Post on 19-Mar-2016
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JustinWorld Editorials ©Quebec Canada 2010
JustinWorld Editorials ©Quebec Canada 2010
À Justin Bieber, pour
l’incroyable inspiration qu’il
nous a apporté. Il nous a appris
à ne jamais dire jamais et c’est
comme ça que nous avons
réussi à publier ce roman
policier.
Axelle commençait à s’inquiéter. François, son mari, s’était
absenté depuis environ une quinzaine de minutes pour prendre
un appel important. Pourtant, il avait promis de ne pas partir
trop longtemps puisqu’Axelle ne connaissait presque personne
dans la maison. C’était la fête de fiançailles de la fille que
François avait eu avec sa première femme. Mal à l’aise, Axelle
se tortillait sur sa chaise en regardant Geneviève, l’ex-femme
de François, qui était assise en face d’elle. Geneviève ne lui
avait pas dit un mot de la soirée, pas plus qu’à François. Elle
les détestait cordialement. Finalement, Axelle se leva et
informa Geneviève d’un ton froid qu’elle se rendait dans le
bureau de François pour voir si celui-ci avait besoin de quelque
chose. Elle laissa l’ex-femme seule dans la pièce. Elle marcha
dans le corridor qui menait au bureau et ouvrit la porte à-la-
volée. Elle hurla aussitôt et refit le chemin en sens inverse.
Dans le salon, elle avertit Geneviève, tout en sanglotant et en
respirant avec difficulté, que François était mort. Les deux
femmes se précipitèrent vers la cuisine où elles retrouvèrent
Anaïs, la mère de François, en train de cuisiner seule un dessert
pour le lendemain. Ensuite, elles annoncèrent la nouvelle à
Éléonore et Maxence, les nouveaux fiancés, qui dégustaient des
fromages dans la salle à manger. Elles trouvèrent Marie-
Jeanne, dans une salle de bain, en train de se laver les mains.
Geneviève sauta dans les bras de sa mère. Axelle poursuivit
son chemin, seule, pour informer Fabrice, le fils de François.
Celui-ci était couché dans son lit et paraissait dormir. Elle le
secoua légèrement et l’invita à les rejoindre au salon le plus
rapidement possible. Petit à petit, la famille se réunit, l’âme en
peine, dans le salon. Axelle fût désignée pour appeler la police
au sujet de la mort de son mari. Peu de temps après, ceux-ci
arrivèrent. Un petit détective avec un chapeau noir, un manteau
de cuir et d’énormes lunettes referma la porte derrière lui. Il
avait l’allure assez jeune et avait des cheveux blonds qui
n’avaient pas commencés à grisonner. Le détective, Justin, se
présenta et demanda à voir la scène du crime. Axelle le dirigea,
puisque c’était sa maison. Le détective ouvrit la porte
doucement. La lumière était ouverte et la pièce était d’un calme
surprenant. On pouvait entendre le ronronnement de
l’ordinateur qui était toujours en marche, ouvert sur un récent
courriel envoyé par François à Axelle, lui souhaitant une bonne
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journée. Près d’un téléphone fixe, gisait un numéro griffonné à
la hâte. Il inséra ce morceau de papier dans un sac en plastique.
La fenêtre qui éclairait la salle était fermée et scellée. La pièce
était plutôt bien rangée, à l’exception de la petite bibliothèque
où les livres étaient installés pêle-mêle, comme si quelqu’un
avait cherché une information à l’aveuglette. Le corps de la
victime était sur le sol, dans un angle qui ne semblait pas
naturel.
- Est-il monté seul ? demanda Justin.
- Oui, répondit aussitôt Axelle. Il a dit qu’il avait un
appel important à prendre et il est monté à toute vitesse.
Il n’est jamais redescendu, c’est horrible !
Les hommes qui accompagnaient le détective recouvrirent le
corps, prirent des photos et inspectèrent les lieux.
- Il s’agit bien d’un meurtre ! s’exclama le détective
Justin. Bien qu’il n’y a pas de marque apparente de
violence ni de sang, les indices dans cette pièce ne
mentent pas. Son verre est sur le sol, vide. Son
téléphone cellulaire est également sur le sol et il n’est
pas raccroché. Sa chaise a été renversée lorsqu’il est
tombé de celle-ci. Je voudrais savoir si quelqu’un a
bougé quoi que ce soit dans la pièce.
- Non, répondit Axelle. J’ai seulement ouvert la porte
pour voir s’il avait fini son appel. Quand je suis arrivée,
je l’ai vu là et j’ai à peine refermé la porte avant d’aller
avertir tout le monde.
Il nota tout ça dans son calepin
- Trouvez le meurtrier, chuchota Axelle en caressant son
ventre rond qui contenait le dernier enfant de François.
Le détective lui sourit de ses dents blanches.
- C’est ma spécialité. En attendant, j’aimerais rencontrer,
en privé, chaque membre de la famille présent lors du
meurtre. En commençant par vous !
- B…Bien…Bien sûr, balbutia Axelle en lui indiquant la
sortie du bureau.
Ils se dirigèrent vers le salon pour procéder aux premières
questions, tandis que le reste de la famille restait dans la
cuisine.
- Votre nom et statut ? demanda le détective.
- Je suis Axelle, la femme de François. Enfin, plus
maintenant…
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Elle étouffa un sanglot tout en essuyant une larme.
- À ce que je vois, vous attendez un enfant. Est-ce celui
de François ?
- Oui, dit-elle. Pauvre enfant, c’est horrible ne pas
connaître son père !
- Puisque vous connaissiez si bien François, pouvez-vous
nous dire si quelqu’un avait une raison de vouloir tuer
François ?
- Eh bien… Je ne connais pas les gens qui travaillaient
avec lui, mais je connais assez bien sa famille. Son ex-
femme, Geneviève le détestait au plus haut point. Mais
ce ne peux pas être elle, puisque à partir du moment où
François est monté, elle est restée avec moi dans le
salon, exactement où vous êtes assis en ce moment. Je
venais de la quitter lorsque j’ai découvert François. En
gros, je ne vois vraiment pas qui aurait pu commettre
cet acte. François était un homme plein de vie et il était
en très grande santé.
- Vous dites qu’au moment où l’acte a été commis, vous
étiez avec Geneviève, dans le salon. Donc aucune de
vous deux n’aurait pu tuer François. C’est bien ce que
vous dites.
- C’est ce que je sais, monsieur l’inspecteur. Par contre,
nous avons découvert la mère de Geneviève en train de
se laver les mains, à l’étage. Elle détestait François pour
avoir causé autant de souffrance à sa fille. Je ne veux
pas porter d’accusation injustifiées, mais…
- Bien. Appelez-moi Justin, dit-il. Maintenant, pouvez-
vous demander à Geneviève de venir me rejoindre ?
Axelle se leva et alla dans la cuisine. Quelques secondes plus
tard, Geneviève en sortit et vînt s’asseoir, les joues étrangement
sèches.
- Bonjour. Donc, vous êtes l’ex-femme de François.
Depuis combien de temps êtes-vous divorcés ?
- Sauf votre respect, monsieur, ce n’est pas de vos
affaires.
- Bien. Vous le détestiez, parait-il.
- C’était la personne que j’haïssais le plus au monde.
Qu’il soit mort, c’est parfait pour moi, mais jamais je
n’aurais commis cet acte, se défendit-elle. C’était le
père de mes enfants et ceux-ci l’aimaient beaucoup.
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- Avez-vous un alibi ?
- J’étais dans le salon avec sa nouvelle petite femme. Elle
me narguait avec son ventre rond…
- Si je comprends bien, vous ne vous entendez pas bien…
- Je ne lui ai pas adressée un mot de la soirée. Nous
étions juste assises en silence, une en face de l’autre
depuis une vingtaine de minutes, lorsqu’elle est montée
voir ce que François avait.
- Je vois. Auriez-vous la gentillesse de m’envoyer la
mère du défunt ?
Celle-ci arriva, un mouchoir en main et le cœur en peine.
- Bonjours, madame. Je n’ai seulement qu’une seule
question. Où étiez-vous lorsque vous avez appris la
désastreuse nouvelle ?
- J’étais dans la cuisine. Je cuisinais un gâteau au
caramel. Si vous voulez le voir, il est encore en train de
cuire.
- Merci, je le sens d’ici. Envoyez-moi les deux fiancés.
Éléonore et Maxence arrivèrent, main dans la main.
- Félicitation, dit Justin. Malgré cet évènement, je me
dois de vous demander où vous étiez lors du meurtre.
- Nous mangions du fromage juste-là. Dit Maxence en
pointant la table à manger. L’assiette y est encore.
- Je vois, dit-il une fois de plus. Je voudrais maintenant
voir la mère de Geneviève.
- Je m’occupe d’aller chercher Marie-Jeanne, dit
Éléonore.
Le couple quitta, en tremblant. Une grand-mère frêle franchit la
porte en direction de l’inspecteur.
- Je vous avertis tout de suite, madame, vous êtes notre
suspecte principale. On vous aurait surpris à vous laver
les mains tout de suite après le meurtre. Seule.
- C’est ridicule ! répondit-elle d’une voix chevrotante. Je
sortais des toilettes ! Comment auriez-vous voulu que je
tue cet homme ? Je suis petite et faible, tandis que lui
est un grand homme avec une certaine force. Je n’avais
aucune chance.
- Madame, le fait est que cet homme n’est pas mort à
cause d’une violence physique.
- Alors, comment ?
- Il a peut-être été asphyxié, ou bien empoisonné.
L’autopsie nous le dira.
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La vieille hocha la tête, consciente qu’elle allait probablement
finir ses jours en prison si elle ne trouvait pas la preuve qu’elle
était innocente. Elle se leva et alla chercher Fabrice, le fils de
François, à la demande de l’inspecteur.
- Le dernier à se faire questionner, mais non le moindre !
S’exclama Justin. En fait, je veux juste savoir où tu
étais pendant le meurtre.
- Je dormais dans ma chambre, répondit-il, sans
hésitation.
- Et où est située ta chambre ?
- En haut, près…
- Du bureau où votre père à été assassiné ?
- Exactement, répondit-il, confus.
- N’as-tu pas entendu des bruits ?
- Je dormais, monsieur….
- Biensûr, je vous demande pardon. Ce sera tout pour ce
soir. Transmet mes condoléances à la famille.
Sur ces mots, il sortit de la maison, précédant les gens qui
sortaient le corps de la maison.
Le détective rentra chez lui. Il embrassa sa fiancée. Elle était
agitée. Elle adorait aider son homme dans ses investigations.
Elle ne pouvait plus compter le nombre d’heure où elle s’était
assise avec lui, en regardant ses notes. Souvent, c’était elle qui
trouvait le meurtrier. Rapidement, Justin sortit son fameux
calepin et résuma la situation.
- Un homme a été assassiné dans son bureau. Les
suspects qui n’ont pas d’alibi sont les deux grand-
mères, et le fils.
- Est-ce que le fils avait une bonne relation avec son
père? demanda la femme.
- Selon Geneviève, sa mère, il l’aimait beaucoup. Quand
à la mère de la victime, elle ne peut décidemment pas
avoir commis le meurtre.
- Ce qui nous laisse Marie-Jeanne… Dit-elle en regardant
le schéma que Justin avait dessiné.
Le téléphone cellulaire de l’inspecteur sonna. C’était le docteur
qui avait procédé à l’autopsie. Il lui expliqua que l’examen du
corps avait été très rapide. D’un seul coup d’œil, ils ont su que
le pauvre homme avait été empoisonné. L’inspecteur appela le
laboratoire afin de savoir quelles empreintes avaient été
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retrouvées sur le verre que François avait bu. Le scientifique
répondit qu’en plus du poison, ils n’avaient trouvé que les
empreintes François. Personne d’autre ne semblait avoir touché
ce verre empoisonné.
- Il nous manque une information, décida la femme.
Peut-être aurait-il voulu se suicider ?
- Non je ne crois pas qu’il ait voulu se suicider, mais je
suis bien conscient qu’il nous manque une information.
C’est pourquoi j’ai détourné l’attention des résidents en
les questionnant pendant que mes hommes installaient
des caméras cachées dans chaque pièce de la maison…
Pendant ce temps, Axelle et Geneviève chuchotaient dans la
chambre de la première.
- Tu es absolument sûre que tout est en règle ? Personne
ne découvrira jamais rien ? s’assura Geneviève.
- Je te le promets. Je n’ai laissé aucun indice. Ça fait
deux ans qu’on planifie ce meurtre. Il est parfait. Je n’ai
laissé aucune empreinte sur ce verre. Avec un peu de
chance, ils croiront que c’était un suicide.
- Répète-moi comment tu as fais, insista-t-elle.
- Il y a deux jours, pendant que François était au travail,
j’ai enrobé un verre qui sortait du lave-vaisselle dans un
des foulards de mon mari. J’ai monté ce verre et je l’ai
laissé vide pendant tout ce temps. Ce matin, avant qu’il
se lève, je suis allée verser de l’eau et j’ai mélangé le
poison.
- Très bien, je savais que j’avais bien fait de t’engager.
J’ai toutefois eu peur que tu ne t’attache à lui, avec ce
bébé…
- Non, en fait, ce bébé n’est pas de lui… avoua Axelle.
Deux ans auparavant, Geneviève avait découvert que tout les
jeudis, François allait dans un pub et rencontrait de jolies filles.
Un jour, elle avait engagé Axelle, une jolie jeune femme, afin
qu’elle séduise son mari. Lorsque celui-ci l’avait quitté pour
partir vivre avec Axelle, Geneviève était aux anges. Leur plan
allait fonctionner. Elle allait pouvoir le tuer et hériter de tout
son argent, ou du moins, une partie.
- Tu es libre, dit-elle à Axelle. Va rejoindre ton amant !
L’ex-femme de François tendit une caisse pleine d’argent à
Axelle. Celle-ci la remercia d’un mouvement de tête.
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- Je pense que je vais rester un peu ici, afin de jouer les
épouses tristes. Je ne voudrais pas mettre mon
innocence en péril.
- Non, bien sûr, allez dormir.
Axelle cacha la mallette d’argent dans la garde-robe de son
défunt mari et se coucha dans l’énorme lit.
Le lendemain matin, Axelle s’étira et descendit pour prendre le
petit déjeuné. Lorsqu’elle arriva, tout le monde était en cercle
autour de la table à manger. L’inspecteur Justin y était aussi.
Aussitôt qu’ils l’aperçurent, plus personne ne fit un bruit.
Comprenant qu’elle avait été démasquée, elle recula d’un pas
avant d’être attrapée par deux hommes qu’elle n’avait pas vus.
- Mademoiselle, vous êtes en état d’arrestation pour
meurtre. Votre complice a déjà été arrêtée.
Axelle se laissa entrainer par la police, en pensant que jamais
elle ne reverrait celui qu’elle aimait réellement.