VAULNAVEYS-LE-BAS HISTOIRE & PATRIMOINE · Le couvent des Minimes, propriété de la ville depuis...
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VAULNAVEYS-LE-BAS
HISTOIRE & PATRIMOINE
Déc. 2017
Les singularités de notre péréquaire
Sources : Les Minimes et le couvent de St-Martin-d’Hères 1416-1643 par Cyril Polito - Edité par St-Martin-d’Hères Histoire et la ville de SMH. Archives communales - Réalisation : A.S.C.V.B. - Reproduction même partielle interdite sans autorisation
Dans les années 1675, on commence à recenser les ter-
res par propriétaire. Ces parcelles sont décrites par
rapport à leur nature et leur situation. A chacun des
points cardinaux est mentionné le nom du propriétaire
voisin, en limite de la parcelle recensée.
Les points cardinaux n’ont pas la même appellation qu’au-
jourd’hui : pour la direction du Nord, on dit de bise,
pour l’Est, c’est le levant. L’Ouest est appelé le couchant
et pour le Sud, on dit du Vent ou du Midi.
Toutes ces informations sont transcrites dans des
registres appelés péréquaires. Les propriétés nobles
sont à part des fonds détenus par le reste de la popula-
tion.
A Vaulnaveys-le-Bas, nous avons un péréquaire datant de
1729 regroupant les propriétaires nobles. On peut y lire
la liste des biens de la Dévote Maison de
Prémol, du Sieur Recteur de la chapelle du Haut
Morel, et une page concerne les Révérends Pères
Minimes de la plaine de Grenoble.
Ils sont propriétaires de terres et de vignes situées sur
notre Commune, près de la grande combe, en limite avec
Brié-et-Angonnes.
Tableau représentant St François de Paule
remettant la cordelière à Anne de Bretagne
lors de son entrée dans le tiers Ordre des Minimes
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L’ Ordre des Minimes reste encore méconnu car il n’existe aucune
monographie sur ce sujet pour le grand public.
Pourtant, à la veille de la Révolution Française, il y a 153 couvents des
Minimes en France sur 67 diocèses, et 448 couvents en Europe.
François de Paule, né en 1416 à Paola en Calabre, (Italie), (d’où son nom
Paule), et mort en 1507 à Plessis-Lès-Tours est le fondateur de l’Ordre
des Minimes. C’est un ordre religieux d’ermites mendiants et pénitents
qu’il crée en Italie en 1435 et qu’il développe en France et en Europe.
Conseiller et confesseur des trois rois successifs : Louis XI, Charles
VIII et Louis XII, François de Paule va devenir le protecteur de la
famille royale.
Les Minimes
Déc. 2017
Il installe, juste à côté de chez lui, le couvent des Minimes de la Plaine, qu’il fait construire en 1489.
Mais il se rend compte que les Minimes ne mangent pas à leur faim car leurs revenus sont insuffisants pour vivre.
Minimes, ou « les tous petits » signifie qu’ils vivent le plus pauvrement possible.
En 1493, la première règle des Minimes comprend la pauvreté ou l’humilité, l’obéissance au Pape et ce qui fait la spécifi-
cité des Minimes, le jeûne quadragésimale, c'est-à-dire le Carême étendu à tous les jours de la vie. Les Minimes ne
consomment ni viande, ni œuf, ni laitage. Ils sont végétaliens.
Les premiers couvents des Minimes en France sont fondés par la famille royale essentiellement, par la famille Alleman et
un certain nombre de personnes liées à la Royauté.
Sources : Conférence de Robert Aillaud donnée à Saint-Martin-d’Hères en septembre 2015 Réalisation : A.S.C.V.B. - Reproduction même partielle interdite sans autorisation
Durant le 16ème siècle, beaucoup de familles font des
dons au couvent de Saint-Martin-d’Hères. Les Minimes
deviennent propriétaires de nombreuses terres sur les
communes environnantes dont Vaulnaveys-le-Bas.
Laurent 1er Alleman, Evêque de Grenoble, oncle du Chevalier Bayard, loge dans le château de la plaine, à Saint-Martin-
d’Hères.
Un inventaire de 1750, indique que plusieurs hectares de
vignes entourent le prieuré. Ce vin, nommé Côte Plaine, est
de grande qualité, se vend très cher et augmente énormé-
ment les revenus de ce petit prieuré.
Un petit prieuré bénédictin, Notre Dame des Charbonnaux, à
la Basse Jarrie, existait depuis le 12ème siècle.
Ce prieuré était sous la coupe d’un autre prieuré des Hautes-
Alpes : St Pierre de Romette. Celui-ci dépendait d’une im-
mense abbaye : St Victor, à Marseille. Et St Victor était
sous l’influence de l’Abbaye mère de Cluny en Bourgogne.
Chaque abbaye prenait une part des revenus du petit prieuré
de Jarrie.
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Prieuré de Notre Dame des Charbonnaux, à Jarrie
Vin de Côte Plaine
Laurent 1er Alleman négocie avec le Pape Jules II, l’autorisation de récupérer les revenus de ce petit prieuré de Jarrie
pour les donner aux Minimes. L’accord est conclu aux alentours de 1509.
Deux Minimes s’installent aux Charbonnaux pour gérer le prieuré et les deux cures de Haute et Basse Jarrie.
Même s’ils avaient fait vœux de pauvreté, il fallait qu’ils puis-
sent se nourrir convenablement. Il va donc faire des démar-
ches pour leur trouver des revenus supplémentaires.
Les Minimes cultivent aussi le chanvre, le lin, font de
l’huile de noix avec la production de leurs 140 noyers,
vendent le bois de leurs forêts en bois chauffage, et
récoltent les fruits de leurs vergers.
Un autre texte raconte que le vin de Côte Plaine coule à flots lors du second mariage du Duc de Lesdiguières avec Marie
Vignon, en 1612.
La réputation de ce vin est telle que les Chartreux n’hésitent pas à faire cinquante ou soixante kilomètres pour venir
acheter leur vin de messe au prieur de Sainte Marie des Charbonnaux.
Au premier plan la Ferme des Minimes - Vue depuis Vaulnaveys le Bas
A Brié-et-Angonnes, tout près de la limite avec Vaulna-
veys-le-Bas, on peut encore voir l’ancienne ferme des
Minimes, aujourd’hui propriété privée.
Cette ferme s’appelle toujours ainsi. Et l’indication « Les
Minimes » est mentionnée sur la carte IGN.
Le phylloxéra a ravagé les vignes en 1870.
Les murs de galets entourant le vignoble s’écroulent et
disparaissent doucement.
Seule la belle porte romane de l’entrée du cellier est
encore debout.
Aujourd’hui, le prieuré à conservé son église devenue
l’église paroissiale Notre Dame des Charbonnaux.
Par contre toute la partie agricole est en ruines.
Le prieuré est une propriété privée.
Porte romane du Prieuré de Notre Dame des Charbonnaux
A l’intérieur, on peut encore voir la devise des
Minimes : CHARITAS (Caritas = amour divin) sur un
des murs de la chapelle.
Déc. 2017 Sources : Conférence de Robert Aillaud donnée à Saint-Martin-d’Hères en septembre 2015
Réalisation A.S.C.V.B. Reproduction même partielle interdite sans autorisation
Le blason, découvert et mis en valeur en 2004, est gravé sur la clef de l’arc
de la grande porte en rez-de-chaussée.
Il représente les armoiries de Siboud Alleman, évêque de Grenoble en 1455.
L’inscription en latin indique : « Siboud Alleman de Séchilienne, évêque et
prince de Grenoble ».
Vendu comme bien national à la Révolution, il accueille un haras royal.
Puis s’installe en 1840 la congrégation des sœurs de Notre-Dame de la
Charité du Bon Pasteur pour fonder un établissement à vocation charita-
ble.
Le couvent des Minimes de la Plaine près du château des
évêques de Grenoble, à Saint-Martin-d’Hères
Sources : Les Minimes et le couvent de St-Martin-d’Hères 1416-1643 par Cyril Polito - Edité par St-Martin-d’Hères Histoire et la ville de SMH. Fascicule édité par le secteur Patrimoine Ville de SMH Sept. 2015 -Réalisation : A.S.C.V.B. - Reproduction même partielle interdite sans autorisation Déc. 2017
L’escalier d’apparat à quatre noyaux édifié
au début du XVIIème siècle.
Le château de la Plaine de
Saint-Martin-d’Hères cons-
truit au XIIIème siècle est la
résidence d’été fortifiée des
évêques de Grenoble jusqu’au
milieu du XVIIème siècle. Ils
quitteront ce château pour celui
d’Herbeys au XVIIIème siècle.
Dans la tour Sud-Ouest, à cha-
que étage, des meurtrières
étroites assurent l’éclairage des
pièces.
Aujourd’hui,
le Bon Pasteur
est devenu
une maison de
retraite, où
vivent des
personnes
laïques et
religieuses.
L’ancien château est remanié au XVIIème siècle et transformé en palais de
plaisance. Au cours de cette période, un bel escalier de pierre de grès, avec
balustres et arcs, permettait aux invités d’accéder à l’étage depuis la cour
extérieure.
Le couvent des Minimes de la plaine
à Saint-Martin-d’Hères
Le couvent des Minimes est construit en 1488 par Laurent Alleman, évêque de Grenoble, et oncle du chevalier
Bayard.
Il est l’un des premiers couvents fondés en France avec ceux du Plessis, d’Amboise, Fréjus et Toulouse.
Avec ses douze moines, il devient le siège provincial de l’ordre. Lieu de sépulture de la noblesse grenobloise, il
accueille la sépulture du chevalier Bayard inhumé en 1524. Puis ses restes sont déposés dans la Collégiale St André
à Grenoble.
Le couvent des Minimes, propriété de la ville depuis 1981, est inscrit à l’inventaire supplémentaire
des monuments historiques nationaux.
Au cours des siècles, le couvent a subi de nombreux incendies.
Si l’église et les trois ailes du bâtiment ont aujourd’hui disparu, une partie du cloître a été préservé.
Sources : Les Minimes et le couvent de St-Martin-d’Hères 1416-1643 par Cyril Polito - Edité par St-Martin-d’Hères Histoire et la ville de SMH. Fascicule édité par le secteur Patrimoine Ville de SMH Sept. 2015 -Réalisation : A.S.C.V.B. - Reproduction même partielle interdite sans autorisation Déc. 2017
Culs de lampes dans la pièce au bas du clocher en mollasse très abimés.
Vendu comme bien national, le couvent est transformé
au XIXème siècle par la famille Gamel en fabrique de
ratafia et de bonbons.
Il encadrait une cour pavée en pierre de Sassenage.
Les arcades des galeries du cloître présentent des arcs
en briques retombant sur des piles en calcaire.
A la Révolution, tous les ordres monastiques sont supprimés en
France. Le couvent des Minimes est vendu comme bien national.
Aujourd’hui, le couvent des Minimes de Grenoble sert de rési-
dence universitaire internationale pour étudiante.
Le couvent des Minimes de Grenoble
Dans les années 1620, les Minimes, installés depuis plus d’un siècle à
Saint-Martin-d’Hères, éprouvent le besoin d’agrandir leurs locaux.
Après avoir obtenu l’autorisation du Duc de Lesdiguières et l’accord de
l’évêque en 1646, un nouveau couvent des Minimes est construit à l’in-
térieur de la fortification de Grenoble. Il est financé par des dons et
notamment par celui de Marguerite de Sassenage.
L’ancienne chapelle du couvent, a
été transformée pour accueillir
des concerts et s’appelle salle
Olivier Messiaen :
Grand compositeur français de la
seconde moitié du XXème siècle, il
est enterré en Isère, au cimetière
de St Théoffrey.
Ancienne entrée de la chapelle
Cloître
Déc. 2017 Sources : Les Minimes et le couvent de St-Martin-d’Hères 1416-1643 par Cyril Polito - Edité par St-Martin-d’Hères Histoire et la ville de SMH. Fascicule édité par le secteur Patrimoine Ville de SMH Sept. 2015 -Réalisation : A.S.C.V.B. - Reproduction même partielle interdite sans autorisation
Tombe d’Olivier Messiaen