Point de conjoncture du SymopQuatrième trimestre 2012

Le Symop, Syndicat des machines et technologies de production, propose à la presse chaque trimestre un point de conjoncture sur ses principaux secteurs d’activité.

Conséquence d’une activité industrielle européenne et française qui fléchit, la prudence en matière d’investissement s’accentue. Déjà faible, la visibilité des secteurs clients sur leur activité future se réduit encore, dans un contexte de trésorerie serrée. La demande en biens de production stagne notamment sur le marché domestique alors qu’elle reste mieux orientée sur les marchés export surtout hors Europe.

Globalement l’activité de ce dernier trimestre s’est maintenue pour les fournisseurs de biens d’équipements. Les stocks restent toujours jugés normaux par 75 % des répondants.

La demande sur le marché domestique devient de plus en plus très hétérogène et difficile à cerner, car il y a peu de secteurs clients fortement demandeurs et de la même façon peu de secteurs totalement en déroute. Le rayonnement des acteurs à l’international, en recherche d’une compétitivité accrue, favorise la demande. La demande export reste inchangée en provenance de la Chine et des pays émergents de l’Asie, mais également des pays de l’Europe de l’Est et de la Russie.

Les commandes ont progressé de 8 % sur le trimestre par rapport au trimestre précédent avec un redressement notable en décembre qui a concerné plusieurs secteurs des biens de production. Seuls 40 % des répondants voient leurs commandes baisser par rapport au même trimestre 2011.

L’incertitude conjoncturelle et financière affaiblit toujours la demande domestique. Les projets existent mais les industriels constatent un accroissement significatif des temps de décision des clients. Alors que les projets étaient simplement retardés sur le trimestre précédent, des annulations sont observées, comme dans la filière bois. La charge des bureaux d’étude reste stable pour 54 % des répondants, en hausse pour 21 % mais en baisse pour 25 % des industriels. Comme sur les trimestres précédents, les secteurs de l’aéronautique, de l’énergie pétrolière, du ferroviaire maintiennent un bon volant d’affaires.

La bonne tenue des commandes en décembre, mais également en janvier, laisse entrevoir une activité moins difficile qu’anticipée. Les industriels prévoient une relative stabilité sur le marché

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domestique pour ce premier trimestre.

Machine-outil métal

L’année se termine sur une situation similaire à celle du trimestre précédent avec toutefois une amélioration des entrées de commandes sur le dernier trimestre.

Les chiffres d’affaires sont en croissance par rapport au quatrième trimestre 2011 tant sur les affaires à l’export qui ont tiré l’activité que sur le marché domestique qui reste toujours très hétérogène. La concurrence est vive avec des marges difficiles. Les stocks de produits finis sont jugés normaux chez les répondants.

Après deux trimestres d’une relative baisse des commandes, la tendance semble s’inverser. Les industriels signalent une hausse de leurs commandes par rapport au trimestre précédent. Toutefois, comparativement avec le même trimestre de 2011 -qui avait enregistré une hausse de plus de 15 %-, elles restent globalement stables. A noter toutefois que 39 % des répondants enregistrent un recul de leurs entrées de commandes variant entre 0 et 10 %. Les industriels attribuent cette baisse soit à un report des investissements, soit à un ralentissement du processus de décision, leurs clients étant confrontés à un manque de visibilité et s’inquiétant de voir leurs carnets de commandes s’amoindrir.

Le niveau des carnets de commandes en fin de trimestre est satisfaisant pour 44 % des participants. Le nombre des consultations et la charge des bureaux d’étude sont stables ou en hausse pour plus de 80 % des répondants.

Le volume des projets s’apprécie dans le secteur aéronautique en France. A noter une demande pour des livraisons d’équipements dans les usines situées en zone de fabrication low cost. Des projets importants se développent surtout à l’export (Chine, Russie, USA). Dans le secteur automobile, la demande domestique est pratiquement inexistante, les investissements étant surtout prévus pour des sites hors Europe.

La maintenance et réparation de machines-outils et les ventes de pièces détachées connaissent une activité correcte sur le trimestre ce qui laisse à penser que les machines sont toujours bien sollicitées. L’activité du reconditionnement de machines est bien orientée, poussée par le besoin d’une amélioration de capacité de production sans investissement lourd, mais également par un retard d’investissement du passé à court terme.

La demande sur ces premières semaines 2013 a été plutôt correcte. Les industriels prévoient une légère croissance sur le premier trimestre mais essentiellement tirée par des affaires à l’export. L’activité domestique devrait être relativement stable par rapport au même trimestre 2012.

Machines d’assemblage et robots

Sur le dernier trimestre, l’activité a fléchit de -4%, parfois même plus sensiblement pour les fournisseurs de l’automobile sur le marché domestique. Les marchés exports sont également moins porteurs sur cette fin d’année. Sur l’ensemble de l’année, l’activité a été relativement bonne, en légère croissance par rapport à 2011.

Après le ralentissement observé sur le troisième trimestre, la demande s’est un peu raffermie sur le dernier trimestre. Elle reste cependant en léger retrait par rapport à 2011. Le volume du carnet de commandes s’est un peu rétréci puisque seuls 20 % des répondants le jugent supérieur à 3 mois. Mais la charge des bureaux d’étude est jugée stable pour plus de la moitié des répondants et en hausse pour 20 %, et les consultations sont nombreuses.

La demande existe mais les projets n’aboutissent que très lentement. La demande porte sur des robots plus flexibles, ou des projets clés en main de machines. Ainsi, si l’activité des clients reste bonne voire

soutenue selon les secteurs, le manque de visibilité ne les incite pas à investir et les projets tardent à se concrétiser.

Dans ce contexte, les industriels de l’assemblage et de la robotique anticipent un retrait de leur activité sur le prochain trimestre d’autant que l’activité export devrait être moins porteuse.

Automatismes - CN

Comme anticipé lors de la précédente enquête, le chiffre d’affaires est en retrait de 10 % par rapport à la même période de 2011 en lien avec la contraction des commandes du secteur de la machine-outil au 3eme trimestre.

De même, la progression des commandes de machines-outils a un impact favorable sur les commandes du secteur qui progressent légèrement mais restent inférieures à celles du 4eme trimestre 2011, trimestre de forte croissance il est vrai. Le niveau de demande reste satisfaisant, mais le nombre d’offre converti en commande est plus faible.

Si la trésorerie des clients est tendue, il n’est pas observé de défaut de paiement, ni de défaillance.

Les industriels anticipent à nouveau un ralentissement de leur activité sur le début de l’année 2013.

  

Équipements, composants et outillage

L’activité est en retrait de 9 % par rapport au même trimestre 2011 tant en France qu’à l’export.

Les commandes reçues pendant le trimestre se sont raffermies par rapport au troisième trimestre progressant de 10 % et sont stables par rapport à la même période 2011. La baisse des commandes en produit standard fait craindre une baisse de l’activité industrielle. Ainsi certains participants à l’enquête signalent les ateliers de production en sous-capacité.

Les volumes des carnets de commandes en fin de trimestre se contractent : 71 % des répondants ont un carnet inférieur à 1 mois. Les stocks de produits finis tendent également à diminuer. Toutefois 67 % industriels constatent une stabilité des consultations. Mais les projets sont moins importants. Les demandes d’investissement sur les outillages tardent à se concrétiser

Comme sur le trimestre précédent, les industriels ont très peu de visibilité et les perspectives même à court terme sont incertaines. Aussi, ils anticipent un nouveau repli de leur activité sur le début de l’année.

Machines à bois

L’activité s’est sensiblement contractée sur le quatrième trimestre, après un deuxième et troisième trimestres difficiles.

Les commandes chutent progressivement depuis le printemps en lien avec la baisse d’activité des secteurs clients. La filière bois (scierie et fabrication de meubles, agenceurs, portes, charpentes…) est étroitement liée à l’activité du bâtiment et subit le fort ralentissement enregistré par ce secteur. De nombreux projets d’investissement sont reportés depuis plusieurs mois. Les clients ont des difficultés à se financer. Les mises en place et les exigences des dossiers de financement sont longues et complexes. De plus, les clients n’ont pas la visibilité suffisante pour se lancer dans un investissement industriel.

Dans ce contexte, les prévisions pour les prochains mois restent pessimistes pour le marché intérieur, elles sont un peu mieux orientées sur les développements export.

Matériels de mesure industrielle et équilibrage

Bonne progression des chiffres d’affaires sur ce dernier trimestre 2012 par rapport au même trimestre 2011. Les prix des matières premières se tendent et les délais de livraison s’allongent.

Dichotomie forte ce trimestre sur les commandes puisque une moitié des répondants constatent une progression de leur carnet et l’autre moitié une baisse. Au global, elles ont légèrement fléchi par rapport au trimestre précédent. Mais le mois de décembre a été nettement plus porteur et le volume des carnets est jugé bon par les répondants. En fait, les projets restent stables et nombreux mais la demande s’oriente vers des machines plus importantes au détriment du segment des petites machines. La mesure des grosses pièces semble se confirmer avec une demande également plus technique.

Le secteur médical et l’aéronautique maintiennent leur demande. En revanche, le secteur automobile est en retrait : l’investissement fléchit et les pièces de rechange sont commandées en quantités plus faibles en raison de la réduction des productions.

Les prévisions pour le début de l’année tablent sur une progression de l’activité.

Matériels et consommables de soudage, brasage et coupage

Au global, l’année 2012 aura été très moyenne, notamment pour les équipements. On observe un rattrapage sur ce dernier trimestre mais très hétérogène. Il y a peu de secteurs porteurs et de la même façon peu de secteur totalement en déroute. Aussi, l’activité s’est très légèrement redressée, en croissance de 5 % par rapport au trimestre précédent. Les prix des matières premières sont maintenus à la hausse sans possible répercussion aux clients. Les stocks de produits finis sont redevenus normaux pour 69 % des participants.

Les consultations et commandes restent nombreuses mais les quantités par commande sont plus faibles en lien avec la baisse d’activité observée. La visibilité des clients reste nulle, leur trésorerie tendue et la réduction générale des niveaux de stocks maintenue.

La demande en équipements s’est encore contractée sur le dernier trimestre. La baisse de la fourniture de matériels pour l’automobile s’est largement confirmée sur la fin de l’année. Les projets en cours concernent principalement des acteurs ayant un rayonnement international à la recherche de productivité comme les secteurs de l’énergie et de l’aéronautique. Les consultations et charge de bureaux d’étude sont jugées stables pour plus de la moitié des répondants et en hausse pour 28 %.

Pour l’instant les industriels n’anticipent pas d’amélioration de leur activité sur le premier trimestre : elle devrait être de même niveau que celle du premier trimestre 2011.

  

Vision industrielle

Sur ce dernier trimestre, l’activité reste en retrait par rapport au même trimestre de l’année dernière, dans un contexte de concurrence très active.

Les clients tirent les prix vers le bas. Ils n’hésitent pas à chercher des produits de substitution low cost et réduisent la demande de service. Les délais de règlement s’allongent. Les commandes restent stables par rapport au trimestre précédent.

La principale caractéristique est l’absence totale de visibilité sur le marché. Aussi les perspectives sur les prochains mois restent très incertaines.

Machines pour la fabrication du papier carton

L’activité de ce secteur est massivement tournée vers les marchés extérieurs. Très déprimée sur le marché domestique, même si quelques projets ont vu le jour dans l’impression ou l’emballage, elle stagne toujours en Europe. La concurrence est très forte avec les autres fournisseurs européens et les prix des machines sont de plus en plus tendus. La baisse du marché sur les équipements mais également sur les rechanges s’explique par la situation difficile que traversent les papetiers européens avec la possible fermeture de sites papetiers.

Par contre, l’activité est mieux orientée sur les marchés en grande exportation permettant aux industriels de limiter l’impact sur leur propre activité.

La visibilité est très faible sur 2013 y compris sur les marchés export.

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