Travail Emploi

11
INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES En se limitant à une présentation graphique simple et en insistant sur les déterminants de l'offre et de la demande , on expliquera l'analyse néo- classique du fonctionnement du marché du travail. Pour rendre compte de la spécificité de la relation salariale, on montrera l'intérêt de relâcher les hypothèses du modèle de base en introduisant principalement les hypothèses d'hétérogénéité du facteur travail et d'asymétrie d'information . À partir de quelques exemples, on montrera que le taux de salaire dépend également du résultat de négociations salariales et de l'intervention de l'État NOTIONS salaire d'efficience, salaire minimum, contrat de travail, conventions collectives, partenaires sociaux, segmentation du marché du travail, COMMENT S’ARTICULE MARCHÉ DU TRAVAIL ET GESTION DE L’EMPLOI? 1. LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ DU TRAVAIL VU PAR LES NÉO-CLASSIQUES (LIBÉRAUX) A. L’OFFRE ET LA DEMANDE DE TRAVAIL ET LEUR DÉTERMINANTS B. LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ ET SES CONSEQUENCES C. LES CRITIQUES DE CE MODÈLE 2. LE MARCHÉ DU TRAVAIL N’EST PAS UN MARCHÉ COMME LES AUTRES A. LA SEGMENTATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL B. LA THÉORIE DU SALAIRE D’EFFICIENCE 3. LA RELATION SALARIALE S’EST INSTITUTIONALISÉE D. RELATIONS PROFESSIONNELLES ET NÉGOCIATIONS COLLECTIVES E. LA GESTION DE L’EMPLOI EST ENCADRÉE PAR LA LOI F. LE CONTRAT DE TRAVAIL

description

TRAVAIL EMPLOI

Transcript of Travail Emploi

  • INDICATIONS COMPLMENTAIRES

    E n s e l i m i t a n t u n e prsentat ion graphique s imple et en ins istant sur les dterminants de l 'of fre et de la demande, on e x p l i q u e r a l ' a n a l y s e n o -class ique du fonct ionnement du march du travai l . Pour rendre compte de la spci f ic i t de la re lat ion salar ia le , on montrera l ' i n t r t d e r e l c h e r l e s hypothses du modle de base en introduisant principalement les hypothses d 'h trogn i t du f ac t eur t r ava i l e t d ' a symt r i e d ' information. part ir de quelques exemples , o n m o n t r e r a q u e l e t a u x d e s a l a i r e d p e n d g a l e m e n t d u r s u l t a t d e n g o c i a t i o n s salar ia les et de l ' intervent ion de l 'tat

    NOTIONS

    s a l a i r e d ' e f f i c i e n c e , s a l a i r e m i n i m u m , c o n t r a t d e t r a v a i l , c o n v e n t i o n s c o l l e c t i v e s , p a r t e n a i r e s s o c i a u x , s e g m e n t a t i o n d u m a r c h d u travai l ,

    COMMENT SARTICULE MARCH DU TRAVAIL ET GESTION DE LEMPLOI?

    1. LE FONCTIONNEMENT DU MARCH DU TRAVAIL VU PAR LES NO-CLASSIQUES (LIBRAUX)

    A. LOFFRE ET LA DEMANDE DE TRAVAIL ET LEUR DTERMINANTS

    B. LE FONCTIONNEMENT DU MARCH ET SES CONSEQUENCES

    C. LES CRITIQUES DE CE MODLE

    2. LE MARCH DU TRAVAIL NEST PAS UN MARCH COMME LES AUTRES

    A. LA SEGMENTATION DU MARCH DU TRAVAILB. LA THORIE DU SALAIRE DEFFICIENCE

    3. LA RELATION SALARIALE SEST INSTITUTIONALISED. RELATIONS PROFESSIONNELLES ET NGOCIATIONS

    COLLECTIVESE. LA GESTION DE LEMPLOI EST ENCADRE PAR LA LOIF. LE CONTRAT DE TRAVAIL

  • Le travai l n est pas un concept conomique comme les autres parce qu i l est port par des hommes et des femmes et quon ne peut pas l analyser de manire mcanique. Le no-class iques ont cependant voulu modl iser ce march du travai l en fondant leur analyse sur les hypothses de concurrence pure et parfai te l ass imi lant a insi aux autres marchs (biens et services , f inance, monnaie . . . ) .Mais la re lat ion salar ia le est beaucoup plus complexe. Les hypothses de concurrence pure et parfai te sont lo in d y tre la rgle ,et surtout , la re lat ion salar ia le a t inst i tut ionnal ise. Le fonct ionnement du march du travai l est encadr par des lo is , les sa la ires sont fonct ion des re lat ions profess ionnel les entre partenaires sociaux et d intervent ions de l Etat .Nous verrons d abord l analyse no-class ique du march du travai l , puis nous dmontrerons les l imites de cette approche et l inst i tut ionnal isat ion de la re lat ions salar ia le .

    VIDEO DU COURS N1 VIDEO N2 VIDEO N3

  • 1. LE FONCTIONNEMENT DU MARCH DU TRAVAIL VU PAR LES NO-CLASSIQUES (LIBRAUX)

    A. LOFFRE ET LA DEMANDE DE TRAVAIL ET LEURS DTERMINANTS

    Pour les les no-class iques (ou l ibraux) le travai l est une marchandise comme une autre. Offre (venant de la populat ion) et demande (manant des entreprises) se confrontent sur le MARCH DU TRAVAIL qui est un l ieu f ict i f . I l s agi t d une modl isat ion dans le cadre d une concurrence pure e t par fa i te.

    Les no-class iques prennent en compte le salaire rel c-a-d le sa la ire nominal df lat (divis par l indice des prix) , ce qui correspond au pouvoir d achat . Selon les no-class iques, le travai l leur va arbitrer entre le lo is ir et le travai l en fonct ion du t a u x d e s a l a i r e . D o n c : L ' o f f r e d e t r a v a i l d e s t ravai l l eurs e s t une fonct ion cro i ssante des sa la ires r e l s . Plus les sa la ires augmentent , plus la populat ion est prte offr ir son travai l . Et inversement. . . . .

    La demande de t ravai l , manant des entrepr i s es , comme ce l l e de n ' importe que l b i en ou fac t eur var i e donc en s ens inverse de son pr ix ( l e sa la ire)S i l e s a l a i r e r e l d i m i n u e , l e s e n t r e p r i s e s v o n t e m b a u c h e r p l u s d e s a l a r i s . . . M a i s s i l e s a l a i r e augmente, i l s hsi teront demander du travai l . Mais quel est le sa la ire maximum qu i ls sont prts payer? Quest ce qui dterminera leur act ion?. . . . (voir page suivante!)

  • L a p r o d u c t i o n a y a n t t o u j o u r s d e s d b o u c h s , s e l o n l e s n o -class iques, le seul lment suscept ible de l imiter la demande de travai l est le cot du travai l . Les employeurs comparent ce qu'une heure de travai l supplmentaire rapporte et ce qu'e l le cote :

    Elle rapporte une certaine quanti t de produit ( la product ivi t d e c e t t e h e u r e d e t r a v a i l q u ' o n a p p e l l e l a p r o d u c t i v i t marginale) ;

    Elle cote le sa la ire horaire rel du nouveau salar i appel sa la ire marginal

    Tant que la product ivi t marginale du travai l est suprieure au sala ire rel , une entreprise embauche parce que cela augmente son prof i t ;

    el le arrte d 'embaucher quand product iv i t marginale e t sa la ire r e l sont quivalents . Au-del , le sa lar i cotera plus cher qu i l ne rapportera!

    ! ! CETTE!GALIT!EST!DONC!LE!DTERMINANT!DE!LA!DEMANDE!DE!TRAVAIL

    La l ibre confrontat ion de l 'of fre et de la demande de travai l dtermine le salaire d 'quil ibre (E) pour chaque type et chaque niveau de qual i f icat ion.A u s a l a i r e ( W ) c o r r e s p o n d u n e m m e quanti t d offre de travai l et de demande de travai l (O)

  • B. LE FONCTIONNEMENT DU MARCH ET SES CONSEQUENCES

    La l ibre confrontat ion de l 'of fre et de la demande de travai l dtermine le salaire d 'quil ibre ( point rouge) pour chaque type et chaque niveau de qual i f icat ion. A l qui l ibre, le sa la ire rel correspond la product ivi t marginale .

    Si le sa la ire ta i t + lev (S1) l o f fre de travai l sera i t suprieure la demande de travai l , i l y aurait donc chmage.

    Si le sa la ire ta i t trop bas ( S2) i l y aurait + de demande de travai l que doffre , ce serai t une s i tuat ion de pnurie (ex dans la restaurat ion)

    Pour les no-class iques, quand l O>D (si tuat ion de chmage), les sa la ires devraient baisser.

    Le s ignal envoy par cette baisse pousserai t les employeurs fa ire augmenter la demande travai l et les offreurs qui le pourraient (ex: jeunes) retarderaient leur entre sur le march du travai l , fa isant , a ins i , d iminuer l o f f re . Ce qui r tabl i ra i t l qui l ibre e t fera i t disparai tre ce chmage fr ict ionnel .

    Donc, pour ces no-class iques, s i le chmage pers iste , i l ne peut s ag i r que de c h m a g e v o l o n t a i r e v enan t du f a i t que ce r t a ins travai l leurs refuseraient de travai l ler pour un sala ire plus fa ible , prfrant a insi l inact ivi t .

  • VIDEOOui la baisse des

    salaires !!!

    C. LES CRITIQUES DE CE MODLE

    a. Crit ique du modle de la concurrence pure et parfaite (CPP)La CPP repose sur les hypothses suivantes , qui ne sont pas appl icables au travai l Atomicit : En thorie : trs nombreux offreurs et demandeurs. En ral i t ,sur le

    march du travai l , les syndicats regroupent les travai l leurs et psent sur les sa la ires la hausse, et les grosses entreprises peuvent imposer des sala ires plus fa ibles .

    Homognit : en thorie : tous les offreurs et les demandeurs sont ident iques. En ral i t : les qual i f icat ions des travai l leurs sont mult iples et les types de contrats proposs varient .

    Transparence: En thorie : tous les acteurs ont toutes les informations. En prat ique: sur le march du travai l comment l entreprise pourrai t -e l le connatre l avance la product ivi t exacte du futur salar i?

    Parfai te mobi l i t des facteurs (en thorie) . En ral i t , les travai l leurs ne sont pas tous prts changer de rgion.

    b. La cri t ique keynsiennePour les keynsiens, i l n 'y a pas de march du travai l car i l y a une asymtr ie de pouvoir entre les offreurs et les demandeurs. Ce sont ces derniers qui dterminent les sa la ires et non le march. Donc le sa la ire n est pas un prix de march.

    De plus le sa la ire tant un revenu pour les salar is ( et pas seulement un cot) . Toute ! baisse de sala ire est nuis ible l 'conomie car la demande baissera et le chmage ! augmentera.

    Quant au chmage, i l est Le chmage involontaire. Il est d des anticipations pessimistes des entrepreneurs qui provoquent une baisse de la production globale. Mme si le salaire baissait de manire significative, les entrepreneurs n'embaucheront pas si leurs anticipations sont pessimistes. Ce n'est donc pas la rigidit des salaires la baisse qui est responsable du chmage comme l'affirment les libraux mais au contraire le fait qu'ils n'augmentent pas assez et donc que la consommation n'est pas assez forte pour que les entrepreneurs modif ient leur prvis ions.

    c.

    sala ire => de revenu => de la demande => de la production => licenciements => du chmage

  • 2. LE MARCH DU TRAVAIL NEST PAS UN MARCH COMME LES AUTRES

    A. L A S E G M E N TAT I O N D U M A R C H D U TRAVAILDans la ral i t , i l existe , en fa i t , p lusieurs marchs du travai l car i l n y a pas homogn i t des offreurs ni des demandeurs de travai l . I l y a une segmentat ion du march du travai l entre : le march primaire o le sa la ire peut tre suprieur

    celui du march (prsence syndicale , sa la ire l anciennet. .)

    le march secondaire . Celui de la prcari t ou l of freur n a pas de possibi l i t de discuter son sala ire .

    ! ! On parle auss i de dual i t du march du travai l . (voir c i -contre) .Le march primaire ta i t la rgle durant les 30 glor ieuses . Depuis , le march secondaire s est dvelopp, et i l s intensi f ie actuel lement avec la cr ise .

    B. SALAIRE DEFFICIENCE Les noclass iques considrent que la product ivi t est une donne homogne: te l le catgorie de salar i a te l le product ivi t . . .Or dans la ral i t , i l y a asymtr i e d in format ion ( le fa i t quun des 2 acteurs n a pas toutes les informations ncessaires) . Lentreprise ne connait pas la vraie product ivi t du salar i que l le v ient d embaucher (travai l leur acharn ou di let tante???). Pour les tenants de la thorie du salaire d 'e f f ience la product ivi t d 'un salar i sera fonct ion de son sala ire . Si on lui donne un sala ire + lev que celui du march, i l sera motiv et sa product ivi t augmentera et donc ce sala ire marginal bien que + lev que celui du march deviendra gal la product ivi t marginale !

    evelyne delormecience

    evelyne delorme

  • Une convention collectiveEst un accord s ign entre les syndicats et les reprsentants des organisat ions patronales au niveau dune branche pour les condit ions de travai l et de sala ires dans toutes les entreprises de cette branche.

    Partenaires sociauxEnsemble des acteurs conomiques qui part ic ipent aux ngociat ions salar ia les : reprsentants des syndicats de salar is et des syndicats patronaux.

    3. LA RELATION SALARIALE SEST INSTITUTIONNALISE

    La relat ion salar ia le n est pas une s imple re lat ion dchange de marchandise sur un march. El le s est construite histor iquement travers des conqutes socia les et des ngociat ions col lect ives , en s appuyant sur le rle d arbitre de l Etat et le contrat de travai l .

    Ngociations col lect ives et salairesLa f ixat ion du niveau de sala ire n est pas le rsultat d un processus individuel mais i l se droule , le plus souvent , dans le cadre de conventions col lect ives de branches qui imposent des condit ions minimales de rmunrat ion, une gri l le de rmunrat ion en fonct ion du diplme et de l anciennet. El les f ixent aussi les normes demploi : dure du travai l , congs, droit la formation, condit ions de travai l . . .

    Il existe aussi des ngociation entreprise par entreprise :

  • Ces conventions et ngociations doivent , leur tour, respecter les disposit ions prvues par la loi , donc par le pouvoir pol i t ique par exemple sala ire minimum (SMIC) qui n a r ien voir avec le fonct ionnement du

    march du travai l . Cest un arbitrage pol i t ique et socia l que certains voudraient supprimer pour permettre au sala ire de baisser suff isamment af in de pouvoir embaucher des salar is fa ible product ivi t . Pour eux, le SMIC est la cause du chmage des peu diplms.

    La dure lgale du travai l 35 heures , les 5 semaines de congs pays, le contrle des l icenciements , le droit syndical . . . .

    La relat ion salar ia le a donc t encadre par les conventions col lect ives , des ngociat ions et le droit du travai l pour protger le travai l leur.

    La gestion de lemploi est fonde sur le contrat de travail,qui prcise la rmunrat ion, le contenu du poste , les condit ions de travai l et engage le sa lar i dans une relat ion de subordinat ion par rapport l employeur, ref let du caractre hirarchique de la re lat ion salar ia le . IL existe plusieurs contrat de travai l : CDI (contrat dure indtermine), le CDD (contrat dure dtermine). Les formes d emplois atypiques ou prcaires se sont mult ipl ies . De plus l individual isat ion des re lat ions de travai l en l ia ison avec ces nouvel les formes de contrats pousse la re-marchandisat ion du travai l et donc une fragi l isat ion de la norme inst i tut ionnal ise de l emploi .

    Le march du travail (s i l existe) est essentie l lement une product ion historique et sociale . . .

    S.M.I.C

    Salaire Minimum Interprofess ionnel de Croissance.

    Le terme Croissance s ignif ie que ce sala ire doit augmenter au moins autant que les prix. I l est donc index sur l inf lat ion.

    Le montant du SMIC horaire brut e s t f ix , d epuis l e 1er janv i er 2013 9 ,43 , so i t 1 430 ,22 bruts mensue ls sur la base de la dure l gale de 35 heures hebdomadaires .

    Le contrat de travailLe contrat de travail est un type de contrat par lequel une personne employe s 'engage ef fectuer un travai l pour un autre employeur moyennant une rmunrat ion et avec un l ine de subordinat ion.