à ses besoins : un

quad simple est suffisant pour les déplacements. Si on rajoute du transport, il faut se tourner vers des quads équipés d’une plate-forme.

• Acheter le quad de préférence dans un garage pour la garantie et la maintenance.

• Demander un certificat d’identification pour les quads non homologués sur route et un certificat d’immatriculation pour les autres.

• Souscrire une assurance, au minimum responsabi-lité civile.

• Faire attention à la sécurité, la MSA a recensé plus de 60 accidents par an liés à l’utilisation de quads en agriculture : comme pour les motos, porter un casque, des gants, de bonnes chaussures et des vêtements couvrants.

Recourir aux auxiliaires de pâturageDans les exploitations bovines, l’agrandissement des trou-peaux et des structures, le morcellement du parcellaire et la baisse de la main-d’œuvre disponible font parfois hésiter à augmenter les surfaces de pâturage. Pour se faciliter le tra-vail, les éleveurs peuvent avoir recours à des auxiliaires (vélo, quad ou/et chien de troupeau), d’autant plus intéressants que le système est pâturant.

Quad et kit de clôture Quad et kit de désherbage et remorque équipée d’un dérouleur de fils

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 19

Avec un chien de troupeau• Etre un bon animalier : connaître son troupeau,

comprendre et aimer son chien, être patient, juste, discipliné et méthodique.

• Bien choisir son chien : prendre un chien avec un caractère et des aptitudes naturelles adaptées au travail sur troupeau comme les « Borders Collie ».

• Eduquer et dresser son chien : suivre une formation pour comprendre le fonctionnement de son chien et être formé au dressage. Il est nécessaire de consa-crer du temps à son chien avec des séances quoti-diennes de dressage (15 minutes par jour).

• Ne pas mettre au troupeau un chien trop jeune (mi-nimum 2 –3 ans).

• Adapter le nombre de chiens à la taille du troupeau.• Ne pas laisser le chien en liberté pour lui éviter de se

faire écraser ou risquer de lui faire perdre son ins-tinct avec le troupeau, lui aménager un chenil calme et tempéré, propice au repos après le travail.

• Anticiper le renouvellement de son chien : un chien travaille en moyenne 7 à 10 ans. Le dressage durant 2 à 3 ans, il est important de reprendre un chiot dès que son chien a 6 – 7 ans.

Quand peut-on s’en passer ?• Avec des systèmes fourragers peu pâturants.• Avec des parcelles groupées situées à moins de

400 m des bâtiments.• Avec un robot de traite, les vaches étant normale-

ment autonomes et ayant libre accès au bâtiment.• Avec de la main-d’œuvre sur l’exploitation et un

temps de travail pas saturé.

Quelles alternatives ?• La marche à pied, le cheval !• Véhicules automobiles adaptés aux chemins d’ex-

ploitation.• Main-d’œuvre bénévole disponible.

Repères de coût

Pour un vélo – VTT compter moins de 1 000 € avec peu de frais d’entretien.Pour un quad compter de 5 000 à 12 000 € selon la cylindrée et le type de transmission. Penser aussi au marché de l’occasion. A ce prix d’achat, il faut rajouter le carburant (12 à 13 l/100 km) et les frais d’entretien courants comme pour tout véhicule à moteur.Pour un chien de troupeau, compter autour de 400 € pour l’achat du chiot. Il est possible d’acheter un chien déjà dressé entre 1 000 et 3 000 €. A ce prix d’achat, s’ajoutent les coûts d’aménagement d’un chenil (500 €), de forma-tion au dressage (160 €) et d’entretien du chien (200 € par an pour l’alimentation et les soins vétérinaires).

Pour aller plus loin

Formation d’initiation au dressage : stages organisés par

les Chambres d’agriculture de Bretagne.(www.formation-agriculteurs.com

ou synagri.com/synagri/formations)

jousseac35r
Zone de texte
Sommaire
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20 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

La recherche de la bonne combinaison passe par 3 étapes :

Organiser les troupeaux et les culturesLa structure foncière est spécifique à chaque exploitation. L’éleveur devra rechercher la combinaison optimale entre les productions de lait, viande et cultures pour valoriser pleine-ment les surfaces disponibles, optimiser le résultat écono-mique et faciliter le travail.

1- Elle passe d’abord par l’ajus-tement de la surface consacrée au lait : c’est la production qui dé-gage la meilleure valeur ajoutée, elle est prioritaire dans la gestion des surfaces.

2- Il s’agit ensuite de définir l’im-portance du troupeau en crois-sance pour bien valoriser les sur-faces obligatoires en herbe et les parcelles de faible potentiel.

3- Il s’agit enfin de déterminer la place des cultures de vente (céréales…) en fonction des sur-faces disponibles, des îlots par-cellaires, des rotations culturales.

A quoi ça sert ?• A bien valoriser, de façon raisonnée, la destination

culturale et le potentiel des différents parcelles de l’exploitation.

• A ajuster la taille du troupeau bovin pour valoriser pleinement les surfaces en herbe et les dérobées.

• A définir la place de chaque production pour orga-niser et doser la charge de travail par période et sur l’année.

• A optimiser produits et charges dans la conduite de l’exploitation pour obtenir le meilleur résultat écono-mique.

Conditions d’efficacitéLa construction de cette combinaison optimale doit répondre : • aux objectifs d’entreprise et aux aspirations person-

nelles,

• à la maîtrise permanente des charges (opération-nelles et structure) et des investissements matériel et bâtiment,

• au respect du cadre environnemental,• à la maîtrise du travail sur l’exploitation.

Elle passe par :• le choix entre les opportunités viande et/ou cultures

selon les surfaces obligatoires en herbe mais aussi selon l’organisation du travail et le goût des éleveurs,

• la maîtrise des itinéraires techniques dans chacune des productions choisies.

Il faut prendre le temps d’une réflexion basée sur l’analyse du parcellaire de l’exploitation, les droits à produire, les équipements matériels et bâtiments exis-tants, le potentiel et les possibilités de délégation.

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 21

A quoi ça sert ?• à définir le troupeau laitier optimum (vaches et re-

nouvellement) nécessaire pour produire la référence laitière.

• à mettre en adéquation les besoins fourragers cor-respondants et les surfaces nécessaires pour les produire en fonction des menus choisis (part de maïs et d’herbe) et du potentiel des terres.

• à optimiser la place du pâturage dans le menu des vaches laitières pour optimiser le coût alimentaire et ainsi valoriser au mieux le potentiel des terres ac-cessibles.

• à ajuster la surface nécessaire au troupeau laitier, optimiser la marge aux 1 000 litres de lait vendu et la marge par hectare de SFP lait.

• à définir la surface disponible pour d’autres produc-tions et optimiser le produit d’exploitation.

A quoi ça ne sert pas ?A minimiser la surface nécessaire à la production lai-tière, en recherchant le lait par vache, pour augmenter les autres productions : le lait dégage potentiellement la meilleure valeur ajoutée et est prioritaire dans la gestion des surfaces. Les évolutions conjoncturelles des prix de la viande ou des céréales ne changent pas cette donnée.

Conditions d’efficacité• Travailler sur une stratégie moyen terme.• Réaliser sa référence laitière et prendre en compte

une flexibilité potentielle par rapport aux rallonges classiques de droits à produire.

• Préserver la sécurité fourragère face aux aléas climatiques. Définir les surfaces nécessaires en intégrant le besoin de stocks de sécurité : stocks suffisants, stocks à reconstituer…

• En permanence le respect de l’environnement dans le calcul de la SFP nécessaire (niveau de charge-ment et potentiel de rendement raisonné).

Quels ajustements ou alternatives ?L’accessibilité donne le choix du menu et des parts de pâture et de maïs. La gestion séparée des vaches taries peut permettre de moduler la part de pâturage disponible pour les vaches traites. Une bonne accessibilité laisse la possibilité de rota-tions prairies temporaires/maïs/céréales favorables à l’expression des potentiels, à l’économie des intrants et à la gestion environnementale.

1- Définir le besoin de surface du troupeau laitier

La définition du troupeau laitier prend en compte l’optimisation potentielle des conduites sur les vaches et les génisses : produire le lait par les fourrages équilibrés, optimiser l’élevage des génisses et le taux de renouvellement.

Les repères pour optimiser les besoins en fourrages du troupeau laitierLa combinaison des 3 repères suivants permet de définir la consommation optimale de fourrages par [vache + renouvellement].Les parts d’herbe et de maïs par type d’animaux, la connaissance des ren-dements des espèces de fourrages permettent ensuite de définir les be-soins de surfaces fourragères pour le troupeau laitier.

7000 litres de lait vendus par vacheL’alimentation basée sur une complémentation optimisée assure aujourd’hui une production moyenne de 6500 à 7000 litres vendus par vache suivant le potentiel génétique du troupeau, la nature et la qualité des fourrages.

4,5 génisses pour 100 000 litresL’optimisation du nombre de génisses contribue à l’ajustement de la surface fourragère consacrée au lait.

Vers 24 mois au premier vêlageLa consommation de fourrages par les génisses varie selon l’âge au premier vêlage.

Age au premier vêlage (mois)

24 27 30

Quantités fourrages/génisse (kg MS)

4150 4660 5310

Besoins en fourrages par vache + renouvellement (Kg MS)

7010 7160 7350

7310 7470 7670

7600 7780 8000

Lait livré/vache Production/vache (kg)

Fourrages consommés (Kg MS)

6500 7300 5800

7000 7900 6000

7500 8500 6200

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22 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire Septembre 2012

2- Définir l’importance du troupeau en croissance

L’objectif est d’abord de valoriser l’ensemble des parcelles obligatoires en herbe dans les différents îlots de l’exploita-tion : prairies, pentes, parcelles de petites tailles ou difformes, parcelles de faible potentiel… Il peut être aussi, de réaliser une production complémentaire au lait sur l’exploitation.

A quoi ça sert ?• A valoriser au mieux un parcellaire morcelé et des

terres peu propices aux cultures : quand les sur-faces obligatoires en herbe sont supérieures aux besoins des génisses de renouvellement, la bonne exploitation de l’herbe nécessite d’avoir plus d’ani-maux.

• A optimiser le produit de l’exploitation en produisant des animaux supplémentaires à coût marginal.

• A être prêt pour une augmentation éventuelle de troupeau en cas d’évolution des droits à produire.

Conditions d’efficacité• Bien définir les îlots parcellaires sur lesquels on

accepte de mettre des animaux en tenant compte des surfaces concernées, des distances, des points d’eau, des possibilités de valoriser des dérobées sur les parcelles cultures attenantes ou proches.

• Choisir les types d’animaux et leur nombre en fonc-tion des objectifs de l’exploitation :- les génisses élevées au delà du renouvellement

pourront être vendues en amouillantes ou servir à agrandir le troupeau si la référence laitière stable ou ponctuelle évolue,

- les bœufs en complément peuvent être élevés en même temps que les génisses et valoriser plus facilement les parcelles difficiles et les dérobées, les surplus d’herbe.

• Ajuster le besoin de SFP et de stocks en favorisant l’utilisation maximale du pâturage par les animaux supplémentaires, y compris l’utilisation des déro-bées.

• Combiner les lots d’animaux sur les différents îlots de l’exploitation pour limiter le nombre de fois où ils seront déplacés dans l’année et ainsi limiter le travail.

• Organiser le pâturage pour faciliter le travail : clôtures, paddocks, points d’eau…

• Ne pas réaliser d’investissements nouveaux pour les animaux supplémentaires.

Quand peut-on s’en passer ?• Quand le litrage à produire à l’hectare est important

et qu’il n’y a plus de place pour des animaux au-delà du renouvellement du troupeau.

• Quand les contraintes environnementales et notam-ment le respect des 170 kg N à l’hectare ne permet pas d’avoir plus d’animaux.

Quels ajustements ou alternatives ?Si l’exploitation possède un atelier de bovins viande (vaches allaitantes), la gestion des surfaces obliga-toires en herbe dans les différents îlots se fait par la conduite de ce troupeau.

Au-delà du renouvellement normal du troupeau laitier, une génisse élevée en plus pour 100 000 l de lait (5,5 génisses au lieu de 4,5), c’est potentiellement en année pleine 6 à 7 000 l de lait vendu en plus, soit 6 à 7 % de lait en plus.

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Septembre 2012 Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis > Parcellaire 23

A quoi ça sert ?• Optimiser le produit d’exploitation et le résultat

quand les charges liées sont maîtrisées.• Réaliser des rotations culturales sur l’ensemble des

îlots de l’exploitation :- quand l’accessibilité est importante, des rota-tions prairies/maïs/blé sur les parcelles accessibles facilitent la bonne gestion environnementale et la ré-implantation des prairies (RGA-TB),- dans les îlots de culture, préférer les rotations lon-gues pour la gestion environnementale et la fertilité des sols.

• Assurer en partie ou en totalité les besoins en paille de l’élevage et un apport de concentrés énergé-tiques pour les besoins des troupeaux.

• Assurer une sécurité au système fourrager en situa-tion de déficit fourrager (céréales, maïs grain).

• Apporter un complément fourrager par la valori-sation des dérobées dans les îlots où on met des animaux et limiter ainsi les besoins de stocks four-ragers.

• S’intéresser aux cultures d’opportunités quand la surface est importante : colza, légumes (si zone favorable et possibilité de contrat).

A quoi ça ne sert pas ?A justifier l’achat en propriété de matériel de trac-tion de forte puissance et de matériel spécifique aux cultures.

Conditions d’efficacité• Implanter les cultures dans des parcelles de bon

potentiel.• Déléguer les besoins de puissance (CUMA, ETA)

quand les surfaces en cultures annuelles sont limi-tées.

• Déléguer les travaux de cultures pour les parcelles très éloignées.

• Avoir un parcellaire bien structuré pour limiter les charges de mécanisation. Si la taille des parcelles n’influence plus le temps de travail à l’hectare à par-tir de 4 ha, ce temps augmente fortement pour les surfaces de cultures inférieures à 2,5 hectares.

• Organiser les cultures par secteur quand le parcel-laire est éclaté pour gagner en temps de trajet et de travail sur les conduites culturales, les labours, les récoltes. La gestion environnementale est facilitée : fertilisation organique, désherbage, implantation de dérobées, limitation des trajets.

• Définir les formes des parcelles de culture quand les îlots comportent des parcelles en herbe : l’effet forme est important pour les machines devant tra-vailler en lignes pour optimiser les conduites.

Quels ajustements ou alternatives ?Développer l’élevage sur l’exploitation si la gestion environnementale le permet : ventes de génisses amouillantes, de vaches en lait ou de viande.

3- Définir la place des cultures de vente

Les cultures de ventes occupent les surfaces disponibles après couverture des besoins fourragers du troupeau laitier et des animaux permettant la gestion des surfaces obliga-toires en herbe.

Les structures évoluent …

Les structures laitières s’agrandissent progressivement dans un contexte de diminution des aides et d’incer-titudes sur les volumes et les prix (A et B).Les modalités d’agrandissement sont diverses selon le contexte dans lequel elles se réalisent. Tous les agrandissements ne présentent pas le même intérêt selon qu’ils sont structurants et contribuent à l’améliora-tion de l’efficacité globale du système (bonne accessibilité, peu d’investissements induits), ou déstructurants et induisent une détérioration des conditions de travail et une diminution durable de l’efficacité économique (faible accessibilité, dispersion des parcelles, investissements importants).L’enjeu essentiel est de garder la valeur ajoutée à la production pour bien rémunérer un volume de travail adapté à la dimension de la structure.Le parcellaire dans ses différentes composantes (bonne accessibilité, cohérence et faible distance des îlots) restera un atout essentiel de l’optimisation économique des systèmes de production.

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N° ISBN : 978-2-9164-6416-6 - Maquette : PAO : Chambre d’agriculture 22 • Imprimeur : Guivarch PlérinCrédit photo : Chambre d’agriculture • illustrations : Malo Louarn • Dépôt légal : septembre 2012

Prix : 20 €(les 4 hors frais de port)

RÉDACTEURS AIRYMANAIRYMANDD

Avec l’aide du Pôle Territoire des Chambres d’agriculture de Bretagne

Philippe CADORET [email protected] Bernard LE LAN [email protected]é QUEffELEC [email protected] [email protected]

Disponibles auprès de Madeleine Lefaucheur : Chambres d’agriculture de Bretagne - Pôle Herbivores BP 10540 - 22195 Plérin cedex- 02 96 79 21 [email protected]

Cahier réalisé avec le soutien financier de :

avec la contribution financière du compte d’affectation séciale

«Développement agricole et rural»

MINISTÈREDE L'AGRICULTURE

DE L'AGROALIMENTAIREET DE LA FORÊT

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Prix : 15 €(les 2 hors frais de port)

Cahier 2 : Alimentation à l’herbe (2010)

Cahier 3 : Alimentation hivernale (2010)

Cahier 4 : Bâtiments, équipements (2011)

Cahier 5 : Mécanisation (2011)

Cahier 6 : Parcellaire (2012)

Acteur en élevage laitier : j'analyse, j'agis

Cahier 1 : Santé du troupeau (2010)