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Les Maladies virales

InfantilesMICROBIOLOGIE DCEM1

Mercredi 11 Février 2009

Nicolas LEVEQUE

Laboratoire de Virologie

CHU Robert Debré - Reims

Mail : nleveque@chu-reims.fr

Les Maladies virales Infantiles

• Rougeole• (Oreillons)• Rubéole• Parvovirus B19• HHV6

• Entérovirus non polio• HSV et VZV

Les Maladies virales Infantiles

• Le virus

• Épidémiologie

• Manifestations cliniques

• Complications

• Diagnostic virologique

• Traitement/prophylaxie

Les Maladies virales Infantiles

• Rougeole• (Oreillons)• Rubéole• Parvovirus B19• HHV6

• Entérovirus non polio• HSV et VZV

Les éruptions cutanées virales

Définitions

• Macules: petites lésions érythémateuses

• Papules : lésions oedémateuses de petites tailles

! Pas de virus dans les lésions

• Vésicules: décollement de l’épiderme formant une bulle remplie de liquide claire

! Présence du virus dans les lésions

Les éruptions maculo-papuleuses

Le virus de la rougeole

Famille des paramyxoviridae

(VRS, parainfluenzae, oreillons)

Genre Morbillivirus

ARN ARN

EnveloppeEnveloppe

Glycoprotéine H (d’attachement) et F (de fusion)Glycoprotéine H (d’attachement) et F (de fusion)

1. Le Virus

2. ÉpidémiologieVirus strictement humainstrictement humain

Transmission inter-humaine par voie respiratoirevoie respiratoire

Très contagieuse (Très contagieuse (90 à 100% des enfants d’une même famille)

Avant la vaccinationAvant la vaccination :

Grandes épidémies tous les 2 à 5 ans chez l’enfant de 1 à 6 ans

Principale cause de mortalité infantile dans les PEVD

Contagiosité

10 jours à 3 semaines Catarrhe oculo-naso-bronchique fébrile

3. Manifestations cliniques

Jusqu’à une semaine

5 jours avant-12 jours après l’apparition de l’éruption

Signe de KöplickSigne de Köplick

EruptionEruption

Oreille => visage => tronc

• Évolution favorable le plus souvent• ! Immunosupression = surinfections bactériennes

- pneumopathie- Otite moyenne (pneumo, strepto, haemophilus)- kératite

• Complications neurologiques• Précoce : Encéphalite ( 1 cas pour 2 000 rougeoles)• Tardive : PanEncéphalite Subaigue Slérosante (PESS)

4. Complications

• La sérologie: Sang et SaliveLa sérologie: Sang et Salive- Recherche d’IgM spécifiqueRecherche d’IgM spécifique- Mise en évidence d’une séroconversionMise en évidence d’une séroconversion

• Recherche de l’ARN viral par RT-PCRRecherche de l’ARN viral par RT-PCR- Sang/urines/salive- Envoi au laboratoire de Caen associé au CNR

Rq: ARN viral peut être détecté 5 j avant l’éruption et 12 j après

5. Le Diagnostic virologique

Le Kit Salivaire

6. Traitement/ProphylaxieLes vaccins disponibles (virus vivant atténué) :

Monovalent ROUVAX

Trivalent (rougeole-oreillons-rubéole) ROR-VAX ou PRIORIX

CI : femme enceinte, jusqu’à 2 mois après la vacc.

Le calendrier vaccinal

Vaccination recommandée mais non

obligatoire

Le virus des oreillons

Famille des paramyxoviridae

Genre Paramyxovirus

ARN ARN

EnveloppeEnveloppe

Glycoprotéine HN (d’attachement et libération) Glycoprotéine HN (d’attachement et libération) et F (de fusion)et F (de fusion)

1. Le Virus

2. Épidémiologie

Virus strictement humainstrictement humain

Transmission inter-humaine par voie respiratoirevoie respiratoire

Épidémies en Hiver et au Printemps Épidémies en Hiver et au Printemps

Enfants de 2 à 7 ans / Adultes jeunesEnfants de 2 à 7 ans / Adultes jeunes

70% des infections sont asymptomatiques70% des infections sont asymptomatiques

Incubation = 18 j.

blood

contact

maladie

Virus dans salive

Ac

Manifestations neurologiquesManifestations glandulaires

3. Manifestations

cliniques

Contagiosité 2 jours avant et 5 jours après

3. Manifestations cliniques

ParotiditesParotidites

4. Diagnostic virologique • Diagnostic direct :

immunofluorescence culture PCR LCR

oreillons = 2ème cause de méningite lymphocytaire chez l’enfant

• Sérologiecontrôle du statut immunitaire

mise en évidence d’une séroconversion  

pvt respiratoire (nez)

5. Traitement/Prophylaxie Aucun antiviral / traitement symptomatique

Vaccin vivant atténué1 injection SC seul ou associé avec les vaccins anti rubéole et rougeole

Le virus de la rubéole

Les éruptions maculo-papuleuses

1. Le virus

Famille des Togaviridae

Genre Rubivirus

ARN ARN

EnveloppeEnveloppe

Glycoprotéine H (d’attachement)Glycoprotéine H (d’attachement)

2. Épidémiologie

• Transmission inter-humaine

voie respiratoirevoie respiratoire

• Epidémies en Hiver et au printemps

• Enfants de 5 à 9 ans

Incubation = 16 j.

contact

maladie

Virus dans salive

Ac

3. Manifestations cliniques

! 50% des infections sont asymptomatiques

Incubation = 13 à 20 jours

Éruption = 3 jours

Contagiosité = 1 semaine avant et après

A. Rubéole post-natale :

• Fièvre

• Exanthème

• Poly-adénopathies

Complications : arthralgies, encéphalite (1/10000)

grossesseRisque +++ Risque + Risque 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 (mois)

B. La Rubéole congénitale :

• Au cours de l’embryogénèse

→ cataracte, microphtalmie, rétinopathie

→ persistance du canal artériel, hypoplasie de l’artère pulmonaire

→ surdité uni- ou bilatérale, atteinte du SNC

90% 25% 100%

grossesseRisque +++ Risque + Risque 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 (mois)

B. La Rubéole congénitale :

• Si foetopathie

→ Retard de croissance in utero

→ hépatomégalie, purpura thrombopénique, anémie hémolytique, encéphalite, pneumopathie interstitielle

→ phénomènes auto-immuns = cas de diabètes parfois tardifs

! Anomalies pouvant passer inaperçues à l’échographie

4. Diagnostic virologique

 • Diagnostic indirect → sérologie +++

→ statut immunitaire en prénuptial ou anténatal

→ primo-infection chez mère et rubéole congénitale chez bébé (IgM ou séroconversion)

• PCR sur liquide amniotique

5. Traitement/Prophylaxie 

Vaccin vivant atténué pour la rubéole1 injection SC seul ou associé avec les vaccins anti rougeole et

oreillons! Femmes séronégatives avant sortie de

maternité

Le Parvovirus B19

Les éruptions maculo-papuleuses

1. Le Virus• Famille des Parvoviridae

• Genre Erythrovirus

• Structure du virus

– virus nu à ADN monocaténaire

– Polarité positive ou négative

• Cellules cibles

→ précurseurs érythroïdes

→ antigène P (globoside, P-, AC)

40% des adultes (20 à 30 ans) sont séropositifs

Transmission par voie respiratoire, transfusion, mère-enfant

Epidémies dans les collectivités d’enfants (5ème maladie) en Hiver et au Printemps

2. Epidémiologie

• Mégalérythème épidémique

• Syndrome en gants et chaussettes

Arthralgies = 10% des enfants / 30% des

adultes

Crises érythroblastopéniques

→ ! Si pathologies du GR

Complications neuro-méningées

exceptionnelles

3. Manifestations cliniques

3. Manifestations cliniques• Infection fœtale

– Si PI chez la mère (3,8%)– Tropisme viral pour les précurseurs érythroïdes

fœtaux – anémie + myocardite→ anasarque fœto-placentaire– 2ème trimestre de la grossesse– Tt : transfusions in utero sinon mort dans 90% des cas

4. Diagnostic d’une infection à parvovirus B19

 • Diagnostic indirect : ELISA (IgM/IgG)

• Diagnostic direct :

pas de culture

PCR (capside) => Sang/möelleliquide amniotique 

5. Traitements/Prophylaxie 

Aucun antiviral/vaccin

Traitement symptomatique

Les éruptions maculo-papuleuses

• Exanthème subit ou 6ème maladie (roséole infantile)

*Virus responsable :HHV-6

Les éruptions vésiculeuses

Syndrome pieds-mains-bouche

• Virus responsable: Coxsackievirus A 16

Les éruptions vésiculeuses

Herpangine

* Virus responsables : entérovirus (Coxsackievirus A ou B, Echovirus)

• HSV-1 – Primoinfection

• Enfance (++)• Asymptomatique le plus souvent (9/10)• Sinon gingivostomatite herpétique

Les éruptions vésiculeuses :les Herpes simplex virus

Les éruptions vésiculeuses

Virus de la varicelle et du zona

Techniques:• Détection d’antigènes +++ (IF, ELISA)• Culture : facile, rapide (2-3 j)

Les éruptions vésiculeusesDiagnostic virologique

Une épidémie nosocomiale…

……à partir d’une épidémie familiale

• Lundi 21/01/08Lundi 21/01/08Jeune femme de 20 ans sans professionSéparée, 2 enfants de 6 et 16 moisToux sèche et odynophagieLe soir: Hyperthermie à 41°C paracétamol 1 g

15 minutes après : éruption prurigineuse

SOS médecins corticoïdes IM résolution de l’éruption

L’épidémie familiale : le cas index

• Mercredi 23/01/08Mercredi 23/01/08– Persistance de l’odynophagie et de

l’hyperthermie SOS médecins: diagnostic d’angine Augmentin® 1g x 3

• Vendredi 25/01/08:Vendredi 25/01/08:– Récidive de l’éruption cutanée + hyperthermie– Conjonctivite– Syndrome pseudo-grippal

L’épidémie familiale : le cas index

• Mardi 29/01/08: Mardi 29/01/08:

Passage aux urgences puis hospitalisation au 8Passage aux urgences puis hospitalisation au 8émeéme

– Hyperthermie– Crépitants de la base droite– Éruption maculo-papuleuse à type de plaques

confluentes

L’épidémie familiale : le cas index

L’épidémie familiale : le cas index

+ une angine érythémateuse avec des points blanchâtres à la face interne des joues

• D’un point de vue biologiqueD’un point de vue biologique :

Lymphopénie à 0.4 G/LThrombopénie à 146 G/LCytolyse hépatique: ALAT 4xN et ASAT 7xNCRP à 52mg/L

L’épidémie familiale : le cas index

• Immuno/allergique:Immuno/allergique:– Toxidermie

• Infectieuses:Infectieuses:– EBV (+ amoxicilline)– Mycoplasme (Syndrome de Stevens Johnson)– Parvovirus B 19– Rubéole, HHV6– Syphilis– Rougeole

L’épidémie familiale : Hypothèses diagnostiques

• Diagnostic VirologiqueDiagnostic Virologique

– Sérum prélevé le 29/01 (à J8)

• EBV : VCA et EBNA G+, VCA M- • CMV : Séronégative• Mycoplasme pneumoniae: IgG+/ IgM -• Parvovirus: IgG+/IgM -• Les autres ?

L’épidémie familiale : le cas index

• La rougeole :

DIAGNOSTIC DE ROUGEOLE

Ig M Ig G

29/01/08 POSITIF 2400mUI/L

29/05/07 NEGATIF < 100 mUI/l

L’épidémie familiale : le cas index

• Jeudi 31/01Jeudi 31/01– Mise en isolement respiratoire– Se plaint de vision floue Examen ophtalmologique kératite superficielle

• Samedi 02/02Samedi 02/02– Bonne évolution

• Sortie le mardi 05/02Sortie le mardi 05/02

pour des raisons pratiques ….

L’épidémie familiale : le cas index

• Hospitalisé le dimanche 03/02 en pneumologie

- Pour dyspnée fébrile, toux puis signe de Koplik, éruption maculo-papuleuse et kératite superficielle

• Sérologie rougeole :Sérologie rougeole :

– 05/02/08: IgG - / IgM douteuses

– 12/02/08: IgG + à 400mUI/L / IgM+

DIAGNOSTIC DE ROUGEOLE

L’épidémie familiale : le mari

• Hospitalisé le 05/02 aux urgences pédiatriques

- pour hyperthermie, éruption et signe de Koplik

- Non vaccinés comme les parents

- Sérologies rougeole négatives

- Détection de l’ARN dans le sérum

L’épidémie familiale : les enfants

DIAGNOSTIC DE ROUGEOLE

L’épidémie familiale : l’étude phylogénétique

Deux génotypes D4 et D5

1 seule souche

Plusieurs épidémies récentes majeures Roumanie, Royaumes unis, Espagne, Allemagne

Lyon 2006 (Roumanie)

Reims = Irlande 2007 ou couramment en Angleterre

D4 :

86 cas de rougeole déclarés entre juillet 2005 et juin 2007

BEH 2007 51-52

21 cas = épidémie la plus importante depuis la mise en place du plan d’éradication et de notification obligatoire des cas

L’épidémie familiale : l’épidémiologie

NB : 29 cas en PACA (Nice et Monaco)

92 % dans la marne95 % pour éliminer un risque épidémique

L’épidémie familiale : l’épidémiologie

• Reste inconnue

• Patiente source : pas d’emploi, pas de voyage, pas de contact avec personne malade ou de visite au cours des 18 jours ayant précédés la maladie

• La femme, le mari et les deux enfants = première génération de cas

• Leur hospitalisation = 2 autres générations

L’épidémie familiale : Origine de l’infection ?

Cas index

Ex-mari Fils1 Fils2

Ex belle-sœur

ExterneIDE Enfant (4 a)

IDEEnfant (7a) Enfant (11 mois)

Adulte (46a) Enfant (14a)Adulte (27a)

Frère (7a)

Transmissionhospitalière

Transmissioncabinet médical

Une épidémie de rougeoles nosocomiales…

……à partir d’une épidémie familiale

Transmission dans le service de chirurgie

Mesures prises

Non respecté à l’origine de l’épidémie

• 4 complications observées sur 21 cas :

- 2 pneumopathies

- 1 Otite moyenne (pneumo, strepto, haemophilus)

- 1 kératite

L’épidémie familiale : l’évolution clinique