Thème 2. Axe 1 : La dimension politique de la guerre : des ...

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Thème 2. Axe 1 : La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux Activité 8 : Les guerres irrégulières d’Al Qaida et Daech Analyser, interroger, adopter une démarche réflexive : caractériser les guerres irrégulières d’Al-Qaïda et DAECH. Maitriser les savoirs : Guerre non conventionnelle ou irrégulière, Terrorisme, Conflit asymétrique, Djihadiste, Guérilla. Consignes : à l’aide du corpus de documents, complétez le tableau puis à l’aide des citations de Clausewitz expliquez si ce que vous avez appris d’Al-Qaïda et DAECH (cf. tableau) peut correspondre aux écrits du théoricien de la guerre. « On est le plus fort au milieu de son propre pays » « La guerre n’est rien d’autre qu’un duel à plus vaste échelle » « Si l’on songe que la guerre résulte d’un dessein politique, il est naturel que ce motif initial dont elle est issue demeure la considération première et suprême qui dictera sa conduite ». « La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté. » « La guerre n’est pas seulement un acte politique, mais un véritable instrument politique. » « La participation du peuple à la guerre [...] fait entrer une nation entière dans le jeu avec on poids naturel. Dès lors les moyens disponibles, les efforts qui peuvent les mettre en œuvre, n’ont plus de limites définies. » « L’étendue des moyens et le vaste champ des résultats possibles, comme l’excitation puissante des sentiments, accroissent immensément l’énergie dans la conduite de la guerre. » « L’objet de l’action [dans une guerre absolue] est le renversement de l’ennemi, il ne paraît pas possible de s’arrêter et d’en venir à un accommodement quelconque. » Document 1 : Al Qaïda la naissance du terrorisme djihadiste.

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Thème 2. Axe 1 : La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux

Activité 8 : Les guerres irrégulières d’Al Qaida et Daech

✤Analyser, interroger, adopter une démarche réflexive : caractériser les guerres irrégulières d’Al-Qaïda et DAECH.

✤Maitriser les savoirs : Guerre non conventionnelle ou irrégulière, Terrorisme, Conflit asymétrique, Djihadiste, Guérilla.

Consignes : à l’aide du corpus de documents, complétez le tableau puis à l’aide des citations de Clausewitz expliquez si ce que vous avez appris d’Al-Qaïda et DAECH (cf. tableau) peut correspondre aux écrits du théoricien de la guerre.

« On est le plus fort au milieu de son propre pays » « La guerre n’est rien d’autre qu’un duel à plus vaste échelle » « Si l’on songe que la guerre résulte d’un dessein politique, il est naturel que ce motif initial dont elle est issue demeure la considération première et suprême qui dictera sa conduite ». « La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté. » « La guerre n’est pas seulement un acte politique, mais un véritable instrument politique. » « La participation du peuple à la guerre [...] fait entrer une nation entière dans le jeu avec on poids naturel. Dès lors les moyens disponibles, les efforts qui peuvent les mettre en œuvre, n’ont plus de limites définies. » « L’étendue des moyens et le vaste champ des résultats possibles, comme l’excitation puissante des sentiments, accroissent immensément l’énergie dans la conduite de la guerre. » « L’objet de l’action [dans une guerre absolue] est le renversement de l’ennemi, il ne paraît pas possible de s’arrêter et d’en venir à un accommodement quelconque. »

Document 1 : Al Qaïda la naissance du terrorisme djihadiste.

Document 2 : Al Qaïda une entreprise terroriste transnationale

Document 3 : la stratégie d’Al Qaïda L’Égyptien Ayman Al-Zawahiri est l’idéologue puis le leader d’Al Qaïda après la mort d’Oussama Ben Laden en 2011. « Nous devons nous préparer à un combat qui ne se limite pas à une région mais implique l’ennemi intérieur apostat comme l’ennemi extérieur judéo-croisé. (…) Il faut : prendre soin de provoquer le plus de dégâts chez l’ennemi, tuer le plus de gens, car c’est le seul langage que comprenne l’Occident ; quoi que coûtent ces opérations en effort et en temps, se concentrer sur les opérations martyres, qui sont les plus aptes à infliger des pertes à l’ennemi. (…) Libérer l’oumna, attaquer les ennemis de l’islam et mener contre eux le Jihad et regroupe autour de lui les musulmans. Si cet objectif n’est pas atteint, notre action se limitera à de simples opérations de harcèlement qui ne porteront pas leurs fruits : la restauration du califat, et le départ des envahisseurs des terres d’Islam. »

Ayman Al-Zawahiri, « Cavaliers sous l’étendard du Prophète, décembre 2001? in Gilles Kepel et J.P Mielli(dir.), Al Qaïda dans le texte, PUF, 2005. 1. Qui a renié sa foi 2. Alliance supposé entre Israël et les Occidentaux. 3. Communauté des croyants musulmans. 4. Territoire musulman placé sous l’autorité du calife, successeur du prophète.

Document 6 : Une autre forme de guerre : la destruction du patrimoine.

Capture d'écran de vidéos filmées par des drones, montrant Palmyre le 6 juin 2016, quand la ville était sous contrôle syrien, puis le 5 février 2017 quand elle est revenue sous le contrôle de l'EI. ((HO / Russian Defence Ministry / AFP)

Ces destructions avaient été annoncées en janvier par l'Unesco, qui avait dénoncé "un crime de guerre et une immense perte pour le peuple syrien et l’humanité". l'EI a créé la surprise en s'emparant de nouveau en décembre de Palmyre, cité vieille de plus de 2.000 ans, qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique, classée au patrimoine mondial de l’Humanité. L'EI avait pris le contrôle de Palmyre en mai 2015, provoquant au nom de sa vision de l'islam, qui considère les statues humaines ou animales comme de l'idolâtrie, d'énormes dommages aux vestiges antiques du site. Ces destructions avaient causé l'indignation de la communauté internationale. Lors de sa première occupation de la ville, de mai 2015 à mars 2016, l'EI avait notamment utilisé le théâtre romain pour des exécutions publiques.

Document 5 : La guerre de Daech contre les « mécréants ».

Le Syrien Abou Mohammed Al-Adnani, porte parole de Daech annonce en 2014 l’instauration du califat par Abou Bakr al-Bagdhdadi.

Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen, en particulier les méchants et sales Français, ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyens des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez le de n’importe quelle manière. Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif ou de munitions, alors isolez l’Américain infidèle, le Français infidèle, ou n’importe lequel de ses alliés. Écrasez lui la tête à coups de pierres, tuez le avec un couteau, renversez le avec votre voiture, jetez le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le. (…) Tuez le mécréant qu’il soit civil ou militaire.

Abou Mohammed Al-Adani, message radiodiffusé de 42 minutes, 22/09/2014.

Document 4 : Daech, une nouvelle conception du djihadisme.

Document 7 : L’instauration du « califat » de Daech en Irak et en Syrie.

Document 8 : L’Etat Islamique au Soleil Levant une stratégie de communications 2.0.

Premier constat: Al Qaïda comme l'Etat Islamique utilisent très largement les réseaux sociaux pour s'adresser à leurs futurs membres et pour promouvoir leur «marque» à travers le monde, notamment en Occident. Mais à ce jeu-là, l'EIIL est bien plus efficace, en particulier sur Twitter. Utilisation fine et stratégique des hashtags en utilisant notamment l'anglais pour élargir son audience et en mobilisant à certains moments de la journée des milliers de militants sur Twitter, campagne massive de retweets, lancement d'une application sur Android, «L'Aube des victoires» (qui a été depuis bannie par Google)… L'Etat Islamique mène une stratégie de communication digitale particulièrement sophistiquée. Al-QaÏda utilise également Facebook et Twitter dans leur propagande, mais de manière moins efficace. (…) Al-Qaïda continue de s'appuyer sur les «vieux» outils que sont les blogs ou sites classiques, délaissés par les plus jeunes auprès desquels ils perdent du terrain. Comme l'expliquait récemment Romain Caillet, chercheur à l'Institut français du Proche-Orient et spécialiste du salafisme, «Al-Qaida se ringardise». Les outils et leur utilisation diffèrent, les contenus aussi. Si les deux organisations s'appuient beaucoup sur la diffusion de vidéos YouTube, celles-ci n'ont finalement pas grand-chose à voir entre elles. (…) Al-Qaïda privilégie des vidéos au format long, parfois dépassant les 60 minutes, où l'on voit des leaders de l'organisation prêcher devant la caméra, sans effet de mise en scène. Ces vidéos, souvent pompeuses voire ennuyeuses, peinent à marquer les esprits, notamment ceux des plus jeunes. L'Etat Islamique ont en effet recours à un tout autre style: viscérales, théâtrales, hollywoodiennes, les vidéos d'ISIS sont souvent courtes et surtout d'une violence inouïe, comme les récentes vidéos de décapitation qui ont choqué le monde entier en témoignent. Elles trouvent une résonance particulière chez un public jeune, de plus en plus habitué aux images choquantes sur Internet et donc sensible à cette radicalité 2.0. (…) Et que dire du film-documentaire de 55 minutes «Flames of War», aux accents kitsch et hollywoodiens, minutieusement mis en scène, que l'EIIL a diffusé en septembre dernier après en avoir dévoilé une «pré-bande annonce», un «teaser» sur YouTube? Une méthode utilisée classiquement par les studios américains pour promouvoir les dernières superproductions et créer le buzz… Autant dire qu'on est assez loin des vidéos grainées de camps d'entrainements diffusés par Al-QaÏda et reprises en boucle par les chaînes d'information. En réalité, ces stratégies de communication renvoient à deux intentions très différentes, notamment vis-à-vis de l'occident. Comme le rappelait très justement Romain Caillet, «du point de vue du djihadiste», L'Etat Islamique a une «valeur ajoutée par rapport à celui d'Al-Qaïda: Al-Qaïda, c'est une lutte globalisée, déterritorialisée, tandis que l'EIIL se voit comme un véritable Etat en fonctionnement». Et c'est là que se situe l'enjeu. Al-Qaïda vise des «loups solitaires», ISIS recherche des combattants prêts à les rejoindre pour gonfler ses troupes. Al-Qaïda pousse au crime, là où l'EIIL recrute. Al-Qaïda s'attaque à l'occident et aux non musulmans, l'EIIL veut construire un Etat fort, quitte à s'attaquer aussi à des musulmans, et nargue l'occident en recrutant en son sein.

Mathieu Slama, « Djihad 2.0 : la stratégie de communication de l'Etat islamique et d'Al-Qaida sur internet », Le Figaro, 21/09/2014.