TRAITEMENT DE L’OBESITE. (3 PARTIE) - La … · chirurgicale bariatrique dans le cadre du...

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BULLETIN D'INFORMATION N°01/2008 Janvier 2008 TRAITEMENT DE L’OBESITE. (3 IEME PARTIE) Après avoir abordé de manière non-exhaustive (feuillet de 12/2007) le traitement non médicamenteux et médicamenteux de l’obésité, il convient de s’intéresser au traitement chirurgical. La « chirurgie de l’obésité » est dite « bariatrique ». Elle consiste à restreindre l’absorption des aliments, diminuant, de fait, l’apport calorique journalier. Il s’agit d’une technique lourde, réservée en cas d’obésité majeure avec échec des différentes tentatives de régime. Elle s’est considérablement développée ces dernières années. Sa médiatisation n’a cependant pas toujours permis une bonne connaissance des avantages et des inconvénients des diverses techniques chirurgicales possibles pour traiter les personnes atteintes d’obésité importante. Le concept de base est que chirurgie bariatrique ne traite pas véritablement l’obésité. Elle doit être considérée comme une aide, dans le cadre d’une prise en charge globale sur le plan nutritionnel et comportemental de la personne obèse. Un suivi médical de longue durée, de même qu’un suivi psychologique et une adhésion stricte, à vie, à un régime alimentaire contraignant sont indispensables pour garantir un succès au traitement chirurgical. En effet, la la chirurgie ne change pas l’hérédité, ne modifie pas le psychisme, n’améliore pas le niveau socio-économique, ne comble pas le vide ou la détresse intérieure, n’est jamais miraculeuse, n’est pas la solution absolue en cas d’échecs des autres traitements…D’autres part, la chirurgie bariatrique n’est pas non plus sans risque et comporte certains inconvénients, elle entraîne certes une perte de poids importante par rapport à d’autres mesures, mais beaucoup de questions restent toutefois sans réponse. Ainsi, il n’est pas toujours aisé de savoir quelle technique est la plus appropriée pour quels patients (en fonction de leur IMC, leur âge, leur comportement alimentaire…) et quelles sont les conséquences de l’intervention chirurgicale sur la mortalité (jusqu’à 4,6 % de mortalité dans l’année suivant un bypass gastrique) et la morbidité. Les complications ne sont pas à négliger : certaines techniques sont irréversibles ; des adhérences postopératoires peuvent se produire ; des carences métaboliques et nutritionnelles peuvent apparaître (notamment en vitamines, en fer, en calcium, en protéines) ; des fuites au niveau gastrique et/ou intestinale, des lâchages de sutures et/ou d’agrafes, des sténoses, des fistules… peuvent se présenter….Il est donc important de bien analyser le bien-fondé d’une intervention chirurgicale bariatrique dans le cadre du traitement de l’obésité, il convient de ne jamais perdre de vue les points suivants : il s’agit d’une modification d’une filière anatomique, on traite un trouble du comportement par la création d’un trouble métabolique, les mécanismes de résorption/détoxification alimentaire sont modifiés, l’efficacité des médicaments est diminuée, la gestion d’une grossesse est rendue difficile, l’accès à certains organes (foie, voies biliaires, pancréas, estomac) est rendu difficile voire dans certains cas impossible… La chirurgie bariatrique a pour objectifs de : réduire la quantité d’aliments ingérés, en provoquant une sensation de satiété précoce, par création d’une poche gastrique. diminuer les capacités intestinales d’absorption des calories présentent dans les différents aliments consommés et ce, par la résection de segments gastriques et la création de courts-circuits intestinaux. de combiner les deux approches dans certains cas. Plusieurs méthodes chirurgicales sont couramment utilisées en Belgique : 1 - La méthode dite restrictive vise à réduire le contenu et le volume de l’estomac. Les interventions chirurgicales consistent à séparer l’estomac en deux parties. On forme ainsi une poche de très petit volume (15 ml), reliée par un étroit canal au reste de l’estomac, l’autre partie ne recevant alors plus d’aliments. L’effet recherché est la disparition de la sensation de faim dés l’ingestion des premières bouchées d’un repas, et par conséquent la réduction de l’apport énergétique et du poids. La gastroplastie par « anneau ajustable » est la procédure la plus utilisée en Belgique (58%). L’anneau est placé au niveau de la partie supérieure de l’estomac, le plus souvent par laparoscopie c’est-à-dire à l’aide d’une vidéo-caméra miniature et d’instruments spéciaux qui permettent de réaliser cette opération sans ouvrir l’abdomen (pas de cicatrice inesthétique, méthode moins invasive…). Le réglage de l’anneau est aisé, adapté à chaque patient et facilement réajustable par la suite.

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BULLETIN D'INFORMATION N°01/2008 Janvier 2008

TRAITEMENT DE L’OBESITE. (3IEME PARTIE) Après avoir abordé de manière non-exhaustive (feuillet de 12/2007) le traitement non médicamenteux et médicamenteux de l’obésité, il convient de s’intéresser au traitement chirurgical. La « chirurgie de l’obésité » est dite « bariatrique ». Elle consiste à restreindre l’absorption des aliments, diminuant, de fait, l’apport calorique journalier. Il s’agit d’une technique lourde, réservée en cas d’obésité majeure avec échec des différentes tentatives de régime. Elle s’est considérablement développée ces dernières années. Sa médiatisation n’a cependant pas toujours permis une bonne connaissance des avantages et des inconvénients des diverses techniques chirurgicales possibles pour traiter les personnes atteintes d’obésité importante. Le concept de base est que chirurgie bariatrique ne traite pas véritablement l’obésité. Elle doit être considérée comme une aide, dans le cadre d’une prise en charge globale sur le plan nutritionnel et comportemental de la personne obèse. Un suivi médical de longue durée, de même qu’un suivi psychologique et une adhésion stricte, à vie, à un régime alimentaire contraignant sont indispensables pour garantir un succès au traitement chirurgical. En effet, la la chirurgie ne change pas l’hérédité, ne modifie pas le psychisme, n’améliore pas le niveau socio-économique, ne comble pas le vide ou la détresse intérieure, n’est jamais miraculeuse, n’est pas la solution absolue en cas d’échecs des autres traitements…D’autres part, la chirurgie bariatrique n’est pas non plus sans risque et comporte certains inconvénients, elle entraîne certes une perte de poids importante par rapport à d’autres mesures, mais beaucoup de questions restent toutefois sans réponse. Ainsi, il n’est pas toujours aisé de savoir quelle technique est la plus appropriée pour quels patients (en fonction de leur IMC, leur âge, leur comportement alimentaire…) et quelles sont les conséquences de l’intervention chirurgicale sur la mortalité (jusqu’à 4,6 % de mortalité dans l’année suivant un bypass gastrique) et la morbidité. Les complications ne sont pas à négliger : certaines techniques sont irréversibles ; des adhérences postopératoires peuvent se produire ; des carences métaboliques et nutritionnelles peuvent apparaître (notamment en vitamines, en fer, en calcium, en protéines) ; des fuites au niveau gastrique et/ou intestinale, des lâchages de sutures et/ou d’agrafes, des sténoses, des fistules… peuvent se présenter….Il est donc important de bien analyser le bien-fondé d’une intervention chirurgicale bariatrique dans le cadre du traitement de l’obésité, il convient de ne jamais perdre de vue les points suivants : il s’agit d’une modification d’une filière anatomique, on traite un trouble du comportement par la création d’un trouble métabolique, les mécanismes de résorption/détoxification alimentaire sont modifiés, l’efficacité des médicaments est diminuée, la gestion d’une grossesse est rendue difficile, l’accès à certains organes (foie, voies biliaires, pancréas, estomac) est rendu difficile voire dans certains cas impossible…

La chirurgie bariatrique a pour objectifs de :

� réduire la quantité d’aliments ingérés, en provoquant une sensation de satiété précoce, par création d’une poche gastrique.

� diminuer les capacités intestinales d’absorption des calories présentent dans les différents aliments

consommés et ce, par la résection de segments gastriques et la création de courts-circuits intestinaux. � de combiner les deux approches dans certains cas.

Plusieurs méthodes chirurgicales sont couramment utilisées en Belgique :

1 - La méthode dite restrictive vise à réduire le contenu et le volume de l’estomac. Les interventions chirurgicales consistent à séparer l’estomac en deux parties. On forme ainsi une poche de très petit volume (15 ml), reliée par un étroit canal au reste de l’estomac, l’autre partie ne recevant alors plus d’aliments. L’effet recherché est la disparition de la sensation de faim dés l’ingestion des premières bouchées d’un repas, et par conséquent la réduction de l’apport énergétique et du poids. La gastroplastie par « anneau ajustable » est la procédure la plus utilisée en Belgique (58%). L’anneau est placé au niveau de la partie supérieure de l’estomac, le plus souvent par laparoscopie c’est-à-dire à l’aide d’une vidéo-caméra miniature et d’instruments spéciaux qui permettent de réaliser cette opération sans ouvrir l’abdomen (pas de cicatrice inesthétique, méthode moins invasive…). Le réglage de l’anneau est aisé, adapté à chaque patient et facilement réajustable par la suite.

Cette méthode est réversible : en cas d’enlèvement de l’anneau, l’anatomie de l’estomac est complètement restaurée.

La gastroplastie verticale est également une intervention restrictive par laquelle la partie supérieure de l’estomac est cousue (et/ou agrafée). Le principe est de créer une poche gastrique et un petit chenal étroit de l’ordre de 9 mm de diamètre à hauteur de la sortie du compartiment gastrique par placement d’agrafes ou d’un anneau afin de ralentir le vidage de l’estomac et entraîner une sensation rapide de satiété. L’intervention est en partie réversible, aucun réglage n’est possible après l’intervention et d’autre part, compte tenu du pourcentage plus élevé d’échecs à plus ou moins long terme (lâchages d’agrafes, dilatation de la poche gastrique), cette méthode est moins utilisée.

2 - La méthode restrictive combinée à une procédure induisant une malabsorption alimentaire.

En créant une malabsorption, on ralentit le mélange de la nourriture avec la bile et avec les sucs pancréatiques afin de diminuer la réabsorption des substances alimentaires par l’organisme. Cette technique consiste à couper verticalement l’estomac de manière à ménager une petite poche dans la partie supérieure (« Gastric Bypass », 15 à 20 ml). Le reste de l’estomac n’est pas ôté mais est complètement fermé par des agrafes. La poche nouvellement formée débouche directement dans la partie inférieure de l’intestin grêle (jéjunum), ce qui court-circuite la réabsorption des substances alimentaires dans le duodénum. On parvient à ce résultat en sectionnant l’intestin grêle un peu au-delà du duodénum et en reliant la partie inférieure à la nouvelle poche gastrique. La longueur de chaque segment d’intestin peut varier selon le niveau de malabsorption souhaité (40 à 50 cm). La technique opératoire par « bypass » est actuellement à la mode et est couramment effectuée. D’autres interventions chirurgicales dans le cadre du traitement de l’obésité sont possibles. Jusqu’il y a peu, aucun remboursement n’était prévu dans le cadre de la législation INAMI pour la chirurgie bariatrique. Depuis le 01/10/07, une intervention financière de l’assurance maladie-invalidité est prévue dans le cadre du traitement chirurgical de l’obésité morbide. Le remboursement des traitements chirurgicaux est accordé dans des conditions strictes : - Le patient doit avoir entre 18 à 60 ans. - Son indice de masse corporelle (IMC) doit être égal ou supérieur à 40. - Le patient doit avoir suivi un régime documenté durant au moins un an sans obtenir de résultat stable. - L’indication pour l’intervention chirurgicale doit être fixée après une concertation multidisciplinaire à laquelle ont participé un chirurgien, un médecin spécialiste en médecine interne avec un titre professionnel en endocrino-diabétologie et un psychiatre ou un psychologue clinique. - Le rapport de cette concertation comportant l’indication commune doit être signé par les trois participants et se trouver dans le dossier médical avec les données sur la thérapie de régime. - Sont remboursées à 100% les prestations chirurgicales de l’obésité suivantes : la gastroplastie de réduction par laparotomie/laparoscopie ou par placement d’un anneau gastrique adaptable (« gastric banding ») et la gastroplastie de réduction associée à une dérivation bilio-pancréatique ou gastro-jéjunal. Aucun ticket modérateur ne peut être à charge du patient pour ces interventions. Un supplément d’honoraires peut être réclamé en chambre particulière et même en chambre commune ou à deux lits si le prestataire est non conventionné (sauf pour certaines catégories de personnes). - Les implants et le matériel de consommation font l’objet d’un remboursement forfaitaire et aucun supplément ne peut être porté en compte au patient. La quote-part personnelle de celui-ci est fixée par l’AR selon le matériel utilisé. Dans le traitement de l’obésité sévère, la chirurgie constitue certes une bonne option mais elle doit rester la dernière solution à envisager en cas de surpoids. D’une part, elle doit nécessairement être réalisée par des chirurgiens expérimentés afin d’en éviter tous les écueils, d’autre part, des actions préventives doivent être développées dés le plus jeune âge notamment en modifiant nos habitudes alimentaires et en luttant contre toute forme de sédentarité et ce, quelque soit l’âge…

WOWO 01.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°02/2008 Février 2008

L’INCONTINENCE... (1ère PARTIE) Littéralement, l’incontinence est définie par le dictionnaire comme étant une émission involontaire de matières fécales et/ou d’urine. L’objet du présent feuillet est de traiter de l’incontinence urinaire (ou IU) qui représente la forme la plus répandue. En effet, il s’agit d’un problème qui touche une grande partie de la population : différentes études menées dans plusieurs pays européens démontrent qu’une personne sur vingt sera un jour ou l’autre atteinte d’une forme d’IU. D’autre part, contrairement à une idée généralement répandue, l’IU ne touche pas uniquement les personnes âgées (en raison du processus de vieillissement), cette problématique concerne toutes les catégories d’âge. L’IU affecte davantage les femmes que les hommes : chez les femmes d’âge moyen ou plus âgées, le taux d’IU est de 25% tandis que, chez les hommes âgés de 60 ans ou plus, il représente 15%. En Belgique, environ 600 000 femmes présentent une IU ou une perte de contrôle de leur vessie à un moment donné de leur vie. Par ailleurs, 10% des enfants de 6 ans ou plus souffrent d’énurésie (pipi au lit). L’IU n’est pas en soi une maladie, mais plutôt l’expression d’un symptôme lié à divers troubles physiques ou mentaux. L’IU constitue un petit secret et un grand tabou. A cause de ce dernier, beaucoup de personnes hésitent à en parler à leur entourage et à leur médecin et se privent donc de l’aide et des traitements offerts susceptibles d’y remédier. Et c’est dommage. Non traitée, l’incontinence devient un handicap qui limite les activités physiques et perturbe la vie sociale, sexuelle et professionnelle, sans compter qu’elle accroît les risques de dépression et d’anxiété liées à la gêne. De plus, certaines formes d’incontinence peuvent aussi causer des infections urinaires à répétition ainsi que des infections de la peau, des plaies ou des rougeurs. Chez les personnes âgées, elle augmente les risques de chute, puisqu’elle les force souvent à se précipiter aux toilettes.

Un peu d’anatomie : Afin de bien comprendre les causes de l’incontinence, il convient de connaître le fonctionnement de l’appareil urinaire. L’anatomie de l’appareil urinaire est relativement simple.

Les reins, dont le rôle est de filtrer et d’épurer le sang afin de le transformer en urine. Ils agissent comme des filtres chimiques qui filtrent le sang pour séparer les déchets provenant du fonctionnement de l’ensemble des cellules du corps, l’excès d’eau, de minéraux, de sucres et d’autres substances chimiques. Les reins traitent environ 25% du sang éjecté par le cœur à chaque battement. Le rein contient des récepteurs qui ont un rôle dans le contrôle de la tension artérielle. Les déchets et l’excédent d’eau filtrés par les reins constituent l’urine. Ils sont reliés à la vessie par 2 « tuyaux » : les uretères. L’urine sort donc du rein et s’écoule via les uretères. La vessie, elle, est reliée à l’orifice urinaire (le méat urétral) par « un tuyau » :l’urètre. L’urètre masculin est long, il va de la vessie à l’orifice urinaire en traversant la verge. L’urètre féminin lui est court, il part de la vessie et se

termine très rapidement dans la vulve par l’orifice urinaire.

La vessie : La vessie est un réservoir naturel de forme sphérique dans lequel l’urine s’accumule. Elle est située dans le petit bassin, sous le péritoine, en avant de l’utérus chez la femme. Sa paroi est épaisse d’environ 0,5 centimètre et est constituée de deux tuniques : l’une externe est musculaire, l’autre interne en contact avec l’urine est une muqueuse qui garantit l’étanchéité de la vessie. La vessie est très souple et se remplit comme un ballon. Elle peut contenir environ 300 à 400 millilitres lorsqu’elle est pleine. Schématiquement, la vessie est composée de 2 parties : - Sa partie supérieure est appelée « dôme vésical » : le dôme vésical est très élastique ce qui permet à la vessie de se distendre pour jouer un rôle de réservoir, entre 2 mictions. La période entre 2 mictions est appelée phase

de remplissage. Ce dôme vésical contient un muscle puissant, appelé « détrusor », qui en se contractant lors de la miction évacue les urines vers l’orifice urinaire pour jouer un rôle de chasse d’eau. - Sa partie inférieur est appelée « col vésical » : Le col vésical est le lieu de départ de l’urètre. Il permet à la vessie de retenir les urines grâce à un muscle en forme d’anneau qui entoure l’urètre : le sphincter urétral. Chez l’homme, le sphincter urétral est renforcé par la prostate. Le sphincter de l’urètre se situe en bas de la vessie, au niveau du col vésical. Le rôle du sphincter est d’empêcher l’urine de sortir de la vessie à la façon d’un clapet ; il assure ainsi la continence urinaire.

Le sphincter : Le sphincter de l’urètre a une double structure : - un sphincter interne : il est contracté en permanence en dehors de la miction. Cette contraction est inconsciente. Il se relâche lors de la miction pour laisser passer l’urine. Chez la femme, ce sphincter est peu développé. - un sphincter externe : on peut le contracter volontairement, lorsque la vessie est pleine, pour empêcher les fuites d’urine. Il renforce ainsi le rôle du sphincter interne jusqu’à la miction et se relâche lors de la miction pour laisser passer l’urine. Les sphincters internes et externes sont ouverts pendant la miction et fermés en dehors de la miction. Ils agissent donc comme des robinets à la sortie de la vessie. Comment fonctionne la vessie et l’urètre ? De façon résumée, on peut dire que le fonctionnement de la vessie se décompose en 2 phases : une phase de remplissage et une phase de vidange.

La phase de remplissage : L’urine est secrétée en permanence par les reins. De même en permanence l’urine sort des reins pour se rendre dans la vessie via les uretères. Entre 2 mictions, la vessie se remplit donc progressivement. On appelle cette phase, la phase de remplissage. Quand la vessie continue à se remplir, à partir d’un certain volume d’urine, un besoin d’uriner apparaît. Pendant cette phase de remplissage, la vessie reste étanche grâce aux 2 parties (interne et externe) du sphincter urétral. Ces sphincters sont fermés comme des robinets et assurent la continence urinaire. Plus la vessie se remplit, plus le besoin d’uriner augmente. Cette sensation de besoin d’uriner se ressent grâce à des petits capteurs qui se trouvent dans la paroi de la vessie. Ces capteurs sont appelés tensio-récepteurs, car ils sont stimulés à chaque variation de la tension de la paroi de la vessie.

La phase de vidange ou miction : Lorsque nous souhaitons uriner, nous déclenchons consciemment l’évacuation de l’urine de la vessie : c’est la phase de vidange, ou miction. L’information part du cerveau pour relâcher les sphincters, ce qui permet l’évacuation de l’urine par l’urètre. Lors de la miction, plusieurs mécanismes surviennent de manière simultanée et coordonnée entre la vessie et le sphincter urétral : ● Les 2 parties (interne et externe) du sphincter urétral se relâchent complètement et s’ouvrent comme des robinets. L’ouverture permet ainsi à l’urine de sortir de la vessie, pour se rendre dans l’urètre.

● Le muscle de la vessie (« détrusor ») se contracte brutalement et vigoureusement, permettant de chasser l’urine vers l’urètre puis vers le méat urinaire.

● La contraction du « détrusor » comprime l’extrémité inférieure des uretères, empêchant ainsi l’urine de remonter vers les reins lors de la phase de vidange. La seule issue possible est donc la descente vers l’urètre qui s’ouvre au même moment. Après la miction, le « détrusor » et le sphincter urétral retrouvent immédiatement les mêmes fonctions qu’avant la miction. Le volume d’urine rejeté par la vessie varie entre 0,5 et 2 litres par jour en fonction de la quantité de boissons absorbées, de l’alimentation, de l’activité physique, du climat… L’urine est normalement stérile, sans aucun microbe. Le bon fonctionnement de l’ensemble du système permet habituellement de garder les urines stériles mais le moindre dysfonctionnement (obstruction, rétrécissement, reflux de l’urine de la vessie vers les reins) peut entraîner des infections urinaires.

WOWO 02.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°03/2008 Mars 2008

L’INCONTINENCE URINAIRE... (2IEME PARTIE)

Dans le feuillet de février 2008, nous avons décrit de manière succincte l’anatomie de l’appareil urinaire ainsi que son mode de fonctionnement et ce, afin de mieux comprendre ce que l’on entend par incontinence urinaire. Afin d’expliquer davantage ce phénomène, il est bon de rappeler en quoi consiste ce qui est défini comme étant la situation de ce que l’on nomme la continence urinaire. En fait, celle-ci peut se définir comme étant l’état non pathologique au cours duquel interviennent différentes structures anatomique : le muscle « détrusor » qui constitue le dôme de la vessie (poche musculaire extensible), le muscle lisse de l’urètre qui assure la bonne fermeture de col vésical et le sphincter strié qui est un muscle faisant partie du plancher pelvien. Le plancher pelvien est situé à la partie inférieure du bassin et forme avec les os le bas de la cavité abdominale (petit bassin). Il s’agit d’un dispositif puissant et complexe de muscles, de nerfs et de ligaments. Il nous permet de contrôler la fermeture de la vessie, du vagin et des intestins (contractions et décontractions musculaires). Les différents muscles du plancher pelvien ainsi que les ligaments de suspension fixés aux os maintiennent en outre les organes en place (vessie, urètre, vagin et l’extrémité de gros intestin (rectum)). Cet ensemble contribue au bon fonctionnement du mécanisme de fermeture adéquat de la vessie et permet un bon contrôle de la miction. En effet, pendant la phase de remplissage de la vessie, c’est essentiellement le sphincter lisse qui assure cette continence urinaire. Lorsque la pression de remplissage intravésical atteint un certain seuil critique, le muscle « détrusor » réagit et se contracte de manière autonome afin d’initialiser et provoquer le début de la miction. La miction ou action d’uriner peut toutefois être reportée et d’une certaine façon contrôlée et ce, par une contraction volontaire du sphincter strié. L’aptitude physique et intellectuelle de contrôler sa miction et par là même, sa continence urinaire est un phénomène qui est variable d’une personne à l’autre notamment, selon l’âge, la faculté de contrôle du muscle strié (des différences existent selon que l’on soit un nourrisson, un enfant, un adulte, une personne âgée…). La physiologie de la continence urinaire et anale peut être conceptualisé comme le résultat d’un équilibre entre les forces d’expulsion et les forces de retenue en grande partie générées par le tissu musculaire qui compose l’appareil vésico-urétral et recto-anal. Le contrôle neurologique, y joue un rôle prépondérant. Ces forces se modifient au cours du cycle mictionnel et défécatoire, différents mécanisme parfois complexes assurant la continence au repos, à l’effort et en retenue interviennent.

Causes et facteurs de risques : L’incontinence urinaire est consécutive à plusieurs causes, parfois associées entre elles, les facteurs de risque sont bien connus dans le cadre de l’incontinence urinaire : L’âge : les personnes âgées risquent de devenir graduellement incontinentes à mesure que les muscles sphinctériens situés autour de l’urètre perdent de leur efficacité. La ménopause : les modifications hormonales qui l’accompagnent sont responsables d’une atrophie vulvo-vaginale et de la muqueuse urétrale, d’une diminution de la sensibilité du sphincter lisse, autant de facteurs qui altèrent l’efficacité du mécanisme sphinctérien et de support de la vessie et de l’urètre. Toutefois, le rôle de la ménopause dans la survenue de l’incontinence urinaire est discuté, le mode de vie (anxiété, excès de consommation d’irritatifs vésicaux : abus d’alcool ou boisson à base de caféine (café, thé, cola…), la consommation et le relâchement des muscles de la vessie et du plancher pelvien interviendraient également. La maternité : lors des grossesses et de l’accouchement en particulier, le périnée des femmes subit une détérioration pouvant entraîner une incontinence temporaire. Elle est observée notamment dans le cas d’accouchement de bébé dépassant les 4 kg. Le nombre de grossesses et les éventuelles déchirures périnéales intervenues lors de l’accouchement sont des facteurs de risques supplémentaires pour la femme. Les traumatismes obstétricaux : plus le périnée est sollicité durant l’accouchement et plus grande est la probabilité de développer une incontinence d’effort. Certaines études scientifiques ont montré que des facteurs comme le poids important du bébé, un périmètre crânien élevé ou encore les accouchements par le siège augmentent considérablement les risques d’incontinence à l’effort. Les traumatismes chirurgicaux et la problématique de la chirurgie gynécologique avec modification importante du soutien musculo-aponévrotique et tendineux et déplacement des viscères engendrés, par exemple, par une hystérectomie (ablation de l’utérus), une chirurgie rectale… Les pathologies mécaniques par efforts de poussées abdominales répétées responsables d’une faiblesse du système de soutien des organes pelviens. La constipation : les augmentations de pression abdominales qu’elle entraîne par les poussées répétées au moment de la défécation ont un retentissement sur le plancher pelvien assurant le maintien de la vessie et de l’urètre. La toux chronique et le tabagisme : les femmes fumeuses auraient 2 à 3 fois plus de risque de devenir incontinentes par rapport aux femmes non fumeuses. L’activité sportive et professionnelle : l’incontinence étant liée directement à l’état du périnée, certaines professions impliquant le port de lourdes charges ou encore la pratique sportive intensive chez les femmes jeune comme par exemple, l’athlétisme, l’aérobic, l’aviron, le jogging, l’équitation… nécessitant de fortes poussées abdominales répétées (renforcement excessif des muscles de la sangle abdominale au détriment de la musculature pelvienne) peuvent être à l’origine d’incontinence ou de fuites urinaires.

L’obésité : l’excès de poids exerce en permanence une pression supplémentaire sur la vessie et les muscles qui l’entourent. Ce faisant, ceux-ci s’affaiblissent et ne peuvent empêcher les pertes d’urine lorsqu’on éternue ou qu’on tousse. Les causes urologiques sont constituées par toute une série de pathologies irritatives atteignant la muqueuse vésicale et pouvant être source d’incontinence urinaire impérieuse. Les causes d’irritation vésicales sont nombreuses : cystite infectieuses classiquement appelée infection urinaire basse, cystite lié à la présence d’un calcul vésical, cystite secondaire à une radiothérapie pelvienne (cystite radique suite à un cancer), cystite médicamenteuse : plusieurs médicaments ont été incriminés comme certains antidépresseurs, diurétiques, somnifères, anti-inflammatoires, relaxant musculaires, antihypertenseurs…, cystite interstitielle : il s’agit d’une maladie complexe dont le mécanisme est mal connu et qui associe fréquemment aux impériosités une pollakiurie majeure (émissions excessivement fréquentes d’urines en faible quantité) et des douleurs pelviennes, sans causes spécifiques. L’irritation vésicale par toute obstruction chronique du bas appareil urinaire par obstacle aboutit à une hyperpression dans la vessie à l’origine d’altération des fibres musculaires de la paroi vésicale et de lésions de dénervation. Il en résulte une hypersensibilité des fibres musculaires qui explique la symptomatologie d’urgences mictionnelles et de pollakiurie associés au syndrome obstructif (difficulté pour uriner avec sensation de poussées). Cette symptomatologie est plus fréquente chez l’homme (trouble prostatique : hyperplasie bénigne (développement excessif d’un tissu ou organe) ou cancer de la prostate, prostatite). Chez la femme elle peut être secondaire à une sténose (diminution du calibre) de l’urètre ou à une compression de l’urètre par un prolapsus sévère (descente des organes pelviens au travers de la paroi du vagin, vessie et/ou utérus et/ou rectum) ou une tumeur pelvienne. Les causes neurologiques comportent toutes les pathologies neurologiques portant atteinte à la voie de contrôle neurologique de la vessie. Elles sont potentiellement source d’incontinence. C’est ce que l’on retrouve chez les patients atteints de sclérose en plaque, de maladie de Parkinson, d’accident vasculaire cérébral,… D’autres part, certaines affections liées aux troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer, ma démence sénile,… peuvent engendrer des incontinences liées à des comportements inadaptés de la bienséance.

Quels sont les formes les plus courantes d’incontinence urinaire ? Incontinence d’effort ou de stress : l’incontinence urinaire d’effort survient généralement dans un contexte de relâchement du plancher pelvien, éventuellement avec une descente ou ptose des organes. La ptose des organes peut donner lieu chez la femme à une herniation de ces organes dans le vagin (cystocèle (hernie de la vessie), colpocèle (hernie du col utérin), rectocèle (hernie du rectum)). L’incontinence de ce type consiste en raison de l’affaiblissement des muscles du bassin pelvien et de la moindre résistance du sphincter à la pression exercée par la vessie à la perte de quelques gouttes d’urine lorsque la personne fait un effort, tousse, éternue, rit, soulève un poids, fait du sport ou même se lève. Il s’agit d’une forme d’incontinence urinaire très légère à légère. Incontinence d’urgence ou par impériosité : la personne ressent un besoin pressent d’uriner, cet état n’est pas spécifiquement déclenché par la hausse de la pression abdominal. Il peut être causé par d’autres stimuli, notamment psychologique par exemple, la vue d’un jet d’eau… ou l’angoisse d’avoir une perte urinaire. La vessie se contracte à l’improviste entraînant une perte d’urine. Cette sensation est telle que la personne arrive souvent trop tard aux toilettes. Il s’agit d’une forme d’incontinence urinaire légère à moyenne. Incontinence mixte : à des degrés divers, cette forme d’incontinence urinaire combine les deux formes d’incontinence urinaire précitées. Les causes peuvent être identique ou différentes et se produire en même temps. Incontinence due aux problèmes de prostate : il s’agit d’une forme d’incontinence dont l’homme souffre souvent temporairement après une intervention chirurgicale de la prostate. Il s’agit d’une incontinence urinaire très légère à légère. Incontinence par regorgement (débordement) : la vessie se remplit complètement sans que la personne ne s’en aperçoive. Surtout présente chez l’homme, cette forme d’incontinence urinaire résulte d’une rétention chronique d’urine qui, en maintenant la vessie toujours pleine, la fait déborder. Les raisons pouvant expliquer cette incontinence urinaire sont une affection de la prostate comprimant l’urètre ou des lésions neurologiques sensorielles liées au diabète (neuropathie périphérique diabétique). Elle se manifeste principalement pendant le sommeil puisque à l’état de veille, la personne conserve pleinement le contrôle de sa vessie. Il s’agit toutefois d’une incontinence lourde à très lourde. Incontinence fonctionnelle : certains troubles physiques ou mentaux peuvent empêcher une personne soit d’avoir conscience de se rendre aux toilettes ou de devoir uriner ou aller à la selle. Ainsi, 75 % des personnes âgées souffrent d’une lésion cérébrale. Il s’agit d’une incontinence lourde à très lourde. Incontinence permanente (personnes âgées) : le groupe le plus atteint par l’incontinence urinaire est constitué des personnes âgées (aussi bien les femmes que les hommes). Il s’agit d’une incontinence urinaire imprévue, incontrôlable avec écoulement continu d’urine, aussi bien de jour que de nuit. Elle peut être accompagnée d’une incontinence de selles. Cette forme d’incontinence urinaire est lourde à très lourde.

WOWO 03.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°04/2008 Avril 2008

L’INCONTINENCE URINAIRE... (3IEME PARTIE)

L’incontinence urinaire est dans certains cas guérissable, dans d’autres, elle peut être traitée. Elle ne constitue nullement une fatalité qui empêche toute vie sociale et isole de manière plus ou moins importante la personne qui en est atteinte. Chaque incontinence urinaire doit être abordée de manière individualisée et personnalisée. Certaines personnes considèrent que la perte d’urine constitue un phénomène normal… Toutefois, même s’il s’agit d’une perte urinaire de quelques gouttes, l’incontinence peut progressivement s’aggraver et devenir un véritable handicap (isolement, gêne, sentiment de dégradation, crainte du regard des autres, peur de sentir l’urine…). Il est donc indispensable de consulter votre médecin traitant qui vous conseillera de vous adresser à un médecin spécialisé dans ce domaine (urologue) afin d’établir un bilan complet, poser un diagnostic précis et proposera une solution adaptée à votre cas. Dans le cadre préventif, nous pouvons déjà préalablement à tout traitement prendre certaines mesures en adaptant notre comportement. Les quelques conseils suivants visent, selon le cas, à prévenir l’apparition de l’incontinence ou « limiter les dégâts ».

• Boire adéquatement. - Ne pas trop boire dans les circonstances à risque (en dehors de chez soi loin des toilettes, etc.) - Boire néanmoins suffisamment pour rester hydraté. Sinon l’urine devient très concentrée et risque ainsi d’irriter la vessie et de déclencher une incontinence par impériosité.

• Eviter la toux chronique. Une toux chronique peut entraîner une incontinence occasionnelle ou aggraver une incontinence existante liée à d’autres causes. Plusieurs maladies - qu’il n’est pas toujours possible de prévenir - s’accompagnent d’une toux persistante, mais il existe au moins une forme de toux chronique évitable : celle liée au tabagisme prolongé. Beaucoup de fumeurs invétérés souffrent d’IU à l’effort.

• Eviter les boissons ou aliments irritants pour la vessie. - Alcool : son action diurétique est bien connue. Consommé de manière excessive, il amène la vessie à se remplir plus rapidement, ce qui déclenche un besoin urgent et parfois incontrôlable d’uriner. Qui plus est, en altérant les perceptions physiques, l’alcool peut empêcher de ressentir le besoin d’uriner. - Café : différentes boissons à base de caféine - et en particulier, le café - constituent des boissons irritantes pour la vessie, surtout chez les femmes. Le fait de consommer du café décaféiné n’est pas une solution, car le café contient encore d’autres composantes irritantes provenant des grains de café. - Autres : les agrumes (oranges, pamplemousse, citrons, …) et les jus qu’on en tire, le chocolat et les édulcorants artificiels figurent parmi les autres produits irritants pour la vessie.

• Garder ou retrouver un poids santé. L’excès de poids exerce en permanence une pression supplémentaire sur la vessie et les muscles qui l’entourent. Ce faisant, ceux-ci s’affaiblissent et ne peuvent empêcher les pertes d’urine lorsqu’on éternue ou qu’on tousse.

• Renforcer les muscles du plancher pelvien (ou muscles périnéaux). Les femmes enceintes ont tout intérêt à pratiquer certains exercices de gymnastique pré et post natale pour prévenir l’affaiblissement des muscles périnéaux. A la suite de l’accouchement, celles qui ont des problèmes urinaires devraient aussi suivre une rééducation périnéale chez un physiothérapeute (ou kinésithérapeute) spécialisé pendant plusieurs mois.

• Prévenir la constipation. Tant chez l’homme que la femme, la constipation peut causer l’incontinence. Le rectum étant situé derrière la vessie, des selles bloquées risquent d’exercer une pression sur la vessie et donc de provoquer des pertes d’urine.

• Prévenir et soigner les troubles de la prostate. Qu’il s’agisse de prostatite, d’hyperplasie bénigne de la prostate, les troubles prostatiques peuvent occasionner de l’incontinence.

- On peut prévenir la prostatite en utilisant le préservatif et en faisant soigner rapidement toute infection urinaire. - Dés que l’on note des difficultés à uriner ou au contraire des besoins urgents et fréquents d’uriner, il faut se faire examiner pour vérifier s’il ne s’agit pas d’une hyperplasie bénigne de la prostate. Des traitements (médicaments et plantes) existent pour ce faire. - Dans le cas du cancer de la prostate, l’incontinence peut résulter directement à la maladie, mais, le plus souvent, elle est un effet secondaire des moyens utilisés pour la traiter : chirurgie ou radiothérapie.

• Prévenir les infections urinaires. Une infection urinaire ne doit pas être traitée à la légère parce qu’elle peut entraîner des complications. Le plus souvent, il s’agit d’une infection de la vessie (cystite ou autre) ou de l’urètre qui provoque une inflammation de la vessie pouvant causer des envies urgentes d’uriner. Surveiller sa médication. Des médicaments appartenant aux catégories suivantes peuvent, selon le cas, causer ou aggraver l’incontinence : antihypertenseurs, diurétiques, médicaments pour soigner le cœur et le rhume, relaxants musculaires, somnifères. Le traitement de l’incontinence urinaire varie en fonction de la cause et de la gravité de cette dernière. Selon le cas, il faudra soigner la maladie sous-jacente en plus de traiter les symptômes. Le traitement peut être médicamenteux : le médecin prescrira dans ce cas des médicaments adaptés à votre type d’incontinence urinaire. La rééducation périnéale et urogynécologique sont des méthodes de traitement de première intention des cas légers et modérés d’incontinence urinaire. Elle est réalisée sous la conduite d’un(e) kinésithérapeute spécialisé(e). La technique de rééducation choisie est fonction de l’origine et du type d’incontinence urinaire. L’objectif étant de raffermir l’ensemble de la musculature volontaire du périnée afin de pouvoir obtenir une meilleure maîtrise de son fonctionnement. Différentes techniques peuvent être utilisées et se compléter : technique manuelles, gymnastique, électrostimulation (placement d’une sonde vaginale qui envoie un courant électrique indolore qui provoque des contractions musculaires rythmées afin de tonifier de cette façon la périnée), « biofeedback » (au moyen d’une sonde vaginale permettant la visualisation graphique de l’activité musculaire, la patiente prend conscience des phénomènes de contraction et de relâchement des muscles du périnée et apprend ainsi à mieux maitriser ceux-ci), renforcement de la musculature à l’aide de cônes vaginaux (l’effet recherché consiste à provoquer par réflexe une contraction des muscles du plancher pelvien qui se contractent pour maintenir le cône en place). Généralement, la kinésithérapie urogynécologique s’étend sur une de 2 à 4 mois à raison de 2 à 3 séances par semaine. En l’absence de résultat favorable, il faut alors envisager un autre traitement. Il est admis que la rééducation urogynécologique est efficace dans 50% à 80% des cas. Le traitement peut dans certains cas plus complexes être chirurgical. Il existe de nombreuses interventions chirurgicales pour traiter l’incontinence urinaire, que ce soit une incontinence urinaire isolée, ou associée à un prolapsus génital chez la femme, ou une incontinence urinaire liée à un problème de prostate chez l’homme. Chez l’homme, le traitement est habituellement celui de l’adénome de la prostate. En cas de lésion irréversible du sphincter, on peut être amené à mettre en place un sphincter artificiel. Chez la femme, il s’agit la plupart du temps d’une intervention chirurgicale destinée à renforcer les muscles du pelvis, ou à soutenir la vessie pour éviter qu’elle descende lors des efforts. Les interventions les plus pratiquées sont la suspension du col vésical au pubis, la suspension avec bandelette vaginale, la suspension vaginale percutanée et les cures de prolapsus vésical par voie vaginale. Les suspensions au pubis et par bandelette vaginale paraissent les plus efficaces (85-90% de succès), le problème de toutes ces interventions étant surtout la persistance du bon résultat à long terme. La plupart des interventions peuvent être réalisées également chez des personnes même relativement âgées. La méthode chirurgicale de mise en place des bandelettes se fait habituellement par technique laparoscopique ce qui permet d’également traiter en même temps les prolapsus de la vessie, de l’utérus et du rectum. Protections : durant le traitement ou en cas de persistance d’une incontinence urinaire, des protections prévues spécifiquement pour ce problème constituent en dernier recours la solution permettant de prendre part en toute quiétude à la vie sociale. Les protections existent en différentes dimensions et degré d’absorption, les modèles sont adaptés pour les hommes ou les femmes et offrent une protection optimale pour chaque forme d’incontinence urinaire et ce, en toutes circonstances.

WOWO 04.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°05/2008 Mai 2008

LE PSORIASIS Selon les récentes études, la prévalence (nombre de cas) du psoriasis dans la population occidentale est estimée à environ 2%.A l’échelle européenne, cela représente quelque 6 millions de personnes. En Belgique, les données chiffrés font état de 2 à 3% de la population totale ce qui représente 1 belge sur 30 (entre 200.000 à 300.000) atteint d’une forme tantôt dramatique du psoriasis. Si la maladie peut apparaître à n’importe quel âge, il existe toutefois deux pics qui se dégagent : la survenue précoce entre 16 et 22 ans et la survenue tardive entre 57 et 60 ans. L’affection touche aussi bien les deux sexes. La race blanche est plus sujette à cette maladie dermatologique. Les hommes, femmes et enfants des climats nordiques sont généralement plus touchés par le psoriasis que ceux des climats tropicaux. Qu’appelle-t-on psoriasis ? Le psoriasis est considéré comme étant une maladie dermatologique. Il s’agit d’une affection de la peau qui se manifeste de manière chronique. Cette dernière n’est nullement infectieuse donc absolument pas contagieuse, c’est-à-dire qu’elle ne peut se propager aux personnes en contact avec des gens qui en souffrent. Elle évolue par poussée successives et se manifeste par une alternance de rémissions de durée imprévisible et de récidives plus ou moins aiguës. Les causes exactes du psoriasis ne sont pas encore bien connues. Cependant, des recherches récentes permettent de croire que le psoriasis serait causé par une défiance du système immunitaire. L’hérédité et la génétique sont aussi mises en cause mais le ou les gênes qui seraient responsables de la maladie n’ont pas encore été formellement identifiées. Certaines familles sont donc plus à risques que d’autres (près de 30% des personnes atteintes par le psoriasis ont un membre de leur famille ayant la même maladie). Une composante liée aux facteurs environnementaux et psychologiques semblent également intervenir : certaines maladies (varicelle), blessures, interventions chirurgicales, une infection (pharyngite ou angine à streptocoques), le stress, la fatigue, une émotion forte, la consommation abusive d’alcool, certains médicaments, l’alimentation… constituent des effets de diminuer les poussées avec une aggravation par contre à la suite de celle-ci. L’exposition au soleil jouerait un rôle de protection. Le déclenchement du psoriasis comme l’intensité des atteintes de l’évolution dépendent finalement de toute une série de facteurs tant internes qu’externes. Symptôme et signes : Le psoriasis se caractérise par un renouvellement anarchique accéléré des cellules de l’épiderme. Cette action est le résultat d’une croissance anormale des cellules de la peau, qui deviennent matures et s’accumulent jusqu’à sept fois plus rapidement. Cela à comme conséquence que l’épiderme se renouvelle trop rapidement, en seulement quatre à six jours, au lieu des trois semaines habituelles (5 à 8 fois trop rapide), la couche corné s’épaissit, se recouvre de squames de teintes blanchâtre à l’abondance variable qui se détachent sous forme de pellicules ou de lamelles fines ou plus volumineuses. La prolifération et la dilatation des vaisseaux capillaires du derme induisent un érythème (rougeur) pouvant s’accompagner de prurit (forte démangeaison).

Dans sa forme bénigne, le psoriasis se limite à certaines parties du corps bien localisées. Dans les cas graves, il s’étend et peut gagner la totalité du corps. Le psoriasis se manifeste de plusieurs façons, le plus souvent par l’apparition de plaques cutanées rouges ou rosées couvertes de squames (écailles) sèches et

blanchâtres sur les coudes, les genoux, le cuir chevelu, les jambes, les fesses, autour du nombril et sur les parties génitales externes. La paume des mains, la plante des pieds et les ongles peuvent aussi être affectés ; heureusement, le visage est épargné. Les plaques, notamment celles présentes sur le cuir chevelu, s’effritent et des lamelles blanches, semblables à des pellicules, se détachent de l’épiderme. Le psoriasis s’accompagne parfois des démangeaisons et de gerçures. Le psoriasis n’affecte pas la santé générale de la personne qui en est atteinte, mais il s’accompagne parfois d’une maladie inflammatoire appelée le rhumatisme psoriasique qui s’attaque aux articulations (arthropathies psoriasiques/gonflement, douleur et raider). Seulement 10% des personnes atteintes de psoriasis ont des symptômes d’inflammation articulaire. Cette forme de psoriasis nécessite alors en plus l’intervention d’un rhumatologue dans le cadre de la prise en charge pour le traitement. Formes cliniques de psoriasis : Il existe différentes formes cliniques de psoriasis. Celles-ci sont définies selon l’apparence et la localisation des plaques de psoriasis. - La forme la plus courante est le psoriasis en plaques ou « vulgaire » : il se présente en plaques rouges bien délimitées, rondes ou ovales, recouvertes d’épaisses croûtes de peaux blanches qui se desquament. Ces dernières sont généralement localisées sur les coudes, les genoux, le cuir chevelu et les fesses. - Le psoriasis en gouttes : les plaques de psoriasis ont la forme d’une larme, elles sont présentes souvent sur le tronc, les bras et les jambes. Le psoriasis inverti : des plaques apparaissent au niveau des articulations (aux aisselles, aux aines, près des organes génitaux), les lésions sont plutôt moites que sèches, et parfois douloureuse puisque exposées aux frottements notamment des vêtements… - Le psoriasis érythrodermique : presque toute la peau est rouge et enflammée, sans plaques précises, cette forme s’accompagne de poussées de fièvre. Il s’accompagne de poussées de fièvre. Il s’agit d’une manifestation aiguë de psoriasis et donc, relativement grave qui nécessite généralement une hospitalisation afin d’avoir un traitement global. - Le psoriasis pustuleux : les plaques de psoriasis sont recouvertes de pustules blanches remplis de pus stérile. L’atteinte est surtout localisée au niveau des mains et sur la plante des pieds. Traitement et prévention Aucun traitement ne permet de guérir le psoriasis. Cette affection est chronique, c’est-à-dire que les crises de psoriasis et les symptômes apparaissent et disparaissent tout au long de la vie des personnes qui en souffrent. Plusieurs traitements ou combinaisons de traitements permettent cependant un soulagement temporaire : traitements locaux sous forme de pommades ou d’onguents corticostéroïdes (à la base de stéroïdes et de cortisone) ou de vitamine D (ralentissement du renouvellement des cellules de la peau). Cette solution entraîne toutefois des effets secondaires à long terme (réduction de l’épaisseur de la peau, effets secondaires internes, résistance au traitement). Par contre, l’application de préparations à base de goudron de charbon, directement sur la peau, dans le bain ou en shampooing, est une option aux onguents corticostéroïdes qui ne comporte aucun effet secondaire. Le goudron de chardon a cependant une odeur désagréable qui adhère à la peau et aux vêtements. Des lotions décapantes pour le cuir chevelu à base d’acide salicylique peuvent également avoir un effet bénéfique. Si cela n’est pas efficace ou si le psoriasis est trop étendu, le dermatologue propose alors la PUVAthérapie : le patient est placé dans une cabine de type bans solaire pour recevoir des dosages précis d’ultraviolets A et B. Les formes les plus sévères, assez rares, qui envahissent tout le corps pouvant conduire à une hospitalisation nécessitent des traitements médicaux oraux (prescription des dérives de vitamine A, des immunosuppresseurs ou des antiprolifératifs). Pour ces patients gravement atteints, il existe de nouveaux traitements biologiques expérimentaux plus efficaces. Plus faciles à administrer (une injection sous-cutanée hebdomadaire), ils permettent une action plus fine et engendrent moins d’effets secondaires. Malheureusement, ils coûtent très chers. Association Gispo : Une association de patients, telle que le GISPO, par son action d’entraide et d’information et par son mouvement de solidarité permet une meilleure prise en charge du psoriasis. Le GISPO, Groupe d’Aide à la Recherche et à l’Information sur le Psoriasis, s’est constitué en ASBL et ses statuts ont été publiés au Moniteur belge en avril 1991. Son organisation et son animation reposent sur le volontariat et le bénévolat. Il est actifs dans l’ensemble de la Belgique francophone et s’organise en Centres régionaux permettant aux personnes concernées ou intéressées, au sein des groupes locaux, de se rencontrer, de se parler, de se comprendre, de se soutenir mutuellement et à l’écoute de l’autre, de sortir de leur éventuel isolement. Par des informations contrôlées publiées au travers d’un bulletin trimestriel, le patient découvre des possibilités thérapeutiques, des conseils, des témoignages pouvant rendre s’il y échoit, un sens à la vie. Pour plus d’informations : Secrétariat du GIPSO : Jean-Marie DISPAS rue des Aubépines, 16 à 4053 - Embourg Tél./Fax : 04/365 07 38 - email : [email protected] - site web : www.gispo.info .

WOWO 05.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°06/2008 Juin 2008

OZONE ET VAGUE DE CHALEUR (1ERE PARTIE) Chaque année, l’arrivée de l’été fait resurgir le spectre comme en 2003 d’une vague de chaleur caniculaire liée à des pics d’ozone. Cette période de durée relativement variable fait courir à certaines personnes certains risques lié à leur état de santé. Quand une vague de chaleur s’annonce, des précautions très sérieuses doivent être prises : les plus faibles doivent être mis à l’abri et les autres ne doivent pas se montrer téméraires. En Belgique, c’est l’Institut Royal Météorologique (IRM) qui alerte le public et les professionnels en cas de vague de chaleur. Ainsi, de manière systématique et annuellement, l’on peut s’attendre à une à deux vagues de chaleur suivant les critères définis d’un point de vue santé dans le plan « vague de chaleur et pics d’ozone ». Ces fortes hausses des températures ne doivent donc pas être considérées comme anormales. De manière générale, une vague de chaleur est un réchauffement important de l’air ou la diffusion d’une couche d’air chaud sur une région donnée, pendant quelques jours ou plusieurs semaines. La définition de la « vague de chaleur » varie d’un pays à l’autre. Chez nous, une vague de chaleur est définie comme suit : « une période d’au moins trois jours consécutifs avec une température moyenne minimale (moyenne sur les trois jours et non par jour) de plus de 18,2 °C et une température moyenne maximale supérieure à 29,6 °C ». Il s’agit des valeurs relevées à Uccle (siège de l’IRM). Pendant une longue période de forte chaleur, il peut également y avoir des hautes concentrations d’ozone dans l’air. Celles-ci sont causées par les voitures, les camions, les usines, les cheminées et même les produits de peinture et de nettoyage, qui propagent toute l’année des gaz polluants dans l’air. Quand, en période de forte chaleur, le soleil brûle sur ce cocktail de gaz, l’ozone se forme. Si l’ozone situé en haut, au-dessus de la surface de la terre, est utile parce qu’il protège des rayons nuisibles du soleil, l’ozone à la surface du sol est nuisible pour notre santé. Quand la concentration horaire moyenne d’ozone est supérieure à 180 µg/m³ dans l’air, on informe dons la population. Lors d’un pic de 240 µg/m³, le seuil d’alerte est franchi. Le SPF Santé Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement invite chaque citoyen à se montrer attentif aux personnes sensibles, que sont les enfants, les personnes âgées ou malades et isolées. Qu’est-ce-que l’ozone ? L’ozone est un composé chimique très réactionnel, instable et constitué de trois atomes d’oxygène. La molécule répond à la formule chimique O3. Le terme « ozone » vient du grec « ozein » qui signifie « sentir ». le mot est bien approprié car ce gaz possède une odeur typique que l’on peut parfois sentir à l’intérieur, dans des pièces non ventilées contenant des photocopieurs ou, à l’extérieur, par exemple après un orage ayant présenté une forte activité électrique. Il est naturellement présent en quantités importantes dans les hautes couches de l’atmosphère terrestre, entre 15 et 45 kilomètres d’altitude. L’ozone est alors dénommé « ozone stratosphérique ». A ce niveau, son rôle est primordial : ses propriétés physiques permettent de protéger la surface terrestre en jouant le rôle de filtre pour la plus grande partie des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil. Cette « couche d’ozone » permet grâce a cet effet protecteur à l’ensemble des formes actuelles de vie sur notre planète et aux êtres y vivants de pouvoir continuer à y vivre. Dans le cas de l’ « ozone troposphérique » c’est-à-dire la couche atmosphérique située depuis le sol jusqu’à une altitude d’une dizaine de kilomètres, il présente des caractéristiques très différentes : il s’agit alors d’un gaz incolore, avec un caractère oxydant puissant. Certaines journées d’été particulièrement ensoleillée, il est possible de déceler une odeur légèrement piquante qui correspond à une forte concentration d’ozone. Cette sensation olfactive ne perdure toutefois que peu de temps et l’on ne perçoit plus rien au bout de quelques minutes. Ses effets sur la santé humaine sont variables, et fonction de sa concentration dans l’air. Inhalé à de fortes concentrations, il irrite les voies respiratoires et les yeux, peut provoquer des altérations passagères de la fonction pulmonaire, et aggraver les symptômes de personnes souffrant de troubles pulmonaires et cardiaques. Les conséquences semblent par ailleurs plus prononcées chez les enfants et les personnes âgées. On a encore peu d’informations sur les effets d’une exposition chronique à l’ozone. Les effets néfastes sur la végétation se manifestent déjà pour des concentrations moyennes d’ozone, entraînant des diminutions de croissance, et donc des pertes de rendement des cultures agricoles et forestières, plus ou moins importantes selon les espèces. Enfin, il ne faut pas oublier que, lors d’un pic d’ozone, d’autres polluants sont présents en mélange dans l’air (notamment les gaz précurseurs qui participent à la formation de l’ozone, mais aussi les particules fines émises par les véhicules diesel), et que leurs

effets nocifs sont susceptibles de se renforcer mutuellement. L’ « ozone troposphérique » est l’ozone qui nous concerne directement en tant qu’être vivant. Il n’est pas un polluant émis directement par les activités humaines (le fonctionnement des photocopieuses et des imprimantes à laser en produit cependant des quantités relativement importantes, d’où la nécessité de ventiler correctement les locaux abritant ces machines). C’est donc un polluant « secondaire » qui se forme dans des conditions bien précises, à partir de certains polluants qualifiés de « précurseurs d’ozone ». Ces précurseurs d’ozone sont : les oxydes d’azote (NOX), et plus précisément le dioxyde d’azote (NO2) et le monoxyde d’azote (NO) ; les composés organiques volatils (COV). Les oxydes d’azote sont émis essentiellement par la circulation routière (qui représente à elle seule près de la moitié des émissions de NOX), ainsi que par les installations de combustion industrielle, les centrales électriques, et pour une petite partie, le secteur résidentiel (via la combustion dans les installations de chauffage de combustibles d’origine fossile). Les composés organiques volatils (COV) regroupent des composés très divers : hydrocarbures (essence, benzène), solvant (peinture, encres, vernis, colles, produits de nettoyage, solvants…), résidus de combustion incomplète… Leurs sources principales sont la circulation routière, l’utilisation de produits contenant des solvants, les processus de production industrielle, le raffinage et la distribution de combustibles fossiles. Les forêts émettent aussi des COV naturels, pendant la période de végétation, qui interviennent également dans les réactions de formation et de destruction d’ozone. Les réactions de formation et de destruction de l’ozone sont extrêmement complexes. En effet, en plus de la présence de polluants précurseurs, le rayonnement UV solaire et la chaleur sont indispensables aux réactions de formation de l’ozone. Plusieurs conditions doivent être remplies pour que les concentrations importantes apparaissent dans les basses couches de l’atmosphère : - Le temps doit être ensoleillé afin d’avoir une quantité relativement élevée d’UV. Un temps nuageux

est néfaste à la formation d’ozone car, les nuages assurent dans une large mesure une protection efficace contre les rayons UV du soleil en jouant le rôle de filtre.

- La température doit être suffisamment élevée (au moins 25°C). Un seul jour ensoleillé et chaud ne conduit généralement pas à un dépassement de la valeur seuil pour l’ozone. Une persistance de ce temps pendant une longue période estivale est la plupart du temps indispensable pour atteindre un dépassement critique.

- Les épisodes de fortes concentrations en ozone dans la troposphère se produisent uniquement au cours des mois de mai, juin, juillet et août, ainsi qu’exceptionnellement à la fin du mois d’avril et au début du mois de septembre lorsqu’une zone de haute pression située sur le continent européen dirige sur nos contrées des courants faibles de vents de direction Sud, Sud-Est ou Est.

- Les oxydes d’azote (NOX) et de composés organiques volatils (COV) doivent être présents dans l’air en quantité suffisante et selon des proportions précises afin que le processus de fabrication d’ozone de basses couches atmosphériques puisse se mettre en branle.

La concentration d’ozone dans l’air varie au cours de la journée : minimale le matin, elle augmente peu à peu et atteint un maximum entre le milieu de l’après-midi et le début de la soirée, pour diminuer à nouveau progressivement pendant la nuit. En effet, les polluants qui « forment » l’ozone pendant la journée sont, aussi, ceux qui assurent sa destruction pendant la nuit. Le monoxyde d’azote (NO), émis en quantité importante par le trafic automobile, y contribue fortement. C’est notamment pour cela qu’on constate, lors des épisodes de pics d’ozone, des concentrations en ozone souvent plus importantes à la campagne qu’en ville : le trafic routier y est moins important, l’air est donc moins « pollué » au monoxyde d’azote,… qui ne peut donc pas aider à détruire l’ozone formé. Dans l’Union européenne élargie, près de 1.800 stations de mesure surveillent l’évolution des concentrations d’ozone troposphérique. En Belgique, 37 stations réparties dans le pays, en ville et à la campagne, mesurent en continu la concentration d’ozone dans l’air. La gestion des réseaux de mesure est assurée par les trois Régions. Une cellule interrégionale, dénommée CELINE - IRCEL, a été mise en place afin de coordonner l’ensemble des réseaux et d’assurer l’information à la population. Les résultats des mesures de concentration d’ozone peuvent être consultés en temps réel, sous forme de cartes, sur le site Internet : www.irceline.be.

WOWO 06.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°07/2008 Juillet 2008

OZONE ET VAGUE DE CHALEUR (2IEME PARTIE) En 2003, durant la première quinzaine d’août, une vague exceptionnelle de fortes chaleurs (7 jours consécutifs à une température (T°) supérieur à 40 °C) fut responsable de nombreux décès notamment en France (environ 15.000). Depuis, en Belgique, chaque année, un plan canicule et ozone (PCO) est mis en place au niveau national par le service publique fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement avec un système de veille bio-météorologique répondant à certaines normes. Ce plan fédéral « PCO » a été développé afin de contrer les effets cumulés et mutuellement aggravants de la chaleur excessive et des pics d’ozone, il s’étend pendant la période comprise entre le 15 mai et le 30 septembre. Le plan vague de chaleur et pics d’ozone est découpé en 3 phases : une phase de vigilance, une phase d’alerte (divisée en niveau 1 et 2) et une phase de crise. Les phases d’alerte et de crise s’enclenchent lorsqu’un certain nombre de critères sont remplis. Niveau 1 : préalerte (météo) : 2 jours à des T° min.moy.>à 18,2° et T° max. moy.> à 29,6°. Niveau 2 : alerte (météo et/ou pics d’ozone) : 3 jours au seuil de T° du niveau 1 et/ou ozone > à 240µg/m³. Niveau 3 : phase de crise (météo et pics d’ozone) : alerte niveau 2 avec prévision de concentration horaire moyenne en ozone > à 240µg/m³. Compte tenu du contexte actuel de réchauffement planétaire, il n’est nullement exclu de revivre dans les prochaines années des situations identiques à celles de 2003. Dés lors, il semble utile de se poser certaines questions et de rappeler quelques principes élémentaires à adopter en cas de canicule ou de pic d’ozone. L’organisme humain réagit, en situation normale, par un processus de thermorégulation afin de réguler son fonctionnement de manière optimal. Les pertes de chaleur corporelle se font principalement par rayonnement (60%) et par conduction-convection (15%) ce qui permet généralement à notre corps de se refroidir. Par contre, lors d’une période caniculaire, c’est surtout par évaporation (respiration-sudation) que notre corps arrive à trouver un équilibre vital. Cela peut atteindre des normes de plus de 92% si par exemple, la T° extérieure ambiante atteint des seuils égaux ou supérieurs à 35 °C. Certains facteurs peuvent influencer l’impact de la chaleur sur un individu. - Facteurs climatologiques : par exemple, une humidité atmosphérique trop importante ou une journée sans vent rendront plus difficile la production de sueur nécessaire au refroidissement corporelle… Des facteurs environnementaux peuvent avoir une influence négative sur le climat comme par exemple, les zones de circulation intense, l’étendue des régions fortement urbanisées où l’air circule peu, les zones à industries fortement polluantes… - Facteurs liés à l’âge - Facteurs médicaux : certaines personnes pour diverses raisons sont plus sensibles et/ou vulnérables que d’autres parce que leur organisme réagit moins bien à la chaleur. Quels sont les symptômes ou troubles liés et dus aux fortes chaleurs et pics d’ozone ? - Insolation : l’insolation est liés à l’effet direct du soleil sur la tête et survient après une exposition directe au soleil et favorisée par la chaleur. Elle se caractérise par des maux de tête violents, un état de somnolence, des nausées, éventuellement une perte de connaissance, et une fièvre élevée. Parfois des brûlures cutanées localisées (crâne, membres…) peuvent se manifester à des degrés divers. - Crampes de chaleur : les crampes de chaleur sont des crampes, douleurs ou spasmes musculaires se situant principalement au niveau de l’abdomen, des bras et des jambes. Elles se manifestent surtout en cas de transpiration excessive lors par exemple, d’effort physiques intenses et soutenus ou lors d’activités physiques dans des conditions thermiques élevée. Ces crampes dites de « chaleur » disparaissent généralement lors de l’arrêt de l’activité physique et après une certaine période de récupération qui est variable selon l’individu. - Epuisement dû à la chaleur : l’épuisement dû à la chaleur survient typiquement après plusieurs journées de chaleur excessives. En effet suite à une abondante transpiration afin de réguler entre autre la T° corporelle, une perte importante des fluides électrolytiques et des sels contenus dans notre organisme se produit de manière excessive et conduit à des situations de carence avec parfois de grandes difficultés de combler et remplacer ces derniers. Cet épuisement se caractérise par des épisodes d’étourdissements, des épisodes d’hypotension orthostatique, des évanouissements, de la

tachycardie, une faiblesse et une fatigue, une insomnie ou une agitation nocturne inhabituelle. Il peut également s’accompagner de nausées et/ou des vomissements. Cette situation de fatigue plus ou moins intense peut parfois évoluer vers le « coup de chaleur ». - Coup de chaleur : lorsqu’une personne est exposée à une T° élevée durant une longue période, elle est susceptible de présenter un « coup de chaleur ». en effet, par défaut de régulation thermique efficace du corps humain, des complications graves peuvent se produire : température corporelle élevée (l’organisme n’arrive plus à contrôler sa T° qui peut atteindre plus de 40°C), agitation inhabituelle, peau chaude, rouge et sèche, maux de tête intenses, nausées et vomissements, convulsions, troubles de la conscience, perte de connaissance et état de choc pouvant aller jusqu’au coma. Cette situation constitue une urgence qui peut entraîner la mort en quelques heures si elle reste non prise en charge médicalement (jusqu’à 20% de mortalité et ce, quel que soit l’âge). Il importe donc, de diriger les personnes atteintes de cette symptomatologie vers un centre hospitalier afin d’y être traitée efficacement. Quels sont les symptôme ou troubles rencontrés en cas de pics d’ozone ? Le seuil du pic d’ozone est fixé selon des normes scientifiquement déterminées. En Europe les valeurs cibles édictées par l’Union européenne pour garantir la protection de la population sont les suivantes : 180µg d’ozone par m³ d’air pour l’information de la population et plus de 240µg d’ozone par m³ d’air pour alerter la population et lancer la phase de crise « PCO ». Le seuil d’ozone constitue un indicateur et un reflet de la pollution atmosphérique. Ces effets peuvent déjà se manifester chez certaines personnes à risque dés le dépassement du seuil d’information. Les signes présentés et les effets sont un essoufflement ou une respiration anormale liés ou non à des problèmes cardiaques et/ou respiratoires, une irritation oculaire et/ou une irritation de la gorge, des maux de tête. D’autre part, des études scientifiques et expérimentales ont montrés que le fait d’être soumis à une pollution atmosphérique élevée et à certains agents polluants provoquait des réactions au niveau pulmonaire ainsi que l’aggravation de phénomènes de thrombose vasculaire par augmentation de l’agrégation des plaquettes sanguines. La pollution peut également favoriser l’apparition ou l’aggravation d’une infection respiratoire ou ORL : les polluants augmentent la susceptibilité aux allergènes inhalés et altèrent les défenses naturelles de l’organisme… l’exposition de manière répétée à la pollution peut à la longue entraîner une réduction de la capacité et de la fonction respiratoire, accroître le risque d’apparition de maladies cardio-pulmonaires et provoquer des lésions pouvant entraîner certaines formes de cancers.

Quelques données chiffrées permettent de déterminer le niveau de gravité de la concentration d’ozone : 60 µg/m³ (microgrammes par m³) : c’est aujourd’hui, en Belgique, la concentration de fond approximative d’ozone dans l’air ambiant, c’est-à-dire la moyenne annuelle de toutes les mesures relevées en Belgique. On estime que cette concentration de fond a doublé au cours du 20ième siècle, à cause de l’industrialisation. Et que, si on ne diminue pas nos émissions de polluants précurseurs d’ozone, elle continuera à augmenter d’environ 1% par an. 180 µg/m³ : c’est le seul d’information à la population fixé par la Directive européenne 2002/3/CE. Lorsque la concentration en ozone dépasse cette valeur, pendant plus d’une heure, dans au moins une station de mesure, une procédure d’information du public est déclenchée. On parle de « jour d’ozone » lorsque cette valeur a été dépassée dans au moins une station de mesure du pays. Durant l’été 2003, la Belgique a connu 22 jours d’ozone, dont 12 jours consécutifs au mois d’août 2003, pendant lesquels les dépassements ont été constatés dans bon nombre de stations de mesure. 240 µg/m³ : c’est le seul d’alerte fixé par la Directive européenne 2002/3/CE. Un dépassement de plus d’une heure de ce niveau de concentration en ozone entraîne le déclenchement d’une procédure d’alerte, comportant des informations à la population et des mesures spécifiques à mettre en place. En été 2003, cette concentration d’ozone a été dépassée en Belgique dans plusieurs stations de mesure au cours de sept journées, toutes au mois d’août 2003. A cette même période, la France, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche ont tous relevé des niveaux supérieurs à 140 µg/m³, à fréquence régulière et grande échelle, ce qui s’est rarement produit ces dernières années.

WOWO 07.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°09/2008 Septembre 2008

ALIMENTATION SAINE Les vacances ne sont déjà plus qu’un souvenir plus ou moins lointain pour certains et certaines d’entre nous… Septembre constitue par essence le mois de la prise ou, le retour à certaines bonnes résolutions ou habitudes comme notamment sur le plan alimentaire. Il est effet démontré depuis de nombreuses années par diverses études scientifiques ou autres qu’il existe des liens entre le fait de consommer des fruits et des légumes et la prévention des maladies cardio-vasculaires et des cancers. Il est donc important d’avoir de bonnes habitudes alimentaires. Comment organiser ses repas pour une alimentation équilibrée? Dans nos sociétés, les repas sont traditionnellement au nombre de trois : petit-déjeuner, repas de midi et repas du soir. Il ne s’agit pas là d’un effet du hasard, mais de l’expression d’une sagesse du corps qui considère ce rythme comme nécessaire à notre équilibre. Si ces trois repas répondent à certains critères quant à leur composition, ils permettront d’éviter le grignotage à toute heure du jour, lequel est néfaste pour la santé dans la mesure où il consiste la plupart du temps à consommer des produits trop gras et trop sucrés ou salés proposés par l’industrie agro-alimentaire. - Le petit-déjeuner. Pour être complet et équilibré, il doit comporter du pain ou des céréales, un produit laitier (lait, yaourt, fromage blanc, etc.) source de calcium et de protéines, un fruit ou un jus de fruit pour les fibres et les vitamines, et une boisson (thé, café, eau, jus de fruit, etc.). Les nutritionnistes soulignent l’incidence du petit-déjeuner sur les performances physique et intellectuelles de la journée. Contrairement à certaines idées reçues, il n’est pas obligatoire de prendre ce repas au saut du lit. Vous pouvez très bien boire un café au lait et manger des tartines chez vous puis un fruit dans la matinée. L’important est de consommer l’équivalent d’un petit-déjeuner bien composé dans la matinée. - Les repas de midi et du soir. Vous pouvez élaborer vos repas selon vos besoins, vos goûts, le temps et les aliments dont vous disposez, c’est-à-dire faire un repas complet (entrée, plat, fromage, éventuellement une salade, dessert), prendre un plat unique chaud, manger une salade composée ou encore vous tourner vers la cuisine rapide : quiche avec salade, pizza et crudités, etc. L’important est d’alterner repas copieux et repas légers. Si vous faites un repas complet au restaurant à midi, mangez léger le soir, par exemple un potage suivi d’une tartine au jambon et d’une salade verte. Si, en revanche, vous avez mangé « sur le pouce » à midi, faites un repas davantage copieux le soir. Evitez en tout cas de sauter un repas car cette pratique incite au grignotage à n’importe quelle heure. Sachez par ailleurs que toutes les formes de restauration sont compatibles avec les recommandations nutritionnelles à condition de vous organiser en fonction de ce dont votre organisme a besoin. Enfin, n’oubliez pas qu’il faut consommer chaque jour plusieurs fruits et légumes ainsi que des produits laitiers. Si vous mangez rarement pendant les repas, rappelez-vous d’en consommer à l’occasion de vos petits creux de la journée : un fruit à dix heures, un yaourt à quarte heures… - Qu’en est-il des « collations » en cours de journée ? La seule solution raisonnable à la problématique des collations semble être la prise d’un vrai petit déjeuner à la maison. Pour commencer la journée en pleine forme, trois produits sont indispensables : un laitage, un produit céréalier (pain), un fruit (ou un vrai jus de fruit) auxquels il convient d’ajouter une boisson « saine ». Dans cette perspective, il importe donc d’inculquer des habitudes alimentaires adéquates aux enfants dés le plus jeune âge, une démarche qui passe avant tout par le cadre familial mais aussi par des activités d’éducation notionnelle à l’école. Et si la force de l’habitude empêche la suppression du « 10 heures », la solution préconisée par les diététiciens consiste à remplacer l’offre de barres chocolatées et de sodas par des fruits et de l’eau. Si cette solution se heurte à certains intérêts économiques (la vente de sodas et de barres chocolatées et céréalières constitue une ressource non négligeable non seulement pour l’industrie agro-alimentaire mais aussi pour les écoles), l’enfant et l’adolescent, instruits par leurs parents et le personnel enseignant, devraient respecter cinq grands principes lors de la prise d’un en-cas : 1) diversifier les produits, c’est-à-dire ne pas prendre la même chose tous les jours ; 2) ne prendre la collation que si l’on a vraiment faim et pas si l’on s’ennuie ; 3) penser protéines, fibres, vitamines et minéraux ; 4) équilibrer le contenu en calories avec son niveau de dépense énergétique ; 5) manger des fruits. De quoi se compose notre alimentation? Selon les nutritionnistes, la fonction première de l’alimentation est de fournir à notre organisme des quantités suffisantes de nutriments. Ces nutriments sont les protéines, les lipides, les glucides, les fibres alimentaires, les minéraux, les oligo-éléments et les vitamines. Présents dans notre alimentation, ils jouent un rôle capital dans le développement, la croissance et la régénération de nos fonctions vitales (apport énergétique, régénérescence cellulaire…). Aujourd’hui, le consommateur est de plus en plus conscient du lien existant entre l’alimentation et la santé mais, d’une manière générale, il a tendance à conserver de mauvaise habitudes : excès de graisses, surtout de graisses saturées, excès de sucre et déficit en fibre alimentaires. Pour l’aider dans sa quête d’une alimentation plus équilibrée, les pouvoirs publics et le milieu associatif ayant un rôle dans l’éducation sanitaire

mettent à sa disposition des outils lui permettant de mieux connaître ses besoins et d’y répondre de façon adéquate en fournissant toutes les indications requises sur la composition des denrées alimentaires. L’utilisation de ces outils s’avère néanmoins relativement complexe pour le profane et demande du temps. C’est pourquoi, pour en tirer pleinement parti, le recours aux conseils d’un diététicien n’est-il peut-être pas superflu. Comment bien faire ses courses pour obtenir une alimentation saine et équilibrée ? Eviter l’excès de matières grasses et de sucre, manger suffisamment de fruits et de légumes, bien composer ses repas sont les clés d’une alimentation équilibrée. Mais faire ses courses « intelligemment » en est une autre. Choisissez bien vos produits, n’achetez que les portions adéquates et veillez à consulter l’étiquetage nutritionnel. - Le choix des produits. Quand vous faites vos achats, notamment en grande surface, essayez de vous limiter à ce dont vous avez réellement besoin. Dans le cas contraire, vos armoires ou vos congélateurs déborderont de tentations diverses. Attention notamment aux produits sucrés et chocolatés (biscuits, barres, etc.), aux glaces, sodas et boissons alcoolisées. Un petit « truc » qui marche : évitez de faire vos courses quand vous éprouvez une sensation importante de faim afin de ne pas acheter de manière compulsive des produits ou aliments non recommandés ou n’étant pas indispensables. - Choisir la « bonne portion » L’industrie agro-alimentaire propose des portions standardisées qui ne sont pas forcément adaptées à vos besoins. De même, le boucher aura tendance à vous découper un steak de 300 grammes alors qu’un morceau de viande de 100 à 150 grammes suffirait amplement à couvrir vos besoins en protéines. - Lisez les étiquettes. La loi oblige aujourd’hui les industriels de l’agro-alimentaire à indiquer la composition de leurs produits. Lisez donc les étiquettes. Elles vous apprendront combien de calories, de protéines, de glucides, de lipides, de fibres, de sodium, de vitamines et de minéraux contient tel ou tel produit. Ces informations sont utiles pour comparer les produits : des chips peuvent être plus ou moins salés, des biscuits plus ou moins gras et/ou sucrés. Que faire face à la « néophobie alimentaire » chez les enfants ? La néophobie alimentaire est la peur de goûter de nouveaux aliments. Elle intéresse surtout les enfants de 2 à 10 ans. Cette crainte est banale, chacun de nous a éprouvés cette réticence à mettre dans sa bouche un aliment nouveau et inconnu jusqu’alors de nos papilles gustatives et de notre odorat. Cette peur correspond à un stade de développement de l’enfant. - Quelle en est la cause ? Quatre grandes hypothèses ont été proposées pour expliquer la néophobie de l’enfant. Selon celles-ci, la néophobie serait la traduction : d’une forme d’opposition aux parents (notamment l’expression de la phase du « non »), de la recherche d’une certaine stabilité ou sécurité dans le domaine alimentaire alors qu’à l’école, les apprentissages se multiplient, de l’autonomie croissante de l’enfant, la capacité à se nourrir seul amène des questionnements comme : « ce produit est-il bon pour moi ? », d’une rigidité perceptive : à cette période de la vie, il existe autant de nouveaux aliments que de façons de présenter un même produit, certaines habitudes alimentaires sont parfois difficile à modifier. - Quelles en sont les conséquences ? Quelles que soient les causes de cette phobie alimentaire, il n’en est pas moins vrai que les conséquences peuvent être néfastes pour la santé de l’enfant. Cette peur touche plus souvent les fruits et les légumes dont on connaît le rôle dans la prévention de l’obésité et de certains cancers. De plus, après 8 ans, il est très difficile pour un enfant d’adopter une alimentation variée s’il n’en a pas pris l’habitude dans sa plus tendre enfance. Il est donc important en tant que parent de faire face à ce refus du « nouveau ». - Comment agir ? Il est très important d’adopter face à cette problématique une certaine souplesse et faire preuve d’imagination. Les attitudes de chantage : « pas de TV tant que tu n’as pas fini de manger » ou d’intimidation : « tu ne descends pas de ta chaise tant que tu n’as pas terminé ton repas » n’ont qu’un temps. Outre le risque d’épuiser nerveusement les parents, cela conduit à une spirale transformant les repas familiaux en véritable guerre des tranchées. Il faut conduire l’enfant à goûter un petit peu de tout, l’emmener faire un tour au pays des saveurs en visitant la plus grande variété d’aliments possible. Une autre astuce est d’ouvrir la cuisine aux enfants, préparer les repas ensemble, dans la bonne humeur et permettre l’échange lors des repas… Ne pas céder au ketchup omniprésent qui camoufle le goût de chaque aliment ou les boissons sucrées pour « faire passer » les bouchées de nourriture. Cuisiner les aliments les plus proches de leur goût originel et les choisir en saison quand ils sont les plus savoureux. Et puis n’oubliez pas que plus un aliment est goûté plus il a de chance d’être accepté à la longue. D’autre part, il faut bien évidemment faire preuve de ténacité de manière raisonnable et surtout, avec le sourire.

WOWO 09.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°10/2008 Octobre 2008

L’OSTEOPOROSE L’ensemble des os de notre corps forme le squelette. Celui-ci offre à nos muscles le support qui leur permet leur fonction. L’ostéoporose est une affection généralisée de notre squelette, elle consiste en la décalcification avec détérioration de la microarchitecture osseuse ainsi que de la diminution progressive de la masse osseuse. En fait, littéralement, ostéoporose signifie « porosité des os ». Elle entraîne une grande fragilité des os, qui deviennent ainsi plus vulnérable aux fractures. Les os sont constitués principalement de protéines, comme le collagène, et de sels minéraux, comme le calcium. Le collagène est souple tandis que le calcium est dur. C’est la combinaison de ces deux éléments qui rend les os solides, mais en même temps flexibles et capables de résister aux chocs. L’os est un tissu vivant qui se régénère régulièrement au cours d’un processus que l’on appelle le remaniement ou remodelage osseux : les vieux tissus osseux se détruisent et sont remplacés par de nouveaux tissus. Cette action a lieu en permanence grâce au fonctionnement couplé de deux types de cellules osseuses : les ostéoclastes et les ostéoblastes. Pour que l’os se renouvelle, les ostéoclastes doivent d’abord détruire l’os ancien en creusant des lacunes, véritables « trous » dans l’os (résorption osseuse : les ostéoclastes « creusent »). Les ostéoblastes sont ensuite chargés de fabriquer un os nouveau : ils vont dans un premier temps combler de protéines les trous (formation osseuse : les ostéoblastes « bouchent »). Ce tissu osseux jeune, le tissu ostéoïde, va ensuite se calcifier grâce à un cristal de calcium (minéralisation osseuse). Ces activités de destruction et de formation sont normalement équilibrées : il existe une régulation précise, sous l’influence de nombreux facteurs (vitamine D, hormones sexuelles, hormones thyroïdiennes, parathormone sécrétée par une petite glande proche de la thyroïde : la parathyroïde, cortisol, etc.). Comme tout organe vivant, le tissu osseux subit le processus de vieillissement (diminution d’activité des cellules osseuses) et un dérèglement du remodelage osseux est la cause de nombreuses maladies de l’os. C’est durant l’enfance et l’adolescence que la masse osseuse augmente le plus. En effet, pendant cette période, les nouveaux tissus s’ajoutent plus rapidement au squelette que les anciens tissus ne sont détruits. C’est ce qui explique la croissance rapide des os pendant cette période. La régénération osseuse se fera à peu près à la même vitesse jusqu’à la trentaine. Pendant toute cette période, l’élimination de la vieille masse osseuse est plus lente que la formation des os. Vers la mi-trentaine, le capital osseux a normalement atteint son sommet. Après 35 ans, le processus de renouvellement commence à ralentir et la perte de la masse osseuse est d’environ 1 % par année. Les os s’amincissent peu à peu et deviennent plus fragiles. Conséquence naturelle du vieillissement, on constate qu’à 70 ans la densité du squelette a diminué d’environ du tiers. Le capital osseux atteint à la fin de l’adolescence est significatif. Si la masse osseuse est importante à ce moment-là, la perte progressive du tissu osseux risque moins de provoquer l’ostéoporose.

Structure de l’os : On distingue pour tout os deux parties dans le tissu osseux proprement dit :

⇒ Une partie centrale (os spongieux) : ce tissu spongieux est riche en cellules conjonctives adipeuses et en éléments sanguins mais sa résistance est faible (en cas de fracture, il s’écrase facilement). Situé notamment dans l’os trabéculaire des os longs (à l’intérieur des épiphyses), l’os spongieux est majoritaire dans les os courts, comme les vertèbres. Il est friable, constitué de lamelles osseuses ou trabécules osseuses disposées de façon non concentrique autour de cavités ou auréoles, remplies de moelle osseuse rouge.

⇒ Une partie périphérique (os compact) : c’est une partie osseuse dense, dure et très résistante

formant un manchon plus ou moins épais (donnant naissance à la cavité médullaire dans les os longs).

Les os sont de plus entourés d’une fine enveloppe conjonctive, elle ne se situe qu’aux surfaces non recouvertes de cartilage : le périoste, contribuant à l’innervation, la croissance et à la cicatrisation de l’os. La partie minérale des os est composée essentiellement de phosphate de calcium apatitique dont la structure dépend du type de l’os et de son âge.

Evolution de la structure de l’os spongieux suivant l’âge :

Os spongieux normal Os ostéoporosique Vertèbre atteinte d’ostéoporose

Quelle est l’évolution de la masse osseuse ? L’évolution de la masse osseuse au cours de la vie schématiquement divisée en trois périodes : 1. la phase de croissance osseuse rapide qui se situe de la naissance à l’âge de 18-20 ans. Elle permet

l’établissement de la masse osseuse maximale, véritable capital osseux de base, déterminé par de nombreux facteurs : facteurs génétiques surtout, mais aussi facteurs mécaniques (poids, exercice physique), facteurs endocriniens : sécrétion d’hormones sexuelles à la puberté et état nutritionnel (apport en calories, en calcium, en protéines), facteurs toxiques pour l’os intoxication alcoolo-tabagique.

2. la phase en plateau pendant une dizaine

d’années.

3. la phase de perte osseuse (ostéopénie) physiologique et inévitable qui commence une fois la maturité osseuse atteinte et se poursuit jusqu’à la mort.

Ce phénomène se traduit cependant différemment chez l’homme et la femme : la perte osseuse est lente, régulière et linéaire chez l’homme (0,5% par an) ; chez la femme, elle s’accélère à la ménopause (3-5% par an pendant 2-3 ans puis 1-2% par an dans les 5 à 10 ans suivant la ménopause). On parle de perte osseuse rapide « post ménopausique ». Elle est due à un emballement des ostéoclastes lié au déficit en hormones sexuelles (oestrogènes). Ensuite la diminution de la masse osseuse se stabilise autour de 0,5 à 1% par an. Chez les personnes âgées de plus de 70 ans, la perte osseuse ne s’arrête pas. Elle est aggravée par la carence en calcium et en vitamine D.

Causes de l’ostéoporose. L’âge, bien sûr, contribue à accélérer la perte osseuse et, par conséquent, à augmenter les risques d’ostéoporose. Mais plusieurs autres facteurs peuvent contribuer à la provoquer. La masse osseuse est déterminée en grande partie par des facteurs génétiques. Les personnes qui ont une ossature mince, de même que celles qui ont des antécédents familiaux, courent plus de risques de souffrir d’ostéoporose. C’est le cas également des femmes qui ont subi une ablation des ovaires dés l’âge de 45 ans. Des déséquilibres hormonaux prolongés, comme l’hyperthyroïdie, et l’utilisation de certains médicaments (cortisone, hormones thyroïdiennes, anticonvulsifs) peuvent aussi favoriser l’ostéoporose. La plupart des autres facteurs sont liés au style de vie et peuvent être corrigés : activité physique insuffisante, tabagisme, faible exposition au soleil ou carence en vitamine D. Enfin, un régime alimentaire pauvre en calcium et les excès d’alcool et de caféine augmentent de façon significative les risques d’ostéoporose. Chez les personnes de plus de 50 ans, l’ostéoporose affecte une femme sur quatre et un homme sur huit. Cette incidence marquée chez les femmes s’explique d’une part par une perte osseuse plus rapide après la ménopause. En effet, la réduction de la production d’œstrogènes influence directement la perte de masse osseuse. Cette réduction peut atteindre 3 à 5 % par année, et ce, durant les 5 ou 6 premières années de la ménopause. D’autre part, la densité du squelette est moindre chez la femme. Celle-ci atteindra donc plus tôt le seuil de vulnérabilité aux fractures. L’hormonothérapie permet de prévenir l’ostéoporose au moment de la ménopause. Elle consiste à donner des œstrogènes de remplacement. On les recommande aux femmes qui présentent des risques élevés d’ostéoporose et aux femmes de plus de 50 ans qui n’ont plus leurs ovaires à la suite d’une chirurgie. Les œstrogènes sont cependant associés à un risque accru du cancer de l’utérus. C’est pourquoi on les prescrit en combinaison avec une autre hormone, la progestérone, pour en éliminer les risques chez les femmes qui ont encore leurs ovaires. L’utilisation des œstrogènes est très efficace pour prévenir l’ostéoporose. Cependant, étant donné les risques qu’elle comporte, il est essentiel d’en discuter sérieusement avec son médecin pour en connaître toutes les conséquences. WOWO 10.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°11/2008 Novembre 2008

L’OSTEOPOROSE (2IEME PARTIE) Ce deuxième feuillet consacré à l’ostéoporose fait suite à celui d’octobre 2008 et s’intéresse au diagnostic, aux symptômes et au traitement de l’ostéoporose. Diagnostic de l’ostéoporose : La définition de l’ostéoporose est fondée d’une part sur la constations clinique d’une fracture et d’autre part sur les mesures de la densité minérale osseuse (DMO). Pour poser un diagnostic, le médecin évalue d’abord l’ensemble des facteurs de risque comme les antécédents familiaux, les autres maladies, l’âge de la ménopause, les habitudes de vie, etc. Si nécessaire, il propose aussi un test de censitométrie osseuse. Ce test permet de connaître le contenu minéral des os, ce qu’on appelle la densité minérale osseuse (DMO) au niveau de la colonne vertébrale et de la hanche au moyen d’une très faible irradiation. Cet examen est indolore, rapide et peut s’effectuer de manière ambulatoire. Cependant, il ne permet pas de voir l’architecture des os. Il existe plusieurs techniques pour mesurer la DMO. La plus couramment utilisée et reconnue comme méthode de référence par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est l’absorptiométrie biphotonique par rayons X (à l’aide d’un appareil DEXA (qui

signifie Dual Energy X-ray Absorptiometry ou absorptiométrie à rayons-X en double énergie)). Le résultat de ce test s’appelle le score T. Il se base sur une comparaison avec la DMO moyenne de jeunes adultes du même sexe et de même ethnie. Les résultats se classent comme suit : Densité osseuse normale : un score T égal ou plus grand que -10. Ostéopénie (léger déficit de masse osseuse) : un score T compris entre -1,0 et -2,5. Ostéoporose : un score T égal ou plus petit que -2,5. Cette classification concerne essentiellement les femmes ménopausées caucasiennes. Ces

valeurs sont moins fiables chez les hommes et les personnes d’autres ethnies. Il est à noter que le test de densité minérale osseuse est utile dans une démarche globale d’évaluation du risque de fracture. Il ne devrait pas être utilisé comme seul outil diagnostic puisqu’il ne prédit que faiblement le risque de fracture, à lui seul. Par ailleurs, des tassements vertébraux ou fractures peuvent être constatés par un examen radiologique (radiographies classiques). Une fois que l’ostéoporose se trouve à un stade plus avancé, le diagnostic peut donc aussi être posé par radiographie. Il en va de même lorsqu’on a recours à la biologie qui théoriquement devrait montrer une fuite urinaire du calcium (recueil des urines sur 24 heures) et un calcium sanguin bas, or il faut en général une maladie très évoluée pour en arriver là. Signes et symptômes : La perte de la masse osseuse ne présente aucun symptôme. L’ostéoporose passe le plus souvent inaperçue et s’installe de manière insidieuse (généralement indolore). C’est pourquoi habituellement, on découvre souvent qu’une personne souffre d’ostéoporose à l’occasion d’une fracture survenue après une chute ou lors d’une radiographie osseuse fortuite. En effet, quand la masse osseuse diminue fortement et/ou trop rapidement, l’os devient plus fragile et cassant. Suite à ce fait, une chute parfois banal, un mouvement brutal peut entrainer une fracture. La complication principale de l’ostéoporose est en effet, la fracture. Les plus fréquentes sont le tassement vertébral, la fracture du col fémoral ou des os de l’avant bras, mais presque tous les os peuvent être le siège d’une fracture due à leur fragilité. La survenue de tassements vertébraux multiples entraîne une réduction de la taille plus ou moins importante (parfois responsable d’une compression de l’abdomen, d’un reflux œsophagien (sensation de brûlure dans l’œsophage), d’un essoufflement, etc.…), des déformations de la colonne (dos qui se voûte (cyphose), modification des courbures de la colonne vertébrale (scoliose), douleur du bas du dos et parfois douleurs de contact entre les côtes et le bassin du fait de la perte de taille) et un retentissement sur la qualité de vie avec des difficultés plus ou moins importantes de mobilité. Les douleurs du bas du dos sont souvent aggravées par les efforts, les exercices, par la station debout ou assise prolongée et sont soulagées par le repos. Après 80 ans, c’est la fracture du col fémoral qui est la plus fréquente. Elle est relativement grave du fait des risques de complications postopératoires générales liées à l’intervention (phlébites-embolies, infections et autres complications liées à l’alitement). Elle nécessite parfois la mise en place d’une prothèse qui elle-même peut se compliquer (infection, luxation, usure, etc.). Le retour à domicile après une intervention dans un tel contexte n’est pas toujours possible. On remarque souvent dans les suites une peur importante de tomber à nouveau ; il existe un risque de dépendance. Traitement. : Si vous êtes atteint d’ostéoporose, le but de votre traitement sera de ralentir la déperdition osseuse et, si possible, de reconstituer le tissu osseux. Le traitement de l’ostéoporose se base sur un traitement non-médicamenteux et sur un traitement médicamenteux. - Activité physique : certaines études ont démontrés que les personnes qui ont une mobilité réduite, immobilisées (plâtre p.ex.) ou alitées rejettent une quantité significative de calcium dans leurs urines. Il a été également constaté que les personnes sédentaires perdent plus de calcium que les personnes qui pratiquent une activité physique régulière. L’activité physique joue en effet un rôle important dans le remodelage osseux : la traction exercée par les muscles et l’augmentation de la masse musculaire qui en résulte stimulent l’activité osseuse. Il est cependant conseillé d’éviter des efforts trop prolongés, des sports trop violent pour la colonne vertébrale, les hanches et les articulations et ce, au plus ou l’on atteint un âge avancé. L’exercice physique nécessitant une charge mécanique élevée tel la marche sous forme de promenade, la descente ou la montée régulièrement d’escaliers… est recommandé et s’avère plus bénéfique par exemple, que la natation et/ou le cyclisme. - Vitamine D : la vitamine D est la seule vitamine dont l’apport par l’alimentation est insuffisant. En effet, les principales sources alimentaires de vitamine D proviennent du règne animal : poissons gras (saumon, maquereau, sardines, thon,…), œuf, viande. Le reste, soit 80 à 90%, est fourni par l’exposition au soleil. Par un mécanisme complexe, elle est synthétisée par la peau sous l’effet

des rayons ultraviolets. Une exposition régulière au soleil (une heure par jour) du visage, des mains, des bras permet et apporte une bonne réserve en vitamine D. Chez l’enfant, la carence en vitamine D entraîne le rachitisme. Chez l’adulte, la carence provoque une faiblesse et des douleurs musculaires ou de la fatigue. Le risque de carence est élevé chez les enfants, les personnes âgées et les personnes peu exposées au soleil. En fonction de la saison et de la région, un supplément peut être recommandé en hiver seulement, voire toute l’année. La dose recommandée de vitamine D est de 400 à 800 UI (unités internationales). Son rôle est entre autre d’augmenter l’absorption du calcium par l’intestin, de favoriser la minéralisation de l’os et d’éviter une perte osseuse précoce. Cette vitamine est également nécessaire au bon fonctionnement des muscles ; si elle vient à manquer, le risque de chute et donc de fractures est plus élevé. - Calcium : un apport alimentaire suffisant en calcium est indispensable pour lutter de manière efficace contre l’ostéoporose. Il est généralement admis que l’apport journalier en calcium doit être d’au moins 1500mg. Notre corps n’en fabriquant pas, il est donc important et nécessaire de consommer chaque jour les aliments qui apporteront la quantité suffisante pour combler les besoins de notre organisme. Les produits laitiers constituent la meilleure source de calcium. En effet, le calcium contenu dans les produits laitiers est plus facilement absorbé par l’organisme, contrairement au calcium contenu dans d’autres aliments comme les fruits, les légumes, les noix ou les légumineuses. Si on ne tolère aucun produit laitier, il est possible de consommer davantage de poissons (sardines, saumon…). Un régime sans laitages apporte au maximum 400 à 500 mg de calcium par jour. Les personnes qui souffrent d’hypercholestérolémie n’ont pas à s’inquiéter outre mesure si elles choisissent des produits laitiers écrémés ou partiellement écrémés de même que des fromages maigres. C’est pourquoi la consommation d’un produit laitier est vraiment indispensable à chaque repas. Une consommation importante de produits laitiers pendant l’enfance et surtout pendant l’adolescence assure une minéralisation osseuse satisfaisante et est le meilleur facteur de prévention de l’ostéoporose. Si votre apport nutritionnel en calcium n’est pas adéquat, vous pouvez prendre des suppléments de calcium (carbonate de calcium). Ceux-ci sont disponibles sous différentes formes en pharmacie. Préalablement, il est toutefois conseillé de consulter votre médecin pour vous assurer que ces suppléments vous conviennent : certaines personnes ayant des antécédents des calculs rénaux, par exemple, ne pourront peut-être pas prendre de suppléments de calcium. Tableau reprenant quelques aliments les plus riches en calcium

Lait et produits laitiers Teneur en calcium

Mg/100ml Lait entier (UHT) 120 Lait demi-écrémé 118 Lait écrémé 118 Lait chocolaté 112 Lait battu 109 Lait de soja 20 Lait de soja enrichi (Alpro) 140 Yaourt et fromages blancs Fromage blanc entier 120 Fromage blanc maigre 120 Yaourt entier 150 Yaourt maigre 160 Crème glacée (1/2 tasse/125ml) 93 Fromages Mg/100g Camembert 380 Brie 400 Maredsous (en tranche) 547 Maredsous (double crème) 290 Chimay 617 Gouda 820 Emmenthal 1180 Gruyère 900 Parmesan 1290 Mozzarella 301 Roquefort 1500

Teneur en calcium

Poisson et autres aliments Sardines (8 petites) 153 Saumon (200gr) 242 Amandes (1/2 tasse/125ml) 200 Haricots blancs cuits (1 tasse/250ml)

90

Soja cuit (1 tasse/250ml) 175 Tofu (avec sulfate de calcium) (1/2 tasse/125ml)

130

Cresson 210 Légumes 30 à 100 Fruits secs et fruits séchés 80 à 250 Figues séchées (10) 270 Eau Vittel, Hépar 580 Contrexeville 105

- Médicament : si vous souffrez d’ostéoporose, votre médecin pourra vous prescrire un traitement médicamenteux afin d’en stopper l’évolution autant que faire se peut. L’objectif principal étant de prévenir les fractures, la morbidité et la mortalité qui résultent de cette affection osseuse. Le traitement médicamenteux instauré doit bien évidemment s’accompagner d’aussi peu d’effets secondaires et/ou indésirables que possible. Différents, médicaments sont actuellement commercialisé sur le marché pharmaceutique en Belgique, les formes de traitement disponibles sont aussi variées, les modalités de remboursement sont soumises à la réglementation INAMI. La prise de médicament dans le cadre de l’ostéoporose doit être discutée avec votre médecin en toute connaissance de cause en analysant différentes critères dont : les avantages, les inconvénients, le confort du traitement médicamenteux, le coût financier, le mode d’administration, l’efficacité clinique. Le but final étant de trouver avec votre médecin, le médicament qui vous convient le mieux. La communication entre vous et votre médecin est également très importante afin de résoudre la problématique aiguë qu’est le manque d’observance du traitement médicamenteux prescrit.

WOWO 11.2008

BULLETIN D'INFORMATION N°12/2008 Décembre 2008 L’OSTEOPOROSE (3IEME PARTIE) Dans la plupart des textes sur l’ostéoporose, on ne cesse de mentionner l’importance de la prévention. Bien sûr, des traitements de plus en plus efficaces sont disponibles. Toutefois, la vraie clé du succès pour avoir des os sains et solides, c’est d’abord de se construire un bon capital osseux et de tout mettre en œuvre pour le conserver et cela quelque soit notre âge. Conseils de prévention afin de prévenir l’apparition de l’ostéoporose : Durant l'enfance. La lutte contre l’ostéoporose, commence dès l’enfance. Si vous avez compris le mécanisme de remodelage osseux, vous savez à quel point le pic de masse osseuse atteint vers l'âge de 25-30 ans est important pour la santé future des os. C'est la réserve de tissus osseux avec laquelle on traverse l'âge adulte. Plus cette réserve est importante et meilleures sont nos chances d'éviter l'ostéoporose. Or, c'est durant l'enfance, l'adolescence et le jeune âge adulte que nous construisons ce capital osseux. Plusieurs facteurs sont en cause, dont certains échappent à notre contrôle : la génétique, par exemple, jouerait pour environ 80 % de notre masse osseuse maximale. Dès l'enfance et jusqu'à l'âge adulte, il est primordial de bouger suffisamment : courir, danser, marcher, etc. On doit aussi s'assurer d'avoir une alimentation saine, équilibrée et comblant ses besoins quotidiens en protéines, calcium et vitamine D. Intégrer la totalité des portions recommandées de produits laitiers est un atout pour assurer la formation de tissus osseux sains. Éviter de développer des habitudes de consommation nuisibles à la santé des os telles que tabac, alcool, caféine, excès de sel et de boissons gazeuses à base de cola, de caféine est aussi très important et contribuent à acquérir et conserver un bon capital osseux de base. A l'adolescence L'adolescence est une période charnière pendant laquelle plusieurs désordres alimentaires et hormonaux sont susceptibles de se manifester et d'avoir un impact sur la santé future des os. Les changements corporels intenses et l'importance donnée à l'image de soi peuvent expliquer l'apparition de désordres alimentaires soit par le recours à des régimes amaigrissants trop sévères et carencés en calcium ou l’apparition de troubles pathologiques. Ces derniers sont caractérisés par une privation de nourriture (anorexie) ou une consommation exagérée d'aliments suivie de périodes de vomissements (boulimie) ont des effets désastreux sur la santé des os. Ils impliquent une perte directe de nutriments importants par l'apport alimentaire inadéquat qu'ils entraînent. De plus, ils sont susceptibles de causer des dérèglements hormonaux, tels l'irrégularité ou l'arrêt du cycle menstruel chez la jeune fille. Les hormones sexuelles ont un impact sur l'équilibre entre la construction et la destruction osseuse. Si leur production baisse (comme lorsque les menstruations cessent ou sont irrégulières), la masse osseuse accumulée peut être diminuée. D'où l'importance de bien informer les adolescents et de les sensibiliser à la nécessité de modifier des habitudes qui menacent leur santé. Le tabagisme, la sédentarité ou une activité sportive trop intense (la pratique excessive d’un sport comme le marathon peut entraîner un trouble de l’appétit, des perturbations hormonales comme un arrêt des règles, véritable ménopause précoce avec perte osseuse importante) favorisent la survenue d’une ostéoporose. L'âge adulte À l'âge adulte, nous n'avons plus d'influence sur la construction de ce capital osseux. Il faut alors concentrer nos efforts pour le conserver, en limitant tout facteur susceptible de favoriser une perte accrue de masse osseuse. - Défiez l'adage disant que le lait n'est bon que pour les enfants! Il a été démontré que les hommes consomment en moyenne 1,8 portion de produits laitiers par jour et les femmes, 1,4. C'est beaucoup moins que ce qui est recommandé, soit 2 à 4 portions par jour. Pour atteindre les 1000 mg de calcium recommandés pour les adultes, il vous faut au moins 3 portions de produits laitiers par jour. - Continuez de bouger! L'activité physique est essentielle à la santé des os. - Aidez vos os : cessez de fumer ; réduisez ou éliminez votre consommation de café, thé, chocolat, coca-cola qui contiennent tous de la caféine ; diminuez votre apport de sel ; évitez de boire plus d'une consommation alcoolisée par jour de façon régulière. À la ménopause Pendant les 5 à 10 ans qui suivent la ménopause, les femmes perdent de 2 à 3 % de leur masse osseuse tous les ans. Nous pouvons ainsi perdre jusqu'à 30% de nos tissus osseux, et jusqu'à 50 % au niveau des vertèbres, au cours des années de vie qui suivent la ménopause, même si notre apport en calcium est adéquat. Ce phénomène s'explique par la grande importance des hormones sexuelles, en particulier les œstrogènes, dans l'équilibre osseux. La ménopause est donc une occasion tout indiquée de dépister l'ostéoporose ou son précurseur, l'ostéopénie (c'est le stade intermédiaire de la maladie : diminution de masse osseuse marquée mais moins importante que dans l'ostéoporose). Évaluer nos facteurs de risque et discuter de la maladie avec notre médecin traitant ou notre gynécologue est de mise, il est alors possible d’envisager éventuellement une hormonothérapie de remplacement et d'autres moyens de contribuer à la bonne santé de nos os. La ménopause est aussi un moment particulièrement indiqué de remettre en question certaines de nos habitudes de vie. L'apport de calcium est particulièrement important, de même que la pratique d'activité physique. Il est important de continuer de bouger et de consommer des produits laitiers ; nos os en ont plus que besoin! En vieillissant Lorsque nous avançons en âge, plusieurs changements progressifs s'installent, dans notre style de vie comme dans nos capacités physiques générales. Mais vieillir ne signifie pas devenir invalide et perdre tout pouvoir sur la santé de nos os. Autant que possible et selon nos limites personnelles, il faut demeurer actifs physiquement. Des exercices plus adaptés et des périodes d'activités plus fréquentes mais moins longues peuvent être avantageux. L'absorption des aliments et du calcium se fait moins bien. Parfois, l'exposition au soleil est diminuée parce que les périodes passées à l'extérieur du domicile sont moins fréquentes, ce qui peut entraîner un manque de vitamine D (cette vitamine est synthétisée par notre peau, au contact du soleil). On doit s'assurer d'obtenir un apport suffisant de calcium et de vitamine D, ce qui nécessite parfois l'usage de suppléments. On recommande de consulter un(e) diététicien(ne) afin de s'assurer de prendre la quantité appropriée tout en évitant le surdosage. Qu'est-ce que l'ostéoporose secondaire? Parfois, l'ostéoporose a pour origine la présence d'un autre problème de santé ou la prise de certains médicaments; il s'agit alors d'ostéoporose secondaire. Les os sont des tissus dynamiques et plusieurs mécanismes de régulation existent pour en assurer le renouvellement. Certains problèmes de santé et certains médicaments ont une influence sur ces mécanismes et peuvent donc

entraîner une accélération de la perte de masse osseuse. C'est pourquoi le médecin effectue habituellement un bilan de santé lors d'un diagnostic d'ostéoporose, afin de s'assurer de l'absence de tout autre facteur qui pourrait être à l'origine de la perte osseuse. Les principaux problèmes de santé et les médicaments susceptibles de favoriser le développement de l’ostéoporose secondaire sont énumérés ci-dessous. La présence d'un de ces facteurs ne signifie pas d'emblée que l'on souffre d'ostéoporose. C'est plutôt le risque d'en être atteint qui est augmenté. Problèmes de santé ayant une influence sur la dynamique osseuse : Hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, hypercortisolisme (Syndrome de Cushing), hypogonadisme, insuffisance rénale chronique, transplantation, myélome multiple, troubles gastro-intestinaux entraînant une malabsorption (maladie de Crohn, chirurgie gastrique, maladie cœliaque), immobilisation prolongée. Médicaments pouvant entraîner une perte de masse osseuse lors d'un usage prolongé : Corticostéroïdes, anticonvulsivants, héparine (plus de trois mois), hormones thyroïdiennes, supplément de GnRH (hormone de libération de la gonadotrophine), antinéoplasiques, antiacides contenant de l'aluminium. Les personnes qui souffrent d'une de ces maladies ou qui doivent prendre un de ces médicaments sont davantage exposées à l'ostéoporose. Par contre, il existe des moyens d'action pour aider à en éviter l'apparition. Voici donc quelques conseils à suivre : 1. Ne cessez pas de prendre un médicament que l'on vous a prescrit, même s'il peut augmenter vos risques de perdre de la masse osseuse. Ne diminuez pas les dosages recommandés afin de minimiser l'impact sur vos os. 2. Si vous croyez être dans la catégorie des personnes à risque susceptible de souffrir d'ostéoporose secondaire, parlez-en à votre médecin. Un plan d'action afin d'évaluer périodiquement la santé de vos os pourra être instauré avec ce dernier. La mesure de densité osseuse, un test simple, précis et sans danger, permettra d'effectuer un suivi de la santé des os. 3. Vous pouvez agir sur d'autres facteurs de santé osseuse pour essayer de compenser l'effet néfaste de la maladie ou du médicament sur vos os. Un apport suffisant de calcium et de vitamine D, de l'exercice physique adapté pour stimuler les os, l'abandon ou la diminution de mauvaises habitudes de vie (tabagisme, consommation de plus de 2 boissons alcoolisées par jour, consommation de trois boissons ou aliments riches en caféine par jour) sont tous des moyens de diminuer la perte de masse osseuse. 4. Lorsque le facteur d'ostéoporose secondaire présent a déjà commencé à avoir un impact sur la masse osseuse ou qu'on prévoit qu'il sera présent pour de longues années, il est possible d'adopter un programme thérapeutique préventif de l'ostéoporose, soit à l'aide d'une médication qui agira directement sur la cause du problème (par exemple, un supplément de testostérone chez l'homme qui présente une production diminuée de cette hormone) ou d'une médication freinant la perte de masse osseuse (par exemple, la prise d’un médicament spécifique pour le traitement de l’ostéoporose chez une femme prenant des corticostéroïdes de façon continue). Petit test d’évaluation des risques de développer l’ostéoporose.Évaluez vos risques de développer l'ostéoporose en barrant sur «oui» ou «non» pour chacune des questions. Calculez ensuite votre total pour connaître votre résultat. Les facteurs de risques peuvent être classés en deux catégories: Facteurs non modifiables 1. Antécédents familiaux d'ostéoporose (fractures de la hanche, du poignet, de la colonne vertébrale, dos courbé) oui - non 2. Sexe féminin. oui - non 3. Ossature délicate. oui - non 4. Race blanche ou asiatique. oui - non 5. Menstruations irrégulières, longue absence de règles provoquée par des troubles alimentaires ou par l'exercice physique intensif. oui - non 6. Ablation des ovaires ou ménopause précoce (avant 45 ans). oui - non 7. Utilisation prolongée de certains médicaments comme la cortisone, les anticonvulsivants. oui - non Facteurs modifiables 1. Tabagisme. oui - non 2. Ménopause sans hormonothérapie. oui - non 3. Insuffisance marquée d'exercice physique. oui - non 4. Régime alimentaire pauvre en calcium et en vitamine D. oui - non 5. Consommation excessive de café, thé, cola. oui - non 6. Consommation excessive d'alcool. oui - non 7. Consommation élevée de sel (salière, repas tout faits, surgelés, en conserve). oui - non Si vous avez obtenu un résul at de 5 et plus: Il est possible que vous développiez l'ostéoporose. Si vous avez obtenu un résul at de moins de 5: Restez vigilant. L'ostéoporose se développe lentement et silencieusement sans que l'on éprouve des symptômes. C'est pourquoi la prévention et le dépistage précoce de la maladie sont tellement importants.

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Si vous pensez souffrir d'ostéoporose ou si vous croyez être à risque, n'hésitez pas à en parler à votre médecin. Peu importe l'âge que vous avez, il est fort probable qu'il y ait quelque chose à faire pour améliorer la santé de vos os. L'ostéoporose n'est pas un mal nécessaire, ni une conséquence inévitable du vieillissement. Des médicaments existent et peuvent aider à diminuer les risques de fractures et d'invalidité. Il n'est jamais trop tard pour agir. Si l'on ne peut renverser certaines conséquences déjà établies, comme des fractures, il est possible de tout mettre en œuvre pour en éviter de nouvelles.

WOWO 12.2008