Union bancaire : trop timide pour les...

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mercredi 08 janvier 2014 - N 5344 www.latribune.fr France Métropolitaine CAC 40 : 4262,68 pts +0,83% FTSE (6 755 / +0,37%) 1 = 1,3616$ (-0,10%) BRENT (107,1$ / -0,07%) OR (1 229,5$ / -0,66%) Union bancaire : trop timide pour les Américains Union bancaire : trop timide pour les Américains De passage en France, le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, enjoint les Européens de s'entendre rapidement sur le "filet de sécurité", qui doit servir de garantie publique ultime au Fonds européen de résolution des crises bancaires. Car un flou certain règne encore sur ce mécanisme... FISCALITÉ DES ENTREPRISES AÉRONAUTIQUE AUTOMOBILE Comment Bercy compte la simplifier Nouveau record de commandes pour Airbus Les petites voitures triomphent en France Plus de 150 taxes directes ou indirectes pèsent sur les entreprises. Le gouvernement entend donc d'abord en réduire le nombre... Airbus aurait battu en 2013 son record de commandes de 2011. La meilleure performance commerciale de toute l'histoire de l'aéronautique... 53 % des voitures neuves immatriculées en France l'an dernier étaient des petits modèles. Ce qui n'arrange ni les constructeurs, ni le "made in France"...

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mercredi 08 janvier 2014 - N 5344 www.latribune.fr France Métropolitaine

CAC 40 : 4262,68 pts +0,83%

FTSE (6 755 / +0,37%)

1 = 1,3616$ (-0,10%)

BRENT (107,1$ / -0,07%)

OR (1 229,5$ / -0,66%)

Union bancaire : trop timidepour les Américains

Union bancaire : trop timidepour les Américains

De passage en France, lesecrétaire américain auTrésor, Jack Lew, enjoint lesEuropéens de s'entendrerapidement sur le "filet desécurité", qui doit servir degarantie publique ultime auFonds européen derésolution des crisesbancaires. Car un flou certainrègne encore sur cemécanisme...

FISCALITÉ DES ENTREPRISES AÉRONAUTIQUE AUTOMOBILE

Comment Bercy comptela simplifier

Nouveau record decommandes pour Airbus

Les petites voiturestriomphent en France

Plus de 150 taxes directes ouindirectes pèsent sur les entreprises.Le gouvernement entend donc d'aborden réduire le nombre...

Airbus aurait battu en 2013 son recordde commandes de 2011. La meilleureperformance commerciale de toutel'histoire de l'aéronautique...

53 % des voitures neuves immatriculéesen France l'an dernier étaient des petitsmodèles. Ce qui n'arrange ni lesconstructeurs, ni le "made in France"...

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Sommaire 08/01/2014

Edition du 08/01/2014 page 2/80

À LA UNE

Union bancaire : les Etats-Unis remettent la pressionsur l'Europe

Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, enjoint lesEuropéens de s’entendre rapidement sur le "filet de sécurité", quidoit servir de garantie publique ultime au Fonds européen derésolution des crises bancaires, et sur...

Comment Bercy compte simplifier la fiscalité des entreprises

Airbus établit un nouveau record de commandes d'avions

Les petites voitures triomphent dans l'Hexagone, mauvaise nouvellepour le "made in France"

ECONOMIE

Financement des syndicats, un premier pas vers laclarification

Un projet de loi transcrivant l’accord sur la formationprofessionnelle et assurant une clarification du financement dusyndicalisme sera présenté le 22 janvier en Conseil desministres. Il met fin au financement des organisations patronaleset syndicale par les fonds de la...

Nouveau ralentissement des prix dans la zone euro en décembre

La confiance des ménages s'améliore (un peu)

L'Allemagne utilise plus de lignite qu'en 1991 pour produire sonélectricité

Des lanceurs d'alerte sortent de l'ombre 43 ans après avoircambriolé le FBI

Fort rebond des ventes de détail en Allemagne

La fille du roi d'Espagne inculpée pour fraude fiscale et blanchiment

ENTREPRISES

Thales : les cinq nouveaux défis de Jean-BernardLévy

Après le parcours sans faute réalisé par le PDG du grouped’électronique un an après son arrivée, Thales doit continuer à setransformer.

PSA Peugeot Citroën a du mal à faire tourner ses usines françaises

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Sommaire 08/01/2014

Edition du 08/01/2014 page 3/80

Les deux cadres de Goodyear libérés à Amiens

Les salariés de Goodyear sont "mabouls" (Maurice Taylor, patron deTitan)

Android devrait écraser Apple en 2014

SpaceX lance avec succès son deuxième satellite Thaicom

Le marché auto européen sauvé (en partie) par le boom enGrande-Bretagne

Les ventes de voitures électriques et hybrides explosent en Francemais les scores restent faibles

Carrefour vend des gâteaux indiquant "cocaïne: 12 grammes" enArgentine

Samsung voit son bénéfice opérationnel chuter de 6%

Le sud-coréen LG se lance dans la bataille des bracelets connectés

BANQUES & FINANCES

Livret A: "nous avons d'ores et déjà atteint un tauxbas" (Moscovici)

Le ministre des Finances a laissé entendre ce mardi que legouvernement pourrait renoncer à baisser le taux "déjà bas"(1,25%) de rémunération du Livret A.

JPMorgan paiera 1,7 milliard de dollars pour solder l'affaire Madoff

Janet Yellen, une "colombe" à la Fed pour succéder à Ben Bernanke

Le Paypal chinois s'excuse auprès de ses clients… trois ans aprèss'être fait pirater

OPINIONS

Entreprises: comment réagir aux réformes chinoises

Les réformes annoncées ne doivent pas être interprétées commeun adhésion aux règles de l’économie de marché. Maisl’ouverture de nouveaux marchés aux entreprises occidentalesserait bien réelle. Par Laurent...

Education: trois propositions pour être les premiers de la classe en2025

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Sommaire 08/01/2014

Edition du 08/01/2014 page 4/80

Banquier central, un métier en pleine évolution

Les TPE, oubliées par tous les gouvernements.

E-commerce: quel est le bon modèle en 2014?

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5 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

RÉGLEMENTATION > Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, enjoint lesEuropéens de s’entendre rapidement sur le "filet de sécurité", qui doit servir degarantie publique ultime au Fonds européen de résolution des crises bancaires,et sur lequel règne toujours un flou certain.

Christine Lejoux

Union bancaire : les Etats-Unis remettent lapression sur l'Europe

Jack Lew est avant tout un diplomate. "Nous saluons les progrès accomplis par la France et sespartenaires européens sur la question de l'union bancaire , au cours des 18 derniers mois" , acomplimenté le secrétaire américain au Trésor, mardi 7 janvier, lors d'une conférence de pressecommune avec Pierre Moscovici.

Il faut dire que, quelques minutes plus tôt, le ministre français de l'Economie avait - une nouvellefois - fait preuve d'un enthousiasme débordant au sujet de l'accord - plus exactement ducompromis - conclu le 18 décembre entre les Européens sur l'union bancaire, évoquant uneavancée "à pas de géants, une "union bancaire solide, sûre, permettant de réduire la fragmentationde notre système financier et d'assurer sa stabilité." Et Pierre Moscovici d'insister :

"Nous avons longuement discuté de l'union bancaire avec Jack Lew [durant la rencontre de mardi entreles deux hommes, qui a précédé la conférence de presse ; Ndlr], car nos amis américains regardent cesujet de près et de façon positive."

 Les Etats-Unis plaident pour une mise en place rapide d'un filet de sécurité

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6 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

De façon positive, vraiment ? Les politesses d'usage passées, Jack Lew a déclaré que lesEtats-Unis "aimeraient que des actions supplémentaires soient menées, en ce qui concerne lebackstop." Le "backstop", c'est ce filet de sécurité qui, dans le cadre de l'union bancaireeuropéenne, doit servir de garantie publique ultime au fonds européen de résolution des crisesbancaires, lequel ne disposera que de 55 milliards d'euros d'ici à dix ans pour financer le sauvetageou la liquidation de banques en difficulté.

Or, lors de l'accord du 18 décembre sur l'union bancaire, les Européens ont repoussé auxcalendres grecques la définition de ce fameux "backstop" , faute de trouver un terrain d'ententeentre eux. En effet, si la France juge que le mécanisme européen de stabilité (MES) estl'instrument idoine pour servir de filet de sécurité, l'Allemagne ne veut pas en entendre parler.

 Revigorer l'économie européenne et, partant, celle des Etats-Unis

 "Nous n'avons jamais fait mystère du fait que nous pensons qu'il est très important de disposer d'unbackstop. Plus il y aura fonds propres dans les banques européennes et plus les filets de sécurité serontsûrs, mieux ce sera pour l'économie européenne, pour celle des Etats-Unis et pour l'économiemondiale",

a insisté Jack Lew. De fait, si le pays de l'oncle Sam pousse autant à la roue au sujet de l'unionbancaire européenne, c'est pour éviter que de nouvelles crises bancaires grèvent à nouveau lesfinances publiques du Vieux Continent, déclenchant ensuite des politiques d'austérité qui pèsentsur la demande européenne de produits américains.

 Une approche équilibrée entre relance économique et discipline budgétaire

C'est justement pour parler croissance que Jack Lew effectue une tournée de trois jours en Europe,laquelle s'achèvera mercredi 8 janvier par une visite aux homologues allemand et portugais dePierre Moscovici. L'idée étant de trouver une "approche équilibrée" entre relance de l'économieeuropéenne et discipline budgétaire.

 Si, sur ce sujet de la relance économique, "la France et les Etats-Unis tiennent un langageextraordinairement proche depuis mai 2012 [date de l'élection de François Hollande ; Ndlr]", comme l'a souligné Pierre Moscovici, Jack Lew devrait en revanche trouver une oreille moinsattentive lors de sa visite à Wolfgang Schaüble, le ministre allemand des Finances, l'Allemagneprivilégiant, elle, une réduction rapide des déficits au sein de la zone euro.

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7 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

FISCALITÉ DES ENTREPRISES > Les Assises de la fiscalité démarreront avant lafin du mois. En promettant de réduire le nombre des taxes directes et indirectespesant sur les entreprises, Bernard Cazeneuve, le ministre du Budget espères’attirer les bonnes grâces du patronat.

Fabien Piliu

Comment Bercy compte simplifier la fiscalitédes entreprises

Bernard Cazeneuve a le sens du tempo ! Une semaine après la proposition élyséenne de signer unpacte de responsabilité avec les entreprises, le ministre du Budget leur donne déjà des gages. Aquelques jours du début des Assises de la Fiscalité, qui ne démarreront pas avant la fin du mois,Bernard Cazeneuve a repris dimanche des propos martelé depuis très longtemps par le Medef. Ilreprend également à son compte une promesse faite par Pierre Moscovici, le ministre del'Economie lors de l'université du Medef de " faciliter la vie des entreprises ", notamment dans ledomaine fiscal.

" Il y a à peu près 150 petites taxes dont les entreprises sont redevables qui représentent desmontants en termes de recettes très faibles (...). J'ai demandé à ce qu'on fasse l'inventaire de cespetites taxes et qu'on regarde si l'on peut simplifier ", a déclaré le ministre lors du Grand Jury RTL -Le Figaro- LCI.

Cette preuve de bonne volonté n'est pas tout à fait désintéressée. En simplifiant la vieadministrative des entreprises, Bercy simplifie aussi la sienne, la gestion de ces multiples taxes,dont certaines d'entre elles ne rapporte pas plus de 5 millions d'euros, étant très lourde.

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8 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

Plus de 150 taxes directes et indirectes

Selon une enquête menée en 2012 par la Fondation IFRAP et l'ASMEP-ETI , le syndicat desentreprises intermédiaires, 153 taxes et impôts pèsent directement ou indirectement sur lesentreprises tricolores pour un montant total cumulé de 25,54 milliards d'euros. A titre decomparaison, il en existe 55 en Allemagne. " Globalement, la fiscalité additionnelle, hors impôt surles sociétés (IS) et hors charges représente 2,45% de PIB de plus en France qu'en Allemagne ",précisait l'étude.

" Les secteurs particulièrement productifs en matière de nombre de taxes et de montants sont celuides collectivités territoriales qui dispose de 41 dispositifs fiscaux en direction des entreprisesreprésentant un montant de 4,15 milliards d'euros, le secteur social, avec 25 dispositifsreprésentant un montant de 10,31 milliards d'euros, et l'environnement avec 9 dispositifs pour unpoids de 2,7 milliards d'euros ", observe l'étude.

Selon l'étude annuelle " Paying taxes 2014 " du cabinet PwC, la France conserve sa 53èmeposition dans le classement mondial de l'attractivité selon les trois critères de l'enquête : tauxd'imposition, nombre de paiements et nombre d'heures consacrées aux démarches.

Il faut distinguer deux types d'impôts directs, ceux que la plupart des entreprises doivent acquitter,et les taxes sectorielles. Dans la première catégorie, on peut ranger la cotisation foncière desentreprises (CFE), la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), la taxe des chambresconsulaires, la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) à laquelle s'ajoute la taxeadditionnelle, les taxes foncières, la taxe sur les salaires des sociétés, le versement transport, lestaxes d'apprentissage, les taxes sur la formation, le congé individuel de formation des salariéstitulaires d'une CDD/Contribution DIF, la participation des employeurs à l'effort de construction, lataxe sur les véhicules de sociétés, les droits d'enregistrement et taxe de publicité foncière, la taxesur les surfaces commerciales, la taxe générale sur les activités polluantes…

Le poids des taxes sectorielles

Dans la seconde catégorie, plus étoffée, citons par exemple le cas des secteurs de l'agriculture etde l'alimentation qui s'acquittent à eux seuls d'une dizaine de taxes affectées, dont la taxe sur lesappellations d'origine protégée, la taxe sur les céréales, la taxe sur le lait et les produits laitiers, lataxe sur les produits de la mer, la taxe sur les médicaments vétérinaires…

Le cas de l'industrie pharmaceutique peut également être mis en avant. En effet, selon une étuderéalisée en 2012 par le cabinet d'avocats Landwell pour Les entreprises du médicament (LEEM), la France compte une dizaine de taxes sectorielles pharmaceutiques parmi lesquelles les droitsd'enregistrement pour la mise sur le marché d'un nouveau produit, la contribution sur les dépenses

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9 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

de promotion, contribution sur les ventes directes... alors que les autres pays en tout au plus troisen Espagne et en Italie, voire une seule en Allemagne ou même aucune à l'exception nonsignificative des honoraires d'enregistrement des spécialités pharmaceutiques, enGrande-Bretagne, en Suisse et en Irlande. " Le poids des taxes sectorielles par rapport au tauxd'imposition global est extrêmement élevé en France - de 34% à 62% selon le profil de l'entreprise.L'augmentation récente de la contribution sur le chiffre d'affaires de 0.6% et des plafonds dediverses taxes pharmaceutiques est venue sensiblement alourdir le poids de cette fiscalitéspécifique ", explique l'étude.

La méthode de Bercy

Quelles sont les impôts dans le collimateur de Bercy ? Il est encore trop pour le dire. Néanmoins,Bernard Cazeneuve devrait largement s'inspirer du rapport que vient de lui remettre l'Inspectiongénérale des finances (IGF) portant sur les petites taxes dont s'acquittent les entreprises. " Certaines taxes pourraient être supprimées, d'autres fusionnées ", avance-t-on au Medef.  

S'inspirant du rapport du rapport daté de juillet du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) surles taxes affectées , la CGPME a également une idée précise de la question. " Il apparaîteffectivement que quatre-vingt une taxes ont un rendement individuel inférieur à 5,5 millionsd'euros. On peut à ce titre citer notamment la redevance sur les biocides, les droits surl'enregistrement des médicaments à base de plantes … Or les coûts de collecte et derecouvrement des taxes affectées sont d'autant plus importants que leur rendement est modeste.Aussi, dans le cadre des Assises de la fiscalité, la CGPME proposera d'établir une règleautomatique consistant à supprimer toutes les taxes dont le rendement ne serait pas a minimasupérieur de 25% au coût de leur collecte. En outre, la Confédération proposera de supprimer lesvingt-neuf taxes dont le rendement financier annuel est inférieur à 0,5 million d'euros. Simplequestion de bon sens ", explique la Confédération.

Dès le projet de loi de finances 2015

Ce dossier peut-il est clôt rapidement ? Les organisations patronales en sont convaincues. Selonelles, cette simplification partielle de la fiscalité peut être intégrée au projet de loi de finances 2015.Le choc de simplification serait alors vraiment engagé.

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10 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

AÉRONAUTIQUE > Airbus devrait annoncer lundi prochain avoir battu en 2013son record de commandes de 2011, et réalisé ainsi la meilleure performancecommerciale de toute l’histoire de l’aéronautique. Grâce à une plus grandeproduction (648 contre 626), Boeing reste le premier constructeur mondial.

Fabrice Gliszczynski

Airbus établit un nouveau record decommandes d'avions

Airbus devrait frapper un grand coup lundi 13 janvier lors de la publication de son bilan commercial2013. S'il va rester derrière Boeing en termes de livraisons d'avion (626 selon nos sources, contre648), le groupe européen va prendre l'avantage sur son rival américain en termes de prises decommandes brutes (1.531 avions pour Boeing), mais aussi faire état du plus grand nombre decommandes jamais enregistrées dans l'histoire de l'aviation. Selon nos informations, Airbus devraiten effet battre son propre record de 1.608 commandes brutes établi en 2011, la meilleureperformance commerciale de tous les temps jusqu'ici. Ceci alors qu'il ne tablait, en début d'annéedernière, que sur 600 commandes. Une prouesse d'autant plus grande qu'Airbus n'a pas profité dulancement d'un nouveau programme comme en 2011 où les ventes avaient été tirées par lelancement de l'A320 Neo en décembre 2010.

 Les 20 A380 de Doric pour 2014

Les commandes brutes constituent le meilleur indicateur de la performance des vendeurs dans lamesure où elles ne sont pas corrigées, comme les commandes nettes, des annulations de contratssignés pour l'essentiel au cours des années précédentes. Fin novembre, lors de son dernier

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pointage, Airbus  totalisait 1.373 commandes brutes. Avec la finalisation en décembre descommandes d'Emirates (50 A380), d'Air Asia X (25 A330) et de la compagnie chinoise ZhejiangLoong Airlines, le compteur grimpe à 1.468 appareils. Pour battre son record, Airbus doit donc faireétat de plus de 140 nouvelles commandes. Selon nos informations, les 20 A380 sur lesquels s'étaitengagé en juin le loueur d'avions Doric n'en feront pas partie, même si son PDG visait ennovembre une finalisation du contrat d'ici à la fin de l'année dernière.

 Plus de 3.000 commandes pour Airbus et Boeing

2013 est une année exceptionnelle. Les ventes cumulées d'Airbus et de Boeing ont dépassé pourla première fois le seuil des 3.000 commandes! Le précédent record datait de 2007 (2.881). Leurcarnet de commandes dépasse les 5.000 appareils chacun. Ces contrats s'expliquent par lavolonté des compagnies de répondre à la croissance du trafic aérien, appelé à doubler au coursdes 20 prochaines années, et de renouveler leur flotte grâce à l'arrivée sur le marché d'unemultitude de nouveaux avions de nouvelle génération, moins gourmands en kérosène.

 Hausse de la production

Rester à livrer tous ces avions. La production ne cesse d'augmenter. Chaque jour de l'année 2013,Airbus et Boeing ont livré « 3,5 avions ». Quasiment deux fois qu'il y a dix ans (En 2003, Airbus alivré 305 avions). D'ici à 2020, ils devraient « sortir » deux appareils par jour chacun. Une montéeen cadence progressive qui permet aux fournisseurs de suivre le rythme. Encore faut-il trouver lesfinancements et les bras nécessaires.

 

 

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12 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

AUTOMOBILE > 53 % des voitures neuves immatriculées en France l’an dernierétaient des petits modèles, contre 41 % sur l’ensemble de l’Europe occidentale.Cette primauté des véhicules d’entrée de gamme n’arrange ni les marges deRenault et PSA, ni le "made in France".

Alain-Gabriel Verdevoye

Les petites voitures triomphent dansl'Hexagone, mauvaise nouvelle pour le "madein France"

Plus d'une voiture vendue sur deux est une citadine... C'est énorme. En 2013, 53 % desimmatriculations de voitures neuves en France ont été générées par des citadines (contre 49 % en2012). L'Hexagone se distingue, les petites voitures ne représentant que 41 % des ventes dansl'ensemble de l'Europe occidentale. La France a donc de plus en plus un profil de marché pauvre.Même si, évidemment, dans ces petits véhicules, figurent quelques Mini (BMW) chics et chères...

Mais, pour l'essentiel, il s'agit de véhicules d'entrée de gamme premier prix. L'appauvrissement desconsommateurs, les systématiques campagnes politico-médiatiques anti-voitures, le bonus-malusprétendument écologique, expliquent cette polarisation croissante.

Production à Flins et à... Bursa

Problème, ces véhicules pas (trop) chers sont souvent produits hors de France. La Renault Clio IV,première vente hexagonale (103.172 immatriculations l'an dernier), est produite en partie à Flins

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13 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

(Région parisienne) mais aussi à Bursa (Turquie). 100 % des versions break sont assembléesnotamment en Turquie.

Les Peugeot 208 (90.484) écoulées dans l'Hexagone proviennent certes essentiellement del'Hexagone. Tout comme les Citroën C3 (53.376), respectivement deuxième et troisième ventesdans l'Hexagone. C'est d'ailleurs une des raisons des... très mauvais résultats financiersenregistrés par le groupe PSA.

Mais, la Dacia Sandero de Renault (42.841), quatrième petit modèle immatriculés en France,provient de Pitesti (Roumanie), le "Crossover" Renault Captur (39.629) de Valladolid (Espagne).La  Volkswagen Polo (39.068) est également importée d'Espagne et la Renault Twingo (39.032) deSlovénie. Heureusement, la Toyota Yaris (29.207), huitième vente de "petite" en France, est...produite à Valenciennes (Nord).

Sur les quinze premières "petites" vendues sur le territoire national, six seulement sont fabriquéesen France, plus une partiellement (Clio IV). Parmi les autres petites françaises fabriquées àl'étranger, citons les Citroën C1 et Peugeot 107, produites en République tchèque, le Citroën C3Picasso en Slovaquie.

Segments supérieurs réduits

Les usines tricolores fabriquent notamment les "compactes" de PSA et Renault - sauf la Mégane IIIet le Citroën C4 Picasso assemblés en Espagne - et les "moyennes supérieures" de type Peugeot508, Citroën C5 et DS5, Renault Laguna. Dans le "haut de gamme", PSA a dû arrêter la fabricationde la grande berline Peugeot 607, un semi-échec, puis l'an dernier de la Citroën C6, un véritablefiasco.

Renault fabrique encore son grand monospace Espace dans l'Hexagone, qui sera remplacé cetteannée. Le hic : les segments autres que celui des "petites" ne représentent que 47% des ventes devoitures neuves en France, contre 59% en moyenne dans l'Europe de l'ouest.

Pas terrible pour les marges

Cette structure du marché français ne peut qu'être défavorable aux finances des constructeurstricolores, qui se retrouvent de facto concentrés sur les créneaux hyper-concurrentiels des petitesvoitures à très, très faibles marges (sauf les Dacia). Et ce, d'autant plus que ces "petites", dont lesfrançais sont devenus de facto les spécialistes, se vendent mal hors d'Europe. Trop chères pourles brésiliens ou les indiens, elles sont trop minuscules pour les russes ou chinois.

Cette spécialisation excessive est une des causes essentielles de la désindustrialisation de Renaultet PSA en France, où les coûts de production, équivalents à ceux de l'Allemagne, sont trop élevés

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14 à la UneLA TRIBUNE 08/01/2014

pour des modèles d'entrée de gamme. La production de Renault et PSA dans l'Hexagone a fléchide18 % sur les neuf premiers mois de l'année à à peine plus d'un million d'unités (utilitaires légerscompris). Sur l'ensemble de l'année 2012, les usines tricolores des deux constructeurs avaient déjàréduit de 16,4 % leurs volumes. Leur production a été globalement divisée par deux... entre 2005 et2013.

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15 EconomieLA TRIBUNE 08/01/2014

FORMATION ET EMPLOI > Un projet de loi transcrivant l’accord sur la formationprofessionnelle et assurant une clarification du financement du syndicalismesera présenté le 22 janvier en Conseil des ministres. Il met fin au financement desorganisations patronales et syndicale par les fonds de la formation. Encontrepartie, un fonds paritaire abondé par l’Etat et les entreprises est instituépour financer le syndicalisme.

Jean-Christophe Chanut

Financement des syndicats, un premier pasvers la clarification

Début d'année chargée pour le ministère du Travail où l'on compte faire adopter par le Parlement àla vitesse " grand V" le projet de loi réformant la formation professionnelle... et clarifiant lefinancement des organisations patronales et syndicales. Tout devrait être réglé en… un mois,grâce à l'adoption de la procédure d'urgence qui n'autorisera qu'une seule lecture par l'Assembléenationale et le Sénat. Après le passage du texte en conseil des ministres le 22 janvier, le ministèredu Travail espère ainsi que l'affaire sera réglée pour le 28 février, date où le Parlement interromprases travaux pour laisser la place à la campagne électorale pour les élections municipales des 23 et30 mars.

Un projet de loi très dense

Au-delà de la simple transcription de l'accord sur la formation professionnelle - contributionramenée de 1,6% à 1% ; création d'un compte personnel de formation, etc. - conclu le 14

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16 EconomieLA TRIBUNE 08/01/2014

décembre par une majorité d'organisations patronales et syndicales, le projet de loi comprendd'autres dispositions importantes. Ainsi, il entérine la fin de l'élection des conseillers prud'homaux salariés (remplacée par un système de désignation en fonction de la représentativité de chaqueorganisation syndicale) ; il détermine aussi les nouvelles règles applicables pour apprécier lareprésentativité des organisations patronales, comme cela avait déjà été fait pour les organisationssyndicales ; il entérine aussi la réforme de l'inspection du travail, en donnant notamment le droitaux inspecteurs d'infliger des amendes.

Une tentative de clarification du financement des organisations patronales et syndicales

Mais, surtout, en lien direct avec la réforme de la formation professionnelle, le projet de lois'attaque donc au très sensible problème du financement des partenaires sociaux pour leursmissions d'intérêt général. En effet, cette fois c'est officiel, la règle du "préciput", qui autorisaitorganisations patronales et syndicales à prélever pour leurs fonctionnements jusqu'à 1,5% dessommes mutualisées pour la formation professionnelle, est abrogée. Ce mécanisme permettait auxpartenaires sociaux de collecter jusqu'à 60 millions d'euros par an, selon le ministère.

Création d'un fonds paritaire

Pour l'avenir, le projet de loi met donc fin à ce système et instaure un nouveau mécanisme definancement des organisations syndicales et patronales basé sur une contribution des entrepriseset de l'Etat à un fonds paritaire. S'agissant de la contribution des entreprises, son montant sera fixélors d'une négociation paritaire entre les organisations syndicales et patronales. Faute d'accord,l'Etat fixera par décret le montant de cette contribution qui sera égale à un pourcentage de lamasse salariale. A titre d'exemple, dans le secteur de l'artisanat, précurseur en la matière, unaccord paritaire conclu en 2001, a fixé une contribution égale à 1,5% de la masse salariale pourassurer le fonctionnement du paritarisme.

On ne connaît donc pas encore le montant de la contribution. Mais le ministère insiste sur le faitqu'il ne s'agit pas d'un coût supplémentaire pour les entreprises puisque cette contributionremplacera l'ancien "préciput formation" ainsi que certaines autres obligations de financement pourla formation des représentants du personnel.

Des sommes destinées financer les missions d'intérêt général

Etant entendu que les sommes récoltées doivent servir à couvrir les frais induits par la participationdes représentants patronaux et syndicaux aux multiples organismes où ils doivent remplir desmissions d'intérêt général (gestion de l'assurance-chômage, de la sécurité sociale, des caisses deretraites complémentaires, de la formation professionnelle, des commissions sur la concurrence,etc.). Les sommes seront, côté syndicats de salariés, attribuées au prorata de leur audiencerespective, à toutes les organisations syndicale dont l'audience est supérieure au niveau national à3%. Ainsi, seraient concernées (dans l'ordre décroissant) les organisations CGT, CFDT, FO, CFTC,

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CFE-CGC, Unsa et Solidaires.

A noter que, outre le montant de la contribution des entreprises, patronat et syndicats, lors de lafuture négociation, pourront aussi décider d'une éventuelle participation financière d'autresorganismes paritaires, comme l'Unedic qui gère l'assurance-chômage, ou encore l'Agirc ou l'Arrcoqui gèrent les retraites complémentaires. Quant à la participation de l'Etat à ce fonds, elle pourraitprovenir d'une partie des sommes économisées par l'abandon de l'organisation du scrutinprud'homal (90 millions d'euros).

Enfin, pour tenter d'éviter à l'avenir certaines dérives apparues ici ou là, le texte prévoit par ailleursun meilleur contrôle des comités d'entreprise (CE), en rendant obligatoire pour les plus grands lacertification de leurs comptes.

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INFLATION > Les prix à la consommation ont progressé de 0,8 % sur un an endécembre, contre 0,9 % en novembre. Ce qui complique encore le problème de laBCE

Romaric Godin

Nouveau ralentissement des prix dans la zoneeuro en décembre

La désinflation reprend son cours en Europe. Selon les chiffres d'Eurostat publiés ce mardi, l'inflation des prix à la consommation dans la zone euro en décembre s'est élevé à 0,8 % sur unan, contre 0,9 % en décembre. Un recul modéré, mais qui confirme la faiblesse de la hausse desprix parmi les 18 pays de l'union économique et monétaire puisque sur les trois derniers mois del'année, la hausse des prix a évolué en zone euro entre 0,7 % et 0,9 %.

Recul des prix des services

Progressivement, on semble donc s'éloigner de l'objectif de la BCE d'une inflation « inférieure, maisproche de 2 %. » D'autant que ce chiffre de décembre est un peu différent des deux précédents.En octobre, comme en novembre, la désinflation avait en effet été alimentée par le recul des prixde l'énergie (-1,7 % en octobre, -1,1 % en novembre). Cette fois, les prix énergétiques se sontstabilisés. L'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est ainsi de 0,7 %, son plus-bashistorique. La désinflation est donc le fruit d'un recul des prix des autres biens et services. C'estdonc une pression supplémentaire sur la marge des entreprises, notamment dans le secteur desservices où la hausse annuelle des prix est passée de 1,4 % en novembre à 1 % en décembre.

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L'Allemagne touchée par la désinflation

Autre source d'inquiétude : l'affaiblissement de l'inflation dans les pays du nord de la zone euro,particulièrement en Allemagne. Jusqu'ici, on pouvait prétendre que la stabilité des prix ou ladéflation qui frappe certains pays du sud comme l'Espagne, la Grèce ou Chypre étaient desphénomènes « sains », comme l'a déclaré lui-même Mario Draghi, dans la mesure où il s'agissaitd'un ajustement lié à la baisse du niveau de vie de ces pays. Mais lundi on a appris quel'Allemagne ne devrait connaître une inflation de 1,2 % seulement en décembre. C'est un chiffrefaible pour la première économie européenne. Le risque serait que les sociétés allemandes tententde compenser l'affaiblissement de la hausse des prix par une modération salariale qui affaiblirait lepilier centrale de la croissance allemande attendue pour 2014. Le risque d'une spirale déflationnistene peut donc être exclu.    

Que fera la BCE ?

En octobre, l'affaiblissement brutal de la croissance de 1,1 % à 0,7 % avait conduit la BCE àabaisser encore d'un quart de point son taux directeur à 0,25 % pour contrer cette désinflation. LeConseil des Gouverneurs de la BCE qui se réunit jeudi va donc devoir constater que cette baissen'a pas permis de débloquer la situation. Mario Draghi va-t-il proposer, pour autant, de sortir unepartie de sa « panoplie » ou de son « artillerie » pour contrer le phénomène ? Rien n'est moins sûr.Beaucoup plaident encore pour l'attentisme et misent sur une accélération de la repriseéconomique pour relancer la hausse des prix. Mais cette accélération pourra-t-elle avoir lieu avecune si faible inflation et avec des banques toujours aussi peu promptes à prêter ? De la réponse àcette question dépend la croissance européenne en 2014.

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CONJONCTURE > L’indicateur synthétisant la confiance des ménages s’offre unpoint en décembre, à 85 contre 84 en novembre, mais reste bien en deçà de samoyenne de long terme calée sur 100.

latribune.fr

La confiance des ménages s'améliore (unpeu)

L'indicateur du moral des Français retrouve ainsi son niveau d'octobre et de septembre, grâce àune inquiétude moindre sur l'évolution du chômage et du niveau de vie dans le pays, selon l'Insee.

"Les ménages sont à nouveau moins inquiets concernant l'évolution future du chômage", détaillel'Institut national de la statistique. "Le solde correspondant perd 10 points en décembre, après avoiraugmenté de 15 points en novembre. Il reprend ainsi la baisse débutée à l'été 2013 et se situe 31points en dessous de son niveau de juin."

Depuis la mi-2007, où l'indice culminait à 107 points en juin, il a dégringolé pour stagner entre 80 et95 points sous l'effet de la crise.

Les achats importants jugés opportuns

Dans le détail, l'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée est stable et

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celle sur leur situation financière personnelle future recule d'un point. Les ménages sont aussinombreux qu'en novembre à considérer comme opportun de faire des achats importants, troissoldes situés "largement au-dessous de leur moyenne de longue période".

En revanche, deux soldes restent au-dessus de leur moyenne de long terme : l'opinion desménages sur leur capacité d'épargne actuelle baisse de deux points et celle sur leur capacitéd'épargne future est stable. La proportion de ménages considérant qu'il est opportun d'épargnerprogresse d'un point, se rapprochant de sa moyenne de longue période.

Une tendance qui ne devrait pas être inquiétée par les récentes annonces du ministre du Budget,Bernard Cazeneuve,et celui de l'Economie, Pierre Moscovici. Ils ont respectivement affirmé qu'ilsne toucheraient pas au produit d'épargne phare, le Plan épargne logement, pas plus qu'au taux déjà "bas" du Livret A.

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POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE > Pour produire de l’électricité avec moins decentrales nucléaires, et malgré la progression des énergies renouvelables,l’Allemagne a de plus en plus recours à ce charbon qu’elle tire massivement deson propre sol.

Romaric Godin

L'Allemagne utilise plus de lignite qu'en 1991pour produire son électricité

C'est le paradoxe du « tournant énergétique » allemand. L'énergie produite outre-Rhin à base delignite, un type de charbon appelé en allemand « charbon brun » (Braunkohle), a atteint en 2013 unniveau jamais vu depuis 1990.

Un niveau record depuis 1990

Selon l'association Arbeitgemeinschaft Energiebilanz (AGEB) , qui regroupe les producteursd'électricité allemands, la production issue du lignite a atteint en 2013 162 milliards dekilowatts/heure (kwh). C'est 1,3 milliard de kwh de plus qu'en 2012, mais 12 milliards de kwh deplus qu'en 2011, lorsque la chancelière Angela Merkel a décidé de l'arrêt du nucléaire pour 2022. Ilfaut donc remonter à 1990, lorsque les centrales à lignite de l'ex-RDA fonctionnaient encore à pleinrégime pour retrouver un chiffre de production supérieure (171 milliards de kwh).

L'Allemagne, premier producteur de lignite du monde

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L'usage du lignite n'est pas étonnant : l'Allemagne demeure le premier producteur mondial de cecharbon qui est extrait en Rhénanie (entre Mönchengladbach et Cologne) et en Lusace, dans l'estdu pays. Devant l'augmentation des besoins énergétiques, les producteurs allemands ont recoursaux sources d'énergie dont ils disposent. Le lignite est un produit très polluant, non seulement danssa combustion, mais également dans son extraction.

Le lignite pèse près de 26 % de la production totale d'électricité

La part du lignite dans la production allemande d'électricité est désormais de 25,8 % du total, ce quibien moins qu'en 1990, où elle atteignait 31 %, mais ce qui est néanmoins du jamais vu depuis2003. Certes, la part des énergies renouvelables progresse également. Elle atteint en 2013 leniveau record de 23,4 % du total de la production allemande d'électricité. Mais, malgré cela, lesémissions de gaz à effet de serre devraient encore avoir progressé outre-Rhin en 2013.

Hausse des exportations

Ce qui est remarquable, c'est que la hausse de la production d'électricité outre-Rhin s'explique engrande partie par la hausse des exportations. Le solde entre électricité exportée et importée aprogressé en 2013 de 10 milliards de kwh en 2013 à 33 milliards de kwh, alors que laconsommation allemande reculait d'autant. Selon l'expert du think tank berlinois AgoraEnergiewende, Patrick Graichen, ces exportations proviennent en grande partie de productionissue de centrales à lignite et à houille.

Polémique en Allemagne

Ces chiffres ne manqueront pas d'alimenter la polémique sur un tournant énergétique qui est aucentre des difficultés actuelles de la « grande coalition. » Les Verts et Greenpeace ont ainsi mis endemeure le nouveau ministre de l'énergie Sigmar Gabriel de stopper ce « boom du charbon. » Maisla question qui demeure en suspens reste celle-ci : qui paiera le « tournant énergétique » ? La CSUbavaroise a prévenu ce mardi qu'elle refusait un financement massif par l'Etat du tournanténergétique. Régulièrement, on entend les entreprises se plaindre de l'impact sur la compétitivitédu coût de l'énergie. Et personne n'ose demander aux consommateurs de prendre à sa charge lecoût de cette transition énergétique. En attendant, l'usage du lignite, finalement plutôt bon marchéet surtout disponible, risque donc d'encore se développer.

 

 

 

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L'HISTORIE DU JOUR > Près de 43 ans après être entré par effraction dans leslocaux du FBI à Philadelphie pour révéler une vaste affaire d’espionnage illégal,certains des cambrioleurs ont décidé de dévoiler leur histoire avant la sortie d’unlivre consacré à l’affaire.

latribune.fr

Des lanceurs d'alerte sortent de l'ombre 43ans après avoir cambriolé le FBI

Après être longtemps resté dans l'ombre, cinq des huit cambrioleurs ayant permis de dévoilerl'affaire COINTELPRO ont décidé de témoigner dans la presse, dans le cadre de la sortie d'un livre consacré au cambriolage d'un bureau du FBI dans la banlieue de Philadelphie le 8 mars 1971.

 Le New York Times révèle ainsi que c'est un professeur de physique de l'université d'Haverford,William C. Haverford, qui a orchestré toute l'organisation. Dans sa tâche, il est alors aidé de  KeithForsith,  du couple John et Bonnies Raines, de Bob Williamson ainsi que de trois autres personnesqui ont préféré rester dans l'anonymat.

"Quand vous racontiez aux personnes extérieures au mouvement ce que faisait le F.B.I., personnene voulait y croire", se rappelle pour le NYT Keith Forsyth, aujourd'hui âgé de 63 ans.

" Il n'y avait qu'une seule façon de convaincre les gens que c'était vrai, il fallait obtenir [des preuves]écrites de leur main."

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Un des documents volés lors de la nuit du 8 mars 1971 contient le terme "COINTELPRO", inconnuà l'époque. Il faudra près deux ans à un reporter pour comprendre son sens, rapporte The Wire.

Un programme illégal de contre-espionnage

Lancé en 1956 sous la direction de John Edgar Hoover, le programme COINTELPRO (pourCounter intelligence program) est un projet regroupant des actions clandestines du FBI, visant à «exposer, discréditer […] ou autrement neutraliser» les activités dissidentes d'éléments politiquesconsidérés comme radicaux.

Des groupes aussi différents que les Black Panthers (dont plusieurs membres ont été assassinés),le Parti communiste des Etats-Unis d'Amérique ou encore le Ku Klux Klan et Martin Luther King ontété ciblés par ce programme de contre-espionnage.

Après le cambriolage, les membres du groupe transmettent les documents volés à la presse. Ilscommuniquent très peu entre eux et ne se réunissent plus tous ensemble. Malgré l'équipe de prèsde 200 enquêteurs sur l'affaire, ils ne sont pas arrêtés. Fin 1972, COINTELPRO prend fin suite auxrévélations dans la presse et aux protestations de l'opinion publique, s'ensuivent d'importantesréformes sur le mode de fonctionnement du FBI.   

Interrogé par NBC News, Bonnie Raines a déclaré ressentir une connexion spéciale avec EdwardSnowden, à l'origine des révélations sur la NSA et actuellement réfugié en Russie. "D'un lanceurd'alerte à un autre, "Bonjour"", a-t-il lancé, faisant un salut à la caméra. 

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CONJONCTURE > Les ventes au détail en Allemagne sont reparties à la hausseen novembre après deux mois de baisse d’affilée, selon des chiffres provisoireset ajustés publiés mardi, qui se sont révélés meilleurs que prévu par lesanalystes.

latribune.fr

Fort rebond des ventes de détail enAllemagne

L'activité du commerce de détail en Allemagne a progressé de 1,5% en novembre par rapport aumois d'octobre, a annoncé dans un communiqué l'Office fédéral des statistiques Destatis qui publieces chiffres corrigés des variations saisonnières et calendaires.

Mieux que les prévisions des économistes

Elles avaient pourtant reculé de 0,8% sur un mois en octobre, et de 0,1% en septembre. Leséconomistes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendaient à une amélioration de 0,6% de cetindicateur très volatile et sujet à de nombreuses corrections, mais pas à un tel rebond.

L'agroalimentaire les boissons et le tabac tirent vers le haut

Sur un an, l'activité du commerce de détail a affiché sur ce même mois une hausse de 1,6%, quis'explique par une progression de 1,8% des ventes dans le secteur de l'alimentation, des boissonset du tabac. L'activité du secteur non-alimentaire a également enregistré une hausse de 1,3% sur

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un an.

Prévision entre 0,3% et 0,5% pour l'année 2013

De janvier à novembre, les ventes au détail affichent une progression de 0,3% par rapport à lamême période l'an passé. Sur la base de cette évolution, Destatis mise pour l'ensemble de l'année2013 sur une progression des ventes au détail en Allemagne comprise entre 0,3% à 0,5%, endonnées corrigées de l'inflation.

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ESPAGNE > La fille du roi d’Espagne Juan Carlos a été inculpée de fraude fiscaleet de blanchiment d’argent.

latribune.fr

La fille du roi d'Espagne inculpée pour fraudefiscale et blanchiment

C'est un véritable coup dur pour la famille royale espagnole. Mardi, un juge espagnol a inculpé lafille du roi Juan Carlos, l'infante Cristina, pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux. Elle seraconvoquée en mars.

La famille royale directement dans le viseur

L'époux de Cristina, Iñaki Urdangarin avait déjà été touché par une enquête pour corruption, ce quiavait mis la famille royale dans une position délicate vis à vis d'une opinion publique durementtouchée par la crise depuis des années. Mais c'est la première fois qu'elle se retrouve ainsidirectement dans le viseur.

Une nouvelle atteinte à l'image des dirigeants espagnols

Les apparitions publiques de Juan Carlos,  dimanche pour ses 76 ans, puis visiblement très fatiguéet appuyé sur des béquilles lors d'une cérémonie lundi avaient déjà provoqué les interrogations desEspagnols sur l'état de santé sur leur roi. Il apparaissait alors pour la première fois depuis uneopération de la hanche fin novembre.

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Une nouvelle atteinte à la crédibilité de la famille royale ne pouvait donc pas tomber à pire moment.D'autant plus que la classe politique, éclaboussée par un scandale financier qui a défrayé lachronique tout l'été, n'est pas là pour relever la barre.

Une première fois blanchie au printemps

L'infante Cristina, âgée de 48 ans, avaiat déjà frôlé des premiers démêlés avec la justice de sonpays au printemps dernier dans le cadre de la même affaire. Mais elle y avait échappé suite à uneannulation des poursuites à la requête du Parquet. Le juge ayant été forcé couper court à savolonté de la mettre en examen.

Cette fois, le juge José Castro est allé plus loin et a fait fi de l'opposition du Parquet pour l'inculperde "délits fiscaux présumés et blanchiment de capitaux". Il cherche a établir si la fille du roi a desliens avec les activités frauduleuses présumées de son époux.

Le couple dans la tourmente

Ce dernier, un ancien champion olympique de handball reconverti en homme d'affaires, âgé de 45ans, est soupçonné d'avoir détourné 6,1 millions d'euros d'argent public avec son ancien associé,Diego Torres, alors qu'il présidait entre 2004 et 2006 une société à but non lucratif, l'institut Noos.

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AÉRONAUTIQUE > Après le parcours sans faute réalisé par le PDG du grouped’électronique un an après son arrivée, Thales doit continuer à se transformer.

Michel Cabirol

Thales : les cinq nouveaux défis deJean-Bernard Lévy

Un peu plus d'un an maintenant que Jean-Bernard Lévy est à la tête de Thales et jusqu'ici tout luiréussit ou presque. Il fait l'unanimité aussi bien en interne qu'à l'extérieur du groupe. Et il plait auxmarchés. Difficile de faire mieux. Il est vrai qu'il a rapidement apaisé les tensions dans un groupe,qui déprimait sérieusement. Il a également renouvelé son organisation sans heurts, ni oppositionen nommant notamment de nouvelles têtes, comme Patrice Caine en tant que numéro deux, quitiennent la route.

C'était là deux de ses grands objectifs à son arrivée. Des objectifs remportés haut la main, lessalariés du groupe étant en attente d'un capitaine à la fois performant et accessible. "Il a su créerune équipe autour de lui qui le suit, il y a une vraie adhésion et un vrai collectif", explique-t-on à LaTribune. Et les ego des grands barons du groupe sont pour le moment bien rangés dans lesplacards.

Booster la croissance de Thales

Son troisième objectif était également de remettre le groupe au travail, notamment à l'export.Exception faite de la campagne Mark 3, Thales, avec une nouvelle organisation à l'international -

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les relations entre les pays et les global business unit ont été rééquilibrées -, a retrouvé du mordantà l'exportation. Et engrange à nouveau des contrats supérieurs à 100 millions d'euros.

En 2013, le groupe devrait en annoncer plus d'une quinzaine, contre moins de dix l'annéeprécédente. Un joli succès à mettre au crédit de Pascale Sourisse en charge de l'international chezThales même si Jean-Bernard Lévy a su libérer les énergies bridées sous son prédécesseur. Cequi est de nature à relancer à moyen terme la croissance organique du groupe, qui stagnait…depuis sept ans.

Après un état de grâce bien géré par l'équipe de direction, les choses sérieuses commencentvraiment. Car Jean-Bernard Lévy a promis à ses actionnaires de booster la croissance mais aussila rentabilité de Thales. Beaucoup même. Le bilan 2014, qui sera son premier vrai bilan, sera doncexaminé à la loupe par les marchés. Celui de 2013, héritage de la précédente direction, devrait êtreplutôt bon même s'il manque dans le bilan le contrat Mark 3, la cerise sur le gâteau. Ce qui laisseraà Jean-Bernard Lévy des marges de manœuvre pour mener Thales vers le cap qu'il souhaite. Pourrallier ce cap, il doit relever cinq nouveaux défis.

1/ Retrouver la croissance

Et le cap, c'est bien sûr les pays émergents. Jean-Bernard Lévy veut faire de Thales "un groupemondial" c'est-à-dire implanté industriellement dans les fameux pays émergents. Et selon nosinformations, le PDG de Thales est très ambitieux. Il vise une croissance de 10 % en moyenne paran dans ces pays. En revanche, les ambitions sont plus modestes dans les pays dits matures : 4 %de croissance en moyenne par an. Mais cet objectif est aussi difficile sinon plus que celui dans lesémergents, estime-t-on en interne. En raison des budgets de défense en baisse.

2/ Réussir l'ascension d'Ambition Boost, la face nord d'Ambition 10

Derrière la vision stratégique Ambition 10, se cache en fait Ambition Boost. C'est le moteurd'Ambition 10. Sans ce plan de performances du groupe (économies et rationalisations ainsi quecompétitivité de l'ingénierie…), cette vision serait probablement vouée à l'échec. C'est tout le job dePatrice Caine de le mettre en place et bien sûr d'atteindre les objectifs. Ce qui permettra au groupede gagner le défi d'Ambition 10 en matière de croissance, de compétitivité et de gestion descompétences, les trois piliers de la vision stratégique de Thales. Le juge de paix d'Ambition Boostest le compte de résultat qui traduira ainsi l'amélioration de la performance.

3/ Accroître l'attractivité du groupe et recruter de nouveaux talents

Après une période compliquée où les cadres cherchaient un point de chute à l'extérieur de Thales,le groupe est redevenu attractif. Les CV affluent à nouveau. Et les candidatures de salariés deCassidian, en pleine restructuration, circulent dans le groupe électronique, constate-t-on en interne.

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Pour se développer, le groupe devra attirer de nouveaux talents dans les pays émergentsnotamment, où Thales n'est pas forcément très connu.

4/ Réaliser une acquisition structurante

Jean-Bernard Lévy n'est pas venu chez Thales pour réaliser des acquisitions, encore moins uneacquisition structurante. Il le dit haut et fort. Mais le groupe électronique a très longtemps souffertd'être une proie (EADS à plusieurs reprises, puis Safran). Une fois la solidité financière acquise,certains verraient bien Thales "endosser le costume de prédateur" pour réussir une opérationstratégique d'ampleur. "Il faut se donner les moyens de faire bouger les lignes", explique-t-on à LaTribune. En outre, Jean-Bernard Lévy sait faire. Notamment quand il était à la tête de Vivendi avecl'acquisition notamment du Free brésilien, le groupe GVT (3 milliards d'euros).

5/ Faire évoluer la gouvernance et l'actionnariat

Enfin quid de la gouvernance et de la structure actionnariale du groupe avec une présence aussiforte de l'Etat et de Dassault à son capital. Une question fondamentale pour le groupe. Car àl'heure où EADS a su retrouver l'année dernière une gouvernance quasi-normale d'un groupe côtéen Bourse et où Safran voit s'alléger jour après jour le poids de l'Etat à son capital, Thales peut-ilcontinuer encore longtemps à rester une exception dans cette industrie… Mais cette fois-ci, c'est àl'Etat d'en décider.

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34 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

AUTOMOBILE > L’usine bretonne de Rennes a fabriqué presque quatre foismoins l’an dernier qu’en 2005. Ses effectifs ont été divisés par trois. Au total, laproduction de PSA en France aura été divisée par plus de deux en dix ans.

Alain-Gabriel Verdevoye

PSA Peugeot Citroën a du mal à faire tournerses usines françaises

Que vont devenir les usines de PSA Peugeot Citroën en France ? Une fois de plus, un cri d'alarmes'élève concernant l'usine bretonne de Rennes, le site du groupe français sur la sellette, alors quecelui d'Aulnay en région parisienne est en cours de fermeture. "Les surcapacités de production (dePSA) en France risquent d'entraîner la fermeture d'une usine terminale ", voire " de deux usinesterminales", alerte Philippe Bonnin, maire de Chartres de Bretagne, la commune où est implantée l'usine PSA de l'agglomération rennaise.

Chute à 90.000 unités

"En 2005, il avait été fabriqué 340 000 véhicules dans l'usine. Ce sont quelque 90.000 (seulement)en 2013. En 2005, les effectifs étaient supérieurs à 12.000 salariés. Ils seront ramenés à 4.000 toutau plus courant 2014", souligne  l'élu PS, coordonnateur d'un récent Livre blanc sur l'automobile. "En 2006, les emplois directs liés à l'automobile étaient de 27.000 en Ille et Vilaine, de 12.000 en2012. Ils passeront sous la barre des 10.000 en 2014".

Chômage partiel l'an passé

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35 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

Le site de Rennes a dû arrêter sa production les lundis et vendredis au dernier trimestre. Et ce,après 70 jours de chômage partiel sur les neuf premiers mois, plus quatre semaines de fermeturelors des congés d'été. Le site breton, qui ne fabrique plus que les Citroën C5 et Peugeot 508 degamme moyenne supérieure, a  par ailleurs fermé pour des congés prolongés entre les 19décembre au soir. Il doit rouvrir ce mardi 7 janvier au matin. 

Certes, le groupe PSA a annoncé fin novembre dernier un investissement de 90 millions d'eurossur le site breton, " dédié à la production d'un véhicule du segment C (compact). Ce véhiculeviendra remplacer l'actuel (monospace) Peugeot 5008 ", proclamait alors un communiqué dugroupe tricolore.

Le remplaçant du 5008 pas suffisant

Mais, "chacun voit bien qu'il nous faudrait bénéficier  d'un véritable retournement du marché pourécouler le nouveau modèle 5008 Peugeot à 70.000 exemplaires, tel qu'annoncé (par PSA)", assurait, sceptique, l'élu, lors d'une intervention en décembre dernier au sein du conseilmunicipal de Chartres-de-Bretagne. L'an passé, l'actuel 5008 était en effet bien au-dessous de cesscores. Pas vraiment rassurant. pour l'avenir de cette usine isolée géographiquement.

Plongeon de la production de PSA

La production totale de PSA en crise dans l'Hexagone a chuté de 22,4% sur les neuf premiers moisde l'année. Sur l'ensemble de l'année 2013, elle a tourné autour de 900.000 unités.... contre 1,93million en 2004. Aïe, quelle dégringolade! De l'aveu même de PSA, les usines françaises dugroupe n'ont produit qu'à 60% de leurs capacités au premier semestre, contre 90% il y a deux ans.

Poissy également touché

Si elle a récupéré la fabrication supplémentaire de petites Citroën C3 réalisées auparavant dans lesite d'Aulnay, l'usine de Poissy en région parisienne, qui produit les C3, DS3 et  DS3 cabriolet ainsique des Peugeot 208, a également été en chômage partiel durant seize jours sur le derniertrimestre de l'année dernière. Et elle s'est en outre arrêtée entre le 22 décembre au soir et le 2janvier au matin pour les congés des fêtes. Poissy comme Mulhouse d'ailleurs ont même lancé uneétude pour réduire leur production de deux lignes à une seule. Verdict fin février.  Le site deSochaux (Doubs), berceau de Peugeot, est en revanche privilégié.

Lourdes pertes

Le constructeur automobile tricolore a vu sa division automobile, au coeur de ses activités, resterlourdement déficitaire au premier semestre, avec une perte opérationnelle de 510 millions d'euros.

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36 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

Le taux d'endettement a grimpé au 30 juin à 35%, contre 23% en 2011. Les capitaux propres ontcontinué à dégringoler. Le groupe aura encore consommé 1,5 milliard de cash sur l'année 2013,après 3 milliards en 2012. Et Philippe Varin, son président en passe d'être remplacé par CarlosTavares, ne confirme plus l'objectif d'un retour à l'équilibre fin 2014. Il ne s'engage d'ailleurs plussur un flux de trésorerie équilibré en 2015...

En mal d'argent frais, PSA, qui a échoué dans son alliance avec GM, négocie avec le chinoisDongfeng pour que celui-ci entre à son capital. L'Etat français devrait également prendre uneparticipation au sein du constructeur.

 

 

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37 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

AUTOMOBILE > Ils auront passé 30 heures à l’intérieur du site de l’usineGoodyear d’Amiens. Michel Dheilly et Bernard Glesser ont finalement été libérésmardi en milieu d’après-midi, les syndicats décidant en parallèle d’occuperl’usine pour la "négocier" contre une prime de départ.

latribune.fr

Les deux cadres de Goodyear libérés àAmiens

La libération des deux hommes, respectivement directeur de production de l'usine et directeur desressources humaines, était jusqu'alors conditionnés à des négociations "avec un minimum degaranties", selon les déclaration d'un délégué de la centrale CGT.

La direction, de son côté, bloquait toute négociation et annonçait qu'elle refuserait de rencontrer lesreprésentants du personnel tant que les deux cadres ne seraient pas libérés. Elle avait mêmedemandé à la justice de se saisir du dossier.

S'assurer de la libre circulation des personnes

A la mi-journée, le président du tribunal de grande instance d'Amiens délivrait une ordonnancedépêchant un huissier pour s'assurer de la "sécurité et de la libre circulation des biens et despersonnes", décision qui aurait pu aboutir à l'intervention de la force publique, selon l'AFP.

Finalement, les représentants de salariés avaient indiqué à l'AFP qu'ils étaient prêts "à en laisser

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38 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

partir un" s'ils avaient "la certitude de la tenue d'une réunion avec Goodyear", selon les mots deMickaël Mallet, délégué syndical CGT.

Ce sont finalement bien les deux cadres qui ont pu quitter l'usine "dans une cohue indescriptible",selon l'AFP. La CGT entend désormais occuper l'usine pour la négocier.

Renégocier le PSE

La CGT espère renégocier le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de la direction, avecl'application d'une version "améliorée" d'un plan de départs volontaires (PDV) abandonné en 2012,des primes de licenciement " qui soient au minimum sur les bases du PDV " et des congés dereclassement allongés.

"On a acté qu'on ne pourrait pas garder notre emploi, il faut acter que maintenant on veut del'argent", a expliqué Mickaël Mallet, délégué CGT, à la presse rassemblée devant le site industrield'Amiens. 

Des "mabouls" 

Dans la matinée de lundi, le patron de Titan Maurice Taylor, habitué des déclarations chocs, avait déclaré au micro de RTL que les ouvriers retenant les dirigeants en otages étaient "mabouls" :

Ce ne sont pas les grands patrons, ils ne peuvent rien faire. Vous savez ce que ça montre au reste dumonde ? Mon dieu, ils sont mabouls. On devrait rentrer et faire arrêter ces pirates mais vous savez queça ne va pas se passer, car c'est comme ça en France.

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39 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

LA PHRASE DU JOUR > "Mabouls", "pirates", le patron de Titan Maurice Taylor arhabillé pour l’hiver les salariés de l’usine Goodyear d’Amiens, qui séquestrentdepuis lundi après-midi deux dirigeants de l’entreprise.

latribune.fr

Les salariés de Goodyear sont "mabouls"(Maurice Taylor, patron de Titan)

"C'est fou, les retenir en otage, enfin ! Soyez sérieux ! Il n'y a aucune raison de faire cela, ça ne varien changer…" Le patron de Titan, un temps intéressé par le rachat de l'usine Goodyear d'Amiens,n'en est pas à sa première déclaration choc.

En février 2013, le PDG du fabricant de pneu américain accédait à la célébrité en France enadressant une lettre au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Il y dénonçait de "soi-disant ouvriers" ne travaillant que "trois heures par jour".

"Mon dieu, ils sont mabouls"

Mais il fait encore plus fort cette fois au micro de la radio RTL, qualifiant carrément ces "soi-disantsouvriers" - du moins ceux qui retiennent deux de leurs dirigeants depuis lundi - de "mabouls" :

Ce ne sont pas les grands patrons, ils ne peuvent rien faire. Vous savez ce que ça montre au reste dumonde ? Mon dieu, ils sont mabouls. On devrait rentrer et faire arrêter ces pirates mais vous savez que

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40 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

ça ne va pas se passer, car c'est comme ça en France.

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Aux Etats-unis, affirme en effet Maurice Taylor, les choses se seraient passées différemment :

"Ils prennent les gens en otage : aux Etats-Unis c'est du kidnapping. S'ils faisaient ça là-bas, ils iraienten prison. Pourquoi ne vont-ils pas, masqués, faire un braquage dans une série de banques françaises? Ainsi, ils pourraient racheter Goodyear… S'ils pensent qu'ils sont si intelligents..."

Lundi, un compte Twitter géré par du personnel du site Goodyear d'Amiens Nord tweetait que "la vraie lutte commen(çait) aujourd'hui" , alors que le secrétaire adjoint CGT du comité del'entreprise indiquait à l'AFP que le directeur de production de l'usine, Michel Dheilly, et le directeurdes ressources humaines (DRH) de l'usine, Bernard Glesser, étaient retenus dans les locaux del'usine contre leur gré.

"Quelques jours, quelques semaines"

Les syndicats entendaient ainsi faire appliquer une version "améliorée" d'un plan de départsvolontaires abandonné en 2012. Le 31 janvier 2013, la direction de l'entreprise avait annoncé sadécision de fermer l'usine Amiens-Nord, où sont employées 1.173 personnes.

"L'emploi est perdu, puisque depuis un an on perd tous nos jugements" , a expliqué à Reuters ledélégué CGT Franck Jurek. "Alors on a décidé avec les ouvriers de changer de tactique (...) pourgagner le plus de fric possible."

"On va aller jusqu'au bout du processus", a-t-il ajouté. "Ça peut durer encore quelques heures, çapeut durer quelques jours, quelques semaines. Tant qu'on n'aura pas gain de cause, ces deuxpersonnes (...) resteront avec nous."

L'initiative pourrait toutefois être écourtée par la désignation par la justice d'un huissier "pour s'assurer de la sécurité et de la libre circulation des biens et personnes" , selon les termesemployés par l'AFP mardi midi.

Sur Radio Classique, le n°1 de FO Jean-Claude Mailly avait auparavant jugé que la séquestrationde dirigeants n'était "pas la bonne méthode" , mais que, "quand ça se passe correctement sur leplan humain, ce n'est pas non plus un drame".

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LE CHIFFRE DU JOUR > Les analystes de Gartner prévoit une croissance de 7,6%sur les commandes d’appareils high-tech, permettant ainsi au systèmed’exploitation de Google de franchir le cap du milliard d’usagers toutesplateformes confondues.

latribune.fr

Android devrait écraser Apple en 2014

Les commandes d'appareils (aussi bien PC que tablettes ou téléphones portables) devraientatteindre près de 2,5 milliards d'exemplaires en 2014 (contre 2,3 milliards en 2013) d'après lecabinet d'analyse Gartner. Une croissance qui profiterait d'abord à Android puisque le systèmed'exploitation de Google est largement majoritaire face à l'iOS d'Apple ou au Surface de Windows.

Gartner prévoit qu'Android sera présent sur 1,1 milliard de nouveaux appareils en 2014, soit 26%de plus que l'an passé. Le système d'exploitation de Google serait alors installé sur 1,9 milliardd'appareils en fonctionnement, loin devant les 682 millions d'appareils sous iOS/Mac OS.Uneestimation qui place Android largement majoritaire sur le neuf avec 44,5% de part de marché, plusdu triple des 13,9% prévus pour Apple.

"Il n'y a aucun doute qu'il y a une équation entre le volume et la valeur, avec les utilisateursd'Android qui achètent des appareils à plus bas prix que ceux d'Apple" , reconnaît AnnetteZimmerman, analyste principale chez Gartner.

Une estimation qui confirme les impressions de Steve Koenig, membre de l'Association américained'électronique grand public (CEA). L'analyste note ainsi que la croissance des ventes mondiales de

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tablettes et smartphones "repose de plus en plus sur les appareils d'entrée de gamme" . De 444dollars (325 euros) en 2010, le prix de vente moyen d'un smartphone devrait passer sous la barredes 300 dollars (220 euros) en 2015.

                                                   

                                                                                Crédit photo : Aidan via Flickr CC Licence by. 

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44 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

ESPACE > La société américaine a lancé lundi avec succès son deuxièmesatellite de communication en moins d’un mois. Elle espère ainsi jouer un rôle clésur ce marché en offrant des prix très compétitifs.

latribune.fr

SpaceX lance avec succès son deuxièmesatellite Thaicom

Et de deux. La société américaine Space Exploration Technologies (SpaceX) a lancé lundi avecsuccès son deuxième satellite de communication en moins d'un mois. La fusée à deux étagesFalcon 9 s'est arrachée de son pas de tir de Cap Canaveral en Floride à 23h06, heure française,transportant le satellite Thaicom 6 de l'opérateur asiatique qui s'est séparé du second étage dulanceur trente minutes plus tard.

Thaicom 6, qui appartient à la société Thaicom Plc, fournira des services de communication et detélévision en Asie du sud-est et dans certaines parties de l'Afrique

Premier satellite lancé le 3 décembre

Plus d'une heure après le décollage, SpaceX a confirmé sur Twitter la mise sur une orbite elliptique"parfaite" du satellite, dont l'altitude varie de 300 à 90.000 kilomètres. Le satellite de trois tonnes seplacera ensuite avec son propre moyen de propulsion sur une orbite géostationnaire à 36.000 kmau-dessus de la Terre.

Pour rappel, le 3 décembre, SpaceX avait lancé son premier satellite de télécommunications. Il

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45 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

s'agissait du SES-8 du groupe luxembourgeois SES, deuxième opérateur mondial de satellites, quiavait jusqu'alors recouru exclusivement aux services des fusées européenne Ariane et russeProton, plus chères.

Un 3e succès nécessaire pour candidater auprès du Pentagone

Avec ce deuxième succès, SpaceX semble en passe de jouer les trouble-fête sur ce marché évaluéà 190 milliards de dollars. Par ailleurs, son carnet de commandes se monte désormais à quatremilliards de dollars pour 50 lancements, dont 75% de satellites commerciaux.

Il faut dire que ce deuxième lancement réussi est aussi important pour que SpaceX puisse êtreconsidérée comme un candidat sérieux par le Pentagone pour lancer de gros satellites militairesaujourd'hui réservés à United Launch Alliance, une société conjointe de Lockheed Martin et deBoeing. Reste qu'il faut au moins trois lancements réussis pour que le Pentagone puisse certifier lelanceur.

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46 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

AUTOMOBILE > Le marché auto britannique a progressé l’an dernier. L’Espagneet le Portugal ont connu une petite reprise. Mais, la France, l’Italie et aussil’Allemagne, reculent. Sur l’ensemble de l’Europe, PSA chute fortement, etRenault s’en sort grâce à sa marque bas de gamme roumaine Dacia.

Alain-Gabriel Verdevoye

Le marché auto européen sauvé (en partie)par le boom en Grande-Bretagne

La France est à son plus bas niveau depuis quinze ans . Mais tous les marchés automobileseuropéens ne sont pas aussi maussades. Heureusement pour les constructeurs du Vieuxcontinent! Les immatriculations de voitures neuves en Grande-Bretagne ont ainsi augmenté de10,5% en 2013 pour atteindre un pic sur cinq ans, selon la Société des constructeurs etconcessionnaires automobiles (SMMT). A l'image de l'activité économique du pays dans sonensemble, le marché automobile britannique se distingue.

L'Espagne aussi

La Grande-Bretagne, où le premier constructeur demeure Ford (devant GM), a dépassé la Franceen 2012 pour devenir le deuxième marché automobile européen derrière l'Allemagne avec 2,25millions de véhicules neufs (contre moins de 1,8 million dans l'Hexagone). En 2014, lesimmatriculations devraient être du même ordre qu'en 2013, d'après la SMMT.

Le marché automobile espagnol est aussi reparti à la hausse en 2013, signe d'une légère reprise

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47 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

dans le pays. 722.703 voitures neuves ont été immatriculées, en progression de 3,3%, assurel'Association nationale des fabricants d'automobiles (Anfac). Et ce, essentiellement grâce à uneprime à la casse, lancée en octobre 2012 et récemment prolongée pour la quatrième fois.

Mais ces scores doivent être relativisés. Le marché espagnol, où Volkswagen est la premièremarque, n'en demeure pas moins à un niveau extrêmement faible. Avant la crise, en 2007, il sevendait en effet 1,7 million de voitures neuves. Soit 2,4 fois plus qu'à l'heure actuelle! L'Espagnereste néanmoins le deuxième producteur automobile en Europe... devant la France

Autre (petite) bonne nouvelle: les immatriculations de voitures neuves au Portugal se sontégalement redressées en 2013 (+11,1%) à 105.898 unités. Le marché automobile, où Renault estle premier acteur, est toutefois ici aussi très loin de son niveau d'avant la crise (420.000 voitures en2000, quatre fois plus qu'aujourd'hui).

L'Allemagne en baisse

Les autres grands marchés ne sont, hélas, pas vraiment florissants. Le marché automobileallemand, le premier d'Europe, a enregistré pour sa part un recul en 2013 pour la deuxième annéeconsécutive (-4,2%) à 2,95 millions d'unités, passant sous le seuil des 3 millions de véhicules,selon l'Agence fédérale allemande de l'automobile KBA. Les immatriculations atteignent un pointbas depuis la Réunification allemande, si l'on exclue l'année 2010, affectée par la fin de la prime àla casse.

Le marché d'outre-Rhin, dominé par Volkswagen, a toutefois enregistré depuis cet été despoussées qui laissent entrevoir une amélioration. La Fédération allemande de l'automobile VDAprévoit une légère hausse des immatriculations de voitures neuves cette année, "à environ 3millions" d'unités. Le marché auto italien, dominé par  Fiat, s'affichait, également en recul l'an passéde 7,09% par rapport à 2012.

Pas terrible pour les français

Le marché automobile dans l'ensemble de l'Union européenne a fléchi de 2,7% sur les onzepremiers mois de l'année 2013. Les résultats sur l'année complète ne seront connus que le 16janvier prochain. Malgré la légère reprise en Espagne et au Portugal, mais à des niveauxhistoriquement faibles, les constructeurs français ne sont pas favorisés par la structure actuelle desmarchés sur le Vieux continent.

Relativement faibles outre-Manche, Renault et PSA ne tirent pas vraiment partie du boombritannique. Ils sont aussi peu représentés en Allemagne, premier marché européen. Outre-Rhin,Citroën a chuté d'ailleurs plus que le marché lui-même, de 20,6%, Peugeot de 23,4%, Renault de6,3% l'an passé.

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Le groupe PSA Peugeot Citroën a vu ses immatriculations de voitures neuves reculer dans l'Unioneuropéenne de 9,6% (sur onze mois 2013). Le groupe Renault progressait de 2,4%... grâce à samarque roumaine bas de gamme Dacia (+21%). La marque au losange proprement dite a fléchi,elle, de 3%.

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49 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

AUTOMOBILE > Les ventes de voitures électriques et hybrides ont connu uneforte progression l’an dernier en France. Elles représentent ensemble 3,1 % depart de marché. Si les immatriculations d’hybrides sont substantielles, lesélectriques restent très faibles.

Alain-Gabriel Verdevoye

Les ventes de voitures électriques et hybridesexplosent en France mais les scores restentfaibles

Les ventes de voitures électriques et hybrides ont crû fortement l'an dernier en France. Ellesreprésentent ensemble 3,1 % de part de marché, selon des chiffres publiés mardi par l'associationAvere. Les ventes de voitures électriques se sont envolées de 55 %. Mais à des niveaux encoretrès faibles, soit à peine 8.779 unités sur un peu moins de 1,8 million de voitures neuves écouléesl'an dernier dans l'Hexagone.

La Renault Zoé, la Nissan Leaf et la Bluecar de Bolloré utilisée en autopartage sont les plusprisées. Le nombre d'utilitaires légers électriques a bondi pour sa part de 42 %, mais à... 5.175unités seulement, avec la fourgonette Renault Kangoo Z.E. en tête.

La quasi-absence d'infrastructures publiques pour recharger ces véhicules, la très faible autonomieet les 8 à 10 heures de recharge, handicapent toujours gravement l'essor de ces véhicules auprèsdes particuliers.

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50 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

Les hybrides sont en pointe

Si les ventes d'électriques restent un épiphénomène dépendant surtout des commandes publiques,les immatriculations de voitures hybrides sont nettement moins anecdotiques. Les modèleshybrides (moteur thermique combiné à une traction électrique en appoint) ont vu leurs scoresquasiment doubler en France l'an dernier pour atteindre 41.389 véhicules, dont 28.676 dotés d'unemotorisation essence-électrique, principalement des Toyota japonaises, et 12.713 équipés d'unedouble motorisation diesel-électrique (Peugeot et Citroën surtout, mais aussi Mercedes, Volvo)...

"La France reste le leader des ventes de véhicules électriques et hybrides en Europe", affirme lecommuniqué de l'association pour la promotion de véhicules propres, devant la Norvège etl'Allemagne. " En 2020, nous estimons que le parc roulant des électriques et hybrides (voituresparticulières et véhicules utilitaires légers) en France dépassera les 800.000 véhicules", ajoute-t-il.

Pas si propres

Il est toutefois abusif de qualifier les hybrides de voitures " propres ". Elles consomment certesmoins que les modèles à essence classiques et rejettent donc moins de CO2 au kilomètre. Mais,favorisées par les homologations officielles, ces voitures ne consomment dans la réalitéquotidienne pas vraiment moins que des les véhicules diesel traditionnels.

Quant aux hybrides diesel, ils sont effectivement en principe les plus sobres et donc vertueux, maisleur coût reste très élevé, voire prohibitif, rançon de leur sophistication.

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DISTRIBUTION > Premier "bad buzz" de l’année pour Carrefour sur Twitter : lavente dans l’une de ses enseignes en Argentine de gâteaux avec la mention"Cocaïne" a provoqué l’hilarité sur le réseau social.

latribune.fr

Carrefour vend des gâteaux indiquant"cocaïne: 12 grammes" en Argentine

"Cocaïne: 12 grammes". La liste d'ingrédients du "budin con vanilla" - un gâteau à la vanille -partagée sur Twitter comportait cette mention quelque peu hallucinante, au milieu des plusclassiques protéines ou sodium.

#AHORA: Furor en redes sociales por el budin "con cocaína" de Carrefour pic.twitter.com/iVTywzmjh9

- Alerta 140 (@Alerta140) 6 Janvier 2014

Commercialisé dans l'un des quelques 500 magasins de Carrefour en Argentine, le "budin convanilla" dont la photo a été partagée sur Twitter promettait ainsi une dose de cocaïne qui vaudraitenviron 840 euros en France, selon le baromètre 2012 de l'Observatoire français des drogues etdes toxicomanies (OFDT). De quoi décevoir les consommateurs - s'il y en a - qui auraient prisl'étiquetage au premier degré.

"Si tu as acheté un cake affichant 12 g de cocaïne, et s'il n'y en a pas, Carrefour devraitt'indemniser pour vente frauduleuse", ironisait ainsi Daniel Litovsky sur Twitter, comme bon nombre

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52 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

d'utilisateurs argentins.

La nouvelle a même été reprise par la chaîne d'information en continu C5N, selon l'AFP. Face àl'ampleur prise par la polémique, le groupe français de distribution s'est vu dans l'obligation deprésenter ses excuses avant de se dédouaner en mettant en avant la responsabilité d'unsous-traitant, dans deux posts publiés sur son compte Facebook.

"Il s'agit d'une altération de l'étiquette, produit d'un canular de mauvais goût de la part d'unemployé" d'une entreprise qui fournit des desserts aux enseignes Carrefour, explique la marquevers 19h (heure locale, 23h en France), s'excusant "pour la gêne occasionnée". "Chez Carrefour,nous réalisons de stricts contrôles de qualité sur tous nos produits, et nous pouvons garantir qu'iln'y avait aucune altération d'aucune sorte de leurs ingrédients".

Dans un deuxième communiqué publié quatre heures plus tard, l'entreprise porte à laconnaissance du public un mail de la part d'Ariel Eduardo Margot, le directeur de l'entreprise BonMase. Il explique que l'erreur d'étiquetage est le fait d'un de ses employés.

"Malheureusement, nous pâtissons de cette mauvaise action sur un point que nous n'avions pascorrectement supervisé. Les cakes ont été retirés de tous les points de vente du pays et desaméliorations auront lieu afin que cela ne se reproduise pas", explique le directeur de Bon Mase.

Les commentaires ironiques (en Espagnol) n'ont pas cessé pour autant, même si le "bad buzz" deCarrefour est bien moins important que ceux connus par Findus ou par la Caisse d'Epargne en2013.

Il montre bien cependant toute l'importance pour les entreprises de se doter d'une stratégie pourparer à ce genre d'éventualité, comme le pointait le cabinet d'avocats Freshfields BruckhausDeringer dans une étude.

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53 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

LE CHIFFRE DU JOUR > La cherté du won sud-coréen couplée à uneconcurrence accrue et un ralentissement des ventes de smartphones pèsent surles chiffres du numéro un mondial sur ce marché.

latribune.fr

Samsung voit son bénéfice opérationnelchuter de 6%

Mauvais 4e trimestre pour Samsung. Le groupe table en effet sur un bénéfice de 8.300 milliards dewons (environ 5,7 milliards d'euros) sur la période, en repli de 6,1% sur un an et de 18,3% parrapport au trimestre précédent, a-t-il indiqué mardi dans un communiqué. Au 3e trimestre 2013, lebénéfice d'exploitation avait augmenté de 26%, sur un an.

Quant au chiffre d'affaires du géant coréen, qui n'a pas publié ses prévisions de bénéfices nets, ildevrait s'élever à quelque 59.000 milliards de wons, en hausse de 5,24% sur un an, mais en baissede 0,1% par rapport au troisième trimestre 2013.

Le bénéfice d'exploitation le moins élevé depuis le 3e trimestre 2012

Ces prévisions sont inférieures aux attentes des analystes interrogés par l'agence Dow JonesNewswires, qui tablaient sur un bénéfice d'exploitation de 9.650 milliards de wons et des ventes de60.400 milliards de wons. Si ces estimations se confirment, il s'agirait du plus bas bénéfice depuisle 3e trimestre 2012.

Des chiffres qui contrastent avec ceux des trois premiers trimestres de 2013. Samsung , qui est

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également numéro un mondial des téléphones portables en général et des postes de télévision,affichait alors des bénéfices record, grâce au succès de ses smartphones, dont la gamme Galaxy.

Ralentissement des ventes de smartphones

Il faut dire que les smartphones rapportent environ la moitié des bénéfices du groupe. Or le marchépour ces produits arrive peu à peu à saturation. Par ailleurs, la montre smartphone Galaxy Gearlancée en fanfare l'automne dernier n'a pas remporté le succès escompté selon les analystes.

Le groupe pâtit donc du ralentissement des ventes de smartphones, et de la tendance à la baissede leurs prix qui comprime les marges, mais également de la cherté du won sud-coréen, qui rendses produits plus cher à l'étranger face à ses principaux concurrents, dont notamment l'américainApple.

Ce qui n'a pas empêché le groupe sud-coréen  de distribuer l'équivalent d'un milliard de dollars deprimes à ses salariés pour marquer le 20e anniversaire de sa transformation en géant mondial del'électronique grand public.

Pour l'heure, les résultats définitifs sont attendus d'ici le 24 janvier.

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55 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

OBJETS CONNECTÉS > Le groupe d’électronique a dévoilé au salon électroniquede Las Vegas le Lifeband Touch, un moniteur d’activités à porter au poignet,compatible avec les smartphones Android ou Apple. Un marché déjà trèsencombré mais en forte croissance.

Delphine Cuny

Le sud-coréen LG se lance dans la batailledes bracelets connectés

Ce n'est pas tout à fait une montre connectée comme la Galaxy Gear de son éternel rivalSamsung, mais plutôt un moniteur d'activités. Le groupe sud-coréen d'électronique LG vient dedévoiler à Las Vegas, au Consumer Electronics Show (CES) le Lifeband Touch, un braceletconnecté équipé d'un écran Oled tactile, mesurant la vitesse, le nombre de pas parcourus et decalories brûlées, etc.

C'est la première incursion de LG dans le fitness high-tech : le constructeur surfe sur la tendancedes « coaches santé », sortes de podomètres 2.0 réinventés, dans le sillage de FitBit, Jawbone etson Up, Nike Fuel Band, Shine, Polar Loop, etc. Un segment déjà très encombré où les nouveauxacteurs se bousculent. Le français Withings, connu pour sa balance connectée, vient de lancer son« Pulse » qui se fixe sur un vêtement par un clip. Selon le cabinet IHS, il devrait se vendre au total250 millions d'exemplaires de ces moniteurs d'activités ou de performances à porter sur soi aucours des cinq ans à venir et le marché pourrait dépasser 2,3 milliards de dollars en 2017.  

Bien plus qu'un appareil de fitness

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56 EntreprisesLA TRIBUNE 08/01/2014

LG, qui a réussi son come-back dans les smartphones en 2013 grâce à ses modèles 4G, croitpouvoir se différencier par son design « audacieux mais confortable. » Le sud-coréen LG fait valoirque son bracelet, en plastique, compatible avec les smartphones Android et les iPhone d'Apple,ainsi que l'autre produit qu'il a dévoilé, des écouteurs intra-auriculaires qui font aussi office demoniteur cardiaque sont « bien plus que des appareils juste pour le fitness. »

Le bracelet indique aussi l'heure, les appels entrants et les SMS, les commandes de son lecteurMP3 intégré au smartphone, soit une sorte de smartwatch low-cost. Les écouteurs ne servent pasqu'à mesurer le rythme cardiaque, mais aussi … à écouter de la musique toute la journée, passeulement pendant sa séance de sport. LG a développé sa propre application LG Fitness poursuivre son activité mais ces nouveaux appareils sont compatibles avec d'autres applications déjàbien établies comme RunKeeper.

Le constructeur n'a pas encore annoncé le prix de ces produits qui seront commercialisés aupremier semestre dans un premier temps aux Etats-Unis. Les produits concurrents sont vendusautour de 100 à 130 euros. A titre de comparaison, la montre connectée de Samsung, équipée d'unappareil photo, coûte 299 euros.

>> Voir la vidéo de la conférence de presse de LG au CES lundi 6 janvier (Lifeband à la 23')

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57 Banques & FinancesLA TRIBUNE 08/01/2014

LA PHRASE DU JOUR > Le ministre des Finances a laissé entendre ce mardi quele gouvernement pourrait renoncer à baisser le taux "déjà bas" (1,25%) derémunération du Livret A.

latribune.fr

Livret A: "nous avons d'ores et déjà atteint untaux bas" (Moscovici)

Pas sûr que le taux rémunérateur du placement préféré des Français chute encore. C'est en toutcas ce qu'a laissé entendre le ministre des Finances, Pierre Moscovici, mardi sur RTL:

"Le gouvernement sera très attentif au pouvoir d'achat des épargnants (...) compte tenu du fait que nousavons d'ores et déjà, avec 1,25%, atteint un taux bas"

Prendre en compte la situation des épargnants

Pour rappel le gouverneur de la Banque de France et le ministre des Finances doivent en effet semettre d'accord mi-janvier sur le taux du Livret A, pour une application au 1er février, en se basantsur une formule prenant en compte l'inflation constatée.

Or, la faiblesse de l'inflation devrait en théorie conduire à une baisse du taux. Mais rien n'est moinssûr selon Pierre Moscovici qui en a profité pour rappeler que "par deux fois, le gouverneur de laBanque de France [avait] compris qu'il fallait prendre en compte la situation des épargnants".

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58 Banques & FinancesLA TRIBUNE 08/01/2014

SCANDALE FINANCIER > Selon le New York Times, JPMorgan Chase et lesautorités fédérales s’accorderaient pour des pénalité d’ "environ 2 milliards dedollars", dont la majeure partie servirait à dédommager les victimes de la plusgrosse fraude boursière de tous les temps.

latribune.fr

JPMorgan paiera 1,7 milliard de dollars poursolder l'affaire Madoff

JP Morgan Chase prêt à passer à la caisse. La banque américaine va payer 1,7 milliard de dollars(1,25 milliard d'euros) pour mettre fin à des poursuites du gouvernement américain sur l'affaireMadoff, a indiqué mardi le bureau du procureur fédéral de Manhattan, Preet Bharara, dans uncommuniqué. En plus de cette somme, la banque d'affaire devra également  "réformer sespratiques anti-blanchiment d'argent".

En décembre, déjà, des informations sur un accord de ce type avait été avancées par les deuxquotidiens new-yorkais. La fourchette haute des estimations, qui allait de 1 à 2 milliards de dollars,serait donc la piste choisie par la défence se la banque. La majeure partie de la somme doit êtrereversée aux victimes des fraudes commises par l'homme d'affaires aujourd'hui emprisonné. 

L'établissement, qui a géré des comptes pour l'homme d'affaires pendant plus de vingt ans, étaitaccusé d'avoir omis de transmettre à la justice des informations sur ses activités. 

Une escroquerie estimée entre 23 milliards de dollars et 65 milliards de dollars

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59 Banques & FinancesLA TRIBUNE 08/01/2014

Pour mémoire, Bernard Madoff a été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour son escroquerie,estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars, selon que l'on compte avec ou sans les intérêts.

Son escroquerie, consistant à piocher dans les finances de ses nouveaux clients pour rétribuer ourembourser les clients plus anciens, avait éclaté en décembre 2008, lorsque avec la crise, unnombre croissant d'investisseurs avaient demandé à récupérer leur dû.

Jusqu'à 20 milliards de dollars de dédommagement réclamés

Le liquidateur de l'affaire Madoff, Irving Picard, a lancé des poursuites contre JPMorgan Chase,réclamant jusqu'à 20 milliards de dollars de dédommagements, mais un juge fédéral puis une courd'appel ont rejeté la légitimité de ces poursuites, estimant que seuls les investisseurs léséspouvaient les engager. Un recours a été déposé devant la Cour Suprême, qui doit maintenant diresi elle s'en saisit ou non.

JP Morgan toujours dans l'oeil du cyclone

La première banque américaine, au coeur d'une tempête judiciaire sur de multiples fronts, a déjàaccepté un accord à l'amiable record de 13 milliards de dollars  en novembre pour mettre fin auxpoursuites du gouvernement américain liées aux prêts hypothécaires américains et aux produitsdérivés de ces prêts vendus avant la crise.

Mais JPMorgan fait encore l'objet d'enquêtes sur l'affaire de la "Baleine de Londres", des pertes decourtage de plus de 6 milliards de dollars essuyées l'an dernier et ayant mis le feu aux poudresdans la relation de la banque avec les autorités américaines, qui la soupçonnent d'avoir initialementvoulu étouffer l'affaire et d'avoir manqué aux contrôles de risques élémentaires.

L'ex-élève modèle de Wall Street fait aussi face à des enquêtes ou poursuites des Etats-Unis pourdes soupçons de corruption en Chine ou sur son négoce de matières premières, sur desmanipulations du taux Libor ou des taux de change, entre autres.

"Nous essayons de la réparer ", a affirmé en décembre Jamie Dimon, a propos de l'image de sabanque. Il a expliqué que la restaurer était devenu sa priorité, face à l'accumulation de plaintes etrèglements amiables extrêmement coûteux. Jamie Dimon avait en outre fait allusion à des "informations de presse" sur JPMorgan Chase et l'affaire Madoff et avait ajouté: "nous devonsmettre certaines de ces choses derrière nous pour pouvoir faire notre travail".

(Article créé le 13/12/2013 08:25, mis à jour le 06/01/2014 à 11:51)

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POLITIQUE MONÉTAIRE > Janet Yellen a été confirmée à la tête de la Fed par leSénat à partir de février. Une manière d’assurer la continuité après le départ dupère du Quantitative Easing, Ben Bernanke.

Romain Renier

Janet Yellen, une "colombe" à la Fed poursuccéder à Ben Bernanke

Barack Obama a privilégié la continuité en présentant Janet Yellen comme seule candidate à latête de la Federal Reserve (Fed), la banque centrale américaine. Le Sénat a confirmé lundi et elledevrait prendre ses fonctions début février pour succéder à Ben Bernanke, le père du QuantitativeEasing, la politique monétaire ultra accommodante actuellement menée par la Fed.

Une démocrate à la tête de la Fed

Proche de ce dernier, elle avait déjà pris position pour une Fed plus en faveur de la lutte contre lechômage et moins dans son rôle classique de lutte contre l'inflation. Elle était même l'une de sesmeilleures alliés depuis qu'elle avait été nommée vice-présidente du directoire de la Fed en 2009.Celle qui sera la première femme à la tête de l'institution américaine avait même été qualifiée de "premier président démocrate de la Fed depuis 25 ans" par un journaliste du Washington Post.

Janet Yellen will be the first Democrat to lead the Fed in over 25 years.

- Zachary A. Goldfarb (@Goldfarb) October 9, 2013

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Cette économiste de renom est réputée proche des économistes progressistes et gravite dans legiron démocrate depuis la fin des années 1990, lorsqu'elle avait été appelée par le présidentd'alors, Bill Clinton, pour succéder au prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz dans le Cercle desconseillers économiques de la Maison Blanche. Elle avait été repérée lorsqu'elle faisait partie desgouverneurs de la Fed pour ses critiques acerbes du libéralisme et ses prises de positions contreson président de l'époque, Alan Greenspan.

Quelques casseroles... balayées par ses soutiens

C'est grâce à ces prises de positions que la future présidente s'est attiré le soutien du partidémocrate, alors que Larry Summers, qui a jeté l'éponge à la surprise générale à la mi-septembre,ne faisait pas l'unanimité car il s'était prononcé en faveur de plus de dérégulation des marchésfinanciers.

Janet Yellen traîne toutefois quelques casseroles. A la tête de la Fed de San Francisco entre 2004et 2010, il lui a en effet souvent été reproché de ne pas avoir agit contre l'éclatement de la crisedes subprimes, alors que la Californie était l'un des épicentres du séisme de 2008 qui a provoquéla chute de Lehman Brothers et la crise financière qui s'en est suivie.

Ses soutiens - elle a obtenu près de 500 signatures d'économistes de renom en sa faveur -affirment cependant qu'elle avait cherché à ouvrir les yeux de ses collègues sur les fragilités dusecteur immobilier et qu'elle avait été l'une des premières, en 2007, à prévoir une récession àcause d'un resserrement du crédit contre lequel a tenté de lutter son prédécesseur Ben Bernankeavec un succès mitigé.

La tâche sera lourde

Quoiqu'il en soit, c'est elle qui aura la lourde tâche de déboucler jusqu'au bout le quatrièmeprogramme d'injection de liquidités de la Fed, après qu'un premier pas ait été fait en ce sens endécembre.

Ce que cette habituée du consensus, selon son entourage, devra faire avec tact, tant les rumeursd'un durcissement de la politique monétaire américaine en août avaient révélé des vulnérabilités dangereuses pour la stabilité financière mondiale, notamment dans les paysémergents, comme l'a encore souligné hier le Fonds monétaire international.

Son penchant pour la lutte contre le chômage, qui baisse mais à cause d'une réduction de lapopulation active, et la faible inflation, bien en dessous de l'objectif de 2% de la Fed laissent àpenser qu'elle fera cela en douceur. Même si l'épée de Damoclès d'un bilan en pleine explosion etle risque de créer des bulles spéculative, immobilière ou du crédit sont là pour lui rappeler qu'elle

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ne peut pas non plus aller trop loin.

Mais là dessus, elle a son avis : "je crois que soutenir l'économie aujourd'hui est le plus sûr cheminvers un retour à une approche plus normale de la politique monétaire", avait-elle ainsi affirmé ennovembre dernier. Il faut que rien ne change pour que tout change, en quelques sortes.

Article publié le 9/10/2013 et mis à jour le 7/01/2014

LIRE AUSSI:

>> Les grands enjeux de 2014 : sortie de crise ou début d'une autre pour les États-Unis?

>> Qui est Janet Yellen, seule candidate en lice pour la présidence de la Fed?

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PIRATAGE > La plate-forme de paiement en ligne Alipay a réalisé trois ans plustard que 20 gigas de données contenant des informations confidentielles luiavaient été volés.

latribune.fr

Le Paypal chinois s'excuse auprès de sesclients… trois ans après s'être fait pirater

Alipay, la plate-forme chinoise de paiement en ligne, a pris son temps pour présenter ses excusesaprès un vol de données ayant eu lieu en 2010, plus de trois ans après que le piratage ait étéeffectué.

Si les excuses se sont fait attendre, c'est que les responsables du site n'ont commencé à suspecterce piratage concernant une vingtaine de giga de données qu'en novembre 2012.

 Il aura ensuite fallu un an à la police pour arrêter un employé de l'équipe technique d'Alipay, rapporte la version hongkongaise de Yahoo. Un autre homme a également été arrêté pour avoiracheté des informations volées, à raison de 500 yuans (61 euros) les 30.000 comptes.

Bien que les données ayant fuité contenaient des informations personnelles concernant le vrai nomde l'utilisateur, son téléphone, son adresse mail ou encore son adresse de domicile, Alipay a rejetétoute menace concernant la vie privée de ses utilisateurs. 

La sécurité des comptes est particulièrement importante pour ce service de paiement en ligne

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64 Banques & FinancesLA TRIBUNE 08/01/2014

lancé en 2004. Avec ses près de 800 millions de comptes enregistrés (soit plus que PayPal alorsque le principal site chinois de vente en ligne Taobao s'en est directement inspiré), Alipay vise lemarché américain du paiement mobile. Un objectif qui pourrait s'avérer plus difficile que prévu si lespiratages de données se multiplient.

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65 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

OPINIONS > Les réformes annoncées ne doivent pas être interprétées comme unadhésion aux règles de l’économie de marché. Mais l’ouverture de nouveauxmarchés aux entreprises occidentales serait bien réelle. Par Laurent Malvezin, Lalettre de Chine SSF

Laurent Malvezin, la Lettre de Chine de SSF

Entreprises: comment réagir aux réformeschinoises

La stratégie économique chinoise a été arrêtée lors de la grand-messe du parti communiste ennovembre, puis le 10 décembre dernier, lors de la conférence annuelle sur l'économie. Depuisquelques mois déjà, l'exécutif chinois, par l'entremise d'experts et économistes attitrés, avait laisséentendre, comme pour prendre le pouls de l'opinion nationale et internationale, que la Chineconnaîtrait une croissance moins rapide, mais tout de même autour de 7%.

 Un document de travail pas pris au sérieux

L'attente était si grande que les annonces faites n'ont pas convaincu le grand public du tournant etdes risques que s'apprête à prendre la Chine dans son développement économique intérieur.Pourtant, un document, le plan « 383 », un non-papier rédigé par une officine du gouvernementcentral, avait affiché cette ambition d'une transformation du modèle économique chinois à l'horizon2020. S'agissant d'un document de travail et non une ordonnance gouvernementale, elle n'a pasété prise au sérieux. Le document liste les 8 principales réformes structurelles de la Chine pour les6 années à venir. Sa portée ne doit pas être sous évaluée : les engagements pris aujourd'huidevront être maintenus lors de la prochaine transition politique en 2017.

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66 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

Un maître mot, le marché

Le maître mot de cette feuille de route officieuse est le marché, dont la place et le rôle devra être« déterminant ». C'est une victoire idéologique majeure, nous disent les théoriciens du parti, unpetit pas en avant pour la Chine avancent d'autres, plus prudents, estimant que les pouces deterrain gagnés sur l'économie dirigée peuvent être reperdus lors d'une prochaine batailleidéologique. Quoiqu'il en soit, les réformes annoncées se veulent globales et adossées à unevision stratégique à long terme de la « renaissance chinoise ». Schématiquement, elles couvrentles domaines suivants de la vie économique et sociale et devront être déclinées de front : l'État etl'administration, les grands secteurs monopolistiques, le système foncier, le système financier, lafiscalité, la gestion des actifs de l'État, l'innovation et la stratégie d'ouverture du pays.

Le marché chinois profondément impacté

Toutes ces réformes intéressent de près les entreprises étrangères, car au-delà, c'est bien lemarché chinois et ses règles de fonctionnement, qui vont être impactés profondément etdurablement. En voulant un État plus efficace, elles bouleverseront son processus de décisionpolitique et administrative. Au centre d'abord, en mettant l'accent sur un process moderne à circuitcourt, mais plus transparent donnant vie à de véritables politiques publiques dans les domaineséconomique, industriel et sociétal.

Un système de compliance se mettra en place, avec de nouveaux garde-fous institutionnels. Danscette cure d'amaigrissement de l'Etat, le mille-feuille administratif cèdera la place à un processusréglementaire et normatif nouveau, qui pourra devenir contraignant, voire handicapant, pour ceuxqui n'anticipent ou n'accompagnent pas ce mouvement de standardisation, mais une aubaine pourles entreprises qui savent évoluer dans un milieu aux règles du jeu évolutives.

Un des marchés les plus concurrentiels

Car le marché chinois - ce marché-monde - est déjà l'un des plus concurrentiels au monde. Levice-président de la R&D de Schneider Electric en Chine, Fabien Faure, soulignait ce point lorsd'une conférence à Paris : «  tous nos concurrents internationaux sont sur le marché intérieurchinois, aux côtés de nos concurrents locaux ».

Quand le planificateur chinois pense « marché », il pense avant tout au grand marché intérieur quipermettra de réduire les inégalités économiques, renforcer la mobilité des biens et des personnes,des technologies, des produits à l'ensemble du territoire, brisant au passage les barrières aucommerce mises le plus souvent en place par les provinces motivées par une croissance rapide audétriment de tous les facteurs qui pourraient la freiner. Ces facteurs s'appellent : protection del'environnement, terres arables, protection sociale…

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67 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

Un électrochoc interne

A l'image de ce qui s'est passé en 2001 avec l'adhésion de la Chine à l'OMC, cette réforme se veutêtre avant tout un électrochoc interne, contraignant les gouvernements locaux, entreprises etbanques à s'organiser rapidement pour faire face aux nouveau défis dont la question de la dettedes collectivités locales, peut-être la vraie seule bombe à retardement que les autorités chinoisesauraient identifiée depuis quelques années déjà comme risque systémique majeur.

Un accès facilité des entreprises étrangères aux marchés chinois

Quelles conséquences pour nos entreprises ? Tout d'abord bien comprendre ce que signifiel'« ouverture au marché » que prônent les autorités chinoises, bien qu'il existe en leur sein desdivergences sur le taux et les modalités d'ouverture. S'agit-il d'une ouverture au marché,c'est-à-dire aux lois du marché (que l'on connait, sinon lesquelles ?) où du marché, à savoir unaccès facilité aux marchés chinois (publics, privés, centraux et locaux) ?

Ouverture du marché chinois signifie de notre point de vue ouverture du potentiel de marché - dontles marchés publics - aux entreprises privées, dont étrangères, dans de nouveaux secteurs et dansdes secteurs réglementés. On pense alors immédiatement au concept de réciprocité et d'ouvertureeffective des marchés dans un but de rééquilibrage des échanges.

 

Pas de vraie convergence des règles du jeu avec l'occident

Si les nombreux accords de libre-échange, et les négociations en cours avec l'UE - notammentconcernant l'accord sur les investissements - tendent à montrer que c'est bien cette direction quiest prise, la réalité décrite et documentée par les entreprises européennes en Chine nous faitcomprendre un autre message, moins rassurant sur la signification réelle de la politiqued'« ouverture », qui semblerait plus proche d'une « ouverture choisie » que d'une convergence desrègles du jeu. Aussi, même si l'on considère cette ouverture comme une libéralisation « aumarché », c'est-à-dire aux lois du marché, nous ne sommes pas non plus très rassurés.

Un risque de prolifération des normes

En effet, nous observons une tendance à un retour au bilatéralisme dans le commerceinternational, le semi-échec de l'OMC aidant, dans lequel chaque pays veut garantir desdébouchés sur les marchés extérieurs tout en protégeant le sien contre une « invasion » étrangère.Les marchés intérieurs pourraient, dans ce cas, se complexifier davantage (par la prolifération desnormes) pour rendre la partie plus difficile aux nouveaux entrants. L'effet collatéral de ce

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68 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

mouvement serait contre-productif pour la Chine car l'attractivité de son territoire et de son marchéen pâtirait.

Une cure d'amincissement salutaire

Néanmoins, il nous apparaît que le mouvement actuel observé va dans la bonne direction, malgréles quelques interrogations soulevées. En effet, la tendance de fond qui se dessine est une volontéde rendre l'économie chinoise plus efficace et plus profitable en théorie à tous les acteurs quiévoluent sur son marché, en réduisant les zones grises ou informelles de l'économie nationale. Ence sens cette cure d'amincissement est aussi un fantastique plan d'amélioration de la vie publiqueet économique chinoise avec lequel il faudra composer pour pérenniser son développement enChine.

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69 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

OPINIONS > En matière d’éducation, beaucoup se joue dès la petite enfance.Trois mesures visant les plus jeunes enfants permettraient de remonter fortementdans le classement Pisa des performances éducatives. Par Daniel Bloch et KarineMetayer, collectif L’Avenir n’attend pas

Daniel Bloch et Karine Métayer

Education: trois propositions pour être lespremiers de la classe en 2025

La crise que nous traversons est une crise de confiance en l'avenir. Paradoxalement, l'opinionpublique attend des pouvoirs publics qu'ils prennent des mesures à effet immédiat alors que lasolution à une bonne partie de nos difficultés se trouve dans l'investissement à long terme. Il en estainsi de l'avenir de nos enfants: pour sortir la France de l'ornière, il faut investir en priorité sur lesjeunes générations et dès le plus jeune âge, même si les effets ne se feront sentir que dansquelques années.

Plus de 20% des enfants en difficulté à l'école

Aujourd'hui, la France a la particularité de connaître l'un des plus forts taux de souffrance scolaire:plus de 20% des enfants sont en difficulté à l'école. Or,  vivre les premières années de sa vie dansune situation d'échec a des conséquences, au delà du parcours scolaire, sur l'estime de soi et laconfiance dans les autres. Les pouvoirs publics peuvent créer les conditions de l'épanouissementdes enfants à l'école, ce qui aura des conséquences évidentes sur leur sociabilité et l'harmonie deleur vie sociale et professionnelle: voici les trois mesures qui amélioreront la vie quotidienne desjeunes enfants sans dépense publique supplémentaire ou presque…

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1° Faire de l'école maternelle un lieu d'éveil et d'épanouissement de l'enfant de 2 à 5 ans

 L'école maternelle actuelle est organisée comme un environnement pré-scolaire pas toujoursadapté au rythme du jeune enfant. Les écoles maternelles accueillent, depuis la rentrée scolaire2012, et dans les zones prioritaires, les enfants de moins de deux ans ce qui est un progrèssignificatif. Pour parachever la réforme, il faudrait faire évoluer la maternelle et son organisationvers un jardin d'éveil construit spécifiquement pour permettre l'épanouissement de l'enfant jusqu'àson entrée à l'école primaire.

La mesure phare serait ainsi la mise en place, pour les deux et trois ans, d'une structure mixteentre la crèche et l'école avec, par classe, à la fois un EJE (Éducateur de jeunes enfants) et unenseignant. Ce dispositif pourrait être mis en place dans le cadre des nouveaux  « Projets éducatifsterritoriaux »  lancé par le gouvernement, à dépense publique inchangée.

 

2° Une priorité pédagogique : le langage

Actuellement, 90% des enfants en difficulté d'apprentissage du langage dès le CP sortent dusystème scolaire sans qualification ni diplôme à 16 ans, pourtant les difficultés peuvent êtrerepérées et donc surmontées dès le plus jeune âge. Ainsi, pour favoriser la réussite de tous lesenfants des solutions existent, comme l'ont prouvé de nombreux travaux de recherche, en Francecomme à l'étranger. Elles sont de nature essentiellement pédagogique.

  Il s'agit  de  développer dès 2 ans et  jusqu'au cours préparatoire  inclus, une pédagogiespécifiquement dédiée au développement des compétences langagières et cognitives des enfants,avec un apprentissage  prenant appui sur la phonologie et le code alphabétique. Son efficacitéimplique un suivi régulier des compétences acquises par les enfants, pour pouvoir traiter lesdifficultés d'apprentissage  de façon individualisée et intensive, sans jamais laisser s'installer cesdifficultés.

Les enseignants doivent être spécifiquement  formés à ces méthodes, -  il ne s'agit pas d'uneformation lourde - ainsi que l'ensemble du personnel d'animation présent à l'école, en dehors dutemps scolaire (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, animateurs de centres deloisirs, Éducateurs de jeunes enfants..). Par ailleurs,  la réforme des rythmes scolaires porterad'autant mieux ses fruits que les animateurs des activités périscolaires, et notamment des activitésde jeux,  seront eux aussi formés pour contribuer à développer les capacités d'expression orale desenfants. La priorité donnée au langage aura un impact décisif sur notre classement PISA. 

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71 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

 

3° Améliorer l'accueil en offrant un petit déjeuner gratuit à tous les enfants des écolesmaternelles

Aujourd'hui, de nombreux enfants vont à l'école sans avoir pris de petits déjeuners. Lesnutritionnistes et médecins scolaires signalent une perte de concentration du fait de la fatigueencourue en fin de matinée. Les communes pourraient organiser, avec l'aide des entreprisesagricoles ou en soutenant des AMAP, un petit déjeuner avec du lait et du pain pour tous les enfantsde l'école.

Ce moment d'accueil matinal, qui peut être organisé dans le préau des écoles, peut être aussil'occasion d'un échange entre parents, enfants et enseignants. Il est de nature à transformer lerapport à l'école et à la vie éducative. Pierre Mendès France avait déjà proposé de distribuer tousles jours un verre de  lait à 10 heures tous les écoliers. Aujourd'hui, de nombreuses  communespourraient ainsi donner une nouvelle vie à cette belle  idée, qui pourrait être soutenuematériellement par l'Europe.

 Trois mesures qui ne coûtent pas cher

Pour améliorer la performance scolaire française, il faut faire évoluer la maternelle vers un jardind'éveil organisé pour accueillir les enfants dès 2 ans, concentrer les efforts sur l'apprentissage dulangage et améliorer l'accueil en offrant à tous un petit déjeuner gratuit. Ces 3 mesures ne coûtentpas cher et auront un impact décisif sur le bien être de toute une génération… 

Plus d'informations sur le site de L'avenir n'attend pas

 

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OPINIONS > Les banques centrales voient leurs missions changer, sous l’effet dela crise. Mais aucune réflexion globale n’a encore émergé sur leur réforme. ParFrançois Leclerc

François Leclerc

Banquier central, un métier en pleineévolution

 Janet Yellen, qui se prépare à prendre la succession de Ben Bernanke à la tête de la Fed, va avoirl'année qui vient une grande préoccupation : comment poursuivre la décélération des achatsd'actifs sans susciter une hausse des taux sur le marché de la dette, et par ricochet sur tous lescompartiments du crédit ? Car cela contrecarrerait les efforts de réduction du déficit, briderait larelance économique et accentuerait la détérioration de la situation des classes moyennesaméricaines. Le décor est en attendant dressé.

Des répercussions sur les taux européens

Une telle hausse, dont la poussée s'est déjà faite sentir comme un signe annonciateur, auraitinévitablement des répercussions sur les taux européens et noircirait un tableau qui n'en a pasbesoin en alourdissant le poids de l'endettement. Si la BCE a par deux fois diminué son tauxprincipal directeur, aboutissant à dissocier les taux d'intérêts observés en Europe et aux États-Unis- comme s'en est prévalu Benoit Coeuré, membre de son directoire - un tel découplage peut-il sepoursuivre ? Parvenue au taux de 0,25%, la banque centrale n'a plus beaucoup de marge demanœuvre pour y contribuer !

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La BCE tourne autour du pot

L'addiction des marchés aux mesures non conventionnelles des banques se confirme être forte,que celle-ci se concrétise par une création monétaire pure ou déguisée (le LTRO de la BCE),l'assouplissement des conditions de crédit, ou des assurances sur la poursuite de sa politique(forward guidance). Chaque banque centrale a sa recette, fonction de la situation à laquelle elledoit faire face et de ses contraintes (notamment statutaires pour la BCE). Contradictoirement, laFed cherche à emprunter la pente descendante tandis que la Banque du Japon annonce qu'ellepourrait aller au-delà de ses objectifs initiaux de création monétaire. La BCE continue de tournerautour du pot, se contentant dans l'immédiat d'effets d'annonce qui vont devoir un jour ou l'autre seconcrétiser.

 La mission des banques centrales s'élargit

Les banques centrales ont comme mission traditionnelle de veiller à la stabilité financière et à labonne santé du système bancaire, avec ces dernières décennies comme objectif de s'opposer auretour d'une inflation qui ne menaçait guère. Le monde a entre temps changé et leur mission aussi :progressivement, celle-ci s'élargit sans qu'elles ne disposent de nouveaux instruments adéquats,réduisant leur politique à des invocations quand il s'agit de l'économie. Au danger de l'inflation asuccédé celui de la déflation (quand elle n'est pas acquise comme au Japon), tandis que lesliquidités qu'elles dispensent abondamment ne contribuent pas comme espéré à la relance.

 Une longue période de taux zéro pour l'Europe

Larry Summers, le candidat défait à la présidence de la Fed, évoque la possibilité d'une« stagnation séculaire » qui ferait suite à la forte croissance économique enregistrée en continu.Devenu chef économiste de la banque américaine Citi, Willem Buiter présente un constat plusnuancé, voyant seulement l'Europe s'enfoncer dans la stagnation, ce qui le conduit à préconiserque la BCE suive l'exemple de la Fed et de la Banque du Japon et « monétise l'expansion de sonbilan » en achetant des titres de la dette publique et privée, tout en adoptant pour une longuepériode un taux très proche de zéro.

Passer du "quantitative easing" au "qualitative easing"

Roger Farmer, un professeur de UCLA bénéficiant d'un poste de chercheur attaché à la Banqued'Angleterre, prolonge la logique de l'élargissement de la mission des banques centrales etpréconise la naissance de nouvelles institutions du même type. Il leur en serait confié une nouvelle,qu'il qualifie de « qualitative easing » pour la distinguer de quantitative easing (assouplissementquantitatif). Celle-ci consisterait à stabiliser les marchés d'actifs en permanence, en adoucissantleurs fluctuations grâce à des achats massifs de ceux-ci, afin d'éviter que les bulles financièresn'éclatent et ne perturbent le fonctionnement de l'économie. Puisque que leur apparition estinévitable et qu'on ne peut agir en aval, intervenons en amont. Voilà où l'on en est…

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74 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

Une certaine confusion...

L'incertitude qui plane sur l'évolution des politiques conduites par les banques centrales, ainsi quesur leur résultat, tout comme la diversité de ces préconisations, témoigne de la confusion régnante.Ne renvoie-t-elle pas alors à une autre approche, alors qu'il est fait ici référence aux Brady bondsutilisés en Amérique latine dans les années 1980, et là à la tenue d'une conférence européenne surla soutenabilité de la dette (par Hans-Werner Sinn, un économiste allemand très réputé) ?

Groupe informel de créanciers publics formé dès 1956, le Club de Paris n'a cessé depuis sacréation d'alléger la dette des pays qui ne parvenaient pas à la rembourser. La nouveauté est qu'ilne s'agit plus désormais de celle de pays en voie de développement , comme ils étaient alorsqualifiés, mais des pays avancés , ce qui impose de toutes autres reconsidérations… Une autreformule devra sans doute être trouvée, sera-t-il possible de l'esquiver éternellement ?

 

[François Leclerc tient la chronique de la crise financière sur le blog de Paul Jorion]

 

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75 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

OPINIONS > Les TPE ont été largement oubliées, et ce par tous lesgouvernements. La mission lancée récemment par Pierre Moscovici va-t-ellechanger la donne? Par Bernard Cohen-Hadad, président du think tank EtienneMarcel, président de la commission financement de la CGPME

Bernard Cohen-Haddad

Les TPE, oubliées par tous lesgouvernements.

Après cinq années de crise financière et tant de promesses non tenues une partie des petitsentrepreneurs, commerçants et artisans, sont descendus dans la rue. Mais pour l'immense majoritéd'entre eux, ils n'ont pas le temps de s'arrêter pour manifester. Les TPE ont de moins en moins demoyens d'existence et n'ont jamais rien attendu de l'Etat, sauf la liberté d'entreprendre. Ils sontaujourd'hui le retour populaire d'une société qui les toise, d'un discours politique qui ne leur parleplus et d'une action publique qui les compresse.

Des revenus en baisse de 20%

Sur les 12 derniers mois, leurs revenus annuels ont baissé de 20%. Les dirigeants de TPE sontdans l'incompréhension d'un gouvernement qui s'adresse au monde du travail ou affiche unecomplicité d'écoles avec certains grands dirigeants. C'est pourquoi le désamour n'a jamais étéaussi fort. La réalité est là. Et pourtant, les TPE existent. Elles ne sont pas après la virgule dansnotre économie. Elles représentent plus de 2,3 millions d'entreprises et emploient près de 6 millionsde salariés (1) dans les domaines des services, du commerce ou de la petite industrie. C'est cesocle entrepreneurial qui fait vivre notre pays.

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76 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

Les TPE ont amorti la crise, mais n'en peuvent plus

Ces « sans grades » de petits acteurs économiques ne sont pas des entreprises comme les autres.Et cette particularité ne doit pas être une discrimination permanente ! Nos élites s'intéressent peuaux TPE (ce n'est pas leur parcours) et l'on manque cruellement d'outils statistiques. Seuls les élusde terrain savent le rôle qu'elles jouent dans la cité. Leurs engagements financiers, leur approchedu dialogue social est patrimoniale et toute leur activité est ancrée en France dans nos régions.Elle balance entre une forte dose d'adaptabilité, de prise de risques calculés et de limitation descoûts pour dégager de la rentabilité. Les TPE, en puisant en elles même, ont amorti la crise maisn'en peuvent plus.

Ces hommes et ces femmes du coin de la rue, et pour lesquels leur métier est d'abord un cheminde vie, sont inquiets pour notre pays et pour leur activité. Ils redoutent la politique du chien crevé aufil de l'eau dont ils sont les victimes. Il suffit d'aller à leur rencontre pour voir qu'ils sont touchés parla multiplication des contraintes réglementaires, la hausse des coûts et l'augmentation des prixfournisseurs, la baisse du chiffre d'affaires et l'accès aux crédits de trésorerie.

Un accès au crédit de trésorerie de plus en plus limité

Ils n'ont plus d'argent et pas d'espoirs. Malgré le discours des Etats-Majors des banques, dans lesagences, l'accès au crédit de trésorerie est de plus en plus limité. Beaucoup de « conseillersclientèles » manquent d'égard envers ces petits patrons. La pression financière et morale, de plusen plus forte, qu'exercent certains réseaux sur les commerçants n'est pas acceptable. Le refus decrédit de moins de 3.000 €, la suppression des autorisations de découvert ne touchent plusseulement l'activité professionnelle.

Ils concernent aussi la vie privée faute de « mouvement sur le compte » et de rentrée régulièred'argent. Et 90 % des TPE ou des artisans n'ont qu'une seule banque. Une voie sans d'autre issueque de puiser dans l'épargne quand il y en a… Sait-on que près de 25% des petits entrepreneurss'autofinancent et réinjectent régulièrement des fonds dans leurs entreprises. Beaucoup comptentsur le crédit interentreprises qui est devenu « la » roue de secours.

Des choix de politique fiscale clairs

La fiscalité est en première ligne. Elle restait un tabou par peur du retour de bâton. Ce n'est plus lecas, beaucoup ont déjà tout perdu. Car le risque, le poids des contrôles et les contraintes fiscalesnationales et locales qui touchent les TPE sont surdimensionnés par rapport à la nature de cesactivités. A la hauteur du nombre d'heures que passent les commerçants dans leurs « boutiques »cette fiscalité injuste est un nouvel esclavage qui pèse sur l'activité et les familles. Elle favorisel'autocensure, bride l'investissement et freine le développement. Il faut donc sortir de ce débat de

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77 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

techniciens pour revenir à des choix politiques clairs et garantir la stabilité dans la durée desmesures à incidences fiscales.

Valoriser le CDD

Choisir dans la multitude de taxes celles qui ne freinent pas l'investissement, la transmission dessavoirs faire ou encouragent l'affectation durable dans l'activité professionnelle. Adapter nos textesà ces nouveaux enjeux est une priorité. Et évitons, à défaut d'arguments ou de volonté politique, dejeter l'anathème sur ceux qui veulent débattre, et non en découdre, dans le cadre républicain.

Enfin le coût et la durée du travail sont totalement inadaptés au fonctionnement des TPE face à laconcurrence. On parle d'embouche, mais il faut limiter les coûts des licenciements qui mettent enpéril l'avenir de l'entreprise et valoriser le CDD pour encourager durablement l'emploi. L'Europen'est pas notre mauvais génie.

Selon la Commission Européenne, les TPE-PME ont assuré 85% des créations nettes d'emploisdans l'Union de 2002 à 2010. Et pour l'immense majorité des TPE françaises le maintien del'emploi, compte-tenu de la baisse d'activité, a entrainé une baisse de rentabilité. Pourtant les TPEjouent le jeu. Combien délocalisent leur main d'œuvre ? Aucune.

Construire ensemble

On le voit bien, cet hiver, la multiplication des difficultés quotidiennes vécues par les TPE et lamontée des exaspérations locales ne sont pas des poussées de chaleurs. Elles sont un sursautface à des injustices. Et l'immobilisme ne fait qu'accroître la fracture. Il est donc devenuindispensable de parler d'une seule voix, de multiplier les occasions de dialogue entre l'État, lesélus, l'administration et les organisations représentatives des TPE pour construire ensemble. Sur leterrain, les TPE attendent cette reconnaissance.

Pierre Moscovici vient de lancer une mission de réflexion sur les TPE. Il était temps, encore faut-iltraiter toutes les problématiques TPE et accepter d'en débattre librement. Ces petites entreprisesespèrent, pour reprendre la belle formule de Bernard de Clairvaux, « que ceci soit la fin du livre etnon pas la fin de la recherche ».

 

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78 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

OPINIONS > Sa croissance masque mal une réalité: le modèle actuel del’E-commerce est en perte de vitesse. Quelle devrait être la bonne stratégie pourles années à venir? par Samuel Augy, directeur Business Unit Ysance

Samuel Augy, Isance

E-commerce: quel est le bon modèle en 2014?

 Malgré une croissance continue et à deux chiffres, le e-commerce est en perte de vitesse. Encause, des cyberacheteurs hyper-connectés et ubiquitaires qui attendent désormais bien plus d'une-commerçant qu'une distinction par le prix. Ils sont en quête d'expériences enrichies et de plaisirsdans l'acte d'achat. Comment, dans ces conditions, réussir sa stratégie e-commerce en 2014 ? Eninnovant encore et toujours ! Dans le fond, la forme comme dans ses offres et services.

 Une stratégie élaborée

  Qu'on se le dise : créer une boutique e-commerce seule n'apporte aujourd'hui pas de valeurajoutée et ne présente aucun avantage concurrentiel. Faire venir l'internaute, le transformer enclient et le fidéliser nécessite de prendre en compte une stratégie élaborée qui passe par leréférencement, l'hébergement, la gestion des stocks, des paiements ou de la logistique mais aussiet surtout par le développement d'une stratégie CRM et marketing voir de Data Management, deBusiness Intelligence et de Big Data.

 Faire appel à une plate-forme digitale

Autant de briques technologiques qu'on retrouve dans les plate formes digitales. L'avantage pour

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79 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

l'e-commerçant est qu'il peut les choisir « à la carte » et les faire évoluer en fonction de sesbesoins, de sa cible et des produits et services vendus. Pour toute e-boutique qui se créerait en2014, il est alors vivement recommandé d'envisager dès le départ l'intégration d'une plate formedigitale. Les solutions automatisées, fonctionnelles, intuitives et évolutives qu'elle propose vontlibérer le web marchand de tout l'aspect technique pour lui permettre de se focaliser sur sonmétier : vendre ! De cette réactivité d'adaptation dépendra en grande partie la pertinence, lapérennité et la réussite de son "business model".

 Les cyber-acheteurs beaucoup plus mûrs

 Une étape qu'on pourrait résumer par « donner le pouvoir au client ». Les cyberacheteursbeaucoup plus matures qu'il y a 10 ans désirent être sollicités à bon escient et au bon moment,pouvoir communiquer à tout instant avec la marque et être remerciés pour leur fidélité.

Ce don d'ubiquité avec l'acheteur est désormais à la portée de tout e-commerçant grâce au DataManagement et aux Big Data. Collecter et gérer l'ensemble des données activables de son site -data d'audience, comportementales, environnementales, etc. - va permettre à l'e-commerçantd'avoir une connaissance approfondie de l'utilisateur quel que soit son support de communication,d'enrichir en temps réel et en continu son profil et d'en alimenter (via justement une plateformedigitale) ses systèmes opérationnels.

 Analyser les comportements des consommateurs

Ainsi appliqué, le web-marchand de demain pourra analyser, en quelques clics, les comportementsde l'utilisateur, son historique d'achat et même les connexions possibles avec des sources tiercesde type environnementales (météo, localisation, actualités) pour proposer, en push , des offrescommerciales et des campagnes marketing ultra-personnalisées et/ou contextualisées.

Je suis, par exemple, un vendeur d'articles de sport et un client vient de m'acheter un vélo et uneraquette de tennis, si on annonce du soleil chez lui dans les prochains jours, je lui proposerai uncasque de vélo, alors que si on annonce de la pluie, je lui proposerai des balles de tennis. Ouencore, si je suis un libraire en ligne, je vais proposer, à l'annonce du décès de Nelson Mandela,ses biographies et autres ouvrages sur l'histoire sud-africaine.

 Assouvir le plus rapidement possible une impulsion d'achat

Grâce à l'analyse et la gestion des données, on peut ici entrer dans le domaine du prédictif où cequi importe c'est la prise en compte des parcours dans leur immédiateté pour anticiper et assouvirle plus rapidement possible un besoin ou une impulsion d'achat et garantir ainsi un taux deconversion maximum.

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80 OpinionsLA TRIBUNE 08/01/2014

Peine perdue aujourd'hui pour un webmarchand de se lancer dans des marchés trop généralisteset de vouloir concurrencer les géants du web. Rien qu'en matière de référencement, il sera déjàtrès pénalisé! Dernier conseil donc pour sortir son épingle du jeu en 2014 : innover dans les offreset services proposés.

 Commencer par les secteurs de niche

Comment ? Dans les offres pour commencer, en s'appuyant sur des secteurs de niches ou desmicromarchés. Le bio, l'écolo, le made in France, le personnalisé… sont autant de marchésalternatifs auxquels l'internaute ne va pas regarder à la dépense. On estime d'ailleurs que plus dela moitié des cyberacheteurs sont sensibles à ce type de critères de sélection. Un potentielbusiness suffisant pour entraîner bon nombre de vocations !

L'innovation dans les services ensuite, en proposant des solutions inédites voire ludiques qui visentà une plus grande récurrence de prise de contact et donc d'achat. Après le modèle des box, onvoit, par exemple, émerger, dans le secteur du prêt-à-porter notamment, un service de livraisonrécurrente de produits à domicile. Sans abonnement et sans obligation d'achat, le client peut lesessayer, régler les produits qu'ils souhaitent conserver et  retourner ceux qui ne lui conviennentpas.

 

 

Vendre des produits sur Internet est donc maintenant bien loin de suffire à faire la fortune d'une-commerçant. La digitalisation des usages et des comportements d'achat vont conditionner lesfutures stratégies des cybermarchands et bouleverser en profondeur le e-commerce de demain,dont on voit déjà se dessiner les contours d'un nouveau visage très user friendly.

 

Par Samuel Augy, Directeur Business Unit Ysance