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Pagination modifiée UN CONTINENT À PARTAGER Voyage d’étude : 16-27 mai Section européenne Année scolaire 2011-2012 Collège Gambetta 50 500 - CARENTAN

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UN CONTINENT À PARTAGER

Voyage d’étude : 16-27 mai

Section européenne Année scolaire 2011-2012

Collège Gambetta

50 500 - CARENTAN

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UN CONTINENT À PARTAGER

VOYAGE D’ETUDE EN EUROPE

(16 – 27 mai 2012)

Du 16 au 27 mai, chaque élève sera en mesure de découvrir

différentes régions de l’Europe, de rencontrer leurs habitants, de se

pencher sur leur histoire et leur culture. Bien qu’éloignées les unes

des autres et déchirées par des conflits, souvent meurtriers, ces

régions partagent de nombreux points communs que nous nous

efforcerons de mettre en lumière. Sur les plans historiques,

confessionnels, politiques, juridiques, artistiques, littéraires notre

Normandie occidentale n’est pas si opposée à la Bohême hongroise, ni à la lointaine Transylvanie

roumaine. Européennes d’abord, beaucoup des contrées que nous allons découvrir ont en commun un

socle chrétien et féodal, un attachement à l’humanisme renaissant et aux libertés conquises, une foi

dans la démocratie et le rapprochement des nations. Des idéaux communément partagés par des

Européens confrontés, à plusieurs reprises, aux mêmes dangers, aux mêmes cataclysmes : menaces

d’invasions, nationalisme agressif, antisémitisme violent, guerres interétatiques plus européennes que

mondiales, totalitarisme et barbarie nazis, dictature communiste et interventionnisme soviétique, fracture

du continent et de nations.

Conscients des drames humains qu’ils ont provoqués et partagés, les ennemis d’hier sont les frères

d’aujourd’hui. Les artistes, écrivains et philosophes leur avaient depuis longtemps montré le chemin, eux

que n’arrêtaient pas les frontières, grands voyageurs, empruntant là, diffusant ici leurs techniques, leurs

mots, leurs idées. Et si le latin, puis le français furent les médias

de cette composition d’une âme européenne, c’est aujourd’hui à

l’anglais qu’incombe ce rôle si précieux. Aussi est-ce dans le

cadre de la Section européenne qu’un tel projet s’impose. Un

voyage d’étude qui intègre d’importants aspects des

programmes scolaires, tant en termes notionnels et que de

compétences. Outre la pratique en situation de l’anglais, les

élèves ont du conduire plusieurs recherches documentaires, en anglais et en français, et utiliser l’outil

informatique, réaliser avec rigueur un Mémorial des juifs manchois déportés, concevant les exigences

de l’écriture historique et le contexte de la Shoah. Rencontrant des œuvres variées, tant plastiques que

littéraires, les élèves vont aussi développer leur sensibilité et leur réflexion, enrichir leur culture artistique

et exercer leur jugement.

Cet ambitieux voyage, aux multiples enjeux, ne pouvait être réalisé sans l’aide de l’association des

parents d’élèves, du foyer du collège, du Conseil général et de plusieurs autres généreux partenaires.

Merci à tous.

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SOMMAIRE

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Instructions de l’équipe éducative

Grille d’évaluation du comportement

Trombinoscope Who are you

If I were

Carnet de voyage

Appeler et être appelé Programme

Cartes routières L’espace européen : repères

En route pour l’Europe

Les langues parlées en Europe « Unis dans la diversité »

ČESKÁ REPUBLIKA

La République tchèque et Prague Carte de la République tchèque

What to see in Prague ?

Un peu d’histoire de Prague Un peu d’histoire tchèque

Du côté des écrivains : Kafka La métamorphose (BD)

Mots croisés : Prague et la République

tchèque MAGYARORSZÁG

La Hongrie et Budapest

Carte de la Hongrie

Un peu d’histoire de Budapest

Un peu d’histoire hongroise Du côté des écrivains : Imre Kertész Mots croisés : Budapest et la Hongrie

Budapest ROMȂNIA

La Roumanie Un peu d’histoire roumaine Carte de la Roumanie

Welcome to Brasov

Du côté des écrivains : Elie Wiesel

Du côté des écrivains : Eugène Ionesco Du côté des écrivains : Bram Stocker Vampires… Vous avez dits « Vampires » ?!

Enigmes de vampires

Le vampire à l’écran

Quel vampire serais-tu ? Vlad Tepes Vampires : powers

Mots croisés : Autour du vampirisme

Mots croisés : la Roumanie

POLSKA La Pologne

Carte de la Pologne Un peu d’histoire polonaise

Du côté des écrivains : Wladyslaw Szpilman

Poland

Krakow visit Mots croisés : Cracovie et la Pologne

Introduction to the Holocauste (anglais) Final solution : overview (anglais)

Auschwitz

Gassing operation (anglais) La mort industrielle

« Nous vidions les chambres à gaz » (témoignage de Shlomo Venezia)

Le convoi 8 (témoignage d’Henri Borlant) Témoignage de Monique Krausz (anglais)

Le Mémorial manchois de la Shoah

Hommage à Georges Gigareff, jeune Carentanais mort à Auschwitz

DEUTSCHLAND

L’Allemagne et Berlin

Carte de l’Allemagne Berlin Un peu d’histoire berlinoise

Le Troisième Reich

La Guerre froide

Des « pays frères » : Les Républiques « populaires » Les humoristes allemands et la Guerre froide

Quelques sites berlinois : le Reichstag

Quelques sites berlinois : la Porte de

Brandebourg Quelques sites berlinois : le Mémorial de la Shoah Quelques sites berlinois : l’East Side Gallery

Le Mur de Berlin

Le Mur de Berlin en quelques chiffres

« Ich bin ein Berliner » (anglais) Du côté des écrivains : Hans Fallada Mots croisés : Berlin et l’Allemagne

A treasure hunt in Europe

Mots-mêlés littéraires La galerie des portraits Le KIKAÉKRIKOI?

Now, it’s your turn !

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WHO ARE YOU ?? You are going to live with your host family for a f ew days so they will try to know you better You may prepare what to say !!

Identity. Name and surname: ............................................................................................. I am.................. years old I was born on the (day) ..........................of (month) ..................................199.

Allergies and diet. I am allergic to ................................. ex :dust (poussiere), pollen, pets, others (autres) I am a vegetarian I don't like meat,...............................

Hobbies. I am (not) interested in ................................................ ex: politics, science fiction, video games, fashion am fond of .......................................................ex: animals, reading, nature, cycling, my English teacher am crazy about .......................................................................................... Play............................................................................................................. ex: the flute, the piano practise ....................................................................................................... ex: rugby, ...

collect........................................................................................................

Personal experiences, I have already been to................................................... ex: Australia, Brevands, ...

I have never been to / visited .....

Fears and phobias. I am (not) afraid of..............................................ex: spiders, injections, the dark, tests, my English teacher I can't stand .......................................................

Personality. I am a little .............................. , extremely.................................... , not ........................... at all I like people who .......................................................................... I can't stand people who.....................................................................

Family and home town. There are................................ people in my family. I am an only child I have ..................................... brothers / sisters / half-brothers / half-sisters Ilive in a flat / a house I live in a city / a village My city / village is nice / dull / boring / exciting Things you can do around Carentan: ...........................................

Plans for the future. I'd like to be a ..............................................................................ex : teacher, vet, nurse because... ....................................................................... My parents would like me to......................................................

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IF I WERE... my chinese portrait

(European style)

If I were a ..., I would be ...

- If I were a word (mot), ________________________________________________

- If I were a (traditionnal) dish (plat), ________________________________

- If I were a city (ville), _________________________________________

- If I were a writer (écrivain), _______________________________________

- If I were a character (personnage), ________________________________

- If I were a sport, __________________________________________

- If I were a colour, __________________________________________

- If I were a drink (boisson), ______________________________________

- If I were a place (lieu), ____________________________________

- If I were a song (chanson), ________________________________________

- If I were an object, _________________________________________

- If I were a monument, ____________________________________________

- If I were a moment, ________________________________________________

- If I were a memory, __________________________________________________

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Carnet de Voyage

Partir... Rencontrer... Découvrir...Se souvenir!

Par définition... le carnet de voyage fait le chemin avec vous! Ce sera lui qui sera le témoin de votre périple à travers le continent européen!

Dans votre carnet de voyage vous allez pouvoir retranscrire vos

sentiments, vos sensations, décrire, raconter...

A vous d'imaginer votre carnet, de le personnaliser pour qu'au retour, ce carnet vous ressemble! L'idée est que lorsque, dans quelques années, vous le retrouverez, oublié au fond d'un tiroir (!), vous puissiez revivre votre voyage à sa simple lecture!

Votre carnet de voyage sera plus vivant, plus vrai s’il est rédigé sur place, au jour le jour . Il peut être un ensemble de notes prises sur le vif que vous pourrez mettre en forme, améliorer à votre retour, si vous le souhaitez! De la même manière, vous pouvez y insérer des dessins croqués sur le moment qui auront l'avantage de la spontanéité! Une palette de peinture à l'eau sera à votre disposition: n'hésitez pas à la demander!

Une esquisse rapide permet de fixer le souvenir, pour le cas, où vous souhaiteriez terminer les dessins en rentrant. (Mise en garde...Le fait de rédiger ou de dessiner, uniquement d'après ses souvenirs, une fois revenu à la maison, présente quelques inconvénients, en particulier celui de ne plus pouvoir transmettre l'émotion de chaque "première fois"!)

Il est possible d'y faire des collages au gré de ce que vous trouverez qui fasse sens pour vous! Prévoyez, si vous le souhaitez, des espaces pour y intégrer des photos que vous imprimerez à votre retour.

Prenez soin de votre carnet! Veillez à ne pas l'égarer, l'oublier! (tout comme votre livret, d'ailleurs!). Vos carnets de voyage seront exposés au collège à notre retour.

Alors... à vos émotions, stylos et pinceaux! Et... faites-nous vivre votre voyage!

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Petit déj. Matin Déjeuner Après-midi Souper Nuit J1

(mer. 16 mai)

Départ de Carentan vers 14h

Route vers Prague (Rép. Tchèque)

Emporté (Pique-nique)

Bus

J2 (jeudi 17

mai)

Restaurant (Prague)

Arrivée vers 7h 30 - 8h à Prague (Rép. Tchèque) Visite

Restaurant (Prague)

Visite Prague Car immobilisé 9 h

Hôtel (Prague)

Hôtel (Prague)

J3 (vend. 18

mai)

Hôtel (Prague)

Départ de Prague (Rép. Tchèque) vers 8h puis route

vers Budapest (Hongrie)

Panier repas fourni par l’hôtel

Arrivée à Budapest (Hongrie) vers 15 h 30, découverte de la ville

Hôtel (Budapest)

Hôtel (Budapest)

J4

(sam. 19 mai)

Hôtel (Budapest)

Départ de Budapest (Hongrie) vers 7h et route

vers Moeciu de Jos (Roum.)

Panier repas fourni par l’hôtel

Route vers Moeciu de Jos Arrivée à Moeciu de Jos

(Roum.) vers 23h 30 (+ 1h)

En cours de route

Pensiunea (Moeciu de Jos)

J5 (dim. 20

mai)

Pensiunea (Moeciu)

Découverte de la vallée Immobilisation du car toute la

journée

Pique-nique Ballade pédestre et visite du château de Bran

Pensiunea (Moeciu de

Jos)

Pensiunea (Moeciu de Jos)

2nde nuit J6

(lundi 21 mai)

Pensiunea (Moeciu)

Journée passée à l’école de Râşnov (Roum.). Repas à Râşnov (Cafétéria) Visite de la forteresse de Râşnov

Pensiunea (Moeciu de

Jos)

Pensiunea (Moeciu de Jos)

3e nuit J7

(mardi 22 mai)

Pensiunea (Moeciu)

Visite guidée de Braşov par les correspondants (Roum.)

Restaurant (Brasov)

Départ de Braşov (Roum.) vers 13h et route pour

Oradea (vers Cracovie)

Auberge de jeunesse

(Cluj Napoca)

Auberge de jeunesse

(Cluj Napoca) J8

(mer. 23 mai)

Auberge de jeunesse

(Cluj Napoca)

Départ vers 8h et route vers Cracovie (Pol.)

Panier repas fourni par l’hôtel

Route vers Cracovie (Pologne). Arrivée vers 20h

(- 1 h)

Restaurant (Cracovie)

Hôtel de jeunes (Cracovie)

J9 (jeudi 24

mai)

Hôtel de jeunes

(Cracovie)

Visite guidée du Mémorial d’Auschwitz (Pol.)

Panier repas fourni par l’hôtel

Visite de Cracovie (Pologne)

Restaurant (Cracovie)

Hôtel de jeunes (Cracovie)

2nde nuit J10

(vend. 25 mai)

Hôtel de jeunes

(Cracovie)

Départ de Cracovie (Pol.) vers 8h 30 et route vers

Berlin (All.)

Panier repas fourni par l’hôtel

Arrivée à Berlin (Allemagne) vers 17h, et installation en

auberge de jeunesse

Auberge de jeunesse (Berlin)

Auberge de jeunesse (Berlin)

J11 (sam. 26

mai)

Auberge de jeunesse (Berlin)

Visite de Berlin (Allemagne). Car immobilisé 9 h

Panier repas fourni

par l’auberge

Visite de Berlin. Départ de Berlin vers 20h

Restaurant (Berlin)

Bus

J12 (dim. 27

mai)

Cafétéria Route vers Carentan Cafétéria Route vers Carentan. Arrivée vers 14h 30 -15h

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L’ESPACE EUROPEEN : Repères

1. Portez sur la carte, en minuscules noires, les noms des différents reliefs : Caucase – Alpes – Pyrénées – Oural – Chaîne scandinave – Carpates – Massif central – Balkans – Apennins – Grande plaine du Nord –

Plaine russe – Plaine hongroise – Bassin parisien – Bassin aquitain - Bassin de Londres. 2. Portez sur la carte, en minuscules bleues, les noms des fleuves suivants : Tage – Ebre - Loire – Seine – Rhône – Rhin – Elbe – Vistule – Pô – Danube – Dniepr – Volga. 3. Portez sur la carte, en majuscules bleues, les noms des mers et océans. Avec une flèche noire les principaux détroits. 4. Précisez le nom des mers signalées par un numéro : 1 : 2 : 3 : 5. Coloriez les domaines climatiques en respectant les tracés en

pointillés.

Point culminant Altitude supérieure à 2500 m Montagne d’altitude <2500 m

Mers gelées en hiver

vert Domaine océanique bleu Domaine continental jaune Domaine méditerranéen violet Domaine polaire

2

3

1

5633 m. 4807

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EN ROUTE POUR L’EUROPE !

L’Europe n’est pas un continent ! Physiquement, c’est la péninsule occidentale de l’immense Eurasie. Cet espace que l’on délimite artificiellement à l’est au niveau de l’Oural et qui ne constitue que 7 % des terres émergées, ne présente pas d’unité physique, ni climatique.

Sa longue façade maritime découpée par une multitude d’îles, presqu’îles et péninsules est un gage d’ouverture sur le monde. La mer n’est jamais très loin. Les isthmes (étroite bande de terre entre deux mers) et les détroits (bras de mer entre deux terres) ont favorisé les échanges. De même de nombreux fleuves et rivières ont facilité les communications fluviales et terrestres (vallées).

Une grande variété de reliefs : - à l’ouest, les sommets arrondis des vieux massifs (exemple : Massif armoricain) - au sud des montagnes jeunes au relief vigoureux (exemples : Pyrénées, Alpes, Carpates) - au centre et au nord, de vastes plaines (exemples : Plaine du nord, plaine russe) ou des plateaux, favorables à l’agriculture et aux communications. Le sud de l’Europe est donc plus cloisonné et on le parcourt moins aisément que le nord. Peu de contraintes climatiques : L’Europe appartient presque toute entière au domaine tempéré, et échappe à l’aridité. Mais en fonction de la latitude et de la distance à la mer on distingue plusieurs types de climats : - océanique à l’ouest (fraîcheur en été, douceur en hiver, pluies abondantes et régulières, vent) - méditerranéen au sud (chaleur en été, douceur en hiver, sécheresse l’été) - continental au centre et à l’est (chaleur en été, froid et gel en hiver, orages en été). Ce domaine est le plus répandu. Près du cercle polaire arctique le climat est froid, de type polaire. En altitude, il est de type montagnard. Un espace très urbanisé : L’Europe est le troisème foyer de peuplement de la planète et se distingue par une densité moyenne (73 hab./km²) nettement supérieure à

la moyenne mondiale (49 hab./km²). Elle compte des espaces très pleins (Belgique, Pays-Bas) et inversement quelques « espaces vides » (Scandinavie, Russie). Le continent européen compte parmi les plus urbanisés du monde (Ruhr, plaine du Pô, Belgique…). Cette urbanisation ancienne peut néanmoins s’accroître chez les nouveaux venus de l’Est, ainsi qu’au sud-ouest (Portugal) et au nord-ouest (Irlande). La France, l’Espagne, l’Angleterre et les anciennes démocraties populaires (Hongrie, Pologne) se distinguent par le poids important de leur capitale, mais dans l’ensemble l’Europe est un continent de petites et moyennes villes. Aucune des villes européennes, d’ailleurs, ne figure parmi les 20 plus grands villes du monde. Seules deux d’entre elles (Paris et Londres) comptent parmi les 50 premières et 13 se trouvent en tout parmi les 100 premières.

Le Danube est l’un des fleuves les plus longs d’Europe. Il prend sa source dans la Foret-Noire, en Allemagne, et traverse ou longe, d’ouest en est, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Moldavie et l’Ukraine avant d’aboutir en Roumanie, ou il forme un delta sur la cote de la mer Noire. Il couvre une distance totale d’environ 2 850 km.

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Un défi démographique à relever : L’Union européenne compte 503 millions d’habitants en 2012. C’est la troisième population du monde, après celles de la Chine et de l’Inde. Cependant, l’Europe est aussi la seule région du monde qui ait un taux de croissance naturelle négatif (- 1,5 %), les rares pays à déroger à cette règle étant la France, l’Irlande, les Pays-Bas et la Finlande. Les Européennes ne font en moyenne que 1,4 enfant chacune alors qu’il en faudrait 2,1 au moins pour assurer le renouvellement démographique. L’accroissement de population est donc dû à un solde migratoire positif dont bénéficient surtout

l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. Le pays le plus « vieux », l’Allemagne, a une population âgée en moyenne de 43 ans, tandis que l’âge moyen en Irlande (pays le plus jeune de l‘Union) est de 34 ans, à comparer avec les 39 ans de l’Union européenne dans son ensemble, les 24 ans du Maroc et les 15 ans de l’Ouganda. Le ratio de 4 jeunes pour 1 « vieux » aujourd’hui devrait se détériorer et atteindre 2,5 jeunes en 2050, même avec un taux de 2,1 enfants par femme et un doublement du flux migratoire !

Les frontières se sont dématérialisées et les dista nces diminuent : L’avion joue un rôle croissant, la route domine : la part de cette dernière devrait croître de 100 % entre 2000 et 2030 dans l’Union européenne des Quinze (contre 30 % pour le rail), et de 170 % dans les nouveaux pays membres (contre 10 % pour le rail). Le coût environnemental de cette tendance est énorme.

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Outre la saturation du trafic, le transport doit faire face à deux défis, l’augmentation substantielle de la consommation d’énergie et la pollution. Le transport dépend à 98 % du pétrole et génère encore près du tiers des émissions de CO2 de l’Union. Un cœur économique concurrencé :

Londres, Paris, Milan, Munich, Hambourg délimitent le cœur économique traditionnel de l’Europe. Il y a 25 ans, la forme incurvée que dessinent les territoires concentrant la richesse de l’Europe a reçu le surnom de « banane ». Son tracé reliait le Lancashire au nord de l’Italie, laissant de côté les périphéries de l’Europe (Espagne, Portugal, Irlande, Ecosse, sud de l’Italie), mais aussi la plus grande partie de la France, à l’exception de ses frontières nord et est. L’aire ainsi délimitée correspondait au berceau du capitalisme européen, des cités banquières et

marchandes de l’Italie du Nord aux villes de la Ligue hanséatique, et elle avait conservé un plus grand nombre de villes, des grandes entreprises et de banques, de routes, de ports, d’universités et de centres de recherche, de musées et d’opéras que le reste de l’Europe. Aujourd’hui, la « grappe de raisins » évince peu à peu la « banane », et l’aménagement de l’espace semble reposer sur des villes-Etats qui chacune, à sa manière, contribue à la prosppérité européenne. L’Europe est plus équilibrée, « multipolaire », même si 40 % de sa population la plus aisée reste concentrée sur à peine 20 % de sa surface. La richesse se déplace. Des régions particulièrement touchées par la reconversion industrielle n’appartiennent plus aux grandes zones de croissance, tandis que de nouveaux lieux plus périphériques émergent, comme Copenhague, Stockholm, Berlin réunifiée ou, plus au sud, Rome, Madrid et Barcelone. Les nouvelles modalités de puissance : Avec la mond ialisation, les mutations industrielles sont nombreuses Elles confrontent l’Europe à deux types de concurrence : les pays à bas salaires, qui grignotent les industrie traditionnelles (textile, chaussure…), les pays développés, dont les entreprises changent d’échelle. Dans ce contexte, la part de l’industrie dans l’emploi et le PIB de l’UE diminue, et l’Europe semble parfois appelée à devenir un « désert industriel ». Ainsi, l’Allemagne a connu, entre 1991 et 2005, une phase de désindustrialisation sans précédent, le secteur secondaire passant de 27 % à 22 % de la population active et se tournant vers des secteurs de pointe exigeant moins d’employés. Pourtant, contrairement à ses rivales américaine et japonaise, l’industrie européenne maintient sa part de marché dans le commerce mondial. En Allemagne, où la productivité est forte, et dans les pays de l’Est à bas coûts salariaux, elle gagne même des parts de marché, tandis qu’en France, au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne, elle résiste plus mal. Il est probable néanmoins que dans l’avenir les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Russie), clients de l’Europe aujourd’hui (équipement, chimie fine,

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pharmacie, machine-outils, automobiles), combleront leur retard technologique. Cette perte pour l’Europe devrait être compensée par le fait que les modalités de la puissance changent et reposent désormais aussi sur les services, l’accès à des réseaux et la recherche. Délocalisations, le spectre De plus en plus, l’Europe délocalise. En dix ans, déjà 30 % de la valeur ajoutée industrielle de l’Allemagne ont été transférés vers des sous-traitants opérant dans les pays émergents, particulièrement en Europe centrale. En Roumanie, par exemple, les coûts salariaux en 2008 sont près de dix fois moins élevés qu’en Allemagne. Cette réalité est souvent mal perçue par les salariés du noyau historique de l’Union, pour lesquels il n’y a pas grande différence entre une délocalisation en Roumanie et une délocalisation en Inde, les deux signifiant des emplois perdus. La situation des Européens face au travail est très inégale Les pays qui ont privilégié le « travailler tous » (Pays-Bas, Danemark, Suède), fût-ce en développant le temps partiel, figurent parmi les les plus riches. Comme le progrès technique autrefois, la mondialisation polarise aujourd’hui la création d’emplois aux deux extrêmes du monde du travail : des postes très qualifiés dans la finance et la technologie, peu qualifiés dans les services aux particuliers, le bâtiment, la distribution… En outre, les délocalisations laissent sur le carreau

la main-d’œuvre peu diplômée. La mondialisation met en concurrence les bas salaires européens avec ceux des pays émergents, qui ne risquent guère d’augmenter vu le réservoir de main d’œuvre qu’abritent encore les campagnes : 70 % de la population indienne vit toujours en milieu rural. Sur les 27 pays membres de l’Union européenne, 20 ont fixé un salaire minimum commun. Le salaire varie fortement, de 92 euros par mois en Bulgarie à 1 570 au Luxembourg, soit un rapport de 1 à 17. La proportion de salariés percevant le salaire minimum est

également très différente d’un Etat à l’autre – et généralement supérieure pour les femmes. Ainsi, moins de 1% des Espagnols et moins de 3 % des Polonais le perçoivent contre 17 % des Français. En Allemagne, les rémunérations sont généralement négociées branche par branche par les syndicats et les employeurs, sans intervention de l’Etat ; le salaire minimum est l’exception.

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L’UNION EUROPEENNE : UN ESPACE FORT

Un espace diversifié

Cœur historique (concentration traditionnelle de la puissance économique)

Autres régions très développées

Périphéries méridionales dominées

Périphéries septentrionales éloignées et peu peuplées

Périphéries orientales dynamiques

Périphéries orientales plus marginalisées

Un espace structuré par des pôles et des axes Villes de rang mondial

Autres métropoles majeures et nouveaux pôles

Principaux axes du développement

Un espace ouvert

Principale façade maritime

Principaux ports

Axes commerciaux majeurs

Pression migratoire

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Les langues parlées en Europe

Les langues bousculent les frontières conventionnelles, effacent les unes, en dressent d’autres, comme en Belgique, où elles coupent le pays en deux. L’Union compte 23 langues officielles et une soixantaine de langues régionales. Les trois langues les plus parlées (langues maternelle et étrangère confondues) sont l’anglais, l’allemand et le français. L’objectif de l’Union est que chaque citoyen parle au moins deux langues « étrangères » : un défi plus ou moins ambitieux. Si 99 % des Luxembourgeois, 93 % des Lettons et des Maltais et 90 % des Lituaniens connaissent au moins une langue étrangère, 71 % des Hongrois, 70 % des Britanniques et 64 % des Espagnols, des Italiens et des Portugais ne maîtrisent que leur langue maternelle. L’attrait des langues étrangères varie au grè des perspectives économiques. L’anglais reste la langue utile par excellence, le chinois officiel, ou mandarin, a fait une percée spectaculaire. L’anglais (68 %), le français (25 %) et l’allemand (22 %) sont considérés comme les langues les plus utiles pour le développement personnel et la carrière des Européens interrogés (Eurobaromètre automne 2005). La plupart des langues parlées en Europe appartiennent à trois grands groupes ou « familles » linguistiques : ce sont les langues germaniques, les langues slaves et les langues romanes. A l’intérieur de chacun de ces groupes, les langues se ressemblent, elles ont comme un « air de famille ». Cela provient du fait qu’elles possèdent une langue d’origine commune. Les langues romanes, par exemple, sont toutes issues du latin, la langue que parlaient les Romains dans l’Antiquité. Voici comment on dit « bonjour » dans quelques-unes de ces langues.

Langues germaniques

Langues romanes

Langues slaves

Danois

Neerlandais Anglais

Allemand Suedois

God morgen Goedemorgen Good morning Guten Morgen God morgon

Français Italien

Portugais Roumain Espagnol

Bonjour Buongiorno Bom dia Bună dimineaţa Buenos dias

Bulgare Tcheque Polonais

Slovaque Slovene

Dobro utro Dobre rano Dzień dobry Dobre rano Dobro jutro

Il est facile de distinguer les ressemblances entre les langues d’un même groupe à partir de ces quelques exemples. Mais il existe d’autres langues européennes qui sont moins apparentées les unes aux autres ou qui n’ont même aucun rapport entre elles. Reprenons le même exemple et voyons comment on dit « bonjour » dans plusieurs de ces langues.

Basque Breton

Catalan Estonien

Finnois huomenta Gaélique (ecossais)

Grec

Egun on Demat Bon dia Tere hommikust Hyvaa Madainn mhath Kalimera

Hongrois Irlandais

Letton Lituanien

Maltais Gallois

Jo reggelt Dia dhuit Labrīt Labas rytas L-Għodwa t-Tajba Bore da

Dans la langue des Roms, qui vivent dans de nombreuses régions d’Europe, « bonjour » se dit « Lasho dyes ».

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« Unis dans la diversité »

Le 9 mai 1950, le français Robert Schuman lance la dynamique européenne par sa « Déclaration » et l’appel à une communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Le 25 mars 1957, les ministres de six pays signent le traité de Rome instaurant la CEE (Communuauté économique européenne). Cinquante ans après, au fil des élargissement successifs, l’Union européenne compte 27 Etats. Parallèlement, le projet européen s’enrichissait et dépassait le cadre commercial, aboutissant à une solidarité de fait dans de très nombreux domaines (enseignement, recherche, culture, justice, police…) et à l’établissement d’une citoyenneté européenne conférant des droits à tout ressortissant d’un Etat membre. L’Union européenne est avant tout une communauté de valeurs. Elle

place au centre de ses préoccupations le respect de la dignité de la personne humaine. Avec la liberté, l’égalité, la justice, la citoyenneté et la solidarité, celle-ci fait partie des six droits fondamentaux garantis par l’Union à ses citoyens. Les pratiques de torture et la peine de mort y sont abolies, les pratiques eugéniques et la vente d’organes également, au même titre que le travail obligatoire et la traite humaine. Par-delà ces grands principes et une valeur commune de tolérance, les choix de société restent encore très divers selon les Etats membres : il est toujours impossible de divorcer à Malte, le mariage homosexuel n’est possible qu’aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, en Grande-Bretagne et bientôt peut-être en France. De même, la législation concernant l’avortement, l’euthanasie ou la laïcité diffère suivant les Etats.

Principale source : Michel Barnier, L’Europe, cartes sur table, Paris, Acropole, 2008.

La déclaration du 9 mai 1950 (extrait) Robert Schuman, ministre français des affaires étra ngères « La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créa teurs à la mesure des dangers qui la menacent. La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable a u maintien des relations pacifiques. En se faisant de puis plus de vingt ans le champion d’une Europe uni e, la France a toujours eu pour objet essentiel de ser vir la paix. L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre. L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une cons truction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une sol idarité de fait. Le rassemblement des nations europ éennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée : l’action entreprise do it toucher au premier chef la France et l’Allemagne. « Le gouvernement français propose de placer l’ensemb le de la production franco- allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe. » La mise en commun des productions de charbon et d’a cier assurera immédiatemen t l’établissement de bases communes de développement économique, premièr e étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes. »

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