161 Complications de la chirurgie des ILMI congénitales chez l’enfant : à propos d’une série...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S107 deux cas, il persistait une subluxation postérieure de la tête de l’ulna. Radiographiquement, l’inclinaison de la glène radiale et la variance ulnaire étaient significativement améliorées (p < 0,002) à la différence de l’antéversion qui était peu modifiée. Toutes les ostéotomies ont consolidé dans des délais habituels. Nous avons déploré une compression du nerf médian qui a nécessité une neurolyse en urgence, ainsi qu’une atteinte sensi- tive du nerf radial résolutive à un an. DISCUSSION. Dans la maladie de Madelung les options thé- rapeutiques sont nombreuses. L’objectif est d’améliorer l’orien- tation de la glène radiale, de supprimer le conflit ulno-carpien et de stabiliser la radio ulnaire distale. La double ostéotomie radio ulnaire a permis de remplir ce cahier des charges. Les résultats fonctionnels et esthétiques sont bons dans la plupart des cas. CONCLUSION. La double ostéotomie radio ulnaire dans le traitement de la maladie de Madelung est une technique fiable. Elle permet d’améliorer les rapports anatomiques du poignet, sans compromettre son avenir chirurgical. 160 Allongement des membres infé- rieurs dans la dyschondroplasie d’Ollier Dimitri POPKOV *, Vladimir SHEVTSOV, Arnold POPKOV, Valery BALABANOV INTRODUCTION. La maladie d’Ollier est responsable d’un raccourcissement considérable d’un membre inférieur. Des déviations des os atteints accompagnent ces troubles de crois- sance. Des fractures pathologiques itératives et dysfonctionne- ment des plaques de croissance peuvent être mis en cause des récidives de l’inégalité et déformations des membres inférieurs, ce qui justifie une approche spécifique. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les résultats des allongements chirurgicaux chez 40 patients (F/H = 18/22) âgés de 4 à 24 ans (13,3 ans, en moyenne) ont été analysés. L’atteinte était générali- sée dans 14 cas, unilatérale dans 26 cas. De 1966 à 2005, 60 allongements osseux selon la méthode d’Ilizarov ont été réalisés. Le niveau de l’ostéotomie était métaphysaire dans la plupart des cas où les chondromes siégeaient électivement. L’allongement progressif associé aux corrections des déformations avec le réta- blissement de l’axe biomécanique étaient systématiques. Depuis 2004, nous avons utilisé l’association de l’ostéosynthèse par fixateur d’Ilizarov et l’embrochage centromédullaire par des broches revêtues d’hydroxyapatite chez 3 sujets. RÉSULTATS ET DISCUSSION. Le gain moyen d’allonge- ment fémoral était de 53 mm (19,8 %). Celui tibial était de 51,5 mm (21,2 %). Dans les allongements monosegmentaires l’index de consolidation fémorale était de 31,6 j/cm, celle tibiale était de 35,7 j/cm. Pour les allongements polysegmentaires l’index de consolidation totale était de 19,9 j/cm. Chez 3 patients qui ont bénéficié de l’allongement polylocal associé à l’ECMES, les index de consolidation ont été abrégés : 17,7 j/cm, 10,9 j/cm et 15,6 j/cm. Les fractures des régénérats ne s’observaient pas. Nous avons trouvé la récidive partielle des déformations chez 13 patients vers la fin de croissance. Parmi eux, chez 6 sujets les fractures pathologiques sont survenues au niveau des zones chondromateuses. Dans les cas de l’association Ilizarov+ ECMES les fractures pathologiques ne s’observaient pas, mais le recul moyen de 19 mois reste encore insuffisant. Le scanner au niveau d’allongement ont été réalisé chez 4 patients en préopératoire et 3 à 6 mois après ablation du fixateur externe. Il avait mis en évidence le cortex néoformé régulièr tandis qu’avant intervention le cortex était aminci, voire érodé. CONCLUSION. La méthode d’Ilizarov permet d’atteindre l’allongement nécessaire et de supprimer des déformations du membre inférieur dans la dyschondroplasie d’Ollier. La structure de l’os néoformé semble normale, même lorsque l’allongement se fait au niveau d’une zone chondromateuse. Les délais de con- solidation ne sont pas retardés. En arment l’os atteint l’ECMES peut permettre d’éviter ou diminuer les risques de fractures pathologiques. 161 Complications de la chirurgie des ILMI congénitales chez l’enfant : à propos d’une série de 345 cas Dimitri POPKOV *, Vladimir SHEVTSOV, Arnold POPKOV, Roman CHOUTOV INTRODUCTION. Les malformations congénitales des membres inférieurs posent manifestement plus de problèmes que les étiologies acquises. Le taux de complications reste important, notamment pour les complications de consolidation et l’enraidissement des articulations adjacentes. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les résultats de la chirurgie d’égalisation chez 345 patients âgés de 2 à 16 ans (8,7 ans, en moyenne) ont été analysés sur le point de vue des complications. Les critères communs d’évaluation proposés par la SOFCOT (Caton, 1990) ont été utilisés : classification des sujets en trois catégories selon la complication principale. De plus, nous avons distingué les troubles de la reprise de croissance après certains allongements comme une complication de la planification d’éga- lisation. RÉSULTATS ET DISCUSSION. Au total, 498 interventions d’allongement et 64 interventions de correction des déforma- tions ont été réalisées. Le gain moyen d’allongement fémoral était de 52 mm (21,3 %), et de 48 mm (19,3 %) pour le tibia. Parmi les allongements, 374 étaient initiaux, et 124 itératifs. Les complications ont été classées en « mineures, moyennes, ou majeures » et les résultats ont été classés : catégorie I : absence de complications ou complications mineures disparues à la fin du traitement : 338 cas (60,15 %) ; catégorie II : un traitement chirurgical supplémentaire du fait d’une complication est néces- * Abdelaziz Abid, Unité d’Orthopédie pédiatrique, Hôpital des enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31026 Toulouse. * Dimitri Popkov, 6, rue M. Ouljanova, 640014 Kourgan.

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S107

deux cas, il persistait une subluxation postérieure de la tête del’ulna. Radiographiquement, l’inclinaison de la glène radiale etla variance ulnaire étaient significativement améliorées (p< 0,002) à la différence de l’antéversion qui était peu modifiée.Toutes les ostéotomies ont consolidé dans des délais habituels.Nous avons déploré une compression du nerf médian qui anécessité une neurolyse en urgence, ainsi qu’une atteinte sensi-tive du nerf radial résolutive à un an.

DISCUSSION. Dans la maladie de Madelung les options thé-rapeutiques sont nombreuses. L’objectif est d’améliorer l’orien-tation de la glène radiale, de supprimer le conflit ulno-carpien etde stabiliser la radio ulnaire distale. La double ostéotomie radioulnaire a permis de remplir ce cahier des charges. Les résultatsfonctionnels et esthétiques sont bons dans la plupart des cas.

CONCLUSION. La double ostéotomie radio ulnaire dans letraitement de la maladie de Madelung est une technique fiable.Elle permet d’améliorer les rapports anatomiques du poignet,sans compromettre son avenir chirurgical.

160 Allongement des membres infé-rieurs dans la dyschondroplasied’Ollier

Dimitri POPKOV *, Vladimir SHEVTSOV,Arnold POPKOV, Valery BALABANOV

INTRODUCTION. La maladie d’Ollier est responsable d’unraccourcissement considérable d’un membre inférieur. Desdéviations des os atteints accompagnent ces troubles de crois-sance. Des fractures pathologiques itératives et dysfonctionne-ment des plaques de croissance peuvent être mis en cause desrécidives de l’inégalité et déformations des membres inférieurs,ce qui justifie une approche spécifique.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les résultats des allongementschirurgicaux chez 40 patients (F/H = 18/22) âgés de 4 à 24 ans(13,3 ans, en moyenne) ont été analysés. L’atteinte était générali-sée dans 14 cas, unilatérale dans 26 cas. De 1966 à 2005, 60allongements osseux selon la méthode d’Ilizarov ont été réalisés.Le niveau de l’ostéotomie était métaphysaire dans la plupart descas où les chondromes siégeaient électivement. L’allongementprogressif associé aux corrections des déformations avec le réta-blissement de l’axe biomécanique étaient systématiques. Depuis2004, nous avons utilisé l’association de l’ostéosynthèse parfixateur d’Ilizarov et l’embrochage centromédullaire par desbroches revêtues d’hydroxyapatite chez 3 sujets.

RÉSULTATS ET DISCUSSION. Le gain moyen d’allonge-ment fémoral était de 53 mm (19,8 %). Celui tibial était de51,5 mm (21,2 %). Dans les allongements monosegmentairesl’index de consolidation fémorale était de 31,6 j/cm, celle tibialeétait de 35,7 j/cm. Pour les allongements polysegmentairesl’index de consolidation totale était de 19,9 j/cm. Chez 3 patients

qui ont bénéficié de l’allongement polylocal associé à l’ECMES,les index de consolidation ont été abrégés : 17,7 j/cm, 10,9 j/cmet 15,6 j/cm. Les fractures des régénérats ne s’observaient pas.Nous avons trouvé la récidive partielle des déformationschez 13 patients vers la fin de croissance. Parmi eux, chez6 sujets les fractures pathologiques sont survenues au niveau deszones chondromateuses. Dans les cas de l’associationIlizarov+ ECMES les fractures pathologiques ne s’observaientpas, mais le recul moyen de 19 mois reste encore insuffisant. Lescanner au niveau d’allongement ont été réalisé chez 4 patientsen préopératoire et 3 à 6 mois après ablation du fixateur externe.Il avait mis en évidence le cortex néoformé régulièr tandisqu’avant intervention le cortex était aminci, voire érodé.

CONCLUSION. La méthode d’Ilizarov permet d’atteindrel’allongement nécessaire et de supprimer des déformations dumembre inférieur dans la dyschondroplasie d’Ollier. La structurede l’os néoformé semble normale, même lorsque l’allongementse fait au niveau d’une zone chondromateuse. Les délais de con-solidation ne sont pas retardés. En arment l’os atteint l’ECMESpeut permettre d’éviter ou diminuer les risques de fracturespathologiques.

161 Complications de la chirurgie desILMI congénitales chez l’enfant : àpropos d’une série de 345 cas

Dimitri POPKOV *, Vladimir SHEVTSOV,Arnold POPKOV, Roman CHOUTOV

INTRODUCTION. Les malformations congénitalesdes membres inférieurs posent manifestement plus de problèmesque les étiologies acquises. Le taux de complications resteimportant, notamment pour les complications de consolidation etl’enraidissement des articulations adjacentes.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les résultats de la chirurgied’égalisation chez 345 patients âgés de 2 à 16 ans (8,7 ans, enmoyenne) ont été analysés sur le point de vue des complications.Les critères communs d’évaluation proposés par la SOFCOT(Caton, 1990) ont été utilisés : classification des sujets en troiscatégories selon la complication principale. De plus, nous avonsdistingué les troubles de la reprise de croissance après certainsallongements comme une complication de la planification d’éga-lisation.

RÉSULTATS ET DISCUSSION. Au total, 498 interventionsd’allongement et 64 interventions de correction des déforma-tions ont été réalisées. Le gain moyen d’allongement fémoralétait de 52 mm (21,3 %), et de 48 mm (19,3 %) pour le tibia.Parmi les allongements, 374 étaient initiaux, et 124 itératifs. Lescomplications ont été classées en « mineures, moyennes, oumajeures » et les résultats ont été classés : catégorie I : absencede complications ou complications mineures disparues à la findu traitement : 338 cas (60,15 %) ; catégorie II : un traitementchirurgical supplémentaire du fait d’une complication est néces-

* Abdelaziz Abid, Unité d’Orthopédie pédiatrique,Hôpital des enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne,

31026 Toulouse.* Dimitri Popkov, 6, rue M. Ouljanova, 640014 Kourgan.

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4S108 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

saire, mais il n’y a pas de séquelles et le programme d’allonge-ment est respecté : 182 cas (32,38 %) ; catégorie III : unecomplication avec séquelles ou le contract n’est pas respecté tantsur le plan du gain que du temps de traitement ou un ralentisse-ment important de la croissance du segment allongé : 42 cas(7,47 %). En effet, la mobilité des articulations adjacentes et leretentissement sur la croissance spontanée ne peuvent être éva-luer que dans 12 mois après ablation du fixateur externe, noustrouvons logique d’estimer ces complications un an après la finde l’allongement. À noter, que l’allongement de haute fréquenceet stimulation de la régénération osseuse permettent de réduireles délais de consolidation et d’éviter des raideurs des articula-tions. Dans la planification de l’égalisation il est nécessaired’éviter un allongement itératif à moins de 4 ans d’intervalle etun allongement après le début de la poussée de croissance pubér-taire sur les membres inférieurs.

CONCLUSION. La technique d’Ilizarov reste la plus efficacedans les malformations congénitales des membres inférieurschez l’enfant. Dans la plupart des cas (338 allongements ou60,15 %) nous n’avons pas rencontré de complications ou lessujets présentaient de complications mineures sans laisser deséquelles.

162 Ostéo-onychodysplasie : revue de26 patients

Aline BOURGEOIS *, Aline BOURGEOIS,Vicken TOPOUCHIAN, Matthieu KAROUBI,Georges FINIDORI, Christophe GLORION

INTRODUCTION. L’ostéo-onychodysplasie est une maladiegénétique autosomique dominante, rare, touchant le systèmemusculo-squelettique, les ongles, les reins et les yeux. Les ano-malies unguéales, cornes iliaques agénésies ou hypoplasies rotu-

liennes avec luxation de l’appareil extenseur du genou, ainsi queles atteintes du coude sont des signes classiques de la maladie.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons revu rétrospective-ment 26 patients suivis pour une ostéo-onychodysplasie, afin dedéterminer l’influence de la sévérité de la maladie et du mode detransmission génétique sur les manifestations musculosqueletti-ques, leur traitement et leur évolution, notamment au niveau del’appareil extenseur du genou. La sévérité de la maladie a étéclassée selon le score de sévérité de l’atteinte orthopédique deFarley : 10 légers, 13 modérés, 3 sévères.

RÉSULTATS. Nous avons une population avec un rapport fille/garçon de 6/20, l’âge moyen à la première consultation était de6,1 ans avec un recul moyen de 6 ans. Vingt-quatre patients avaientune atteinte de la rotule bilatérale, 15 étaient symptomatiques deleurs genou. Dix patients avaient une luxation de la tête radialeavec raideur articulaire du coude. Un patient a souffert d’une com-pression du nerf ulnaire nécessitant une neurolyse chirurgicale. Unseul patient a présenté une atteinte rénale. Treize patients ont étéopérés, dont 10 au niveau du genou. Il y a eu 8 opérations de réaxa-tion de l’appareil extenseur par une intervention sur les parties mol-les, dont 2 bilatérales. Deux cas de flessum de genou irréductiblessur contractures ont nécessité une ostéotomie fémorale dedéflexion du genou. Deux patients ont été traités par arthroscopie,un cas pour des corps libres intra-articulaires et l’autre pour uneménisectomie. Une patiente a eu une patellectomie. Deux allonge-ments de tendons d’Achille ont été nécessaires pour des piedséquins, et 2 patients ont dus être opérés de déformations sévères dupied. Un seul patient a nécessité une intervention au niveau ducoude. Les patients opérés de réaxation d’appareil extenseur dugenou n’ont pas présenté de récidive de luxation.

CONCLUSION. Les manifestations musculosquelettiques del’ostéo-onychodysplasie sont situées en majorité aux genoux etaux coudes. Si la chirurgie est rarement nécessaire pour les cou-des, les interventions de réaxation de l’appareil extenseur dugenou par une intervention sur les parties molles ont montrés debons résultats, indépendamment de la sévérité de la maladie oudu mode de transmission.

INFECTIONS/DIVERS/GENOU

168 Valeur de l’étude des polynucléai-res altérés dans le diagnosticd’infection sur prothèse totale dehanche

David BELOT *, Benoit LEBEL, Gilles BURDIN,Bertrand GALAUD, Christophe HULET,Claude VIELPEAU

INTRODUCTION. L’objectif de cette étude rétrospectiveétait de déterminer la valeur de la recherche et du comptage despolynucléaires altérés peropératoire, dans le diagnostic d’infec-tion lors des reprises de prothèses totales de hanche.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Cent huit reprises de prothèsestotales de hanche (septiques et aseptiques), ont été revues rétros-pectivement, sur une période de 2 ans. Lors de l’intervention chi-rurgicale, des prélèvements, à visée bactériologique et anatomo-pathologie, réalisés sur des tissus issus de la pseudo-capsule arti-culaire, ainsi que de l’interface os-ciment, ont été effectués sys-tématiquement. Tous ces prélèvements ont été envoyés aulaboratoire d’anatomopathologie afin de rechercher les polynu-cléaires altérés, et d’effectuer un comptage par champs. Nousavons étudié dans quelle mesure la présence de polynucléairesaltérés était associée à des prélèvements bactériologiques posi-tifs.

RÉSULTAT. Sur l’ensemble de la série, le diagnostic d’infec-tion sur prothèse totale de hanche a été établi dans 35 cas(35 cultures positives). Pour ces 35 cas avérés d’infection, 28prélèvements retrouvaient des polynucléaires altérés et 7 prélè-

* Dimitri Popkov, 6, rue M Ouljanova, 640014 Kourgan.

* Aline Bourgeois, Hôpital des Enfants Malades,149, rue de Sèvres 75015 Paris.