Post on 07-May-2020
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Edito
Daouda Mbouobouo
COMME une lueur dans la pénombre de la lumière, la poésie fait son bonhomme de chemin dans les
cœurs les plus enroués. COMME l’espoir qui fait vivre, la poésie malgré toutes les réticences à la fin
s’impose dans les sensibilités humaines. COMME une ombre errante, la poésie se propage tout doucement
et atteint efficacement les consciences les plus irréductibles. COMME un symbole fort, la poésie traduit un
ART de vivre ! Notre revue ART et VERS est là pour le confirmer. Nous y sommes ! Des plumes parmi
les plus illustres se sont mises ensemble pour faire vibrer les mots. Les plumes parmi les plus sensibles se
sont mises ensemble pour traiter nos maux. Laissons-nous bercer par ces sons multicolores. Soyons
réceptifs, n’opposons aucune résistance (rime, rythme etc). Laissons-nous naïvement entrainer. Ne nous
laissons pas entraver par ces ruptures d’un autre genre. Laissons-nous simplement séduire par la volonté de
partager. Nous construirons à jamais ce bateau indépendamment des secousses des vagues, des secousses
telluriques, des fréquences de vent. Le ton est donc donné avec ce tout premier numéro dont l’écho au loin
se fera entendre.
COMME une lecture doucereuse qui enivre au matin, bonne lecture à toutes et à tous !
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Mes arachides du village
Me voici dans cette ville ubuesque
Mes arachides à la main
C’est elle qui me distingue des autres
C’est elle qui m’identifie aux autres
Me voici toujours dans ce labyrinthe
A la recherche de la vie
Me voici très loin de mes terres
Avec des hommes
Des femmes venues d’ici et d’ailleurs
Me voici isolé dans cette ville
Qui résume le monde
Me voici dans cette ville
Où le voisin vient d’ailleurs
Me voici dans cet ensemble de buildings
Où le maître mot c’est l’argent
Ici personne ne se connaît réellement
Nous nous y sommes trouvés
Parce que nous aspirons à grandir
Et chacun y va de son étoffe
Me voici dans ce taxi serpentant la ville
Me voici dans cet autobus m’entraînant vers l’inconnue
A la recherche de la vie
Très loin, loin de mes terres
Me voici, mes arachides à la main
Ainsi différent des autres arachides
Et de loin attirant l’attention des autres
Et qui subitement m’interpelle
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Ce sont nos arachides, celles de mes terres
Elles sont grosses comme vous les voyez
Elles sont charnues comme vous les constatez
Elles sont donc assez particulières
Elles proviennent de chez nous
Dans le nord du pays
Car je viens de là-bas à des milliers de kilomètres d’ici
Elles poussent mieux dans nos zones sahéliennes
Et nous l’utilisons pour faire bien des choses
On peut les manger crues
Comme je le fais en ce moment
On peut même les préparer
Comme une sauce tout simplement
On peut en faire avec des légumes
Et elles sont un signe de bonnes récoltes
Quand les fleurs s’ouvrent au soleil
Tenez-vous pouvez les gouter
Mais tenez donc goutez-les !
Elles vous feront autant de bien
Elles ne vous feront aucun mal
Car je les savoure quand je suis seul
Je les savoure pour masquer mes soucis
Je les savoure pour ne pas égarer mon palais
Quelque part dans mon taudis de la ville
Il n’y a qu’une vieille dame qui a su les conserver
C’est chez elle que je me ravitaille en permanence
Je la connais depuis que je suis en ville
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J’avais entendu parler d’elle par des aînés
Qui eux aussi avaient été en ville
Et ceci bien longtemps avant mon départ pour la ville
Aujourd’hui j’y suis tout comme mes aînés l’étaient
Et j’apprécie mieux les arachides de mon village
Vous qui venez de l’Ouest, du Sud,
Vous qui venez de l’est, du Littoral
Vous qui convergez vers le Centre, cette mégapole
Vous qui venez tout comme moi à la recherche du pain
N’hésitez pas au passage à apprécier mes arachides
Certes elles m’identifient à vous
Mais sa vertu reste la même
Car je vous apporte dans cette ruée de vives secousses
Mon brin de soleil
Je vous apporte mon pays
Je vous apporte mes traditions
Je vous apporte mon pan de sel
Je vous apporte ma musique
Cette musique qui m’isole de tous bruits
Cette musique qui me galvanise au plus profond
Cette musique qui me fait vibrer au loin
Je vous déporte et vous apporte gracieusement ma culture
Voyez-vous quand j’écrase ces gousses cossues
Je suis emporté par le vent et la dépêche des esprits
A cet instant je plane et séjourne dans l’autre dimension
Je communique avec le chant de mes pairs qui m’habitent
Me voici dans ce taxi
Mes grains d’arachides dans la main
Et perdu du regard dans cet amas de ferrailles qui roule
Entourés de mes semblables bipèdes
Qui viennent aussi de quelque part
Une complexité réunie à côté de mon grain qui me détermine
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Il m’aura suffi de quelques heures pour le comprendre
Il m’aura suffi de quelques minutes pour l’intégrer
A l’instant où cette passagère
Sans doute conquise par sa grosseur et sa rutilance
S’écria !
Il aura suffi d’une seconde
Dans l’autobus mes arachides à la main
Pour illustrer mon passé parmi tant d’hommes
Pour profiter de l’occasion
Pour vanter les mérites de mes graines
Pour leur donner des cours sans avoir été à leur école
Avec mon accent déformé par leur langue
Simplement parce que moi
Mes graines d’arachides n’ont aucun secret.
Daouda Mbouobouo
Poème extrait du recueil Le griot des temps modernes Editions L’Harmattan Paris.
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Rompre le silence
« Chut »
M’a-t-on dit : « Si tu restes sage sans crier, je ne te ferais aucun mal »
Je dus me résigner à garder ma bouche muette pendant que je subissais sa sale besogne.
Dans mon cœur le chagrin m’a consumé, sur mon corps son parfum m’a pourchassé
Les yeux fermés, je me revivais en martyr, portant malheureusement le silence
De chaque scène de ce moment où je fus brisé.
Je porte ma dignité en deuil depuis qu’il l’a violée
De sa verge infâme sur l’autel du plaisir
Comme une bête frêle, elle lui fut offerte en holocauste !
« La parole est d’argent mais le silence est d’or »
A quoi me servirait-il de porter un si précieux sur un corps souillé ?
Si des mots en argent, je ne pus l’acheter, si des maux, le silence ne put l’enterrer.
J’aurai souhaité recevoir en injures toutes les pièces d’argent du monde
Que de porter en opprobre sur un corps Sali, le silence d’un corps avachi
Aujourd’hui, je porte ma dignité en deuil depuis qu’il l’a violée
De sa verge infâme sur l’autel du plaisir
Comme une bête frêle, elle lui fut offerte en holocauste !
Dans la Rue, l’histoire me montre du doigt, narrant aux commères du temps
Les frasques de sa précieuse victoire
Mais dans les regards curieux, la gêne des hommes
Qui étonnés par mon calme me rétrocèdent la responsabilité de l’acte
Les railleries des grands carrefours, je suis le sujet des grandes satires
Que les griots se chargent d’en faire d’immortels exemples
Aujourd’hui je porte le deuil de ma dignité
Qu’il a de sa verge une fois et toujours violée
De ma voix timide, je me joins aux victimes du monde
Et je dis NON au viol !
Yane Balog
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Offre ton cœur à l’Amour
Ouvre ton cœur à l’Insatiable,
Ouvre ton esprit à l’Inoubliable,
Savoure ces instants sans remords
Car la vie tend ses bras à la mort
Donne ton cœur en pâture
Aux fauves, aux assoiffés de cupidon
Bientôt, tu commettras un parjure
Car l’amour est bien plus qu’un don
Vas cueillir toutes ces roses rouges
Sans oublier ses anges-gardiens,
Les ronces. Ils suceront ton sang rouge
Car le prix du bonheur, c’est la perte d’un bien
Libère-toi et donne-toi sans arrière-pensée
Vis à fond ce sentiment à double tranchants
Il ne peut ni être remplacé ni être compensé
Mais prudence avec tes désirs et tes penchants.
Parce que la vie tend ses bras à la mort
Profite du bon temps sans remords
Offre ton cœur à la vie, à l’amour
Prépare ton esprit au dégoût.
Léonce Kamano
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Marine
à Arthur Van Hecke
Tu es là
Tu es là
et ma main sur la feuille
joue avec la lumière
l’aquarelle
et la gouache
le crayon
le fusain
Tu es là
Tu es là sur la toile
dans le soleil en fleurs
dans le bois de l’érable
sur la plume et l’oiseau
sous la vague et le sable
et sur la ligne bleue
de l’horizon en mer.
Eve Cazala
(Ce texte traduit en Chinois a été exposé dans le métro de Wuhan en 2013)
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AFRIKA
Afrique !
Mon Afrique s’endort sur l’épine du mimosa de la colonisation
Sur le trône volcanique de la poésie je suis AFRIKA !
Non ! Mveng jamais mon SENEGAL ne reviendra
Sénégal !
Mon Sénégal la méditerranée m’a volé mon africanisation
Occident ! Occident !
Je t’aurais aimé épiphanie sur l’Afrique hospitalière que je suis
Occident ! Occident !
Je t’aurais chanté pentecôte sur mon Afrique fertile
Mais tu demeures le juste caveau où se tiennent mes pieds de négritude
Loin des bégaiements de ma liberté
Que coule ma servitude dans les oubliettes de ta foi
Comme coulent les amourettes frivoles de Guillaume Apollinaire
Sous le pont Mirabeau !
Que jamais ne se fane ma fleur de négritude Afrique !
Mon Afrique je ne saurais me perdre dans l’acculturation
De l’autre côté !
Je viens de loin
Je viens de très loin…
Par-delà des terres vierges du sahel
Je viens de loin
Je viens de très loin…
Par-delà le pic du kilimandjaro
Je viens de la Gold-Coast
Je suis baptisé RIO DOS CAMAROES
Et je viens de très loin…
Et les princesses de SOWETO de leur gospel
M’ont bercé jusque dans les flancs de l’immigration
Je suis venu vêtu de ma peau d’ébène
Car je suis du Congo fertile
De ma maternelle AMAZONE
Je suis le fils de Sékou Touré
Je suis l’héritage de Sundjata Keita
Je suis AFRIKA l’avenir de Mandela
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Amérique je t’appelle !
Europe je t’appelle !
Asie je t’appelle !
M’entends-tu ? Je te parle ma langue maternelle
Celle qu’on dit muette
Ecoute
Ecoute le tam-tam depuis les beiges de Gorée danse : AFRIKA
Le djembé sur le rythme des danses bambaras et wolofs danse : AFRIKA
Le Mvet depuis le silence de martyr de nos ancêtres danse : AFRIKA
Ma plume dans une symphonie de vers danse : AFRIKA
Je t’appelle par la virginité de mon sous-sol
Je t’exhorte par la profondeur de mes forêts
Je t’invite à l’humanité
Je t’invite à la danse de la fraternité !
Christian Poro ( Le sénégalais)
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Aux abois Akonolinga
Ma ville mon Nyong
Songe à l’union
Pense à former un ensemble
Des fils qui se ressemblent
Ces cœurs n’étant plus à l’unisson
Ouvre-leur de nouveaux horizons
Ces layons demeurant poussiéreux
Et ces cieux davantage nuageux
N’ont rien qui charme
Mes yeux inondés de larmes
Plus personne ne vient du bout du monde
Dans cette atmosphère vagabonde
Ma ville mon Nyong
Songe à l’union
Ma chère terre natale
Foudroyée par une misère fatale
Comme la toile de tes sombres idéaux
Pousse à la ruine de nombreux cerveaux
Floués par l’égoïsme
Meurtris par le népotisme
Aux portes de l’exil
Par delà le péril
Affaiblie par de tels comportements
Quel avenir pour toi terre de diamants
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Ma ville mon Nyong
Songe à l’union
Feuillette sur tes eaux sombres
Le reflet de tes fils vivant dans l’ombre
Ces milliers de destins jetés dans la nature
Comme des esprits en quête d’aventure
Sur la belle côte d’or
Tout espoir naïvement s’endort
Bercée par de belles illusions
Que l’on lui offre à profusion
Mais à défaut de conjurer le pire
De belles paroles peuvent-elles bâtir un empire
Ma ville mon Nyong
Songe à l’union
A l’union des cœurs
Pour chasser toutes tes peurs
A l’union des élites
Pour valoriser tes mérites
Songe à former une solide dynamique
Pour ton éveil économique
Par-dessus toutes considérations
Songe à cette mission
Qu’importe tous ceux qui t’ont trahi
Oh mon beau pays
Rémy Mveng
Poème extrait du recueil Désenchantement Editions L’Harmattan Cameroun
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Amérique
Une cigogne qui passe, tu es mignonne,
Ma Storich*, mon Amérique, tu es mon avenir
Ma descendance, mon espoir, ma liberté guidant le peuple
Un port de l'espoir, au pays d'une statue, de Bartholdi
America, loin de moi, Amerigo, yes I go !
L'océan nous sépare, faut surfer sur ta toile maritime
Athlétique l'Atlantique, des tempêtes bien musclées
Amérique tu grondes, tes sirènes, à l'appel y'a du monde
Amérique de l'idéal, ô beauté sculpturale, liberté Delacroix
Ta charpente Eiffel, ton visage Bartholdi
Les colombes des grandes découvertes
Les caravelles de la toile du net
De rêve à virtuel, te voilà plus matérielle
Je quitte ma place Kléber, j'embarque en solitaire
Amérique, si nordique dans tes gènes
On a tous nos drakkars, et nos cris barbares, pour réécrire l'histoire
Amérique, j'arrive, je sais que tu existes
Je sais que tu m'attends
Télépathie ou Webcam, je sais on se comprend
Je ne traînerai pas, je prends l'océan
L'océan des plaisirs de pouvoir partir
De pouvoir rêver, le droit d'espérer
America, terre d'espoir, terre promise
Mon mur des lamentations tombera
Mon Mayflower va fleurir
Mon jardin d'Eden s'étendra
Amérique, c'est chronique
Je t'écris depuis si longtemps
Que ce soit la pierre, le papier, les bouteilles à la mer,
Sur le mail ou Meetic
Sur papier Canson, pour ma canzone, la chanson
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America, America, tu me fais attendre, tu te fais désirer
Je me perds, je me disperse sur mes océans
Ma boussole s'agite, elle s'énerve, elle s'excite
Mais faut garder le rythme au gré des vents
Américaine, c'est mon moteur qui te cherche sur les toiles des mers
Moi je suis le Titanic au milieu des icebergs, fatals
Y'a pas de conquête de l'ouest, ça j'en ai pris des vestes !
Tu me tournes le dos, mais je ne me laisserai pas choir
Amérique, titanique je serai ton iceberg
Je crèverai ton cœur à six pieds sous mer,
Et mon trident mortel sera le sceptre de toutes tes terres.
L’idéal est trop souvent comme la ligne d’horizon, impalpable.
Mais il ne faut rien lâcher, c’est un point de mire : ne perdons pas espoir.
Julien Bernard
*Storich = terme en Alsacien, qui désigne la cigogne : cet oiseau est symbole de natalité, en Alsace comme en Amérique ;
d'où aussi le symbole unificateur entre deux lieux géographiques bien éloignés.
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Sensations
Perdre de vue l’horizon,
Le petit point lumineux de la raison.
Se perdre dans les saisons
Et craindre la rébellion.
Ouvrir une porte de notre esprit,
Pour en chasser le gris.
Essayer de colorier un bout de destin,
Sans avoir de tremblement de main.
Pousser loin le regard
A s’en décrocher la pupille,
Pour entrevoir dans le brouillard
L’avenir, je pousse la grille.
Introversion dans le miroir
S’exaltent les lueurs d’espoir,
Se dessinent à l’horizon,
Les couleurs des saisons.
Cath Lefebvre
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Vibrations
Te souviens-tu des jardins
Où nous cherchions les parfums
De rares fleurs indomptables
Tels nos corps déraisonnables ?
Te souviens-tu des musées
Nos silences en pointillé
Face aux œuvres mouvementées
Et nos silhouettes figées ?
Te souviens-tu de nos nuits
Vacillantes sous la pluie
Battements d’ailes meurtries
Frôlant nos cœurs insoumis ?
Te souviens-tu des voyages
Des frontières et des barrages
Comme des amours en cage
Aux impossibles partages ?
Te souviens-tu ?
Un jour près d’un monde en larmes
Aux pulsations incertaines
L’étincelle de nos âmes
S’est enflammée souveraine
Bénédicte Lefeuvre
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FUMA YE - L’ARBRE EN TOI
Fuma, Fuma Yé !
Fuma, Fumama Yé !
Au travers de grosses gouttes tièdes
Des horizons apparaissent
Paresse, paresse
Légende Vaudou
Grenier à mil
Révérend Oro
Et mamie Wata
C’est par où, par Pahou ?
Par Cotonou ou Paracou ?
Comment ne pas s’aimer
Comment ne pas semer
Au rythme des djembés
Au son du balafon
Fuma Fuma Yé !
Fuma Fumama Yé !
Et toutes ces plantes sur terre d’argile
Crachats de Jésus
Feuilles rouges des ancêtres
Arbres à calebasses
Et ces odeurs de marché.
C’est par où, par Pahou ?
Par Cotonou ou Paracou ?
Comment ne pas s’aimer
Comment ne pas semer
En toute simplicité
Fuma, Fuma Yé !
Fuma, Fumama Yé !
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Concert d’insectes
Canards chantant
Poursuites de lézards
Et perroquet dansant
Saba saba Yé !
Ndanq, ndanq, dé, dé
Malembé, malembé
Doucement, doucement
Tout doucement
Tout doux semant
Pagayer, pagayer
C’est par où ?
Par Pahou où par Ganvié ?
La vie sauvée pour retrouver la paix.
Comment ne pas mieux s’aimer ?
Comment ne pas mieux semer ?
En toute simple licité
Fuma Fuma Yé !
Fuma Fumama Yé !
Le Fuma c’est comme un grand arbre, fibreux
Le Fuma Yé c’est l’arbre qui est en toi
Le Fumama Yé c’est l’arbre
Que ta mère met en toi
Pour qu’il grandisse…
Patricia Giorgi (GEB NOUT)
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Raconte-moi ton histoire
Où est ta conscience historique ?
Oh toi ma terre ! Oh toi mon Afrique !
Raconte-moi ton histoire
Et je te conduirai à la gloire.
Te souviens-tu souvent de ce temps jadis,
Ce temps où tes enfants dans tes plaines
Sautillaient et chantaient des louanges divines,
Ce temps beau qui évoque le paradis ?
Te souviens-tu aussi de ces chants d’enfants,
Ces chants qui donnaient de la joie à tes rivières,
Ces chants qui suivaient les éléphants
Et qui donnaient de l’élégance à tes clairières ?
Moi je me souviens de ces griots
Qui nous nourrissaient de leur sagesse.
Oui ! Je me souviens qu’ils soignaient les idiots
Et nos terres se regorgeaient alors de leurs prouesses !
Ce temps t’a été arraché,
Ce temps où tu respirais la liberté
Dans tes écosystèmes, ce temps de prospérité
Que tu sembles avoir oublié et panaché.
Que c’est cruel ! la colonisation
Elle est venue du lointain
Et a porté ta béatitude à la malédiction.
Aujourd’hui, ton regard est vague et incertain.
Georges Fangué
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Le matin
Gouttes de rosée du matin
Celles qui mouillent notre chemin
Celles qui arrosent les fleurs du jardin
Celles qui mouillent les moustaches des félins
Lorena Lefebvre (12 ans)
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Recension
Vague mélancolique
Cath Lefebvre
Paru aux éditions Thierry sajat
Recueil de 50 pages/préface Daouda
Mbouobouo
Prix : 10 euros
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« Le hasard en réalité n’existe pas et comme le disait si bien Pasteur : « il ne favorise que les
esprits bien préparés ». Voici un esprit, une âme bien préparée ! Cath Lefebvre qui n’ayant
pas fini de donner raison à ses mots, donne ainsi un sens à sa vie à travers ce recueil, dans
lequel elle a su insuffler la dose d’amour qu’il fallait à l’humain pour se réaliser.
C’est un recueil cathartique de 50 pages, qui ressort en puissance mais exprime tout en
chanson les vicissitudes de la vie alliant nos joies, nos peines, nos douleurs, nos larmes
puisées dans le tréfonds de nos âmes. Une luciole dans la nuit, la nuit de nos maux à travers
une voix qui apaise d’une « vague mélancolique » ; cet océan qui s’étend à perte de vue
comme le vertige d’un homme au crépuscule de sa vie ; une vague conscience tenue au
souffle du vent, un épisode de tourments, de tourbillons agités par le vent de la douleur mais
surtout de l’amour…L’amour douloureux des autres, pour les autres. Une véritable cave aux
trésors, emprunte subitement d’une mélodie que l’on cerne mais dont on n’arrive pas à en
restreindre le champ voire le chant. »
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Société des Poètes et Artistes du Cameroun (SPAC)
Rassembler les poètes et écrivains du monde
dans un esprit d'amour, de paix et de solidarité.
Pour nous conta cter : asso.spac@yahoo.fr
Président : Daouda Mbouobouo Tél (237) 677 516 461
Déléguée France : Cath Lefebvre
Délégué Côte d’Ivoire : Léonce Kamano
Octobre 2017