Quelques chiffres
Dans la région Rhône-Alpes, il y a 68 500 personnes non logées ou très mal logées dont 13 300 sans domicile fixe et 8 500 en habitation de fortune (rapport 2011 fondation Abbé-Pierre). Les crédits diminuent alors que le nombre de demandeurs augmente : moins 41 millions d’euros pour 2011 et l’annonce de moins 64 millions d’euros pour 2012.
67
Décembe 2011 - 4e trim.
Près de 350 personnes dorment de-
hors dans notre agglomération : en-
fants, bébés, femmes enceintes, allai-
tantes, personnes âgées, malades. Ils
sont demandeurs d’asile, populations
roms.
Devant l’inertie des services de l’État,
le collectif « Personne à la rue » a mo-
bilisé les associations et organisé « une
nuit blanche » le 27 octobre dernier,
avec toiles de tentes pour s’abriter.
Quelle situation cet automne ?
Des demandeurs d’asi-
le arrivent et ne sont pas
hébergés comme le de-
mande la loi ; d’autres
sortant du CADA (cen-
tre d’accueil des deman-
deurs d’asile) sont dé-
boutés de leur statut de
réfugiés mais poursui-
vent d’autres démarches
de régularisation.
Concrètement sur le terrain on peut le
constater. Déjà cet été, le 115, numéro
d’urgence, était saturé ! Au 4 no-
vembre, 255 personnes sont sur liste
d’attente pour un hébergement. Le
Service d’accueil et d’orientation n’est
pas en mesure d’assurer sa mission.
Toutes les structures d’accueil sont
pleines, les nuits d’hôtel accordées
bien que représentant un coût de
5 millions d’euros en 2010 dans la
Loire, restent insuffisantes.
Des Roms qui vont de squatt en
squatt, toujours expulsés et de plus en
plus vite, avec la destruction de leurs
abris de fortune, ne peuvent pas tou-
jours emporter leurs quelques effets du
quotidien. Cette population majoritai-
rement originaire de Bulgarie et de
Roumanie, pays entrés récemment
dans l’Europe, a le droit d’y circuler.
Discriminée dans les pays d’origine,
elle en est partie, arrivée ici elle est
victime du rejet. Un travail conséquent
des associations se réalise à travers
l’accompagnement de cette population
et la scolarisation des enfants. Des pro-
jets européens avec financement exis-
tent, encore faut-il que la volonté de
l’État et des collectivités se manifeste.
Des logements sont vacants sur le
secteur alors que des familles dorment
sous les arcades de l’Hôtel-de-ville de
Saint-Étienne entre autres.
L’État ne respecte pas la loi.
En effet, une loi exige le droit au lo-
gement qui n’est pas respecté.
La dernière circulaire du plan froid
du 21 octobre vient de paraître ; elle
prône un logement durable et adapté à
la situation des personnes : capacités
supplémentaires, exceptionnelles et
temporaires d’hébergement quelle que
soit la situation administrative des per-
sonnes. L’impératif « zéro demande
non pourvue » dans les périodes de
grand froid est à réaliser.
Alors qu’attend-on ?
Début décembre, une table ronde a
été organisée par Mme la Préfète de la
Loire, récemment installée dans ses
fonctions, avec tous les acteurs (dont
le Cdafal) impliqués dans les actions
de solidarité avec ces publics. Affaire à
suivre !
Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques 28, rue Polignais - 42000 Saint-Étienne - Tél. 04 77 33 98 08 - Fax 04 77 32 64 95 - mail : [email protected]
GUINGUETTE
Des enfants jouent et se cha-maillent, d’autres font partir dans le ciel des ballons colorés, porteurs de messages, une fem-me allaite son bébé, des famil-les veillent sur des enfants en-dormis dans des poussettes, un groupe de musiciens nous réga-le d’airs d’accordéon. Des fil-les rient en dansant sur la musi-que, une farandole d’enfants s’organise. Un poète lit un tex-te au micro. Tout est joyeux, des groupes amicaux discutent. À côté il y a un kiosque à musi-que, un bassin avec des jets d’eau et de la pelouse. Dans la Grand-Rue le tram passe. On est place Jean-Jaurès. Certains ont installé des tentes pour y passer la nuit. Beaucoup lisent des textes et les signent sur un coin de table. Puis Emmaüs arrive avec d’énormes gamelles de soupe à l’oignon avec des morceaux de pain et du froma-ge râpé. Des gens ordinaires ont apporté des chips, des pom-mes et même un jambonneau…
Il y avait plus de 200 per-sonnes. C’était le 27 octobre à Saint-Étienne pour la nuit blan-che des sans-logis. Merci à France 3 et à La Tribune
pour leur présence
Samedi 5 novembre 2011, dans une in-terview sur France Info, le directeur des ventes de LVMH se félicitait de l’explo-sion des ventes d’Hermès, à tel point qu’il doit doubler le nombre d’artisans travail-lant le cuir. Pour des sacs à main à 5 000 € on doit s’inscrire sur une liste d’attente. Les ventes ont notablement progressé aux USA et en Chine (c’est là qu’il y a « explosion du nombre des ri-ches »), mais aussi en Europe et même en France.
Aux USA
Le lundi 7 novembre sur France Cul-ture, il était fait un tour d’horizon de la société américaine, qualifiée de « plou-tocratie ». Il y a une paupérisation accélé-rée des classes moyennes (en particulier ceux qui ont des diplômes universitaires), alors que les revenus des 2 % de la popu-lation la plus riche ont presque triplé ; et
ceux des 0,1 % de la population la plus riche ont été multipliés par 5,8. Dans le même temps des millions de petits pro-priétaires ont été expulsés de leur loge-ment. A ceux-là il reste les institutions charitables.
Les riches ne veulent ni impôts ni taxes (avec la bénédiction du dieu des « Évangélistes ») et au besoin placent leurs millions de dollars dans les paradis fiscaux.
En France « L’amendement » Coppé dispense de
l’impôt sur les plus-values, lors de ces-sion de filiales à l’étranger. Il en coûte 8 milliards d’euros aux finances publi-ques chaque année. On aurait pu aussi augmenter les impôts directs qui nous semblent plus justes mais on n’y a pas pensé !
À la place on préfère augmenter la TVA (impôt injuste pour les familles), augmen-ter le délai de carence pour congés mala-die et augmenter les cotisations des mu-tuelles de santé.
Si l’argent gagné par les sociétés multi-nationales était soumis à l’impôt, cela permettrait de consolider les services publics garants d’une équité entre tous.
L’effort de l’impôt est mal partagé : en France nous sommes en ploutocratie com-me aux USA et malheur au looser.
SMIC Au 10 novembre dernier, l’indice
mensuel des prix à la consommation
hors tabac a augmenté de 2,1 % par
rapport à l’indice constaté lors de
l’établissement du salaire minimum
antérieur (soit novembre 2010).
« En application des règles légales, la
hausse du SMIC à due concurrence
est donc automatique » a déclaré la
Direction générale du Travail, le jeudi
10 novembre 2011.
Le SMIC est donc revalorisé automa-
tiquement de 2,1 % au 1er décembre
2011.
À noter : Sous la présidence de Nico-
las Sarkozy, aucun « coup de pouce
supplémentaire » n’aura été donné au
SMIC.
Allocations familiales La commission des affaires sociales
de l’Assemblée nationale avait prévu
d’assujettir à la CSG le complément
de libre choix d’activité, pour écono-
miser 140 millions d’euros.
Cette mesure impopulaire dès son
annonce a été écartée… au profit du
gel, jusqu’au 1er avril 2012, de l’aug-
mentation du montant des allocations
familiales qui devait être de 2,3 %.
C’est donc une économie de
240 millions d’euros réalisée au dé-
triment des familles.
SUPER MARIO 1 Le premier est Mario Draghi nommé
à la BCE (Banque centrale européen-
ne). On dit de lui que c’est un prag-
matique, il s’adapte aux situations.
Heureusement, car dans le passé il a
été vice-président de la banque d’af-
faires Golmam-Sachs de 2002 à 2005.
Rappelez-vous c’est cette banque qui
a aidé le gouvernement grec (de droi-
te) à maquiller les comptes de la Grè-
ce dans ses rapports avec la BCE !
Maintenant il va « taper sur les doigts
de la Grèce » !… alors que c’est lui
qui mériterait le bâton.
SUPER MARIO 2 Le deuxième est Mario Monti, nou-
veau président du Conseil italien : il a
remplacé Berlusconi. Ancien com-
missaire européen, certains le nom-
maient « l’Ayatollah de la concurren-
ce libre et non faussée », il est issu lui
aussi de Golmam-Sachs.
Ces deux « super Mario » vont-ils
demander aux riches de payer leur
part de responsabilité dans la crise ?
La difficulté de vivre au quotidien de
nombre de nos concitoyens n’est pas due
à une fatalité inéluctable.
Souffrance au travail, isolement, dépres-
sion… sont accentués par l’action de
“ managers ”, gestionnaires d’un genre
nouveau, dont les méfaits, récents et assez
choquants, sévissent non seulement dans
les entreprises du secteur privé mais aussi
dans les domaines de l’éducation et de la
santé (hôpitaux, instituts médicaux édu-
catifs…).
La mission de ces super-managers est en
premier lieu d’apurer les comptes, et dans
un deuxième temps de “ remettre au tra-
vail ” les personnels en appliquant à la
lettre le règlement, tout le règlement, rien
que le règlement.
Dans un hôpital, dans un centre psy, la
qualité des soins dépend non seulement
de l’acte médical mais aussi, avant tout,
de la relation du soignant avec le patient :
écoute, dialogue, attention… Aucun logi-
ciel ne peut traiter ces aspects-là, ne peut
les quantifier, ne peut les rationaliser !
Or, ces nouveaux managers sont là pour
quantifier, rationaliser ce qui ne peut
l’être. Ils mettent toute leur énergie, obsti-
nément, à faire appliquer la loi en faisant
abstraction de l’humain.
Il n’y a plus de place pour la critique et
l’autonomie. Dans leurs contrats d’objec-
tifs, l’essentiel leur échappe au point de
susciter des effets “ contre-productifs ”.
La contrainte devient la règle, annihilant
désir et initiative des salariés obligés de
travailler dans un environnement où tout
doit être mesurable… et c’est ainsi qu’ils
perdent le goût de leur métier, qu’ils s’im-
pliquent moins et ressentent une grande
souffrance.
Ces méthodes de néomanagement sous
la pression aboutissent au harcèlement et
insidieusement préparent les fondements
d’une société dans laquelle les critères
dits économiques font la loi et où la loi
écrase la vie.
N’est-ce pas un cocktail très dangereux
qui peut expliquer nombre de suicides de
salariés ces dernières années ? Les pou-
voirs publics sont-ils conscients de ce qui
peut en découler à l’avenir ?
Centres de rétention Seule la Cimade intervenait dans les
centres de rétention pour aider les étrangers. Ceci permettait de faire un rapport annuel des conditions de dé-tention. En 2009 le gouvernement a décidé de les diviser en lots et de ré-partir les centres de rétention entre 6 associations dont la Cimade, ce qui aux yeux du gouvernement évitait d’avoir une vue générale.
Mais le marché en lots des centres de rétention a aussi ses revers.
Contrairement à ce que l’État pen-sait, l’Ordre de Malte (une des 6 associations) constate une politique du chiffre qui enfreint la loi. Elle de-vient donc contestataire.
Par ailleurs, la Cimade s’est portée candidate pour le nouveau centre du Mesnil-Amelot qui vient de s’ouvrir. Le ministre de l’Intérieur a fait du pied aux avocats de Meaux pour évi-ter la Cimade. Mais le Conseil natio-nal des barreaux dit : « Pas question d’opposer avocats et membres de la Cimade.» L’avocat n’est pas astreint à une présence permanente alors que la Cimade est présente 24 h/24 ; le rôle n’est pas le même non plus.
Ne voudrait-on pas se débarrasser de la Cimade ? Rien n’est encore complètement décidé. À suivre.
Le plan de rigueur : Un “ coût ” de massue pour les fa-
milles. C’est le titre de Libération commentant les deux plans de ri-gueur. Pour un couple qui gagne le revenu médian soit 36 700 € par an, ce plan va entraîner au moins 1 034 € de dépenses supplémentaires.
Prix des labos « Un laboratoire de biologie valait
100 % de son chiffre d'affaires il y a un an, il en vaut aujourd'hui 130 % voire parfois 170 % », s'exclame Thierry Bouchet, président du grou-pement Bio Paris Ouest. Les ache-teurs se bousculent, des groupes de laboratoires fusionnent ou rachètent des concurrents, mais aussi de grands investisseurs. Groupama et d'autres financiers ont lancé il y a un an No-vescia, le groupe a déjà racheté près de 80 laboratoires et il vise 10 % du marché français d'ici à 2011. Cerba European Lab, autre grand laboratoire européen, s'installe à son tour sur le marché de la biologie médicale non spécialisée. Il a racheté deux ensem-bles de 10 et 17 laboratoires dans le Nord et la région lyonnaise.
Les laboratoires de biologie sont dans
le collimateur. L'ordonnance du 13 jan-
vier 2010 (donc, pas de passage devant
députés et sénateurs !) contraint les
5 800 laboratoires français à être accrédi-
tés selon la norme de qualité ISO 15189.
Un processus long et onéreux. Voici quel-
ques-unes des conséquences.
Les laboratoires devant se porter ga-
rants du préleveur, les infirmières, ne
pourraient faire les prises de sang seule-
ment si elles ont été formées et agréées
par le labo dans lequel le prélèvement est
analysé. Seconde conséquence, et non des
moindres : les prélèvements à domicile
seraient désormais interdits. Les patients
devraient donc se rendre au laboratoire
par leurs propres moyens, quel que soit
leur état ou bien se faire hospitaliser.
Troisième conséquence : les laboratoires
étant tenus de s'équiper de machines
hyper-performantes, avec le moins de
personnel possible, pour pouvoir conti-
nuer à fonctionner, devront se regrouper.
But final avoué : 1 à 2 labos seulement
par département, les hôpitaux de taille
moyenne qui possèdent leur propre labo
devront le fermer (c'est déjà fait à l’Insti-
tut Paoli-Calmette de Marseille, par
exemple, Cavaillon et Orange vont sui-
vre). Comme ces grands plateaux techni-
ques seront les seuls à accueillir une gran-
de partie des examens à réaliser, les résul-
tats ne seront connus qu'au bout de plu-
sieurs jours (et mieux vaut ne pas en avoir
besoin un vendredi après-midi !).
Il a été décidé, en toute discrétion, que
désormais le directeur d’un labo n’a plus
besoin d’être biologiste. La Générale de
Santé, ainsi que d’autres grands groupes
financiers sont donc en train de racheter
tous les labos de France et de Navarre : il
devient donc impossible à un médecin
biologiste de posséder son propre labo.
D’autres professions libérales de santé
sont visées : la radiologie, l’anatomopa-
thologie, la chirurgie dentaire… La phar-
macie d’officine est déjà attaquée à
Bruxelles comme la biologie médicale.
Finalement, c’est toute la santé qui serait
vouée à se vendre aux plus offrants !
Toujours indispensable car elle est le
ciment qui permet de réunir les
« briques » représentant les différentes
cultures, philosophies, religions de no-
tre pays. Ciment reposant sur l’activité
de militants de toutes origines, qui font
tout ce qu’ils peuvent pour favoriser
entre nos citoyens, tolérance, et mieux
encore respects réciproques, dialogue,
actions fraternelles en vue de mieux
vivre, plus égaux. Tâche pas toujours
facile, car il faut s’attaquer à des préju-
gés enracinés, lire ensemble l’histoire
des peuples, afin de mieux orienter le
futur vers le bien vivre ensemble. Pas
facile non plus car il nous faut souvent
un gros effort sur nous-mêmes, pour
bien comprendre l’autre.
Et pourtant menacée, aussi bien lors-
qu’une pièce de théâtre est attaquée que
lorsqu’un attentat détruit les locaux de
Charlie Hebdo. Il y a toujours des ex-
trémistes, des fanatiques, qui prétendent
détenir la Vérité, et veulent l’imposer
au reste du monde, considéré comme
inférieur par ces extrémistes. Mais nous
ne sommes plus au Moyen Âge, ou à
l’époque des rois, durant laquelle le
blasphème était un crime. Chacun doit
être libre de dire ce qu’il veut, sauf ce
qui va à l’encontre des droits et des de-
voirs humains fondamentaux. Dans la
loi de 1905, le concept de « liberté de
conscience » reconnaît la liberté de
croire, de ne pas croire, d’être athée ou
agnostique. La liberté de conscience,
sans doute la plus belle de nos libertés
individuelles, se conjugue avec le libre
exercice des cultes dans le respect de
l’ordre public.
Vivre ensemble, et non pas côte à cô-
te, est un combat de chaque jour. Il faut
en particulier faire un gros effort en
direction de nos enfants et des jeunes,
ils sont les futurs bâtisseurs d’un avenir
meilleur. L’Association Familiale Laï-
que de Saint-Étienne souhaite, dans un
proche avenir, écrire une petite brochu-
re devant aider les parents à parler de
laïcité à leurs enfants, et aussi réfléchir
à des pratiques permettant une égalité
des filles et des garçons.
Mais qui va me piquer ?
Les truites aiment la Semène Depuis le percement du barrage des
Plats à Saint-Genest-Malifaux, la
densité de truites farios de souche
locale est passée de 3 300 truites à
l’hectare en 2005 en aval du barrage,
à plus de 6 000 en 2010.
Victoire face à Lactalis C’était le 14 septembre 2011 au
Tribunal de Saint-Étienne qui a rendu
son jugement. Lactalis réclamait
14 000 € à Philippe Marquet, respon-
sable de la Confédération paysanne,
pour une action collective de blocage
de l’usine d’Andrézieux. La justice a
débouté Lactalis et l’a condamnée à
verser 1 500 € à Philippe Marquet au
titre des frais de justice.
Expo du Cdafal phosphates-nitrates-pesticides
Depuis un an elle a connu un succès
important avec 42 présentations à ce
jour, dont 21 présentations dans l’ag-
glomération stéphanoise, 16 dans la
Plaine du Forez, 5 dans le Roannais.
Les associations, les écoles, les col-
lectivités peuvent l’emprunter, utiliser
le diaporama et diffuser les plaquettes
(12 pages phosphates, 12 pages nitra-
tes) ainsi que les fiches compost, fer-
tilisation du jardin, purin d’ortie…
Les perturbateurs du système endocri-
nien sont des substances chimiques d’ori-
gine naturelle ou artificielle qui peuvent
interférer avec le fonctionnement des
glandes endocrines. Les glandes endocri-
nes sécrètent des substances biologiques
hautement actives appelées hormones.
Leur dysfonctionnement peut altérer dif-
férentes fonctions
telles que la crois-
sance, le développe-
ment, le comporte-
ment, la production,
l’utilisation et le
stockage de l’éner-
gie, etc. Certains
perturbateurs sont
reprotoxiques : ils
peuvent nuire à la
fertilité, ou pertur-
ber le développe-
ment du fœtus.
Des produits toxiques dans les vête-
ments de 14 grandes marques. Green-
peace, dans un rapport du 27 août 2011
met en cause entre autres Adidas, Uniqlo,
Calvin Klein, Li Ning, H&M, Abercrom-
bie & Fitch, Lacoste, Converse et Ralph
Lauren. L’association Greenpeace a ache-
té dans 18 pays des échantillons de vête-
ments de ces marques, fabriqués notam-
ment en Chine, au Vietnam, en Malaisie
et aux Philippines. Puis elle a soumis ces
textiles à des analyses. « Des éthoxylates
de nonylphénol » ont été détectés dans 2/3
de ces échantillons. Ce sont des produits
chimiques fréquemment utilisés comme
détergents dans de nombreux processus
industriels et dans la production de texti-
les naturels et synthétiques. Déversés
dans les égouts, ils se décomposent en
nonylphénol (NP), un sous-produit très
toxique qui peut contaminer la chaîne
alimentaire et s’accumuler au sein des
organismes vivants.
Que faire ?
Une coalition d’ONG a publié la liste
SIN (Substitution Immédiate Nécessaire),
document désormais incontournable lis-
tant les substances chimiques dangereuses
prioritaires pour les associations de défen-
se de l’environnement, de la santé publi-
que, des droits des femmes et des
consommateurs. Elle comprend 22 pertur-
bateurs endocriniens supplémentaires,
ingrédients courants de nombreux pro-
duits et biens de consommation, qui relè-
vent du règlement Reach* en tant que
“ substances chimiques extrêmement pré-
occupantes ”.
Et en France ?
En France, la question de l’impact des
perturbateurs endocriniens sur la santé fait
régulièrement parler d’elle mais sans que
des mesures appropriées ne viennent ré-
duire l’exposition de l’ensemble de la
population : le consommateur reste mal
informé et surtout mal protégé. Malgré
l’identification de plusieurs substances
prioritaires par les organismes de recher-
che et de veille sanitaire, les évaluations
se poursuivent sans déboucher sur une
action pourtant bien nécessaire. Les asso-
ciations françaises appellent le gouverne-
ment français et la Commission européen-
ne à prendre leurs responsabilités et à
agir, de manière urgente et prioritaire, sur
ces substances dans le cadre de Reach*.
*REACH Le règlement européen Reach relatif à l’en-
registrement, l’évaluation et l’autorisation des produits chimiques est entré en vigueur le 1er juin 2007. Les principaux objectifs de Reach sont de mieux protéger la santé humai-ne et l’environnement contre les risques que peuvent présenter les produits chimiques. Le règlement prévoit que les industriels ont la responsabilité d’évaluer les risques posés par les produits chimiques qu’ils utilisent ou met-tent sur le marché et de fournir à leurs utilisa-teurs les informations nécessaires. Cette nou-velle règlementation européenne concerne potentiellement tous les industriels, l’industrie chimique mais aussi les utilisateurs de subs-tances, préparations et mélanges, soit un cer-tain nombre de filières industrielles exerçant en aval de la chimie (plasturgie, métallurgie, textile, etc.). L’enregistrement des substances est obligatoire auprès de l’Agence européenne des produits chimiques. Les substances n’ayant pas été enregistrées ne pourront plus être mises sur le marché européen.
DIRTY LAUNDRY En septembre Greenpeace a rendu public
« Dirty Laundry », rapport qui montre com-ment les fournisseurs des grandes marques textiles empoisonnent l’eau de certains fleuves chinois avec leurs rejets chimiques. À la suite de cette publication, les marques Puma et Nike se sont engagées à éliminer de leurs processus de fabrication toute substance chimique toxi-que d’ici à 2020. En revanche Adidas s’est borné à un « communiqué vague, sans engage-ment de sa part ».
SOMMAIRE
Brèves pages 2, 3, 4
P. 1 Edito - Guinguette
P. 2 Néomanagement Ploutocratie P. 3 Laïcité—Laboratoires
P. 4 Bisphénol A et les autres
P. 5-6 Supplément conso
Toute utilisation ou reproduction de “L’Expresso”, même partielle, est vivement encouragée. N’oubliez pas de citer vos sources !
Les contrats pièges
pour con’sommateurs
Nous attirons l’attention de nos adhérents sur la signature de
leurs contrats. Dernièrement, le service consommation du
Cdafal a eu à connaître plusieurs litiges survenant à l’occasion
de l’acquisition d’un bien ou d’un service.
Une société, une grande surface… concluent une vente, ou
une prestation, que leur client signe. Parmi les feuillets signés,
le consommateur découvre, postérieurement, un contrat de cré-
dit, ou encore un changement de fournisseur d’électricité… sans
que le sujet n’ait été abordé par le contractant.
Même si cette pratique est choquante, le contrat « caché »
n’est pas toujours annulable car les conditions de réalisation du
contrat sont souvent remplies (signature du client, information
écrite sur les conditions générales de vente jointes, délai de ré-
tractation dépassé…).
En cas de litiges, contacter le service consommation
du Cdafal. Une juriste reçoit sur rendez-vous, les lundi,
mardi et jeudi. Tél. 04 77 33 98 08
Facture d’eau
La loi no 2011-156 du 7 février 2011 crée un dispositif
d’aides aux personnes ayant des difficultés à payer leur facture
d’eau.
Les opérateurs d’eau pourront verser 0,5 % de leurs recettes aux
Fonds départementaux de Solidarité pour le Logement (FSL).
Ces fonds, potentiellement dotés de 50 millions d’euros supplé-
mentaires à partir de 2012, seront gérés par les Conseils géné-
raux qui verseront des aides aux familles confrontées à des si-
tuations d’impayés.
Tarifs sociaux
de l’électricité et du gaz*
À ce jour, seuls 600 000 sur 1,5 à 2 millions de foyers éligi-
bles bénéficient effectivement de ce type d’aides.
Le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie a
annoncé le 17 octobre dernier, l’automatisation, pour les allo-
cataires de la Couverture maladie universelle complémentaire
(CMU-C), de la procédure d’attribution des tarifs sociaux de
l’électricité et du gaz à compter du 1er janvier 2012.
Pour cela, il serait question d’utiliser, sous le contrôle de la
Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil),
le fichier des allocataires CMU-C.
Les foyers ayant droit à ces aides n’auraient donc plus de
démarches à effectuer pour en bénéficier.
* Ces dispositifs sont ouverts aux personnes dont les ressources
n’excèdent pas les plafonds de la CMU-C, soit 7 771 euros par an
pour 1 personne seule ou 11 657 euros pour 2 personnes.
92 253 plaintes reçues par la DGCCRF
Un projet visant à une meilleure protection des consomma-
teurs, met en avant 25 mesures avec pour points phares : l’éner-
gie, le logement, la téléphonie et l’internet. Exemples de propo-
sitions :
– le blocage d’une facture d’énergie « anormale » pourrait être
demandé par le consommateur,
– une pénalité de 10 % devrait être versée par le bailleur ne
restituant pas la caution dans les temps.
– les loyers seraient ajustés en cas d’erreur de métrage,
– obligation pour les opérateurs téléphoniques de proposer des
forfaits sans engagement,
– un tarif social de l’internet devrait voir le jour.
Jeans Diesel Ils ont obtenu la note de 1 sur 100 dans une enquête compa-
rative sur les aspects sociaux et environnementaux des jeans.
Déjà, la marque a refusé l’accès aux usines. Ensuite à partir de
documents et d’audits elle a obtenu “zéro”. Boss, Wrangler et
Lee ont obtenu moins de 10. Denim by H&M, Zara et Levi’s
ont obtenu plus de 60 sur 100.
Rappel : éviter d’acheter des jeans neufs artificiellement
usés car cette technique (sablage) est très nocive pour les sala-
riés. 60 millions de consommateurs
Mettez un somalien dans votre moteur Partout en Afrique des gouvernements bradent des millions
d’hectares de terres pour cultiver des plantes pour faire des agro
-carburants… Au Kenya on chasse les habitants de villages
entiers pour y cultiver les cannes à sucre pour l’éthanol des voi-
tures. Un Kenyan témoigne : « On nous a dit que nous serions
tous brûlés si on ne partait pas. » L’Éthopie est en train de né-
gocier une location longue durée d’hectares fertiles pour
245 000 hectares pour biocarburants… Soit 90 000 personnes
concernées qui ne pourront plus se nourrir de la terre.
Survival International - www.survivalfrance.org
Diagnostics énergétiques Mis en place en 2009 ils manquaient de fiabilité. À partir de
janvier 2012 ils compteront 60 points de contrôle au lieu de 30
(logiciels validés). Les diagnostiqueurs devront passer des exa-
mens plus difficiles et suivre des formations continues. La liste
des diagnostiqueurs certifiés est en ligne. Le prix des diagnos-
tics va probablement augmenter.
60 millions de consommateurs
Énergie Les prix de l’énergie ont augmenté de 20 % pour le gaz, de
10 % pour l’électricité au cours des 2 dernières années. Les
réclamations concernent les factures qui grimpent : trop-perçus,
67 décembre 2011 - 4e trimestre
factures incompréhensibles, soit 25 % de litiges en plus traités
par le médiateur national.
60 millions de consommateurs, 12 novembre
Data centers Dans le Val-de-Marne près d’Euro Disney, la chaleur récupé-
rée dans les salles où les ordinateurs ont besoin d’être refroidis
en permanence pour rester à température constante, sera recy-
clée et acheminée aux entreprises du parc d’activités. Le prix de
cette énergie devrait être intéressant.
Le Monde, 2-11-2011
L’augmentation des prix à EDF :
c’est la faute aux Japonais C’est ce qu’ont dit les responsables d’EDF aux associations
de consommateurs de la Loire. En effet les contrôles et les ren-
forcements des mesures de sécurité pour les centrales françaises
devraient faire augmenter les prix. Le Cdafal réclame que l’ar-
gent soit mis pour les recherches « énergies renouvelables »,
afin de réduire à terme le besoin d’une énergie aussi dangereuse
au présent et pour l’avenir.
À noter que si l’Allemagne veut dépasser les 52 000 MW
produits par photopiles, la France en prévoit seulement
5 400 MW (800 MW de photopiles installées en 2010 ont coûté
126 milliards d’euros de subvention soit 0,75 % de facture
d’électricité. 35 milliards sont prévus pour prolonger la vie des
centrales, 6 milliards pour l’EPR, 100 à 200 milliards pour dé-
manteler les réacteurs.
De l’uranium dans l’eau C’était en juillet 2008 suite à un déversement accidentel dans
les cours d’eau avoisinant la centrale du Tricastin. Areva a été
condamnée le 30 septembre 2011.
Méduses antinucléaires Début juin une invasion de méduses a obstrué le système de
refroidissement de la centrale nucléaire Torness sur le littoral
écossais. En Angleterre c’est un phoque qui s’est retrouvé pris
au piège dans le circuit de refroidissement.
TRANSRURAL INITIATIVES, septembre 2011
Réacteurs nucléaires en Europe 177 réacteurs en fonctionnement en 1989, 143 en 2011 avant
l’accident du Japon. 137 début août 2011 suite à des fermetures.
Accident de niveau 4 aux États-Unis Le 6 juin 2011 la centrale de Fort-Calhoun dans le Nebraska,
à l’arrêt pour rechargement, a été envahie par la crue du Mis-
souri. Le 20 juillet le gouvernement américain a reconnu que
l’eau avait pénétré dans les sites de stockage de combustibles.
Accident de niveau 4, avec problème de contamination des eaux
de la rivière.
Les deux-tiers des tumeurs des agriculteurs
seraient liées aux pesticides Chez les agriculteurs 12 % des maladies liées au travail sont
des tumeurs (réseau national de vigilance de l’ANSES). Par
comparaison dans les maladies liées au travail tous secteurs
confondus, ce pourcentage est de 7,6 % pour les tumeurs. Parmi
les tumeurs liées au métier d’agriculteur, les 2/3 seraient corré-
lés à l’utilisation des pesticides.
Graines germées Les graines germées bio n’ont pas été impliquées dans la res-
ponsabilité de l’épidémie de l’E.Coli (entérohémorragique). Les
graines de fenugrec responsables étaient importées d’Égypte et
leur mise sur le marché européen a été suspendue.
Celles de Bègles en Gironde étaient issues de jardineries sou-
haitant investir le secteur et ne maîtrisant pas les règles draco-
niennes de contrôle continu de la qualité microbiologique. Mal-
heureusement les entreprises vertueuses ont trinqué en perdant
67 % de vente et des salariés ont été licenciés.
Taxer la malbouffe La Finlande taxe les sucreries, la Hongrie les produits salés,
le Danemark les graisses saturées… La France les sodas… ! On
est d’accord à condition que de vraies campagnes d’éducation à
la santé soient menées par les pouvoirs publics
Allocation Adulte Handicapé Elle s’élève aujourd’hui à 743,62 € maximum, largement sous
la barre du seuil de pauvreté, qui, pour une personne seule, est
de 954 €.
Coût de la santé pour les ménages 35,1 milliards d’euros en 2006 – 41,9 milliards d’euros en
2010 (soit 60 % des dépenses non couvertes par la Sécurité
sociale). Pendant ces cinq années, le revenu brut des ménages a
progressé de 8,95 %. Le coût de la santé a bondi de 16,6 %,
deux fois plus vite que les revenus !
Qualité de l’air A partir de janvier 2012, la surveillance de la qualité de l’air
sera assurée par l’association AIR-RHONE-ALPES. Les six
comités territoriaux assureront les relevés et analyses. Voir les
résultats, au jour le jour : www.atmo-rhonealpes.org
Insecticide : un pas en avant, deux pas en arrière Le Cruiser interdit sur les maïs (accusé d’être un facteur de
surmortalité pour les abeilles) a été autorisé en 2011 pour le
colza. Cette décision devrait permettre à l’agrochimie d’écouler
ses stocks !
Fonds de pension et terres agricoles Les fonds de pension ont pour objectif de faire fructifier l’ar-
gent des épargnants afin de le leur reverser mensuellement lors
de la retraite. De 1 à 3 % de ces portefeuilles de fonds de pen-
sion concernent les matières premières et les terres agricoles. La
stratégie actuelle est de passer à 5 % vue l’augmentation des
terres et des matières premières, ce qui contribue à faire aug-
menter les prix alimentaires mondiaux.
TRANSRURAL Initiatives
Note de synthèse de GRAIN
Cher Père Noël,
En 2010, il avait reçu 1,5 million de missives. La Poste a re-
cruté à Libourne, pour cette 49e année consécutive, 60 secrétai-
res. Leur mission : ouvrir les courriers des enfants adressés à
l’homme à la barbe blanche et l’aider à répondre à chacun
d’eux. Ancestral mais moderne il est aussi joignable via inter-
net : www.laposte.fr/pere-noel.fr, avant le 22 décembre.