Rencontres de l’APLF & Journées de Printemps ACPP...

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Rencontres de l’APLF &

Journées de Printemps ACPPMarrakech, 28-30 avril 2013

violences a l’adolescence

Pr. Philippe Duverger

Angers - France

PLAN

• Généralités

• Définitions

• Les effets de la violence sur l’enfant

• Réflexions contemporaines

• L’agressivité chez l’enfant

• L’agir à l’adolescence

• La question de la violence

• Approches préventives et thérapeutiques

GENERALITES

Problématiques psychopathologiques actuelles touchant la

jeunesse et au devant de la scène sociale, en France :

3 « catégories » de troubles :

• Instabilité psychomotrice et tyrannie de certains enfants

• Tentatives de suicide et suicides des jeunes

• Agressivité et violences de certains adolescents.

GENERALITES

D’où certaines questions…. S’agit-il :• De problématiques psychologiques nouvelles ?

• De défaillances éducatives (parentales) ?

• D’un « Malaise dans la civilisation » ? (Freud, 1929)

• D’une « Crise » de l’Autorité ? (Arendt, 1972)

• D’une médiatisation excessive ? (Huerre, 1997)

• D’effets ordinaires d’un capitalisme ordinaire ? (Gauchet, 2002)

• D’effets collatéraux d’un libéralisme effréné ? (Baudry, 2004)

GENERALITES

Et le niveau des problématiques, est-il :– Individuel, psychologique ?

– Familial, éducatif ?

– Collectif, social ?

– Médical ? Psychiatrique ?

– Culturel ?

– Judiciaire ?

– Politique ? …

GENERALITES

Et, en tant que professionnel :

• Quelle vision avons-nous de ces jeunes ?

• Quelle attention portons-nous à ces jeunes ?

• Quelle analyse respective faisons-nous ?

• Partageons-nous le même diagnostic ?

Exemple de l’adolescent hospitalisé en Pédiatrie pour une TS

GENERALITES

La violence des jeunes : de quoi parle t-on ?

Le danger des amalgames* entre :

– Violences verbales

– Violences physiques – Coups – Bagarres

– Vols

– Dégradations des biens

– Racket

– Actes racistes

– Utilisation d’une arme…

* Marie Choquet Inserm U 472 - Enquêtes ESPAD 1999, 2003, 2007.

GENERALITES

• 2011-2012 : 13,6 incidents graves pour 1000 élèves (Collèges-Lycées)

• 14% des élèves ne se sentent pas en sécurité au collège

• 10% des élèves se disent harcelés

• 11% des enseignants (17% en lycée prof.) ne se sentent plus en

sécurité dans leur établissement (?!)

• Types d’incidents graves :

– Atteintes aux personnes : 80,7 %

– Violences verbales : 40,4 %

– Violences physiques : 33,4 %

– Atteintes aux biens : 10,0 %

– Etc…

DEFINITIONS

Retour aux définitions :

• Le passage à l’acte

• L’agressivité

• La violence

• Et la délinquance …

Le passage à l’acte

• Un « Court circuit » de la pensée, de la vie mentale

• Une rupture avec un fonctionnement habituel « J’ai disjoncté !… J’ai pété les plombs !… »

• Un mode d’expression… Mais aveuglant

• Dans tous passages à l’acte (à fortiori dans les plus

monstrueux (meurtre…), subsiste toujours une part

d’irréductible d’opacité

• Le passage à l’acte est du côté de l’angoisse

• Le passage à l’acte n’est pas synonyme de pathologie

psychiatrique

• Le passage à l’acte ne résume pas la psychopathie.

L’agressivité

• Multiplicité de modèles théoriques(neurophysiologique, éthologique, psychanalytique, culturelle…)

• Divers registres conceptuels

• L’agressivité renvoie au champ médical et psychologique -La violence renvoie essentiellement aux champs sociologique et juridique

• Les comportements agressifs chez l’enfant ne sont pas pathologiques en eux-mêmes. Ils sont nécessaires « Grandir est, par nature, un acte agressif » (Winnicott, 1971).

• L’agressivité pose toujours la question de l’intentionnalitéet celle du contexte dans lequel elle se manifeste.

La violence

• Latin : Violentia

• Simple force vitale

• Qualité de ce qui agit avec force

• La violence représente un instinct de vie, voire de survie.

• La violence est inhérente à la vie. C’est une « force de vie » « Se faire violence »

• La violence serait fondamentale (Bergeret, 1984)

• Pas de connotation agressive.

La violence

• Freud

La violence représente un trait indescriptible de l’Humain ; « tout individu est enclin à humilier autrui, à lui infliger des souffrances, à le tuer » (Freud, 1929).

• Bergeret

La violence est fondamentale, en tant que « composante primaire des instincts de conservation et support de l’étayage de la pulsion libidinale, étayage qui débouche sur la créativité » (Bergeret, 1984).

• Pour l’OMS

La violence renvoie à l’ « usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou du pouvoir, contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté, dont la conséquence, réelle ou probable, est d’entraîner une blessure, la mort, un traumatisme psychique, un mauvais développement ou encore des carences » (OMS, 1996 – 2002).

La violence

• Hannah Arendt :

« La banalité du mal ».

Film de M. Von Trotta (2013) autour du procès du criminel nazi

Adolf Eichmann

• Pose la question de la bête curieuse en chacun de nous ?

Qui est-elle ? Où loge t-elle ?

Je m’avoue moi-même addict à l’info., comme possédé par cet

animal insatiable, toujours en quête de nouvelles fraîches, de

scoops, ou faute de mieux, d’une bonne vieille rumeur…

La violence

• Bertolt Brecht :

« On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent, mais on ne dit

jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent ».

• Nelson Mandela :

« La violence vit de l’absence de démocratie, de la violation des droits

fondamentaux… » (Mandela 2002).

• Ainsi pour certains,

La société est parfois violente (Duverger, 1999 ; Baudry, 2004).

Et dans tous les cas, la violence répond toujours à la violence :

violences subies, maltraitances (Marty, 2011).

La violence est une réponse à une blessure narcissique (Jeammet, 2013)

La violence

La violence dans les rues de France et à

l’Assemblée Nationale (Avril 2013)

Et la délinquance

• Elle relève du Droit

• Elle concerne les infractions et les actes délictuels

• Elle sort du champ de la Médecine et de la Psychiatrie,

même si les frontières ne sont pas toujours évidentes :

• Pratique de l’expertise

• Travail avec la P.J.J. (Protection Judiciaire de la Jeunesse)

Avant de rentrer dans le vif du sujet, et d’aborder le

problème de la violence chez l’adolescent,

Un détour nécessaire par la violence faite

aux enfants et aux adolescents.

Les effets de la violence sur l’enfant

• Violences intrafamiliales– Vieil adage :« Quand les parents boivent, les enfants trinquent !»

– La répétition transgénérationnelle (ex : abus sexuels +++)

• Violences extrafamiliales : sociales…– Visibles : La télévision, la publicité, la pornographie, Internet …

– Invisibles…

A l’arrêt de bus…

Et ailleurs…

Contexte et réflexions contemporaines

• « Il n’y a plus d’autorité ! Il faut rétablir l’autorité ! »

• « Les enfants sont livrés à eux-mêmes ! »

• « Halte aux sauvageons ! » « A la racaille ! »

• « Dangers dans les quartiers dits de « non droit » !

• « Et que fait la police ?... »

• Qu’en disent les politiques ?

• Qu’en pensent les psychiatres ?

• Que font les juges ?

• Et les autres professionnels ?...

Un débat toujours actuel et passionné

• Le rapport de l’Inserm (Sept. 2005) :

« Les troubles des conduites

chez l’enfant et l’adolescent »

• Le cri d’indignation des professionnels et

la pétition (Janv. 2006) :

« Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans ! »

• Loi sur la prévention de la délinquance juvénile (5 mars 2007)

• Le rapport Varinard (Réforme de l’ordonnance de 45)

• Le discours de N. Sarkozy (Grenoble, 2010)

Des enjeux fondamentaux

• L’importance du dépistage mais avec quelle grille de lecture ? Quels outils ? Quels regards ?

• La nécessaire prévention mais sans confusion entre prévention et prédiction

• Les effets de la prédétermination… Voire de la prédestination

• Les dangers de stigmatisation des enfants. De l’exclusion

• Les risques de dérive sécuritaire

• Les enjeux de la médicalisation du mal-être social et psychique.

I – L’AGRESSIVITE CHEZ L’ENFANT

• Généralités – La question de l’agressivité.

• Clinique des conduites agressives :– Fantasmes, rêves, fantaisies et conduites

– La place du jeu

– Conduites hétéro agressives• Opposition

• Colères

• Violences

– Conduites auto agressives• Automutilations

• Conduites suicidaires - Suicides

– L’inhibition grave de l’agressivité (masochisme)

La question de l’agressivité

• Pose toujours la question de l’intentionnalité et celle

du contexte dans lequel elle se manifeste

• Et chez le petit enfant, est-elle :

– Primaire ou secondaire ?

– Maturante ou destructurante ?

– Évitable ou inévitable ?

– Normale ou pathologique ?

La question de l’agressivité

Développement psychologique de l’enfant :

• L’angoisse de séparation et l’objet transitionnel

• La notion d’espace transitionnel

– Espace protecteur – Médiation – Aire d’illusion

– Distance et différentiation entre soi et l’autre

– Jeu intersubjectif et souplesse relationnelle (partage)

– Aménagement intermédiaire et médiation

– Espace culturel…

• La notion de pare excitation (Monde interne/Monde extérieur)

• L’importance du tiers (Séparateur)

La question de l’agressivité

Les comportements agressifs :

– Ne sont pas pathologiques en eux-mêmes

– Ils sont nécessaires à l’évolution de l’enfant

– C’est leur persistance au-delà de l’âge

physiologique qui signe leur valeur pathologique.

Attention aux enfants trop sages !

La place du JEU +++

Le jeu, c’est l’accueil de l’Autre

Les « nouveaux » jeux de l’enfance

Classification des différents jeux dangereux et pratiques violentes

• Jeux de non-oxygénation (foulard…)

• Jeux d’agression

• Jeux de défi

Jeux d’agression

• Concernent 12 % des collégiens de la 6ème à la 3ème

• Mais touchent aussi les élèves de primaire

• Particulièrement les garçons. De plus en plus de filles

• Dénominateur commun : utilisation de la violence physique ou

psychologique perpétrée par un groupe de jeunes envers un enfant

seul.

• Rôles clairement différenciés entre agresseurs et victime – Grands /

Petits.

• Effets de groupes +++

Jeux d’agression

• Jeux intentionnels– Tous les enfants y participent de leur plein gré

– Connaissance (?) des risques encourus

– Douleurs subies/infligées entremêlée de rires

– Inversion des rôles plus ou moins possible

• Jeux contraints– Enfant victime contraint au « jeu »

– Pas de réversibilité des rôles

– Violences physiques, psychologiques, « virtuelles »

• Happy slapping…

Jeux d’agression

Jeux d’agression

Un jeu particulier : le Happy slapping

• Un acte grave puni par la loiLoi 2007-297 du 5 mars 2007. Art. 222-33-3 du CP

Le Happy slapping

• « Jeu de baffes joyeuses » (Made in GB)

• Agression par surprise, gratuite (?) : gifle(s)

• Faite par des collégiens mais surtout des lycéens

• Sur personne vulnérable dans la rue, professeur à l’école…

• Action filmée par une tierce personne

• Diffusion sur téléphone portable et Internet (Blogs)

• Atteinte à la dignité et à l’image de la personne

• Sanction :

Jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende !

Le School bullying

Jeux basés sur la violence psychologique

• Intimidation et harcèlement répété par un ou plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre

• Climat d’insécurité permanent et dangereux

• Agresseurs : 6% des élèves - Agressés : 9,5 % des élèves

• 4 types :

– Bullying verbal (injures, railleries, moqueries, rumeurs…)

– Bullying physique (coups, gifles…)

– Bullying émotionnel (humiliations, discriminations…)

– Bullying sexuel (provocations gestuelles et verbales…)

Violences via les technologies d’information et de communication (TIC) :

SMS, Blogs, Facebook, Internet…

- Diffusion d’images portant atteinte à la dignité

- Touchant souvent l’intimité voire la sexualité

Jeux de défi

• « T ’es cap ou pas cap !? » Défi et recherche d’exploits

• Conduites à risque /Activité plus ou moins dangereuses

• Mise à l’épreuve, quête des limites - Passions du risque

• Pas de désir de mort mais rituel « de contrebande »

• Adolescence +++

• Avec plus ou moins mise en danger de soi et des autres

• 4 figures anthropologiques de la relation au risque : vertige, ordalie,

blancheur et affrontement

• Mode : Film et diffusion (Jackass, Rémi Gaillard…).

Jeux de défi

Just Do It !

II - L’AGIR A L’ADOLESCENCE

L’adolescent :

• Il n’a plus ses mots d’enfant

• Il n’a pas encore ses mots d’adulte (Dolto)

Panne langagière pour dire ce qu’il vit

Propension à l’agir +++

L’AGIR A L’ADOLESCENCE

Le processus adolescent est intrinsèquement violent : l’adolescent éprouve une grande violence– En lui

– Autour de lui

Mais ce n’est pas pour autant qu’il est violent !

Importance de la qualité des intériorisations et des aménagements psychiques de la petite enfance (narcissiques, identitaires…).

L’AGIR A L’ADOLESCENCE

• Facteurs environnementaux / Facteurs internes

• Crise d’adolescence et adolescent en crise

• Place et fonctions de l’agir dans les troubles du

comportement

• La question de la violence

• Les violences chez l’adolescent

• Violences faites aux adolescents

Facteurs externes, environnementaux

• Le changement de statut social

• Le contenu même de ce nouveau statut

• Les stéréotypes sociaux

• L’interaction sociale

• Les contraintes excessives de la réalité

Facteurs internes, psychiques

• Question de la mort

• Problématiques corporelles / pubertaires

• Émergence de la sexualité

• Pulsionnalité

• Problématiques narcissiques

• Place de l’idéal du Moi

• Identité et identifications

• Travail de deuil et phases dépressives

• Problématiques de dépendance et d’autonomie psychique

Facteurs internes, psychiques

• Importance de la qualité des intériorisations et des

aménagements psychiques internes

• Si fragilité identitaire Menace +++

• Angoisse de ce dont il a besoin – Paradoxe :

« Pour être soi, on se nourrit des autres mais on doit être aussi

capable de s’en différencier » (Jeammet).

Crise d’adolescence

Troubles du caractère, ponctuels :

• Impulsivité, instabilité, imprévisibilité…

• Brutalité des décisions

• Enthousiasme et revirements subits

• Identifications massives et transitoires

• Idéalisations excessives puis effondrements

• Excentricités vestimentaires fluctuantes

• Comportements alimentaires anarchiques temporaires

• …

Et l’agir à l’adolescence

Apparaît comme :

• Moyen d’expression privilégié

• Réponse à un vécu psychique +/- conscient

• Véritable langage de l’adolescent

• Traduction de l’intensité de ses tensions

• Conduite active contre un vécu de passivité

• Tentative d’affirmation de soi

• Source d’expérience, souvent initiatique

• Moyen de confrontation

• Essai de séparation, d’autonomisation

L’agir à l’adolescence

• Du côté de l’épreuve personnelle, du rite intime, pour

forcer le passage

• Une sorte d’affirmation de soi, parfois « de contrebande »

• Un « bricolage » inconscient

• Une réponse à un sentiment d’impuissance, à une « panne

de sens »

• Qui peut aller de l’auto sabotage ponctuel à l’ordalie et au

sacrifice…

Et le « passage à l’acte » à l’adolescence ?

Un passage obligé ?

Un « acte de passage » !

A différencier de l’adolescent en crise

Troubles pathologiques :• Fugues, conduites à risque, T. de suicide

• Conduites agressives

• Troubles des conduites sexuelles

• Conduites antisociales, vandalisme

• Conduites d’addiction : toxicomanies, alcoolisme,

troubles des conduites alimentaires

• Agitations psychomotrices - Violences...

III - LA QUESTION DE LA VIOLENCE

• Les comportements violents à l’adolescence ne sont pas de

« simples » passages à l’acte +++

• Il n’y a pas d’ « escalade de la violence », il y a un

changement de registre

• Un au-delà de l’agir

• Un déchaînement

• Qui signe l’échec des processus de développement

Un adolescent violent est un adolescent qui a

souffert et qui souffre +++

Violences chez l’adolescent

• Court-circuit itératif du vécu intérieur et de la représentation mentale

• Fuite - externalisation des conflits psychiques

• Rend compte d’un sentiment de vide interne

• Défense contre l’angoisse, envahissante

• Projection « C’est toujours de la faute à l’autre ! »

• Révélateur des défaillances narcissiques

• Tentative d’échapper à une dépendance de l’autre

Violences chez l’adolescent

Les manifestations de cette violence :

– Attaques contre le corps

(De la scarification au suicide)

– Attaque du psychisme

(Inhibition, replis, addictions, toxicomanies)

– Attaque de la famille, des adultes, des pairs

(Conflits…)

– Attaque de la société, des institutions

(L’école, la police)

Conduites auto agressives

• Scarifications

• Automutilations

• Conduites suicidaires

• Suicides +++

Conduites hétéro agressives

• Colères et rage

• Violences

• Conduites violentes caractérisées :

• Violences matérielles

• Violences à connotations antisociales

Violences chez l’adolescent

Les différents types de violence :

– Violences contre les biens :

• En bande – Vandalisme…

• Solitaires

– Violences contre les personnes :

• Intrafamiliales

• Extrafamiliales

Violences chez l’adolescent

La question de la violence, à fortiori chez un enfant

ou un adolescent, pose toujours

la question fondamentale de la capacité à

s’identifier à l’autre.

Et donc, il faut bien distinguer

• L’agressivité : difficulté d’ajustement entre les

différentes exigences rencontrées par l’adolescent.

Une adresse à l’autre.

Ici, l’agressivité fait lien.

Et

• La violence : incapacité à aménager ces différentes

exigences. « C’est moi ou l’autre ! ».

Violence destructrice, radicale.

Avec annulation du lien à l’autre.

Et bien distinguer

• L’opposition et l’agressivité, « banales »

• Et les violences à type :

– D’emprise (psychique), préoccupante

– De destructivité, grave :• De soi-même (Ordalie, sacrifice, blancheur…)

• De l’autre (Meurtre…)

De même, bien distinguer

• La « paranoïa ordinaire » de tout adolescent et

• L’adolescent paranoïaque :

– Rapport au Monde problématique

– Logique implacable (sans doute) – Certitude

– Idéal du Moi tyrannique

– Pas de doute, pas d’ambivalence – Pas de choix

– Rejet de tout : - « Vous en pouvez rien pour moi »

- « Personne ne peut me comprendre »

– Façon de traiter l’Autre (qui prête à l’Autre sa propre violence)

– Pas de lien à l’autre – Annulation du lien – Lien impensable

– Pas de responsabilité subjective dans ce qui se passe.

Violences et effets de groupe

L’effet de groupe à l’adolescence :

• Participe de l’illusion groupale

• Protège des fragilités psychiques

• Tient lieu d’identification

• Décuple la violence

• Minimise toute responsabilité individuelle

- La guerre des boutons (L. Pergaud, 1912 – Y. Robert, 1961)

- Sa majesté de mouches (W. Golding, 1954 – P. Brook, 1963)

- Hooligans anglais (football) dans les années 90 ou Français (derby OM/PSG)

L’adolescent violent

L’adolescent violent (hors pathologie psychiatrique) est :

• Un adolescent qui a souffert et qui souffre +++

• Une victime, qui n’a pas la capacité à se défendre de l’Autre, du monde

extérieur

• Un jeune, au vécu d’exclusion (« la violence, comme révolte du vaincu »)

• Un adolescent, prisonnier de la répétition et de l’auto-sabotage

• Et donc un jeune en souffrance et en attente +++

La qualité des réponses de l’entourage est capitale pour le jeune

Parents

Professionnels

Institutions

Dans tous les cas, un Danger

Attention de ne pas répondre

au passage à l’acte par…

Un passage à l’acte !!!

Jeu de la « patate chaude ! »

APPROCHES THERAPEUTIQUES

Quelques pistes de réflexion :• Pas de recettes !

• L’importance de la prévention +++

• L’enfermement n’est pas une solution…

• L’abord du jeune violent, dans l’immédiat :– Le séparer ponctuellement de son contexte

– Tenter d’entrer en relation

– Prendre du temps et se rendre disponible

– Percevoir si un lien est possible

– La prescription ne vient qu’en cas d’échec

– Reprendre « à distance » ce qui s’est passé +++

APPROCHES THERAPEUTIQUES

Quelques pistes de réflexion (suite) :

• Par la suite :

– Assurer une contenance - Contenir sans détenir +++

– Assurer une continuité – Pas de continuité sans confiance

– Restaurer un espace transitionnel

– Favoriser les médiations relationnelles (jeux à plusieurs, soins

culturels…)

– Favoriser l’élaboration et la narrativité autobiographique

– Penser (panser ?) son histoire et permettre à l’ado. de se penser, de

se (re)connaître

– Penser aux soins et à ce qui fait autorité :

• Sans confondre autorité et obéissance

• Ni confondre pouvoir et soumission.

Bibliographie

• Arendt H. La crise de la culture. Ed. Gallimard, Paris, 1972.

• Bergeret J. La violence fondamentale. Ed. Dunod, Paris, 2004.

• Baudry P. Violences invisibles. Poches de résistance. Ed. du Passant, Bègles, 2004.

• Birraux A. Violence à l’adolescence et clivage du Moi. Illégitime violence (Marty). Frès, Paris, 1997.

• Diatkine R. Agression et violence. Revue française de psychanalyse. 1984, 4, 937-946.

• Duverger P. Désir, désordre…Danger. www.med.univ-angers.fr/discipline/pedopsy/

• Ferro M., Jeammet P. Que transmettre à nos enfants ? Ed. Seuil, Paris, 2000.

• Gauchet M. Le désenchantement du monde. Ed. Gallimard, Paris, 1985.

• Gauchet M. La démocratie contre elle-même. Ed. Gallimard, Paris, 2002.

• Girard R. La violence et le sacré. Hachette Littérature – Pluriel, Paris, 1990.

• Goslin P.-G. Violence et délinquance à l’adolescence. Perspectives psychiatriques, 2000, 39, 274-285.

• Héritier F. L’idée de l’adolescence est-elle universelle ? Neuropsychiatrie Enfance et Adolescence, 2001, 49, 502-511.

• Jeammet P. La violence à l’adolescence. Défense identitaire et processus de figuration. Adolescence. 1997, 15, 2, 1-26.

• Jeammet P. Pour nos ados, soyons adultes. Ed. O. Jacob, Paris, 2008.

• Le Breton D. Passions du risque. Ed Métalié - Sciences Humaines, Paris, 2, 2000.

• Le Breton D. (sous la dir.) L'adolescence à risque. Ed. Autrement, Mutations, Paris, 211, 2001.

• Le Breton D. Conduites à risque - Des jeux de mort au jeu de vie. Ed. PUF, Paris, 2003.

• Marcelli D. L’enfant, chef de famille, L’autorité de l’infantile. Ed A. Michel, Paris, 2003.

• Théry I. Différence des sexes et différence des générations. Malaise dans la filiation. Esprit,1996.

• Winnicott D.W. La tendance antisociale. De la pédiatrie à la psychanalyse. Ed. Payot, Paris, 1971.

Et

- Rapport OMS. Rapport mondial sur la violence et la santé. OMS, Genève, 2002.

- Rapport INSERM : Troubles des conduites chez l’enfant et l’adolescent. Paris, Inserm, 2005.

- Collectif. Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans. Ed. Erès, Ramonville, 2006.

CAS CLINIQUES

Aymeric

Pierre-Yves

Marion

Merci beaucoup de votre attention