Utopie N°63 CPE Fev06

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Utopie Concrète ! Journal des Jeunes Socialistes Gersois. NUMERO 63 FEVRIER 2006 Numéro Spécial CPE ! SOMMAIRE: Page 1: Édito. Page 2: CNE. Rappel. Page 3: CPE=contrat précaire pour les jeunes. Nos proposi- tions. Page 4: CDI>CDD>CNE>CPE… Tract. Utopie Concrète N° Spécial Journal N°63 – Parution Mensuelle Resp.: M.BOUTINES Comité de Rédaction - Collectif Fédéral Imprimé par nos soins. Tirage: 1.000 exemplaires. NPJSVP ! Pour nous contacter : Tél: 06.81.27.28.21 E-mail: [email protected] Ne pas C’D ! M-O-B-I-L-I-S-A-T-I-O-N Par la mobilisation de nombreux camarades du MJS 32, notre fédération est à l’initiative. Diff’ de tracts sur les ly- cées et à l’entrée des gares, collages réguliers qui s’impo- sent à la vue de tous, communiqué de presse (même si les quotidiens locaux ne les reprennent pas)… Nous avons re- trouvé les vertus du « terrain » en menant campagne contre le Contrat Première Embauche. Cette mesure gouvernemen- tale peut être le terreau d’une reconquête des jeunes et des couches populaires pour la gauche. La crédibilité de notre analyse et de nos actions militantes contre ce « Contrat Pré- carité Exclusion » est re-mobilisateur chez les socialistes. Ce CPE est un « pur produit » de la doctrine libérale. Il vient remettre en cause le minimum d’acquis sociaux autour du contrat de travail. Cette précarisation généralisée de l’em- ploi ne peut pas être une fin en soi. Alors que la nature et le niveau du premier emploi conditionnent largement la suite de la carrière professionnelle, les perspectives d’avenir se résu- meront donc à une précarisation tout au long de la vie. Notre réaction politique n’est pas le signe d’un « cer- tain immobilisme » comme de Villepin le laisse entendre. Au contraire, notre analyse du marché du travail et de la société est plus globale et plus fine. Elle fait malheureusement trans- paraître des conditions de vie et de travail difficiles tous les jours. Notre posture politique est d’être du côté de ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre et qui ne doivent pas être considérés comme de la vulgaire marchandise. Ne nous excusons pas de cela, assumons cet héritage et nos valeurs humanistes. Le CPE est par ailleurs une nouvelle illustration de la volonté du gouvernement d'opposer les généra- tions (après la réforme des retraites et celle de l'assu- rance maladie) : avec ce nouveau CIP, les jeunes vont pouvoir remettre au goût du jour le slogan « Papa j'ai trouvé un travail : le tien ». On sait que la précarité im- posée aux jeunes tire vers le bas les conditions de l’en- semble des salariés, les jeunes constituant une nou- velle « armée de réserve ». Je ne suis pas contre la création de dispositif par- ticulier ou transitoire mais l’exception ne doit pas être une règle non écrite au mépris de la sécurité et de la garantie des droits. La résignation n’est pas dans notre langage de militant. Au contraire, notre volontarisme et notre capa- cité de proposition doivent faire force pour contrer le vent du scepticisme qui court chez nos concitoyens dont les esprits sont embrumés par les plans « com’ » de ce gouvernement qui muselle les énergies et les ac- teurs. L’engagement des socialistes dans cette bataille est déterminante, il ne faut rien lâcher, ne pas C’D ! et il faut la gagner! La portée du CPE est très grande, car nul doute qu’après avoir imposé une telle précarité aux jeunes, quand ils seront tous domptés et dressés à la précarité, le gouvernement l’étendra à tous les salariés. Ce numéro spécial d’Utopie Concrète est une dé- marche particulière. Il est utile pour avoir l’ensemble des éléments d’analyse sur le CPE et il peut servir d’ar- gumentaire. Sa vocation principale: la diffusion la plus large pour sensibiliser et mobiliser les jeunes et les ci- toyens contre le CPE. A vous de jouer! Michaël BOUTINES Animateur Fédéral du MJS 32 [email protected]

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Page 4: CDI>CDD>CNE>CPE… Tract. être considérés comme de la vulgaire marchandise. Ne nous excusons pas de cela, assumons cet héritage et nos valeurs humanistes. Michaël BOUTINES Je ne suis pas contre la création de dispositif par- ticulier ou transitoire mais l’exception ne doit pas être une règle non écrite au mépris de la sécurité et de la garantie des droits. Utopie Concrète N° Spécial Animateur Fédéral du MJS 32 [email protected]

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Page 1: Utopie N°63 CPE Fev06

Utopie Concrète !

Journal des Jeunes Socialistes Gersois.

NUM

ERO 6

3

FEVRIE

R 2

006

Numéro Spécial CPE !

SOMMAIRE:

Page 1: Édito. Page 2: CNE. Rappel. Page 3: CPE=contrat précaire pour les jeunes. Nos proposi-tions. Page 4: CDI>CDD>CNE>CPE… Tract.

Utopie Concrète N° Spécial

Journal N°63 – Parution Mensuelle

Resp.: M.BOUTINES Comité de Rédaction - Collectif Fédéral

Imprimé par nos soins. Tirage: 1.000 exemplaires. NPJSVP !

Pour nous contacter : Tél: 06.81.27.28.21

E-mail: [email protected]

Ne pas C’D ! M-O-B-I-L-I-S-A-T-I-O-N

Par la mobilisation de nombreux camarades du MJS 32, notre fédération est à l’initiative. Diff’ de tracts sur les ly-cées et à l’entrée des gares, collages réguliers qui s’impo-sent à la vue de tous, communiqué de presse (même si les quotidiens locaux ne les reprennent pas)… Nous avons re-trouvé les vertus du « terrain » en menant campagne contre le Contrat Première Embauche. Cette mesure gouvernemen-tale peut être le terreau d’une reconquête des jeunes et des couches populaires pour la gauche. La crédibilité de notre analyse et de nos actions militantes contre ce « Contrat Pré-carité Exclusion » est re-mobilisateur chez les socialistes. Ce CPE est un « pur produit » de la doctrine libérale. Il vient remettre en cause le minimum d’acquis sociaux autour du contrat de travail. Cette précarisation généralisée de l’em-ploi ne peut pas être une fin en soi. Alors que la nature et le niveau du premier emploi conditionnent largement la suite de la carrière professionnelle, les perspectives d’avenir se résu-meront donc à une précarisation tout au long de la vie. Notre réaction politique n’est pas le signe d’un « cer-tain immobilisme » comme de Villepin le laisse entendre. Au contraire, notre analyse du marché du travail et de la société est plus globale et plus fine. Elle fait malheureusement trans-paraître des conditions de vie et de travail difficiles tous les jours. Notre posture politique est d’être du côté de ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre et qui ne doivent pas

être considérés comme de la vulgaire marchandise. Ne nous excusons pas de cela, assumons cet héritage et nos valeurs humanistes. Le CPE est par ailleurs une nouvelle illustration de la volonté du gouvernement d'opposer les généra-tions (après la réforme des retraites et celle de l'assu-rance maladie) : avec ce nouveau CIP, les jeunes vont pouvoir remettre au goût du jour le slogan « Papa j'ai trouvé un travail : le tien ». On sait que la précarité im-posée aux jeunes tire vers le bas les conditions de l’en-semble des salariés, les jeunes constituant une nou-velle « armée de réserve ». Je ne suis pas contre la création de dispositif par-ticulier ou transitoire mais l’exception ne doit pas être une règle non écrite au mépris de la sécurité et de la garantie des droits. La résignation n’est pas dans notre langage de militant. Au contraire, notre volontarisme et notre capa-cité de proposition doivent faire force pour contrer le vent du scepticisme qui court chez nos concitoyens dont les esprits sont embrumés par les plans « com’ » de ce gouvernement qui muselle les énergies et les ac-teurs. L’engagement des socialistes dans cette bataille est déterminante, il ne faut rien lâcher, ne pas C’D ! et il faut la gagner! La portée du CPE est très grande, car nul doute qu’après avoir imposé une telle précarité aux jeunes, quand ils seront tous domptés et dressés à la précarité, le gouvernement l’étendra à tous les salariés. Ce numéro spécial d’Utopie Concrète est une dé-marche particulière. Il est utile pour avoir l’ensemble des éléments d’analyse sur le CPE et il peut servir d’ar-gumentaire. Sa vocation principale: la diffusion la plus large pour sensibiliser et mobiliser les jeunes et les ci-toyens contre le CPE. A vous de jouer!

Michaël BOUTINES Animateur Fédéral du MJS 32

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CNE = précarité généralisée 2

> Rappel sur le chômage des jeunes 22,8% des jeunes (18-25 ans) sont actuellement au chômage.

Ce taux a augmenté de 4 points

depuis 2002. Il a récemment baissé du fait de la baisse générale du nombre de chômeurs mais le motif de sortie de l’ANPE (l’absence au contrôle ou une radiation administrative). Pour les jeunes sans qualification, le

taux de chômage s’élève même à 40%.

Selon l’OCDE, en France un jeune met de 8 à 11 ans pour entrer durablement sur la mar-ché de l’emploi, c’est-à-dire à décrocher un CDI, contre 3 à 5 ans dans les autres pays de l’OCDE. Depuis 2002, les gouvernements Raffarin et Villepin ont aggravé le chô-mage et la précarité des jeunes: arrêt

des emplois jeunes.

Ce sont 618.000 jeunes qui sont au-jourd’hui sans emploi.

Mouvement des Jeunes Socialistes Gersois

Le Contrat Nouvelle Embauche a été créé par les ordonnances Villepin du 2 août 2005 et donc sans la moindre concertation.

Une précarité généralisée Il s’agit d’un contrat à durée indéterminée ré-servé aux entreprises de moins de 20 salariés qui comporte une période d’essai de 2 ans pen-dant laquelle l’employeur peut licencier à tout mo-ment le salarié, sans préavis, ni indemnité de li-cenciement (l’indemnité de précarité versée à l’is-sue d’un CDD n’est pas non plus versée).

Contrairement à son nom, il n’est pas réservé aux premières embauches. Il donc possible d’embau-cher un salarié en CNE à l’issue d’un CDD. La pré-carité extrême de l’emploi a des effets induits im-portants. On peut ainsi s’interroger sur l’accueil réservé à un salarié en CNE, susceptible d'être li-cencié durant une période de deux ans, par une banque s’il demande un crédit, ou par un proprié-taire s’il recherche un logement. Toutes les pro-tections contre les licenciements abusifs cessent d’exister avec le CNE.

Une période d’essai de 2 ans totale-ment injustifiée Cette période d’essai de 2 ans est totalement in-justifiée : chacun sait que l’employeur n’a pas be-

soin de 2 ans pour savoir si le salarié est compé-tent pour son poste de travail. La notion même de période d’essai perd tout son sens avec une telle durée. La vraie justification pour la droite est tra-ditionnelle : faciliter le licenciement pour faciliter l’embauche. Le CNE ne crée pas d’emplois S’il est encore un peu tôt pour tirer un bilan, on peut d’ores et déjà affirmer que le CNE n’a créé que très peu d’emplois du fait du nombre relative-ment faible de contrats signés. Un résultat très faible au prix très élevé : celui d’une précarité qui risque de se généraliser. Aucun obstacle n’existe pour que le CNE devienne le contrat « normal » dans les entreprises de moins de 20 salariés. Selon un sondage réalisé auprès de dirigeants de petites entreprises ayant eu recours au CNE, seuls 29 % des entrepreneurs déclarent qu'ils n'au-raient pas embauché sans l'existence du CNE, alors que 71 % auraient de toutes les façons re-cruté, dont 40 % en CDI et 28 % en CDD. On voit bien que selon ces déclarations, que les entrepri-ses ayant signé des CNE auraient majoritairement procédé à des embauches même sans le lancement de ce contrat.

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Un contrat première embauche (CPE) est institué pour les jeunes de moins de 26 ans. Il re-prend les mêmes principes du contrat nouvelles embauches (CNE), comme la période d'essai de 2 ans. L'employeur pourra, contre les conventions internationales, contre la déclaration européenne des droits de l'homme, contre le Code du travail, licencier tous les jeunes sans motif pendant les deux premières années. Le CPE est une extension du CNE à tous les jeunes. Ce contrat pourra être signé par toutes les entreprises comptant plus de 20 salariés. Au-tant dire que la période d’essai de 2 ans pourra devenir la règle pour les jeunes, y compris dans les grandes entreprises. Le CPE ouvrira droit à une indemnisation au chômage dès le 4ème mois de contrat (contre 6 au cours des 22 derniers mois). L'indemnité sera de 460€/mois, pendant deux mois. Sous couvert d’une apparente générosité, cette mesure encourage les patrons à licencier rapidement puisque les jeunes toucheront une indemnité pendant 2 mois, juste le

CPE= contrat précaire pour les jeunes 3

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à renvoyer au MJS32 - 1, rue du 8 Mai- BP 147 - 32003 AUCH Contacts: 06 81 27 28 21 - [email protected]

> Nos propositions : Pour donner un emploi de qualité à chaque jeune, le Mouvement des Jeunes Socialis-tes propose des solutions concrètes :

• Suppression de tous les contrats atypiques type CNE ou CPE; • Limitation du nombre de contrats précaires dans les entreprises avec instauration de

plafonds indépassables et augmentation de la pénalisation financière de ce type de contrats;

• Plan de programmation pluriannuel de l’emploi public; • Création d’une allocation de recherche du premier emploi pour les jeunes quittant le

système éducatif.

temps de retrouver un autre CPE, qui pourra à son tour prendre fin à tout moment et sans raison. Mesure complémentaire : une exonération totale de charges patronales pendant trois ans est accordée à tous les contrats à durée indéter-minée (CDI, CNE, CPE) signés au profit de jeunes de moins de 26 ans au chômage depuis plus de six mois. C’est une mesure inefficace et scandaleuse. Inefficace car toutes les études montrent que les exonérations de cotisations sociales suscitent des effets d’aubaine et ne créent pas d’emplois. Scan-daleuse car c’est une nouvelle réduction des res-sources de la Sécurité Sociale et cela constitue un nouveau cadeau sans contrepartie aux entre-prises. Ces dispositifs constituent des mesures d’exception supplémentaires après la décision prise par le gouvernement à la rentrée de ne plus reconnaître les moins de 26 ans dans le calcul des seuils sociaux des entreprises (qui déterminent notamment la création des institutions représen-tatives du personnel).

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CDI > CDD > CNE > CPE... 4

Mobilisation générale contre le CPE !

Manifestation le Mardi 07 Février

10h00 Allées d’Etigny à Auch

Cette généralisation progressive (CNE, CPE, CDD Seniors…) annonce le grand rêve des ultra-libéraux et du MEDEF : la mise à mort du CDI.

Dominique de Villepin ne cache pas que le CDI est désormais en ligne de mire : "Certains en-visagent un contrat unique, d'autres souhaitent étendre le contrat nouvelles embauches, toutes ces options sont sur la table de la concertation." Il envisage aussi la définition "d'un nouveau ré-gime juridique des ruptures négociées", autrement dit du droit du licenciement, et des "allégements de charges sur les heures supplémentaires".

Dominique de Villepin ouvre donc la porte à un démantèlement de grande ampleur du droit du travail et plus largement de tout notre droit social.

Cette attaque sans précédent appelle une réaction à la hauteur !

12 ans après la mobilisation contre le CIP, SMIC Jeunes proposé par Balladur, la mobilisation générale est nécessaire contre ce nouveau contrat discriminatoire

pour tous les moins de 26 ans.