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MARKETBEAT
MARCHE
DU LOGEMENT
EN FRANCE1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
A la croisée des chemins
SOMMAIRE
01 Contexte économique et Données de cadrage
02 Contexte Institutionnel
03 Marché résidentiel et innovation
04 Le marché de l’investissement résidentiel
05 Le marché locatif
06 Le marché des logements anciens
07 Le marché des logements neufs
08 Définitions
2Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
CONTEXTE ECONOMIQUE : DE L’OPTIMISME A LA REALITE !
Croissance du PIB en France, %
Source : INSEE
Enquêtes de conjoncture, indice de confiance des
confiance des ménages et indice du climat des affaires
Source : INSEE
Taux de chômage en France, en %
Source : INSEE
CONTEXTE ECONOMIQUE ET DONNEES
DE CADRAGE
2019 : ralentissement de la croissance
La croissance du PIB à la mi-2019 est inférieure aux
estimations. Après un quatrième trimestre 2018 à 0,4%,
l’année 2019 semblait démarrer sous de bons augures. Or,
le premier trimestre 2019 n’a connu qu’une croissance de
0,3%. Le deuxième trimestre 2019 a confirmé la
décélération de l’économie française avec une croissance
du PIB de 0,2%, inférieure aux prévisions qui tablaient sur
un taux de 0,3%. Cette tendance n’est pas nouvelle : la
croissance du PIB ralentit depuis 2017, où elle avait atteint
les 2,4%. Après une année 2018, qui avait culminé à
1,7%, 2019 semble poursuivre ce ralentissement avec une
croissance acquise d’environ 1% en milieu d’année. Dans
ce contexte, la Banque de France table sur une croissance
du PIB de 1,3% pour 2019. La France serait ainsi au
niveau de la croissance moyenne de la zone Euro estimée
à 1,2% pour 2019, selon EUROSTAT.
2019 : regain d’optimisme en France
Le ralentissement économique n’entrave pas le climat des
affaires qui est reparti à la hausse depuis janvier 2019
(+3%), après une année 2018, marquée par les conflits
sociaux. L’indice de confiance des ménages suit une
évolution encore plus marquée (+10% depuis janvier
2019). L’investissement des entreprises repart ainsi à la
hausse, mais la consommation des ménages reste en
retrait (+0,9%), malgré les mesures gouvernementales,
dites « gilets jaunes », pour augmenter le pouvoir d’achat
des ménages modestes. Les ménages se signalent surtout
en 2019, par une forte proportion à épargner. Enfin, le
chômage continue de diminuer. Il atteint les 8,5% de la
population active au deuxième trimestre 2019 selon
l’INSEE.
2019 : la France, valeur refuge?
Les tensions commerciales sino-américaines ont atteint de
nouveaux paliers en 2019, à même de déstabiliser le
commerce international. Ce contexte fait de l’Eurozone un
territoire refuge pour les investissements internationaux.
Les taux des OAT à 10 ans des grands Etats Européens
virent peu à peu au négatif, alors que la devise
européenne s’apprécie. Cependant, le renfort de l’Euro,
associé au déclin du commerce international fait caler la
machine exportatrice allemande. De plus, l’accumulation
de crises politiques dans de nombreux pays européens (
Italie, Brexit au Royaume-Uni) perturbe le climat des
affaires. Dans ce contexte troublé, l’économie française
bien que pénalisée retrouve une certaine attractivité.
Relativement stable sur le plan institutionnel, moins
dépendante du commerce international, celle-ci concentre
les investissements. L’OAT à 10 ans est devenue négative
depuis juin 2019, tandis que les investisseurs étrangers
font une percée remarquée dans l’immobilier français.
3Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
DES CONDITIONS DE FINANCEMENT TOUJOURS PLUS
FAVORABLES
Taux de crédit : toujours aussi favorables à
l’acquisition
Les taux de crédit du logement du secteur concurrentiel
s’établissent à 1,20% en Juillet 2019 (1,26% pour
l’accession en neuf et 1,20% pour l’ancien), en recul de 24
points de base par rapport à leur niveau de mi-2018, ils ont
ainsi conservé la tendance baissière qui est la leur depuis
18 mois. Cette contraction est visible sur tous les taux à
15, 20 et 25 ans avec un recul de l’ordre de 27, 28 et 29
points de base en un an. L’abondance de liquidités et la
politique monétaire accommodante de la BCE expliquent
ce climat propice à la compression des taux. Les
ménages acquéreurs bénéficient donc de conditions
d’emprunt encore plus favorables. Aujourd’hui, la moitié
des ménages, amenés à emprunter sur quinze ans, est en
mesure de bénéficier d’un crédit à moins de 1%.
Pour autant, l’activité du marché du crédit souffle le chaud
et le froid depuis début 2018. Le premier semestre 2018 a
été marqué par une contraction de la demande de crédits
immobiliers sous le double effet de la hausse des prix de
l’immobilier et par la restriction des dispositifs d’aide à la
propriété. Mi-2018, la production est repartie à la hausse
sous l’effet d’un meilleur moral coté ménages et par une
baisse de l’exigence des banques en matière d’apport
personnel. L’été 2019 est marqué de nouveau par un
ralentissement après plusieurs mois de forte activité. De
mai à juillet 2019, le montant de production de crédits était
supérieur de 2,6% en un an mais le nombre de prêts
bancaires accordés est en baisse de 3,4%.
Dégradation rapide de l’indicateur de
solvabilité
Après un point haut atteint en 2016, l’indicateur de
solvabilité des ménages continue de décroître
régulièrement. Cette dégradation a une influence
contrastée sur les projets immobiliers des ménages en
raison de l’abaissement de l’exigence des établissements
bancaires. Ceux qualifiés de jeunes et / ou de modestes
bénéficient ainsi de conditions de prêts plus favorables.
Conséquence de ce contexte très porteur, l’encours des
crédits à l’habitat accordés aux particuliers résidents a
dépassé les 1 000 milliards d’euros en novembre 2018,
avec un taux de croissance annuel moyen d’environ 6%
par an depuis 2017.
CONTEXTE ECONOMIQUE ET DONNEES
DE CADRAGE
Taux de crédit (en %)
Source : L’Observatoire Crédit Logement / CSA
Indicateur de solvabilité des ménages
Base 100 en 2001
Source : L’Observatoire Crédit Logement / CSA
Encours des crédits immobiliers des ménages en
milliards d’€ et taux de variation annuel
Source : L’Observatoire Crédit Logement / CSA
4Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
PARC DE LOGEMENTS EN FRANCE ET EVOLUTION SOCIALE
Parc de logements en France (en milliers)
Source : INSEE, SDES, estimations annuelles du parc de
logements au 1er Janvier
Répartition des résidences principales selon le statut
d’occupation, en %
Source : INSEE, SDES, estimations annuelles du parc de
logements au 1er Janvier
10 millions de logements en plus sur 30 ans
Au 1er janvier 2018, le parc des logements en France
comptait un peu plus de 36,33 millions d’unités, un chiffre
en hausse de 1,1% par an sur les 30 dernières années. Le
parc de résidences principales (29,74 millions de
logements et 82,2% du parc total) a suivi une progression
similaire. Celui des logements secondaires est moins
dynamique, avec une croissance annuelle moyenne de
seulement 0,9%. C’est in fine le nombre de logements
vacants qui aura le plus augmenté au cours des trois
dernières décennies, passé de 1,9 million en 1988 à plus
de 3 millions au 1er janvier 2018.
Moins de bailleurs privés et plus de
propriétaires
En 30 ans, la part des propriétaires de résidences
principales aura progressé de 7,8%, pour atteindre 57,7%,
avec à la clé un double mouvement : une prise de poids
des propriétaires sans charge de remboursement (passés
de 28,4% à 37,6% des occupants) et une diminution des
ménages accédant à la propriété (passés de 26% à
20,1%), une des conséquences logiques du vieillissement
de la population française.
Coté locataires, la progression est plus modeste (+1,8%)
mais là encore la dynamique est contrastée entre une
augmentation du poids des bailleurs publics (+8,3%) et un
désengagement des opérateurs privés (-2,6%), même si
ces derniers représentent toujours 22,9% du parc des
résidences principales, soit un peu plus de 6,6 millions de
logements à l’échelle nationale.
CONTEXTE ECONOMIQUE ET DONNEES
DE CADRAGE
Catégories de
logements1988 2018
Evol.
annuelle
Résidences principales 26 097 29 744 +1,1%
Résidences secondaires 2 703 3 519 +0,9%
Logements vacants 1 932 3 067 +1,6%
Ensemble 26 097 36 330 +1,1%
5Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
RÉORIENTATION DE L’INVESTISSEMENT PUBLIC…
CONTEXTE INSTITUTIONNEL
Evolution du nombre logements locatifs sociaux
financés*, en milliersLes APL mises à contribution
Contraint à des arbitrages budgétaires complexes depuis
2017, l’Etat a mis à contribution les politiques du logement.
Après la coupe de 5 euros des APL (Aide Personnalisée
au Logement), entrée en vigueur au 1er octobre 2017, un
quasi-gel lui a succédé en 2018, avec une revalorisation
annuelle inférieure à l’inflation. La réforme annoncée pour
2020 de leur mode de calcul, qui reposera désormais sur
les revenus actuels de l’allocataire et non sur ceux à
l’année N-2, devrait marquer de nouvelles économies,
proches du milliard d’euros. L’introduction du loyer de
solidarité représente un manque à gagner de loyers de
900 millions d’euros, contraignant les bailleurs à trouver de
nouvelles pistes de financement.
Le big bang du logement social
Outre la baisse des APL, les bailleurs sociaux ont vu leur
taux réduit de TVA sur la construction et les travaux
passer de 5,5% à 10%, pour un coût total estimé à 800
millions d’euros. Après de nombreuses inquiétudes sur la
capacité des bailleurs sociaux à maintenir leur effort de
construction dans un tel contexte législatif et budgétaire
(baisse de 20 000 logements HLM construits en 2018),
une nouvelle phase de négociation avec l’Etat s’est
ouverte. Un pacte d’investissement pour le logement social
a été conclu en mars 2019, entre l’Etat et les bailleurs
sociaux. La Réduction du Loyer de Solidarité (RLS) est
ainsi limitée à 1,3 milliard d’euros par an, avec en
complément une diminution de la cotisation des bailleurs
sociaux au fond des aides à la pierre et le retour de la TVA
à 5,5% pour certains types de logements sociaux.
Réforme du Pinel, PTZ
L’accession à la propriété a également été mise à
contribution par un recentrage du dispositif du PTZ (Prêt à
Taux Zéro). Sa quotité est ramenée à 20% dans les zones
B2 et C et, est maintenue à 40% jusqu’en 2020 sur les
secteurs A et B1. A partir de cette date, le PTZ ne sera
possible que dans les grandes agglomérations. Sans
pouvoir préjuger de l’impact de ces changements
structurels, notons que le nombre de PTZ accordés a déjà
reculé de 27% entre 2017 et 2018, selon la SGFGAS
(Société de Gestion des Financements
et de la Garantie de l’Accession Sociale à la propriété).
L’investissement locatif défiscalisé n’est pas en reste. Le
Pinel a aussi eu droit à sa réforme avec la fin de l’éligibilité
en zone B2. Ce tourant budgétaire suscite l’inquiétude des
différentes filières du logement en France, d’autant plus
qu’à l’approche des municipales, l’année 2020 ne sera pas
favorable à l’obtention de permis de construire.
.
*(ANRU et foncière inclus)
Sources : SISAL (Système d’Information pour le Suivi des Aides au Logement),
Ministère de la cohésion des territoires
Nombre d’opérations financées par un PTZ, en milliers
PTZ émis au 31 mars de l’année n+1 pour la France métropolitaine
Source : SGFGAS
6Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
EFFORT DE SIMPLIFICATION VS MUNICIPALES
CONTEXTE INSTITUTIONNEL
Nombre de logements commencés et autorisés depuis
2009, en milliers d’unités
Source : SDES, Sit@del2, estimations sur données arrêtées à fin
juin 2019
Indice du coût à la construction des immeubles à usage
d'habitation
La loi Elan : un effort de facilitation
La loi Elan (Evolution du Logement et Aménagement
Numérique) a pour vocation de rendre plus flexible les
marchés du logement. Sur le segment locatif, elle introduit
un bail mobilité, un volet de réglementation pour
l’encadrement des locations touristiques et celui des loyers
à titre d’expérimentation dans certaines zones. Pour le
logement social, elle acte le regroupement des bailleurs
qui gèrent moins de 12 000 logements au 1er Janvier 2021,
la facilitation des colocations et de l’habitat
intergénérationnel et l’examen tous les trois ans des
locataires en zone tendue pour estimer si le logement
accordé correspond à leur besoin. Enfin, la vente de HLM
est facilitée.
Pour les marchés immobiliers dégradés, cette même loi
envisage la mise en place d’ORT (Opération de
Revitalisation du Territoire), afin de mieux coordonner les
politiques du logement concernées. La lutte contre les
marchands de sommeil est renforcée par la possibilité
d’une présomption de revenus par le fisc. La lutte contre
les propriétés dégradées est réalisée par un plan initiative
copropriété, avec 2,7 milliards d’euros pour aider les 684
copropriétés les plus en difficulté de France.
Enfin, un dernier axe de simplification normative est
privilégié avec la lutte contre les recours abusifs, la gestion
des dents creuses sur le littoral, la transformation de
bureaux en logements, et la mise en place du PPA (Projet
Partenarial d’Aménagement) avec le dispositif de la
Grande Opération d’Aménagement (GOU).
Une construction malgré tout en recul pour
diverses raisons cycliques
La loi ELAN et la réaffectation des budgets ont donc
considérablement transformé le cadre des acteurs du
marché résidentiel en France. Pour l’instant, ces mesures
n’ont pas permis de redresser l’effort de construction en
France, avec une baisse des logements commencés et
autorisés de respectivement -9% et -6,7% en deux ans.
Ce recul fait suite à la forte hausse observée depuis la mi-
2015 (+27% en 2 ans pour les logements commencés et
+ 25% ceux autorisés). Le recul de la construction
s’explique par diverses raisons, dont l’approche des
municipales qui entraine de manière cyclique une baisse
des obtentions de permis de construire. La Fédération des
Promoteurs Immobiliers évoque, quant à elle, la
raréfaction du foncier, conséquence directe de séquence
de fortes productions. La montée en puissance des
intercommunalités avec des PLU (Plan Local d’Urbanisme)
plus restrictifs pourrait accentuer le phénomène. Enfin, la
hausse des coûts de construction et les pénuries
sectorielles de main d’œuvre pénaliseraient également le
marché et sa production.
Source : INSEE
7Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
VERS LE LOGEMENT AUGMENTÉ?
MARCHÉ RÉSIDENTIEL ET INNOVATION
Demande + flexible vs. Offre - flexible
Le rêve de l’accession à la propriété s’avère de plus
en plus inaccessible compte-tenu de l’évolution de la
société. En effet, le vieillissement de la population et la
hausse des décohabitations font graduellement
augmenter le nombre de ménages tout en diminuant
leur taille moyenne. La demande de logements
correspond donc de moins en moins à celle de la
famille type (couple et enfants), qui ne représente plus
que 26% des ménages depuis 2013; elle encourage la
mise en place de nouvelles formes de logements plus
adaptées. Pour les acteurs du marché résidentiel,
cette évolution est une nouvelle contrainte : les
bâtiments coûtent de plus en plus chers à produire
(coût des matériaux de construction, course aux
labels, performance énergétique, pénurie de foncier,
complexification des normes, etc…), alors que la
demande est de plus en plus flexible et de moins en
moins solvable car composée de familles moins
stables. Les acteurs du marché sont donc pris en étau
entre la nécessité de standardiser leur produit pour
diminuer les coûts tout en diversifiant ces mêmes
produits pour en augmenter les recettes.
Logements : des m² et de plus en plus de
services
La production d’un patrimoine immobilier crée donc de
moins en moins de plus values, avec d’un coté moins
de recettes et de l’autre plus de coûts. Pour
compenser ce déclin, de nombreux acteurs du marché
se réinventent comme prestataires de services, l’enjeu
étant de moins en moins le prix de vente et d’achat
que l’introduction d’une offre de services, assurant des
revenus récurrents sur le moyen-long terme.
L’engouement pour les offres de logements
spécialisés ne fait donc que commencer (résidences
séniors, résidences avec services, résidences
médicalisées ou étudiantes), d’autant plus que de
nouvelles opportunités correspondent à l’hybridation
des catégories comme le coliving qui permet de lier
l’offre de colocation et de coworking pour les jeunes
actifs.
Répartition des ménages, en %
Le logement comme interface de services
Intégration de nouvelles fonctions
• Coworking
• Restauration
• Evènementiel
• Salle de sport
• Livraison
• Santé
Mise en commun d’anciennes fonctions
• Salon
• Cuisine
• Outils/ Mobilier
• Jardin
• Factures réseaux (eau, électricité, gaz, internet, etc…)
Source : INSEE
8Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT
RÉSIDENTIELUN MARCHÉ STABILISÉ À 4 MILLIARDS D’EUROS
ET DES INSTITUTIONNELS A L’AFFÛT
Volume d’investissement en logements en France,
en milliard d’euros
Vers un nouveau seuil à 4 milliards d’euros
L’année 2018 aura marqué les esprits avec un record en
termes de volume d’investissement résidentiel proche des 4
milliards d’euros, en partie porté par la vente du portefeuille
Vesta (4 000 logements), cédé par la SNCF, pour 1,4 milliard
d’euros. Outre cette transaction hors normes, la performance
de l’année 2018 éloigne le marché français de
l’investissement résidentiel des seuils usuellement observés,
pour la première moitié de la décennie (aux alentours d’un
milliard d’euros). Le marché de l’investissement résidentiel est
porté par trois facteurs. Premièrement, les cessions de grands
portefeuilles de logements par des acteurs de la sphère
publique, confirmées en 2019 avec la cession en cours de
plus de 300 logements parisiens par la fondation Rothschild.
Deuxièmement, la diversification stratégique des fonds
d’investissement alimentent l’appétit des investisseurs
institutionnels sur la poche résidentielle sous toutes ces
formes (portefeuille, actif unitaire de grande taille, résidentiel
classique ou avec services, grandes métropoles ou villes
secondaires, etc…). Tout porte à croire que le marché de
l’investissement résidentiel pourrait à nouveau dépasser les 4
milliards d’euros en 2019 et ce pour la 2ème année
consécutive.
Retour des institutionnels
Face à la limitation de l’investissement public, les
institutionnels ont une ouverture d’autant plus que les signaux
positifs se multiplient : hausse des prix d’acquisition en
bureaux, dynamique démographique porteuse dans les
grandes villes françaises, besoin de réinventer la fonction
résidentielle.... Cette montée en puissance se prépare en
amont depuis quelques années avec une communauté
d’acteurs au nombre toujours croissant. AEW a lancé en 2017
RESIDYS, un fonds dédié aux actifs résidentiels Core qui
privilégie la levée de capitaux auprès des institutionnels; le
fond disposerait désormais d’une capacité de financement
supérieure à 500 millions d’euros. Début 2018, ABERDEEN a
lancé son fond résidentiel européen Asper qui vise une taille
optimale de 1,5 milliard d’euros, avec une première
acquisition en France, à Suresnes, fin 2018. Plus récemment
c’est M&G qui se positionne sur le marché et affiche de
grandes ambitions.
Les investisseurs institutionnels se saisissent aussi du PLI
(Prêt Locatif Intermédiaire). Ce produit mixte entre le
logement privé et le logement social lancé en 2014 est de plus
en plus encouragé par les acteurs publics. En janvier 2019,
CDC Habitat a ainsi lancé FLI2, son second fond immobilier
dédié au logement intermédiaire doté de 900 millions d’euros
avec comme investisseurs AXA, PREDICA, BNP PARIBAS
CARDIF et le fond de pension hollandais PGGM.
* Volume estimé
Source : Cushman & Wakefield
Coté Corporate…
Outre les opérations classiques d’acquisitions d’actifs, le
marché immobilier est marqué par de nombreuses
acquisitions d’opérateurs. Les investisseurs étrangers
multiplient les acquisitions dans le secteur résidentiel français
: le belge IMMOBEL rachète NAFILYAN & PARTNERS,
l’américain GREYSTAR reprend le gestionnaire de résidences
étudiantes ACTEVA. Enfin, l’allemand GOLBECH achète
GSE. Du côté des grands groupes français, la tendance est à
la consolidation/diversification : VINCI IMMOBILIER acquiert
URBAT SOLUTION, ALTAREA COGEDIM prend le contrôle
de WOODEUM, DANIEL FEAU de SEVERINI. Les
constructeurs de maisons individuelles sont aussi visés
comme MAISONS AVENIR FRANCE (IXO PRIVATE EQUITY
et BPI France) et MAISONS SOCOREN. Ce goût pour les
acquisitions semble difficile à freiner, d’autant plus qu’après
des années de forte croissance du marché immobilier
résidentiel et un cadre de financement optimal pour les
entreprises les ressources financières ne manquent pas. De
nombreuses jeunes pousses en forte croissance attisent ainsi
les convoitises, comme la plateforme de résidences
étudiantes KLEY, remarquée en 2018, pour l’acquisition du
Carré Raspail à Gentilly.
9Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT
RÉSIDENTIELLE RÉSIDENTIEL EN RATTRAPAGE
Taux de rendement global en France par classe d’actifs Taux de rentabilité : 7,1% pour le résidentiel
Depuis 2016, le taux de rendement des actifs résidentiels
connaît un net rattrapage selon les données publiées par
MSCI-IPD. En 2018, il s’établit à 7,1% soit sa meilleure
performance depuis 2011, et dépasse ainsi la moyenne
des actifs immobiliers observés (6,6% en 2018).
L’attractivité de l’immobilier résidentiel est renforcée par la
relative contre-performance d’autres catégories d’actifs. Le
taux de rendement des bureaux (actifs immobiliers
traditionnellement privilégiés pour l’investissement) est
limité à 6,4% en 2018, en raison de la contraction des
rendements locatifs et de la baisse des taux de rendement
du capital. Le taux de rendement du commerce pâtit des
difficultés de la grande distribution avec un niveau de
3,5%, bien en deçà de la moyenne décennale (7,3%). Le
résidentiel devient ainsi la troisième catégorie d’actif la
plus rentable, après l’hôtellerie (11,7%) et les locaux
industriels (14,0%).
Une rentabilité portée par une croissance des
valeurs en capital
La stabilité du taux de rendement global des logements en
France observée entre 2013 et 2016 (autour de 4%) laisse
depuis lors la place à une croissance relativement forte, de
l’ordre de 5,8% en 2017 et 7,3% en 2018. Cette évolution
à la hausse est essentiellement portée la croissance des
valeurs en capital - +3,3% en 2017 et +4,7% en 2018 –
alors que le rendement locatif reste stable à 2,4%. Le
marché parisien et neuilléen marque sa différence avec un
taux de rendement global proche des 8% alors qu’en
périphérie parisienne ou en régions, il est compris entre
4% et 4,9%.
Le résidentiel dans un contexte favorable
La baisse des taux de rendement prime se poursuit en
immobilier d’entreprise banalisé. Cette compression est
portée par les taux à rendement négatif des OAT à 10 ans.
La prime de risque en immobilier atteint désormais les 340
points bas, encourageant un déversement de
l’investissement obligataire vers le compartiment
immobilier. Le marché de l’investissement résidentiel est
ainsi porté par un contexte doublement favorable entre un
renforcement général de l’attractivité des actifs immobiliers
et des taux de rendement historiquement faibles pour les
actifs immobiliers usuellement privilégiés par les
investisseurs (bureaux, commerce et logistique). Le
logement devient une cible de choix dans la stratégie de
diversification des portefeuilles des investisseurs.
Source : MSCI - IPD
Taux de rendement global : Somme du rendement locatif
courant et de celui en capital – voir définitions page 15.
Sources : Banque de France, Cushman & Wakefield
OAT 10 ans et taux de rendement prime
Taux de rendement global en logement par composante
en France, en %
Source : MSCI - IPD
10Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ LOCATIF DES LOGEMENTSILE-DE-FRANCE : NOUVELLE HAUSSE DES LOYERS
Loyer des logements en Ile-de-France, en €/m²/mois
Source : OLAP (Observatoire des Logements de l’Agglomération
Parisienne)
Durée d’occupation moyenne des logements locatifs
privés parisiens de 2014 à 2017, en années
Source : OLAP Observatoire des Logements de l’Agglomération
Parisienne
Loyer des logements en Ile-de-France par génération,
en €/m²/mois
Source : OLAP (Observatoire des Logements de l’Agglomération
Parisienne)
Paris redémarre !
En ce début d’année 2019, les loyers observés en Ile-de-
France connaissent une légère hausse portée par Paris.
En effet, les valeurs locatives y ont augmenté de 1,7% en
un an, pour s’établir désormais à 23,30 €/m²/mois en
moyenne. Après deux années (2017 et 2018) de quasi-
stagnation (+0,4% en moyenne), le marché locatif parisien
amorce à nouveau une dynamique de croissance, reste à
savoir si celle-ci se confirmera tout au long de l’année
2019 et au-delà. La hausse des loyers a été plus modérée
en Petite Couronne (+1,5% sur la même période), mais
elle reste la plus forte progression sur ce secteur depuis
2015. Les loyers ont augmenté dans une moindre mesure
en Grande Couronne pour atteindre les 13,80 €/m²/mois.
A Paris, les loyers des appartements sont compris entre
22 €/m²/an (4 pièces) et 26,80 €/m²/an (1 pièce), alors
qu’en périphérie l’amplitude des loyers est bien plus large
de 12 €/m²/an pour les logements les plus grands à 20,90
€/m²/an pour les studios. Les loyers parisiens continuent
donc d’augmenter en dépit des dispositifs d’encadrement
des loyers. L’encadrement des loyers appliqué en 2017, a
été annulé par le tribunal administratif en novembre 2017,
puis réinstauré au 1er juillet 2019.
Valeurs locatives : un premium de 6 à 9% pour
les nouveaux baux
Sur l’ensemble des loyers étudiés par l’OLAP en 2018, les
valeurs locatives des nouveaux baux sont supérieures de
près de 10% à Paris, avec des valeurs respectives de
25,60 €/m²/mois pour les nouveaux baux, contre 23,30
€/m²/mois en moyenne pour l’ensemble des baux
observés. Ce premium atteint +8,9% en Petite Couronne,
soit un taux proche de Paris et +6,5% en Grande
Couronne.
Durée d’occupation : de 4 à 7 ans en moyenne
Une analyse exclusive de 7 000 baux signés sur le marché
des logements privés à Paris entre 2014 et 2017 montre
une grande disparité des durées d’occupation des
logements : de l’ordre de 52 à 54 mois (4,3 ans et 4,5
ans) pour les logements de petite taille (1 et 2 pièces),
durée qui passe à 64 mois (5,35 ans) pour les 3 pièces et
à 82 mois (6,8 ans) pour les 4 pièces et plus.
11Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ LOCATIF DES LOGEMENTSEN REGIONS : LOYERS EN LÉGÈRE HAUSSE
Source : CLAMEUR
Les loyers de marché des logements privés en 2019
Mobilité résidentielle (axe de gauche, en %) et vacance
locative (axe de droite – base 100 en 1998)
Loyers de marché du parc privé en France
Source : CLAMEUR
Moy. 10 ans
Moy. 10 ans
Mobilité résidentielle : du mieux
Après un point haut en 2015 à 30,6%, la mobilité
résidentielle avait diminué en 2016 (-3%) et 2017 (-4%).
L’année 2018 marque le retour à une tendance haussière
(+6%), pour atteindre un seuil de 30,2%, proche du
maximum observé en 2015. Dans le même temps, la
vacance locative qui s’était stabilisée à 111,2 en 2017, soit
un niveau légèrement supérieur à sa moyenne à 10 ans,
connaît une nouvelle baisse (-9%) en 2018.
Valeurs locatives : en hausse…comme
l’inflation
Selon les dernières données publiées par CLAMEUR, le
niveau des loyers de marché des appartements s’établit à
12,80 €/m²/mois en moyenne en 2018. L’année 2018
marque une rupture avec la tendance observée jusque là.
Depuis 2013, l’évolution de ces valeurs alternait entre
faible croissance (+0,8% en 2013, 2014 et 2016) et phases
de repli dans des proportions similaires (-0,8% en 2015 et
2017). Avec un rythme de 2,4%, l’année 2018 vient donc
rompre avec une période 2013-2017 de relative stagnation
des loyers (+0,2% d’augmentation moyenne) et se situe au
niveau des hausses annuelles moyennes observées entre
2007 et 2012 (+1,6%), sans atteindre la période
exceptionnelle de 1998/2006 (+4%). Cette hausse doit
cependant être relativisée par une réelle progression de
l’inflation en 2018. La progression des loyers est
supérieure à celle de l’inflation (+1,8% sur la même
période). Sur le temps long, ce retour de l’inflation,
associé à des loyers en stagnation jusqu’à récemment
aboutit à une baisse de la valeur du marché locatif. Sur la
période 2014-2018, les taux de variation se sont croisés.
L’inflation affiche une hausse de 0,8% par an en moyenne
contre « seulement » 0,5% pour les loyers, sur cette
période. Les loyers de relocation conservent, quant à eux,
une tendance baissière (-0,3%), actant une cinquième
année consécutive de repli.
Coup de froid sur les loyers en province
Les loyers de marché du parc résidentiel privé sont, en
France métropolitaine, compris dans une fourchette très
large avec des valeurs inférieures à 10 €/m²/mois dans 6
régions et comprises entre 11 et 13 €/m²/mois pour 4
autres. Avec une moyenne de loyers de marché à
19,4 €/m²/mois, l’Ile-de-France fait figure d’exception. Les
variations de loyer sont contrastées d’une année à une
autre. Les loyers sont en baisse ou en stagnation dans
quatre régions (Basse-Normandie, Haute-Normandie,
Picardie, Nord-Pas-de-Calais) et augmentent fortement
dans trois d’entre elles (Poitou-Charentes, Centre et
Bourgogne) entre 2017 et 2018.
Source : CLAMEUR
12Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ DES LOGEMENTS ANCIENSVOLUME RECORD ET HAUSSE DES PRIX
Ventes de logements anciens en France, en milliers Le million !
Fin mars 2019, le volume annuel des ventes de logements
anciens poursuit son augmentation : le nombre de
transactions réalisées au cours des 12 derniers mois
atteint un nouveau record historique (985 000 unités). Il
excède ainsi nettement le volume cumulé un an plus tôt
(960 000 en mars 2018). La progression des volumes de
ventes observée depuis début 2015 se poursuit donc en
2019; il pourrait bien franchir le million de vente de
logements anciens en 2019. Selon la Chambre des
Notaires, ce record n’augure pas pour autant une
surchauffe de la machine immobilière : cette hausse des
volumes est à relativiser par la croissance du stock total de
logements qui augmente à un rythme d’environ 1% par an.
De plus, les paramètres structurels du marché des
logements anciens demeurent stables : des taux d’intérêts
toujours au plancher et qui s’orientent à nouveau à la
baisse, et, des hausses de prix mesurées en province.
Prix toujours orientés à la hausse !
Quel que soit le type de logements considérés, les prix
continuent leur progression, de l’ordre de +3% en 2018*
(+3,70% en 2017) avec une pointe à +3,90% en Ile-de-
France (+4,80% en 2017). La hausse des prix a donc
ralenti en 2018, mais conserve cependant un rythme
soutenu. Les augmentations de prix les plus marquées
concernent toujours les appartements, qui voient leurs
valeurs croître de +3,70% à l’échelle nationale et de
+4,60% pour la région capitale. Là encore, la remontée
des prix de cession observée depuis 2016 s’est amplifiée
au cours de l’année 2018.
Prix de l’ancien en régions : évolutions
contrastées
L’amplitude des prix est importante sur le marché des
logements anciens; ils vont du simple au triple selon les
villes considérées. Les valeurs métriques sur un
échantillon de 30 agglomérations ont augmenté de 3,52%
en moyenne. Ce taux de croissance est différencié selon
le niveau des prix moyens observés :
- Dans les villes où ce prix moyen dépasse les 3 000
€/m², les valeurs métriques ont ainsi progressé de
5,8% en un an.
- Pour les unités urbaines dont les prix moyens sont
compris de 2 000 à 3 000 €/m², cette hausse atteint
4,8%,
- Pour les villes dans lesquelles les prix sont inférieurs à
2 000 €/m², une légère décroissance (-0,85%) est
observée.
Source : CGEDD d’après bases Notaires et DGFiP (MEDOC)
* Projection
Source : Notaires de France
Evolution des prix des logements anciens en France par
type (T1 2018 / T1 2019)*
Prix (€/m²) des logements anciens en régions au 31 Mars
2019 et évolution en un an
* Variation sur 1 an : évolution entre le 1ème trimestre 2018 et le 1ème
trimestre 2019 / Source : Chambre des Notaires - INSEE
*
Moy. 10 ans
13Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ DES LOGEMENTS ANCIENSÎLE-DE-FRANCE : DES PRIX ORIENTÉS A LA HAUSSE
Prix des appartements anciens en Ile-de-France
par département, en €/m²
Prix en Ile-de-France : hausse de 1,3% à 6,5%
selon les départements
Selon la dernière note sur le marché des logements
anciens en Ile-de-France publiée par la Chambre des
Notaires, les prix ont augmenté de 3,9% entre mai 2018 à
mai 2019. Cette nouvelle hausse est surtout liée à la
hausse des prix des appartements (+4,9%), en particulier
parisiens (+6,5%). Le prix médian des appartements
anciens à Paris a ainsi dépassé la barre symbolique des
10 000 €/m² cet été. L’écart se creuse entre la Petite et la
Grande Couronne, où les prix n’ont progressé que de
+1,3% pour les appartements anciens, un niveau
largement en deçà de la performance globale de l’Ile-de-
France (+4,9%). Les département de la Petite Couronne
affichent en effet des hausses plus importantes (+4,6%
pour le Val-de-Marne, +4,3% pour les Hauts-de-Seine et
+5,7% en Seine-Saint-Denis).
Comme souvent en matière de marché résidentiel, les
moyennes de prix reflètent mal l’hétérogénéité des valeurs
métriques observées sur certains micromarchés. A Paris,
10 arrondissements dépassent désormais la barre des
10 000 €/m² (les 9 premiers arrondissements et le 16ème)
avec un maximum de 13 880 €/m² pour le 6ème. Ces prix
élevés amorcent une légère baisse dans le 1er
arrondissement (-1%) le 5ème (-0,3%) par rapport au
premier trimestre 2018. Une dynamique de report semble
se mettre en place, favorisant les arrondissements
alentours, le 6ème , le 7ème, le 8ème et le 10ème
arrondissement affichent ainsi une hausse des prix
supérieure à 10% en 2018. Enfin, le 19ème affiche la plus
forte hausse des prix (+ 13,8% en un an) pour atteindre
8 350 €/m², dépassant ainsi de peu le 20ème (8 220 €/m²).
Dans les Hauts-de-Seine, les valeurs moyennes sont
comprises entre 5 070 €/m² et 7 600 €/m², avec une valeur
médiane de 6 200 €/m². L’amplitude des prix est similaire
dans le Val-de-Marne, avec des valeurs allant de 3 080
€/m² à 5 350 €/m². Dans une moindre mesure, les Yvelines
affichent aussi un écart de prix dans une proportion
similaire, de 2 680 €/m² à 4 530 €/m², pour un prix médian
de 3 470 €/m².
La dispersion des valeurs est, quant à elle, plus faible en
Seine-Saint-Denis, de 2 520 €/m² à 4 200 €/m², avec une
médiane positionnée à 3 160 €/m². Le Val d’Oise,
l’Essonne et la Seine-et-Marne clôturent le classement
avec des prix médians respectifs de 2 820 €/m², 2 760
€/m² et 2 540 €/m².
Paris : axe de droite
Source : Chambre des Notaires
Prix des appartements anciens en Ile-de-France,
valeurs observées au 1er trimestre 2019, en €/m²
Source : Chambre des Notaires
Prix des appartements anciens à Paris
au 2eme trimestre 2019, en €/m²
Source : Chambre des Notaires
14Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ DES LOGEMENTS NEUFSVENT DE REDOUX SUR LE NEUF!
Ventes brutes de logements neufs en France par
destination, en milliers
La vente investisseurs en berne
Les ventes brutes de logements neufs en France ont
représenté près de 128 000 unités en 2018, soit une
légère baisse (-1,4%) par rapport à l’année record de
2017. Ce recul est lié à la diminution du nombre de
logements vendus à des investisseurs particuliers (-8%), là
où les cessions en accession continuent d’augmenter
(+6%). La hausse de ces ventes est cependant
insuffisante pour compenser le déclin des ventes à
investisseur. Ces évolutions croisées sont l’illustration des
changements de financement observés sur ce marché,
entre des conditions de crédit particulièrement favorables
pour les particuliers et le recentrage de l’investissement
locatif défiscalisé sur les zones les plus tendues pour
l’instant à la recherche d’une alternative. Les ventes à
investisseurs et celles en accession génèrent d’ailleurs
des volumes à quasi égalité en 2018, une première depuis
le lancement du dispositif Pinel. A ce titre, la loi de finance
2020 sera décisive pour le maintien ou non des dispositifs
d’investissement locatifs défiscalisés, leur coût pour les
finances publiques étant aussi contesté que leur capacité
à relancer l’offre est souligné. De même, la question du
PTZ n’est toujours pas tranchée, ce dispositif perdant de
son importance dans un contexte de taux d’intérêt
particulièrement bas, même s’il reste sollicité sur le
segment emblématique du logement individuel neuf.
Diminution des mises en vente et de l’offre
Au terme de l’année 2018, près de 130 000 logements
neufs, dont 121 900 appartements, ont été mis en vente
en France. Ce volume, en hausse de près de 16% en un
an, augure une année 2019 cependant moins dynamique.
Son 1er trimestre enregistre d’ailleurs près de 20 300
mises en vente, soit une baisse de 36% en un an. Cette
diminution alors même que les ventes restent soutenues,
provoque donc une contraction du stock (appelé offre
commerciale) d’environ 11% en un an. Le délai
d’écoulement est ainsi en baisse à 9,7 mois au 1er
trimestre 2019, un chiffre assez éloigné de l’année 2018,
où il était proche des 11 mois, mais au-dessus du 1er
trimestre 2017 (9 mois). Le prix de vente moyen en
France continue ainsi d’augmenter, pour atteindre les
4 358 €/m². Le stock peine toujours à se reconstituer, alors
que la demande des particuliers reste forte, portée par des
conditions de financement exceptionnelles, qui alimentent
la hausse des prix.
Source : Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI)
Offres et mises en vente de logements neufs collectifs en
France, en milliers
Source : FPI
15Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ DES LOGEMENTS NEUFSPRIX : ENTRE SURCHAUFFE ET TASSEMENT
Prix de vente des logements collectifs neufs en France,
en €/m²
Prix de vente en hausse !
Le prix moyen de vente des logements collectifs neufs a
atteint les 4 358 €/m² en France métropolitaine au 1er
trimestre 2019 soit une hausse de 1,77% en un an. Cette
progression est légèrement inférieure à celle observée en
2017 (+1,8%) ou encore en 2016 (+2,5%). Elle est portée
par l’Ile-de-France (+1,86%) et dans une moindre mesure
par les marchés de Province (+0,84%). Le début de
l’année 2019 vient nuancer cette logique haussière; il
marque en effet une baisse des prix en Ile-de-France, par
rapport à la fin de l’année 2018, de l’ordre de -2%, alors
que les prix en province continuent d’augmenter (+1,64%).
Ce recul doit cependant être relativiser; il fait d’une part
suite à une hausse continue des prix de vente francilien en
2018 et pourrait donc n’être que conjoncturelle. En effet,
avec un prix moyen de 5 034 €/m² pour les logements
collectifs vendus en Ile-de-France, le 1er trimestre 2019 se
situe au-dessus du 3ème trimestre 2018 (4 989 €/m²),
dernière valeur top.
Surchauffe des prix dans une majorité de
marchés en province
Sans surprise, la croissance des prix moyens des
logements collectifs neufs en régions (+1,77% en
moyenne en 2018) ne rend pas compte de la dynamique
particulière de chaque micromarché. En 2017, seules trois
métropoles affichaient des prix en baisse (Brest Métropole,
Angers-Loire Métropole, Orléans Métropole), contre 7 en
2018, un panel assez large regroupant trois catégories :
- Les villes ayant des prix moyens assez élevés
(supérieurs à 4 000 €/m²), où une légère correction était
attendue après des années de hausse (Nice, Lyon, Nantes
et Montpellier).
- Des métropoles intermédiaires de province,
disposant de campus et de quelques spécialisations
économiques notables (Strasbourg, Grenoble, Tours).
- Les métropoles normandes avec un prix moyen de
l’ordre de 3 200 €/m².
Pour les villes affichant une hausse des prix à la vente
deux catégories se distinguent également :
- Les villes avec des prix moyens contenus, ou qui
ont connu une forte baisse et bénéficient d’une dynamique
de rattrapage (Brest, Angers, Dijon, Orléans, Lille,
Besançon).
- Des métropoles régionales dynamiques qui, malgré
des prix parfois élevés, sont toujours sur une dynamique
haussière (Toulouse, Bordeaux, Aix-Marseille).
Source : FPI
Source : FPI
Prix de vente des logements neufs collectifs en France,
en €/m² au T1 2018 et T1 2019.
16Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ DES LOGEMENTS NEUFSILE-DE-FRANCE : LE GRAND ECART DES VALEURS
Paris : prix exceptionnels et raréfaction de
l’offre
Les logements collectifs neufs se sont commercialisés en
Ile-de-France sur la base d’un prix moyen compris entre
4 253 €/m² pour la Seine et Marne et 13 658 €/m² pour
Paris. Dans la Capitale, si la hausse des prix est
généralisée (+18% en 2018), l’écart des prix reste
important entre les arrondissements, de 10 100 €/m²
dans le Nord-Est à plus de 15 000 €/m² pour la rive
gauche (5ème/6ème/7ème). Le marché parisien du neuf est
pénalisé par la rareté du foncier et le coût d’entrée pour
les opérations. Ainsi, l’année 2018 s’est elle limitée à 284
mises en ventes.
La Petite Couronne : une locomotive
En toute logique, la Petite Couronne est le vrai moteur du
marché francilien avec 9 561 mises en vente en 2018,
pour un stock d’environ 13 000 logements, soit environ
60% des mises en ventes et des ventes du marché
résidentiel neuf collectif francilien, pour un prix moyen de
5 815 €/m² en 2018 (+4% par rapport à 2017). Ce
territoire présente cependant des variations importantes
selon les micro-marchés avec une dissymétrie Est/Ouest
qui se maintient. Le secteur Neuilly-Levallois présente
des prix proches de Paris (11 555 €/m²) et la Boucle Sud
connaît une réelle dynamique de rattrapage avec un prix
moyen de l’ordre de 8 900 €/m². La Couronne Est
bénéficie pleinement de la saturation du marché parisien
alors que le Nord compte quelques marchés avec des
potentiels importants (Clichy, Saint-Ouen, Pantin, et le
quartier de Plaine Commune à Saint-Denis) et affiche un
prix moyen de 4 800 €/m² alors qu’au Sud, ces valeurs
atteignent 5 500 €/m².
Grande Couronne : une grande hétérogénéité
La Grande Couronne est un marché plus réduit avec
environ 5 800 mises en vente pour 2018 (-28% en un an)
et des prix qui atteignent désormais les 4 296 €/m². Les
ventes sont stables à un peu plus de 6 800 logements en
un an, soit presque le même chiffre qu’en 2017. Dans le
détail, la Seine-et-Marne connaît une hausse de ses
réservations (+23% en un an), portée par Marne-la-
Vallée et Sénart, alors que l’Essonne enregistre une
baisse de ses ventes (-24%). Le Val d’Oise est porté par
une dynamique particulièrement favorable avec des
réservations stables dans un contexte de baisse des
mises en ventes (-29%), ce qui engendre une hausse des
prix d’environ 4% sur un an. Les Yvelines connaissent
une conjoncture similaire avec une forte contraction de
ses mises en vente (-43%) et une légère hausse de ses
réservations, engendrant une baisse rapide du stock et
une hausse des prix de 3%.
Prix de vente des logements neufs collectifs à Paris et en
proche banlieue en €/m², Mi-2019
Source : GRECAM – Observatoire Immobilier de l’Habitat Collectif
Prix de vente moyen des logements neufs collectifs en
Ile-de- France, en €/m², Mi-2019
Source : GRECAM – Observatoire Immobilier de l’Habitat Collectif
17Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
LE MARCHÉ DES LOGEMENTS NEUFSRÉINVENTER LE LOGEMENT NEUF?
Nouvel élan pour la reconversion de bureaux
en logements
Le différentiel croissant entre le prix des appartements
neufs et celui des bureaux encourage certains acteurs à
envisager la reconversion de bureaux en logements.
Certaines opérations sont déjà livrées comme le Reille à
Paris de NOVAXIA, le 72 Quai des Carrières à
Charenton d’I3F. La loi ELAN (article 28) entend faciliter
ces démarches. Ce type d’opérations peut désormais
bénéficier d’un bonus de constructibilité de 30%, et de
dispositifs dérogatoires. La création de la catégorie
d’Immeuble de Moyenne Hauteur (de 28 à 50 mètres)
facilite les changements d’usage, tout comme les
dispositifs dérogatoires pour les parkings en cas de
logements issus d’une opération de reconversion de
bureaux en logement. Enfin, les bailleurs envisageant
une transformation de bureaux en logements peuvent
donner congé de manière facilité à leurs locataires.
Gare au dynamisme des actifs tertiaires
franciliens !
Les écarts significatifs entre les bureaux et les
logements neufs parisiens suscitent l’intérêts des acteurs
publics qui y verraient un moyen de limiter la crise du
logement. Pour autant, la dynamique du bureau
francilien est également porteuse depuis 2013 : volume
d’investissement record (plus de 19 milliards d’euros en
2018), vacance réduite (2,3% mi-2019), taux de
rendement prime en baisse régulière (3,00% dans le
QCA). Ces bons indicateurs encouragent les
propriétaires à conserver leurs actifs dans l’espoir d’une
revente future avec une forte plus-value. Dans ce
contexte, seul un nombre limité de secteurs franciliens
remplissent des conditions optimales pour de telles
opérations en cumulant un prix de l’immobilier élevé, un
écart de valeurs métriques en faveur du logement, une
localisation urbaine attractive et des actifs tertiaires
difficilement réintégrables sur le marché.
La reconversion de bureaux en résidence au
secours de la reconversion de bureaux en
logements?
Dans ce contexte, la rentrée 2019, marque peut-être
l’annonce d’un tournant avec l’officialisation de deux
projets d’envergure. A Paris, dans le 15ème, COVEA a
acquis l’ancien siège social d’ADOMA avec l’ambition
affichée d’en faire un centre de coliving et de coworking.
A Levallois-Perret, M&G REAL ESTATE a acquis un
immeuble de bureaux, qui sera reconverti en résidence
services par NOVAXIA, et loué à l’opérateur LES
ESSENTIELLES.
Prix de vente des bureaux et des logements neufs
collectifs en Ile-de- France, en €/m², 1er semestre 2019
Volume d’investissement Bureaux en Ile-de-France,
en milliards d’euros
Sources : Immostat, Cushman & Wakefield
18Cushman & Wakefield | MarketBeat Le marché des logements en France – Bilan 1er Semestre 2019 & Perspectives fin d’année
Aire Urbaine de Paris : selon la définition de l'INSEE, ensemble continu et sans enclave formé par un pôle urbain (unité urbaine offrant
plus de 10 000 emplois) et par sa couronne périurbaine, c'est-à-dire les communes dont 40 % de la population active y résidant, travaille
dans le pôle urbain ou dans une commune fortement attirée par celui-ci. Elle comprend 1 786 communes en Ile-de-France et dans les
départements limitrophes.
Bailleurs publics : au sens strict du code de la construction et de l’habitation, les organismes bailleurs sociaux sont des constructeurs
disposant d’un agrément au titre du service d'intérêt général. Il existe 2 catégories de bailleurs sociaux : les Offices Publics de l’Habitat,
dont le conseil d’administration est piloté directement par le Conseil général, et les sociétés anonymes d’HLM dont le conseil
d’administration est principalement composé des collecteurs « Action Logement » (ex 1%), c'est-à-dire les employeurs qui cotisent à
l’effort de construction.
Bailleurs privés : tous les autres bailleurs non assimilés aux bailleurs publics. Une location appartient au secteur privé lorsque le
propriétaire est une personne privée (particulier ou société).
CLAMEUR : (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux) : association régie par la loi du 1er juillet
1901 dont l’Observatoire privé des marchés locatifs privés est devenu essentiel à la connaissance des loyers du secteur privé et à une
analyse du fonctionnement des marché locaux de l’habitat.
Indicateur de solvabilité des ménages : indicateur de la capacité à emprunter des ménages, il rapporte le coût mensuel des emprunts
(intégrant le niveau des taux d’intérêt, la durée des prêts accordés, le taux d’apport personnel des emprunteurs, le coût des opérations
immobilières réalisées) au revenu des emprunteurs.
Loyers de marché : CLAMEUR observe les loyers de marché hors charges. Les niveaux / indices / variations de loyers de marché
s’entendent hors charges.
Taux de mobilité résidentielle : publié par CLAMEUR, ce taux représente la proportion des locataires qui changent de logement au
cours d'une année donnée.
Prix de vente des investissements en bureaux : donnée publiée par ImmoStat. Exprimé en euros "acte en main" par m² (€ AEM / m²),
cet indicateur est calculé comme une moyenne simple des prix recensés au cours des douze derniers mois, au sein de chaque sous-
secteur géographique de la segmentation ImmoStat.
Prix de vente des logements neufs : L’Observatoire Immobilier de l’Habitat du GRECAM comporte, chaque semestre, un cahier de
conjoncture du marché à l’échelle de l’Ile-de-France, puis des huit départements, et de l'ensemble des villes nouvelles. Cette note de
conjoncture fait le point des principaux flux du semestre et met en évidence une batterie d’indicateurs, suivis dans le temps, révélateurs
des différentes dynamiques du marché dont le prix moyen du m² habitable, parking inclus. L’évolution récente des prix est rapprochée de
celle des écoulements, afin d’apprécier l’élasticité des rythmes de vente par rapport aux prix.
Résidences principales : selon la définition de l'INSEE, habitation occupée de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs
personnes d'un même ménage1, par opposition à la résidence secondaire.
Résidences secondaires : habitation servant notamment de logement de villégiature à ses propriétaires ou locataires, ceci uniquement
pour des périodes de courtes durées durant l'année (vacances, week-end, loisirs, etc.). Elle se distingue en cela de la résidence
principale qui est le logement habituel du ménage.
Rendement locatif : le rendement locatif courant d’un immeuble est égal au montant des revenus locatifs nets sur une année donnée,
rapporté à la valeur d’expertise en début d’année, augmenté des dépenses d’investissement sur l’année.
Rendement en capital : il est égal à la différence entre la valeur d’expertise en fin d’année et la valeur d’expertise en début d’année
augmentée des dépenses d’investissement sur l’année, le tout rapporté à la valeur d’expertise en début d’année augmentée des
dépenses d’investissement sur l’année.
Taux de rendement global : somme du rendement locatif et du rendement en capital pour un type d’actif immobilier pour une période
donnée.
Ventes brutes de logements neufs : réservations à la vente avec dépôt d’arrhes (source CGDD). A la différence des ventes nettes,
elles ne tiennent pas compte des désistements.
Volume d’investissement en logements : Somme des montants des actifs immobiliers résidentiels (collectifs ou individuels) destinés à
la location acquis pendant une période donnée par des bailleurs privés non individuels ou par des bailleurs sociaux dès lors que les actifs
sont des opérations neuves.
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