Virus à ARN (2) Virus de la rage Virus de la grippe Dr Ségolène BRICHLER Laboratoire de...
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Virus à ARN (2)Virus à ARN (2)Virus de la rageVirus de la rage
Virus de la grippeVirus de la grippe
Dr Ségolène BRICHLERLaboratoire de Bactériologie Virologie Laboratoire de Bactériologie Virologie
HygièneHygiène
CHU Avicenne – Université Paris 13CHU Avicenne – Université Paris 13
Les Les RhabdoviridaeRhabdoviridae
Exemple : Le virus de la rageExemple : Le virus de la rage
Carte d’identité des Carte d’identité des RhabdoviridaeRhabdoviridae
• Forme allongée (obus)– 1 extrémité plate
– 1 extrémité arrondie
• Enveloppe + spicules (trimères de glycoprotéine G)– Anticorps neutralisants
• Capside tubulaire à symétrie hélicoïdale• ARN monocaténaire non segmenté, polarité (-), 12kb• Multiplication cytoplasmique
• Rage : Genre Lyssavirus, 7 génotypes
Rage : HistoriqueRage : Historique• 1ère description 23 siècles avant JC,
Babylone : lien entre la rage humaine et les morsures de chien enragé
• 1885 : vaccination post-exposition de Louis Pasteur sur Joseph Meister, avec un vaccin élaboré sur tissu nerveux de lapin
• Depuis : – amélioration de la tolérance des vaccins– contrôle de la rage animale– 10ème rang des maladies infectieuses
dans le tiers monde
Rage : Cycle viralRage : Cycle viral
Peau lésée
SNCHippocampe
Lobes temporaux
Neuronepériphérique
Phase locale
Phase neurologique
Phase de dissémination
Salive
Animaux sauvages ou domestiques
Salive
Morsures Griffures
Greffe de cornée
Cornée Conjonctive
Urines
Muscles
PeauMuqueuses
Rage : Cycle viral (suite)Rage : Cycle viral (suite)
• Conséquences : – si zone d’inoculation proche du SNC– si zone richement innervée pénétration efficace incubation courte
Rage : Maladie animaleRage : Maladie animale• Rage furieuse ou Rage paralytique
– Chiens, chats : Forme spastique, aboiement bitonal
– Bovins, ovins : Forme calme, salivation excessive
– installation des paralysies, décès en 15j
– Animaux sauvages : perte de l’instinct de conservation• pénétration dans les villes et les habitations, morsures +++
– Chauves souris : portage asymptomatique ou incubation longue• troubles du comportement (agressions diurnes, morsures, prostrations, cris)
Rage : Maladie humaineRage : Maladie humaine• Incubation : 1-2 mois (1 semaine à plusieurs années)
Prodromes : insomnie, anxiété, hyperesthésie généralisée
• Hydrophobie (90%) : hyperesthésie pharyngo-laryngée– spasme pharyngo-laryngé à la déglutition des liquides
– risque d’étouffement par fausse route
– réflexe pavlovien à la seule vue d’eau !
• Aérophobie : spasme facio-cervical extensif déclenché par insufflation d’air derrière l’oreille
• Paralysie ascendante• Mort 100%
Rage humaine : Conduite à tenirRage humaine : Conduite à tenir• Sujet mordu, premier geste :
– Temps anciens : Cautériser la peau au fer rouge– Maintenant : lavage à l’eau savonneuse, rinçage, désinfection, parage sans
suture (pour tenter d’éliminer l’inoculum viral)– Prophylaxie anti-tétanique et ATB
• Centre de traitement anti-rabique (72 en France)– Indications de la vaccination et de la sérothérapie
– Vaccination : protège mal contre les génotypes 2, 3, 4, 5• Problème de maîtrise du risque en Afrique• Justifie le typage moléculaire de toutes les souches
– Vaccin inactivé ; 2 protocoles : J0-J3-J7-J14-J28 ; J0x2-J7-J21
– Sérothérapie : Immunoglobulines d’origine humaine ou équine
• Surveiller l’animal mordeur– Observation vétérinaire des carnivores domestiques apparemment sains – 3 visites légales (J1, J8, J15)– Si décès ou abattu : envoi au Centre de Référence, diagnostic direct
Rage humaine : Conduite à tenirRage humaine : Conduite à tenir• Catégorie I
– Contact ou alimentation de l’animal– Léchage sur peau intacte
Aucun traitement si une anamnèse fiable peut être obtenue
• Catégorie II– Peau découverte mordillée– Griffures bénignes ou excoriations sans saignement– Léchage sur peau érodée
Administration immédiate du vaccin
• Catégorie III– Morsure ou griffure ayant traversé la peau– Contamination des muqueuses par la salive
Administration immédiate des Ig et du vaccin
Rage : DiagnosticRage : Diagnostic• Indications :
– Diagnostic d’une encéphalite rabique– Diagnostic chez l’animal contact – Statut immunitaire d’un individu
• Pvts (emballage++) centres de référence (I Pasteur, Paris)– Homme vivant : salive, LCR, biopsie cutanée (terminaisons nerveuses),
empreinte de cornée– Homme décédé ou animal : cortex cérébral, hippocampe, bulbe rachidien,
cornée
• Diagnostic direct : – IF ou IP directe sur empreintes ; ELISA sur broyats– RT-PCR + typage par séquençage et analyse phylogénétique– Isolement en culture :
• inoculation intracérébrale à des souriceaux, autopsie du cerveau • cellules de neuroblastome murin
• Diagnostic indirect : détermination du statut immunitaire
Rage : Épidémiologie mondialeRage : Épidémiologie mondiale• Asie, Afrique :
– principal vecteur : chien errant– 40000 décès / an en Inde– 500 à 6000 en Afrique ?– Sous-estimation (diagnostic clinique…)
• Amérique Latine– Vecteurs : chiens et chauves souris hématophages – Programme volontariste de vaccination– 200 cas / an
• Amérique du Nord– Réservoir : ratons laveurs, mouffettes, renards, coyotes– 3-5 cas / an (rôle des chauves souris)
Rage : Épidémiologie en EuropeRage : Épidémiologie en Europe• Rage humaine : éradiquée• Rage canine : éradiquée
• vaccination des chiens domestiques, élimination des chiens errants
• Rage du renard :– diffusion, à partir de l’Europe de l’Est, après 1945
– France atteinte en 1968, front de 40kms par an jusqu’en 1989
– Vaccination par largage d’appâts vaccinaux par hélicoptère 2x par an ; derniers cas en Moselle en 1998
vigilance, concertation européenne
• Rage des chiroptères : – depuis 1998, seuls des chiroptères ont été retrouvés enragés
• Génotypes 5 et 6
• 10 cas autochtones en France en 10 ans
Rage : Attention !Rage : Attention !
• Rage d’importation– Personnes mordues dans un pays endémique– Cas déclarés en France
• Importation d’animaux en incubation • Rage des chiroptères
– Problème : vaccin peu efficace
• Professions exposées services vétérinaires, fourrières, équarrisseurs, laboratoires, taxidermistes, garde chasse, spéléologues, agriculteurs…
• Voyage en zone d’endémie longue durée, loin d’un centre médical
Vaccin inactivé, J0-J7-J21/28 - rappel à 1 an puis tous les 5 ans
Rage : classificationRage : classification• Genre Lyssavirus, 7 génotypes
– Espèces sensibles : animaux à sang chaud (mammifères terrestres ou volants)
Pas de cas humains
Pas de cas chez des chiroptères
Les Les OrthomyxoviridaeOrthomyxoviridae
Exemple : le virus grippalExemple : le virus grippal
Carte d’identité des Carte d’identité des OrthomyxoviridaeOrthomyxoviridae
• 80 à 120 nm• Enveloppe, glycoprotéines
– Hémagglutinine (HA ou H)
– Neuraminidase (NA ou N)
– Hémagglutinine estérase (HE)
• Capside tubulaire à symétrie hélicoïdale• Génome : ARN polarité négative, 6 à 8 segments
• Grippe : – 3 types A, B, C
– nombreux sous-types A : antigènes de surface H1-H16 et N1-N9
Grippe : HistoriqueGrippe : Historique• Hippocrate (-500) : épidémies d’allure grippale• Moyen Age : grandes vagues (fièvre + toux)• 1918 : grippe espagnole = pandémie mondiale,
20-40 millions de morts• 1957 : grippe asiatique• 1968 : grippe de Hongkong• 1977 : grippe russe• 1997-2007 : grippe aviaire
• 1930s : isolement du virus • 1960s : vaccination • 1966 : 1er médicament (amantadine)
Grippe : DéfinitionsGrippe : Définitions
• Influenza < italien, on pensait que la grippe survenait sous l’influence des astres!
• Grippe < agrippé : suggère une maladie brutale
• Épidémie : annuelle, dure 6 semaines en 1 endroit
• Pandémie : tous les 10 à 30 ans environ, touche pratiquement toute la population mondiale (1918, 1947,1957,1968…)
Grippe : ÉpidémiologieGrippe : Épidémiologie• Transmission par voie respiratoire, infection
localisée• Pays tempérés :
– épidémies annuelles entre mi-automne et mi-printemps– 1 ou plusieurs sous-types, ou types
• Infection fréquente, souvent bénigne, plusieurs fois dans la vie
• Touche 5 à 15% de la population, en premier lieu les enfants
• Mortalité : 0.1%, 1500 à 5000 décès/an en France• Coût direct : 100 millions d’euros / 1 million de
malades
Grippe : cycle viralGrippe : cycle viral
nécrose de l’épithélium ciliéhypersécrétion de mucus
bronchique sécrétions de cytokines et
d’interféron
Inhalation de micro-gouttelettes
Multiplication dans l’arbre respiratoire
cilié, du nez aux bronchioles
Pas de virémie !
Grippe : CliniqueGrippe : Clinique• Seulement 10-30% de cas symptomatiques• Incubation : 2 jours• Début brutal :
– fièvre à 40°C, frissons, céphalées, myalgies, arthralgies, anorexie, nausées
– Écoulement nasal, toux sèche, douleurs pharyngées
• Enfants : symptômes gastro-intestinaux, épistaxis, somnolence, otite moyenne ; complications possibles (convulsions fébriles, arythmies)
• Auscultation souvent normale, radio normale• Évolution souvent favorable / asthénie persistante
Grippe : MortalitéGrippe : Mortalité• 0.1% de mortalité
– 0.5 à 1 million par an dans le monde – 1500 à 5000 décès par an en France– >>> si pandémie
• Causes :– Surinfection bactérienne (1 à 10% des cas)
• nécrose de l’épithélium et sécrétion de mucus = milieu de culture pour bactéries !• H.influenzae, S.aureus, S. pneumoniae, Neisseria • « V grippal » : fièvre au 4ème jour, au 5ème jour
– Pneumonie virale primitive « grippe maligne »• nécrose épithéliale, œdème hémorragique massif, orage cytokinique• facteurs de risque : insuffisance cardiaque et respiratoire, bronchite chronique,
mucoviscidose, cardiopathies, malformations congénitales… • + femmes enceintes (surcharge de la petite circulation)
Diagnostic cliniqueDiagnostic clinique
• Données cliniques : – Symptômes non spécifiques– V grippal que si surinfection
• Données épidémiologiques : – saison hivernale– Les médias ont dit qu’il y avait une épidémie
Ce qu’on qualifie de « grippe » n’est dû au virus influenza A ou B que dans 20% des cas !
Diagnostic biologiqueDiagnostic biologique
• Indications : – En ville : surtout surveillance épidémiologique– A l’hôpital : recherche étiologique des cas graves ou
complications
• Prélèvement : précoce ++ – lavage, aspiration ou écouvillonnage nasal, aspiration
trachéale ou bronchique, lavage bronchoalvéolaire – pvt de gorge peu adapté (pas épithélium cilié)– sur milieu de transport protecteur (virus fragile)
Diagnostic biologiqueDiagnostic biologique
• Isolement viral : – œufs de poule embryonnés, inoculation dans la cavité
amniotique– culture cellulaire (cellules MDCK)
• Détection d’Antigènes viraux, par IF, EIA
• RT-PCR
• Sérologie : sur 2 sérums, délai de 3 semaines
intérêt rétrospectif et épidémiologique
Grippe : TraitementGrippe : Traitement
• Traitement symptomatique : paracétamol
• Pas d’ATB à visée préventive pour éviter la surinfection!
• ATB si signes de surinfection bactérienne : persistance de la fièvre > 4 jours, expectoration purulente…
• Médicaments anti-viraux
• Vaccination – Taux de protection : 40-80%– Diminution de 68% des morts par grippe
Indications du Vaccin anti-grippalIndications du Vaccin anti-grippal• Personnes âgées de 65 ans et plus • Personnes atteintes d'une des pathologies suivantes :
– affections broncho-pulmonaires chroniques, dont asthme, dysplasie broncho-pulmonaire et mucoviscidose
– cardiopathies congénitales mal tolérées, insuffisances cardiaques graves et valvulopathies graves
– néphropathies chroniques graves, syndromes néphrotiques purs et primitifs
– drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalassodrépanocytose
– diabètes insulinodépendant ou non-insulinodépendant non équilibrés par le seul régime
– déficits immunitaires cellulaires (chez les personnes VIH, indication posée par l'équipe médicale)
– enfants et adolescents (de 6 mois à 18 ans) dont l’état de santé nécessite un traitement prolongé par l’acide acétylsalicylique (syndrome de Kawasaki compliqué, arthrite chronique juvénile…)
• Personnes séjournant dans un établissement de santé de moyen ou long séjour, quel que soit leur âge
• Professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des sujets à risque, le personnel navigant (bateaux de croisière et avions), guides accompagnant les groupes de voyageurs
Grippe : antivirauxGrippe : antiviraux• Amantadine (Mantadix) et Rimantadine (Flumadine, Roflual) :
– Efficace uniquement en prévention ou dans les 24-48h– inactif sur le type B– Effets indésirables : troubles du sommeil et de la concentration,
céphalées, nervosité, dépression, troubles gastrointestinaux– France : amantadine réservée en prévention, rimantadine non
commercialisée
• Zanamivir (Relenza, inhalation), Oseltamivir (Tamiflu, oral) : – Actif sur les types A et B– Si ttt précoce : de 1 à 4 jours de la durée des symptômes,
complications– Effets indésirables (zanamivir) : exacerbations asthme et BPCO
• Résistance : – amantadine et rimantadine : 30% des patients en 2-5j (R croisée)– ozeltamivir et zanamivir : plus rare (R croisée ou spécifique)
Grippe et variabilité génétiqueGrippe et variabilité génétique
• Variation antigénique des glycoprotéines de surface (cible des anticorps neutralisants)
N2
H3N2
Grippe et variabilité génétique : Grippe et variabilité génétique : hôteshôtes
• Grippe A : – hommes– oiseaux :
• multiplication dans le tube digestif, asymptomatiques• oiseaux aquatiques sauvages : les 16 HA et les 9 NA ont été
retrouvés ; réservoir de la diversité génétique
– porc : sensible aux virus humains et aviaires– cheval, vison, baleine, phoque, primates…
• Grippe B : homme, phoque • Grippe C : homme, chien, porc
Grippe et variabilité génétique : Grippe et variabilité génétique : mécanismesmécanismes
• Dérive = Glissement antigénique : accumulation de mutations lors de la réplication, pression du système immunitaire (variation de 1% des acides aminés de l’HA par an) types A, B et C épidémies
• Cassure = Saut : émergence d’un nouveau sous-type ; réassortiment d’un virus aviaire et humain type A pandémies
Grippe : Glissement et CassureGrippe : Glissement et Cassure
Grippe : glissements et épidémiesGrippe : glissements et épidémies
Epidémies de grippe en FranceEpidémies de grippe en France
Grippe : Cassures et pandémiesGrippe : Cassures et pandémies
Pandémies grippales du 20ème sièclePandémies grippales du 20ème siècle
Grippes asiatique et de Hong Kong : réassortiment entre un virus aviaire et un virus humain
Grippe espagnole : transmission directe d’un virus aviaire H1N1 à l’Homme, avec adaptation de ce virus à l’Homme
Surveillance mondiale (OMS)Surveillance mondiale (OMS)– 110 centres nationaux de référence dans 80 pays
– 4 centres mondiaux de référence
– Recueil épidémiologique, identification de souches
• Réactualisation annuelle du vaccin : recommandations de l’OMS- En février pour l’hémisphère Nord - En septembre pour l’hémisphère Sud
Prévention en FrancePrévention en France• CNR : Institut Pasteur de Paris et Lyon• Réseaux sentinelles / Réseaux GROG
• Vaccin : – 3 souches A H3N2, A H1N1, B (souches récentes) – vaccin inactivé– Vaccin injecté : Anticorps sériques, pas d’IgA respiratoires– Effets indésirables (rares) : réaction locale, fièvre et céphalées
dans les 48h– Contrindications : allergies aux protéines de l’œuf
• Vaccination à renouveler chaque année !– Réactualisation des souches– Immunité post-vaccinale limitée chez la personne âgée (8 mois)
Grippe aviaire?Grippe aviaire?
335 cas depuis 2003, 206 décèsPas une épidémie car pas de transmission inter-humaine