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Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
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FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
MEMOIRE DE MASTER 1
Présenté par
Directeur de recherche
Maître de conférence à l’université du Sud
Toulon – Var
Année universitaire 2010 - 2011
THEME POLITIQUE DE CHANGE ET COMPETITIVITE
ECONOMIQUE INTERNATIONALE DU SENEGAL
UNIVERSITE DU SUD TOULON - VAR
Dr Yusuf KOCOGLU
Mr Papa Gueye FAM
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
2
A mon oncle
MOUHAMED EL MANSOUR SEKHIR AÏDARA
DEDICACE
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
3
Je remercie tout d’abord mes parents dont à la tête je porte les noms de
mes défunts père et grand père MAMADOU FAM et AMET ABDOULAYE
AÏDARA, que la terre leur soit légère. L’occasion est aussi de remercier ma mère
MAME FATMA AÏDARA et ma tante FATOU YOUSSOUPH AÏDARA.
Mention spéciale mon oncle MOUHAMED EL MANSOUR SEKHIR AÏDARA qui
n’a ménagé aucun effort pour la continuité de ma formation.
Je voudrai ensuite remercier mon encadreur le Dr YUSUF KOCOGLU qui
en plus d’avoir accepté de coordonner ce travail ; ne cesse d’apporter sa
contribution essentielle à la formation des étudiants d’une manière générale et
ceux de l’UFR en particulier. Et, à son nom je remercie l’ensemble des enseignants
de la faculté ainsi que tous les membres de l’administration.
En fin, au nom de la classe (Master 1); je remercie l’ensemble des
camarades étudiants français et étrangers.
Que tantes et oncles, frères et sœurs, camarades et compagnons, enseignants et étudiants trouvent ici l’expression de toute ma gratitude.
REMERCIEMENTS
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
4
DEDICACE…………………………………………………………………………..…………………………….............2
REMERCIEMENTS……………………………………………………………………………………………………..3
SOMMAIRE…………………………………………………………….………………………………………………….4
INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………………………….5
PARTIE I : LE REGIME CHANGE…………………………………………………………………………………7
Chapitre I – La construction de l’UEMOA et les principes de la zone franc…………………8
Chapitre II – Avantages et inconvénients d’un régime de change……………………………..19
Chapitre III – Politique de taux de change : la dévaluation......................................................27
PARTIE II : COMPETITIVITE ECONOMIQUE INTERNATIONALE DU SENEGAL………..35
Chapitre IV – Causes et impacts de la dévaluation dans l’économie sénégalaise……36
Chapitre V - Le commerce extérieur sénégalais………………………………………………………….43
Chapitre VI- Les indicateurs de compétitivité…………………………………………………………58
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………………………………...72
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………………………..75
ANNEXE………………………………………………………………………………………………………………..…81
CIGLES ET ABREVIATIONS……………………………………………………………………………………...91
LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………………………………….……….92
TABLE DES MATIERES……………………………………………………...……………………………………93
SOMMAIRE
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
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Avec l’internationalisation de l’ouverture des économies, la question du
développement constitue un élément important dans la vie économique d’une nation. Au
Sénégal, « la pauvreté et les inégalités se situent à des niveaux très élevés »1. Cependant son
appartenance à la zone UEMOA semble être une bonne chose pour garantir de la
compétitivité de l’économie, aptitude pour l’entreprise, un secteur ou l’ensemble des
entreprises d’une économie à faire face à la concurrence. Elle correspond donc à une position
dominante sur un marché domestique ou étranger.
Chaque pays cherche son intérêt afin de rendre l’économie nationale plus compétitive.
Que la monnaie soit forte ou faible ; des techniques sont utilisées pour gagner des parts des
marchés. La fluctuation des taux de change peut entraîner d’énormes perturbations sur les
prix, le niveau de l’activité, la croissance et la compétitivité internationale des économies. Les
autorités cherchent à équilibrer leur économie en suivant de près la variation du taux de
change. Une bonne vision de l’évolution des changes permet de garantir le développement de
l’activité des entreprises et la compétitivité économique internationale.
L’objectif n’est pas seulement de rechercher la compétitivité de l’économie
sénégalaise suite à une conjoncture comme la dévaluation, mais celle tournée vers l’avenir.
L’influence du taux de change sur le commerce extérieure est alors importante. Selon
(Diagne A, 2002), le taux de change pris comme un instrument de politique pose un dilemme
à tout pays en développement. Et, la compétitivité internationale dépend en grande partie des
mouvements du taux de change. Raison pour laquelle, la dévaluation du franc CFA était prise
comme un élément essentiel pouvant permettre, d’une part de compenser les pertes de
compétitivité des pays de la zone dans les années 1980 et d’autre part de promouvoir le
développement. « Néanmoins, conquérir des parts des marchés d’exportation est une
opération de long terme, qui suppose des progrès soutenus et viables en matière de
compétitivité »2
Ainsi, l’analyse de la compétitivité économique internationale du Sénégal à travers le taux de
change nous amène à axer notre travail sur un certain nombre de questions. La dévaluation du
1 : DIAGNE A. (2006) « Politiques commerciales, intégration et distribution des revenus au Sénégal », Revue,
Monde en développement vol.34-2006/3-n°135 2 : VAROUDAKIS A. et LATREILLE T. (1997), « les facteurs structurels de la compétitivité manufacturière
une analyse en données de panel pour le Sénégal », Revue économique, vol. 48, n°3, pp. 471-480
INTRODUCTION GENERALE
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
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franc CFA en 1994 est elle justifiée ? Au regard des évolutions différentes entre la zone Euro
et celle de l’UEMOA, le choix de la parité fixe du franc CFA à l’euro est – il pertinent ? Faut-
il garder la parité ? Le Sénégal serait-il en mesure d’améliorer la compétitivité de son
économie afin de vaincre la pauvreté et de diminuer le chômage ? Ne serait – il pas
préférable d’arrimer le franc CFA à un panier de devises comprenant aussi le dollar ?
L’objet de cette étude est d’analyser les relations entre la politique de change et la
compétitivité économique internationale du Sénégal. Elle permettra d’une part de prendre en
compte l’importance de la politique de change et d’autre part d’avoir à notre disposition des
éléments essentiels afin de mesurer le niveau de compétitivité de l’économie.
Nous verrons que dans le choix du Change (Partie I), la construction d’une zone
monétaire (zone franc) et la mise en place des principes (Chapitre 1) sont importantes.
Nombreux sont les avantages et inconvénient d’un régime de change (chapitre 2). Aussi, dans
un régime de change fixe la dévaluation est prise comme une politique de change (chapitre
3). Dans un second temps nous essayerons d’analyser la compétitivité économique
internationale du Sénégal (Partie II) en étudiant d’abord les causes et les impacts de la
dévaluation dans l’économie sénégalaise (Chapitre 4). Ensuite nous présenterons le
commerce extérieur sénégalais (chapitre 5). En fin nous exposerons les principaux indicateurs
de compétitivité (chapitre 6)
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PARTIE I
LE REGIME DECHANGE
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
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INTRODUCTION
On peut définir une zone monétaire comme une zone d’étroite solidarité entre les
monnaies d’un ensemble de pays où des mesures sont prises afin d’organiser en commun la
défense de leur valeur. « La notion de zone monétaire est née du besoin d’une protection
solidaire à l’égard de l’extérieur, que des pays, entretenant des rapports économiques étroits,
ont ressenti en des circonstances diverses, crise économique, instabilité monétaire, guerre… »
(VINAY Bernard, 1988). Ainsi, ils défendront l’intérêt commun à l’égard de l’extérieur en
essayant entre autre de palier au déficit de la balance des paiements et des restrictions
commerciales communes.
Selon la théorie économique, la création d’une zone monétaire ne se justifie que si les
avantages tirés de l’utilisation d’une monnaie unique et l’absence d’un ajustement sur le
marché des changes se trouvent supérieurs aux coûts engendrés. Ainsi « deux pays ou régions
bénéficieront de la formation d’une union monétaire s’ils sont caractérisés par une grande
similarité des cycles économiques, ont de forts échanges commerciaux et disposent d’un
mécanisme d’ajustement efficace susceptible de réduire les effets négatifs des chocs
asymétriques » (Matei I, 2006).
Dans son évolution l’Union est d’abord monétaire : Union Monétaire Ouest Africain
(UMOA), ensuite économique : Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA).
Une monnaie commune gérée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de
l’Ouest(BCEAO) circule entre les Etats membres. Ce qui peut permettre avec une politique
monétaire commune, une plus grande efficacité dans la recherche de stabilité.
Dans ce chapitre, nous tenterons d’abord de présenter la typologie des régimes de change
(section 1). Ensuite, nous décrirons l’évolution de la construction de l’union (section 2) dans
les contextes historiques et économique en décelant les principales phases marquantes. En fin,
nous présenterons les principes de la zone franc (section 3).
Chapitre I - LA CONSTRUCTION DE L’UEMOA ET LES
PRINCIPES DE LA ZONE FRANC
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Section 1 - Typologie des régimes de change
Le graphique ci-dessous présenté par (Agnès Bénassy-Quéré – Benoît Cœuré – Pierre
Jacquet – Jean Pisani-Ferry, 2004) permet de voir le régime de change adopté par un pays
suivant le degré de flexibilité de la parité pour corriger un déséquilibre.
Source : Quéré A. B – Cœuré B. – Jacquet P. et Pisani-Ferry F. (2004), Politique économique, Bruxelles : 1ère éd. Boréal
Selon les auteurs3
de ce schéma, une forte parité fixe peut être obtenue de deux
manières : soit par l’adoption d’une monnaie d’un autre pays (Dollarisation/euroïsation) ou
par la création d’une union monétaire. Selon la méthode utilisée, la différence se trouve dans
le mode de décision de la politique monétaire.
Une forme faible de dollarisation est la caisse d’émission (currency board) qui se
caractérise par un taux de change fixe. La monnaie nationale circule mais son émission passe
par un achat des actifs en devise. Quand la pérennité du régime n’est pas remise en cause la
politique monétaire se trouve renforcer. Cette méthode est souvent utilisée pour corriger une
hyperinflation. C’est le cas de l’Argentine dans les années 1980.
Dans un régime de change fixe traditionnel, la conversion de la monnaie en devise se
fait de manière illimitée. La crédibilité défendue par le gouvernement et non par une
institution, dépend à la fois de la volonté politique mais aussi « du niveau de réserves en
devises de la banque centrale, qui doit vendre des devises lorsque le monnaie nationale est
attaquée ». Ce qui traduit la vulnérabilité du régime. Ce système est bien réussi à la France
qui, après trois dévaluations décide de rester en 1983 dans le SME pour lutter contre
3 : Quéré A. B – Cœuré B. – Jacquet P. et Pisani-Ferry F. (2004), Politique économique, Bruxelles : 1ère éd. Boréal
Typologie des régimes de change selon le degré de flexibilité
Flexibilité
croissante
Dollarisation/
euroïsation
Caisse d’émission
(currency board)
Taux de
change fixe
Ancrage glissant
(crawling peg)
Union
monétaire
Taux de change fixe avec
marges de fluctuation
Flottement
administré
Flottement
pur
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l’inflation. Ce qui traduit le non dévaluation du franc en 1987 et en 1989. Cependant, « les
marges de fluctuation confortable et/ou par un calendrier de dévaluation (encrage glissant)
rend un régime fixe plus souple »
Le flottement administré ou pur dépend du niveau d’intervention et permet aux
autorités monétaires d’appliquer des politiques discrétionnaires pour modifier entre autre le
taux de change.
Cependant ; selon le classement du FMI, on distingue trois régime de change : les régimes de
change fixe, les régimes « intermédiaires » et les régimes de change flexible.
La zone franc compte des Unions monétaires dont L’Union Economique et Monétaire et
Ouest (UEMOA). Nous allons présenter sa construction dans des contextes historique et
économique.
Section 2 - Construction de l’UEMOA : contexte historique et économique
La zone franc compte 15 pays dont 8 pays de l’Afrique de l’ouest (Bénin, Burkina
Faso, Cote d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et le Togo). A la recherche d’une
plus grande autonomie vis-à-vis de la France, les sept pays à l’exception de la Guinée-Bissau
créent l’Union Monétaire Ouest Africain (UMOA) en 1962. Rejoint par la Guinée-Bissau en
1972, ils finiront par mettre en place l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain
(UEMOA) en Janvier 1994.
I – Contexte historique : la création de l’UMOA
I – 1 - Evolution historique.
Avant la colonisation, plusieurs variétés de monnaies ont circulé dans le continent
africain. Il s’agissait notamment de l’or, du cauris, des bandes d’étoffe, du cuivre, et de la
barre de fer. L’origine de la zone monétaire Franc est ancienne. Les premiers comptes
d’opérations ont été créés dans les années 20 pour garantir la circulation fiduciaire avec
l’imposition de nouveaux statuts aux organismes d’émission. La zone franc est officiellement
issue de la seconde guerre mondiale. La création des zones monétaires après la grande crise
de 1929 exprime à la fois, le morcellement de l’espace économique mondial et une tentative
de reconstruction partielle du système d’avant 1929. La zone Franc fut créée officiellement en
1939 avec la mise en place du contrôle des changes. L’objectif était la libre convertibilité avec
la mise en place des règles de protection communes vis-à-vis de l’extérieur. La réforme
monétaire de 1945 a abouti à la création du franc des colonies françaises d’Afrique et la
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frappe de pièces propres. L’institut d’émission d’Afrique Occidentale française fut crée en
1955 avec la mise en place du compte d’opération monétaire. L’objectif était de bien suivre
les relations monétaires par la coordination des activités.
I – 2 – L’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)
L’indépendance de l’Afrique noire francophone a été marquée par des transformations
importantes des structures institutionnelles en générale et monétaire en particulier. Plusieurs
signes le montrent. Si certains ont décidé d’assurer une autonomie monétaire, la plupart des
pays d’Afrique noires excepté la Guinée et le (Madagascar) ont opté pour le maintien d’une
coopération monétaire avec la France. L’UMOA fut créée en 1962 avec l’adoption des
mêmes principes instaurés à la période coloniale (centralisation des réserves de changes, libre
circulation des monnaies, transfert libre...). La zone franc s’est profondément mutée passant
d’une centralisation initiale à une diversité relative des aspirations de chacun des Etats.
II – L’UEMOA : Contexte économique et indicateur socioéconomiques
II – 1- Contexte économique et la création de l’UEMOA
Sur le plan économique, plusieurs réformes ont été adoptées conduisant à la création
de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). D’abord, la signature du
nouveau traité instituant l’UMOA en 1973 remplace celui de 1962. L’africanisation de la
BCEAO fut effective en 1978 avec le transfert de son siège de Paris à Dakar. Ce nouveau
cadre institutionnel aura permis aux autorités monétaires de favoriser le développement
économique des Etats et de corriger les déséquilibres extérieurs. Ensuite, la réforme la plus
importante fut celle de 1994. « En même temps que le franc CFA était dévalué de 50%, fut
signé le traité de l’Union Economique et Monétaire (UEMOA) qui complète l’union
monétaire de manière à transformer en union économique et monétaire » (Silviane
Guillaumont Jeanneney, 2006) avec comme objectifs la réalisation d’un marché commun et la
surveillance multilatérale des politiques publiques. Dès son entrée en vigueur en janvier 1999,
l’euro vaut 6,55957 francs français. L’arrimage du franc CFA à l’euro n’a pas changé la
parité. La valeur du franc CFA par rapport à l’euro fut automatiquement fixée ; un euro est
désormais égal à 655,957 FCFA.
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II- 1- 1- Les organes de l’UEMOA
Pour la borne marche de l’union quatre principaux organes ont été mis en place.
les organes de direction : composés de la conférence des chefs d’Etat (prise des
décisions : exclusion ou adhésion d’un Etat), le conseil des ministres (définition de la
politique monétaire et du crédit) et de la commission de l’union (chargée du bon
fonctionnement de l’union)
les organes de contrôle juridictionnel : composé de la cours de justice (chargé de
l’application de loi), la cour des comptes (contrôle la fiabilité des données) et le
comité interdépendant (gère les différents entre Etats)
l’organe consultatif : lieu de dialogue entre l’UEMOA et les agents économiques
les institutions spécialisées et autonomes : composées de la BCEAO (gère la politique
monétaire) et la BOAD4
(chargé du développement des pays ouest africains).
II – 2- UEMOA : Cadre socioéconomique et indicateurs
L’UEMOA s’étend sur une superficie d’environ 3,5 millions de km2
pour une
population totale estimée (entre 2005 et 2008) à 87,7 millions d’habitants, soit une
progression moyenne de 2,3 millions/an5. En 2009, le PIB de l’union est évalué à 32650,0
milliards de franc CFA6
.Cependant les disparités sont persistantes au sein de la zone. La
Côte d’Ivoire détient la plus importante part du PIB de l’ensemble de l’Union. En effet ;
malgré la crise socio politique de 2001, la Cote d’Ivoire continue d’occuper la première place
avec plus de 33% du PIB de l’Union. Elle est suivie du Sénégal avec 19% du PIB total. Alors
que la Guinée-Bissau détient la part la plus faible ; soit environ 1% du PIB7
(voir tableau et
graphique ci-dessous).
Tableau 1: PIB nominal en milliards de franc CFA en 2009 des pays de L’UEMOA
Pays Bénin Burkina C I G-B Mali Niger Sénégal Togo UNION
PIB(n) 3114,7 3840,0 10964,0 214,8 4183,0 2521,5 6310,3 1501,7 32650,0
Source : comité de convergence de la zone franc (rapport aux ministres 29 septembre 2009)
PIB (n) : PIB nominal ; C I : Cote d’Ivoire ; G-B : Guinée-Bissau
4 : Banque Ouest Africaine de Développement (chargé du développement de tous les pays de l’Afrique de l’Ouest en finançant des activités économiques)
5 : Programme indicatif régional de développement urbain (2009-2018) des Etats membre de l’UEMOA
6 : Programme indicatif régional de développement urbain (2009-2018) des Etats membre de l’UEMOA
7 : UEMOA, avril 2009
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
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Graphique 1
Source : extraite des données du tableau 1
II – 2 – 1- La croissance
Le tableau ci-dessous donne l’évolution des taux de croissance dans les pays membre
de l’Union depuis 2006.
Tableau 2: Evolution du taux de croissance dans les pays de l’UEMOA
ANNEES 2006 2007 2008 2009
Bénin 3,7 4,6 5,0 2,7
Burkina Faso 5,5 3,6 5,2 3,2
Côte d’Ivoire 0,7 1,6 2,3 3,8
Guinée-Bissau 2,1 3,2 3,2 2,9
Mali 5,3 4,3 5,0 4,4
Niger 5,8 3,4 9,3 -1,2
Sénégal 2,5 4,9 2,3 1,5
Togo 3,9 2,1 2,4 3,1
UEMOA 2,9 3,2 3,8 2,8
Source8: BCEAO : banque de France * Rapport de la zone franc * 2009
8 : Source : banque de France ; rapport de la zone franc 2009 « l’évolution de la situation économique et
financière dans la zone UEMOA »
9% Béénin
12% Burkina Faso
33% Cote d'Ivoire
1% Guinée Bissau
13% Mali
8% Niger
19% Sénégal
5% TOGO
Digramme circulaire de répartition du PIB dans les pays
de l'UEMOA (2009)
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
14
Le tableau laisse voir une faible baise du taux de croissance de la zone (1%) passant de
3,8% à 2008 à 2,8% à 2009. Selon la banque de France (2009), la répercussion de la crise
dans les économies de l’UEMOA s’explique essentiellement par la baisse de la demande
extérieure entraînant la détérioration des soldes de la balance des paiements. A l’exception de
la Cote d’Ivoire qui affiche une croissance de 3,8% en 2009 contre 2,3% en 2008 et du Togo
(3,1%), les résultats en termes de croissance des pays de la zone ont connu une baisse. Le
principal souci reste la situation da la Cote d’Ivoire plongée actuellement dans une crise socio
politique comme celle da 2001. Première puissance économique de la zone, l’instabilité de
région risque de marquer négativement sur l’économie de la zone.
II – 2 – 2- L’Inflation
Principal objectif de la politique monétaire dans une union monétaire, le taux
d’inflation de 1,1% de l’UEMOA en 2009 est en dessous du taux maximum de 2% fixé par la
BCEAO. Presque tous les pays ont respecté ce principe.
Tableau 3: Inflation moyenne annuelle dans les pays de l’UEMOA (2007-2008)
Pays Inflation moyenne annuelle (en %)
2007 2008 2009
Bénin 1,3 7,9 2,2
Burkina Faso -0,3 10,7 2,6
Cote d’Ivoire 1,9 6,3 1,0
Guinée-Bissau 4,6 10,4 -1,6
Mali 1,4 9,2 2,2
Niger 0,1 11,3 2,3
Sénégal 5,9 5,8 -1,0
Togo 0,9 8,7 1,9
UEMOA 2,4 7,4 1,1
Source : instituts nationaux de la statistique et BCEAO9
Selon Les statistiques de la BCEAO, l’inflation moyenne annuel dans l’ensemble de la
l’UEMOA est évalué à 1,1%. Ainsi le taux d’inflation a été contenu en dessous de l’objectif
de 2% maximum, retenu dans le programme monétaire. La zone enregistre un différentiel
d’inflation de 1,8 point vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. Ces différentiels d’inflation
sont évalués à 18,2 et 11,3 points respectivement pour le Ghana et le Nigéria. Ce qui est
9 : Dans le rapport sur l’évolution des prix à la consommation dans l’UEMOA en 2009 et perspectives en 2010
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
15
favorable pour la zone. Cependant il reste défavorable par rapport à la zone euro ou le
différentiel d’inflation s’élève à 0,8%.
Les divergences d’inflation des pays de la zone en 2007 et en 2008 s’observent aussi en 2009.
En effet, si deux pays ont enregistré des taux d’inflation négatif en 2009 : le Sénégal (-1,0%)
et la Guinée-Bissau (-1,6%). Le taux d‘inflation reste cependant positif dans les autres pays. Il
s’élève à (2,2%) pour le Bénin, (2,6%) pour le Burkina Faso, (1,0)% pour la Cote d’Ivoire,
(2,2%) Mali, (2,3%) Niger et à (1,9%) pour le Togo. Ce qui risque de biaiser négativement les
politiques entreprises par les dirigeants notamment celle budgétaire. Mais, comparé à l’année
2008, les taux d’inflation enregistrés en 2009 restent meilleurs. Le taux d’inflation moyen de
la zone a baissé de 6,3% passant de 7,4% en 2008 à 1,1% en 2009.
Tableau 4 : situation socio-économique de l’UEMOA
Pays Superficie
(en millier
de km2)
Population
(million d’hts)
PIB/hts
2009
Taux de
croissance
du PIB en
2009
taux de
croissance du
PIB prévu en
2010
Inflation prévu
2011
Bénin 112 620 9,1 344 600 + 2,5% + 3% + 2,2%
Burkina Faso 274 000 15,0 257 100 + 3,1% + 4,2% + 2,6%
Cote d’Ivoire 332 462 20,8 510 100 + 3,7% + 4,0% + 1%
Guinée-Bissau 36 125 1,4 156 300 + 2,9% + 3,3% -1,6%
Mali 1 240 192 12,4 338 500 + 4,2% + 4,6% + 2,2%
Niger 1 267 00 14,3 177 300 + 1,0% + 5,1% + 4,3%
Sénégal 196 720 11,7 392 200 + 2,1% + 4,1% -1,0%
Togo 56 790 5,7 268 500 + 2,5% + 2,6% + 2,0%
Source : UEMOA, avril 2010
Malgré les tensions sociales au sein de certains pays de la zone notamment la crise
ivoirienne de 2010 ; la situation économique des pays de la zone reste relativement
satisfaisante. Tous les pays de la zone ont enregistré en 2010 une croissance positive
supérieure à celle de 2009. Les calculs faits à partir du tableau ci-dessus montrent que une
inflation moyenne prévue en 2011 de 1,46%. Cependant certains pays comme la Guinée-
Bissau et le Sénégal peuvent enregistrés des inflations négatives (voir tableau ci-dessus).
1 : dans le rapport sur l’évolution des prix à la consommation dans l’UEMOA en 2009 et perspectives en 2010
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
16
On peut aussi mesurer l’inflation importé dans l’inflation totale.
Tableau 5: Evolution de l’inflation dans les pays de l’UEMOA selon l’origine géographique des
produits (en %)
PAYS 2008 2009
Locale Importée Total Locale importée total
Bénin 8,3 7,3 7,9 3,8 -1,3 2,2
Burkina Faso 11,0 10,1 10,7 3,3 0,8 2,6
Cote d’Ivoire 5,6 9,0 6,3 0,2 4,4 1,0
Guinée-Bissau 7,5 14,4 10,4 -1,3 -2,1 -1,6
Mali 9,8 8,5 9,2 2,7 0,7 2,2
Niger 8,8 15,2 11,3 7,0 0,4 4,3
Sénégal 4,7 8,7 5,8 0,2 -4,4 -1,0
Togo 10,3 4,8 8,7 2,5 1,4 1,9
UEMOA 6,8 9,2 7,4 1,4 0,4 1,1
Source : instituts nationaux de la statistique et BCEAO10
Ces données montrent que du point de vue géographique, la hausse des prix des biens
locaux est plus importante que celle des produits étrangers. Avec un écart d’un point, le taux
d’inflation est évalué à 1,4% pour les biens et services locaux et à 0,4% pour ceux importés.
Selon la BCEAO (2009), les produits locaux pondérés à 72% participent à hauteur de 1,0% du
total d’inflation en 2009. Alors que les produits importés contribuent à hauteur seulement de
0,1% de l’inflation globale avec une pondération de 27,9%.
Trois pays, le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Bénin ont enregistré une baisse des prix des
biens importés. Le Niger se distingue avec une progression de 7,0% des prix des produits
locaux. Cependant, la faible hausse des prix des biens et services locaux en Côte d’ivoire et au
Sénégal s’explique par les carburants classés comme des biens locaux.
10
: Dans le rapport sur l’évolution des prix à la consommation dans l’UEMOA en 2009 et perspectives en 2010
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Section 2 : La BCEAO et les principes de la zone franc
I - Les Objectifs
Selon les statuts ; la BCEAO a plusieurs missions et objectifs. Il s’agit entre autres de :
l’émission monétaire (unique émetteur des moyens de paiement et garant de la fiabilité), de la
politique monétaire (garantir la stabilité des prix, promouvoir la croissance), de
l’organisation et la surveillance de l’activité bancaire (contrôler les banques commerciales)
et de l’assistance aux Etats de l’union (agent financier entre les Etats de l’union eux même et
avec les institutions internationale, assistance dans la gestion des dettes des Etats)
II - Les Principes
Quatre principes fondamentaux, garantie par la France, régissent ce système depuis les
années trente. Il s’agit notamment : (1) de la parité fixe du Franc CFA par rapport à l’Euro
(toutes transactions monétaires se font à cours fixe) ; (2) de la libre convertibilité du Franc
CFA à l’euro (transferts libres et couverture totale) ; (3) la libre circulation des capitaux entre
la France et le pays membres de la zone franc (mise en commun des avoirs extérieurs) et (4)
la centralisation des réserves de change ou la réglementation des changes unique applicable
dans tous les pays de la zone vis-à-vis des autres pays (l’utilisation du marché des changes
européens pour des transactions de devises). Ces principes engendrent certes des avantages,
mais une analyse du point de vue économique permet de voir que les inconvénients sont plus
nombreux et constituent un blocage de l’efficacité et de la compétitivité des pays africains de
la zone franc (PAZF).
III - Les critères de convergence Depuis 1994, les pays membres de l’UEMOA se sont engagés dans le processus
d’intégration économique et monétaire. Ce qui nécessite un renforcement de la convergence
des politiques et des performances macroéconomiques. Ainsi, selon le comité de
convergence ; « ce renforcement a été permis par l’adoption le 8 décembre 1999 d’un Acte
additionnel au Traité de l’UEMOA, portant pacte de convergence, de stabilité, de croissance
et de solidarité entre les Etas membres de l’UEMOA »11
. Ce pacte de convergence se place
au cœur du processus d’union au même titre que la conduite de la politique monétaire.
11
: Google : La convergence économique en Zone franc, Réunion des ministres des Finances de la Zone franc –
Paris, 3 avril 2008 (pdf)
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
18
Cependant, le problème majeur est aucun des pays n’arrive à respecter tous les principes (voir
tableau 6).
Tableau 6 : Critères de convergence au sein de l’UEMOA
Critères de convergence
Indicateurs de premier rang Objectifs Critère de second rang Objectifs
(1) Solde budgétaire de base sur PIB > ou= à 0% (5) Masse salariale / recette fiscales <ou= à 35%
(2)Endettement / PIB <ou= à 70% (6) Investissement financés sur ressources
intérieures / recette fiscales
>ou= à 20%
(3) Taux d’inflation moyen annuel <ou= à 3% (7)Recettes fiscale / PIB >ou= à 17%
(4) Arriérés de paiement intérieurs
ou extérieurs
Non
accumulation
(8) Soldes des paiements courants
hors dons / PIB
>ou= à –5%
Source : UEMOA, 2009
Tableau 7 : Nombre de pays respectant le critère
Critères (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)
2006 3 6 0 5 3 5 2 1
2007 3 5 7 4 4 4 1 1
2008 3 5 1 3 3 4 1 1
Source : UEMOA, 2009
( ) : Critère
Tableau 8 : Nombre de critères respectés par pays
Benin Burkina Cote d’Ivoire Guinée-Bissau Mali Niger Sénégal Togo
2006 5 3 2 0 3 5 5 2
2007 5 4 2 0 5 6 6 3
2008 5 4 2 0 6 6 6 2
Le non-respect de l’un des critères de premier rang se traduit par recommandations du
conseil à l’égard de l’Etat. Si le non-respect par un Etat est lié à des circonstances
exceptionnelles notamment d’un choc économique ; l’Etat peut être exonéré.
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
19
INTRODUCTION
La faiblesse du système de Bretton Woods des années 60 est le principal argument
pour les partisans d’un régime de change flexible. Pour eux le flottement des monnaies permet
de résoudre le conflit entre équilibre interne et externe causé par le change fixe. Cependant,
les économistes sceptiques de l’avantage d’un régime de change flottant décèlent la
contradiction des politiques macroéconomiques nationales qu’offre le change flottant. Ainsi,
« le choix d’une politique de change est l’une des décisions macroéconomiques les plus
importantes que puisse effectuer un gouvernement »12
. Dans ce chapitre nous verrons dans un
premier temps que, les avantages d’un régime de change font certainement les inconvénients
de l’autre (section 1). Dans un second temps, nous analyserons la relation entre la politique
monétaire et le régime de change sous un angle théorique (section 2)
Section 1 – Avantages et inconvénients des régimes de change
I - Les Avantages d’un régime de change fixe
L’adoption d’un régime de change fixe génère de nombreux avantages. En effet, la
parité fixe rend stable la valeur de la monnaie. Ainsi, la valeur de la monnaie d’une économie
membre d’une zone monétaire est beaucoup plus stable qu’une monnaie indépendante. Sa
dépréciation est aussi moins importante que celle de la monnaie d’un pays livré à lui-même.
L’UEMOA en constitue un exemple. En fait ; malgré la multiplication des crises
sociopolitiques dans certains pays membres notamment au Sénégal, au Togo et en Côte
d’Ivoire (2000 et 2010), la monnaie n’a pas perdu sa valeur. La parité du franc CFA à l’euro
abaisse les risques de change et ouvre la voie aux marchés européens. En effet,
« l’immuabilité du taux de change épargne aux africains les risques de changes non seulement
avec la France, mais aussi avec tous les autres Etats membres de l’Union européenne »13
.
Aussi, cette stabilité monétaire facilite la coopération économique et empêche la division
12
Quéré A. B – Cœuré B. – Jacquet P. et Pisani-Ferry F. (2004), Politique économique, Bruxelles : 1ère
éd.
Boréal 13
: Réunion des ministres des finances de la zone franc ; comité de convergence (Rapport aux ministres) ; 29
septembre 2009
Chapitre II - AVANTAGES ET INCONVENIENT D’UN REGIME DE
CHANGE
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
20
monétaire. La libre convertibilité favorise la mobilité des capitaux et attire les
investissements. La fixité du franc CFA par rapport à l’euro permet d’éviter la
« dollarisation », rend plus simple les transactions et rassure les agents économique. Cela, du
fait que le dollar américain aura du mal à se substituer clandestinement au franc CFA. « Avec
le renforcement du rôle de l’Euro comme monnaie de réserve internationale, les exportations
des pays de la zone franc (pétrole, cacao, café, coton notamment), aujourd’hui largement
libellées en dollar, pourraient progressivement être libellées en Euro et devenir ainsi moins
tributaires des fluctuations du dollar »14. Avantage est aussi dans l’union monétaire en ce
qu’elle facilite la lutte contre l’inflation en rehaussant la crédibilité de la BCEAO. De plus les
disciplines ou « règles imposées par BCEAO aux Etats membres de l’Union monétaire sont
beaucoup plus légères que celles qu’ils auraient s’ils devaient surmonter, isolément, les
difficultés d’une saine gestion monétaire »15
Aussi, les inconvénients des taux de change flexibles font certainement les avantages de ceux
fixes. Le régime de change flexible génère deux problèmes majeurs. Il est à la fois source de
fortes fluctuations des cours du change et des « misalignments ». En effet, selon BEITON,
GILLE et PARODI (2002),16
les premières permettent une propagation de l’inflation au
niveau international par le canal des importations, affectent négativement les pays à monnaie
faible et détériorent la compétitivité prix à l’exportation de leurs économies. Ce qui accroît la
dégradation de leurs balances commerciales et le flottement de leurs endettements extérieurs.
Les misalignments, distorsions de change durable par rapport aux fondamentaux proviennent
de la variabilité des taux de change réels. Ils augmentent l’incertitude, faussent les
anticipations, amplifient la déconnexion des monnaies et modifient la structure des prix
relatifs internationaux. Ce qui décourage l’investissement face à la montée des risques et
pousse les Autorités à pratiquer le protectionnisme.
Les Inconvénient des changes flottants font certainement les avantages des changes
fixes. En effet, les défenseurs d’un régime de change fixe trouvent dans les changes flottants
cinq17
principaux inconvénients. Ils s’agissent notamment du manque de discipline
(disparition des taux de change fixes, possibilité de politiques inflationnistes), la spéculation
déstabilisateur et les perturbations sur le marché de la monnaie (instabilité des marchés des
14
: AGBOHOU N. (1999), Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique, Paris : Solidarité Mondiale A.S 15
: DIARRA M. (1972), Les Etats africains et la garantie monétaire de la France, NEA : Dakar 16
BEITON A. GILLE P. et PARODI M, (2002), Histoire des faits économiques et sociaux de 1945 à nos jour,
2ème
éd. Paris : Dalloz, pp. 51-52 17
: KRUGMAN P. et OBSTFELD M, (2009), Economie internationale, Paris : Pearson Education, pp. 555-567
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
21
changes qui provoque plus d’effets perturbateurs en change flottant), le préjudice pour le
commerce et les investissements internationaux (les fluctuations des taux de change rendent
difficile la prévision des prix relatifs), la non coordination des politiques économiques
(pratique compétitives en matière monétaire) et l’illusion d’une plus grande autonomie (les
modifications des taux de change poussent les banques centrales à intervenir sur le marché
des changes).
II – Les Inconvénients d’un régime de change fixe
Un autre inconvénient d’un régime de change fixe une perte d’autonomie sur la
politique monétaire. En effet, on devient économique dépendant et on perd aussi la
souveraineté économique. De plus, la parité est choisie par rapport à la situation économique
du pays de référence. Ainsi ; elle n’est pas forcément optimale. Ce qui peut entraîner des
pertes de bien-être. La centralisation des réserves de change est un blocage économique des
pays de la zone franc. Depuis 2005 les banques centrales déposent 50% de leurs réserves dans
le compte d’opération financière en France. Cette somme s’élève actuellement à 8000
milliards de franc CFA. Ce qui rend les déficits budgétaires des PAZF élevés et peut mener à
des pertes énormes de compétitivité. En effet, en théorie économique l’appréciation de la
monnaie entraîne à priori une baisse des exportations et une hausse des importations. On peut
dire donc que l’appréciation de l’euro par rapport au dollar traduit automatiquement la
surévaluation du franc CFA. Ainsi, il en découle une perte de compétitivité des produits
africains (matières premières) et un déficit de la balance des paiements. Un inconvénient d’un
régime de change fixe est aussi la fragilité du système. En effet, un tel régime fait nourrir les
attaques spéculatives à travers les espérances de gains et de pertes.
Les Avantage des changes flottants font certainement les inconvénients des
changes fixes. En effet, selon (Krugman et Obstfeld, 2009)18
, trois principaux avantages
fondent les arguments des partisans d’un régime de change flexibles et font les inconvénients
des changes fixes. D’abord, le change flexible offre une autonomie à la politique monétaire
(utilisation de la politique monétaire comme instrument efficace de politique économique,
absence d’inflation importée). Ensuite, Il impose la symétrie (suppression des asymétries). En
fin, il assure l’équilibre interne et externe en cas de choc et absence de spéculation.
18
: KRUGMAN P. et OBSTFELD M, (2009), Economie internationale, Paris : Pearson Education, pp. 555-567
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
22
Section 2 - Politique monétaire et régimes de change sous un angle
théorique : Perte d’autonomie et baisse d’une demande étrangère
Avec l’internationalisation de l’ouverture des économies, l’étude de l’efficacité des
politiques macroéconomiques devient de plus en plus importante. Les variations du taux de
change ont des effets non négligeables sur la compétitivité économiques internationale d’une
nation. Elles affectent les échanges par l’intermédiaire des exportations et des importations,
des transmissions et des propagations des crises, la spéculation. Dans le cadre d’un régime de
change fixe, les réserves de change de la banque centrale permettent de rééquilibrer la balance
globale. Cependant, dans un régime de change flexible l’équilibre est obtenu par la
confrontation de l’offre et de la demande. Quelles sont donc les justifications théoriques de
l’adoption d’un régime de change ?
I - Le modèle Mundell-Fleming (1961 – 1962)
Ce modèle développé dans les années soixante permet d’étudier l’internationalisation
des économies. C’est un modèle important en ce qu’il permet d’étudier l’efficacité des
politiques macroéconomiques. L’objectif de ce modèle est de voir l’efficacité des instruments
de la politique économique en fonction des régimes de change. Le modèle permet de voir que
l’efficacité n’est pas la même selon que l’on est dans un régime de change fixe ou flexible.
Pour Robert Mundell, la réponse du taux de change à une impulsion de politique économique
dépend de la mobilité des capitaux. Prenant en compte de nombreuses hypothèses entre autres
la rigidité des salaires et des prix, une petite économie ouverte face au reste du monde, on
voit que la demande étrangère ; le taux de change peut permettre d’étudier l’efficacité à
l’appartenance à un régime de change.
I - 1 – Politique monétaire et régimes de change : le modèle Mundell-
Fleming
Dans une union monétaire, le change fixe est irrévocable. Et, l’usage de la politique
monétaire comme instrument de politique économique est perdu par tous les Etats membre.
Dans ce cadre, l’appartenance à une union monétaire ou (l’adoption d’un régime de change
fixe) n’est pas économiquement justifiée si l’on désire bien améliorer la compétitivité de
l’économie par une politique monétaire. Par exemple, lorsque l’économie est en situation de
sous-emploi, l’adoption d’un régime de change fixe ne se justifie pas quel que soit le degré
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
23
de mobilité des capitaux. Il y’a une perte d’autonomie totale sur la politique monétaire.
L’utilisation de la monnaie comme un moyen de régulation économie n’est plus possible. Que
les capitaux soient mobiles ou immobiles, la situation de l’économie est décrite par les
graphiques ci-dessous.
I -1 – 1- La politique monétaire dans un régime de change fixe est inefficace
r
LM0
LM1
1
E0
r0 BP0
r1 A
2
IS0
Y
Y0 Y
Analyse
Le point E0 correspond à un équilibre de sous-emploi. Une politique monétaire expansive
entraîne un déplacement de LM vers la droite (LM0 à LM1). Ce nouvel équilibre (point A)
n’est pas stable. C’est un déficit externe qui provient à la fois d’une baisse du taux d’intérêt
(r0 à r1 : sortie de capitaux) et une hausse du revenu (Y0 à Y1 : hausse des importations). Il
y’a risque de dépréciation du taux de change. La banque centrale doit agir en achetant de la
monnaie nationale et en vendant des devises étrangères. Ce qui conduit à une baisse des
réserves de change conduisant à un déplacement de LM vers la gauche. Avec une parfaite
mobilité des capitaux, la politique monétaire reste inefficace en régime de change fixe.
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
24
I -1 – 2- La politique monétaire dans un régime de change flexible est efficace
r
LM0
LM1
E0
r0 BP0
r1 A
IS0 IS1
y0 y1 y2
Analyse
Le point E0 correspond à un équilibre de sous-emploi. Une politique monétaire
expansive entraîne un déplacement de LM vers la droite (LM0 à LM1). Ce nouvel équilibre
(point A) n’est pas stable. C’est un déficit externe qui provient à la fois d’une baisse du taux
d’intérêt (r0 à r1 : sortie de capitaux) et une hausse du revenu (Y0 à Y1 : hausse des
importations). Il y’a dépréciation du taux de change. La hausse du taux de change (er) se
traduit par un déplacement de la courbe IS (IS0 à IS1) vers la droite. L’équilibre final qui en
résulte s’accompagne d’une hausse du revenu. Avec une parfaite mobilité des capitaux, la
politique monétaire est efficace en régime de change flexible.
II – Impacts d’une baisse de la demande étrangère dans un régime
Dans le modèle Mundel-Fleming en économie ouverte, on parvient à démontrer
qu’une baisse de la demande étrangère résultant par exemple d’une conjoncture économique
reste défavorable pour un pays adoptant un régime de change fixe. Alors, la politique
monétaire reste inefficace. Cependant l’adoption d’un régime de change flexible se justifie
dans une telle situation. Pour s’en convaincre, nous allons analyser les figures correspondant à
cette situation.
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
25
II – 1 - Inefficacité de la politique monétaire dans un régime de change fixe face à une
baisse de la demande étrangère
r
LM0
IS1
B E0
r0 BP0
A
r1
IS0
Y
y2 y1 y0
Analyse
La baisse de la demande étrangère entraîne une baisse des exportations. La
dégradation de la balance des transactions courantes qui en résulte se traduit par un
déplacement de la courbe IS (IS0) vers la gauche (IS1). L’équilibre instable au point A (déficit
externe) qui en découle provient de la baisse du taux d’intérêt (r0 à r1) non compensée par la
baisse des importations (baisse du revenu). Il y’a alors dépréciation (hausse de er) et la
banque centrale réagit en achetant de la monnaie domestique par une vente de devises
étrangères. La variation des réserves de change inférieur à zéro et la courbe LM se déplace
vers la gauche. La seule conséquence de la politique monétaire reste une très forte baisse du
revenu. La politique monétaire reste inefficace.
Politique de change et Compétitivité Economique Internationale du Sénégal
26
II – 2 - Efficacité de la politique monétaire dans un régime de change flexible face à une
baisse de la demande étrangère
r
LM0
LM1
E0 B
r0 BP0
r1 A
IS0 IS1
Y
Y0 YA YB
Analyse
Le point E0 correspond à un équilibre de sous-emploi. Une politique monétaire expansive
entraîne un déplacement de LM vers la droite (LM0 à LM1). Ce nouvel équilibre (point A)
n’est pas stable. C’est un déficit externe qui provient à la fois d’une baisse du taux d’intérêt
(r0 à r1 : sortie de capitaux) et une hausse du revenu (Y0 à Y1 : hausse des importations). Il
y’a dépréciation qui dépend de la baisse du revenu du reste du monde. La courbe IS se
déplace vers la droite jusqu’au point B avec une nouvelle hausse du revenu. En régime de
change flexible la politique monétaire est très efficace.
27
INTRODUCTION
Un levier de la politique de change est la dévaluation. Cet acte qui provient des
responsables de la politique monétaire n’est concevable que dans un régime de change
administré.
Nous verrons que les causes de la dévaluation (section I) sont nombreuses. Ce qui rend
nécessaire son analyse (section 2). Cet acte de politique de nature diverse est conçu ; soit
comme une sanction des erreurs économiques du passé, soit comme un moyen d’atteindre un
objectif de politique économique. Ainsi, les approches de la dévaluation (section 3) restent
multiples.
Section 1 : La dévaluation : définition et Causes dans les PAZF
I - Qu’est-ce que la dévaluation
En technique monétaire, la dévaluation désigne l’opération par laquelle un pays donne une
nouvelle définition légale à sa monnaie par rapport à une monnaie étrangère (dollar ; euro…).
L’objectif est d’éliminer une disparité persistante entre les prix nationaux et les prix étrangers.
Le gouvernement reconnaît officiellement la dépréciation de sa monnaie et tente d’en atténuer
les conséquences au niveau international. Il y’a abaissement de la valeur de la monnaie
nationale par rapport à celle des monnaies étrangères. On a déduit que pour avoir la même
quantité de monnaie étrangère (ou de produits étrangers), on doit verser plus d’unités de la
monnaie dévaluée. Ce qui freine à priori les importations. On s’attend à une hausse des
exportations car l’étranger peut se procurer à un prix plus faible les produits du pays qui a
dévalué. La dévaluation peut donc permettre d’améliorer la compétitivité. Cette opération
n’est concevable que dans un régime de change administré (régime de change fixe). Car dans
un régime de changes flottant, les variations affectant les cours des monnaies sont toujours
continues. On parlera alors d’appréciation ou de dépréciation monétaire.
Chapitre III - POLITIQUE DE TAUX DE CHNAGE : LA DEVALUATION
28
II – Les causes de la dévaluation dans les pays africains de la zone franc
Dans son ensemble les pays africains ont subi une sévère crise économique dans le
milieu des années 1980. Cela n’a pas épargné les pays africains de la zone franc (PAZF). Les
causes étaient entre autres la dégradation des termes de l’échange, l’inefficacité des finances
publiques, la perte de rente des matières première. En effet, cette crise est « provoquée par un
triple choc exogène : la dégradation des termes de l’échange, en raison de la baisse des cours
internationaux des principales exportations (cacao, café, pétrole, coton), la baisse du dollar
par rapport au franc français, qui affaibli les recettes d’exportations et renforce la concurrence
des produits américains et les politiques agressives de dépréciation du change menées par les
pays voisin (Ghana et Nigéria notamment) » (SAMEDO G. et VILLIEU P, 1997). Cette
situation sera aggravée par les difficultés majeurs d’échanges extérieurs des deux géants de la
zone notamment le Cameroun et la Côte d’ivoire. Le bilan de la zone s’aggrave. En théorie
économique face à une telle distorsion de la balance des paiements, deux solutions sont
possibles :
soit dévaluer la valeur de la monnaie, qui diminue les coûts en termes réels et
conduit à une sous-indexation des salaires sur les prix,
soit renoncer à la dévaluation du franc CFA et rehausser la compétitivité par
une baisse des salaires nominaux.
La France était pour la seconde décision et ne voyait pas la dévaluation comme une solution
pertinente aux problèmes structurels des économies africaines. En effet, « la perte de
compétitivité des économies africaines ne pouvait être entièrement imputable à une éventuelle
surévaluation du franc CFA » (SEMEDO G. et VILLIEU P, 1997). Cependant, les institutions
internationales comme le FMI et la Banque Mondiale voyaient dans la dévaluation la solution
idéale. Elles accusent les pays de l’Afrique subsaharienne de la défense des parités irréalistes
des monnaies fortement surévaluées. Avec la mise en place des réformes structurelles
imposées par les institutions de Bretton-Woods, la dévaluation fut effective en 1994
Section 2 : L’analyse de la dévaluation
I- La dévaluation comme une sanction des erreurs économiques du passé
Actuellement la dévaluation a une signification qui dépasse largement le contenu
technique pour englober un ensemble de jugement de nature éthique et politique. En effet, si
on prend la réévaluation de la monnaie nationale comme le mythe de la réussite économique,
une bonne santé de l’économie caractérisée par la réalisation du plus grand nombre des
29
objectifs de la politique économique fixés (excédent de la balance des paiements, le plein
emploi des facteurs de production etc.…). Alors, pour plusieurs chefs d’Etat dévaluer la
valeur de la monnaie nationale c’est d’évaluer le pays, rabaisser son drapeau et donc
sanctionner des erreurs de gestion macroéconomique.
II- La dévaluation comme un moyen d’atteindre un objectif de politique
économique
Loin d’être subi comme une sanction inéluctable, la dévaluation peut être choisie
comme un moyen d’assurer le développement d’un pays émergent. Pour s’en convaincre, il
faut analyser l’opération. Toute chose égale par ailleurs, la baisse de la parité de la
monnaie d’un pays se traduit par : une baisse du prix de ses exportations à l’étranger et une
hausse des prix des importations. Ainsi, si sa demande étrangère est élastique aux prix ; il
y’aura alors une augmentation des ventes externes et donc des exportations. Et, si la demande
nationale est élastique aux prix ; il y’aura une baisse des importations.
Cependant, quelle que soit la conséquence ultime au niveau des importations ; on se rend
compte que les exportateurs nationaux des biens concurrençant les importations vont
bénéficier à priori d’un avantage et vont pouvoir augmenter leurs activités. Au total, la
dévaluation produit des effets immédiats sur les prix : il s’agit de l’approche de la dévaluation
en termes d’élasticité prix. Mais nous savons aussi que dans une situation d’équilibre donnée,
une modification des prix relatifs ne provoque pas uniquement des effets sur les prix mais
aussi des variations de revenu. Nous avons là l’approche de la dévaluation en termes
d’absorption.
30
Section 3 : Les approches de la dévaluation
I - L’analyse de la dévaluation en termes d’élasticité prix
Traditionnellement, la dévaluation est prise comme un moyen de procéder au
rééquilibrage d’une balance commerciale conçue comme la différence entre la valeur globale
des exportations et celle des importations. On peut donc écrire que :
La balance commerciale BC
prix des exportations prix des importations volume des exportations volume des
importations
Si (la balance commerciale est déficitaire)
Pour restaurer l’équilibre, le prix des importations et des exportations devraient être modifié.
Il va se poser alors la question du montant et du sens de la variation de la parité des prix ;
c'est-à-dire des conditions d’efficacité d’une dévaluation.
Selon l’optique traditionnelle, l’efficacité d’une modification de la parité de change dépend de
la valeur des élasticités de demande et d’offre des biens qui font l’objet d’un change
international.
Soit A le pays qui a dévalué sa monnaie ; B le reste du monde
Imaginons qu’avant dévaluation, c'est-à-dire au temps t = 0. Le commerce extérieur du pays
soit équilibré ; on aura alors :
La dévaluation de la monnaie du pays A à la période n°1 va entraîner une transformation sur
le marché des importations représenté par la figure ci-après. Le marché des exportations est
représenté par la figure ci-après.
A l’équilibre initial sur le marché des importations on aura :
À : = offre d’importation et = demande d’importation
A l’équilibre initial sur le marché des exportations on aura :
À = offre d’exportation et = demande d’exportation
La dévaluation de la monnaie du pays A va produire deux effets :
- d’une part le prix en monnaie des importations va augmenter : ce qui signifie que pour
des prix inchangés en monnaie nationale, l’offre des produits étrangers va se réduire,
d’où un déplacement de la courbe de
- d’autre part le prix en monnaie étrangère des exportations va se réduire, ce qui signifie
que pour un prix en monnaie nationale, la demande étrangère d’exportation va
augmenter, d’où un déplacement de la courbe
31
* Sur le marché des importations, le volume des importations va baisser pour passer de Qm0 à
Qm1. Par contre, le prix des importations va augmenter pour passer de Pm0 à Pm1
* Sur le marché des exportations aussi bien des volumes que des prix vont augmenter pour se
fixer respectivement à .
Dans ces conditions, comment va alors évoluer le solde de la balance commerciale ?
* Du côté des exportations, on aura :
Après la dévaluation de la monnaie nationale, la valeur globale des exportations va
augmenter.
*Du côté des importations, on aura :
Il en résulte que si l’effet exercé par la dévaluation est plus important sur les prix que sur les
volumes. Dans ce cas :
Si le volume des transactions est plus affecté que les prix :
De toutes les façons, il ne se produira un excédent de la balance commerciale que si la valeur
des exportations augmente plus que celle des importations. On note aussi que le sens et
l’importance de la situation de la balance commerciale (BC) dépend essentiellement des
élasticités prix, de la demande et d’offre des exportations ; d’où le théorème des élasticités
critiques appelé encore le théorème de Marshall-Lerner-Robinson.
Supposons une élasticité infinie de l’offre nationale d’exportation ; de même qu’une élasticité
infinie de l’offre étrangère d’exportation. Alors le succès de la dévaluation sera dépendant
du niveau des élasticités de la demande étrangère d’exportation
et de la demande nationale d’importation
Si les élasticités d’offre son infinies alors une dévaluation de va faire varier le solde de la
balance commerciale de
: Cette variation mesure l’effet du changement sur les exportations, la
baisse des prix des produits locaux en monnaie étrangère
: Variation arithmétique du prix des importions suite au nouveau taux de
conversion
= diminution attendue des importations suite à la hausse de leur coût
32
Un pays dévalue en deux situations : soit sa balance commerciale est déséquilibrée, soit sa
balance commerciale est en équilibre.
* Balance commerciale en déséquilibre : dans ce cas l’amélioration de la balance
commerciale se produira si l’élasticité de la demande étrangère d’exportation est supérieure à
la valeur avant du rapport
En effet,
; Donc si
alors est une condition suffisante
* Balance commerciale équilibrée : dans ce cas,
si et si
Nous avons là la conclusion de Marshall – Lerner – Robinson qui s’énonce comme suit :
Si la balance commerciale est initialement en équilibre et si les élasticités de l’offre par
rapport aux prix sont égales à l’infini ou très élevés ; alors une faible dévaluation est de
nature à provoquer un effet normal lorsque la somme des élasticités de la demande étrangère
d’exportation est plus élevé que l’unité. Si cette condition est observée, on dira que la
dévaluation est de nature à provoquer un effet normal c'est-à-dire un excédent. Dans le cas
contraire, un effet pervers se produit c'est-à-dire un déficit.
II - L’approche de la dévaluation en termes d’absorption
Cette approche est importante. Elle permet d’avoir une bonne vision de la situation
macroéconomique du pays considéré. Elle part de l’équilibre macroéconomique pour donner
le poids de la production et de la demande nationale d’un pays sur sa balance commerciale.
Elle traduit la situation économique du pays et juge à la fois de l’importance des politiques
macroéconomique et de l’utilisation domestique du revenu national (absorption). Elle justifie
à priori les politiques d’ajustement structurels imposés par les institutions internationale dans
la plus part des pays en voies de développement.
En effet, en partant de l’équilibre comptable :
Avec = solde de la balance commerciale (SBC) et = absorption
On a , donc
D’où ou
Le solde de la balance commerciale d’une nation est ainsi égal au produit national (Y) auquel
on enlève l’absorption (A). Si la dévaluation modifie le solde de la balance commerciale, c’est
donc : soit par l’intermédiaire de la production du revenu ; soit par
33
l’intermédiaire d’une variation de la production conjuguée à une variation de l’absorption :
. Ainsi, pour que soit > 0, il faut que .
Une baisse de la demande est donc favorable sur la balance commerciale. Exerçant un effet
sur le pouvoir d’achat des consommateurs, la dévaluation tend à diminuer l’absorption. Ce qui
améliorera la balance commerciale.
La réduction de l’absorption nécessite une étude particulière même si l’on considère que
l’augmentation des impôts, le rétablissement de la vérité des prix, la réduction du train de vie
de l’Etat, la privation des entreprises etc.… est à priori conseillé.
III - La courbe en J
Pour comprendre les effets d’une dévaluation sur la situation de la balance commerciale
d’un pays, il faut analyser la courbe en J. Cette courbe permet de voir l’ampleur de la
détérioration de la balance commerciale sur le court terme suite à une dévaluation et son
éventuel amélioration sur le long terme.
Figure 4 : courbe en J
(Balance commerciale excédentaire)
effet quantité > effet prix
Temps (années)
effet prix > effet quantité
(Balance commerciale déficitaire)
Selon la théorie économique, la dévaluation a deux effets : d’abord un effet prix qui se
traduit par une hausse immédiate des prix relatifs des importations et ensuite un effet quantité
qui rende plus compétitif les biens domestiques. On s’attend donc à une hausse des
exportations et à une baisse des importations. L’effet positif sur le solde commercial dépend
34
sur des effets prix et quantité. Sur le court terme (6mois à un an), la balance commerciale se
dégrade. En effet ; après la dévaluation, les autorités ne peuvent pas ajuster immédiatement la
variation des quantités sur les prix à cause des besoins de produits de premières nécessités
comme le pétrole et certains produits alimentaires. Mais à long terme, on s’attend à ce que
l’effet quantité l’emporte sur l’effet prix.
L’application de cette théorie dans la zone CFA ne donne pas à priori les résultats attendus.
Les gains en termes de compétitivité semblent être limités. En effet, les pays africains se sont
spécialisés dans les exportations de matières premières. Or, les cours se forment en devises
sur les marchés mondiaux par la confrontation de l’offre et de la demande, donc pas
totalement dépendant des coûts de production de la zone franc. Aussi, le degré d’élasticité de
la demande d’importation aux prix dépend des facteurs structurels et ne favorisent pas
forcément la baisse des importations. L’effet premier de compétitivité vient de la substitution
des biens alimentaires. Exemple, pour le Sénégal : mil contre riz importé. De cette analyse, on
n’en déduit que l’effet-prix l’emporte sur l’effet-quantité sur le court terme. Peu de gains de
compétitivité sont donc à attendre. Car, « compte tenu de la composition sectorielle des
échanges extérieures des pays africains de la zone franc, il ne fait guère doute que le somme
des élasticités prix de leurs exportations et de leurs importations est à court terme inférieur à
l’unité » (SEMEDO G et VILLIEU P, 1997)
35
PARTIE II
COMPETITIVITE ECONOMIQUE INTERNATIONALE
DU SENEGAL
36
INTRODUCTION
L’étude spécifique de la dévaluation dans le cas du Sénégal semble être intéressante.
En effet ; partant de l’origine de la crise et les déséquilibre de l’économie sénégalaise
(section 1), nous essayerons de voire l’impact de la dévaluation sur l’économie sénégalaise
(section 2).
Section 1 - Sénégal : les causes de la dévaluation
I - Origine de la crise et déséquilibres de l’économie sénégalaise
La crise de l’économie sénégalaise trouve son origine dans les bouleversements des
structures économiques intervenues durant la période coloniale. Selon (Kassé M, 2008)19
, cette
situation sera amplifiée dans les années 1960 – 1980 par une économie arachidière devenue
fortement aléatoire et stagnante. On assiste à une chute de la production et une dégradation en
termes réels des prix accentuant l’appauvrissement des producteurs. La baisse de la rente n’a
pas été relayée par de nouveaux secteurs productifs. Le secteur industriel n’a pas atteint la
grande performance. L’économie phosphatique et minière n’a produit qu’une rente épisodique
en 1973. Les secteurs de la pêche et du tourisme sont restés encore marginaux. L’évolution de
la crise va aboutir à des déséquilibres notamment : un ralentissement de la croissance du PIB
qui passe d’un taux moyen annuel de 2,5% entre 1960-1970 à 1,8% entre 1975-1980, une
accentuation chronique et cumulative des finances publiques et de la balance des paiements ;
un accroissement démographique considérable; la croissance du PIB par tête qui chute et
devient négative entre 1970 et 1980, la perte de compétitivité l’économie. Pour s’en
convaincre la balance commerciale du Sénégal reste déficitaire depuis 1969.
19
: Moustapha KASSE (2008) politique nationale de développement (cours de maitrise faculté des sciences
économiques et de gestion Université Cheikh Anta Diop Dakar/Sénégal) disponible sur le site du prof,
http://mkasse.com/IMG/pdf/Politique_Nationale_senegalaise_de_Developpement__2008.pdf
Chapitre IV – CAUSEES ET IMPACTE DE LA DEVALUATION DANS
L’ECONOMIE SENEGALAISE
37
Figure : balance commerciale de 1969 à 1994
Source : ANSD (2009)
II - Les Causes de la dévaluation
Plusieurs facteurs ont rendu opératoire la dévaluation, il s’agit entre autre de la
dégradation des équilibres fondamentaux entre l’offre et la demande intérieure, de graves
déficits budgétaires et de la balance des paiements, d’un accroissement rapide de
l’endettement extérieur, de l’échec du processus d’ajustement interne. Ce contexte est marqué
par une « surévaluation du franc CFA dans lequel les premières mesures de dé protection ont
été appliquées. Un abaissement des droits de porte et une élimination des restrictions non
tarifaires, alors que le taux de change réel s’est apprécié (de près de 40% dans les années 80 et
en 90), entraînant inévitablement une perte de compétitivité des productions locales »
(DIAGNE B. 2006).
-1800
-1600
-1400
-1200
-1000
-800
-600
-400
-200
0
19
69
1
97
0
19
71
1
97
2
19
73
1
97
4
19
75
1
97
6
19
77
1
97
8
19
79
1
98
0
19
81
1
98
2
19
83
1
98
4
19
85
1
98
6
19
87
1
98
8
19
89
1
99
0
19
91
1
99
2
19
93
1
99
4
19
95
1
99
6
19
97
1
99
8
19
99
2
00
0
20
01
2
00
2
20
03
2
00
4
20
05
2
00
6
20
07
2
00
8
20
09
Balance Commerciale su Sénégal 1969-2009
38
III - La courbe en J et l’économie sénégalaise
La balance commerciale du Sénégal qui depuis 1969 se dégradait continuellement a
réagi positivement la première année après la dévaluation sans que le déficit commercial ne
soit absorbé.
Figure : Courbe en J et l’économie sénégalaise
X-M > 0
1994 1995 1997
X-M < 0 effet prix > effet quantité
Les exportations ont certes augmenté, mais elles n’ont pas permis d’équilibrer la
balance commerciale afin d’améliorer la compétitivité de l’économie. De 1995 jusqu’à 2009,
l’effet quantité est resté inférieur à l’effet prix. La condition de Marshal-Lerner n’est toujours
pas respectée durant cette période. La somme des élasticités des exportations et des
importations est toujours inférieure à l’unité :
Ex/er + Em/er < 1
« La courbe en J n’a pas que des adeptes. D’inspiration néoclassique, elle présente un
caractère normatif limité. Une dévaluation entraîne-t-elle de fait une baisse du volume des
importations ? Une hausse du volume des exportations » (Vérez J. C, 2010) ? Dans le cas du
Sénégal la réponse à la première question est non. En effet, le Sénégal est dépourvu de
matière première comme le pétrole et les biens de premières nécessités dont il ne peut pas se
passer. La dévaluation intervenue en 1994 a succédé une année après à une aggravation de la
balance commerciale. Dans le cas du Sénégal, la tendance antérieure du solde commercial
s’est prolongée. La balance commerciale s’est améliorée la première année après la
39
dévaluation 1994-1995(voir figure ci-dessus). Contrairement à ce qu’on attendait l’effet
volume l’a emporté sur l’effet prix durant cette période. Cependant la tendance inverse s’est
poursuivie sur les 15 années suivantes. La figure ci-dessus laisse voire que les résultats de la
dévaluation n’ont été que transitoires pour l’économie sénégalaise. En effet, les exportations
tout comme les importations se sont accrues. Mais, ces dernières ont augmenté plus que
proportionnellement que les exportations. Selon les données de L’ANSD (2009), sur la
période 1994-2009, les importations sénégalaises ont connu une hausse de 77% alors que les
exportations ont augmenté seulement de l’ordre de 72%. Depuis la dévaluation de 1994, la
balance commerciale du Sénégal reste déficitaire. Même si la dévaluation a eu des effets
positifs sur l’économie sénégalaise, son impact sur la balance des transactions courantes est
négatif sur la période 1994-1997.
Section 2: l’impact de la dévaluation sur la croissance économique
du Sénégal
La dévaluation du taux de change nominal permet d’accroître le prix des biens et services
échangeables en monnaie locale. Elle ne suffit pas cependant. En même temps, des politiques
de maîtrise de la demande effective doivent être appliquées afin de diminuer le niveau du prix
des biens et services non échangeables.
I - Le cadre macroéconomique
Dans le cadre du programme d’ajustement sectoriel pour la compétitivité du secteur, le
Sénégal décide d’améliorer sa politique de libéralisation à la faveur de la dévaluation du franc
CFA. La reprise économique est essentiellement attendue du secteur privé, dont son
environnement doit être favorable. Le plan d’action à court terme vise l’élimination des
entraves à un fonctionnement concurrentiel de l’économie et à préserver les gains de
compétitivité. Le renforcement de la concurrence dans l’économie, la libéralisation du
commerce extérieur, la promotion des investissements privés et l’amélioration de la
compétitivité des entreprises sont les objectifs visés. La stabilisation du cadre
macroéconomique n’a pas permis d’atteindre tous les objectifs fixés par le Sénégal à la suite
du changement de parité du franc CFA.
40
II - Balance des paiements
Concernant la balance des paiements, la réduction de la balance courante, et par
conséquent, une moindre dépendance de l’épargne étrangère est un objectif prioritaire de
l’ajustement. La production arachidière pour l’exportation n’a pas réagi positivement à la
dévaluation. En effet selon DIAGNE A et DAFE G (2002), les produits halieutiques, qui ont
fortement réagi les deux premières années d’après dévaluation ont vu leur volume baisser à
partir de 1997. La dévaluation a permis néanmoins un accroissement du volume total des
exportations traditionnelles dont son poids diminue au niveau mondial. Tirées par le retour à
la croissance, les importations ont fortement progressé après 1994. Les importations de
produits pétrolier et alimentaire ont aussi fortement augmenté ; bien qu’il n’y ait pas eu une
baisse de production céréalière. Le niveau élevé des intérêts sur la dette extérieure publique
est la source importante de la dégradation de la balance des services et du compte courant en
particulier. Cette hausse des dettes extérieures est due essentiellement aux fluctuations des
taux de change. La balance des transferts, surtout public s’est améliorée permettant ainsi à la
balance courante de se redresser nettement. Les transferts privés n’ont pas réellement
augmenté après la modification de la parité du franc CFA. La prise en compte des dons réduit
considérablement l’ampleur du compte courant. Une tendance certes favorable, mais qui ne
doit pas masquer les faiblesses structurelles de la balance des paiements du Sénégal dont le
poids modeste des biens et services échangeables dans le PIB n’est que moindre. Les produits
agricoles ont une place prépondérante dans la production de biens et services exportables.
Alors que l’agriculture sénégalaise a enregistré des performances médiocres et que les entrées
nettes de capitaux se sont sensiblement accrues après le changement de parité.
III – La croissance
L’objectif de la dévaluation était de renforcer les ajustements internes et d’établir les
conditions d’une croissance forte et durable. Elle a permis une maîtrise de l’inflation et un
retour à la croissance économique. Cependant, ces « résultats sont encore insuffisants […] Le
taux de croissance du PIB par tête a été de l’ordre de 2% seulement entre 1994 et 2000 »
(CISSE F, 2003). Même si on note une amélioration par rapport aux années antérieures où il
a enregistré une baisse, une telle croissance est nettement insuffisante pour permettre une
amélioration de la compétitivité.
41
A ce rythme, il faudrait en effet 35 ans pour doubler le PIB par tête qui est actuellement l’un
des plus faibles au monde : 520 dollars américains en 1999 (banque mondiale, 2002).
L’économie sénégalaise a connu dans sa structure des mutations qui influent sur le profil de sa
croissance. Elle est toujours fortement dominée par le secteur tertiaire. Force est de constater
que la dévaluation du franc CFA a eu des résultats relativement satisfaisants pour le Sénégal.
Au plan macroéconomique les objectifs fixés sur la période 1994 – 2000 ont été atteints, à
l’exception de la réduction du déficit du compte courant. Cependant, le cadre
macroéconomique se heurte à un certain nombre de faiblesse. Si l’économie a enregistré une
reprise, le profil de sa croissance laisse à désirer. Elle se caractérise par une prédominance des
activités tertiaires. En effet, « l’analyse des composantes sectorielles du PIB fait ressortir leur
part dans la valeur ajoutée totale à 47%. Elles sont suivies immédiatement des industries
(25,8%, dont 9,1% pour les industries alimentaires). Le secteur primaire vient en troisième
position (19,4%), l’agriculture contribue seulement pour moitié à cette part (10%) bien
qu’employant plus de 54% de la population active » (DIAGNA A. 2006). Le déclin de
l’agriculture se poursuivra aussi longtemps que celle-ci dépendra d’une pluviométrie
erratique.
IV- Compétitivité
L’analyse de la compétitivité a permis de voir que le renforcement de la dévaluation par
des politiques d’accompagnements devrait permettre au Sénégal de passer d’une économie
protégée de recherche de marges commerciales élevées à une économie de production.
L’accroissement du profit devrait provenir de l’augmentation et de la diversification de
l’offre. L’ampleur de la dévaluation est donc fonction de la capacité du pays à produire
davantage de biens et services exportables. Mais l’évolution de la structure des prix mesurée
par la distinction entre biens importés et biens locaux permet de constater que ces derniers ont
connu au cours de l’année 1994 une inflation plus forte. Ainsi les importations restent
globalement plus compétitives que les produits locaux aussi bien pour les consommations
intermédiaires que les consommations finales. Cette absence de substitution explique la forte
croissance des importations, alors que le rythme de progression aurait dû se ralentir.
La dévaluation améliorera la compétitivité des entreprises que si elle s’accompagne d’efforts
soutenus de réduction des coûts des facteurs techniques. Ce qui manque au Sénégal. Sur ce
point, la situation défavorable de l’économie sénégalaise reste entière par rapport à la période
avant la dévaluation. Le mauvais climat des affaires n’a permis pas d’attirer les
42
investissements privés. La dévaluation et les réformes structurelles notamment la
libéralisation n’ont pas permis d’accroître le volume des investissements privés. Celui-ci
serait le principal moteur de la production marchande, tandis que l’investissement public
s’orienterait vers les secteurs sociaux et les infrastructures. Sur les plans structurel et
conjoncturel, l’économie sénégalaise reste non compétitive. « Malgré une dévaluation notable
de la monnaie en 1994, les résultats à l’exportation du Sénégal sont médiocre. La part du pays
dans les exportations mondiales diminue régulièrement depuis le milieu des années
80 » (FMI, 2010). L’économie sénégalaise souffre actuellement de contraintes structurelles
qui limitent ses exportations. Les produits de base, clés de succès des exportations du pays ont
du mal à se positionner sur le marché international. Certain comme « les produits halieutiques
sont confrontés à une surexploitation qui induit une baisse des recettes générées par ce
secteur » (ANSD, 2009).
43
INTRODUCTION
La mondialisation des échanges commerciaux ont entraîné une rupture au commerce
traditionnel parcellaire et autarcique. Avec la montée du libéralisme et par conséquent
l’absence de protectionnisme étatique, l’ouverture des marchés devient la mode. Les autorités
sénégalaises ont exposé dès les années 1980 l’économie à la concurrence internationale.
Dans ce chapitre, il sera question de traiter de l’évolution et de la structure du commerce
extérieur sénégalais (section 1) sans oublier la structure des échanges (section2) et le
commerce avec les partenaires (section 3).
Section 1 : Evolution et structure du commerce extérieur sénégalais
I - Evolution et tendance des importations
La baisse des importations sénégalaise depuis 2008 est proportionnelle au recul de
l’activité commerciale internationale. L’économie sénégalaise est fortement arrimée au reste
du monde. En effet, avec la baisse de la demande mondiale due à la crise de 2008, on note un
recul de 15,5% soit une chute en valeur de 392,5 milliards de FCFA (ANSD, 2009). Mais
cette baisse n’a pas permis d’absorber le déficit du compte courant. L’économie dépend
fortement de l’extérieure. Elle subit les chocs et contre chocs de l’économie mondiale. Ce qui
la rende non compétitive sur le plan international. A titre d’exemple, même avec la baisse de
la demande mondiale et le recul des échanges commerciaux, les importations restent dans une
phase ascendante (voir graphique ci-après). Cependant, elles ont reculé pour l’année 2009.
Sous l’effet des impératifs de fonctionnement d’une économie fortement arrimée au reste du
monde, les importations du Sénégal ont régulièrement augmenté. Elle progresse au rythme de
11,6% par an.
Chapitre V : LE COMMERCE EXTERIEUR SENEGALAIS
44
II - Evolution et tendance des exportations
L’évolution des exportations sénégalaises prend la structure d’une forme en escalier.
Ce traduit d’emblé la hausse des exportations. Pour un total de 890,7 milliards de FCFA, les
exportations sénégalaises ont connu une baisse en valeur de 3,1 milliards de FCFA en 2009.
En effet ; selon les données de l’ANSD (2009), les exportations en 2009, évaluées à 15% du
PIB ont connu une baissée de 0,3% comparé à l’année 2008. Cette légère diminution est due
aux contraintes structurelles. Ce recul a été limité par la hausse de la demande sous régionale.
Le soutien massif des pays développés à leurs agriculteurs rend difficile la concurrence
extérieure. Mais les exportations connaissent une hausse depuis 2004 (voir graphique ci-
dessous)
45
Source : ANSD (tracé à partir des donnés du tableau)
III – Evolution du commerce extérieur par grandes régions
L’arrimage du franc CFA à l’euro peut être un obstacle à la compétitivité de l’économie
sénégalaise. En effet, l’euro s’apprécie par rapport au dollar. Or, en théorie économique
l’appréciation d’une monnaie entraine à priori une baisse des exportations et une hausse des
importations. Pour s’en convaincre, il faut analyse l’évolution du commerce extérieur
sénégalais par région entre 2005 et 2009. La cotation du franc CFA à l’euro est source d’une
détérioration des termes de l’échange et d’une perte de compétitivité. Le Sénégal exporte
principalement des matières premières. Or, plus de 80% 20
des échanges de matières premières
se règlent en dollar. La cotation du franc CFA à un panier de monnaie dont on compte le
dollar serait certainement meilleur pour le Sénégal. Ce qui fait que l’appréciation de l’euro par
rapport au dollar peut entraîner des pertes d’échange pour le Sénégal. En effet, la plupart des
exportations sénégalaises sont orientées vers la zone euro. Et, selon l’ANSD (2009) les
importations en provenance de la communauté européenne ont connus une hausse en valeur
de 30% en 3 ans seulement. En effet, on arrive à lire sur les tableaux 9 et 10 ci-dessous que
les importations du Sénégal en provenance de l’union européenne s’élèvent à :
753 331 millions de franc CFA en 2005
982 188 millions de franc CFA en 2008
L’analyse des données des deux tableaux ci-dessus montre qu’en 2009 environ 70% des
exportations sénégalaise se règlent en euro et les reste en dollar. En effet, la valeur des
exportations vers l’Europe continentale s’élève environ à 28,5% de la valeur totale des
20
: Professeur Béatrice Majnoni d’Intignano (2007), L’EURO, SUCCES OU ECHEC ? (25/11/2007)
46
exportations. Alors qu’elle est évaluée à presque 40% pour les pays de l’Afrique de l’ouest.
Au même moment, la valeur des exportations vers l’Asie et les autres pays est estimée
respectivement à 12,5% et 17% de la valeur totale des exportations.
Cependant, la valeur des importations en euro s’élève à 60% de la valeur totale des
importations. En effet, plus de 45% de la valeur des importions sénégalaise provienne de
l’Europe et plus de 13% de l’Afrique de l’ouest. Au même moment, les importations en
provenance de l’Asie et des autres pays font respectivement moins de 25% et moins de 17%.
D’où des importations en dollar de presque 40% (Voir graphiques ci-après).
En 2009, elles représentent plus 42% des importations totales sénégalaise. Aussi, l’analyse
des données montre qu’en 2008 et 2009, les importations en provenance de la communauté
européenne font respectivement 1,6 et 1,7 fois la somme totale des importations provenant de
l’Amérique du nord et de l’Asie.
Cependant, sur la même période on note une baisse en valeur de 5,34% des
importations en provenance de l’Amérique du nord passant de : 84 344 millions de FCFA en
2005 à 79 929 millions de FCFA en 2008. Les importions en provenance de la sous-région
sont évaluées seulement à 277 312 millions de franc CFA ; soit 13% des importations totales
en 2009.
Par contre, la tendance inverse se produit au niveau des exportations. Les exportations
vers la communauté européenne ont connu une baisse en valeur de 57 210 millions de franc
CFA entre 2005 et 2008. Cette baisse en valeur est évaluée à hauteur de 29%. Alors qu’au
même moment, les exportations vers l’Asie se sont accrues de 8,7%. Les exportations vers la
sous-région tournent autour de 40 à 46% depuis 2006. Ainsi, l’Afrique de l’ouest est la
principale destination des exportations sénégalaises.
47
Années 2005 2006 2007 2008 2009
Années valeur % valeur % valeur % Valeur % valeur % Union Européenne 199 548 29 180 598 25 190 328 27 142 338 16 176 273 20 Autres pays d’Europe 3 018 0,4 25 565 3,6 22 506 3,2 3 445 0,3 75 020 8,5 Afrique centrale 16 407 2,5 18 684 3 28 637 4 30 712 3,4 33 488 4 Afrique du nord 7 762 1 7 218 1 5 239 1 3 622 0,4 7 621 1 Afrique de l’ouest 260 989 38 284 510 40 324 528 46 397 208 44 358 851 40 Afrique orientale / Sud 4 010 0,6 3 367 0,4 5 107 1 4 854 0,5 3 664 0,4 Amérique du nord 9 158 1,5 3 842 0,5 4 718 0,6 4 061 0,4 2 144 0,2 Amérique centrale/Sud 2 235 0,3 3 440 0,4 6 927 1,1 6 615 0,7 1 749 0,1 Asie occidentale 3 592 0,5 11 497 1,6 9 314 1,3 13 114 1,3 22 989 2,5 Asie 122 424 18 63 279 8 63 504 9 133 091 15 89 801 10 Australie - Océanie 1 305 0,2 905 0,1 598 0 861 0 1 091 0,1 Divers 56 193 8 112 805 16 41 048 5,8 153 698 17 118 040 13,2 Total 686 641 100 715 710 100 702 454 100 893 610 100 890 731 100
Source : ANSD
Années 2005 2006 2007 2008 2009
valeur % valeur % valeur % Valeur % valeur % Union européenne 753 311 45 939 141 53 965 120 46 982 188 39 892 964 42 Autres pays d’Europe 66 771 4 61 412 3,5 99 803 4,5 107 704 4 74 517 3,7 Afrique centrale 27 053 1,6 44 444 2,5 15 179 0 ,7 14 289 0,5 18 143 0,8 Afrique du nord 52 690 3,1 51 500 2,8 58 361 2,7 69 610 3 64 650 3 Afrique de l’ouest 254 456 15 130 445 7,4 270 712 13 445 314 18 277 312 13 Afrique Orientale/sud 25 633 1,5 30 820 1,7 37 478 1,7 42 670 1,6 44 129 2,5 Amérique du nord 84 344 5 64 532 3,6 59 693 2,8 79 929 3 38 287 2 Amérique centrale/sud 113 499 6,6 120 863 6,7 156 977 7,3 185 863 7,3 136 042 7 Asie occidentale 34 623 2 25 701 1,4 41 939 1,9 69 787 2,7 38 287 2 Asie 267 458 16 312 665 17 409 035 19 521 950 20,5 484 224 23
Australie - Océanie 3 720 0,2 8 458 0,4 9 111 0,4 11 259 0,4 14 833 0,7 Divers 420 0 918 0 216 0 3 627 0 6 496 0, 3 Total 1 683 978 100 1 790 899 100 2 123 624 100 2 534 190 100 2 141 979 100 Source : ANSD
Tableau 9 – Exportation par région (valeur FAB en million de F CFA) en %
Tableau 10 – Importations par région (valeur CAF en million de F CFA) en %
48
Source : calculé et tracé à partir des données du tableau 9
Source : calculé et tracé à partir des données du tableau 10
Europe (Euro) 28%
Asie (dollar) 13%
Afrrique (Euro) 40%
Autres (dollar) 19%
Part des exportations sénégalaise par continent en valeur 2009
Europe (Euro) 45%
Asie (dollar)25%
Afrique (Euro)13%
Autres (dollar)17%
Part des importions sénégalaise par continent en valeur en 2009
49
Section 2 : La structure des échanges
I - Structure des exportations
L’économie sénégalaise reste confrontée à des contraintes structurelles. Ces
contraintes sont des obstacles majeurs à la capacité d’exportation du pays. Les exportations
d’acide phosphorique ont connu de réelles difficultés à se positionner sur le marché
international. Le soutien des pays développés à leurs producteurs agricoles diminue fortement
la compétitivité de l’économie sénégalaise qui reste concentrer sur un petit nombre de
produits incapables de supporter la concurrence extérieure. En effet, les produits arachidiers
font seulement 4% des recettes d’exportation. Le secteur de la pêche qui constitue le
déterminant principal des exportations est confronté au problème de surexploitation. Les
recettes générées par les produits halieutiques (23%21
des recettes d’exportation en 2009) ont
baissé. Les mêmes contre-performances sont aussi enregistrées dans le secteur industriel.
Respectivement, l’acide phosphorique, l’engrais, les phosphates et le ciment représentent
14%, 1%, 0% et 14%22 des recettes d’exportation en 2009.
Graphique : Part des principaux produits exportés
Source : ANSD (tracé à partir des données du tableau 17)
21
: calculé à partir des donnée du tableau 15 page 67 dont on a ignoré la part des autres produits (voir annexe
tableau n°38 : complet 22
: calculé à partir des donnée du tableau 15 page 67 dont on a ignoré la part des autres produits (voir annexe
tableau n°38 : complet
Ciment 14%
Produits areachidiers 4%
Produits de la péche 23% Acide Phosphorique
14%
Produits pétroliers 41%
Autres 4%
Part des principaux produits Exportés en 2009
50
Selon L’ANSD (2009), les recettes provenant des produits de la pêche ont augmenté
de 23%. L’Europe est la première destination. L’Afrique occupe la deuxième place avec 22%
de la valeur totale des exportations. Accusant une hausse en 2008, la baisse simultanée des
prix mondiaux a provoqué une chute en valeur de 37 milliards de FCFA des exportations
d’acide phosphorique. Les recettes au titre du coton ont fléchi de même que les quantités
exportées en engrais minéraux. Cependant avec le redressement de l’agriculture, la production
agricole a augmenté engendrant le redressement des recettes d’exportation dans ce secteur.
II - Structure des importations
Les importations se sont essentiellement concentré autours des produits pétroliers, des
machines et des produits céréaliers. La perte de la compétitivité peut bien s’expliquer à ce
niveau. Ces produits qui couvrent 45% du total des importations sont très sensibles aux
variations des cours mondiaux. Jusqu’à l’année 2008, les importations en produits pétroliers
ont connu une hausse régulière. Elles baissent pour une valeur de 89 milliards de FCFA en
2009. Sous l’effet de la restriction à 5 ans des véhicules importés23
, les importations en
matériels de transport ont baissé pour une valeur de 163 milliards de FCFA. Les importations
en machine et appareils ont reculé de 13%. Elles diminuent aussi de 29% pour les produits
céréaliers. Même avec l’érection des infrastructures routière et hydraulique, les importations
en métaux et ouvrages en métaux ont reculé par rapport à l’année 2008 (Voire graphique ci-
après)
23
: ANSD (2009)
51
Graphique : part des principaux produits importés (2009)
Source : ANSD (tracé à partir des données du tableau 16, p.)
Section 3 : Commerce international et partenaires commerciaux
I - Le commerce sous régional
I – 1- L’approche de LINDER (1961) : la théorie de la demande représentative
Cette théorie présentée par LINDER (1961) permet de voir l’importance de la
demande représentative et celle du commerce entre pays ayant les mêmes caractéristiques
économiques. Il démontre que l’existence d’une demande représentative importante permet
une baisse des coûts ; ce qui dégage des possibilités d’exportation vers des pays présentant la
même demande.
Matériels de transports 12%
Machines et appareils 11%
Métaux et ouvrage en métaux 11%
Produits laitiers, fruits et légumes 7%
Produits pétroliers 30%
Autres produits12%
Produits céréaliers 17%
Part des principaux produits Importés en 2009
52
Formalisation :
Qualité des produits
f
e
d
c
b
a
PIB/hts
A B C
Le pays A avec un niveau de développement faible, produit des biens de qualité limité [a ; b].
Le Pays B avec un niveau de développement intermédiaire, produit des biens de qualité
intermédiaire [b ; e]. Le pays C avec un niveau de développement élevé, produit des biens de
qualité supérieur [c ; f]. L’échange international va pouvoir se faire pour des pays proches
économiquement. Il concernera les produits de qualités communes aux pays. Ainsi, les pays A
et B peuvent échanger des produits de qualités communes qui vont de [b ; d] ; les pays B et C
peuvent échanger des produits de qualités communes qui vont de [c ; e]. Et, les pays A et C
échangeront les biens de qualités communes [c ; d].
On voit plus le niveau de développement est éloigné entre deux pays, moins il doit y avoir des
échanges. Cela du fait de la faible part des produits de qualités communes. La hausse des
échanges dépend de la similarité des économies. Ainsi, plus les pays sont différents, moins ils
devront s’échanger pour gagner des parts de marchés et accroître leurs compétitivité. Cette
théorie s’applique bien dans le cas du Sénégal. En effet, la balance commerciale avec les
pays l’UEMOA est excédentaire depuis de 2005. Cependant, elle reste déficitaire avec la Côte
d’Ivoire. Si on s’appuie sur la théorie de Linder, cette dégradation continue de la balance
commerciale avec ce pays pourrait s’expliquer par la légère différence de niveau de
développement entre les deux pays. Théoriquement ; on admet que plus un pays est riche,
53
plus il est capable de produire des biens de qualité supérieur. Ainsi pour Linder, on échange
des produits différenciés sans se poser des questions sur les différences de qualité. La courbe
ci-dessous montre la balance commerciale du Sénégal avec tous les pays de l’UEMOA.
Source : ANDS (2009)
Ce graphique laisse voire que le commerce sous régional est bénéfique dans son
ensemble pour le Sénégal. A l’exception du déficit encaissé à l’égard de la Côte d’ivoire,
l’Union monétaire est un avantage sur le plan commercial. En effet ; elle est « un facteur de
développement des échanges par plusieurs canaux. L’élimination des coûts de transactions
liés aux opérations de change est l’avantage le plus immédiat et visible de l’usage d’une
même monnaie. L’union monétaire fait disparaître l’incertitude sur les taux de changes
nominaux ». 24
Ainsi, les positions de change disparaissent et il n’y a plus risque de change. La stabilité du
taux de change est alors nécessaire pour rendre une économie compétitive. Car selon une
étude récente (Sauer et Bohara 2001)25
la variabilité des taux de changes a des effets négatifs
sur les exportations en provenance d’Afrique et d’Amérique du sud. Ainsi L’intégration
« apparaît comme une condition nécessaire à la réalisation effective d’un marché commun »
24
: GUILLAUMONT S. (2006), « The West-African central bank’s independency: an expected reform », Revue
d’économie du développement, 2006/1, vol. 20 (p.21) 25
: Cité par GUILLAUMONT S. J, (2006)
Evolution de la balance commerciale avec les pays de la zone UEMOA
-100 000
-50 000
0
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
2005 2006 2007 2008 2009
Années
Bala
nce
com
mer
ciale
Zone franc UEMOA Mali Burkina Faso Niger Guinée Bissau Cote d’Ivoire Togo Bénin
54
(GUILLAUMONT S. J, 2006). Ce qui permettra d’accroître le commerce sous régional et de
réduire les pertes de part de marché à l’échelle international.
Avec la hausse importante du commerce extérieur avec les pays américains et
asiatiques, le franc CFA devrait être arrimé à un panier de monnaie dont on compterait le
dollar pour améliorer le commerce extérieur et rehausser la compétitivité. Ce qui passe par
une amélioration des termes de l’échange.
II - Les partenaires commerciaux
Le Sénégal commerce avec tous les continents. Selon l’ANSD ; en 2009, le commerce
extérieur du Sénégal s’est amélioré comparé à l’année 2008 (voire graphique ci après).
Les exportations vers l’Europe ont connu une hausse liée à l’expédition ver la Suisse de l’or
brut pour une valeur de 74 milliards. Cependant les exportations vers la France ont fortement
baissé. Cette baisse est évaluée à 29% des exportations totales vers l’Union européenne.
Les exportations vers l’Afrique se sont repliées de 4%. Cependant la balance commerciale
avec les pays de l’UEMOA reste excédentaire depuis 2005. La hausse des exportations vers la
Chine est expliquée par la hausse des ventes d’huile et de coton. Cette hausse est évaluée pour
une valeur de 9,3 milliards de FCFA.
Les importations en provenance d’Europe ont baissé de 11,3%. Mais elles s’élèvent à
45% des importations totales. Le Sénégal a beaucoup bénéficié du commerce avec l’Asie. Les
importations en provenance de ce continent ont baissé de 12%. Cette baisse, évaluée à 71
milliards de FCFA s’explique par la réduction des prix et de la quantité importée en riz.
Les importations vers le continent américain ont augmenté pour une valeur de 30 milliards
FCFA. Les graphiques ci-dessous permettent de voir les parts de chaque continent sur le
commerce extérieur du Sénégal.
En 2009, le déficit commercial du Sénégal avec le continent européen est le plus élevé. Il
s’élève à 53% du déficit total. Il est suivi de l’Asie (30%), de l’Amérique (16%) et de
L’Océanie (1%). Cependant, la dégradation de la balance commerciale avec le continent
Africain n’est pas représentative (0%)
55
Balance commerciale du Sénégal par continent (2005-2009)
2005 2006 2007 2008 2009
Europe -617 517 -794 389 -852 089 -944 109 -715 876
Afrique -70 664 56 570 -18 219 -135 487 -611
Amérique -186 449 -178 113 -205 024 -255 115 -222 531
Asie -176 064 -263 590 -378 156 -445 532 -409 721
Océanie -2 416 -7 554 -8 414 -10 398 -13 741
Graphique : Tendance et évolution de la Balance commerciale du Sénégal par continent
Source : ANSD 2009 (tracé à partir des données du tableau ci-dessous)
-1 000 000
-800 000
-600 000
-400 000
-200 000
0
200 000
2005 2006 2007 2008 2009
Années
Evolution de la balance comerciale par continent
Europe Afrique Amérique Asie Océanie
56
Graphique : balance commerciale du Sénégal par continent en 2009
Source : extrait des données du tableau ci dessus
III -- L’impact d’une baisse de la demande étrangère sur l’économie
sénégalaise
Face au ralentissement de l’économie mondiale et suite à l’aggravation de la crise
financière, le fléchissement de l’économie mondiale amorcé en 2007 s’était accéléré en 2008
touchant toutes les régions du monde. Aux Etats-Unis, comme dans la plus part des Etats de
l’Union européenne et au Japon, l’activité économique était morose et la croissance de PIB
négative.
Selon le rapport du FMI (2010), la croissance du PIB du Sénégal a été revue à la baisse, de
3,1% à 1,5% en 2009, tandis que la croissance du PIB réel à long terme reste inchangée. Le
déficit extérieur courant (hors paiement d’intérêts) de 2009 a été abaissé d’environ 2%,
dénotant une contraction plus forte que prévue des importations et un niveau d’envoi de fond
des travailleurs migrants plus élevé. Dans cette situation, la croissance du PIB réel devrait
rebondir sous l’hypothèse que les effets de la crise financière mondiale soient escomptés.
Cependant, le souci principal est que la crise n’est pas encore finie de faire ses effets. « En
raison de la crise financière, 2008 et 2009 restent des années noires pour l’économie
mondiale. Mais les divergences ne devraient pas s’estomper : alors que les pays industrialisés
se sont enfoncés dans la récession. » (Krugman P. et Obstfeld M. 2009). « En 2009, la zone
euro est entrée en récession économique et son PIB a chuté de 4%. Sa croissance prévue par
le FMI en 2010 et 2011 est relativement faible »26
. La preuve, le niveau de la croissance de la
zone euro est estimé à 1,6%. Pire encore, la croissance mondiale pourrait baisser de 0,6 point.
26
: FMI et la tribune 27 janvier 2010 disponible sur le site http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_euro
Europe 53%
Afrique 0%
Amérique 16%
Asie 30% Océanie 1%
57
Selon les estimations de la banque mondiale « le taux de croissance du PIB mondial atteindra
cette année 3,3%, après 3,9% en 2010 »27
Ce qui fait que le déficit extérieur courant risque
d’augmenter et dépasser la valeur de 8,7 % projeté par les services du FMI (voir tableau ci-
dessous). Cette baisse prévue de la croissance mondiale n’est pas bonne pour la compétitivité
économique sénégalaise. En effet, elle conduit à une baisse du revenu national (cf. annexe
modèle IS-LM-BP).
Tableau 11 : Variation annuelles du PIB en %
Années 2008 2009 2010 2011
Monde 3 -0,8 3,9 4,3
USA 0,4 -2,5 2,7 2,4
Zone Euro 0,6 3,9 1 1,6
Pays émergents 6,1 2,9 6 6,3
Source : FMI et la tribune 27 janvier 2010
Tableau 12 – Sénégal : principaux indicateurs économique (Secteur extérieur)
Années 2005 2006 2007 2008 2009 (Est.)
Solde des Transaction Courantes %PIB -9,0 -9,5 -11,8 -14,3 -8,7
Export (en Franc CFA Variation en %) 4,4 0,1 -3,7 23,0 -15,2
Import (en Franc CFA Variation en %) 15,6 9,6 19,5 25,8 -20,4
Taux de change effectif réel (variation %) -1,0 -0,2 5,3 4,4 -1,7 Source : autorités sénégalaises et estimation des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin 2010
27
: http://www.boursier.com/actualites/economie/la-banque-mondiale-table-sur-un-pib-mondial-de-3-3-en-
2011-6331.html
58
INTRODUCTION
La compétitivité internationale d’un pays peut être mesurée par divers indicateurs. Au
niveau macroéconomique, plusieurs indicateurs sont utilisés. Dans ce chapitre nous allons
étudier entre autres indicateurs ; le taux de change réel, indicateur global de compétitivité
(section I) et deux indicateurs de spécialisation (section II) notamment le taux de couverture
et le coefficient de Balassa (1961)
Section I – Le taux de change comme indicateur de compétitivité
I - Taux de change : définition et détermination
I – 1 – Les taux de change nominal et réel
Toute transaction entre résidents et non-résidents passe par une opération de change.
On distingue le taux de change nominal et taux de change réel.
Le taux de change nominal (e) mesure le prix d’une monnaie en fonction d’une devise
étrangère. Il permet de convertir les prix étrangers en prix domestique.
. Par contre, le
taux de change réel (er) indique le prix des biens étrangers en termes de biens domestique.
. C’est un indicateur qui mesure la compétitivité des pays. Il permet d’avoir le
prix relatif des biens échangeables en termes de biens non échangeables. Contrairement au
taux de change nominal, il prend en compte l’inflation, c'est-à-dire l’écart des prix des biens
local et étranger.
Du point de vue économique, les variations du taux de change ont une importance
particulière. En effet ; selon que la monnaies s’apprécie ou se déprécie, le taux de change
influe sur l’économie réelle et par conséquent sur la compétitivité. A titre d’exemple,
l’appréciation de la monnaie domestique (hausse de e) entraîne à priori une hausse des
importations. Inversement, sa dépréciation (baisse de e) favorise à priori une hausse des
exportations.
Chapitre VI : LES INDICATEURS DECOMPETITIVITE
59
I- 2 - Les déterminants à moyen et long terme du taux de change : le taux
d’intérêt
Les déterminants des taux de change peuvent être regroupés en deux grandes
catégories. Les déterminants de court terme qui prennent le marché des changes comme un
marché d’opération au jour le jour. Cependant, les déterminants de long terme auxquels nous
nous intéressons ici mettent en relation le taux de change et les variables macroéconomiques.
Pour mesurer l’importance et l’intérêt de la compréhension des mouvements du taux de
change à long terme sur l’économie, Paul Krugman et Maurice Obstfeld (2009) donnent un
exemple spécifique. En effet ; ils montrent que, au moment où le « dollar américain valait 358
yen japonais en 1970, il na valait plus que 203 yens dix an plus tard. En dépit d’un
redressement temporaire dans les années 1980, le prix du dollar en yen s’est effondré et est
inférieur à 100 yen en 2008 »28. Ce qui a entraîné des gains et des pertes énormes d’argent
suivant la capacité d’anticipation de chaque agent.
I – 2 – 1 - La parité des taux d’intérêts (PTI)
La condition de parité de taux d’intérêt lorsqu’elle est vérifiée égalise l’écart des taux
d’intérêt réels étranger et domestique aux variations anticipé des taux de change réels.
Le taux de change nominal est déterminé par le différentiel de taux d’intérêt . Toute
chose égale par ailleurs, si les agents anticiperont une dépréciation de la monnaie.
Inversement, ils anticiperont une appréciation. Afin de mieux comprendre ces mécanismes,
étudions d’abord, sans la discutée, la théorie de la parité des pouvoirs d’achat (PPA) et la loi
du prix unique.
I – 2 – 2 - La parité de pouvoir d’achat (PPA) et la loi du prix unique
La théorie de la parité de pouvoir d’achat qui découle de l’analyse néoclassique
standard explique l’évolution du taux de change. Selon cette théorie, le taux de change est
égal au rapport du niveau général des prix entre deux pays ( . Ainsi, si le marché
mondial satisfait les conditions de concurrence pure et parfaite, on devrait aboutir à la loi du
prix unique. Cette loi stipule qu’en absence de barrière aux échanges (droits de douanes, coût
de transport), le prix domestique est égal au prix étranger. On distingue deux versions du
PPA : la PPA absolue et la PPA relative. En effet ; si la loi du prix unique est vérifiée pour
28
: KRUGMAN P. et OBSTFELD M, (2009), Economie internationale, Paris : Pearson Education, pp. 403
60
tous les biens, le niveau général des prix est alors calculé à partir d’un panier de biens. Dans
ce cas, la valeur du taux de change réel vaut l’unité (
et la PPA
absolue est alors vérifiée. Ainsi, l’évolution du taux de change dépend uniquement de l’écart
d’inflation entre pays : ( . Ce qui est essentielle de comprendre ici est que,
malgré les critiques à l’égard du PPA, ces partisans affirment que : « même si la loi du prix
unique n’est pas exactement vérifiée, les forces économiques sous-jacentes conduisent
finalement à égaliser le pouvoir d’achat de la monnaie de chaque pays »23
. Cependant, la
PPA relative s’opposant à la première, prédit que les variations en pourcentage des taux de
change sont égales au différentiel d’inflation
II - Le taux de change
La valeur prise par les principales monnaies de transaction internationale (euro et dollar) peut
être un problème pour le commerce mondial. Par le canal des taux de change, elle constitue
un obstacle majeur à la compétitivité économique d’un pays. L’intérêt et objectif poursuivis
par les autorités monétaires des pays ne sont pas forcément identiques. Ils peuvent même être
contradictoires. En effet, selon Gilbert Koenig29
; les autorités monétaires de la BCE optent
pour un euro fort afin de combattre l’inflation et ne soucie guère de ces répercussions sur
l’activité économique. Cependant, les américains évitant un effondrement de leur système
financier et luttant contre la récession se soucient peu de la valeur du dollar. Le franc CFA
désormais ancré sur l’euro depuis 1999 subit aussi les fluctuations de l’euro. La surévaluation
de l’euro par rapport à la monnaie américaine peut être un facteur d’une baisse probable de
compétitivité pour les PAZF30
. Qu’en est-il pour le Sénégal ? Pour une réponse, il faut
d’abord une analyse des différentes phases d’évolution du taux de change Euro/Dollar (voir
graphique ci-dessous).
29
: Google : GilberT Koenig, Euro fort, dollar faible : un faux problème document disponible en format pdf
sur le site internet ; http://opee.unistra.fr/IMG/pdf/18article1.pdf 30
: PAZF (Pays Africains de le Zone franc)
61
Graphique : Evolution des taux de change de 1990 à 2011
Source : site internet [Google : fxtop.com (histoire des taux de change)]
Cette courbe d’évolution des taux de change laisse apparaître trois phases séparées par
deux évènements importants dans l’histoire monétaire à savoir a : la dévaluation du franc
CFA en 1994 et l’avènement de l’euro en 1999. On voit qu’à très long terme, le dollar se
déprécie par rapport à la monnaie européenne.
Dans la période 1990-1993 (avant dévaluation), on note un quasi stabilité des taux de change
marqué par l’appréciation du dollar par rapport au franc français. Ce qui était avantageux pour
les PAZF et justifiait la parité fixe du franc CFA par rapport au franc français (1Franc CFA =
50 franc CFA)
De 1994-1998 : Cette périodes est pratiquement la même que celle précédente. Cependant,
elle est marquée par la dévaluation du franc CFA de 50% en janvier 1994. Ce qui se traduit
par une dépréciation de moitié de la valeur du FCFA par rapport à l’Euro. Economiquement,
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
02/0
1/1
990
02/0
1/1
991
02/0
1/1
992
02/0
1/1
993
02/0
1/1
994
02/0
1/1
995
02/0
1/1
996
02/0
1/1
997
02/0
1/1
998
02/0
1/1
999
02/0
1/2
000
02/0
1/2
001
02/0
1/2
002
02/0
1/2
003
02/0
1/2
004
02/0
1/2
005
02/0
1/2
006
02/0
1/2
007
02/0
1/2
008
02/0
1/2
009
02/0
1/2
010
02/0
1/2
011
Evolution des taux de change (USD/EURO), EUR/FCFA et USD/FCFA
(USD/EUR) *[100(90-93); 200(94-98); 400(99-2011)]
EUR/Franc CFA
USD/Franc CFA
62
cette dépréciation était vue comme un avantage pour les exportations et une source de gain de
compétitivité pour les PAZF.
De 1999 à 2000 : On note d’abord une hausse du dollar et une baisse de l’euro une année
après sa création en 2000. Ensuite on assiste à une dépréciation de l’euro par rapport au dollar
sur presque trois ans (2001-2003) suivie d’une appréciation continue de l’euro jusqu’à 2011.
En effet, selon Paul Krugman et Maurice Obstfeld (2009) : « depuis la création de l’euro, le
taux de change EUR/USD a connu de nombreux soubresauts. L’euro s’est d’abord déprécié,
pour atteindre un plancher à 0,82 en octobre 2000. L’euro a ensuite amorcé sa remontée face
au dollar en mai 2001 pour atteindre un premier pic fin décembre 2004 à 1,34 dollar par euro.
Jusqu’en 2006, le taux de change EUR/USD est resté stable au tour de 1,2. Mais, le dollar
s’est ensuite fortement déprécié et l’euro a atteint 1,6 dollar en juillet 2008 avant de
redescendre à 1,3 dollar fin 2008 31
». De 2008 à 2011 la valeur moyenne de l’euro est de
1,351 dollar. Le 30 mars 2011, un euro s’échangeait contre 1,409 dollar32
.
Tenter de stabiliser le taux de change EUR/USD serait peut être difficile voire impossible.
Mais une solution serait l’utilisation d’un panier des deux monnaies comme les pays dont la
dette fluctue avec le dollar. Le Sénégal et l’ensemble des pays de l’UEMOA gagneraient peut
être plus de compétitivité s’ils arrimaient le franc CFA à un panier de devises comprenant
aussi le dollar. Cela du fait que près de 90%33
des échanges de matières premières se règlent
en dollar.
Théoriquement donc, les pays à monnaie faible seraient tentés d’utiliser le dollar comme
monnaie de référence du fait de sa faiblesse par rapport à l’euro et de son poids dans les
transactions internationales. Mais un choix d’un panier des deux serait peut-être plus
rationnel. En effet même si l’euro n’est pas monnaie de facturation des matières premières
(moins de 15% seulement), les fluctuations du dollar met les recettes d’exportation en risque
surtout quand il se déprécie (depuis 2003). « Le Venezuela et l’Iran encaissent déjà une partie
de leurs recettes pétrolières en Euro. Les Emirats du Golfe réfléchissent à utiliser un panier de
monnaies (Euro, dollar, yen…) pour facturer et encaisser leurs ventes de pétrole afin de
stabiliser leurs recettes pétrolières »34
pour ne pas souffrir de la baisse du dollar qui réduit leur
compétitivité. Même au sein de l’union européenne, certains pays souffrent de l’euro fort. La
compétitivité internationale de certains pays se détériorent car, « la sensibilité des
31
: Paul Krugman et Maurice Obstfeld, 2009, Economie international 32
: Site internet [Google : fxtop.com (histoire des taux de change)] 33
: Professeur Béatrice Majnoni d’Intignano, Novembre 2007, L’EURO, SUCCES OU ECHEC ? 26 11 2007 34
: Professeur Béatrice Majnoni d’Intignano, Novembre 2007, L’EURO, SUCCES OU ECHEC ? 26 11 2007
63
exportations par rapport aux variations de la valeur internationale de l’euro est assez
différente entre les pays de la zone, certains d’entre eux souffrent plus que d’autres de la
baisse de compétitivité de l’euro »35
(Koenig, (2007).
III - Relation entre taux de change et balance des transactions courantes
Même si l’on considère que la valeur du franc CFA par rapport à l’euro est acceptable,
l’économie sénégalaise n’est pas compétitive. Cela du fait du déficit continu de sa balance
commerciale. Nous allons essayer de comprendre les effets des variations des taux de change
réel et du revenu disponible sur la balance courante.
L’étude de la relation entre taux de change et la balance courante est importante pour
analyser l’évolution du commerce extérieur et de la compétitivité d’un pays. D’abord sans
donner des valeurs, nous allons aborder cette partie en s’appuyant sur les analyses faites par
(Kruman et Obstfeld, 2009). En effet selon ces auteurs, le taux de change réel et le revenu
disponible sont les principaux déterminants de la balance courante. Ainsi sous certaines
hypothèses simplificatrices, ils formalisent le compte courant comme une fonction de ces
deux variables :
36
Avec cette équation, ils montrent que « les taux de change réels sont déterminants pour
l’équilibre de la balance courante dans la mesure où ils reflètent les modifications des prix des
biens et services domestiques relativement aux prix des biens et services étrangers. Quant au
revenu disponible, il agit sur la balance courante via les dépenses totales des consommations
résidents »37
. Ces deux variables ont des effets inverses sur la balance courante (voir tableau
ci-après)
35
: Google : GilberT Koenig, Euro fort, dollar faible : un faux problème document disponible en format pdf
sur le site internet ; http://opee.unistra.fr/IMG/pdf/18article1.pdf 36
: Paul Kruman et Maurice Obstfeld, 2009, Economie international, p.447
37 : Paul Krugman et Maurice Obstfeld, (2009), Economie internationale
64
Variation Effet sur la balance courante, CC
Hausse du taux de change réel à l’incertain (
) Hausse de CC
Baisse du taux de change réel à l’incertain (
) Baisse de CC
Hausse du revenu disponible Yd
Baisse de CC
Baisse du revenu disponible Yd
Hausse de CC
Source : Paul Krugman et Maurice Obstfeld, 2009, Economie international, p.449
III – 1 – Taux de change réel, balance commerciale et compétitivité : une
application dans le cas du Sénégal
III – 1 – 1- Taux de change réel et balance commerciale
Pour le Sénégal l’analyse de l’évolution des taux de change euro/dollar ne permet pas
d’affirmer avec certitude que la dégradation de la balance commerciale est liée aux
fluctuations du dollar et à l’appréciation de l’euro. Que le taux de change réel s’apprécie ou se
déprécie, le compte courant du Sénégal reste déficitaire (voir graphique ci-dessous). En effet,
selon les données de L’ANSD (2009) depuis 1960 la balance commerciale est déficitaire.
Source : autorités sénégalaises et estimation des services du FMI (extrait des données du tableau « voir
annexe »)
-20
-15
-10
-5
0
5
10
2005 2006 2007 2008 2009 (Est.)
années
Evoulution: taux de change et solde des transactions courantes
Solde des Transactions Courantes %PIB
65
Cependant ; selon le rapport de la DASP (2009)38, l’étude réalisée par la méthode
FMLOS initialement présentée par Philips et B. E. Hansen (1990) et approfondit par Hansen
en (1992) permet d’estimer une relation entre les variables sur le long terme. Les résultats
sont présentés sur les tableaux 13 et 14 ci-dessous.
Tableau 13 : l’estimation avec l’introduction du TCR
Variables Constante Ln(PIB_FR) Ln (PIB-IBAGRI) Ln(TCR) DUM94
Coefficient -7,1057 0,74514 -0,13838 -0,17596 0,46619
Ecart-Type 0,5768 0,0916 0,1630 0,0831 0,0624
Source : Estimation de L’auteur39
Tableau 14 : l’estimation avec l’introduction des termes de l’échange
Variables Constante Ln(PIB_FR) Ln (PIB-PIBAGRI) Ln(TOT) DUM94
Coefficient -6,9041 0,79087 -0,12152 -0,37028 0,48809
Ecart-Type 0,4310 0,0465 0,1047 0,0846 0,0421
Source : Estimation de l’auteur40
D’une part, les pertes de gains de compétitivité de l’économie sénégalaise restent lier à
l’appréciation de la monnaie de ses principaux partenaires particulièrement l’Euro. Le taux de
change réel est associé à un coefficient négatif (- 0,17596). En effet, cela permet d’affirmer
qu’une « dépréciation réelle du taux de change n’entraine pas une augmentation des
exportations […] . Avec le ralentissement économique constaté dans les pays industrialisés et
le repli de l’Euro vis-à-vis du dollar américain, plus de perte de compétitivité pourrait être
enregistrée pour l’économie sénégalaise »41
.
D’autre part, les résultats montrent que la balance commerciale du Sénégal est sensible
à l’évolution des termes de l’échange. Ainsi une amélioration des termes de l’échange se
répercute négativement sur le solde commercial (coefficient négatif -0,37). Le coefficient
négatif associé au PIB non agricole (-0,12152) montre deux effets contraires. C'est-à-dire, sa
hausse fait augmenter les importations et baisser les exportations nettes.
38
: Dans le rapport de la DASP (Direction de l’Appui au Secteur Privé), (2009), « Compétitivité extérieur au
Sénégal : une analyse par la condition de Marshal – Lerner », disponible auprès de l’auteur, Actu Entreprise http://www.finances.gouv.sn/UserFiles/ActuEntreprises%20n%2006.pdf 39
: Idem
40
: Idem
41
: Idem
66
En d’autres termes le développement de l’activité économique sénégalaise entraîne
l’accroissement de ses importations. En effet, « plus l’activité est développée au Sénégal, plus
il est nécessaire d’avoir du matériel ; ci qui entraîne ainsi une aggravation du déficit
commercial via l’augmentation des importations »42
. Cependant ; pour le principal partenaire
du Sénégal (France), une hausse de 10% de son PIB entrainera une augmentation de 7,9% de
des exportations du Sénégal vers ce pays (coefficient + 0,79)
III – 1 – 2 – L’économie sénégalaise : la non compétitivité
Théoriquement, il est admis que l’appréciation du taux de change conduit à priori à
une baisse de compétitivité. Mais ce résultat reste à vérifier pour le Sénégal. Donc, le manque
de compétitivité est probablement dû à la baisse des prix des produits agricoles et la hausse
de ceux du pétrole ; c’'est-à-dire à une dégradation des termes de l’échange. Qu’il soit l’un ou
l’autre ou une combinaison des deux ; les résultats montrent que l’économie sénégalaise n’est
pas compétitive.
En effet, les dispositions fournies par l’économie sénégalaise ne sont pas claires pour
absorber le déficit commercial. Se basant sur l’étude faite par la Direction de l’Appui au
Secteur Privé (DASP, mars 2009), le théorème des élasticités critiques n’est pas respecté pour
l’économie sénégalaise. Et, selon la même source ; le Sénégal fait « parti des pays les moins
compétitifs du monde. En effet, le Sénégal est classé à la 96ème
place sur 134 selon l’indice de
compétitivité du Forum économique mondial (Global Compétitiveness Report 2008-2009). Le
rapport Doing Business de 2009, le classe à la 149ème
place mondiale en 2009. Alors qu’en
2007, il occupait la 158ème
place contre la 162ème
en 2006 ». Une dépréciation de la monnaie
ne serait pas bon conseil. Car la hausse des prix des importations qui découle sur le court
terme augmenterait le déficit commercial. Malgré la crise de 2008 et la récession mondiale,
l’euro atteint la valeur de 1,4 dollar. Mais, actuellement le taux de change réel du Sénégal est
négatif. Il s’apprécie fortement et entraîne une dégradation continue de la balance
commerciale (voire annexe, tableau 41).
42
: Dans le rapport de la DASP (Direction de l’Appui au Secteur Privé), (2009), « Compétitivité extérieur au
Sénégal : une analyse par la condition de Marshal – Lerner », disponible auprès de l’auteur, Actu Entreprise
67
Section II : Indicateurs de spécialisation
Il existe plusieurs indicateurs permettant de mesurer le degré d’ouverture d’un pays et
son niveau d’internationalisation. Cependant, nous soulignons qu’il n’existe pas d’indicateur
magique capable de mesurer avec exactitude l’effet recherché. En ignorant les choix
arbitraires et les biais, on peut retenir en autres indicateurs le taux de couverture et le
coefficient de Balassa (1966).
I – Le taux de couverture
Le taux de couverture permet de mesurer la spécialisation dans un produit i. En termes
de formalisation, on a le taux de couverture (Ci) :
Le principe est que : Ci > à 1 lorsque les exportations sont supérieures aux importations ; ce
qui se traduit par une spécialisation dans le produit i considéré. Inversement, si les
importations sont supérieurs aux exportions pour un produit i considéré (Ci < à 1) ; alors il y’a
désavantage comparatif et donc non spécialisation dans ce produit.
Les tableaux 15 et 16 permettent de calculer le taux de couverture des principaux produits qui
font l’objet de commerce extérieur pour le Sénégal.
I – 1 - Taux de couverture des principaux produits Les tableaux permettent de calculer le taux de couverture des principaux produits qui
font l’objet de commerce pour le Sénégal.
Tableau – 15 : Evolution des principaux produits exportés (En millions de FCFA)
Années 2005 2006 2007 2007 2009 Produits arachidiers 16 461 31 937 39 290 9 111 20 423
Produits de la pêche 165 144 154 300 148 791 91 562 113 326
Produits pétroliers 122 299 193 273 142 520 309 399 207 627
Phosphates 722 668 714 3 672 1790
Engrais 18 597 5 006 12 428 18 941 4 003
Coton et tissus en coton 12 131 13 407 14 323 10 572 6 271
Acide phosphorique 97 961 40 327 46 959 106 905 69 815
Ciment 27 057 41 264 43 538 55 043 70 620
Cuirs et peaux 3 184 3 141 2 863 2 428 1600
Sel 5 011 7 740 8 258 7 730 7 229
Source : ANSD
68
Tableau – 16 : Evolution des principaux produits importés (en millions de FCFA)
Années 2005 2006 2007 2008 2009 Produits laitiers, fruits et légumes 67 853 74 532 86 531 96 699 94 410
Produits céréaliers 177 993 172 422 248 779 330 190 233 101
Sucres et produits sucrés 20 925 27 282 24 891 18 876 29 371
Boissons et tabacs 24 532 27 282 36 008 58 093 33 979
Papiers et cartons 40 184 40 875 49 228 51 550 47 461
Produits pétroliers 326 642 383 768 460 213 489 542 400 904
Fils et textiles 35 426 33 314 42 792 43 226 52 295
Métaux et ouvrages en métaux 111 049 119 478 145 570 181 893 150 053
Machines et appareils 209 964 268 210 282 325 381 130 150 053
Matériels de transport 144 235 131 839 145 045 183 648 163 257
Source : ANSD
Tableau 17 - Taux de couverture des exportations par les importations
Années 2005 2006 2007 2007 2009 Produits arachidiers 0,242 0,428 0,454 0,094 0,216
Produits de la pêche 0,927 0,894 0,598 0,277 0,486
Produits pétroliers 5,844 7,084 5,725 16,391 7,069
Phosphates 0,029 0,024 0,019 0,063 0,052
Engrais 0,462 0,122 0,252 0,367 0,084
Coton et tissus en coton 0,037 0,034 0,031 0,021 0,015
Acide phosphorique 2,765 1,210 1,097 2,473 1,335
Ciment 0,243 0,345 0,299 0,302 0,470
Cuirs et peaux 0,015 0,011 0,010 0,006 0,010
Sel 0,034 0,058 0,056 0,042 0,044
Source : calculé à partir des données des tableaux 14 et 15
Les résultats trouvés laissent voir que le Sénégal est désavantagé dans tous les produits
à l’exception des produits pétroliers et de l’acide phosphorique. En effet, les gains obtenus des
produits pétroliers proviennent de sa transformation et de l’exportation de produits dérivés
vers la sous-région. Et, du fait aussi qu’il soit classé comme un produit local. Grace à
l’industrie chimique du Sénégal (ICS), le Sénégal fait aussi des bénéfices dans les
exportations d’acide phosphorique. L’analyse des données de l’Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie (ANDS 2009) peut nous servir d’exemple empirique. En
effet ; si on enlève les autres produits, les produits pétroliers et l’acide phosphorique
représentent respectivement 41% et 14% des exportations en 2009 soit 55% de la valeur totale
des exportations sénégalaises.
69
I – 2 - Taux de couverture par groupe de produits
On peut aussi calculer le taux de couverture par groupe d’utilisation des produits avec
les tableaux 18 et 19.
Tableau 18 : Exportations par groupes d’utilisation (valeurs FAB en millions de FCFA)
ANNEES 2005 2006 2007 2008 2009
Alimentation –tabac – boisson 214 398 221 027 223 419 174 699 211 696
Energie et lubrifiant 122 505 193 411 142 686 309 252 207 800
Matières premières animales et végétales 32 035 47 332 54 164 23 133 28 752
Matières premières minérales 19 788 25 175 25 117 30 869 24 268
Autres demi – produits 191 891 136 104 163 638 256 882 210 560
Produits finis destinés à l’agriculture 325 208 232 231 248
Produits finis destinés à l’industrie 37 502 20 735 19 061 26 736 55 428
Produits finis destinés à la consommation 65 748 65 196 68 168 62 311 66 576
Or industriel 2 449 6 522 5 969 9 497 85 403
TOTAL 686 641 715 710 702 454 893 610 890 731
Source : ANSD
Tableau 19 : Importations par groupes d’utilisation (valeurs CAF en millions de FCFA)
ANNEES 2005 2006 2007 2008 2009
Alimentation –tabac – boisson 424 475 411 197 513 630 602 783 487 310
Energie et lubrifiant 333 378 390 779 470 917 524 776 424 565
Matières premières animales et végétales 38 047 51 863 72 176 96 984 72 093
Matières premières minérales 32 912 10 059 19 327 54 865 10 847
Autres demi – produits 338 080 355 657 423995 505 056 460 397
Produits finis destinés à l’agriculture 9 805 5 335 7 497 5 806 8 351
Produits finis destinés à l’industrie 240 715 270 754 281 474 396 730 342 079
Produits finis destinés à la consommation 265 926 294 174 333 753 346 196 334 809
Or industriel 640 1 081 855 994 1 216
TOTAL 1 683 978 1 790 899 2 123 624 2 534 190 2 141 667
Source : ANSD (2009)
Tableau 20 : taux de couverture par groupe de produits
ANNEES 2005 2006 2007 2008 2009
Alimentation –tabac – boisson 0,505 0,537 0,4349 0,340 0,434
Energie et lubrifiant 0,367 0,494 0,302 0,656 0,489
Matières premières animales et végétales 0,841 0,912 0,750 0,320 0,398
Matières premières minérales 0,601 2,502 1,299 1,597 2,237
Autres demi – produits 0,567 0,382 0,385 0,605 0,457
Produits finis destinés à l’agriculture 0,033 0,038 0,030 0,030 0,029
Produits finis destinés à l’industrie 0,155 0,076 0,067 0,094 0,162
Produits finis destinés à la consommation 0,247 0,221 0,204 0,186 0,198
Or industriel 3,826 6,03 6,981 11,107 70,232
Source calculé à partir des données des tableaux
Les résultats du tableau laissent apparaître la même tendance. Sur neuf groupes de
produits, le Sénégal ne se spécialise que sur deux : les matières minérales et l’or industriel.
Ce qui explique d’emblée le commerce interbranche du Sénégal. En effet, le Sénégal exporte
des matières premières et importe des produits manufacturés. Ainsi, son désavantage sur le
70
commerce international peut être expliqué par de nombreux facteurs. Il peut s’agir entre
autres : de la dégradation des termes de l’échange (hausse des prix des produits pétroliers,
baisse des prix des matières premières) et de la fluctuation des taux de change qui suit la
valeur de la principale monnaie de facturation des matières premières (le dollar). Ce qui rend
incertain le calcul des recettes d’exportation et des anticipations.
I – 3 - Taux de couverture : exportations et importations totales
Le problème de la compétitivité apparaît beaucoup plus visible si on prend dans son
ensemble le total des exportations et des importations. En effet ; sur les dix dernières années,
les importations restent totalement supérieurs aux exportations. Ce qui traduit un désavantage
total du commerce extérieur sénégalais. Le taux de couverture reste au-dessous de zéro et
tourne au tour d’une moyenne de 0,475 (voir tableau ci-dessous). En effet, « le taux de
couverture des importations sénégalaises n’a jamais atteint l’unité parce que les exportations
non agricoles du Sénégal (pêche, phosphates, produits pétroliers) ont différé des produits
manufacturés dont les débouchés dans les pays du nord ont connu un taux de croissance
élevé ; secundo, parce que l’expansion des produits non agricoles exportés n’a jamais
neutralisé les impacts macro-économiques des aléas climatiques qui ont affecté
défavorablement la production et les exportations de produits arachidiers » (BOYE F, 1992).
Tableau 21: exportations (FAB) et importations (CAF) du Sénégal en milliards de FCFA
Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2005 2007 2008 2009
Exportations 499,5 577,5 664,4 631,3 652,0 686,6 715,7 702,4 893,8 890,7
Importations 1050,6 1282,8 1384,2 1386,1 1507,9 1696,7 1790,9 2123,6 2534,2 2141,7
Sources : ANDS (Bulletin du commerce extérieur 2009)1
Tableau 22 : taux de couverture des exportations par les importations
Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2005 2007 2008 2009 Moyenne
Ci 0,475 0,450 0,480 0,455 0,432 0,405 0,400 0,331 0,353 0,420 0,475
Source : calculé à partir des données du tableau n°21
71
II – Le coefficient de Balassa (1966)
Le coefficient Balassa1 (Bi) permet d’avoir la part du solde externe d’un produit i
dans les échanges totaux de ce même produit i. Il permet aussi de mesurer la spécialisation.
Xi = exportations du produit i et Mi = les importations du produit i
Si Bi >> 0, on a un avantage comparatif dans le produit i. Si Bi << 0, on a un désavantage
dans le produit i. En pratique, les seuils fixés sont 0,333 et – 0,333. En effet, si Bi > 0,333 ;
les exportations font le double des importations et il y’a avantage comparatif. Si Bi < -0,333 ;
l’inverse se produit et il y’a désavantage.
Avec les tableaux 17 et 18 ci-dessus, on peut calculer le coefficient de Balassa pour un certain
nombre de produits.
Tableau 23 : Coefficient de Balassa Bi
PRODUITS ANNEES 2005 2006 2007 2008 2009
Alimentation –tabac – boisson 0 -0,300 -0,393 -0,550 -0,394
Energie et lubrifiant 0 -0,337 -0,534 -0,258 -0,342
Matières premières animales et végétales 0 -0,045 -0,142 -0,614 -0,429
Matières premières minérales 0 0,429 0,130 -0,279 0,382
Autres demi – produits 0 -0,446 -0,443 -0,325 -0,372
Produits finis destinés à l’agriculture -1 -0,924 -0,939 -0,923 -0,942
Produits finis destinés à l’industrie -1 -0,857 -0,873 -0,873 -0,721
Produits finis destinés à la consommation -1 -0,637 -0,660 -0,694 -0,668
Or industriel 1 0,715 0,749 0,810 0,971
Source : calculés à partir des données des tableaux 18 et 19
Malgré le coté arbitraire quant au choix des seuils, on voit que le Sénégal reste non
avantagé sur presque tous les produits. A l’exception de l’or industriel ou il garde un avantage
comparatif depuis 2005, le désavantage s’accentue depuis 2006 sur les autres produits sauf
pour les matières premières minérale où il fait de l’intra-branche. Ce désavantage est certes
moindre pour l’alimentation-tabac-boisson (-0,300 en 2006), mais s’accroit de manière
continue sur les autres produits notamment pour les produits finis destinés à l’agriculture (-1
en 2005 et -0,942 en 2009). D’après les coefficients de Balassa trouvés le Sénégal fait du
commerce interbranche dans la totalité. Ce désavantage permanant qui entraîne des pertes
énormes de gains de compétitivité peut s’expliquer par le fait que le pays soit victimes des
prix mondiaux qui baissent perpétuellement.
72
La politique de change est un outil important permettant d’assurer un équilibre global
afin de garantir la stabilité économique et une meilleure compétitivité. Mais au terme de cette
étude, les résultats montrent que l’économie sénégalaise est loin d’être compétitive. Le
Sénégal est l’un des pays les moins compétitifs du monde.
Même si la dévaluation est économiquement justifiée, elle n’a pas permis de rehausser
le niveau de compétitivité du pays. Au rendez-vous du développement, une manière de
vaincre la pauvreté et d’améliorer la compétitivité de l’économie est de revoir la parité du
franc CFA à la monnaie européenne. Et, une solution idéale serait d’arrimer le franc CFA à un
panier de devises dont on compte le dollar, principale monnaie de facturation des matières
premières.
Certes l’appartenance à l’UEMOA garantit la stabilité monétaire. Mais elle ne permet
pas au Sénégal d’appliquer de manières spécifiques certaines politiques nécessaires pour
rehausser sa compétitivité.
Dans le cadre de l’Union, la différence des taux d’inflation et l’hétérogénéité des systèmes
financiers auxquelles s’ajoute la variabilité des taux d’intérêts et des taux de change réels sont
les obstacles majeurs à la stabilité des prix et d’une croissance durable. Une solution
souhaitable serait certainement d’amender le pacte de convergence afin de permettre une
véritable coordination des politiques monétaire et budgétaire.
L’étude montre que la parité choisie en 1994 (dévaluation) n’est pas optimale et n’a
pas permis d’améliorer le bien être de la population et la compétitivité économique
internationale du pays.
Certes, la dévaluation a permis d’atteindre sur le plan macroéconomique les objectifs
fondamentaux fixés sur la période 1994 – 2000 à savoir : une croissance du PIB réel au
rythme de 5% par an, un taux d’inflation au dessous de 1% en 2000. Cependant, l’évolution
du cadre macroéconomique laisse à désirer. La réalisation d’une croissance élevée se heurte à
une faible épargne budgétaire qui ne permet pas un financement adéquat des investissements
publics. Malgré une reprise de l’économie, le profil de sa croissance est préoccupant car le
secteur primaire notamment l’agriculture enregistre une hausse faible et une baisse de sa
contribution au PIB total.
CONCLUSION GENERALE
73
Ce manque de compétitivité de l’économie sénégalaise est en partie lié à une
surévaluation du taux de change réel du franc CFA qui montre une baisse des gains
productivité. Même si on estime que la valeur du franc CFA est acceptable, la surévaluation
de l’Euro par rapport au dollar contribue pour une part au manque de compétitivité des
produits sénégalais en affectant négativement le commerce extérieur.
La hausse de la monnaie européenne n’est certes pas la meilleure pour l’économie
sénégalaise. Cette parité fixe a des avantages non négligeables en ce qu’elle diminue le risque
de change. Mais, les coûts des facteurs techniques sont toujours élevés par rapport aux pays
concurrents.
Si à priori on imagine que les pertes de gains de compétitivité de l’économie sénégalaise
sont liées à l’appréciation de la monnaie de ses principaux partenaires particulièrement l’Euro.
Notre étude montre que l’appréciation de la monnaie européenne à laquelle le franc CFA est
arrimé n’explique pas totalement le manque de compétitivité de l’économie sénégalaise. Elle
reste aussi lier à la baisse des prix des produits agricoles et la hausse de celui du pétrole.
Ainsi, la dégradation des termes de l’échange explique pour une part importante ce manque de
compétitivité. Les résultats laissent voire que le Sénégal fait du commerce interbranche dans
la presque totalité et importe plus qu’il exporte. Et, la baisse perpétuelle constatée des prix
mondiaux est source d’un désavantage permanant. Le développement de l’activité
économique sénégalaise entraîne l’accroissement de ses importations. Le pays exporte des
matières premières et importe des produits manufacturés. Ce qui fait que ses importations
restent totalement supérieures aux exportations. Ainsi, le taux de couverture des importations
par les exportations n’a jamais atteint l’unité. Cela à cause des faits que :
- les exportations agricoles ont différé des produits manufacturés importés dans les pays
du nord
- l’expansion des produits non agricoles exportés n’a jamais neutralisé les impacts
macro-économiques des aléas climatiques qui défavorisent la production et les
exportations de produits arachidiers.
Face à la globalisation financière actuelle, le processus de libéralisation financière débouche
sur l’effectivité d’un marché mondial de capitaux contrôlé à travers la déréglementation des
mouvements de capitaux, du décloisonnement des marchés et de la désintermédiation
financière. Les capitaux circulent par simple jeux d’écriture grâce aux titres et aux nouvelles
technologies de l’information et de la communication et offrent aux marchés la possibilité de
déplacer d’un point à l’autre du globe en un temps record des volumes important de
ressources.
74
Ainsi, un changement dans l’organisation de l’UEMOA, sous la forme de l’introduction d’un
régime de change flexible et du renforcement de l’indépendance de la BCEAO, serait une
étape décisive vers la création d’une monnaie unique ouest africaine. La décision des pays de
l’Union de supprimer les avances automatiques de la BCEAO aux trésors nationaux en 2002
va dans le sens d’une gestion budgétaire rigoureuse pour tous les Etats membres, condition
indispensable à la pérennité d’une intégration monétaire complète du développement de
l’activité et du renforcement de la compétitivité internationale.
75
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service-des-interets-francais-47486845.html
81
Le modèle Mundell-Fleming (1961 – 1962)
I – 1- Les équations du modèle
Marché des biens et services
Identité comptable
Consommation
Les impôts
L’investissement
Les exportations
Les importations
Les dépenses publiques exogènes
La résolution de ces équations permet de déterminer l’équilibre sur le marché des biens et
services.
Courbe IS
Elle détermine l’ensemble des couples (taux d’intérêt et revenu) qui correspondent à
l’équilibre sur le marché des biens et services. A l’équilibre, la courbe IS est obtenue par les
équations ci-dessous
Avec
Pente de la courbe IS :
< 0 ; la courbe IS est décroissante
Le marché de la monnaie
La demande :
L’offre de monnaie :
ANNEXES
;
82
A l’équilibre l’offre de monnaie est égale à la demande :
Courbe LM
La courbe LM correspond à l’ensemble des couples (taux d’intérêt et revenu) qui équilibre le
marché de la monnaie.
Pente de courbe LM
; la courbe LM est croissante
L’équilibre extérieur
L’équilibre extérieur permet de prendre en compte la balance des paiements dans le modèle.
La droite BP donne l’équilibre avec le reste du monde. On prendra en compte la balance des
transactions courantes (BTC) et la balance des capitaux.
Balance des capitaux
Balance des transactions courantes :
A l’équilibre :
Courbe BP
La courbe BP donne l’équilibre avec le reste du monde.
Pente de la courbe de BP :
la courbe BP est croissante
;
83
L’équilibre Général
r
LM0
E0
r0 BP0
IS0
Y
Y0
Hausse des Variables et déplacement des courbes
Dép
lace
men
t d
es
cou
rbes
hausse G0 T (M/P)ᴼ ∆RC Er r* y*
Courbe IS Droit
e
Gauch
e
- - Droite - Droite
Courbe LM - - Droite droite - - -
Courbe BP - - - - Droite Gauche Droite
Déplacements des courbes IS – LM - BP
84
(Milliards de Franc CFA ? sauf indication contraire)
Années 2007 2008 2009
Est
2010
Proj
2011
Proj
2012
Proj
2013
Proj
2014
Proj
2015
Proj
STC -638 -850 -524 -555 -604 -655 -710 -774 -809
Export. FAB 803 988 838 985 1,076 1,153 1,250 1,343 1,443
Import. FAB -1,996 -2,510 -1,997 -2,202 -2,350 -2,518 -2,217 -2,931 -3,129
Solde global 51 -105 183 -32 17 33 58 79 107
Sources : BCEAO ; estimations et projections des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin 2010)
STC (Solde des Transactions Courantes)
Milliards de Franc CFA ? sauf indication contraire)
Années 2007 2008 2009
Est
2010
Proj
2011
Proj
2012
Proj
2013
Proj
2014
Proj
2015
Proj
STC 1 -11,8 -14,3 -8,7 -8,7 -9,0 -9,1 -9,2 -9,4 -9,2
STC 2 -13,2 -15,3 -9,8 -9,8 -9,9 -10,0 -10,2 -10,3 --10,1
Sources : BCEAO ; estimations et projections des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin 2010)
STC 1 : Solde des Transactions Courantes en % du PIB (transferts officiels courants inclus)
STC 2 : Solde des Transactions Courantes en % du PIB (hors transferts officiels courants)
(Milliards de FCFA)
ANNEES 2005 2006 2007 2008 2009 2010 (proj.)
A.E.N 660 780 851 762 859 868
BCEAO 1/ 487 569 664 653 725 728
A.I.N 894 972 1,122 1,245 1,367 1,592
M 2 1,553 1,751 1,973 2,007 2,2109 2,459
Sources : autorités sénégalaises; estimations et projections des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin
2010)
(Variation en % de la masse monétaire au sens large en début de période)
ANNEES 2005 2006 2007 2008 2009 2010 (proj.)
M 2 7,4 12,7 12,7 1,7 10,6 10,8
VCM 3,0 2,8 2,7 3,0 2,7 2,6 Sources : autorités sénégalaises; estimations et projections des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin 2010)
VCM (Vitesse de Circulation de la monnaie PIB/M2 en début de période)
M 2 (Masse monétaire au sens large)
Tableau 24: Balance des paiements 2007-2015
Tableau 25 : Balance des paiements 2007-2015
Tableau 26- Sénégal : situation 2007-2010
Tableau 27 - Sénégal : situation 2007-2010
85
Revenu national et prix (variation en pourcentage)
Années 2005 2006 2007 2008 2009 (Est.)
PIB en prix constant 5,6 2,4 4,8 2,3 1,5
Inflation (moyenne) 1,7 2,1 5,9 5,8 -1,1 Source : autorités sénégalaises et estimation des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin 2010)
Monnaie et Crédit
Années 2005 2006 2007 2008 2009 (Est.)
Solde global -3,0 -5,7 -3,7 -4,6 -5,1 Source : autorités sénégalaises et estimation des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin 2010)
Commerce spécial (export en FOB, Import en CAF en %)
2005 2006 2007 2008 2009
Export Import Export Import Export Import Export Import Export Import
Europe 29,12 49,08 28,47 55,87 30,3 50,15 16,31 43,01 28,21 46,16
Afrique 41,57 21,21 44,49 14,36 51,75 17,98 48,45 22,57 45,31 18,87
Amérique 1,64 11,66 1,01 10,35 1,66 10,02 1,19 10,49 0,44 10,57
Asie 18,11 17,8 10,33 18,89 10,37 21,24 16,36 23,35 12,66 24,40
Divers 9,56 0,25 15,7 0,53 5,92 0,43 17,29 0,58 13,25 0, 30
Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Source : ANSD
Tableau 28 - Sénégal : Principaux indicateurs économiques
Tableau 29 - Sénégal : Principaux indicateurs économiques
Tableau 30 –Répartition géographique du commerce extérieur en pourcentage
86
Valeur en milliards (Mds) FCFA ; poids en milliers de tonnes (Mt)
Exportations en FAB Importations en CAF B.C T.C
Valeurs Variat Poids Variatio
n
Valeurs Variat Poids Variat. En En
en Mds en % en Mt En % en Mds en % en Mt en % Mds %(a)
1969 31,90 -14,70 1571,00 -4,70 51,30 15,30 1608,00 79,30 -19,40 62,20
1970 42,20 32,30 1888,00 20,20 53,60 4,5 1177,00 -26,80 -11,40 78,70
1971 34,70 -17,80 1983,00 5,00 60,00 13,10 1358,00 15,40 -25,90 57,30
1972 54,40 56,80 2636,00 32,90 70,30 16,00 1396,00 2,80 -15,90 77,70
1973 42,20 -20,60 2306,00 -12,50 79,80 13,50 1627,00 16,50 -36,00 54,10
1974 94,00 117,60 2930,00 27,10 119,40 49,60 1515,00 -6,90 -25,40 78,70
1975 99,10 5,40 2710,00 -7,50 124,60 4,40 1424,00 -6,00 -25,40 79,50
1976 115,90 17,00 3102,00 14,50 153,90 23,50 1730,00 21,50 -38,00 75,30
1977 152,90 31,90 3304,00 6,50 197,50 28,30 1835,00 6,10 -44,60 77,40
1978 95,30 -37,70 2698,00 -18,30 170,30 -13,80 1946,00 6,00 -75,00 56,00
1979 113,80 19,40 2860,00 6,00 198,00 16,30 2003,00 2,90 -84,20 57,50
1980 100,80 -11,40 2560,00 -10,50 222,30 12,30 1864,00 -6,90 -121,50 45,30
1981 135,90 34,80 2131,00 -16,80 292,30 31,50 2047,00 9,80 -156,40 46,50
1982 199,80 47,00 2579,00 21,00 337,10 15,30 1945,00 -5,00 -137,30 59,30
1983 235,50 17,90 2900,00 12,40 390,70 15,90 2074,00 9,80 -156,40 60,30
1984 277,00 17,60 3040,00 4,80 428,60 9,70 2555,00 23,20 -151,60 64,60
1985 252,50 -8,80 2939,00 -3,30 371,00 -13,40 2266,00 -11,30 -118,50 68,10
1986 216,60 -14,20 2773,00 -5,60 332,90 -10,30 2551,00 -11,30 -118,50 68,10
1987 182,20 -15,90 2271,00 -18,10 307,60 -7,60 2062,00 -19,20 -125,40 59,20
1988 176,10 -25,20 3173,00 9,40 321,60 -17,70 2274,00 9,60 -145,50 54,80
1989 221,10 25,60 3102,00 -2,20 389,50 21,20 2785,00 22,50 -168,40 56,80
1990 207,40 -6,20 3075,00 -0,90 357,70 -8,20 2579,00 -7,40 -150,30 58,00
1991 197,70 -4,70 2983,00 -3,00 332,10 -7,20 2361,00 -8,50 -134,40 59,50
1992 178,10 -9,90 2772,00 -7,10 330,90 -0,4 2515,00 6,50 -152,80 53,80
1993 171,10 -3,90 2551,00 -8,00 294,90 -10,90 2221,00 -11,70 -123,80 58,00
1994 245,90 43,70 2021,00 -20,80 485,30 64,60 2801,00 26,10 -239,40 50,70
1995 418,40 70,20 2338,00 15,70 610,60 25,80 2535,00 -9,50 -192,20 68,50
1996 406,90 -2,70 2411,00 3,10 669,40 9,60 2622,00 3,40 -262,50 60,80
1997 408,50 0,4 2268,00 -5,90 702,30 4,90 2585,00 -1,40 -293,80 58,20
1998 504,00 23,40 2203,00 -2,90 913,50 30,10 3547,00 37,20 -409,50 55,50
1999 514,40 2,10 2369,00 7,90 991,70 8,60 3736,00 5,30 -476,90 51,90
2000 499,50 -3,00 2598,00 7,90 1050,60 5,90 3709,00 -0,70 -551,10 47,50
2001 577,50 15,60 2575,00 -0,90 1282,80 22,10 4707,00 26,90 -705,30 45,00
2002 664,40 15,00 2945,00 14,40 1384,20 7,90 4877,00 3,60 -719,80 48,00
2003 631,30 -5,00 2627,00 -10,80 1386,10 0,1 5688,00 16,20 -754,80 45,50
2004 652,00 3,30 2662,00 1,3 1507,90 8,80 5816,00 2,60 -856,10 43,20
2005 686,60 6,70 2752,00 3,40 1696,70 12,50 5678,00 -2,40 -1010,0 40,50
2006 715,70 4,10 3045,00 10,60 1790,90 5,6 5215,00 5,80 -1075,2 40,00
2007 702,40 -1,80 2957,00 -2,90 2123,60 18,50 6415,00 23,00 -1421,1 33,10
2008 893,80 28,20 3270,00 10,60 2534,20 19,30 5618,00 -12,40 -1640,4 35,30
2009 890,70 0,00 3370,00 0,03 2141,70 -15,50 5724,00 1,90 -1221,0 42,00
Source : ANSD(2009)
BC = Balance commerciale; TC. = Taux de couverture
% : Variation relative aux deux années consécutives.
(a) : Taux de couverture des importations par les exportations
Tableau 31 – Evolution du commerce extérieur de 1969 à 2009
87
Années 2005 2006 2007 2008 2009 Pdts laits, fruits et légumes 67 853 74 532 86 531 96 699 94 410
Produits céréaliers 177 993 172 422 248 779 330 190 233 101
Sucres et produits sucrés 20 925 27 282 24 891 18 876 29 371
Boissons et tabacs 24 532 27 282 36 008 58 093 33 979
Papiers et cartons 40 184 40 875 49 228 51 550 47 461
Produits pétroliers 326 642 383 768 460 213 489 542 400 904
Fils et textiles 35 426 33 314 42 792 43 226 52 295
Métaux et ouvrages en métaux 111 049 119 478 145 570 181 893 150 053
Machines et appareils 209 964 268 210 282 325 381 130 150 053
Matériels de transport 144 235 131 839 145 045 183 648 163 257
Autres produits 466 877 449 698 525 065 604 091 536 760
Total importations 1 683 978 1 790 899 2 123 624 2 534 190 2 141 667
Source : ANSD ( 2009)
Années 2005 2006 2007 2008 2009
Europe 202 565 206 163 212 834 145 783 251 293
Afrique 289 168 313 779 363 511 436 396 403 624
Amérique 11 394 7 282 11 646 10 677 3 893
Asie 126 016 74 776 72 817 146 205 112 790
Océanie 1 305 905 698 861 1 091
Divers 56 192 112 805 41 048 153 688 118 040
Total 686 641 715 710 702 454 893 610 890 731
Source : ANSD (2009)
Années 2005 2006 2007 2008 2009
Europe 820 082 1 000 552 1 064 923 1 089 892 967 169
Afrique 359 832 257 209 381 730 571 883 404 235
Amérique 197 843 185 395 216 670 265 792 226 424
Asie 302 080 338 366 450 973 591 737 522 511
Océanie 3 721 8 459 9 112 11 259 14 832
Divers 420 918 216 3 627 6 496
Total 1 683 978 1 790 899 2 123 624 2 534 190 2 141 667
Source : ANSD
Tableau 32 – Evolution des principaux produits importés (En million de F CFA)
Tableau 33– Exportations par continent (valeur FAB en million de F CFA)
en %
Tableau 34 – Importations par continent (valeur CAF en million de F CFA)
en %
88
Source : ANSD (2009)
Années 2005 2006 2007 2008 2009
Zone franc UEMOA 51 013 59 762 60 829 89 928 71 096
Mali 132 17 103 271 912
Burkina Faso 50 37 164 31 12
Niger 1 1 - 1 2
Guinée Bissau - 1 19 378 370
Cote d’Ivoire 49 013 56 692 54 922 72 099 63 258
Togo 1 520 1 036 4 058 5 373 4 799
Bénin 297 1 978 1 563 11 775 1 743
Source : ANSD (2009)
(En millions de F CFA)
Années 2005 2006 2007 2008 2009
Zone franc UEMOA 125 884 139 073 171 105 195 536 178 132
Mali 117 142 137 115 159 863 212 847 170 653
Burkina Faso 7 856 8 987 10 912 7 993 10 054
Niger 2 582 1 938 2 942 3 095 4 749
Guinée Bissau 17 243 15 488 19 266 22 596 21 108
Cote d’Ivoire - 31 031 - 36 614 - 34 720 - 50 345 - 36 447
Togo 4 903 7 196 5 771 5 363 4 000
Bénin 7 189 4 963 7 071 - 6 013 4 015
Source : ANSD
Années 2005 2006 2007 2008 2009
Zone franc UEMOA 176 898 198 853 231 935 285 465 249 228
Mali 117 247 137 132 159 966 213 119 171 566
Burkina Faso 7 906 9 025 11 076 8 024 10 066
Niger 2 583 1 939 2 943 3 096 4 751
Guinée Bissau 17 244 15 489 19 286 22 974 21 478
Cote d’Ivoire 17 982 20 078 20 202 21 754 26 810
Togo 6 423 8 231 9 829 10 736 8 799
Bénin 7 486 6 941 8 633 5 762 5 758
Tableau 35– Exportations du Sénégal vers L’UEMOA (en million de F CFA)
en %
Tableau 36 – Importations du Sénégal en provenance L’UEMOA (en million de F CFA)
en %
Tableau 37 – Balance commerciale du Sénégal par rapport à L’UEMOA
89
Années 2005 2006 2007 2008 2009
Europe - 617 515 - 794 390 - 852 089 - 944 111 - 715 877
Afrique - 70 663 56 569 - 18 220 - 135 488 - 611
Amérique - 186 450 - 178 114 - 205 026 - 255 117 - 222 531
Asie - 176 066 - 263 591 - 378 157 - 445 532 - 409 722
Océanie - 2 415 - 7 554 - 8 513 - 10 397 -13 741
Divers 55 771 111 887 40 832 150 060 111 452
Total - 997 337 - 1 075 190 - 1 421 171 - 1 640 580 - 1 250 936
Source : ANSD (2009)
Années 2005 2006 2007 2007 2009 Produits arachidiers 16 461 31 937 39 290 9 111 20 423
Produits de la pêche 165 144 154 300 148 791 91 562 113 326
Produits pétroliers 122 299 193 273 142 520 309 399 207 627
Phosphates 722 668 714 3 672 1790
Engrais 18 597 5 006 12 428 18 941 4 003
Coton et tissus en coton 12 131 13 407 14 323 10 572 6 271
Acide phosphorique 97 961 40 327 46 959 106 905 69 815
Ciment 27 057 41 264 43 538 55 043 70 620
Cuirs et peaux 3 184 3 141 2 863 2 428 1600
Sel 5 011 7 740 8 258 7 730 7 229
Autres produits 218 075 224 646 242 771 278 440 388 027
Total exportations 686 642 715 709 702 455 893 803 890 731
Source : ANSD (2009)
2005 2006 2007 2008 2009 Pdts laits, fruits et légumes 67 853 74 532 86 531 96 699 94 410
Produits céréaliers 177 993 172 422 248 779 330 190 233 101
Sucres et produits sucrés 20 925 27 282 24 891 18 876 29 371
Boissons et tabacs 24 532 27 282 36 008 58 093 33 979
Papiers et cartons 40 184 40 875 49 228 51 550 47 461
Produits pétroliers 326 642 383 768 460 213 489 542 400 904
Fils et textiles 35 426 33 314 42 792 43 226 52 295
Métaux et ouvrages en métaux 111 049 119 478 145 570 181 893 150 053
Machines et appareils 209 964 268 210 282 325 381 130 150 053
Matériels de transport 144 235 131 839 145 045 183 648 163 257
Autres produits 466 877 449 698 525 065 604 091 536 760
Total importations 1 683 978 1 790 899 2 123 624 2 534 190 2 141 667
Source : ANSD (2009)
Tableau 38 – Balance commerciale par continent (FAB/CAF en million de FCFA CFA)
Tableau 39 – Evolution des principaux produits exportés (En million de F CFA)
Tableau 40 – Evolution des principaux produits importés (En million de F CFA)
90
Secteur extérieur
Années 2005 2006 2007 2008 2009 (Est.) Solde des Transaction Courantes %PIB -9,0 -9,5 -11,8 -14,3 -8,7 Export (en Franc CFA Variation en %) 4,4 0,1 -3,7 23,0 -15,2 Import (en Franc CFA Variation en %) 15,6 9,6 19,5 25,8 -20,4 Taux de change effectif réel (variation %) -1,0 -0,2 5,3 4,4 -1,7 Source : autorités sénégalaises et estimation des services du FMI (Rapport du FMI n° 10/165, juin 2010
Tableau 41 - Sénégal : Principaux indicateurs économiques
91
ANSD: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BOAD: Banque Ouest Africaine de Développement DASP: Direction de l’Appui au Secteur Privé FMI: Fond Monétaire International ICS : Industries Chimiques du Sénégal SME : Système Monétaire Européen PAZF : Pays Africains de la Zone Franc PIB : Produit Intérieur Brut PMA : Pays moins Avancés PRI : Pays à Revenus Intermédiaires PPA : Parité des Pouvoirs d’Achat UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UMOA: Union Monétaire Ouest Africaine
CIGLES ET ABREVIATIO NS
92
Tableau 1: PIB nominal en milliards de franc CFA en 2009 des pays de L’UEMOA Tableau 2: Evolution du taux de croissance dans les pays de l’UEMOA Tableau 3: Inflation moyenne annuelle dans les pays de l’UEMOA (2007-2008) Tableau 4 : Situation socio-économique de l’UEMOA Tableau 5: Evolution de l’inflation dans les pays de l’UEMOA selon l’origine
géographique des produits % Tableau 6 : Critères de convergence au sein de l’UEMOA Tableau 7 : Nombre de pays respectant le critère Tableau 8 : Nombre de critères respectés par pays Tableau 9 : Exportation par région (valeur FAB en million de F CFA) en % Tableau 10 : Importations par région (valeur CAF en million de F CFA) en % Tableau 11 : Variation annuelles du PIB en % Tableau 12 : Sénégal : principaux indicateurs économique (Secteur extérieur) Tableau 13 : l’estimation avec l’introduction du TCR Tableau 14 : l’estimation avec l’introduction des termes de l’échange Tableau 15 : Evolution des principaux produits exportés (En millions de FCFA) Tableau 16 : Evolution des principaux produits importés (en millions de FCFA) Tableau 17 : Taux de couverture des exportations par les importations Tableau 18 : Exportations par groupes d’utilisation (valeurs FAB en millions de FCFA) Tableau 19 : Importations par groupes d’utilisation (valeurs CAF en millions de FCFA) Tableau 20 : taux de couverture par groupe de produits Tableau 21: Exportations (FAB) et importations (CAF) du Sénégal en milliards de FCFA Tableau 22 : Taux de couverture des exportations par les importations Tableau 23 : Coefficient de Balassa Bi Tableau 24: Balance des paiements 2007-2015 (Milliards de Franc CFA ? sauf indication Tableau 25 : Balance des paiements 2007-2015 Milliards de Franc CFA Tableau 26 : Sénégal : situation 2007-2010 (Milliards de FCFA) Tableau 27 : Sénégal : situation 2007-2010 (Variation en % de la masse monétaire au
sens large) Tableau 28 : Sénégal : Principaux indicateurs économiques Revenu national et prix Tableau 29 : Sénégal : Principaux indicateurs économiques Monnaie et Crédit Tableau 30 : Répartition géographique du commerce extérieur en pourcentage
Commerce spécial (export en FOB, Import en CAF en %) Tableau 31 : Evolution du commerce extérieur de 1969 à 2009 Valeur en milliards
(Mds) FCFA ; poids en milliers de tonnes (Mt) Tableau 32 : Evolution des principaux produits importés (En million de F CFA) Tableau 33 : Exportations par continent (valeur FAB en million de F CFA) Tableau 34 : Importations par continent (valeur CAF en million de F CFA) Tableau 35 : Exportations du Sénégal vers L’UEMOA (en million de F CFA) Tableau 36 : Importations du Sénégal en provenance L’UEMOA (en million de F CFA) Tableau 37 : Balance commerciale du Sénégal par rapport à L’UEMOA Tableau 38 : Balance commerciale par continent (FAB/CAF en million de FCFA CFA) Tableau 39 : Evolution des principaux produits exportés (En million de F CFA) Tableau 40 : Evolution des principaux produits importés (En million de F CFA) Tableau 41 : Sénégal : Principaux indicateurs économiques Secteur extérieur
LISTE DES TABLEAUX
1 : dans le rapport sur l’évolution des prix à la consommation dans l’UEMOA en 2009 et perspectives en 2010
93
THEME
POLITIQUE DE CHANGE ET COMPETITIVITE ECONOMIQUE
INTERNATIONALE DU SENEGAL
DEDICACE………………………………………………………………………………………………………………….2
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………………………………..3
SOMMAIRE………………………………………………………………………………………………………………4
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………………………………5
PARTTIE I : LE REGIME DE CHANGE……………………………………………………………………….7
CHAPITRE I – LA CONSTRUCTION DE L’UEMOA ET LES PRINCIPES DE LA ZONE
FRANC……............................................................................................................................................8
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………8
Section 1 : Typologie des régimes de change………………......................................................9
Section 2 : Construction de l’UEMOA : contexte historique et économique………….10
I – Contexte historique : la création de l’UMOA………………………………………………………….…10
I - 1 – Evolution historique…………………………………………………………………………………………10
I – 2 – L’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)………………………………………………………11
II – L’UEMOA : Contexte économique et indicateurs socioéconomiques…………………………..11
II – 1 – Contexte économique et la création de l’UEMOA……………………………………………….11
II – 1 – 1 – Les organes de l’UEMOA…………………………………………………………………………….12
II – 2 – UEMOA : Cadre socioéconomique et indicateurs………………………………………………..12
II – 2 – 1 – La croissance…………………………………………………………………………………………….13
II – 2 – 2 – L’inflation…………………………………………………………………………………………………14
Section 2 : La BCEAO et les principes de la zone franc…………….....................................17
I – Les objectifs………………………………………………………………………………………………………….17
II – Les principes……………………………………………………………………………………………………….17
III – Les critères de convergence…………………………………………………………………………………17
TABLE DES MATIERES
94
CHAPITRE II – AVANTAGES ET INCONVENIENTS D’UN REGIME DE CHANGE………...19
INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………19
Section 1 : Avantage et inconvénients des régimes de change……………………………..19
I – Les avantages d’un régime de change fixe……….………………………………………………………19
II – Les inconvénients d’un régime de change…………………………………………………………….21
Section 2 - Politique monétaire et régime de change sous un angle théorique :
perte d’autonomie et baisse d’une demande étrangère……………………………………….22
I – Le modèle Mundell-Fleming (1961-1962)………………………………………………………………22
I – 1 – Politique monétaire et régime de change : le modèle Mundell-Fleming……………..22
I – 1 – 1 – La politique monétaire dans un régime de change fixe est inefficace………………23
I – 1 – 2 – L apolitique monétaire dans un régime de change flexible est efficace……………24
II – Impacts d’une baisse de la demande étrangère dans un régime de change……………….24
II – 1 – Inefficacité de la politique monétaire dans un régime de change fixe face à une
baisse de la demande étrangère…………………………………………………………………………………25
II – 2 – Efficacité de la politique monétaire dans un régime de change flexible face à une
baisse de la demande étrangère…………………………………………………………………………………26
CHAPITRE III- POLITIDE DE TAUX DE CHANGE : LA DEVALUATION…..……………………..27
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………….27
Section 1 : La dévaluation : définition et causes dans les PAZF………..…………………27
I – Qu’est-ce que la dévaluation………..…………………………………………………………………………27
II – Les causes de la dévaluation dans les pays africains de la zone franc……………………….28
Section 2 : L’analyse de la dévaluation………………………………………………………………...28
I – La dévaluation comme une sanction des erreurs économiques du passé…………………….28
II – La dévaluation comme un moyen d’atteindre un objectif de politique économique……29
Section 3 : Les approches de la dévaluation…………………………………………………………30
I – L’analyse de la dévaluation en termes d’élasticité prix……………………………………………..30
II – L’approche de la dévaluation en termes d’absorption……………………………………………..32
III – La courbe en J…………………………………………………………………………………………………….33
95
PARTIE II : COMPETITIVITE ECONOMIQUE INTERNATIONALE DU SENEGAL………35
CHAPITRE IV – CAUSES ET IMPACTS DE LA DEVALUATION DANS L’ECONOMIE
SENEGALAISE……………………………………………………………………………………………………………36
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………….36
Section 1 : Origine de la crise et déséquilibres de l’économie sénégalaise…………..36
I – Origine de la crise et déséquilibres de l’économie sénégalaise…………………………………...36
II – Les causes de la dévaluation…………………………………………………………………………………37
III – Courbe en J et l’économie sénégalaise………………………………………………………………….38
Section 2 : l’impact de la dévaluation sur l’économique du Sénégal…………………….39
I – Le cadre macroéconomique…………………………………………………………………………………...39
II – Balance des paiements…………………………………………………………………………………………40
III – La croissance……………………………………………………………………………………………………..40
IV – La compétitivité………………………………………………………………………………………………….41
CHAPITRE V - LE COMMERCE EXTERIEUR SENEGALAIS…………………………………………….43
INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………43
Section 1 : Evolution du commerce extérieur sénégalais. .…………………………………...43
I – Evolution et tendance des importations…………………………………..……………………………...43
II – Evolution et tendance des exportations…………………………………………………………………44
III – Evolution du commerce extérieur par grandes région…………………………………………..45
Section 2 : La structure des échanges…………………………………………………………………..49
I – Structure des exportations…………………………………………………………………………………….49
II – Structure des importations…………………………………………………………………………………...50
Section 3 : Commerce international et partenaires commerciaux……………………….51
I – Le commerce sous régional……………………………………………………………………………………51
I – 1 – L’approche de LINDER (1961) : la théorie de la demande représentative……………..51
II – Les partenaires commerciaux……………………………………………………………………………….54
III – L’impact d’une baisse de la demande étrangère sue l’économie sénégalaise…………….56
CHAPITRE VI - LES INDICATEURS DE COMPETITIVITE……………………………………………58
INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………58
Section 1 : Le taux de change comme indicateur de compétitivité………………………..58
I – Taux de change : définition et détermination……………………………………………………………..58
I – 1 – Les taux de change nominal et réel……………………………………………………………………58
I – 2 – Les déterminants à moyen et long terme du taux de change : le taux d’intérêt……59
96
I – 2 – 1 – La parité des taux d’intérêts (PIT)……………………………………………………………….59
I – 2 – 2 – La parité de pouvoir d’achat (PPA) et la loi du prix unique……………………………59
II – Le taux de change………………………………………………………………………………………………..60
III – Relation entre taux de change et balance des transactions courantes……………………..63
III – 1 – Taux de change réel, balance commerciale et compétitivité : une application dans
le cas du Sénégal……………………………………………………………………………………………………….64
III – 1 – 1 – Taux de change réel et balance commerciale……………………………………………64
III – 1 – 2 – L’économie sénégalaise : la non compétitivité…………………………………………….66
Section 2 : Indicateurs de spécialisation………………………………………………………………67
I – Le taux de couverture……………………………………………………………………………………………67
I – 1 – Taux de couverture des produits……………………………………………………………………….67
I – 2 – Taux de couverture par groupe de produits……………………………………………………….69
I – 3 – Taux de couverture : exportation et importations totale……………………………….…….70
II – Le coefficient de Balassa (1966)……………………………………………………………………………71
CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………………………..……….72
BIBBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………………………75
ANNEXE………………………………………………………………………………………………………………81
CIGLES ET ABREVIATION……………………………………………………………………………………91
LISTE DES TABLEAUX..……………………………………………………………………………………..…92
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………………………………93