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MORLAIX - COUVENT DESJACOBINS 7ini§ itère* - 2 7/57/ 05J)
Fouille d'évaluation archéologique 2/11/1996-31/11/1996
Sous la direction de Fanny Tournier Avec la collaboration d'Eric Pierre
C.R.M.H. -A.F.A.N. Rennes : S.R.A. Bretagne
1996
1405
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MORLAIX - COUVENT DESJACOBINS ((Finistère = 2
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SOMMAIRE
FICHE SIGNALETIQUE 2
INTRODUCTION 5
Cadre de l'opération 5 Implantation des sondages 5
PRESENTATION DU SITE 8
RESULTATS 12
Sondage 1 12 Sondage 2 20
CONCLUSION 25
Données techniques 25
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F2
FICHE SIGNALETIQUE
LOCALISATION DE L'OPERATION
Site N° : 29 151 05 Département : Finistère COMMUNE : Morlaix
Lieu-dit ou adresse : Musée des Jacobins
Année cadastre : Section(s) et parcelle(s) : AV (145)
Coordonnées Lambert Zone : 1 Altitude : 9 m
xl = 145,900 x2 = x3 =
yl = 1115,950 y2 = y3 =
IDENTITE DE L'OPERATION
Autorisation n° 1996/99 valable du 1/11 au 30/11/1996 Nature : EV
TITULAIRE (nom et prénom) : TOURNIER Fanny Organisme de rattachement : AFAN
Propriétaire du terrain : Ville de Morlaix Protection juridique : Classé MH
Motif de l'opération : Aménagement de la cour
Maître d'ouvrage : CRMH Coût global de l'opération : 57 757,00 F
Contraintes techniques particulières : Remontée de la nappe phréatique
Surface fouillée : 60 m2 Surface estimée du site : 1000 m2
Emprise menacée entièrement fouillée : NON
Fouille menée jusqu'au substrat : NON Sinon, altitude du fond de fouille : 7,10 m
RESULTATS SCIENTIFIQUES
MOTS CLES : (3 à 5 par rubrique)
- Chronologie : MED - MOD
- Vestiges immobiliers : Céramique glaçurée, faïence, verre, monnaies
- Vestiges mobiliers : Structures maçonnées à fonction hydraulique
COMMENTAIRE :
LIEU DE DEPOT : du mobilier : Dépôt de fouille de Rennes des fonds documentaires : SRA
N° des 10 à 20 diapos. les plus représentatives (fouille et mobilier) :
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DU DFS
ANNEE : 1996 AUTEUR (nom, prénom) : TOURNIER Fanny
COLLABORATEUR(s) : PIERRE Eric
TITRE : Morlaix - Couvent des Jacobins
Sous-titre :
Nombre de volumes : 1 nbre de pages : 25 nbre de fig. : 18
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Figure 1 - Extrait de la carte I.G.N. au 1/250 OOOe
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Figure 2- Extrait du cadastre récent, révisé - Les sondages sont représentés en vert et les réseaux en rouge.
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F5
INTRODUCTION
Cadre de l'opération La Conservation Régionale des Monuments Historiques projette la restauration des
bâtiments fermant la cour du Musée des Jacobins à Morlaix (figure 1). Une intervention
d'évaluation du potentiel archéologique de la cour a donc été mise en place afin de
mesurer les risques auxquels d'éventuels vestiges pourraient être exposés par la mise en
oeuvre de drainages périphériques. Dans le cas de découverte de vestiges significatifs,
l'Architecte en chef des Monuments Historique envisageait de les prendre en compte dans
le cadre de la restauration (restitution au sol du tracé d'un cloître par exemple).
Cette recherche, financée par la Conservation Régionale des Monuments Historiques, a
été placée sous la responsabilité scientifique du Conservateur Régional de l'Archéologie et
gérée par l'A.F.A.N.1. Sa réalisation a été confiée à Fanny Tournier (A.F.A.N., titulaire de
l'autorisation) avec la collaboration d'Eric Pierre (A.F.A.N., technicien de fouille). Elle s'est
déroulée du 2/11 au 30/11/1996.
Mise au net des plans : Eric Pierre
Mise au net des sections : Fanny Tournier
Crédit photographique : Fanny Tournier
Nous tenons à remercier vivement les services techniques de la Ville de Morlaix pour leur
efficacité et la gentillesse avec laquelle ils ont répondu à nos diverses demandes. Nos
remerciements vont également à tout le personnel du Musée des Jacobins qui nous a
réservé un accueil chaleureux et a manifesté un vif intérêt pour nos travaux.
Implantation des sondages En raison de la présence de nombreux réseaux (conduites d'arrivée et d'évacuation des
eaux, ligne E.D.F.), seuls deux sondages ont pu être implantés dans l'angle nord-est de la
cour, le long de la façade sud de l'église (sondage 1) et perpendiculairement à la façade
ouest du bâtiment est (sondage 2) (figure 2).
Ils ont été ouverts à l'aide d'un tracto-pelle muni d'un godet à dents pour l'enlèvement de
l'enrobé puis d'un godet lisse de 1,50 m de large pour le décapage des niveaux inférieurs.
L'épaisseur des remblais n'a pas toujours autorisé, pour des raisons de sécurité, à
descendre jusqu'au substrat. De plus, une forte pluviosité, alliée à des remontées d'eau, a
1 Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales
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rendu difficile les observations. Les bermes s'effondraient à tout moment et une grande
partie des sondages était inondée en permanence en dépit de l'emploi d'une puissante
pompe (figure 3).
Les sondages ont été nivelés en prenant comme référence le plan topographique rattaché
au nivellement N.G.F. fourni par les services techniques de la ville.
Figure 3 - Ensemble du sondage 1 vu vers l'ouest
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Figure 4 - Plan de localisation du couvent des Jacobins
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F8
PRESENTATION DU SITE La ville de Morlaix est établie en fond de ria (figure 1), à l'endroit ou s'arrête la marée, au
confluent des rivières du Queffleuth à l'ouest et du Jarlot à l'est qui, en se réunissant,
forment la "rivière de Morlaix". Leurs vallées très encaissées partagent le plateau du Léon
en trois collines.
Le sous-sol est constitué de schistes qui se décomposent en argile jaune.
L'origine de l'agglomération pourrait remonter à l'époque romaine mais cette hypothèse
n'est appuyée que par la découverte au XIXe siècle de monnaies romaines ce qui reste un
indice bien fragile. Il est plus vraisemblable que l'agglomération se soit réellement
constituée après la construction du château par les vicomtes de Léon au Xle siècle ; mais
le développement de la ville médiévale a été conditionné par ce cadre géographique
n'offrant qu'un terrain plat de plan grossièrement triangulaire enserré entre les deux
rivières. Dès cette période on voit la ville s'épanouir, les vicomtes de Léon font appel à des
abbayes pour fonder des prieurés qui atteindront rapidement le statut d'églises
paroissiales. A la fin du Xllle siècle Morlaix comptait trois paroisses. A ces trois églises
s'ajoutent deux établissements religieux, Notre-Dame-du-Mur fondée en 1295 et l'église du
couvent des Dominicains construite entre 1238 et 1250 et qui deviendra celle des Jacobins
en 14812.
Les disciples de saint Dominique pratiquaient la pauvreté et s'adonnaient à la prédication et
aux études. Cet ordre de Prêcheurs faisait partie de la vie urbaine en participant
activement à la vie religieuse des fidèles. Dès le début du XlVe siècle les Prêcheurs
traversent des difficultés dues à la régression de l'économie, ce qui les mènera à un grand
relâchement (moeurs dissolues, enrichissement personnel, abandon de la vie commune).
A la fin de ce siècle une réforme s'amorce pour restaurer la discipline traditionnelle et une
Observance dominicaine voit le jour. Elle atteint les Pays-Bas vers 1464 et passe de là en
Bretagne3. En 1481, à Morlaix, la congrégation des Jacobins de Hollande remplacent les
Dominicains et accomplissent la réforme du couvent. A la Révolution le couvent est fermé
et vers 1792, les bâtiments claustraux, transformés en caserne, accueillent les troupes et
divers ateliers. Au début du XIXe siècle, l'église est définitivement désaffectée et
transformée en écuries4.
Le couvent, implanté à l'extérieur de la ville close, sur la rive droite du Jarlot (figure 4),
comprenait une église à une nef et un seul collatéral sans chapelles latérales ni transept et
des bâtiments conventuels.
2 TANGUY J „ in HIGOUNET CH., MARQUETTE J.B.,WOLFF PH„ Atlas historique des villes de France, Morlaix, Paris, 1986.
3 PACAUT M., Les ordres monastiques et religieux au Moyen Age, Paris, 1993 4 ANONYME, Le couvent des Jacobins, rapport dactylographié, Morlaix, 1996.
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F9
Figure 5 - Plan de la ville dressé en 1782 par Besnard (Archives municipales de Morlaix)
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L'ensemble formait un vaste quadrilatère dont le côté sud était baigné par les eaux du Jarlot. Sur un plan du XVIIIe siècle, les toitures représentées laissent penser à la présence d'un cloître bordant la grande cour au sud de J'église (figure 5).
Cette cour, objet de la présente opération, n'offre plus, du moins en apparence, le moindre caractère ancien, hormis la façade de l'église qui a néanmoins subi de nombreuses transformations et réparations et a reçu en partie haute un enduit de ciment. Les bâtiments sud et est fermant la cour, dans un état de grande décrépitude, sont également enduits (figure 6). Le sol, revêtu de bitume, présente une surface légèrement bombée.
Figure 6 - Façade sud de l'église, vue vers le Nord. Dans la partie haute, enduite, deux baies
sont ouvertes. Le haut de la fenêtre de
droite a été obturé tandis que sa partie
basse a été agrandie. Sur la gauche
de l'oculus, vient s'appuyer un
contrefort. La partie basse de la
façade est très remaniée. On peut y
distinguer deux arcs de plein-cintre sur
lesquels sont plaqués des pierres de
schiste et des essais d'enduits.
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Figure 7 - Plan des sondages
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RESULTATS
Sondage 1 Implanté dans l'angle nord-est de la cour, il a été ouvert sur une superficie de 45 m2 (figure 7). Il devait permettre de déceler la présence éventuelle de vestiges d'un cloître, de sols anciens, d'examiner les fondations de la façade sud de l'église et de préciser la taille et la fonction des baies rebouchées discernées sur la façade.
Il a permis de constater que la partie découverte de la façade actuelle de l'église est fondée directement sur le substrat, sans tranchée de fondation. En revanche, le contrefort est bâti sur un remblai remplissant une petite tranchée creusée dans le substrat (figure 8).
Figure 8 - Au premier plan, les fondations de la façade de l'église reposant sur le substrat. Au second plan le contrefort bâti sur un remblai.
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B i
I
1000 Enrobé - 1001 : Pavés de granit - 1002 : Ciment - 1003 : Sable - 1004 : Terre argileuse, jaune,
caillouteuse -1013 : Contrefort en grand appareil de granit - 1014 : Terre sableuse, grise, graveleuse, fragments
de mortier, quelques petites pierres de schiste - 1016 : Terre ocre jaune, fragments de mortier blanc et pierres
de schiste - 1017 : Terre grise et ocre, hétérogène, caillouteuse - 1020 : Terre gris foncé, meuble avec quelques
petits fragments de mortier et quelques plaquettes de schiste - 1021 : Plaquettes de schiste, surface indurée -
1022 Couche gris très foncé composée en majorité de fragments d'ardoises et de schiste - 1023 : Terre
argileuse, ocre avec plaquettes de schiste et ardoises - 1037 : Terre sableuse, brun fonçé, meuble, homogène -
1038 Terre graveleuse, brun fonçé, avec inclusions de mortier et de plaquettes de schiste - 1040 : Terre
graveleuse, brun foncé, compacte, plaquettes de schiste - 1043 : Couche sableuse, grise, très indurée en
surface - 1044 : Couche graveleuse, gris foncé, meuble, plaquettes et pierres de schiste - 1045 Terre argileuse,
ocre, compacte, homogène, plaquettes de schiste - 1047 : Terre argileuse, ocre, compacte, inclusions de pierre
de granit et de schiste.
Figure 9 - Section ouest du sondage (8/B1)
B' 9 m
_ N.G.F. 8 m
1004
0
/ ' / Substrat /
-
1 4
L'analyse de la stratigraphie confirme qu'il est postérieur à l'actuelle façade de l'église. Un
sol (US 1043) qui lui est associé vient sceller les épisodes précédents (figure 9).
Le pied-droit de la baie Est en arc de plein cintre s'appuie sur une pierre de granit taillé
posée directement sur le substrat (figure 10). La base de la baie Ouest n'a pas été vue : il
s'agit peut-être d'un enfeu et seuls un nettoyage et une analyse de la façade pourraient
apporter une réponse.
Figure 10 - Façade de l'église vue vers le Nord - La pierre de granit taillé marquant la retombée de
l'arc repose directement sur le substrat.
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1 5
Le long de la façade, 3 sépultures ont été mises au jour. Elles n'ont pas été fouillées, mais
la sépulture 1 était encore recouverte d'un lambeau sol de terre battue dans lequel a été
trouvée une monnaie du XVIe siècle5.
Une structure maçonnée a été mise au jour sous 0,90 à 1 m de remblais modernes (ST 1).
De plan irrégulier, en forme de L, elle est creuse. Elle est située à une distance de 4 m de
la façade de l'église et sa face nord lui est parallèle.
Figure 11 - Parement intérieur de la structure 1 vu vers l'Ouest - A gauche du cliché on distingue une petite ouverture carrée (US 1063) dans le parement.
5 Datation proposée par Dominique Pouille après identification de la monnaie
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16
Elle est constituée de grandes plaques de schiste soigneusement appareillées vers
l'intérieur. Ce parement présente un fruit prononcé sur sa partie ouest. Une petite ouverture
carrée (US 1063) y est pratiquée (figure 11). Le parement Est, fragmentaire et à demi
ennoyé en permanence n'a hélas pu être bien observé et analysé. A l'intérieur, la grande
branche du "L" était tapissée de fragments de schiste et d'ardoises (US 1058), reposant
sur une fine couche de sable gris, lui-même posé sur une couche de vase noirâtre dans
laquelle étaient conservés quelques petits fragments de bois (US 1025).
Cet ensemble a été construit dans une argile jaune, fine et compacte (US 1031) qui a
disparu à l'est et à l'ouest lors de creusements ultérieurs (US 1028 et 1022) (figure 12). Il
apparaît comme un dispositif hydraulique à l'étanchéité fournie par l'argile, auquel on peut
attribuer la fonction de collecteur. Même si une liaison directe avec l'église n'a pas pu être
déterminée, cet aménagement peut lui être contemporain et servait peut-être à la collecte
des eaux de pluie provenant des toits par l'intermédiaire d'installations aujourd'hui non
retrouvées.
Figure 12- Ensemble de la structure 1 en cours de fouille, vu vers l'Est
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Un petit massif maçonné de plan carré a été ajouté ultérieurement à son extrémité sud (US 1012). Sa fonction reste énigmatique (figure 13).
Figure 13 - US 1012
Aucun sol contemporain à ces installations n'a été retrouvé mais les diverses perturbations qui lui ont succédé l'ont peut-être fait disparaître.
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1000 : Enrobé - 1004 : Terre argileuse, jaune, caillouteuse - 1008 : Terre gris très foncé avec fragments de
mortier et de schiste - 1009 : Terre argileuse, jaune vif - 1012 : Massif maçonné en pierres de schiste de moyen
module liées à la terre - 1016 : Terre ocre jaune, fragments de mortier blanc et pierres de schiste - 1017 : Terre
grise et ocre, hétérogène, caillouteuse - 1019 : Terre gris foncé, meuble, avec quelques nodules de mortier et
quelques plaquettes de schiste - 1020 : Terre gris foncé, meuble avec quelques petits fragments de mortier et
quelques plaquettes de schiste - 1021 : Plaquettes de schiste, surface indurée - 1022 : Couche gris très foncé
composée en majorité de fragments d'ardoises et de schiste - 1023 : Terre argileuse, ocre avec plaquettes de
schiste et ardoises - 1026 : Couche composée de plaquettes de schiste - 1032 : Couche caillouteuse, grise,
hétérogène - 1035 : Terre grise, très compacte - 1036 Terre caillouteuse, ocre-jaune
Figure 14 - Section sud du sondage 1
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1 9
Les strates composant les remblais recouvrant la structure montrent 4 phases principales
(figure 14).
Phase 1
Une couche dépotoir (US 1024) contenant de nombreux déchets organiques (os,
coquillages), de la céramique et une monnaie, et qui remplissait entièrement la structure en
matérialise l'abandon qui se situe à la fin du XVIIe siècle6.
Phase 2
Une série de creusements successifs (US 1027, 1033, 1048, 1056) manifeste une
séquence de bouleversements qui affectent la cour (remaniements, démolitions,
récupération de matériaux ?). Après remblaiement (US 1044, 1037, 1022, 1020, 1038,
1032, 1008), la cour est nivelée et l'installation d'un sol de terre battue (US 1021, 1007,
1061) vient sceller ces niveaux. Le mobilier découvert dans ces couches les date du XVIIle
siècle. Cette phase correspondrait ainsi avec la période où le couvent a été transformé en
caserne en 1792.
Phase 3
Suivent des travaux entrepris sur la façade de l'église (obturation des baies, construction
du contrefort 1013, établissement du sol 1043).
Phase 4
Cette phase couvre une période récente, de l'installation de pavés le long de la façade de
l'église, au goudronnement contemporain.
6 Datation proposée par Dominique Rouille après identification de la monnaie.
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2 0
Sondage 2 Implanté perpendiculairement à la façade Ouest du bâtiment Est, il a été ouvert sur une
superficie de 16 m2, avec pour objectif de retrouver un éventuel prolongement de la
structure 1, des vestiges liés aux bâtiments claustraux et de vérifier l'état des fondations du
bâtiment Est (figure 7).
La présence de réseaux et des remontées d'eau ont limité le sondage à l'Est, le long du
bâtiment, tant en superficie qu'en profondeur (figure 15).
Figure 15 - Sondage 2, vu vers l'Est
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2 1
Sous 0,90 à 1 m de remblais, une structure maçonnée a été découverte (ST 2). Elle est
composée de 2 parements fait de plaques de schiste appareillées vers l'intérieur et d'un
blocage de petites pierres de granit (figure 16). Sa partie sud a malheureusement été
détériorée par le creusement d'une fosse (US 2016) et les mauvaises conditions
météorologiques n'ont pas autorisé sa fouille mais il est probable qu'elle ait eu une fonction
de drainage. Il faut noter que cette installation se trouve à une altitude supérieure à la ST 1
et qu'elle n'est pas située dans son alignement. Ces indices tendent à établir que ce sont
deux aménagements, si ce n'est contemporains, du moins indépendants.
Figure 16 - Ensemble du sondage 2 VU vers l'Ouest - Au premier plan la ST2 et la fosse qui l'a en partie détruite.
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2 2
La phase suivante montre un épisode de travaux attestés par des creusements (US 2034,
2033, 2032, 2041) qui affectent cette structure, puis des remblais. Lors de ces activités des
sépultures ont dû être détériorées car des os humains pêle-mêle ont été retrouvés dans
une fosse (US 2027, 2026, 2025) (figures 17, 18).
Le tout est nivelé (US 2014) puis un sol est installé (US 2010). Une couche étendue de
terre rubéfiée à brûlée (US 2008) manifeste l'incendie d'un bâti léger. Il est suivi d'une
phase de nivellement (US 2006, 2011, 2009, 2004) puis de l'établissement des sols
contemporains (2002, 2000).
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. — , 9 m
2000 : Enrobé - 2001 : Couche gris foncé, composée presque exclusivement de plaquettes de schiste - 2002 :
Argile jaune très compacte - 2004 : Terre graveleuse, gris foncé, avec beaucoup de plaquettes de schiste - 2005
: Sable gris - 2006 : Terre graveleuse, brun foncé avec quelques nodules de mortier blanc - 2008 : Couche de
terre argileuse rubéfiée (rouge) à brûlée (noire), compacte - 2010 : Couche grise, très indurée en surface
composée de plaquettes de schiste et d'ardoises - 2011 : Terre argileuse, ocre-beige, inclusions de nodules de
mortier - 2014 : Couche brune, compacte, hétérogène avec nombreuses inclusions de mortier, quelques
plaquettes de schiste et fragments d'ardoises - 2015 : Couche brun foncé, meuble, quelques plaquettes de
schiste - 2016 : Terre brun très foncé, meuble, homogène - 2017 : Terre argileuse, brun clair à ocre, quelques
plaquettes de schiste - 2018 : Terre graveleuse, brune, quelques plaquettes de schiste - 2019 : Terre brun foncé,
compacte, hétérogène, surface indurée, quelques ardoises à plat - 2020 : Terre brun clair, compacte - 2021 :
Couche composée de fragments d'ardoises, avec nodules de mortier - 2022 : Couche brun clair, hétérogène,
compacte, avec quelques blocs de schiste - 2023 : Lit d'ardoises, meuble - 2024 : Terre brun foncé, compacte,
fragments de schiste et d'ardoises - 2025 : Couche noire, compacte, homogène, inclusions de fragments de
mortier et d'ardoises - 2026 : Os humains en vrac.
N.G.F. 2006
2001
2034
2026
8 m
Figure 17- Section sud du sondage 2
-
- , 9 m
-1 N.G.F. 8 m
2000 : Enrobé - 2001 : Couche gris foncé, composée presque exclusivement de plaquettes de schiste - 2002 :
Argile jaune très compacte - 2004 : Terre graveleuse, gris foncé, avec beaucoup de plaquettes de schiste - 2005
: Sable gris -2008 : Couche de terre argileuse rubéfiée (rouge) à brûlée (noire), compacte - 2010 : Couche grise,
très indurée en surface composée de plaquettes de schiste et d'ardoises - 2022 : Couche brun clair, hétérogène,
compacte, avec quelques blocs de schiste - 2035 : Empierrement en vrac (éboulis) composé de pierres de
schiste de modules variés - 2036 : Terre graveleuse, gris foncé, quelques plaquettes de schiste et petites pierres
de granit - 2037 : Terre argileuse, ocre, homogène - 2038 : Terre graveleuse, ocre avec quelques nodules de
mortier - 2039 : Couche grise, hétérogène, quelques nodules de mortier - 2040 : Couche grise, composée en
majorité de plaquettes de schiste - 2042 : Terre graveleuse, gris clair, quelques plaquettes de schiste.
Figure 18- Section nord du sondage 2
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2 5
CONCLUSION Si les conditions défavorables et le temps imparti à cette opération n'ont pas autorisé une
fouille et une analyse fines des vestiges, on a pu néanmoins discerner l'évolution du site
dans ses grandes lignes et établir que les remaniements qui ont eu lieu à partir de la fin du
XVIIe siècle ont notablement affecté les structures plus anciennes dont certaines ont pu
être entièrement effacées : l'absence de traces significatives d'un cloître ne démontre en
aucun cas son absence.
Les réseaux contemporains (eau, électricité) ont certainement également contribué à la
disparition d'installations anciennes.
Données techniques Les remblais modernes et contemporains atteignent en moyenne une épaisseur de 1
mètre. Mais le substrat, qui présente un pendage d'environ 70 cm par mètre orienté Nord-
Sud, laisse présager une plus grande épaisseur des remblais au sud de la cour.
A l'altitude de découverte des vestiges archéologiques (entre 7,85 m et 7,50 m NGF) on
constate une nette remontée d'eau, surtout sensible lors des vives-eaux de grandes
marées, même à la suite d'un été sec comme celui de 1996. Les évacuations d'eau
existantes arrivent d'ailleurs parfois à saturation, inondant le sud de la cour, lorsque sont
conjuguées pluies et marées de forte amplitude.