Utopie N°61 Nov05

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Utopie Concrète ! Journal des Jeunes Socialistes Gersois. NUMERO 61 NOVEMBRE 2005 SOMMAIRE: Page 1: Édito. Page 2: Agenda. Bouquin, Net. Page 3: International. Page 4: Campagne. Page 5: Actu ! Page 6: Forum. Impasse à Droite, septique pour la Gauche. Il suffisait d’une provocation verbale pour que tout s’enflamme. Cette provocation réfléchie et volontaire du Ministre de l’intérieur et Président de l’UMP fut l’élément déclencheur d’une flambée de violences dans les banlieues de France. Plus de 25 jours d’émeutes urbaines (à l’amé- ricaine) où les jeunes en révolte luttaient contre les forces de l’ordre. Ils n’ont plus rien, ils vivent dans des lieux indignes, ils connaissent le chômage et le discrédit. Plus rien ne leur faisait peur, quoique de plus naturel de retrouver une certaine dignité et ré- férence par une mobilisation permanente contre les symboles du pouvoir. Même si tous ces actes de vio- lences sont condamnables, il faut se demander com- ment et pourquoi nous en sommes arrivés à ce genre de condition humaine ? On ne peut faire le choix simpliste de l’ordre ou de la rébellion, le problème ne s’arrête pas là ! Ceux qui ont voulu réanimer des haines et des ran- coeurs pour faire émerger un quelconque sentiment de peur de l’autre devront rendre compte. Déclarer l’état d’urgence comme si notre pays était en guerre, couvre feu à tout va, arrestations arbitraires ne sont pas que les seules raisons d’exister des forces de l’or- dre. Comme chez les casseurs, chez ses jeunes qui ont la haine, certains étaient en réaction avec les propos de Sarko et ils soulevaient les problèmes de fond les concernant, d’autres ont pris ces actions comme un jeu pour faire parler de son quartier dans les journaux télévisés ; sans aucun recul nous avons assister à une complaisance médiatique pour créer l’événement et multiplier des sentiments d’indigna- tion chez la majorité des citoyens regardant leur poste de télé. D’un autre côté, la réponse politique s’est faite désirée ! Un Président de la République qui at- tend plus de 28 jours pour réagir n’est pas le signe inhérent d’une fonction dépassée mais d’un système politique qui ne garantie plus un minimum de démo- cratie et de contre pouvoirs. Scandales, inertie et pa- thétique, voici les nouveaux qualificatifs d’une Répu- blique en perte de repères. Logement, emploi, éducation, santé, sécurité, aucun de ces thèmes, pourtant élémentaires à notre vie de tous les jours, n’a pas de niveaux suffisants pour que les jeunes et leurs aînés des banlieues croient encore en l’avenir. Après avoir saigné les as- sociations qui travaillaient sur le terrain, ne pas avoir fait les efforts conséquents en termes de logement social dans toutes les communes de France, ne pas donner une réelle égalité des chances et des possibles grâce à l’ascenseur social de l’école républicaine… plus rien n’a de sens quand on naît là bas et que per- sonne ne nous aide pour s’en sortir. Certes il existe des exemples de réussite tellement nombreux qu’ils n’ont réglé aucun problème ! Il n’y a pas d’analyse binaire de ce phéno- mène social des banlieues qui peut trouver une sy- métrie à la population française en général. Combat- tons les réactions racistes ou communautaires qui ont « bon dos » pour ne pas comprendre et surtout entretenir un climat de défiance et de haine, pour pouvoir faire réagir « sentimentalement » chaque citoyen, le moment venu, quand il faudra voter. A contrario, les jeunes semblent avoir compris que rien ne pourrait avancer sans eux et sans leur engage- ment. A ce moment là, vous tenez le bon bout. A vous de jouer, de créer une réaction démocratique et de construire un projet re-mobilisateur. Surtout sa- chez compter que sur vous-même et vos convictions pour faire avancer votre projet collectif. Michaël BOUTINES Animateur Fédéral du MJS 32 [email protected]

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Michaël BOUTINES Animateur Fédéral du MJS 32 Impasse à Droite, septique pour la Gauche. fond les concernant, d’autres ont pris ces actions comme un jeu pour faire parler de son quartier dans les journaux télévisés ; sans aucun recul nous avons assister à une complaisance médiatique pour créer l’événement et multiplier des sentiments d’indigna- tion chez la majorité des citoyens regardant leur poste de télé. [email protected]

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Page 1: Utopie N°61 Nov05

Utopie Concrète !

Journal des Jeunes Socialistes Gersois.

NUM

ERO 6

1 N

OVEM

BRE 2005

SOMMAIRE:

Page 1: Édito. Page 2: Agenda. Bouquin,Net. Page 3: International. Page 4: Campagne. Page 5: Actu ! Page 6: Forum.

Impasse à Droite, septique pour la Gauche.

Il suffisait d’une provocation verbale pour

que tout s’enflamme. Cette provocation réfléchie et volontaire du Ministre de l’intérieur et Président de l’UMP fut l’élément déclencheur d’une flambée de violences dans les banlieues de France.

Plus de 25 jours d’émeutes urbaines (à l’amé-

ricaine) où les jeunes en révolte luttaient contre les forces de l’ordre. Ils n’ont plus rien, ils vivent dans des lieux indignes, ils connaissent le chômage et le discrédit. Plus rien ne leur faisait peur, quoique de plus naturel de retrouver une certaine dignité et ré-férence par une mobilisation permanente contre les symboles du pouvoir. Même si tous ces actes de vio-lences sont condamnables, il faut se demander com-ment et pourquoi nous en sommes arrivés à ce genre de condition humaine ?

On ne peut faire le choix simpliste de l’ordre ou de la rébellion, le problème ne s’arrête pas là ! Ceux qui ont voulu réanimer des haines et des ran-coeurs pour faire émerger un quelconque sentiment de peur de l’autre devront rendre compte. Déclarer l’état d’urgence comme si notre pays était en guerre, couvre feu à tout va, arrestations arbitraires ne sont pas que les seules raisons d’exister des forces de l’or-dre. Comme chez les casseurs, chez ses jeunes qui ont la haine, certains étaient en réaction avec les propos de Sarko et ils soulevaient les problèmes de

fond les concernant, d’autres ont pris ces actions comme un jeu pour faire parler de son quartier dans les journaux télévisés ; sans aucun recul nous avons assister à une complaisance médiatique pour créer l’événement et multiplier des sentiments d’indigna-tion chez la majorité des citoyens regardant leur poste de télé.

D’un autre côté, la réponse politique s’est faite désirée ! Un Président de la République qui at-tend plus de 28 jours pour réagir n’est pas le signe inhérent d’une fonction dépassée mais d’un système politique qui ne garantie plus un minimum de démo-cratie et de contre pouvoirs. Scandales, inertie et pa-thétique, voici les nouveaux qualificatifs d’une Répu-blique en perte de repères.

Logement, emploi, éducation, santé, sécurité, aucun de ces thèmes, pourtant élémentaires à notre vie de tous les jours, n’a pas de niveaux suffisants pour que les jeunes et leurs aînés des banlieues croient encore en l’avenir. Après avoir saigné les as-sociations qui travaillaient sur le terrain, ne pas avoir fait les efforts conséquents en termes de logement social dans toutes les communes de France, ne pas donner une réelle égalité des chances et des possibles grâce à l’ascenseur social de l’école républicaine… plus rien n’a de sens quand on naît là bas et que per-sonne ne nous aide pour s’en sortir. Certes il existe des exemples de réussite tellement nombreux qu’ils n’ont réglé aucun problème !

Il n’y a pas d’analyse binaire de ce phéno-mène social des banlieues qui peut trouver une sy-métrie à la population française en général. Combat-tons les réactions racistes ou communautaires qui ont « bon dos » pour ne pas comprendre et surtout entretenir un climat de défiance et de haine, pour pouvoir faire réagir « sentimentalement » chaque citoyen, le moment venu, quand il faudra voter. A contrario, les jeunes semblent avoir compris que rien ne pourrait avancer sans eux et sans leur engage-ment. A ce moment là, vous tenez le bon bout. A vous de jouer, de créer une réaction démocratique et de construire un projet re-mobilisateur. Surtout sa-chez compter que sur vous-même et vos convictions pour faire avancer votre projet collectif.

Michaël BOUTINES

Animateur Fédéral du MJS 32 [email protected]

Page 2: Utopie N°61 Nov05

AGENDA DU MOIS 2 Toutes les dates (passées ou à venir) à retenir

de l’activité du MJS 32.

Bouquin

Réunions :

Samedi 26 Novembre Assemblée Générale de vote

Fédération (Auch).

Lundi 5 décembre AG de vote de 19h à 21h.

Prochainement :

9-10-11 Décembre

7° Congrès National du MJS

Samedi 17 décembre Assemblée Générale à la Fédé

à partir de 14 h.

Tractages & Affichages.

Journal :

Prochain numéro d’Utopie prévu vers le 20 Décembre

n’hésitez pas à envoyer vos articles.

Primo LEVY, Si c’est un homme (Pocket, 213 pages, 5.50€). " On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'Holo-causte, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité. " A.R. Un voyage au bout de l’enfer concen-trationnaire. Il ne sera jamais inutile de rappeler à nos esprits, en particulier ceux des plus jeunes, l’extrême violence du pro-gramme de « Solution Finale ». Sans dé-tour, Primo Levi décrit un univers froid où règne la mort. A lire pour se souvenir. CB

N’oublie pas que le MJS 32 a son propre site Inter-

net:

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International 3

Utopie Concrète

Journal N°61 – Parution Mensuelle

Resp.: M.BOUTINES & C.GIROD. Dir. de publication: C.BALECH. Sec. de Rédaction: D.DUPOUY

Comité de Rédaction

Imprimé par nos soins. Tirage: 100 exemplaires.

Pour nous contacter : Tél: 06.81.27.28.21

E-mail: [email protected]

Corée du Nord: la diplomatie, une arme de paix dissuasive.

Après plus de deux années de négocia-tions, la Corée du Nord a décidé de renoncer à son programme d'armement nucléaire et de rejoindre dans un délai relativement court le Traité de Non Prolifération qu'elle avait quitté en 2003. En échange, elle a obtenu des Etats-Unis qu'ils s'engagent à ne mener aucune guerre d'agression contre la Corée, et rece-vra une aide importante notamment en ma-tière énergétique. La possibilité pour la Co-rée, de conserver un programme nucléaire civil reste encore en suspens. Cette initiative apporte une nouvelle fois la preuve que la diplomatie est une arme de paix puissante. Bien sûr, il ne s'agit là que d'une pre-mière étape, vers le seul objectif raisonnable qui soit : la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, Nord et Sud, et la mise en place d'un cadre juridique contraignant établissant une zone sans armes nucléaires dans toute la région. Il ne saurait y avoir de paix durable sans un désarmement progressif des missi-les nucléaires à l'échelle de la région. En lieu et place des énormes dépenses affectées à l'arme nucléaire, les nations de la région doivent s'engager à satisfaire les véri-tables besoins de sécurité de leurs popula-tions : sécurité alimentaire, sociale, sani-taire, environnementale et énergétique. La sécurité énergétique, en particulier, paraît plus urgente chaque jour : tant que les pays de la région continueront de s'ac-crocher à leurs programmes nucléaires, multipliant de la sorte les installations, les savoir-faire et les matières qui permettent aussi le développement des bombes, on de-vra craindre que l'un ou l'autre développe effectivement de telles armes. Seules les énergies renouvelables, par définition iné-puisables, non proliférantes et sans risques

pour les populations, sont de nature à pré-server durablement la paix dans la région, et au-delà, dans le monde entier. Le choix de la paix implique la promo-tion conjointe du désarmement nucléaire et de la sortie de l'ère de l'énergie nucléaire, en Asie du Sud-Est comme dans le reste du monde.

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CAMPAGNE 4

LA REPONSE DE LA DROITE A LA JEUNESSE :

CHÔMAGE ! EXCLUSION ! REPRESSION !

Depuis 2002, la droite mène une guerre sans concession contre la jeu-nesse. Premières victimes de la politi-que de la droite, les jeunes sont frappés de discriminations en tout genre. Alors que 60% des étudiants pensent que la société ne permet pas aux jeunes de réussir, la droite fait le choix d’une so-ciété où les jeunes sont : Stigmatisés : Qui n’a pas été vic-time ou témoin de contrôles d’identité au faciès ou à cause de son âge ? Sar-kozy l’a prouvé avec ses lois libertici-des : pour la droite, un jeune égal un délinquant. Sans avenir : 3 ministres, 2 réfor-mes et toujours la même volonté : celle de faire de l’éducation un privilège ré-servé à ceux dont les parents ont les moyens. La réponse d’un gouverne-ment incapable de dialoguer a été d’en-voyer les CRS contre les lycéens lors des manifestations contre la loi Fillon ! Investir dans l’Éducation, c’est investir dans l’avenir. La droite préfère investir dans les baisses d’impôts pour les plus riches. Résultat, des suppressions mas-sives de postes dans l’éducation natio-nale… Sans emploi : Dès 2002, la droite a cassé les dispositifs mis en place par la gauche pour réduire le chômage des jeunes. La solution miracle proposée par Villepin, c’est le “contrat nouvel embau-che”, un contrat qui permet d’allonger la

période d’essai à deux ans et de licen-cier à tout moment sans justification pendant cette période ! Un contrat qui va accroître davantage la précarité des jeunes, déjà dûrement frappés par le chômage. À la rue : Contrairement aux an-nonces du ministre du logement, il y aura moins de logements sociaux construits en 2005 qu’en 2004 ! Au-jourd’hui, avoir un logement est deve-nu un privilège et, quand on en a un, les cautions et les loyers démesurés deviennent vite impossible à payer... Face à cette situation, la droite ré-pond “expulsion-répression” et par tou-jours plus de précarité : remise en cause de l’aide au logement, des loge-ments étudiants qui ne sortent pas de terre car pas financés…

Face à la politique destructrice de la droite,

il est temps d’offrir aux jeunes un vrai droit à l’avenir.

Construisons-le ensemble !

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5 ACTU ! Deux conceptions

opposées du monde.

Nous savions déjà que le Parti Socia-liste et l’Union pour un Mouvement Popu-laire étaient opposés sur la politique à mener en France, mais nous découvrons aujourd’hui qu’ils ont en plus une façon différente de mi-liter.

Le week-end des 19 et 20 novembre a vu deux événements politiques bien distincts. D’un côté le très attendu congrès du Mans du PS et de l’autre les journées portes ouvertes pour l’adhésion de nouveaux adhérents à l’UMP. Des adhérents qui ressemblent plus à des fans qu’à des militants.

En effet, lors de ces adhésions les mili-tants UMP avaient la « chance » de visiter le siège du parti politique avec un guide ! Et une photo du bureau de Sarko par-ci, et une pho-to dans son fauteuil par là. Il ne manque plus que le sandwich entamé !

On avait plus l’impression de voir des fans de Nico que des futurs militants. D’au-tant plus que ce reportage diffusé le diman-che matin succédait à un reportage sur la Commission des résolutions du PS. Commis-sion où les pontes du parti ont réalisé une synthèse, mais pas dans la facilité après deux mois de débat et près d’un an de division.

Images totalement contradictoires qui peuvent laisser à penser que le parti de gau-che est tout à fait éloigné des Français.

Cependant peut on vraiment comparer un parti où 5 motions se sont affrontées lors de débats et conclu par un vote et un parti avec trois ou quatre candidat pour être prési-dent du parti, un vote (possible sur Internet, bonjour la facilité pour éviter les fraudes !) le tout pour des résultats sans suspense annon-cé dans la show à l’américaine digne d’une élection de Miss France.

Entre le star system ou le fan club de Sarko et les débats et la contradiction, les images offertes aux Français sont totalement différentes. Malheureusement la première vi-sion semble faire recette.

Si l’on peut « envier » le recrutement que fait l’UMP avec ses adhésions possibles par SMS, ou ses cotisations à 25 euros pour 2 ans, une question se pose. Que valent ces mili-tants ? Seront-ils motivés dans 18 mois pour une campagne présidentielle si Sarko n’est pas candidat ? Car certes le parti socialiste s’est di-visé à de nombreuses reprises mais les mili-tants ont toujours joué le jeu lors des campa-gnes quelque soit le candidat.

Car le plus important n’est il pas après tout de changer la vie de nos concitoyens et pas de flatter les ego démesurés des hommes politiques ?

Orely VILLAIN [email protected]

La Terre

vue par les Dé-gonflés « Anti 4x4 »

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6 Forum Jusqu’ici tout va bien…

« C’est l’histoire d’une société qui tombe et qui, au fur à mesure de sa chute, se répète pour se rassurer : « jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… » mais ce qui compte ce n’est pas la chute. C’est l’atterris-sage. »

Près de dix ans après la sortie du film de Mathieu KASSOVITZ, « La Haine », on comprend que ce message des cages d’esca-lier ou des caves de nos cités reste plus que jamais d’actualité. On ressent aussi combien l’urgence sociale d’agir dans nos banlieues devient prioritaire et pas seulement en ma-tière d’emploi et d’éducation. Dix ans après, la jeunesse des quartiers ne supportent plus le creusement des inégalités et le poids des discriminations.

Face aux émeutes urbaines, la réponse de la droite ne s’est pas faite attendre. En dé-crétant l’état d’urgence, mesure d’exception héritée de la période coloniale, l’UMP veut prouver à son électorat qu’elle ne compte pas tomber dans le laxisme qui a fait chuter la gauche en 2002. On ne répond à une crise so-ciale par un régime d’exception, encore moins quand celui-ci est reconduit dans l’uni-que but de confirmer le « tout répressif ». Il faut substituer à l’état d’urgence policier un état d’urgence sociale : fondé sur la restaura-tion du dialogue, la reconstruction du tissu social, la mobilisation des moyens en matière d’éducation…

Les derniers évènements ne nous prouvent pas uniquement l’incapacité de la droite à trouver une solution au problème so-cial. L’action qu’elle mène depuis 2002 a tou-jours été claire : le démantèlement de ce que la gauche plurielle avait instauré en matière d’emploi (la réduction du temps de travail, les emplois jeunes), en matière sociale (réforme des retraites et de la sécurité so-ciale), en matière fiscale (cadeaux fiscaux aux plus aisés, remise en cause de l’ISF).

Désormais, ils nous démontrent leur préparation anticipée de la campagne électo-rale de 2007. Le retrait progressif du Prési-dent de la République, qui ne devient plus que l’ombre de lui-même, laisse le champ li-bre au match entre son premier ministre et

son ministre de l’Intérieur.

Ce match est carrément dangereux puisque la droite mène depuis quelques se-maines une nouvelle bataille qui risque d’am-plifier la fracture sociale dans notre pays. Une bataille sur les mots.

Les responsables de l’UMP ont décidé de lancer une espèce d’OPA délibérée, de ra-tisser sur l’électorat de l’extrême droite en durcissant leur discours et leur action. En ef-fet, la bataille s’est enclenchée sur une série de fronts symboliques et qui confortent sans l’avouer les thèses du FN : le répressif en ren-forçant le pouvoir de la police contre les me-naces terroristes, la tentation au révision-nisme législatif en matière d’histoire colo-niale avec la loi discutable du 23 février , la limitation de la liberté d’expression en s’atta-quant à des groupes de musique, la stigmati-sation des populations immigrées à travers une grossièreté relayée avec la complaisance des médias, le durcissement de la législation en matière d’immigration, la remise en ques-tion de certains projets éducatifs comme les ZEP… La liste est cette fois trop longue !

Parallèlement à cette guérilla verbale décomplexée, la gauche ne semble pas réagir. Par exemple, sur le projet de loi antiterroriste (prévoyant entre autre la prolongation de la garde à vue, extension des moyens de vidéo-surveillance et contrôle renforcé des déplace-ments des particuliers) elle est apparue divi-sée dans le vote contre ou l’abstention du texte. Il va falloir y remédier rapidement avant qu’il ne soit trop tard.

La bataille politique, fondée sur le principe du pouvoir des idées comme l’a théorisé Antonio GRAMSCI dans l’entre-deux guerres, sera difficile mais il nous faut la me-ner dès à présent sur le terrain. La dernière campagne du MJS , « Coupable d’être jeune », s’y prête. Dès maintenant, le MJS, et la gauche toute entière, doivent se remettre en marche pour diffuser nos valeurs et nos idées pour l’alternative en menant une cam-pagne permanente en particulier auprès des jeunes.

Cédric.B [email protected]