« Se former pour faire avancer ses idées -...
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« Se former pour faire avancer ses idées »
Auteur : DAUPHINE LIBERE ARDECHE / CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L’ARDECHE Date de parution : 27 octobre 2016
Ce document est la propriété exclusive du Dauphiné Libéré Ardèche et de la Chambre d'agriculture de l’Ardèche.Reproduction interdite sans accord préalable.
LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | JEUDI 27 OCTOBRE 2016 | 3
VOTRE RÉGION
« Devenir agriculteur, c’est le projet d’une vie… Il
faut s’y préparer au mieux. » Jérémy Sévenier a 25 ans, mais il veut devenir agriculteur depuis toujours. Ancien employé d’une coopérative agricole, au mois de janvier 2017, il va s’installer, au côté de sa mère et son frère, au Gaec de la Selve, à SaintPons. « Notre exploitation existe depuis cinq générations », expliquetil.
Autant dire que la fibreagricole a façonné la vision du monde de la famille depuis bien longtemps. « Nous élevons une cinquantaine devaches allaitantes, pour vendre les veaux, en vente directe, dans un magasin de producteur à Montélimar et une boucherie, au Teil. Nous avons aussi un troupeau de 120 chèvres laitières, dont le lait est vendu en coopérative,et une dizaine d’hectares de châtaigniers. » Une châtaigneraie plantée par les aïeuxdu jeune exploitant, qu’il compte bien continuer à valoriser. « Nous possédons un atelier châtaigne, et produisons de la pâte à tartiner, de
la confiture, des brisures et des marrons naturels, le tout vendu en vente directe. »
Un parcours de professionnalisation personnalisée pour parfaireses compétences
Depuis des générations, l’exploitation est basée sur ces activités diversifiées, production animale et châtaignes. « Du lait de chèvre et des châtaignes AOC », précise Jérémy Sévenier. Pour parfaire son installation, il a suivi un parcours de professionnalisation personnalisée, proposé par la chambre d’agriculture. « L’objectif était d’évaluer mes compétences, et d’y voir clair dans mon projet. » À l’issue de la journée collective d’échangeorganisée par la chambre d’agriculture dans le cadre du parcours installation, plusieurs formations lui ont été proposées. « J’ai notamment suivi la formation hygiène, puisque dans l’exploitation, nous possédons une salle de découpe pour la viande, que nous commercialisons en caissettes : on a fait le point
sur des réglementations que nous devons respecter, sur l’emballage par exemple : c’est très important. » Le jeune agriculteur va aussi suivreune formation gestioncomptabilité et travail en société. « Il est essentiel de bien fixer les bases, surtout quand l’on travaille dans un
cadre familial », remarquetil.
Si le jeune agriculteur a déjà des projets pour l’exploitation, comme l’acquisition d’une dizaine de génisses, il n’exclut pas de poursuivre, dans l’avenir, d’autres formations : « On apprend tous les jours sur le terrain, mais les
formations sont indispensables pour façonner nos projets. »
Audrey MOREL
Jérémy Sévenier va s’installer au Gaec de la Selve. Il a suivi un parcours de professionnalisation personnalisée mis en place par la chambre d’agriculture de l’Ardèche. Photos Le DL/Audrey MOREL
ARDÈCHE | La chambre d’agriculture propose des formations aux exploitants pour faire mûrir leurs projets ou pour acquérir des compétences
Se former pour faire avancer ses idéesMieux répondre à la demande des consommateurs, améliorer son rythme de travail, acquérir de nouvelles compétences… Aujourd’hui, les agriculteurs sont amenésà se former pour de multiples raisons. La chambre d’agriculture de l’Ardèche leur propose une offre de formation variée, sous forme de stages d’un ou plusieurs jours, ou bien à distance. Rencontre avec des exploitants qui racontent leur formation.
RETROUVEZLA VIDÉO SUR
LE CHIFFRE
70 C’est le nombre de formations proposées par lachambre d’agriculture, de septembre 2016 àjuin 2017, dans 10 thématiques : productionsvégétales/forêt, transformation des
produits/hygiène, agronomie/environnement, productions animales et fourragères, équipements/bâtiments, commercialisation, informatique, pilotage d’entreprise/installation/transmission, gestion administrative et juridique, et ressources humaines/communication/emploi.
Ils ont enchaîné les formationsavant de s’installer
L’un a été fleuriste pendant 26 ans, l’autre mili
taire dans la marine nationale pendant 16 ans. Rien ne prédestinait Pascal Dachy et Thierry Progeas à devenir agriculteurs. Pourtant,c’est au même moment que les deux beauxfrères, avec leurs épouses, deux sœurs, ont eu l’envie de « changer de vie ». « On avait tous l’idée d’un retour à la terre », précise Odile Progeat, qui était chercheuse au CNRS.
C’est ainsi que les deuxcouples se sont lancés à la recherche d’une exploitation pour réaliser leur rêve. « On a arpenté l’Aveyron, leVercors, les AlpesdeHauteProvence… » C’est finalement en Ardèche, à VernouxenVivarais (CentreArdèche), qu’ils ont trouvé l’exploitation qui correspondait à leurs attentes, pour lancer une exploitation de maraîchage et prod u c t i o n d e p e t i t s
fruits. « L’idée est de vendre notre production en filière courte, sur les marchés », exp l iquent Pasca l e t Thierry.
Mais pour se lancer dansl’exploitation agricole, les deux couples avaient besoin d’être formés. « On a tapé à la porte de la chambre d’agriculture… » C’étaiten septembre 2015. En quelques mois, ils ont enchaîné plusieurs stages pour faire le point sur leur projet et l’améliorer. « Un hiver assez intense », raconte Odile : « Avec ma sœur Marie, on a fait cinq formations, les garçons en ont suivies six et ensemble, on en afait sept. » Des formations « d’une qualité surprenante, avec des formateurs exceptionnels, vraiment très pointus », s’accordent à direles futurs exploitants agricoles. « La rencontre avec d’autres agriculteurs est aussi très enrichissante. »
A.Mo.
Pascal et Thierry ont décidé de devenir exploitants agricoles.
Des formations à distance pour s’adapter aux contraintesS’adapter aux contraintes
et demandes des agriculteurs : tel est l’objectif desformations proposées par la chambre d’agriculture del’Ardèche. Cyril Jaquin, élu responsable de la formation, explique : « Pour les agriculteurs, il peut être difficile de se déplacer sur une journée pour suivre une formation : c’est pour cela que nousavons décidé, en 2015, de mettre en place des formations à distance. Par exem
ple, pour le stage “de l’idée au projet”, les agriculteurs ont accès à une plateforme, sur le web, avec des outils dématérialisés. » La chambre d’agriculture pourrait aussi mettre en place desmodules de formations plus souples : « Il serait plus facilede faire plusieurs modules de deux heures, chez soi,plutôt que de se déplacer pour une journée de 7 ou 8 heures de formation d’affilée ! »
Pour être au plus près desproblématiques quotidiennes des agriculteurs, les formations s’adaptent à leurs demandes : « Dans le cadre de la mise en place du label “vignoble et découverte”, il faut être capable d’accueillirun public anglophone : des stages d’anglais sont donc proposés par la chambre d’agriculture. » Des formations à l’informatique sont aussi mises en place, commepour remplir les dossiers
PAC sur internet. « On est ouvert à toute demande pour créer de nouvelles formations », précise Cyril Jaquin. Et de conclure : « Partiren formation est essentiel : chaque agriculteur devrait faire au moins un jour dans l’année pour se former. »
Près de 900 stagiaires ontparticipé à la dernière campagne de formation, soit de 25 à 30 % des agriculteurs ardéchois.
A.Mo.
Cyril Jaquin est l’élu responsable de la formation à la chambre d’agriculture. Photo Le DL/Archives
IARDÈCHEIÀ qui s’adressent les formationsde la chambre d’agriculture ?» Les stages s’adressent aux chefs d’exploitation. Mais pas uniquement : les conjoints collaborateurs, les aides familiaux et les cotisants solidaires, de même que les personnes engagées dans un parcours d’installation peuvent être formés. Les secteurs concernés sont les exploitations et entreprises agricoles, y compris les activités équestres et activités touristiques implantées sur les exploitations, mais aussi les entreprises de travaux forestiers (sauf les exploitants forestiers négociant en bois), et les entreprises de travaux agricoles (par exemple la création, la restauration et l’entretien des parcs et jardins).
ICONTACTIOù s’informerpour se former ?» Pour se renseigner sur lesstages courts, les formationsspécifiques à l’installation oules formations de groupe, laréférente formation de lachambre d’agriculture del’Ardèche, Odile Chamba, estjoignable au 04 75 20 28 00.
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