19 Lésions méniscales chez l’enfant : résultats de la réparation arthroscopique

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S39 RÉSULTATS. L’ACD moyen était de 93° (70 à 108°) en préo- pératoire et de 122° (110 à 137°) en postopératoire. L’AHP moyen était de 70° (50 à 98°) en préopératoire et de 41° (22 à 58°) en postopératoire. Les gains angulaires moyens au dernier recul étaient de 30° pour l’ACD et de 25° pour l’AHP. Une fixa- tion stable a été obtenue dans tous les cas. Toutes les ostéotomies ont consolidé en moyenne à trois mois. Nous n’avons pas noté d’infection, de complication neurologique, ni de problème en rapport avec les implants. Un patient avec dysplasie fibreuse a nécessité un remplacement du clou centro-médullaire et une ostéotomie fémorale distale à une semaine postopératoire. Les gains d’amplitude ont été en moyenne de 14° en abduction et de 15° en rotation externe. DISCUSSION ET CONCLUSION. Cette technique procure une correction satisfaisante de la coxa vara chez les enfants pré- sentant des os ostéopéniques. L’emploi d’implants sur mesure permet de pratiquer cette chirurgie à un très jeune âge. 19 Lésions méniscales chez l’enfant : résultats de la réparation arthro- scopique Franck ACCADBLED*, Xavier CASSARD, Jérôme SALES DE GAUZY, Philippe DARODES, Jean-Philippe CAHUZAC INTRODUCTION. Très peu d’articles rapportent les résultats de la réparation méniscale chez l’enfant. La plupart sont des séries de sujets adultes incluant quelques cas pédiatriques. Nous présentons avec un recul moyen de 3 ans les résultats des répara- tions méniscales sous arthroscopie réalisées chez des enfants et des adolescents de moins de 17 ans. PATIENTS ET MÉTHODES. Quatorze réparations ménisca- les ont été effectuées chez 14 sujets de moins de 17 ans (âge moyen : 13,5 ans avec des extrêmes de 8 et 17 ans). Huit patients avaient présenté un traumatisme sportif significatif, 6 n’ont rap- porté aucun traumatisme. Trois patients avaient une rupture du ligament croisé antérieur. Le ménisque latéral était concerné 9 fois, le ménisque médial 5 fois. Aucun ménisque n’était dys- plasique. Tous les patients ont été revus à 3 ans de recul moyen (1 an à 4 ans et 9 mois). Quatre patients ont nécessité une reprise chirurgicale pour méniscectomie partielle. Nous avons évalué les 10 patients restants à l’examen clinique, avec le score IKDC, le score Lyshölm et l’activité Tegner. La cicatrisation méniscale a été appréciée par arthroscanner ou IRM. RÉSULTATS. Au recul, 8 patients étaient asymptomatiques, 2 rapportaient des douleurs occasionnelles de l’interligne articu- laire, aucun ne se plaignait de blocage. Les scores Lyshölm et l’activité Tegner moyens étaient respectivement 96,7 et 6,6. Huit patients étaient classés IKDC A et 2 IKDC B. La cicatrisation, évaluée chez 8 patients sur 10, a été considérée comme complète dans 3 cas. DISCUSSION. Il n’existe actuellement pas de consensus quant aux indications de réparation méniscale chez l’enfant. Néanmoins, une vascularisation favorable ainsi que le pronostic péjoratif de la méniscectomie à cet âge doivent conduire à élargir celles-ci. De nombreux patients restent asymptomatiques bien que leur lésion méniscale soit non cicatrisée ou incomplètement cicatrisée après réparation. CONCLUSION. L’économie méniscale doit rester le principe essentiel chez l’enfant. Les facteurs décisionnels principaux sont pour nous l’intégrité tissulaire du ménisque et le statut ligamen- taire. 20 Les ménisques discoïdes chez l’enfant : manifestations cliniques et indications chirurgicales Grégory SORRIAUX*, Philippe GICQUEL, Jean-Michel CLAVERT, François BONNOMET INTRODUCTION. Le ménisque latéral discoïde de l’enfant peut être symptomatique (ressaut) en dehors de toute lésion. Dans ce cas, l’intervention chirurgicale s’attache à restituer une forme anatomique au ménisque (méniscoplastie). En revanche, la présence d’une rupture méniscale aboutit souvent à une méniscectomie plus étendue. Dans un souci d’économie ménis- cale, nous avons étudié le rôle du ressaut dans la survenue d’une telle lésion, afin de mieux préciser nos indications chirurgicales. PATIENTS ET MÉTHODE. Nous rapportons une série rétrospective continue de 11 ménisques discoïdes opérés chez 10 enfants, âgés en moyenne de 7 ans (2,5 à 12 ans) au moment du diagnostic (1 cas bilatéral) entre 1985 et 2000. Les données cliniques, associées systématiquement à une arthrographie ou une IRM préopératoire, ainsi que le bilan opératoire nous ont permis de décrire le type selon la classification de Watanabe et les conséquences cartilagineuses de la dysmorphie méniscale et d’envisager le mécanisme responsable de la symptomatologie. RÉSULTATS. Nous dénombrons 6 lésions méniscales dont 2 dégénérescences intraméniscales et 4 lésions cartilagineuses (2 ostéochondrites et 2 délaminations du cartilage). Sept patients (7 genoux) présentaient un ressaut. Les ménisques de type I avaient tendance à luxer leur partie antérieure alors que les types III luxaient leur segment postérieur. Parmi ces patients, 4 présen- taient une lésion méniscale, située toujours dans le segment se luxant. Dans ces cas, une méniscectomie subtotale fut néces- saire. La méniscoplastie fut en revanche suffisante pour suppri- mer le ressaut ou les douleurs dans les autres cas. Les lésions cartilagineuses s’associaient toujours à un ressaut. Le délai moyen entre le diagnostic et l’intervention chirurgicale était de 11 mois (1 semaine à 4 ans) et l’importance de la résection méniscale était proportionnelle au délai diagnostique. CONCLUSION. L’abstention thérapeutique est de mise devant tout ménisque discoïde asymptomatique. Le traitement *François Fassier, Hôpital Shriners, 1529, avenue Cedar, Montréal QC, Canada H3G 1A6. *Franck Accadbled, Unité d’Orthopédie, Hôpital des Enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse Cedex 9.

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S39

RÉSULTATS. L’ACD moyen était de 93° (70 à 108°) en préo-pératoire et de 122° (110 à 137°) en postopératoire. L’AHPmoyen était de 70° (50 à 98°) en préopératoire et de 41° (22 à58°) en postopératoire. Les gains angulaires moyens au dernierrecul étaient de 30° pour l’ACD et de 25° pour l’AHP. Une fixa-tion stable a été obtenue dans tous les cas. Toutes les ostéotomiesont consolidé en moyenne à trois mois. Nous n’avons pas notéd’infection, de complication neurologique, ni de problème enrapport avec les implants. Un patient avec dysplasie fibreuse anécessité un remplacement du clou centro-médullaire et uneostéotomie fémorale distale à une semaine postopératoire. Lesgains d’amplitude ont été en moyenne de 14° en abduction et de15° en rotation externe.

DISCUSSION ET CONCLUSION. Cette technique procureune correction satisfaisante de la coxa vara chez les enfants pré-sentant des os ostéopéniques. L’emploi d’implants sur mesurepermet de pratiquer cette chirurgie à un très jeune âge.

19 Lésions méniscales chez l’enfant :résultats de la réparation arthro-scopique

Franck ACCADBLED*, Xavier CASSARD,Jérôme SALES DE GAUZY, Philippe DARODES,Jean-Philippe CAHUZAC

INTRODUCTION. Très peu d’articles rapportent les résultatsde la réparation méniscale chez l’enfant. La plupart sont desséries de sujets adultes incluant quelques cas pédiatriques. Nousprésentons avec un recul moyen de 3 ans les résultats des répara-tions méniscales sous arthroscopie réalisées chez des enfants etdes adolescents de moins de 17 ans.

PATIENTS ET MÉTHODES. Quatorze réparations ménisca-les ont été effectuées chez 14 sujets de moins de 17 ans (âgemoyen : 13,5 ans avec des extrêmes de 8 et 17 ans). Huit patientsavaient présenté un traumatisme sportif significatif, 6 n’ont rap-porté aucun traumatisme. Trois patients avaient une rupture duligament croisé antérieur. Le ménisque latéral était concerné9 fois, le ménisque médial 5 fois. Aucun ménisque n’était dys-plasique. Tous les patients ont été revus à 3 ans de recul moyen(1 an à 4 ans et 9 mois). Quatre patients ont nécessité une reprisechirurgicale pour méniscectomie partielle. Nous avons évalué les10 patients restants à l’examen clinique, avec le score IKDC, lescore Lyshölm et l’activité Tegner. La cicatrisation méniscale aété appréciée par arthroscanner ou IRM.

RÉSULTATS. Au recul, 8 patients étaient asymptomatiques,2 rapportaient des douleurs occasionnelles de l’interligne articu-laire, aucun ne se plaignait de blocage. Les scores Lyshölm etl’activité Tegner moyens étaient respectivement 96,7 et 6,6. Huitpatients étaient classés IKDC A et 2 IKDC B. La cicatrisation,évaluée chez 8 patients sur 10, a été considérée comme complètedans 3 cas.

DISCUSSION. Il n’existe actuellement pas de consensusquant aux indications de réparation méniscale chez l’enfant.Néanmoins, une vascularisation favorable ainsi que le pronosticpéjoratif de la méniscectomie à cet âge doivent conduire à élargircelles-ci. De nombreux patients restent asymptomatiques bienque leur lésion méniscale soit non cicatrisée ou incomplètementcicatrisée après réparation.

CONCLUSION. L’économie méniscale doit rester le principeessentiel chez l’enfant. Les facteurs décisionnels principaux sontpour nous l’intégrité tissulaire du ménisque et le statut ligamen-taire.

20 Les ménisques discoïdes chezl’enfant : manifestations cliniqueset indications chirurgicales

Grégory SORRIAUX*, Philippe GICQUEL,Jean-Michel CLAVERT, François BONNOMET

INTRODUCTION. Le ménisque latéral discoïde de l’enfantpeut être symptomatique (ressaut) en dehors de toute lésion.Dans ce cas, l’intervention chirurgicale s’attache à restituer uneforme anatomique au ménisque (méniscoplastie). En revanche,la présence d’une rupture méniscale aboutit souvent à uneméniscectomie plus étendue. Dans un souci d’économie ménis-cale, nous avons étudié le rôle du ressaut dans la survenue d’unetelle lésion, afin de mieux préciser nos indications chirurgicales.

PATIENTS ET MÉTHODE. Nous rapportons une sérierétrospective continue de 11 ménisques discoïdes opérés chez10 enfants, âgés en moyenne de 7 ans (2,5 à 12 ans) au momentdu diagnostic (1 cas bilatéral) entre 1985 et 2000. Les donnéescliniques, associées systématiquement à une arthrographie ouune IRM préopératoire, ainsi que le bilan opératoire nous ontpermis de décrire le type selon la classification de Watanabe etles conséquences cartilagineuses de la dysmorphie méniscale etd’envisager le mécanisme responsable de la symptomatologie.

RÉSULTATS. Nous dénombrons 6 lésions méniscales dont2 dégénérescences intraméniscales et 4 lésions cartilagineuses(2 ostéochondrites et 2 délaminations du cartilage). Sept patients(7 genoux) présentaient un ressaut. Les ménisques de type Iavaient tendance à luxer leur partie antérieure alors que les typesIII luxaient leur segment postérieur. Parmi ces patients, 4 présen-taient une lésion méniscale, située toujours dans le segment seluxant. Dans ces cas, une méniscectomie subtotale fut néces-saire. La méniscoplastie fut en revanche suffisante pour suppri-mer le ressaut ou les douleurs dans les autres cas. Les lésionscartilagineuses s’associaient toujours à un ressaut. Le délaimoyen entre le diagnostic et l’intervention chirurgicale était de11 mois (1 semaine à 4 ans) et l’importance de la résectionméniscale était proportionnelle au délai diagnostique.

CONCLUSION. L’abstention thérapeutique est de misedevant tout ménisque discoïde asymptomatique. Le traitement

*François Fassier, Hôpital Shriners, 1529, avenue Cedar,Montréal QC, Canada H3G 1A6.

*Franck Accadbled, Unité d’Orthopédie, Hôpital des Enfants,330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse Cedex 9.