Lourdes est une petite cité située sur les derniers contreforts pyrénéens, dans le département...

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Lourdes est une petite cité située sur les derniers contrefortspyrénéens, dans le département des Hautes Pyrénées, à

420 mètres d ’altitude, traversée par un gave (torrentdes Pyrénées) aux eaux claires.

Son origine remonte à l ’époque romaine. Ceux-ci construisirentune forteresse imposante sur l ’éperon rocheux qui dominela cité. Ce château, uni à diverses vicissitudes historiques et

militaires, a été transformé en 1920 en musée pyrénéen.

Ce 11 février 1858, Lourdes est un petit village assoupisur les rives du gave… Semblable à tous les petitsvillages de la France d ’alors… Et il fait bien froid...

Et ce froid se fait cruellementsentir dans le « Cachot », cettepetite pièce malsaine ou lapetite Bernadette vit avecses parents et ses quatrefrères et sœurs.

Mais où ai-je la tête ? Je ne vous ai même pas présenté les parents deBernadette, François et Louise. Monsieur Soubirous était meunier, et

, tout allait bien, de ce temps-là ! La famille vivait au Moulin.. Malheureusement, le père eut un accident et il ne put plus faire marcher le

moulin. Accusé injustement du vol d ’un sac de farine, il fut en outre emprisonnéavant que l ’on ne découvre le vrai coupable. Mais cette honte le

poursuivra toute sa vie…Un cousin des Soubirous qui en était devenu propriétaire, mettra à leur disposition le « Cachot »

où ils vivront un peu plus d’ un an et demi.

En cette période, Bernadette souffraitd ’asthme et n ’allait pas à l ’école. Elles ’occupait de ses frères plus petits.Même si elle ne se plaignait jamais,l  ’humidité du cachot ne faisait pas debien à sa santé.

Et elle se fatiguait vitelorsqu’elle jouait et couraitavec les autres dans lesprés et les bois...

Ses parents inquiets décidèrent de l ’envoyer auprès d ’un parent quiavait une bergerie à Bartrès,à quelqueskm de Lourdes. « Tu verras, Bernadette,là, tu vas pouvoir respirer un air sainet manger un peu plus ! »Bernadette était contente d ’y aller,car elle espérait pouvoir aller à l ’écoleet au catéchisme. Et il lui plaisaitbeaucoup de faire la bergère, d ’êtredans les champs avec les brebis etle chien Pigou.

Souvent, elle profitait de cesmoments pour prier, parlant au Seigneuravec simplicité, comme on le fait avecun ami.

Elle fut cependant très déçue : à labergerie, il y avait beaucoup de travail,et elle ne pouvait pas aller à l ’école et au catéchisme. En automne, pendantla visite de son père, elle lui avouavouloir revenir à la maison.

Elle retourna à Lourdes pour ses14 ans, et put finalement aller enclasse. Ce fut un hiver très froid.Les parents de Bernadette, ne pouvantpayer du bois, envoyaient les enfantspour en ramasser dans la forêt.

Et ce 11 février 1858, bien emmitouflée par sa mère, Bernadetteva avec sa sœur Toinette et une deses amies, Jeanne, à la glane du boismort du côté de la grotte.

Devant la Grotte coulait le gave.Les petites filles virent beaucoup debois sec sous les rochers, de l ’autrecôté de l ’eau, et, tout en courant,s ’enlevèrent leurs sabots puistraversèrent pieds nus le cours d ’eauglacé. Bernadette, qui avait deschaussettes en laine, s ’arrêta pourles enlever. Juste à ce moment-là,elle sentit un coup de vent. « Etrange,pensa-t-elle. Il n ’y a aucune feuillequi bouge ! » Elle regarda alorsvers la Grotte et vit une grandelumière qui l ’émerveilla.

Au milieu de la lumière, il y avaitune « Petite Dame » toute vêtuede blanc, une rose sur chaque pied ; elle était belle etgentille, et salua Bernadetteavec un grand sourire. La petiteétait au comble de la stupeur etun peu épouvantée, mais serassura lorsque la « Petite Dame »fit le signe de la croix;Ressentant une grande joie dansson cœur, Bernadette récita le chapelet devant elle.

« Je t ’interdis de retourner à laGrotte ! Dit la mère en colère. Jene veux pas qu’une de mes fillesraconte de pareilles sottises ! »pourtant, après beaucoup d ’insistance, Bernadette obtint lapermission de son père et revintà la Grotte le dimanche suivant.

Et, comme la fois précédente,la « Petite Dame » lui apparut.

La rumeur des visions de Bernadettese répandit très vite, et chacun voulait savoir ce que la petite avaitvu… Une foule de curieux suivaitBernadette à la Grotte.

La Dame demanda à Bernadette :« voulez-vous avoir la courtoisie de retourner en ce lieu quinze joursde suite ? »

Le commissaire de police Jacomet, inquiet de voir des désordres éclater parmi la foule,fit appeler Bernadette :« Je t ’interdis de revenir là-bas, autrementje te fais envoyer en prison ! »Mais Bernadette, bien que timide, tint têteau commissaire qui cherchait à la confondreavec ses questions. Elle n ’avait pas peurde lui, car elle avait confiance en la « PetiteDame. Ensemble elles priaient pour ceuxqui n ’avaient pas reçu Dieu et pour lespécheurs.

Le matin du 25 février, la « Petite Dame »demanda à Bernadette de faire une choseétrange : elle lui demanda de se laver etde boire à la source.« Quelle source ? Pensa la petite jeunefille, du fait qu’elle ne voyait que terreet rocher. Mais la Dame lui indiqua unendroit sous la grotte, et là Bernadettecommença à creuser avec ses ongles.Elle devait vraiment ressembler à unefolle aux yeux des gens qui laregardaient, mais tout d’un coup, l ’eaucommença à jaillir en abondance, claire,fraîche, et donnait un grand soulagementà tous ceux qui s ’y mouillaient.

Un jour, Bernadette se rendit chez leCuré Peyramale, toute intimidée : « Monsieur le curé, la « Petite Dame » a demandé que l ’on construise une chapelleen son honneur et que l ’on y vienne enprocession. »Mais le curé doutait de Bernadette et décidad ’agir avec prudence :« Ecoute-moi bien ! Si la « Petite Dame »veut une chapelle, elle doit au moins te direcomment elle s ’appelle ! La chapelle alorsne sera pas petite, mais très, très grande ! »

Les quinze jours étaient passés,et la Dame n ’avait toujours pas ditson nom…Une semaine après, Bernadette passaune nuit très agitée.Elle se leva trèstôt et se rendit à la grotte, pousséepar une force intérieure. C ’était le25 mars, fête de l ’Annonciation.A nouveau, la Petite Dame lui apparut.A trois reprises, Bernadette supplia :« Madame, voudriez-vous avoirl ’obligeance de me dire votre nom ?- et celle-ci lui répondit :« je suis l ’Immaculée Conception. »

Se répétant ces mots étranges, incompréhensibles, toutle long du chemin, Bernadette se précipita chez le curé :

« Je suis l ’Immaculée Conception ! »

Le curé fut ému et surpris : une seule personne pouvaits ’appeler ainsi : la Vierge Marie.

Bernadette se rendit une dernière fois à la Grotte.

Une foule de pèlerins et de curieux commença à venirde tous les points de France, puis du monde...

Elle fut, chez les Sœurs de Nevers, une religieuse incomprise,humiliée, mais toujours obéissante. L ’asthme et la tuberculose

osseuse aux jambes la font terriblement souffrir. Elle diraun jour : « je suis moulue comme un grain de blé. Jamais je n ’aurais

imaginé que j ’allais tant souffrir ! » Elle mourut 2 jours plustard, le 16 avril 1879;

Le 8 décembre 1933, jour de la fête de l ’Immaculée Conception, le pape proclame Bernadette sainte.

Tout son message, elle l ’écrivit un jour sur un boutde papier :

« Obéir, c ’est aimer ! Souffrir en silence pour le Christ estpure joie ! Aimer sincèrement, c ’est tout donner, même

la douleur ! »

Bernadette ne vit jamais la grotteaménagée. Sut-elle seulement lenombre toujours croissant de pèlerinsqui venaient en ce lieu chercherréconfort et ressourcement ?

L ’immense basilique à 3 étagesse révéla vite trop petite pouraccueillir la foule des fidèlesaccourus du monde entier, etl ’on construisit la basilique souterraine Saint Pie X. Le dômegazonné que vous voyez au premierplan, affleurant à peine, est letoit de cette basilique. Elle a sonautel en son centre, et un systèmede cloisons coulissantes permet d ’en moduler le volume intérieurselon les besoins des pèlerinages.

L ’immense voûte repose sur un cercle de piliers en béton, sansancrages, se terminant par une arête juste posée sur un plot en

béton également, ce qui assure une protection anti-sismiqueoptimale. La chapelle du saint-Sacrement est isolée de la

basilique elle-même, et située sur sa gauche.

La foi des fidèles, leur mépris du qu’en-dira-t-on, leur ferveurexempte de tout fanatisme, sont une constante leçon.

L ’universalité des races côtoyées à Lourdes renforce ennos cœurs l ’espoir en l ’avenir de notre église.

Le noyau de chaque pèlerinage, sonmoment le plus fort, le plus dramatique,est sans conteste la « procession desmalades » : ce ne sont pas les maladesqui font procession, mais le Christ lui-même, dans son Saint-Sacrement, etavec son escorte de prêtres. La bénédictionsolennelle est donnée à chaque malade.Et le vrai miracle de Lourdes est là,dans l ’esprit et le cœur de tous cessouffrants qui s ’en retournent, le plussouvent, radieux, réconfortés, conscientsde n ’être pas seuls au fond de leurssouffrances...

Les malades passent également par la piscine, où ils sont l ’objet de tousles soins. L ’eau que fi t jaillir Bernadette continue à répandre sesbienfaits. Elle coule sans discontinuer à « la Fontaine » mise à la

disposition des pèlerins, et le pape J ean Paul I I , pèlerin à Lourdesen août 1983, boit aussi l ’eau de la Fontaine.

Maintenant, essayez d ’imaginer : cet immense fleuve de lumière quiserpente dans la nuit pyrénéenne est dessiné par des milliers et des

milliers de petites bougies : c ’est la très médiatique « processionaux flambeaux ». Spectaculaire, mais cependant on a

l ’impression que la foi des participants est palpable ! On neressort pas indemne d ’un tel bain de foi !

(illuminé au loin sur son piton, le château-fort)

Ce tour de la cité mariale est bienincomplet… J ’en ai conscience etm ’en excuse. Mais j ’espère cependantvous avoir pour quelques instants transportés aux pieds de la Vierge,pour lui demander, avec tous ceux qui se succèdent là, qu’elle nous aidetoujours davantage à aller vers son Fils.

Musique : « Ave Maria » de gounod chanté par Nana Mouskouri

Jacky Questel - mars 2004

questelj@wanadoo.fr