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#078. AOÛT/ SEPTEMBRE 2015. €5

TREND REPORTS: ACTION CAMS & ACCESSOIRES, ACTIVEWEAR, LONGBOARDS, BAGAGERIE, SOLAIRES, SUP, SURFWEAR, MONTRES, WETSUITS.

WILCO PRINS CEO RIP CURL LA GENERATION PERDUE DES BOARDSPORTS

FOCUS SUR LE SUPPRESENTATION DES MARQUES, SCIENCE DES ACHATS

& BEAUCOUP PLUS...

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Sur la couverture : François Liets, Billabong Brand Manager surfant Mullaghmore, en Irlande. Photo: Laurent Pujol.

L’industrie des boardsports a vécu une période de changement et de renouvellement depuis la crise financière mondiale alors que les marques réalisaient que le volume de produits fabriqués était trop important pour la capacité d’absorption du marché en mutation.

Le défi, pendant ces années, aura été de naviguer dans la tourmente du changement. Survivre ou couler. Rip Curl est une marque qui a su tenir le cap et la tête hors de l’eau, en dépit de revers et de vicissitudes conjoncturels. Dans ce numéro de SOURCE, son CEO Europe, Wilco Prins, nous parle des choix stratégiques, de la réduction de l’offre de 50 %, des choix de segmentation, d’innovation, de qualité et de succès. Dit autrement, il décrit un exemple à suivre.

Dans nos rapports de tendances Printemps/Eté 16, les marques optent pour une approche technique et premium qui se traduit par une pléthore d’innovations technologiques qui justifient des prix plus élevés.

Alors qu’à une époque un consommateur s’habillait d’une seule marque de la tête aux pieds, aujourd’hui ses choix sont pluriels.

Ceci ouvre le marché et les marques gagnent de nouveaux clients. Ainsi, leur choix se porte moins vers du volume à tout prix et plus vers de la qualité, car qualité + technicité = fidélité.

La question de la fidélisation touche aussi le commerce du détail où la satisfaction d’un détaillant avec un produit et un service, quels qu’ils soient, équivaut à des commandes récurrentes puis une relation stable et durable avec son fournisseur.

Dans les rapports de tendances de ce numéro, nos experts décortiquent l’information produit et soulignent ce qui mérite votre attention, que ce soit dans le marché du wetsuit, du longboard, des solaires, des action cams, du surfwear ou des montres. Nous étudions aussi deux autres catégories, nouvelles : l’activewear féminin et la bagagerie. Nous parlons aussi de SUP avec un rapport de tendances dédié et une interview avec John Hibbard, cofondateur de Red Paddle Co.

Toujours de côté,

Harry Mitchell ThompsonEditeur

Rédacteur en Chef Harry Mitchell [email protected]

Rédacteur Français et Surf Iker Aguirre [email protected]

Rédacteur Snowboard Rémi [email protected]

Rédacteur Skate Dirk [email protected]

Rédactrice Allemand Anna [email protected]

Rédacteur SUP Robert Etienne [email protected]

Design Graphique Séréna [email protected]

Manager Medias Numériques Denis Houillé[email protected]

CorrecteursInsa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant

CollaborateursJokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, Adam Rowlands, Robert Etienne, Anna Langer, Emma Humphreys, Sam Grant, David Bianic, Robbie Morgan, Francois Applagnat, Siana Ivanova.

Publicité et [email protected]

Comptabilité[email protected]

[email protected]

Directeur de [email protected]

Une publicationESB22 Friars Street, SudburySuffolk, CO10 2AA. UK

Boardsport SOURCE est une publication bimestrielle ©ESB. Tous droits réservés.www.boardsportsource.com

09 EDITO

11 NEWS

14 BILAN DES SALONS PROFESSIONNELS

17 DÉTAILLANT DU MOIS – NOMAD SURFSHOP

18 TENDANCES PE16 : ACTIVEWEAR

21 TENDANCES PE16 : SUP

27 TENDANCES PE16 : SOLAIRES

33 GALERIE SOLAIRES

36 INTERVIEW GRAND PONTE: WILCO PRINS, CEO

RIPCURL

39 TENDANCES PE16: ACTION CAMS & ACCESSOIRES

42 TENDANCES PE16: MONTRES

45 RIDE O’METER

49 GÉNÉRATION PERDUE

53 TENDANCES PE16: LONGBOARDS

59 LE SKATE AUX J.O. 2020: POUR OU CONTRE?

62 TENDANCES PE16: SURFWEAR FÉMININ

65 TENDANCES PE16: SURFWEAR MASCULIN

69 TENDENCES PE16: BAGAGERIE

72 INTERVIEW SUP

75 TENDANCES PE16: WETSUITS

80 SCIENCE DES ACHATS: IVO NISA, 58 SURF

83 PRESENTATION DE MARQUE: MAUI AND SONS

84 PRESENTATION DE MARQUE: NICE SKATEBOARD

86 PRESENTATION DE MARQUE: KORUA SHAPES

88 GREENROOMVOICE: OUTERKNOWN

90 NOUVEAUX PRODUITS

93 ZOOM SUR LES MARCHÉS

104 EVENEMENT

107 L’OEIL DU CYCLOPE

Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous une quelconque forme que ce soit, ni par aucun moyen, ni stockée dans un système quelconque sans une permission écrite préalable, excepté pour tout usage respectueux de la loi du Copyright Designs and Patents Act 1988. Toute demande de permission pour l’utilisation de matériel sous copyright, incluant la reproduction d’extraits dans d’autres travaux publics, devra être effectuée auprès du Directeur de Publication. Il sera impératif de citer l’auteur, l’éditeur et la source. Les points de vue exprimés dans ce magazine ne sont pas forcement ceux du Directeur de Publication et de l’Editeur. ISSN # 1478 -4777

SOMMAIRE

BONJOUR #78NOUS

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EN BREF

Brunotti complète la réinvention de l’entreprise qui aboutira avec le lancement des 180 produits de leur collection RDP (Rider Developped Product). L’entreprise, fondée en 1979, a aussi lancé une collection fashion, NMTC, qui sera destinée à d’autres canaux de distribution mais fidèle à leurs valeurs “All Boardsports” et ayant pour objectif d’attirer de nouveaux adeptes à nos sports.

LA RÉINVENTION DE BRUNOTTI

Luxottica a fermé le QG d’Oakley à Zurich et le personnel se déplace dans les locaux ce Luxottica, à Milan, Londres ou ailleurs, en Italie. C’est le résultat du processus de restructuration d’Oakley qui économisera 100 millions d’euros, répartis entre opportunités de croissance et économies de structure et de fonctionnement. Oakley anticipe 50 millions d’Euros de résultat de cette intégration et une économie de 50 millions par an. La marque a été rachetée par Luxottica en 2007 et elle a évolué comme une entité à part jusqu’à aujourd’hui.

OAKLEY FERME SON QG EUROPÉEN, LE PERSONNEL SE DÉPLACE DANS LES BUREAUX DE LUXOTTICA

Après avoir développé au Portugal et pendant 5 ans des boards pour le marché européen (shapées par Nuno Matta), SUPERbrand fabriquera ses planches sur la Gold Coast australienne, dans les ateliers d’Adam “Sparrow” Fletcher.

SUPERBRAND APPROVISIONNE L’EUROPE AVEC DES BOARDS AUSTRALIENNES

Surfers Against Sewage a présenté la Global Wave Conference, un événement international majeur autour de la protection des vagues, des océans, des plages et des habitats surf du monde entier et qui aura lieu aux Cornouailles, Angleterre, les 12 et 13 octobre, puis dans la capitale du pays, au Palais de Westminster, le 14 octobre.

SURFERS AGAINST SEWAGE PRÉSENTE LA GLOBAL WAVE CONFERENCE, CORNOUAILLES & LONDRES, EN OCTOBRE

Le Freeze Big Air accueillera les meilleurs rideurs au monde dans la capitale de la Grande-Bretagne, pour ce FIS Snowboard World Cup Big Air and International Ski Invitational. Il aura lieu au Parc Olympique Reine Elizabeth, à Londres, dans un jump de neige naturelle de 120 x 41 m. All Conditions Media, l’agence RP action sports basée à Londres, sera responsable de la promotion de l’événement, avec le concours des ambassadeurs olympiques Jenny Jones (médaillée de bronze) et Jamie Nicholls.

FREEZE BIG AIR 2015, OLYMPIC PARK DE LONDRES, 14 NOVEMBRE 2015

Penny skateboards a annoncé le lancement d’une nouvelle catégorie de longboards. Disponibles en 6 combinaisons de couleurs classiques, les nouveaux longboards Penny 36’’ offrent un style de ride agréable et complètent l’offre de cruisers et de sacs à dos.

PENNY LANCE DES LONGBOARDS

Patagonia a nommé Alex Beasley nouveau Country Manager Grande-Bretagne et Irlande. C’est la dernière recrue d’une vague d’embauches de la marque, qui continue sa restructuration européenne. Beasley a été responsable de The North Face Grande-Bretagne et Irlande, avant de lancer sa propre agence de conseil en marketing digital, en avril 2014.

PATAGONIA NOMME ALEX BEASLEY COUNTRY MANAGER - GB & IRLANDE

Animal sera distribuée par Your People en Allemagne. La marque rejoint un portefeuille de la société de Stuttgart composé des marques Smith Optics, Rome SDS, Holden Outerwear, Spacecraft, Foolmoon et Maui and Sons.

YOUR PEOPLE RÉCUPÈRE LA DISTRIBUTION ANIMAL EN ALLEMAGNE

#78

Le Surf Summit EuroSIMA a confirmé les dates de sa 14ème édition. Comme le Quiksilver Pro a décalé ses dates légèrement plus tard dans le mois, le Surf Summit fait de même. Il aura lieu au Belambra des Estagnots, à Seignosse, les 8 et 9 octobre. Le Surfing Lounge revient au Surf Summit EuroSIMA et les marques pourront présenter leurs dernières innovations à l’ensemble de l’industrie du surf. Parmi les intervenants : Renaud Vaschalde, analyste chez NPD Group ; le surfeur Dave Rastovich ; le voyageur et photographe Maurice Rebeix ; Frédéric Beuvry, Senior VP Brand, Design & Ergonomy chez Schneider Electric; Jacques Paget, LIBRA Conseil, expert en négociations et illusionniste; Charlotte Cochaud, Brand Content Manager chez Michel et Augustin. Organisée par ISPO, une table ronde réunira des détaillants européens de l’industrie des action sports.Le Waterman’s Ball aura lieu au même endroit que l’an dernier, le vendredi 9 octobre 2015 à partir de 20h00, sur le thème “Hot Rod” et un dress code consacré au denim. Comme toujours, cet événement offre un moment privilégié aux entreprises du surf business européen pour se retrouver et renforcer les liens qui les unissent. Au plaisir de vous y rencontrer.

14ÈME ÉDITION DE L’EUROSIMA SURF SUMMIT - 8-9 OCTOBRE 2015

Le Freeride World Tour 2016 a des dates officielles. Il commencera avec la crème de la crème du freeride mondial, à Vallnord Arcalis, en Andorre, avant de mettre le cap sur Chamonix. Le tour ira ensuite à Fieberbrunn avant le “cut” final ; puis à Haines, en Alaska, avant le deuxième et dernier “cut”, qui réduira à 6 hommes et 4 femmes le nombre de concurrents en lisse pour le titre de Champion du Monde de Freeride 2016, qui sera décerné à Verbier.

Le 31 juillet, Pékin a été nommée ville d’accueil des J.O. 2022 d’Hiver, une nouvelle qui a suivi l’annonce de Messe München (propriétaire d’ISPO) du renouvellement du partenariat avec Alpitec China, le salon international des technologies de montagne et d’hiver de Fiera Bolzano.

LE SWATCH FREERIDE WORLD TOUR PUBLIE LE CALENDRIER 2016

ISPO BEIJING : MESSE MÜNCHEN RENOUVELLE L’ACCORD AVEC ALPITEC CHINA

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L’étape sud-africaine du World Surf League Championship Tour a été suspendue peu de temps après le lancement de la finale, quand l’Australien Mick Fanning a subi l’attaque de deux requins blancs. Fanning est sorti indemne de l’attaque et la World Surf League a décidé de suspendre la compétition et d’honorer les deux surfeurs finalistes avec une deuxième place et le partage du prix et des points.

L’édition 2015 du Telegraph Ski and Snowboard Show London déménage à Battersea Park. L’événement aura lieu en partenariat avec l’Altitude Comedy Festival, qui sera responsable de spectacles comiques. Le show aura lieu à Londres, du 5 au 8 novembre, et son équivalent en Angleterre du Nord aura lieu à Manchester du 30 octobre au 1er novembre.

Le fabricant de vagues artificielles Wavegarden a annoné un partenariat stratégique avec Leitner, le spécialiste des remontées mécaniques. Le DirectDrive de Leitner offre un système à traction directe qui tractera le “wavefoil” de Wavegarden d’un côté à l’autre du lagon pour générer des vagues de 0,5 à 1,9 m et durant jusqu’à 35 secondes.

Double Overhead sera le distributeur exclusif de SUPERbrand (surfboards et textile) pour la Grande-Bretagne. Double Overhead est aussi responsable des marques Santa Cruz, Carve Eyewear et Independent Skate Trucks.

Nuno Matta était l’un des meilleurs surfeurs portugais des années 90, plusieurs fois Champion National et classé dans le top 16 européen. Nuno était le seul surfeur du tour qui shapait ses propres planches. Aujourd’hui, Matta, après avoir mené d’autres projets de front pendant 20 ans, lance enfin les boards MATTAshapes.

LE J-BAY OPEN SUSPENDU APRÈS UNE ATTAQUE DE DEUX REQUINS EN PLEINE FINALE

THE TELEGRAPH SKI AND SNOWBOARD SHOW DÉMÉNAGE À BATTERSEA PARK

WAVEGARDEN SIGNE UN PARTENARIAT AVEC LEITNER

SUPERBRAND NOMMÉ DOUBLE OVERHEAD DISTRIBUTEUR POUR LA GB

EN BREF

L’entreprise britannique The Riders Lounge sera le nouveau distributeur de Sandbox en Grande-Bretagne et en Irlande. Rich Wilder sera le Brand Manager de la marque de protections qui rejoint un portefeuille de marques constitué de Capita Snowboards, Union Bindings, 686 Apparel, DeeLuxe Boots et Coal Headwear.

THE RIDERS LOUNGE NOUVEAU DISTRIBUTEUR SANDBOX POUR LA GB ET L’IRLANDE

Premium Group (propriétaire des salons Premium et Seek) a racheté le salon berlinois Bright, avec un accord sur cinq ans. Bright a beaucoup attiré l’intérêt de tiers mais c’est le groupe Premium qui a été le plus convainquant dans son approche de rachat. Premium Group a racheté les parts des fondateurs de Bright, Thomas Martini et Marco Asli, mais ceux-ci resteront fidèles aux postes de manager et de direction de création de Bright.

PREMIUM GROUP RACHÈTE LE SALON BRIGHT

Joffrey Delfgaauw a été nommé nouveau Head of Design Brunotti. Delfgaauw a été Design Manager chez Protest pendant 14 ans, à l’époque où la marque ne comptait que 16 personnes. Chez Brunotti, il sera responsable du design et de l’ensemble des collections.

JOFFREY DELFGAAUW NOMMÉ HEAD OF DESIGN CHEZ BRUNOTTI

Protest Sportswear a nommé Ine Wouters et Ingrid Kalma comme nouveaux Design Managers de la marque. Après le départ de Joffrey Delfgaauw, Protest a décidé de promouvoir les deux femmes au poste de Design Manager. Ine Wouters sera responsable des aspects créatifs et Ingrid Kalma des aspects organisationnels du département design. En plus, Anjet Wesselink sera le nouveau responsable marketing.

PROTEST NOMME DE NOUVEAUX MANAGERS

Ocean and Earth restructure sa distribution en Allemagne et Autriche. La nouvelle structure sera sous la tutelle de Nuno Amado, de Surfcloud Portugal, qui récupère ainsi les droits de distribution pour l’Allemagne et l’Autriche. Toby Hammer Products sera l’agent Surflcloud dans les deux pays. Nuno Amado, de Surfcloud travaille les produits Ocean and Earth au Portugal depuis plus de huit ans. Il a fait de la marque australienne une des premières marques de hardware surf du pays et il a obtenu le Prix de la Meilleure Croissance d’Ocean Earth.

OCEAN AND EARTH RESTRUCTURE SA DISTRIBUTION EN ALLEMAGNE ET AUTRICHE

iON Cameras et Contour fusionnent pour représenter un réseau de 10 000 comptes dans 40 pays. Ensemble, les deux entreprises investiront en innovation pour le développement d’action cams et solutions software qui aident les consommateurs à filmer, éditer, partager, diffuser en direct et stocker leur contenu photo/vidéo dans le cloud avec toute la simplicité du monde. Le Fondateur et CEO d’iON Cameras, Giovanni Tomaselli, sera le nouveau CEO de l’entreprise. L’actuel CEO, James Harrison, sera Président.

ION CAMERAS & CONTOUR ANNONCENT UNE FUSION

L’ANCIEN PRO NUNO MATTA PRÉSENTE MATTASHAPES

Arc’teryx ouvre son premier magasin-enseigne dans le West End londonien. Le shop fera partie des projets développement de The Crown Estate et The Healthcare of Ontario Pension Plan pour Eagle Place, entre Piccadilly et Jermyn Street. Les portes ouvriront en août.

ARC’TERYX OUVRE UN MAGASIN-ENSEIGNE À LONDRES

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SALONS PROFESSIONNELS

Le Bright est devenu un salon à part entière dans son nouveau lieu d’accueil, au Berlin Arena. Le nouveau concept, qui sera sur un seul niveau, permettra aux visiteurs de voir le salon entier d’un bout à l’autre et ils pourront bouger plus facilement. Le Bright a annoncé 20 % de croissance de l’espace d’exposition mais l’ensemble donne l’impression d’être encore plus grand. Les stands varient en taille mais il n’y en a pas qui soient gigantesques et tous ceux placés au centre sont à hauteur d’épaule pour donner ce ressenti d’ouverture. Le bâtiment en soi est la continuité de zones désindustrialisées et s’adapte parfaitement à la variété de designs des stands. La première journée attirera beaucoup de visiteurs qui profiteront de la proximité du Bright et du Seek. Cette combinaison fera de la Berlin Arena un des points d’attraction majeurs de la Fashion Week berlinoise. Les marques qui exposeront au Bright et au Seek décrivent les nouveaux

types de détaillants qu’elles ont pu rencontrer, comment ils ont découvert leurs produits, grâce à ce rapprochement des deux salons. En fait, beaucoup de marques que vous auriez imaginées au Seek étaient au Bright à la recherche de nouveaux détaillants, et vice-versa.Le dernier jour du salon, il a été annoncé que The Premium Group, propriétaire du Seek, avait racheté 100 % du Bright. Ces derniers mois, un certain nombre d’offres avait été fait pour le salon mais les synergies et le désir de maintenir l’événement à Berlin ont fait que celle de Premium soit la plus intéressante. Marco Aslim, du Bright, et Thomas Martini, resteront Managing Directors et aideront à maintenir l’ADN du Bright. Il sera intéressant de voir comment se développe l’identité des deux salons, surtout l’hiver prochain. Il n’y a aucun doute que la combinaison Bright-Seek, avec ses plus de 600 marques, sera une force de frappe pour les années à venir.

Le Seek a eu lieu au même endroit que l’édition hivernale. Le salon de début d’année a été très fréquenté et son succès a attiré des marques et des visiteurs qui, traditionnellement, se concentraient sur le BBB. La popularité s’est poursuivie cet été avec 5 % d’augmentation du nombre de visiteurs. L’espace d’exposition était sur un seul étage, et les stands standard affichaient un design minimaliste où seuls la marque et les produits étaient mis en avant. Toute autre réclame marketing est réduite

à son strict minimum à l’intérieur du hall. Ce qui donne aux marques une opportunité égale d’attirer du monde. Avec le déplacement des stands de catering à l’extérieur de l’enceinte, les organisateurs avaient plus d’espace pour davantage d’exposants. Le Hoppetosse Boat/Club, à côté du salon, sur le fleuve Spree, était le lieu d’accueil de la soirée officielle conjointe Bright/Seek.

Les temps et les salons changent et le skate a maintenant sont propre rendez-vous core pendant la Fashion Week berlinoise, grâce aux vétérans de l’industrie Alex Irvine, copropriétaire de Witchcraft Hardware et Sean James, de Perus. Le SFML était installé à Neue Heimat, sur la rive en face du Bright et du Seek, dans Urban Spree, une galerie d’art et musicale ouverte à l’industrie et au public. Les teams skate qui étaient à Berlin ont visité le salon pour rider la rampe. Le tout a attiré des centaines de skateurs, certains ayant fait des

centaines de kilomètres pour participer à l’événement. Les marques avaient des espaces d’exposition réduits, divisés par des palettes en bois ; elles suspendaient les plateaux sur les murs et décoraient leurs stands comme bon leur semblait pour donner un style ghetto à l’ensemble. Les soirées étaient égayées par la Lousy One Up Party et le lancement du livre Dirt to Dusk, avec Carhart, Free Skate Mag x Sour Skateboards. Le SFML a trouvé un espace vide et l’a bien rempli. Attendez-vous à davantage de développement pour cet hiver.

Le Jacket Required est revenu au East End londonien pour la présentation des collections Printemps/Eté 2016. La première chose qui a attiré notre attention est le changement d’entrée. Les visiteurs entraient par Hanbury Street. L’espace a été augmenté et les visiteurs découvraient un nouveau hall avant de se retrouver dans l’enceinte traditionnelle pour découvrir le reste du salon. La zone “action sports” était au même endroit voire légèrement décalée à gauche pour laisser la place à Out Of Step Agency, qui occupait beaucoup d’espace pour présenter ses marques Brixton, HUF et The Hundreds. Dans le hall principal, The Critical Slide Society a déménagé de son habituel emplacement “action sports” pour se mélanger à d’autres, alors que Lightning Bolt et Eastpak y revenaient. Les organisateurs avaient installé un énorme système d’air conditionné dans le hall principal suite aux plaintes des visiteurs de l’an dernier qui avaient souffert de la chaleur. Pourtant, cette

année, avec les températures exceptionnellement basses de Londres à cette époque, beaucoup d’exposants ont dû se réchauffer avec les échantillons de sweats.

Comme détaillé dans nos rapports de tendances, les marques textiles parient pour la performance ou le premium, ce qui signifie des produits pleins de détails techniques pour justifier leur prix. Les motifs restent très présents pour le PE16 et les marques surf et outdoor avec le plus fort héritage racontent des histoires à travers des designs colorés et des imprimés incluant tout type de sources d’inspiration, depuis des tigres et des requins jusqu’à des tranches de pastèque ou des designs vintage des années 70 et 80.Les marques avec un look plus “décalé” ont revu les coach jackets et les chemises en flanelle, avec des touches “workwear”, des denims et des pantalons de skate. Le salon continue à grandir et souligne ainsi

BRIGHT, BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET

SEEK, BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET

SHITFOOT MONGOLAND (SFML), BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET

JACKET REQUIRED, LONDRE, GB, 29-30 JUILLET

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NOMAD, HENDAYE, FRANCENomad Surf Shop, à Hendaye, a commencé avec le rêve de cibler une niche au Pays Basque, avec conseils d’expert,

passion et connaissances techniques dans un spot réputé pour débutants. Huit ans plus tard, s’étant spécialisé dans le surf et le skate, les affaires se portent à merveille et nous avons parlé avec Jeremy Jouhaud

pour en savoir plus sur leur succès.

Quelle est l’histoire de votre magasin, qui l’a créé, qui sont les propriétaires et ses acteurs-clefs ?J’ai créé Nomad Surf Shop en 2006. Après avoir été sur la route pendant 6 ans (je travaillais en station de ski en hiver et je surfais la Côte Atlantique le restant de l’année), j’ai décidé qu’il était temps de m’établir et de faire de mon rêve une réalité. Alors j’ai ouvert un surf shop. Mon meilleur ami vivait à Hendaye, dans le Pays Basque, et il m’a dit que c’était le lieu idéal pour ouvrir un shop car il y avait une grande population de surfeurs et pas un seul surf shop, seuls deux grands shapeurs et deux écoles de surf. Les gens m’ont dit que j’étais fou parce que je voulais un shop technique (pas une autre boutique de fringues) et Hendaye est un spot réputé pour débutants. Après deux ans, il était évident que j’avais fait le bon choix.

Quels sont les avantages d’avoir un shop en dur plutôt qu’un site e-commerce ?Il est primordial d’avoir un contact réel avec le client, pour l’aider à prendre les bonnes décisions lorsqu’il s’agit d’acheter du matos technique. Pour le client, avoir un bon conseil au bon moment peut faire la différence entre laisser tomber le sport, car il sent qu’il ne progresse pas, ou entamer une relation à vie avec ce dernier. Parler à des skateurs et surfeurs passionnés, quand j’avais 10 à 12 ans, m’a changé la vie. Les shops en ligne ne pourront jamais faire ça pour personne. Ils vendent de l’équipement, pas une passion.

Quelles tendances avez-vous identifiées pour l’été 2016 ?Les ventes de longboard changent un peu cette année. Les ventes de marques haut de gamme baissent tout comme les marques premier prix mais le moyen de gamme augmente fortement. Les planches de surf deviennent plus courtes et plus larges d’année en année, ce qui est bon, car les gens veulent toujours des boards plus courtes que celles qu’ils sont capables de surfer. Avec ce genre de planches, il est plus facile de trouver l’équilibre entre ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin.

Quelle est votre politique de soldes ?Nous ne sommes pas des discounters. Ceci veut dire que, si vous savez

de quoi vous parlez (c’est-à-dire que vous connaissez tous les détails techniques, l’histoire de la marque et les dernières innovations), vous n’avez pas besoin d’être un bon vendeur. Les gens vous font confiance et les produits partent tout seuls.

Quels produits/marques voudrez-vous stocker pour le Printemps/Eté 2016 ?J’ai lancé ma propre marque de skate/longboard il y a trois ans – Eat The Beatume – et elle progresse d’année en année. Chaque hiver, je m’impose le challenge de trouver de nouveaux designs et de nouveaux détails techniques pour les boards, tout en travaillant avec un fournisseur local pour assurer des prix concurrentiels (les boards sont fabriquées au Pays Basque). C’est un projet qui m’occupe beaucoup et, chaque fois qu’une nouvelle collection arrive, je suis aux anges.

Avez-vous une stratégie spéciale pour gérer les réseaux sociaux ?Je ne suis pas un grand fan de réseaux sociaux. J’essaye de tenir à jour le site du magasin aussi souvent que possible mais nous ne postons pas d’images ou de vidéos à longueur de journée sur les réseaux sociaux. L’objectif de notre site est de donner à nos clients toute l’information dont ils ont besoin pour qu’ils viennent en magasin échanger davantage sur la question.

Quel conseil(s) donneriez-vous à d’autres shops indépendants qui essayent de survivre face aux grandes chaines ?L’idée que se font les gens sur les mégastores et les grandes chaines change. Les gens veulent des magasins plus petits, des entreprises locales, des produits de qualité et des EXPERTS pour les vendre. Les détaillants indépendants doivent choisir leurs fournisseurs avec attention et être des spécialistes de tout ce qu’ils vendent. C’est ce qui marque la différence entre eux et nous. Mais n’oubliez pas que chaque fois qu’un mégastore vend une board à un débutant, il pourrait devenir notre client dans le futur ! Beaucoup achètent le premier skate ou planche de surf là-bas…et ça crée de nouveaux rideurs qui pourront aller un jour dans un vrai boardshop, pour s’acheter une board de qualité.

WWW.NOMADSURFSHOP.FR

détaillant du mois

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Sa collection printemps-été 2016 marquera l’arrivée de la première ligne fitness de CLWR, même si son brand manager international, Neil Slinger, fait remarquer que “le côté outdoor a toujours fait partie intégrante de la gamme printemps de CLWR”, puisant ainsi dans son expertise sur les collections hivernales pour élaborer celles de l’été. Cette gamme CLWR sera présentée sous le slogan “l’outdoor au quotidien”, préférant ne pas se restreindre au running ou au yoga, pour davantage envisager leur ligne comme des vêtements pratiques destinés à une population de personnes créatives qui a opté pour un mode de vie en extérieur, “qu’il s’agisse de trail running dans les bois, de vélo pour se rendre au bureau ou de checker les vagues sur les côtes du nord de l’Europe, ou encore simplement de rester au sec lors d’un festival de musique en plein air”, explique Neil. Et cette collection reste fidèle à leur stylisme très scandinave aux lignes éprouvées, revisitant leurs motifs à succès des collections hivernales, comme le Pink Leo ou le Camouflage Suédois. Les tissus proviennent également des vêtements techniques de la gamme hiver de CLWR, avec notamment “des membranes imperméables d’indice 20 000 mm baptisées Pintech, ou encore le polyester Swiftdry à séchage ultra-rapide que l’on retrouve sur nos polaires, shorts de running et t-shirts de sport par exemple, le tout associé à des pièces respirantes en mesh.”

Tous ces vêtements fitness possèdent un trait commun, à savoir des propriétés respirantes, à l’image de la matière SUPPLEX développée par Billabong. “Ce tissu ne se froisse pas et est extrêmement résistant, tout en offrant la liberté de mouvement nécessaire pour l’activité sportive. Quelles que soient vos formes ou la façon dont vous envisager l’exercice physique, ces matières hautement techniques tiendront plus longtemps que vous”, affirme Virginie Medel, développeuse stylisme et produit chez Billabong. En cherchant l’inspiration dans les tropiques, cette collection “incarne véritablement notre identité, l’esprit plage”, poursuit Virginie. “Cela permet aux filles sportives de se sentir en connexion avec l’océan, évoquant un jogging sur la plage ou une séance de yoga au coucher de soleil.” L’idée étant de répondre au rêve de vie en bord de mer de leur clientèle, “que celle-ci vive en ville ou sur le littoral.”En “revisitant le style marin”, Finisterre tire également son inspiration de sa passion première - le surf - mais avec une approche “moins flashy que les vêtements classiques de sport”, à travers notamment “des textures matifiées”, évoque la directrice produit, Debbie Luffman. À travers l’emploi de coton bio, de laine mérinos, de fibre Tencel, de modal ou encore de nylon et polyester recyclés, comme des filets de pêche et bouteilles en plastique, “nous mettons l’accent sur la façon dont notre gamme fitness est orientée autour du choix et de la technicité des matières”, poursuit Debbie, sans pour autant “donner dans le trop technique.”Loin de leurs racines aquatiques, la ligne fitness 2016 de ION est consacrée aux VTTistes féminines, couvrant tous leurs besoins en termes de longévité, de fonctionnalité et de légèreté, tout en conservant “un look sport et casual qui fonctionne aussi sans être sur un vélo”, explique Andi Lipp, directeur marketing international chez ION. Parmi les matières utilisées, on retient le Drirelease, le Coolmax, le polyester et le polyamide, ainsi que des “matières softshell élastiques sur les shorts de cyclisme, et une combinaison de polyester et de coton sur les chemises, dans des coloris discrets avec quelques touches vives”.

Le vétéran de l’outdoor, Patagonia, “commercialise des lignes fitness depuis des années”, sans pour autant en avoir fait une catégorie distincte. “Notre clientèle est à la recherche de vies actives qui ont du sens, ce qui passe par une responsabilité environnementale et sociale”, affirme Helena Barbour, directrice senior pour le Sportswear. Forte de son éthique s’agissant d’industrie durable et de produits responsables, Patagonia souhaite que “les femmes soient en mesure d’utiliser et de mixer ces pièces, aussi bien pour du yoga ou de l’escalade”, mais surtout “qu’elles aient le choix, le

choix d’une responsabilité écologique et sociale.” Ceci passe par l’utilisation de “tissus qui remplissent des critères de technicité comme de confort : séchage rapide, stretch, entretien facile, anti-UV, anti-odeurs, légèreté et polyvalence” tout en étant issus d’un cycle de production responsable, à savoir répondant à des standards de commerce équitable, de certification bio du coton, à la norme Bluesign ou provenant de produits recyclés. “Le choix des coloris et imprimés, qui ne vieilliront pas dans le temps, entre en ligne de compte lorsqu’il s’agit de minimiser son impact et sa consommation.”

Avec sa propre interprétation, Burton a développé une ligne fitness et pratique, “conçue autour du concept d’un sac à dos unique pour stocker son nécessaire lors d’un week-end”, et ceci en s’appuyant sur trois thématiques : facilité de rangement, légèreté et longévité. “Nous avons concentré nos efforts sur une association de matières techniques et de silhouettes lifestyle, afin de permettre aux femmes de porter leurs vêtements préférés en toute occasion”, explique Stéphanie Renaud, responsable PLM monde pour le textile. Elle ne manque pas de citer le legging réversible Plasma, parfait exemple, avec “des imprimés d’un côté et uni de l’autre, afin de le porter dans la rue puis en randonnée, et inversement”. Pour parfaire encore l’aspect pratique, un soin particulier a été porté au rangement, capable “de se replier facilement dans l’une des poches pour ne plus former qu’une petite boule.”

Également issue du monde des sports d’hiver, la marque Eivy a, depuis 2009, implémenté “les premières couches multifonctions” dans ses vêtements et va désormais plus loin : “Nos clients utilisent nos premières couches depuis longtemps pour la pratique sportive”, raconte la fondatrice et styliste Anna Vister, “et nous souhaitons leur offrir le même degré pratique sur des tissus plus légers destinés à l’été ou à la salle.” Pour ce faire, Eivy a traduit “son style street et hip-hop” sur une collection estivale, mélangeant “des tissus techniques destinés au sport, à la fois confortables et respirants, avec un look très street”, comme “des imprimés à fleurs et marbrés, associés à des couleurs vives, des empiècements et des logos bien visibles.”“Mons Royale a toujours mis en avant la polyvalence de ses produits. Dès nos débuts, nous avons essayé de concevoir des vêtements qui soient aussi à l’aise en montagne qu’ailleurs”, affirme Hamish Acland, fondateur de la marque, avant d’être complété par la directrice de la création, Hannah Aubrey : “La polyvalence est notre maître-mot, par exemple notre Cap Tee possède un dos rallongé. C’est parfait pour le VTT ou encore par dessus un legging sport.” Ce t-shirt léger de 170 g en mérinos est respirant, évacue la transpiration et sèche rapidement, tout en étant “chaud quand le temps est frais, et frais lorsqu’il fait chaud”. Toute la gamme d’ailleurs est “coupée de façon à favoriser les mouvements ; la plupart des vêtements sont ainsi plus longs au niveau du tronc en vue d’une pratique à vélo.” Les couleurs retenues sont principalement primaires, venant contraster avec des pièces en mesh couleur charbon, là où le besoin de respirabilité se fait le plus ressentir. Enfin, la source d’inspiration des imprimés provient de Wanaka en Nouvelle-Zélande, où est installée la marque.

S’il faut bien reconnaître que les acteurs de l’industrie suent sang et eau pour livrer des collections fitness, reste encore à savoir si la clientèle transpirera effectivement dans ces jolies tenues…

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VÊTEMENTS FITNESS FEMME PRINTEMPS/ÉTÉ 2016

Une des premières à flairer le phénomène, la marque Roxy “a commencé à travailler sur une gamme sport spécifique il y a de cela trois ans”, rappelle Marie Lauga, responsable du design, avant d’ajouter, “c’est encore tout frais, mais les premiers retours de la clientèle se révèlent positifs, ce qui est toujours encourageant”. La marque a concentré ses efforts sur trois activités, le running, le yoga et l’eau (“ce qui correspond à l’identité de la marque”), et ambitionne d’associer caractéristiques techniques et style, tout en améliorant le confort lors de la pratique. “La majorité de nos produits sont en polyester/lycra et présentent des caractéristiques spécifiques”, telles que l’évacuation de la transpiration, le séchage rapide ou la compressibilité, “pour plus de maintien sur les bas”. Le côté mode est également très important sur ces gammes, alors que de nombreuses pièces “peuvent être portées hors pratique sportive”. Voilà qui résume à merveille la nature de ces vêtements fitness : “des vêtements que l’on peut porter avant, pendant et après le sport, faisant entrer le sportswear dans le quotidien”, explique Marie Lauga.

Bench mise également sur le côté pratique pour sa cible principale, “les animaux urbains”, intégrant “des tissus coupe-vent, respirants et capables d’évacuer l’humidité, avec des éléments réfléchissants et la possibilité d’être facilement rangés”, évoque Sebastian Streck, chef de produit pour la marque, à propos de ces “vêtements conçus pour s’amuser puis travailler, ou inversement”. C’est en 2011 que Bench présenta ce premier type de pantalon, “seulement disponible sur le marché nord-américain, là où la tendance a pris en premier”, se souvient Sebastian. La première collection commercialisée en Europe date de l’hiver 2014 et, depuis, l’offre s’est considérablement étoffée. Pour l’an prochain, l’inspiration est à chercher “dans l’atmosphère festive nocturne de la ville”, retranscrite à travers une palette de couleurs “intenses et sombres, associées à des néons flashy”, sans négliger des tons plus nuancés, “pour les séances de fitness du petit matin, qu’il s’agisse de courir dans un parc ou de faire quelques brasses dans une piscine à ciel ouvert.”

Selon le site digiday.com, le “mot le plus sexy de 2015” est “athleisure”. En français, cela donne quelque chose comme “sport-loisir”. Moins sexy, n’est-ce pas ? Ce néologisme anglais fait référence à une fusion des vêtements de fitness et de détente, dont le succès du pantalon de yoga, déjà évoqué ici, est le plus bel exemple à ce jour. Les plus cyniques diront que ces vêtements sont

destinés à des fainéants qui souhaitent tout simplement ne pas quitter leur bas de jogging… Mais cette vision est réductrice alors que, au sein de notre société, ce phénomène illustre un désir d’adopter une hygiène de vie plus saine et, par conséquent,

d’opter pour des habits qui accompagnent ce mouvement. Pour parvenir à glisser des séances de fitness au milieu d’une journée de travail, “le legging a remplacé le jean” racontait le PDG de Nike Mark Parker lors du Women’s Innovation Summit à New York

l’automne dernier. Même Wikipedia s’est fendu d’une entrée pour le terme “athleisure”, c’est dire. Déjà présentes sur ce créneau sportif, les marques affiliées aux boardsports n’ont pas tardé à investir cette mouvance, intégrant des collections de fitness à

leurs gammes, voire en créant des lignes capsules dédiées. Tendances par Anna Langer.

“Des vêtements que l’on peut porter avant, pendant et après le sport, faisant entrer le sportswear dans le quotidien” Marie Lauga, responsable du design Roxy

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CE QU’IL FAUT RETENIRPratique et confortable

Des matières techniques

Des coupes tendance

Des éléments réfléchissants

Des imprimés très colorés

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LE SUP À L’ÂGE ADULTE

Les années de persévérance des premiers amoureux du SUP portent leurs fruits, alors que, désormais, le SUP est présent sur à peu près tous les plans d’eau - salée ou douce - en Europe, en faisant un must des activités estivales. Ce phénomène sans précédent n’est pas sans faire des envieux, devenu le sport aquatique affichant le plus fort développement depuis plusieurs années déjà. Qui dit sport jeune, dit erreurs de jeunesse, mais de par son approche grand public, son accessibilité et un côté fun indéniable, le secteur du SUP conservera une certaine fraîcheur pour les années à venir et, de fait, se montrera lucratif pour les intéressés.

Alors que les commandes pour 2016 sont lancées, les spécialistes du SUP comme les acheteurs plus grand public doivent se montrer malins pour se fournir en vue de la prochaine saison. Ainsi, il s’agira notamment de bien évaluer leurs précommandes 2016, afin de ne pas passer à côté des clients les plus motivés quand les premiers rayons de soleil inonderont le littoral à la sortie de l’hiver…

TAILLES, SHAPES ET CARACTÉRISTIQUESPour les modèles débutants, la plupart de la production 2016 conservera des largeurs généreuses (dans les 32”/34”, jusqu’à 36”), affichant des volumes compris entre 240 et 300 litres. Les chefs de produits SUP l’ont bien compris, favoriser la facilité et la largeur sur des modèles dits all-round de 11’ est primordial. En outre, l’intérêt grandissant pour le touring oblige à développer des modèles à étraves accessibles à tous,

combinant stabilité, performance et vitesse. Steve West, brand manager chez Mistral, affirme ainsi : “Les magasins restent axés sur des modèles plus petits et larges, de l’ordre de 10’ x 36”, tandis que les écoles penchent désormais davantage vers des planches de 11”. Les gérants de petites écoles préfèrent investir dans des marques haut de gamme et ne sont pas effrayés par les tarifs élevés, car ils savent que les planches seront vite amorties.”

Où que l’on se trouve en Europe, une autre tendance se dégage clairement, comme l’évoque Sylvain Aurenche de Lokahi : “Les planches de touring sont devenues une catégorie importante en Europe ; les modèles de 12’6’’ par 30” de large connaissent un grand succès, surtout avec des tails larges pour plus de confort.”

Ce besoin de volume et de glisse apparaît également très clairement dans la catégorie SUP race, comme nous l’explique Benoît Brecq, directeur marketing chez Hoff : “En raison de la nouvelle réglementation en race, nous avons assisté à un fort engouement pour les planches de race de 14’, avec des largeurs comprises entre 26” et 27”, ainsi que pour les 14” de downwind. Les modèles all-round de 10’6’’, 11” ou 10’2” (larges) demeurent recherchés, convenant mieux à Monsieur Tout le Monde.”

Cet été 2015 restera dans les annales comme le plus gros succès du SUP à ce jour, et ce, grâce à une combinaison de trois facteurs : 1. Multiplication des réseaux de distribution 2. Une météo particulièrement chaude en Europe près des villes en front

de mer. 3. Des écoles de SUP (avec moniteurs diplômés) et des locations en augmentation.La convergence de ces trois éléments a favorisé l’explosion de la demande et a obligé de nombreuses marques de boardsports à

reconsidérer leur positionnement pour satisfaire ce marché en pleine émergence. Par Robert Étienne.

“Nous avons enregistré une nouvelle année exceptionnelle en SUP, désormais envisagé comme une activité à l’année, ce qui laisse présager de nouvelles perspectives de croissance.”

Scott Warren de Starboard

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LE GONFLABLE SOUS PRESSIONL’an passé, dans notre précédent bilan sur les tendances SUP, nous avions identifié le SUP gonflable comme la catégorie affichant la plus grosse croissance, au point d’être devenue majoritaire sur le marché. Un an plus tard, ce même marché est désormais parasité par un grand nombre de planches bas de gamme, orientant les clients vers des produits de piètre qualité.

Heureusement, des marques telles que Red Paddle Co., dédiées à 100% au gonflable, ont su innover, comme nous le raconte son responsable médias, Luke Green : “Notre mission a toujours été de proposer des planches qui offrent quelque chose de différent. Pour ce faire, la seconde couche de stratification était posée à la main, ce qui permettait d’accroître la rigidité ainsi que la longévité. Bien sûr, il nous fallait employer davantage de colle et matériaux, et nous nous exposions à des erreurs humaines. C’est pourquoi nous avons travaillé ces 18 derniers mois sur un système automatisé, capable de fusionner dès le départ cette seconde couche avec le cœur de la planche en drop stitch, plutôt que lors du processus d’assemblage. Cette opération est effectuée par machine et donc parfaitement contrôlée et quantifiable. Nous avons appelé ce procédé MSL Fusion (Monocoque Structural Laminate). Le résultat, ce sont des planches à la finition plus soignée et qui pèsent jusqu’à deux kilos de moins tout en se montrant plus rigides à une pression inférieure.”

Nous ne saurions trop insister sur le fait de vous pencher avec insistance sur la configuration du noyau en drop stitch car, en cas de défaillance, la planche ne pourra pas supporter des pressions supérieures à 17-20 Psi. Chez Starboard, Scott Warren confirme également que “les matériaux ont fait un nouveau bond technologique, donnant naissance à des SUPs plus légers, plus rigides et plus résistants, qui offrent une bien meilleure glisse que par le passé”.

L’AVENIR DU GONFLABLE EN CHIFFRESPour les marques leaders, il devient de plus en plus difficile de conserver leurs parts de marché alors que de nouveaux arrivants s’engouffrent dans la brèche. Ainsi en Allemagne, le distributeur de Red Paddle Co., Markus Schörling, nous affirmait à la Paddle Expo l’an passé que le marché allemand reposait à 90 % sur le SUP gonflable !

Chez Lokahi, Sylvain Aurence confirme ce phénomène, en le nuançant : “Tout dépend d’où l’on parle. Si en Allemagne, 98 % des SUPs sont des gonflables, dans d’autres pays comme la France, l’Espagne, le Portugal ou les pays scandinaves, nous continuons à vendre une majorité de planches en dur.” Pour Antoine Delpero de Bonz, tout est une affaire

de patience : “Nous pensons que le marché va se stabiliser d’ici peu”, tandis qu’Helgo Laas de SIC mise tout sur le gonflable : “Le chiffre se rapprochera de 90 % dans certains pays européens.”

Karin Gertenbach, directrice marketing chez Fanatic International, voit dans le gonflable un produit d’appel formidable : “Beaucoup optent pour un SUP gonflable lorsqu’ils débutent, car ce type de planche solutionne les problèmes d’encombrement, de rangement et de transport d’un SUP. Puis, après quelques saisons, beaucoup de ces pratiquants, devenus accros au SUP, migrent vers des planches en composite, ou complètent leur quiver avec ce type de planche.”

Chez Bic Sport, c’est un tout autre choix qui est fait, alors que leur usine de Vannes ne produit que des planches en dur.

Leur responsable marketing et communication, Benoît Tréguilly, constate ainsi une stabilisation ou une croissance plus faible sur cette famille de produits. Si le gonflable a le vent en poupe depuis plusieurs années, Scott Warren de Starboard ne voit pas la tendance s’estomper prochainement : “En 2016, nous nous attendons à une nouvelle hausse alors que le SUP gagne encore en couverture dans les médias.” Même Brunotti, une marque pourtant connue pour ses vêtements, vient de s’attaquer au marché du SUP, non sans ambition, comme nous l’explique Casper Bleijenberg, directeur commercial : “Le phénomène du SUP connaît une croissance rapide sur une toute nouvelle cible commerciale et continuera à croître dans les années à venir.”

Le rapport entre SUPs gonflables et rigides s’est donc totalement inversé en peu de temps, générant une base de clientèle toujours plus large : “Désormais, il existe des planches pour tous les rameurs, que ce soient des écoles, des familles ou des personnes à la recherche d’une solution pratique. Si cette tendance se poursuit, après cinq années déjà, nous pouvons nous attendre à une adoption encore plus large de la technologie gonflable.”

ÉTAT DES VENTES EN 2015De fait, les ventes sont excellentes au vu de ces renseignements. Seuls les agents commerciaux ont perdu des ventes de par leur absence de stock, tandis que les marques fonctionnant avec des distributeurs structurés ne peuvent que constater la bonne santé du marché : “Nous avons respecté nos objectifs de croissance et nous attendons des chiffres du même ordre à l’avenir, soit 30 % de croissance annuelle. Sur les nouveaux marché SUP, le potentiel est énorme et on constate d’excellents résultats un peu partout dans le monde”, déclare Luke Green de Red Paddle Co. “C’est la beauté du SUP : il s’agit du seul sport de planche que l’on peut pratiquer dans n’importe quel pays !”

Mais que représente le SUP chez d’autres marques qui se consacrent à plusieurs sports aquatiques ? Chez RRD, Jacopo Giusti estime que “le SUP est passé de 18 à 25 % du chiffre d’affaires global de la marque, faisant du SUP un marché chaque année plus important à côté des activités windsurf, kitesurf, combinaisons et accessoires”. Pour Starboard, l’été 2015 s’achève en beauté, confirme Scott Warren : “Nous avons enregistré une nouvelle année exceptionnelle en SUP, désormais envisagé comme une activité à l’année, ce qui laisse présager de nouvelles perspectives de croissance.”

Nous avons respecté nos objectifs de croissance et nous attendons des chiffres du même ordre à l’avenir, soit 30 % de croissance annuelle.” Luke

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“Beaucoup optent pour un SUP gonflable lorsqu’ils débutent, car ce type de planche solutionne les problèmes d’encombrement, de rangement et de transport d’un SUP. Puis,

après quelques saisons, beaucoup de ces pratiquants, devenus accros au SUP, migrent vers des planches en composite, ou complètent leur quiver avec ce type de planche.”

Karin Gertenbach, directrice marketing chez Fanatic International

NOUVELLES TECHNOLOGIES 2016Désormais, les marques optent pour une plus grande vulgarisation des technologies employées, alors que leur cible est principalement constituée de novices. Cette communication tranche avec les exemples du passé, comme lorsque le marché du windsurf s’était effondré en raison de l’abondance de produits destinés à une élite de pratiquants. Mais, à l’intérieur comme à l’extérieur, les planches redoublent bel et bien d’innovations. Les matériaux à base de carbone connaissent ainsi un grand succès pour leurs propriétés de rigidité et de légèreté, notamment sur les coques de planches de race. “Pour les planches en composite, nous faisons confiance à notre unité de production de qualité chez Cobra, qui réalise 95 % de ces planches, et nous optons toujours pour des stratifications de qualité”, évoque Karin Gertenbach de Fanatic.

À l’image de la technologie MSL de Red Paddle Co., des matériaux spécial SUP sont de plus en plus fréquemment développés : “Grâce à cette nouvelle stratification, nous avons réussi à rendre les planches plus équilibrées et plus réactives sous les pieds. Pour nous, il s’agit de la plus grande avancée en termes de fabrication”, lance Luke Green.

PETITS PRIX, GROS SUCCÈSCet été, le succès des kits complets (planche, rame, pompe) à 400 ¤ a été d’autant plus déstabilisant que ce tarif est deux fois inférieur à celui des planches gonflables classiques de type all-round. Ce positionnement low-cost envoie un mauvais message aux clients : si ce type de kit leur permet de découvrir les joies du SUP, ils ont davantage l’impression de ramer sur un matelas gonflable que sur un vrai SUP technique. Résultat: un premier achat synonyme de déception (pression insuffisante, shape raté, fabrication défectueuse, rame fébrile, etc.). Si jamais ces débutants n’associent pas ces mauvaises sensations au fait que leur matériel était de mauvaise qualité, le risque qu’ils s’écartent du SUP est grand.

Helgo Laas de SIC jette un œil avisé sur ces productions venues d’Asie du sud-est : “Le marché du gonflable est sous pression au niveau du prix et ce, partout dans le monde. Pour lutter contre la hausse du coût de la main d’œuvre en Asie ainsi que celle du dollar américain, il a fallu rogner sur les autres coûts. En comparaison, le marché des planches rigides a été moins affecté, mais tout dépend encore des procédés de fabrication retenus.” Pour les rares marques à produire encore en Europe, cette hausse du dollar a été vécue comme une aubaine.

BILANTous les intervenants se rejoignent sur les efforts réalisés afin de rendre le SUP encore plus accessible auprès des débutants. Cela ne dispense pas ceux-ci de faire des choix avisés s’agissant de matériel, comme pour la pagaie, une pièce maîtresse dont la qualité doit être irréprochable et où les différences de flexibilité sont cruciales.

Au niveau de la répartition géographique, la SUPIA (SUP Industry Association) fait état d’une croissance rapide aux États-Unis ; là-bas, le SUP est représenté à trois reprises dans l’année sur les salons professionnels : les deux éditions annuelles de Surf Expo à Orlando et l’Outdoor Retailer à Salt Lake City. En Europe, la Paddle Expo en Allemagne génère un intérêt grandissant, se plaçant comme le salon SUP de référence sur le Vieux Continent.

Alors que le SUP a dépassé les dix années d’existence, nous pouvons clairement avancer que le marché a franchi le cap de la petite enfance pour entrer dans une phase plus adulte. Soyons confiants et espérons que les leçons du passé aient été retenues : manque de vision et approche extrémiste ont eu raison d’autres secteurs par le passé. Le SUP possède un avenir reluisant et prospère, si tant est que les acteurs du secteur partagent un même objectif, à savoir faire de chaque nouveau pratiquant un SUPer heureux.

RÉSUMÉ DES TENDANCESDes matériaux plus légers et rigides sur les SUPs gonflables

Des modèles débutants toujours plus accessibles

Une croissance du gonflable supérieur à 30 %

Bonne santé des planches fabriquées en Europe

Une part de marché de 80 % pour le gonflable

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Alors que ces deux dernières années, chaque marque inaugurait entre une et deux nouvelles tendances, cette fois, en 2016, le mot d’ordre est “simplement de simplifier !”, comme le met en forme James Robinson, directeur artistique et brand manager chez Carve. “Les dernières saisons étaient celles des couleurs vives, des fluos et d’un style voyant”, poursuit-il, “mais les lunettes ne doivent pas être la pièce maîtresse d’un look, seulement une partie.”

“ATHLEISURE”“Le phénomène “athleisure” (lire en p.42, Tendances vêtement fitness femmes) a eu un gros impact sur tout le monde de la mode et des accessoires. Le résultat est que les consommateurs sont à la recherche de produits qui présentent bien, tout en offrant une certaine technicité, à l’image des verres polarisés ou des montures en thermoplastique HytrelTM”, affirme Juliette Koh, chef de produit pour Happy Eyewear chez Spy. Dragon avait anticipé ce virage dès l’an dernier, en lançant ses verres XP Performance : “Cette nouvelle collection est des plus complètes, allant de designs lifestyle à d’autres modèles super-techniques, le tout rendu cohérent à travers un discours visuel fidèle à la marque”, explique Mike Tobia, chef de produit. Electric suit la même voie avec sa nouvelle gamme S-Line, “un mix de nos stylismes à succès, améliorés du point de vue technique”, font remarquer Mike Nelson et Thom Moran du service Product & Design pour l’international. Shred fait également référence à “ce désir des consommateurs de disposer de l’association parfaite entre style et performance sur des

lunettes”. Cette tendance revient aussi chez Animal alors que “les lunettes sport s’inspirent de plus en plus des modèles lifestyle”. Chez Zeal, c’est une technologie déjà existante sur les écrans de masque qui apparaît en solaires, à savoir une lentille à teinte automatique, “afin d’offrir une transition naturelle, quelles que soient les conditions météo”, fait remarquer Nate Hrivnak du service marketing.

De leur côté, Roxy et Quiksilver conservent une double segmentation au sein de leurs collections solaires, “performance & lifestyle” chez les filles, et “performance & modern original” pour les garçons. “Les produits disposent de détails et d’innovations pensés pour le sport (surf, snow). Notre travail principal s’est concentré sur les technologies au niveau des verres et sur les détails de montures”, explique Jean-Pierre Bonnemason, chef de produit optique. “Notre collection lifestyle / modern original s’est forgée sur la mode existante au sein de notre marché core ainsi que sur les tendances dans l’optique.”Parmi les caractéristiques primordiales, un port ajusté sur le visage arrive en haut de la liste ; les lunettes doivent reposer avec précision sur le nez, sans pincer ni glisser. Pour répondre à ce problème, Smith utilise des revêtements en élastomère Megol au niveau du nez et des tempes, ainsi qu’un cordon amovible ; une nouveauté. Sur les modèles en métal, “les plaquettes au niveau du nez disposent de deux positons, afin de trouver le maintien idéal selon les morphologies, et ont été conçues pour éviter aux cheveux de s’y emmêler lorsque les lunettes sont portées sur le crâne”, détaille Joe Snyder, responsable optique chez Smith.

50 NUANCES DE TENDANCESAprès deux saisons rythmées par une foultitude d’innovations et de choix stylistiques osés, le secteur de l’optique solaire

s’assagit quelque peu. Il faut parfois laisser le temps de s’exprimer à ces nouvelles tendances avant qu’elles ne s’installent et touchent un maximum de personnes, laissant par la même occasion l’opportunité aux marques de consolider leur offre.

Par Anna Langer.

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Chez Electric, on opte pour “des plaquettes antidérapantes et des manchons sur les branches pour éviter tout mouvement lors des activités intenses ou lorsque l’utilisateur transpire” ; tout comme Neff qui met en avant les inserts souples au niveau du nez sur ses modèles les plus populaires.

RÉTRO-VISEURSLifestyle, sport, mode, urbain : quel que soit le style adopté, les formes rétro ont toujours le vent en poupe. Pour le directeur marketing de Sinner, Dennis van de Ven, “les montures rondes cartonnent”, ce que confirme Neff, avec son modèle Oswald, “une silhouette arrondie qui mélange moderne et rétro”, pour en faire un de ses modèles-phares de l’année prochaine. Chez Raen, on parle de “style vintage, mais sur des lunettes modernes en acétate”, alors que Carve confirme également “le gros retour vers des styles du passé, façon Wayfarer et Aviateur”. D’ailleurs, Glorify y va de sa “réinterprétation du style Wayfarer”, remis au goût du jour avec “une construction incassable et un design maison; la finition mate et les verres miroirs lui procurent un look unique !”, affirme Claudio Blassnig, responsable du marketing.

De son côté, Dirty Dog s’attend à un retour des modèles enveloppants type wrap, sans pour autant négliger cet attrait récent pour “des designs légers et plus minimalistes”. Ce type de lunettes plus fines, moins trapues, est notamment illustré par les nouvelles Cameo de Spy, “à l’esthétique à la fois subtile et prononcée”, ou encore par les modèles Raen “à montures métalliques ultrafines, entourées d’acétate, qui leur donnent un côté 3D incroyable”, avance Rob Fairweather, responsable des ventes pour le Royaume-Uni.

Cette tendance ne sera pas pour déplaire à celles qui préfèrent des lunettes unisexes, même si Electric, Shred et Animal proposent encore davantage de modèles féminins désormais.

PLUS LIGHT, PLUS VERTParmi les tendances pour les solaires pour femmes, la réduction du poids fait partie des gros enjeux et, même si Dirty Dog n’y remédie pas avec de nouveaux matériaux, “des options plus légères sont à l’étude, et seront extrêmement flexibles et confortables à la fois”, assure Martin Jones, directeur général de la marque. Sur ses modèles plus sport, VonZipper utilise un thermoplastique Grilamid, capable “de garantir robustesse et légèreté”, fait remarquer Aecio Flavio Costa, brand & marketing manager pour l’Europe. Pour Shred, la cure d’amaigrissement passe par l’emploi de leur formule déposée baptisée NOWEIGHTTM. Le métal peut également s’avérer une option afin de réduire le poids des branches, comme chez Animal par exemple, ou encore Spy, qui “explore davantage cette piste” tout en essayant de ne pas toujours reproduire le modèle Aviateur, préférant proposer “des profils de métaux, des tailles et des formes différentes”. Carve lance de son côté des branches aluminium, mais aussi “le plastique Grilamid TR90, pour sa mémoire de forme et son extrême flexibilité ; certains modèles comme les DC pouvant être aplatis avant de reprendre leur forme initiale”, affirme James Robinson. Chez Sinner, c’est principalement sur la collection enfants que l’on retrouve ce matériau, afin de limiter la casse.

Posséder des lunettes insubmersibles fait également partie des musts, notamment chez les pratiquants de sports aquatiques, et la pionnière de cette tendance, Dragon, vient ajouter de nouveaux modèles à sa collection H2O, “désormais disponible avec des montures en couleur injectée”. Dirty Dog continue de “développer des montures flottantes pour les secteurs de l’outdoor et des sports extrêmes”.

Si les solaires eco-friendly demeurent en minorité, la catégorie connaît une croissance régulière. Depuis un certain temps, Smith travaille ainsi avec de l’Evolve, une matière “d’origine bio à 53 %”, faisant de sa gamme “la plus grande collection de solaires respectueuses de l’environnement au monde”, affirme Joe Snyder. “Il est possible de fabriquer des lunettes à la fois responsables et stylées”, affirme Nate à propos de la philosophie de Zeal. “Nous fonctionnons avec les meilleurs du secteur afin de proposer des montures fabriquées en Italie à partir d’un dérivé de M49, un acétate de coton biologique qui offre un confort et un feeling que savent apprécier les amateurs de solaires. Les lunettes sont montées à la main, robustes, et biodégradables en milieu anaérobie en tout juste 18 mois.” Sinner introduit également un nouveau matériau écologiquement responsable en 2016 sur des “solaires faites-main en bambou écologique, dans la nouvelle collection CX Eco Friendly. Ces modèles sont 100 % recyclables et issus d’une production respectueuse de l’environnement”, assure Dennis van de Ven.

DES VERRES INTELLIGENTSChez POC, on n’hésite pas à avancer que “la mission est de sauver des vies et de réduire les risques d’accident, à travers une collaboration avec Carl Zeiss Vision qui nous permet d’améliorer la vision et de réduire le temps de réaction en toute situation”, explique Tove Fritzell, développeur produit. “Les verres teintés possèdent des courbes spéciales qui améliorent le contraste là où c’est nécessaire.” Des contrastes plus marqués et par conséquent une meilleure vision font aussi partie des enjeux de Smith avec sa technologie ChromaPop, conçue pour “booster les couleurs et apporter une clarté maximale”. Quant à la Happy Lens Technologie de Spy, ou encore les verres polarisés SINTEC® et les verres photochromiques TRANS+® de Sinner, ainsi que les verres No Distorsion de Shred, ils sont “testés dans les pires conditions par l’US Air Force”. Zeal y va également de son “verre automatique” sur les modèles Big Timber et Decoy, dont le taux d’absorption de la lumière visible va de 15 à 28 %, “afin de pouvoir se concentrer sur le chemin devant soi, du lever au coucher du soleil, sans devoir changer de lunettes.”

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MIROIR, MIROIRLes verres miroir, ou “Revo”, sont également à l’ordre du jour en 2016, que ce soit dans des teintes classiques ou dans des déclinaisons plus douces, comme un bronze léger avec verres argentés ou un vert polaire sur verres bleus chez Spy. Electric ose l’argent métallisé avec des teintes roses et Animal tente un verre arc-en-ciel en quadrichromie ! “Offrir un grand nombre de déclinaisons fait partie de nos points forts et nous proposons ainsi huit teintes différentes pour convenir à tous les goûts, ainsi qu’une large sélection de verres Revo”, détaille James Pointer, cofondateur de Melon Optics, avant d’ajouter que “nous avons également amélioré les propriétés hydrophobes des lunettes, ainsi que les revêtements anti-rayures ou encore des couches antireflets côté intérieur des verres.”

Du côté de Dirty Dog, le verre miroir argent est associé à une monture noir mat, un style que l’on retrouve également chez Spy : “Suite au succès immédiat de la collection Soft Matte Black, nous avons étendu ce mat doux à des modèles écailles, du classique marron à des violets et verts plus vifs”, évoque Juliette Koh.

TOUTES LES COULEURS DE L’ARC-EN-CIELLes coloris les plus traditionnels sont également de la partie, en particulier sur les modèles non-techniques de Roxy et Quiksilver ou Carve. Electric aussi explore cette piste “à travers des tons automnaux plus sombres, aux verts profonds venant contraster avec du noir.”

Shred incorpore “des effets bois et des textures”, avec des finitions brossées et de nombreux imprimés au choix sur les montures. Quant à Melon, la marque “se concentre sur une diversification des coloris sur les collections Premium et Original, à savoir des montures acétate personnalisées et autres séries limitées”, tout comme Neff, qui travaille sur “des motifs de saison”. Dirty Dog croit également fort que “la couleur sera un point très important en 2016, que ce soient sur les montures ou les verres.”

LUNETTES DE VUESur les modèles à verres correcteurs, la couleur sera aussi un enjeu, assure Spy, alors que “même si le noir demeure un bestseller, les clients se lâchent de plus en plus sur les lunettes de vue. Nous proposons de nouveaux coloris tels que le Green Smoke ou le Sépia translucide.” Dragon élargit également son offre de lunettes de vue “avec trois nouvelles collections ciblant sa clientèle plus jeune. La collection Detail fait le pont entre solaires et lunettes de vue, reprenant le pont spécifique des premières citées”. Roxy et Quiksilver misent de même sur les ados et les enfants, “leur meilleure cible de par le côté fun apporté à un appareil médical à la base, grâce à l’emploi de logos,

de couleurs ou de nouveaux concepts”. Pour VonZipper, “le marché ophtalmologique est un axe vital de croissance”, un marché sur lequel ils font leur retour après deux ans d’absence. Laissons Zeal conclure en résumant ce marché de la lunette de vue comme “une partie intégrante de leur mission, afin de se positionner en leader au sein du secteur de l’optique.” Car s’il s’agit de ne retenir qu’une seule tendance, c’est bien que les lunettes proposées par le monde des boardsports ne cessent de gagner en qualité d’année en année.

“Pour nous, des lunettes de soleil doivent être produites en gardant à l’esprit que leur empreinte sur l’environnement doit être la plus faible possible, et ainsi de démontrer qu’il est

possible de fabriquer des lunettes à la fois responsables et stylées.”Nate Hrivnak, Zeal

Les plaquettes au niveau du nez disposent de deux positons, afin de trouver le maintien idéal selon les morphologies, et elles ont été conçues pour éviter

aux cheveux de s’y emmêler lorsque les lunettes sont portées sur le crâne. Joe Snyder,Smith

RÉSUMÉ DES TENDANCESSIM-PLI-FIER

Des verres de plus en plus techniques et pratiques

Un style plus “sport-loisirs”

Finesse et légèr

tendances

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SUNGLASSES PICTORIAL

MELON / Anvil MELON / Tripper MELON / Layback

DIRTY DOG / Vango DIRTY DOG / Primp DIRTY DOG / Beast

NECTAR / Roscoe NECTAR / Freeport NECTAR / Tahoe

ELECTRIC / Riot ELECTRIC / Leadfoot ELECTRIC / Knoxville

ANIMAL / Line ANIMAL / Slip ANIMAL / Rip

CARVE / Porto CARVE / Crew CARVE / Hot hot

DRAGON / Watermanx DRAGON / Roadblock DRAGON / Monarch

GLORIFY / Moonshiner GLORIFY / Deja Vu GLORIFY / Bon Voyage

NEFF / Zero NEFF / Brodie NEFF / Jillian

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URBAN BEACH / Tron wayfarer URBAN BEACH / Kyle retro cat eye URBAN BEACH / Hank wayfarer

QUIKSILVER / Chaser QUIKSILVER / The ferris QUIKSILVER / Django

SMITH / Rockford SMITH / Ramona SMITH / Guide choice

ROXY / Joplin ROXY / Mellow ROXY / Bridget

POC / Did glacier Jeremy Jones POC / Crave Molybdenite POC / Aspire Uranium

SHRED / Lance SHRED / Belu$ski SHRED / Axe

SINNER / Santos SINNER / Red Forrest cx SINNER / Beech

VON ZIPPER / Plimpton VON ZIPPER / Howl VON ZIPPER / Buelah

ZEAL / Cascade ZEAL / Carson ZEAL / Big Timber

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La première chose à faire était de tout simplifier. L’Europe est très compliquée : différents pays, langues, goûts, devises… Il faut se concentrer sur la bonne stratégie et, pour nous, c’est d’être “l’Ultimate Surfing Company”. Si nous y arrivons, nous construirons sur de bonnes bases et nous aurons une croissance organique plutôt que forcée.Nous nous concentrons sur nos produits-clés : wetsuits, swimwear, boardshorts, montres et, en hiver, wear technique pour la montagne. Aujourd’hui, nous avons 50 % de produits en moins qu’auparavant.L’une des valeurs-clés de la marque est la technologie, alors nous l’utilisons dans nos produits pour nous assurer d’avoir des arguments de vente uniques. Vous pouvez raconter une histoire autour du produit avec de véritables avantages consommateur. Nous avons aussi travaillé la qualité. Nous voulions nous assurer que, si quelqu’un achetait un produit Rip Curl, il sache qu’il va durer.

Et qu’en est-il de vos réseaux de distribution ?Nous ne sommes plus dans un monde où l’on pense volume. Nous vendons de la qualité. Maintenant, tout est question de faire des produits de qualité et d’être profitable. Nous travaillons les bases.La première décision a été de devenir plus efficaces. Nous avions moins de produits alors nous pouvions être plus efficients dans nos achats. C’est devenu possible aussi parce que nous avons travaillé avec moins d’outlets et nous n’avons plus utilisé internet comme moyen pour nous débarrasser des surplus de stock. Nous avons aussi travaillé notre base de clientèle et nous avons pensé à ce que nous pouvions faire pour améliorer la situation avec nos meilleurs clients. Nous avons étudié les endroits où nous avions des difficultés, en termes de rentabilité, tant pour nos clients que pour nous. Et nous avons arrêté de travailler avec certains clients. Le troisième point a été : que voulons-nous vendre ?

Le futur de la marque n’est pas nécessairement dans le nouveau produit. Notre bataille est plutôt : comment pouvons-nous vendre des produits de qualité avec une belle histoire, au lieu de vendre du volume et du prix ?Nous avons nos propres magasins-enseigne, concentrés sur la côte atlantique. Nous avons ouvert des magasins comme les shops techniques à Hossegor et à Bidart. Nous avons ouvert un pop-up store à Peniche et nous construisons un shop permanent de 300 m2 à Peniche aussi. Tous ces magasins sont là où le tourisme et le surf font bon ménage. Nous nous concentrons sur des spots-clés, sur la côte ou dans les stations de ski comme Chamonix, l’Alpe d’Huez ou Annecy, où nous sommes près du lac.Nos magasins-enseigne représentent 15 % de notre chiffre. Après, nous avons le réseau core, la distribution sport, qui représentent près de 40 %. Puis nous avons internet. Le net est difficile à déterminer car nous avons beaucoup de clients en dur qui font aussi de la vente en ligne. Nos clients-clés sur le net sont Blue Tomato, Surfdome et Junkyard. Nous avons beaucoup de clients en Grande-Bretagne, par exemple, qui ont un magasin et un site de vente en ligne. Le wetsuit représente 15 % de notre CA mais 25 % de notre investissement. C’est un produit que nous avons décidé de fabriquer dans nos propres usines. Nous avons des centres de service dans le monde entier et nous faisons beaucoup de R&D dans la catégorie. Le service est très important aussi. Si vous avez un produit Rip Curl, en cas de besoin la garantie assure un service de réparation en 48h.

Nous essayons fermement d’avoir un fil rouge technologique qui tisse l’ensemble de nos gammes. Par exemple, des wetsuits au swimwear. Commencez par la collection G-Bomb pour femme : vous avez les wetsuits Bombshell, Bomb Bikini et Mirage en swimwear. Vous avez une segmentation claire mais aussi une transition transparente du produit technique jusqu’aux produits plus “lifestyle”. Tout est question d’arguments de vente uniques.Actuellement, les produits techniques représentent plus de 50 % de notre CA et vous pouvez y inclure le swimwear, les boardshorts, les wetsuits, les montres et le mountain life.

Dans quelle direction emmenez-vous les wetsuits ?Avec nos investissements R&D dans le wetsuit, nous nous sommes toujours concentrés sur des produits plus chauds et plus stretch. Il y a cinq ans, à Torquay, je travaillais encore dans le wetsuit et nous avons eu une très bonne idée. Pourquoi ne pas faire un wetsuit qui permette de faire une deuxième session avec la combi sèche ? C’est là que nous avons conçu la Flash Bomb.

Quelle est la clef pour le futur du wetsuit ?Nous avons différents projets : des projets avec une date butoir et un rétro-planning. Nous avons des produits pour lesquels nous disons : “nous pourrions faire ça dans cinq ans”. Nous avons aussi des produits sur lesquels nous travaillons pour voir ce que ça donne. Il y a des projets où vous restez aux aguets, pour voir ce qu’il se passe, et vous finissez avec des produits comme les combis chauffantes, la Flash Bomb ou la montre GPS puis vous les sortez quand ils sont prêts.

Quelle sera la prochaine étape ?Si un jour nous pouvions trouver un vrai remplacement au néoprène,

qui soit chaud, flexible, plus fin et écologique, ce serait super. Aujourd’hui, ce produit n’existe pas. Nous avons beaucoup travaillé avec des partenaires différents pour trouver des solutions. Soit vous dépendez des progrès de l’armée, soit de ceux l’industrie aéronautique. Nous avons des demandes pour fabriquer des combis pour le secours en mer ou pour l’armée. Le néoprène reste le matériau utilisé parce qu’il offre le meilleur ratio isolation/flexibilité. C’est aussi parce qu’il n’existe pas beaucoup de cadres qui exigent une telle combinaison. Si vous regardez l’industrie de l’automobile, vous avez besoin d’isolation mais pas de flexibilité.

Pouvez-vous développer davantage votre mention aux équipes Rip Curl ?Le senior management de Rip Curl est dans l’entreprise depuis 10 à 15 ans, en moyenne. C’est un groupe très soudé. Je pense que c’est aussi la clef du succès de Rip Curl, car nous savons exactement ce qu’est la marque. Comme nous disons ici : Disney a Mickey Mouse, Rip Curl a son crew. Rip Curl n’est rien d’autre que la somme de l’histoire, des émotions et du travail de son crew. De Mick Fanning à Gabriel Medina en passant par nos vendeurs, les bureaux et le gars du dépôt.C’est la passion et l’engagement d’une équipe qui est là depuis très longtemps mais aussi une nouvelle génération de nouvelles stars qui feront le futur de Rip Curl. C’est le partage de cette histoire, des connaissances de Rip Curl et d’une vision nouvelle du marché actuel.

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Pouvez-vous nous décrire l’histoire de Rip Curl Europe, son fonctionnement et votre nouvelle stratégie de segmentation ?Rip Curl a été fondée en 1969, par Brian Singer et Claw Warbrick, à Torquay (Australie). Ils ont commencé comme marque de boards et, un jour où ils mangeaient une boite de beans à Bell’s Beach, Claw, avec un peignoir blanc et transit de froid, a dit : “Pourquoi ne ferions-nous pas une marque de wetsuits ?”Pendant leurs trips, les gens étaient facilement attirés par Brian et Claw, le surf et Rip Curl. Rapidement, la marque commença à se développer dans de nombreuses régions.En 1983, Rip Curl fut implantée en France. Maurice Cole, le fameux shapeur australien, était basé en Europe, avec une licence Rip Curl Surfboards. Il rencontra François Payot qui, avec Fred Basse, fonda Rip Curl Europe en 1983.Rip Curl développa ses produits dans différentes régions du monde, toujours dans des spots de surf emblématiques : Torquay, Hossegor, Newquay, Peniche, Trestles, Bali et Brésil. La vision de Rip Curl est celle de “l’Ultimate Surfing Company” et nous avons une philosophie : “The Search”. Nous fabriquons les meilleurs produits pour que les

gens puissent vivre The Search et pour que ceux qui travaillent chez Rip Curl puissent le faire aussi, car c’est la seule raison qui fait que nous soyons là : surfer autant que possible. Les propriétaires ont formalisé les “principes et valeurs de l’entreprise” pour que dans le monde entier Rip Curl ait toujours le même ton et le même message.La croissance de Rip Curl dans les différentes régions a été variable et l’Europe très particulièrement. Nous avons peu de capitales ou de grandes villes qui soient côtières. La question était : comment développer la marque pour qu’elle parle aussi à des gens qui vivent à l’intérieur des terres ? Il y a eu une courbe d’apprentissage, où nous avons fait de bons et de mauvais choix. Nous avons eu une très bonne croissance jusqu’en 2008 et nous nous sommes pris un mur : la crise financière mondiale. En même temps, une nouvelle génération de consommateurs, plus critique, arrivait sur le marché. Aujourd’hui, un jeune achète les meilleurs produits qu’il peut. Nous avons traversé des temps très difficiles, jusqu’au point où nous nous sommes dits : “Concentrons-nous sur ce qu’est réellement Rip Curl “. C’est à dire “l’Ultimate Surfing Company”.

Rip Curl a été fondée en 1969 par deux surfeurs passionnés de Torquay, Australie : Doug Warbrick et Brian Singer. A l’origine, c’était une marque de planches de surf qui, rapidement, est devenue un marque de combinaisons pour aider les surfeurs à prolonger leurs sessions à Bell’s Beach. Au gré des décennies, Rip Curl est devenue une marque

de surf innovante avec un des meilleurs teams professionnels au monde.Wilco Prins a commencé chez Rip Curl en 1997, comme stagiaire. Il est revenu en CDI à partir de 2000. Il sert l’entreprise comme CEO depuis avril 2014. Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro, François Applagnat a rencontré Wilco dans le QG Europe de la marque, à Soorts-Hossegor, pour parler innovation, segmentation

nouveaux produits et stratégie.

WILCO PRINS,PDG RIP CURL EUROPE

Nous nous concentrons sur nos produits-clés : wetsuits, swimwear, boardshorts, montres et, en hiver, wear technique pour la montagne. Aujourd’hui, nous avons 50 % de produits en moins qu’auparavant.

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ACTION CAMS POUR ACTION MEN

TENDANCES“Plus précis, plus robuste, plus stable, plus sharp”. Rajoutez tous les superlatifs qui vous viennent à l’esprit et vous aurez le leitmotiv de l’industrie des action cams. La nouvelle GoPro Session est réduite à la taille de son objectif mais la qualité de ses images reste aussi bonne que vous ne pourriez l’imaginer. “Le hardware devient de plus en plus petit mais la qualité et la résolution augmentent”, nous explique Isabelle Pakowski, European Senior Media Relations Manager chez GoPro. Garmin rajoute des infos sur la vitesse et la localisation grâce aux fonctions G-Metrix et Sab Jhooti. Le fondateur de Drift cite comme innovations principales de la marque pour 2015 “un live streaming mobile, de meilleures résolutions vidéo, des ratios d’image supplémentaires et de plus petites tailles”. TomTom facilite le partage des vidéos avec des interfaces plus intuitives, des télécommandes LED et des écrans LCD.

HIGH TECHLes images en HD sont désormais un standard, que vous regardiez les modèles d’entrée de gamme ou haut de gamme, tous offrent des résolutions 4K, certains, comme la GoPro Hero4, sont même capables de filmer à 30 fps. Pour une résolution de 1080, Sony offre une vitesse de 120 fps, à 720 une de 240 fps ce qui permet “à l’usager de faire des images ultra-ralenties qui ont toujours un effet très impactant”, explique Alexandre Devulder, Product Manager of Cameras Europe chez Sony.

Garmin va encore plus loin et rajoute des données GPS à ses images grâce à la technologie G-Metrix qui emploie un senseur (G-Sensor), un altimètre barométrique et un récepteur GPS pour collecter des données sur la vitesse et la hauteur, les forces gravitationnelles affectant le geste, et bien davantage. L’interface ANT+ permet même une connexion avec des senseurs additionnels qui mesurent le rythme cardiaque, la fréquence de pédalage, etc. “Toutes ces données peuvent être vues sur la vidéo grâce à différents widgets”, explique Markus Müller, du service client CRAFT-GARMIN.

Mais les images les plus impressionnantes en termes de qualité ne servent à rien si l’image tremble à l’écran. La stabilisation d’image est devenue une question clef que vous pouvez résoudre avec une pléthore d’accessoires dont nous vous parlerons plus loin. Par contre, Sony a une approche plus directe : “Nos avancées technologiques avec Steadyshot sont très importantes pour les pratiquants qui filment à grande vitesse et qui courent le risque qu’un mouvement parasite rende inexploitable une superbe séquence”, décrit Alexandre avant d’ajouter : “La qualité de l’image et la facilité d’utilisation sont les premières exigences des utilisateurs. Avec nos nouveaux modèles, nous avons porté une attention très spéciale à la technologie de stabilisation d’image pour aider les usagers à obtenir des résultats qu’ils soient fiers de partager.”

Dans cette ère moderne de Facebook, Instragram et Twitter, avoir une caméra à tout moment est plus que recommandable. Sinon, comment feriez-vous pour rendre jaloux chacun de vos fans ? Dans le monde des sports d’action où, à chaque

milliseconde, vous ratez des faits et gestes, il est primordial d’immortaliser chaque instant. Les caméras d’action et toute leur ribambelle d’accessoires représentent aujourd’hui un pourcentage important de la dépense des consommateurs actifs.

Anna Langer décrit les nouveautés du moment.

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ECRANS & TELECOMMANDESLes écrans et les télécommandes peuvent jouer un rôle important quand il s’agit de produire des images que vous serez heureux de partager. Les écrans facilitent la navigation et l’ajustement de la caméra suivant les conditions. “La TomTom Bandit Action Camera a un écran très économe en énergie qui maximise la durée de vie de la batterie et permet aux utilisateurs de configurer facilement leur caméra.” Si l’écran offre la possibilité d’avoir un aperçu d’image, comme le LCD couleur de la Drift Ghost-S, vous pouvez l’utiliser pour cadrer et obtenir des images encore meilleures. Les propriétaires de caméras sans écran ne doivent pas s’en vouloir pour autant car c’est quelque chose que vous pouvez résoudre via des apps mobiles (pour les caméras compatibles). Ce sera le cas de la Garmin VIRB App ou de la GoPro Mobile App. Ces apps fonctionnent aussi comme télécommande mais la plupart des marques ne réservent ces extras que pour leurs modèles haut-de-gamme. Rayen, la nouvelle marque de caméras d’action, offre aussi “un software d’édition d’image de premier ordre offert avec chaque camera vendue.” C’est un des grands arguments qui accompagnent la sortie de leur nouvelle Gold Edition Camera.

EXPERIENCE UTILISATEURLes écrans et les télécommandes améliorent beaucoup l’expérience utilisateur en permettant de changer la configuration simplement. TomTom va encore plus loin et offre “la façon la plus simple d’éditer et de partager ses meilleures séquences”. En détail, ils expliquent : “Il y a quelques années, les action cams étaient surtout pour des rideurs professionnels, mais maintenant le marché s’ouvre à un nouveau public. Et c’est là que nous pensons que nous pouvons marquer la différence : avec les gens qui ne veulent pas passer des heures et des heures à éditer des vidéos avec un ordinateur haut-de-gamme mais simplement partager leurs aventures en quelques minutes.”

Drift s’attend aussi à une “baisse de la popularité des vidéos POV only”, avec l’arrivée en force des drones, des monopodes et autres accessoires. Rayen répond à cette tendance avec sa nouvelle Gold Edition qui offre “une télécommande RF résistante à l’eau, un clip mount 360º, un écran LCD 1.5’’ et 50 dollars supplémentaires d’accessoires haut-de-gamme pour offrir le meilleur rapport qualité/prix.”

ACCESSOIRESOn dirait que le nombre d’options des caméras ne cesse d’augmenter mais, quelles que soient les caractéristiques, aucune n’aura pas le même effet sans la possibilité de varier ses angles et perspectives.

La SP Smart Mount offre une myriade de possibilités pour faire ce que vous voudrez avec votre caméra. Pour ceux qui vont à l’eau avec la caméra, ils ont développé le Floating Section System qui, comme son nom l’indique, flotte. “Les deux sont des systèmes modulaires uniques qui peuvent s’adapter aux besoins des consommateurs. Nous allons adapter toute la gamme aux deux systèmes dans les mois qui suivent”, explique Rob Mathera, Marketing & Communication Manager chez SP.

D’autres bons exemples ? Les sangles néoprène pour épaule ou poignet de Jivo GoGear, avec système Velcro rotatif 360º, le nouveau système Garmin pour monter caméra et GPS sur le vélo, le quadcopter GoPro, attendu pour 2016, ou le TomTom 360 Pitch Mount qui “positionne l’objectif de façon unique, au plus près de la

surface de montage, pour minimiser les vibrations”. “Le marché de l’accessoire tend vers des produits multifonctions”, explique Keith Bannon, Business Development Manager chez Jivo, “et vers plus de confort pour assurer la meilleure expérience utilisateur possible”. Jivo répond à ce besoin avec le GoGear Cuff, à la vente depuis août 2015, et qui n’est pas “qu’une sangle de poignet mais aussi un système rotatif blocable à 360º”.

Chez Xsories, les vétérans de l’accessoire et leaders français de la vente de perches, d’après Ryan Roberts, leur Global Marketing Manager, on répond au problème de la stabilisation d’image avec le nouveau X-Steady Electro 1 Axis, un stabilisateur électronique qui marche aussi avec le téléphone portable. “Notre Horizon Drive s’assure que la ligne d’horizon reste là où elle doit être, réduisant en grande partie les vibrations pour pouvoir suivre des objets dynamiques sans avoir à se préoccuper de l’orientation de la caméra. Le meilleur de tout : un produit sans câbles, très facile à configurer, testé par nos soins dans la vraie vie et pas par un âne en roller”.

La qualité des caméras ne cesse d’augmenter mais les téléphones portables deviennent de plus en plus des action cams et ils offrent en plus l’avantage d’être tout le temps dans notre poche. SP travaille la question avec “l’intégration de téléphones portables dans notre gamme”, explique Rob. “Nous croyons que les systèmes modulaires comme le nôtre seront le futur”. La nouvelle marque d’accessoires, BlackEye, répond directement la question avec son Twister+, “un super objectif fisheye avec une attache à vis, pensé pour filmer du skate, du snowboard, etc.”, explique Joni Granath, Marketing Manager.

ET DEMAIN ?Avec la grande quantité de gadgets high tech à sa disposition, le consommateur aura l’impression que le futur se conjugue au présent. D’une certaine façon, c’est le cas, comme le prouve la GoPro Hero4 Session : “Elle offre un design résistant à l’eau très robuste qui élimine le besoin de caissons séparés. Elle a un bouton unique de contrôle pour rendre la prise d’image plus rapide et confortable”, explique Isabel, confirmant l’opinion de Donovan, de Rayen : “Les caméras du futur seront résistantes à l’eau et n’auront pas besoin de caisson de protection. La qualité d’enregistrement du son sera améliorée et la diffusion en direct sera un standard.”

tendances

“Plus précis, plus robuste, plus stable, plus sharp”. Rajoutez tous les superlatifs qui vous viennent à l’esprit et vous aurez le leitmotiv de l’industrie des action cams.

“Les caméras du futur seront résistantes à l’eau et n’auront pas besoin de caisson de protection. La qualité

d’enregistrement du son sera améliorée et la diffusion en direct sera un standard.”

Donovan Marais, Managing Director Rayen

LE MEILLEURPetit et léger

Haute Résolution

Edition Facile

Stabilisateur d’image

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Le 19 Juillet 2015, Mick Fanning était victime d’une attaque de requin lors du Jbay Open; c’est la première fois dans l’histoire de la World Surf League/Asp qu’un tel évenement se produit. Dans les minutes qui suivent cette vision d’horreur, le buzz s’étend sur la toile et la video de l’incident atteint 19 millions de vues dans les deux jours qui suivent (exclusivement les videos de la WSL). Côté réseaux sociaux, Mick Fanning fait l’objet d’une augmentation considérable de son nombre de followers (30% sur Facebook et Instagram ainsi que 19% sur Twitter) quelques jours seulement après l’incident. L’attaque devient le plus important “buzz social” de l’année avec 3 millions d’intéractions cumulées sur les posts liés à Fanning à travers la scène surf, incluant

De la disparition brutale de Ricardo Dos Santos à la naissance du fils de

Béthany Hamilton, voici les posts les plus suivis depuis Janvier.

Periode analysée : 1/1/2015 - 31/3/2015

Bethany HAMILTON8 278 likes

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Voici les 5 marques qui ont “scorés” le plus de couvertures de magazine de surf (en valeur et nombre) dans le monde, à travers leurs riders en début de saison. Hurley mène la course grâce au style aérien de Kolohe Andino et de Julian Wilson qui s’affichent à la une de Surfing magazine, mais aussi grâce à Filipe Toledo, et son début de saison tonitruant, logiquement en couverture du magazine Hardcore (Brésil). On retrouve également RedBull (2nd), Oakley (3rd) et Monster Energy (5th), experts du placement logo sur les planches de surf. La marque californienne Lost fait son apparition dans le classement grâce à une rencontre créative entre le magazine australien Stab et le surfer hawaiien Mason Ho, deux acteurs du surf contemporain!

Envie d’en savoir plus ? Écrivez nous à [email protected]

TOP POSTS RIDERS

Bethany HAMILTON1 010 318 likes

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Gabriel MEDINA299 802 likes

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Quiksilver Pro Goldcoast 2015

Volcom Pipe Pro 2015

Hurley Australian Open of Surfing 2015

Winter Session 2014/2015

Surfest Burton Automotive Pro 2015

VIDEO NAME

La maniobra: Bob Burnquist vs Gabriel Medina

El Desafío: Bob Burnquist vs. Gabriel Medina

Garrett McNamara rides 90 Foot Wave

Who is JOB 3.0 - EP 6

Pipe Master 2014 - Jamie O’Brien

EXPOSURE VALUE

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229 965 ¤

159 096 ¤

104 238 ¤

CLIPPINGS

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VIEWS

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MAIN BRANDS FEATURED

SAMSUNG

SAMSUNG

GOPRO

REDBULL

GOPRO, BILLABONG, REDBULL

WEB / EVENT RANKING TOP 5

VIDEOS / BRAND RELATED TOP 5

ride o’meter

Ce ranking met en avant les videos de surf les plus vues, en cumulant le nombre de vues sur 6 plateformes (Youtube, Vimeo, DailyMotion, Surfline, Mpora & Epic TV) entre le 1er Janvier et le 31 Mars 2015. De la publicité hollywoodienne Samsung aux vertigineuses sessions de Garett McNamamra, cela montre à quel point les videos de surf peuvent fasciner un public bien au delà de sa propre communauté et audience “core”. Jamie O’Brien trouve quant à lui un bel echo auprès des internautes en proposant une alternative déjantée, version “jack-ass” aux vidéos classiques de surf.

RIDE O’METER effectue une veille media au niveau international à travers la presse écrite, presse internet, les videos en ligne et les réseaux sociaux. Voici les faits marquants du début de la saison surf 2015 illustrés par une sélection de données

analytiques. Présenté par RIDE O’METER.COM

Ce tableau montre l’exposition médiatique des évènements de la scène surf à travers notre panel media composé de 50 sites web spécialisés au niveau international. On retrouve à la première place de ce classement deux des évènements les plus attendus de ce début de saison, le Quiksilver Pro Goldcoast qui illustre le lancement du dream tour, suivi du challenging Volcom Pipe Pro. En réalisant ce focus en début de saison, on trouve naturellement deux évenements australiens dans le top 4. La surprise de ce classement reste le Winter Session, une compétition en ligne (en association avec Nixon et Monster Energy) qui justifie sa présence grace à un partenariat stratégique avec le site Magicseaweed (159 K¤ d’exposition). Periode analysée: 1/1/2015 - 31/3/2015

Periode analysée: 1/1/2015 - 31/3/2015

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Lors du lancement en grande pompe de l’Apple Watch au mois d’avril dernier, le marché de la montre se préparait lui aussi à subir une révolution numérique comme bien d’autres. La Silicon Valley n’allait pas laisser passer une telle aubaine. Il était annoncé que les consommateurs ne jureraient plus que par des montres estampillées du label “smart” et sa cohorte d’apps, notifications et messages délivrés à même le poignet. Du point de vue des industriels, une question se posait alors : pourquoi les enseignes d’horlogerie établies et reconnues devraient encore se donner du mal à produire des montres “classiques”, à l’esthétique et à la précision si soignées ?Le fait est que tout le monde n’a pas forcément envie de jeter un œil à sa montre plutôt qu’à son téléphone. Du moins pas encore…

L’intérêt porté à l’Apple Watch connaît déjà un sérieux déclin, alors que les ventes ont chuté de 90 % en l’espace de trois mois (source CNN datée de juillet) et que les marques de montres sport continuent à faire confiance à leurs modèles testés et éprouvés. “En interrogeant quelque 7000 personnes du secteur et autres amateurs d’outdoor, nous avons appris que 50 % d’entre eux ne souhaitaient pas investir dans un appareil devant être rechargé fréquemment tel qu’une smartwatch”, révèle Ian Elliot, cofondateur de la marque britannique Elliot Brown Watches. Il n’est pas le seul à abonder dans ce sens :

“Nous ne considérons pas les smartwatch comme des concurrents”, affirme Caroline Piechaud d’Electric.N’oublions pas non plus que, dans le secteur des boardsports, la clientèle possède des exigences bien spécifiques lorsqu’il s’agit de fonctionnalités chez une montre. “Je suis convaincu que ce type d’appareil est formidable pour certaines utilisations mais pas pour le surf, car il n’est pas étanche”, fait simplement remarquer Borja Torres de Rip Curl Europe. Ces exigences techniques reviennent chez d’autres également, à l’image de Christian Dittrich, directeur junior grands comptes pour les montres G-Shock de Casio : “Peu importe qu’il s’agisse d’un skateur, d’un surfeur ou d’un snowboardeur, tous se rejoignent sur un point. Les montres doivent être à la fois étanches, à l’épreuve des chocs et confortables. Ce n’est pas un souci sur nos modèles G-Shock.”

TARIFS : PRIX PSYCHOLOGIQUE ET HAUT DE GAMMEAu fil des ans, les montres typées boardsports ont réalisé de gros efforts en termes de qualité et de fiabilité. Heureusement, car les attentes des consommateurs sont grandes sur ce marché, à la différence par exemple des lunettes de soleil, un segment où les marques peuvent encore se permettre de proposer des solaires bon marché et interchangeables, le tout enveloppé dans un joli message marketing. Parmi les montres boardsports, la plupart sont de fabrication suisse et assurent une garantie de cinq ans, affichant un taux de retour en deçà de 1 %. Bardées de fonctionnalités, elles s’échangent en outre à des tarifs dépassant la centaine d’euros. “Il est difficile d’aller au-delà des 100 $ pour des montres basiques qui ne proposent pas de technologies particulières”, avance Kirsten Taylor, directrice marketing monde pour Neff.

TENDANCES MONTRESLes smartwatch sont-elles en passe de conquérir le secteur des boardsports ou bien les montres sport ont-elle encore un avenir ?

Éléments de réponse avec Dirk Vogel.

“$150 to $250 is a sweet spot and $500 to $750 is the ceiling right now.” Joe Babcock, Nixon Category

Manager for Technical Products.

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tendances

Au détail, la plupart des marques semblent s’accorder sur un “juste prix” en termes de marges et de volumes, tout en signalant l’existence d’un créneau viable pour les modèles haut de gamme et exclusifs. “Actuellement, le bon prix se situe dans les 150 à 250 $ et le maximum entre 500 et 750 $”, précise Joe Babock, chef de produit pour le segment technique chez Nixon. La seconde tranche de prix peut sembler très élevée, mais Christian de G-Shock nous confirme sa vitalité : “Le bon positionnement pour des produits premier prix et moyenne gamme va de 89,90 à 149 ¤. Mais les sportifs professionnels et les collectionneurs de G-Shock n’hésitent pas à débourser 500 ¤ et plus pour une montre à la hauteur de leurs attentes.”

ASPECTS PRATIQUES : AMÉLIORER L’EXPÉRIENCE AU QUOTIDIENMême si elles ne disposent pas de dizaines d’apps comme leurs cousines dites “smart”, les montres boardsports sont loin d’être larguées. “Nous avions anticipé cet essor des montres intelligentes et connectées dès 2010. Et en 2015, nous avons ainsi lancé l’Ultratide, la première vraie montre capable de fournir un surf report en temps réel”, raconte Joe de Nixon. De son côté, la marque californienne Electric concentre ses efforts sur “le style et la technicité dans toutes les situations, ce qui passe par des fonctionnalités indispensables telles que l’affichage clair de l’heure et de la date, l’étanchéité, mais aussi les horaires de marée ou un chronomètre”, détaille la responsable des RP Caroline Piechaud.Offrir un meilleur service aux surfeurs en leur proposant de retrouver des horaires de marée en temps réel faisait également partie du cahier des charges de la montre Search GPS de Rip Curl : “Même si ce modèle est sur le marché depuis plus d’un an, nous continuons à le mettre en avant, car il s’agit de la seule et unique montre sur le marché capable d’enregistrer les données de vos sessions”, insiste Borja Torres. Cette montre Search GPS et son application permettent aux utilisateurs de connaître le nombre de vagues prises, la vitesse maximale atteinte, la longueur d’une vague et le temps total passé à l’eau. “Pour nous, il s’agit d’un appareil électronique et plus seulement une montre.” Et même hors de l’eau, ce ne sont pas les fonctions qui manquent sur ces montres boardsports. “G-Shock propose un indicateur de marée (surf), un baromètre (snowboard) et il existe une demande de montres Bluetooth pouvant gérer les morceaux de musique ainsi que les appels ou SMS”, explique Christian Dittrich.

MATÉRIAUX : SOLIDE ET ÉPURÉDeux camps s’opposent en termes de boitier, le plastique et le métal. Sur les modèles haut de gamme, l’emploi du titane et de l’acier inoxydable est de rigueur, tandis que le silicone et la résine siéent davantage aux boitiers sport, à l’image de ceux de G-Shock : “Notre succès sur les boitiers et bracelets en résine ne se dément pas, mais vous trouverez également des propositions en acier inoxydable sur nos modèles haut de gamme.”De Nixon à Electric, en passant par Elliot Brown ou Rip Curl, tous offrent des boitiers en acier inoxydable et titane. Les modèles “plastique” sont à chercher davantage au sein d’une catégorie dite fun, avec notamment des affichages digitaux façon années 80, comme sur le modèle Odyssey de Neff avec son boitier ABS/silicone et son bracelet silicone. Chez Electric, on trouve également une jolie montre à affichage digital baptisée The Prime et qui répond au mantra suivant: “Se tourner vers le passé pour entrevoir l’avenir. Clin d’œil aux 80’s avec sa forme géométrique, la Prime dispose de matériaux modernes et high-tech”, fait remarquer Caroline.

S’agissant de bracelets, une tendance se dégage, à savoir des modèles en cuir haut de gamme. “En cherchant de nouveaux matériaux, nous avons produit de petites quantités de bracelets faits-main en cuir mat. Sur la durée, la matière se révèle douce à porter et s’embellit avec l’âge comme une ceinture en cuir”, explique Ian Elliott. Joe de Nixon confirme cette tendance avec “des versions cuir du modèle Ranger,

avec des cuirs pleine fleur de grande qualité et, dans certains cas, des cuirs Horween made in USA.” Pour ne rien sacrifier à la technicité, le modèle Carroway Automatic de Electric est proposé avec “un bracelet en cuir tanné italien réalisé sur mesure, au fermoir en acier inoxydable lui aussi sur mesure, ou encore avec un bracelet polyester et fermoir spécifique.”

COLORIS : UNE ÉLÉGANCE EFFACÉELà encore, deux styles se distinguent : d’un côté, les modèles haut de gamme aux boitiers polis et bracelets cuir, de l’autre les montres plastique qui rivalisent de couleurs différentes. “Les grosses tendances actuelles vont vers des montres discrètes avec quelques détails de finition marqués, et de l’autre des montres colorées aux motifs stylés comme le camouflage, le marbre polarisé ou les fleurs. Mais nous portons également nos efforts sur la couleur préférée, le noir ! Nous avons ainsi sorti une collection Mission Black.” Tous proposent du “noir sur noir”, comme sur le modèle Carroway Automatic de Electric.

DIFFÉRENTES MONTRES POUR DIFFÉRENTS USAGESAujourd’hui, la clientèle considère la montre comme un accessoire et possède par conséquent différents modèles à porter selon les situations. “Nos recherches ont démontré qu’il y avait une fracture entre ceux qui adorent la technologie dans une montre et ceux qui désirent simplement porter un objet fiable et robuste capable de donner l’heure. Ce sont deux visions radicalement différentes : d’un côté, un simple appareil et de l’autre un objet qui crée du lien affectif”, schématise Elliot Brown.Quand il s’agit de se la jouer mode, les propositions les plus intéressantes proviennent évidemment des marques dont c’est l’identité même : “La Time de Neff doit être vue comme un bijou. Nos montres sont des accessoires de mode. C’est dans notre nature d’ajouter des coloris, des détails sympas et des matériaux différents”, explique Kirsten Taylor à propos notamment du modèle Esteban PU avec boitier en acier inoxydable et bracelet NATO en tissu. Si vous cherchez une montre à tout faire, Joe de Nixon suggère la Ranger, “une collection phare de 2015-2016. Il s’agit d’une montre sport, robuste et facile à personnaliser grâce à différentes tailles de boitiers et autres options, avec ou sans chronomètre.”

PERSPECTIVESPlastique vs. Métal, style vs. technicité, lifestyle vs. sport… Vous voilà à l’heure concernant l’offre de montres dans le secteur des boardsports. Mais attention, ne minimisez pas l’émergence inévitable des modèles “smart”. “Casio développe un appareil pour le poignet qui sera présenté au salon CES en 2016. La marque veut marketer cet appareil en mettant en avant la robustesse des montres Casio, afin de le différencier des autres smartwatch”, explique Christian Dittrich. D’autres suivront, ils nous l’ont confirmé, mais d’ici là, profitez encore un peu d’une ère où le surf constitue une véritable déconnexion de vos emails, notifications et autres nouveaux statuts, ne serait-ce que l’espace de quelques minutes.

HIGHLIGHTS La révolution “smart” n’est pas (encore) à l’ordre du jour.

Des montres “surf-tech” qui affichent les marées, donnent les prévisions

de vagues et enregistrent vos données (sans oublier le Bluetooth).

Des bracelets haut de gamme en cuir et des boitiers en titane.

Le noir, de loin la couleur favorite.

Un affichage digital gros comme en 1985.

Plusieurs montres selon les situations (ex. sport ou détente).

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UNE QUESTION DE GÉNÉRATIONSSoyez attentifs, car c’est ici que se tout se joue ! L’humain évolue par cycles de 7 ans. A un instant T, dans les années 80, il existe trois individus : un nouveau-né (0 an), un enfant (7 ans) et un adolescent (14 ans). A 0 an, le bébé manque de recul sur la vie. A 7 ans, l’enfant est sous la tutelle des parents, ses modèles omniscients et tout-puissants. A 14 ans, l’ado est en rébellion, contre ses parents et la société. Il s’affirme et cherche à assouvir trois besoins fondamentaux : différenciation, appartenance et réalisation de soi. Rien ne vaut le skate pour les remplir ! Des codes qui sortent du cadre, un clan fermé et identitaire, un sport exigeant et technique qui paye ses dus immédiatement, tout y est.A 3 ans, bébé apprend encore le monde. L’enfant, à 10 ans, joue et regarde de loin ces “grands”, souvent perçus comme des vandales en patinette qui font peur à maman (je parle du skate des années 80, ne l’oubliez pas). L’ado a 17 ans. Il vit le skate à fond. Il assouvit pleinement ses besoins mais il commence à souffrir les premières grandes blessures (entorses, chevilles, genoux, poignets, traumas…).

LA GÉNÉRATION PERDUE Quatre ans plus tard, notre skateur a 21 ans et ses priorités ont changé. Ses bases autonomes sont construites et son adolescence est finie. Ses besoins identitaires ne sont plus les mêmes. Le skate perd de son attrait. Trop complexe, exigeant en temps et physiquement brutal, il est délaissé pour d’autres centres d’intérêt, dont les études, une carrière professionnelle et les premières relations sérieuses. Le skate perd la bataille de l’âge.

L’enfant, qui entre dans l’adolescence, se tourne vers l’extérieur pour trouver des sources d’inspiration, des héros et une identité nouvelle, différente de celle de ses parents. En face, les “grands”, qui mènent la charge de l’influence, quittent le skate. Ses trois besoins d’ado

restent les mêmes. Il entend toutes ces excuses que les skateurs hardcore de jadis professent pour justifier de quitter leur église: “je suis obligé d‘arrêter”, “je suis cassé de partout”, “c’est trop cher”, “ça fait trop mal”, “j’ai des choses plus importantes à faire…”. Bref, faute d’inspiration, s’il veut être cool, il faudra qu’il trouve autre chose que le skate. Il se construira loin du skate et deviendra le porte-étendard d’une “Génération Perdue”.

LA DEMANDE INCOMPRESSIBLEA côté de ce beau monde, une poignée d’irréductibles ne vit que pour le skate. Des puristes. Des inconditionnels. Les garants de la pérennité de la culture skate et de ses codes. Quel que soit l’état du marché, quel que soit leur âge, ils seront skateurs à vie. Ils représentent une demande incompressible et durable. Ils sont les garants de la pérennité d’une industrie. Or, si leur nombre n’est pas suffisant, comme ce fut le cas fin 80 et début 90, leur demande ne garantira pas les volumes minima nécessaires pour assurer la survie de l’industrie. Défaut de demande, défaut d’offre : la chute du skate s’accélère.Nous avons vécu cette débâcle début 90. Au zénith du succès du skate, la société Hoff, revendeur en France de la marque leader Powell Peralta, importait un container 40+ de plateaux par semaine. Quelques années plus tard, elle avait du mal à écouler des quantités dérisoires. Le skate était mort, condamné, pendant 7 ans, par une “Génération Perdue” qui a refusé de prendre les rênes.

LE RENOUVEAUIl faudra attendre que bébé devienne adolescent pour qu’il redécouvre le skate. Pratique underground, son facteur “coolness” a été gardé intact par les inconditionnels. Le cycle repart. Croissance, succès et une base de demande incompressible qui grandit et dépasse le seuil critique de survie de l’industrie. La pratique et le commerce se pérennisent, au delà des cycles de marché.

Le concept de “Génération Perdue” a déjà été traité dans le nº15 de Source, il y a fort longtemps, je vous l’accorde ! Aujourd’hui, avec la richesse des études de marché, l’EuroSIMA permet de corroborer cette théorie et de comprendre un

phénomène qui serait venu s’ajouter à la crise pour rendre la reprise encore plus difficile. Rapport par Iker Aguirre (www.ikeraguirre.com).

“Une poignée d’irréductibles ne vit que pour le skate. Des puristes. Des inconditionnels. Les garants de la pérennité de la culture skate et de ses codes. Quel que soit l’état du marché, quel que soit leur âge, ils seront

skateurs à vie. Ils représentent une demande incompressible et durable.Ils sont les garants de la pérennité d’une industrie.”

LA GÉNÉRATION PERDUE

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LES CHIFFRESPendant près de 20 ans, j’ai joué des différentes théories des cycles qui touchent notre industrie pour adapter mes stratégies aux marchés et pays auxquels j’avais affaire. La pratique empirique et les résultats obtenus m’ont prouvé leur bienfondé. Or, quelle fut ma satisfaction quand les chiffres des études de marché NPD, commandées par l’EuroSIMA, m’ont permis de corroborer cette théorie.

Le “Pool Benchmark” concerne le marché du sport en général, dont les données peuvent être comparées, ici, à celles du marché des boardsports. Sur ce graphique vous pouvez tracer clairement le phénomène de “Génération Perdue” représenté par la chute des ventes aux 15-35 ans, une chute accentuée par l’effet de la crise de 2008 sur le pouvoir d’achat. Quand vous comparez avec le Benchmark, vos

voyez que le phénomène est propre aux boardsports. Notez aussi, dès 2010, la reprise en force (plus importante que pour le Benchmark) de la génération suivante, les 0-14 ans. Un bon signe pour la santé future de notre industrie !

Ici, la marque de la “Génération Perdue”, de 2008 à 2013, avec une chute des ventes puis une stabilisation. Si la théorie est juste, à compter de 2014/15, elles devraient reprendre à la hausse. Les oscillations de 2012/2013 pourraient être le signe annonciateur d’un changement de tendance.

Reste à garder une certaine prudence dans l’interprétation des données :- La crise pourrait être la seule responsable de ces variations de la demande et non pas la “Génération Perdue” ;- Les marchés se sont beaucoup complexifiés depuis les années 80 et il existe des interactions externes multiples. Isoler aujourd’hui un seul

facteur devient presque impossible ;- La modélisation d’une théorie exige des découpages clairs pour isoler un phénomène théorique. Dans la réalité les choses sont plus diffuses.

Toute prudence gardée, si cette théorie est juste, elle nous permet d’anticiper : - Une reprise des ventes dans nos marchés, avec l’arrivée, durable, d’une nouvelle génération de pratiquants passionnés ;- Une évolution positive de nos indicateurs de marché pendant les 7 prochaines années ;- La préparation de la relève pour minimiser l’effet de la prochaine “Génération Perdue”, à l’horizon 2020-2025, via, entre autres, l’étendue de notre ciblage au-delà des 15-25. - Le renforcement de la base incompressible d’adeptes aux boardsports qui assurera une demande durable aux entreprises endémiques et la pérennité de la culture boardsports ; - Un possible renouveau du phénomène de “mode” des boardsports ; - Des périodes futures de vaches maigres où il conviendra de rester prudent sur ses investissements et de vivre sur ses acquis.

Si le marché des boardsports repart “de plus belle” certains auront tendance à vouloir oublier les traumatismes des années 2008-2015 pour repartir “comme si de rien n’était”. Si c’est le cas, attention !

Nous avons appris des leçons très importantes que nous devons avoir la maturité d’appliquer. Dans quel paradigme allons-nous nous inscrire ? Porterons-nous des lunettes vertes (Cf. Source 77) ? Ou allons-nous nous enfoncer dans une fuite avant qui nous éloignera encore des racines, “nouveau paradigme” de notre ADN boardsports ? C’est un défi dont l’issue fera des 3S des pratiques tout venant, comme le foot, ou des passions enracinées capables de changer une vie. A nous d’assumer la responsabilité de maintenir le rêve des boardsports en vie, ce rêve que nous aimons tant.

Après tout, depuis le début, cette industrie est une histoire de cœur.

aide au détaillant

Si la théorie est juste, à compter de 2014/15, les ventes devraient reprendre à la hausse. Les oscillations de 2012/2013 pourraient être le signe annonciateur d’un changement de

tendance.

Tableau : Part de marché des 15-35 ans, pool boardsports de 2008-2013Source: NPD Consumer Tracking Panel - EuroSIMA

Tableau : Tendance des ventes par classe d’âge de 2008 à 2011(indice 100 = 2008), en %Source: EuroSIMA - NPD

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“Le skate, ce n’est pas que sauter 20 marches, plaquer des 1080 dans une méga-rampe ou arpenter des virages à 100 km/h. Le soft-wheel skate a rappelé à beaucoup le plaisir de cruiser

et de carver simplement. Beaucoup peuvent s’identifier à cette approche du skate.” Shane Maloney de Madrid Skateboards

Le génie de l’informatique Bill Gates a dit un jour : “Nous surestimons toujours le changement qui va avoir lieu dans les deux années à suivre et nous sous-estimons celui qui aura lieu dans dix”. Si nous appliquons ces mots au marché du longboard, il est évident qu’il a radicalement changé en dix ans, quand le longboard n’était qu’un détail dans certains skate shops. Ces deux dernières années, les produits ont beaucoup évolué et sont devenus le centre d’attraction des dynamiques de croissance et des générateurs de revenu de beaucoup de magasins.Mais si nous observons les dix prochaines années, que reste-t-il au longboard pour le long terme ?La plupart des responsables de marque sont optimistes, comme Shane Maloney, de Madrid Skateboards. “Le longboard, ou plus généralement le soft-wheel skate, attire de plus en plus de monde dans les skate shops qui ne s’identifiait pas aux codes du skate street, qui a dominé l’industrie pendant des décennies. Le skate, ce n’est pas que sauter 20 marches, plaquer des 1080 dans une méga-rampe ou arpenter

des virages à 100 km/h. Le soft-wheel skate a rappelé à beaucoup le plaisir de cruiser et de carver simplement. Beaucoup peuvent s’identifier à cette approche du skate.”

L’optimisme est poussé par des résultats prometteurs et la plupart des marques enregistrent des augmentations de CA d’année en année. Steve Douglas, de la marque Dusters California, de Dwindle, détaille : “Nos ventes longboard ont augmenté de 50 % l’an dernier et nos cruisers ont évolué de 13 % en EMEA et de 26 % dans le monde”. Pour 2015, Andy King, de Mindless Longboards, rapporte 5 5% d’augmentation de son CA à date, mais il note aussi une spécialisation croissante du segment : “Il existe encore de la place pour des plateaux premier prix qui attireront de nouveaux pratiquants mais les rideurs poussent les limites du sport et exigent de plus en plus de technicité et de détails de niche dans les boards. Nous pensons que le longboard connaitra une bonne année 2016 avec une croissance des nouveaux marchés et des stabilisations des marchés établis”.

TENDANCES PE16 : LE MARCHÉ DU LONGBOARD Le marché du longboard ne cesse de mûrir et les marques trouvent des opportunités de croissance dans les produits de niche et premium, incluant le “flat ground dancing”. Avec une pléthore de marques et de fabricants qui arrivent sur le

marché (Bonjour, Penny Longboards !), notre rapport de tendances SOURCE vous raconte ça dans le moindre détail. Par Dirk Vogel.

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ATTENTION !En dépit de ce vent d’optimisme, le fantôme de la saturation de marché montre ses dents aux US, où les tendances traditionnelles ont un an d’avance sur le reste de l’Europe. Plusieurs marques ont répondu comme Mike Jucker, co-fondateur de Jucker Hawaii Longboards : “Le marché européen est, de loin, moins saturé que l’américain et il continue de grandir alors que le marché US a atteint un plateau dans certains segments.” Marin McGinnis, de Rayne Longboards, partage cette opinion, et parle de “croissance à l’international et ralentissement aux US”.Le regard rivé sur ce qui se passe dans la rue, Steve Douglas, de Dusters, confirme : “Nous espérons davantage de croissance pour Dusters en EMEA. Aux US, après avoir parlé avec certains détaillants-clefs, nous voyons que la croissance exponentielle s’est ralentie. Mais, après des années et des années de croissance, c’est normal que les choses se calment”. Reste à voir si ceci signale ou pas un point d’inflexion pour les prochaines années en Europe mais soulignons le encore : les tendances suivent celles du marché US avec un décalage.

DU SANG NEUF : MARQUES ET CONSOMMATEURSAttirées par la croissance, de nouvelles marques arrivent sur le marché, comme Brunotti, qui mise sur “la facilité d’accès des boards dropthrough, qui collent avec notre mission #getonboard, avec laquelle nous voulons faire que tout le monde ride”, explique Frank Uyt de Bogaard, Creative Marketing Director Brunotti. La nouvelle marque de Shiner Distribution, D Street, se porte très bien, comme le confirme Karl Martinez : “Nous avons une année exceptionnelle avec une augmentation des ventes de 92 % à date. Nous sommes encore une entreprise récente mais nous gagnons des parts de marché en Europe”. Parmi les nouveaux arrivants vous avez aussi OBFIVE, décrite par Kris O’Brien, son Brand Directore, comme : “une marque surf/skate/lifestyle. En 2015, nous livrons notre message à un marché plus large”.Basée à Frankfort, “Nice Skateboards connaît développement et croissance rapides. Avec un début fulgurant en 2014, la marque se lance dans la quatrième production de nos 20 premiers modèles et elle est sur le point de lancer 28 nouveaux modèles début 2016. En premier lieu nous nous sommes concentrés sur tout type de longboards dropthrough”, nous explique Gerd Weisner, General Manager.Même Penny Australia fait partie du mouvement avec son premier longboard en plastique, proposé dans une grande variété de couleurs et des roues trucks assorties. Le fondateur de Penny Skateboards, Ben Mackay explique : “En tant que skateur, je veux rider un longboard unique, qui agisse différemment que les autres. Nous ne pouvions pas non plus ignorer la communauté croissante Penny, qui le demande depuis un bon moment”.Avec son arrivée dans le segment du longboard, Penny partage certaines données de son étude consommateurs auprès de 7966 fans : “44,8 % de ceux qui ont un deuxième skate font du longboard pour cruiser, alors que 22,5 % rident un longboard pour faire du downhill.” Chez Dwindle, Steve Dougals a aussi des données intéressantes : “Notre cible principale sont des hommes de 18 à 24 ans mais nous avons été témoins d’une grande croissance parmi les kids de 13 à 17 ans et davantage parmi les femmes. En 2016, nous allons investir beaucoup dans ces segments, alors nous anticipons encore plus de croissance !”

LE MARCHE EUROPEEN En général, d’après Marin, de Rayne Longboards, le marché européen

est plus varié : “Le marché européen est plus divers que le nord-américain. Nous sommes témoins de beaucoup plus de tendances régionales qu’aux US.” En même temps, Andreas “Maui” Maurmeir, de Sector 9 Europe, voit que le milieu se diversifie en termes de styles de ride et de produits : “L’Europe est de plus en plus ouverte à des niches traditionnellement US comme les plateaux mini freeride ou les modèles de park, plus longs et sophistiqués. Il aura fallu beaucoup de temps pour ça !”En segmentant les préférences européennes par territoire, Don Tashman, de Loaded, explique : “Le dancing et le freestyle sont plus populaires en Europe du Nord, avec des communautés et des évènements plus importants. Les grandes villes européennes s’associent mieux au skate comme mode de transport que les villes US et nous avons enregistré une forte croissance de nos gammes carving et commuting grâce à ça”.Avec une note positive, Matt Wong, President of Product Division chez Globe, souligne : “En Europe, nous avons eu de bons résultats avec des boards en bois haut de gamme et des détails design, dont le prix moyen est plus élevé. Par exemple, nos Cabin Series, avec des modèles comme The Cutler, ont enregistré de très bons résultats. Ces boards combinent très bien des placages bois sur les ply extérieurs avec des incrustations nacrées uniques qui offrent une touche très haut de gamme.”

PREMIERS PRIX POUR 2016Une finition haut-de-gamme et des constructions premium sont les arguments principaux pour justifier des prix dans la fourchette haute des skates montés. Mike Jucker ajoute : “Payer cher un skate monté c’est bien si la qualité est au rendez-vous. Nous avons vu que le consommateur moyen est prêt à dépenser +/- 200¤ pour des boards de qualité. Après ça, le marché devient plus petit”.Chris Brunstetter, Marketing Director de Goldcoast Skateboard Co., segmente ainsi les prix pour 2016 : “Le sweet spot du prix des longboards semble être autour de 190¤, les trucks 50¤ par paire et les roues 35-40¤”. A long terme, une politique de prix intelligente est le seul moyen de perdurer, d’après Maui, de Sector 9 : “Occupez-vous bien de votre client et vous n’aurez qu’a fixer le prix. Nous ne sommes pas des discounters. C’est une stratégie tue-tout !”

LES 7 GRANDES TENDANCES DU MARCHE DU LONGBOARDSuite à l’observation secrète des nouveautés des marques leaders, nous pouvons isoler les sept tendances émergentes du marché du longboard : 1. Spécialisation et sous-sections. L’Europe a parcouru un long chemin depuis l’époque des boards premier prix “one-size-fits-all” et les détaillants ont besoin de connaître leur clientèle pour ajuster l’offre en conséquence. “Le marché du longboard est plus mature en Europe qu’il ne l’est en Australie. Nous pensons que l’Europe a un penchant beaucoup plus downhill que dropthrough et, par conséquent, l’offre de shapes et de tailles est très variée”, explique Kris O’Brien, Brand Director OBFIVE. Deux des nouvelles tendances incluent le dancing et les commuter boards avec techno incorporée.range.”2. Ma deuxième board est une carver. Les consommateurs tendent de plus en plus à constituer des quivers de boards adaptées à toutes les situations. Nate, de Landyachtz le confirme : “Les consommateurs commencent à collectionner les longboards et choisissent des shapes spécifiques pour des styles de ride particuliers. C’est une très bonne nouvelle pour 2016 car l’ensemble du marché mute du pratiquant occasionnel qui cruise pour le fun au commuter puis au freerider

“Le marché européen est, de loin, moins saturé que l’américain, et il continue de grandir alors que le marché US a atteint un plateau dans certains segments.” Mike Jucker, de Jucker Hawaii Longboards.

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downhill”. Mindless Longboards suit cette tendance : “Nos premiers prix pour les plateaux twin tip, dropthrough et freeride sont plus abordables qu’avant pour aider les consommateurs à changer de board plus fréquemment et ajouter des modèles à leur quiver personnel”.3. Shapes : Drop-Thru is king! Alors que la diversité ne cesse de grandir en termes de styles de ride (voir 1.), il semblerait qu’il y ait un leader incontestable des shapes, comme l’explique Chris, de GoldCoast : “Chez nous, l’Europe vend beaucoup plus de dropthrougths que les US ! L’impression générale est que nos ventes vont glisser vers les modèles dropthrough et améliorer notre prix de vente moyen.” Ce shape prend la vedette à d’autres shapes jadis plus populaires, nous dit Nathan Pauli, VP Sales chez Origin Distribution (DB Longboards) : “Les shapes twin tip dropthrough ont continué à gagner en popularité et semblent attirer un nombre croissant de nouveaux acheteurs qui, avant, auraient opté pour une pintail”.4. Détails élaborés dans le segment haut de gamme. La tendance des laminés bois élaborés se poursuit, avec des finitions et des impressions très soignées. Ross Bradley, International Sales Manager Osprey, nous dit : “Pour 2016, nous avons introduit un mix encore plus varié de styles et palettes couleur, incluant des motifs tie-dye et des designs photographiques qui intéressent une clientèle longboard plus large comme, par exemple, la demande croissante du marché féminin. Nous avons une belle board découpée au laser dans nos modèles premium, qui est très différente de tout ce qui se fait aujourd’hui”. Pendant ce temps, Jucker Hawaii “travaille sur les matériaux éco-conçus”.

“Nous n’aimons pas le plastique, même si dans certains segments la tendance semble aller dans ce sens.” Chez Brunotti, les “matériaux principaux sont le bois laminé 8 ply et la nouvelle construction sandwich en fibre de bambou”.5. La technologie est le futur. Dans la course à la R&D, Don, de Loaded Longboards, observe avec le sourire : “La construction thermoplastique, comme celle de Bustin, pourrait devenir le futur de la construction composite. La construction hollowtech, comme celle de Landyachtz, est superbe. L’utilisation de plastiques recyclés à base de filets de pêche, comme ceux de Bureo, est inspirante. Et les constructions de type ‘flat-bottom’, comme celles de Rayne et Icône, sont ingénieuses. Chez Loaded, toutes nos boards sont frabiquées avec une construction à base de taurine de mastodonte cloné croisé avec une matrice nano-technologique en toile d’araignée”.Marin, chez Rayne, est ravi car “notre base de clientèle perd toujours la tête quand nous présentons les versions Dee-lite de nos boards, qui sont aussi résistantes que les standard mais 15 % plus légères”.

6. Accessoires originaux. La couleur des roues apporte une touche très 80’s et celles des skates montés sont souvent coordonnées. Maui, de Sector 9, le confirme : “La couleur est de plus en plus demandée. Les roues doivent avoir la même couleur que la board, etc. Ceci en particulier dans les gammes classiques comme le carving ou le cruising”. En même temps, Sector 9 “tue tout avec ses gants de downhill et sliding”, nous assure Griffin Halpern, International Sales Manager Sector 9. Et si les détaillants font le stock de gants, Nathan, chez Origin, nous parle de la dernière technologie Atlas : “Le gant Atlas Touch est compatible avec les écrans tactiles, c’est une première dans les gants de downhill. Plus besoin de les enlever pour faires des photos ou envoyer des sms !”7. Eviter de tout faire. Pour les détaillants, le mantra à retenir pour 2016 est : “Connais-toi toi-même et tiens bien la ligne, au lieu de vouloir tout faire”. Shane Maloney, de Madrid, le confirme : “Les détaillants établis auront toujours un avantage, mais ceux qui ne font pas attention au marché et à ses tendances pour ajuster leur approche seront en danger de rater les ventes aux nouveaux arrivants qui s’intéressent au sport”. Avec le bon fit marques/détaillants, les dix prochaines années, dans le marché du longboard, sont plutôt prometteuses. Maui, de Sector 9, conclut : “Les gens ne veulent plus une seule board. Si vous arrivez à les contenter avec leur premier achat, ils reviendront pour un deuxième, puis un troisième. C’est ce qui fait qu’il soit aussi cool de travailler avec des produits excellents et un bon marketing. Vous vous identifiez à votre cible et vous faites que vos clients deviennent fidèles.”

À RETENIR

25 % de croissance des ventes à date

PVP premium autour des 200¤

Saturation du marché US, l’Europe suivra-t-elle ?

Arrivée du public féminin sur le marché du longboard

Domination des shapes drop-thru

Coordination des couleurs

Beaucoup de mouvement dans le segment gants !

Andreas “Maui” Maurmeir, de Sector 9 Europe, voit que le milieu se diversifie en termes de styles

de ride et de produits : “L’Europe est de plus en plus ouverte à des niches traditionnellement US comme les plateaux mini freeride ou les modèles de park,

plus longs et sophistiqués. Il aura fallu beaucoup de temps pour ça !”

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LE SKATE AUX J.O. 2020. POUR OU CONTRE ?

Croyez-le ou pas mais la question d’inclure le skate aux J.O. est presque aussi vieille que le sport en question. En 1965, John Severson, dans le premier numéro de The Quarterly Skateboarder Magazine, a dit : “Nous prévoyons un grand futur pour le sport, un futur qui pourrait aller jusqu’aux J.O. C’est un sport beaucoup plus mesurable que le surf et, par conséquent, il se prête mieux à la compétition”. Défendant le skate comme un “vrai sport”, le rédacteur concluait : “La compétition devrait être un facteur très important dans le skate mais il faudra de l’organisation et le support des participants”. Ces deux composantes-clefs, organisation et support des participants, sont les raisons principales qui expliquent que le skate ne soit pas sport olympique, 50 ans plus tard. Au gré des années, les efforts organisationnels n’ont pas porté leurs fruits alors que le ressenti des participants a oscillé entre une opposition ferme et une indifférence totale, comme l’explique le fondateur de MOB Skateboards, Christian Roth : “Aussi loin que je puisse m’en souvenir, je n’ai jamais regardé les J.O. Je ne suis PAS DU TOUT intéressé et je ne me rendrais même pas compte si le cirque complet venait à disparaître.” Mais dernièrement, tous n’ont pas l’air aussi décontractés sur la question…Le nombre de voix contre les J.O. a augmenté depuis mai 2015, quand la World Skateboarding Federation (WSF) a organisé le Global Skateboarding Summit, à Istambul, Turquie, pour traiter des détails de l’inclusion du skate aux J.O. avec des représentants du COI. Le 22 Juin, ce dernier a répliqué avec l’inclusion des “sports à roulettes” dans la shortlist des nouvelles disciplines pour Tokyo 2020.Immédiatement, le net a pris feu face à l’outrage : “Les J.O. vont détruire le skate !” commentait l’internaute Mei Phuk alors que les skateurs du monde entier levaient les boucliers. Sur le site Care2, un activiste nommé “Clarky” a lancé une pétition pour que notre passion reste en marge des J.O., parce

que “le skate n’est pas un sport”. Pour ajouter de l’huile sur le feu, la WSF a publié en juillet un classement des meilleurs skateurs en street, vert, DH, freestyle et slalom. Les réactions ne se sont pas fait attendre : “Slalom ? Mais à quoi pensent-ils ?” ou, dit à l’anglaise : “WTF?” puis “WTF is the WSF?”

LES ACTEURS CACHES DERRIERE LES ACRONYMESLa WSF, fondée par l’ancien arbitre officiel de basket et organisateur du World Skateboarding Grand Prix, Tim McFerran, est l’un des trois grands acteurs qui luttent pour être reconnus Fédération Internationale (FI) de Skate. C’est LE prérequis principal : tout sport a besoin d’un FI pour s’occuper, en tant que corps gouvernant officiel et face au COI, des vicissitudes organisationnelles comme les règles, les formats, le jugement et les qualifications. Mais le terrain est glissant, comme l’explique Jörg Ludewig, d’Urban Supplies : “Dans le snowboard, aux J.O., l’association des snowboardeurs (ISF) a été supplantée par la FIS et ça n’a pas vraiment aidé le sport”.L’exemple du snowboard a été une sonnette d’alarme pour l’industrie du skate : “La leçon principale est que nous avons été très patients et que nous ne nous sommes pas pliés aux règles d’un organe gouvernant qui ne soit pas en adéquation avec notre vision, à l’inverse de ce qui s’est passé avec le snowboard et le ski. 20 ans se sont écoulés depuis et il a fallu beaucoup de temps à l’industrie du snowboard pour changer le format et qu’il devienne ce qu’elle aurait imaginé”, explique M. Vans, Steve Van Doren, avant d’ajouter : “Il sera crucial de s’assurer que chaque composante du skate de compétition ait des racines authentiques. Sans cette approche, nous risquons notre réputation vis-à-vis de nos fans et notre légitimité en tant que sport professionnel”.

La planche à roulettes deviendra-t-elle un sport olympique ? Et quel serait l’avantage pour les marques de skate ? Rapport de Dirk Vogel.

‘ Mr. Vans’, Steve Van Doren : “Il sera crucial de s’assurer que chaque composante du skate de compétition ait des racines authentiques. Sans cette approche, nous risquons notre

réputation vis-à-vis de nos fans et notre légitimité en tant que sport professionnel.”

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Face à la WSF, l’autre grand acteur est l’International Skateboarding Federation (ISF), dirigée par Gary Ream et ayant le support d’une grande partie de l’industrie. Grâce à un partenariat stratégique avec la Street League Skateboarding (SLS), l’ISF propose à la SLS des systèmes de notation instantanée pour le skate aux J.O. et suggère que les SLS Super Crown World Championships deviennent le système global de classification. Le troisième acteur est la Fédération International de Sports à Roulettes (FIRS), l’ancienne IF officielle pour le hockey à roulettes (c’est sûr qu’à côté la SLS devient immédiatement plus attrayante !).Mais rien n’est encore dit et, comme l’explique Kelly Bird, Global Brand Manager Nike SB et membre du board de l’International Association of Skateboard Companies (IASC) : “Ce que vous avez vu en Turquie n’est qu’une partie d’un processus compliqué et très politisé pour déterminer quel sera l’organe de gouvernance du skate une fois prononcée son inclusion aux J.O. Je peux vous dire avec certitude que ce ne sera pas le groupe que vous avez vu en Turquie”. Ceci étant dit, voyons ce que les J.O. pourraient apporter à l’industrie du skate.

LES ARGUMENTS : POURNégocier depuis une position de force. Désespéré face au besoin d’attirer une audience jeune, comme celle qui suit le skate (l’âge moyen d’un téléspectateur des J.O. 2012 était de 49,4 ans – Nielsen Data), le COI est prêt à écouter. “Je suis convaincu que les J.O. ont besoin du skate. J’ai été engagé pendant près de dix ans dans l’accompagnement de membres de l’industrie du skate pour qu’ils comprennent notre vision de l’intégration du skate aux J.O.”, assure Steve Van Doren.Plus d’acceptation, plus de skateparks. Les J.O. pourraient augmenter l’acceptation du skate par le grand public, qui ne le verrait plus comme une tendance ou un jouet, nous dit Veith Kilberth, cofondateur de Fine Lines Marketing : “Bien établir le skate peut être utile pour créer de nouvelles infrastructures et attirer de nouveaux pratiquants. L’acceptation peut marquer une différence décisive quand il s’agit de mobiliser des investissements publics pour des projets liés au skate”.Et le snowboard l’a déjà fait ! “Depuis que le snowboard est devenu une pièce aussi importante des J.O., il n’était plus question de savoir si, oui ou non, le skate en ferait partie, mais plutôt quand ce serait le cas”, nous dit Kelly Bird. Antoine Soule, de DC, explique alors : “Le COI reluque le skate depuis des années et a besoin de l’effet fraîcheur qu’a apporté le snowboard aux J.O. d’hiver”.Couverture médiatique massive. “L’évènement apporterait une couverture médiatique massive sur tous les fronts : des pros, de la performance sportive et des produits hardware et textile qui font vivre l’industrie”, souligne Steve Van Doren, de Vans. Puis, Veith Kilberth, de Fine Lines Marketing, souligne : “L’augmentation de la couverture multiplie le potentiel marketing et l’intérêt voué au sport par les grandes marques extra-sportives qui voudront s’engager dans le sport. Ceci veut dire plus de budgets et plus de fonds investis dans le skate business”.

LES ARGUMENTS : CONTREPlus de public ne veut pas dire plus de pratiquants. “Le snowboard

a gagné une très grande quantité de suiveurs pendant les J.O. mais rien n’a changé en termes de participation active. Le nombre de snowboardeurs ne cesse de décliner depuis des années”, nous dit Jörg Ludewig d’Urban Supplies, pour ajouter ensuite : “Dans l’ensemble, on surestime les J.O. Le windsurf est, ou était, aux J.O. et où en est-il aujourd’hui ? Disparu ! Le skate, tout comme le snow et le surf, a grandi grâce au feeling unique et fun qu’ils procurent, pas par leur présence à la télé”.Le branding est très délicat. Comme le souligne Franz Josef Hoeller de Fresco Distribution, la question du branding peut être compliquée “à cause des règles strictes de mise en avant des marques pendant les J.O.”. Antoine, de D.C., le confirme : “En ce qui concerne les marques, tout sera question de comment s’assurer une bonne visibilité pendant les évènements en sachant que le COI a des règles drastiques concernant la taille et le positionnement des logos. Nous pouvons imaginer que le hardware et les chaussures ne pourront pas être modifiés et resteront visibles”.

Choisir les bons formats. La télévision nationale a ses propres règles quand il s’agit de sport et Christian Roth, de MOB Skateboards, se soucie des formats : “Si vous voulez attirer une audience plus large, vous devez réduire le skate à ses disciplines les plus spectaculaires car la plupart des spectateurs sont passifs et ne pourront jamais comprendre la technicité des tricks de skate. Il faudra donc une méga-rampe et des compétitions de type Street League”. Les majors en profiteront davantage. “Dans un certain sens, les marques bénéficieront de la dynamique car le sport aura une acceptation de masse, mais ce sera surtout une opportunité pour les grandes marques plutôt que pour les petites marques de niche”, nous explique F.J. Hoeller. Sur le même ton, Jörg Ludewig dit : “Bogner fait des combinaisons de ski pour l’équipe allemande de ski depuis des années, mais ils souffrent encore pour survivre. Je pense que les J.O. peuvent renforcer quelque chose qui est déjà fort en soi mais je doute qu’ils puissent renforcer quelque chose de fragile”.

LE FIN MOT DE L’HISTOIRELe COI va annoncer sa décision finale peu avant les J.O. de Rio de Janeiro 2016. Indépendamment du résultat, il convient que nous gardions un œil bien posé sur nos attentes, nous conseille Kelly Bird : “Je ne vois pas trop d’inconvénients à l’entrée du skate aux J.O. mais je pense que les effets collatéraux seront marginaux, dans le meilleur des cas”.En même temps, la culture skate core ne sera pas affectée non plus : “Les J.O. ne changeront pas du tout l’aspect essentiel du skate. Si les médias grand public poussent le skate avec la Street League et les J.O. dans le sens de la progression, du sport et de la performance, certains pans de notre communauté core seront attirés dans la direction opposée, vers des aspects moins mesurables comme la créativité et l’attitude anti-establishment. C’est la loi de la nature dans le monde du skate et elle se conjugue au présent”, conclut Veith Kilberth.

Veith Kilberth, cofondateur de Fine Lines Marketing : “Bien établir le skate peut être utile pour créer de nouvelles infrastructures et attirer de nouveaux pratiquants. L’acceptation peut marquer une différence décisive quand il s’agit de mobiliser des investissements publics pour

des projets liés au skate.”

Jörg Ludewig, Urban Supplies : “Dans l’ensemble, on surestime les J.O. Le windsurf est, ou était, aux J.O. et où est-il aujourd’hui ? Disparu ! Le skate, tout comme le snow et le surf, a grandi

grâce au feeling unique et fun qu’ils procurent, pas par leur présence à la télé.”

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vivre “le rêve bohémien”, à travers des vêtements “monochromes rehaussés d’éclairs fluo et de graphismes inspirés, le tout lorgnant vers le vintage”, évoque Lucy Seaman, responsable du design femmes et filles. Chez Urban Beach, on opte pour “une gamme de pièces au style traditionnel bohémien, avec des détails de finition rétro”, résume Emma Watkiss.

UN SOUFFLE RÉTRONe serait-ce que par la tendance bohème, l’esprit des 70’s est à l’œuvre dans ces collections 2016. On parle ainsi d’invitation à “un voyage vers une époque où avoir l’air cool ne demandait pas d’efforts, et dont le style est indémodable”, promet Kristy de Volcom, oui mais “un esprit rétro et moderne, fait pour la plage comme le bitume”. Selon Valérie de Rip Curl, “la jupe longue façon gitane” sera le must-have de la saison, toute droit descendue des podiums des derniers défilés de mode. Billabong penche davantage vers “la surf culture des années 80”, avec des “styles tropicaux vintage et intégraux, à base d’hibiscus et d’imprimés géométriques en N&B”, des pièces confortables adaptées “à une vie sur le littoral et faciles à porter”. Même clin d’œil rétro chez Animal, dont les pièces en tricot à grosse maille et autres franges viennent illustrer leur thématique Sunday Festival. Chez les Californiens de Baja, l’inspiration sur les pulls provient “de la Basse-Californie des années 70”, un côté rétro et naturel, en un mot indémodable : “Le soir après une session de surf ou sur un trottoir, vous avez besoin d’un pull confortable au look frais, c’est ce qu’incarne le pull à capuche Baja”, fait remarquer Janne Karjula, fondateur de la marque.

DES SILHOUETTES EN MOUVEMENTPour un côté plage et confortable à la fois, les silhouettes se veulent “flottantes” (Nikita), “relax et en drapés, envolées et féminines” (Brunotti) ou encore “élaborées” (Roxy). Les robes tiennent une place de choix chez toutes les marques et vont de la mini (Volcom) aux coupes asymétriques (Billabong), en passant par les déclinaisons longues mentionnées plus haut.À ces tendances viennent s’ajouter “des débardeurs qui peuvent être portés comme de simples tops ou par dessus d’autres hauts” (Nikita) ou encore des “dos nu et pantalons pattes d’eph” (Volcom), “des bermudas courts” (Rip Curl) et des grenouillères adultes à foison, sans oublier “des blouses amples” et “des vestes aux nombreux détails de finition” (Rhythm). Chez Roxy, Marie précise qu’ils ont assisté à “une évolution sur le marché, avec l’emploi de codes issus du sport sur tous les produits féminins” et, de ce fait, la marque n’hésite pas à “mixer un haut très élaboré en tissu très léger avec un pantalon de plage très casual et un joli sac ou bien une jolie grenouillère avec un cardigan lâche et un chapeau en paille.”

TISSUS : UNE AFFAIRE DE TEXTURECette tendance bohème se décline en “tissus au crochet très romantiques et en dentelles” (Volcom), mais aussi en jacquard, chambray et batiste, ainsi que gaze de coton, qui viennent donner de la texture. Roxy consacre même une partie de sa collection à ces textures, “tout en matières douces et tissées, en imprimés jacquard et rayures, au côté très artisanal”, souligne Marie Lauga.À côté de ces matières très “estivales”, on retrouve des “coton/polyester et de la soie de bambou ultra-douce” chez Nikita, tandis que Rip Curl mise sur la viscose “pour un tissu plus fluide sur les t-shirts

et les robes”, ajoutant qu’une nouvelle “polaire en viscose était en développement, afin d’apporter un toucher plus doux et une fluidité des plus féminines”, explique Valérie Wieser. Billabong a aussi recours à “la viscose et au coton pour la fluidité qu’ils apportent”, tout comme Rhythm avec “une grande variété de cotons légers et doux, ainsi que des mélanges de coton sur les pièces tissés et les jerseys”, précise Danielle Ciano, brand manager Girls. Enfin, Animal a retenu “des polaires brossées très légères, des tissus au relief irrégulier, ainsi que des fibres en modal et des mélanges coton/acrylique sur les tricots”.

AVOIR VIVE ALLURELes couleurs seront vives ou ne seront pas, alors que les marques n’hésitent pas à miser sur des “couleurs corail, orange pastel et rouge vif” (Rip Curl), “des coloris pêche évoquant un lever de soleil ou encore du lilas” (Rhythm), “des hibiscus éclatants et chauds, des verts jade puissants ainsi que des couleurs rétro comme l’or, le doré rose” (Billabong), ou d’autres nuances “de rose léger, de gris et de fruits rouges” (Nikita).S’agissant de surfwear, les allusions à l’eau ne sont jamais très loin, et le turquoise est décliné sous toutes ses formes, voire associé à d’autres coloris. “L’ocre, les beiges et le turquoise délavé viennent compléter des couleurs plus fortes comme le rouge feu, le bleu cyan ou un orange éclatant”, explique Kristy de Volcom. Marie de Roxy confirme l’importance “du bleu marine et autres nuances de verts pastels, contrebalancés par des éclats orange et tomate”. Le bleu se décline en indigo (Rhythm) ou simplement en “différents bleus aux touches fraîches” (Protest), tandis que Brunotti le transforme en “tie-dye intégral”, quand il ne se retrouve pas sur “des pièces tropicales multi-couleurs” et “des tons plus surf aux verts lagune et roses fluo.”

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SUMMER, SUNSHINE, SURFING VIBES !

Qui dit moins de vêtements sur le dos en été, devrait dire également un choix plus facile… Sauf que non. L’étendue de l’offre, des styles, silhouettes et tendances différentes, transforme cette séance d’habillage en véritable mission. Entre les nostalgiques des seventies (Volcom), “les garçons manqués relax avec une touche tropicale” (Animal), l’esprit voyage (Roxy), road trip (Urban Beach) ou encore “rebelle” en noir et blanc chez Protest et Billabong, le choix semble infini.

BEACH STYLEAvec des collections pensées pour passer du temps sur le sable, les stylismes s’inspirent sans surprise de la plage, à l’image de Rip Curl, dont les créatifs se sont rendus au Mexique pour trouver l’esprit d’une collection reflétant “la jungle sauvage et la vie hippie”, résume Valérie Wieser, responsable du design pour les femmes. Urban Beach nous embarque également sur “une aventure surf exotique, une plongée dans les rivages tropicaux et sauvages de Copacabana”.Bien entendu, cet esprit passe par toute une palette d’imprimés et coloris tropicaux, une thématique récurrente dans toutes les collections de l’an prochain. “Nous avons rendu hommage aux motifs à fleurs, présents sur toutes les pièces de la collection, à travers un style vintage hawaïen, aux verts puissants et autres imprimés de plantes exotiques”, détaille Anjet Wesselink, responsable marketing chez Protest. À la tête du design de Roxy, Marie Lauga ajoute que “les motifs hawaïens et à fleurs font depuis toujours partie de l’ADN de Roxy, et qu’ils seront donc présents sur cette prochaine collection”.

Urban Beach a travaillé de son côté sur des “couleurs fortes et saturées, ainsi que sur des graphismes foisonnants tirés tout droit d’une jungle tropicale”, incorporant “des orchidées, la fleur nationale du Brésil”. Même son de cloche chez Brunotti, où “les imprimés tropicaux et vifs sont cruciaux pour un côté plus estival”, même si du côté de Billabong, les palmiers sont revus en noir et blanc sur leur collection capsule, à côté de “motifs à fleurs légèrement usés par le soleil pour un look plus romantique.” Volcom revisite ce classique en lui injectant le grain de folie qui caractérise la marque : “Les imprimés tropiques classiques ont été découpés en morceaux et rassemblés à la manière d’un puzzle géométrique”, explique Kristy Michaels, chef du design féminin.

L’ESPRIT BOHÈMEDe par la dimension voyage du surf, l’ambiance bohème, présente depuis quelques saisons déjà, se marie plutôt bien à cette tendance tropiques de 2016. Billabong injecte ainsi “des imprimés à fleurs vert jade, pour le côté bohémien” sur sa collection Mystic Mama, tandis que Rhythm cherche l’inspiration du côté de la Perse, avec des “des textures ethniques à carreaux”. Roxy a retravaillé ses vêtements les plus sport en pensant “aux caftans et tissus de la beach culture des années 70”. Protest invite d’ailleurs ses clientes “à voyager sur l’ancienne Route de la Soie en découvrant leur thématique Caravanserai, inspirée par les grands rassemblements de marchands qui avaient lieu jadis le long de cette fameuse route commerciale”, décrypte pour nous Anjet Wesselink. Animal propose également de

Tout semble couler plus facilement en été avec ces journées plus longues qui laissent le temps de travailler avant de s’adonner à ses passions. Ce sont aussi plus d’opportunités de passer du temps en extérieur, avec des amis, ou encore des températures

plus chaudes qui permettent de se balader sans grand chose sur le dos. D’autant plus appréciable quand on est une demoiselle… Et quelles tenues représentent mieux l’été que celles que l’on porte à la plage ? Rien ne vaut le surfwear pour vous

mettre automatiquement en mode vacances, surtout que ce n’est pas le choix qui manque ! Par Anna Langer

“Nous avons rendu hommage aux motifs à fleurs, présents sur toutes les pièces de la collection, à travers un style vintage hawaïen, aux verts puissants et

autres imprimés de plantes exotiques.”Anjet Wesselink, Protest

RÉSUMÉ DES TENDANCESDes silhouettes décontractées et des drapés

Des couleurs gorgées de soleil et des nuances de bleu mer

Un style bohème-gitane

Des imprimés à fleurs

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TENDANCES PE2016 : SURFWEAR POUR HOMMES

Quelle que soit la manière dont on l’approche, la mode pour hommes est sous les projecteurs. Les hommes dépensent aujourd’hui officiellement plus d’argent dans les vêtements que les femmes et, selon les projections de FashionUnited, le prêt-à-porter pour hommes contribuera pour près de 40 milliards de dollars dans les ventes annuelles du marché international du vêtement en 2019.Et, pour des raisons qui sont bien en dehors du spectre de cet article, les hommes, de manière générale, développent leur goût pour des vêtements plus raffinés et plus matures. Le streetwear a été le premier à “grandir”, atteignant dorénavant un tel niveau que la scène hip-hop abandonne les vêtements urbains en faveur d’articles de luxe comme des vestes de moto vieillies à 1500 $, par des marques haut de gamme comme Balmain. En conséquence, la scène streetwear est actuellement en train de faire l’expérience de ce que le blog mode “Business of Fashion” appelle le “Rise of Rap Couture”.Surfant aussi cette vague de la haute couture, les vêtements de surf pour hommes sont loin de la saison précédente en termes de coupe, de matériaux et de style. La nouvelle barre se place très haut, avec des niveaux de prix plus élevés, comme avec la marque de vêtements de surf de Kelly Slater, Outerknown, qui a été lancée par le groupe

Kering : raffinée et cosmopolite, la première collection d’Outerknown présente des chinos éthiques (185 $), des sweats en maille souple (385 $), des sweats à capuche avec des motifs géométriques (425 $) et des cabans à carreaux avec une coupe enveloppante (545 $). D’ores et déjà, des magazines masculins comme GQ chantent les louanges de la nouvelle collection qui, selon eux, rend le surf un peu moins blaireau et cible un look qui “fonctionne à peu près partout”.

THEMESBien qu’il soit trop tôt pour proclamer la nouvelle ère de la “surf coutures”, et que les sweats à capuche à 400 $ soient encore loin d’un jean délavé à 1500 $ avec plein de trous, l’article de GQ tape dans le mile : on s’attend à ce que le vêtement de surf fonctionne “à peu près partout”, aujourd’hui, et pas seulement à la plage. Ce qui nous amène sur la tendance principale de la saison : les vêtements de surf, comme le formule très bien Urban Beach, “sont supposés s’adapter à l’usage que l’on en fait, que ce soit du surf, de la détente sur la plage ou un petit tour au bar plus tard dans la soirée”. Du point de vue des collections, ce thème “jour et nuit” se manifeste dans des pièces polyvalentes qui peuvent aller de la plage à la vie nocturne.

Alors que les marques de surf endémiques se lancent sur les chapeaux de roues dans la préparation du printemps/été 2016, les premiers aperçus des collections révèlent une offre éclectique, avec de plus en plus de goût et qui se montre de plus en plus

fashion et cosmopolite. Sommes-nous en train d’entrer dans l’ère de la haute couture dans le surf ? Compte-rendu des tendances par Dirk Vogel.

“Le tissu du T-shirt Hyperdry en fil bionique est fabriqué à partir de coton, de polyester et de plastique recyclé à partir des déchets de l’océan. C’est un tissu Hyperdry qui sèche donc extrêmement rapidement. Parfait pour un usage quotidien, mais aussi pour surfer ou pour

d’autres sports.” Jan Lindeboom,O’Neill.

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MATERIAUXAu final, rien ne justifie plus le prix et la qualité d’un vêtement que ses matériaux. Les trois tendances principales pour le printemps été 2016 sont les matériaux techniques pour la performance active, les tissus éco-responsables et les matériaux haut de gamme, ou encore les mélanges de matériaux, pour un look plus riche. Pour la marque O’Neill, innovatrice de tout temps, les matériaux techniques sont une évidence. Jan Lindeboom, Category Manager pour le surf, les vêtements et les chaussures pour hommes chez O’Neill, est à fond sur la “technologie Hyperdry en collaboration avec le LIQUIPEL, un tissu qui sèche super vite avec des nanotechnologies. Le tissu du T-shirt Hyperdry en fil bionique est fabriqué à partir de coton, de polyester et de plastique recyclé à partir des déchets de l’océan. C’est un tissu Hyperdry qui sèche extrêmement rapidement. Parfait pour un usage quotidien, mais aussi pour surfer ou pour d’autres sports”.En parlant de plastique recyclé, les tissus réutilisés et éco-responsables trouvent leur place dans de nombreuses collections. Les matériaux éco-responsables étaient, il y a encore peu de temps, réservés au très haut de gamme mais, aujourd’hui c’est du mainstream dans les collections de surf. Baja Clothing, basée en Finlande, va encore plus loin et indique qu’ils n’utilisent “que des matériaux éco friendly”.La troisième tendance majeure dans les matériaux se résume bien par le mot “fabrication”, qui décrit une manière d’utiliser les tissus et les textures pour une finition qui permet aux clients de “sentir la différence”. La fabrication est une tendance cruciale chez The Critical Slide Society : “Nous utilisons une grande diversité de cotons et de mélanges, avec différentes densités et fabrications afin de garantir que la sensation au toucher soit parfaite sur toute la collection. Le lavage ou le délavage jouent aussi un rôle important dans la fabrication, il s’agit de la qualité du lavage et de l’effet que l’on peut en tirer”.

COUPES ET SILHOUETTESMaintenant que les vêtements de surf peuvent se porter de manière continue entre la plage et la soirée, les coupes et les silhouettes se voient tout de même légèrement modifiées dans de nombreuses gammes. (Et c’est d’ailleurs une très bonne nouvelle pour les revendeurs, parce que le fait d’essayer les vêtements va ainsi devenir une étape nécessaire pour trouver la coupe idéale. Il ne reste plus qu’à s’assurer qu’ils achètent ce qu’ils essayent !) Iron & Resin a trouvé le bon filon dans le segment des pantalons : “Notre pantalon Chino Engineer et notre short sont vraiment tout-terrain ! Ils peuvent se porter autour du feu de camp où sont suffisamment habillés pour sortir un soir avec votre partenaire. La toile en tissu brossé de 8,5 oz s’améliore avec les lavages et l’utilisation”.Même l’humble T-shirt se voit entièrement revisité, avec de nouvelles coupes, et des couleurs fidèles aux tendances. Chez Protest, la directrice du marketing, Anjet Wesselink, explique la mouvance actuelle: “Aujourd’hui, nous observons une grande diversité de T-shirts, en conséquence nous avons revisité les nôtres : nous avons un petit peu rehaussé et étendu la gamme avec des variations du col, des délavages et des fils différents, avec des imprimés colorés sur l’ensemble, même sur les poches, des rayures, le look vieilli ou le look à l’envers. Il y en a pour tous les goûts”. Finalement, il ne faut jamais oublier de faire ses étirements après une journée intense. Le nouveau mélange de tissus stretchs et actifs avec une coupe très contemporaine se retrouve dans la gamme Street Trunks de Quiksilver : “Par exemple, le short Yoke Cracked présente une couleur unie et une coupe droite, avec un imprimé sur la taille, ainsi que

tout ce qu’il faut pour un bermuda : des poches multifonctions dans une coupe décontractée, un sergé coton stretch et un style streetwear relax qui s’inspire du surf”.

IMPRIMES ET MOTIFSLes imprimés à fleurs et les imprimés hawaïens continuent de fleurir un peu partout, avec des touches subtiles. Chez Brunotti, ces motifs aident à exprimer les racines italiennes de la marque, comme Joffrey l’explique : “Les imprimés et les motifs sont très importants. Un des imprimés principaux que l’on utilise est un imprimé tropical avec des feuilles d’olivier et de basilic. C’est un imprimé tropical italien !” Chez Protest, l’imprimé Jungle “injecte une sensation vintage et hawaïenne, avec de la verdure et des imprimés photographiques de plantes, de feuilles et de fleurs exotiques.” Pour rappeler un peu ce que l’on a dit sur la tendance noir et blanc, la collection Rebel Pack de Protest, présente des graphismes “inspirés par les cultures skate et le milieu de la moto café-racer. C’est une gamme qui est principalement noire et blanche avec un sens de la symbolique et une attitude des rues de Los Angeles”, nous explique Anjet Wesselink. Les imprimés géométriques, principalement des triangles, se voient de plus en plus dans les collections, comme la gamme Garage de chez Billabong.Mais, en dépit de coloris subtils et de design assez matures, le T-shirt très classique avec un message fort inscrit dessus est toujours en vogue pour les collections de vêtements de surf printemps/été 2016. On remarque le slogan emblématique Live Fast Die Shredding sur le T-shirt de TCSS et la collaboration artistique de Billabong avec Ornamental Conifer, l’artiste Nicolai Sclater, qui présente des slogans comme Shape Up or Ship Out! pour une bonne dose de surf attitude.Donc voilà, attitude et surf style jour et nuit, sont toujours plus importants que de jouer le jeu de la haute couture. Ce qu’il y a d’encore plus rassurant, c’est que les marques se targuent d’offrir une véritable valeur pour l’argent que l’on paye. Donc non, pas de jeans à 1500 $ de sitôt. Chris chez Iron & Resin conclut : “Les tissus que nous utilisons, que ce soit la toile du Union Work Pant, le jean de la veste Scout, jusqu’aux toiles de batiste et aux sergés des pantalons, et la liste continue, sont des tissus de bien meilleure qualité que nos concurrents pour des niveaux de prix similaires”. Sur cette note finale, le surf est bien loin de la Rap Couture, où les choses sont jolies parce qu’elles sont très chères, et pas l’inverse.

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“La chanson de Serge Gainsbourg Sea, Sex & Sun est vraiment le catalyseur de la collection cette saison. Cela reflète bien l’état d’esprit de TCSS pendant les mois d’été. La gamme

s’appelle effectivement Hotel Particular.” The Critical Slide Society.

“Inspirée par les cultures skate et le milieu de la moto café-racer, c’est une gamme qui est principalement noire et blanche, avec un sens de la symbolique et

une attitude des rues de Los Angeles.” Anjet Wesselink chez Protest.

Afin de vous garder vêtu 24 heures sur 24, la Critical Slide Society a créé la veste Jumble Jacket et le Cotton Gauze à manches courtes qui “peuvent se porter la nuit ou peuvent s’enfiler rapidement pour aller à la plage”. Baja Clothing, en Finlande, suggère leur sweat à capuche appelée Baja comme compagnon de toujours : “C’est un article pour de nombreuses situations, parce qu’il offre une grande capuche, une poche kangourou et des couleurs très fraîches.

C’est la veste idéale pour les festivals, pour les nuits de printemps et d’été, pour la plage et même pour la vie urbaine !”En parlant de vie urbaine, Quiksilver segmente sa collection Stay High selon les deux moitiés de la journée, avec les divisions AM et PM : “A travers la division AM, nous proposons des vêtements de plage avec des couleurs plus légères et atténuées, des délavages sympas, des graphismes un peu plus enjoués et colorés, ainsi qu’une gamme très spécifique de boardshorts. La partie PM se tourne vers une direction plus créative et nous permet de taper dans du streetwear et de commencer à injecter un peu les tendances sur lesquelles on ne capitalisait pas auparavant.”

INFLUENCESEn termes d’influences, les marques de vêtements de surf s’inspirent d’une grande diversité de styles différents. Dans sa nouvelle gamme Surf Plus, Billabong “emprunte les coupes aux vêtements militaires et marins, et les cuirs, les délavages et les textiles sont fabriqués dans un esprit de résistance et pour un confort léger et fluide”. La musique sera pour toujours une influence dans le monde des vêtements de surf et The Critical Slide Society (TCSS) prend la voie subversive : “La chanson de Serge Gainsbourg Sea, Sex & Sun est vraiment le catalyseur de la collection cette saison. Cela reflète bien l’état d’esprit de TCSS pendant les mois d’été. La gamme s’appelle effectivement Hotel Particular.” Chaud hein !Les marques trouvent une bonne partie de leur inspiration dans la Beach Life californienne : celle d’avant comme celle d’aujourd’hui. Juliana Dantas, directrice de la fabrication et de la distribution de vêtements chez SUPERbrand : “Le thème principal de la collection s’appelle Sea Culture, ce qui incarne la beach vibe moderne de la Californie du Sud, avec une notion de fun beach cruising ramenée à aujourd’hui”. En se retournant vers le passé, l’inspiration initiale de Baja Clothing pour ses pull-overs s’est faite dans l’esprit de la Baja California des années 70. Par exemple, dans une soirée, après un surf ou en ville, un pull-over au look sympa et confortable est toujours bienvenu, et c’est là où excellent les sweats à capuche Baja.

COULEURS La tendance en termes de coloris pour 2016 couvre trois différentes zones, que le directeur du design chez Brunotti, Joffrey Delfgaauw, a justement divisé en trois collections : “Blu Italiani incarne les racines italiennes associées à la couleur bleue de la mer, que nous adorons. La Giungle Surf représente la jungle près des plages avec de vifs imprimés tropicaux pour une ambiance estivale. Enfin, Spiaggia Della Sardegna présente des classiques de plage avec des couleurs surf estompées par le soleil”.Ces tendances de couleurs sont reprises par les autres marques, on trouve par exemple des couleurs primaires blanchies par le soleil et des couleurs néon chez Billabong, ou une palette de couleurs océaniques dans la nouvelle gamme de Protest : “de beaux bleus lagons très profonds, des oiseaux tropicaux ainsi que des coquillages, le paradis d’une île déserte, la collection Marooned introduit la notion de naufrage dans la gamme avec des graphismes esthétiques, ainsi que des imprimés sur le thème”. Toujours fidèle au penchant du surf pour donner un peu de piment à toute l’histoire, une touche de couleurs pop est toujours d’actualité. Adam, chez Dakine, nous éclaire à ce sujet : “Les couleurs pour le printemps été 2016 sont un mélange de neutres très faciles à porter avec des couleurs vives athlétiques comme le Souffre et le Bleu Néon”. Juliana, chez SUPERbrand, nous fait part de la couleur qui sort son épingle du lot : “Je vois beaucoup de nuances d’orange dans les collection printemps été 2016, dans les coloris chauds comme dans les plus froids”. Attention à l’orange donc ! De manière plus subtile, les marques de surf s’inspirent du mouvement “street goth” avec des imprimés noirs sur des T-shirts blancs. Nicholas Perceval chez Billabong le confirme : “Le T-shirt Rapture SS dans la gamme Garage s’inspire du punk free surfeur Creed McTaggart, avec des formes géométriques qui impriment le noir et le blanc d’illusions psychédéliques”.

HIGHLIGHTS

Taillé pour les journées comme pour les soirées

Le voyage, la mer et la culture plage de la Californie des années 70

Matériaux “pour sentir la différence”

Blanchi par le soleil et délavé

Des silhouettes matures et près du corps avec du stretch

Des imprimés géométriques en noir et blanc

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“surfeurs, skateurs et snowboardeurs en mouvement permanent, pour qui les allers-retours maison-boulot sont comme une seconde nature. Cela correspond à leur mode de vie. Posséder un sac à dos de qualité supérieure,

tout comme pour les bagages de voyage, fait partie de leurs besoins au quotidien, et par conséquent, nous nous devons d’exceller dans cette catégorie.”

Marc-Alexandre Ducoté, chef de produit monde pour les accessoires chez Quiksilver

PRÉSENTATION DU MARCHÉMarc-Alexandre Ducoté, chef de produit monde pour les accessoires chez Quiksilver, identifie sa clientèle comme des “surfeurs, skateurs et snowboardeurs en mouvement permanent, pour qui les allers-retours maison-boulot sont comme une seconde nature. Cela correspond à leur mode de vie. Posséder un sac à dos de qualité supérieure, tout comme pour les bagages de voyage, fait partie de leurs besoins au quotidien, et par conséquent, nous nous devons d’exceller dans cette catégorie.”Pour Billabong, cette catégorie justement leur permet de “démontrer tout le savoir-faire en matière de produits techniques, alors que la marque est déjà réputée pour ses combinaisons”, explique Alexandre Berthonneau, chef de produit Outerwear et Accessoires. Pour d’autres comme Dakine, cela fait même partie de leur ADN : “Au fil des ans, Dakine s’est imposé en leader sur les sacs techniques urbains ; c’est notre identité et là où nous faisons la différence par rapport aux autres marques.”Nixon considère cette catégorie comme un prolongement de leur activité montres, “en traduisant l’histoire de Nixon et son ADN dans les designs de bagagerie”, affirme le chef de produit accessoires, Ryan Martinez. Pour Burton, ce segment est tout simplement “une évidence et une partie très concrète en snowboard, un besoin pour grimper sur les sommets : le voyage est inhérent à la pratique du snowboard.”

SEGMENTATION DES GAMMESLes Suédois de Douchebags par exemple font la différence entre les sacs à dos et ceux à roulettes, tandis que Nixon différencie ses bagages entre ceux destinés “aux voyages au long cours, aux voyages d’une semaine et aux escapades d’un week-end”. Chez Dakine, la collection se divise entre les bagages à main et ceux de plus grand volume, alors que Quiksilver fait le distinguo entre “produits techniques et loisirs”, eux-mêmes séparés par une échelle qualitative “bon/mieux/excellent”.

Quant à Poler Stuff, la marque voit les choses un peu différemment: “Nous n’essayons pas tant de segmenter notre offre de sacs, mais davantage de combler ce fossé entre eux, en proposant des sacs multifonctions, inspirés par les modèles outdoor, et transposés sur des sacs modernes pour le quotidien.” Heimplanet va encore plus loin : plutôt que de proposer différents sacs pour différents usages (montagne, camping, voyage, trajets urbains), ils ont opté pour une gamme offrant plus de flexibilité, sachant que lors d’un seul et même voyage, les utilisations peuvent varier. Ainsi les sacs se font modulables, capables d’embarquer des espaces de rangements supplémentaires.

SACS À DOS URBAINS & BAGAGES DE VOYAGE TENDANCES PRINTEMPS-ÉTÉ 2016

Nous souhaiterions tous passer davantage de temps bercés par les vagues en Indonésie ou dévalant des pentes fraîchement enneigées en Alaska. Malheureusement, la grande majorité d’entre nous passe ses journées au travail, ou à s’y rendre. Et, quand enfin l’heure du voyage sonne, le trajet en lui-même devient une aventure. Dans tous les cas de

figure, voyager fait partie intégrante de la pratique des boardsports.En vue de la saison printemps-été 2016, SOURCE s’est penché sur une catégorie en pleine explosion chez de nombreuses

marques, alors que celles-ci considèrent l’importance de la bagagerie aux yeux de leur clientèle. Par Harry Mitchell Thompson.

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SACS URBAINSLa majorité des marques proposent des housses pour ordinateur portable afin que les utilisateurs puissent transporter leur outil de travail en toute sécurité, à l’image de Nixon et de son sac Shadow dont le compartiment principal est en néoprène afin de “donner au sac une capacité de compression/extension, et ainsi de maximiser le volume utile sans faire porter plus de pression sur les fermetures éclair du compartiment principal et éviter qu’elles n’explosent, assurant une meilleure durée de vie au sac.”Quant à Burton, la marque a combiné les besoins du trajet urbain à ceux du snowboard, avec “des sangles de portage pour une planche sur les sacs de snow, et des housses d’ordinateur sur certains des sacs scolaires et sacs de voyage. Les nouveaux sacs urbains disposent d’espaces de rangement pour antivol en U, des poches bâchées pour une meilleure étanchéité, ainsi que d’autres tissus de type imperméable.”Pour Poler Stuff, la facilité de rangement est primordiale : “L’accès à vos affaires se fait par le haut ou via le large zip situé sur le devant du sac, afin de ne pas avoir à tout vider pour attraper les objets logés au fond du sac.”La plupart des marques optent également pour des sangles d’épaules ergonomiques, voire des sangles frontales additionnelles au niveau du sternum chez Quiksilver, “pour soulager une partie du poids sur les épaules”. À cela viennent s’ajouter des poches doublées pour les effets de valeur et des micro-compartiments intérieurs pour organiser le rangement des petits objets. Quant à Billabong, son sac Apex Boa lui a même valu une récompense lors des ISPO Awards. Ce produit sorti de leur Adventure Division s’appuie sur le système de fermeture Boa au niveau des sangles et le sac dispose en outre d’un dispositif d’évacuation de l’eau pour les combinaisons : une fois la combinaison logée dans sa poche amovible, il suffit d’ouvrir le bouchon pour vider l’eau restant au fond du sac. Beaucoup y vont de leur petite valeur ajoutée, quand il ne s’agit pas de les cumuler, à l’exemple de Dakine : “Housse rembourrée pour ordinateur (aux normes américaines TSA), housse pour iPad (Mini et Classic), poches accessoires (mobile, stylos, cartes professionnelles), poche pour bidon/bouteille, poche doublée pour lunettes, etc. Sur son offre haut de gamme (Network II), on trouve également un nouveau dossier de sac en matière respirante.” Electric quant à elle propose un étui compressible pour masque de snow, des sangles renforcées pour porter un skate et une fermeture de type roll-top pour l’étanchéité.Chez Douchebags, on se félicite de la légèreté des produits et de leur niveau de protection : “Nous travaillons avec les meilleures usines en termes de sacs à dos et, en plus du niveau de qualité, on retrouve ce design très scandinave auquel nous tenons tant”, raconte Truls Brataas, fondateur et PDG de la marque.

VOS BAGAGES SONT AVANCÉS, MONSIEUR !En matière de bagagerie de voyage, personne n’ose prétendre réinventer la roue et les marques préfèrent revisiter leurs succès passés et peaufiner leur offre à travers de subtils détails. Ainsi, Billabong mise sur la manœuvrabilité en vue des voyages de longue durée : “Les sangles de compression et de multiples poignées permettent d’attraper le sac de n’importe quel côté, sans oublier la présence de compartiments intérieurs, de sac à linge amovible, de poches extérieures, dont une pour papiers d’identité.” Chez Quiksilver, le discours mise sur “une gamme lifestyle et légère, disponible dans trois volumes différents, et qui se distingue par des caractéristiques haut de gamme telles qu’un fond de sac moulé et léger ou encore des roues de skate.”

Poids lourd de la catégorie, Dakine met l’accent sur la robustesse et le côté pratique de sa gamme. Son “split design”, à savoir un sac qui s’ouvre sur deux compartiments distincts, est désormais devenu un standard chez de nombreuses autres marques et Dakine continue à le proposer, ainsi que des roues de premier choix et une poignée télescopique. Nixon aussi met en avant la robustesse de sa bagagerie

à travers “des poignées rétractables en aluminium pour la mobilité et la légèreté, et des roulements ABEC 5 sur toutes les roues de la gamme, pour un transport en toute facilité.”Douchebags et Eastpak proposent toutes deux une nouvelle génération de coques sur leurs bagages afin d’apporter davantage de protection aux affaires de leurs clients. Pour Burton, la meilleure façon de démontrer sa confiance dans sa bagagerie est d’y apporter une garantie à vie. Quant à Eastpak, la marque s’embourgeoise en 2016: “Nous proposons désormais des modèles à deux et quatre roues, à un ou deux étages, des sacs marin type duffel bags ou façon chariot rigide, dont nous avons également décliné le style sur des cabas et accessoires.”

ESTHÉTIQUELes marques de boardsports savent aussi se faire remarquer sur d’autres marchés, comme le décrit Ryan de Nixon : “Nous rencontrons un certain succès sur des marchés hors action sports, tout en connaissant une croissance interrompue sur notre cœur de cible.” Pour ce faire, la marque utilise “des coloris noirs feutrés pour le corps principal des bagages, relevés par des touches colorées, permettant ainsi à la collection de créer un certain effet de surprise qui correspond à l’image de Nixon.”Du côté de Billabong, on opte pour des tons plus en douceur, plus automnaux, sur leurs modèles les plus techniques/pratiques, qui viennent s’ajouter à un stylisme d’inspiration plutôt vintage. Chez Burton, on mise sur la multiplicité, avec “de nombreux types différents de fabrication, des designs surprenants et des coloris rafraîchissants, le tout venant illustrer l’idée d’un mode de vie actif et flexible.” Eastpak mise sur ses grands classiques, remis en scène à travers un grand nombre de nouveaux coloris et imprimés.Alors que Quiksilver prend un nouveau virage au niveau créatif, c’est du côté du Brésil que sa gamme de bagages lorgne pour le printemps-été 2016, multipliant les clins d’œil au street art et au graffiti brésiliens, tout en jouant sur ce pays de contrastes, entre vie diurne et nocturne, plages et favelas.

DES BAGAGES POUR QUELLE CLIENTÈLE ?Chez Quiksilver, le cœur de cible se situe dans la tranche d’âge 18-25 ans, comme chez Dakine ou presque, cette dernière visant les 15-25 ans tout en faisant remarquer qu’elle propose des produits pour les 7 à 77 ans. Nixon se positionne sur les 18-50 ans, c’est-à-dire des lycéens aux adultes actifs, alors que Poler Stuff préfère se concentrer sur les 18-35 ans et plus, là où l’on trouverait “de jeunes hommes et femmes ambitieux à la recherche d’aventures”. Avec le recul, Burton s’est aperçue que “l’âge de ses clients n’a pas beaucoup évolué, mais que les goûts en général s’orientent vers des choix plus adultes”. Douchebags fait part du même sentiment, visant “le voyageur moderne”.

Pour Heimplanet, l’âge n’est qu’un nombre, préférant “se concentrer sur le mode de vie et la mentalité” de son cœur de cible. Enfin, Eastpak ajoute sur le même ton que l’on ne devient vieux que dans sa tête, alors que la marque cible “les jeunes urbains actifs ou les universitaires, même si nous serions ravis d’élargir cette cible à tous ceux qui ont conservé l’esprit jeune ! “

tendances

CE QU’IL FAUT RETENIR

Des étuis rembourrés pour ordinateurs portables

Des roues de skate et poignées télescopiques

Des produits destinés au “voyageur moderne”

Les 18-25 ans comme cœur de cible

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Que peut apprendre le SUP des autres boardsports ?Maintenir le sport à la portée de tout le monde est notre principal intérêt et c’est ce que le SUP peut apprendre de beaucoup d’autres sports. Souvent, on a tendance a vouloir conduire le développement d’un sport vers sa pratique haut niveau et on tend à négliger le rideur qui n’est là que pour s’amuser. Nous aimerions continuer à parler au paddler qui aime le sport pour toutes les expériences positives qu’il lui procure, plutôt qu’à la minorité qui se concentre sur les aspects les plus extrêmes de la pratique.

Que doit faire l’industrie du SUP pour faire grandir le marché ?Continuer à éduquer les gens à tous les niveaux. Vous n’avez pas besoin de vivre dans un paradis pour faire du SUP. Il faut encourager les gens à accéder aux étendues d’eau locales et leur montrer que l’on peut faire du SUP partout. Le SUP est le vélo de l’eau. La plupart des gens vivent près de bonnes zones de SUP et ne le savent même pas. Il y a trop d’images de spots idylliques et d’action extrême qui ne donnent pas aux gens le bon message ni la bonne compréhension des endroits où ils peuvent pratiquer. Quelle est votre idée d’un shop spécialisé ?Ces gars sont des bons et la plupart connait très bien son marché. Souvent ils sont passionnés de SUP et ils seront souvent le meilleur endroit pour trouver de bons conseils. Le seul risque que je vois avec eux, c’est s’ils se lancent dans le SUP trop tôt, avant qu’il ne prenne. Nous en avons vu pas mal venir et repartir car le volume de ventes n’était pas ce qu’ils avaient attendu, mais ceux qui ont tenu sont maintenant capables de toucher des bases de clientèle plus larges. Il est évident que ne vendre que du SUP suppose que vous ne pouvez pas vous endormir. Vous devez être connecté en permanence aux nouveaux clients et organiser sans cesse des choses comme des sorties nocturnes pour attirer de nouveaux clients.

Les shops de vente en ligne sont-ils une menace pour les magasins spécialisés ?A moins qu’un site de vente en ligne ne fasse que du prix, pour vendre le moins cher, je pense que pour survivre il faut être expert en SUP. Je pense que vous allez trouver beaucoup de shops de vente en ligne qui passent beaucoup de temps à discuter avec leurs clients potentiels, que ce soit au téléphone ou par mail, pour leur donner des conseils sur ce qu’ils peuvent acheter.Le commerce en ligne est là et il a aussi ses défis, comme les shops en dur. Comme ils ne peuvent pas emmener les gens faire du SUP, ils seront jugés sur leurs connaissances et leur expertise. C’est là qu’ils auront du succès ou pas. Si acheter un SUP était une décision simple, il est évident que les détaillants en ligne auraient leur mot à dire mais, comme ça exige beaucoup de recherches de la part des consommateurs, la donne est assez équilibrée. Les magasins en dur ont souvent une bonne présence en ligne aussi. Le conseil que les gens trouvent en ligne, sur leur site, c’est ce qui les incite à leur rendre visite sur place, pour avoir plus de

conseils et d’expérience sur le sport.Tout le monde a besoin d’un site et tout le monde a besoin de promouvoir les bénéfices de la vente en ligne. Les spécialistes et les shops en dur ont beaucoup à offrir en termes de service client et, s’ils savent le promouvoir comme il faut, ils auront une grande valeur ajoutée à leur actif.

Que faites-vous pour aider les magasins en dur ?Nous encourageons tous nos distributeurs à offrir des services de démo aux détaillants en dur pour les aider à organiser des sorties nocturnes et des évènements. Nous travaillons aussi sur un pack de formation pour shops physiques qui leur permettra d’apprendre davantage sur Red, à mieux se préparer et à vendre nos produits plus facilement.Nous avons beaucoup plus de magasins en dur que de purs players de la vente en ligne qui vendent nos produits. Nous nous assurons que les shops physiques ont toutes les connaissances nécessaires pour vendre correctement. Nous allons investir beaucoup de ressources dans ce programme de formation.

Quelle décision avez-vous prise qui ait eu le plus grand impact dans votre entreprise ?Nous avons toujours voulu gérer le design et la fabrication. Nous n’avons jamais voulu être un fabriquant de produits standard, génériques. Depuis le premier jour, nous voulions développer des boards, des pompes, des housses, etc. pour créer des produits qui nous satisfaisaient pleinement. Récemment, nous avons gravi un nouvel échelon dans ce sens et nous avons créé notre propre usine de fabrication.Comme la demande de nos produits augmente, il nous faut l’attention de tous et ceci inclut l’équipe qui fabrique nos planches. Dans la plupart des usines, les travailleurs font des boards un jour puis autre chose le lendemain. Dans ces conditions, garantir la finition, la qualité et les délais est un véritable défi.Pour 2016, nous avons fait un grand pas en créant une ligne de production spécialisée. Ça veut dire qu’elle tourne en permanence et que les travailleurs ne font que nos boards. Ceci nous donne un grand niveau de contrôle sur toutes les variables et nous permet de garder les portes fermées à double tour pour nos projets d’innovation.

Où voyez-vous le SUP dans les 5 prochaines années ?Le futur est très excitant. Je ne crois pas que nous ayons encore sondé le véritable potentiel du sport. Je vois le SUP devenir de plus en plus grand public, pour aider les gens à profiter de l’air pur. Ce sera comme prendre son vélo pour faire un tour dans la campagne mais, à la place, sur un SUP. Et il est fort probable que tous ces gens ignorent toujours qu’il soit possible d’être Champion du Monde de SUP ! D’ailleurs, il faut que je vous laisse, je dois rencontrer un ami pour traverser la baie en SUP et aller boire une bière au bar de l’autre côté. Mon pote, d’ailleurs, n’aurait jamais l’idée de faire une race en SUP…sauf si on lui dit qu’il y a une bière au bout !

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Nous produisons des boards gonflables qui donnent au rideur une expérience unique. Nous le faisons en nous concentrant sur tous les aspects du design et de la construction. Nous ne nous laissons pas distraire par d’autres

technologies ni par le besoin de fabriquer pour d’autres sports.

Je vois le SUP devenir de plus en plus grand public, pour aider les gens à profiter de l’air pur. Ce sera comme prendre son vélo pour faire un tour dans la campagne mais,

à la place, sur un SUP.

Quand vous pensez aux poids lourds de l’industrie du SUP, peu de marques viennent à l’esprit, mais quand vous posez le regard sur les innovations de ces dernières années, peu de noms surgissent qui soient plus adaptés à cette première

interview SUP de John Hibbard. C’est est un grand visionnaire qui, en plus d’être le fondateur de Red Paddle Co., est aussi un développeur produit de grand talent. Il a aidé l’industrie à progresser grâce à des innovations intelligentes. La première est la pompe SUP la plus recherchée : la Titam Pump à deux chambres. Une autre innovation de Hibbard a été le système

patenté Rocker Stiffening System. Deux batteries en fibre de verre glissent dans une poche spéciale en PVC et augment la rigidité longitudinale de la planche. L’an dernier, cette invention

lui a valu le prix “Coolest Gear of the Show”, au Paddle Expo de Nuremberg.Hibbard confie à SOURCE comment ils supportent le marché, sa vison sur le futur du sport et sur l’importance des

ressources à disposition représentées par l’ouverture de nombreux centres SUP dans tous les environnements aquatiques. Interview de Robert Etienne.

SUP FOCUS JOHN HIBBARD,

COFONDATEUR DE RED PADDLE CO.

SVP, présentez votre parcours professionnel et dans les boardsports.Mon engagement dans les boardsports remonte à mon plus jeune âge, quand je ridais des planches “maison” avec mon père pendant les vacances d’été. Au début de mon adolescence, j’ai commencé à surfer de “vraies” planches de surf et j’ai commencé le windsurf. A la fin de mon adolescence, j’ai obtenu le plus haut degré de BE Windsurf et je passais les journées “sans vent” à gérer une école de wind et à travailler dans le shop du coin. A 20 ans, je suis devenu windsurfeur professionnel pour suivre le Tour PWA et le tour national. J’ai été Champion de Grande-Bretagne de vagues, en 2007. C’était le moment idéal pour arrêter la compétition. J’ai alors créé Red Paddle Co. en 2008 et je ne me suis jamais retourné depuis !

En quoi votre marque est-elle différente sur le marché du SUP ?Nous ne vendons que des boards gonflables. Ceci fait que nous soyons assez uniques car nous sommes une de rares marques qui se

concentrent sur cette technologie. Il y a des “marques” qui ne font que du gonflable mais il s’agit juste de fabricants qui apposent leur logo sur des produits développés pour le compte d’autres marques.Nous produisons des boards gonflables qui donnent au rideur une expérience unique. Nous le faisons en nous concentrant sur tous les aspects du design et de la construction. Nous ne nous laissons pas distraire par d’autres technologies ni par le besoin de fabriquer pour d’autres sports.Ça, c’est une première raison.L’autre, c’est que nous avons une approche différente du SUP. Nous l’avons toujours vu comme un sport de masse, et notre gamme de produits et notre marketing se sont toujours adressés à ce type de clientèle. Notre ressenti a toujours été que trop d’entreprises ont une approche performance du SUP, quelque chose qui ne veut rien dire pour le client moyen.

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LES NOUVEAUTES PE16L’histoire du wetsuit est longue et c’est aussi pour cette raison que le consommateur est devenu très exigeant avec les années. Le marché déborde d’innovations et chaque marque suit de très près l’évolution du sport avec une R&D intelligente et bien huilée. De plus en plus de marques considèrent les produits en néoprène comme une extension de leurs gammes, en particulier les bikinis, comme c’est le cas de la collection Alana Blanchard, de Rip Curl. Maintenant que la technologie numérique permet d’imprimer sur tout type de matériaux, les opportunités pour croiser design textile et design néoprène sont légion.“Le marché Printemps/Eté du wetsuit est beaucoup plus grand que celui de l’Automne/Hiver et il est important d’avoir des produits qui intéressent un ensemble plus vaste de goûts et de besoins”, explique Joe Turnull, d’O’Neill Wetsuits.Les combis zipless sont une constante de la collection Ion Wetsuits et la marque présente aussi des produits plus tendance, comme sa collection Muse, dont le look va “de sport à sexy”, nous détaille Carlo Rauen, Responsable Développement Produit. Les wetsuits sans zip sont très en vogue mais le back-zip est courant dans les produits entrée de gamme. L’épaisseur la plus commune oscille entre 3/2 et 2/2 pour le PE16 mais Donovan Marais, Chief Executive Derevko Wetsuits, brise le moule avec une version plus versatile de 2,5 mm,

même s’il admet que “le principal de notre marché est en automne/hiver, et représente 80 % de notre CA”.Franck Uyt den Bogaard, Marketing Director Brunotti, ajoute : “Cette année Brunotti lance une nouvelle gamme de hardware et de textile, la Brunotti RDP Collection”. Franck explique que la collection RDP (Rider Developed Product) prend une place prépondérante alors que l’an dernier il n’y avait que deux produits à la vente. Aujourd’hui, il est possible de choisir parmi 10 produits différents. Chez Tiki International, les tendances pèsent moins que la fonctionnalité et leurs consommateurs recherchent surtout les mêmes produits que les pros du team. Onda Wetsuits travaille aussi main dans la main avec ses rideurs pour améliorer ses gammes de produits.Benoit Brecq, de Madness, travaille en étroite collaboration avec des écoles de surf et offre des wetsuits Evolution avec un fit très adapté en entrée de gamme.

MATERIAUX ET INNOVATIONChaque marque a une interprétation différente de l’innovation. Alors que certains travaillent sur des tendances fashion, d’autres se concentrent surtout sur de nouveaux matériaux avec l’aide de leurs fournisseurs (asiatiques en majorité). Les solutions aux challenges de l’innovation sont multiples.

TENDANCES PE16 : WETSUITSLes hivers européens sont longs et nous sommes toujours contents de reprendre nos combis 3/2 ou 2/2 quand le beau temps

arrive. Comme toujours, les fabricants débordent de créativité et d’innovations techniques pour l’été prochain et François Applagnat vous en dit davantage sur la question.

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Joe, d’O’Neill Wetsuits, détaille les propriétés du Technobutter2, un néoprène ultraléger qui absorbe un minimum d’eau. La première version de Technobutter avait été un très grand succès commercial et la deuxième aura permis de nouvelles améliorations. Rip Curl est le fabricant du E4, “le matériau le plus léger et le plus stretch du marché”, comme aime à le souligner Borja Torres, Wetsuits Product Manager Rip Curl. Chez Brunotti, la réduction du prix est l’objectif numéro un.Carlo, d’Ion Wetsuits, nous présente un nouveau type de coutures appelé Maki qui améliore le stretch. Par contre, Patricia Siepel, Product Designer Jobe, nous dit “suivre beaucoup de tendances

fashion car la mode devient très importante pour nous”.Le Yulex de Patagonia nous a prouvé que la question de l’écologie devient très importante. Phil Bridges, de Tiki International, est “fier de présenter un néoprène sans HAP, de base calcaire, avec des colles laminées aqueuses. C’est un grand pas vers un néoprène écologique, responsable et à un prix raisonnable”. Il ajoute qu’ils vendent aussi un modèle zipless, à séchage rapide, testé et approuvé par Andrew Cotton, l’emblématique pro de gros surf.L’innovation principale Madness pour le PE16 est la collection Unlimited. Leur système Donut Cuff évite que l’eau ne pénètre par

les poignets. François Liets, Brand Manager Billabong, nous parle de Furnace, une technologie utilisée dans toute la collection Automne/Hiver, qui sèche très rapidement et qui permet aux surfeurs de profiter de plusieurs sessions par jour.Pour James, de Circle One, les nouveaux matériaux développés sont le SCR et le Xtend, un revêtement intérieur haut-de-gamme au séchage rapide. Chez Quiksilver, nous retrouvons le revêtement DryFlight, avec le néoprène FN Lite, la technologie Red Seal et les coutures flush lock qui drainent le wetsuit par les poignets. Une autre innovation digne d’être citée est le Flexor, de Gul, avec son H10, qui assure un grip et un stretch optimaux. Pour finir, n’oublions pas le matériau ultraléger d’Onda, le RS et leur 3/2 d’à peine 1 kg.Quand la température de l’eau augmente, au printemps et en été, c’est un plaisir de pouvoir passer plus de temps à l’eau et de profiter de plusieurs sessions. Les journées sont plus longues et toutes les opportunités comptent pour surfer autant que possible. Comme cité antérieurement, les fabricants ont pris ce détail important en compte. Le designer doit aussi trouver le bon équilibre entre flexibilité et durabilité. Les coutures sont moins importantes qu’en automne/hiver, quand l’eau est plus froide. Par contre, les produits doivent être stretch et résistants.Carlo, d’Ion Wetsuits, recommande la doublure Plush pour des sessions multiples et un séchage rapide. Pour Patricia, chez Jobe, et Phil, chez Tiki International, le séchage rapide est aussi très important et ils ont amélioré cette propriété pour l’an prochain. Dans la collection O’Neill, vous pouvez choisir entre le Freeflex et l’E4, suivant leur ratio flexibilité/durabilité. Brunotti préfère absorber un minimum d’eau, tout comme le Technobutter2 d’O’Neill, qui absorbe 30 % d’eau en moins, ce qui lui permet de sécher plus rapidement pour profiter d’un maximum de sessions.Moins vous vous fatiguez, plus vous surfez et le fit parfait est primordial pour des marques comme O’Neill, Rip Curl et Madness. Il est très important aussi d’éviter les irritations. “Nous apportons une attention particulière à la facilité de mouvement dans les zones stratégiques de rame”, nous dit James, de Circle One. “Un emplacement intelligent des coutures permet au néoprène d’être le plus stretch possible là où vous en avez le plus besoin (aisselles et épaules).”

STRETCH VS DURABILITEQuand vous utilisez un néoprène léger, il est important de trouver un bon équilibre entre stretch et durabilité car le matériau a tendance à s’user plus rapidement. Les consommateurs sont toujours à la recherche du meilleur plan et, avec la concurrence accrue, la pression sur les prix est importante. Ion Wetsuits, utilise les Ninja_knees et le Ninja_spine pour plus de stretch au niveau des genoux et dans le dos. Patricia, de Jobe, utilise “à l’intérieur des coutures des points spéciaux pour libérer la tension là où elle est maximale”.Phil, de Tiki International, explique que la durabilité est un des critères-clefs de leur contrôle de qualité, en particulier dans certaines zones et points de tension-clefs. Joe, chez O’Neill Wetsuits, a une solution adaptée avec les coutures S Seams qui renforcent les jonctions des panneaux et améliorent le stretch. Le stretch est d’ailleurs le point de départ du confort, d’après Benoit, de Madness, qui pense qu’il devrait être maximal pour que la combi soit la plus confortable possible. “Pour améliorer la durabilité, nous avons rajouté des renforcements en caoutchouc sur les points de tension maximale afin d’offrir encore plus de durabilité à nos clients”, explique Abby Millar, d’Osprey.

“Je suis fier de présenter un néoprène sans HAP, de base calcaire, avec des colles laminées aqueuses. C’est un grand pas vers un néoprène écologique, responsable et à un prix raisonnable.”

Phil Bridges, Tiki International.

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Pour Derevko, Donovan explique que la simplicité est clef : “Nous avons un minimum de coutures, avec seulement quatre panneaux principaux : moins de panneaux = moins de coutures et plus de stretch ! Pour la durabilité, nous utilisons du néoprène G5, qui a prouvé être le compromis idéal entre stretch et durabilité”.

COULEURSAlors qu’en Automne/Hiver les couleurs restent sombres, les collections de l’été prochain sont plus colorées et fluo. “Ces dernières années nous avons été témoins de grands changements, avec des panneaux plus colorés, plus brillants et fluo”, explique Abby, d’Osprey. Le vert flashy de Derevko est connu partout, des plages d’Australie à celles d’Afrique du Sud, c’est leur marque de fabrique.Ion Wetsuits et Circle One ont subtilement modifié leur palette entre l’hiver et l’été et optent pour un gris obscur, du rouge et de l’orange. Circle One modifie aussi son Pacific Blue et son rouge feu. Patricia, de Jobe, a recours à des couleurs vives et des prints numériques de photographies pour donner un look unique aux combis. Le wetsuit pour femme est un marché croissant et vous pouvez trouver des pièces coordonnées à des bikinis, comme c’est le cas chez Rip Curl et O’Neill. Benoit, chez Madness, sait que les consommateurs recherchent des combis noires avec des touches de couleurs flashy comme le jaune, un ton qu’ils poussent cette saison. Paolo, d’Onda Wetsuits, reste sur le noir alors que Brunotti parie pour le rouge et le bleu obscurs.François Liets, de Billabong, opte pour des couleurs vives comme l’orange et le jaune pour le modèle Furnace mais il choisit aussi des couleurs tendance et des motifs comme “des prints Marrakesh, qui sont plus vifs pour les kids, avec du orange, de la couleur mangue et lime fluo. Pour les femmes, nous avons des prints superbes avec des fleurs”.

PRODUITS STARSToutes les marques ont beau offrir un ensemble très complet de références pour tout type de watermen, chacune a un produit-phare ou une collection qui fait sa fierté. Ion Wetsuits met en avant sa combi zipless avec des coutures Ninja et souligne les améliorations du poids et du stretch.“L’Honolulu Patina 2 mm est la combi la plus féminine qui existe. Un design court, sexy, avec des manches longues”, qui est l’orgueil de Jobe. Pour Tiki International, la Zepha ZP combine un maximum de stretch avec la chaleur d’un lining à séchage rapide, zipless, tout comme la Zepha 2, dont la qualité première est la flexibilité.Entre le PsychoOne, le PsychoFreak et le PsychoTech, O’Neill Wetsuits a de quoi s’enorgueillir de son Technobutter2 qui offre un stretch suprême et une légèreté hors normes.Pour Madness Wetsuits, la pièce maitresse est le shorty Unlimited pour femme, avec une coupe svelte et des couleurs vives. Ils ont aussi développé des shorties lycra pour kids aux couleurs éclatantes pour que les parents puissent les reconnaître depuis la plage. François Liets, de Billabong, choisit le Furnace Pro 302 et le Spring Salty Days, comme produits-clefs pour le PE16.L’Eleven8 Frontal Zip et l’Icon mènent la charge chez Circle One, avec le tout dernier matériau super-stretch, le SCR (4-way stretch), les coutures Ultraseal et LGS pour un drainage rapide de l’eau. L’Oracle, pour homme, et l’Omnitron, pour femme, avec un camouflage rose, reviennent toujours aussi forts pour le PE16. Ces wetsuits combinent des adhésifs très durables, des coutures invisibles et une technologie quickdry.Chez Quiksilver, l’AG47 est le joyau de la collection homme et le XY celui de la collection femme. Le haut-de-gamme Gul est fabriqué avec le néoprène Gul X Flex, qui offre 150 % de stretch en plus, d’après le Directeur Commercial de la marque, Mike Pickering.

UN PEU D’ALTITUDELe marché du néoprène Printemps/Eté explose et les marques ne cessent de rajouter et d’améliorer des fonctionnalités et des détails techniques. Les néoprènes zipless sont une tendance majeure chez la plupart des marques et toutes travaillent sur de nouveaux matériaux.Pour permettre de multiples sessions par jour, les marques offrent des produits stretch et durables, avec des doublures à séchage rapide. Le placement des coutures et la coupe s’améliorent d’année en année et apportent plus de confort et de durabilité. Le prix est devenu un facteur concurrentiel très important et chaque marque doit trouver le meilleur compromis entre prix et durabilité. Les couleurs fluo et vives sont des tendances fortes. Le néoprène pour femme sera accompagné d’accessoires complémentaires, tendance, avec un large choix de prints tout en étant fonctionnel et “sexy”.

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“Nous avons un minimum de coutures, avec seulement quatre panneaux principaux : moins de panneaux = moins de coutures et plus de stretch ! Pour la durabilité, nous utilisons du

néoprène G5, qui a prouvé être le compromis idéal entre stretch et durabilité.”Donovan Marais, Derevko

A RETENIR

Combis Zipless

Couleurs fluo et vives

Plusieurs sessions par jour

Placement intelligent des coutures

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Depuis combien de temps êtes-vous acheteur chez Despomar? Et comment avez-vous obtenu ce poste ? Je suis acheteur chez Despomar depuis trois ans et demi. L’évolution a été naturelle car mon ancien employeur avait une très bonne relation avec l’entreprise et une bonne réputation dans les hardgoods. J’ai ouvert le premier magasin 58 Surf à Baleal, Peniche, en 2001.Pendant toutes ces années comme acheteur, quelles ont été les leçons les plus importantes que vous ayez apprises sur le métier ?Etre honnête et clair avec les clients sur tout ce que vous avez à leur offrir. 58 Surf n’est pas un shop qui pousse des produits premier prix ou de mauvaise qualité.

Quel est votre processus de choix de marques?Nous gardons toujours les yeux ouverts à la nouveauté. Nous compilons toute l’information possible sur les nouvelles marques, nous les comparons pour choisir ce qui sera le mieux pour nous, nos clients et nos magasins.Avez-vous des stratégies différentes pour acheter les produits vendus en ligne que pour les produits vendus en magasin ?Oui, bien sûr, mais il y a des traits communs. Les points communs que vous retrouverez partout chez nous sont : les tendances de consommation, la lifestyle plage et un certain buzz urbain. A part ça, les chiffres sont clef. Nous devons garder un équilibre savant entre produits nouveaux et habituels. Nous aimons rester positifs mais nous sommes aussi très prudents quand il s’agit d’investir dans de nouveaux projets d’achat. Quelles marques font les choses correctement?Vous avez toujours des marques qui sont très populaires et qui bougent rapidement mais, au bout du compte, je pense qu’il faut un équilibre entre marques grandes, petites et moyennes. Elles ont toutes besoin d’exister pour que le marché garde son intérêt. Toutes les marques avec lesquelles nous travaillons font les choses correctement à leur manière. Comme je le disais, cet équilibre est nécessaire.Si une petite marque grandit sera-t-elle meilleure ? Ou sa croissance l’empêchera-t-elle d’être aussi bien ? Si une grande marque devient plus petite, sera-t-elle meilleure, plus cool ? Le tout définit une industrie bien équilibrée.Qu’est ce qui fait la popularité de vos magasins d’après vous ?Beaucoup d’engagement, de travail et d’attention de la part de toute l’équipe. Et de beaucoup de nos amis.

Comment adaptez-vous vos stratégies aux difficultés de taux de change actuelles?J’ajuste mes achats et je planifie beaucoup plus à l’avance et en estimant finement l’achat de produits saisonniers.

A quels salons participez-vous et quelle importance ont-ils dans votre processus d’achat?Je ne vais pas sur beaucoup de salons. La plupart de mes recherches passe par l’observation des gens. C’est ce que je fais aussi quand je voyage durant l’année. J’aime visiter les QG des marques et comprendre les processus de production. J’aime regarder tout ça avec des yeux d’adolescent mais avec une conscience de vieux de 35 ans pour pouvoir transférer ce rêve aux étagères.

Quelles tendances voyez-vous avec le crossover streetwear/outdoor?Les goûts du public changent très vite avec la quantité d’information qui est à leur disposition. Les tendances changent aussi en permanence et il n’est pas agréable de scotcher à un endroit. L’outdoor et le streetwear se mélangent naturellement. Nous voulons un bon look et être à l’aise au travail, à la plage, en courant, dans le skatepark, sur la piste de dance, etc. Tout le monde fait de tout de nos jours. Je pense que la tendance est d’être confortable quels que soient le besoin et le moment de la journée.

Avez-vous un conseil à donner aux marques pour attirer l’attention des acheteurs?Soyez surprenants. Ayez du personnel passionné et qui se préoccupe de la marque, mais aussi sur la route, avec de très bons commerciaux, et sur les évènements.

science des achats

Le surfeur et artiste Ivo Nisa a ouvert le premier magasin 58 Surf, à Peniche, en 2001. Encore de nos jours, Nisa est l’acheteur principal du shop, qui compte une deuxième adresse, au sud d’Ericeira, en plus d’un e-commerce florissant. Propriété de Despomar, 58 Surf offre une gamme très large de surfboards, de matériel technique et de textile. SOURCE s’est entretenu avec Ivo pour en savoir plus sur sa science et ses techniques d’achat après 15 ans d’expérience.

SCIENCE DES ACHATS

J’aime regarder tout ça avec des yeux d’adolescent mais avec une conscience de vieux de 35 ans pour pouvoir transférer ce rêve aux étagères.

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profil de marque

Parlez-nous de l’histoire de la marque depuis ses débuts dans les années 80.En 1980, trois jeunes surfeurs californiens ont décidé de créer une usine de cookies appelée Maui’s Chocolate Chip Cookies. Ils ont liquidé leur première fournée de cookies et se sont concentrés sur la mode surf. Les cookies sont devenus l’emblème du logo Maui and Sons.Inspirée par le génie créatif de l’un de ses fondateurs, Rick Rietveld, la nouvelle affaire, baptisée Maui and Sons, est née avec beaucoup de bonnes idées, quelques milliers de dollars et deux boardshorts. La marque a promu très agressivement ses designs auprès de la communauté surf de Californie du Sud. La gestion de la croissance a été difficile pour les fondateurs et ils ont enrôlé Richard Harrington, un businessman à grand succès qui racheta l’entreprise en 1989. Richard comprit le potentiel global de la marque et transforma l’entreprise en société de licence pour développer sa présence dans le monde entier. Maui and Sons est devenue l’une des marques action sports les plus populaires au monde. Aujourd’hui, ses produits sont vendus dans plus de 100 pays. Pendant plus de 30 ans, Maui and Sons a créé des produits qui représentent une image et un style de vie qui attirent ceux qui aspirent à vivre la culture surf à fond.

Qui est dans l’équipe de direction et quel est leur parcours ?

La société est encore sous la direction de Richard Harrington, qui contrôle l’ensemble de la structure avec l’aide du Président, Jim Demet, qui fait partie de l’aventure depuis 10 ans. En Europe, il s’agit de moi-même et de Blake Harrington, le fils de Richard. Notre rôle est de développer l’affaire et les gammes de produits. Nous avons tous des parcours très différents. Jim est juriste et moi je viens du marketing action sports, ayant travaillé pour des marques comme Nike ou Adidas.

En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Notre Sharkman, nos designs et nos couleurs néon sont un facteur différentiateur clef. Notre attitude sort du lot aussi parce que nous sommes probablement la seule marque surf et lifestyle qui s’adresse au très grand public et qui fait des collaborations avec les détaillants de distribution de masse. Ces dernières années, nous avons fait des collaborations avec H&M, Pull and Bear, OVS et même Primark mais, en même temps, nous avons une stratégie de segmentation forte pour offrir une gamme core aux shops et aux grands magasins.

Quel futur pour votre entreprise ? En Europe, nous reprenons le positionnement fort que nous avions dans les années 80 et 90. Nous avons étudié le marché et nous avons observé que les consommateurs apprécient notre marque ; alors nous avons défini des

stratégies de distribution pour leur donner les produits qu’ils recherchent. Nous nous développons dans beaucoup de secteurs mais les sports à roues sont un grand accélérateur de croissance. Nous aspirons à un leadership dans de nombreuses catégories de ce marché. Comment voyez-vous le développement du marché du textile boardsports ? Les marchés changent. Si nous regardons l’Europe, nous voyons un marché britannique très différent de celui de l’Allemagne/ Suisse/ Autriche (ASA). Personnellement, je divise l’Europe en plusieurs marchés et nous devons ajuster les produits que nous faisons pour chacun d’entre eux. En ASA, le consommateur recherche qualité, nouvelles technologies et des tendances plus conservatrices. Dans les pays Decathlon, comme je les appelle (ces pays où Decathlon a un très fort impact, avec beaucoup de magasins et des politiques de prix très agressives), nous avons besoin de gammes avec de bons designs mais aussi des appels premier prix et une bonne relation qualité-prix. Le facteur important est que tous les consommateurs veulent un style de vie plus sain, alors l’industrie du sport a tout à gagner de cette tendance et nos marchés vont grandir. Les boardsports, surtout les longboards et les cruisers, jouent un autre rôle important dans cette croissance car ils sont de plus en plus utilisés comme moyens de locomotion.

Maui and Sons est une marque de surfwear née en Californie. Le Cookie Logo, qui décorait la poche arrière de leurs shorts, est devenu une icône de la mode surf et, pendant 30 ans, la marque n’a rien perdu de sa fraicheur. Dirigée par Nuno Fonseca, en Europe, elle offre une multitude de produits boardsports, depuis des SUPs et des cruisers, en passant par des boardshorts et

même un lait de coco ! Maui and Sons a quelque chose pour tous…

MAUI AND SONS

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profil de marque

Comment est née Nice Skateboard ? GTA Distribution est un acteur de longue date de l’industrie des action sports. Pendant les 20 dernières années, nous avons géré de nombreuses marques de surf, snow voire de skate. Tous nos salariés ont grandi dans les rues de Frankfort et le skate est l’ADN de l’entreprise. Il y a deux ans, la ville a construit un skatepark incroyable entre le fleuve et la nouvelle tour de la Banque Européenne. C’est l’un des meilleurs du pays, dessiné par les légendes du club de skate local. Notre entreprise est basée à côté de la rivière, à 500 m du park. Au début nous nous sommes concentrés sur les longboards dropthrough. Cet automne, nous lançons des modèles cruiser et park en plus de Porter, notre marque de roues et de trucks.

Quelles sont les valeurs importantes pour Nice Skateboard ?Nice ne se limite pas au longboard et nous sommes une marque de skate nouvelle génération. Nous avons un esprit ouvert avec une attention particulière au design et à la qualité. Nos amis, staff et team rideurs utilisent des longboards pour faire des déplacements de longue distance ou des trips downhill, et des cruisers pour le park ou le bowl. La fonctionnalité et la qualité sont très importantes dans toutes les catégories. Le design graphique est primordial aussi si vous voulez vendre des produits mais, la première chose est de nous mettre d’accord sur des shapes fonctionnels et les standards de qualité de la marque Nice Skateboard.

En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Pourquoi un détaillant devrait-il vendre vos produits ?Energie, vitesse dans la prise de décisions, capacité d’investissement dans le produit et possibilité d’ignorer les politiques de marge fixe. Si nous fabriquons un meilleur skate nous accordons encore plus de ressources, d’argent et d’attention à la production. Nous voulons être une référence en termes de design et de ratio qualité/prix dans toutes les gammes de prix. Nous avons une stratégie de distribution très claire : quoi que nous fassions, nous pensons long terme.

Quelles sont vos ambitions pour le développement de l’entreprise ?Le lancement a été fulgurant et nous avons lancé 20 premiers modèles. Maintenant, huit mois plus tard, nous entamons notre quatrième production, la plus importante en volume. Nous allons présenter 14 nouveaux modèles en automne et 14 autres début 2016, avec de nouveaux plateaux cruiser et park. Nice Skateboard offrira un rendement produit exceptionnel et des designs fabuleux qui assureront la croissance organique de la marque.

Que pensez-vous du marché européen et de son évolution générale ? Le marché est très large, avec des cultures différentes et c’est ce qui le rend tellement intéressant. Développer une marque de skate européenne et en faire une marque mondiale est loin d’être ennuyeux. Nous adorons les vrais shops, sous la tutelle de personnes

entières, avec un caractère différent. Nous voyons les chaines prendre des parts de marché, la “corporatocratie” du e-commerce qui s’intéresse aux produits de niche, nous voyons des marques de textile qui vendent des longboards, nous voyons des marques qui vendent à des consommateurs… C’est une jungle moderne. Quoi qu’il en soit, nous croyons aux stratégies claires et en la compréhension des règles de marché. Nous savons que les meilleures marques, les meilleurs produits et les meilleurs détaillants trouveront le moyen de se rencontrer.

Utilisez-vous des produits durables dans vos produits ?L’érable canadien est un bois assez durable. Le bambou est très durable aussi. Combinés avec de la colle époxy, l’aspect environnemental est aussi bon que possible.

Supportez-vous des rideurs ? Si oui, comment ?Nous avons commencé avec un certain nombre de rideurs grassroots et d’amis qui nous accordent leur confiance. Nous leurs offrons notre support avec des boards, des fringues et, toujours, avec une bonne bière chaque fois qu’ils viennent nous voir.

Avez-vous d’autres projets marketing en cours ? Si oui, lesquels ?En 2016, nous avons prévu une compétition de flowrider mais ce ne sera pas tout… Et nous allons continuer à faire grandir la famille “THIS IS NICE”.

Nice Skateboard est une marque de skate basée à Frankfort et qui grandit rapidement depuis sa naissance en 2014. La société s’engage dans sa quatrième production de ses 20 premiers modèles de plateaux de longboard et, dans les prochains mois, elle présentera 28 nouveautés. Gerd Weisner, General Manager, nous explique comment ils sont devenus la marque à

suivre en 2016 grâce à leurs longboards dropthrough, cruisers et autres modèles de park.

NICE SKATEBOARD

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profil de marque

Quelle est l’histoire de l’entreprise ?Pendant un temps, j’ai eu du mal à m’identifier au snowboard. Je pense que je devais accepter le fait que je vieillisse. Lors de mon premier trip au Japon, avec True Colors, j’ai vu et j’ai pu apprendre à faire du snow-surfing, grâce à la crew Car Danchi. Les Japonais se concentrent sur des virages parfaitement exécutés et leur inspiration surf était exactement ce que je recherchais. Je me suis à nouveau senti comme à la maison. Pendant ce temps, je développais des boards pour mon sponsor de l’époque. Je poussais vers des shapes nouveaux et expérimentaux et je ne cessais de leur dire à quel point il serait cool de créer une nouvelle marque européenne de snowboard. Au mois de juillet suivant j’ai reçu un appel de Jerry, le responsable produit avec qui je travaillais, qui me disait qu’il avait trouvé le moyen de faire de ce rêve une réalité. J’ai intégré Stephan Maurer, qui venait de finaliser son contrat avec Burton, et Alvaro Vogel, de True Color Films, dans le projet. J’étais sûr que nous avions une idée similaire de ce qu’est le snowboard ou de ce qu’il pourrait être. Ensemble nous avons pensé et travaillé pour profiler la marque et la présenter à un investisseur (Winckler&Co., Ltd.). Pour le moment il s’agit de moi-même (Nicholas Wolken), Brand Manager, rideur, développement produit et distribution en Suisse), Stephan Maurer (rideur, développement produit, design et réseaux

sociaux), Jerry Niedermeier (développement produit, budgets, distribution Europe) et Winckler&Co, Ltd. (distribution Asie). Le tout sans oublier nos amis et ambassadeurs !

Vous mélangez des shapes à l’ancienne avec des coupes plus modernes tout en rajoutant de nouveaux détails à chaque planche. Pourquoi avez-vous décidé de vous concentrer sur des shapes si peu conventionnels ?C’est assez simple : elles sont beaucoup plus fun à rider, en particulier dans les conditions pour lesquelles elles ont été pensées, de la même façon qu’il est plus amusant de rider un longboard dans des vagues de 50 cm et un shortboard dans des vagues creuses. Toutes les boards ont un caractère différent et offrent des expériences nouvelles. Apprendre à connaître une board et à sentir ses préférences est quelque chose de très agréable. La plupart de nos boards carvent très bien sur les pistes, elles sont directionnelles et offrent des variantes de swallowtails car la majorité des snowboardeurs rident surtout des pistes damées, de la peuf occasionnellement et presque jamais en Switch. Pour les rares qui plaquent des tricks énormes les jours de poudreuse, nous avons la Trannyfinder. Mon expérience me dit que nos shapes rendent le ride plus facile et, plus une planche est facile à rider, plus vous vous amusez avec, n’est-ce pas ?

Quel est le processus de fabrication d’une board Korua, depuis l’idée du shape jusqu’au choix des matériaux utilisés, etc. ?D’abord, nous développons un concept pour chaque board de la gamme. Nous commençons par noter leurs but et caractéristiques. Bien sûr, les opinions et expériences varient sur l’influence de certains traits dans la performance d’une board. C’est pour ça que nous (rideurs et développeurs produit) faisons équipe pour définir les caractéristiques techniques et les matériaux les plus appropriés. Après, Jerry fait les premiers croquis sur ordinateur et nous lui donnons notre opinion. Il aboutit alors à une deuxième série de croquis. Le processus se poursuit jusqu’à ce que nous soyons tous contents. Après, nous produisons et testons les prototypes pour voir comment s’appliquent nos concepts et s’il est nécessaire d’y apporter des changements additionnels. Le processus exige plusieurs mois…Pour qui produisez-vous et quelle est la cible de Korua ? Nous faisons des boards que nous voudrions tous rider personnellement, alors je pense que la cible est un homme de 28 à 40 ans. Après cette première saison, nous avons eu de la demande pour des modèles féminins et pour une clientèle japonaise. Nous allons le prendre en compte dans nos prochains développements.

Avec ses shapes peu conventionnels, la marque allemande de snowboard, Korua Shapes, offre une expérience snowboard alternative. Inspirée par le snow-surfing et fondée par les pros Nicholas Wolken et Stephan Maurer, Korua a pour objectif de

ramener un peu de fun à la montagne avec des boards développées pour différents types de conditions.

KORUA

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WWW.GREENROOMVOICE.COM

Kelly Slater a lancé aux Etats-Unis la marque très exclusive Outerknown, de textile masculin. Avec sa sélection de matériaux “best practice”, le 11 fois Champion du Monde établit une nouvelle donne, en

particulier de nos jours, où l’industrie du surf traîne derrière les géants de l’outdoor et les plus petites marques, plus innovantes, quand il s’agit de stratégies durables et de mutation vers une économie circulaire.

Cira Riedel, de GreenroomVoice vous en dit plus.

Kelly et John Moore (considéré comme le meilleur designer homme des US par le magazine GQ) s’accordent sur le fait qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des produits bruts et vierges pour faire du textile de qualité. Ils ont opté pour le polyamide “Econyl” du fabriquant italien Aquafil, un produit recyclé issu de filets de pêche. Qui plus est, Outerknown est labellisée bluesign®, ce qui veut dire que tout élément chimique nocif a été éliminé du processus de fabrication grâce à une liste stricte de substances interdites et des directives sur les éléments chimiques qui peuvent être utilisés sans danger. Une fois que les produits répondent aux exigences bluesign®, Kelly peut les sigler avec le tag “bluesign® approved product”. Qui plus est, Kelly utilise de la laine régénérée et du coton bio dans des produits au design simple et intemporel : couleurs discrètes, petits accessoires, petits détails de reconnaissance et grande qualité. La laine régénérée d’origine italienne, que nous retrouvons par exemple dans le produit Hemisphere Peacoat, n’est pas un nouveau concept. Au contraire. Le fait que la clientèle de Kelly considère les matériaux recyclés comme une amélioration de gamme est révolutionnaire dans une industrie où, jusqu’à il n’y pas si longtemps, seule la nouveauté créait la valeur. La légende du surf préfère la laine,

comme clin d’œil à la nouvelle donne de sa génération. Déjà il y a 50 ans, ce choix était considéré comme peu progressiste et c’est pour cette raison que fut créé le label “Wool Mark”, pour distinguer la laine fraichement tondue.Quand les matériaux recyclés deviennent le noyau dur de la philosophie produit des marques comme Outerknown, nous entrons dans une logique “d’économie circulaire”. Le recours à des matériaux issus d’une autre vie produit fait partie de la démarche. Le fait que ces valeurs soient associées à la qualité, à une clientèle haut-de-gamme et à des prix élevés nous pousse à saluer ce changement de mentalité dans la société.L’idée de la circularité n’a rien de nouveau non plus. Dans la nature, tous les matériaux évoluent de façon circulaire et tout déchet donne naissance à autre chose. Ce n’est que pendant les deux siècles derniers que nous avons créé des processus linéaires en dépit du fait qu’ils ne puissent pas se poursuivre indéfiniment.

COMMENT L’HUMANITÉ A-T-ELLE CRÉÉ DES ECONOMIES LINÉAIRES?Actuellement, la solution la plus populaire pour la plupart des produits est chimique et elle existe depuis près de 150 ans. Elle a commencé avec la fascination des chimistes pour les déchets de l’industrie de l’acier et elle a généré la naissance d’une pléthore de produits. En peu de temps, on fabriquait des teintures synthétiques, des médicaments et des plastiques. C’était révolutionnaire. Un nouveau système scientifique a été créé, avec une industrie chimique concentrée au début dans la gestion des déchets de l’acier puis, par la suite, dans les combustibles fossiles. Les matériaux bruts étaient bon marché et, grâce à ça, de grandes fortunes ont été amassées en très peu de temps. Ainsi commençait l’ère de la société poubelle. La production de teintures synthétiques et la mode ont entrainé le besoin d’une grande rotation de produits. Ainsi naissait l’obsolescence programmée.Pourtant, la rareté des ressources et l’augmentation associée du coût des matières premières rendent impérative la mutation d’une logique linéaire vers une logique circulaire avec des alternatives aux énergies fossiles. C’est vital pour l’agriculture, la chimie et l’économie de remettre de nouveau l’économie dans une logique circulaire et de

quitter les sentiers actuels en cul-de-sac.Ce que nous montre Outerknown est un exemple de bonnes pratiques. Il faut dire, quand même, que le prix que vous payez est en relation avec le positionnement de la marque, le design et la qualité, plutôt que l’éco-conception, même si elle joue un rôle clef dans le processus de conception produit et dans le choix de matériaux. Il existe d’autres exemples de marques qui offrent aussi des produits éco-conçus, à des prix très raisonnables et avec une vraie conscience de l’environnement. Outerknown se démarque particulièrement dans l’aspect qualitatif de ses produits. La qualité dure, surtout quand le design crée une pièce qui sera le coup de cœur de son propriétaire pendant des années. Espérons que la collection femmes aura droit à la même attention. Mettre de côté la “fast fashion” pour des produits “à garder” serait un véritable cadeau.

OUTERKNOWNMÈNE LA CHARGE

“Tout le monde rêve de vivre comme sur la côte - ce que représente le mode de vie du surf - mais ça ne signifie pas

s’habiller de la tête aux pieds comme un surfeur.” John Moore, Designer Outerknown

green page

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NOUVEAUX PRODUITS01-PENNY - LONGBOARDPenny Skateboards rajoute des longboards à une gamme extensive de skateboards premium en plastique. Le nouveau Penny Longboard 36’’ offre un style de ride agréable qui saura satisfaire tous les fans de Penny Skateboards. Le but de la marque est de rendre le skate accessible à tous, et le Longboard 36’’ offre un bon condensé de style Penny.www.pennyskateboardsonline.com

02-FREEWATERS - SKY TRAINERLa Sky Trainer est une chaussure lifestyle légère et discrète qui peu s’adapter à toutes les situations. Une paire en taille 9 pèse 370 grammes, soit l’équivalent d’une sandale. Elle est en Smartsuede, une micro-suédine hautement respirante et végétale, avec un minimum de coutures et un fit custom très doux. La semelle intérieure Super Pillow est deux fois plus épaisse qu’une semelle standard.www.freewaters.com

03-URBAN BEACH - CLOUD NINE 4 WAY STRETCH BOARDSHORT Le premier pro-boardshort signé Tom Butler s’inspire de sa personnalité et de ses exploits de surfeur de gros. Fabriqué dans un tissu 4 way-stretch en polyester et élasthanne, ce boardshort offre une liberté totale de mouvement. Les drainages sur le côté et la poche zippée ajoutent une touche technique à ce boardshort premium.www.urbanbeachclothing.com

04-EASTPAK - SAC À DOS WYOMING INTO OLDIESCertains grands classiques doivent rester tels quels, comme cette réplique “Into oldies” qui vient directement du catalogue 1987 de la marque. Il a été reproduit pour la collection Into The Out et ce sac à dos ramène à la vie le milieu underground des années 80, avec ses prints colorés et audacieux.www.eastpak.com/eu-en/

05-SANUK - BIANCA Partie intégrante de la collection Alphie, ce produit présente une semelle et des inserts incroyablement légers et très flexibles. Suédine très douce, lacés oxford et logo en cuir, elle a en plus une semelle super confortable, un support de voute plantaire et un traitement antimicrobien. Le même confort que la Yoga Mat Sandal mais en chaussure. www.sanuk.com

06-OSPREY - CHECKERS LONGBOARDCette board twin tip dropthrough a été découpée au laser et présente un design à carreaux. Les détails techniques attirent aussi le regard : 35” x 9”, érable canadien 7 ply et 1 ply en fibre de verre, roulements chromés ABEC 9, roues en PU SHR 82A et Ground Edges. www.osprey-surf.co.uk

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zoom sur les marchés

ZOOM SUR LES MARCHÉS ROYAUME-UNI

Je vous écris en état de choc, pour des raisons pro et perso. J’ai perdu quelqu’un qui m’était très proche, un revers trop inattendu qui arrive trop tôt. Le genre de situation qui t’oblige à réévaluer ta vie et, plus important encore, ton style de vie. Bien sûr, la vie suit son cours. Nous arrêtons, nous évaluons et repensons l’avenir. Espérons que le bilan dira que nous faisons certaines choses correctement et qu’avant de reprendre la vie courante quelque chose aura vraiment changé dans le fond.L’autre choc : un ex-président de la SIGB, Paul Halinan, a perdu une jambe suite à un cancer. C’est un des types les plus affables et actifs de plus de 50 ans que je n’aie jamais rencontré. Il est évident que lui aussi devra réévaluer sa vie, mais une chose est sûre : sa vision, sa motivation et sa passion pour la vie ne seront pas affectées. Ok, nous voici…apparemment à la fin de la récession, apparemment avec une économie britannique florissante, apparemment avec une augmentation de la dépense des ménages. L’endettement des ménages reprend, la livre sterling se renforce mais je dois continuer à dire “apparemment” car il y a aussi beaucoup de mauvaises nouvelles. Le nombre de détaillants incapables de payer leurs factures atteint des records et certains détaillants-clefs souffrent sérieusement car l’été, pour certains, peine à arriver. Le SUP se porte très bien, c’est sûr, avec plus de marques et de marketing que jamais, mais ce n’est pas sans effet sur d’autres segments du marché, comme le kayak et le surf. Les ventes de planches de surf sont en baisse et le marché ne semble pas être sorti des starting blocks. Beaucoup de détaillants, début août, parlent déjà de déstockage et de “fin de saison”. Les distributeurs essayent d’égayer la table mais il suffit de visiter certains dépôts pour voir que l’histoire est différente entre les lignes. Et le cycle continue.On dirait que la fin de la récession arrive mais tenez bon. Je suis assez vieux pour me rappeler de la dernière récession. Je me rappelle que je pensais que notre marché était à l’épreuve des récessions car, même si le monde de l’économie s’écroulait autour de nous, nous avions toujours le vent en poupe. Quand cette récession a été finie, nous avons pensé que nous allions profiter de la reprise avec des résultats encore plus encourageants. Mais ce ne fut pas le cas…nous étions la dernière partie de l’économie à récupérer. Pourquoi ? Je n’en sais rien mais mes tripes me disent que nous sommes dans une situation très similaire aujourd’hui. Les voitures de luxe atteignent des chiffres record depuis huit ans et les gens rachètent des maisons mais l’industrie britannique des boardsports ne semble pas vouloir réagir dans le bon sens…encore.Mais tout n’est pas sombre même si je dois faire des efforts pour rester optimiste.Ian, de Boardshop / Hard Cloud, a de bons résultats dans certains registres, mais pas partout : “Le hardware se porte à merveille, nous avons eu deux très bons mois. Mais, en même temps, le textile est une horreur…deux mois terribles”.

Concernant les premières bonnes nouvelles, j’ai demandé à Ian pourquoi le technique performait aussi bien : “Je ne suis pas sûr de connaître la réponse. Nous avons une approche très commerciale ici

et un très bon service client alors que les concurrents ne sont pas aussi professionnels. Nous transformons beaucoup de demandes en ventes, nous sommes enthousiastes et passionnés et nous parlons tous le même langage avec nos clients. C’est ce qui nous fait vendre”.Quant aux moins bonnes nouvelles sur le textile, Ian a une explication : “Il n’y a pas de fidélité pour les marques de textile et le prix est roi. Sitôt quelqu’un baisse les prix, ne serait-ce qu’une fraction, le client va acheter ailleurs. Nos marges s’évaporent dans le textile et, c’est normal, notre attention va ailleurs. Tant que les fournisseurs ne comprendront pas ça, le phénomène va se poursuivre”.Pour l’hiver, Ian revient au service client : “Avec le taux de change GBP/EUR, l’hiver va être difficile, c’est sûr. La question des prix va être plus sensible que jamais mais nous allons lutter avec un bon service client. Nos clients savent qu’ils peuvent compter sur nous, quoi qu’il arrive et où qu’ils soient. Je ne pense pas que beaucoup des détaillants européens, qui ciblent les clients britanniques, considèrent le service avec autant d’importance dans leur business planning”.Le kitesurf est encore un sport très pointu et ce n’est pas une pratique qui intéresse beaucoup de détaillants boardsports. Mais il existe un marché qui, jusqu’à cette année, explose. Tris Cawte est un des associés de The Kitesurf Centre, à Camber Sands : “L’année a été mitigée mais dans l’ensemble je pense que le kite a atteint un plateau. Le meilleur que je puisse dire c’est qu’il se porte bien. Rien de plus. Ceci dit, notre affaire a été positivement affectée par la construction de nouveaux murs brise-lames qui calment les eaux, alors je suis assez optimiste pour le futur. Bien sûr, comme pour tous les autres boardsports, le kite dépend beaucoup de la météo mais c’est encore plus compliqué dans ce cas car, en plus du beau temps qui attire les touristes, il faut du vent pour pouvoir donner des cours et générer des ventes. C’est plus compliqué”.Après je me suis tourné vers PC (Peter Caldwell, de Hectic et O’Neill Wetsuit) qui, non seulement gère O’Neill Wetsuits pour l’Europe depuis la Grande-Bretagne, mais est aussi distributeur de nombreuses marques de surf, hiver et outdoor. “Les boards se portent bien”, dit-il en parlant de Firewire. “Le rachat de la marque par Kelly Slater a aidé et la marque ne cesse de se renforcer.” On dirait que cette partie du business se porte à merveille. Sur O’Neill il est aussi optimiste: “Nous devrions nous rapprocher d’une croissance à deux chiffres pour cette année, en dépit de l’agressivité marketing de certains de nos concurrents. Tous les secteurs se portent bien mais, pour nous, le SUP concentre le plus gros de la croissance, en particulier dans le segment Lycra où les gens utilisent des tops pour se protéger du soleil.”Et qu’en est-il de l’hiver ? “Nous avons Stance qui se porte aussi à merveille. C’est triste mais c’est vrai : ta journée dépend beaucoup des chaussettes que tu mets le matin ! Une nouvelle paire ou ta paire favorite peuvent te changer la journée.” Ce sont les paroles de PC, je vous promets. Je dois le citer tel quel. Vendeur jusqu’à la moelle.

L’été est fini (ou le sera bientôt), vive l’hiver !

par Gordon

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zoom sur les marchés

L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, soit la progression la plus forte depuis le printemps 2013. Ce rebond s’explique notamment par la chute des prix du pétrole et une forte hausse de la consommation des ménages (+ 0,8 %).

A la mi-avril, le FMI avait revu à la hausse les prévisions de croissance pour la France, à 1,2 % pour 2015, contre 0,9 % auparavant. Le rebond de la croissance française s’accompagne néanmoins d’une nouvelle baisse de l’investissement total, qui recule de 0,2 %.

La progression du PIB au premier trimestre atteste en revanche de l’embellie déjà annoncée par les chiffres de la production industrielle et de la consommation des ménages publiés ces derniers jours, qui connaissent les plus fortes hausses depuis 4 et 6 ans respectivement. Ces indicateurs s’accompagnent d’une prévision des investissements de +7 % pour 2015, selon l’INSEE. De quoi rompre avec l’atonie constatée en 2014.

Cependant, l’emploi reste le point noir : +0,7 % de chômeurs en avril 2015, soit 26 000 personnes.

Le gouvernement a annoncé la création de 100 000 contrats aidés supplémentaires. Manuel Valls a fermé la porte à un assouplissement du CDI, mesure réclamée par le patronat. L’exécutif est persuadé que sa politique va inverser la tendance et François Rebsamen, Ministre du Travail a expliqué qu’avec la reprise de la croissance, les embauches suivront… mais il peine à convaincre.

Du côté des détaillants, si les mois de février et de mars ont été plus calmes cette année par rapport à l’an dernier, les mois d’avril et de mai sont légèrement en hausse, essentiellement sur le matériel technique et tout le surf.

Les ventes se sont réactivées mais elles se sont vite tassées. C’est donc un début de saison un peu poussif. Les mentalités des clients changent et, de nos jours, il semble de plus en plus difficile de vendre. La conjoncture économique actuelle, la guerre entre les shops physiques et les sites internet plus les augmentations des prix sont autant de facteurs limitants de ces débuts timides. Le taux de renouvellement semble diminuer aussi.

Les sources de frein en ce tout début de saison semblent nombreuses : les dates tardives des vacances scolaires, la météo pas toujours clémente, le nombre de ponts peu propices aux ventes, etc. ; autant de facteurs à prendre en compte pour expliquer ce début de saison qui a du mal à se lancer. Sans parler de la hausse générale des prix due au taux historique de change $/€ !

C’est pourquoi certaines activités et marques font l’objet d’un léger manque d’activité en ce début d’été. Hervé, de chez Massilia Surf Shop, à Marseille, et Grégory Pastusiak, de Point Break Surf Shop, à Saint Gilles Croix de Vie, citent Vans et Volcom dans ce cas-là, un ralentissement à priori passager mais à surveiller. Benjamin Costa, de Flysurf.com, évoque le KiteSurf comme sport attrayant mais trop peu accessible, ce qui freine considérablement le client dans ces achats.

Les ventes de produits été s’effectuent, pour la grande majorité, en juillet/août. Cependant, vu le manque de vagues en début de saison, le taux de sortie du matériel de surf a baissé par rapport à l’an dernier à la même époque.

Certains shops comme Flysurf s’appuient sur leur site internet pour couvrir les “4 coins de la France voire du monde” et ainsi moins dépendre des contraintes météorologiques de certaines régions. Par ailleurs, aujourd’hui, la gamme des magasins est souvent adaptée à tout type de saison, ce qui peut causer des problèmes au niveau des stocks et de la trésorerie mais permet d’essuyer plus facilement les dérèglements climatiques au fil des saisons.

Le monde du surf n’est pas le plus affecté. Les équipements homme de ont un bon taux de sortie en ce début de saison. Cependant, le produit le plus en vue semble être le SUP. Le SUP est à la mode, notamment le SUP gonflable, plus accessibles et moins contraignant en terme de pratique, avec un excellent rapport qualité/prix.

Continuons sur les tendances du moment. A l’unanimité, les nouveaux entrants et les petites marques core sont assez actifs, comme Vissla par exemple. Cependant, les grosses écuries comme Hurley (surfwear) ou NSP (SUP) restent en tête des ventes. Au niveau du textile, Gregory constate une migration vers les marques plus généralistes comme Nike ou Adidas, aux dépens des marques plus spécialisées.

Selon Hervé, “les lunettes en bois”, comme Ozed ou Santa Cruz, seront les produits-phares de l’été. Les planches de surf plus accessibles et grand public comme Bic ou NSP seront également les plus en vue cette saison. Benjamin de chez Flysurf mise sur les produits connectés “high-tech” qui commencent à avoir un beau taux de sortie en magasin. Quant à Grégory Pastusiak, il insiste sur le boardshort qui reste une valeur sure chaque saison.

En termes d’activité, comme nous l’avons vu précédemment, le SUP est très tendance sur le marché, notamment auprès du grand public. Cependant, le wakeboard revient également avec l’instauration de “nombreux CableParks en France”. Moins cher qu’une session tractée par un bateau, l’activité semble beaucoup plaire et faire de nouveaux adeptes qu’il faut équiper. Les clients cherchent un renouveau ludique et accessible sur le plan économique.

Cependant, les tendances ne sont pas les seuls moteurs de vente en magasin. En effet, le haut de gamme ne semble pas directement touché par la crise, c’est pourquoi ces produits perdurent et ne sont que peu affectés par la conjoncture actuelle. Le critère de qualité reste ancré dans l’esprit du consommateur, la qualité étant directement liée à la longévité du produit dans la tête des clients. Ces derniers recherchent en effet un produit qu’ils pourront garder longtemps, peu importe la catégorie.

La situation économique fait que les produits “entrée de gamme” et “les petits prix” sont également bien en vogue. C’est donc plus globalement le rapport qualité/prix qui touche principalement le client. Viennent ensuite l’aspect esthétique du produit et l’image de la marque comme critères de décision dans l’achat d’un produit.

Finalement, les clients attendent, de plus en plus, les soldes et les promotions en ce début de saison. Même si les “coups de cœur” (surtout de pièces spécifiques) sont toujours d’actualité, selon Grégory Pastusiak.

Par Benoît Brecq

ZOOM SUR LES MARCHÉS FRANCE

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zoom sur les marchés

La chanson folk “City of New Orleans” est plus connue en Allemagne sous la version portant le titre

“When are we gonna have a real summer again?”, du comédien hollandais Rudi Carrell et ce n’est pas seulement un des meilleurs tubes de tous les temps pour les Allemands, c’est aussi une de leurs phrases favorites. Cette année encore, nous avons été bénis par un été plus que généreux, du soleil et du beau temps. Du coup, comment s’est portée notre industrie ?

Chez Your People Distribution, à Stuttgart, au sud du pays, on se porte très bien. Son propriétaire, Kolja, souligne 20 % de croissance par rapport à l’an dernier. Il explique ce succès avec de nouvelles marques “été” comme Maui and Sons Longboards, Animal et Foolmoon SUP. “Bien sûr, le marché du surf n’est pas énorme ici, par rapport au nord du pays, mais le SUP se développe très bien. En Bavière, il est beaucoup plus fort que dans notre région de Baden-Württemberg, tout comme dans un ensemble de villes du nord, comme Hambourg ou Berlin”, explique-t-il. Le longboard est toujours très demandé, “en particulier les boards Penny, autant les originales que les versions moins chères, qui sauvent les ventes estivales des détaillants”, continue Kolja. Il était surpris par la performance de Sector 9, une marque qui n’a pas profité de la tendance comme il l’espérait. “Du moins en Allemagne, où elle a laissé d’autres marques comme Madrid prendre les devants.”

Le shop Santo Loco, à Munich, a aussi ajusté son offre de longboards et cruisers à la demande croissante, comme l’explique Roman, son responsable : “Nous avons beaucoup étendu le choix et nous allons continuer à supporter le skate et le longboard dans le futur. Globe et Never Summer jouent un rôle important pour nous dans le segment.” La compétence core du shop, situé dans le secteur piétonnier du centre-ville, reste le surf, un segment qui s’est encore développé ce printemps. Et ce n’est pas une surprise car, après tout, la capitale allemande du river surfing permet la pratique du surf à toute heure du jour ou de la nuit. En plus, vous avez le fait que la communauté grandit depuis de nombreuses années. Pour ces raisons, Santo Loco stocke surtout du néoprène et des accessoires. “Des marques comme Patagonia, Rip Curl et O’Neill travaillent main dans la main avec nous, merci à eux pour ça !” Un Surf Café a été intégré dans le shop et sa fréquentation est aussi très bonne. “Nous voulions offrir à nos clients autre chose à voir et rien de mieux que d’offrir un bon café aux personnes qui s’intéressent à vous et à votre style de vie.” Faire de l’idée une réalité a été beaucoup plus dur qu’ils ne le pensaient mais l’effort à valu la peine : “La beauté de ce café-concept est que même les personnes qui normalement n’ont rien à voir avec les boardsports profitent d’une immersion dans le monde du surf le temps d’une pause-café.”

A Kempten, cette année “tout était au top”, comme le dit Bernhard “Boogie”, son propriétaire : “Nous avons dû lutter contre des conditions difficiles en hiver, pour la quatrième année consécutive, et nous avons pris la décision de mettre un terme à notre histoire avec le hardware et l’outerwear snowboard après 19 ans dans le milieu.

Nous avons fait une liquidation au printemps 2015 qui a été mieux acceptée que nous ne le croyions. Nous avons pu nous débarrasser de beaucoup de choses, avec des réductions de 40 à 70 %.” En retour, ils ont étendu leur offre de hardware skate et le changement, couplé avec la chaussure, a contribué à une forte reprise des ventes du deuxième semestre. “Avec plus de 150 skates et 130 longboards plus une offre très complète dans les deux catégories, nos cœurs battent à nouveau d’excitation !”

Parfois, il peut être bon de passer à autre chose, même pour certaines marques, comme l’a fait 5ive avec Naketano. “Nous n’étions plus d’accord avec leurs politiques de vente et de distribution”, explique Boogie. DC, Element, Volcom et Brixton génèrent encore du profit et leur autre magasin, Hice Ladiesstore, enregistre aussi de bons résultats. “Hice profite d’un bon mix de marques, incluant des majors comme Vans, Irie Daily et Gang, mais aussi des marques plus petites comme Toms et Satorisan, qui partent très bien aussi.”

Après “deux aventures e-commerce”, comme Boogie les appelle, ils ne se concentrent plus que dans les magasins en dur. Tout comme Santo Loco. “La concurrence online est massive”, confirme Roman. “Nous développons toujours notre présence en ligne et nous allons rendre notre home encore plus intuitive mais, au contraire de la plupart des autres shops, nous ne nous concentrons pas sur l’e-commerce.” Le passionné qu’il est continue : “Nous aimons le contact personnel avec nos clients et partager nos expériences avec eux. Nous voulons “donner un foyer à nos clients” où ils pourront se sentir à l’aise et trouver toute notre aide.”

C’est une stratégie très prometteuse, comme a pu l’observer Kolja avec YourPeople Distribution. “Sur les évènements que nous organisons, nous pouvons voir que les clients continuent à préférer un bon conseil et une bonne expérience d’achat.” En particulier dans le segment snowboard, nous constatons que “beaucoup des anciens snowboardeurs ne peuvent même plus trouver un shop où ils puissent se sentir à l’aise. Du coup, ils passent au ski ou ils commencent à acheter en ligne.” Et 5ive n’est pas le seul shop qui a tourné le dos au snowboard, nous dit Kolja. “Plusieurs détaillants du sport ont pris la même décision tout comme certains shops skate et snowboard qui ne veulent plus courir de risques car le coût des produits est trop élevé.” Les détaillants qui s’engagent activement dans le milieu, avec des trips en montagne, des cours ou des évènements, continuent à tirer leur épingle du jeu. Santo Loco a développé son offre snowboard avec un ensemble d’offres de services complémentaires et alternatifs qui a aidé à compenser le démarrage au ralenti de l’hiver dernier. “Le snowboard dépend trop de la météo. Quand il n’y a pas de neige dans les zones urbaines, la demande chute. En plus, on dirait que le snowboard manque de souffle en ce moment !” Roman souligne qu’il ne sert à rien de se plaindre d’un problème météo que personne ne peut résoudre mais, heureusement, cet été nous aura épargné de souffrir pour cette même raison !

ZOOM SUR LES MARCHÉS ALLEMAGNEBy Anna Langer

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zoom sur les marchés

Par Jokin Arroyo Uriarte

Durant le premier semestre 2015, l’économie espagnole s’est encore renforcée. Après 0,9 % de croissance du PIB, de janvier à mars, les données à court terme indiquent que l’activité pourrait expérimenter une légère accélération pendant le deuxième trimestre, jusqu’à 1% par rapport au même trimestre l’an dernier, ce qui établirait le taux de croissance annuel autour de 3,1 %.

La consommation des ménages a été entrainée par la reprise de la confiance et par l’impact positif de l’évolution du revenu du travail, de la baisse des prix du carburant et de la réforme des impôts et son effet sur l’IR.

Sur le marché des sports d’action, la tendance est positive, avec une augmentation globale des achats d’équipement technique et une récupération timide des ventes de textile et de chaussures, même si ces produits souffrent d’une concurrence très forte des marques fashion qui produisent des collections avec des touches surf et skate à des prix très bas.

Chez Caribbean Surf &Skate Shop, un des shops les plus emblématiques de Madrid (110 Calle Ayala), ils nous informent: “Le secteur de la glisse a atteint un pallier. Le skate et le longboard stagnent et les ventes ont arrêté de progresser de façon exponentielle, comme ce fut le cas les années précédentes. Pour le surf, le nombre de pratiquants a légèrement augmenté, avec une présence notoire de plus de femmes. Le surfskate connaît une bonne progression dans les villes comme Madrid. Il y a de plus en plus de fans de ce type de boards, qui parcourent la ville à la recherche de spots qu’ils rident comme s’il s’agissait de vagues.”

“Le textile et la chaussure sont au plus bas, malheureusement, en dépit de l’émergence de nouvelles marques qui essayent d’apporter un peu de fraicheur. De nos jours, il est impossible de concurrencer les grandes multinationales comme Inditex.”

“Pour ce qui est de la vente en ligne, l’Espagne ne s’est pas encore totalement habituée à l’achat dématérialisé. La concurrence est rude aussi et, dans la plupart des cas, le consommateur utilise le net pour faire la chasse aux prix. Il est important d’être présent sur internet mais ce n’est pas la panacée…”

Plus près du marché du surf, Santi Zaldua, de Next Surfing Company et Premium Wetsuits nous explique : “Heureusement, le surf ne souffre pas de la crise comme les autres sports. L’ouverture de nouvelles écoles aide les gens à accéder au sport et nous avons davantage de surfeurs qui fréquentent les spots, ce qui aide l’industrie du surf en général (shops, écoles, distributeurs et marques). A ce jour, les ventes ont augmenté de 30 %. Il faudra voir l’impact des prix sur la demande, l’an prochain, étant donné le recul de l’euro face au dollar.”

“En tant que marque et distributeur, nous avons enregistré de bonnes ventes de nos produits (wetsuits, boards, softboards, soft-SUPs, accessoires…), tant dans les écoles que dans les shops. Nous avons bien positionné nos produits sur le marché et nous avons aussi ouvert les marchés français et portugais.

Comme résultat de la crise, ces nouveaux surfeurs qui ont découvert le sport à travers les écoles, tout comme les surfeurs de toujours, recherchent de nouvelles marques qui offrent des produits de qualité à des prix concurrentiels. Pour résumer, nous pouvons dire que le matériel technique surf a le vent en poupe.”

ESPAGNEPar Franz Josef Holler

L’état de l’économie est décent mais ce printemps 2015 n’a pas été florissant pour les industries des boardsports et du streetwear. Les propriétaires de magasin se sont plaints d’un sell-out au ralenti par rapport aux saisons précédentes, en particulier dans le segment textile. Les shoes, en comparaison, se sont mieux vendues et demeurent le moteur des ventes. Les hardgoods restent stables, en particulier les cruisers et les longboards, une tendance qui semble se poursuivre. Le surf se porte bien mais les surf shops souffrent davantage que l’an dernier.

Les soldes ont été une période importante, voire cruciale, pour les détaillants. Les premiers jours ont été assez mous à cause d’un épisode caniculaire qui a poussé le public à se réfugier à la plage ou en montagne plutôt que dans les magasins mais, au bout du compte, les résultats ont été satisfaisants.

Nous avons eu un printemps et un été de grande qualité, avec du soleil à longueur de journée et beaucoup de temps pour aller surfer, skater, cruiser ou faire du longboard. Les boardsports sont dans la tendance et beaucoup de shops non endémiques essayent de profiter de l’inertie pour vendre du textile et des chaussures aux clients “boardsports” ou “action sports”, une concurrence que les shops core ressentent. La concurrence a aussi grandi car beaucoup de grandes marques vendent aux chaines et compliquent la survie des magasins indépendants qui doivent concurrencer les géants du net et les chaines.

Le longboard s’est frayé un chemin sur les étagères de nombreux skateshops, tout comme les cruisers l’ont fait il y a deux ans. Beaucoup de clients cruisers passent au longboard, au cruiser mid-size voire au skate !

Les chaussures de running sont là pour rester mais, heureusement, l’offre de la plupart des shops est bien équilibrée. Fabio Degasperi, de 1000NE, à Rovereto, nous explique : “Le marché potentiel en Italie, pour la vente de produits boardsports, est énorme et les opportunités sont nombreuses, il y a juste trop de jeunes qui ne peuvent pas se permettre le style de vie et ce détail rend les choses difficiles pour notre industrie.”

Mais il s’agit là d’un problème économique plutôt que de quelque chose à notre portée. Etre un propriétaire de magasin dynamique est devenu un autre grand sujet et beaucoup de shops le réalisent. Laisser les clients interagir avec vous dans des évènements organisés par le shop, sur Instagram, Twitter et Facebook est devenu un facteur-clef de la construction d’une base solide de clientèle fidèle. Etre très passionné est quelque chose que l’argent ne peut pas acheter non plus et vous aide à sortir du lot, un point important que les clients apprécient.

Comme les produits sont faciles à trouver, le facteur “coolness” d’un shop peut transformer l’expérience d’achat et les clients l’apprécient. Quand le produit devient le même dans la plupart des magasins, vous devez vous démarquer et les produits en série limitée ne suffisent pas à marquer la différence si le client recherche quand même les produits de large diffusion.

Du côté des évènements, le Championnat d’Italie de Skate aura lieu une fois de plus à Bolzano, les 5 et 6 septembre, avec l’appui de DVS Shoes comme sponsor principal.

L’été est encore là alors sortons nos boards et allons profiter du soleil !

ITALIE

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zoom sur les marchés

Par Fabien Grisel / David Lambert

Enfin un été, un vrai. Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas bénéficié d’une météo aussi clémente pendant plusieurs semaines. Les gens vivent dehors et profitent des belles soirées. Le printemps malheureusement n’était pas du même accabit et l’on sait très bien que c’est cette période qui est déterminante pour le bon fonctionnement de nos commerces puisque que, pour une grande partie du matériel, c’est le moment où ils vendent au prix plein.

En résumé, on observe un printemps en demi-teinte, avec des ventes et une fréquentation correctes mais un CA en légère baisse, cette dernière étant principalement due à l’adaptation des prix résultant de l’abandon du taux plancher EUR/CHF. Cette baisse de prix a été demandée aux fournisseurs puis répercutée sur le prix de vente final, ainsi on garde du mieux que l’on peut notre clientèle mais en gagnant clairement moins d’argent.

Voici désormais la problématique à laquelle doit faire face le commerce du détail suisse. Cependant, ce n’est pas le seul problème. En effet, pour tout produit sujet à l’obsolescence des collections (streetwear, chaussures), il est important de vendre avant les soldes qui, pourtant, sous la pression des grandes chaines, arrivent de plus en plus tôt et beaucoup se voient contraints de baisser les prix au début du mois de juin alors que le beau temps ne s’est pas encore installé. Rappelons qu’en Suisse, il n’existe plus de cadre légal strict depuis novembre 1995. Il n’y a donc pas de dates officielles imposées pour les commerçants suisses. Le début et la fin des soldes sont des périodes qui durent plusieurs semaines. Les réductions varient de 50 à 70 % dès la première démarque, dans les magasins des grandes villes et sur internet.

Cependant et par chance, cela ne concerne pas tous les produits, tout ce qui concerne les “hardgoods” été comme le skate et le nautique peut continuer à se vendre au prix plein jusqu’au début de l’automne, voire toute l’année. La météo de juillet a été très bénéfique, et spécialement propice aux sports nautiques qui connaissent un essor considérable. Cela inclut aussi le Kite Surf, mais surtout l’explosion du Stand Up Paddle gonflable (le marché du SUP “dur” ne représentant que 20 % environ) dont le développement semble étonnement plus rapide en Suisse romande qu’en Suisse alémanique où les ventes ne sont pas encore aussi importantes. Les vendeurs de SUP romands sont très satisfaits car le prix de vente reste élevé et le volume est en constante augmentation. Celui-ci aurait pratiquement doublé en trois ans, d’après Yan Bosson, de SB Sport, à Gland. La popularité est telle que même les grandes surfaces veulent surfer sur cette vague et offrent des SUP gonflables à très bas prix dans leurs rayons. Migros, par exemple, propose un kit à 399 CHF. Les spécialistes comme SB Sport ne se font pas trop de soucis et sont persuadés que le public continuera à s’adresser à eux pour bénéficier d’un service de qualité et bon nombre des consommateurs ayant choisi le produit bon marché reviendront chez eux acheter des alternatives de qualité le jour où ils ne seront plus satisfaits ou voudront remplacer leur SUP d’entrée de gamme. Les marques les plus présentes sont Hobie, RED et Nidecker.

On notera également que l’essor de ce marché favorise la vente de swimwear, wetsuits, lunettes de soleils, sacs étanches et autres produits associés. En résumé, le secteur nautique apporte aujourd’hui un peu de beurre dans les épinards des revendeurs suisses pour qui la saison estivale devenait de plus en plus compliquée.

SUISSEPar Anna Langer

Nous avons déjà dit que les choses fonctionnement différemment ici que chez nos “grands” voisins et un événement charitable comme le Lake of Charity, à Saalbach Hinterglemm ne serait sûrement pas possible ailleurs. Toute une vallée unie pour organiser un événement familial, incluant des water slides, du winch wakeboard et une mini-rampe pour supporter une bonne cause. Avec beaucoup de prix à gagner aussi, entre autres des bons d’achat et des goodies du shop La Resistance, à Zell am See, qui ont rempli de bonheur les participants après qu’un géant de la vente en ligne n’abandonne son sponsoring en dernier recours. “Ce sont ces petites victoires qui font que tout vaille la peine”, sourit Peter, propriétaire du shop, qui décrit, dans l’ensemble, une année positive mais compliquée. “La scène est secouée en permanence par les géants de la vente en ligne. Nous sommes l’un des derniers shops core autrichiens et nous résistons encore, comme David contre Goliath ou Astérix contre les Romains… Notre année s’est déroulée correctement parce que nous sommes restés fidèles à nous-mêmes, avec des racines profondément ancrées dans notre milieu.” Un point très palpable dans tout le magasin. “Les petites marques fonctionnent beaucoup mieux que les grandes, surtout parce que nous y mettons tout notre cœur”, nous explique-t-il, puis il cite la marque Woodybunch comme exemple : “Nous aimons ce qu’ils font alors leurs produits partent vite”. C’est un fait qui s’accentue si les produits sont disponibles en quantité limitée, à l’inverse des stratégies des majors. “Qui veut porter le même t-shirt que 50 000 autres mecs? Personne ! Pour nous, c’est encore plus facile de bien vendre parce que nous ne stockons que de petites quantités de t-shirts, des volumes qu’aucun major ne voudrait nous vendre.” Cette stratégie a même attiré d’anciens clients qui s’étaient “laissés tenter par les sites e-commerce”.

Le dumping des prix et d’autres problèmes sont aussi bien connus des marques, comme l’explique Hans Doblhammer, de Völkl : “C’est un problème compliqué qu’il n’est pas facile de contrôler. Mais, malheureusement, le problème vient du net la plupart du temps. Si une gamme courante est discountée en ligne, il reste peu d’autres options aux magasins en dur que de suivre la tendance. Et c’est une fuite en avant de chute des prix.” Mais il est impossible de réguler aussi les prix. “Nous essayons de porter une attention très particulière à notre sélection de détaillants pour filtrer ceux qui ont des politiques de prix floues ou peu consistantes. C’est la seule possibilité que nous avons.”

Mais il voit aussi un autre facteur important dans le choix des gammes de produits et la formation du staff des magasins. “Chez Völkl, nous constatons que la technologie redevient de plus en plus importante”, pour le consommateur final comme pour les détaillants. C’est quelque chose que les détaillants peuvent utiliser à leur avantage - s’ils en ont la connaissance, nous dit Hans : “Si un détaillant est capable de donner des explications détaillées sur une board technique, il a un grand avantage pour se différencier. C’est une chose que vous ne pourrez pas faire en ligne, ou du moins pas de la même façon.” Pour pouvoir profiter de cet avantage, la marque offre des stages de formation aux détaillants. “Ceux qui sont vraiment intéressés en sortent gagnants car ils peuvent transmettre les connaissances acquises aux clients finaux.” D’après lui, ceux qui ne pensent qu’aux prix et qui stockent des produits bon marché perdront la bataille face à ceux qui stockeront des produits de meilleure qualité. Peter le confirme : “Si nos experts voient juste, l’hiver prochain sera très bon, en particulier pour ceux qui travaillent durablement et sont à 100 % convaincus de ce qu’ils font, pas que pour gagner de l’argent. CQFD !”

AUTRICHE

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102 103produit par Boardsport Source & ActionsportsJOB.com

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We are currently hiring for our HQ in Munich a:

Key Accounts Coordinator North Europe M/F Reference Number: 10082015

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Date of start : September 1st 2015.

To apply please send your CV and Cover Letter to Poliana SILVA COUTO ([email protected]) before August 22nd 2015. 䤀䘀 夀伀唀 䄀刀䔀 䤀一吀䔀刀䔀匀吀䔀䐀 䤀一 吀䠀䔀 倀伀匀䤀吀䤀伀一 倀䰀䔀䄀匀䔀 匀䔀一䐀 䄀一 唀倀 吀伀 䐀䄀吀䔀 䌀嘀 吀伀㨀

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OPPORTUNITÉSOPPORTUNITÉS

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NOVEMBRE5-8 SKI AND SNOWBOARD SHOW SOUTH LONDON UK SNOW WWW.SKIANDSNOWBOARDSHOW.CO.UK14 FREEZE FESTIVALQUEEN ELIZABTH OLYMPIC PARK UK SNOW WWW.FREEZEFESTIVAL.COM14- 16 O’NEILL PLEASURE JAM – SCHLADMING DACHSHUN AUSTRIA SNOW WWW.PLEASUREJAM.COM 21-4 TARGET MAUI WOMEN’S PRO HAWAII USA SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM

DECEMBRE4-5 AIR & STYLE BEIJING CHINA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM8-20 BILLABONG PIPE MASTERS OAHU HAWAII SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM10-13 DEW TOUR BRECKENRIDGE USA SNOW WWW.DEWTOUR.COM20 WORLD SNOWBOARD DAY WORLDWIDE SNOW WWW.WORLD-SNOWBOARD-DAY.COM

JANVIER7-8 AGENDA LONG BEACH USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM10-11 FUTURE TRY DAVOS SWISS TRADE WWW.SNOWBOARDBOX.CH10-12 SNOW AVANT PREMIERE LAS CLUSAZ FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR11-12 ANNECY SHOWROOM ANNECY FRANCE WWW.SPORTAIR.FR18-24 LAAX OPEN LAAX SWISS SNOW WWW.LAAX.COM19-21 BRIGHT BERLIN GERMANY TRADE WWW.BRIGHTTRADESHOW.COM19-21 SLIDE TELFORD UK TRADE WWW.SLIDEUK.CO.UK24-27 ISPO MUNICH GERMANY TRADE WWW.ISPO.COM28-31 SIA DENVER, COLORADO USA TRADE WWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG 31-2 PRO SHOP TEST BARDONECCHIA ITALY TRADE WWW.SNOWSHOPTEST.COM

FEVRIER3-4 JACKET REQUIRED LONDON UK TRADE WWW.JACKET-REQUIRED.COM5-6 AIR + STYLE INNSBRUCK AUSTRIA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM15-17 AGENDA LAS VEGAS USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM20-21 AIR + STYLE LOS ANGELES USA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM

É V È N E M E N T S # 78SURF / SKATE / SNOW / SUP TRADE

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#78MUTE FILM PREMIERE, WASTED TALENT BOUTIQUE, HOSSEGOR

K2/RIDE EUROPEAN HQ RENOVATION PARTY

JACKET REQUIERED

SHITFOOT MONGOLAND

L’ŒIL DU CYCLOPE

Kyle Lochhead, Ambassador of Fun regales roll-ing projection’s Tristian Sandbrook a funny tale

Muck Müller (munchie Konsilium) & Bene Heimstaedt (Pleasure Mag)

Brixton - Out of Step Agency’s Hannah with Brixton’s The Conway hat

Iron and Resin’s UK Account Manager Joe Scott with the Nationals jersey and the Rambler jacket

Nixon are telling a road trip story from their HQ in Encinitas, California south to BAJA.

The popup skate ramp, built by organisers and anyone who had spare time earlier in the week

Pro surfer and model Victoria Vergera and pro surfer Tristian Guilbaud

Andi Threimer (K2)

RVCA’s Matt Bryer with their Brush Black short sleeve shirts

Ally Barr showing Ridgemont Outfitters Monty and Outback shoes

Deus ex Machina’s Joel Fairweather with the Surfing Cup tee and Tugu Banana boardshort

Shitfoot Mongoland, Core Skate Gathering Debuts In Berlin

Mute European Film Premiere - Wasted Talent Boutique, Hossegor

A man and his Hammer! Wolfgang Buchwieser (Ride)

Globe’s Josh Barrow with the Tribe shirt

Lightning Bolt’s International Sales Manager for Europe, Sergio Santos with their cotton nylon boardshorts - either with, or without elastic waste.

Element’s Tony Wood (S.East England Sales Agent)

Couches looking back to the main entrance as SFML’s Alex gives SOURCE’s Clive the lowdown

DJ Clement Frossiart formerly of Concorde band

Andrea Tiling (K2 Ski) & Friend

Electric’s European Sales Manager Etienne Pinon holding their Bengal with added top wire for SS16

HUF - Out of Step Agency’s Adam Scotland wth the Pyramid logo tee and HUF’s fleece coach’s jacket

Etnies Country Manager Scott Wayman with the Jamieson vulc in Nick Garcia’s colourway and the high end skate performance shoe The Marana XT

The exterior, with benches for visitors to eat and drink

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BRIGHT

Electric booth party - Electric’s Trade Marketing Manager Maite Duport and PR & Web Communi-cations Manager Caroline Piechaud

DC - Dennis McGrath signing his new book HEAVEN

Maui and Sons European Director Nuno Fonseca with the Madras boardshorts

Black Eye Lens’ Marketing Manager Joni Gramath, Partner Kalle Suhanen, Arto Ekman (CEO & Founder) and Sales Manager Matti Karjanlahti

Zimtstern’s Rafael Knupp (Marketing) and Thom-as ‘Lou’ Triet (CEO)

The Hundred’s Patrick Hill (Creative Director) with the Cruiser Annorak

Vans - Pro Classics stronger than everVans turn 50 in 2016 and are rolling out the checkered line to celebrate

Templeton’s Klaus Zenker and Marinus Schuster with their pirate mascot

Kone of actionsportjob.com and one half of the happy Bright boys

Neff’s Cope & International Marketing Manager Kirsten Taylor with the Simpsons collab

SEEK entrance from Bright

Globe’s Marketing Manager Jessica Lanzi Electric - skate pro Madars Aps getting to grips with some Electric shades

Electric booth party - Bright’s Thomas Martini and DC’s Emmanuel Labadie

Element’s VP Global Marketing Julien Duval repping the Westgate collab deck

DC’s Smoke On The Water skate event - the official Bright Opening party

Bright’s new home on the River SpreeCirca’s EMEA Sales Director Peter FrericksDC - Dennis McGrath hanging some of his pho-tography from his book HEAVEN on the walls

BAJA’s Heidi Sipla (Designer) and Janne Karjula (Founder) with the Baja Barbados Ecomex Pullover

Dan Dougherty International sales director and Hanus from Horsefeathers

Adrien Waller Brand Manager at Vissla in EuropeAntonio Melero European Marketing Operations Manager for Sole Tech

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