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Tours d’horizon... EDITO A l’heure du haut débit, de la technologie de pointe, et de l’innovation galopante, où l’homme trouve-t- il sa place dans ce « vortex » du monde moderne, quand la performance rime avec la reconnaissance ? L’épanouissement de l’homme n’est-il pas à chercher dans un environnement propice à son développe- ment ? Pour tendre vers un équilibre entre les trois piliers du développement durable, il est nécessaire d’inven- ter sans cesse des machines, mais surtout l’organi- sation pour mettre en œuvre ce matériel. Les groupes d’agriculteurs sont des supports struc- turés d’innovation. Ils permettent d’échanger sur des technologies et des pratiques, toujours avec un temps d’avance car à plusieurs, le risque financier est moindre et permet d’oser. Le réseau CUMA sait concevoir et organiser des chantiers, qui, chacun en leur temps, ont été inno- vants et qui impactent directement l’environnement (compostage, épandage sans tonne, déchiquetage, distribution d’aliments à la ferme, atelier de découpe et transformation). Et demain, combien d’autres pro- jets ? Les charges moyennes de mécanisation sur nos ex- ploitations sont le deuxième poste de charge. C’est une raison de plus pour s’organiser efficacement, collectivement et une clé supplémentaire pour per- mettre l’installation de jeunes agriculteurs. Mais soyons vigilants : l’efficacité économique ne va pas automatiquement de pair avec de bons résul- tats sociaux et environnementaux. Mais si elle est atteinte, il s’agit d’un grand pas vers la durabilité, le pilier économique étant le plus sensible des trois. Michel Tripoz Trésorier FDCuma Sommaire ... N°17 Juin 2012 Morceaux choisis... L’initiative Hors département AGENDA Fermes ouvertes Bio : A chaque journée son thème 27 juillet 2012 Conduire une exploitation viticole en bio – SARL Renardat Fache à Mérignat 16 octobre 2012 Un système polyculture élevage bovin viande et porcs plein air en vente directe – Joseph Fray à Villeneuve 22 octobre 2012 S’installer en maraîchage bio diversifié – Cyril Lorréard à St Denis-les-Bourg 23 octobre 2012 L’autonomie alimentaire en système laitier her- bager – GAEC de la Combe du Val à Vieu-d’Izenave POUR EN SAVOIR PLUS : PHILIPPE JEANNIN – ADABIO 04 74 30 69 92 CLAIRE BAGUET – CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L ’AIN 04 74 45 47 10 «Bio et Local c’est l’Idéal» : conférence- débat du 18 septembre Dans le cadre de la semaine régio- nale de promotion de l’agriculture biologique, une conférence-débat sera organisée le mardi 18 sep- tembre (partenariat Bugey Côté Fermes - ADABio - AMAP - Jardin de Cocagne) à «l’Intégral» à BELLEY. POUR EN SAVOIR PLUS : PHILIPPE JEANNIN ADABIO 04 74 30 69 92 6 L’inititative Hors agriculture L’ OBJECTIF DU SYNDICAT OSSAU-I RATY EST DE DÉVELOPPER LES APPROVISIONNEMENTS DES ÉLEVEURS OVINS- LAIT DU BASSIN LAITIER DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES EN FOURRAGES, GRAINES DE CÉRÉALES, OLÉO- PROTÉAGINEUXISSUS DE LA ZONE AOP. Les filières agricoles en productions ani- males sont aujourd’hui confrontées à l’enjeu de l’autonomie fourragère (exploitations et filière), de la relocalisation des ressources pour l’alimentation des troupeaux et au déve- loppement de filières courtes d’approvision- nement. Cette exigence est primordiale dans les filières AOP qui doivent mettre en œuvre des cahiers des charges en adéquation avec les objectifs de renforcement des liens au terroir. Le syndicat de défense de l’appella- tion d’origine protégée Ossau-Iraty a initié, à partir des débats sur la révision de son cahier des charges, une action spécifique, la « Complémentarité Plaine Montagne ». Après une étude de faisabilité terminée en 2009, le syndicat a mis en place un « réseau acheteurs/vendeurs » et le fait vivre chaque année en tentant d’augmenter chaque fois le nombre d’inscrits (une cinquantaine en 2010, près de 100 en 2011) et les volumes mis en jeu dans les transactions. Le syndicat Ossau-Iraty travaille aussi auprès des CUMA, des petites et grosses coopé- ratives afin que cette filière de « matières premières issues de la zone Ossau-Iraty » se développe également dans les circuits de commercialisation « classiques ». En 2012, la troisième édition du «réseau » sera mise en œuvre en été. En parallèle, une analyse de ce dispositif sera réali- sée sous l’angle du développement durable (économie, environnement, social, gouver- nance). Ceci permettra la mise au point d’outils de suivi et d’animation reproduc- tibles, en les confrontant aux expériences analogues d’autres régions (Alpes, Jura, Pyrénées centrales, Corse, Centre). Ce travail s’inscrit dans le cadre du pro- gramme CASDAR « Co-construction de méthodes d’appropriation du Développement Durable par et pour les filières fromagères valorisant leur terroir » porté par le Suaci Alpes du Nord. PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENT JULLIAN- BINARD AUPRÈS DE CÉLINE BARRERE DU SYNDICAT OSSAU-IRATY Pour en savoir plus : www.gis-id64.fr A la demande de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) mène chaque année, depuis 1995, une enquête sur les attitudes et comportements des Français en matière d’environnement. 5 6 2 3 Le dossier Comment intégrer la mécanisation dans le développement durable Regards AOC crème et beurre de Bresse : une démarche durable Tours d’horizons 4 Morceaux choisis LANCEMENT DE LA 2E ÉDITION DES TROPHÉES DES TÊTES VERTES. CE CONCOURS DESTINÉ AUX ÉLÈVES ET ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE VISE À VALORISER ET PARTAGER LES MEILLEURES INITIATIVES D’EDUCATION AU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET À EN INCITER DAUTRES. Le site edd-primaire.fr édité par Terra Pro- ject et créé par des enseignants, contient déjà près de 300 ressources pédago- giques : ateliers, exercices pratiques, fiches pédagogiques et corrigés… pour sensibiliser les élèves au développement durable ! En lançant la deuxième édition des Tro- phées des Têtes Vertes, Terra Project recense des projets pédagogiques qui peuvent être de nature diverse : sortie, poèmes, chanson, vidéo, blog, dessin, fresque mais aussi événement ou action terrain. Les meilleures initiatives seront primées et dotées grâce aux partenaires de l’opération. Le jury, constitué de pro- fessionnels du développement durable, de l’éducation et de la jeunesse sélection- nera les meilleurs projets menés durant l’année scolaire 2011-2012. Afin d’assurer une continuité des opérations et de créer une dynamique d’échange de bonnes pra- tiques, tous les projets seront présentés dans le Blog des Têtes Vertes : blog.tetes- vertes.fr. Pour plus d’informations : http://www.trophees.tetes-vertes.fr « Complémentarité plaine montagne » dans la filière AOP Ossau-Iraty 5 L’agriculture durable... Et moi ? et moi ! Maison de l’agriculture 4 avenue du Champ de Foire - BP 84 01003 Bourg en Bresse cedex Directeur de la publication : Gilbert Limandas Comité de rédaction : Claire Baguet, Anne Blondel, Nicolas Boinon, Jean-Luc Fromont, Philippe Jeannin, Laurent Jullian-Binard, Gildas Moulin, Mireille Besson, Florent Che- vrel, Pierre Cormoreche, Jean-Pierre Dubois, Laurent Fort, Xavier Fromont, Didier Pertant, Michel Tripoz et Hestia Van Der Mer. Imprimé par AGB 18, rue François Arago - CENORD 01000 BOURG EN BRESSE Dépôt légal : 2ème trimestre 2012 ISSN : 1968-9969 Journal imprimé sur papier blanchi sans chlore avec encres à base d’huiles végétales SENSIBILISATION SUR LES ÉMISSIONS AGRICOLES DE PARTICULES DANS L AIR La pollution de l’air est un enjeu prioritaire en raison de ses effets néfastes sur la santé et sur l’environ- nement. L’agriculture, comme les autres secteurs d’activité, contribue à l’émission de particules fines dans l’atmosphère. Selon le Centre interprofessionnel d’étude de la pollution atmosphérique (Citepa), elle serait responsable, en 2010, de 48 % des émissions de particules totales et de 97 % des émissions d’ammoniac. Ce gaz est considéré comme un précur- seur de particules secondaires qui se forment après condensation de plusieurs composés chimiques pré- sents dans l’air. Si les travaux au champ sont identifiés comme la principale source de particules primaires, l’élevage émet près de 77 % de l’ammoniac d’origine agricole. Dans le cadre du plan particules, une plaquette de sensibilisation à la problématique de la qualité de l’air a été élaborée par l’Ademe en collaboration avec plusieurs organisations professionnelles. Elle vise à la fois à faire le point sur les connaissances et sur les leviers d’action. Pour plus d‘informations vous pouvez télécharger cette plaquette sur : http://www2.ademe.fr LES FRANÇAIS CONNAISSENT MIEUX LE CONCEPT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE Trophée des têtes vertes La notion de développement durable continue de progresser. Alors qu’en 2004, seul un tiers des Français avait une idée précise de la signification de l’expression, la proportion s’élève aujourd’hui à 51% (+ 5 points par rapport à 2010), selon le dernier baromètre Ademe/Credoc réalisé sur l’année 2011. Toutefois, l’écart de connaissance a tendance à se creuser entre d’un côté, les caté- gories aisées et diplômées (87% des cadres se font une idée précise de la notion, + 29 points en sept ans) et les personnes sans formation, ou aux revenus modestes qui s’approprient moins vite le concept (37% des ouvriers connaissent l’expression, + 13 points entre 2004 et 2011). La notion reste principalement associée à la protection de l’envi- ronnement (53% des évocations spontanées). 26% mentionnent ensuite l’économie des ressources et 19% font référence à ses aspects politiques, sociaux et économiques. Pour plus d‘informations vous pouvez télécharger le rapport d’enquête sur : http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R279.pdf

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Tours d’horizon...

EDITOA l’heure du haut débit, de la technologie de pointe, et de l’innovation galopante, où l’homme trouve-t-il sa place dans ce « vortex » du monde moderne, quand la performance rime avec la reconnaissance ? L’épanouissement de l’homme n’est-il pas à chercher dans un environnement propice à son développe-ment ?Pour tendre vers un équilibre entre les trois piliers du développement durable, il est nécessaire d’inven-ter sans cesse des machines, mais surtout l’organi-sation pour mettre en œuvre ce matériel.Les groupes d’agriculteurs sont des supports struc-turés d’innovation. Ils permettent d’échanger sur des technologies et des pratiques, toujours avec un temps d’avance car à plusieurs, le risque financier est moindre et permet d’oser. Le réseau CUMA sait concevoir et organiser des chantiers, qui, chacun en leur temps, ont été inno-vants et qui impactent directement l’environnement (compostage, épandage sans tonne, déchiquetage, distribution d’aliments à la ferme, atelier de découpe et transformation). Et demain, combien d’autres pro-jets ?Les charges moyennes de mécanisation sur nos ex-ploitations sont le deuxième poste de charge. C’est une raison de plus pour s’organiser efficacement, collectivement et une clé supplémentaire pour per-mettre l’installation de jeunes agriculteurs.Mais soyons vigilants : l’efficacité économique ne va pas automatiquement de pair avec de bons résul-tats sociaux et environnementaux. Mais si elle est atteinte, il s’agit d’un grand pas vers la durabilité, le pilier économique étant le plus sensible des trois.

Michel TripozTrésorier FDCuma

Sommaire ...N°17 Juin 2012

Morceaux choisis...L’i

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AGEN

DA

Fermes ouvertes Bio : A chaque journée son thème 27 juillet 2012 Conduire une exploitation viticole en bio – SARL Renardat Fache à Mérignat

16 octobre 2012 Un système polyculture élevage bovin viande et porcs plein air en vente directe – Joseph Fray à Villeneuve

22 octobre 2012 S’installer en maraîchage bio diversifié – Cyril Lorréard à St Denis-les-Bourg

23 octobre 2012 L’autonomie alimentaire en système laitier her-bager – GAEC de la Combe du Val à Vieu-d’Izenave

POUR EN SAVOIR PLUS :

PHILIPPE JEANNIN – ADABIO – 04 74 30 69 92

CLAIRE BAGUET – CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L’AIN – 04 74 45 47 10

«Bio et Local c’est l’Idéal» : conférence-débat du 18 septembreDans le cadre de la semaine régio-nale de promotion de l’agriculture biologique, une conférence-débat sera organisée le mardi 18 sep-tembre (partenariat Bugey Côté Fermes - ADABio - AMAP - Jardin de Cocagne) à «l’Intégral» à BELLEY.

POUR EN SAVOIR PLUS : PHILIPPE JEANNIN – ADABIO – 04 74 30 69 92

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L’OBJECTIF DU SYNDICAT OSSAU-IRATY EST DE DÉVELOPPER LES APPROVISIONNEMENTS DES ÉLEVEURS OVINS-LAIT DU BASSIN LAITIER DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES EN FOURRAGES, GRAINES DE CÉRÉALES, OLÉO-PROTÉAGINEUX… ISSUS DE LA ZONE AOP.

Les filières agricoles en productions ani-males sont aujourd’hui confrontées à l’enjeu de l’autonomie fourragère (exploitations et filière), de la relocalisation des ressources pour l’alimentation des troupeaux et au déve-loppement de filières courtes d’approvision-nement. Cette exigence est primordiale dans les filières AOP qui doivent mettre en œuvre des cahiers des charges en adéquation avec les objectifs de renforcement des liens au terroir. Le syndicat de défense de l’appella-tion d’origine protégée Ossau-Iraty a initié, à partir des débats sur la révision de son cahier des charges, une action spécifique, la « Complémentarité Plaine Montagne ».

Après une étude de faisabilité terminée en 2009, le syndicat a mis en place un « réseau acheteurs/vendeurs » et le fait vivre chaque année en tentant d’augmenter chaque fois le nombre d’inscrits (une cinquantaine en 2010, près de 100 en 2011) et les volumes mis en jeu dans les transactions.Le syndicat Ossau-Iraty travaille aussi auprès des CUMA, des petites et grosses coopé-ratives afin que cette filière de « matières premières issues de la zone Ossau-Iraty » se développe également dans les circuits de commercialisation « classiques ».En 2012, la troisième édition du «réseau » sera mise en œuvre en été. En parallèle, une analyse de ce dispositif sera réali-sée sous l’angle du développement durable (économie, environnement, social, gouver-nance). Ceci permettra la mise au point d’outils de suivi et d’animation reproduc-tibles, en les confrontant aux expériences analogues d’autres régions (Alpes, Jura, Pyrénées centrales, Corse, Centre).

Ce travail s’inscrit dans le cadre du pro-gramme CASDAR « Co-construction de méthodes d’appropriation du Développement Durable par et pour les filières fromagères valorisant leur terroir » porté par le Suaci Alpes du Nord.

PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENT JULLIAN-BINARD AUPRÈS DE CÉLINE BARRERE

DU SYNDICAT OSSAU-IRATYPour en savoir plus : www.gis-id64.fr

A la demande de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) mène chaque année, depuis 1995, une enquête sur les attitudes et comportements des Français en matière d’environnement.

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Le dossierComment intégrer la mécanisation dans le développement durable

RegardsAOC crème et beurre de Bresse : une démarche durable

Tours d’horizons

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Morceaux choisis

LANCEMENT DE LA 2E ÉDITION DES TROPHÉES DES TÊTES VERTES.CE CONCOURS DESTINÉ AUX ÉLÈVES ET ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE VISE À VALORISER ET PARTAGER LES MEILLEURES INITIATIVES D’EDUCATION AU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET À EN INCITER D’AUTRES.

Le site edd-primaire.fr édité par Terra Pro-ject et créé par des enseignants, contient déjà près de 300 ressources pédago-giques : ateliers, exercices pratiques, fiches pédagogiques et corrigés… pour sensibiliser les élèves au développement durable !

En lançant la deuxième édition des Tro-phées des Têtes Vertes, Terra Project recense des projets pédagogiques qui peuvent être de nature diverse : sortie, poèmes, chanson, vidéo, blog, dessin, fresque mais aussi événement ou action terrain. Les meilleures initiatives seront primées et dotées grâce aux partenaires de l’opération. Le jury, constitué de pro-fessionnels du développement durable, de l’éducation et de la jeunesse sélection-nera les meilleurs projets menés durant l’année scolaire 2011-2012. Afin d’assurer une continuité des opérations et de créer une dynamique d’échange de bonnes pra-tiques, tous les projets seront présentés

dans le Blog des Têtes Vertes : blog.tetes-vertes.fr.

Pour plus d’informations :http://www.trophees.tetes-vertes.fr

« Complémentarité plaine montagne »

dans la filière AOP Ossau-Iraty

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L’agriculture durable... Et moi ? et moi ! Maison de l’agriculture4 avenue du Champ de Foire - BP 84 01003 Bourg en Bresse cedex

Directeur de la publication : Gilbert LimandasComité de rédaction : Claire Baguet, Anne Blondel, Nicolas Boinon, Jean-Luc Fromont, Philippe Jeannin, Laurent Jullian-Binard, Gildas Moulin, Mireille Besson, Florent Che-vrel, Pierre Cormoreche, Jean-Pierre Dubois, Laurent Fort, Xavier Fromont, Didier Pertant, Michel Tripoz et Hestia Van Der Mer.

Imprimé par AGB18, rue François Arago - CENORD01000 BOURG EN BRESSE

Dépôt légal : 2ème trimestre 2012 ISSN : 1968-9969

Journal imprimé sur papier blanchi sans chlore avec encres à base d’huiles végétales

SENSIBILISATION SUR LES ÉMISSIONS AGRICOLES DE PARTICULES DANS L’AIR

La pollution de l’air est un enjeu prioritaire en raison de ses effets néfastes sur la santé et sur l’environ-nement. L’agriculture, comme les autres secteurs d’activité, contribue à l’émission de particules fines dans l’atmosphère. Selon le Centre interprofessionnel d’étude de la pollution atmosphérique (Citepa), elle serait responsable, en 2010, de 48 % des émissions de particules totales et de 97 % des émissions d’ammoniac. Ce gaz est considéré comme un précur-seur de particules secondaires qui se forment après condensation de plusieurs composés chimiques pré-sents dans l’air. Si les travaux au champ sont identifiés comme la principale source de particules primaires, l’élevage émet près de 77 % de l’ammoniac d’origine agricole.Dans le cadre du plan particules, une plaquette de sensibilisation à la problématique de la qualité de l’air a été élaborée par l’Ademe en collaboration avec plusieurs organisations professionnelles. Elle vise à la fois à faire le point sur les connaissances et sur les leviers d’action.

Pour plus d‘informations vous pouvez télécharger cette plaquette sur : http://www2.ademe.fr

LES FRANÇAIS CONNAISSENT MIEUX LE CONCEPT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Trophée des têtes vertes La notion de développement durable continue de progresser. Alors qu’en 2004, seul un tiers des Français avait une idée précise de la signification de l’expression, la proportion s’élève aujourd’hui à 51% (+ 5 points par rapport à 2010), selon le dernier baromètre Ademe/Credoc réalisé sur l’année 2011. Toutefois, l’écart de connaissance a tendance à se creuser entre d’un côté, les caté-gories aisées et diplômées (87% des cadres se font une idée précise de la notion, + 29 points en sept ans) et les personnes sans formation, ou aux revenus modestes qui s’approprient moins vite le concept (37% des ouvriers connaissent l’expression, + 13 points entre 2004 et 2011). La notion reste principalement associée à la protection de l’envi-ronnement (53% des évocations spontanées). 26% mentionnent ensuite l’économie des ressources et 19% font référence à ses aspects politiques, sociaux et économiques.

Pour plus d‘informations vous pouvez télécharger le rapport d’enquête sur :

http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R279.pdf

La valorisation agronomique des effluents d’élevage est un point important dans la gestion des exploitations. Apporter à la fois au plus près des besoins des plantes, en conditions climatiques favorables pour le non tassement des sols et en respectant les règle-mentations en vigueur n’est cependant pas toujours aisé, notamment avec les nouvelles contraintes existantes en zone vulnérable. Afin d’accompagner les agriculteurs dans l’adaptation de leurs pratiques, la Chambre d’agriculture de l’Ain, en collaboration avec la FDCuma de l’Ain et la Cuma L’Ain Composte, a proposé le 19 mars dernier une demi-journée de démonstration d’épandage de lisier sans tonne à Saint Julien sur Reyssouze.

COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL ? (EXEMPLE DU MATÉRIEL DE LA CUMA)Une pompe à colimaçon débitant 50 m3/heure avec du lisier, équipée d’un bac anti-pierre,

est installée au niveau de la fosse à lisier. Elle est reliée à un tuyau de 1000 m de longueur. Ce tuyau aboutit à une rampe en acier gal-vanisé de 12 m de largeur disposant de 30 pendillards. Dans le cas du fonctionnement avec la Cuma, la mise en œuvre du chantier (notamment le déroulement du tuyau) est estimée à environ 45 minutes. Le débit de chantier peut alors atteindre 45 à 50 m3/h.

QU’APPORTE CETTE TECHNIQUE ?L’absence de tonne à lisier limite bien sûr la charge s’exerçant sur le sol. Outre le moindre tassement, ceci permet un épandage sur de plus larges périodes. Celui-ci peut être ainsi réalisé sur cultures en place (céréales en sortie d’hiver, prairies, maïs jusqu’au stade 2-3 feuilles). L’apport correspond alors à une phase de développement de la plante per-mettant une meilleure valorisation de l’azote contenu dans le lisier. Les risques de lessi-vage et ruissellement sont donc réduits.De plus, l’utilisation d’un pendillard limite la

volatilisation de l’azote lors de l’épandage : meilleure efficience du lisier, moins d’odeur et moins de risques vis-à-vis de la qualité de l’air.Pour un coût d’environ 2 à 2,20 €/m3 en prestation complète, la technique d’épan-dage sans tonne limite aussi globalement la consommation de carburant. En effet, la pompe entraînée par le tracteur de l’exploi-tant demande peu de puissance, de même que l’épandage lui-même.

Développé depuis 2006 par la Cuma L’Ain Com-poste (12000 m3 traités chaque année) et quelques agriculteurs équipés individuellement, l’épandage de lisier sans tonne reste peu connu dans le département de l’Ain. Malgré certaines limites bien identifiées (proximité des parcelles, manutention lors de l’installation), la technique permet néanmoins une approche différente dans la gestion des épandages : apport sur cultures en place avec meilleure valorisation de l’azote, périodes d’épandage plus large permettant de mieux gérer les aspects réglementaires, moindre tassement du sol, débit de chantier intéressant. Sans être unique, ce peut être une piste de réflexion à poursuivre dans certaines exploita-tions ou dans certains secteurs du département dès lors que la gestion des épandages devra être retravaillée (pour des raisons techniques ou réglementaires) et que la question du matériel d’épandage (en individuel ou en CUMA) sera posée.

... JEAN-MARC CONTET

NICOLAS BOINON

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Regards ...

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DOSSIER ... Comment intégrer la mécanisation

dans le développement durable ?LE PROJET DE VIE D’UN EXPLOITANT AGRICOLE S’INSÈRE DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET S’ARTICULE AUTOUR D’UN ENSEMBLE D’OBJECTIFS TELS QUE LE REVENU, LES CONDITIONS DE TRAVAIL, LA QUALITÉ DE VIE, L’IMAGE DU MÉTIER, LA PÉRENNITÉ DE L’ACTIVITÉ OU ENCORE LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT.

La mécanisation est une composante importante de la conduite des exploitations, elle représente le deuxième poste de charge après les intrants. De nombreux organismes techniques (Arvalis, Institut de l’élevage,…) ont mis en évidence que les marges de manœuvre résident essentiellement dans l’efficacité des moyens de production que ce soit au niveau de la

mécanisation ou de l’organisation du travail. Au-delà des matériels nécessaires à la réalisation des diffé-rentes opérations, l’intégration de la mécanisation dans le développement durable tient encore plus à sa mise en œuvre et repose sur une juste analyse des besoins en fonction des objectifs définis par les exploitants.

De multiples solutions existent et sont souvent le résultat d’un compromis entre les 3 axes de dévelop-pement. Nous vous proposons trois exemples mettant en évidence la tendance à l’intégration de la mécani-sation dans le développement durable.

... NICOLAS BOINON

2 associés57 vaches laitières412 000 litres de quota118 ha de SAU

La SCEA de Monneten bref

Les 3 coopératives engagées dans l’appellation organisent la mise en place du cahier des charges, sans attendre la signature des 2 décrets.

Maryse Thomasset est installée avec son mari sur une exploitation laitière à Foissiat, la SCEA de Monnet. Elle s’est engagée depuis 2007 dans la démarche de l’AOC. Aujourd’hui, elle est prête à appliquer le cahier des charges.

LE PRT INDISPENSABLE

Le seul point manquant sur l’exploita-tion est l’installation du Pré-Refroidis-seur de Tank (PRT). Son installation est obligatoire dans les 2 ans qui suivront la signature du décret.« Il semble que les PRT limitent la lipo-lyse et diminuent les chocs thermiques dans le tank. Les études présentées par la stagiaire qui a travaillé sur ce thème pour le syndicat ne nous ont pas complètement convaincues. Aujourd’hui, les installateurs locaux sont très sollicités pour installer ces systèmes. Ils en profitent pour aug-menter les devis et aujourd’hui le calcul du retour sur investissement n’est plus aussi évident ». Toutefois, l’évolution

du prix de l’électricité risque d’être à la hausse. Les économies réalisées sur la consommation du tank seront plus importantes.

UNE RÉFLEXION COLLECTIVE

Pour aider la mise place des PRT dans les exploitations, le Conseil Régional attribue des subventions, condition-nées à la réalisation d’un diagnostic énergie. Dans le cadre de la mise en place de l’AOC, le syndicat SPC2B a proposé aux éleveurs de réaliser ce travail en formation collective pour en réduire le coût.

« Pour notre exploitation, le diagnostic n’a pas mis en évidence d’éléments nouveaux pour nous. L’énergie n’est pas un poste isolé de l’exploitation. N’aurait-il pas mieux valu exploiter la chaleur du tank pour faire fonctionner le chauffe-eau ? ».Par contre, au sein de la coopérative, la formation collective proposée a été bien appréciée notamment pour les

échanges que cela a généré.La SCEA de Monnet s’est posée la question du chauffe-eau solaire. Mais là encore est revenue la question du retour sur investissement. Les bonnes idées sont souvent trop chères et beaucoup d’agriculteurs prêts pour l’agriculture durable ne se lancent pas à cause de ce problème de prix. « Les agriculteurs sont ouverts au dévelop-pement durable quand les finances le permettent et s’ils ont les clefs de com-préhension et d’action. Aujourd’hui les politiques enferment les agriculteurs dans des schémas de production. Dans le cadre de l’énergie, c’est le modèle agricole dominant qui est à repenser ».

... MARYSE THOMASSETPROPOS RECUEILLIS PAR CYRIL CHARLES

Epandage sans tonne. Cultibutte.

Les installations de robots de traite sont de plus en plus nombreuses dans le département. A ce jour, 21 exploitations sont équipées.Ce mode de traite est-il compatible avec la démarche de l’agriculture durable ?

D’un point de vue agro-environnemental, le critère souvent mis en avant est l’arrêt du pâturage avec un robot. La plupart des troupeaux actuellement équipés possèdent une centaine de vaches laitières. Même en traite classique, la valorisation de la pâture est limitante avec de telles tailles de cheptel. Toutefois, les éleveurs qui souhaitent valoriser de l’herbe par le pâturage y arrivent. Il faut accepter une baisse plus ou moins importante de la fréquentation du robot et aménager des parcelles ou des plages horaires.Côté économique, deux postes de consommation (l’eau et l’électricité) seront dégradés. Les robots nécessitent environ 30% de plus que les traites classiques. L’installation d’un pré-refroidisseur est fortement conseillée pour réduire la facture d’électricité. Pour l’eau, les salles de traite avec de grandes surfaces de quais demandent également beaucoup de volume pour le nettoyage.

Sur le plan social, le robot de traite est très avantageux. La diminution de la charge de travail et des astreintes horaires sont mises en avant par les éleveurs équipés. Ils ont plus de souplesse pour adapter leurs heures de travail aux obligations de leur vie privée.

Economiquement le robot de traite est moins favorable. Si l’investissement est proche de celui de grosses salles de traite roto par exemple, les coûts de maintenance sont souvent plus importants. Avec la diminution du pâturage les besoins en fourrages stockés augmentent. Ces deux postes de charges sont donc défavorables. Par ailleurs, un argument souvent avancé est une surconsommation de concentrés. Celle-ci peut être limitée avec une bonne maitrise de l’alimentation et de la circulation des animaux. Dans certains élevages suivis, les coûts de concentrés sont identiques à ceux des autres élevages de même système alimentaire.

Alors, durable ou pas ? Le robot de traite a des atouts et des faiblesses. Comme souvent en élevage il n’y a pas de système parfait. La durabilité de l’exploitation doit aussi se mesurer sur l’ensemble du fonctionnement. La gestion globale peut être très autonome ou répondre au cahier des charges d’un label de qualité. Mesurer la durabilité d’une exploitation seulement sur son système de traite est sûrement trop réducteur.

A vous de décider…ANNE BLONDEL

« Les agriculteurs sont ouverts à aller vers le durable quand les finances le permettent et s’ils ont les clefs de compréhension

et d’action »

Fédérer des pratiques disséminées chez les agriculteurs pour que tout le monde puisse profiter d’innovations nées sur le terrain : une mission audacieuse à laquelle s’attèle l’ADABio depuis 2 ans.

Fabriquer, modifier, réparer ses outils donne un sentiment de liberté que bien des personnes connaissent. L’auto-construction permet de gagner en autonomie et de trouver des solu-tions adaptées à ses problèmes quand les industriels n’en sont pas toujours capables ou alors à des prix prohibitifs. L’auto-construction favorise surtout les échanges car il faut profiter des avancés du voisin pour leur apporter des amélio-rations. C’est l’ensemble de cette dyna-mique que l’ADABio s’efforce d’accom-pagner. Le guide de l’auto-construction – outils pour le maraîchage biologique est le fruit d’un travail de recensement effectué chez les agriculteurs auto-constructeurs. Les plans détaillés des inventions ont été dessinés et sont livrés dans ce guide permettant à tout le monde de les reproduire. Cet ouvrage de 250 pages contient les plans de 15 outils et une partie généraliste sur la philosophie du projet, les techniques de l’auto-construction et de la culture en planches permanentes.

Pour accompagner les producteurs dans la construction des plus gros outils, l’Adabio propose des formations où les agriculteurs peuvent profiter d’un atelier tout équipé et d’une dynamique d’équipe pour construire leur outil tout en profitant d’une formation leur per-mettant de s’initier ou de se perfection-ner aux techniques de l’auto-construc-tion (soudure, perçage, découpe…). Les outils proposés lors des stages de l’hiver dernier concernaient le travail du sol (Butteuse à planche, Cultibutte, Vibroplanche). Pour l’hiver prochain, le projet est de se diversifier et de proposer des outils plus légers et mul-tifonctions.

... PHILIPPE JEANNIN

Epandage de lisier sans tonne : une autre approche

de la valorisation des effluents d’élevageL’auto-construction : source d’innovation,

d’autonomie et d’échanges

Le robot de traite

et l’agriculture durable

AOC crème et beurre de Bresse,

une démarche durableMaryse Thomasset, membre du syndicat

de promotion de la crème et du beurre

de Bresse.