Variation du coût des fruits et légumes dans divers milieux de la … · 2018. 4. 17. · de...
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SARAH DROUIN
VARIATION DU COÛT DES FRUITS ET LÉGUMES DANS DIVERS MILIEUX
DE LA GRANDE RÉGION DE QUÉBEC
Mémoire · présenté à la Faculté des études supérieures de l 'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en nutrition pour l'obtention du grade de Maître ès sciences (M.Sc.)
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DES ALIMENTS ET DE NUTRITION FACULTÉ DES SCIENCES DE L'AGRICULTURE ET DE L 'ALIMENTATION
UNIVERSITÉ LA V AL QUÉBEC
2009
© Sarah Drouin, 2009
Résumé
Le groupe alimentaire des légumes et fruits en est un dont les bénéfices sur la santé
ont été largement reconnus notamment en diminuant les risques de maladies chroniques
telles que l'obésité, le diabète et certains cancers. Malgré les recommandations, un nombre
considérable de Canadiens et Québécois n ' atteignent pas le nombre minimal de portions
recommandé par le Guide alimentaire canadien, spécialement les populations à faible
revenu. L'accès économique aux aliments, en particulier la capacité à payer pour des
aliments recommandés, est un déterminant important de la saine alimentation chez les
ménages à faible revenu et compterait parmi les causes des inégalités sociales de santé.
Cette étude exploratoire s' est intéressée à la variation du coût des fruits et légumes dans
différents milieux socio-économiques de la région de Québec. Deux constats ressortent: (1)
le coût d'un panier de fruits et légumes varie selon les types d' établissement (grande
surface, surface conventionnelle, petite surface, fruiterie, dépanneur), mais non avec le
niveau d'urbanisation (urbain; rural) ni la défavorisation matérielle et (2) tous les types
d ' établissement à l'étude sont plus nombreux par 100 km2 dans le milieu urbain par rapport
au milieu rural. D'autres études, couvrant un plus grand territoire et incorporant les aspects
de l'environnement alimentaire sont nécessaires afin de conclure sur l ' effet de l' accès
économique aux fruits et légumes sur les inégalités de santé dans la région. Des actions et
solutions pourraient être ainsi initiées afin d ' éviter que des écarts de santé, s'ils existent, ne
s'accentuent.
Abstract
The vegetables and fruits food group is one whose health benefits have been widely
recognized in particular by reducing the risk of chronic diseases such as obesity, diabetes
and sorne cancers. Despite recommendations, a considerable number of Canadians and
Quebecers do not reach the minimum number of servings recommended by Canada's Food
Guide, especially low-income populations. Economic access to food, especially the ability
to pay for food components, is an important determinant in healthy eating among low
income households and is one of the causes of health inequalities. This study examined the
variation in the cost of fruit and vegetables in different socio-economic region of Quebec.
Two points emerge: (1) the cost of a basket of fruits and vegetables varies depending on the
type of establishment (large grocery, conventional grocery, smal~ grocery, greengrocer and
convenience store), but not with the level of urbanisation (urban, rural) or material
deprivation and (2) aIl , food store types under study are more denser per 100 km2 in urban
areas compared to rural areas. Other studies, covering a larger territory and incorporating
food environmental aspects are needed to conclude on the effect of economic access to
fruits and vegetables on health inequalities in the region. Actions and solutions could be
initiated ' so that health disparities, if they exist, will not increase.
Avant-propos
Ce document est soumis sous forme de mémoire avec insertion d'un article de
vulgarisation scientifique et d'un article scientifique. Le premier article consiste en une
description de la démarche méthodologique utilisée pour évaluer le coût des fruits et
légumes tandis que le deuxième présente les résultats de l' étude terrain, c'est-à-dire,
l ' exploration du coût des fruits et légumes selon divers milieux socio-économiques 'dans la
grande région de Québec. Sarah Drouin est l' auteure principale des deux articles intitulés :
1) L 'évaluation du coût des fruits et légumes dans divers milieux socio-économiques de la
grande région de Québec: partage de la démarche méthodologique et 2) Economic access
to fruits and vegetables within different areas of Greater Quebec city: are there
dispariti~s? L' auteure a participé à l' élaboration de la méthodologie, a effectué la collecte
et le traitement des données, ainsi que la rédaction des deux articles. Anne-Marie Hamelin
et Denise Ouellet, toutes deux professeures au Département des sciences des .aliments et de
nutrition de l'Université Laval, sont les co-auteures des articles. Chacune à leur manière,
elles ont lu, critiqué, corrigé et approuvé le contenu des articles, en plus de participer à
l'élaboration du processus méthodologique. Le chapitre 3 présente le premier article qui a
été publié à l' automne 2008 dans la revue Nutrition: science en évolution, volume 6, no. 2,
automne 2008. Le chapitre 4 présente l' article scientifique soumis à l' automne 2008 pour
publication dans la Revue canadienne de santé publique.
Remerciements
Je souhaite offrir mes remerciements aux personnes qui ont contribué à la réussite de mon
cheminement à la maîtrise.
Merci à la Direction Régionale de Santé Publique de la Capitale-Nationale, notamment les
deux Céline (Morrow et Lepage) pour le partage des connaissances, ainsi que le fonds J ean
Paul Houle pour le soutien financier, sans quoi ma maîtrise n ' aurait pu se réaliser.
À ma directrice Anne~Marie, qui a cru en moi dès le début et qui m ' a constamment amenée
à réfléchir et pousser plus loin mes pensées et mes idées: mille fois merci pour ton savoir,
ta patience, ta compréhension et ton soutien. Sincères remerciements à ma co-directrice,
Denise Ouellet, pour son côté organisationnel et sa rigueur, qui s' est toujours montrée
disponible lorsque j ' avais des interrogations. Sans ta connaissance et tes judicieux conseils,
je ne saurais comment j ' aurais survécu!
Merci à Alexandre Lebel du CRAD pour son aide essentielle à mon projet et Serge
Sévigny, ainsi que les étudiants de la Clinique d ' aide en Statistiques de l 'Université Laval
pour leur transfert de connaissances, leur patience et leur implication dans l ' étape de mes
analyses de données.
Un merci chaleureux à la gang du GÉNUP, avec qui j ' ai partagé pleins de beaux moments,
des fous rires, des pleurs, et qui ont enrichi ma culture personnelle: vive la multi-ethnicité!
Merci à Caroline, qui a su si bien me partager conseils, expériences, sans oublier ses
péripéties de la vie au quotidien! Merci aussi à Nathalie, qui m ' a dès le début
généreusement offert son aide et qui m'a aidée à m ' orienter dans mon projet de recherche.
Merci à Françoise pour son merveilleux sourire et sa joie de' vivre contagieuse.
Merci à toi Anne-So, pour ton amitié la plus loyale, les divertissements, les précieux
conseils et les encouragements lors de nos dîners hebdomadaires. Je t ' adore!
Merci particulièrement à mon amour, Pier-Luc, qui n'a jamais voulu que je lâche prise,
.même dans les moments où je ne voyais plus la fin du tunnel: tu as su me motiver, me
divertir, avec ton affection et ton humour, et surtout, être présent quand j ' en avais besoin.
Je t'aime.
Finalement, je veux dédier mon mémoire à mes parents adorés, qui m'ont constamment
soutenue moralement et financièrement dans mon cheminement universitaire. Papa, merci
de ta générosité infinie. Maman, merci de ton « écoustre» et ta présence. Je vous aime
énormément et suis sincèrement reconnaissante pour tout ce que vous avez fait pour moi.
Voilà enfin le fruit de mes années d' études supérieures!
VI
Table des matières
Résumé ................................................................................................................................... ii
Abstract .................................................................................................................................. iii
Avant-propos ........................................................................................................................ iv
Remerciements ...................................................................................................................... v
Table des matières ............................................................................................................. vii
Liste des annexes ........................................................................................... ~ ..................... ix
Liste des tableaux .......... ~ ....................................................................................................... x
Liste des figures .................................................................................................................... xi
Introduction.: ......................................................................................................................... 1
Chapitre 1. Recension des écrits .......................................................................................... 3
1.1 La promotion de la santé ................................................................................................ 3
1.2 Les fruits et légumes et la santé ..................................................................................... 5 1.2.1 Importance des fruits et légumes pour une meilleure santé .................................... 5 1.2.2 Les recommandations canadiennes .... ~ ................. ................................................... 6
1.3 Les lacunes dans la consommation de fruits et légumes au Canada et au Québec .. 7 1.3.1 ~e reve~u :, un ~a,cte~r affe~tant la cons~~mation de fruits et légumes ................. 8 1.3.2 Etre en InsecurIte alImentaIre: une barriere ........................................................... 9
1.4 Les déterminants de la saine alimentation chez les ménages à faible revenu ........ 11 1.4.1 Déterminants individuels ......................... ............................................................. 13 1.4.2 Déterminants environnementaux .......................................................................... 14 1.4.3 Accès aux aliments ............................................................................................... 15
1. 4.3.1 Accès physique aux aliments ........................................................ ........... . 16 1. 4. 3. 2 Accès économique aux aliments ................................................ .... .... .. ..... 18
1.5 Le coût des aliments ....................................................................................•................ 18 1.5.1 Le coût des fruits et légumes ................................................................................ 18 1.5.2 Variation selon les milieux socio-économiques ................................................... 19
1.5.2.1 Aux États-Unis .................. ...................................................... ..... .... ....... .. 20 1.5.2.2 En Australie ........... .................................. ........... ...... ....................... .. .... ... . 24 1.5.2.3 Au Royaume-Uni ......... ... ..................... ... ....................................... ......... .. 26 1.5.2.4 Au Canada ........ .. .. ............................... .. ................................................. .. 27
1.5.3 Variation selon différents types d ' établissement alimentaire ............................... 28 1.5.4 Impacts des inégalités d 'accès économique sur la santé ...................................... 30
VIn
1.5.5 Stratégies de réduction des inégalités sociales de santé .. .......................... ...... ..... 31
Chapitre 2. Objectifs et hypothèses de recherche ............................................................ 33
2.1 Objectif général ............................................................................................................. 33
2.2 Hypothèses de recherche .............................................................................................. 33
2.3 Objectifs spécifiques de recherche .............................................................................. 33
Chapitre 3 ...................... ~ ..................................................................................................... 34
L'évaluation du coût des fruits et légumes dans divers milieux socio-économiques de la grande région de Québec: partage de la démarche méthodologique ................... 34
Chapitre 4 ............................................................................................................................ 49
L'accès économique aux fruits et légumes dans la grande région de Québec: existe-t-i1 des disparités? ................................................................................................................ 49
Chapitre 5. Discussion ........................................................................................................ 67
5.1 Constats de l'étude ........................................................................................................ 67
5.2 Limites méthodologiques .............................................................................................. 69 5.2.1 La taille de l'échantillon ................................. ............................................. ..... .. .. 69 5.2.2 Gestion des imprévus ......................................... ......... .......... ................. ............. .. 70
5.3 Implication concrète dans la pratique ..................•..................................................... 70
5.4 Suites à donner .............................................................................................................. 71 5.4.1 Les populations ayant un accès restreint aux fruits et légumes dans la grande égion de Québec: tracer un portrait .................................................. ............ ............. ... 73 5.4.2 L'offre alimentaire des grandes surfaces .................................. ................. .... ... ... . 74 5.4.3 Une piste d'action en sécurité alimentaire: impliquer la population .... ............... 74
Conclusion ...•......................................................................................................... ~ ............. 76
Bibliographie ........................................................................................................................ 78
Liste des annexes
Annexe 1. Indice de défavorisation matérielle et sociale ................................................. 86
Annexe 2. Description des quatre grands territoires à l'étude ....................................... 88
1. La ville de Québec .... ........ ......................................... ..................... ........... ......... ....... ....... . 89 1.2 Arrondissement de la Cité ... .. .... .... ................... ...... ...... .............................. .. ........ ... 89 1.3 Arrondissement des Rivières ................................................. ........................ .. .. .... .. 90 1.4 Arrondissement de Limoilou .............. ....................................................... ........ .. .... 90
2. La MRC de Portneuf .................................. ................ ...... .......... ......................... .. ... ... .. .... 92 2.1 Pont-Rouge ................................................ ........ .... .. ................................. ........ ... .. .. 92 2.2 Saint-Raymond .................................................................................. .................... .. 92 2.3 Donnacona ......................................................... ......................................... ... .. .. ...... 93 2.4 Rivière-à-Pierre ...... ................. ........................... : ........... ............................... .. ........ . 93
3. La MRC de Charlevoix ............................................................. ........................... ... ... ...... . 93 3.1 Baie-St-Paul ............................................................ ...................................... ...... .... . 94 3.2 Saint-Hilarion ................. ........................................ .................. ...... ......... .... ..... ..... .. 94 3.3 Les Éboulements ........................................ ..................................... .. .... .. .... ... ..... ... .. 95
4. La MRC de La Côte-de-Beaupré ................ ...... .... .. ... ...... .......... .. ...................... ...... .... .... . 95 4.1 Sainte-Anne-de-Beaupré ...... ....................... .................................................. ..... .. ... .. 95
Annexe 3. Caractéristiques des fruits et légumes les plus fréquemment retrouvés lors des visites préliniinaires ................................................................................... 97
Annexe 4. Guide des enquêteurs ................................................ · ...................................... 102
Annexe 5. Liste détaillée de fruits et légumes composant les paniers lors de la collecte de données ....................... ~ ............................................................................... 104
Liste des tableaux
CHAPITRE 1
Tableau 1 Nombre de portions recommandé de fruits et légumes pour les adultes selon l' ancien (1992) et le nouveau (2007) Guide alimentaire canadien ................................... ..... 7
CHAPITRE 3
Tableau 1. Avantages et inconvénients de l 'enregistreuse audio comme outil de collecte .................................................................................................................................. 45 Tableau 2. Contenu des paniers de fruits et légumes après ajustements suite à la collecte .................................................................................................................................. 46 Tableau 3. Répartition du nombre d' établissements analysés par type et par milieu .......... 47
CHAPITRE 4
Table 1. Contents of fruits and vegetables baskets ............................................................... 60 Table 2. Number of food stores by type and by socio-economic context. .................. ......... 61 Table 3. Cost comparison of fruits and vegetable baskets by level of urbanization, material deprivation and type of food stores ........................................................................ 62 Table 4. Food stores distribution by urbanization level. ...................................................... 64
ANNEXE 2
Tableau 1. Données économiques et indice de défavorisation matérielle prédominant de chaque arrondissement ou municipalité sélectionnés dans les grands territoires à l' étude .......... ......................................................................................................................... 88
Liste des figures
CHAPITRE 1
Figure 1. Modèle conceptuel des facteurs influençant les choix alimentaires traduit de Krebs-Smith et Kantor (2001) ............................................................................................... 12
CHAPITRE 3
Figure 1. Les grandes étapes de l ' évaluation du coût des aliments ..................................... 48
CHAPITRE 4
Figure 1. Comparison of the mean costs of fruit and vegetable baskets by type of food stores ...... ...... ......................................................................................................................... 63
ANNEXE 2
Figure 1. Arrondissements de la ville de Québec visités à l' étude .............................. ........ 91 Figure 2. Territoires de la grande région de Québec (Capitale-Nationale) visités à l' étude ...................................................................... ....... .............................................. ........ 96
Introduction
Il est bien connu que les comportements et habitudes de vie ont un impact important
sur le développement de l' état de santé d'une personne (1-4). En effet, la consommation de
tabac ou d' autres drogues, l' absence d'activité physique (sédentarité) et de mauvaises
habitudes d'alimentation sont tous des facteurs ayant un impact sur l' apparition d'un
nombre important de maladies et de problèmes de santé. Pour la majorité de ces
comportements, on observe une relation significative avec les dimensions
socioéconomiques. De façon générale, plus on s' élève dans la hiérarchie sociale, autant
sous l' angle du niveau d' éducation, du revenu ou de l' emploi, plus les habitudes de vie des
individus tendent à se conformer aux exigences du maintien d'un bon état de santé (1).
L ' acquisition de bonnes habitudes de VIe comprend l' adoption de saInes habitudes
d ' alimentation. Les lignes directrices canadiennes en matière de saine alimentation
préconisent une consommation quotidienne de fruits et légumes (5). Toutefois, selon des
études, les ménages à faible revenu seraient plus susceptibles de 'ne pas consommer les
portions recommandées en fruits et légumes comparativement à leur contrepartie mieux
nantie (6-8).
L ' accès économique serait l 'un des déterminants de la consommation de fruits et légumes
en particulier chez les ménages à faible revenu (9, 10). Des auteurs se sont penchés sur ce
déterminant de la consommation de fruits et légumes dans divers milieux socio
économiques. Aux États-Unis, les résultats des études démontrent généralement des
inégalités dans l' accès économique aux aliments saiI}s en défaveur des ménages à faible
revenu et éloignés des supermarchés (11-14). Pourtant, d'autres études can~diennes,
australiennes et européennes ayant aussi pour but d ' observer l ' accès économique aux
aliments sains selon divers milieux, ont fait état de conclusions plus divergentes (15-23).
Afin de réduire les écarts de santé, des plans d 'action ont été instaurés dans la province et la
grande région de Québec dans le but de cibler les déterminants envirolll)ementaux des
saines habitudes de vie, dont l' accès économique, en visant particulièrement les populations
défavorisées socio-économiquement (24, 25).
Ce mémoire porte sur la variation du coût des fruits et légumes selon divers milieux socio
économiques de la grande région de Québec. Le premier chapitre présente la recension des
écrits qui fait état de la situation. Forgé à partir de cette recension, le deuxième chapitre
présente l,es hypothèses et objectifs de mon projet de, recherche. La démarche
méthodologique employée forme le chapitre 3 et comprend un article publié dans la revue
professionnelle des diététistes du Québec, Nutrition science en évolution. Le chapitre 4
présente les résultats de mon projet de recherche sous forme d'un article scientifique
soumis à la Revue canadienne de santé publique en décembre 2008 et accepté pour
publication. Enfin, une discussion des points non abordés dans les articles ainsi qu'une
conclusion composent les derniers chapitres du mémoire.
2
Chapitre 1. Recension des écrits
1.1 La promotion de la santé
En 1974, le rapport Lalonde était le premier à faire valoir l' importance, pour la
santé des populations, d'investir dans les ressources au-delà des services de santé. Dans ce
rapport, le concept de la santé englobe quatre groupes de facteurs , identifiés plus tard
comme les déterminants de la santé des populations (26) :
1) La biologie humaine
2) L' environnement (physique et social)
3) Les habitudes de vie .
4) L'organisation des soins de santé
C'est en 1978, après la Déclaration d'Alma-Ata, faite par l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), que le domaine de la promotion de la santé prend naissance à travers le
monde. Cette déclaration soulignait entre autres la nécessité d'une action urgente de tous
les gouvernements, des professionnels de la santé et du développement, ainsi que de la
communauté mondiale pour protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde.
Quelques années plus tard, l'OMS et ses partenaires ont élaboré La Charte d'Ottawa
(1986) visant la Santé pour tous d' ici l'an 2000. Celle-ci définit la promotion de la santé
comme un «processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand
contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci» (27). Cette démarche relève d'une
conception de la santé comme étant une mesure dans laquelle un groupe ou un individu
peut d'une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d'autre part, évoluer avec
le milieu ou s'adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une « ressource de la vie
quotidienne et non comme le but de la vie; il s'agit d'un concept positif mettant en valeur
les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques» (28, 29).
4
Selon cette Charte, sept conditions sont indispensables à la santé : «se loger, accéder à
l' éducation, se nourrir convenablement, disposer d'un certain revenu, bénéficier d'un
écosystème stable, compter . sur un apport durable des ressources, avoir droit à la justice
sociale et à un traitement équitable» (27). Le concept de la santé en promotion ne se limite
donc pas seulement à un problème spécifique de santé ou d' invalidité, mais se rapporte
davantage à l' équilibre entre le bien-être physique et mental ainsi qu' à l' équité en matière
de santé (26). En 2005, les participants de la Sixième Conférence mondiale sur la
.promotion de la santé, co-organisée par l'OMS ainsi que le Ministère thaïlandais de santé
publique, adoptaient la Charte de Bangkok (30). Selon cette Charte, la santé serait
« déterminée par des facteurs internes et externes, notamment ceux de natur~ personnelle,
collective, environnementale, politique et globale» (26). Au fil du temps, les protagonistes
de la promotion de la santé ont donc orienté leurs interventions vers les contextes entourant
les individus et collectivités, c' est-à-dire les structures sociales (politiques et programmes
gouvernementaux), l' économie et l' environnement physique qui les entourent (29).
Dans tous les domaines de la santé, ce contexte environnemental entourant la santé est de
plus en plus étudié dans le but de pouvoir démystifier les facteurs,. tant individuels
qu' environnementaux, qui déterminent, notamment en nutrition, les habitudes alimentaires.
C' est en étudiant ces facteurs que des politiques, programmes et stratégies peuvent être
initiés au sein des populations dans le but de promouvoir la saine alimentation et réduire
les inégalités de santé. Tout cela afin de donner la possibilité à tous les individus de
contrôler leur propre santé et leur environnement (27).
Depuis quelques années, les inégalités sociales de santé sont l' objet de plus en plus
d' intérêt. Ces inégalités consistent en des écarts entre groupes socio-économiques et entre
territoires touchant plusieurs aspects de la santé des populations (31). Selon un rapport de
la Direction de Santé Publique, les inégalités sociales de santé sont encore présentes de nos
jours: .« malgré la réduction globale de la mortalité, malgré les progrès de la médecine,
malgré les politiques d'accès universel et gratuit aux services de santé et services sociaux
dans bon nombre de pays industrialisés, les pauvres sont en moins bonne santé et meurent
à un âge moins avancé que les riches» (32). Il devient donc important d'étudier en
5
profondeur les causes des inégalités sociales de santé pour instaurer des solutions dans le
but de les réduire ou d 'éviter leur apparition (33).
En promotion de la santé, la nutrition occupe une place importante. En effet, avoir de
saines habitudes alimentaires est à la base d 'une bonne santé et un élément clé pour le
développement du corps humain, de la naissance jusqu' au troisième âge. Les bons aliments
sont nécessaires au bon fonctionnement du corps en ~ourrissant les cellules et en apportant
l ' énergie quotidienne requise pour vaquer à nos occupations et loisirs (34). L' alimentation
saine devrait faire partie intégrante de la vie au quotidien, car elle contribue au bien-être
physique, mental et social des individus (35). Afin d ' aider la population canadienne à
adopter de saines habitudes alimentaires pour atteindre un état de santé global et de bien
être, Santé Canada a conçu une guide nommé le Guide alimentaire canadien (GAC) (35).
Celui-ci décrit les types et quantités d'aliments à consommer quotidiennement selon l ' âge
et le sexe des personnes. Il est constitué de quatre groupes différents d ' aliments dont celui
des «légumes et fruits», qui fait l ' objet de la section ci-dessous.
1.2 Les fruits et légumes et la santé
1.2.1 Importance des fruits et légumes pour une meilleure santé
Les professionnels de la santé travaillent ardemment à promOUVOIr une
consommation régulière du groupe des légumes et fruits auprès des populations. En fait,
plusieurs études ont dém~ntré ies bénéfices de leur consommation régulière et quotidienne
sur la santé. Ce groupe du GAC contribuerait à réduire les risques de maladies chroniques
telles que certains types de cancer, le diabète et l ' obésité, qui comptent parmi les
principales causes de mortalité et de morbidité au Canada (36-39). C ' est pourquoi il est
celui qui occupe le plus grand arc de l ' arc-en-ciel du GAC. Les fruits et légumes
renferment plusieurs éléments nutritifs particuliers tels que les glucides, les vitamines A et
C, le potassium, le magnésium et certaines vitamines B comme le folate, qui jouent un rôle
dans la prévention de maladies cardiovasculaires et de certains cancers (40-42). Ils
contiennent aussi plusieurs antioxydants, notamment reconnus pour leur effet destructeur
6
sur les radicaux libres nocifs qui sont impliqués dans la plupart des maladies dégénératives
(43). Des études épidémiologiques ont établi une corrélation positive entre la
consommation de fruits et légumes et la prévention de maladies comme l' athérosclérose, le
cancer, le diabète, l'arthrite et le vieillissement (43). Ils sont donc à privilégier
quotidiennement dans l'alimentation pour parvenir à un état de bien-être physique et
mental.
1.2.2 Les recommandations canadiennes
Les sciences de la santé sont en continuelle évolution et les organisations doivent
s' adapter à cette évolution, en plus de s' adapter aux changements aussi observés dans les
populations et leurs habitudes de vie. En 2007, dans le but de répondre aux demandes des
professionnels et des habitudes alimentaires des consommateurs, Santé Canada a ventilé le
nombre de portions d' aliments du Guide alimentaire canadien en 2007. En s'appuyant sur
les nouvelles normes nutritionnelles: les Apports nutritionnels de référence (ANREF)
'(44). Les ANREF remplacent les Apports recommandés publiés antérieurement (44). C' est
à la suite d'un processus de révision supervisé par les National Academies des États-Unis,
un organisme indépendant, que ces nouveaux apports de référence ont été déterminés par
des scientifiques canadiens et américains (44). Les ANREF répondent aux besoins
spécifiques en nutriments des individus, définis par les connaissances scientifiques les plus
récentes. Dans le QAC 2007, chaque nombre de portions recommandé a été afin de
répondre aux besoins spécifiques des individus selon le groupe d' âge et le sexe (pour les
adolescents et adultes). Chez les adultes de 19 ans et plus, le nombre de portions
recommandé de fruits et légumes s' élève à 7 à 10 par jour, chez les adolescents âgés de 14
à 18 ans, 7 à 8 portions, tandis que chez les enfants de 2 à 13 ans, il se chiffre entre 4 et 6
portions quotidiennes (35). Les acteurs de la santé utilisent ces recommandations pour
sensibiliser la population vis-à-vis la consommation régulière de fruits et légumes.
Le tableau 1 permet de comparer le nombre recommandé de portions quotidiennes de fruits
et légumes de l'ancien GAC, datant de 1992, avec celui du nouveau qui s' intitule Bien
manger avec le guide alimentaire canadien.
1
7
Tableau 1. Nombre recommandé de portions de fruits et légumes pour les adultes selon l ' ancien (1992) et le nouveau (2007) Guide alimentaire canadien
Ancien GAC Nouveau GAC
(1992) (2007)
Âge (ans) nia 2-3 4-8 9-13 14-18 19-50 51 +
Sexe* nia FIG FIG
Portions 5 à 10 4 5 recommandées
* F = filles ou femmes ; G = garçons ; H = hommes Source : Santé Canada. www.hc-sc.gc.ca
FIG
6
F G- F H F
7 8 7-8 8-10 7
1.3 Les lacunes dans la consommation de fruits et légumes au Canada et au Québec
Malgré les recommandations nutritionnelles, l'Enquête sur la santé dans les
collectivités canadiennes (ESee) cycle 2.2. révèle qu' en moyenne 50% de la population
canadienne âgée de 19 et plus ne consommait pas le nombre minimal de portions
recommandé de fruits et légumes en 2004 (45). La moitié de la population adulte
canadienne n' arrivait donc pas à atteindre les recommandations minimales en vigueur au
cours d~ cette période (5 portions/ jour) pour les fruits et légumes.
Au Québec, c' est 57% de la population âgée de 12 ans et plus qui ne consommait pas la
H
-portion quotidienne minimale recommandée en 2003 selon l'ESee cycle 2.1 (46, 47).
Avec les données de l'ESee 2004, on observe une amélioration avec la diminution du
pourcentage de la population québécoise ne consommant pas le minimum de portions
requis en fruits et légumes. En effet, 37% de la population de 19 ans et plus ne consommait
pas la portion minimale recommandée en fruits et légumes en 2004 (45). Il faut toutefois
noter que la comparaison est difficile étant donné que la tranche d' âge est différente d'une
enquête à l' autre (12 ans et plus en 2003 ; 19 ans et plus en 2004). Même si ces
pourcentages semblent s' être améliorés en l' espace d 'un an, c ' est plus que le tiers de la
population québécoise qui présenterait encore des déficits de consommation dans le groupe
1
7
8
des légumes et fruits. De plus, tel qu' exposé dans le tableau 1, avec les recommandations
du nouveau guide alimentaire de 2007, les portions minimales recommandées de fruits et
légumes ont augmenté pour les adultes, passant de 5 à 7-8 portions/jour. On peut ainsi
supposer que le nombre d ' adultes québécois ne consommant pas le nombre de portions
recommandé pour ce groupe est encore plus élevé en 2008.
1.3.1 Le revenu: un facteur affectant la consommation de fruits et légumes
Au Canada, les résultats de l ' ESCC 2004 montrent une variation de la
consommation de fruits et légumes selon les revenus des ménages. En effet, ce sont 58%
des ménages canadiens ayant un revenu inférieur à 30 000$ qui ne consommaient pas cinq
portions de fruits et légumes en 2004 par rapport à 41 % pour les ménages ayant un revenu
supérieur à 60 000$ (45).
Ricciuto et coll.( 48) avaient comme but de caractériser les associations entre les facteurs
sociodémographiques et les achats alimentaires chez des ménages canadiens. Les résultats
ont montré entre autres qu'un revenu élevé était associé avec l' achat d ' une plus grande
quantité de tous les groupes d ' aliments. L ' achat de fruits et légumes s' est avéré le facteur
le plus sensible au revenu. En effet, une augmentation du revenu par personne de 10% était
associée avec une augmentation de l ' achat de fruits et légumes par 1,6%. Une autre étude
visant à comparer les dépenses alimentaires entre les ménages à faible revenu (revenu
moyen = 13 171$) et les ménages à revenu élevé (revenu moyen = 54 817$) dans les
populations canadiennes a démontré que les ménages à faible revenu avaient plus tendance
à rapporter une dépense nulle · dans chacun des quatre groupes alimentaires par rapport aux
autres ménages (49). De plus, 19rsque les quantités d ' aliments achetés étaient comparées,
les quantités de fruits et légumes s' avéraient significativement moindres par les ménages à
faible revenu comparativement aux ménages à revenu élevé.
Plusieurs études effectuées à l ' extérieur du Canada ont aussi montré des différences dans
les achats alimentaires selon le niveau socio-économique des individus. Entre autres,
Turrell et coll. (6) ont examiné l ' association entre le statut socio-économique et les
9
comportements d ' achat alimentaire de 1003 ménages provenant de milieux
socioéconomiques favorisés et défavorisés de Brisbane en Australie. Les résultats ont
montré que les individus habitant un milieu socio-économique plus favorisé avaient
tendance à acheter une plus grande quantité d' aliments meilleurs pour la santé que ceux
habitant un milieu défavorisé (6). Cette étude a aussi montré que les ménages à faible
revenu achetaient significativement moins de fruits et légumes en quantité et en fréquence
que leur contrepartie plus aisée. Une autre étude américaine menée par Stewart et coll.
(2003) avait comme but d ' évaluer si des contraintes de revenu allaient empêcher les
ménages plus pauvres à se procurer des fruits et légumes (7). Les résultats ont dévoilé que
les ménages pauvres dépensaient 29% moins pour des fruits et légumes par rapport aux
ménages non-pauvres.
L ' insuffisance de revenu aurait donc un effet négatif sur la consommation de fruits et
légumes de la population, pénalisant les ménages à faible revenu dans l ' atteinte d 'une
alimentation optimale pour leur santé et bien-être. Parmi les personnes à faible revenu,
celles qui souffrent d ' insécurité alimentaire sont plus susceptibles de signaler un état de
santé pauvre ou passable (50).
1.3.2 Être en insécurité alimentaire: une barrière
En 1996, les pays participant au Sommet mondial de l ' alimentation ont convenu
que la sécurité alimentaire existait lorsque « tous les humains ont, à tout moment, un accès
physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de
satisfaire leurs besoins énergétiques et leur préférences pour mener une vie saine et
active» (51).
La sécurité alimentaire est aussi un déterminant important, une condition nécessaire, même
si elle n ' est pas suffisante, pour un bon état de santé nutritionnelle, physique et mentale.
«Cela justifie qu'on se préoccupe de l ' insécurité alimentaire comme problème social et de
santé, en particulier à l 'heure actuelle où la promotion de la santé et la prévention doivent
prendre le pas sur le traitement de la maladie» (52).
10
Deux notions, mIses de l ' avant entre autres par l' Organisation Mondiale de la Santé
Europe, sont récemment venues enrichir le concept de sécurité alimentaire: (1) les
aliments doivent être produits et distribués d' une manière respectueuse des processus
naturels répondant ainsi à la notion de développement durable et (2) la production et la
distribution des aliments reposent sur des valeurs sociales qui sont à la fois justes et
équitables (53). Le concept de la sécurité alimentaire repose donc aussi sur le
développement des communautés et le développement social, ainsi que sur l ' absence
d ' inégalités sociales.
Statistique Canada a évalué le nombre de ménages en situation d ' insécurité alimentaire à
partir de certaines caractéristiques (46). Ils ont demandé aux personnes de 12 ans et plus
si, l ' année précédente, à cause d 'un manque d' argent, elles ou un membre de leur ménage
n ' avaient pas mangé des aliments de la qualité et de la variété désirées, si elles s' étaient
inquiétées de ne pas avoir suffisamment de nourriture ou si elles n ' avaient effectivement
pas eu assez à manger. Les personnes s' étant retrouvées dans au moins une de ces
situations ont été considérés comme vivant dans un ménage en situation d ' insécurité
alimentaire. Les résultats, retrouvés dans le rapport de l 'ESCC 2004, ont révélé qu'environ
1,1 millions de ménages canadiens, soit 9,2% de la population de 12 ans et plus, avaient
vécu en situation d ' insécurité alimentaire (54). Comparativement à la moyenne nationale,
le Québec présente un taux inférieur d ' insécurité alimentaire se chiffrant à 8,6% des
ménages en situation d' insécurité alimentaire, dont 2,40/0 en insécurité alimentaire grave
(vs 2,9% pour le reste du Canada) (54). Il reste qu' il y a une prévalence encore élevée
d ' insécurité alimentaire au Québec.
Le rapport récent de Santé Canada (ESCC cycle 2.2, 2004) récent permet de mIeux
comprendre la prévalence d' insécurité alimentaire liée au revenu dans les ménages
canadiens (54). Une importante relation a été démontrée entre le revenu des ménages
canadiens et les risques de se retrouver en situation d' insécurité alimentaire (55-57). Plus le
niveau de revenu diminuerait et plus la prévalence d' insécurité alimentaire augmenterait
(9, 46 , 54), bien que cette relation ne soit pas linéaire. Au Canada, plus de 48,3 % des
Il
ménages ayant un revenu classé dans les catégories « le plus bas» et 29% dans la catégorie
« bas-moyen» ont affirmé avoir été en situation d' insécurité alimentaire comparativement
à 13,6% dans la catégorie «moyen», 5,2% dans « moyen-élevé» et 1,3% dans « le plus
élevé» (1 ,3%) (54). De plus, chez les ménages canadiens classés dans la catégorie de
revenu le plus bas, on observait autant d' insécurité alimentaire grave que modérée avec des
taux respectifs de 24,8% et 23 ,5% (54). Il faut noter les sous-groupes considérés les plus
vulnérables: les Autochtones vivant hors réserve; également les ménages prestataires
d'aide sociale, les ménages monoparentaux ayant à leur tête une femme et les ménages non
propriétaires de leur logement (55 , 58).
Si la prévalence d' insécurité alimentaire est plus élevée lorsque le revenu des ménages
canadiens diminue (56), et que le fait d ' avoir un revenu faible est souvent lié avec une
consommation insuffisante en fruits et légumes, les ménages en situation d' insécurité
alimentaire pourraient ainsi être plus susceptibles de ne pas atteindre la consommation
quotidienne minimale recommandée de fruits et légumes.
1.4 Les déterminants de la saine alimentation chez les ménages à faible revenu
Dans la langue française , un déterminant est décrit comme suit: «qui détermine,
qUI définit, décide une action ou qui cause» (59, 60). Les déterminants de la saine
alimentation seraient donc tous les éléments influencent et déterminent le fait de bien
s' alimenter. Dans le domaine de la santé publique, on utilise « déterminants de la santé »
spécifiquement pour nommer les facteurs qui soit causent directement la maladie soit
représentent des risques d'affecter la santé des individus et des populations (61). C' est dans
ce sens précis que sera utilisé le mot « déterminant » dans ce mémoire.
Dans la plupart des études sur les déterminants de la santé comme de la saine alimentation,
deux catégories majeures de déterminants ressortent: individuelle et environnementale (9,
62). Dans la catégorie individuelle, les déterminants sont définis comme des facteurs
internes aux personnes. Les habitudes alimentaires seraient influencées par les préférences
personnelles, le goût, la perception des aliments, l ' état physique et psychologique des
12
individus. Dans la deuxième catégorie, environnementale, les habitudes alimentaires
seraient influencées par l' environnement social, physique, économique et politique. Ces
déterminants sont définis· comme externes aux personnes. Depuis plus d'une dizaine
d'années, l' influence de l'environnement sur les comportements de santé des individus fait
l 'objet d'un nombre grandissant d'études (8, 63-66). La figure suivante montre un modèle
conceptuel développé par Krebs-Smith et Kantor (2001) qui illustre l'interrelation existant
entre les différents types de déterminants des habitudes d'alimentation (67). Ce modèle a
été choisi car il met en évidence les différents éléments des catégories individuelles et
environnementales des déterminants de la saine alimentation. Il permet de distinguer que
de la production à la consommation, les aliments achetés par les individus dépendent non
seulement de facteurs propres à eux-mêmes, mais aussi de l'environnement qui les entoure.
Facteurs environnementaux Facteurs agricoles Facteurs économiques Considérations politiques
Production alimentaire
( EntrepOSage )
Importations Exportations
Approvisionnement alimentaire
Revenu - Prix Facteurs socioculturels Facteurs démographiques Facteurs environnementaux Caractéristiques des aliments
Acquisition alimentaire
Préférences alimentaires,
cognitions, attitudes
Consommation alimentaire par la
population
Facteurs physiologiques
Figure 1 : Modèle conceptuel des facteurs influençant les choix alimentajres traduit de Krebs-Smith et Kantor (2001) *Source: Krebs-Smith S and Kantor S. The Dietary Guidelines: surveillance issues and research needs -Choose a variety of fruits and vegetables daily: Understanding the complexities. The Journal of nutrition 2001 ; 131 :487S-501 S
13
1.4.1 Déterminants individuels
L'état physiologique, les préférences alimentaires, les connaissances en nutrition,
les perceptions de la saine alimentation et les facteurs psychologiques sont tous des
déterminants individuels de la saine alimentation chez les ménages à revenu élevé, tout
comme chez les ménages à faible revenu (9, 10).
Le développement physiologique, c' est-à-dire, l' état de santé des individus, aurait une
influence sur leurs choix alimentaires. Les préférences personnelles détermineraient aussi
les choix alimentaires. Le goût, l' apparence et le temps de préparation des fruits et légumes
sont de forts prédicteurs de leur ingestion (62). Dans une étude américaine, des
participantes ont mentionné qu' il était plus facile d'augmenter leur consommation de fruits
car elles aimaient leur goût, mais qu' elles considéraient le goût comme une barrière pour
augmenter leur consommation de légumes, plus particulièrement ceux appartenant à la
famille des crucifères (62).
Posséder des connaIssances et être sensibilisé à la nutrition et à la santé seraient des
facteurs associés à une meilleure alimentation et à de meilleurs apports en nutriments (10).
Les perceptions du grand public à l'égard de la saine alimentation semblent être aussi
influencées par les recommandations nutritionnelles en vigueur qui ont pour but
d' améliorer autant les connaissances en nutrition que les habitudes alimentaires (10).
Enfin, il y aurait des paramètres plus psychologiques par rapport au fait de consommer ou
non la quantité de fruits et légumes optimale. Selon une étude menée par Trudeau et coll.
(1998), les comportements d'une personne par rapport à la santé, ses croyances, ses
motivations, son attitude et sa prédisposition aux changements de comportements
alimentaires seraient des facteurs psychologiques associés avec la consommation de fruits
et légumes (65).
Les déterminants individuels ne sont pas les seuls qui influencent les habitudes
d' alimentation. Selon Raine (2005): «la saine alimentation repose sur des choix
complexes qui dépassent largement le niveau individuel, le comportement alimentaire étant
14
fortement contextuel> (10). De là vient l' importance de lier les déterminants individuels
de la saine alimentation aux déterminants environnementaux.
1.4.2 Déterminants environnementaux
Les déterminants environnementaux sont des éléments de l'environnement d'une
population qui influencent considérablement les habitudes alimentaires de celle-ci. Ils
constituent un centre d' intérêt majeur dans le domaine de la promotion de la santé,
notamment en matière de saine alimentation.
L'environnement se rapporte à « tout ce qui est à l'extérieur de la personne, en contraste
avec les variables individuelles et personnelles» (68). Ce contexte environnemental
regroupe une vaste gamme de facteurs contextuels qui influencent les comportements
alimentaires des individus (10). Deux niveaux d' influence existent dans les déterminants
environnementaux: le micro et le macro-système (64).
Dans le premier cas, les comportements et attitudes d'une personne seraient influencés par
son environnement social immédiat: famille , communauté, voisinage, amis, etc. D'abord,
la famille aurait une influence importante sur la consommation de fruits et légumes. Selon
deux études qualitatives ayant pour but de déterminer les barrières empêchant la
consommation de fruits et légumes chez des ménages vulnérables, des femmes ont insisté
sur l'importance de l' implication du conjoint et des enfants sur la consommation de fruits
et légumes du reste de la famille (69, 70). Les changements alimentaires seraient difficiles
à effectuer sans le support de la famille. De plus, les habitudes alimentaires évolueraient
selon les expériences vécues qui amènent au développement des attitudes envers la
nourriture (66). C' est entre autres pourquoi les habitudes alimentaires familiales jouent un
rôle important dans l' évolution des habitudes de consommation des individus. Les
interactions sociales font aussi partie du micro-système et sont des facteurs à considérer
dans le choix de consommer ou non des fruits et légumes. Plusieurs occasions de manger
se produisent en compagnie d'autres personnes et peuvent affecter le type et la quantité de
nourriture ingérée. Une étude conduite au Royaume-Uni a démontré que les plus petits
15
consommateurs de fruits et légumes avaient tendance à consommer plus souvent leurs
repas devant la télévision (66). De plus, une étude américaine ayant pour but d ' augmenter
la consommation de fruits et légumes de la P?pulation a fait ressortir que -les participants ne
prenaient pas le temps de préparer et cuisiner les légumes s ' ils mangeaient seuls (70). Le
manque d ' interactions sociales semble influencer négativement la consommation de fruits
et légumes. Le micro-système est donc composé de différentes facteurs qui façonnent le
contexte de vie de chaque individu et qui ont une influence sur les risques relatifs à leur
santé (26).
Dans le macro-système, « la responsabilité ne pèse pas tant sur l ' individu pour qu' il
contrôle et modifie son comportement, mais plutôt sur les politiques publiques et les
programmes gouvernementaux, afin d 'offrir aux populations des occasions de modifier
leurs pratiques» (O 'Neill, 2006, p.67) (26). Ce système amène une autre considération dans
les interventions et la recherche en promotion de la santé et insiste davantage sur
l'implication de l'ensemqle des acteurs des milieux, que ce soit au niveau politique ou au
niveau de la communauté, dans une perspective d'amélioration de la santé des individus. Il
est constitué entre autre de l'environnement physique, social et économique (10).
L ' environnement alimentaire est défini comme « l ' ensemble des conditions dans lesquelles
une personne ou un groupe de personnes a accès aux aliments, les choisit et les
consomme» (71). Il est constitué de tous les facteurs qui influencent l'accessibilité aux
aliments et leur disponibilité (10). En promotion de la santé, les milieux constituent de plus
en plus un centre d'intérêt important pour d~s interventions (26). Selon un mémoire émis
par l ' Ordre professionnelle des diététistes du Québec, la promotion et l'amélioration de la
santé de façon durable et permanente consiste à agir sur les milieux de vie (72).
1.4.3 Accès aux aliments
L'accès aux aliments est une caractéristique importante de l'environnement
physique et économique, notamment pour les ménages à faible revenu. Dans la littérature,
16
plusieurs notions existent pour décrire l ' accès aux aliments. Aux fins de ce mémoire,
l ' accès aux aliments sera défini comme la capacité d 'une personne, tant sur le plan
physique que matériel, de se procurer des aliments recommandés (73 , 74). Dans le Plan
d ' action du Canada (1998) pour la sécurité alimentaire, on souligne l ' importance de l ' accès
aux aliments dans la sécurité alimentaire: « les gens et les ménages doivent avoir accès à
des aliments sains et nutritifs en quantité et qualité suffisantes qui leur permettront de
combler leurs besoins alimentaires quotidiens pour mener une vie saine et productive »
(51). Le Programme National de Santé Publique 2003-2012 défend aussi cet aspect en
affirmant qu' il faut: «réduire la prévalence de l ' insécurité alimentaire à moins de 8 %
pour la province et qu' il faut consolider des actions relatives à la concertation locale et
régionale en sécurité alimentaire visant l ' accessibilité et la disponibilité des aliments sains
et nutritif » (4). Enfin, dans le plan d' action en sécurité alimentaire de la Région de la
Capitale-Nationale 2004-2007, l ' un des trois axes d ' intervention est d ' assurer l ' accès aux
denrées alimentaires pour tous (75).
Les variations dans l' accès aux aliments sains et nutritifs selon différents milieux socio
économiques seraient une cause importante des inégalités de santé entre différentes
populations, rendant vulnérables les ménages ayant des revenus inférieurs à la moyenne de
la population comme il sera vu un peu plus loin (33). Dans ce cas-ci, le terme « aliments
sains et nutritifs» ne se limite pas seulement à la consommation d ' aliments sains où
l ' équilibre est de mise, mais aussi à «des façons de faire relatives à l ' acquisition
d ' aliments et leurs choix dans un contexte socio-environnemental dynamique» (76).
1.4.3.1 Accès physique aux aliments
Pour assurer l' accessibilité physique à des aliments, une quantité adéquate de
nourriture doit se trouver à une proximité physique des ménages, que ce soit à travers leurs
propres . productions ou à travers les magasins (77). L ' accessibilité physique peut se définir
comme: «l ' habileté à se rendre à un magasin offrant des aliments recommandés» (78).
17
Donc, avoir un accès physique adéquat à des aliments sains et nutritifs signifie que ceux -ci
sont disponibles à proximité et qu' un ménage a les moyens physiques d ' y accéder.
Selon certaines études, il existerait des disparités dans l' accès physique aux aliments à
travers différents milieux socio-économiques. En effet, pour certaines personnes ou
groupes' de personnes, plus particulièrement les ménages ayant un faible revenu, il peut être
plus difficile d' avoir accès à des aliments sains et nutritifs simplement parce qu' il n 'y a pas
d ' établissement alimentaire vendant ces aliments à une distance de marche de leur
logement, et/ou qu'ils n'ont pas de moyens de transport adéquats pour se rendre à un
établissement situé à l ' extérieur de leur quartier (79). Une étude réalisée sur l ' île de
Montréal par Bertrand et cQIl. (2008) a démontré que 40% de la population montréalaise
provenant de différents secteurs socio-économiques n ' avait pas accès à des fruits et
légumes à l'intérieur d'une distance de marche (500 m) de leur logement (33). Selon cette
étude, même si le revenu n ' avait pas d ' influence significative sur l ' accès physique aux
fruits et légumes, les ménages montréalais à faible revenu, notamment ceux non-motorisés,
ont pu avoir des difficultés à se procurer des fruits et légumes. Une autre étude effectuée
dans la grande région de Québec a examiné l ' influence du niveau d ' urbanisation des
milieux (urbain ou rural) ainsi que de la défavorisation matérielle et sociale sur la diversité
des fruits et légumes frais (80). Les résultats de cette étude ont montré que ni le niveau
d 'urbanisation ni la défavorisation matérielle et sociale du milieu (indice de Pampalon et
Raymond) (81 , 82) avaient une influence sur la diversité des fruits et légumes. Toutefois,
les types d 'établissement à l ' étude ont eu un effet significatif sur la diversité des fruits et
légumes: les surfaces conventionnelles et les fruiteries présentant une meilleure diversité
que les types « petite surface» et « dépanneur» (types d' établissement déterminés par la
superficie ).
L ' accès physique à des aliments sains et nutritifs, notamment des fruits et légumes, est un
élément important de l' environnement alimentaire déterminant la consommation de fruits
et légumes. Or, selon les études citées précédemment, toutes les populations n ' auraient pas
un accès facile à ces aliments. Par ailleurs, l'accès économique est aussi un déterminant
dans le choix de consommer ou non des fruits et légumes.
18
1.4.3.2 Accès économique aux aliments
L' accessibilité économique est un facteur déterminant de la consommation de fruits
et légumes et particulièrement pour les familles à faible revenu (9, 10, 48, 62, 83).
L' accessibilité économique réfère à la capacité à s'offrir les aliments recommandés (78).
Le coût des aliments est l'une des barrières principales à la consommation alimentaire,
particulièrement chez les ménages les moins nantis (10, 66, 69). Tel que souligné
précédemment, les caractéristiques socio-économiques des individus influenceraient la
consommation de fruits et légumes : les ménages à faible revenu en consommant moins
que ceux ayant un revenu supérieur (66 , 83-85). Chez les femmes monoparentales ayant
un faible revenu, le coût, les pratiques d'achat ainsi que le budget sont les préoccupations
principales empêchant de se procurer des fruits et légumes (62). De même, la perception
d'un faible revenu influencerait considérablement les individus dans leurs choix
alimentaires et les limiterait dans l ' achat d' aliments sains et nutritifs, tels les fruits et
légumes (10, 78).
1.5 Le coût des aliments
1.5.1 Le coût des fruits et légumes
Les fruits et légumes sont des aliments à faible densité énergétique, c'est-à-dire
qu' ils contiennent peu de calories par volume. À l' opposé, des croustilles, par exemple,
sont considérées comme ayant une haute densité énergétique. Cela dit, le coût des fruits et
légumes est perçu comme étant plus élevé pour le nombre de calories qu'ils fournissent
(86, 87).
Une étude réalisée au Royaume-Uni a examiné la différence dans les coûts associés à \Ine
alimentation saine et non-saine. Les résultats ont montré que le fait d' avoir une meilleure
alimentation, mesurée par l' apport en fruits et légumes, était associé à un ~coût plus élevé
19
(88). Une étude réalisée en France par Drewnowski et coI1.(85) a rapporté qu'un apport
alimentaire élevé en sucres et en gras était moins dispendieux comparativement à un apport
élevé en fruits , légumes et viandes. Selon une autre étude européenne, les consommateurs
ayant des ressources limitées avaient tendance à sélectionner des aliments à plus haute
densité énergétique, plus raffinés et avec des sucres et matières grasses ajoutés comme un
moyen efficace d'économiser de l' argent (87). Les fruits et légumes étant plus 'dispendieux
pour les calories qu' ils apportent, les ménages à faible revenu peuvent être portés à
privilégier les aliments à densité énergétique élevée, c' est-à-dire, des aliments de moindre
qualité nutritionnelle. On peut se questionner sur le coût des fruits et légumes et leur accès
économique dans les milieux défavorisés.
Peu d'études ayant évalué l' accessibilité économique aux aliments se sont centrées
,uniquement sur les fruits et légumes. La plupart des études se sont intéressées au coût ,d'un
plus grand. éventail d'aliments entre différents milieux socio-économiques. Elles font
l' objet de la prochaine section.
1.5.2 Variation selon les milieux .socio-économiques
Plusieurs divergences ressortent des études ayant observé la variation du coût des
aliments dans des milieux différents du point de vue socio-économique. Certaines études
démontrent clairement des inégalités en matière de coût des aliments; les milieux moins
nantis présentant des prix plus élevés par rapport aux milieux plus favorisés (13 , 21 , 89).
D'autres études ont observé une variation dans le coût des aliments en fonction du niveau
d'urbanisation des milieux (urbain; rural). L'une d'entre elles a démontré un coût des
aliments plus élevé dans les régions éloignées (rurales) par rapport aux milieux urbains,
c"est le cas d'une étude australienne (18), tandis que dans d'autres régions du monde, des
résultats opposés Ont été justifié; le coût étant plus élevé dans les milieux urbains (12, 90).
D'un autre côté, certaines études n'ont pas démontré de disparité en matière de coût des
aliments dans les différents milieux socio-économiques, mais une différence du coût selon
le type des établissements à l' étude: les prix les plus faibles étant situés dans les
établissements de type grande surface ou les supermarchés (15', 17, 90).
20
Il faut noter que les résultats de certaines de ces études sont toutefois difficiles à comparer
étant donné que les territoires étudiés sont différents et que le contexte d'alimentation
semble propre à chaque territoire. Entre autres, la définition des types d' établissement
alimentaires peut différer d 'un pays à l' autre, ce qui rend plus difficile la comparaison
entre deux études provenant de pays différents. Par exemple, deux études canadiennes ont
défini les types d' établissement selon leur superficie (15 , 16) tandis qu'une étude
américaine a utilisé les ventes annuelles brutes (11) des établissements pour définir le type.
Les sections suivantes présentent la littérature récente portant sur l' observation de la
variation du coût des aliments selon le niveau d'urbanisation ainsi que le niveau socio
économique des milieux par pays.
1.5.2.1 Aux États-Unis
Deux études 'américaines ayant comparé le coût des aliments selon le nIveau
d'urbanisation ont utilisé le Thrifty Food Plan (TFP) pour établir leur liste d'aliments de
référence (11, 12, 91). Ce TFP, utilisé nationalement, représente un panier d'aliments
économe qui comble les besoins pour une famille-référence de quatre personnes (un
homme et une femme entre 20-50 ans, un enfant entre 6-8 ans et un entre 9-11 ans).
D'abord, Crockett et coll. (1992) ont comparé le coût d'un panier d'aliments dans des
comtés urbains et ruraux de l'état de N ew-York (11). L ' échantillon final était composé de
33 supermarchés et 55 épiceries de petite surface définis en fonction des ventes annuelles
brutes. Les résultats n 'ont pas démontré de variation significative dans le coût du panier
entre les comtés, mais ont dévoilé que dans chaque milieu, le coût moyen était plus faible
dans les supermarchés comparativement aux plus petites épiceries. Le recensement des
magasins alimentaires dans les milieux à faible revenu des comtés urbains a dévoilé peu de
supermarchés localisés à l'intérieur de ces milieux. Ces auteurs mentionnent que les
ménages à faible revenu qui habitent loin d'un supermarché et n' ayant pas un accès facile à
un véhicule feraient face à des problèmes pour se rendre à des supermarchés. Ces ménages
21
peuvent être portés à magasiner plus souvent dans les plus petites épiceries, avec des prix
plus élevés que" dans les supermarchés.
Hendrickson et coll. (2006) (12) ont étudié l' accès aux aliments des résidents de quatre
communautés (2 urbaines et 2 rurales) ayant un accès limité aux épiceries à grande surface
ainsi qu'un revenu des ménages en-dessous de la moyenne américaine. Ils ont obtenu des
résultats semblables à ceux de Crockett et coll.(11) : le coût du panier d ' aliments des deux
communautés urbaines était plus élevé que la moyenne du 'coût du TFP de référence du
territoire à l'étude (91) et que celui -ci était plus élevé dans les milieux urbains par rapport
aux milieux ruraux. Ce dernier résultat est expliqué par le fait que dans les milieux urbains
de l ' étude, les choix étaient plus limités et de moindre qualité pour les fruits et légumes
dans les épiceries du quartier par rapport au supermarché non loin des limites du quartier.
Les raisons faisant en sorte que les consommateurs effectuaient leurs achats dans leur
milieu sont: commodité, temps, moyen de transport limité, support des commerçants
locaux, distance et coûts associés (ex. : essence). Finalement, les résidents ruraux ont
identifié plus de barrières en regard de l'accès aux aliments et la plupart d 'entre eux
utilisaient la voiture pour leurs achats alimentaires par rapport aux résidents urbains, qui,
pour la majorité, marchaient ou utilisaient l ' autobus.
Une autre étude américaine réalisée par Frank (2006) (92) a examiné les prix d' aliments de
la liste Women, Infant and Children (WIC) (programme développé pour les femmes avec
enfants ayant des difficultés financières) dans deux comtés ruraux et un comté urbain du
Kentucky afin d ' examiner les différences spatiales dans le coût pour combler les besoins
nutritionnels. Les prix ont été collectés en février 2006 à l' intérieur de 19 épiceries dans les
trois comtés. Les résult':lts ont démontré que le coût des aliments de la liste WIC était plus
élevé dans les comtés ruraux par rapport à leur contrepartie urbaine. Enfin, il y avait
significativement moins de variétés d' aliments dans un des deux comtés ruraux (177
produits) versus les deux autres comtés (247 et 425 produits). Tout comme les études de
Crockett et coll. et Hendrickson et coll. , les résidents ruraux américains ne possédant pas
voiture seraient susceptibles d ' avoir un accès économique aux aliments plus difficile,
n' ayant pa~ accès facilement à des supermarchés, là où les prix sont moins élevés.
22
Dans leur étude, datant de plus de quinze ans, Mayer et coll. (13) ont comparé et décrit les
endroits où les ménages à faible revenu achetaient les nécessités de base, comment ils s'y
rendaient et combien ils payaient comparativement aux ménages à revenu moyen dans la
ville d ' Oakland. Quatre quartiers étaient inclus dont trois avec populations à revenus
faibles et un autre aux revenus moyens. Le TFP a été utilisé dans cette étude pour relever
les prix. Les magasins comparés étaient seulem~nt des supermarchés, appartenant ou non à
de grandes chaînes nationales. L' équipe de recherche a aussi conduit une étude auprès des
consommateurs califomiens pour déterminer la distance parcourue pour leurs achats
alimentaires hebdomadaires. L ' article trouvé sur cette étude est peu détaillé par rapport à la
méthodologie et aux résultats. Il est donc difficile d ' émettre une conclusion sur la
comparaison du coût des aliments à travers les différents quartiers. Toutefois, les auteurs
font ressortir que les résultats de l ' enquête de prix suggèrent que la présence d' une grande
chaîne nationale dans un quartier à faible revenu peut faire une grande différence en
gardant les prix peu élevés à cet endroit.
Dans une autre étude américaine, datant de 2006, Fellowes a examiné le coût que devaient
débourser des ménages avec différents revenus pour le même panier d ' aliments (14). Au
total, 12 territoires métropolitains ont assuré une diversité géographique mais aussi une
représentation de divers types de magasin alimentaire. Le prix de 132 produits différents a
été observé dans environ 3000 épiceries de moyennes et grandes surfaces définies par leur
superficie. Les résultats montrent que 67% des aliments étaient plus dispendieux dans les
magasins ayànt une superficie < 10 000 pi2 par rapport aux plus grandes surfaces. Aussi,
dans les milieux à faible revenu, la superficie moyenne des épiceries était 2,5 fois plus
petite comparativement à celle des milieux à revenu plus élevé. À travers les 12 territoires
à l ' étude, il y avait environ une épicerie à moyenne ou grande surface (> 1 0 000 pi2) pour
69 055 résidents dans le milieu où le revenu est faible par rapport à une épicerie pour
29 005 résidents dans les autres milieux.
Une étude réalisée par Block et Kouba (2005) a aussi vérifié si le coût d'un panier
composé de 102 aliments différents variait selon le revenu dans deux communautés de
23
Chicago : l'une ayant des revenus mixtes (élevés et faibles) et l ' autre ayant des revenus
moyens-élevés (90). Les résultats ont montré que le coût du panier était 12% plus faible
dans la communauté plus défavorisée. Tout comme l'étude de Fellowes (14), dans le
milieu favorisé , il y avait une présence plus élevée de magasins à petite surface avec une
disponibilité moindre d' aliments, ce qui pourrait expliquer en partie ce résultat.
En résumé, aux États-Unis, les études comparant le coût des aliments selon le niveau
d 'urbanisation montrent des résultats divergents. Cela pourrait être expliqué en partie par la
distribution des types d' établissement selon les milieux urbains et ruraux. En effet, lorsque
des variations sont observées dans le coût des aliments entre les milieux, les auteurs
expliquent souvent ces résultats par une différence en termes de distribution des types
d ' établissement. Par exemple, dans l'étude de Frank, le coût est plus élevé dans les comtés
ruraux par rapport à celui urbain et cela est expliqué par la présence de quatre dépanneurs
(sur six établissements au total) dans un des deux comtés ruraux (92). Dans les dépanneurs
offrant très peu de variété d ' aliments et de marques maison, le prix des aliments est plus
élevé lorsque comparé avec celui dans les supermarchés. Plusieurs de ces études
américaines ont aussi observé le coût des aliments selon le niveau socio-économique et il
semble que les ménages à faible revenu soient désavantagés en termes d'accès économique
à des aliments comparativement à ceux ayant un revenu plus élevé (11-14). La plupart de
ces études semble expliquer leurs .résultats par la présence ou non de magasins de type
supermarché ou grande surface présentant les prix les plus faibles (11, 12, 14).
Finalement, même si les résultats divergent, aux États-Unis, le coût des aliments semble
varier, non pas selon les différents milieux socio-économiques, mais par la distribution des
types d'établissement dans ces milieux. Cette distribution défavoriserait les ménages ayant
des revenus inférieurs à la moyenne nationale ainsi que ceux vivant dans un milieu plus
éloigné des supermarchés ou grandes surfaces.
24
1.5.2.2 En Australie
Une étude menée en 2002 par Lee et coll. (18) avait pour but d'observer le prix et la
disponibilité du Healthy Food Australian Basket (HFAB) selon l ' indice australien
d ' accessibilité et d ' éloignement (Accessibility/Remoteness Index of Australia ) de cinq
arrondissements de la ville de Queensland. Le HF AB est composé d ' aliments les plus
communs et qui respectent les besoins pour une famille de six personnes pour deux
semaines. La famille consiste en un homme âgé de plus de 19 ans, une femme de plus de
19 ans, une femme âgée de plus de 61 ans, un adolescent de 14 ans, une fille de 8 ans et un
garçon de 4 an~. Ce panier ne représente pas des aliments parfaits du point de vue
nutritionnel, mais inclut des aliments de base disponibles et fréquemment consommés. Les
prix ont été relevés à l' intérieur de 92 magasins les plus fréquentés. Les résultats ont
démontré que le coût du HF AB total était 31 % plus cher et le coût des fruits , légumes et
légumineuses du panier étaient aussi 29% plus cher dans les arrondissements «très
éloignés» par rapport à ceux «très accessibles ». De plus, 12% des aliments du HF AB
étaient absents des magasins alimentaire's des arrondissements «très éloignés». Dans la
catégorie «très accessibles» la variété de fruits et légumes était significativement plus
élevée et il y avait une plus grande disponibilité de choix alimentaires sains lorsque
comparé aux arrondissements «très éloignés». Cette même étude avait aussi eu lieu en
1998 et en comparant avec ces résultats, les prix avaient augmenté pour tous les paniers sur
tout le territoire (93). La plus grande augmentation de prix fut pour le panier de fruits ,
légumes et légumineuses des arrondissements dans la catégorie « éloignée».
De leur côté, Winkler et coll. (21) ont comparé la disponibilité et le coût des fruits et
légumes selon un indice de défavorisation socio-économique développé par le bureau
australien de statistiques : faible, intermédiaire et élevé (94). Cet indice résume différents
aspects socio-économiques existantes dans un milieu et est basé sur le revenu, l' éducation,
l'occupation et les conditions sociales des ménages habitant un milieu. Les mesures ont été
réalisées dans 325 magasins offrant des fruits et légumes, soit les supermarchés, fruiteries
et dépanneurs sur 50 territoires de la ville de Brisbane. Aucun effet significatif des milieux
sur la disponibilité des fruits et légumes dans les fruiteries et supermarchés n ' a été observé
25
même SI celle-ci avait une légère tendance à être plus élevée dans le milieu SOCIO
économique favorisé par rapport aux autres niilieux. Le coût du panier de fruits et légumes,
sans présenter de différence significative, avait tendance à être de 1 à 12 % plus élevé dans
les milieux socio-économiques élevés. Une seule différence significative a été observée
avec le coût d' un panier de légumes où il était plus élevé dans les fruiteries des milieux
socio-économiques élevés lorsque comparé aux milieux socio-économiques faibles. Les
résultats de l ' étude de Tsang et coll. (2007) (20) vont dans le même sens. Ceux-ci ont
observé le coût d' un panier de 57 aliments suivant les recommandations du guide
australien pour manger santé dans quatre banlieues avec statuts socio-économiques (S SÉ)
variés de la ville d'Adelaide. Malgré une tendance de coûts plus élevés dans les banlieues
ayant un SSÉ élevé et des prix plus faibles que la moyenne totale dans les banlieues ayant
un SSÉ faible , ces différences ne se sont pas avérées ,Significatives du point de vue
statistique.
Une quatrième étude australienne plus récente menée par Harrison et coll.(19) avait à
déterminer les changements de la disponibilité et le coût du HF AB à Queensland au fil du
temps. Au total, 97 établissements alimentaires à travers cinq catégories d ' éloignement ont
permis d ' effectuer les comparaisons à chaque année pendant quatre ans (1998, 2000, 2001 ,
2004). En 2004, le coût moyen du HFAB était de 395,38$ pour deux semaines. Ce coût
était 29,6% plus élevé dans les milieux classés dans la catégorie «très éloignée»
comparativement aux milieux classés dans la catégorie « grandes villes». Entre 2001 et
2004, le coût moyen du HFAB de 56 établissements a augmenté de 14 %, et dans les
milieux appartenant à la catégorie « très éloignée », ce coût a augmenté de 18%.
En résumé, deux de ces études australiennes ci-dessus illustrent des inégalités dans l ' accès
économique aux aliments santé, notamment pour les habitants de milieux plus éloignés
géographiquement des villes (18, 19). Ces résultats sont partiellement expliqués par les
différents facteurs influençant le prix et la disponibilité des aliments comme la distance de
transport et la taille des magasins. Non seulement le coût du HF AB désavantagerait les
habitants de Queensland vivant dans un milieu plus éloigné, mais ceux-ci débourseraient
26
davantage aujourd'hui pour des aliments santé qu' ils le faisaient de's années auparavant
(19).
Contrairement à certaines études américaines citées précédemment, résider dans un milieu
défavorisé du point de vue socio-économique ne semble pas réduire les opportunités de se
procurer des fruits et légumes en termes de prix sur les territoires de Brisbane et
d 'Adelaide en Australie (20, 21). Les auteurs soulignent toutefois d ' être prudent lors de
l ' interprétation des résultats. Par exemple, certains magasins pouvaient se retrouver qans
plus d ' un milieu, créant ainsi un manque d ' indépendance totale des observations, ce qui
diminue la précision des résultats.
1.5.2.3 Au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, une étude de Cummins et Macintyre (22) avait pour but de
déterminer le prix et la disponibilité de 57 aliments représentant une diète adéquate dans
des milieux socio-économiques défavorisés à l ' intérieur de la région de Glasgow. La
mesure de défavorisation socioéconomique utilisée dans cette étude était le Cars ta irs-
Morris Deprivation Category (95) basé sur quatre variables: les pourcentages de
surpopulation, d 'hommes sans emploi, de classes sociales faibles et de gens sans voiture.
Les résultats ont démontré que le type des magasins était associé avec le prix: les
magasins à escompte présentant les prix les moins élevés, et les épiceries fines et
indépendantes, les plus chers. La plupart de ces magasins étaient concentrés dans les
milieux pauvres, spécialement les magasins multiples. Même si les prix étaient
généralement moins élevés dans le milieu où la défavorisation était la plus faible, la
différence avec le milieu plus favorisé n'était pas significative.
Une autre étude britannique avait pour but d'explorer des méthodes quantitatives et
qualitatives pour définir et cartographier l' accès aux aliments santé en termes de
disponibilité et de prix dans un milieu défavorisé de Londres (23). Deux milieux ont été
sélectionnés en vertu de leur haut niveau dans le Carstairs-Morris Deprivation Category.
Tous les magasins vendant des aliments dans ces deux milieux ont été visités à l'intérieur
27
d'une semaine. Un questionnaire a été construit pour inclure une quantité et une variété
d ' aliments qui contribuent à une « alimentation saine », tiennent compte des variations
ethniques dans les pratiques d' achat et respectent le fait que plusieurs habitant du milieu
ont un revenu faible. La cartographie des magasins alimentaires a démontré qu' il y avait
très peu d ' endroits où une personne avait à marcher plus de 500 m pour acheter un aliment
quelconque. Les résultats ont aussi montré que pour un jeune homme prestataire d ' aide
sociale, le coût d'une alimentation saine requérait plus de 50% de son revenu
hebdomadaire.
En résumé, même si la différence de coût des aliments entre les milieux SOCIO
économiques n' était pas significative, l' étude de Cummins et Macintyre (22) a fait ressortir
des résultats allant dans le même sens que certaines études américaines, soit que le type des
établissements ferait varier le coût des aliments (11 , 12, 14). Les résultats de Donkin et
coI1.(23) mettent en évidence le fait qu' il peut être difficile de faire des choix santé pour
une personne ayant un faible revenu, car même si elle le désire, cela représente une grande
partie de son budget.
1.5.2.4 Au Canada
Les études canadiennes analysées montrent des résultats assez convergents. Selon
ces études, la défavorisation des territoires et le niveau socio-économique n'ont pas
d ' influence sur le coût des aliments (15 , 16, 1 7). Selon l' étude de Travers et coll. en 1996
(16), le revenu moyen des habitants de la Nouvelle-Écosse n' était pas significativement
associé au coût de quatre paniers d' aliments différents dans 86 établissements alimentaires
de type hypermarchés, supermarchés et épiceries (déterminés par leur superficie). Une
étude montréalaise a montré que le coût d 'un panier à provisions nutritif (PPN) relevé à
l ' intérieur de 73 établissements alimentaires répartis sur 20 territoires de CLSC n' était pas
influencé par le statut socio-économique des populations y habitant (15). Enfin, une étude
de Latham et Moffat en 2007 effectuée en Ontario (Hamilton) visait à examiner s' il existait
une différence dans le coût et la disponibilité de 21 aliments composant le Ontario
nutritious food basket entre deux milieux différents sur le plan socio-économique (17). Les
28
résultats n'ont pas démontré de différence dans le coût des aliments entre les deux milieux
sauf pour les supermarchés où le prix était significativement plus élevé dans le milieu
favorisé. Toutefois, la comparaison entre les deux milieux était limitée par la petite taille
de l ' échantillon dans le milieu favorisé où seulement un supermarché a été visité.
En ce qui a trait au niveau d ' urbanisation, l ' étude de Travers et coll. (16) a montré que le
coût était plus élevé dans les milieux ruraux comparativement aux milieux urbains. Les
auteurs ont aussi mentionné que peu de magasins dans les milieux ruraux offraient
suffisamment d ' aliments variés et modifiés pour répondre à la liste d' aliments d 'un panier
à provisions substituts (constitué d' aliments du PPN remplacés par des produits à teneur en
gras modifiée vendus sur le marché).
En somme, les trois études ont montré que les magasins d' alimentation à grande superficie
ou offrant une large gamme de produits présentaient des prix plus faibles pour des aliments
en comparaison aux magasins à plus petite superficie et offrant une variété de produits plus
limitée. Par exemple, dans l'étude de Travers et coI1.(16) les coûts les plus bas étaient dans
les hypermarchés (>30 000 pi2) et les plus hauts dans les petites épiceries «15 000 pi2
).
Dans le cas de l ' étude montréalaise, seulement la taille des magasins a eu une influence
significative sur le coût d'un panier d'aliments nutritifs: plus la superficie augmentait et
plus le coût diminuait. Par contre, cette tendance s'est avérée moins forte dans les
territoires où le statut socioéconomique était très faible. En effet, dans ces territoires, le
coût du panier d'aliments variait moins entre les très petites et les grandes surfaces, et à
l'intérieur de ces dernières, il était plus élevé que dans les autres territoires. Cela est
expliqué entre autres par le fait que les épiceries en milieu économiquement défavorisé
sont amenées à vendre les aliments de base un peu plus cher puisque ceux-ci représentent
le noyau de vente qui leur permet de faire du profit.
1.5.3 Variation selon différents types d'établissement alimentaire
Plusieurs études évoquées plus haut ont montré que le coût des aliments variait
selon les types d'établissement alimentaire. Celles-ci ont généralement énoncé que le coût
29
moyen des aliments était moins élevé dans les établissements de grande superficie, offrant
une grande variété de produits ou ayant un chiffre d' affaire annuel élevé lorsque comparé
avec celui dans les magasins à plus petite ou moyenne surface ainsi que les types
dépanneurs (15, 17, 22).
Liese et coll. (96) ont observé la disponibilité et le coût de 21 aliments dans 77 magasins
de type supermarché, épicerie et dépanneur (définis selon les ventes brutes annuelles) d 'un
milieu rural de la Caroline du Sud. Une version plus santé de certains aliments, dans ce
cas-ci définie comme respectant les lignes directrices en alimentation (produits allégés;
produits à haute teneur en fibres) a aussi été incluse dans l ' étude. Les résultats montrent
que des 21 aliments listés au départ, 10 étaient offerts de façon égale dans les
supermarchés et épiceries, tandis que les dépanneurs offraient une gamme d' aliments très
limitée et souvent, n 'entreposaient aucun ou seulement peu d'aliments étudiés. La
disponibilité de tous les aliments était significativement plus élevée dans les supermarchés
et épiceries comparativement aux dépanneurs (sauf le pain blanc et le thon dans l'huile).
De même, la variété était significativement plus élevée dans les supermarchés par rapport
aux épiceries et dépanneurs. Pour le coût, neuf produits étaient plus dispendieux dans les
dépanneurs par rapport aux supermarchés et sept présentaient un coût plus élevé dans les
dépanneurs versus les épiceries. Enfin, la version plus santé de tous les produits (sauf le
lait) était plus coûteuse partout, par exemple 1 livre de poitrine de poulet sans la peau
désossée coûtait 1,64$ de plus qu'une livre de doigts de poulet panés dans les épiceries.
Les magasins de grande superficie possèdent un plus grand pouvoir d' achat, pouvant ainsi
entreposer et offrir des formats économiques et des marques maison à moindre coût. Les
familles à faible revenu se restreignent souvent à acheter des formats plus petits dû entre
autres à des contraintes d ' espace d' entreposage à la maison. Selon l' étude de Kunreuther et
coll. (97), la différence du pourcentage des économies effectuées entre l' achat du plus gros
versus du plus petit format se situe entre 15% à plus de 50%. Dans le même ordre d ' idée,
Kaufman et coll. (98) affirment que les prix pour les produits alimentaires varient avec la
,grosseur des magasins avec une charge moyenne dans les petits magasins de 10% plus
élevée que dans les supermarchés. De plus, ces mêmes auteurs ajoutent que les petits
30
magasIns d' alimentation sont plus susceptibles de se retrouver dans des milieux
défavorisés, les centres-villes ainsi que dans les milieux ruraux et que les supermarchés ont
une plus forte tendance à se retrouver dans les banlieues. Ce qui pourrait expliquer en
partie les inégalités de santé.
1.5.4 Impacts des inégalités d'accès économique sur la santé
Tel que vu dans des études, notamment américaines,_ certains ménages vivant dans
un milieu moins nanti sont défavorisés en termes d' accès économique aux aliments santé.
Les ménages à faible revenu sont ainsi davantage susceptibles de ne pas consommer les
portions minimales recommandées en fruits et légumes par rapport aux ménages plus
fortunés (11-14, 18). Si l ' apport alimentaire en fruits et légumes des · individus défavorisés
est inférieur aux recommandations nutritionnelles, des problèmes de santé physiques
peuvent survenir. Posséder un faible revenu est souvent associé à une augmentation de la
consommation d ' aliments à haute densité énergétique et à un risque plus grand de carence
en certains nutriments, particulièrement les vitamines A et C (99 , 100, 101). Ces carences
sont souvent liées à un apport insuffisant de fruits et de légumes.
Les fruits et légumes sont reconnus comme bénéfiques pour la santé en diminuant les
risques d ' apparition de maladies chroniques (35 , 38, 102). Cela dit, les populations moins
nanties ayant de la difficulté à se procurer des fruits et légumes et qui ont tendance à
consommer davantage d ' aliments à haute densité énergétique seraient plus susceptibles de
développer certaines affections chroniques, y compris ,les maladies cardiaques, le diabète,
l'hypertension artérielle et les risques augmentés d' être obèses (55 , 58, 83). En particulier,
les enfants ayant un statut nutritionnel précaire seraient à risque de présenter certains
troubles de croissance à l'adolescence, en plus d ' avoir des difficultés de concentration à
l ' école, pouvant amener à des échecs scolaires. Une étude transversale menée par Alaimo
et coll. (103) sur l'association entre l'insuffisance de nourriture au niveau quantitatif et le
développement cognitif, psychosocial et les résultats académiques d ' enfants âgés entre 6 et
16 ans a démontré que des résultats négatifs aux tests académiques et cognitifs étaient
associés à un niveau élevé d'insuffisance alimentaire de la famille (103).
31
Vozoris et Tarasuk, en 2003 , ont rapporté une augmentation dramatique de l ' insuffisance
alimentaire à mesure que les revenus des ménages diminuaient (58). De plus, dans un
rapport, Tarasuk (104) spécifie que: « plusieurs études ont fait état d 'un apport alimentaire
largement inférieur chez les individus de ménages en insécurité alimentaire à celui
d ' individus de ménages en sécurité alimentaire ». Les individus vivant dans un ménage en
insécurité alimentaire seraient donc plus vulnérables de développer des problèmes de santé
et le milieu dans lequel ils vivent pourrait accentuer cette vulnérabilité en diminuant leur
accès à des aliments santé à moindre coût.
Certains milieux présentant un statut socio-économique plus faible semblent désavantager
les ménages y habitant quant à leur accès économique à des fruits et légumes, et pourrait
être une des causes des inégalités sociales de santé (11-14, 18). C' est pourquoi on s'y
intéresse de plus en plus.
1.5.5 Stratégies de réduction des inégalités sociales de santé
Dans le but de réduire les inégalités sociales de santé dans la région de Québec, le
Plan d ' action régional en santé publique 2004-2007 avait comme cible d ' « intervenir par
des actions ciblées sur des problèmes ou des programmes visant des populations
vulnérables qui vivent dans un contexte socioéconomique défavorisé» (24). À partir de
cette cible, le Plan d ' action local en santé publique a développé plusieurs actions à mettre
en place dans les territoires duCSSS de la Vieille-Capitale (25). Certaines actions ont pour
cible les déterminants environnementaux des saines habitudes de vie dont l ' accès à des
produits alimentaires de qualité, tel que mentionné précédemment.
Le document de réflexion sur la sécurité alimentaire de la région de la Capitale-Nationale
(2006) mentionne que :« les deux principales composantes du concept de la sécurité
alimentaire présentant une déficience au Québec sont l ' accès physique et l ' accès
économique aux aliments» (53). D ' où l' importance d ' étudier plus en profondeur
32
l' environnement alimentaire dans la région de Québec afin de vérifier la présence ou non
d' inégalités entre différents milieux socio-économiques.
Une étude pilote sur la variation du coût des aliments réalisée en 2005 dans la ville de
Québec (105) soulignait entre autres le besoin de surveiller la tendance des prix d'un
panier à provisions nutritif dans le temps et l'espace, et invitait à étudier en profondeur la
variation du coût de ce panier d' aliments selon le niveau socio-économique des milieux.
C'est dans cette optique que l'accessibilité économique des fruits et légumes dans la région
fait l' objet de ce projet de recherche.
Chapitre 2. Objectifs et hypothèses de recherche
2.1 Objectif général
L'objectif de cette étude consiste à comparer l'accessibilité économique des fruits et
légumes des milieux urbains et ruraux et des localités favorisées et défavorisées de la
grande région de Québec.
2.2 Hypothèses de recherche
Le coût des fruits et légumes est plus élevé :
. 1) dans les milieux ruraux versus les milieux urbains;
2) dans les localités défavorisées versus les localités favorisées.
2.3 Objectifs spécifiques de recherche
1. Observer le prIX d'un panIer de fruits et légumes dans différents types
d'établissement alimentaire des milieux urbains et ruraux et dans des localités
urbaines favorisées et défavorisées de la grande région de Québec.
11. Déterminer la variation du prix du panier de fruits et légumes selon
a. le niveau d'urbanisation;
b. la défavorisation matérielle des localités.
Chapitre 3.
L'évaluation du coût des fruits et légumes dans divers milieux socio-économiques de la grande région de Québec:
partage de la démarche méthodologique
Sarah Drouin, Dt.P,
Anne-Marie Hamelin, Dt.P. , M.R.Sc. , Ph.D. ,
Denise Ouellet, Dt.P. , M.B.A. , Ph.D.
Article publié dans la revue
Nutrition: science en évolution, volume 6, no.2, automne 2008
35
L'évaluation du coût des fruits et légumes dans différents milieux socio-économiques
de la grande région de Québec: partage de la démarche méthodologique
Sarah Drouin, Dt.P. , candidate à la maîtrise en nutrition, Groupe d'études en nutrition
publique, Département des sciences des aliments et de nutrition, Université Laval
Anne-Marie Hamelin, Dt.P. , M.H.Sc. , Ph.D., Groupe d ' études en nutrition publique,
Département des sciences des aliments et de nutrition, Université Laval
Denise Ouellet, Dt.P. , M.B.A. , Ph.D. , Groupe d ' études en nutrition publique, Département
des sciences des aliments et de nutrition, Université Laval
Résumé
Le coût des fruits et légumes dans divers milieux socio-économiques de la grande région
de Québec a été évalué en 2007. La démarche déployée fait l ' objet de cet article. Huit
étapes ont été nécessaires à l ' évaluation du coût des fruits et légumes: cibler le territoire,
recenser les établissements, échantillonner les établissements, concevoir l 'instrument de
mesure, collecter les données, les saisir et les vérifier, les analyser puis les interpréter. Ces
étapes sont résumées et illustrées à l'aide de l 'étude. Cette démarche méthodologique peut
guider d ' autres recherches sur le coût des aliments et contribuer à faire ressortir des
inégalités sociales de santé.
36
Introduction
L'ampleur des inégalités de santé subsiste au Canada. En 2004, 58% des ménages
canadiens ayant un revenu inférieur à 30 000$ ne consommaient pas 5 portions de fruits et
légumes (FL) par rapport à 41 % pour les ménages ayant un revenu supérieur à 60 000$ 1.
L ' accès économique aux aliments, ou la capacité à s'offrir les aliments recommandés 2, est
un déterminant de la saine alimentation chez les ménages à faible revenu 3. Il importe donc
de savoir comment l'accès économique aux aliments introduit des écarts dans l'état de
santé des populations afin d'y remédier. Un projet pilote sur la variation du coût des
aliments dans deux secteurs d'un CLSC de la ville de Québec invitait à examiner de plus
près cette variation selon différents milieux socio-économiques 4. Les objectifs de la
présente étude étaient donc d'évaluer le coût des FL selon le niveau d'urbanisation (urbain;
rural) et le niveau socio-économique de certains territoires de la région de Québec.
En 2007, il n'existait pas à notre connaissance de cadre logique pour évaluer le coût des
aliments en contexte. Forgée à partir du projet pilote 4 et de la littérature scientifique 5-7, la
méthodologie présentée ci-dessous est celle qui a été utilisée pour atteindre les objectifs d~
l'étude.
La méthodologie
Huit grandes étapes ont été nécessaires à l'évaluation du coût des FL : cibler le
territoire, recenser les établissements, échantillonner les établissements, concevoir
l 'instrument de mesure: le panier d 'aliments, collecter les données, saisir et vérifier les
données, analyser les données puis les interpréter. Un cadre logique a été créé afin
d'illustrer ces étapes (Figure 1).
1. Cibler le territoire
Évaluer le coût des FL nécessite d'abord la sélection d'un territoire en fonction de critères
spécifiques aux objectifs de l'étude 8.
37
Pour répondre au premier objectif d ' examiner la variation du coût des FL selon le niveau
d ' urbanisation, les éléments de la Classification des secteurs statistiques de Santé Canada
ont d ' abord permis de diviser le territoire en deux milieux: urbain et rural 9, 10. Le premier
regroupe l ' ensemble des municipalités situées autour d 'un grand centre urbain. Le second,
constitué des municipalités à l ' extérieur des grands centres urbains, est fragmenté en trois
zones, nommées zones d' influence métropolitaine (ZIM), selon le pourcentage de résidents
voyageant quotidiennement pour travailler dans le milieu urbain Il. Suivant un rapport de
l ' INSPQ affirmant que «respecter la pluralité des milieux ruraux est aussi important que
- de distinguer le rural de l 'urbain» 9., les localités rurales ont été sélectionnées en fonction
d'une diversité de ZIM I l.
Afin de répondre au deuxième objectif, soit d ' examiner la variation du coût des FL selon le
niveau socio-économique des localités urbaines, l' indice de défavorisation matérielle de
Pampalon et Raymond (2000) 12, 13 a été employé. Cet indice a été créé à l ' aide
d ' indicateurs déterminant le niveau socio-économique des populations à l ' intérieur de
petites régions géographiques (aires de diffusion) regroupant 400 à 700 habitants et pour
lesquelles des données économiques sont disponibles: la scolarité, l' emploi et le revenu
(voir ANNEXE 1) 13, 14.
2. Recenser les établissements
Une fois le territoire sélectionné, il faut procéder à la recension de tous les établissements
en alimentation fournissant, dans ce cas-ci, des . FL, à l ' aide de bases de données
disponibles. Le logiciel Affaires 411 nous a permis d' atteindre cet objectif 15. Une fois les
établisseme~ts recensés, ils doivent être classés par type et c ' est une base de données du
MAP AQ (2005) qui a facilité la division des établissements en 3 types: épicerie, fruiterie
et dépanneur. Par la suite, le type «épicerie» a été fractionné en catégories selon leur
superficie: petite surface « 800 pi2); surface conventionnelle (:S 800 pi2 et < 30 000 pi2
) et
grande surface (:S 30 000 pi2 et < 100 000 pi2) à l' aide d' un fichier fourni par la ville de
Québec (2007).
38
3. Échantillonner les établissements
Dû aux ressources limitées, il est physiquement impossible de visiter tous les
établissements recensés. C' est pourquoi le choix d'un échantillon représentatif des
établissements s'impose 16. Pour ce faire, plusieurs techniques d' échantillonnage existent et
dépendent de diverses caractéristiques pertinentes à l' étude 8. Dans notre étude, la
technique la plus appropriée était l' échantillonnage stratifié aléatoire qui consiste à diviser
les établissements recensés en catégories et à tirer au hasard un sous-échantillon dans
chacune des catégories 16. Les catégories ont été déterminées selon les variables
indépendantes de l' étude: le niveau d 'urbanisation (2 niveaux) et l' indice ' de
défavorisation matérielle du milieu urbain (3 niveaux), ainsi qu'une autre variable : les
types d' établissement (5 types).
Choisir un échantillon n'est pas tout, il faut déterminer la taille de façon à ce que sa
composition soit représentative du territoire. Pour y arriver, certaines informations sont
nécessaires et dépendent des objectifs, des ressources dont on dispose ainsi que des
analyses statistiques souhaitées 8, 16. À partir des caractéristiques recherchées (puissance;
niveau de signification; marge d'erreur), un statisticien a fixé l'échantillon idéal ' à six
établissements par catégorie dans l'étude.
4. Concevoir l'instrument de mesure
Afin de recueill,ir le prix des FL dans les établissements, un instrument de mesure, dans ce
cas-ci une liste de FL, doit être rigoureusement préparé, pré-testé et ajusté afin d'être
représentatif du contexte d'alimentation qui prévaut sur le territoire. Par exemple, dans le
but de représenter les habitudes de consommation des habitants du territoire visé, deux
rapports du MAP AQ (2003) et de Statistique Canada (2005) ont été utilisés pour générer
une liste de 80 FL les plus fréquemment consommés par les Canadiens et les Québécois 17,
18. À partir de celle-ci, des visites préalables dans quelques établissements du territoire ont
permis d'affiner la liste en fonction des produits, marques et formats les plus fréquemment
retrouvés (voir ANNEXE 2). Finalement, l'ajustement de l'instrument de mesure en
39
fonction de l'offre en FL selon les types d' établissement a été réalisé avec des pré-tests.
Dans notre cas, ceux -ci ont amené la création de trois «paniers» de FL différents : le
«panier épicerie» comprenant 36 FL frais , en conserve et congelés, le « panier FL frais »
composé de neuf FL frais, et le «panier dépanneur », de quatre légumes en conserve (les
détails des paniers seront présentés un peu plus loin au Tableau 2).
5. Collecter les données: le coût des FL
La période de collecte ainsi que le nombre d' enquêteurs doivent être ajustés en fonction de
l' échantillon, du budget et du temps alloués. Dans l' étude, une période du lundi au
dimanche a été choisie en vue de couvrir la période des prix des circulaires des
établissements. Pour respecter cette période, quatre enquêteurs formés (e.g. standardisation
de la mesure) ont été assignés selon les disponibilités de chacun pour couvrir les 86
établissements échantillonnés (voir ANNEXE 3 indiquant les étapes à suivre pour la
collecte de données).
Recueillir le prix des FL dans les établissements demande un outil de collecte rapide et
discret. L'outil utilisé dans l' étude était une enregistreuse audio. Les avantages et
inconvénients de cet outil sont présentés au Tableau 1. Pour chaque produit de référence, la
description, la marque, la variété et le prix régulier furent enregistrés oralement (voir .
ANNEXE 4 pour la liste détaillée des fruits et légumes). Les bandes ont été réécoutées
quotidiennement par les enquêteurs afin de déceler des problèmes d'enregistrement et
. éviter la perte des données.
La qualité d'un outil de mesure s' apprécie par sa fiabilité (capacité d'un instrument à
reproduire de façon constante un même résultat dans le temps) et par sa validité (capacité à
bien mesurer le phénomène d' intérêt) 16. Dans l'étude, la fiabilité de l'outil n' a pu être
vérifiée étant donné les ressources limitées. Les pré-tests réalisés ont tout de même permis
d' améliorer l 'outil afin de mesurer adéquatement le coût des FL.
40
6. Saisie et vérification des données
La collecte de données complétée, il faut en faire la saisie qui consiste à transférer les
données enregistrées vers un fichier électronique 19. Dans l' étude, cette étape était
effectuée quotidiennement par chaque enquêteur. L'exactitude de chaque transcription a
été vérifiée en comparant les données transcrites par les enquêteurs et les enregistrements.
U.ne fois saisies, les données . doivent être vérifiées afin de détecter les données absentes,
aberrantes ou extrêmes et déterminer la façon dont elles seront traitées. Dans l' étude, pour
chaque panier de FL, les données extrêmes (± 3 écarts-type) ont été identifiées
statistiquement et examinées en vue d'éliminer les données erronées. Pour conserver un
maximum d'établissements tout en maintenant une liste de FL la plus élaborée possible, la
suppression de produits non offerts dans certains établissements a été exécutée. Afin
d' éviter l' imputation de prix, il a été décidé d' éliminer un établissement des analyses
lorsqu'un ou des produites) du panier était absentes) (Tableau 2).
La vérification des données faite, il faut s'assurer que celles-ci permettent les analyses
prévues. Il arrive parfois qu'après une collecte, la réalité soit différente de ce à quoi on
s' attendait. Par exemple, dans notre étude, la maj orité des établissements de type « petite
surface» ont été reclassés avec le type « dépanneur» étant donné l' offre limitée en FL et
non comparable à celle des épiceries. La catégorie « dépanneur» a ainsi été rebaptisée
« dépanneur+ », ce qui a porté le nombre de types d' établissement à quatre catégories. De
plus, l' élimination d'établissements a limité la possibilité d' analyses par type
d' établissement, notamment pour les fruiteries , où le coût moyen ne pouvait être calculé
pour le milieu rural dû à la présence d'un seul établissement (Tableau 3).
7. Analyse des données
La planification des analyses se réalise en fonction de chacune des questions ou des
hypothèses de recherche 16. Les analyses descriptives sont utiles pour décrire le
comportement d'une variable dans une population 16. Dans notre étude, on s'est intéressé
41
au coût moyen des panIers de FL. Pour chacun des panIers, la moyenne du coût, la
variance, l' écart-type, et les données extrêmes ont été calculés. Par la suite, afin de vérifier
l ' existence de différences dans le coût des FL selon le niveau d'urbanisation et l' indice de
défavorisation matérielle, des analyses de variance et des tests de t ont été effectués. Enfin,
dans le but d' examiner la distribution des types d'établissement recensés au départ par
superficie et par population, une analyse secondaire, le test du chi-carré, a été exécutée.
8. Interprétation
Pour interpréter, il faut tout d' abord expliquer les résultats de l' analyse principale, dire si
les hypothèses sont confirmées ou non, et discuter du pourquoi en faisant référence à la
littérature. Dans le cas du coût des aliments, il faudra expliquer son comportement selon
les différentes variables, par exemple, le niveau d'urbanisation.
Si les résultats d ' analyses secondaires, comme le test du chi-carré, s' avèrent significatifs, il
est pertinent aussi d' en discuter. Afin de mettre en évidence les erreurs méthodologiques
qui se seraient produites, l'étape de discussion avec des experts s' avère indispensable.
Finalement, discuter de la portée des résultats avec les professionnels du milieu permet
l' enrichissement des connaissances sur le coût des aliments dans divers milieux socio
économiques de la région étudiée2o, et de détecter des inégalités territoriales s' il y a lieu.
Conclusion et recommandations
Le modèle proposé (Figure 1) prend appui sur le contexte de l'étude qui renvoie à la
fois aux caractéristiques du territoire, à sa population, à ses institutions et leurs besoins,
ainsi qu' aux connaissances scientifiques. Les buts et objectifs de l' étude s' inscrivent dans
ce contexte qui détermine aussi les ressources disponibles. La démarche est constituée de
trois phases: préparatoire, de collecte, et celle de traitement, d'analyse et d' interprétation . .
Cette dernière se rattache au contexte et peut demander de retourner aux deux premières
phases. Enfin, ce modèle est assez global pour s' adapter à diverses études sur le coût des
aliments.
42
À notre connaissance, c' est la première fois qu'une étude sur le coût des FL inclut les
fruiteries. Or, selon un sondage effectué auprès de 500 consommateurs québécois, celles
ci représentent le 2e lieu d' achat privilégié des FL frais 21 . L'incorporation d'établissements
pertinents, ici les fruiteries , ajoute donc de la crédibilité aux résultats en étant représentatif
du contexte d' alimentation du territoire visé.
En guise de recommandations pour les recherches futures, il est pertinent de cibler un
grand territoire au départ. En effet, un territoire trop petit peut limiter le nombre
d' établissements disponibles par catégorie lors de l'échantillonnage, ce qui fait diminuer la
taille de l'échantillon et par le fait · même la puissance des tests statistiques 22. Enfin,
lorsque les ressources sont disponibles, deux enquêteurs par établissement permettraient
d' augmenter la fiabilité de la mesure.
Même si la méthodologie partagée ici demande encore des ajustements, elle peut guider
d' autres études sur le coût, non pas seulement des FL, mais aussi des aliments en général.
Il s' agira simplement d' adapter le modèle présenté ici aux objectifs poursuivis par l' étude.
43
Références
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5. N. POULIOT. Étude exploratoire de l'accessibilité physique aux aliments dans la région de la Capitale-Nationale. Thèse de maîtrise inédite. Département des sciences des aliments et de nutrition. Université Laval. 2008
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9. J. MARTINEZ, R. PAMPALON, D. HAMEL, G. RAYMOND. Vivre dans une collectivité rurale plutôt qu'en ville fait-il vraiment une différence en matière de santé et de bien-être? : Institut national de santé publique du Québec, 2004.
10. STATISTIQUE CANADA. Classification des secteurs statistiques (CSS). 2002. Disponible en ligne à l'adresse: http://www.statcan.ca/francais (Accédé le 21 février 2007).
Il. C. MCNIVEN, H. PUDERER, D. JANES. Zones d ' influence des régions métropolitaines de recensement et des agglomérations de recensement (ZIM) : une description de la méthodologie. éd. no. 2000-2, 2000.
12. R. PAMPALON, G. RAYMOND. «Un indice de défavorisation pour la planification de la santé et du bien-être au Québec», Maladies chroniques au Canada;21 ,2000.
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14. SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX DU QUÉBEC. Variations de l'indice de défavorisation par CLSC en 2001 - Atlas de la Santé et des Services Sociaux du Québec. http://www.msss.gouv.qc.ca/statistiques/atlas/atlas/index.php?id carte=65 2007
15. TAMEC INC. Business 411.7.2 28e. éd. Montréal, 2005 .
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44
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20. C. GOULET. Initiation pratique à la méthodologie des sciences humaines. http://www.collegeahuntsic.gc.ca/pagesdept/ScSociales/psy/methosite/accueil.ht m (consulté le 16 juillet 2008).2000
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22. J. COHEN. Statistical power analysis for the behavioral sciences:2e éd. , 1988.
45
Tableau 1
Avantages et inconvénients de l'enregistreuse audio comme outil de collecte
. Avantages Inconvénients
Assure la discrétion en évitant d'être
facilement repéré par les employés des
établissements
Permet de recueillir rapidement les
commentaires et/ou . observations
supplémentaires
Demande une vérification quotidienne
des enregistrements pour éviter la perte
des données
Si plusieurs enquêteurs, peut entraîner
des coûts supplémentaires pour ' l'achat
d'enregistreuses
46
Tableau 2
Contenu des paniers de fruits et légumes après ajustements suite à la collecte
Produits* Unité de Paniers**
référence « Épicerie» « FL frais» «Dépanneur»
Pommes fraîches 1kg X ' X
Bananes fraîches 1kg X X
Oranges fraîches 1kg X X
Poires fraîches 1kg X X
Pommes de terre blanches fraîches sac de 4,54 kg X X
Tomates fraîches 1kg X X
Carottes fraîches 1kg X
Oignons j aunes frais sac de 1,36 kg X X
Salade de fruits conserve 796 ml X
Pêches conserve 796 ml X
Compote de pommes conserve 796 ml X
Tomates entières conserve 796 ml X
Maïs en grains conserve 341 ml X
Maïs en crème conserve 398 ml X
Petits pois verts conserve 398 ml X
Fraises congelées 600 g X
* Les spécifications ont été omises pour ne pas alourdir le tableau. Elles pourront être fournies sur demande.
* * Panier «épicerie» : utilisé dans les types grande surface et surface conventionnelle Panier « FL frais» : utilisé dans les types fruiterie Panier« dépanneur» : utilisé dans les types dépanneur et petite surface
X
X
X
X
47
Tableau 3
Répartition du nombre d'établissements analysés par type et par milieu
Milieux Urbain Rural
Indice de défavorisation matérielle
Types Faible Intermédiaire Élevée Total (0/0)
Dépanneur + 2 5 7 7 21 (38%)
Surface conventionnelle 3 4 5 5 17 (300/0)
Grande surface 2 3 2 3 10 (18% )
Fruiterie 2 3 2 1 8 (14% )
Total 9 15 16 16 56
(%) (16%) (27% ) (28,5%) (28,5%)
-Sélectionner et diviser territoire en fonction des critères spécifiques aux objectifs
- Identifier bases de données disponibles - Obtenir accès - Prévoir critères classification
-Choisir technique d' échanti 1 tonnage appropriée -Déterm iner statistiquement taille d'échantillon
-Produire liste d'aliments consommés représentative du milieu -Visiter établissements et vérifier présence d'aliments - Concevoir et prétester instrument -Ajuster si nécessaire
-Déterminer: période; nombre enquêteurs; outil de collecte -Co Ilecter les prix
-Saisir sur fichier électronique -Vérifier données -Explorer
-Déterminer et effectuer tests statistiques en fonction des hypothèses
48
-Examiner résultats d'analyses principales et secondaires - Rechercher explications rivales ou erreurs -Discuter portée résultats -Identifier suites à donner
~ \,~ ) "- ~ ~ V ~
Phase préparatoire
Figure 1. Les grandes étapes de l' évaluation du coût des aliments
Phase de collecte Phase de traitement, d ' analyse et d' interprétation
Chapitre 4.
L'accès économique aux fruits et légumes dans la grande région de Québec: existe-t-il des disparités?
Sarah Drouin, Dt.P,
Anne-Marie Hamelin, Dt.P., M.R.Sc. , Ph.D.,
Denise Duellet, Dt.P., M.B.A. , Ph.D.
L' article s' intitule Economie access to fruits and vegetables in the Greater Quebec City:
are there disparities?
Soumis à la Revue Canadienne de Santé Publique, décembre 2008
50
Résumé
Objectifs: Cette étude visait à examiner le coût des fruits . et légumes selon le niveau
d'urbanisation et l' indice de défavorisation matérielle de territoires urbains dans la grande
région de Québec.
Méthode: Quatre vingt-cinq établissements alimentaires ont été échantillonnés sur quatre
territoires aux données socio-économiques variées. Trois paniers: «épicerie », « fruits et
légumes frais» et « dépanneur» ont été établis en fonction des dépenses et consommation
alimentaires de la population ainsi que de l' offre selon les types d'établissement (petite
surface, surface conventionnelle, grande surface, fruiterie, dépanneur). Quatre enquêteurs
formés ont enregistré les prix du 17 au 23 septembre 2007. Des analyses de variance et des
tests de t ont permis d' examiner la variation du coût des paniers' selon les variables à
l' étude. La distribution de fréquence des établissements recensés selon les milieux a été
analysée à l'aide du chi-carré.
Résultats: L'étude n' a pas décelé de variation du coût selon le niveau d'urbanisation et
l' indice de défavorisation. Seuls les types d' établissement ont influencé significativement le
coût: celui-ci étant plus faible dans les grandes surfaces et les fruiteries. Les petites
surfaces dominent les endroits fortement défavorisés du milieu urbain.
Conclusion: La distribution des types d' établissement alimentaire pourrait contribuer aux
disparités de santé dans la région de Québec en désavantageant les habitants ruraux et ceux
moins nantis habitant un milieu urbain. Les résultats soulèvent le besoin de mieux connaître
les composantes de l' environnement alimentaire dans la région et leurs impacts sur les
inégalités sociales.
51
The economic access to fruits and vegetables in the Greater Quebec City: Do disparities exist?
Sarah E., Drouin, R.D. I, Hamelin, Anne-Marie, Ph.D. l
, Ouellet, Denise, M.B.A. , Ph.D. I
1 Groupe d'études en nutrition publique (GÉNUP), Département des sciences des aliments
et de nutrition, Université Laval
Correspondence and reprint requests: Sarah Drouin, GÉNUP, 2412, Pavillon Paul-Comtois, ·
Univ~rsité Laval, Québec, (418) 656-2131 , #4140, [email protected]
Goals: Cost of, fruits and vegetables (FV) were examined with respect to the level of
urbanisation and the material deprivation index for various urban teiTitories of Quebec City
and its region.
Method: A sample of 85 food stores was selected in four territories reflecting various
economic conditions. We identified three FV baskets ("grocery"; "fresh FV";
"convenience") by drawing o~ data on household food spending and consumption and on
supply of food in different types of stores (small, conventional, and large grocery stores;
greengrocer; convenience store). Four investigators were trained to conduct a survey of
prices for the week of September 17-23, 2007. Analysis of variance and t-tests were
conducted to examine variations in food baskets in regards to the variables defined in this
study. A chi-square test was used to measure the frequency distribution of stores
throughout the region.
Results: No cost variation with respect to the level of urbanisation and the deprivation
index was found. Only the type of food store had a significant influence on cost of FV: it
was much lower in large grocery stores and greengrocers. Small-sized grocery stores
outnumbered aIl others in deprived urban areas.
52
Conclusion: Distribution of food store types can be considered as a factor that contributes
to health ' disparities in the greater Quebec City area by putting rural inhabitants and less
privileged urban dwellers at the greatest disadvantage. The results point to the need to
improve our understanding of the way the food environment's components at the regional
level impact on social inequality.
Key words: food cost, fruits and vegetables, economic access, underprivileged area, health
inequalities
53
Introduction
Social inequalities in health are the focus of an increasing number of studies trying
to determine the elements and processes involved l-4
. Among these studies, those addressing
the economic accessibility of food suggest that une quaI access can contribute to health
disparities by putting low-income people at a disadvantageS-7
. With regards to fruits and
vegetables (FV), a 2004 survey shows that 58% of the Canadian households with an
incorne of less than $30,00Q reported eating fewer than 5 portions of FV per day, while this
proportion fell to 41 % for households earning more than $60,0008. Significant associations
were found between low consumption of FV and the risk of certain chronic diseases such as
obesity, cancer and diabetes9-
11.
Studies have analysed the variation in health food costs across different socio-economic
contexts I2-15
. Results indicate a more difficult economic access by households living in
socio-economically deprived urban settings or in rural settings. In Canada, a few studies
showed no variations in the cost of a Nutritious Food Basket (NFB) at the territorial level
according to the socio-economic status16-18
• In this study, the type of food store was the sole
predictor of cost of a NFB, which is lowest' in large grocery stores.
A pilot study conducted in Quebec City on the variation in food costs found an uneven
distribution of the various types of food stores across the region and suggested the need for
a closer investigation of the variation in costs with respect to socio-economic levels19• This
study sets out to examine the cost of FV according to (1) th~ level of urbanisation (urban or
rural) and (2) the socio-economic levels of the urban centres located throughout the
territory of the greater Québec City area.
54
Methodology
Selection of territories
Four large territories in the Quebec City region in various socio-economic contexts
were selected for this study. They are identified either as urban (Quebec City) or rural (3
regional county municipalities or RCM) 20. Each rural centre had to be located in a different
RCM and their selection was based on the intention of representing the diversity of the
metropolitan influenced zone. This concept is used in order to better differentiate regions of
Canada that lie outside the major metropolitan areas21, 22. Io examine variations in the cost
of FV according to socio-economic level, the Pampalon and Raymond material deprivation
index was used23. Deprivation is expressed as low, medium, or high. The index was
developed using indicators that determine the socio-economic conditions under which
people live in smaIl geographical areas with a population between 400 and 700, and for
which data was available.
Food stores census .
AlI area food stores likely to offer FV were identified and classified by type (grocery,
greengrocer, convenience) using the Business 411 software24 and a 2005 database from
Québec' s Ministère de l 'Agriculture, des Pêcheries et de l 'Alimentation. A record was
provided by the city of Québec (2007) to help us sort the type "grocery" into three
categories by surface area: smaIl « 800 sq ft) , conventional (:S 800 sq ft and <30,000 sq
ft) , and large (:S 30,000 sq ft and <100,000 sq ft).
A sample of food stores was drawn by random stratification according to the type of store
( 5 types), the urbanisation level (2 levels), as weIl as the material deprivation index (3
levels). The aim was to initiaIly include a minimum of six food stores for each strata, but
for certain categories, it was deemed impossible to reach this number due to the absence of
stores located in the territory. In aIl, 85 stores made up the study sample.
55
Definition of fruit and vegetable baskets
Three FV baskets were defined using statistics on the food expenditure and consumption
patterns of the Québec population, and on the supply of food in stores25. A "grocery" basket
was created based on . the different-sized grocery stores (large, conventional, and small) , a
"fresh FV" basket specifically for greengrocers, and a "convenience" basket for
convenience stores.
Data Collection
Four investigators were trained. and the data collected for the week of 17-23 September,
2007. Product descriptions, brand, variety, unit of reference and the regular marked price
were collected by each investigator using audio recorders. The data wereimported into
SPSSby the principal author.
Organization and analysis of data
Once the data were transcribed, prices were examined for outliers and for missing data. To
retain a maximum of stores in our sample and provide as detailed a list of FV as possible, it
was necessary to omit items that were not available in sorne stores, with the exception of
the "convenience" basket. Table 1 illustrates the FV that were examined per basket. To
avoid the problem of price imputation, a store was removed from the analysis when at least
one of the items listed in the basket was absent. Therefore, a total of Il convenience stores
(46%), Il small grocery stores (55%), six conventional grocery stores (26%), and one
greengrocer (11 %) were not considered.
To determine whether differences in the cost of FV baskets are related to the level of
urbanisation and the materi~l deprivation index, a series of t-tests and variance analysis
were conducted using SPSS software version 13.0. Distribution of food stores included in
the ini~ial sample was examined by area and by population using Chi -square tests.
56
Results
Data from 56 food stores (66%) was collected and analysed (Table II). Small grocery stores
were placed in the "convenience store" category because of their limited supply and variety
of FV compared to the other two types of grocery stores. The convenience store category
was thus renamed "convenience+". Only one small grocery store in our study provided a
supply similar to the other types of grocery stores, and it was thus placed in the
conventional store category.
Neither the level of material deprivation nor the level of urbanisation influenced the cost of
FV baskets (Table III). The type of food store was the only factor having a significant
effect on the cost. Figure 1 illustrates that the average price was lower in large grocery
stores and greengrocers, when compared to aIl other store types. The price for a
"convenience" basket was also lower in large and conventional sized stores. Results for the
"fresh FV" basket show that prices in greengrocers are significantly lower than in
conventional sized stores, while their prices tend to be lower than large sized stores.
FinaIly, the "grocery" basket was found to be less expensive in large sized stores compared
to the conventional ones.
Table IV shows that for aIl types, the total number of stores per 100 km2 is significantly
greater in urban settings compared to rural settings. However, the distribution of stores per
10,000 inhabitants is the same in both settings. Distribution of stores in urban settings was
also examined in terms of the material deprivation index and no differences were found
except for sm aIl grocery stores. In this case, the number of small grocery stores was
significantly greater in areas where material deprivation was high (low level= 3,
intermediate level= 17, high level= 24; p<O,OOl).
Discussion
The results of this study corroborate those of previous studies conducted in Canada
that demonstrate that the type of store alone can significantly influence the cost of a FV
57
basket 16-18. Large sized stores and greengrocers were on average cheaper than any other
type of stores. This finding is not surprising, given that large grocery stores have more
room available to keep low-price bulk food items in storage and are in a position to offer a
much larger variety of FV to consumers at very competitive prices26.
In contrast to our results, sorne pr~vious studies that monitored the price of food in various
settings showed that low-income urban households and rural inhabitants face greater
disadvantages in terms of economic accéss to food 13-15
. In the majority of these studies,
discussions emphasize the difficulties in accessing supermarket type or large sized stores,
resulting in increases in food costs. In this present study, every type of food store was
included in each kind of setting. This may explain the finding that food costs did not vary
with respect to the level of urbanisation and the deprivation index. Although the price of
baskets was not influenced by urbanisation and deprivation, the distribution of store types
across settings could contribute to health disparities in the greater Quebec City area. A
recent Montréal study found that 40% of the population did not have access to fresh FV
(food stores <640 sq ft) within walking distance (500 m) from their home4. The present
study observed a significantly lower number of food stores per 100 km2 for aIl types in rural
settings compared to urban settings. Travel distances could impact the total cost of FV and
expose rural inhabitants and indeed less privileged households who do not own a car to
greater difficulties in accessing FV27.
The absence of large grocery stores could contribute to the rise of food prices in a given
setting14. In the poor urban settings sampled in this study, smaIl grocery stores dominate the
food landscape and are more likely to serve the low-incorne households. These households
are faced with a very poor supply of FV, which is lirnited to whatever these stores are
seIling, narnely canned foods priced much higher than in other types of stores. In spite of
this finding, large stores are also located in areas where the material deprivation index is
high. This would explain why differences in the cost of FV baskets cannot be associated
with the level of deprivation. To provide stronger evidence on the social inequalities in
econornic access to FV, more research is needed to gain a better understanding of the
58
perceptions of people living in low-income households with respect to their access to large
food stores, FV purchase patterns and available means of transportation.
Methodological considerations have ensured that results are representative of the food
environment of the territory under study. For instance, FV baskets were defined by taking
into account the frequency of consumption of food items by the targeted population, as well
as their availability in the various stores. Greengrocers were included since they are the
second most popular place throughout Quebec ta buy fresh FV26.
A limitation of our findings may stem from the sample size. While other studies have made
use of the price substitution method28 in order to prevent loss of data, it is not without bias.
In this study, although missing data were removed and the size of the sample was reduced,
the latter was nevertheless representative of each territory's particular food environment.
Conclusion
This study revealed no evidence of price disparity in FV across different socio
economic contexts. The type of store does, however, influence cost and by considering
their distribution, economic access ta FV could become a major issue for households living
in a disenfranchised urban setting or for rural households who do not own a car.
Economic accessibility ta healthy food is but one component of the food environment liable
of having an effect on social inequalities in health. Ta ensure that people have access to
high quality food, everyone must have the physical and material means of acquiring the
foods recommended by nutritionists28, 29.
To meet the goal of improving the food environment in arder to reach a better overall
healthstatus, it is imperative that research help us interpret and understand its components
and how they relate to social inequalities in health in places.
59
We are indebted to l 'Agence de la Santé et des Services Sociaux de la Capitale-Nationale
and the lean-Paul Houle grant for study (Fondation de l 'Université Laval) for their
financial support.
60
TABLEI
Contents of fruits and vegetable baskets
Products Reference Baskets
unit « Grocery » « Fresh FV» «Convenience store»
Fresh apples 1kg X X
Fresh bananas 1kg X X
Fresh oranges 1kg X X
Fresh pears lkg X X
Fresh white potatoes 4,54 kg X X
F resh tomatoes 1kg X X
Fresh carrots lkg X
Fresh yellow onions 1,36 kg X . X
Fruits salad canned 796 ml X
Peaches canned 796 ml X
Stewed apples canned 796 ml X
Whole tomatoes canned 796 ml X X
Corn kernels canned 341 ml X X
Cream corn canned 398 ml X X
Small sweet peas canned 398 ml X X
Frozen strawberries 600 g X
61
TABLE II
Number of food stores by type and by socio-economic context
Urban
Index of material deprivation Rural Total (%)
Low Intermediate High
Convenience store + * 2 5 7 7 21 (38)
Conventional grocery 3 4 5 5 17 (30)
Large grocery 2 3 2 3 10 (18)
Greengrocer 2 3 2 1 8 (14)
Total 9 15 16 16
(%) (16) (27) (28,5) (28,5) 56 (100)
* «Convenience store +» type includes small stores and convenience stores
62
TABLE III
Cost comparison of FV baskets by level of urbanisation, material deprivation and type of food stores
« Grocery basket» « Fresh FV basket » « Convenience store basket »
il tiF p~ n tiF p n tiF p
Urbanisation 27 0,80 0,43 35 0,77 0,45 48 0,53 0,60 level
Index of material 19 0,06 0,94 26 1,67 0,22 33 0,41 0,67
deprivation
Food stores 27 2,56 <0,01 35 4,09 0,04 48 16,19 <0,001 types
* : n = number of food stores inc1uded in the analysis t : t / F = results of analysis of variance (F) or t tests (t) t : p = tests significance
45
40
35
30 .-. VJ ---,.... 25 ~ 0 ~
= ~ QJ
20
~ 15
10
5
0
* p < 0,001
t P < 0,05
t p:::; 0,01
63
t
1::77
o Large grocery
t • Conventional grocery
III Greengrocer
D Convenience+
I~~II 4,59 5,16 5,65
~" lf ~~
~,,~ ~~
(j"
Figure 1. Comparison of the mean costs of fruit and vegetable baskets by type" of food stores
64
TABLE IV
Food stores distribution by urbanisation level
Convenience Small store Conventional Large grocery Greengrocer store grocery
Urban
N 132 36 20 7 10
N / 10, 000 hab. 7,87 2,15 1,19 0,42 0,6
N /100 km2 181 ,1 * 49* 27 * 96 * , 14 *
Rural
N 34 8 6 3 2
N / 10, 000 hab. 9,54 2,24 1,68 0,84 0,56
N /100 km2 1,54 0,36 0,27 0,14 0,09
* : p < 0,05
65
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67
Chapitre 5. Discussion
L'objectif de cette étude était d' évaluer la variation du coût des fruits et légumes
dans la région de Québec selon (1) la défavorisation matérielle et (2) le niveau
d'urbanisation des milieux. Étant donné les bienfaits reconnus sur la santé d'une
consommation régulière de fruits et légumes, l'environnement alimentaire devrait permettre
à tous et de manière égale, l'accès à ces aliments. Dans tous les milieux socioéconomiques,
cet environnement devrait rendre propice l' adoption de saines habitudes alimentaires, et
diminuer le plus possible les risques d' apparition d' inégalités sociales de santé.
5.1 Constats de l'étude
Les constats, en lien avec les objectifs de l' étude, sont les suivants:
1) Le coût des paniers de fruits et légumes ne varierait pas significativement en
fonction de la défavorisation matérielle des localités.
2) Le coût des paniers de fruits et légumes ne varierait pas de manière significative en
fonction du niveau d'urbanisation des milieux.
Toutefois, d'autres analyses en lien avec le coût des paniers ont fait ressortir un constat qui
n' est pas à négliger:
3) Le coût moyen de chacun des trois paniers de fruits et légumes: épicerie, fruiterie et
dépanneur est, pour la majorité, affecté significativement par le type
d' établissement: les coûts les plus faibles se retrouvant dans les établissements de
type « grande surface» et « fruiterie ».
Contrairement à l'hypothèse de départ, voulant que le coût des fruits et légumes soit plus
élevé là où l' indice de défavorisation matérielle est élevé, les résultats de cette étude ne
révèlent aucune variation statistiquement significative selon cet indice. Tel que discuté dans
le chapitre 4, ce constat pourrait s'expliquer entre autres par la distribution des types
d' établissement alimentaire. Découlant du troisième constat, le fait de retrouver tous les
68
types d'établissement dans chacun des milieux et localités ferait en sorte d' atténuer les
écarts entre les coûts moyens, si écarts il y a. Par exemple, si dans un milieu défavorisé
nous n'avions pu recenser d'établissement de type grande surface, là où le coût est
généralement moins élevé, le coût moyen des fruits et légumes dans ce milieu aurait peut
être été plus élevé lorsque comparé aux autres milieux. Dans cette étude, cela n ' a pas été le
cas.
Un test statistique supplémentaire (chi-carré) a aussi été effectué afin de comparer la
distribution de tous les établissements recensés au départ entre le milieu urbain et le milieu
rural. Le résultat a démontré que dans le milieu urbain, tous les types d'établissement
alimentàire recensés sont dominants par 100 km2 par rapport au milieu rural. Ce résultat est
intéressant car les habitants des milieux ruraux pourraient être désavantagés non seulement
face à l' accès physique aux fruits et légumes, mais aussi face à l' accès économique. Cela se
manifesterait par une distance plus longue à parcourir, souvent en voiture, pour se procurer
des fruits et légumes, ce qui engendrerait des coûts indirects reliés à l'achat de ceux-ci. Par
exemple, l'essence payée ainsi que les coûts d'entretien d'un véhicule pourraient faire en
sorte d'augmenter le coût déboursé. Les habitants ruraux ayant des revenus restreints et ne
possédant pas de voiture sont d' autant plus susceptibles de ne pas avoir accès facilement à
une épicerie de grande surface ou à une fruiterie , c'est-à-dire à une grande disponibilité et
quantité de fruits et légumes (80) à prix moindre. Ces résultats vont dans le même sens que
ceux de Clifford et David en Angleterre, qui ont montré que l'achat d'un éventail
d' aliments à bas prix implique nécessairement un voyage en voiture, taxi ou par transport
en commun afin de se rendre dans les grandes chaînes de supermarchés (78). Les ménages
à faible revenu qui n'ont pas de moyen de transport peuvent être contraints à effectuer leurs
achats ailleurs que dans les grandes chaînes de supermarchés, tels que les petites surfaces et
dépanneurs, et ainsi être plus susceptibles de débourser davantage pour l' achat d' aliments
sains et nutritifs. Sans accès à un supermarché, qui offre une plus large variété d' aliments à
des prix plus bas, les habitants des milieux ruraux ayant des revenus restreints n'auraient
pas un accès égal à une variété d'aliments sains et nutritifs par rapport aux résidents des
milieux urbains (106, 107).
69
Cependant, les habitants des milieux ruraux sont souvent situés a proximité des producteurs
maraîchers comparativement à ceux des milieux urbains. En saison, ils sont donc davantage
susceptibles d' avoir plus facilement accès à des fruits et légumes frais d' autant plus que les
kiosques à la ferme et l' autocueillette connaissent une recrudescence de popularité au
Québec (108). Toutefois, tel que mentionné dans le rapport du groupe AGÉCO (108), ces
types de commerce sont peu documentés et il n'y aurait aucune information sur le
dénombrement de ceux-ci sur le territoire québécois.
Selon un rapport de l' Institut canadien d ' information sur la santé (109), les Canadiens
habitant les régions rurales seraient moins nombreux à signaler qu' ils consomment la
portion minimale recommandée, soit cinq portions, de fruits et légumes quotidiennement.
Les accès physique et économique pourraient être en cause.
5.2 Limites méthodologiques
5.2.1 La taille de l'échantillon
Le nombre recensé au départ de certains types d'établissements à partir des deux
bases de données (MAP AQ et Business 411) était peu élevé. Pour certains (ex. : grandes
surfaces), nous avons déployé plusieurs efforts pour trouver le nombre minimum
d' établissements nécessaire dans chaque strate pour effectuer les analyses statistiques. Les
établissements étant parfois manquants dans le territoire correspondant à une strate, nous
étions donc limités dans le nombre possible d'établissements dans l' échantillon initial.
Étant donné que la période de la collecte de données déterminée était d'une semaine, le
temps limitait le choix des territoires selon un critère de proximité et par conséquence, le
nombre possible d 'établissements. La couverture d'un plus grand territoire aurait permis
d 'obtenir une plus grande quantité de données et ainsi, un plus grand pouvoir de
comparaison entre différents milieux.
70
5,,2.2 Gestion des imprévus
Lors de la collecte de données, il est arrivé dans certains cas que l' établissement à
visiter soit hors catégorie (i.e. qui ne correspondait pas aux types d' établissement à l'étude)
ou n'existait simplement plus. Pour d'autres, il est arrivé qu'un ou plus d'un produit de la
liste de fruits et légumes soit absent du magasin. Nous avons donc dû éliminer les produits
pour lesquels il y avait le plus de données manquantes ainsi que les établissements qui
avaient plus d'un produit absent. Tel que mentionné précédemment, l' échantillon
d'établissements final (n=56) s' est avéré relativement peu élev~ comparativement à ce qui
avait été prévu avec l' échantillon de départ. Si ces imprévus avaient été anticipés, un plus
grand territoire aurait été ciblé afin d'obtenir un plus grand nombre d' établissements au
départ dans chaque catégorie. Toutefois, ces éliminations ont fait en sorte d' éviter la
substitution de prix et ainsi, d' assurer une meilleure représentativité du contexte du
terrjtoire à l' étude. Un échantillon est dit représentatif lorsqu' il possède les mêmes
caractéristiques que la population qu'on souhaite étudier (110). Ce qui s' est avéré être le
cas de l' échantillon final de cette étude.
5.3 Implication concrète dans la pratique
Cette étude fait ressortir l' importance d'un environnement alimentaire favorable,
notamment l' accès économique à des aliments sains, lorsque vient le temps d'émettre des
recommandations nutritionnelles. Il semble facile, sur le plan clinique, de conseiller les
clients quant aux aliments à privilégier. Toutefois, il faut tenir compte non seulement des
facteurs individuels pouvant influencer les choix alimentaires du client, mais aussi de
l' environnement alimentaire dans lequel il se situe. Est-ce qu'une épicerie est à une
distance à pied de son domicile? Si non, est-ce qu' il a une voiture pour se déplacer? Quel
moyen de transport utilise-t-il? Si une personne n' a ni accès à une épicerie à pied ni accès à
une voiture ni à un autre moyen de transport pour aller faire ' ses courses alimentaires, elle
devra se restreindre à l' environnement alimentaire à proximité de sa r~sidence. Si
l'établissement alimentaire le plus près est une petite surface, cette personne pourrait faire
face à un accès économique et physique aux fruits et légumes restreint, c ' est-à-dire à une
71
quantité et à une variété-de fruits et légumes moindres et à des prix d'autant plus élevés.
Pour les populations à faible revenu, c' est dans de telles conditions qu' il peut être plus
difficile d' adhérer aux recommandations nutritionnelles et de changer leurs habitudes
alimentaires.
Pour les nutritionnistes, il serait donc pertinent d' adapter non seulement leurs messages et
actions en fonction des facteurs individuels, par exemple les préférences personnelles,
pouvant créer une barrière à l' atteinte d'une saine alimentation, mais aussi de ce qui est à la
disposition du client dans son environnement immédiat et cela, plus particulièrement pour
les populations vulnérables. De cette façon, il sera plus facile pour les personnes de
s' approprier les recommandations nutritionnelles et d'adopter de meilleures habitudes
alimentaires dans leur quotidien et ce, à long terme. Cela fait déjà plus de 15 ans qu'on
recommande de considérer l'accès économique et physique aux aliments au moment du
développement de programmes d'éducation et de sensibilisation auprès notamment de
communautés fragilisées (111).
Afin de mieux cibler leurs messages et actions, les nutritionnistes devront être davantage
formés à cet effet pour, entre autres, être en mesure d'apprécier les différentes composantes
de l' environnement alimentaire. Ils devront aussi être mieux outillés pour pouvoir
intervenir adéquatement auprès des populations vulnérables (112). À l' intérieur des cours
universitaires, il serait pertinent de renforcer l' étude de l'environnement alimentaire, des
inégalités sociales et le lien avec la santé des populations, notamment celles défavorisées.
5.4 Suites à donner
Dans cette étude-ci, le coût des . fruits et légumes a été relevé seulement sur une
période déterminée, soit une semaine du dimanche au lundi durant le mois de septembre.
Au Québec, ce mois appartient à une saison particulièrement prospère en termes de
disponibilité de fruits et de légumes (113). Toutefois, cette situation n'est pas toujours la
même à travers les saisons et les distributeurs alimentaires doivent s' adapter en important
des fruits et légumes en provenance d'autres pays, ce qui augmente le coût des frais de
72
transport (108). Ainsi, le coût des fruits et légumes en dehors de cette période serait
possiblement plus élevé. Il serait opportun de relever le coût des trois paniers de fruits et
légumes de cette étude à quatre moments différents dans une année, soit une fois à chacune "
des saisons. Cela permettrait d' observer la variation du coût des fruits et légumes à travers
les saisons afin de voir si une consommation régulière de fruits et légumes est possible pour
les ménages à faible revenu durant toute une année.
Tel que mentionné précédemment, l' environnement alimentaire, qui module l' accès aux
aliments, est un déterminant important de la consommation d' aliments sains,
particulièrement pour les ménages à faible revenu (9). Dans cette étude, seulement les
établissements alimentaires vendant des fruits et légumes ont été considérés. Or, une saine
alimentation ne se limite pas seulement à la consommation de fruits et légumes ou d' autres
aliments essentiels de qualité. Selon les recommandations de Santé Canada, il est aussi
conseillé d'éviter de consommer des aliments de faible qualité nutritionnelle, c' est-à-dire
les aliments et boissons riches en calories, sucres, sel, lipides saturés et/ou trans (35). S.' il
est vrai que les fruits et légumes sont plus abordables dans les épiceries à grande surface,
ces dernières regorgent aussi d'une grande variété de produits alimentaires incluant ceux de
faible qualité nutritionnelle. Il serait ainsi pertinent de que"stionner les populations
défavorisées ayant accès à une grande surface quant à leurs habitudes d' achat et de
consommation alimentaire.
L' environnement alimentaire comprend un large éventail de sources d'approvisionnements
alimentaires autres que les épiceries, fruiteries et dépanneurs, par exemple les restaurants.
La distribution de ces derniers selon les milieux socio-économiques pourrait être un
indicateur d' inégalités sociales de santé (107). Une étude menée au Royaume-Uni par
Cummins et coll. (114) et qui avait comme objectif d' examiner l' association entre la
défavorisation des quartiers et la densité de restaurants de type « fast-food >~ (McDonald' s)
en Écosse et en Angleterre ont montré une association positive significative entre la
défavorisation des quartiers et le nombre moyen de restaurants McDonald' s par 1000
habitants dans chacun de ces deux pays (p<0,001). Même si ce n' est qu'une première étude
de ce genre, on peut supposer qu'une distribution élevée de restaurants de type «fast-
73
food» dans un milieu défavorisé pourrait rendre les habitants de ce milieu susceptibles
d ' acheter des aliments à ces endroits. Or, consommés fréquemment, les aliments de faible
qualité nutritionnelle qui y sont généralement offerts pourraient augmenter les risques
d ' apparition de certaines maladies telles l' obésité, le cancer et certaines maladies cardio
vasculaires (115 , 116). Il serait intéressant de tracer le portrait de la distribution des
restaurants de type «fast-food» dans la grande région de la Capitale-Nationale afin de
connaître davantage les facteurs pouvant créer des écarts de santé dans la population.
5.4.1 Les populations ayant un acçès restreint aux fruits et légumes dans la grande région de Québec: tracer un portrait
Avec cette étude, on sait que ni l' indice de défavorisation ni le nIveau
d 'urbanisation n' a eu une influence directe sur la variation du coût des fruits et légumes. Le
type d'établissement s'est avéré le seul facteur influençant le coût moyen des paniers de
fruits et légumes. En général, le coût le plus faible a été retrouvé dans les établissements de
type grande surface et les fruiteries.
Pour de futures recherches, il serait pertinent de repérer, à l' aide d'une cartographie, les
. quartiers où le nombre d' établissements de type «grande surface» ou «fruiterie » est
déficient dans la grande région de Québec. Une fois ce repérage effectué, ces quartiers
pourraient être étudiés plus en profondeur et être ciblés comme territoire en vue d'observer
les comportements d' achat de ses populations. Si on sait que ces quartiers sont mal
desservis en termes d' épicerie à grande surface et de fruiterie, les habitants y résidant
pourraient être susceptibles d' avoir un accès restreint à des fruits et légumes (22, 117). Ces
ménages pourraient alors être interrogés quant à leur perception face à l' accès physique et
économique aux fruits et légumes: quel endroit est priorisé pour l' achat de fruits et
légumes? Ont-ils un accès à une grande surface ou à une fruiterie à une distance de marche?
Quel(s) moyen(s) de transport est à leur portée pour effectuer leurs achats alimentaires?
Comment perçoivent-ils le coût des aliments, particulièrement des fruits et légumes? Une
étude de ce genre permettrait de tracer un portrait plus précis des perceptions et habitudes
des populations vivant dans des milieux où l' accès aux fruits et légumes, autant physique
qu' économique, est plus difficile dans la grande région de Québec.
74
5.4.2 L'offre alimentaire des grandes surfaces
Selon les résultats de cette étude et la littérature scientifique à ce sujet, la présence
de grandes surfaces parait avantageuse dans un milieu pour améliorer l ' accès à des fruits et
légumes moins chers. Toutefois, il faut garder en tête que les épiceries de type grande
surface regorgent de produits alimentaires variés comprenant aussi des aliments à faible
valeur nutritive. Ainsi, le ratio avantage-coût pour les fruits et légumes est aussi susceptible
d' être présent pour les aliments moins nutritifs. Les ménages ayant accès à une épicerie à
grande superficie sont exposés non seulement à une variété plus grande de fruits et légumes
à moindre coût, mais aussi à une multitude de produits transformés et à valeur nutritive
moindre susceptibles d'être à des prix avantageux.
Il devient donc important de joindre les déterminants individuels et environnementaux lors
d' interventions, c' est-à-dire d'éduquer et de sensibiliser la population quant aux choix à
privilégier dans les épiceries. Par exemple, en effectuant la promotion de fruits et légumes
par des affiches publicitaires visibles, ou en mettant en place des kiosques de dégustation
de fruits et légumes dans les épiceries, cela peut servir de guide aux consommateurs lors de
leurs achats alimentaires. D' autant plus que dans les grandes surfaces, la section des fruits
et légumes se retrouve en majorité à l ' entrée principale et constitue un facteur de premier
plan dans les efforts de différenciation d'avec la concurrence (108).
5.4.3 Une piste d'action en sécurité alimentaire: impliquer la population
Dans une optique de régler à long terme la sécurité alimentaire, il est important de
favoriser l ' autonomie et la prise en charge des ménages à faible revenu tant sur le plan
individuel que collectif (75). Selon le concept de l' « autonomisation », il est capital de
mobiliser et de soutenir les communautés dans la prise en charge de leur propre milieu afin
de créer des environnements favorables à une meilleure santé (118).
Une étude anglaise menée par Robinson et coll. (119) ayant examiné l'opinion des ménages
à faible revenu face à leur accès à des établissements alimentaires a fait ressortir que les
75
supermarchés locaux étaient ceux les plus fréquemment utilisés et les magasins locaux du
coin et spécialisés étaient ceux les plus visités (2-3 fois par semaine) par les habitants. Les
habitants ayant accès à une voiture étaient deux fois plus susceptibles d'effectuer leurs
achats dans un supermarché à l' extérieur de la ville comparativement aux habitants non
motorisés (28% vs. 14%). Ainsi, la perception des ménages à faible revenu quant à leur
accès, autant physique qu'économique à des aliments est essentielle lors de l' instauration
d' actions et d' interventions pour contrer les causes des inégalités de santé.
Selon Frohlich et Potvin (2008), une façon de diminuer les inégalités de santé entre des
groupes socio-économiques différents serait d'utiliser une approche populationnelle, tout
en adoptant une approche adaptée pour les populations vulnérables (112). Prenons par
exemple une campagne de promotion de la santé s' adressant aux Québécois et Québécoises.
de 4 ans et plus: le défi 5/30 (120). À chaque année, pendant 6 semaines, le défi 5/30
encourage les petits et grands à bouger davantage (30 minutes) et à manger mieux (5
portions de fruits et légumes) de façon quotidienne. Cette approche est dite populationnelle,
c' est-à-dire qu' elle s' adresse à une population en général. Dans ce type d'approche, les
populations vulnérables, par exemple, les ménages à faible revenu, peuvent vouloir
participer à ce type de programme, sans toutefois pos.séder les ressources pour y arriver.
Les ménages vulnérables peuvent se replier sur eux-mêmes et avoir honte de demander
l' aide nécessaire pour participer au programme. Cela peut, dans certains cas, aggraver les
inégalités sociales de santé (112).
C ' est entre autres avec la création d'un partenariat avec des décideurs et des membres des
communautés vulnérables qu' il sera possible d 'envisager des interventions et actions
efficaces pouvant améliorer l' environnement alimentaire, notamment l' accès aux aliments
santé.
Conclusion
Contrairement aux deux hypothèses de départ qui supposaient que le coût des fruits
et légumes serait plus élevé dans les localités où la défavorisation matérielle est élevée
versus faible, ainsi que dans les milieux ruraux versus les milieux urbains, les résultats de
cette étude n ' ont pas démontré de différence dans le coût des paniers de fruits et légumes
selon ces différents milieux. Seuls les types d' établissement se sont avérés être un facteur
déterminant de la variation du coût des paniers de fruits et légumes: celui-ci étant plus
faible dans les établissements alimentaires à grande surface et les fruiteries.
Dans la grande région de Québec, la distribution des types d ' établissement alimentaires par
100 km2 suggère des inégalités dans l'accès économique aux fruits et légumes entre les
habitants des milieux ruraux et urbains, à la défaveur des habitants des milieux ruraux.
Dans le milieu urbain, la distribution des établissements selon la défavorisation matérielle
des localités suggère une présence plus élevée d'établissements de type petite surface à
mesure que la défavorisation matérielle augmente, pouvant rendre plus vulnérables les
ménages à faible revenu à se procurer une grande variété de fruits et légumes à prix
abordables. La distribution des types d'établissement semble donc défavoriser les ménages
en milieux rural,Jx ainsi que ceux habitant un milieu où la défavorisation matérielle est
élevée en termes d'accès économique aux fruits et légumes.
La cartographie des établissements de type «grande surface» et «fruiterie» et la
perception des ménages à faible revenu résidant un quartier faiblement desservi par ces
établissements contribueraient à approfondir les connaissances sur l'effet de leur
distribution sur les inégalités sociales de santé dans la région de Québec. Il demeure
important d'impliquer la population dans les études futures afin de pouvoir faire le lien
entre leurs habitudes d'achats alimentaires, leur perception de l'accès aux aliments et leur
état de santé. Si l'accès éCQnomique à des aliments sains et nutritifs est inadéquat dans les
milieux desservant les ménages vulnérables, il pourrait être l'uile des causes des inégalités
sociales de santé.
77
En conclusion, le coût des fruits et légumes est une caractéristique pouvant influencer
considérablement l' environnement alimentaire, . particulièrement pour les ménages moins
nantis. Il serait pertinent d'élargir les connaissances actuelles de l' environnement
alimentaire de la grande région de Québec en tentant de mieux connaître la perception des
communautés vulnérables face à leur accès à des aliments sains et nutritifs. Ainsi, le lien
entre les différentes composantes de l' environnemeht alimentaire et l' état de santé des
personnes sera facilité.
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Annexe 1. Indice de défavorisation matérielle et sociale
Le niveau de défavorisation des localités à l' étude a été déterminé à l' aide de
l' indice de défavorisation matérielle et sociale de Pampalon et Raymond (81 ) et
cartographié par le ministère de la santé et des services sociaux du Québec (121 ). Cet indice
de défavorisation a été attribué pour chaque aire de diffusion du territoire québécois et
permet de déterminer le niveau socio-économique des populations à l' intérieur de chaque
aire. L'aire de diffusion se définit comme:
« Une petite unité géographique relativement stable formée d'un ou de plusieurs îlots (secteur dont tous les côtés sont délimités par des rues et/ou des limites de régions géographiques normalisées) regroupant de 400 à 700 habitants. Il s'agit de la plus petite !égion géographique normalisée pour laquelle toutes les données du recensement sont diffusées » (121).
L' Indice de défavorisation matérielle et sociale a été créé à l' aide de divers indicateurs
socio-économiques. Tout d' abord, la forme matérielle reflète la privation de biens et de
commodités de la vie courante et les indicateurs ayant permis de créer l' indice de
défavorisation matérielle sont les trois suivants :
1) Les personnes n' ayant pas d' études secondaires (personnes de 20 ans ou plus
ayant des études inférieures à la ge année)
2) Le rapport emploi/ population (nombre de personnes ayant un emploi par
rapport à l' aire de diffusion ciblée
3) Le revenu moyen personnel
La deuxième forme de défavorisation est la forme sociale et est déterminée par les
indicateurs suivants:
1) La proportion de personnes séparées, divorcées ou veuves par rapport à la
population à l'intérieur de l' aire de diffusion ciblée
87
2) La proportion de personnes vivant seules par rapport à la population à l ' intérieur
de l' aire de diffusion ciblée
3) La proportion de familles monoparentales par rapport à la population à
l' intérieur de l' aire de diffusion ciblée '
Ces deux formes ont été regroupées afin de calculer un facteur de défavorisation sociale et
matérielle pour chacune des aires de diffusion. Afin de pouvoir cartographier cet .indice,
chacune des formes de défavorisation a été divisée en quartiles de population locale. Le
quartile 1 représente le quartile de la population (25%) le plus faiblement défavorisé, le 2,
les deux quartiles moyennement défavorisés de la population (50%) et 3, le quartile le plus
fortement défavorisé de la région.
1 = Faible
2= Intermédiaire
3= Forte
Un indice de défavorisation matérielle et sociale a été attribué pour chaque établissement à
l' étude, selon l ' aire de diffusion à laquelle il appartenait. Par contre, étant donné les
contraintes de temps de l' étude, seulement la défavorisation matérielle a été retenue pour
les analyses dû à son importance dans la détermination de l'achat et de la consommation de
fruits et légumes chez les familles à faible revenu.
88
Annexe 2. Description des quatre grands territoires à l'étude
Tableau 1. Données économiques et indice de défavorisation matérielle prédominant de chaque arrondissement ou municipalité sélectionnés dans les grands territoires à 1 ~ étude
Indicateurs Personnes Rapport Revenu Indice de n'ayant pas emploi! moyen des défavorisation
d'études population ménages4 matérielle pré-Grands territoires secondaires3 ($) dominantS Municipalité/arrondisseme (°/0) Ville de Québec1
,2
La Cité 13,3 52,3 377]4 Intermédiaire
Limoilou 20,1 46,9 29568 Forte
Des Rivières 13,8 61 ,3 46589 Faible
MRC de Portneuf
Pont-Rouge 17,5 60,5 47677 Intermédiaire Saint -Raymond 23 ,7 54,5 43 591 Forte
Donnacona 18,1 50,7 45 016 Faible
Rivière-à-Pierre 38,3 42,2 41 261 Forte/intermédiaire
MRC de Charlevoix
Baie-St-Paul 20,9 53 ,9 44079 Intermédiaire Saint-Hilarion 32,7 46,8 39254 Forte
Les Eboulements 28,4 50,3 40822 Intermédiaire MRC de la Côte-de-Beaupré
Saint -Anne-de-Beaupré 25 ,6 46,4 41 017 Intermédiaire *Sources:
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1. La ville de Québec
Population: 492 937
Superficie: 450 km2
89
À l ' intérieur de la ville de Québec, huit arrondissements découpent le territoire (voir Figure
1) (122). Un arrondissement se définit comme «une subdivision administrative et
territoriale de certaines grandes villes» (123). Des huit arrondissements, trois ont été
sélectionnés: de la Cité, des Rivières ét Limoilou afin d'obtenir une hétérogénéité dans
l ' indice de défavorisation matérielle et sociale entre les milieux.
1.2 Arrondissement de la Cité
Population: 62 110
Superficie : Il ,82 km2
L' arrondissement de la Cité est composé de six quartiers: Saint-Sauveur, Saint-Roch,
Saint-lean-Baptiste, Vieux-Québec-Cap-Blanc-Colline parlementaire, Montcalm et enfin,
Saint-Sacrement (122). Les quartiers de l'arrondissement présentent une belle diversité par
rapport aux niveaux de défavorisation. Tout d'abord, le quartier St-Sauveur présente une
défavorisation matérielle majoritairement forte et une défavorisation sociale intermédiaire.
Ensuite, dans le quartier Saint-Roch, comme le quartier Saint-Sacrement, c' est une
défavorisation matérielle faible à intermédiaire et sociale forte qui prédomine. À Saint
J ean-Baptiste, il y a une prédominance de défavorisation matérielle assez mixte mais une
défavorisation sociale forte. Le secteur Vieux-Québec-Cap-Blanc-Colline parlementaire se
caractérise par une faible défavorisation matérielle et une défavorisation sociale assez
mixte. Finalement, le quartier Montcalm est déterminé par des indices de défavorisation
matérielle et sociale faible à intermédiaire.' La Cité représentera donc un milieu urbain
présentant une défavorisation matérielle intermédiaire.
*Source:
http://www.viile.quebec.qc.ca/fr/arrondissements/lacite/portrait/arrondissement/quelques chiffres.shtml
1.3 Arrondissement des Rivières
Population: 60 648
Superficie: 51 ,41 km2
90
L' arrondissement des Rivières se divise en trois quartiers: Neufchâtel Est-Lebourgneuf,
Duberger-Les Saules et Vanier. Neufchâtel Est-Lebourgneuf se caractérise par un indice de
défavorisation matérielle faible et sociale faible ou élevée. Duberger-Les Saules est quant à
lui un secteur présentant une défavorisation matérielle intermédiaire à élevée et une
défavorisation sociale intermédiaire. Finalement, Vanier est un secteur présentant un indice
de défavorisation matérielle et sociale faible ou intermédiaire, donc c' est un milieu assez
mixte et peu défavorisé.
*Source :http://www.ville.quebec.qc.ca/fr/arrondissements/lesrivieres/portrait/arrondissement/guelques chiffr
eS.shtml
1.4 Arrondissement de Limoilou
Population: 44 980
Superficie: 9,66 km2
L' arrondissement de Limoilou compte aussi trois quartiers soient le Vieux-Limoilou, Les
Maizerets et Lairet. Le premier quartier respectif démontre un indice de défavorisation
matérielle forte et so~iale intermédiaire. Les Maizerets présente un indice de défavorisation
plutôt ~ mixte, c' est-à-dire, une défavorisation matérielle et sociale intemiédiaire.
Finalement, Lairet présente un indice de défavorisation à prédominance matérielle et
sociale faible ou intermédiaire.
*Source:
http: //www.ville.guebec.qc.calfr/arrondissements/limoilou/portrait/arrondissement/quelques chiffres.shtml
91
Figure 1. Arrondissements de la ville de Québec visités à l' étude
2. La MRC de Portneuf
Population: >46 500
Superficie : 4095 krn2
92
La MRC (municipalité régionale de comté) de Portneuf se situe sur la rive nord du fleuve
Saint-Laurent, entre les agglomérations de Québec et de Trois-Rivières (124). Portneuf se
compose de 18 municipalités et cinq d'entre elles ont été désignées afin d'obtenir une
hétérogénéité par rapport à l' indice de défavorisation. Il faut mentionner que Portneuf est
dans la catégorie de ZIM modérée à forte , donc elle est grandement influencée par la ville
métropolitaine de Québec.
* Source: http: //rnrc.portneuf.com/site.asp?page=element&nIDElement=699
2.1 Pont-Rouge
Population :7518
Superficie: 121,02 krn2
La première municipalité, Pont-Rouge, connaît actuellement une forte crOIssance
démographique et elle est aujourd'hui la deuxième ville d' importance en termes de
population dans la MRC de Portneuf. Le niveau de défavorisation se caractérise par une
prévalence élevée de défavorisation matérielle intermédiaire et de défavorisation sociale
intermédiaire malgré la présence de territoires présentant une défavorisation matérielle
faible et une défavorisation sociale élevée. Elle se définit par une ZIM forte.
*Source : http://rnrc.portneuf.com/fr/site.asp?page=element&nIDElement=751
2.2 Saint-Raymond
Population: 9273
Superficie : 684,65 krn2
93
La deuxième municipalité choisie, Saint-Raymond, est la municipalité la plus populeuse
(9273 habitants) et la plus étendue de la MRC de Portneuf et ·se démarque majoritairement
par un indice de défavorisation matérielle forte et défavorisation sociale faible. Saint
Raymond se caractérise par une ZIM modérée.
*Source : http://rnrc.portneuf.com/fr/site.asp?page=element&nIDElement=761
2.3 Donnacona
Population: 5564
Superficie : 20,12 km2
La ville de Donnaconna, centre de service important, présente une ZIM modérée avec une
prévalence élevée de l' indice de défavorisation matérielle et sociale faible à intermédiaire.
Il y a davantage de défavorisation sociale que matérielle.
* Source: http://rnrc.portneuf.com/fr/site.asp?page=element&nIDElement=748
2.4 Rivière-à-Pierre
Population: 694
Superficie: 521 ,31 km2
Même si elle arrive au second rang au niveau de sa superficie, la municipalité de Rivière-à
Pierre présente une population qui se chiffre à 694 seulement. Rivière-à-Pierre est une
municipalité qui se caractérise par une ZIM faible à nulle, donc peu influencée par la ville
de Québec. De plus, elle présente un indice de défavorisation matérielle forte et sociale
faible.
*Source : http: //rnrc.portneuf.com/fr/site.asp?page=element&nIDElement=753
3. La MRC de Charlevoix
Population: 13 159
94
Superficie: 3715 km2
Charlevoix est une MRC située au nord-est de la région de la Capitale-Nationale. Elle est
constituée de sept municipalités différentes et trois d ' entre elles ont été déterminées au
hasard selon l' indice de défavorisation prédominant (125). Charlevoix est un milieu rural
étant moins influencée par la ville métropolitaine de Québec que la MRC de Portneuf. En
effet, les municipalités choisies sont caractérisées par des ZIM variant de modérée à faible
ou nulle.
*Source: http://www.mrc-charlevoix.com/
3.1 Baie-St-Paul
Population: 7387
Superficie : 546,7 km2
La première municipalité est celle de Baie-St-Paul, qui est la municipalité la plus populeuse
de Charlevoix mais est peu influencée par la ville de Québec. En effet, la ZIM à cet endroit
se définit comme faible à nulle. L ' indice de défavorisation qui prédomine dans cette
municipalité est une défavorisation matérielle intermédiaire et sociale forte.
*Source : http://www.mrc-charlevoix.com/municipalite/municipalites.html
3.2 Saint-Hilarion
Population: 1199
Superficie : 97,77 km2
La plus petite municipalité de Charlevoix, Saint-Hilarion, est unique en son geme par son
milieu forestier. Elle présente un indice de défavorisation matérielle forte et sociale faible et
moyen. De plus, elle est caractérisée par une ZIM modérée.
* Source : http://www.mrc-charlevoix.com/m unicipalite/municipalites .html
3.3 Les Éboulements
Population: 1242
Superficie: 157,9 km2
95
Finalement, la dernière municipalité de Charlevoix choisie est les Éboulements, reconnue
comme l'un des plus beaux villages du Québec. Elle présente un indice de défavorisation
matérielle intermédiaire et sociale intermédiaire. De plus, la ZIM prédominante est faible à
nulle.
*Source : http://www.mrc-charlevoix .com/municipalite/municipalites.htm1
4. La MRC de La Côte-de-Beaupré
Population: 21 511
Superficie: 4974,01 km2
Constituée de neuf municipalités, la MRC de la Côte-de-Beaupré se situe immédiatement à
l 'Est de la ville de Québec. Trois de ses municipalités font partie de la RMRI AR de
Québec et les 6 autres se définissent avec une ZIM variant de modérée à élevée. On peut
donc supposer que la Côte-de-Beaupré est un milieu semi-urbain. Par contre, étant donné
qu'une seule municipalité a été choisie dans cette MRC, soit Sainte-Anne-de-Beaupré, et
qu'elle est caractérisée par une ZIM (voir ci-bas), dans l' étude, la MRC de la Côte-de
Beaupré entrera dans le milieu rural de l' étude.
* Source: http://www.cmguebec.gc.calville.php?v=3 8
4.1 Sainte-Anne-de-Beaupré
Population: 2781
Superficie: 64,38 km2
- - --------,
96
Sainte-Anne-de-Beaupré est caractérisée par une ZIM forte. Elle est la délimitation de la
MRC de la Côte-de-Beaupré entre le milieu rural et urbain. Elle est la première ville de la
MRC à être caractérisée par une ZIM.
* Source : http://www.mrc-charlevoix.com/municipalite/municipalites.html
Figure 2. Territoires de la grande région de Québec (Capitale-Nationale) visités à l ' étude
Annexe 3. Caractéristiques des fruits et légumes les plus fréquemment retrouvés lors des visites préliminaires
-+ Visites préalables effectuées les 23 et 24 avril 2007
1) Fruits frais les plus fréquemment rencontrés avec l'unité de volume utilisé ainsi que la marque et la provenance
Pommes: - Au poids - Mclntosh, produit du Québec
Bananes: - Au poids - Costa Rica (marques diffèrent)
Oranges: - À l'unité (par quantité) - Novel, produit de la Californie
Raisins: - Rouges sans pépins - Au poids, pré-emballés - Provenance du Chili
Melon d'eau: - Au poids - Pré-emballé - États-Unis
Fraises: - En contenant (454g en général) - États-Unis
Poires: - Au poids - Bartlett - Argentine
Cantaloups : - À l'unité - Costa Rica (Del Monte, Rosy)
, Ananas: - À l' unité - Costa Rica
Citron: - À l'unité - Provenance variée (USA, Espagne, Costa Rica)
Pamplemousse : - Au poids - Roses
98
- Floride Limes:
- À l'unité - Mexique
2) Légumes frais les plus fréquemment rencontrés avec l'unité de volume utilisé ainsi que la marque et la provenance.
Pommes de terre blanches: -Ensac(5Ibs, 7 lbs, 10 lbs) - Québec
Tomates: - Au poids - Québec (Savoura)
Carottes: - En sac (12 'on.) - Etats-Unis
Laitue: - Romaine - À l' unité - Etats-Unis
Oignons jaunes: - En sac de 2 ou 5 lbs - Québec/ États-Unis
Choux: - Vert - Au poids/ À l'unité - États-Unis
Poivron vert : - Au poids - États-Unis
Céleri: - À l' llnité - États-Unis
Concombre : - À l'unité - Canada - Emballé
Zucchini: - Au poids - Pré-emballé - Provenance plus ou moins indiqué
Brocoli: - À l'unité - États-Unis - Emballé
Épinards: - En sac ou contenant de 10 onces - Nutriplus/ Attitude
Champignons blancs entiers: - Au poids (227 g) - Ontario
99
3) Fruits en conserve les plus fréquemment rencontrés avec l 'unité de volume utilisé ainsi que la marque et la' provenance.
Notes: Tous les fruits en conserve sont mesurés en millilitres ou en onces La plupart des fruits sont offerts en paquets de 4 ou 6 contenants mais seulement les fruits en boîte individuelle seront notés
Salade de fruits : - Del Monte (540 ml) - Dole (540 ml) -Marque maison (Sans nom et Choix du président (Maxi), Compliments (IGA),
Sélection Mérite (Métro) (28 on) Pêches en quartiers ou en demi :
- Del Monte (540 ml) - Dole (540 ml) - Marque maison (28 on)
Ananas: - Del Monte (14 on) - Dole (540 ml) - Marque maison (19 on)
Compotes de pommes : - Mott's (28 on) - Marque maison (28 on)
Poires en quartiers ou en demi: - Del Monte (28 on) - Marque maison (28 on)
Pruneaux en conserve : - Del monte (27 on)
4) Légumes en conserve les plus fréquemment rencontrés avec l'unité de volume utilisé ainsi que la marque et la provenance
Si les plus gros formats sont offerts la plupart du temps, ceux-ci seront utilisés. Sinon, ce sera le format le plus fréquemment disponible.
Tomates entières : - Pastene (28 on)
100
- Aylmer (28 on) - Marque maison (28 on)
Maïs en grains: - Géant Vert (7, 12, 14 on) - Del Monte (12 on) - Marque maison (12, 19 on)
Maïs en crème : - Géant Vert (14 on) - Del Monte (14 on) - Marque maison (14 on)
Macédoine de légumes : - Marque maison (14 on)
Haricots verts : - Marque maison (14 on)
Pois verts: - LeSieur (10, 14 on) - Del Monte (10, 12,14 on) - Marque maison (19 on)
Asperges: - Del Monte (12 on) - Marque maisoin (12 on)
5) Fruits congelés les plus fréquemment rencontrés avec l'unité de volume utilisé ainsi que la marque et la provenance :
Fruits mélangés style salade de fruits: - En sac (au poids) - Europe' s Best (600 g) - Marque maison (sans nom) (2,75 kg)
Fraises: - En sac - Europe' s Best (600 g) - Artic Gardens (300 g) - Marque maison (sans nom) (600g)
Framboises: - En sac - Europe' s Best (600g) - Artic Gardens (300 g)
Canneberges : - En sac - Europe' s Best (600g) - Artic Gardens (300g)
Mangues : - En sac
. - Europe' s Best (600g)
Petits fruits des champs : - En sac - Europe' s Best (600g) - Artic Gardens (300g) - Marque maison (2 kg, 600g)
Ananas: - En sac - Europe' s Best (600g)
101
6) Légumes congelés les plus fréquemment rencontrés avec l'unité de volume utilisé ainsi que la marque et la provenance
Pois: - Marque maison (1 kg, 2kg) - Artic Gardens (750 g)
Maïs: - Marque maison (lkg, 2 kg) - Artic Gardens (750 g)
Macédoine de légumes : - Marque maison (1 kg) - Artic Gardens (750 g)
Mélange jardinier (haricots verts/jaunes et carottes) : - Marque maison (1 kg) - Artic Gardens (750 g)
Haricots verts : - Artic Gardens (750 g) - Marque maison (1 kg)
Choux de bruxelles : - Artic Gardens (300 g) - Marque maison (750 g, 1 kg)
--------- --
Annexe 4. Guide des enquêteurs
1 ) Avant la visite de chaque établissement, S" assurer que l'enregistreuse est en
fonction et que le micro est en fonction.
2) Apporter une lettre signée d'Anne-Marie expliquant le but de la visite au cas où un
employé ou un responsable d'un établissement vous questionnerait.
3) Choisir la liste de fruits et légumes attribuée en fonction du type d' établissement
a. GS, SC, PS : Panier épiceries
b. Fruiteries (FRUIT) : Panier fruiteries
c. Dépanneurs (DEP) : Panier dépanneur
4) Noter le nom de l 'établissement, la date, ainsi que l'heure d' arrivée dans chacun des
établissements avant chaque visite.
5) Pour chacun des produits, nommer le nom du produit dont le prix sera noté.
6) Pour chacun des produits, le décrire tel que la description de référence (marque,
même catégorie, même format, etc.). En transcrivant les données sur le fichier
excel, si la description est la même que celle de référence, vous écrivez un « x »
sous la case « description/oui» et si elle comporte des différences, veuillez les noter
sous la case « non décrire ». Si le produit est complètement absent du m~gasin, dire
«absent» et le noter dans (<- non décrire».
7) Noter le prix régulier de chaque produit de la liste lorsque c' est possible. Dire le
prix tel qu'affiché ainsi que le prix chiffre par chiffre. Si le prix est réduit et qu' il
est impossible de voir le prix régulier, dire « prix réduit ». Dans la case «Notes» du
fichier excel, écrire « prix réduit» si c'est le cas.
8) Si vous notez autre chose qui pourrait être pertinent, veuillez le rajouter dans la case
« Notes » à cet effet.
9) Pour certains produits, particulièrement ceux en conserve et congelés, la marque
maison est présente sur les tablettes. Lorsque c' est le cas, noter la marque maison
du produit correspondant le plus à la description de référence (nom de la marque,
catégorie, format) ainsi que le prix régulier de ce produit. Noter ces informations
dans les cases « Description MM » et « prix MM ». Lorsqu' il n' y a pas de produit
maison, noter « absent» dans « Description MM ».
103
10) Lorsque .la visite est terminée, noter l' heure de départ.
IMPORTANT: À la fin de chaque journée. réécouter les enregistrements audio et
transcrire les informations dans le fichier EXCEL prévu à l 'effet: «Collecte donnes.xls ».
Vous aurez chacun un fichier Collecte donnes à votre nom avec tous les établissements
que vous visiterez. Trois feuilles excel seront insérées. soit une pour chaque panier.
dépendamment des types. Une fois remplis. les fichiers devront être envoyés à mon
adresse:
Vous pourrez me retourner les papiers d' information ainsi que vos enregistrements audio
dans la semaine du lundi 24 septembre.
Si vous avez des questions durant la collecte de données, j ' aurai sur moi un cellulaire sur
lequel vous pourrez me rejoindre en tout temps durant la semaine à la maison (vous pouvez
laisser un message sur ma boîte vocale si je suis absente).
Annexe 5. Liste détaillée de fruits et légumes composant les paniers lors de la collecte de données
Fruits et légumes Description des fruits et légumes Format de référence
Pommes fraîches Variété du Québec (Paulared ou Jerseymac) lkg
Bananes fraîches Variété de la semaine lkg
Oranges fraîches Navel (ou autre variété présente) Ikg
Raisins rouges frais Sans pépin, pré-emballés, Etats-Unis, en sac ou paquet lkg
Poires fraÎChes 8artlett 1 kg
Pommes de terre blanches fraÎChes Du Québec, en sac, locales (si possible) 4,54 kg
Tomates fraîches Rouges, de serre, du Québec (Savoura) lkg
Carottes fraîches Entières, du Québec, en sac 2,27 kg
Laitue romaine fraîche Variété de la semaine unité
Oignons jaunes frais Du Québec, en sac, locaux (si possible) 1,36 kg
Salade de fruits conserve Conserve, style cocktail , dans jus de fruits concentré, Canada de fantaisie, (Del Monte) 796ml
Salade de fruits conserve Conserve, style cocktail , dans jus de fruits concentré, Canada de fantaisie, Marque maison 796ml
Pêches conserve Conserve, tranchées, dans jus de fruits concentré, Canada de fantaisie, (Del Monte) 796ml
Pêches conserve Conserve, tranchées, dans jus de fruits concentré, Canada de fantaisie, Marque maison 796ml
Compote de pommes conserve Conserve, non sucrée, au naturel , catégorie fantaisie (Mott's ou Délipomme) 796 ml
Compote de pommes conserve Conserve, non sucrée, au naturel , catégorie fantaisie, Marque maison 796 ml
Tomates conserve Conserve, Canada de choix, entières, rondes (Aylmer) 796ml
Tomates conserve Conserve, Canada de choix, entières, rondes, Marque maison 796ml
Maïs en grains conserve Conserve, catégorie de fantaisie (Géant vert) 341ml
Maïs en grains conserve Conserve, catégorie de fantaisie, Marque maison 341ml
Maïs en crème conserve Conserve, catégorie de fantaisie (Géant vert ou Del monte) 398ml
Maïs en crème conserve Conserve, catégorie de fantaisie, Marque maison 398ml
Petits pois verts conserve Conserve, assortis, tendres, catégorie de fantaisie (LeSieur ou Del monte) 398ml - ---------
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Fruits et légumes Description des fruits et légumes Format de référence
Petits pois verts conserve Conserve, assortis, tendres, catégorie de fantaisie, Marque maison 398ml
Fruits mélangés style salade de fruits congelés Congelés, Canada A (Europe's Best) 600g
Fruits mélangés style salade de fruits congelés Congelés, Canada A, Marque maison 600g
Fraises congelées Congelées, Entières, Canada A (Europe's Best) 600g
Fraises congelées Congelées, Entières, Canada A, Marque maison 600g
Framboises congelées Congelées, Canada A (Europe's Best) 600g
Framboises congelées Congelées, Canada A, Marque maison 600g
Petits fruits des champs congelés Congelés, Canada A (Europe's Best) 600g
Petits fruits des champs congelés Congelés, Canada A, Marque maison 600g
Pois verts congelés Congelés, Canada A (Artic Gardens) 750g
Pois verts congelés Congelés, Canada A, Marque maison 750g
Macédoine de légumes congelés Congelée, Canada A (Artic Gardens) 750g
Macédoine de légumes congelés Congelée, Canada A, Marque maison 750g