Zibeline n°59

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Merci ! 59 - un gratuit qui se lit du 16/01/13 au 13/02 / 13 Merci !

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Toute l'actualité culturelle janvier/février 2013 en région Paca et Marseille Capitale Culturelle

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Merci !

N°59-

un gratuit qui se lit

du 16/01/13 au 13/02 /13

Merci !

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Zibeline est un journal associatif, gratuit, culturel,régional. Autant de choix véritables, mais qui sou-lèvent des objections possibles. Associatif d’abord : à but non lucratif donc, sans«liens capitalistiques» qui nous relieraient à desintérêts privés ou politiques. Cela signe une indé-pendance de fait, mais réduit aussi nos moyenspuisque nous ne pouvons produire que ce que nousfinançons, sans faire de dettes. Seulement avec vosadhésions, de petites subventions à la vie associa-tive (Région PACA et CG13), et par la publicité, quiconstitue 90% de nos recettes. Nous réinvestissons,comme nos statuts nous y obligent, nos éventuelsbénéfices dans le développement du journal : ainsien 5 ans nous avons étendu notre territoire de dif-fusion à 5 départements, augmenté notre tirage de6000 à 30 000 exemplaires, puis lancé un site Internet.Notre situation financière, si elle n’est pas glorieuse,nous permet de nous maintenir à un équilibreauquel peu d’entreprises de presse parviennent, etnotre budget augmente chaque année. Pas assez ànotre goût : nous aimerions tirer davantage, aug-menter notre périodicité pour être plus exhaustifs etmoins charger nos pages… mais cela dépendessentiellement de nos recettes publicitaires.Car nous sommes un gratuit. Cette famille depresse souvent décriée, et parfois à juste titre, n’estpas reconnue par la commission paritaire nationale,et ne reçoit aucune aide à la presse, directe ouindirecte. Mais elle nous semblait correspondre ànotre engagement pour la culture, à notre volontéde la faire connaitre dans sa complexité au plus grandnombre de lecteurs possibles. Lancer un journalpayant en kiosque ne nous aurait évidemment paspermis de toucher un lectorat aussi large, ni depoursuivre notre but qui est de lutter contre l’affa-dissement culturel des médias, et du traitement dela culture dans la presse. Pour titiller l’esprit critique, la gratuité nous semblaitune bonne option, même si nous avions consciencede ses revers : l’assujettissement aux annonceursqui sont intéressés par la parution dans un journalculturel, guette les gratuits de notre genre. Àl’épreuve des faits, et même si cela obligerégulièrement à des mises au point, le milieu culturelest assez vertueux ! Pour exemple : alors qu’unecritique très négative est parue dans notre journalprécédent, le théâtre des Bernardines achète dansce numéro une page de publicité. D’autres an-nonceurs culturels, et certaines collectivités, croientencore que les articles d’un journal doivent servirleur image… mais il est assez rare au fond qu’onnous demande des comptes, ou qu’on nous enlèvedes marchés. Cela arrive, mais pas plus que lesjournaux payants, qui dépendent aussi des annon-ceurs -très peu vivent essentiellement de leurs

ventes- et doivent la plupart du temps louvoyeravec les intérêts politiques ou entrepreneuriaux deleurs propriétaires.Culturel. Évidemment. Ce choix-là n’est pas com-me les précédents un mode de fonctionnement maisnotre raison d’être. Nous croyons que la mutationque nous traversons n’est pas une crise économique,mais un véritable changement de monde, et que leshommes ont besoin pour ne pas s’y perdre de seplonger dans la pensée, l’histoire et les arts. De sedéfier du virtuel, et de sortir, dialoguer, pratiquer,rencontrer, lire, regarder, partager, s’indigner, con-naitre. Que la culture n’est pas une rubrique de finde journal, une concession faite aux passionnés,mais qu’elle est vitale, essentielle et fragile, et qu’ilfaut cesser de la simplifier et de la confondre avecle showbiz et le divertissement, ou de réduire les pagesculture à la promotion des industries culturelles.Ce qui nous amène au régional, qui n’est pas nonplus un choix incident. La France est le seul payseuropéen à n’être pas fédéral, et à mépriser profon-dément ses régions, surtout en matière culturelle.En France non seulement l’essentiel des crédits d’Étatest concentré autour de Paris, mais encore le peuqui se décentralise est dépensé dans notre régionpour des festivals, des manifestations et des équi-pements qui ne savent pas prendre en compte la vieculturelle régionale. Pas régionaliste, pas forcémentméditerranéenne, mais fabriquée ici. Or les artisteset les penseurs qui vivent et créent ici ont souvent,peut-être parce que leur regard est décentré juste-ment, des poétiques particulières. Qui doivent êtresoutenues, médiatisées, comprises, pour ne pas dis-paraître dans l’océan des productions culturellesformatées qui tournent en «province» comme enpays colonisé…Un cinquième adjectif nous définit, mais son sensest si dévoyé dans la presse que nous n’osons l’em-ployer ! Nous sommes un magazine féminin !Dirigé par des femmes, écrit majoritairement pardes femmes, Zibeline est naturellement attentivE àleur sous représentation à la fois dans lesentreprises de presse (à leurs têtes) et lesentreprises culturelles (sur les scènes). Et, plusglobalement, à ce qui réussit à se produire hors duschéma dominant de l’homme plus très jeune pastrop vieux hétéro et blanc.Enfin, une dernière qualification nous tenait à cœur,mais a disparu faute de combattant. Nous aurionsaimé fabriquer un journal participatif. Nous rece-vons parfois des courriers, souvent des mails, nousavons fréquemment des conversations sur les ré-seaux sociaux… mais rien que vous nous demandiezde publier. Ça peut changer, nous l’attendons…LA RÉDACTION

Ce que nous sommes

En ces temps de vœux échangés,et parce qu’une fois

ne fait pascoutume, nous

avons voulu parlerde nous.

Il faut dire qu’enPACA la presse est agitée

de bouleversementspeu rassurants,

et qu’à ce titre noussouhaitionsréaffirmer nosvaleurs…

AdhéreZà Zibeline en trois clics sur notre site www.journalzibeline.fr/espace-adherentset profitez des avantages réservés à nos membres et signalés par dans nos pages…

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Politique culturelleEntretien avec Cécile Helle 5

Industries culturelles 6, 7

ÉvénementsRégion en scène, Les Elancées 8

Fest’hiver, Les Bernardines 9

CritiquesThéâtre 10, 11

Danse/Jeune Public 12, 13

Musiques 14 à 16

Au programmeThéâtre 18 à 25

Danse 26 à 29

Jeune public 30

Cirque 32

Musiques 34 à 39

Rencontres 40, 41

Arts visuels 42 à 46

Cinéma 47 à 51

LivresLittérature 52 à 54

Arts 56

CD 57

Rencontres 58

Conférences 59

Philosophie 60

Sciences 62

Cahier central Marseille-Provence 2013

Zibeline : Vous êtes depuis 15 ans élue sur leterritoire d’Avignon. Députée en 1997, puisdans l’opposition municipale et Conseillèrerégionale. Cette vice-présidence à la Cultureest-elle due à votre ancrage territorial dansune ville de culture ?Cécile Helle : Il est évident qu’Avignon est uneterre particulière ! Mais vous avez votre par-cours d’élue, puis vous avez ce que vous êtes.Avignon, où j’habite depuis que j’ai 15 ans, asu satisfaire un appétit que je possédais avant.Mais en tant qu’élue, il est vrai que cette ville

vous apprend très vite que la culture est unvecteur puissant de développement, et sonabsence un frein radical à la vie en commun.Quels sont les grands axes que vous voulezdonner à votre mandat ?Le soutien à la lecture publique, aux librairiesindépendantes, à toute la filière du livre mesemble aujourd’hui très important. Par ailleursje veux développer la pratique culturelle, etbriser ce qui fait frein : Culture du Cœur, asso-ciation qui permet à des personnes éloignéesde la culture de bénéficier de places gratuites,

Ne pas laisser les Après l’élection de Patrick Mennucci à l’Assemblée Nationale, etl’abandon pour raison de non cumul de son mandat de ConseillerRégional PACA, Cécile Helle lui succède comme vice-présidentedéléguée à la Culture. Avec un volontarisme affiché !

Ce�cile Helle © Gaelle Cloarec

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05POLITIQUE CULTURELLECÉCILE HELLE

artistes seuls au frontme disait que certains vont jusqu’à l’entréede l’opéra d’Avignon avec leur billet gratuiten main, mais au dernier moment n’osent pasfranchir le seuil. C’est cet accès à la culturepour tous que je voudrais favoriser, en accom-pagnant la découverte culturelle, en montrantque cela peut être un grand plaisir, qu’on a ledroit de ne pas aimer, mais qu’il faut aller voir.La Région fait déjà beaucoup pour la média-tion envers les lycéens et les apprentis, j’aimeraisque cela aille plus loin et concerne tout lemonde. Cela relève-t-il, en dehors des Lycéens, descompétences de la région ?On peut aller au-delà des compétences ! Enmatière de développement des territoires, jeserai aussi particulièrement attentive auxdéveloppements tels que les bistrots de pays,aux programmations itinérantes tels que lesscènes de Gap et Cavaillon……et le théâtre Durance……oui, que ces scènes ont mis en place, et quiinvitent les spectacles dans les petites villeset villages.À propos de développement du territoire, lesquartiers nord de Marseille sont aussi éloignés…Il y a en effet de véritables problèmes de déve-loppement culturel harmonieux en PACA. Depar la géographie et la démographie, dans lesterritoires alpins, mais aussi dans les péri-phéries des villes, à Marseille, mais aussi à Aix ouAvignon. La présence d’acteurs culturels y estfaible, il y faut des artistes qui soient encréation, de ceux qui savent se positionneravec les habitants en leur apportant quelquechose, et en enrichissant leurs œuvres del’altérité. Au niveau de la pratique il y a très peu delieux d’éducation artistique, conservatoires ouécole des beaux arts annexes, médiathèques,dans les quartiers périphériques, pourtantpeuplés d’enfants…C’est vrai, il faut y penser, mais cela ne relèvepas des régions mais des Villes ou de l’État.

D’autre part il ne fait pas confondre culturelet socioculturel : il faut travailler à de nou-velles formes d’implantation des artistes, etsurtout ne pas les laisser seuls au front. Ettransférer le savoir-faire des expériences rura-les, qui savent aller au plus près des citoyens,dans les périphéries urbaines. C’est peut être plus compliqué dans les citésque dans les villages…Il faut accompagner… dans les villages, rem-plir les salles n’est pas simple non plus…Mais l’accueil est moins violent… Il peut être très froid ! Ce qui manifeste éga-lement un rejet qu’il faut combattre. Je croisau volontarisme politique, je crois qu’il fautagir. Et que pour cela il faut faire entendre unargument pragmatique : la culture est un fac-teur de développement, social, et économique.À ce propos le budget de la culture est enbaisse…Pas vraiment : on est passé de 42 millions en2012 à 41.5 M en 2013, pour le fonctionne-ment. Et de 17.5 M en investissement à 18.4M en investissement. Pourtant 2012 a été uneannée d’investissements exceptionnels. Pour la Villa Méditerranée ?Elle n’est pas sur le budget de la Culture, ni eninvestissement, ni en fonctionnement.La Région comme les autres collectivités s’étaitengagée à ne pas amputer le budget courantdes investissements exceptionnels pour MP2013.À ajouter à son budget sa participation à cetévénement exceptionnel. Il n’en est rien, etvotre participation à la capitale culturelles’est faite en partie sur le dos des subventionsaux associations et lieux culturels…Pas pour les investissements exceptionnels,qui se sont faits sur d’autres budgets.Non, mais pour le fonctionnement courant.Comment l’expliquez-vous ?La réalité de la crise, et la réforme du finan-cement des Régions, a fait que nous n’avonspas pu tenir les engagements que nous avionspris en 2009 à cet égard, et dégager des som-

mes supplémentaires pour la Capitale. Il fautaujourd’hui que l’on trouve des moyens definancements supplémentaires pour pouvoirmaintenir notre aide au tissu culturel, et enparticulier à la création régionale. Dans notrerégion la culture est incroyablement diverse,les festivals sont générateurs d’activité… ilfaut travailler avec le nouveau vice-présidentau développement économique, Bernard Morel,qui connait bien les questions culturelles, afinde développer les industries culturelles, lespépinières d’entreprises…… en appliquant des critères qualitatifs ? Ondemande généralement au secteur de la créa-tion d’obéir à des critères précis, alors que lesindustries culturelles sont aidées sans critèresqualitatifs...Le développement durable, l’impact en termed’emploi, sont des critères qualitatifs…Oui, mais pas du même ordre que le critère d’ex-cellence exigé des artistes du spectacle vivant.L’excellence… elle ne doit pas être le seul cri-tère, y compris dans le spectacle vivant ! Unartiste qui travaille seul dans un quartierdéserté fait aussi du qualitatif. Et puis il peutfaire des erreurs, avoir des périodes de créa-tion plus difficiles, surtout dans le contexteéconomique actuel… Il est évident que s’il neproduit que des œuvres inintéressantes, ilfaut revoir son subventionnement ! Mais c’estplutôt un parcours sur le long terme qu’il fautprendre en compte… et je peux être en dé-saccord avec mes chargés de mission qui nese demandent pas toujours comment les pro-jets impactent les habitants. Il faut à ce titreagir en complémentarité avec la DRAC, plutôttournée vers ce qu’ils conçoivent commel’excellence artistique, et penser, c’est notremission, au résultat dans le territoire. PROPOS RECUEILLIS PAR AGNÈS FRESCHEL

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Visiblement, son fonctionnement pose problè-me. C’est qu’il existe en France un financementassez complexe et étonnant de ce qu’Adornoavait nommé les industries culturelles. Termeplutôt négatif pour lui, qui désignait la repro-duction industrielle de la culture populaire parl’enregistrement. Qu’il opposait à la création,dans son caractère unique. Le terme d’industrie culturelle ne possède pasforcément cette connotation négative et lelivre, le CD, le DVD, le cinéma, les industries mul-timédia et numérique, la presse, l’audiovisuelrelèvent de ce champ de la reproduction mas-sive d’un objet culturel. Le problème est qu’en France tous ces champs-là ont des financements semi publics : les

entreprises privées bénéficient parfois desubventions directes importantes (la pressepar exemple), de système de redistributiondes recettes (le CNC pour le cinéma), d’avan-tages fiscaux (TVA réduite sur le livre, superréduite pour la presse payante…). À l’inversel’audiovisuel public, financé par l’impôt, sous-traite avec des boîtes de production privées…Cette aide publique aux industries culturellesa des raisons : une démocratie a besoin d’unepresse et de médias pluralistes, et d’un cinéma,d’une industrie phonographique, numérique,d’une chaine du livre, développés et diversifiés.Ceci étant dit, on peut se demander pourquoil’argent public est dispensé sans qu’on jugenécessaire d’établir des critères de qualité ! Ainsi les aides directes à la presse ont financéà hauteur de 20 millions d’€ en 2011 Télé 7jours, Télé Z, Télé Loisirs, Télé Star et Télé CâbleStar. On peut s’interroger sur les 10 millions d’€donnés à Télérama, les 17 millions au Monde,mais ceux-là au moins obéissent à certainscritères de qualité… Le ministère de la Culture

et de la Communication exige des compagniesde spectacle vivant, des établissement qu’ilsubventionne, des comptes précis sur leurqualité artistique ; mais il donne sans contrepar-tie des centaines de millions aux entreprisesde presse privées, et à des chaines de télé quiproduisent des talk show, des émissions et desfictions désespérément médiocres.Le cinéma quant à lui est peu aidé directe-ment par l’État. Mais la Région Paca aide autournage tous ceux qu’elle peut attirer dansses paysages… et le système de redistributionqui devrait financer le cinéma d’auteur, decréation, profite de fait à quelques (gros) acteurset producteurs, qui bénéficient également despréachats des télévisions… publiques !Sous peu, le régime des intermittents va êtreremis sur la table… et les vertueux artistes denos scènes vont encore pâtir des abus desradios et chaines publiques, qui emploient desintermittents qu’elles devraient salarier, et ducinéma, qui met à bas l’image des artistes.Comment l’opinion publique pourrait-ellecomprendre, après l’affaire Depardieu, que cemilieu est généralement pauvre et soucieuxdu bien public ?AGNES FRESCHEL

06 POLITIQUE CULTURELLE INDUSTRIES CULTURELLES

Le 18 décembre, les salariés deFrance 3 Provence Alpes écrivaientune lettre ouverte aux téléspec-tateurs pour déplorer la mise endanger de cette «chaîne des ré-gions». En cause, la baisse desfinancements publics (l’État res-treint sa dotation en faveur deFrance Télévisions : 2 453,3 mil-lions en 2013, soit un recul de 3 %),et la perte de revenus publicitai-res, qui entraînent des restrictionsbudgétaires mal placées. PourRobert Papin, syndiqué CGT, «leprésident Rémy Pflimlin réduit àtous les niveaux : les formationssont suspendues depuis la rentrée,les équipes de techniciens vidéoset vidéothécaires passent de 4 à 3personnes, les départs à la retraitene sont pas remplacés.» Selon lui,il y a certes des économies à réa-liser, mais pas de cette façon, quisurcharge de travail les uns etprécarise les autres, alors que ladirection continue d’embaucherdes cadres parisiens au salairetrès onéreux. Même son de clochechez Virginie Dubois, journalis-te, pour qui il devient difficile de

couvrir correctement l’actualitéen région lorsqu’on n’est pas asseznombreux pour le territoire. Sandrine Bort est scripte, elledéplore quant à elle le recourssystématique à l’externalisation,et la difficile situation des inter-mittents, qui sont les premierstouchés. «Nous avons le savoir-faire humain et technique, maisles émissions régionales sont sup-primées les unes après les autres,

et se font avec de moins en moinsde techniciens.» Conséquence de ces choix effec-tués par la direction, c’est la missionde service public de France 3 quipâtit des restrictions : moins deproximité, moins de reportagesfouillés, moins de production dequalité. Robert Papin ne mâchepas ses mots : «L’actuel directeura été nommé par Nicolas Sarkozy.On y verra plus clair lorsqu’il sera

parti, et il faudrait donner aunouveau pour mission de renforcerl’identité régionale.» Pour lui, pasbesoin d’être dispendieux, «maisquand on est dans la course àl’audience, on ne peut plus fairede service public».Vu de l’extérieur, on s’interroge :si la masse salariale de l’audio-visuel public n’est pas énormerapporté à son budget global quiest considérable, où va l’argent ?Certains salariés de France 3 ontl’impression «d’être les vaches àlait du secteur privé», parce que«sur 3 milliards, près de 500 mil-lions partent soutenir les boîtes deproduction».On observe donc la télévisionpublique s’enliser… Après tout,au terme d’un processus de lava-ge de la pensée, on peut toujoursespérer un sursaut chez letéléspectateur, las de payer saredevance pour des shows bas-du-front. Qui sait ce qu’iladviendrait s’il se mettait à sontour en grève ? GAËLLE CLOAREC

Public ou privé ?l’autre exception culturelleGrève à Radio France, à France 3région, révélations sur le salairedes acteurs, le coût du cinéma…la sphère audiovisuelle est ensurchauffe !

La télé crie famine

Regie de France 3 © X-D

.R.

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C’est du japonais, ça se prononce « pétchakoutcha », ça se traduit «chit chat» en an-glais, bavarder en français et… tchatcher enmarseillais ! Pecha Kucha ou l’art de la tchat-che péchue !Organisé en France et à Marseille par SarahCarrière-Chardon, la Pecha Kucha Night (PKN)a été initialement créée à Tokyo en 2003. Avecplus de 560 groupes sur tous les continents, laPKN est un véritable réseau international decréateurs indépendants, une plateforme d’échan-ges et de rencontres interdisciplinaires.La PKN ouvre les coulisses de la créationcontemporaine aux professionnels, à la presseet à un large public. Mais donner un micro àun créateur peut vous piéger pendant desheures. Rien de tel avec la PKN : chaque parti-

cipant commente 20 images pendant 20secondes chacune et tchatche donc pendant 6mn 40, avant que le prochain participant neprenne sa place. Ce système de présentationsrythmées et créatives permet de tenir le publicen haleine. La première PKN organisée en France a eu lieuà Marseille, capitale de la tchatche, auxGrandes Tables de la Friche en juin 2007! Sa21e édition s’y tiendra également. MAURICE PADOVANI

21e Pecha Kucha Nightle 9 fév à 19hLa Frichewww.pechakuchanight.fr

Au bonheur des livres

Deux nouvelles librairies voient le jour en ceweekend d’ouverture de Marseille Capitale.Émanation de trois librairies indépendantesmarseillaises, L’Histoire de l’œil, MaupetitActes Sud et L’Odeur du Temps, La Salle desMachines offre désormais deux espacesdédiés aux livres. L’un, pérenne, à La Friche,propose sur 80 m2 des ouvrages en lien avecles programmations du lieu et les productionsdes structures y résidant. Axé principalementsur la création contemporaine, il s’adresseaussi aux usagers du quartier, aux enfants dela crèche et aux adolescents du skate park,avec une sélection d’ouvrages généralistes(romans, jeunesse, BD, street art…). Ouvertu-re du mardi au dimanche de 11 à 19h, etjusqu’à 22h le vendredi. La deuxième Salle desMachines, une librairie-boutique installée auJ1 dans le cadre de MP2013, est ouverte tousles jours de 10h à 18h pendant les périodesd’exposition. F.R.

20 sur 20

Au Nord, le désert…Notons à l’occasion de ces ouvertures, qu’iln’y a toujours aucune librairie dans les 13e,14e, 15e et 16e arr. de Marseille, hors la trèsnotable exception de L’Encre bleue àl’Estaque. Ces arrondissements regroupentplus de 350 000 habitants, dont beaucoupde scolaires… qui ne peuvent s’appro-visionner que dans les supermarchés du livre,ou débarquer hagards dans un centre-villequ’ils ne connaissent pas pour acheter les seuls livres qu’ils fréquenteront jamais : les manuels scolaires. Moins au Nord, justede l’autre côté de la Canebière, c’est aussi ledésert des livres : la seule Librairie du 2e arr.a fermé (Librairie Regards, Vieille charité),dans le 3e arr. seule la Librairie El Feth,spécialisée dans la culture arabe, connait lepoids des mots écrits. Une librairie à LaFriche (3e arr.) et au J1 (2e arr.) sont doncplus que bienvenues. Mais la reconquête duNord ne peut pas s’arrêter là… A.F.

© A

gnès Mellon

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Réseau constitué de 25 structures de diffusion,Le Cercle de Midi est l’une des fédérations duréseau nation Le Chainon qui a pour objet ledéveloppement et la valorisation du spectaclevivant en région. Véritable tremplin, gage devisibilité pour les 12 compagnies et groupesrégionaux programmés cette année, le festivalRégion en Scène se tiendra du 11 au 13 févrierà Aubagne (au Comoedia, à La Distillerie età la Mjc l’Escale), à La Penne-sur-Huveaune(à l’Espace de Huveaune) et à Roquevaire(Salle Raymond Reynaud).L’auteur-compositeur-interprète Bastien Lanzaouvre le festival avec un concert qui permettrad’entendre ses compositions entre chansonsfrançaises et folk (le 11 fév). Le même jour, unpeu plus tard, la compagnie Tandaim joueraItalie-Brésil 3 à 2, délicieux et raffiné récitd’un match mythique, tenu à un rythme hallu-cinant par un comédien et un musicien.Ottilie [B] clôturera cette première journéeen chansons dans lesquelles elle marie lalangue française au chant diphonique. Le lendemain, 12 fév, journée riche en specta-cles avec la compagnie Le Pas de l’oiseau quipropose un conte théâtral basé sur L’héritagelégué à sa mort par un vieil agriculteur à sa

commune à la condition d’y instaurer le com-munisme… ; avec la conférence quelque peuoriginale menée par la compagnie du i cer-taine d’avoir élucidé les mystères du clown etqui pose une question primordiale : À quoi re-connait-on un clown ? ; l’excellente compagnieEn rang d’oignons, déjà aperçue à Aubagne,adapte l’œuvre de Choderlos de Laclos quidevient Les liaisons dangereuses sur terrainmultisports, comme pour mieux laisser s’affron-

ter Merteuil et Valmont… ; puis fin de soiréeavec un plateau musique verra se succéderNaïas, entre rock acoustique et folk engagé,Maycad, entre trip hop et rock et Mac Abbe etle Zombi Orchestra, show humoristique quiallie swing et rock. Le 13 fév, Jeanne Béziers fera redécouvrirPoucet, le temps des mensonges, héros minus-cule qui désire s’affirmer ; la compagnie Azeïns’adressera aux enfants qui veulent tous savoirde La vie tendre et cruelle des animaux sauva-ges, avant de clore en beauté avec Les Moldaves,des acrobates et jongleurs aux originesincertaines mais parfumés à la vodka…DO.M.

Région en scènedu 11 au 13 fév04 42 18 19 88 (Théâtre Comoedia)cercledemidi.org

ÉVÉNEMENTS08 RÉGION EN SCÈNE | LES ÉLANCÉES

Les Arts du geste s’élancent

Le spectacle est vivant !

Pour la 15e édition, Les Élancées, le festival desArts du geste ancré sur le territoire, rassemblent17 spectacles de danse et cirque, résolumentintergénérationnels, dans 6 villes de OuestProvence. En amont et pendant les représenta-tions aux prix défiant toute concurrence(entre 3 et 5 € pour la majorité), des stagesparents/enfants et un travail d’accompagne-ment par certains chorégraphes et danseurs sontmenés dans les écoles de l’intercommunalité.Pour débuter les festivités, cirque, clown etpoules savantes avec Prends-en de la graine,un spectacle poétique et drôle, sous chapiteau(le 6 févà Istres, les 9 et 10à Port-Saint-Louis).Dans Constelaciones, au théâtre de l’Olivier,5 danseurs venus d’Espagne abordent la pein-ture de Joan Miro (le 8) et dans Pour le meilleuret pour le pire, sous chapiteau à Miramas, leduo amoureux du cirque Aïtal alterne prouessesphysique et déclarations d’amour (du 8 au 10).C’est également sous chapiteau, à Istres, queles funambules Rémi Luchez et Olivier De-belhoir présenteront Nichons là, un spectacleà l’humour pince-sans-rire, virtuose et dé-pouillé (du 8 au 10). Au théâtre de Fos, dès 3ans, le jeune public pourra suivre Bigus l’Alchi-miste dans sa nouvelle création et apprendreune courte chorégraphie (le 9) ou se régalerdes clowns musiciens dans Bibeu et Humphrey(12 et 13). Inventif et ludique, Tube par la CieMauvais Esprits allie la poésie du cirque etl’inventivité des arts plastiques (le 9 à laColonne, Miramas) ; les jongleurs britanni-ques de Smashed lancent un clin d’œil à PinaBausch (le 9 à l’Olivier, Istres) et Petrolina etMascarpone allient musique et cirque burles-

que (le 10 à l’Espace Robert Hossein deGrans). Pour les plus grands, Réalité Non Ordi-naire est un spectacle de magie mentalebluffant (le 12 à l’Olivier). Le 13 fév, à Grans,auront lieu Les Mercredis des Elancées pour unejournée de réflexion sur la pédagogie de ladanse et la création J’entends les mouchesvoler par la Cie La Locomotive ; à MiramasCatherine Dreyfus présentera Et si j’étaismoi ! Aventure sensorielle avec Faux Pas (le14 à l’Olivier), théâtre dansé avec Bzz… (le15 à l’Espace Gérard Philipe de Port-Saint-Louis), acrobaties et musique avec BalletManchot (15 au 17 à Fos), et Magie d’ombres…et autres tours (15 et 16 à l’espace 233, Istres).Pour finir, émerveillement garanti avec leCirque Farouche Zanzibar dans Blast (16 et17 à l’Olivier).DE.M.

Festival Les Elancéesdu 6 au 17 févrierDivers lieux (réservations dans les théâtres)www.scenesetcines.fr

Smashed © X-D.R.

À quoi reconnait-on un clown ? © Eric Chevalier

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ÉVÉNEMENTS 09FEST’HIVER | LES BERNARDINES

Pour la 5e édition du festival desScènes d’Avignon, cinq spectaclescréés par des compagnies régio-nales se joueront du 29 janvier au2 février. Le temps d’une dizainede représentations alternées pourpermettre au spectateur assidu departir à la découverte des jeunescompagnies sans lieux fixes -con-dition sine qua non de sélection-,qui sont accueillies «dans des condi-

tions professionnelles» par lesthéâtres permanents et histori-ques de la cité des papes, ayanteux-mêmes à leur tête un créa-teur -autre modalité impérative.C’est ainsi que le danseur YourikGolovine et son théâtre de la rueSainte-Catherine, passage incon-tournable du centre historiqueaprès le Chêne Noir, ont rejoint lerassemblement qui promettait l’an

passé de tenter cette petite curede jouvence pour 2013. Le fes-tival y sera ainsi inauguré le 29janv à 18h, puis le théâtre Go-lovine axé sur la danse et lethéâtre corporel (créé pour rappelpar un couple de danseurs étoilesen 1975), recevra Temps d’arrêt deMiguel Nosibor (29 et 30 janv),un solo reptilien, athlétique etfascinant, accueilli aux CDC desHivernales en 2011, après sa créa-tion à aubagne et son passage auPavillon noirAu théâtre du Balcon, la compa-gnie Miranda présentera l’OdysséeBurlesque, revisitant le mythe d’Ho-mère à travers un tour de chantscomique et des numéros de caba-ret burlesque mettant à l’honneurles femmes qui jalonnent cette his-toire d’hommes (29 janv et 1er fév). Au théâtre des Halles, lacompagnie de l’Imprimerie (déjàaccueillie à plusieurs reprises etdont certains membres jouentrégulièrement pour Alain Timar)présente sa nouvelle créationLevel 4 No Elevator, composée parune pleïade d’artistes doués autantqu’hétérogènes (à la scénographieSerge Meyer, le vidéaste ErickPriano, le sculpteur Raphaël Mo-gnetti ; Éric Marque à la musique,Laura Tirandaz au texte), et tra-versée par la comédienne SophieMangin (remarquée chez Mati-gnon dans W/GB84 au festivald’Avignon 2012). Nicolas Gényaura pour mission d’orchestrertout ce petit monde autour d’unpoème plusieurs fois recommen-cé, plongé dans différents bainsscénographiques (30 janv et 1 fév). Adapté du texte de Georges Perec

croisé à des interviews de l’ethno-logue Magdalena Jarvin, lacompagnie Hanna R présente authéâtre du Chien qui Fume Unhomme qui dort (comment leréveiller ?). Régis Royer incarnecet homme en retrait, qui choisitde se déprendre de tout pour de-venir libre (31 janv et 2 fév).Entre renoncement au monde etengagement dans l’action collecti-ve, la metteure en scène LindaBlanchet nous interroge direc-tement. Pour finir sportivement, le ChêneNoir accueille la compagnie Tan-daim avec Italie-Brésil 3 à 2. Unspectacle subtil et virtuosed’Alexandra Tobelaim, avec SolalBouloudnine en narrateur bouil-lant et Jean-Marc Montera à laguitare, absolument pas réservéaux mordus du ballon ! DELPHINE MICHELANGELI

Fest’hiverLes scènes d’Avignondu 29 janv au 2 févThéâtre Golovine04 90 86 01 27wwww.theatre-golovine.com Théâtre du Balcon04 90 85 00 80www.theatredubalcon.orgThéâtre des Halles04 32 76 24 51www.theatredeshalles.comThéâtre du Chien qui Fume04 90 85 25 87www.chienquifume.comThéâtre du Chêne Noir04 90 86 74 87www.chenenoir.fr

Fest’hiver et compagnies

Level 4 no elevator © Serge M

eyer

Cela faisait longtemps qu’ils nes’étaient pas associés, et ça leurmanquait. Marseille Objectif Danseet les Bernardines présentent untemps fort de danse qui défendles compagnies régionales, cellesqui cherchent dans la danse àtrouver le corps, et dans le mou-vement une quête de soi.Programmées aux Bernardines etfinancées principalement par lethéâtre, les propositions retenuesportent aussi la marque que MODdéfend fermement : celui d’unedanse sans concession qui necherche pas à faire joli, quitte àdésarçonner parfois. Ou pour dé-

sarçonner plutôt, car l’étonne-ment reste un déclencheur plusque nécessaire…

On retrouvera donc Thierry Baë(du 14 au 16 fév), Sabine Macher(le 9 fév de 16h à 23h), Geneviè-

ve Sorin (les 15 et 16 fév à 12h15),Carole Vanni et Alain Fourneau(du 5 au 8 fév), Jean-Jacques San-chez (les 29 et 30 janv), ArnaudSaury (les 1er et 2 fév), pour autantde pièces singulières que chacunreprend, remodèle, achève ou crée,dans l’intimité de la chapelle desBernardines, ou à La Friche.A.F.

Saison d’hiver MOD BernardinesDu 29 janv au 16 fév04 95 04 96 42 (MOD)04 91 24 30 40www.theatre-bernardines.org

Genevieve Sorin, Hep Garc�on © Jeremy Paulin

BerMODines

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THÉÂTRE10 LA CRIÉE | TOULON | ARLES | CHÂTEAU-ARNOUX

Le spectacle de Vincent Delerm est délicieux. Sur le fil.Comme ces bouchées subtiles qui doivent tout àl’équilibre de leurs saveurs, à la science de leurassemblage, plutôt qu’à la rareté de leurs ingrédients.On connait l’évocation de ces petites choses dont lechanteur s’est fait une spécialité, après son père enlittérature, les premières gorgées de bière comme lesmûres dérobées aux buissons, les cendriers quitrainent et les thés à la vanille chez les filles, un mondefait de détails qui évoquent les nôtres, appel à lamémoire sensorielle commune pour mieux convoquerl’émotion… Memory donne du théâtre à tout cela, etc’est bien. Loin d’un récital attendu, Vincent Delermmet ses souvenirs en scène, chante peu, dit beaucoup,volubile, fait des listes des souvenirs, joue avec soncompère musicien complice de danse tendrementridicule… Macha Makeïeff a su guider leurssilhouettes loin des rituels du tour de chant, et ajoliment souligné leurs saynètes de vidéos anciennes,d’extraits radiophoniques et d’objets désuets mais pastrop. Ceux d’une génération suffisamment prochepour que chacun les connaisse, même les jeunesvenus là, mais qui nous font aussi mesurer lechangement de monde, la terrible accélération, larévolution virtuelle qui nous a éloignés de cessensations-là, de leur artisanat et de leur partage. Carla génération des vieux trentenaires, en même tempsqu’elle quittait l’enfance, a dû renoncer au contact.

Aux pyjamas, aux bals de campagne et auxmobylettes. Comme Perec elle se souvient, mais seretire, et souffre visiblement du présent.AGNÈS FRESCHEL

Memory a été joué à la Criée le 14 décembreet le 13 décembre au théâtre Liberté, Toulon

Perec en pyjama

Vincent Delerm © Aglae Bory

En ce mois de décembre il a fallualler jusqu’aux frontières de larégion PACA pour voir un peu dethéâtre dit «de texte». C’est-à-direcette espèce en voie de disparitionalors qu’elle remplit les salles etréjouit les esprits… Bon. Goldonijoué par une bande de jeunesacteurs voilà un projet qui a dequoi séduire, d’autant qu’ils sontemmenés par ThomasQuillardet qui veut «décrasser» letexte (ce qui dit aussi comment lemonde du théâtre lui-même voit letexte !).Pour illuminer (mieux non  ?) untexte d’une lecture nouvelle il fautle faire entendre, quitte à le bous-culer. La jeune troupe concentre latrilogie et coupe tout le troisièmevolet… qui contient la résolution dupropos. Car la trilogie de la Villégia-ture, composée de la farce duDépart, de la comédie sentimen-tale des Aventures, puis du dramebourgeois du Retour, ne peuts’interrompre aux deux tiers de lacourse… sans que la folie dispen-dieuse d’une nouvelle bourgeoisiemarchande qui maltraite le petit

peuple des artisans ne soitévoquée dans ses conséquences,c’est-à-dire le sacrifice des femmeset de l’amour, et le retour d’uneclasse oisive au travail !Le défaut d’inexactitude serait peude chose si la jeune troupe construi-sait un sens nouveau, contemporain,qui relie notre monde à celui-là…Or la crise économique que viventces bourgeois n’a rien à voir avec lanôtre, où les riches ne cessent des’enrichir malgré leurs dispendieu-ses folies. Et puis l’hystérie deVittoria, l’aspect revêche à l’empor-te-pièce de Giacinta, les cafouillages

fréquents sur le texte, ne servent pasla mécanique, par ailleurs re-marquablement relayée parl’ingéniosité d’un décortransformiste… Reste aussi aux spectateursd’entendre Goldoni dans unetraduction qui sait s’emparer denotre langue populaire. C’est cequ’il y a de bien, avec le théâtre «detexte»  : on y gagne toujoursquelque chose !AGNÈS FRESCHEL

Villégiature a été joué au théâtred’Arles les 18 et 19 décembre

Villégiat’…

Attends !Il est des clausules fortes, réper-toriés avec malice… «Attends !»,avec ses syllabes marquées, ryth-me le texte de Sonia Chiambretto,superbement mis en espace parHubert Colas. Spectacle prenant,au ton juste, réglé comme unehorloge, grâce aussi à la précisiondu jeu des jeunes acteurs issus del’ERAC. Car on aurait pu craindrele pire avec le titre ZEP : encore untexte sur l’éducation prioritaire, avecses poncifs et discours démagogi-ques, apitoiements ou minimisationsà la clé ! Tous ces écueils sont évités.Par la grâce du texte, qui para-doxalement n’a jamais été écritpour le théâtre, l’univers du lycéeest brossé avec la saine distan-ciation de l’humour, et la vigueurdu mouvement. Les voix des ado-lescents se croisent, le microsymbole de prise de parole, cir-cule. L’établissement se visite, lescours, les lieux d’étude, la canti-ne… les clans, les mondes multiplesse juxtaposent, se jaugent, s’af-frontent, se mêlent parfois. Imagesvidéo projetées au mur, les élèvessont à la fois sur scène et surl’écran, et par cette courte mise enabîme deviennent autres, objetsd’observation, d’analyse. Ainsi lemonde entre dans l’espace lycéen,l’histoire actuelle approchée par lebiais des grands textes s’analyse,l’antiquité se relit sur les images dela guerre en Irak. Entre humour etgravité, la superficialité n’est icique de surface… et l’œuvre, com-plexe et riche, sait user d’unlangage dépouillé, pointer sans lesjuger les problèmes. La plume estvigoureuse, le propos généreuxsans aveuglement. On rit beau-coup, on réfléchit, on discute aprèsle spectacle encore. Le public variéaccueille de nombreux lycéens,enthousiasmés par ce texte sansconcession qui ne les travestit pas,enfin !MARYVONNE COLOMBANI

ZEP a été créé au Théâtre Durancele 14 décembre

© Kim Lan Nguyen Thi

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THÉÂTRE 11TOULON | LA CRIÉE | LE GYMNASE

D’une histoire qui tient en quelquesmots et quelques brefs flash-back,L’Employeur fabrique un huis closétouffant et intrigant, servi parl’admirable jeu des acteurs EdithMérieau, Alexandre Le Nours etStéphane Gasc, tous trois anciensélèves de l’ERAC. Le temps nousmanquera compose un récit enforme de puzzle, à charge pour lespectateur d’en recoller les pièces.Les comédiens usent du tu pours’adresser à lui, l’écriture est aiguiséeet les fausses pistes nombreuses.La mort, omniprésente, rôde sur leplateau comme pour mieux parlerde la vie : celle d’un homme qui aquitté sa femme et s’est suicidé unmois plus tard (peu importe lesraisons et les circonstances) ; d’une

femme qui raconte leur séparation(aussi solide et fragile dans le silen-ce que dans l’hystérie) ; de l’amiqui fait son comeback cinq ansaprès, aigri, désespéré, vaguementamoureux… Avec malice, Stépha-ne Gasc a choisi de mettre en scènedeux comédiens pour raconter unehistoire à trois et s’attribue le rôledu disparu qui hante le plateau desa silhouette mutique, renforçantainsi la sensation de mystère etd’oppression. Totalement magnéti-que, Stéphane Gasc est aussi l’auteurde la pièce ! Comme un millefeuil-le, monologues et dialogues sesuperposent : chacun raconte unehistoire, son histoire dans l’histoiregénérale, cloisonnant de manièrefictive le récit. Mis bout à bout, ces

fragments de vie retiennent l’es-sentiel : «parler de la mort, c’estmettre en perspective la vie».Mission accomplie.MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Une si cruelle absence

RetrouveZsur notre site ces critiques théâtre et danse découvreZ les autres !- Iphis et Iante au Gymnase- Bernard par l’Erac- El Djoudour au Grand Théâtre de Provence

www.journalzibeline.fr

© Samuel Gratacap

Après avoir embrasé les Nuits deFourvière en juin dernier, la mise enscène de Denis Podalydès a en-thousiasmé le public marseillais :une salle comble, des spectateurshilares pour ce Bourgeois gentil-homme fidèle au genre de lacomédie ballet telle que l’avaitdéfinie Molière, et très neuf aussi.Quel plaisir que de redécouvrir lesscènes archiconnues de cettecomédie loufoque -les leçons dupremier acte (ah, les voyelles ! etla leçon d’escrime !), le tailleur, lemenuet et la lettre à la marquise,le fou rire de Nicole, les scènes deménage ou de dépit amoureux, lecouronnement du Mamamouchi-et de les entendre comme pour lapremière fois  ! Car les mots deMolière font mouche, portés pardes acteurs qu’on sent dans lajubilation du jeu. Et puis il y a lesdécors, tout en transparence et enrideaux qu’on fait virevolter ; lescostumes de Christian Lacroix,en noir et blanc pour les person-nages secondaires, comme pour

accentuer le contraste avec lesdélirantes tenues chamarrées demonsieur Jourdain et le feu d’artif-ice chatoyant de la turquerie ; lachorégraphie de Kaori Ito d’unegrande subtilité, aux accents con-temporains jamais anachroniques ;et la musique... Au final, trois heu-res de spectacle qu’on ne voit paspasser et un vrai bon moment dethéâtre, inventif, enlevé, très proche

de l’esprit de Molière. FRED ROBERT

… mais un Bourgeois «dimusica»Le Bourgeois sans musique, Moliè-re sans Lully, c’est comme uneVénus sans bras ou une Victoireétêtée  : on s’y habitue… mais ilmanque quelque chose ! On avaitperdu l’usage d’ouïr viole, flûte,clavecin et hautbois baroques (et

la trompette marine  !) dans lePrologue, la Pastorale ou le Final,les Airs encadrant la pièce et dia-loguant, en son cœur, avec lesscènes de comédie… Jusqu’à ceque le duo Dumestre/Lazar réunis-se enfin, il y a bientôt dix ans,Euterpe et Thalie, restitue l’œuvresans son amputation, dans saversion originelle de 1670. Onn’imagine plus aujourd’hui, laCérémonie turque sans son Entréedansée, le charabia obstiné d’unelangue exotique mise en (dé)ca-dence par une musique qui inviteau burlesque. On attendait depuisune version qui s’affranchisse de lapure restitution: on l’a trouvée,magnifiée par les solistes de l’En-semble Baroque de Limoges,instrumentistes et chanteursrompus au style du Grand Siècle !JACQUES FRESCHEL

Le bourgeois gentilhomme a étéreprésenté à La Criée, en partenariatavec le Gymnase, du 5 au 11 janvier

Un bourgeois «di qualita»

© Pascal Victor

- Ce que j’appelle oubli au Pavillon Noir...ainsi que des critiques jeune public, cirque, arts de la rue...

Le Temps nous manquera a étéjoué au Théâtre Liberté, Toulonles 13, 14 et 15 décembre

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DANSE/JEUNE PUBLIC12 LA CRIÉE | LE MASSALIA | LE LENCHE | LA FRICHE

Un ours en kraft et papier mâché évolue dansun décor aussi simple qu’ingénieux : descartons amovibles figurant tour à tour une grotteoù hiberner, puis l’usine-champignon danslaquelle se réveille au printemps notre prota-goniste éberlué. Cette adaptation d’un chef-d’œuvre de lalittérature enfantine (Mais je suis un ours ! deFrank Tashlin) est enthousiasmante à plusd’un titre. Pour la performance des deux dan-seuses-comédiennes, Astrid Giorgetta (ayantremplacé Valérie Costa, enceinte) et MagaliJacquot, qui non contentes de tenir la scènependant plus d’une heure, s’adressent avechumour aux petits spectateurs, les entraînentdans le jeu «devine qui je suis» et accueillentleurs questions en fin de spectacle. Pour la miseen scène, inventive, pour la distribution defeuilles mortes aux citadins ravis, pour le recoursà la vidéo, projetée sur le décor puis le ventre etles mollets des personnages. Et enfin pour ledélice de plonger dans cette histoire à plusieursniveaux, qui peut être lue aussi bien comme unefable écolo que comme un questionnement surl’identité.GAËLLE CLOAREC

Mais, je suis ! de la compagnie 2b2b était joué du 13 au 15 décembre au théâtre de Lenche,dans le cadre du festival Minots, marmaille et Cie.

Scissiparité

Un morceau de ciel projeté sur lesol, un bateau qui flotte entre lesnuages, une vaste crinoline auxpoches profondes regorgeantd’objets : en quelques instantsl’atmosphère poétique propice à larencontre est posée. Deux jeunesfemmes se cherchent et setrouvent, sur une bande sonore dePhilippe Le Goff ivitant à la rela-xation : sons liquides et bruissementsd’ailes. En tant que spectateuradulte, on aurait bien aimé que lamise en scène de Laurance Hen-ry y aille plus franchement avec les

mouvements dansés, mais les gestesun peu précieux des comédienneset les textes absurdes de ValérieRouzeau font beaucoup rire lesenfants, qui ressortent enchantés:c’est tout de même le plus impor-tant pour un spectacle destiné aux3 ans et plus.GAËLLE CLOAREC

Quand je me deux de la compagniea. k. entrepôt était joué du 20 au22 décembre à la Friche Belle deMai, Théâtre Massalia

Devine qui je suis

© C

hristian Berthelot

Comme il est paradoxal, ce Titanic ! D’abord, parce qu’il s’agit d’unerésurrection : créé en 1994 du temps de Charleroi Danse dans une fricheindustrielle, Titanic devait renaitre de ses cendres avec le Ballet Nationalde Marseille dans les chantiers navals et les docks de notre côte… maisl’incendie des décors, puis le coût du projet en plein air, ont failli signer ladeuxième mort de ce naufrage… Pourtant cette pièce est incroyablementplastique même si l’aluminium y domine, et racée même si elle signe lafin d’un monde aristocratique et clivé… Car bien avant le film de JamesCameron la pièce de Frédéric Flamand disait la fin d’un monde et laséparation des classes, dans des tableaux où la confrontation des corpsaux rouages qu’ils meuvent rappelle Chaplin, tout autant que, sur le pont,les dames en chapeaux et le bal des transats s’inspirent du burlesque ducinéma muet. L’architecture imposante du décor mouvant sépare lesmondes jusqu’à la cassure, et la noyade a des allures d’engloutissementdans un rêve rédempteur… Les choix musicaux, pertinents et beaux,disent le même surgissement inopiné de mondes sonores quis’entrechoquent : Dvorak et son Nouveau monde répètent leur emphase,tandis que les cordes de Charles Ives enflent de nostalgie et de tristesse,et que Schnittke, comme personne, laisse entrevoir au milieu du fracas lespans incertains d’un ancien monde englouti. Les danseurs du BNM animent tous ces plans d’une élégance sans faille,d’une jeunesse qui sait être athlétique aux machines et précieuse sur lepont. Puis brisée, puisqu’elle a sombré. Sans regret ?AGNÈS FRESCHEL

Titanic a été recréé à la Criéedu 19 au 22 décembre

Engloutissement

© X

-D.R

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Ce monde, le nôtre !La Compagnie Du zieu dans les bleus n’en est pas à sonpremier spectacle présenté par le Théâtre Massalia. Onavait déjà salué la pertinence de son approche de la tragé-die avec Les Suppliantes, et suivi le travail de terrain dansles collèges et les lycées durant les 3 années écoulées,brèves Études qui interrogeaient les adolescents sur leurvécu et le monde. Notre jeunesse en est l’aboutissement. Un texte fort, écrit par Olivier Saccomano, qui utilise l’hu-mour, le conte et la violence pour parler de la vie de quartier,de la famille. Lola (Conchita Paz) et Grim (Cédric Michel),la vingtaine, ont tous deux des relations difficiles avec leurmère, pas de père. Grim est arrêté dans son projet de fuitepar un vieil arabe qui lit dans les pensées (excellent rôle decomposition de Julien Bonnet). C’est le 14 juillet, le com-missaire (Florian Onnein) est sur les dents ; il rappelle lerèglement très strict contre les pétards. Occasion d’unetirade inoubliable sur les jeunes poulets débordant d’hor-mones, les flics et le coq de la Préfecture ! Un drame se joueraen cette soirée festive qui créera des liens nouveaux.La scénographie de Jean-François Garraud est particuliè-rement astucieuse : des panneaux de 2m par 2m se déplacentpour évoquer les différents lieux de l’action : terrain vague,appartement, bar, commissariat, servent d’écran de pro-jection d’images, jouent sur la tranparence ou l’opacité.Merveilleuse scène du feu d’artifices durant lequel s’échan-ge le premier baiser de Lola et Grim (vidéo de CamilleBéquié). La mise en scène de Nathalie Garraud est fluideet rigoureuse à la fois. Un type de théâtre qui nous concer-ne et nous interpelle, adultes et adolescents. À ne paslaisser passer !CHRIS BOURGUE

À noterNotre jeunessejusqu’au 20 janvLa Friche04 95 04 95 70www.theatremassalia.com

© Camille Lorin

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MUSIQUE14 GRIM | C BARRÉ

Fêter le centenaire de la nais-sance de Cage et les vingt ans desa mort en une dizaine de jours,le défi lancé par le Grim en toilede fond des dix ans des Nuitsd’Hiver n’était pas des plus sim-ples. La soirée du 13 décembre àla salle Seita de la Friche fut uneréussite. Avec tout d’abord lesSubspecies et leur formation plé-thorique, en route vers un climaxfusionnant improvisation etchamp expérimental. Le CabaretContemporain associé à EtienneJaumet aurait presque pu passerpour minimaliste tant le contras-te fut saisissant entre les deuxformations. Leur John Cage Pro-

ject sut se réapproprier des pièceshistoriques comme Ryonanji grâceà un jeu singulier et une instru-mentation à l’utilisation pastoujours conventionnelle (pianopréparé, contrebasse…), alternantentre électroacoustique, électrotout court et improvisation. Plus intimiste, la soirée de clôtureau Klap accueillait en la personnede Christian Wolff un des compa-gnons de route de Cage et membrede l’École de New York. D’abord à

l’honneur avec une conférence deSara Haefeli, le compositeur lui-même interpréta au piano sespropres pièces. Mais le résultatsonore fut en deçà des espéran-ces, le caractère minimal, atoneet répété étant ici affirmé sanshumour, sans invention, dans unegrisaille généralisée des couleurssonores… ce qui ne fut pas le casdes X Musiciens, auteurs d’uneseconde partie hétéroclite, àl’image de l’œuvre de Cage. De

l’intimiste et suspendu In a land-scape, même interprété sansflamboyance à la harpe par Bri-gitte Sylvestre, jusqu’au Foreverand Sunsmell pour deux percus-sionnistes (Alexandre Régis etGaston Sylvestre) et voix d’alto(Lucie Roche) en passant parl’impressionnante Third Construc-tion pour quatre percussionnistes(avec la participation de la classedu conservatoire) une grandepartie de l’univers Cagien étaitreprésenté. Un peu tristement,sauf lorsque la jeunesse des élèvespercussionnistes venait ajouterune touche de fraicheur à l’esprittrop révérencieux qui régnant surle concert, y compris dans le néo-Dada Living Room Music,Mais ces nuits blanches au pro-gramme riche et varié, de laconférence de Jean-Yves Bosseurau Discours sur rien par BernardBloch, ont dignement fêté, par leniveau de leur réflexion esthé-tique tout de moins, l’ouvertureprônée par Cage.FRÉDÉRIC ISOLETTA

Happy BirthdayDu 12 au 21 décembreles Nuits d’Hiver ont

rendu un échocontemporain à

l’œuvre de John Cage,disparu il y a vingtans. Retour sur lessoirées du 13 et 21

décembre.

Ludovic Crimi © Pierre Gondard

RetrouveZsur notre site ces critiques musique et découvreZ les autres !- Campra par les Festes d’Orphée- La Périchole par la Troupe Lyrique Méditerranéenne-La Veuve Joyeuse à l’Opéra-Théâtre d’Avignon-Jordi Savall à la Criée-Nathalie Dessay et Michel Legrand, opéras d’Avignon et Marseille-Des Équilibres à la Cité de la Musique

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- Les Valses de Vienne à l’Odéon- Les petits chanteurs de la Major à l’Alcazar-Jazz group D6 Kind of Guy au Rouge-Léotrio avec José Caparros au Latté-italiana in algeri-Concert de Noël de l’Opéra de Marseille

Créations à la BarreAlors que la Salle Musicatreizecherche sa vitesse de croisièredepuis son ouverture en novem-bre dernier (voir Zib’ n°57), leGmem-CNCM (Groupe de Musi-que Expérimentale de Marseille –Centre National de Création Musi-cale) invitait, un mois plus tard,l’ensemble C Barrédirigé par Sébas-tien Boin. Au 53 rue Grignan, lepublic a derechef répondu présentà l’appel de la nouveauté, trou-vant sans doute pratique d’avoir,

à portée de pied, en cœur de ville,une salle vouée à l’innovationcontemporaine. De fait, le programme composéde six opus d’une dizaine de mi-nutes comportait pas moins detrois «créations mondiales». SeulOkanagon de Giacinto Scelsi a faitoffice de «classique» avec son dé-corum aux résonances croisées,acousmatiques et soixante-hui-tardes, pour tam-tam (ClaudioBettinelli) et harpe (Eva Debon-

ne). Du solo virtuose de Joël Versa-vaud, exposant au ténor tout unvocabulaire moderne pour saxo-phone (Anábasisd’Alberto Posadas),à l’orchestre de chambre revisité,C Barré a exploré un nuancier d’uni-vers sonores : une palette d’essencephilosophique à la cartographieméditerranéenne où culminèrentl’erratique et pictural En Busca delTao en las Montana de Otono deMiguel Galvez Taroncher, les figu-ralismes tantôt ricanants ou éthérés

de On Vulgarity & Transcendencede Saed Haddad, les stridences etrebonds de Granital, bloc instru-ment taillé sur mesure par FélixIbarrondo. En apéritif, les sept haïkus del’énigmatique Quelques essais surje ne sais quoi de Saed Haddadont fait rimer la guitare de Tho-mas Keck avec la mandoline dushowman plectral Vincent Beer-Demander.JACQUES FRESCHEL

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MUSIQUE LES BERNARDINES | NOËL DU CG13 16

Pour sa vingtième édition, la tournée deschants de Noël organisée par le CG 13 offraità un public toujours plus nombreux et fidèleune programmation éclectique et de grandequalité. Le spectacle le plus original dans safacture fut celui de l’Ensemble Multitudesréuni par Bruno Allary. Sous le signe ducroisement des héritages, des genres, chantset musiques du Portugal, de Tunisie, de Grèce,du Liban entremêlent leurs sonorités : déli-catesse de la flûte Kaval d’Isabelle Courroy,pionnière en France de cet instrument auxinflexions chaudes, improvisations inspiréesde l’oud de Khaled Ben Yahia, fado tout enfinesse de Carina Salvado, guitare virtuosede Bruno Allary. Au cœur de ces modulationsmultiples et voyageuses s’invite le conte :lanterne à la main, bien éloigné cependantdu cynisme d’un Diogène, Jihad Darwiche

tisse les mots : «que mon conte coule jusqu’àvos cœurs». Nouvel éloge de la folie, celle dupoète, ce «fêlé», la racine est la même en lan-gue arabe… «Bienheureux les fêlés, car ilslaissent passer la lumière»… le poète circuledans la salle, la voix naît ici et là, ménageantses surprises, cultivant un art de la chutepoétique, cocasse, tendre, philosophique…Il y a tant d’histoires !… inspiration classique,traditionnelle, mais aussi contemporaine, avecles aventures du petit Karim et son villagedétruit par les bombes. Car le conte renvoietoujours à la réalité, l’appréhende avec unesagesse sensible, humaine. MARYVONNE COLOMBANI

Le Noël des Quatre Vents a été joué du 4 au 12décembre en tournée départementale dans lecadre des Noëls du CG13

Jacques Diennet ? Cela fait 40 ans qu’il roulesa note à Marseille, au GMEM d’abord qu’il acofondé, puis seul, juste à côté des courantsmusicaux dominants, empruntant des cheminsde traverse entre contemporaine et jazz,explorant les musiques d’ailleurs qui saventsuivre les sons des autres, entre impro etécriture, entre électroacoustique et musiqueinstrumentale. Mais Diennet a toujours voyagéun peu à contre-courant, larguant les amarreset les dogmes contemporains juste avant lesautres… qui le lui ont peu pardonné. Qui con-nait aujourd’hui, en sa ville, la musique deJacques Diennet ?Heureusement quelques fidèles sont là, pourla faire vivre, la jouer, la diffuser. Les Ber-nardines, qui l’accueillent régulièrement, N+NCorsino, dont il accompagne le travail souvent.Et puis les musiciens avec qui il joue, en leurlaissant la place et le désir d’entrer dans sonunivers. Le Pic Saint Loup était un long mo-

ment de cheminement commun, comme dansun paysage vallonné et vert, où l’eau coule, lalumière change, le son enveloppe. Richard Bott-lang lançait des phrases au piano, RichardDubelski y répondait en faisant résonner lavariété délicate de ses percussions sans yimposer de rythmique, Joe McPhee jetait quel-ques belles phrases veloutées au saxophone,puis ponctuait d’échos lointains, tandis queJacques Diennet, à la console, enveloppait denappes sonores, lançait les changements depériodes au terme des développements de cha-cun, dessinant à grands traits un paysage enévolution vers la nuit, que les autres se char-geaient de colorer d’harmonies… Une petiteheure de temps envolé !AGNÈS FRESCHEL

Le Pic Saint Loup a été créé aux Bernardines du 18 au 20 décembre

ChristmasbluesBattant ses deux ou quatre temps,Raphaël Imbert s’octroie, commeil se doit, «à bout de souffle», unecroche de plus… La pulsationclaudique, mais le swing restesouple : son alto virevolte auxcroches parfumées de Take Five etdu fameux Blue rondo inspiréd’une turquerie mozartienne. Lesouffle du grand Dave Brubecks’est tu, mais le saxophoniste luirend hommage en le réinventant :un instant de grâce, comme il yen a eu tant, au cœur du chaleu-reux Noël du Delta imaginé par laCompagnie Nine Spirit, pour satraditionnelle tournée hivernale !Christmas Light !Tout renaît… rien ne s’achève ! Onl’entend en cette nuit du solstice,alors que les jours, justement,cessent de dévaler la gîte d’unenuit qu’on craindrait éternelle...Et le jazz n’a pas dit son derniermot, malgré l’envol d’un de sesgéants vers les étoiles ! C’est au blues, au gospel, au bangset fanfares de noël qu’on rendgrâce à l’église de Saint-Andrépour une Nativité bien balancée.Précisément, les musiciens ancrentleur programme là où il a vu lejour, le jazz, dans un angle duDelta du Mississipi, un quartiersont le nom seul dit l’histoire, lamisère et le partage, la fête et ladouleur d’une ville : New Orleans !Guitares et trombone, banjo etaccordéons, saxophones et batte-rie s’accordent, au fil de grilles,d’harmonies dont ils s’évadent.Leurs impros collectives mettenten dialogue, ici et là-bas, la valsemusette et le chant cajun, Bachet la country, le bleu de notes etceux de l’âme chevauchant l’Atlan-tique. C’est aussi au charme d’uneartiste fascinante, Sarah Quinta-na, qu’on glisse sur le Gulf Stream,caressant le grain clair d’une voixqu’on suit, au bord des larmes,vers les pentes cotonneuse duSummertime et des chemins deLumière… JACQUES FRESCHEL

Le Noël du Delta s’est joué du 6 au 22 décembre dans 14 lieux des Bouches-du-Rhône,dans le cadre des Noëls du CG13

La sagesse des contes

© Fred Gromier

Vallon sonore

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MacbethDepuis plusieurs années le travail de FrançoiseChatôt s’est concentré sur des auteurs baro-ques ou romantiques. Pour sa dernière mise enscène -Andonis Vouyoucas et Françoise Chatôtquittent la direction du Gyptis à la fin de lasaison- elle a choisi de plonger dans les plusnoires des âmes shakespeariennes, celles deLady Macbeth et de son époux régicides.Profondément, la tragédie l’attrait maléfique dupouvoir, offert par trois sorcières, aiguillonné parune femme avide de la puissance masculinesuprême, mais s’attache surtout à décrire lesaffres de la culpabilité de ceux qui, sansperversion, ont cédé au mal… Avec une pléiaded’acteurs et de collaborateurs fidèles, et aprèsle succès de Roméo et Juliette, Françoise Chatotva mettre en scène la dégradation et la plongéevers les ténèbres de cet autre couple, toutautant amoureux…

du 22 janv au 9 févLe Gyptis04 91 11 41 50www.theatregyptis.com

4.48 PsychoseC’est le dernier texte de Sarah Kane, autourduquel Thomas Fourneau tourne, revient, fas-ciné par cette femme qui se dit double ettraversée de frontières… Retraduisant le texte, letravaillant avec des comédiennes de pays encrise, en Gréce et au Portugal, puis revenantnourri de cela à la première version qui déjà étaitbouleversante. Avec Rachel Ceysson et Ma-rion Duquesne, comme deux reflets inversésdans le même miroir.

les 18 et 19 janvLes Bernardines04 91 24 30 40www.theatre-bernardines.org

Paron Agop

Lors du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan,un petit garçon, Hazzad, fut retrouvé, muet, aupied d’un arbre de son village. Son sauveur, Pa-ron Agop, est mourant, le petit garçon devenugrand part d’Arménie pour Marseille muni d’uneadresse sommaire. Le personnage traverseMarseille, trouvera de l’aide auprès de Yasmine,la dame de ménage de l’aéroport, des jumeauxchauffeurs de taxi, Constantin et Calendal… Unepièce forte et tendre de Jean-Charles Raymond,auteur et metteur en scène avec la Cie La Naïve.

les 13 et 14 févLe Gyptis04 91 11 00 91www.theatregyptis.com

Tempête sous un crâne

Inépuisable Victor Hugo ! Les Misérables con-naissent une nouvelle adaptation théâtrale etmusicale par Jean Bellorini et Camille de laGuillonnière (pour le théâtre), et de CélineOttria (pour la création musicale). Tempête sousun crâne est l’un des plus beaux textes écritssur la responsabilité, titre du chapitre où JeanValjean est confronté à un dilemme terrible,laisser accuser un innocent à sa place ou sedénoncer et perdre la possibilité d’aider lesautres…

du 29 janv au 1er févLa Criée04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com

Sur le quai Odemaritime30 ans après, Ivan Romeuf reprend le poèmeépique de Fernando Pessoa/Alvaro de Campos.Une nouvelle version pour laquelle il s’accom-pagne du saxophoniste Jean-Jacques Lionpour évoquer la mer et les horizons lointains. Unprodigieux voyage aux confins de la réalité dulangage et de la poésie qui nous entraîne augrand large.

du 22 janv au 2 févLe Lenche04 91 91 52 22www.theatredelenche.info

Karl Marx le retourPour la 100e représentation d’un spectacle crééen 2007, Ivan Romeuf ressuscite Karl Marxdans un monologue truculent adapté du textede l’Américain Howard Zinn. Un come-back aucœur des années 90 drôle et percutant qui dé-montre que les idées de l’auteur du Capitaltrouvent aujourd’hui une résonance… capitale !

du 5 au 16 févLe Lenche04 91 91 52 22www.theatredelenche.info

THÉÂTRE18AU PROGRAMME

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Soirée TransfertAprès la soirée sur le rêve de décembre, l’aven-ture autour de la naissance de la psychanalysese poursuit avec des pépites cinématographi-ques, projection de films présentés, commentéspar le professeur Mayer : Les mystères d’uneâme de G.W. Pabst (1926) puis Young Dr. Freudd’A. Corti (1976). Enfin, à 20h, une rencontre etdébat avec Andreas Mayer, Macha Makeïeffet le psychanalyste Michel Tort. Que dit lecinéma de la psychanalyse et inversement ?Passionnant, avec des œuvres aussi méconnuesque Freud, passions secrètes de J. Huston (1962).

Le 2 fév de 15h à 23hLa Criée04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com

La Mouette

Nicole Garcia fait son retour au théâtre enhéroïne tchékhovienne dirigée par FrédéricBélier-Garcia. Le metteur en scène axe sanouvelle création sur les rêves d’amour et desuccès, utopiques, des personnages issus del’inépuisable pièce d’Anton Tchekhov, prison-niers d’un quotidien sans espoir. Un cabaret dela vie, désenchanté certes mais où l’espoir d’unmonde meilleur surgit de la tragédie.

du 22 au 26 janvLe Gymnase08 2013 2013www.lestheatres.net

El Cid !Depuis des années, Philippe Car et les sienss’attachent à notre littérature dramatique clas-siques et, avec humour mais le respect del’amour, leur fait renouer avec leurs sources…Après Sophocle et Molière ils adaptent aujour-d’hui les amours de Rodrigue et Chimène, etL’Agence de Voyages Imaginaires est partietrois mois sur les routes d’Espagne et du Marocà la conquête du Cid. Un métissage culturelriche et violent qui a influencé la fabrication d’unspectacle nomade. Philippe Car et sa troupeprésentent la version définitive de ce péripleextraordinaire. Une exposition autour de la Cara-vane du Cid se tiendra à la Maison de la Région(du 1er fév au 9 mars).

du 8 au 16 févLe Gymnase08 2013 2013www.lestheatres.net

L’Ouest solitaire

Cruel huis clos de Martin Mc Donagh mis enscène par Ladislas Chollat : histoire de hainede deux frères, dans un village irlandais solitaire.Un quotidien d’une pauvreté désespérante,limité à la télé et à la lecture de magazines… Lesdeux personnages viennent d’enterrer leur pèremort d’un accident de fusil. Pourquoi l’un des deuxest-il déshérité ? féroce, leur détestation mutuel-le éclate. Avec Bruno Solo et Dominique Pinon.

les 18 et 19 janvLe Toursky0 820 300 033www.toursky.org

Les femmessavantesL’œuvre de Molière nous parle toujours avecforce. Dans Les femmes savantes, ce n’est pasl’instruction qu’il vilipende, mais l’affectation, lemasque hypocrite du verbiage creux. Et les fem-mes ? À une Bélise qui se pique d’aimer les beauxdiscours, il oppose le sain raisonnement d’uneMartine, qui sait aussi rester à sa place defemme et de servante… L’Atelier Théâtre JeanVilar s’attache à souligner le burlesque desprécieux et des faux savants.

Les 25 et 26 janvLe Toursky0 820 300 033www.toursky.org

Les chaisesC’est aujourd’hui la pièce la plus jouée deIonesco. Ce couple de vieillards qui reçoiventune foule d’invités fantômes, afin de délivrer unmessage à l’humanité pour la sauver, noustouche. La mémoire, les lumières, le langage,tout se rétrécit, se dissout doucement. Commeun long et tragique poème sur la mort, l’espaceoscille entre l’absurde et le fantastique. Proli-fération des chaises alors que le discours muet del’orateur remet en cause tout langage. Unspectacle fort dans une mise en scène dePhilippe Adrien.

le 19 janvLe Toursky0 820 300 033www.toursky.org

Le roi LearPréférant les déclarations d’amour filial creusesde ses perfides ainées, le roi Lear déshérite sacadette, Cordélia, qui affirmait juste le préférerau sel. Parallèlement, chez le comte de Glou-cester, une seconde intrigue aussi sur le thème del’amour filial se trame. Batailles, intrigues multi-ples, trahisons, tout s’enchaîne tragiquement.Lorsque les masques tombent, il est trop tard.Benoit Knopniaeff unit au jeu théâtral le chantet la danse pour un spectacle d’amour et demort somptueux.

le 8 févrierLe Toursky0 820 300 033www.toursky.org

L’affaire DussaertPrix du public au Festival d’humour de Dax en2007, Prix Philippe Avron au Festival d’AvignonOff en 2011, le spectacle de Jacques Mougenotépingle le snobisme de certaines avant-gardes.Nous assistons à un spectacle conférence sur lepeintre Philippe Dussaert, dont le parcoursartistique est passé d’un Après la Joconde sansla Joconde, à un Après Radeau de la Médusesans ses passagers, pour finir par un Après tout,dans une salle unique, vide où rien n’est ex-posé… Saine critique ?

le 12 févLe Toursky0 820 300 033www.toursky.org

41AU PROGRAM

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19THÉÂTRE

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© Stephane Tasse

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© Brigitte Pons

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Éloge de la folieÉrasme cultive le savant paradoxe dans un petitouvrage où la Folie compose son propre éloge.Par ce biais l’humaniste rédige une cinglantesatire des philosophes, théologiens, moines,cardinaux, pape, roi, courtisans de son temps.Élisabeth Nevechehirlian et Serge Sarkissianadaptent le texte et font accompagner Moria, lafolie, par ses enfants du XXIe siècle, Folun,Foldeux, Foltrois, qui citent Baudelaire, Trenet,Greco… Une clarinette lie le tout.

le 17 janvLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

Faisons un rêveDes dialogues caustiques, rapides, un voile delégèreté posé sur les désillusions… Les textesde Sacha Guitry analysent les mécanismes del’âme humaine, la situation vaudevillesque dutrio mari femme amant, dont le dramaturge sejoue, évitant ici la scène classique à trois, pourorchestrer des duos et des soli. ArnaudDécarsin, le metteur en scène, insiste sur letravail de la lumière qui joue avec la langue dudésir.

Le 1er févLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

La tentationd’exister

Des bribes de Cioran, consignées depuis desannées sur un petit carnet, les textes deChristophe Tarkos surtout, poétique soulignéepar des passages en langue Romani Cib… et laverve, la présence forte de ChristianMazzuchini sur scène… La tentation d’existersort la poésie contemporaine de sa solennitépour un festival de mots, de réflexion, de plaisir,et un rire franc. Tarkos drôle ? oui !

Le 8 févLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

La seconde surprisede l’amour

L’un comme l’autre pensent qu’ils n’aimerontplus jamais. Elle a perdu son époux après unmois de mariage, il a été trahi par sa belle.Alexandra Tobelaim insiste sur leur douleur,s’inspire de Sophie Calle qui la baptise«Douleur exquise». La Marquise et le Chevalierauront du mal à identifier leurs vrais sentiments,pris au jeu hilarant d’actes manqués délicieux,et des mots qui insidieusement conduisent à lavie. Une très belle réussite de la Cie Tandaim.

le 22 janvThéâtre Vitez, Aix04 42 59 94 37http://theatre-vitez.com

le 17 janvierThéâtre Le Forum, Saint-Raphaël04 98 12 43 92www.aggloscenes.com/

le 8 marsThéâtre de la Licorne, Cannes04 97 06 44 90

Deux soirées CopiDepuis 2008 Christophe Chave travaille surl’œuvre de Copi, cet auteur qui lui permet «defabriquer un théâtre qui interroge». Le triptyque,Les quatre jumelles, La femme assise, L’homo-sexuel ou la difficulté de s’exprimer, sont ainsi misen résonance, avec leurs pistes brouillées, leslois familiales et hiérarchiques passées à la mou-linette. Les personnages connaissent un rapportdifficile au monde et à leur propre existence…

les 29 et 30 janvThéâtre Vitez, Aix04 42 59 94 37http://theatre-vitez.com

Rapport sur moiPremier livre de Grégoire Bouillier, Rapport surmoiobtient le prix de Flore 2002. Le spectacle conçuà partir de cet ouvrage conjugue narration lit-téraire et la vie d’un groupe de rock, The Klongs.Les deux fictions s’entrecroisent, le passé duroman et le présent des répétitions, inspiré d’undocumentaire sur Metallica. Un ensemblecomplexe mis en scène par Matthieu Crucianiet joué par la Cie The Party.

le 7 févThéâtre Vitez, Aix04 42 59 94 37http://theatre-vitez.com

J’avais un beauballon rougePour la première fois Richard et Romane Boh-ringer se retrouvent sur scène, incarnant unpère et sa fille dans l’Italie des années 70. Elleest une brillante intellectuelle, compagne du fon-dateur des Brigades Rouges, lui ne comprendpas cet engagement dans la violence et tentede la ramener vers plus d’humanité. Leur dialo-gue sait à la fois mener une réflexion politique etbrosser avec tendresse les relations entre unpère et sa fille. Michel Didym met en scène cesdeux grands comédiens sur un texte d’AngelaDematté.

du 5 au 9 févJeu de Paume, Aix0 820 000 422www.lestheatres.net

VoyageSix personnages évoluent dans cette histoire,un généticien, une sexologue, un musicien qué-bécois, une jeune violoniste, un pilote d’avion,curieusement régisseur du spectacle, uneactrice qui vient d’avoir un accident, sa mère…Un monde étrange où les frontières de l’espaceet du temps s’effacent, dans ce spectacle deCie La Fabrique Imaginaire (Ève Bonfanti etYves Hunstad).

le 4 févSalle Emilien Ventre, Rousset04 42 29 82 53www.rousset-fr.com

THÉÂTRE20AU PROGRAMME

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Crise de foiSophia Aram n’y va pas sur la pointe des piedspour bousculer les trois religions monothéisteset revisiter les textes. Avec beaucoup d’humouret de finesse, elle pointe les différences et lesressemblances, dénonçant une incapacité auvivre ensemble et à la tolérance. Blasphématoireet jubilatoire !

le 17 janvThéâtre des Salins, Martigues04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr

les 18 et 19 janvThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

MarsihoCréée cet été à Avignon, la version théâtrale dutexte d’André Suarès rend hommage auMarseille (Marsiho en provençal) des années30, un spectacle «d’images vraies, bien plusvraies encore que celles que nous offriraitn’importe quel film ou documentaire. […] Undialogue avec la ville plein de rage, d’adoration[…].» porté par Philippe Caubère avec unevraie passion de la ville et de la langue.

le 19 janvThéâtre des Salins, Martigues04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr

Quartier Lointain

Dorian Rossel adapte fidèlement le célèbremanga de Jirô Taniguchi, un récit initiatique danslequel un homme adulte retourne sur les lieuxde son enfance et se réveille dans la peau del’adolescent qu’il était à 14 ans… Il tentera alorsde remodeler son histoire et d’en modifier lecours pour comprendre le départ brutal de sonpère.

le 31 janvThéâtre des Salins, Martigues04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr

Le MisanthropeIls sont trois pour prendre en charge le texte deMolière : Dominique Sicilia en Célimène,mais aussi en prude Arsinoé, Patrick Ponce enAlceste et Oronte, Bruno Bonomo en unemultitude de personnages. Le tout dans unsalon qui flotte dans les airs ! Le langage seprête à tous les masques, et Alceste n’en finitpas de souffrir, tiraillé entre son amour pour laplus délicieuse coquette et son exigence defranchise et de vérité. Un Misanthrope revisitéici, et qui tourne dans la France entière.

le 1er févCinéma 3 Casino, Gardanne08 92 68 03 42www.cinema-gardanne.fr

le 19 janvEspace NoVa, Velaux04 42 87 75 00www.espacenova.com

Moi je ne crois pas !Une histoire de couple qui s’affronte jusqu’àl’absurde, elle veut tout croire, lui, non. Leursdiscussions sans fin usent de tous les argumentspossibles, faussement naïfs, franchement demauvaise foi, emportés, séducteurs… Sousl’apparente frivolité, c’est la croyance qui estpassée au crible. La pièce de Jean-ClaudeGrumberg s’adresse à tous, portée par Frédé-ric Flahaut et Léa Giovanelli, dans une miseen scène de Julien Colli.

le 22 janvSalle Emilien Ventre, Rousset04 42 29 82 53www.rousset-fr.com

On choisit pas safamille !Cette pièce écrite par Jean-Christophe Barcen 1998 a connu depuis plus de mille représen-tations, en France, en Belgique, à Los Angeles…Tous les ingrédients sont réunis pour lacomédie : Yvette, épouse d’un directeur d’écolea décidé de réussir son mariage, ou plutôt celuide sa mère qui va vers les 60 ans. Personnageshauts en couleur, personnel incapable, moultcatastrophes dans cette petite ville bretonnejusque-là bien tranquille.

le 29 janvSalle Emilien Ventre, Rousset04 42 29 82 53www.rousset-fr.com

Trahisons

Il est question de mariage, d’adultère… bref, lesingrédients classiques du vaudeville, dans cettepièce d’Harold Pinter. L’auteur nous fait décou-vrir les clés des relations entre les personnages.Aux certitudes du théâtre de boulevard sesubstituent les fluctuations des êtres. Un mondesensible et fragile dans lequel les comédiens dela Cie Demainondéménage évoluent dansune mise en scène de Mitch Hooper.

le 1er févSalle des fêtes, Venelles04 42 54 93 10

Quelqu’un qui vousressembleRémy Boiron, accompagné par Gilles Bordon-neau à la musique, nous raconte en se glissantdans la peau des différents personnages l’histoi-re de Ahmed qui à 5 ans quitte le Maroc pour unvillage du Lot et Garonne. Il s’agit de l’autobio-graphie d’Ahmed Dich, de son arrivée enFrance au décès de sa mère. Un spectacle sen-sible et généreux, beau thème pour la CieHumaine.

le 9 févSalle culturelle, Simiane Collongue04 42 22 62 34www.simiane-collongue.fr

THÉÂTRE22AU PROGRAMME

Sophia Aram © Franck Gangemi

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Lignes de faille

Le roman de Nancy Huston est une merveille,la mise en scène de Catherine Marnas est unbijou d’intelligence, et ses comédiens sont plusvirtuoses que jamais. Ne ratez pas Lignes defaille, retravaillé pour entrer dans de plus petitsespaces scéniques qu’à la création, maistoujours une grande œuvre !

les 8 et 9 févThéâtre d’Arles04 90 52 51 51www.theatre-arles.com

La Place royale

Avec son Académie d’acteurs polyglottes, ÉricVigner met en scène la pièce de Corneille dansune langue colorée et des costumes bigarrés.Une esthétique moderne qui sied parfaitementaux alexandrins et à la langue de Corneille, et àcette réjouissante méditation sur l’amour et laliberté.

du 29 janv au 1er févThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatredenimes.com

Erotokritos

Écrite par le poète Vitsentzos Kornaros, cetteépopée amoureuse du XVIIe siècle crétois,inspirée d’une légende occitane qui conte lesamours contrariées d’Erotokritos et d’Aréthuse,fille du Roi, est ici mise en scène par ClaudeBuchvald comme un oratorio joué, chanté etdansé.

les 12 et 13 févThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatredenimes.com

L’AvareLa compagnie Vol Plané continue à réactiver lespièces de Molière en déjouant les conventions,s’éloignant les artifices comme pour mieux seréapproprier le texte, sans décor ni fioritures.Cet Avare-là est explosif, innovant, bourré detalent !

les 1er et 2 févForum de Berre04 42 10 23 60www.forumdeberre.com

ImpermanenceAvec sa grâce inquiétante et son talent démul-tiplié pour l’écriture visuelle, Elise Vigneronsuspendra-t-elle encore le temps dans sa nou-velle création qui s’appuie, après Patrick Kermanndans Traversées (voir Zib’58), sur des poèmesde Tarjéi Vesaas. Théâtre d’images et d’ombres,cirque et marionnettes peupleront cette plongéesensible entre rêve et réalité, explorant différentsétats de matières, l’éphémère et la disparition.Une expérience poétique et unique à interpréterselon son propre imaginaire, programmée àAvignon par la Scène nationale de Cavaillon.

les 17 et 18 janvCDC des Hivernales, Avignon04 90 78 64 64www.theatredecavaillon.com

le 29 janvThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

La Mouette

Christian Benedetti met en scène (et joueTrigorine) cette terrifiante histoire de famille etd’artistes, plaçant les spectateurs au cœur del’action. Sans artifices, justes quelques silenceset très peu d’accessoires, les comédiens révè-lent, dans l’interprétation subtile et un travail surla langue et le tempo, tous les courants contra-dictoires et les violences du texte de Tchekhov(traduit par André Markowicz).

du 23 au 25 janvThéâtre de Cavaillon04 90 78 64 64www.theatredecavaillon.com

Éloge du poilQuoi de mieux qu’une tournée Nomade(s) dansles villages pour faire l’Eloge du poil et sortir dela dictature de la norme ? Circassienne, ventrilo-que, contorsionniste, la comédienne JeanneMordoj incarne un personnage fascinant etexubérant pour avouer sa troublante intimité :une femme qui arbore fièrement une barbegénéreuse. Une étrangeté poétique qui brosse,certainement pas dans le sens du poil, unhymne à la féminité.

du 7 au 12 févThéâtre de Cavaillon04 90 78 64 64www.theatredecavaillon.com

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23THÉÂTRE

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El Año de RicardoÀ partir du Richard III de Shakespeare, lacomédienne madrilène, auteure, performeuse,Angélica Liddell, révélation du Festivald’Avignon 2010, se fait monstre et furie pourfaire la guerre au monde et à la corruption descorps et des esprits. N’épargnant jamais sonpublic -ni elle même-, elle déploie un rituelcathartique et fait de son corps un territoirescénique où se concentre la servilité del’individu et les bassesses de la société. Unebête de scène, au propre et au figuré, qui hurle,vomit, se cogne aux mots/maux. Incandescent,sans compromis et inoubliable !

le 19 janvThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

La maladie de la famille M.Le dramaturge génois Fausto Paradivinosigne la mise en scène (pour la première fois enFrance) d’un de ses textes. Interprétésbrillamment par la troupe de la Comédie-Française, Luigi, le père devenu amnésiqueaprès le décès de sa femme, les enfants Marta,Maria et Gianni, les cousins Fulvio et Fabrizio etle médecin de famille dessinent une poignantechronique familiale. Un fragile univers endécomposition avec ses espoirs et ses rêves.

les 31 janv et 1er févThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

les 20 et 21 fevThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatredenimes.com

La leçon

Quelque part en province, une jeune élève, unprofesseur et la Bonne… Un trio de comédiensréjouissants pour une Leçon d’Eugène Ionesco,revue par le Théâtre Méga Pobec et Jean-Pierre Brière, autour de la triste réalité duquotidien.

le 5 févLe Rocher, La Garde04 94 08 99 34www.ville-lagarde.fr

Après la pluieHuit comédiens du Théâtre de l’Epopée,embarqués par Rodolphe Corion dans unetempête d’énergie et d’absurdité, rejouent lemicrocosme ultracodifié d’une entreprisefinancière. Une satire du monde du travail,signée Sergi Belbel, emportée par un riresalvateur.

le 18 janvThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

Avenir radieux, une fission françaiseDeuxième volet de la trilogie Bleu-Blanc-Rougede Nicolas Rambert qui, après Elf la pompeAfrique sur la politique néo-coloniale de laFrance, explore à travers les morceaux de notrehistoire publique le discours officiel du pouvoir.Du théâtre documentaire et citoyen par lacompagnie Un Pas de Côté, pour émancipernotre regard des mensonges médiatisés sur leparc nucléaire français.

le 2 févThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

Sleeping beautyDans un savant mélange d’anglais et français,de théâtre d’objets et d’ombres, ColetteGarrigan nous conte une histoire d’autrefoisdans le monde d’aujourd’hui. La Belle au Boisdormant part en rave parties, grimpe sur desmobylettes et rencontre des princes… pastoujours charmants. Un seule-en-scène àl’humour incisif qui dresse le portrait, trèscontemporain, d’une princesse déchue dans ununivers visuel inventif. Ken Loach n’est pas trèsloin.

les 17 et 18 janvLa Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

BanquetShakespeare

Inspiré de l’œuvre de Jan Kott, la nouvellecréation d’Ezéquiel Garcia-Romeu se pro-mène dans les tréfonds des grandes tragédiesshakespeariennes et des figures mythiques deRichard III, Hamlet, Lear ou Macbeth. OdileSankara, formidable griotte, donne corps etvoix à ces rois sanguinaires, avides de pouvoir,guidant sur les lieux de leurs crimes de minus-cules marionnettes fantomatiques, spectresréveillés de leur nuit profonde. Captivant.

les 24 et 25 janvLa Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

GemelosEn contant le parcours initiatique en temps deguerre de jumeaux réfugiés chez leur effroyablegrand-mère, d’après Le Grand Cahier d’AgotaKristof, la compagnie chilienne Teatrocinemafait une métaphore troublante de l’histoire deson pays sous la dictature de Pinochet. Unspectacle émouvant, sensible et mythique quitourne depuis 1999, entre film d’animation,pantomime et BD, questionnant brillammentnos mémoires collectives. En espagnol surtitré.

les 12 et 13 févLa Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

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hristophe Raynaud de Lage

THÉÂTRE24AU PROGRAMME

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Faust

Les Cartoun Sardines animent le film deMurnau, fidèles à son esprit parfois, et parfoistotalement délirants, emmenant son enfer versd’autres mythes et époques, le distanciant avectendresse… Une belle rencontre entre cinéma etthéâtre, pour un drôle d’art de l’entre deux.

le 8 févThéâtre du Brianconnais04 92 25 52 42ww.theatre-du-brianconnais.eu

Les enfants de JéhovahJeune prodige du théâtre et enfant de l’immi-gration, Fabrice Murgia peint un dramecontemporain en évoquant le combat schizo-phrénique contre la société d’un jeune garçonendoctriné. Utilisant dans une précision remar-quable les langages multimédia, l’auteur metteuren scène s’attaque au sujet de la dérive sectaireà travers différentes lignes de narration et pour-suit son questionnement sur la jeunesse et sacapacité à devenir un libre penseur. Une puis-sance émotionnelle rare.

le 26 janvCarré Léon Gaumont, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

les 14 et 15 marsThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

L’épreuve

Stratagèmes amoureux, quiproquos et traves-tissement autour des amours d’Angélique et deLucidor, mis en scène par Clément Hervieu-Léger de la Comédie-Française. Une comédiesombre et mélancolique avec une troupe decomédiens investis qui rendent toute la moder-nité de Marivaux.

le 22 janvCroisée des Arts, Saint-Maximin04 94 86 18 90www.st-maximin.fr

VisitesLe texte de Jon Fosse mis en scène par Frédé-ric Garbe continue sa tournée. Un universglacial, pour décrire des relations familialesdétruites, avec un radicalisme froid qui rend plusterrible encore la détresse…

le 1er févThéâtre de la Licorne, Cannes04 97 06 44 90www.madeincannes.com

Meurtres de la princesse juiveLes comédiens de l’ensemble 21 de l’ERACs’emparent de la pièce d’Armando Llamas et,entre fantaisie et profondeur humaine, nouslaissent bouleversés. Des personnages larguésdans des aéroports ou des bistrots, un tourbillonde saynètes, une multitude de langues etl’amour toujours présent.

le 8 févLa Licorne, Cannes04 97 06 44 90www.madeincannes.com

Le naturalisteAprès la Ferme des concombres en 2010, Pa-trick Robine revient à Avignon avec uneinvitation à vivre «un voyage en ballon au dessusde la planète, pour des virées aériennes au grandlarge de son imagination et de sa fantaisie». Airs,eaux, sous terre ou dans la stratosphère, l’auteurcomédien nourrit son humour dans la nature etcrée l’émotion en évoquant l’existence de la mouleplate du Tibet accrochés aux parois des volcans.

les 25 et 26 janvChêne Noir, Avignon04 90 82 40 57www.chenenoir.fr

La liberté, pour quoi faire ?Bâtie à partir de la Liberté, pour quoi faire ? et LaFrance contre les robots, deux textes oubliés deGeorges Bernanos, la pièce de Jacques Allaireest une proposition poétique et politique faited’éclats, de musique, de danses et de fragments.Un spectacle sur les sentiers de l’humanité oùil est question de Révolution, des marchands,de la France et de la vie.

La liberté, pour quoi faire ? ou la proclamation auximbécilesles 7 et 8 févChêne Noir, Avignon04 90 82 40 57www.chenenoir.fr

Sainte dansl’incendie

Laurence Vielle porte avec brio le destin de laplus célèbre pucelle de France, d’après le textede Laurent Fréchuret. Elle est cette petitepaysanne de légende brûlée par la vie, traverséepar des voix, qui échafaude telle une funambuleune rêverie éveillée. Une rencontre rare ettroublante entre un texte et une interprète.

les 8 et 9 févThéâtre des Halles, Avignon04 90 85 52 57www.theatredeshalles.com

Ana NonL’ultime voyage d’Ana qui porte dans ses mainsle pain des retrouvailles à son fils, enfermé à viedans une prison du Nord de l’Espagne. L’un desplus beaux personnages de femme de lalittérature, tirée du roman d’Agustin Gomez-Arcos, mis en scène avec sobriété et justessepar Gérard Vantaggioli. Avec les comédiennesAna Abril et Stéphanie Lanier, boulever-santes.

du 17 au 19 janvChien qui Fume, Avignon04 90 85 25 87www.chienquifume.com

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25THÉÂTRE

© Elian Bachini

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Don Quichotte du Trocadéro

Un spectacle enlevé où commedia dell’arte etdanse se mêlent dans une chorégraphie deJosé Montalvo pour 14 danseurs. Le chevalierà la triste figure se retrouve dans un universurbain décalé. Hip hop, flamenco s’immiscentdans la chorégraphie contemporaine : de nou-veaux territoires de la danse se dessinent avecun vibrant dynamisme.

du 14 au 16 févLa Criée04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com

les 20 et 21 marsThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatredenimes.com

Danse Delhi«Vous connaissez la danse Delhi ?» Non, biensûr. Incantatoire, comme de nombreuses répli-ques de la pièce de Viripaev, pour un spectacleconçu en sept tableaux, qui se situent dans unesalle d’attente d’hôpital où cinq femmes et unhomme sont en proie à des sentiments divers,joie, tristesse, deuil… Le théâtre des corps prendracine dans le langage, en de vertigineusesacrobaties, avec une mise en scène de GalinStoev.

du 5 au 9 févLa Criée04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com

Daphnis et ChloéLe roman grec attribué à Longus a inspiré large-ment les artistes : on retrouve dans la peinture,la poésie, les romans, l’histoire des amourscontrariées de Daphnis et Chloé enlevée pardes pirates, mais retrouvée par son cher berger,Daphnis après des épisodes rocambolesques,grâce à l’intervention du dieu Pan. Jean-ClaudeGallotta en tire une pièce sensuelle où troisprotagonistes tissent une danse libérée etintense.

du 13 au 16 févPavillon Noir, Aix04 42 26 83 98

Ce que le jour doit à la nuit

Hervé Koubi s’appuie sur le roman de Yasmi-na Khadra pour croiser sa propre histoire avecla grande. Né en France, il ne découvre quetardivement ses véritables origines qu’il appré-hende comme «un orientaliste du XIXe». Douzedanseurs algériens et burkinabais, la plupartvenus de la danse de rue, pour une chorégra-phie construite comme une dentelle, «unemanière de créer le jour».

les 31 janv et 1er févPavillon Noir, Aix04 42 26 83 98

Giselle

Cinq chorégraphes pour la musique d’AdolpheAdam, et un ballet qui sait conter une histoire.Pour l’interpréter, la troupe des danseurs duBallet de Perm. Des tutus, de la fluidité, del’amour, du désespoir, des contretemps, de latendresse, la délicatesse du livret de ThéophileGautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges… et pour exprimer cela une virtuositésensible.

du 29 au 31 janvGrand Théâtre de Provence, Aix04 42 91 69 69www.grandtheatre.fr

Les Âmes frèresJulien Lestel et Gilles Porte, solistes délicats,sont frères de danse dans ce duo qui emprunteaussi bien au style néoclassique que contem-porain et tribal pour raconter l’amour de ladanse, avec émotion et virtuosité.

le 8 févCinéma 3 Casino, Gardanne04 42 65 77 00www.ville-gardanne.fr

DANSE26AU PROGRAMME

Ballet d’EuropeDans l’approche de l’eau de H2O, le caractèreonirique se mêle à la science. Jean-CharlesGil s’appuie sur la formation de la moléculed’eau mais aussi sur une collaboration avecl’archéologue Luc Long, le découvreur du bustede César. Diptyque entre l’eau moléculaire, etl’eau gardienne de la mémoire des hommes, lespectacle créé en 2012 est repris spécialementpour Marseille Provence 2013. Des vidéos is-sues des documents des fouilles sous-marinesde Luc Long accompagnent la chorégraphiedans un univers sonore électronique de Lau-rent Perrier. Mais l’originalité tient surtout àla danse : 12 danseurs des Ballets d’Europe et6 de break dance s’unissent pour symboliser

une rencontre entre deux mondes méditer-ranéens qui doivent fusionner pour retrouver lesens de cet élément essentiel : l’hydrogèneléger, l’oxygène tourbillonnant, qui partirontensuite pour une visite marine du passé antiqueimmergé dans le fleuve…Le Ballet d’Europe n’abandonne pas son réper-

toire et offre également un programme composéd’extraits de chorégraphies qu’ils ont créées,dans le cadre du dispositif Saison 13 du CG.

Complicités, Comme un Souffle de Femme,Cantadagiole 26 janvSalle Sévigné, LambescH2O - Mémoires de l’eaule 8 févLe Silo, Marseillewww.silo-marseille.frle 6 marsGrand Théâtre de Provence, Aix04 42 91 69 69www.grandtheatre.fr

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© Theatre N

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H2O-Memoires de l'Eau © JC Verchere

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Virevolte 2013L’association Virevolte veut promouvoir la danseclassique et présente quelques pièces durépertoire : Fête des Fleurs à Genzano (Bour-nonville), variation du Grand Pas Classiqued’Aubert, Le spectre de la Rose, mais aussi descréations, composées par Mireille Olivei-Mon-ruffet, directrice de cette troupe enthousiasteen grands tutus romantiques…

le 26 janvLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

Valse en trois tempsTrois courtes pièces de Christian et FrançoisBen Aim pour explorer les notions de dualité,de confrontation du corps seul avec la musique,de narration. Poésie du geste, jaillissements,exaltation, mais aussi humour, sens du burles-que. Une volonté de dépasser les apparencesdans un spectacle d’une grande sobriété.

le 30 janvLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

Come be and gone

Michael Clark unit son goût pour le répertoireet les techniques néoclassiques à un universesthétique plutôt trash. Dans son spectacleCome be and gone, il détourne d’un même gesteles codes du ballet classique et de la dansecontemporaine, ceux de la mode, de la pop etdu visuel art. Il construit avec sa cie virtuose uneœuvre forte sur des musiques de David Bowie,Lou Reed, Brian Eno. Une revendication del’utopie, de la révolte, de la jeunesse. Vivifiant !

le 25 janvLes Salins, Martigues04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr

HivernalesSoirée de présentation des Hivernales, pour la35e édition : un programme riche et éclectiquequi débute en avance, avec Gloria Paris etDaniel Larrieu pour un spectacle, Divine, néde la rencontre entre la metteuse en scène et lechorégraphe autour du premier roman de JeanGenet, Notre dame des Fleurs. Le festival sedéroulera du 23 février au 2 mars prochain.

Les 21 et 22 janvHivernales, Avignon04 90 82 33 12www.hivernales-avignon.com

Cuisses de grenouilleDrôle de nom pour évoquer une ballerine,«cuisses de grenouille»  ! Carlotta Sagnadévoile des pans de son enfance, ses rêves depetite fille, la confrontation avec le monde de ladanse, le vocabulaire, les ficelles du métier… Etle merveilleux des représentations, descoulisses. Sur un ton espiègle elle évoque letemps de l’apprentissage, et au détour expliquequelques ficelles : «merde» porte chance ? AuXVIIe le nombre de spectateur s’évaluait à laquantité de crottin à l’entrée de la salle  !L’anecdote crée la complicité…

le 12 févThéâtre d’Arles04 90 52 51 55www.theatre-arles.com

Les chemins de la danseLa création de la Cie Europa Danse (Jeunesdanseurs de la Communauté européenne),accessible dès 9 ans, évoque l’histoire de ladanse dans une machine à remonter le temps.Le point de départ, un studio de danse, uncouple répète, se dispute sur l’interprétation,d’où un retour sur les principes et l’esprit de ladanse occidentale. Six artistes présentent desextraits d’œuvres célèbres, on retrouve Nijins-ki, Balanchine, Petipa, Béjart, Montalvo…Pédagogique et exceptionnel !

le 30 janvThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatredenimes.com

le 26 janvAuditorium, le Thor04 90 33 96 80www.auditoriumjeanmoulin.com

PanoramaPhilippe Decouflé offre dans ce spectacleinclassable un florilège de ses grandes choré-graphies. Retour sur soi, que ce choix éclectiqueentre Octopus, Codex, Triton, Decodex, Shazam…On ne peut qu’être séduit par chaque scène oùcirque, image, danse se mêlent. Un grand pat-chwork des créations du chorégraphe magicien.

du 6 au 8 févThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatredenimes.com

Käfig BrasilMourad Merzouki, poussé par l’envie de pour-suivre la fructueuse collaboration avec les 11danseurs cariocas rencontrés à l’occasion despièces Correria et Agwa, confronte ces 11 per-sonnalités à quatre chorégraphes invités  :Anthony Egéa, Céline Lefèvre, Denis Plassard,Octavio Nassur. En fil rouge, le propos de Mou-rad Merzouki qui fait se rejoindre ses amitiésartistiques. Poésie, hip hop, couleurs du Brésil, for-mes hybrides… un condensé de mondes sensibles.

le 9 février Théâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

le 30 marsLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

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© Michel Cavalca

Trio © Estelle Brugerolles

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DANSE28AU PROGRAMME

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Apache, des défis àrelever

Rencontre entre hip hop et rock, cespectacle rompt avec les clichésqui cloisonnent les genres. HamidBen Mahi puise dans les œuvresmusicales d’Alain Bashung leurénergie, leur poésie brute. Aveccinq danseurs, accompagné par leguitariste de Bashung, Yan Péchin,il exalte la variation des sentiments :amour, rage, colère, joie, amer-tume. Pour un hip hop qui tient unvrai propos social, en s’éloignantdu rap, justement.

Les 7 et 8 févThéâtre La Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

Two old menIvan Favier et Bert Van Gorp ontcent ans à eux deux. Leur spec-tacle ironique et délicat pose laquestion du temps, des renonce-ments, lorsque l’énergie et lasouplesse quittent inéluctablementles corps, que l’appréhension del’espace devient mouvante, maisque la grâce, fragile, peut naîtredans le renoncement à la superbe.Un ciné-danse sensible.

le 19 janvThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

Ailey IIDans la continuité de l’héritage descombats de la compagnie de dansed’Ailey durant les années 60, AileyII propose un spectacle composéde trois pièces, qui sur des musi-ques de jazz, fusionnent dansecontemporaine et culture afro-amé-ricaine, inventant une forme autourdes thèmes abordés : mémoire dela terre mère, délivrance du joug del’esclavage, prise de consciencepolitique. Dynamique, esthétisant,mais toujours neuf de ses révoltesanciennes…

le 13 févThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

le 15 févLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

EvaYerbabuenaÉtoile internationale de la nouvellegénération flamenca, Eva Yerba-buena, portée par la mémoire dela guerre civile espagnole, est ha-bitée dans sa danse par uneangoisse originelle. Pour son spec-tacle Cuando yo era, elle chercheun autre monde composé d’absoluet de silence où les éléments, l’eau,la terre, reprennent leur sens. Elleest superbement accompagnéepar la guitare de Paco Jarana et lechant rauque de Pepe de Pura,Jeromo Segura et Moi de Moron.La fougue de la nostalgie !

le 19 janvLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

Le lac des cygnesLe ballet de l’opéra de Perm, perlede l’Oural, interprète à la perfectionle grand ballet romantique chorégra-phié par l’étoile Natalia Makarovasur la musique de Tchaïkovski.Les cinquante-cinq danseurs, dansla grande tradition du Kirov qui futaccueilli lors de la deuxième guerremondiale à Perm, livrent un spec-tacle de répertoire, dans la grandetradition russe.

le 1er févLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

Dada Masilo’sSwan LakeLe Lac des cygnes revisité parDada Masilo, issue de la DanceFactory de Johannesburg, est unmorceau d’anthologie. Le balletromantique fusionné à la danseafricaine prend une jeunesse in-croyable. Les tutus s’accommodent,les pointes du corps de ballet sontabandonnées et, avec cet humourdéjanté, les amours du PrinceSiegfried sont un tantinet diffé-rentes... Les clichés éclatent, pourun spectacle joyeux et enlevé !

le 1er févThéâtres en Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatreendracenie.com

De Flamencas

Chant, guitare, danse, tableaux auxnoms féminins… Marco Floresunit tradition et modernité dans unflamenco personnel et expressif.On ne compte plus les prix pour cetimmense danseur, quatre prix àCordoue en 2007, Prix AntonioGades, Mario Maya, Carmen Ama-ya, prix du danseur le plus completdu concours National Art Flamencode Cordoue 2007, prix Révélationdu meilleur danseur de Flamenco2008, prix meilleur danseur 2009,Flamenco Hoy, presse spécialisée…Bref, en perspective, un spectaclebrillant !

le 20 janv Le Forum, Fréjus04 94 17 73 70www.aggloscenes.com

Les modulablesLe spectacle conçu par JoanneLeighton, directrice du CentreChorégraphique National de Bel-fort, se situe à mi-chemin entrel’installation et l’évènement déam-bulatoire. Composées de courtesscènes de 4 à 20 mn, les choré-graphies s’adaptent aux différentslieux, prennent des formes varia-bles, du solo au sextet, en osmoseavec les cadres.

le 18 janvThéâtre de la Licorne, Cannes04 97 06 44 90www.madeincannes.com

© PierreTerrasson

© Eduardo Patino

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JEUNE PUBLIC30AU PROGRAMME

Au fond de la classePassant du hip hop à la fanfare, du rap au reggae,le chanteur-guitariste Merlot chante ses souve-nirs d’écolier, accompagné d’un beatboxerrappeuret d’un soubassophoniste. Bagarres dans lescours de récré, révolution à la cantine, premierschagrins… une vie de maternelle turbulente etréjouissante ! À partir de 4 ans.

le 6 févThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatredenimes.com

MinifocusC’est une boite à musique géante, qui bidouilledes bruits de cuillère et des tubas aux vibrationsventriculaires, des guitares distordues et desgramophones revisités. Les quatre musiciens,issus des groupes Monofocus et Mazalda pro-posent un concert électro blues forain pourenfants dès 5 ans, et adultes curieux !

le 17 janvForum des Jeunes, Berre L’Etang04 42 10 23 60www.forumdeberre.com

Weepers Circus

Les musiciens alsaciens déjantés reviennentavec un nouveau spectacle, Le Grand Bazar,qu’ils rodent tout juste. Entre chansons enfanti-nes revisitées et compositions originales, le butest toujours le même, régaler petits et grandsen musique.

Le 29 janvPôleJeunePublic, Le Revest04 94 98 12 10www.polejeunepublic.com

Y-es tu ?

Qui ça ? Le loup bien sûr ! Sur une variation trèslibre du Petit Chaperon Rouge, la CompagnieS’appelle reviens… tricote une histoire basée surles peurs de l’enfance et les non-dits, aveccomédiens-manipulateurs et jeu d’ombre et delumière et sons trafiqués… À partir de 6 ans.

le 22 janvPôleJeunePublic, Le Revest04 94 98 12 10www.polejeunepublic.com

Tête à claquesIls sont deux à en prendre des claques… Stef etMika, la crapule et le débile, sont les boucsémissaires de leur village, un calvaire et unerédemption que les Ateliers de la Colline racon-tent avec émotion et inventivité, les poupées dechiffon géantes étant plus vraies que nature !Dès 9 ans.

le 14 févThéâtres en Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatresendrecenie.com

UccelliniC’est avec de l’eau et de la terre qu’IsabelleHervouët commence à faire son autoportrait engrand format, devant un parterre de bambins de9 mois. Petit à petit la toile va s’enrichir du re-gard qu’elle porte autour d’elle, et le portrait vadevenir rencontre. C’est rien moins que l’artcomme nécessité vitale que nous racontel’artiste.

du 17 au 19 janvLe Lenche04 91 91 52 22www.theatredelenche.info

Le Jour de grandirDeuxième volet d’un triptyque qui tisse les pontsentre Orient et Occident en développant leséchanges et les pratiques artistiques intercul-turelles du Flying group et l’Est et l’Ouest. Pourpartir à la recherche du jour de grandir quin’arrive toujours pas, deux enfants vontentreprendre de traverser une forêt magiquedans laquelle ils croiseront des personnageséchappés des mythes grecs et chinois…

du 22 au 24 janvLe Massalia04 95 04 95 70www.theatremassalia.com

Sœur, je ne sais pasquoi frèreLa nouvelle création de Philippe Dorin etSylviane Fortuny prend la forme d’un huis closféminin, où cinq sœurs de 10 à 75 ans vonts’affronter autour d’un lourd secret qu’ellesdissimulent. À la façon des matriochkas, leshistoires de chacune vont s’imbriquer et serévéler…

du 29 janv au 1er févLe Massalia04 95 04 95 70www.theatremassalia.com

le 8 févThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

le 12 févThéâtre de Cavaillon04 90 78 64 64www.theatredecavaillon.com

Le jour de grandir, dessin G. Herbera

Merlot © Virginie Riche

© Catherine Pavet© X-D.R

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Ne m’oublie pasPhilippe Genty et Mary Underwood reprennentleur spectacle créé en 1992 avec de jeunesartistes norvégiens. Une nouvelle version quiplonge le spectateur dans un climat de transeenvoûtante fait de rêves vertigineux, où danse,théâtre, chant et marionnettes ne font qu’un.

les 1er et 2 févLe Toursky0 820 300 033www.toursky.org

PsyLa talentueuse compagnie québécoise Les 7doigts de la main invente une thérapie hors ducommun pour soigner ses névroses, avec forceagrès et prouesses spectaculaires. De la cordeaérienne à la roue allemande, des cannes auxbéquilles en passant par le mât chinois tous lesmoyens sont bons pour passer outre lestroubles psychologiques…

les 30 et 31 janvLa Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

Les FuyantesDans un décor mouvant, cinq personnages vontappréhender un monde d’illusions, dans lequelles perceptions visuelles et sensitives se trou-vent bousculées, et vont se créer de nouveauxrepères, un nouvel angle d’observation Dansl’univers onirique de la Cie Les Choses de rienla frontière entre réel et fiction est ténue…

le 25 janvThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

Semianyki

Ces clowns-là sont frappadingues ! Et russes,d’où le titre qui signifie «la famille», et dont lepublic va pouvoir goûter les délires au coursd’un quotidien peu banal ! Sans un mot, et surun rythme survolté, les six membres vont selivrer une guerre sans merci pour le pouvoir…

le 19 janvThéâtres en Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatresendracenie.com

le 26 janvLe Forum, Fréjus04 94 95 55 55www.aggloscenes.com

Foté/Foré

Le Cirque Mandingue, des artistes guinéens,danseurs, acrobates, contorsionnistes, invitentle danseur hip hop Régis Truchy dans un spec-tacle énergique où se mélangent acrobaties etpyramides humaines, hip hop et dansestraditionnelles.

le 29 janvPalais des Congrès, Saint-Raphaël04 94 19 84 19www.aggloscenes.com

#File_ToneLe collectif Subliminati Corporation, qui réunitdes artistes kamikazes italiens, catalans,basques, coréens et français propose un «crashtest poétique qui pêlemêle le président desEtats-Unis d’Europe, Fidel Castro, Dieu etBarack Obama»… dans un joyeux mélange decirque, jonglage, human beatbox, danse etthéâtre !

le 5 févThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

le 15 fev Théâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

Bach en ballesLes deux artistes de la cie Chant de Balles, EricBellocq, au luth, et Vincent de Lavenère, jon-gleur, content une histoire sans mot, où lesdoigts du luthiste sont des personnages et lesballes du jongleur des notes de musique. Unvoyage poétique et musical qui «donne à voir cequ’on entend et écouter ce qui se voit».

le 29 janvLa Croisée des arts, Saint-Maximin04 94 86 18 90www.var.fr

CIRQUE32AU PROGRAMME

© Philippe Cibille

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Korcia joue Tomasi

Le violoniste interprète le Concerto pour violond’Henri Tomasi avec l’Orchestre Philharmo-nique de Marseille (dir. Georges Pehlivanian)qui joue également une création de ChristianJost et la 2e symphonie de Brahms.

MARSEILLE. Le 18 janv à 20h. Silo04 91 90 00 00 www.silo-marseille.fr04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

Sonates de HaendelSharman Plesner (violon) et Jean-Paul Serra(clavecin) dans leur répertoire de prédilection.

MARSEILLE. Le 18 janv à 18h et 20h30. Bastide La Magalone04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Quatre jours à ParisS’il ne vogue pas vers Cadix ou Mexico, pours’amarrer au quai de la capitale et d’un irré-sistible vaudeville, ce Francis Lopes-là tangueet chavire au rythme de la Samba brésilienne.Une distribution jeune et tonique pour unclassique du genre !

MARSEILLE. Les 19 et 20 janv à 14h30. Théâtre de l’Odéon04 96 12 52 70 www.marseille.fr

Carte blancheAux élèves du Conservatoire de Marseille (dir.Jean-Claude Latil).

MARSEILLE. Les 19 janv et 9 fév à 11h. Foyer de l’OpéraEntrée libre dans la limite des places disponibles04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

Les musiques de Marcel ProustUne madeleine à croquer en compagnie dumusicologue Lionel Pons, assortie de lecturesde la Recherche et ses nombreuses allusionsmusicales !

MARSEILLE. Le 19 janv à 16h.Alcazar - Salle de conférence04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

CNIPALApér’Opéra

AVIGNON. Les 19 janv et 9 fév à 17h. Foyer Opéra 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

L’heure du ThéMARSEILLE. Les 24 et 25 janv et 14 et 15 fév à17h15. Foyer de l’Opéra Entrée libre sur réservation 04 91 18 43 18

L’heure exquise TOULON. Les 31 janv et 13 fév à 19h. Foyer Campra 04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr

Haendel / BrittenAprès Aix (17 janv), l’ensemble Les Siècles(dir. François-Xavier Roth) rejoue sonprogramme de musique anglaise courant dubaroque de Haendel aux mélodies de Brittensur des textes de Rimbaud

ARLES. Le 20 janv à 11h. Méjan04 90 49 56 78 www.lemejan.com

Le phénomèneMartinuExposition sur l’œuvre, les influences et la vie,à Prague, Paris, aux USA durant la guerre, ducompositeur tchèque décédé en 1959.

MARSEILLE. Du 21 janv au 13 fév. Villa Magalone.Entrée libre04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

De Bach à BuxtehudeBenjamin Alard à l’orgue.

MARSEILLE. Le 22 janv à 20h. Temple GrignanEspace Culture 04 96 11 04 61www.marseilleconcerts.com

Alexandre TharaudLe pianiste joue Grieg, Mahler, Schumann etBeethoven.

TOULON. Le 22 janv à 20h30. Palais Neptune04 94 18 53 07 www.festivalmusiquetoulon.com

Quatuor HagenLa saison musicale commence au GrandThéâtre aixois avec trois Quatuors en fa deBeethoven, joués par des cordes maîtresses.

AIX. Le 22 janv à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.net

Festival Présences

Radio France, invitée régulière à Aix depuistrois ans, concrétise sa collaboration avec leGrand Théâtre de Provence en décentralisantson festival dédié à la création contempo-raine. Une foule d’artistes jouent des œuvresinouïes, dont de nombreuses créations mon-diales, nées de l’imagination d’une bonnevingtaine de compositeurs issus du bassinméditerranéen : Moultaka, Berio, Tomasi, Oha-na, Xenakis, Haddad, Markeas, Dallapicolla…Les concerts sont diffusés, en direct ou diffé-ré, sur les ondes de France Musique ! Le concert inaugural est gratuit : «Mythes etreligions de la Méditerranée» par l’EnsembleOrchestral Contemporain (dir. Daniel Kaw-ka). Puis l’Orchestre Philharmonique et leChœur de Radio France, Robin Renucci etMichael Lonsdale (récitants) exaltent Camus,avant que l’Orchestre et la Maîtrise de Ra-dio-France, Musicatreize, le saxophone deDavid el Malek et la trompette orientaled’Ibrahim Maalouf ne livrent deux créations.C’est ensuite, tour à tour, l’Egyptian Contem-porary Music Ensemble, l’Ensemble 2e2m,le Quatuor Voce… qu’on découvre… avant quela manifestation ne s’achève avec «Voix de laMéditerranée» par Musicatreize et le Chœurcontemporain (dir. Roland Hayrabedian) À vos oreilles !

AIX. Festival Présences 23e édition, du 23 au 27 janv. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.net

Festes d’OrphéeCaractères et portraits – Un art baroque parl’ensemble soliste diri-gé par Guy Laurent, auxsons de flûtes, clavecin et viole de gambe.

AIX. Le 24 janv à 20h30. Temple de la rue de la Masse04 42 99 37 11 www.orphee.org

MUSIQUE34AU PROGRAMME

Laurent Korcia © Andres Reynaga

Franc�ois-Xavier Roth © Franc�ois Sechet

David el M

alek © X-D

.R.

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Corpus fictifAutour d’une création de Thierry Machuel s’ar-ticulent des pièces de Mauricio Kagel (RRR),Max Lifchitz (Three songs pour soprano et trom-pette), Luciano Berio (Sequenza pour voix) etGeorges Aperghis (Récitation pour voix). Issusde l’Ensemble Télémaque dirigé par RaoulLay, on entend la soprano Brigitte Peyré, letrompettiste Gérard Ocello, les percussionnis-tes Christian Bini et Gisèle David, mis enscène par Olivier Pauls en un voyage autourdu corps musical.Le compositeur Thierry Machuel voit son nomassocié, en 2013 et 2014, au programme qu’étu-dient les lycéens de classe de Terminale passantl’épreuve musicale au baccalauréat. Aussi unconcert spécifique, dans l’après-midi, permetaux futurs candidats de découvrir un de sesopus en création et de rencontrer le musicien.Une déclinaison de l’opus de Thierry Machuelsera restituée fin mai, avec des percussion-nistes et chanteurs amateurs (scolaires etadultes), dans le cadre de l’installation del’Ensemble Télémaque à l’Estaque, au PôleInstrumental Contemporain (PIC).

MARSEILLE. Le 25 janv à 19h. ABD Gaston Defferre Entrée gratuite sur réservation 04 13 31 82 00 www.ensemble-telemaque.com

Duo RiguttoLe père Bruno et le fils Paolo jouent à quatre mains.

AVIGNON. Le 25 janv à 20h30. Opéra04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Viva Venezia 1Projection du film documentaire de Jean-LouisGuillermou Un prince à Venise sur la vie deVivaldi avec Michel Serrault…

MARSEILLE. Le 26 janv à 14h.Alcazar - Salle de conférence04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

L’enfant et les sortilègesLa féerie de Ravel et Colette pour un spectacletout public ! Les voix sont accompagnées parune formation chambriste (piano à 4 mains,violon et violoncelle) dont la direction musi-cale est assurée par Didier Puntos, pour unemise en scène d’Arnaud Meunier.

AIX. Le 25 janv à 20h30 et le 26 janv à 16h. Théâtre du Jeu de Paume08 2013 2013 www.lestheatres.netMARTIGUES. Le 29 janv à 20h30 (scolaire a 14h15). Théâtre des Salins 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

L’histoire du soldat

Un chef-d’œuvre de Stravinsky sur un texte deRamuz ! C’est une aventure étrange et diabo-lique, un conte faussement naïf datant del’immédiat après-guerre de 1914-18. Le soldatJoseph, de retour de permission, vit une espècede pacte faustien qui interroge la perceptionhumaine du temps, suggère plus qu’il ne dit dela perte et de l’échange, de la candeur et del’horreur… de la solitude… La musique, incisive,collant au pas du héros et de la narration, estinterprétée par l’Ensemble Télémaque (dir.Raoul Lay). Une partition qu’ils ont jouée sou-vent, mais qui sera mise en espace et récitantpar Renaud-Marie Leblanc !

MARSEILLE. Le 26 janv à 19h. ABD Gaston Defferre Entrée gratuite sur réservation 04 13 31 82 00 www.ensemble-telemaque.com Télémaque

L'ensemble Te� lé�maque © Agnès Mellon

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AU PROGRAM

ME

35

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WozzeckUn sommet artistique au XXe siècle signéAlban Berg. L’opéra est adapté du drame deBüchner, et narre l’histoire implacable d’un«passage à l’acte», des conditions sociales etpsychologiques qui poussent le soldatWozzeck au crime et au «suicide». La musiqueest noire, atonale, expressionniste, lyrique etdissonante, criarde et chaotique, image dudésordre intérieur du héros chanté par unefamilier du rôle : Andreas Scheibner. Mise enscène Mireille Larroche et direction musicalePierre Roullier.

AVIGNON. Le 27 janv à 14h30 et le 29 janv à 20h30. Opéra04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Dialogues des Carmélites

Sur le texte de Bernanos, Poulenc écrit en1957 une musique intense, profondément bou-leversante, dont l’émotion culmine au final,lorsque les têtes des filles du Carmel tombent,une à une et que leur voix s’éteint… ErmonelaJaho incarne Blanche de la Force sous la direc-tion musicale de Serge Baudo dans une miseen scène de Jean-Philippe Clarac & OlivierDeloeuil.

TOULON. Le 27 janv à 14h30, les 29 janv & 1er fév à 20h. Opéra04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr

QuintetteCinq musiciennes de l’Orchestre Philharmoni-que de Radio France débarquent dans lacalanque pour jouer des pièces pour clari-nette et quatuor à cordes.

CASSIS. Le 27 janv à 17h30. Oustau Calendal04 42 01 77 73 www.musicalescassis.com

Ariane à NaxosL’ensemble baroque Café Zimmermann, AlainCarré et Isabelle Caillat (récitants) jouent lemélodrame d’un compositeur oublié aujour-d’hui, Jiri Antonin Benda, qu’ils mêlent à desextraits de l’étonnante correspondance de Mo-zart et son Quatuor avec piano-forte n°1 KV 478.

AIX. Le 28 janv à 20h30. Théâtre du Jeu de Paume08 2013 2013 www.lestheatres.net

Bernard d’AscoliLe pianiste interprète un beau programmeconstruit autour du thème de l’eau, agrémentédu vent ou de la nuit, courant de Debussy etRavel, à Schubert et Chopin. Un formidablemusicien issu de notre région !

MARSEILLE. Le 29 janv à 20h. Auditorium de la Faculté de Médecinewww.musiquedechambremarseille.org ou EspaceCulture 04 96 11 04 60

Jay GottliebLe pianiste joue dans son jardin contemporaindes opus de Giacinto Scelsi (Quatre Illustra-tions sur la Métamorphose de Vishnou),Maurice Ohana (Six Etudes) et George Crumb(Makrokosmos).

MARSEILLE. Le 30 janv à 20h. Salle Musicatreize04 91 00 91 31 www.musicatreize.org

Nikolaï LuganskyAprès son passage à La Criée à Marseille (15janv), le grand pianiste russe se présente auGrand Théâtre de Provence pour un program-me alliant Janacek, Schubert et Rachmaninov.

AIX. Le 1er fév à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.net

Viva Venezia 2Projection de l’opéra Il Signor Goldoni (2007)de Luca Mosca.

MARSEILLE. Le 2 fév à 14h.Alcazar - Salle de conférence04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

Heitor Villa-LobosApér’Musique dans le cadre de la collaborationde l’Opéra-Théâtre et du Conservatoire de lacité papale.

AVIGNON. Le 2 fév à 17h. Auditorium Mozart/ConservatoireEntrée libre 04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Midi nightUn rendez vous noctambule du Festival desmusiques émergentes accueilli au théâtrevarois.

TOULON. Le 2 fév de 21h à 3h du mat ! Théâtre Liberté04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr

ElectrochocsScène ouverte électroacoustique préparée parLucie Prod’homme.

MARSEILLE. Le 5 fév à 19h. Auditorium Cité de la musique04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Académie duTambourinTambourinaires & musiques de kiosque parGaëtan Colloc (galoubet-tambourin) et Mau-rice Guis (piano).

AIX. Le 5 fév à 19h. Temple de la rue de la Masse04 42 99 37 11 www.orphee.org

La face cachée de la luneLes Pink Floyd réinterprétés par Thierry Balasseavec les moyens techniques d’aujourd’hui.

GAP. Le 5 fév à 20h30. Théâtre La Passerelle04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

Reevox2e édition d’une manifestation consacrée aux«musiques et arts électroniques», diverse etinterdisciplinaire. Au programme, huit rendez-vous, «works in progress», concerts, création,performances, ballet, «promenade» quiplantent leurs tréteaux dans différents lieux,au Klap principalement : un départ du Gmempour une arrivée au Cabaret aléatoire et uneétape à la Friche, de l’electroacoustique àl’électronique…

MARSEILLE. Reevox Du 5 au 9 fév04 96 20 60 10 www.gmem.org

Sextuor OphélieGaillardLa violoncelliste, bien accompagnée de cordes,pour un programme de musique de chambreclassique avec le Sextuor n°1 de Brahms etcelui de Tchaïkovski «Souvenirs de Florence».

AIX. Le 6 fév à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.net

MUSIQUE36AU PROGRAMME

Ermonela Jaho © X-D.R.

Nikolai Lugansky © Caroline Doutre and Naive

Chambre des machines © Kirstie Shanley

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Françaix & DebussyUn Quintette à vent, dont les membres sontissus des rangs de l’Orchestre de l’Opéra,donne un beau récital dans le cadre du «Cen-tenaire Jean Françaix» et du «150 anniversairede Claude Debussy».

MARSEILLE. Le 7 fév à 17h. Foyer Opéra04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr

Jean-Marc AymesLe musicien au clavier croque un programmeautour du «portrait dans la musique françaisepour clavecin au XVIIIe siècle».

MARSEILLE. Le 7 fév à 20h. Salle Musicatreize«Avant-goût» par Martine Vasselin le 4 fév à 18h3004 91 00 91 31 www.musicatreize.org

Elektra

Un choc musical signé Richard Strauss quirévolutionne l’histoire de l’opéra au début duXXe siècle (voir CD sur www.journalzibeline.fr ).Avec Jeanne-Michèle Charbonnet, dans lerôle-titre, Marie-Ange Todorovitch (Clytem-nestre), Patrick Raftery (Aegisthe), NicolasCavallier (Oreste), placés sous la direction dePinchas Steinberg dans une mise en scène deCharles Roubaud.

MARSEILLE. Les 7, 13, 16 fév à 20h & le 10 fév à 14h30. Opéra04 91 55 11 10 http://opera.marseille.frConférence Opéra Le 2 fév à 15h. Foyer Opéra

MusicatreizeL’ensemble vocal dirigé par Roland Hayrabe-dian regagne sa salle de la rue Grignan pourinterpréter Swan Song de Maurice Ohana,Chant intime de Zad Moultaka, Danaë deFrançois-Bernard Mache et une création enforme de « berceuse » d’Edith Canat de Chizy.

MARSEILLE. Le 8 fév à 20h. Salle Musicatreize04 91 00 91 31 www.musicatreize.org

Douce plainteAirs pour soprano, hautbois et continuo deBach et Haendel accompagnés de textes etvidéos par l’Ensemble Dulcinosa.

MARSEILLE. Le 8 fév à 20h30. Chapelle Saint-Joseph (14e). 06 63 86 78 82 http://cantatrix.free.fr

Alina PogostkinaLa violoniste joue le Concerto de Prokofiev encompagnie de Christoph Altstaedt et del’Orchestre Symphonique de l’Opéra quiinterprètent également la Symphonie «Dunouveau Monde» de Dvorak.

TOULON. Le 8 fév à 20h30. Opéra04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr

Musiques en blanc et noirUne causerie musicale de Lionel Pons, autourd’une thématique originale, qui file peut-êtresur les touches d’un clavier ou dans la languede Nougaro ? Surprise !

MARSEILLE. Le 9 fév à 16h.Alcazar - Salle de conférence04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr

L’amour masquéUne opérette d’André Messager sur un livret deSacha Guitry mise en espace par Philippe Binotet Pascal Barraud, dirigée par Samuel Jean.

AVIGNON. Le 9 fév à 20h30. Opéra04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

TriosAmaury Coeytaux (violon), Victor Julien-Lafer-rière (violoncelle) et Guillaume Bellom (piano)dans des trios de Haydn, Chostakovitch et unecréation mondiale de Jean-Frédéric Neuburger.

ARLES. Le 10 fév à 11h. Méjan04 90 49 56 78 www.lemejan.com

Duo RefletsEmilie & Michel Gastaud, fille & père à laharpe et aux percussions.

MARSEILLE. Le 10 fév à 17h. Eglise Saint LaurentEspace Culture 04 96 11 04 61www.marseilleconcerts.com

Trio George SandUn programme au féminin avec Clara Schu-mann, Lily Boulanger, Mel Bonis et FannyMendelssohn !

MARSEILLE. Le 12 fév à 20h. Faculté de Médecinewww.musiquedechambremarseille.orgou Espace Culture 04 96 11 04 60

In memoriamConcert à la mémoire de Brigitte Engerer pardeux partenaires et amis : Boris Berezovsky(piano) et Henri Demarquette (violoncelle).

AVIGNON. Le 12 fév à 20h30. Opéra04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr

Roux VénitienConcert-conférence autour des Sonates del’opus 2 de Vivaldi par l’ensemble Baroques-Graffiti (dir. Jean-Paul Serra)

MARSEILLE. Le 13 fév à 15h (enfants sur réservation [email protected]) et 17h (adultes)Alcazar. Entrée libre. 04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fret le 15 fév à 18h & 20h30. Villa Magalone04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Figures de l’amourDans l’œuvre de Campra par l’ensemble Par-nassie du Marais.

ENTRAIGUES SUR LA SORGUE. Le 14 fév à 20h15. La Courroie04 90 32 11 41 www.lacourroie.org

Myung-Whun ChungÀ la tête de l’Orchestre de Radio France, lechef est attendu dans la 5e symphonie deMahler.

AIX. Le 15 fév à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.net

RetrouveZnos agendas et rendez-vous, ainsi que toutes les annonces du mois à venir,sur notre site mis à jour quotidiennement

www.journalzibeline.fr

AU PROGRAM

ME

37MUSIQUE

Elektra © Christian Dresse 2003

Amaury Coeytaux © Denis Pourcher

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AIXGrand Théâtre de Provence : Ibrahim Maalouf& David El Malek avec l’Orchestre Philharmonique& Maîtrise de Radio France Choeur Musicatreize(25/1), Ahmad Jamal (5/2)

08 2013 2013www.lestheatres.net

Pasino : Abbamania (5/2), Gospel pour 100 voix«World tour 2013» (6/2), Kaas chante Piaf (13/2)

04 42 59 69 00www.casinoaix.com

Théâtre et Chansons : Récital Jacques Bertin(26 et 27/1), «T(ouf !)out l’camp…» (1/2), Les Bals,les barbecues et les crématoriums de ClaudeSemal (9/2)

04 42 27 37 39www.theatre-et-chansons.com

Seconde Nature : Bambouno + 123MRK (18/1)04 42 64 61 01www.secondenature.org

ARLESCargo de nuit : Positive Roots band & Rod Taylor(26/1), Lou Doillon (2/2), Audrey Lavergne (8/2)

04 90 49 55 99www.cargodenuit.com

AUBAGNEEscale : Flavia Coelho + Messengers (25/1), Mono-phonic Interzone + Belly Button + Kami (2/2), Maycad+ Naias + Mac Abbe & Le Zombi Orchestra (12/1),Nafas (17/1)

04 42 18 17 18www.mjcaubagne.fr

Comoedia : «Ça va jazzer» avec Christian BonQuintet (18/1), Michel Portal et Bojan Z (19/1),Yves Laplane Quartet (20/1)

04 42 18 19 88www.aubagne.fr

AVIGNONAJMI Présentation des Ateliers (16/1), Jam Session #5(17/1), Gabriel Zufferey solo (20/1), MasterClassavec Tony Hymas (26/1), Tony Hymas solo (27/1),Tony Hymas & Bates Brothers(1/2), Jazz Story #3Marty Paich (7/2)

04 90 860 861 www.jazzalajmi.com

Passagers du Zinc : BB Brunes (salle de l’Etoileà Chateaurenard) (25/1), Apéro concert Flangers(31/1), Synopsys + Lost Tape + Loudspankers +Dawa Upendo (1/2), carte blanche à l’associationEchanges avec Dress Code + Toni Espagne (7/2)

04 90 89 45 49www.passagersduzinc.com

BERRE L’ETANGForum de Berre : Minifocus (17/1), FatoumataDiawara (24/1)

04 42 10 23 60www.forumdeberre.com

BRIANÇONThéâtre du Briançonnais : Nevchehirlian (18/1),

04 92 25 52 42 www.theatre-du-brianconnais.eu

Altitude Jazz Festival : 7e édition (25/1 au 9/2)avec Perrine Mansuy (25/1), Don Billiez (26/1),Flavio Boltro Joyful 5tet (30/1), Sonido del Monte(31/1), Das Kapital (1/2), BoNObo trio (7 et 8/2),Paris Combo(9/2)

Association Les Décablés 07 60 84 22 01 www.altitudejazz.com

CAVAILLONScène Nationale : Interzone avec Serge Teyssot-Gay et Khaled Aljaramani (15/2)

04 90 78 64 64www.theatredecavaillon.com

CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNEAkwaba : Solo Banton + Conquering Sound +Welders Hi-fi (19/1), Nudweiser + Mudbath(26/1), Zoxea + Greg Frite + A2H (2/2), Chips +We make believe + Apothem (9/2)

04 90 22 55 54www.akwaba.coop

DIGNECentre culturel René Char : «Lettres musicalesde motivation» Trio Lalisse/Chabasse/Soler etDuo Mansuy/Longsworth (26/1)

04 92 30 87 10www.sortiradigne.fr

GAP La Passerelle : La Face cachée de la lune,Expérience Pink Floyd (5/2)

04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

GRASSEThéâtre de Grasse  : Gamblin Jazze de WildeSextete (25 et 26/1)

04 93 40 53 03www.theatredegrasse.com

HYÈRESThéâtre Denis : Batlik + Slow Flow (1/2)

04 98 070 070www.tandem83.com

ISTRESL’Usine : Stephan Eicher (5/2), Broussaï + DonCarlos + Bionic man sound (7/2)

04 42 56 02 21www.scenesetcines.fr

LA CIOTATAtelier Jazz Convergences : Gershwin trio et P.Duchemin & les frères Le Van (19/1)

04 42 71 81 25www.jazzconvergences.com

LA GARDEThéâtre du Rocher  : Gruppetto (22/1), avecTandem : Fatoumata Diawara (25/1)

04 94 08 99 34 www.ville-lagarde.fr04 98 070 070 www.tandem83.com

LA SEYNE SUR MER Fort Napoléon - ArtBop : Paul Pioli trio (25/1),Piazzojazz (8/2)

04 94 09 47 18 www.ot-la-seyne-sur-mer.fr

LA VALETTE-DU-VARMarélios : Plaisirs solitaires par Chloé Lacan (9/2)

04 94 23 62 06www.lavalette83.fr

LE THORAuditorium de Vaucluse : Evasion (19/1)

04 90 33 97 32www.auditoriumjeanmoulin.com

Sonograf’ : Nico’zz band (18/1), Daddy & theMatches (25/1), Wilko Johnson (7/2)

04 90 02 13 30www.lesonograf.fr

MARSEILLEAtelier des Arts : Culore Nostru (19/1)

04 91 26 09 06 www.marseille9-10.fr/l_atelier_des_arts.php

Bancs Publics : Emilie Lesbros & Home Work(17/1), Bastien Boni solo & Sabine Tamisier lecture& Duo Luc Bouquet-Raymond Boni (18/1), LucBouquet solo & JP Jullian solo &R Boni solo & B.Boni solo & Quartet (19/1)

04 99 16 46 00www.lesbancspublics.com

BMVR Alcazar : Ahmad Compaoré solo (8/2)04 91 55 90 00www.musiquerebelle.com

Boîte à Musique-Friche Belle de Mai : MasterClass guitare avec Tété (29/1)

04 95 04 95 04 www.musiquerebelle.com et www.tete.tt

Cabaret Aléatoire : Kendrick Lamar (27/1)04 95 04 95 09www.cabaret-aleatoire.com

Caravelle : Sudden (1/2), Manuel Amelong (6/2),Lil’Butt (13/2)

0491 90 36 64 www.lacaravelle-marseille.com

Centre Fleg : Jazz de la mémoire avec RogerSoirat (19/1)

04 91 37 42 01

Cité de la Musique : Radica Sicula au J1 (17/1),Vezouvia (19/1), Trop puissant ! avec Namaste +M!ura (22/1), Jazz en Scènes (28/1), G (29/1),Electrochocs#1 (5/2), Chants de la mer noire(9/2), Jazz en Scènes (11/2)

04 91 39 28 60www.citemusique-marseille.com

Creuset des Arts : Brel par JM Dermesropian(3/2), Nougaro par Axel Mattei duo (10/2)

04 91 06 57 02www.creusetdesarts.com

MUSIQUES38AU PROGRAMME

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Cri du Port : Sarah Murcia Caroline (17/1),Dmitry Baesvsky 4tet (24/1), Patchwork Dreamer-Ciné-concert (31/1), Trio Barre Phillips-CamelZekri-A. Compaoré (7/2)

04 91 50 51 41 www.criduport.fr

Dan Racing : MaDaal DocH + Les Ccar’s (18/1),Jack in bos + Pissed off doll (19/1), Coverage (25/1),Opa (26/1), Jim Younger’s Spirit (1/2), Pop Fiction(2/2), Nationlesse + Absolute Beginners (8/2), Nbb(9/2)

06 09 17 04 07http://guitarjacky.free.fr

Dock des Suds : Twisted (19/1), House Closed (1/2),Marseille Dub Station (2/2), United for Jamaica(8/2), Global Vision (9/2)

04 91 99 00 00www.dock-des-suds.org/

L’Embobineuse : Company Fuck + Jankenpopp(1/2), Action Beat (5/2), Antioche Kirm + Gang ofKermuts (7/2)

04 91 50 66 09www.lembobineuse.biz

Equitable Café : Bal des 13 Desserts (26/1)04 91 47 34 48www.equitablecafe.org

Espace Julien : Woodman Beat Box & Solat & Lesfrères Pourcels & DJ Faze (18/1) Tremplin Emergen-za (19 et 20/1), Baam (19/1)Café Julien : NuJazzSession Conférence avecFrédéric Goaty John Cale (8/2)

04 91 24 34 10www.espace-julien.com

Espace Musical Culturel des Accates :Hommage à Chet Baker par Roy Swart’s-Haro-Marcan-Cassagne-Garrassin (26/1), Patsy (2/2)

04 91 44 92 41www.espace-musical.net

Grim : Sugarcraft + Kinograve (25/1)04 91 04 69 59www.grim-marseille.com

Inga des Riaux : Bucchioni-Levan-Blancart-Menillo(18/1), Fafa Carioca E Beijo (18/1), Laurent Bœuf (31/1)

06 07 57 55 58 www.inga-des-riaux.fr/music.html

Kawawateï : Atelier Chants Berbères & Angadja (26/1)06 60 13 15 84www.mains-libres.org

Latté : Léotrio & guests tous les vendredis09 82 33 19 20www.lattemarseille.com

La Machine à Coudre : Antonio Negro (17/1), LesRobertes + Babycart (18/1), Wepys (19/1), SamKarpiena (24/1), Swim (25/1), Warup Joe + LaFlingue (26/1)

04 91 55 62 65www.lamachineacoudre.com

La Meson : Carte blanche à Malik Ziad (18 au20/1), Opus Neo I : Piano & Méditerranée (25/1),Mario Canonge & Michel Zenino (26/1), HenriFlorens solo (27/1)

04 91 50 11 61www.lameson.com

Le Moulin : Lilly Wood and the Prick + Owlle (1/2),Lacrim (2/2), Kenza Farah (8/2)

04 91 06 33 94www.lemoulin.org

Nomad Café : Ahamada Smis (23/1), Batlik (31/1)04 91 62 49 77www.lenomad.com

Le Poste à Galène : Broussaï (25/1), JukeboxChampions (1/2), Audrey Lavergne (7/2), SavageRepublic (13/2)

04 91 47 57 99www.leposteagalene.com

Le Silo : Christophe (24/1), Serge Lama (25/1),Frank Michael (31/1), The Rabeats (1/2)

04 91 90 00 00www.silo-marseille.fr

Roll’ Studio : Koedinger-Murphy-Tonton Salut Altosession (19/1), Compaoré-Hosdikian (26/1), Ma-riannick Saint Céran (2/2), L.Rom Jazz fusion (9/2)

04 91 644 315 ou 06 86 728 396 www.rollstudio.fr

Rouge Belle de Mai : Henri voit Rouge : Jazz Ora-torio (24/1), Lil’ Butt 4tet (7/2)

04 91 07 00 87 www.henrivoitrouge.com/concerts.html et www.jazzaurouge.musikmars.com

Station Alexandre : Jazz et claquettes avec LesOignons (26/1)

04 91 00 90 04www.station-alexandre.org

Théâtre du Gymnase : Yasmin Levy (29/1)08 2013 2013www.lestheatres.net

Théâtre Toursky : Chanson plus bifluorée fête ses25 ans (22/1)

0 820 300 033www.toursky.org

VirginMegastore : Patsy (1/2) 06 88 06 91 39 www.patsyjazz.com

MARTIGUES Théâtre des Salins : Le soleil brille pour tout lemonde ? de Nevchehirlian (5/2)

04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr

MAUBEC/ COUSTELLETLa Gare : L’orchestre des pas musiciens Pas typi-que party (25/1), Rubin Steiner + Mc2 (1/2), Owlle(5/2), Portico Quartet (10/2)

04 90 76 84 38www.aveclagare.org

NÎMESPaloma : Olivia Ruiz (27/1), Lou Doillon (6/2),Fritz Kalkbrenner (9/2), The Jon Spencer bluesexplosion (11/2)

04 11 94 00 10www.paloma-nimes.fr

PORT-DE-BOUCLe Sémaphore : Les Sea Girls (25/1)

04 42 06 39 09www.theatre-semaphore-portdebouc.com

SAINT-MAXIMINCroisée des Arts : Lilly Wood and The Prick +Owlle (2/2)

04 98 070 070 www.tandem83.comet www.st-maximin.fr 04 94 86 18 90

SAINTE-MAXIMELe Carré : Camille (9/2)

04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

SALON de PROVENCEIMFP - Salon de Musique : Gérard Guérin Group(15/1), Novo 4tet (22/1), Pascal Aignan 4tet (29/1),Sébastien Necca 4tet (5/2), Pierrejean Gauchertrio (12/2)

04 90 53 12 52www.imfp.fr

SORGUESPôle Culturel Camille Claudel : Semaine duSaxophone Expo Conférence (4 au 10/2), Jazz YRon(8/2), Robin Nicaise 5tet (9/2)

04 86 19 90 90www.sorgues.fr

TOULONOméga Live : Concert de sortie du livre Tandem(9/2), Les Nuits de l’Alligator avec Gallon Drunk +Houndmouth + Molly Gene (15/2)

04 98 070 070www.tandem83.com

Théâtre Liberté : Midi night, electronic party avecL’Amateur + John E. Boy, Redhino, Colly G (2/2)

04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fret www.midi-festival.com

VELAUXEspace NoVa : Archimède + Dissonant Nation (2/2)

04 42 87 75 00www.espacenova-velaux.com

VENELLESSalle des fêtes : Comparses & Sons (26/1 et 9/2)MJC : Batlik (2/2)Eglise : Chants sacrés gitans en Provence (10/2)

04 42 54 93 10www.venelles.fr/culture

VITROLLESMoulin à Jazz : David Patrois 5tet (26/1), JoëlForrester French 5tet (2/2), Gebhart Ullmann’sBasement Research (16/2), Pierrick PedronKubick’s Monk (2/3)

04 42 79 63 60www.charliefree.com

AU PROGRAM

ME

39MUSIQUES

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Libraires du sud /Libraires à Marseille- 04 96 12 43 42Rencontres : avec Dominique Garcia (profes-seur d’archéologie et directeur du centre CamilleJulian), Olivier Raveux (chercheur au CNRS) etGilbert Buti (professeur d’histoire moderne)pour leurs bandes dessinées Histoire de Marseilleet Histoire de la Provence (ed. du Signe) le 16janv dès 17h à la librairie Maupetit (Marseille)avec Laurent Mauvignier pour son roman Ceque j’appelle oubli (Ed. de Minuit) le 16 janv à18h30 à la librairie L’Alinéa (Martigues)avec les éditions Le Factotum à travers leurpremière publication sur l’œuvre du peintreBoggero, La Navale vivra en présence de l’ar-tiste le 18 janv dès 18h à la librairie de l’Arbre(Marseille)avec Catherine Jullien pour son roman Châ-teau et Grenouilles (Velours) le 18 janv de 17h30à 19h à la librairie Prado Paradis (Marseille)avec Mika Biermann pour son livre Un blanc(Anacharsis) le 18 janv à 19h à la librairie LeLièvre de Mars (Marseille)avec Serge Scotto pour son livre Robert P.Vigouroux ; Les Silences Rompus (Lapart édi-tion)le 19 janv à la librairie Maupetit (Marseille)avec Michel Allione et Yann Letestu à l’occa-sion de la publication du livre Marseille 1905-1944(Audacia éditions) le 19 janv à 11h à la librairieMaupetit (Marseille)avec Maylis de Kerangal pour une lecture /rencontre dans le cadre des Rencontres Roman -Feuilleton initiées par MP2013 le 19 janv à14h30 à La Salle des Machines, J1avec Rabha Attaf pour son ouvrage Place Tahrir :une révolution inachevée (Workshop19) le 25janv dès 18h à la librairie de l’Arbre (Marseille)avec Hélène Sanguinetti autour de son recueilEt voici la chanson… (éd de l’Aman-dier) le 25janv dès 19h au Forum Harmonia Mundi (Arles)avec Marie-Claude Char et Michèle Gazier,éditrices des Editions des Busclats, pour laprésentation de leur dernière publication LeMensuel Retrouvé de Marcel Proust le 25 janv à18h45 à la librairie Les Genêts d’or (Avignon)avec Myriam Blanc pour son livre Elles eurentbeaucoup d’enfants... Et se marièrent (Le Bec enl’air) le 25 janv à 19h à la librairie Histoire del’œil (Marseille)avec Michel Allione, auteur, et Yann Letestu,peintre, à l’occasion de la publication du livreMarseille 1905-1944 (Audacia éd) le 26 janv à18h30 à la librairie Apostille (Marseille)

Itinérances littéraires : avec Marion Mousseautour de sa dernière bande-dessinée Louise etles loups (Cheap sheep ship) le 18 janv à 15h auComic Strip Café (Antibes), le 19 janv à 14h àla librairie Contrebandes (Toulon)présentation des éditions Attila avec FrédéricMartin, éditeur, et Nathalie Castagné,traductrice, autour de l’œuvre de GoliardaSapienza le 31 janv à la librairie La Carline(Forcalquier), le 1er fév à 18h30 à la librairie LeLézard amoureux (Cavaillon)avec Jeanne Benameur autour de son romanProfanes (Actes Sud) le 12 janv à 19h à lalibrairie Actes Sud (Arles), le 14 fév à 19h à lalibrairie l’Orange bleue (Orange)

Escales en librairies : avec Pierre Senges,animée par Pascal Jourdana, autour de son livreZoophile contant fleurette (cadex) le 29 janv dès18h30 à la librairie Le Lièvre de Mars(Marseille), le 30 janv dès 19h au ForumHarmonia Mundi (Aix)avec Axel Khan autour de son livre Un cher-cheuren campagne (Stock) le 7 fév dès 18h30 à lalibrairie Saint-Paul (Marseille), le 8 fév à 19h àla librairie Vents du Sud (Aix)

AIXEcritures Croisées – 04 42 26 16 85Rencontre-lecture avec Laurent Mauvignierautour de son texte Ce que j’appelle oubliqu’Angelin Preljocaj porte à la scène, le 22 janà 18h30.

Office de Tourisme – 04 42 16 11 61Terre et Paysages en Pays d’Aix : exposition dephotographies en noir et blanc argentiques deBernard Lesaing autour de la Sainte-Victoire,jusqu’au 27 janv.

Centre Culturel Darius Milhaud– 04 42 27 37 94Visite guidée du site Mémorial du Camp desMilles, le 27 janv à 14h30.Une autre vision : l’art en dix questions par HenriEskenazi et Jean-Paul Courchia, le 31 janv dès19h30.

Graines d’avenir –[email protected]’agroécologie, une solution de développe-ment ? : sensibilisation à l’agroécologie :exposition, buffet solidaire, stands associa-tifs… Le 31 janv de 9h à 18h dans le grand hallde la fac de lettres ; projection-débat autour dudocumentaire Les moissons du futur de Marie-Monique Robin, de 19h à 21h15 dans l’amphiGuyon.

Galerie d’art du CG – 04 13 31 50 70Exposition Les Bouches-du-Rhône. Agnès Varda,jusqu’au 17 mars.

La Non-Maison – 06 29 46 33 98Exposition de Françoise Nunez, du 19 janv au 9fév.

3bisf – 04 42 16 17 75Atelier Objet-action animé par Caroline LeMehauté, tous les jeudis de 13h30 à 16h30.Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’uneville imaginaire où se croiseront tous lesfantasmes de chacun) animé par BenjaminMarianne, tous les mardis de 14h à 16h30.

ALLAUCHMusée – 04 91 10 49 00Exposition Figures du mythe, Kachina et tissusprécolombiens : collection et créations del’artiste perpignanais Claude Parent-Saura.Jusqu’au 25 mai.

BRIGNOLESLe Bazar du Lézard – 04 94 86 01 63Exposition Recycle ? Art ! : des artistes et arti-

sans s’emparent de matériaux et d’objets oubliéspour leur donner une seconde vie. Jusqu’au 2fév. Dans le cadre de l’expo, deux ateliers depratique artistique : Carton et papier avec MagaliSoppelsa le 19 janv, Tissus et T-Shirts : unedeuxième vie avec Maï B le 26 janv.

CANNESDirection des affaires culturelles- 04 97 06 44 90Puppet time : exposition des marionnettesd’Arketal, jusqu’au 17 fév à l’Espace Miramar.

CAVALAIRE-SUR-MEREspace archéologique municipal– 04 94 01 92 18Exposition Des gaulois à Cavalaire ! L’oppidum duMontjean, dessins de Jean Soutif, jusqu’au 2 mars.

HYÈRESCollectif Pour un développement durable dela lecture – contact@ddl83Journées DDL sur le thème Les voies(x) du livre enprésence d’enseignants, de documen-talistes etde professionnels de la lecture. Les 29 et 30 janv.

MANOSQUECentre Jean Giono - 04 92 70 54 54Exposition littéraire et artistique Centre JeanGiono, 20 ans de création : rétrospective qui rendhommage aux artistes contemporains qui ont sufaire approcher les territoires intérieurs del’écrivain aux visiteurs. Jusqu’au 31 mars.

MARSEILLEBMVR Alcazar – 04 91 55 90 00Dans le cadre des conférences de MarseilleEspérance Carrefour des civilisations Identité etspiritualités conférence d’Olivier Abel sur Leslangues du christianisme, le 17 janv à 17h30.

ABD Gaston Defferre- 04 13 31 82 00 Dans le cadre du cycle Ecrivains en dialogue,rencontre avec Laurence Tardieu et CamilleLaurens, le 18 janv à 18h30.

Échange et diffusion des savoirs- 04 96 11 24 50Conférences à 18h45 à l’Hôtel du département :-Globalisation, culture matérielle et individu parJean-François Bayart, politologue, où commentloin de simplifier le monde, la globalisation enrévèle la complexité et la diversité. Le 24 janv.-Ni rêve, ni cauchemar, la mondialisation commedevenir par Jacques Lévy, géographe : «afind’appréhender ce phénomène de mondialisation,il convient donc d’abord de la banaliser pour lerendre comparable et donc pensable.» Le 14 fév.

Approches cultures et territoires– 04 91 63 59 88Dans le cadre du cycle de conférences Destravailleurs coloniaux aux travailleurs immi-grés : une histoire en mouvement, conférencede Patrick Weil, historien et politologue àl’Université Panthéon-Sorbonne : L’immigration destravailleurs et les politiques migratoires, le 24janv à 18h30 aux ABD.

RENCONTRES40AU PROGRAMME

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Musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérin-diens – 04 91 14 58 38Expositions Parures de plumes amérindiennes,nouvelles acquisitions.

Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59Etat d’urgence, spectacle de la cie Alyopa, du 24au 26 janv à 20h30.

CIPM – 04 91 91 26 45Exposition photographique et littéraire SergeAssier / Fernando Arrabal, travaux communs,écritures, photographies, jusqu’au 26 janv.Fotokino – 09 81 65 26 44Exposition Regards sur 40 ans de littératurejeunesse dans le monde arabe, conçue encollaboration avec Mathilde Chèvre et la maisond’édition Le Port a jauni : présentation d’unecentaine de livres jeunesse de création parus ces40 dernières années en Égypte, Liban, Syrie,Jordanie, Maroc, Émirats Arabes Unis, Soudan...du 24 janv au 17 fév.

Librairie Le Lièvre de Mars – 04 91 81 12 95Échange ma métempsycose contre une portion defromage : exposition des dessins d’ElliotBaldovich, jusqu’au 23 janv.

MARTIGUESMédiathèque Louis Aragon – 04 42 80 27 97Rencontre Entre les lignes avec Eric Chevillard,auteur du Vaillant petit tailleur, animée parPascal Jourdana, le 25 janv à 18h30.

Musée Ziem – 04 42 41 39 60Exposition Résonnances, jusqu’au 21 avril.

QUINSONMusée de Préhistoire des gorges du Verdon –04 92 74 09 59Exposition Ferme les yeux pour voir la Pré-histoire : une expérience sensorielle rare quipropose aux visiteurs voyants et malvoyants detoucher des objets répliques de la viequotidienne d’Homo Sapiens dans l’obscurité. Du1er fév au 12 mai.

SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNESAssociation café littéraire – 04 90 40 46 17Café littéraire et remise du Prix Calibo décerné àl’un des auteurs présents en 2012 : Anne Percin,Hubert Haddad, Claudine Galea, VéroniqueOvaldé ou Douna Loup… Le 18 jan à 17h30.

SAINT-SATURNIN-LES-AVIGNONMairie – 04 90 22 63 165e Journées de la bande dessinée en présence denombreux auteurs : dédicaces, concours dedessin, expo, atelier multimédia… Les 9 et 10 fév.

VITROLLESCinéma Les Lumières – 04 42 77 90 77Festival pluridisciplinaire Polar en lumières :projections-rencontres avec Massimo Carlotto,écrivain et scénariste, et Marco Tullio Giordana,réalisateur, concert de Gari Greu, théâtre avecDon FaccioMacco de Gilles Azzopardi… Du 11 au17 fév.

CONCOURSDans le cadre de la manifestation Lire Ensemble,la Communauté d’agglomération AgglopoleProvence lance un concours de nouvelles ouvertaux adultes sur le thème Gens d’ici et d’ailleurs.La date limite d’envoi des manus-crits est fixéeau 1er mars (Agglopole Provence – Serviceculture, Concours Lire Ensemble adulte, 281 BdMaréchal Foch – BP 274, 13666 Salon-de-Provence).

Pour la 4e année consécutive Bouches-du-Rhône Tourisme organise un grand concours decréation online, photo et graphisme, ouvert àtous, sur le thème bain de foule. Les créationsproduites participeront à une œuvre digitalepour promouvoir Marseille Provence 2013, etferont l’objet d’une exposition labélisée. Post descréations avant le 10 février sur myprovence.frou facebook.com/ myprovencefestival.

AU PROGRAM

ME

41RENCONTRES

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Page 42: Zibeline n°59

VoluptéTroisième et dernier volet du triptyque Luxe, calme et volupté (voir Zib’56) imaginé par

les neuf membres de Marseille Expos, Volupté réunit les œuvres de 19 artistes quiinterrogent toutes les formes de la jouissance intellectuelle ou charnelle. Telle

Béatrice Cussol qui joue de la transparence de l’aquarelle pour magnifier les corps,disloqués, sous l’emprise du plaisir…

M.G.-G.

jusqu’au 30 marsGalerie du 5e, Marseille

09 50 71 13 54www.marseilleexpos.com

ARTS VISUELS42

MattaDécidément le mouvement surréaliste sied au musée Cantini : après les expositions Jacques Hérold et Le jeu de Marseille autour d’AndréBreton, l’œuvre de Matta revêt un éclat particulier dans les habits neufs du musée. En 90 tableaux et œuvres graphiques, l’exposition dessine le parcoursd’un artiste profondément influencé par l’histoire de la deuxième moitié du XXesiècle. M.G.-G.

Du surréalisme à l’histoiredu 15 fév au 19 maiMusée Cantini, Marseille 6e

04 91 54 77 75www.marseille.fr

Cadavre exquis Sur le principe de l’aléatoire cher aux surréalistes, l’exposition

Cadavre exquis au musée Granet compose une suite méditerranéenneoriginale, créée à partir des œuvres de 15 artistes vivant en France, enÉgypte, au Liban, en Syrie… Libre composition d’un pays à l’autre, d’unplasticien à l’autre, d’un vidéaste à l’autre qui construit ici une œuvre

collective inédite. M.G.-G.

du 13 janv au 13 avrilMusée Granet, Aix-en-Provence

04 42 52 88 32www.museegranet-aixenprovence.fr

Josef Koudelka Fruit d’une exploration du pourtour méditerranéen de 1991 à 2012, le travail de Josef Koudelka est exceptionnel par son ampleur et sa thématique : le photographe tchèque a parcouru cent sitesarchéologiques de l’histoire grecque et romaine pour offrir une représentation unique des vestiges. Et se réapproprier les bribesd’une histoire fondatrice, d’un monde «où l’esprit fait dialoguer la raison et la foi, la liberté et la loi». M.G.-G.

Vestiges 1991-2012du 12 janv au 15 avrilCentre de la Vieille Charité, Marseille 2e

04 91 14 58 11www.marseille.fr

© Bé�atrice Cussol

Grè�ce, Athènes, 1994, Temple de Zeus Olympien © Joseph Koudelka/Magnum photos

Le Poè�te, 1945, huile sur toile,

95 x 77 cm,Collection

Ramuntcho Matta,

Adagp, Paris © Ramuntcho

Matta

Les trois lettres du Soufisme, 2012 © Moataz Nasr

AU PROGRAMME

Page 43: Zibeline n°59

ARTS VISUELS 43

Hors cadreÀ la demande de la Réunion des Musées Nationaux Gérard Rondeau a parcouru les musées en flâneur attentif. Son Leica capte les petits instants, ambiances en coulisses, gestes furtifsdans des lieux et des moments inaccessibles parfois au visiteur commun, relève la gageure de dévoiler la couleur par le médium du noir et blanc. Un livre réunit ce travail édité par la RMN. C.L.

Les coulisses du muséeGérard Rondeaujusqu’au 24 marsABD Gaston Defferre, Marseille04 13 31 82 00www.biblio13.fr

Gé�rard Rondeau, Hors Cadre, Musé�e du Louvre © Gé�rard Rondeau

Don’t Follow Me, I’m LostL’exposition inaugure la programmation Rester Partir, le voyage impossible conçue dans le cadre de Marseille Provence 2013 par Voies Off. Hai Zhang est architecte et photographe. Depuis 2008 son travail documente les transformations urbaines et sociales de son pays. Une tentative de catalogage critique souvent amer dont un livre sera bientôt à paraître. Le voyage, une sinécure ? C.L.

Hai Zhangjusqu’au 3 marsGalerie Voies Off, Arles04 90 96 93 82www.voies-off.com

Phare Bleu N°1Visible pendant toute l’année MP2013 depuis la côte et le large de larade de Marseille le Phare Bleu N°1 émettra à la tombée de la nuit àpartir de l’ancien fort de Niolon des poèmes lumineux en code morseissus du répertoire contemporain. Des applications pour smartphoneet suivis par réseaux sociaux sont prévus ainsi qu’un site web pour

décryptages en temps réel. Henry Bauchau parrainait ce projetpromettant 365 nuits de poésie visuelle. C.L.

AARR04 91 42 51 58

http://idphare.org

Hai Zhang, se�rie Don't Follow Me, I'm Lost © Hai Zhang

Phare Bleu N°1, Agence Architecture Raguenet Rouan, projet label MP2013 © X-D.R

Matthias OlmetaLe photographe expérimente depuis plusieurs années l’ambrotype, un des premiers

procédés sur plaque de verre et nitrate d’argent. La photographie devient iciexpérience spirituelle, chamanique. On retrouvera sous forme de polyptiques ses

portraits d’adolescents, la série des arcs électriques et les Mandalas pour découvrirYantras et Roots ses travaux les plus récents. C.L.

Rêves de silencejusqu’au 23 mars

Galerie Hélène Detaille, Marseille04 91 53 43 46

www.galeriedetaille.com

Pacha Mamita © Matthias Olmeta

Page 44: Zibeline n°59

AU PROGRAMME

Pour ceux qui n’ont pas pu Aller aux jardinsavec Brigitte Bauer à l’occasion des Rencontresd’Arles, deux nouvelles haltes sont possibles àl’Atelier de Visu à Marseille et au Musée Mu-séum départemental de Gap. Une forme depérégrination au cœur d’un travail photogra-phique qui rivalise d’exigence et de rectitude

pour évoquer un sujet «banal» : les jardinspublics. Petits moments de vies de citoyenscoulés dans leur environnement quotidien, à lafamiliarité ordinaire, le temps d’une pausedéjeuner, d’une sieste, d’une promenade, d’unpique-nique, de jeux d’enfants. Éclairage sansconcessions de Brigitte Bauer sur les jardins

de ville qui poussent entre les barres d’im-meubles, se frayent une place sur un littoralbétonné… Trouées verdoyantes telles deséchappées possibles vers une rêverie inté-rieure ? Il y a dans ces images, réalisées entrejuin 2010 et septembre 2011 dans le cadre duprogramme Images Contemporaine/Patrimoi-ne du Conseil général 13, ce qui se voit d’abordà l’œil nu, terrain fertile pour une sociologiedes us et coutumes en milieu urbain au XXIesiècle. Mais il y a surtout ce qui se joue entreelles et ce qui s’y invente, un monde intemporelcomme le souligne Jean Cristofol : «La forcedes photographies ne réside pas seulementdans leur qualité individuelle, elle réside aussidans le monde que chacune contribue à fairesurgir, un monde à la fois très proche et enmême temps curieusement distinct, peut-êtreun peu étrange, très discrètement étrange,qu’elles rendent parfaitement palpable.» MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Aller aux jardinsBrigitte Bauerdu 15 janv au 28 févAtelier de Visu, Marseille04 91 47 60 07www.atelierdevisu.fr

et du 18 mai au 1er oct au Musée Muséumdépartemental, Gap

Trans Photographic Press publie Aller aux jardins, textes de Jean Cristofol et Catherine Chomarat-Ruiz, correspondanceentre Claire Renier et Brigitte Bauer, 38 €

De terre et d’éternité

Sans titre, 2011 © Brigitte Bauer

ARTS VISUELS44

La galerie de Didier Gourvennec Ogor a ouvertil y a 16 mois derrière la porte d’Aix, dans lesruelles sombres qui s’enfoncent en directionde la Joliette. À quelques encablures des faça-des rutilantes d’EuroMéditerranée, cet anciengarage aux vastes poutres fraîchement repein-tes de blanc accueille une exposition intituléeCapitale(s). Le principe est simple : 12 presti-gieuses galeries parisiennes sont invitées àprésenter chacune une œuvre de l’un de leursartistes. Disparates, donc, les propositions sontinégalement accessibles au public non-spé-cialiste de l’art contemporain : si l’on reconnaîtdans les tableaux en pâte à modeler de RichardFauguet un hommage fondu (!) aux portrait deDora Maar par Picasso, si certains travaux caus-tiques comme les merveilleuses Lettres denon-motivation de Julien Prévieux ou laphotographie intitulée Contemplation Irration-nelle de Philippe Ramette sont directementparlantes, on reste plus sceptique devant d’autres.Mais l’accessibilité n’est probablement pasl’objectif poursuivi. Lors de l’avant-première del’exposition organisée par la Caisse d’Epargne

(partenaire avec MP2013 et la Fondation Ri-card), le focus portait plutôt sur les perspectivesde Marseille en tant que marché d’art. Autour

de ces œuvres dont les prix vont de 5 000 à 60000 €, sont attendues sans doute des per-sonnes capables d’investir dans un jerrycansurmonté d’un GPS (François Curlet, galerieAir de Paris). Le fait est qu’attirés par ces po-tentiels clients, étaient également présents unaréopage de convives plutôt porté sur lesbénéfices de l’art : auditeurs financiers, ban-quiers et autres chasseurs d’ISF.À la sortie, une bouffée d’air frais : un groupede jeunes riverains intrigués demande «Alors,c’était bien cette fête ? Vous avez vu de belleschoses ?» Que leur répondre ? Nous avons vudes choses chères, mais comme vous êtes ha-billés en jogging, vous ne pouvez pas comprendre.GAËLLE CLOAREC

Capitale(s)jusqu’au 16 marsGalerie Gourvennec Ogor09 81 45 23 80 www.galeriego.com

L’art et le capital

Jerry © Franc�ois C

urlet

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ARTS VISUELS46

Derrière l’éclat des façades rénovées du Mu-sée d’art deToulon, une sélection de 150 dessinsanciens et modernes est mise en lumière, dont90 ont fait l’objet d’une campagne de restau-ration en 2012 : dépoussiérage, comblementdes lacunes, réparation de déchirures despapiers. Tous choisis pour leur qualité esthé-tique, historique ou documentaire. Constitué aufil d’acquisitions et de donations, le cabinet dedessins est composé de 674 œuvres du XVIIe auXXe siècle signées, majoritairement, par desartistes de la région qui suivirent l’enseigne-ment de Vincent Courdouan à Toulon etd’Émile Loubon à Marseille. D’ailleurs le fondspossède quelque 35 fusains, mine de plomb,aquarelles et pastels de Courdouan dont ceremarquable fusain de 127 x 154 cm, La valléedes angoisses, Moustiers Sainte-Marie, sijustement baptisé au vu de ses roches noires etde l’obscurité glaçante du ciel… L’expositionest précieuse car elle permet de sortir tempo-rairement les œuvres des réserves malgré leurextrême fragilité, de restituer -même partielle-ment- l’âme de la collection, et de faire découvrirau public la richesse du fonds dans toute ladiversité de ses techniques et de ses thèmes.Portraits, nus, natures mortes, paysages, allé-

gories, marines et scènes de genre, les artistesont tout abordé dans leurs recueils d’esquisseset de croquis, leurs études académiques, leursdessins de sculpture et leurs carnets devoyage.On retiendra la rareté de certaines feuilles,quelques belles séries et des pièces de choixcomme cette exceptionnelle Nature morte auxpoissons de Victor Gensollen qui érige le pas-

tel en art absolu par l’éclat de son coloris et laqualité de son exécution ; ce fusain d’ÉmileOthonFriesz Femme nue debout dont on perçoit en-core le geste nerveux de la main glissant sur lepapier ; ou, plus surprenant encore, cet Inter-rogatoire de police de Jean Pezous, véritablepeinture sociale en écho à La comédie hu-maine de Balzac.M.G.-G.

Dessin ancien et moderne - une collection restauréejusqu’au 24 févMusée d’art, Toulon04 94 36 81 01

Dessin, ancien et moderne. Guide des collections duXVIIe au XXe siècleÉd. Musée d’art de Toulon,10 €

Pierre Tilman, art-mateur«Avant tout je suis poète» répètePierre Tilman, avec la malice deceux qui ont plein d’idées derrièrela tête, derrière les images et lesmots. Comme si son univers plas-tique était fait de hasard alors qu’ilconstitue le prolongement d’uneconstruction mentale où associa-tions d’idées, jeux de mots,contrepèteries absurdes et apho-rismes déconstruisent la réalité ettransforment le sens des choses,des objets et des formes. Cet an-cien professeur à l’École supérieured’art d’Avignon crée un monde enminiature dans sa tête, construitdes maquettes, transforme soncorps en paysage photographique,renverse l’échelle du monde : «Iln’y a pas de petites choses et degrandes choses… à l’idée du cos-mos cela n’a plus de sens.» Ducoup, avec ce sens populaire dulangage qu’il défend («la littéra-ture, et surtout la poésie, c’est larichesse du pauvre»), ses objetsde cueillette et de récup’ se déles-tent de leur fonction et revêtentune nouvelle dimension : brindil-les, petites figurines, mini jouetsen plastique, pierres, crayons, let-trines de bois et bouts de ficelleune fois collés, bandés, scotchéscomposent des sculptures aérien-

nes, des dessins en 3D, des ins-tallations colorées. Ludiques outendres, gentiment érotiques ou

sulfureuses, toujours à doublesens ! On y sent battre l’âme ré-voltée d’un «avaleur de mots» qui

aime plus que tout se baladerdans la poésie, détourner, quitte àdécouper le papier pour y insérerson propre alphabet plastique.Comme dans cette série Le boutdu rouleau qui met en relief unlivre dont il a oublié le titre ! À 69ans, Pierre Tilman conserve unesprit espiègle qui lui permet dejouer à saute-moutons dans lepolitiquement incorrect : sa poésievisuelle vivifiante, ressemble à unearche de Noé qui ne craint pas ledéluge.MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Pierre TilmanTu vois ce que je veux direjusqu’au 17 marsVilla Tamaris,La Seyne-sur-Mer04 94 06 84 00www.villatamaris.fr

Lecture-concert de PierreTilman etMaguelone Vidal,saxophoniste, le 6 mars à 18h30à la Villa Tamaris

Pierre Tilman, Tu vois ce que je veux direÉdition Villa Tamaris, 40 €

Exquises esquisses

Fe� lix Brun, Vue de port imaginaire, collection Musé�e d'Art de Toulon © Philippe Besacier

La cascade de vivre © Pierre Tilm

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AU PROGRAMME

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Coproduit par MP2013, Cinémas du SudetTilt, ÉcransVoyageurs est un itinéraire cinéma à travers 11 villes,7 salles et 7 lieux de projections en plein air.Les sept premières escales du 1er fév au 13 avril seferont dans des salles d’Arles, de Martigues, deVitrolles, de Port-de-Bouc, de Marseille, d’Aix et deSalon. Elles permettront de rencontrer des cinéasteset de découvrir leur «monde de cinéma» : l’Argentin,Santiago Mitre, l’Italien, Marco Tullio Giordana, le Bré-silien, Walter Salles ; le Philippin, Brillante Mendoza,les Belges Dominique Abel et Fiona Gordonainsi queles Français, Laurent Cantet et Rabah Ameur-Zaïmeche.À chaque escale, un rédacteur de la revue Positif met-tra en lumière les liens, thèmes et obsessions qui fontl’œuvre d’un cinéaste, donnant l’occasion aux spec-tateurs de réfléchir et d’aborder le cinéma commeune fenêtre pour éclairer la compréhension du monde.Puis, à partir du 24 mai et jusqu’au 28 sept, ce sont degrands classiques du cinéma qui seront projetésdans 8 lieux insolites, bords d’étang, de chenal, derivière, entrée de gare, parc… L’occasion de retrouverGare centrale de Youssef Chahine, Toni de JeanRenoir,Navigators de Ken Loach….Nous y reviendrons…A.G.

04 91 91 07 99www.ecransvoyageurs.frwww.cinetilt.orgwww.mp2013.frwww.cinemasdusud.com

Sur les sentiers du mondeDu 5 au 10 fév, les Rencontrescinéma deManosque, Du réel àl’imaginaire, nous entraînent surles setiers buissonniers, aridesou fleuris, du cinéma indépen-dant, prenant le risque de nousmontrer «la beauté du mondedans sa fragilité, comme uneépine sur la soie, ainsi que lechantent les femmes de Jajouka,d’Éric et Marc Hurtado.» Urgen-ce à filmer avec Winter ofDiscontent de l’Égyptien IbrahimEl Batout dont on verra aussi HawiouAprès le Silencede Vanina Vignalqui parle de la vie après la dicta-ture roumaine.À ne pas manquer le premier filmde femme tourné en Arabie Saoudite par Haifaa Al-Mansour, Wadjda, l’histoire d’une fillette déterminéeà se battre pour défendre ses rêves.Apede Joël Potrykus met en scèneTrevor Newandyke,un sociopathe, apathique, comique raté et pyromaneet Baikonur de Veit Helmer raconte l’histoire d’uneastronaute trouvée à son retour sur Terre par un Ka-zakh passionné d’espace… qui compte bien la garderpour lui.Tourné à travers l’Europe avec une petite caméradigitale, Amore Carne de Pippo Delbono suit sonchemin en musique et Judith Abitbol, dans À basbruit, filmesuperbementNathalie Richard racontantune histoire d’amour entre Léonore une cinéaste etAgathe une bouchère qui veut réaliser une installa-tion… avec un bœuf.Une rétrospective consacrée au cinéaste nigérianNewton I. Aduaka permettra de voir son premier film

Rage, baignant dans le hip-hop, Ezra, sur le parcoursd’un enfant-soldat et sa dernière expérience de travailà la frontière de la fiction et du réel, entre un cinéasteet ses acteurs, One Man’s Show.Si on ajoute Pink du Coréen Jeon Soo-il, The Vani-shing Spring Light du Chinois Xun Yu, The TundraBook d’Aleksei Vakhrushev, Leviathan de VérénaParavel et Lucien Castaing-Taylor et 11 images del’hommedes «finlando-nénètses» Anastasia Lapsuiet Markku Lehmuskallio, c’est pour un grand et ori-ginal voyage cinématographique qu’on va s’embarquerau Théâtre Jean le Bleu et au cinéma Le Lido !ANNIE GAVA

Rencontres Cinéma de Manosque/Œil zélé 04 92 70 35 05 www.oeilzele.net

Ciel Noir et ItalieDu 11 au 17 fév se tiendra la 4eédition de Polar en Lumières, unprojet qui associe littérature, théâ-tre, cinéma, musique…En ouverture, Ombline de Sté-phane Cazes, l’histoire attachanted’une jeune détenue qui va ac-coucher et élever son fils en prisonjusqu’à…Le 13, une table ronde autour deMarseille je t’aime, moi non plusréunira Philippe Carrèse, SergeScotto, Gilles Azzopardi, GillesAscaride etHenri-Frédéric Blanc.Elle sera suivie de la projection dufilm deJérôme Lescure, présent,A.L.F, l’histoire d’activistes de«l’Animal Liberation Front», et deLa Parade de Srdjan Dragojevic(voir Zib’57).Le lendemain, début du Zoom ita-lien avec le film Arrivederci Amore,Ciao de Michele Soavi, adapté duroman de Massimo Carlotto, invi-té d’honneur et Au nom du peupleitalien de Dino Risi avec Ugo To-gnazzi et Vittorio Gassman, encopie neuve numérique restaurée.Le 15 fév, sera accueilli dans lecadre des Écrans voyageurs, lecinéaste milanais Marco TullioGiordana dont on pourra voir, jus-qu’au 17 fév plusieurs films, enparticulier le dernier : Piazza Fon-tana, inspiré de l’attentat à Milanen décembre 1969. Le cinéaste pro-posera aussi une Carte Blanche.Le public pourra également rencon-trer l’auteur et réalisatrice NadineMonfils, 3e invitée d’honneur, quiprésentera son film, MadameEdouard, avec Michel Blanc, DidierBourdon, Olivier Broche... etanimera le lendemain un atelierd’écriture dans les locaux del’association Le Cercle des Lec-teurs Retrouvés.En clôture le 17 fév, après unspectacle Jazz et Polar, projectionen avant première, de L’Attentatde Ziad Doueiri, d’après le romande Yasmina Khadra.A.G.

Cinéma Les Lumières,Vitrolles04 42 77 90 77www.cinemaleslumieres.fr

Escales du 7e art

CINÉMA 47

The Vanishing Spring Light de Xun Yu

Vers le sud de Laurent Cantet

AU PROGRAMME

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Télérama/AFCAE

Du 16 au 22 janv dans le cadre du festivalTélérama/afcae, à l’Alhambra Cinémarseille,8 films art et essai majeurs de l’année 2012 :Camille redouble de Noémie Lvovsky ; Amourde Michael Haneke ; Dans la maison de Fran-çois Ozon ; Tabou deMiguel Gomez ; Oslo, 31août de Joachim Trier ; Killer Joe deWilliamFriedkin ; Moonrise Kingdom deWes Ander-son et Les Enfants loups, Ame et Yuki deMamoru Hosoda.

04 91 03 84 66www.alhambracine.com

ApparencesDans le cadre du THÉMA#7 abordant l’impor-tance croissante de l’apparence dans la sociétécontemporaine, le Théâtre Liberté à Toulonpropose le 23 janv à 14h30, Mary et Max filmd’animation d’Adam Elliot ; le 27 janv à 18h,Trop belle pour toi, Grand Prix du Festival deCannes 1989 et César du meilleur film 1990, enprésence de Bertrand Blier.Le 17 janv à 20h, Christophe Honoré, metteuren scène de Nouveau Romanpropose L’Annéedernière à Marienbad d’Alain Resnais et le 31janv à 20h Jean-Pierre Vincent, metteur enscène d’Iphis et Iante propose Tomboy de Céli-ne Sciamma.

Théâtre Liberté04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

Rue Mandar

Le 18 janv à 20h30, au cinéma Le Prado, pro-jection en avant-première de Rue Mandar d’IditCebula en présence de la réalisatrice et del’actrice Sandrine Kiberlain. À l’occasion desfunérailles de leur mère, Charles, Rosemondeet Emma se réunissent pour la première foisdepuis longtemps ! Drôles de retrouvailleschargées en émotion pour cette famille qui nesait comment exprimer son affection et sonamour réciproque.

04 91 37 66 83www.cinema-leprado.fr

Le Rendez-vous des quais Le 22 janv à 20h au cinéma Les Variétés, autourde l’exposition Méditerranées : des grandes citésd’hier aux hommes d’aujourd’hui, projection dufilm de Paul Carpita, suivie d’un débat pré-sentée par Catherine Mariette, muséographede l’exposition, et Jean-Pierre Daniel.

09 75 83 53 19www.cinemetroart.com

Petit cinéma (1)

Le 23 janv à 11h au cinéma Casino de Trets,Fotokino propose Arrietty, le petit monde deschapardeurs de Hiromasa Yonebayashi, adap-tation libre du roman Les Chapardeurs deMary Norton, d’après un scénario du maître del’animation japonaise Hayao Miyazaki. Projec-tion suivie d’un atelier pour les enfants à partirde 5 ans.

Fotokino09 81 65 26 44www.fotokino.org

Tu honoreras ta mère et ta mère Le 23 janv à 20h30, au cinéma Les Variétésprojection en avant-première du dernier film deBrigitte Roüan en présence de la réalisatriceet de Nicole Garcia : «Tout va bien se passer»avait promis le médecin en accouchant Jo.Mais une quarantaine d’années et quatre filsplus tard, rien ne se passe vraiment commeprévu : alors qu’elle vient d’arriver sur le solgrec… Projection suivie d’un débat animé parBoris Henry.

09 75 83 53 19www.cinemetroart.com

Tuk-tuk Le 25 janv à 21h, en avant-première à l’Alham-bra Cinémarseille, Tuk-tuk de Kiyé SimonLuang, en sa présence : Hèk retourne au Laosaprès trente-cinq ans d’exil en France. Re-trouvailles marquées par l’absence de sonpère, mort. Hèk et son frère entreprennentd’offrir à leur père un voyage posthume en tuktuk jusqu’à son village natal, dans les monta-gnes, au nord du pays.

04 91 03 84 66www.alhambracine.com

Nostalghia Le 28 janv à 20h, au cinéma Les Variétés, leciné club du Cercle rouge propose Nostalghiad’Andreï Tarkovski : dans un paysage de brumeà demi réel, une femme descend d’une voiturealors qu’un homme, un poète russe, en Italiepour se documenter reste assis à l’avant…

09 75 83 53 19www.cinemetroart.co

CINÉMA48 LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE

Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi

Nostalghia d’Andrei� Tarkovski

Oslo, 31 aoû�t de Joachim Trier

Rue Mandar d’Idit Cebula

Trop belle pour toi de Bertrand Blier

Tu honoreras ta mè�re et ta mè�re de Brigitte Rou�an

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Les Pas Perdus

Le 29 janv à partir de 19h au Cinéma LesVariétés, dans le cadre du Quartier Créatif àArles et du Projet Stupéfiant à Foncolom-bes/Marseille, l’association Les Pas Perdusprésente «Autour des excentriques populaires» :projection Du Désert à l’océan, des films courtsde Guy-André Lagesse en présence de nom-breux invités : Korbaset Massardier, Guy-AndréLagesse,Jérôme Rigaut,Nicolas Barthélemyet Dominique Wallon. La séance sera suivied’un Apéritif Festif à l’Espace bar la Jetée.

04 91 50 07 38www.lespasperdus.com

Au bout du conte Le 30 janv à 20h, à l’Alhambra Cinémarseille,projection en avant-première du dernier filmd’Agnès Jaoui, Au bout du conte, en sa pré-sence. Il était une fois une jeune fille qui croyaitau grand amour, aux signes, et au destin ; unefemme qui rêvait d’être comédienne et déses-pérait d’y arriver un jour ; un jeune homme quicroyait en…

04 91 03 84 66www.alhambracine.com

Tempête sous un crâneLe 1er fév à 18h, à l’Alhambra Cinémarseille,Tempête sous un crâne de Clara Bouffartigue :le documentaire nous plonge, le temps d’uneannée scolaire, au cœur du collège JoséphineBaker de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis oùAlice et Isabelle sont déterminées à trans-mettre à leurs élèves les moyens de s’exprimer.Le film sera suivi d’un débat animé par SamyJohsua, professeur émérite de l’Université Aix-Marseille.

04 91 03 84 66www.alhambracine.com

Goodbye Marocco

Le 1er fév à 20h, en avant-première au CinémaLes Variétés, Goodbye Marocco en présencedu réalisateur Nadir Moknèche et de l’actriceLubna Azabal : Dounia, divorcée, un enfant, vitavec un architecte serbe à Tanger. Vie scanda-leuse aux yeux de la famille marocaine. Lecouple dirige un chantier immobilier où sontmises à jour des tombes chrétiennes du IVesiècle, ornées de fresques. Dounia se lancealors dans un trafic lucratif, espérant gagnertrès vite de quoi quitter le Maroc avec son fils etson amant. Mais un des ouvriers du chantierdisparaît…

09 75 83 53 19www.cinemetroart.com

Petit cinéma (2)

Le 6 fév à10h au cinéma Les Variétés, Fotokinopropose Le Dictateur de Charlie Chaplin.Projection suivie d’un atelier pour les enfants àpartir de 6 ans : fabrication d’un petit jouetoptique dans lequel Charlot se transforme enHynkel, le dictateur.

09 81 65 26 44www.fotokino.org

Marlene Dietrich Du 6 au 26 fév, l’Institut de l’image à Aixpropose de revenir sur la carrière de MarleneDietrich (1901-1992) en projetant des films deJoseph Von Sternberg qui l’a souvent filmée,L’Ange bleu, Agent X 27, Shanghai Express,L’Impératrice rouge, mais aussi ceux de FritzLang, L’Ange des maudits ; Raoul Walsh, L’En-traîneuse fatale ; Billy Wilder, La Scandaleusede Berlin ; Ernst Lubitsch, Ange ; FrankBorzage, Désir ; Alfred Hitchcock, Le Grandalibi ou encore Orson Welles, La Soif du mal.

04 42 26 81 82www.institut-image.org

Action ! Du 7 au 17 fév à l’Alhambra Cinémarseille, cefestival permet de mettre en lumière quelquespremiers films sortis ces derniers mois, iné-dits, ou peu vus, à Marseille : Les Bêtes du Sudsauvage de Benh Zeitlin, Caméra d’Or Cannes2012 ; Little birdde Boudewijn Kooleb ;Rengai-nede Rachid Djaidani (voir interview surwww.journalzibeline.fr) ; Héritage de HiamAbbass ; Mariage à Mendoza d’EdouardDeluc ;Gimme the loot d’Adam Leon et Lola deJacques Demy.

04 91 03 84 66www.alhambracine.com

Laurent Cantet Dans le cadre d’Écrans Voyageurs, LaurentCantet sera à l’honneur à Martigues : projec-tions de L’emploi du temps, Entre les Murs,Ressources Humaines, suivies de débats avecle réalisateur qui donnera, le 9 fév, une Leçonde Cinéma à 19h après la projection de Vers leSud. Le 10 à 16h, Laurent Cantet présenterasa Carte Blanche : Badlands de TerrenceMalickEn clôture à 19h Foxfire, son dernier film.

du 7 au 10 févCinéma Renoir, Martiguescinemajeanrenoir.blogspot.fr

Jean Renoir Le 11 fév à 20h30, à l’Institut de l’Image àAix,soirée Jean Renoir et la couleur : projection deLe Fleuve, présenté par Vincent Thabourey,coordinateur de Cinémas du sud et critique àla revue Positif.

04 42 26 81 82 www.institut-image.org

Cinépage Le 14 fév à 20h, Cinépage, en partenariat avecle Cinéma Pathé Madeleine, propose OperaJawade Garin Nugroho, un film reprenant unelégende traditionnelle indonésienne, le Râmâ-yana, et mélangeant traditions théâtrales, chants,rites, danses, sculpture, installation et marion-nettes : Setio et sa femme Siti gèrent une poterietraditionnelle. Dans leur jeunesse, ils fréquen-taient Ludiro, un homme riche et despotiquede la région qui, amoureux de Siti, veut profiterd’un voyage de Setio pour tenter de séduire lajeune femme, qui ne peut résister à ses assauts.Profondément touché, Setio prépare sa vengeance.

04 91 85 07 17www.cinepage.com

Du Désert à� l'océ�an de Guy-Andre� Lagesse

Goodbye Marocco de Nadir Mokne�che

Le Dictateur de Charlie Chaplin

Opera Jawa de Garin Nugroho

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CINÉMA 49

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www.journalzibeline.frRetrouveZsur notre site ces critiques arts visuels et cinéma et découvreZ les autres !

- Interview de Lambert Wilson à propos d’Alceste à bicyclette- Le Théma 7 au théâtre Liberté…

La région PACA soutient le ciné-ma, affirmant cet investissementrentable en termes d’image,d’emplois et de retombées écono-miques indirectes. Le film deGilles Bourdos exportant le clichéd’une Provence «idyllique» jus-qu’aux USA et choisissant deraconter un épisode de la vie desRenoir, Auguste et Jean, restedans la ligne de ce projet pro-motionnel. 1915, Auguste Renoira 74 ans, et n’a plus que quatreans à vivre. Il vient de perdre safemme. Deux de ses fils ont étéblessés au front. Atteint d’un rhu-matisme déformant, le «patron»vit au domaine des Collettes àCagnes, entouré par ses ancien-nes maîtresses-modèles qui luiservent de cuisinières, assistantes,infirmières. Contre deuil, guerre,vieillesse, souffrances, les mainsbandées, cloué à son fauteuil, ilpeint la vie, la volupté, la lumière.D’autant qu’arrive «une fille venue

de nulle part et envoyée par unemorte» : Andrée Heuschling (in-terprétée par la sensuelle ChristaThéret). Audacieuse, libre, inso-lente, la belle rousse au corps siblanc devient sujet de peinture (unvrai Renoir !), objet de désir du père,du fils Jean revenu en conva-lescence et même du jeune frère

Claude. Disons-le tout net : Bour-dos n’est pas Pialat qui pensaitque le cinéma ne peut pas repré-senter la peinture. Lui pensejustement le contraire. Tourné aujardin du Rayol, dans un été qui nefinit jamais, le film propose unesuite de belles compositions pictu-rales «à la manière de», égrenant

des citations du maître sur l’art etla vie. Le réalisateur et son chefop, le talentueux taïwanais MarkLee Ping-Bing -qui a travaillé avecWong Karwai- retrouvent la lu-mière des impressionnistes etcelle des premières images decinéma projetées par Jean. Servipar un casting de choix (magistralMichel Bouquet), Renoir est de labelle ouvrage qui peut laisser lespectateur indifférent. Peut-être àcause de la motivation essentielledu réalisateur : «capter quelquechose d’un Eden méditerranéenperdu» ? On aurait sans doutepréféré ressentir davantage letravail de création en œuvre !ÉLISE PADOVANI

Présenté en clôture de la sectionUn certain regard au Festival de Cannes 2012, le film est sortien salles le 2 janvier

Le 20 décembre, Lambert Wilsonétait au cinéma Le Prado àMarseille, en compagnie d’Anne-Dominique Toussaint, laproductrice du dernier film dePhilippe Le Guay, Alceste à bicy-clette (voir entretien avec LambertWilsonsur www.journalzibeline.fr). Ilincarne Gauthier Valence, unacteur très connu pour ses rôlesà la télévision, qui débarque enlong manteau blanc, sur l’île deRé, avec comme objectif de fairerevenir au théâtre, en lui pro-posant de jouer Le Misanthropede Molière, Serge Tanneur(Fabrice Luchini), qui s’est retirétrois ans plus tôt, lassé d’unmilieu de «rats et de gens vulgai-res». Il prétend d’abord qu’il veutacheter une maison sur l’île, cequi donne l’occasion aux spec-tateurs d’en visiter quelques uneset aux deux protagonistes derencontrer une belle Italienne(Maya Sansa) qui affirme d’aborddétester les acteurs, «des Narcis-se», puis sera, dans une jolie

scène à bicyclette, la Catherine deJules et Jim…«L’idée du film, a précisé Anne-Dominique Toussaint, est née surl’île de Ré au moment où Philippele Guay est allé proposer à Luchiniun rôle dans Les Femmes du 6eétage. Se promenant à bicyclette,dans les marais, Fabrice est parti,comme souvent dans un délire, ets’est mis à dire Le Misanthrope.Le titre était trouvé ! »Le pitch est simple : l’un veutconvaincre l’autre qui lui laisse 5jours pour y parvenir. 5 jours derépétitions, d’avancées et dereculs, de joutes verbales, derapports de force, de rivalités,d’échanges sur la vie, sur le jeu,sur le monde et la société. Et pourle spectateur, plus de 2 heuresjubilatoires où l’on voit en œuvre letravail des comédiens pour ren-contrer leur personnage -Alcesteou Philinte ? L’enjeu est de taille !-approcher au plus près le texte deMolière qui leur résiste parfois.Huit répétitions de la scène 1 de

l’acte 1 avec une mise en scènedifférente, des enjeux particulierset des scènes en miroir, ce filmest une plongée dans l’art ducomédien… Les dialogues sont e-nlevés et l’image de Jean-ClaudeLarrieu très soi-gnée. Luchini etWilson sont excellents, jouant lestâtonne-ments et les erreurs etcette mise en abîme est fortjouissive pour le spectateur qui

sort de la salle avec une seuleenvie : relire Le Misanthrope ou…retrouver Molière au théâtre !ANNIE GAVA

Le film est sorti en sallesle 16 janvier

Un été sans fin

Ça roule !

Renoir de Gilles Bourdos

Alceste à� bicyclette de Philippe Le Guay

FILMS CINÉMA50

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À Marseille, Films Femmes Méditerranée etles Variétés avaient choisi de nous faire en-tendre la mer des femmes à travers cinq filmsdont trois ont ramené le spectateur marseillaisà la proximité de ses lieux familiers, distancésou sublimés par le noir et blanc et les partis-pris des cinéastes.Pour le film de Bania Medjbar, Quand le venttisse les fleurs, ce sont les HLM aux façadesmédaillées de paraboles, festonnées de tapiset de linge à sécher, les collines du Rove enpromontoire sur la rade, entre ballast du che-min de fer et garrigue, les Puces de la Madragueet le port. La réalisatrice a raconté le parcoursatypique de ce court métrage, tourné avec troiseuros six sous, libre et généreux comme tout lecinéma deBania. Où on rencontre des person-nages en situation précaire animés d’uneénergie et d’une soif de bonheur communi-catives. Où un matelas transporté dans lacolline pour le dos de sa «princesse» vaut mieuxque tous les discours amoureux. Où un thèmeéculé comme celui de la «brute» au grand cœur,apprivoisée par l’amour redevient original.Pour Marseille, fascinant poème visuel descentaures de la Campagne Pastré : Camille

Galle et Manolo Bez, c’est le Port autonomeque le public a retrouvé, transformé en undésert mythique à la lisière des mondes :verticalité des grues tutélaires, du corps de lafemme-centaure, une valise à la main, droitesur le cheval qui la prolonge, opacité des co-ques vertigineuses des bateaux, labyrinthesinventés par la masse des contenairs sur lesquais, la digue du large en ligne de fuite, unpont mobile qui brise l’horizontale et inter-rompt une poursuite de centaures au galop.Dans Pour la nuit d’Isabelle Boni-Claverie,c’est Marseille by night qu’on reconnaît dansl’ombre. La ville traversée par Muriel, jeunemétisse entre deux enterrements, celui de samère et celui de la vie de garçon de Sami.Rencontre amoureuse de hasard, sans lende-main autre que l’acceptation du deuil et de lavie qui continue pour la belle héroïne. Caméra

près des corps, des visages, musique deRaphaël Imbert jusqu’au petit matin. Beau-coup d’«effets» for-mels pour peu d’émotion.Loin de Phocée, vivifiant et iodé, Le Marinmasqué de Sophie Letourneur a fait retrouverle sourire à tous. Irrésistible équipée à Quim-per de deux trentenaires à la recherche del’ancien amour de la première. Comme siGodard ou Rozier s’étaient essayé au roman-photo avec, petit plus, un esprit «filles entreelles» : histoires de «mecs», de couples qui sefont et se défont, petites cruautés entre copi-nes. Une bande-son virtuose qui joue sur lesdécalages entre un dialogue d’une rare jus-tesse, suivi ou devancé par les voix off quicommentent l’aventure au passé.La sélection s’est achevée en couleur avecZorha à la plage de Catherine Bernstein et lerire éclatant de cette employée de maisonalgérienne de 50 ans, qui découvre le plaisirsans tabou de l’eau et du soleil sur la peau nue.Une soirée légère au seuil de l’hiver, à écouterles femmes parler de liberté et de lien, defusion et de distance. L’appel du large !ÉLISE PADOVANI

Le jour le plus Court a eu lieu le 21 décembre

L’appel du largeDans la longue nuit du solsticed’hiver, partout en France, c’estLe jour le plus Court

Marseille de C

amille G

alle et Manolo Bez

LE JOUR LE PLUS COURT CINÉMA 51

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LITTÉRATURELIVRES52

Les Éditions Allia publient quelques lettresd’Ivan le Terrible (1530-1584) dans une traduc-tion directe du slavon. Le recueil débute par uneincroyable missive d’Ivan à la reine Elizabethd’Angleterre, demandant des comptes sur lesrelations commerciales entre leurs deux pays (etune démarche matrimoniale avortée), qui sepoursuit crescendo jusqu’à une bordée d’insultes.S’ensuivent un virulent reproche adressé aucomte Kourbski, ami d’enfance et néanmoinstraître à son Tsar, un délire théologique à l’at-tention d’un monastère orthodoxe, et unéchange avec l’un de ses chefs de guerre capturépar les Tatars, auquel il refuse l’argent de sa

rançon. À la lecture de ces courriers ambivalents,chargés d’un paragraphe à l’autre aussi biend’amour brûlant que de haine plus ardenteencore, avec parfois un passage d’auto-api-toiement larmoyant, on sent, à plus de quatresiècles de distance, la marée montante de saparanoïa, on l’imagine martelant ses propos àgrandes enjambées, postillonnant et terrifiant deses noirs sourcils un pauvre scribe effaré. Si cettecorrespondance n’a jamais été adaptée au théâtre,on rêve de voir un jour un acteur chevronné s’em-parer de ce puissant et complexe personnage.GAËLLE CLOAREC

Ivan le Sévère ditIvan le terrible. Jesuis la paix en guerreTrad. DimitriBortnikovAllia, 15 €

Un terrible destin

C’est chaud !À ce cri de ralliement que l’on entend volontierspoussé dans tous les dialectes subsahariens a étédonné l’assaut des barbelés de Ceuta le 29 sep-tembre 2005. Mahmoud Traoré en était et faitpartie des «sauterelles noires» (poésie involontaired’un quotidien marocain désignant le fléauplutôt que la qualité du bond) qui ont réussi àforcer le passage et à pénétrer en territoire espa-gnol. Fin du voyage et début d’autres aventuresqui sont désormais le présent à vivre du jeunesénégalais installé à Séville. Le récit, établi à partirde plus de 20 heures d’entretiens avec le journa-liste Bruno Le Dantec, couvre trois ans et demide route et des milliers de kilomètres parcourusà pied, en minibus ou taxi-brousse de Dakar auxrives de la Méditerranée, matérialisés, non sansanalogie avec un gigantesque jeu de l’oie, par lescartes qui tiennent lieu de (fort élégante) cou-verture à Dem ak Xabaar, Partir et raconter. Lafaim, la peur, le doute, le racisme qui est la choseau monde la mieux partagée, la cruauté mais

aussi l’amitié et la solidarité se font entendre dansles mots sobres, pesés au plus juste, du clandestinqui, ni victime ni héros, rayonne de lucidité etd’énergie vitale. Les clichés sont réduits en miettes(les Touaregs perdent de leur superbe en cruelspasseurs qui rançonnent leurs clients avant de lesabandonner dans le désert) et laissent ainsi émergerde façon étonnante un véritable système d’ex-ploitation des migrants : des «foyers» nationauxou consulats de la misère tenus par des «aventu-riers» sédentarisés aux «ghettos» frontaliers organiséscomme de micro-états avec leur président, leurpolice et leurs ministres du culte la réalité dépasselargement l’imagination. Rappelant par mo-ments la littérature concentrationnaire dans sonévocation par petites touches de «l’espèce hu-maine» le récit se dévore à bonne distance de toutpathos, au fil de la voix d’une personne de qualitétellement «au dessus» des incohérences despolitiques migratoires !MARIE-JO DHÔ

Dem ak XabaarMahmoud Traoré / Bruno le DantecNouvelles éditions Lignes, 23 €

Passionnant, l’ouvrage de Marie d’Hombres etBlandine Scherer (prix des Marseillais 2012),s’attache à l’histoire d’une copropriété de Mar-seille, de sa fondation en 1957 à nos jours (2011).Certes, le sujet traité est complexe, chargéd’aprioris et d’une réputation sulfureuse, mais lesdeux auteures savent éviter la superficialité, alter-nant dans leur travail points historiques (actualitéspar décades), paroles d’acteurs politiques, écono-miques, sociaux et témoignages vivants depersonnes qui ont vécu à différentes périodes auParc Bellevue, ou plutôt au 143 rue Félix Piat.Comment des locaux inscrits à leur origine dansune logique de modernisation, de réel progrèssocial se dégradent, jusqu’à obtenir le triste record decité la plus insalubre d’Europe ! Sans jamaisédulcorer, sans pathos non plus, et c’est la grandeforce du livre, les auteurs livrent sans juger,expliquent, constatent, rapportent. Immigrations

successives, ghettoïsation, rôle fondamental del’école porteuse encore d’espoirs de progrès,d’émancipation, essentielle, menée par des «hussardsde la République» comme Véra Tur, directricede l’école primaire Bellevue. Politique de la villedifficile à mettre en place, d’autant plus que lesbâtiments sont privés, régis par un système d’actions.Toute intervention devient plus compliquée, ledroit privé se heurte au bien commun. Ainsi,Laurent Meric, directeur adjoint de l’Aménage-ment Durable et de l’Urbanisme, chargéd’opération Parc Bellevue de 1991 à 2002 évoque«une usine à gaz administrative et opération-nelle»… Outil de réflexion, ce livre permet àpartir d’un exemple concret de réfléchir avecjustesse et honnêteté sur l’urbanisme, les relationsentre architecture, gestion et vie collective.MARYVONNE COLOMBANI

Au 143 rue Félix PiatMarie d’Hombres et Blandine SchererÉditions REF2.C, 15 €

Bellevue l’insalubre

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LIVRES 53

À contre-jourAprès l’évocation de Saint-Augustin par JérômeFerrari dans son dernier livre, c’est ClaudePoujade-Renaud qui le fait revivre à travers lesouvenir toujours intensément présent d’Elissa,avec qui il vécut une passion charnelle durant 15ans. Étonnante évocation de Saint-Augustinhanté par le sexe ! Ils s’étaient connus à Carthage,en 371, et quand Augustinus obtient un postede rhéteur à Milan, sa mère, chrétienne, intriguepour qu’il accepte un mariage avantageux.Répudiée, Elissa repart à Carthage. Pour vivreelle travaille avec son beau-frère potier et chez uncopiste, Silvanus. Sollicité pour recopier lessermons et les Confessions de celui qui est devenuévêque après avoir renoncé au mariage et em-brassé la religion chrétienne, Silvanus en fait la

lecture à Elissa qui prend peu à peu connaissancede la pensée d’Augustinus, de ses interrogationssur le bonheur comme de sa condamnation desjeux de l’arêne et de la «musique charnelle» del’amour. Les passages où elle revit des momentsdu passé et s’adresse directement à Augustinusalternent avec le récit de sa vie quotidienne,bousculant sans arrêt la chronologie. C’est touteune époque où coexistent manichéisme, paganis-me et christianisme que l’auteure fait revivre,évoquant la chute de Rome puis l’invasionbarbare dans l’est africain. En donnant corps àcette femme forte et attachante qui a existé maisdont on ne sait rien, Claude Pujade-Renauddessine une fiction terriblement «vraie» !CHRIS BOURGUE

Dans l’ombre de la lumièreClaude Pujade-RenaudActes Sud, 21,80 €

Après L’Alinéa à Martigues, c’est la librairie del’Arbre à Marseille qui a accueilli mi décembrele bédéiste militant Philippe Squarzoni, pourune nouvelle Escale en librairies animée parBoris Henry. La faute à la pluie ? Il n’y avait pasfoule autour de la grande table. Le travail de cethomme de convictions mérite pourtant d’êtreconnu. Car c’est une œuvre dérangeante, quipose de front des questions politiques et socialesessentielles. Depuis le début des années 2000,Squarzoni a publié plusieurs albums documen-taires inspirés de ses voyages et missions en Croatie,au Chiapas et en Palestine. Puis, alors qu’il finis-sait Dol (cette BD, parue en 2006, dresse unbilan très critique du quinquennat de JacquesChirac) et qu’il se documentait pour le chapitresur l’écologie qui manquait encore, il a entreprisdes lectures sur le sujet, qu’il maîtrisait peu ; ettrès vite, il s’est rendu compte que ce ne seraitpas un chapitre qu’il écrirait et dessinerait. «Il yavait vraiment un album à faire.» Alors, il l’a fait ; etcela lui a pris six ans. Six ans de recherches,d’interviews de spécialistes de la question duréchauffement climatique (scientifiques, mem-bres du GIEC, économistes…) que son éditeurDelcourt lui a laissé mener en lui faisant confian-ce. À l’arrivée, en mars dernier, Saison bruneparaissait. Un roman graphique fleuve (presque500 pages) au dessin réaliste noir et blanc, trufféde graphiques, de chiffres et d’interventions d’ex-

perts dessinés face caméra, qui offre la visionglaçante d’un fonctionnement «qui nous mènedans le mur». Alors qu’on sait que les ressourcesde la planète sont limitées et que le réchauf-fement climatique risque d’être encore plusimportant que prévu, le productivisme continue,la surconsommation d’énergie aussi. On est entrédans ce qu’on appelle dans le Montana «la saisonbrune», une cinquième saison, un bref suspensentre la fin de l’hiver et le début du printemps.Une zone d’incertitude à laquelle il faudraitmettre fin rapidement. Le sablier sur lacouverture de l’album figure ce compte à reboursinexorable. Et l’album tout entier se construit surla question du commencement et de la fin.Comment va-t-on faire ? Où est la porte de sortie ?Après avoir dressé un minutieux état des lieux,l’auteur propose des solutions pensées par cer-tains économistes et militants politiques. Dessolutions de sobriété et de modération quinécessiteraient des changements radicaux desociété, et dont il doute fort que nos gouverne-ments les adoptent. Cette BD engagée, sérieuse(tous les propos repris ont été relus et avalisés parles intéressés), n’évite pas toujours le piège dudidactisme. Elle touche pourtant par la dimen-sion personnelle que Squarzoni apporte à laproblématique. Se mettant en scène avec sincé-rité et même un certain lyrisme, il allège unpropos quelque peu plombant quoique juste, etoffre au lecteur de belles échappées dans la natureou dans les arts. Après cette longue plongée dansles questions d’écologie, Philippe Squarzonipoursuivra son travail d’investigation dans d’au-tres domaines tout aussi sensibles : les déserteursaméricains de la guerre en Irak et la crise des

subprimes. Mais auparavant, il a décidé de s’offrirune petite pause ; il réalise actuellement une BDde fiction qui se déroule au Moyen-âge. Qui saits’il y mêlera quelques réflexions politiques ? Onne se refait pas…FRED ROBERT

Philippe Squarzoni était invité les 13 et 14 décembreaux Escales en librairies organisées par l’associationLibraires à Marseille

À lireSaison bruneDelcourt, 29 €

La BD aussi est un sportde combat

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LIVRES54

Des nouvelles de CubaJacques Aubergy, libraire et éditeur, fin connais-seur de la littérature noire et des nombreuses voixde l’Amérique du Sud, a suivi les conseils de sesamis latino-américains. Il publie aujourd’hui,sous le titre Laura à La Havane, un recueil de dixnouvelles du Cubain Angel Santiesteban. Dixtextes intenses, parfois déchirants, que le publicfrançais peut ainsi découvrir.Santiesteban, né en 1966, est célèbre sur le conti-nent sud-américain où il a remporté plusieurs prixprestigieux ; il est donc juste que les ÉditionsL’atinoir fassent connaître ce nouvelliste, resté àCuba envers et contre tout, dans des conditionsmatérielles et professionnelles effroyables, com-me le note l’éditeur dans son avant-propos. KarlaSuarez a vécu la période où se situent les dixrécits : le début des années 1990 «au moment oùCuba entrait dans une crise brutale qui finirait partout bouleverser», écrit-elle dans la préface qu’elle

a rédigée. De cette période terrible, qui a contraintau départ bon nombre des intellectuels et artistesde sa génération, elle a tiré un roman, La Havaneannée zéro (voir Zib’52). Angel Santiesteban pra-tique, lui, ce qu’elle appelle «l’art de la brièveté»et il le fait avec un grand talent. Dix nouvellesdonc, comme autant de fragments de la réalitécubaine des dernières années du vingtième siècle.Une réalité plus que difficile, puisqu’on y croisedès le premier récit des candidats à l’exil fuyantsur des radeaux et bien peu sûrs d’arriver à bonport (Les enfants dont personne n’a voulu), qu’ony rencontre au fil des pages la prison, la guerre enAngola (terrible Les oubliés), la prostitution et lestrafics nécessaires pour survivre (La rivière auxeaux tranquilles), la censure et les difficultés pro-pres aux écrivains et aux intellectuels. Et si le tonse teinte parfois d’humour ou se décale dans lesurnaturel, la plupart des textes sont empreints

d’un réalisme brut et d’une grande attention auxdétails, même les plus sordides. Ainsi le lecteur setrouve-t-il plongé dans ces existences désespérées,frappé de plein fouet. Profondément etdurablement touché. F.R.

Laura à La HavaneAngel Santiesteban L’atinoir, 14 €

Paroles de torturésJean-Pierre Guéno poursuit son œuvre de libé-ration des paroles. Après celles des Poilus (voirMon papa en guerre dans Zib’58), celles de Ver-dun et celles des «étoiles», voici les Paroles de laguerre d’Algérie, dans la même collection quiassocie les textes à leur adaptation en bande dessi-née et vise à dénoncer la barbarie qui accompagnetoutes les guerres. Cet album est un véritableréquisitoire, en mots et en images, contre la tor-ture : «Chacune de ces âmes meurtries […] chacundes auteurs de chacun de ces textes porte untémoignage justifiant que la torture soit bannie àtout jamais de l’attirail des postures humaines, àl’exemple de l’esclavage et de la peine de mort» écritGuéno dans sa préface. L’écrivain et historien asélectionné douze témoignages provenant pourmoitié des archives de Sciences Po. Des lettres decivils, d’étudiants, d’appelés, de militaires, en-voyées dès 1954 au journal Le Monde, afin defaire connaître à l’opinion publique les exactionspratiquées par l’un et l’autre camp durant ce

qu’on appelait encore les «événements» d’Algérie.L’ouvrage s’ouvre sur un touchant hommage del’auteur à son père Pierre Guéno, photographeaux RG et témoin que «des hommes qui avaientconnu les horreurs de la Gestapo les commettaient àleur tour». Apparaissent également les figuresd’Henri Alleg, auteur de La question, du généralde Bollardière, qui dénonce ouvertement dès1957 certaines pratiques de l’armée française et severra rapidement relevé de son commandementen Algérie, du jeune mathématicien MauriceAudin, de la reporter Madeleine Riffaud… Ony croise des gens de toutes sortes, d’Adolfo lefaussaire à l’ex fellagha devenu lieutenant del’armée française en passant par l’appelé JacquesHigelin. L’album se clôt sur l’histoire de Malekle harki et de toute sa famille massacrée en 1962.Une volonté affichée de «rappeler que personnen’a le monopole de la torture pendant la guerred’Algérie». À lire pour ne pas oublier.FRED ROBERT

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Paroles de la guerred’Algérie, 1954-1962d’après Jean-PierreGuénoSoleil, 20 €

«C’est tout écrit dans une langue que je ne connaispas» dit Alice (et la lectrice) à part soi avant detenir le livre devant la glace pour remettre lesmots à l’endroit... Hélène Sanguinetti écrit-ellede derrière le Miroir ? «Là-bas de l’autre côtéautre côté ? qui est là ? là-bas.» La question sediffractera en échos multiples et infimes jusqu’às’oublier elle-même tant est forte l’affirmationque ça vient d’où c’est dit tout simplement.Deux huitains jumeaux en guise de viatique «laparole se cassa parmi les pierres/... Cassant se réveil-la» pour ouvrir et fermer le long poème ou plutôtla chanson de geste de JOUG enfers et JOUI lebienvenu.Vraiment ça ne ressemble à rien d’autrequ’à ça et ça va par deux ; Hélène Sanguinetti entoute liberté découpe le matériau poétique, faitdes confettis, met le monde en pièces et fabrique,bricole le sien dans l’urgence du désir et le dé-sordre apparent (parfaitement démenti par une

table des «matières» qui exclut le caprice !). Cœurcarreau pique trèfle sagement alignés en émo-ticônes flanqué(e)s de ♂ et ♀�... n’est-ce pas toutela poésie des cartes à brouiller ? Il y a des il y airréfutables, des notes en bas de page d’unegrande douceur pour calmer le jeu, des majus-cules égarées, un ogre au tampon gris qui rôdebouche ouverte au milieu de la page, des virgulesen surnombre, déplacées et inutiles, des apostro-phes en l’air, griffures de la page, rognures d’ongleou cils tombés de quelle paupière ? Parfois quel-qu’un parle entre des guillemets et le contechante et danse sur les pfffffuit à l’infini, les heyscandés debout... Grimoire de sorcière, incan-tations bancales à tatouer le lecteur hésitant ou àlui crever le tympan «flamenquer existar por existar».Superbe et pas rassurante la chanson !MARIE-JO DHÔ

Et voici la chansonHélène SanguinettiL‘Amandier, 15 €

Ah ça ira ça ira !

LITTÉRATURE

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On l’a dénommé décoratif, artistique, culturel,classé dans la catégorie art public. Héritier duFront Populaire il est officiellement établi en1951 avec comme principaux objectifs de soute-nir les artistes et la création plastique du moment,comme d’offrir au grand public des opportunitésde rencontre avec l’art. Le «1% artistique» ? C’estla collecte d’un pour cent du coût de construc-tion, extension ou rénovation de bâtiments publics,et le reversement pour l’achat ou la commanded’une œuvre. Initialement prévue pour les seulsétablissements scolaires la procédure a été éten-due aux divers domaines publics et collectivitésterritoriales.L’inventaire réalisé par la Direction Générale dela Création Artistique sur la période de 1951 àaujourd’hui a recensé plus de 12 300 projets decommande pour environ 4 000 artistes. Cent 1%est paru à l’occasion de la célébration des soixanteans du «1% artistique», qui fut l’occasion deplusieurs évènements et du lancement d’un plande valorisation en 2011. L’ouvrage se présentecomme un best of : après une présentation decirconstance du (précédent) ministre de laculture suivie d’une (trop) brève introductionhistorique et du recueil d’expérience de SergeLemoine, un des premiers conseillers artistiquesen charge de ce domaine dans les années 70,l’ouvrage déploie une bonne centaine d’exempleslargement illustrés classés chronologiquement etpar médium des formes traditionnelles jusqu’auxnouveaux médias. Les artistes sélectionnés pourleur «rayonnement international et régional,confirmés et émergents, français et étrangers,hommes et femmes» se nomment Picasso, Cal-der, Vasarely, Louise Bourgeois, Jenny Holzer,Judith Bartolani, Kader Attia ou Sylvie Pic. De lasculpture à des réalisations plus conceptuelles, onmesure l’évolution historique des conceptions,les écarts entre des projets d’importance et

d’autres de moindre portée en soixante ans decommande publique.Mais si «le 1% est un fantastique outil d’élargisse-ment des publics et d’offre équitable de l’artcontemporain sur le territoire» il manque ici l’avisdes usagers ou le devenir de certains projets(L’Aventure de Baquié, le Mât des Fédérés deBuren…). Quel voyageur arrivant (nocturne-ment) en gare de Marseille a remarqué laproposition lumineuse de Bruno Peinado sur letoit de la Friche ? Un autre chapitre resterait à écrire aussi sur leségarements d’un nouvel art officiel, et le copina-ge. Les auteurs de l’ouvrage pointent d’ailleursquelques dérives telles «ces quatre artistes qui ontréalisé pas moins de 206 commandes» à eux seuls«pendant que quarante créateurs en livraient plusde vingt-cinq chacun !». La lecture se prolongerasur le site dédié à ce dispositif institutionnelparmi les plus pérennes et prolifiques, en métro-pole et outremer.CLAUDE LORIN

Cent 1%Philippe RégnierÉditions du Patrimoine, 29 €www.culture.gouv.fr/culture/dap/dap/unpourcent

LIVRES56 ARTS

Pour un hommage à notre magnifique terreprovençale, et à ceux qui l’honorent, la tra-vaillent, la font fructifier : les paysans. Cetouvrage édité par les éditions Images et Re-cherche réchauffe le coeur : non, les industries del’agroalimentaire n’ont pas posé leurs griffestoxiques sur tout le territoire, ni l’habitat rési-dentiel rogné toute la campagne du pays d’Aix !Les photographies de Bernard Lesaing révèlentle paysage d’un Virgile qui serait touché par lamodernité -mais pas trop- et magnifié par le noiret blanc : vignes, tracteurs, trieurs de patates,oliveraies, troupeaux et apiculteurs... L’homme,la machine et les bêtes s’y côtoient sans s’exclure,avec respect. À lire aussi pour les témoignagesrecueillis par Bat Sheva Papillon et EmmanuelleTaurines : «En passant à l’agriculture biologique(...) on a appris énormément de choses. Il y a descultures que l’on ne connaissait pas, qu’on ne maî-trisait pas, et qu’on avait quasiment oubliées dansla région. (...) L’agriculture intensive l’a cloisonnéedans quelques cultures, alors que son potentiel estimpressionnant.»GAËLLE CLOAREC

Terres et Paysages en pays d’AixBernard LesaingImages et Recherche, 18 €

L’art et la villeBerlin, Birmingham, Lausanne, Lyon, Mont-pellier, Montréal, Nantes sont l’objet de toutesles attentions de la Plate-forme d’observationdes projets et stratégies urbaines depuis 2004. Àl’issue de deux séminaires à Lausanne en 2011et à Lyon en 2012, Popsu publie ses conclusionssur la manière dont les artistes/créateurs «mo-difient le regard porté sur la ville autant que sur lafabrique de l’urbain» par leur rôle et leursproductions. Chaque ville est passée au crible,ses caractéristiques identifiées, ses spécificitésanalysées des points de vue historique, éco-nomique, sociologique. Les titres des séquencesen sont une photographie saisissante : «Bir-mingham : une cité en transition», «Nantes, legrand mix», «ZAT Montpellier : une stratégiepoétique pour stimuler l’imaginaire urbain»…Des villes mutantes qui parient sur l’avenir en

mettant au cœur de leurs projets la création, etinventent une autre manière de vivre ensemble.Après La ville et ses créateurs de Jean-JacquesTerrin qui rappelle que la culture est un acteurdynamique du développement économique desterritoires, les études de cas ordonnancentl’ouvrage, puis la conclusion ouvre sur tous lespossibles grâce aux Regards en formed’interrogations de Paul Ardenne (Une fictioncomplaisante ?) ou Elsa Vivant (Faire la ville avecles créateurs ?). Chacun puisera matière à ré-flexion dans ces différentes mises en perspective,mais regrettera l’agencement confus des ver-sions française et anglaise, des photos, plans ettableaux… d’autant que le sommaire figure enfin d’ouvrage.MARIE GOFRIN-GUIDICELLI

La ville des créateursParenthèses, coll. La ville en train de se faire, 22 €

Best of 1% Paysagesbucoliques

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MUSIQUE

RetrouveZsur notre site ces critiques livres et rencontres et découvreZ les autres !- «Eux sur la photo» de Hélène Gestern- «Le premier été» d’Anne Percin

- «Deux étrangers» d’Émilie Frêche-cd concertos viennois de Renaud Capuçon- «Un Evrivain, un vrai» de Pia Petersen...

www.journalzibeline.fr

CD 57

Maudits Atrides !Assister à une représentation d’Elektra, prendreen pleine face la force expressive d’une partitioncomposée il y a pourtant un siècle, demeure unchoc, aujourd’hui encore, pour la plupart desauditeurs. C’est qu’en 1909 Strauss est le premiermusicien (avec Schönberg pour Erwartung) àexplorer des terres mouvantes de l’âme humainemises en équations par Freud à l’aube du XXe

siècle.Hoffmannsthal, auteur du livret tiré du mythegrec porté aux tréteaux par Sophocle, fréquentaitles cercles intellectuels de la capitale autrichienne.Il a puisé dans les dysfonctions familiales desAtrides et la fille d’Agamemnon un potentielpsychologique que la musique de RichardStrauss magnifie. Son langage post-wagnérien,excroissance expressionniste de l’univers duRing, repousse les limites de la tonalité, commeaux portes de la folie qui guette l’héroïne dont le

«complexe» a été conceptualisé par Jung. À cetinstant, Strauss est à Wagner ce qu’Egon Schieleest à Caspar Friedrich.Les dissonances, les perturbations harmoniques,les dislocations du rythme, les éclatements de latexture orchestrale, l’effectif massif, les rupturesdu chant font d’Elektra l’un des «monstres» del’histoire musicale, autour de 1914, avant le Sacredu Printemps de Stravinsky ou le Mandarinmerveilleux de Bartok. Paradoxalement, ces opussont devenus, avec le recul du temps, desemblèmes majeurs de l’avant-garde bouleversantl’art au XXe siècle.L’enregistrement «live» d’Elektra, réalisé il y adeux ans à Londres par Valery Gergiev à la têtedu London Symphony Orchestra, frappe lesesprits par la puissance de sa direction autant quela stridence des touches jetées sur la toile sonore,l’intensité du trait, à l’instar du geste orchestral.

C’est Jeanne-Michèle Charbonnet, sans doutela meilleure interprète actuelle du rôle, quiassume les déchirements vocaux de la partition,les affres psychiques et épuisants dupersonnage… Une artiste qui sera à l’affiche dansle rôle-titre à l’Opéra de Marseille du 7 au 16février (voir p. 37) ! JACQUES FRESCHEL

Double CD LSO LiveLSO0701www.lso.co.uk

Talents d’iciL’ensemble Des Équilibres a été créé à Toulonen 2006 par la violoniste Agnès Pyka. Aujour-d’hui, la formation a pris ses attaches à Marseilleet se nourrit d’une «géométrie variable», au grédes programmes de concerts, avec des musiciensd’orchestres de la région, professeurs de conser-vatoires, solistes, chambristes de haut niveau. Sonrépertoire s’étend de la musique classique à l’épo-que récente et des compositeurs comme Thierryde Mey ou François Rossé…Dernièrement, en collaboration avec la Cité dela Musique à Marseille, on a entendu AgnèsPyka et le pianiste Bruno Robillard dans unbeau programme de sonates de Mozart, Schu-mann et la seule (peu jouée) Sonate pour violon etpiano de Francis Poulenc. Le 14 décembre, le

duo, alliant élégance, lyrisme et ivresse sonore, aravi son public, tout ouï dans le bel écrin de laVilla Magalone (voir www.journalzibeline.fr).Des Équilibres s’offre de luxueuses collabora-tions, comme lors du concert à l’Opéra deMarseille pour la journée d’ouverture de lasaison MP2013 où Agnès Pyka, Marie Orenga(violons), Blandine Leydier (alto) et LucDedreuil (violoncelle) jouent en compagnie deFazil Say, compositeur et pianiste turc dont onconnaît les démêlés avec la «justice» de son pays(voir p XVI).Agnès Pyka vient également de graver un trèsbeau disque avec un alter-ego prestigieux : JanTalich, premier violon du Quatuor Talich. Encontrepoint avec le Tchèque, elle donne les 44

étonnants Duos que Bartok composa à partir dechants populaires : des pièces qui se doublentaussi d’une vocation pédagogique et dont l’écri-ture recèle des trésors de finesse et d’intimité.JACQUES FRESCHEL

CD Indesens INDE049www.indesens.frwww.desequilibres.fr

Piccolo-roiLes Marseillais ont dans l’oreille le piccolo deJean-Louis Beaumadier car, souvent, sesarabesques aiguës s’élèvent en volutes virtuosesau-dessus de l’Orchestre de l’Opéra municipal…On l’a, du reste, entendu dernièrement lors duConcert de Noël du dit-Opéra, à l’église Saint-Michel dans un concerto moderne signé FlorentGauthier : un Songe de Neptune tout enexubérance et limpidité, chant vibrant etexpressivité, une partition originale oscillantentre une mémoire baroque et quelque tensiondramatique à laquelle il ne manquerait que des

plans de cinéma… (voir p.15).Dans ce disque, c’est Mozart qui file une octaveau dessus de la grande flûte, pour ses quatreQuatuors interprétés avec élégance et suavité. Onprétend que Mozart n’aimait pas la flûte…Qu’aurait-on dit s’il l’avait aimée ? Encompagnie de Dejan Bogdanovic (violon),Pierre-Henri Xuereb (alto) et RaphaëlChrétien (violoncelle), Jean-Louis Beaumadierl’enchante !J.F.

CD Skarbo DSK4126www.skarbo.fr

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LIVRES58 RENCONTRES

Si on avait encore des doutes sur le pouvoir depromotion des prix littéraires, on n’en a plus !Un dimanche de décembre, en plein milieud’après-midi, la librairie Maupetit a fait le pleinen accueillant Jérôme Ferrari, heureux lauréatdu prestigieux prix Goncourt. Plus que le pleinmême : on a refusé du monde et la séance dedédicaces s’est prolongée fort tard. Tout justearrivé d’Abou Dhabi où il enseigne la philo-sophie, le romancier a découvert avec étonnementla salle archi bondée. Le sermon sur la chute deRome (voir Zib’58) est son septième roman et ilavait plutôt l’habitude jusque-là de rencontres enpetit, voire tout petit, comité. Ce succès à Mar-seille le ravit, il ne s’en cache pas. Mais il garde latête froide : il sait qu’après le Goncourt, sonprochain roman risque fort d’être mal accueilli,c’est la coutume. De toute façon, il n’a pasencore de nouveau projet. Et à ceux qui luiconseillent de prendre une disponibilité afin depromouvoir le roman primé, il répond qu’il n’enest pas question. Enseigner lui plaît ; c’est mêmeune parenthèse nécessaire entre deux tempsd’écriture. Avec simplicité, l’écrivain désormaiscélèbre a répondu aux questions de ValérieDufayet sur son livre. Un roman tout sauf his-torique, la référence à Saint-Augustin étant là

pour «irriguer le texte, lui donner sa cohérence». Ettout sauf cynique, quoi qu’aient écrit certainsjournalistes. Ce qui intéresse Ferrari, c’est «le côtémécanique de l’enchaînement des choses», la «brèvepermanence puis la chute» ; c’est aussi d’observerdivers mondes, le terme de monde devant êtrecompris comme «agencement d’éléments qui for-ment un tout cohérent», à des échelles différentes,celle du bar (en Corse), celle du corps (celui del’hypocondriaque Marcel)… et de voir «à partirde quel moment les choses se délitent». Commentsupporter l’éphémère quand Dieu est absent ?Telle est la question que pose ce roman «religieuxmême si Dieu n’est là qu’en creux». Et à laquelle leromancier se garde bien de répondre, refusant dedélivrer une quelconque morale ou d’adopter unpoint de vue surplombant.Un entretien rondement mené, auquel ont suc-cédé les questions du public. Et là on n’a pasévité la Corse. Si Ferrari se dit «content d’avoir eule prix avec un livre ancré en Corse», il répliquevertement, à une question sur la «violence consub-stantielle à l’âme corse», que les violences de l’îlesont des problèmes de grand banditisme, pas desproblèmes corses ; quant à une prétendue omertaqui couvrirait les coupables, il la juge «grotesqueet insultante». Il préfère de loin parler littérature,

évoquant la «réalité objective du texte qui s’éloignede ce qu’on a voulu», ainsi que la nécessité de nepas prendre d’habitudes, de ne jamais se placerselon les attentes du public lorsqu’on écrit. Unebelle exigence. On attend de lire la suite…FRED ROBERT

Jérôme Ferrari était invité à la librairie Maupetit le 6 décembre

À lireLe sermon sur la chute de RomeActes Sud

Bien que les temps soient durs, queles subventions diminuent et queles mois à venir risquent d’être unebataille quotidienne, Cécile Silves-tri a souhaité célébrer les six ans deson association Couleurs Cactus etannoncer sa saison culturelle 2013.La fête a eu lieu aux Grands Terrains ;depuis deux ans, l’association tientses bureaux dans ce «laboratoireartistique mutualisé» que dirigeMireille Batby. Accueil chaleureuxet cocktail de bienvenue, au son despercussions et des chants tradition-nels guadeloupéens de MassiliaKa, un des partenaires fidèles deCouleurs Cactus. Étaient présentesaussi les représentantes de ColaProduction et de Mamanthé, aveclesquelles l’association poursuivrases partenariats en 2013, dans lecadre d’Africa Fête (en juin) et deCréole Fusion (dont la troisième

édition, en septembre, mettra àl’honneur la littérature réunion-naise). Cette réunion festive avaitégalement un autre but : offrir larestitution de la première micro rési-dence d’auteurs, initiée lors de la 4e

édition du Festival du Livre de laCanebière en juin dernier. C’estdonc en présence du romancierRené Frégni et du bédéiste EddyVacarro que Marion Cordier, laprésidente de l’association, a pré-senté le premier ouvrage de CouleursCactus Éditions ! Ce très joli petitlivre coloré, orange et fuchsia, ras-semble tête bêche la nouvelle et laBD que Frégni et Vacarro ontimaginées durant les quelques joursdu festival, avec au centre, commedans les anciens dictionnaires, despages roses offrant une préface, unepostface et deux courtes biographiesdes auteurs. La collection ainsiinaugurée s’intitule «à vif». Chaqueédition du Festival du Livre s’en-richira désormais d’un nouvel ouvrage.On ne connaît pas encore les au-teurs pressentis pour la cinquièmeédition (du 7 au 15 juin), mais ce

devrait être un écrivain et unphotographe. Après la présentationdu livre et une séance de dédicaces,la soirée s’est poursuivie par uneémouvante lecture d’extraits de lanouvelle de René Frégni. Unelecture à deux voix (dont celle deDorothée, qui lisait en braille), dansune alternance de pénombre et delumière, comme une métaphoredes contrastes de Marseille queFrégni a si bien saisis.FRED ROBERT

La rencontre a eu lieu le 20 décembreaux Grands Terrains

À lireLes gabians se lèvent à cinq heures deRené Frégni et Sous l’œil de Zarafad’Eddy Vacarro, Couleurs CactusÉditions, 10 €

Du monde pour le Goncourt

Haut les couleurs

Couleur C

actus © X-D

.R.

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CONFÉRENCES 59

À tous ceux qui ricanent en parlant de Marseille, la ville qui ne vivrait que pour l’OM etne brillerait que par ses performances en matière de chômage, on conseille de se rendrecomme on l’a fait un soir de semaine à la Criée, pour une conférence tardive sur... lamuséographie du Fort Saint Jean. Car on est revenu épaté, presque ému par la vitalitéet l’enthousiasme d’un public marseillais attiré par cette austère thématique. C’est sûr,le bâtiment est un fleuron du patrimoine de la cité, évidemment, le MuCEM, «premiervéritable transfert d’un musée national dans une grande capitale régionale» prévoit d’enfaire un espace privilégié pourdécouvrir ses collections. Maistout de même, que l’on re-connaisse la valeur de l’élan,de la curiosité des personnesvenues en nombre écouterZeev Gourarier, conservateurgénéral et accessoirement puitsde science, et Zette Cazalas,muséographe, leur dévoiler leprojet !Une gageure, sur un site qui aservi successivement de for-tification militaire et de prison,et que l’on doit rendre non seulement «visitable», accessible aux handicapés, mais surtoutattractif. Les espaces extérieurs, les 25 salles, les immenses vitrines qui accueilleront prèsde 1 500 objets rares et précieux sont pensés comme des «entresorts», un «endroit où l’onentre et l’on ressort par une autre issue, après avoir vu quelque chose d »extraordinaire». Unlieu où l’on circule, un lieu de plaisir. Zeev Gourarier imagine «que l’on ira au Fort SaintJean comme on va à la plage, ou au jardin public» et espère y attirer des visiteurs nonfamiliers des musées.Après plus d’une heure d’uneprésentation très technique,les marseillais se sont emparésdu micro et ont réclamé deséclaircissements : quelles ga-ranties de sécurité pour lescollections, quel sera l’habil-lage sonore des expositions,comment concrètement estorganisée la circulation ? Unpublic de rêve, on vous dit :passionné et exigeant. Allons,adeptes des clichés sur la citéphocéenne, admettez-le :Marseille Capitale Européen-ne de la Culture, ce n’est pasun vain mot. GAËLLE CLOAREC

La conférence du cycleRencontres de l’Autre rivea eu lieu le 20 décembreà la Criée

L’orchidoclaste bandolais et le professeur

milanais

Architectes et futurs architectes étaient venus nombreux ce14 décembre à la Maison de l’Architecture pour assister aulancement officiel de la première plate forme vidéo régionalede la culture architecturale, destinée à devenir à terme unebase de données de référence. Chacun pourra y voir ou yrevoir conférences et débats organisés dans notre région, enversion courte ou intégrale. Après la signature électroniquede la charte d’adhésion au projet, par les sept structuresfondatrices (DRAC, CROA PACA, ENSA-M, MAVPACA, CAUE 13, FUA de Nice, Image de ville) et laprésentation rapide de l’outil sur grand écran, tousattendaient Stefano Boeri et Rudy Riciotti, concepteursdes deux réalisations phares de 2013, le MuCEM et la VillaMéditerranée, spatialement si proches et architecturalementsi éloignées. Deux récits disjoints juxtaposés par une volontépolitique peu soucieuse de leur compatibilité. Hélas, la neigesur l’aéroport de Milan ayant considérablement retardél’architecte italien, plus qu’un débat entre les deux hommes,ce fut un one-man-show de Rudy de Bandol, se glorifiant desobriquets dépréciatifs sans supporter tel Cyrano qu’on leslui serve, ne craignant ni l’excès, ni l’amalgame. Orchido-claste provocateur à qui il sera beaucoup pardonné pouravoir construit un si beau musée, dans une ville parfoissemblable au désert des tartares par l’attente métaphysique dequelque chose qui ne vient jamais. Se refusant à parler duprojet de Boeri en son absence, il a commenté les photos duMuCEM, avec une réelle émotion soulignant ce que chacunpeut désormais voir : le rapport respectueux et amoureux auFort Saint Jean, le jeu des transparences, la sensualité despeaux, des résilles, du béton à caresser, la douceur desstructures en «os de poulet». Et ce que révéleraMer-veille, lamise en lumière du musée par Yann Kersalé. Stefano Boeri,enfin arrivé, a présenté professoralement son œuvre la situantdans un contexte plus large de requalification portuaire enMéditerranée. Architecture d’acier, de tension, de prouesseavec le spectaculaire porte-à-faux de 40 mètres et la darse de2 000 m2 pour «héberger» la mer, grue, plongeoir ou péris-cope tourné vers l’autre rive, le bâtiment du milanais traduitl’interpénétration de l’eau et de la terre. Les deux écrinscohabitent maintenant face au large, prêts à accueillir ce quia été promis et que nous attendons avec impatience.ÉLISE PADOVANI

www.architecturesenligne.org

Vivre d’amour et d’art frais

© X-D.R

Le MuCEM © Lisa Ricciotti

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PHILOSOPHIE 60 MARIAGE POUR TOUS

Commençons par la moins bête des objections aumariage homo : la revendication du mariage est obsolète.Mais tant qu’il est inscrit dans la loi il doit s’appliquerà tous. C’est la revendication de la non-discriminationqui est exigée par les gays, non le mariage en lui même.La plus bête est celle de la menace à l’ordre familial, età l’ordre social : si tout le monde faisait comme ça il n’yaurait plus de reproduction. Alors interdisons le célibat,qui est plus dangereux que le mariage homo puisqu’ony a moins de désir, statistiquement, d’adopter !Cette crainte d’une disparition du repère social tra-ditionnel du foyer, composé du père et de la mère,a-t-elle une légitimité ? Ce repère est en voie dedisparition, bientôt près de la moitié des enfants serontélevés par un seul des parents. Mais est-ce une raisonpour le souhaiter ? La loi doit elle avaliser cette dispa-rition ? Eh bien oui : le rôle de la loi est justementd’entériner les formes de vie qui se mettent en place…Ainsi le christianisme a mis en place la monogamie, etla condamnation de l’homosexualité, et sa loi l’aentériné. Dans son Histoire de la sexualité, MichelFoucault analyse les formes historiques d’apparitionsde pratiques et critique l’idée de répression morale dusexe. Il rappelle par exemple que la fidélité commenceà être pratiquée par les milieux populaires en Grèce eten Égypte dans l’Antiquité. Jusque là, la penséedominante valorise pour l’homme toutes sortes depratiques (pédérastie, etc…) hors du foyer, la femmen’étant rien. C’est dans la période hellénistique que lesStoïciens vont distiller cette pratique de la monogamiedans les milieux intellectuels. Le christianisme ne fera

qu’avaliser ce qui existait. Et le prolongera ; ainsiFoucault analyse le monachisme chrétien (les moines)comme une forme de perpétuation de la monosexualitédes cités antiques où les hommes étaient entre eux. Iln’y a qu’un pas pour saisir les rapports affectifs intensesentre anciens et jeunes moines comme une continua-tion de la pédérastie antique.De fait la liberté, l’humanité, la sexualité humaine,changent, des formes de vie apparaissent et laissentapercevoir des potentialités non exploitées encore parles hommes. La question ne doit pas être : le mariagehomosexuel est-il naturel ? mais permet-il de construire unmieux vivre ensemble ? Et surtout cette nouvelle dispo-sition est-elle plus intelligente ?Car il n’est pas question de se référer à la nature. Rienn’est naturel chez les hommes. L’humanité se construitcontre la nature. Il n’est rien de plus naturel que la mortet pourtant nous la repoussons sans cesse ; rien n’estplus naturel que la domination et l’extinction des plusfaibles, rien n’est plus contre nature que la médecine(soin, contraception, chirurgie, avortement…). Se réfé-rer à la nature, c’est un peu aujourd’hui commedéfendre l’esclavage ou la monarchie. Il n’y a plus àdiscuter de ces choses-là : on ne se met pas à table avecdes anthropophages !Mais, puisqu’ils étaient des centaines de milliers dans lesrues à scander cet argument du naturel avec des cordesvocales soumises à une pensée rancie, expliquonsencore.Rousseau écrivait que «s’il y a des esclaves par nature c’estqu’il y a eu des esclaves contre nature» (Contrat Social).Depuis nous savons qu’il y a le fait et le droit. Ce quiexiste de fait, naturel ou non, ne vaut pas de droit. Ainsile droit peut entériner le fait, mais peut aussi lecontredire. Par exemple pour l’infériorité de la femmeou l’esclavage : la question n’est pas sont-ils naturels ?Mais sont-ils normaux, au sens du mieux vivre ensembledéfini plus haut. Car le viol, la domination et le meurtresont «naturels», au sens où les opposants au mariagehomosexuel l’entendent. Et on l’a vu ce 13 décembre:ce n’est pas l’homosexualité mais bien la religion et sesvaleurs de haine qui sont une menace à l’ordre social. RÉGIS VLACHOS

«L’une des concessions que l’on fait aux autresest de ne présenter l’homosexualité que sousla forme d’un plaisir immédiat, de deux jeunesgarçons se rencontrant dans la rue, se séduisantd’un regard, se mettant la main aux fesses ens’envoyant en l’air dans le quart d’heure. On alà une espèce d’image proprette de l’homo-sexualité qui perd toute virtualité d’inquiétudepour deux raisons : elle répond à un canonrassurant de la beauté, et elle annule tout cequ’il peut y avoir d’inquiétant dans l’affection,la tendresse, l’amitié, la fidélité, la camaraderie,le compagnonnage, auxquels une société unpeu ratissée ne peut pas donner de place sanscraindre que ne se forment des alliances, que senouent des lignes de forces imprévues… quedes individus commencent à s’aimer, voilà leproblème. L’institution est prise à contre pied; des intensités affectives la traversent…»Michel Foucault, Dits et écrits

Famille, Nature,homosexualité

© A

gnès Mellon

La légalisation du mariage gay sera

certainement une des avancées socialesles plus importantesde ces dix dernièresannées. Mais c’est la violence affichée

de ses opposants qui convoque la philosophie.

Cette légalisationserait «contre

nature»…

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SCIENCES62

Mensuel gratuit paraissant le deuxième mercredi du moisEdité à 30 000 exemplairesimprimés sur papier recyclé

Edité par Zibeline SARL76 avenue de la Panouse | n°1113009 MarseilleDépôt légal : janvier 2008

Directrice de publicationRédactrice en chef Agnès Freschel [email protected] 06 09 08 30 34

Imprimé par Rotimpress 17181 Aiguaviva (Esp.)

photo couvertureFêtes d’ouverture MP2013Agnès Mellon095 095 61 70photographe-agnesmellon.blogspot.com

Secrétaires de rédaction Dominique Març[email protected] 23 00 65 42

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Arts VisuelsClaude [email protected] 25 54 42 22

LivresFred [email protected] 82 84 88 94

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Musique et disquesJacques [email protected] 20 42 40 57

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CinémaAnnie [email protected] 86 94 70 44

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Philosophie Régis [email protected]

PolyvolantesChris [email protected] 03 58 65 96

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RetrouveZ Zibeline et vos invitations sur notre site www.journalzibeline.fr

Marie-Jo Dhô[email protected]

Marie [email protected] 64 97 51 56

Collaborateurs réguliers : Yves Bergé, Émilien Moreau, Christophe Floquet, Thomas Dalicante, Pierre-AlainHoyet, Clarisse Guichard, Christine Montixi, Mireille Vercel-lino, Maurice Padovani,

MARSEILLEDans le cadre de la 6e saison des Horizons du savoir organiséepar l’Association Science, Technologie, Société PACA, conférencesuivie d’un débat de Roland Gori, professeur émérite de psycho-pathologie à l’Université d’Aix-Marseille, sur le thème : Lesidéologies de la santé sont-elles totalitaires ? ou comment conciliermédecine scientifique et médecine humaniste ? Le 22 janvier à18h15.

Maison de la Région, 61 La Canebière

Séminaire au CINaM (Centre Interdisciplinaire de Nanoscience deMarseille) de Jean-François Minster, Directeur Scientifique chezTOTAL SA : La Chimie verte se répand, le 24 janvier à 14h.

CINaM-CNRS, Salle Raymond Kern, Campus de Luminy

Et le 31 janvier, séminaire de Jean-Marc Lévy-Leblond, Profes-seur émérite de l’université de Nice, Directeur de la revue Alliage :L’avenir de la science - l’avenir d’une illusion ?

Horaires et lieu non encore communiqués, à guetter sur le site :www.cinam.univ-mrs.fr/cinam/

Le 29 janvier à 15h, conférence Le vieillissement est-il unemaladie ? par le Professeur Sylvie Bonin-Guillaume, spécialisteen gériatrie et le Docteur Françoise Gaunet-Escarras.

BMVR Alcazarwww.bmvr.marseille.fr

Les Jeudis du CNRS : L’expédition Tara Océan et les chroniquesdu plancton.Conférence de Christian Sardet, Observatoire océanologique deVillefranche-sur-mer, le 7 février à 18h, à la salle de conférencePierre Desnuelle. Entrée libre.

CNRS, 31 chemin Joseph Aiguier, 9e

www.provence-corse.cnrs.fr

Conférence de Jean-Claude Trichet, président de la Banquecentrale européenne (BCE) entre 2003 et 2011 et ancien gouver-neur de la Banque de France : Gouvernance de la zone Euro : versune fédération économique et budgétaire. Inscriptions recom-mandées : [email protected]. Le 8 février de16h à 18h.

Présidence de l’Université d’Aix-MarseilleJardin du Pharo, 58 boulevard Charles Livon

TOULONCafé-BU : le 29 janvier de 12h à 13h. Passeurs de science : Quandla science se met en scène : de la recherche à la vulgarisation dansles médias. Intervenant : Christian Gérini.

Bibliothèque Campus, La Garde Université du Sud Toulon-Var

Médecin et biologiste, présidentdu Comité consultatif nationald’éthique, Jean Claude Ameisenanime depuis deux ans sur FranceInter l’émission hebdomadaire Surles épaules de Darwin ; de sa voixsi particulière, chaude et douce,il nous invite à nous «jucher surles épaules des savants, des pen-seurs et des poètes -sur les épaulesdes géants- pour voir plus loin» etnous exhorte à entendre et penserdifféremment le monde.Cette entreprise orale extrême-ment foisonnante et documentéeprend aujourd’hui une forme écrite ;la voix du conteur, dont le rythmesi particulier fait la grâce du mo-ment radiophonique, demeureprésente, persistante, au cours dela lecture et nous accompagnedans cette méditation érudite surle temps et la mémoire.Que l’on évoque la naissance del’Univers, la Terre à l’ère de laprotohistoire, que l’on écoute lesoiseaux se transmettre une gram-maire des chants, que l’on suiveles matriarches éléphantes et leurincroyable mémoire des dangers,il s’agit toujours d’un voyage pourretrouver le perdu à partir de sestraces visibles et de ses traces in-visibles. «Nous sommes faits del’empreinte de ce qui a disparu» etla question de nos origines de-meure une question essentielle.Les liens qui se tissent sous laplume d’Ameisen entre découvertesscientifiques et intuitions poéti-

ques nous permettent d’avancerinsensiblement à la rencontre denotre propre humanité, de pren-dre notre place de poussièresd’étoiles.Au-delà de l’entreprise titanesque,sans concession, qui nous rendaccessibles des travaux scientifi-ques contemporains parfois ardus,le talent du conteur est de rendrela découverte attractive et fas-cinante ; on retiendra de lalecture de ce récit non pas toutce qui est décrit, et qu’un nonexpert peut difficilement embras-ser, mais ce qui est évoqué et nepeut être dit, une ouverture d’espritréellement inédite. La générositéde l’auteur rend ce livre, aprèsl’émission, aussi absolument in-contournable. Cet homme éruditest un grand passeur de savoirs etd’idées : l’intelligence s’émerveil-lant du monde… à faire circulerde toute urgence !CHRISTINE MONTIXI

Sur les épaules de Darwin Les battements du tempsJean Claude AmeisenLes liens qui libèrent, 22,50 €

Passeurpoétique desavoir A

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