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Les Lumières et le sentimentalisme

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• Les stadhouders des Provinces Unies de la République Néerlandaise•Guillaume I d’Orange-Nassau : 1581 – 1584 (Willem van Oranje, Willem de Zwijger, de Vader des Vaderlands) •Maurice de Nassau : 1584 – 1625•Frédéric-Henri de Nassau : 1625 – 1645•Guillaume II d’Orange-Nassau : 1647 – 1750•1er Oligarchie : 1650 – 1672•Guillaume III d’Orange-Nassau : 1672 – 1702 (roi d’Angleterre et d’Ecosse)•2e Oligarchie : 1702 – 1747•Guillaume IV d’Orange-Nassau : 1747 – 1751•Guillaume V d’Orange-Nassau : 1751 - 1795

•Oligarchie (du grec oligos : peu nombreux et arkhê : commandement) : forme de gouvernement par une classe dominante dont les critères sont mal définis.•Dans la pratique ploutocratie : pouvoir aux plus riches.

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•L’Orangisme et le Patriotisme

•La scission entre les « orangistes » et les « patriotes »•« Prinsgezinden » vs. « Staatsgezinden »•« Gezindheid » : opinions, sympathies politiques

•Orangistes : réinstallation du stadhouder, plus de pouvoir au stadhouder, système à la monarchie française.•Patriotes : système de gouvernement plus démocratique, d’après la pensée des Lumières et la révolution américaine.

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Les régents

•Les dirigeants•Une classe sociale fermée…

•…devenue riche au XVIIe siècle

•Joie de vivre dans le « hic et nunc »

•de l’opulence à l’indolence.

•Staatsgezind

La classe du milieu

•Les agents économiques et sociaux…

•…sans pouvoir.•Les commerçants, les professeurs, les fonctionnaires, les médecins.

•Les écrivains.

•Prinsgezind

Les paysans - les employés

•La classe inférieure dominée

•Prinsgezind

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•A la fin de la 2e oligarchie (1747) : les patriotes fuient la république néerlandaise. Ils s’installent notamment dans le Nord de la France.

•Napoléon I occupe La Haye en 1795 : les patriotes rentrent dans leur pays avec l’armée de Napoléon.1795 – 1813 : « De Franse tijd » (l’époque française).La défaite de Napoléon I (Waterloo, 1815) : le royaume des Pays-Bas.

• Le royaume des Pays-Bas (1815 – 1830)Roi : Guillaume I (fils du stadhouder Guillaume V)Territoire : Pays-Bas, Belgique, Luxembourg.

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Les Lumières : mouvement intellectuel et philosophique dans le monde occidental.1650 – 1789 (approximatif)

Terme « parapluie » regroupant : - des pensées critiques à l’égard de l’Eglise et de la société,- et des pensées constructives en quête de connaissance et du nouveau social.

Au lieu d’accepter les paroles de l’église comme l’unique vérité, l’homme peut trouver la vérité lui-même, notamment à travers sa pensée et sa raison.

Un désir fort de rompre avec le passé, dans tous les domaines :-Les sciences : naissance de la science moderne et de l’encyclopédie.-La morale : l’homme est bon de nature, il est indépendant. La morale existe indépendamment de l’église. -Le temps : l’orientation sur le futur. Optimisme, progrès, confiance. -Le pouvoir : l’orientation sur de nouveaux systèmes de gouvernement plus démocratiques par la séparation de l’état et de l’église, les droits de l’homme, le principe d’égalité. La préparation de la révolution française.

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•Le rationalisme : doctrine selon laquelle la connaissance humaine procède de principes indépendants de l’expérience.•Le ratio la raison : faculté humaine par laquelle l’homme peut penser, acquise à la naissance.

René Descartes (1596 – 1650).

Je pose des questions. Je doute de tout. Je doute même que je doute.Le doute de mon doute confirme que je doute, puisque mon doute est double. Mon doute existe, puisqu’il est confirmé. Mon doute est.Ce doute de mon doute confirme la présence d’une activité de penser.Cette activité de penser à l’intérieur de moi confirme que j’existe, que je suis.Je pense, donc je suis (cogito ergo sum).

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•Le dualisme cartésien : res cogitans vs. res extensares cogitans (chose qui pense) : le monde à l’intérieur de l’homme est une substance qui pense; son existence a été prouvée. res extensa (chose étendue) : le monde à l’extérieur de l’homme est une substance étendue ; son existence reste à être prouvée.

Toute idée sur le monde extérieur ne peut être confirmée que par le monde intérieur, par mon système de penser (la raison), car ma raison existe, elle est. La réalité du monde extérieur se compose des représentations déduites de la raison. A travers ma raison, je peux penser l’abstrait (le non-matériel) et le concret (le matériel).

•Descartes le voyageurDescartes aux Pays-Bas : 1628-1648. Discours de la méthode : 1637.Descartes en Suède : 1648-1650.

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•Justus van Effen (1684 – 1735)De Hollandsche Spectator (1731 – 1735)

Spectator : périodique, composé d’essais, présentant un tableau de mœurs de la société. Spectator spectateur : écrivain caché, anonyme, qui contemple la société contemporaine. Sujets populaires : mode, politique, religion, éducation… tout en insistant sur la morale. Entre 1731 et 1800 : >40 revues du même genre.

L’objectif du spectator / spectateur : l’amélioration morale de la société à travers sa description.La morale : une création de la raison (monde intérieur).La société : la représentation de la réalité (monde extérieur). Le monde extérieur (la société) ne peut être confirmée que par le monde intérieur (les principes morales).

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•L’empirisme : opposé au rationalisme. La doctrine selon laquelle toutes les connaissances procèdent de l’expérience sensible.

John Locke (1632 – 1704)

Je suis né « vide », comme une feuille de papier vierge, comme une table rase.

J’accumule mes connaissances à travers mes expériences.

Chaque nouvelle expérience me permet de reconsidérer mes expériences antérieures (réflexion) et de mieux saisir mes expériences futures (anticipation).

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•La philosophie l’amélioration de la société et de l’homme l’éducation et l’enseignement.•Les « chers enfants ».

•Hiëronymus van Alphen (1746-1803)Petits poèmes pour enfants (1778).

La pédagogie néerlandaise à travers les enfants modèles.Thématique : zèle, reconnaissance, amour et obéissance.

Lire le poème Le Prunier.

Questions1.Victor dit : « j’aime mieux l’obéissance ». Comment est-il

récompensé pour ce choix ?2. Comment l’empirisme de Locke se manifeste-t-il au sein

de ce poème ?

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•L’empirisme de Van Alphen : Victor apprend par expérience. •Bonnes expériences vs. mauvaises expériences.•Victor est récompensé pour son bon comportement l’obéissance est une bonne expérience.•L’exemple à suivre.•L’expérience de Victor est reconnaissable pour les enfants : mots simples, rimes simples.

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•La raison ne peut pas sans l’expérience.•L’expérience ne peut pas sans la raison. •La pensée rationnelle et l’expérience sensorielle sont compatibles.

•Emmanuel Kant (1724 – 1804)La connaissance sort de l’union entre la sensibilité (l’expérience) et l’entendement (la raison).

J’éprouve et je pense : ce que je pense influence mon expérience et ce que j’éprouve influence ma pensée.

Je peux connaître ce que je peux penser et expérimenter de manière sensorielle : choses concrètes. Une pierre, un stylo.

Je ne peux pas connaître ce que je ne peux pas expérimenter de manière sensorielle : choses abstraites. Dieu, la liberté.

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Les choses concrètes peuvent être l’objet de ma connaissance.

Or, la réalité en soi de ces objets reste inconnaissable.

Je connais ces objets par mon expérience personnelle, je les connais comme phénomène.

Qui me dit que tu fais la même expérience ?

La connaissance est subjective, puisque mon expérience est subjective.

Les effets du temps et de l’espace.

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• Le roman de mœurs• Elisabeth Wolff-Bakker et Agatha Deken (1782) L’histoire de Sara Burgerhart.• Le sentimentalisme • Rhijnvis Feith (1782) Julia. • La poésie du foyer – Hendrik Tollens (1780 – 1856)• Le romantisme – Piet Paaltjens (1835 – 1894)• Le réalisme – Nicolaas Beets (1814 – 1903)• Multatuli (1820 – 1887)

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Théories de connaissance des Lumières

• Rationalisme : la pensée précède l’expérience. A travers sa raison innée, l’homme apprend en se faisant des représentations du monde extérieur, sans que l’expérience de ce monde soit nécessaire. René Descartes.

• Empirisme : l’expérience précède la pensée. A travers ses expériences sensorielles, l’homme apprend en réfléchissant sur les expériences antérieures et en anticipant sur les expériences futures. L’homme naît « vide » ; sa raison se forme à travers ses expériences sensorielles. John Locke.

• La pensée de Kant : l’expérience (la sensibilité) et la pensée (l’entendement) font bon ménage. L’homme apprend en liant ses expériences à sa raison et en liant sa raison aux expériences.L’expérience ne peut pas se passer de la pensée.La pensée ne peut pas se passer de l’expérience.

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Le roman de mœurs : le genre épique dans lequel l’auteur décrit le développement psychologique des personnages. A travers les pensées et les expériences des personnages, l’auteur décrit les mœurs de la société.

Elisabeth Wolff-Bekker (1738 – 1804)Agatha Deken (1731 – 1804)

L’histoire de Sara Burgerhart (1782). Roman épistolaire, 175 lettres, écrits par 24 personnes différentes.

Résumé de l’action principaleSara Burgerhart, ayant perdu sa mère, est recueillie par sa tante, une chrétienne dévote qui la prive de toute distraction. Sara étouffe dans ce milieu. A l’âge de 18 ans, elle s’enfuit. Après une courte période de vie immorale, elle s’installe chez une veuve. Chez la vieille dame, elle apprend à trouver sa voie et son rôle, celui de mère de famille. Sara finit par épouser un jeune homme sérieux, capable de la guider dans la vie.

QuestionQuel texte étudié en cours parle également d’une jeune fille qui quitte un milieu dans lequel elle étouffe ?

La légende de sœur Béatrice

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L’histoire de Sara Burgerhart (1782) : une analyse

Le caractère reconnaissableElisabeth Bekker : la fuite de la maison familiale à l’âge de 18 ans, le mariage avec le vieux pasteur Wolff.Agatha Deken : l’orpheline élevée dans l’orphelinat piétiste à Amsterdam.Piétisme : mouvement du protestantisme mettant l’accent sur l’expérience religieuse individuelle « pieux ».

Lire l’avant-propos du livre

« tout reste dans le naturel » … « des caractères néerlandais, des homme que l’on trouve véritablement dans notre patrie. » l’identification avec les 24 personnages.

rien « d’extraordinaire » l’adaptation aux temps et aux lieux des lecteurs les expériences reconnaissables.

L’expérience subjective de Sara d’un point de vue kantien : - une expérience personnelle, mais reconnaissable. - une expérience de lecture stimulant la pensée du lecteur ferait-il les mêmes choix dans les mêmes circonstances ?- une (nouvelle) pensée de l’après-lecture influençant ces expériences dans la vie réelle.- l’expérience ↔ la raison : l’influence réciproque.

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L’histoire de Sara Burgerhart (1782) : une analyse

Sara Burgerhart : « burger » = citoyen & « hart » = cœur. Le cœur d’un bon citoyen = La morale d’un bon citoyen.

La divergence : les multiples perspectives des 24 auteurs de lettres. À chacun sa morale !

La convergence : l’union des perspectives. Sara doit quitter la veuve et se marier.

La vertu naturelle : Sara est libre de faire ses choix. Elle fait le bon choix moral elle-même. Sara est un exemple à suivre !