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ENQUETE SUR LA REVOLUTION ECONOMIQUE DES XI e -XIII e s. _____________________________________________________________________________ * RAPPEL IMPORTANT. - Relire les instructions générales pour la présentation d'un travail. - Recopier chaque question avant sa réponse. - Préciser la source utilisée au cas où la réponse (ou une partie de celle-ci) a été trouvée ou complétée en dehors du manuel. A. Des changements perceptibles. * D 24/1 (et la notice explicative !). Les zones marquées d'une multitude de traits pointus représentent des forêts. 1) Ces deux cartes 1 montrent les changements survenus dans une région d'Allemagne entre deux périodes. a) De quelles périodes s'agit-il ? b) Relevez les changements qui sont intervenus. 2) A quelle époque la situation a-t-elle surtout changé ? 3) A quels facteurs pourrait-on attribuer de telles transformations ? * D 24/5. 4) Décrivez le phénomène exprimé par ce tableau et ce qu'on peut en déduire. 5) Selon vous, y a-t-il un rapport entre ce phénomène et celui constaté au document D 24/1 ? * D 24/9. 6) Décrivez le phénomène illustré par ce document. 7) Efforcez-vous d'en trouver les causes possibles. 8) Comment exprime-t-on le rendement des céréales au Moyen Age et aux Temps modernes, et comment le fait-on depuis le XIXe siècle 2 ? 9) Que peut-on conclure de cette différence dans la manière d'exprimer les rendements ? 10) Cette différence caractérise deux types d'économie bien distincts. Comment les désigne-t-on ? B. Les facteurs du changement. 1. Secteur primaire. 1 Il s'agit bien de cartes et non de plans, contrairement à ce que dit la notice explicative. 2 Actuellement, le rendement s'exprime en unités de poids (1 quintal, soit 100 kg ; 1 tonne, soit 1 000 kg) par unité de surface (hectare). Enquête sur la Révolution économique des XIe-XIIe s.

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ENQUETE SUR LA REVOLUTION ECONOMIQUE DES XI e-XIII e s._____________________________________________________________________________

* RAPPEL IMPORTANT. - Relire les instructions générales pour la présentation d'un travail. - Recopier chaque question avant sa réponse. - Préciser la source utilisée au cas où la réponse (ou une partie de celle-ci) a été trouvée ou complétée en dehors du manuel.

A. Des changements perceptibles.

* D 24/1 (et la notice explicative !). Les zones marquées d'une multitude de traits pointus représentent des forêts. 1) Ces deux cartes1 montrent les changements survenus dans une région d'Allemagne entre deux périodes. a) De quelles périodes s'agit-il ? b) Relevez les changements qui sont intervenus. 2) A quelle époque la situation a-t-elle surtout changé ? 3) A quels facteurs pourrait-on attribuer de telles transformations ?* D 24/5. 4) Décrivez le phénomène exprimé par ce tableau et ce qu'on peut en déduire. 5) Selon vous, y a-t-il un rapport entre ce phénomène et celui constaté au document D 24/1 ?* D 24/9. 6) Décrivez le phénomène illustré par ce document. 7) Efforcez-vous d'en trouver les causes possibles. 8) Comment exprime-t-on le rendement des céréales au Moyen Age et aux Temps modernes, et comment le fait-on depuis le XIXe siècle2 ? 9) Que peut-on conclure de cette différence dans la manière d'exprimer les rendements ?10) Cette différence caractérise deux types d'économie bien distincts. Comment les désigne-t-on ?

B. Les facteurs du changement.

1. Secteur primaire.

1 Il s'agit bien de cartes et non de plans, contrairement à ce que dit la notice explicative.2 Actuellement, le rendement s'exprime en unités de poids (1 quintal, soit 100 kg ; 1 tonne, soit 1 000 kg) par unité de

surface (hectare).

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Schéma d'une charrue.

* D 24/6 d'une part, et D 24/7 et D 23/3 d'autre part.11) Ces documents présentent chacun un instrument différent utilisé pour labourer la terre, ainsi qu'un mode d'attelage différent, respectivement avant et après la révolution économique des XIe-XIIIe siècles. a) Nommez ces deux instruments et ces deux modes d'attelage, et relevez les différences ; b) Expliquez les progrès illustrés par le document D 24/7 (ou 23/3).* D 24/8.

La rotation des cultures , c'est-à-dire la succession alternative de cultures et de jachère sur une même parcelle de terre se pratiquait déjà, afin de ne pas épuiser le sol et de lui conserver sa fertilité. Elle était soit biennale (une céréale - d'hiver ou de printemps - la première année, jachère l'année suivante, et ainsi de suite), soit triennale (une céréale d'hiver [froment, seigle] la première année, une céréale de printemps [orge, avoine] la deuxième année, une jachère la troisième année, et ainsi de suite). Dans ce système de rotation, le choix et le rythme de l'exploitation de chaque parcelle sont laissés à l'initiative de chaque paysan. - La grande innovation du XIIIe siècle, c'est l'assolement (biennal et, si la terre est suffisamment fertile, triennal). Il s'agit d'un mode d'exploitation obligatoire qui est organisé collectivement à l'échelle d'un village (par la communauté des paysans, ou par le seigneur du lieu) en vue d'exploiter les terres plus rationnellement et donc d'obtenir de meilleurs rendements : la communauté des paysans du village regroupe un ensemble de parcelles en soles, sur lesquelles elle impose le choix des céréales et le rythme de la rotation. Cette méthode de rotation continue des cultures sera rendu possible par l'usage d'engrais, grâce à la culture de prairies artificielles. 12) Comment appelle-t-on ce mode d'exploitation des terres ?13) Quels avantages offre-t-il ?* D 24/3. N.B. Ce schéma, basé sur diverses sources comme les données des sciences naturelles (dendrochronologie [étude de la chronologie climatique d'après les anneaux de croissance des arbres], glaciologie [étude des

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crues et décrues des glaciers], étude des tourbières et des dépôts polliniques [pollens]) ou des documents écrits (annales d'abbayes, chroniques, comptes domaniaux), ne peut illustrer qu'une tendance générale, ne tenant aucun compte des différences régionales. En outre, il a les apparences du travail scientifique fondé sur des travaux quantitatifs, alors que son approche est plutôt qualitative. Exemple : la notion d'année noire, qui ne figure même pas au dictionnaire, relève de la littérature et non de la science. On entend par là une année mauvaise, calamiteuse, pour des raisons qui peuvent être fort diverses (épidémies, mauvaises récoltes, invasions, défaites militaires, etc.) ; dans le présent contexte, cela désigne plus précisément des années dont les récoltes, par suite d'accidents climatiques (sécheresse ou pluviosité excessive, gelées intempestives, etc.) ont été tellement insuffisantes qu'on a connu la disette*, voire la famine* (mortalité par la faim).14) Quel constat faites-vous à la lecture de ce document ?15) Dans quelle mesure ce constat s'oppose-t-il aux progrès relevés dans les documents précédents ?- Synthèse. 16) Relevez les principaux progrès qui ont été enregistrés dans le secteur primaire au cours de la période allant du XIe au XIIIe siècle, en mentionnant chaque fois la référence au document qui justifie votre réponse.

2. Secteur tertiaire.

a) Les transports.

* D 34/1 ; D 34/2 et D 89/2 ; notice page 92.17) Comment était assuré l'entretien des voies publiques ?18) Quels inconvénients présentent des routes non pavées ?19) Que révèlent ces documents sur les moyens de transports utilisés à l'époque ?* D 34/3 (encore en D 21/43, en bas à l'extrême gauche : voir détail ci-dessous) ; D 34/6 (à opposer à D 34/5 et D 34/7).

3 Sur ce document, voir la notice en annexe ci-après.

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DOC 34/5. Sceau de la ville d'Elblag (Pologne ; en allemand Elbing). 1242. DOC 34/6. Sceau de la ville de Douvres (Grande- Bretagne). 1496.

Les villes portuaires se signalent souvent par l'usage d'un sceau naval, c'est-à-dire représentant un navire. Ces représentations peuvent fournir des indications intéressantes sur le transport par voie d'eau et son évolution. Cependant, on se gardera bien de conclusions hâtives ou péremptoires. En effet, il reste à prouver que ces représentations sont fidèles à la réalité ; en outre, une ville peut faire usage d'un sceau durant une période plus ou moins longue ; dès lors, il se peut que le type de navire représenté sur son sceau n'était plus en usage à l'époque où le sceau a été appendu à l'acte considéré.

N.B. La poupe du navire est figurée du côté gauche sur le DOC 34/5, alors qu'elle est à droite sur le DOC 34/6.20) Dans chaque cas, décrire le document ; expliquer le procédé illustré (notamment le mode de propulsion) et le progrès que cela engendre .21) Citez de façon explicative les avantages que présente le transport par voie d'eau sur le transport par voie terrestre. Inspirez-vous notamment, par comparaison, des problèmes relevés au document 31/7 et éventuellement au 31/6.

b) Le commerce.

* D 28/03 et D 24/10. Fresques dues au peintre siennois Ambrogio Lorenzetti, ornant la Salle du Conseil des Neuf dans l'hôtel de Ville de Sienne (Toscane, Italie). Commandées par les autorités municipales, ces peintures allégoriques opposent aux méfaits de la tyrannie (monarchie) les bienfaits (sécurité, justice, bien commun) de la République, tant en ville qu'à la campagne. Voir la notice biographique sur ce peintre en fin de manuel.

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Les effets du bon gouvernement. Moitié de gauche (zone urbaine). De gauche à droite : un cortège nuptial (?), un groupe de femmes dansant,, des boutiques et maisons (cordonnerie, école, bonneterie, marchand de grains (?).

Les effets du bon gouvernement. Moitié de droite (zone rurale). A l'extrême gauche, une porte fortifiée de la ville, d'où sortent des cavaliers en vue d'une partie de chasse au faucon ; à l'avant-plan, des chasseurs munis d'arbalètes chassent dans un vignoble. Une caravane de marchands va croiser les chasseurs au faucon pour entrer dans la ville. Au-delà vers la droite, d'autres hommes chassent dans un champ de céréales, tandis qu'à l'arrière-plan quatre hommes vêtus de blanc (ils se font face deux par deux) s'affairent au battage du grain au moyen de fléaux.

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22) Décrivez les deux documents.23) Les scènes représentées illustrent notamment les conséquences des phénomènes que vous avez observés précédemment. Expliquez.23 bis) Sachant que les activités agricoles représentées s'effectuent normalement à des moments différents de l'année, et d'après ce que vous savez de l'oeuvre, que pensez-vous du crédit qu'on peut lui accorder ?* D 119.24) Qu'était la Hanse et quel était son rôle ?25) Quel intérêt les négociants pouvaient-ils avoir à se grouper en de telles associations ?26) Qu'est-ce qu'une foire ? (voir aussi D 31/1 et D 31/2).27) Trois grandes cités portuaires d'Italie s'assuraient le quasi-monopole du commerce maritime en Méditerranée. Citez-les.28) Relevez les marchandises d'Orient qui étaient acheminées en Occident par les flottes génoise et vénitienne.29) Comment expliquez-vous l'importance de la route terrestre qui relie l'Italie du Nord au comté de Flandre ?30) Relevez les marchandises qui étaient acheminées du nord de l'Europe vers les pays méditerranéens.31) Relevez les produits que les marchands de nos régions allaient se procurer par la voie maritime : a) en France ; b) en Angleterre ; dans ce dernier cas, à quel besoin cela répondait-il ?32) Repérez les centres économiques importants, ainsi que les principales routes commerciales.* D 31/1.33) Il est question ici d'Italiens présents dans les foires* de Champagne. Comment peut-on expliquer la présence de nombreux Italiens dans ces foires ?* D 42/7.34) Quels dangers présente l'activité commerciale selon l'orateur ?35) En fonction de quoi l'orateur définit-il ce qui est permis et ce qui ne l'est pas ?36) Relevez les comportements que doit s'interdire tout commerçant honnête.37) Que doit attendre en retour de son comportement : a) un commerçant malhonnête ? ; b) un commerçant honnête ?* D 31/1, 31/7 ; 31/6 et 42/7.38) Que nous apprennent ces documents en fait de difficultés que rencontrent les marchands ?39) A l'aide de ces documents et des documents D 31/8 et 31/9, puis D 31/5 : a) décrivez comment les marchands organisent le commerce ; b) expliquez le fonctionnement d'une lettre de change (D 31/8 et D 31/9) ; c) dites les avantages que présente la lettre de change pour les marchands.

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Le génois (genovino) : château et une croix.

Le florin de Florence : saint Jean Baptiste, et la fleur de lis.

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Ducat de Venise : saint Marc confiant l'étendard au doge/le Christ en gloire tenant l'Evangile dans la main gauche.

Ecu du roi de France Jean II le Bon : le roi couronné trônant dans une cathèdre gothique.

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* D 31/5 et 37/9. Les nouvelles monnaies d'or : le génois de Gênes (fin du XIIe s.), le florin de Florence (1252), l'écu4 de France5 (Louis IX, 1266 ; Philippe le Bel, 1385), le ducat de Venise (1284). - Florin. a) droit (visible ici) : fleur de lis6. Légende : FLOR/ENTIA. b) revers : saint Jean Baptiste (patron de la ville). Le florin, qui connaîtra une fortune remarquable, sera imité en de nombreux endroits. - Ducat. a) droit (visible ici) : saint Marc (patron de la ville) donnant la bannière au doge agenouillé. Légende - à gauche : S[ANCTVS] M[ARCVS] VENETI[ORVM].

- le long de la hampe : DVX. - à droite : IO[ANNES] DANDVL.7

b) revers : la Transfiguration (Christ dans une mandorle, entouré d'étoiles).

N.B. De nombreuses monnaies différentes étaient en circulation, d'où l'importance des changeurs. On utilisait uniquement des monnaies métalliques (pas de billets !) ; leur valeur était fonction de leur poids - qui pouvait varier, car les pièces s'usaient à force d'être utilisées - et, accessoirement, de leur cours officiel. Voir D 38/3. Ceci se retrouvera encore bien plus tard (voir D 53/9, où l'on voit un banquier effectuer la pesée d'une pièce au moyen d'une petite balance de précision appelée trébuchet). Une pièce d'or ou d'argent n'est jamais composée exclusivement de métal précieux, faute de quoi elle n'aurait pas une dureté suffisante ; son noyau est fait d'un métal vil comme le plomb. On appelle aloi8 ou titre la teneur de la pièce en métal précieux, ou son cours officiel. On appelle monnaie fourrée une pièce dont les autorités ont récupéré une partie du métal précieux pour le remplacer par du métal vil. La vérification d'une pièce se faisait d'une part à

4 Du latin scutum = bouclier ; ainsi nommé parce qu'il représente les armes du Royaume (blason d'azur semé de fleurs de lis d'or).

5 Le franc apparaîtra en 1360.6 Rappel des armes de la ville : une fleur de lis rouge sur fond blanc (d'argent à la fleur de lis de gueules ).7 Désigne Giovanni Dandolo, qui fut doge de 1280 (25 mars) à 1289 (2 novembre). La date fournie en légende de la

photo du manuel, correspondant au mandat d'un autre doge, est donc erronée !8 Du verbe aloyer, forme ancienne de allier ; le sens ancien est donc alliage (de métaux). D'où l'expression de

bon/mauvais aloi, de bonne/mauvaise qualité.

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l'écoute du son qu'elle rendait en tombant sur un sol dur et d'autre part à la pesée au trébuchet.9

On distingue : - la monnaie réelle (espèces), qui est effectivement en circulation : pièces de métal (or, argent, bronze, cuivre). - la monnaie de compte , monnaie fictive servant à comptabiliser les valeurs et à libeller des montants plus ou moins importants, indépendamment des espèces (monnaie réelle) qui serviront au règlement. Ex.: la livre (livre parisis, de l'atelier monétaire royal de Paris ; livre tournois, de l'atelier de Tours10), qui vaut 20 sols ou sous (du latin solidus) ; seul le denier (qui vaut 1/12e de sou) est matérialisé sous forme de pièces.40) Comparez ces pièces avec des pièces modernes.41) Décrivez chaque pièce.42) Quels inconvénients pouvaient présenter pour les marchands ce mode de paiement ?43) Comment peut-on expliquer que l'on ait recommencé à battre monnaie d'or à partir de la fin du XIIe siècle ?

C. Synthèse.

44) En texte suivi et en ordre logique, décrivez le phénomène que cette enquête a permis d'étudier (environ une page).

* * *

9 D'où l'expression payer en espèces sonnantes et trébuchantes , c'est-à-dire en pièces qui correspondent effectivement à leur valeur légale.

10 Quatre parisis valaient cinq tournois.

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ANNEXE 1. NOTICE SUR LE PLAN DE BRUXELLES (1572) [D 21/4]____________________________________________________________

Ce plan de la ville de Bruxelles, édité en 1572, est orienté sud-est. Il montre la ville dans son enceinte murale du XIVe siècle, dont les fossés, sauf à l'est, sont remplis d'eau11. La Senne entre dans la ville par le sud-ouest puis descend vers le nord, en formant dans le centre trois îles, dont la plus grande est l'île Saint-Géry qui porte l'église du même nom (n° 8). Elle sort du pentagone par la porte de Laeken. La ville a notamment dû sa fortune au fait que la Senne y devenait navigable.

Dans la zone nord-ouest (angle inférieur gauche du document), on voit le canal de Willebroeck pénétrer dans la ville pour aboutir à un bassin transversal, le bassin Sainte-Catherine (emplacement occupé actuellement par l'église du même nom), où se trouvait le port de Bruxelles jusqu'au XIXe siècle. Contrairement à ce que l'on peut voir sur le plan, la navigation sur la Senne avait cessé après le creusement du canal, effectué de 1550 à 1561 sous la direction du bourgmestre Jean de Locquenghien.

Parmi les artères principales, il faut citer, dans le sens sud- nord-est, la rue Haute (porte de Hal) et la rue de Louvain (porte de Louvain) ; dans le sens est-ouest, la rue de Namur (porte de Namur), prolongée par la Montagne de la Cour, la rue de la Madeleine, le Marché aux Herbes, le Marché aux Poulets, la rue Sainte-Catherine et la rue de Flandre (porte de Flandre). Cette seconde artère, qui était branchée sur la fameuse route commerciale Cologne-Bruges, était fort fréquentée et devait avoir été une des plus anciennement pavées de Bruxelles, car elle conservera son nom de steenweg jusque sur les plans du XVIIIe siècle.

11 Il ne s'agit pas, bien entendu, de canaux, et il n'y est donc pas question de navigation !

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ANNEXE 2. NOTIONS RELATIVES AU TRANSPORT PAR VOIE D'EAU._____________________________________________________________

1. Modalités de la navigation. * On distingue la navigation extérieure (ou maritime ), qui se fait sur mer, et la navigation intérieure (ou fluviale) qui, sans quitter le continent, se fait sur les fleuves, rivières et canaux.* La navigation qui se pratique en vue des côtes (c'est-à-dire sans perdre le rivage de vue) porte le nom de cabotage ou navigation côtière ; autrement, on parle de navigation au long cours ou navigation hauturière .

2. Eléments d'un navire.

* Un navire se compose de deux parties principales : une partie inférieure, la coque , ensemble de la membrure (carcasse) et du revêtement extérieur ; une partie supérieure formée par la mâture (ensemble des mâts avec leurs vergues) et par le gréement (ensemble des objets et appareils nécessaires à la propulsion et à la manoeuvre du navire). La partie de la coque visible hors de l'eau s'appelle le franc- bord ; celle qui est immergée s'appelle la carène . L'ensemble de la charpente de la carène repose sur la quille , pièce axiale (c'est-à-dire située dans l'axe principal du navire) formant l'extrémité inférieure de la coque.La limite entre le franc-bord et la carène s'appelle la ligne de flottaison . La distance verticale entre la ligne de flottaison et la quille s'appelle le tirant d'eau ; elle correspond au volume d'eau que déplace (ou tire) le navire. Ex.: un navire à fort/faible tirant d'eau ; cette péniche jauge un mètre (a un mètre de tirant d'eau). N.B. Les mesures se prennent au milieu de la longueur du navire.* Les navires à fond plat (navires de guerre et navires marchands des Vikings -, canot, chaloupe, chaland, péniche, barge) s'opposent généralement aux navires de haut bord (nef, caraque, cogge, caravelle), c'est- à-dire dont le bord (extrémité supérieure du flanc) est élevé par rapport à la surface de l'eau.* Le pont est une plate-forme surélevée faite de planches et formant le plancher d'un navire. Celui qui en est équipé est appelé navire ponté . Un navire peut comporter soit un seul pont soit plusieurs ponts superposés, ceux-ci formant alors autant de niveaux pour les besoins de l'équipage et pour l'entreposage des marchandises.* La partie antérieure du navire est la proue (lat. pro = en avant, devant), la partie postérieure la poupe (lat. post = derrière, après). La pièce saillante greffée sur la proue d'un navire est appelée étrave . Elle est souvent garnie d'une statue appelée figure de proue . Les parties du pont situées respectivement à la proue et à la poupe s'appellent gaillard d'avant et gaillard d'arrière . Elles peuvent être équipées de fortifications en bois appelées château avant et château arrière .

3. Chargement d'un navire.

L'ensemble des marchandises chargées à bord d'un navire porte le nom de cargaison . La capacité de transport d'un navire de commerce est le tonnage . En effet, elle est évaluée par son volume intérieur, lequel s'exprime en tonneaux (ou tonnes). Ceci s'explique par le fait que le tonneau (invention gauloise) a été très longtemps le mode de conditionnement des marchandises le plus répandu. Ex. : un navire de fort tonnage, de faible tonnage. Ce navire jauge 1200 tonneaux.

4. Manoeuvre d'un navire.

Grâce à la voilure de son mât (ou de ses mâts), le navire est mû par la force du vent ; à défaut, il faut s'en remettre à la force d'un nombre plus ou moins important de rameurs. Pour une embarcation à faible tirant d'eau, la manoeuvre peut se faire à partir du rivage : c'est le halage (du néerl. halen = tirer horizontalement). Le navire est halé (c'est-à-dire tiré, remorqué) depuis la terre (chemin de halage) par des hommes ou par des chevaux, au moyen d'un cordage ou d'un câble. Pour éviter que le navire ne vienne régulièrement s'enliser dans les bas-fonds du bord, voire percuter le rivage, l'équipage utilise des rames ou des gaffes (longues perches) afin de l'en maintenir éloigné. La manoeuvre à partir du navire lui-même porte le nom de gouverne (lat. gubernare = piloter). Pour un

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navire relativement léger, la gouverne peut se faire au moyen d'une godille, sorte d'aviron (longue rame plate) placé sur le flanc de l'embarcation12, vers l'arrière de celle-ci, et qui permet la propulsion par un mouvement hélicoïdal. Ex. : sur une gondole (Venise). Ce procédé est naturellement exclu pour les navires de plus fort tonnage, qui auront recours, à partir du milieu du XIIIe siècle, au gouvernail d'étambot .13 L'étambot (de l'anc. scandinave stafnbord = planche de l'étrave) est une pièce de bois ou de métal fixée au milieu de la poupe, dans le prolongement de la quille, et qui porte le safran du gouvernail (c'est-à-dire la planche verticale mobile permettant de diriger le navire), auquel il est attaché par des charnières. Le gouvernail est lui-même relié à la barre , un levier permettant de l'actionner à distance. L'homme de barre se tient à l'arrière du navire. L'adoption du gouvernail d'étambot aura pour effet d'accroître considérablement la maniabilité du navire. D'autre part, elle va permettre de modifier la poupe, jusque-là effilée comme la proue, en lui donnant une forme plus carrée, augmentant ainsi l'espace disponible pour la cargaison.14

5. Les instruments de navigation. - Portulan . Carte maritime primitive donnant le tracé des côtes et la localisation des ports. - boussole . Invention chinoise transmise par les Arabes. Généralisée vers 1400. - astrolabe . Instrument permettant de mesurer la latitude à partir de la hauteur d'un astre par rapport à l'horizon (l'étoile polaire dans l'hémisphère nord, le soleil dans l'hémisphère sud). - bâton de Jacob . Instrument plus pratique, de même destination. - sextant . - chronomètre de marine (Harrison, 1736).

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12 Sur un navire plus important, on trouvera deux godilles, placées de part et d'autre de la poupe.13 On en trouve la première représentation vers 1250 ; il sera généralisé à la fin du XIVe siècle.14 Cette nouvelle forme de poupe se conservera jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

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