Post on 22-Mar-2016
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Simon Camille
Les Ouighours de TurquieLes Ouighours de TurquieLes Ouighours de TurquieLes Ouighours de Turquie
I : Présentation du projet :
A : Qui sont les Ouighours :
Si le phénomène des réfugiés tibétains est relativement bien connu en Occident, grâce à une bonne
coordination de leurs activités d’information à destination de la communauté internationale, il ne faut pas oublier que
d’autres minorités ethniques de Chine connaissent un sort similaire, c’est à dire une absence de liberté religieuse, et
plus généralement, de liberté d’expression, ainsi qu’une mise en danger de la pérennité de leur culture et de leur
langue. C’est en particulier le cas de la minorité turcophone Ouighoure, vivant au Xinjiang dont la situation
tragique est, en occident, beaucoup moins médiatisée que celle des Tibétains. De nombreux Ouighours sont
actuellement réfugiés à travers le monde, notamment en Turquie, où ils ont fondé des associations visant à faire
connaître la situation des populations musulmanes et turcophones du Turkestan chinois et œuvrer à la préservation de
leur culture.
Etudiante en deuxième année en Turc et Tibétain à l’INALCO, je suis extrêmement intéressée par les
cultures des populations centrasiatiques, et je suis particulièrement sensible à la question de la situation des
minorités de Chine, depuis l’arrivée des communistes au pouvoir.
Cette population se trouve donc à la croisée des deux mondes culturels que sont ceux du Tibet et de la
Turquie, et qui constituent le centre de mes études à l’université, d’autant plus que la langue Ouighoure, si elle
appartient sans conteste à la famille des langues türk, et est assez proche de la langue parlée en Turquie, a fait des
emprunts au tibétain, notamment au niveau du vocabulaire. Ma connaissance des langues turque et tibétaine me
permettra de voir si les populations Ouighoures vivant Turquie ont gardé dans leur vocabulaire des traces de ces
emprunts que l’on retrouve dans certaines régions de Chine d’où cette population est originaire.
B : Pourquoi partir :
Le fait de partir découvrir la Turquie dans le cadre d’un projet d’études précis confère un intérêt
particulier au voyage, dans la mesure où objectif précis est ainsi défini avant le départ, ce qui permet d’aborder le
pays dans une de ses dimensions particulières et de le découvrir en profondeur, et surtout, en prenant son temps,
puisqu’il s’agit d’un séjour relativement long. Le dossier permet également de mettre en place des relations qui
seront nécessaires pour l’étude menée, et facilite à mon avis par là le voyage solitaire, dans la mesure où l’entrée en
contact est rendu plus aisé d’une part par l’intérêt ainsi montré pour le pays et ses habitants, mais également tout
simplement parce que l’objectif même du voyage oblige à la rencontre. Je suis particulièrement attachée à l’idée de
partir seule, et pour un séjour de plusieurs semaines, car j’ai eu l’occasion d’expérimenter ce genre de voyage, en
particulier à Darjeeling, l’année dernière, et j’ai pu constater à quel point cela facilite l’ouverture aux rencontres,
même si les premiers moments ne sont pas toujours évidents.
Partir à la rencontre des Ouighours installés en Turquie depuis un laps de temps plus ou moins grand me
permettra d’élargir ma vision de ces réfugiés politiques dispersés à travers le monde, à travers une population bien
moins médiatisée que les Tibétains, tout en me permettant de découvrir la Turquie, pays dont on parle beaucoup, en
particulier dans le cadre de l’entrée dans l’union Européenne. Cependant, la dimension Centrasiatique de cet état
est peu perceptible dans la manière dont ce pays est traité en Europe. D’autre part, voyager en Turquie, non
seulement à Istanbul, ville cosmopolite par essence, mais également à Kayseri, une ville appartenant davantage à la
« Turquie profonde » me permettra de pratiquer le Turc et de progresser dans cette langue en dehors du cadre
scolaire, ce que je n’ai encore jamais pu expérimenter.
II Réalisation concrète :
A : Objectifs et méthodes
Pour mener à bien mon projet, je compte organiser mon séjour en deux temps, tout d’abord environ trois
semaines à Istanbul, puis environ le même laps de temps à Kayseri, où je me rendrai par train.
Je compte contacter préalablement les associations culturelles du Turkestan oriental (dont les
adresses sont mentionnées ci-dessous) dès que ce projet sera plus concret, afin de les rencontrer et qu’ils puissent
répondre à mes questions de manière optimale. J’envisage de les interroger plus précisément sur le fonctionnement des
associations, l’origine de leurs fonds, le public précis concerné (seulement les Ouighours, ou élargissement à
l’ensemble des populations türk orientales comme les Qazaqs, les Kirghizs, ou bien les populations musulmanes
d’origine chinoise…). Je souhaite aussi me renseigner sur la nature des actions menées, politiques ou culturelles,
leur impact sur la population turque et dans le monde, ainsi que sur les Ouighours eux-mêmes. Je voudrais par
exemple savoir dans quelle mesure la langue d’origine se maintient selon les générations, et si la communauté tient
une place importante parmi les membres de la diaspora. Pour cela, je compte sur ces associations pour me permettre
de rencontrer des Ouighours et effectuer quelques entretiens. J’envisage également de me pencher sur les relations
entre cette population dont j’ignore encore si elle forme réellement une communauté avec le gouvernement turc, qui
n’est pas toujours très bien disposé à l’égard de ses minorités. Cependant, il ne faut pas oublier que cette
population s’inscrit dans le vaste mouvement des « muhacir », immigrants musulmans qui arrivent en Turquie de
manière relativement continue depuis le milieu du XIXème siècle et ont été généralement bien accueilli par le
gouvernement, aussi peut-on se demander si cela se poursuit encore aujourd’hui.
La comparaison de la situation de deux groupes de réfugiés issus de la République populaire de Chine, les
Ouighours et les Tibétains, et la question de savoir s’ils entretiennent ou non des relations m’intéressent également
tout particulièrement dans la mesure où les relations entre les tibétains, en majorité bouddhistes, et les populations
musulmanes dont font partie les Ouighours ne sont pas des meilleures. En effet, les Tibétains leur reprochent tout
particulièrement la pratique du sacrifice sanglant (‘Id al-adha), ce qui est très mal vu dans un contexte
bouddhique. Reste à savoir si l’unité se fait par delà les religions, pour coordonner des revendications similaires. Il
apparaît que cela semble possible comme on a pu le voir récemment lors d’une rencontre entre le Dalai Lama et une
représentante de la cause Ouighoure, reste à savoir si ces rencontres formelles s’accompagnent d’un partenariat
concret.
Je souhaite également rencontrer des représentants de la population Ouighoure, arrivés en Turquie depuis
différentes périodes, afin de savoir comment ils s’intègrent à la société turque, quelle sont leurs relations avec leur
région d’origine, quels sont les métiers qu’ils exercent, s’ils continuent de pratiquer leur langue , après un certain
temps passé en Turquie et pour les générations nées en Turquie etc.
B : Contacts mis en place :
J’ai pu trouver sur Internet des adresses d’associations culturelles et politiques du Turkestan Oriental ce
qui m’a permis de déterminer les villes de Turquie où sont présents les Ouighours :
East Turkestan Foundation Chairman: Mr. Mehmet Riza Bekin Istanbul, TURKEY Tel.:0090-212-5194667
East Turkestan Solidarity Association Chairman: Mr. Seyit Taranci Istanbul, TURKEY Tel.:0090-212-5534633
East Turkestan Culture and Solidarity Association Chairman: Abubekir Türksoy Tel.:0090-352-3393965 Kayseri, Turkey
The Membership of Immigrant and Research Fond ISTANBUL
Yeni Dogan Mah. Sok. 41 Zeytinburunu / Istanbul Tel: 0090 212 / 679 86 88 Fax: 0090 212 / 558 40 92 E- Mail: aturan@maktoob.com Istambul Turky Mehmut Pidayi Tel: 0090 532 366 81 48 KAYSERI Abdülmecin Avşar D. Türk Kültür ve Dayanişma Derneği Tel&Fax: 0090 / 352/ 339 39 65 E-Mail: democracy@netmail.kg
Par ailleurs, grâce au site Internet de « Hospitality Club », j’ai pu entrer en contact avec des Turcs
habitant Istanbul et Kayseri, et qui sont prêts à m’héberger gratuitement durant les trois semaine que je compte
passer dans chacune de ces villes.
III : Compte rendu et budget :
A : Rapport d’étude
J’envisage de présenter un dossier écrit développant, parallèlement aux problématiques générales détaillées
plus haut, des résumés d’entretiens avec des Ouighours, comme illustration de la situation concrète de cette
population en Turquie. La forme traditionnelle du dossier me semble la plus adaptée pour la présentation des
résultats de ce projet, dans la mesure où elle permet une certaine souplesse de présentation, mais aussi la
rectification du plan en fonction des informations obtenues. Ce format, quoique manquant sans doute d’originalité,
me paraît être le plus apte à une présentation complète, illustrée par des photos, et incluant éventuellement des
enregistrements sonores, en fonction des occasions qui me seront présentées. Enfin, le support écrit est celui avec
lequel je me sens le plus à même de m’exprimer, ce qui me permettra donc de me concentrer plus efficacement sur
l’essentiel de mon projet, le fond et non son aspect purement formel, qui sera de toutes façons mis en valeur par des
illustrations variées.
B : Budget prévisionnel
Dépenses
Libellé Sommes
Déplacements
Avion Lyon- Istanbul (AR) 450 €
Navette Grenoble – Lyon St Exupéry 30 €
Train Istanbul-Kayseri (AR) 100 €
Déplacements sur place (taxis, bus, ...) 50 €
Séjour
Dépenses
Hébergement
Repas (45 jours * 10 €) 450 €
Matériel
Pellicules photo et tirages 50 €
Dictaphone 30 €
TOTAL 1160 €
Recettes
Baby sitting 300 €
Travail à l’accueil du foyer universitaire où j’habite 100 €
Bourse Zellidja 700 €
Economies personnelles 60 €
TOTAL 1160 €