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Plateforme logistique réalisée par GSE pour Barjane / Daher. Marignane (13) – France. Architecte : Atelier 9 – M. Guy DAHER - Illustration GSE Initialement conçu comme un lieu de protection et de stockage temporaire des marchandises, l’entrepôt est devenu progressivement une unité semi-industrielle, avec la réalisation d’opérations de production, de tri, de préparation de commandes, ou encore la prise en charge de flux retours ou le traitement de flux informationnels. D’où une professionnalisation accrue des prestataires de services logistiques (PSL) et une augmentation des qualifications et de la polyvalence des personnels employés. Des prestataires logistiques proposant toujours plus de valeur ajoutée Le développement de la filière logistique Comme le souligne le rapport ministériel « La Logistique en France - Evolution et enjeux », la logistique, nécessaire aux échanges, a toujours existé. Mais elle s’est beaucoup développée et rationalisée au cours du dernier quart du vingtième siècle. 1. Le système de production a changé : des fabrications diversifiées, en plus petites quantités, ont remplacé les fabrications de masse des « Trente glorieuses ». Il en a résulté une nette volonté de réduction des stocks, d’où une nécessaire optimisation logistique afin de pouvoir conjuguer réponse rapide à la demande et limitation des invendus. 2. De nouveaux modes de distribution sont apparus : la grande distribution s’est développée avec ses propres moyens logistiques, en créant des entrepôts (où les produits sont stockés), des plates-formes (où les produits ne font que transiter) et des centres de distribution combinant les deux. 3. Les modalités du transport de marchandises ont évolué avec un passage accru des marchandises par des sites logistiques, avec pour conséquence des commandes et livraisons plus fréquentes pour réduire les stocks (en amont et en aval), un conditionnement des envois (palettes), des exigences toujours plus fortes en matière de délai de livraison (juste-à-temps). 4. L’externalisation : les entreprises ont augmenté à la fois les types de services demandés et le volume des trafics confié à des tiers. L’externalisation a d’abord porté sur l’activité transport (à 80 % externalisée) puis l’entreposage. De plus en plus d’autres fonctions logistiques sont sous-traitées. 5. Le développement des systèmes d’information a permis le pilotage de chaînes logistiques de plus en plus complexes. Table ronde 2 : Les plateformes logistiques, nouveaux services et nouvelles compétences PLATEFORMES LOGISTIQUES : NOUVEAUX ENJEUX 3 e Journée Régionale de la Logistique Les Arcs sur Argens, mardi 4 octobre 2011 Depuis les années 90, la logistique est devenue un secteur d’activité à part entière, une activité transversale dans l’entreprise (du fournisseur au client) et aussi dans la vie économique car elle concerne toutes les branches d’activité des secteurs privé et public. Selon des estimations concordantes, les entreprises consacrent en moyenne 8 à 12% de leur chiffre d’affaires à la logistique (y compris transport). Les effectifs français étaient estimés en 2007 à environ 800.000 emplois pour les métiers de la logistique (y compris fonctions support) et à 700.000 emplois pour le transport de marchandises (« SESP en bref » n°16 de mars 2007 ). En PACA, la logistique représente 7 milliards de Valeur Ajoutée Brute en 2009 (12 en 2006), soit 5,6% de la VAB régionale (9,10 % en 2006). La filière marchandises emploie 98.000 personnes (6 % des salariés régionaux) dont 71.000 emplois dans les 3.900 entreprises de T&L régionales. Près de 14.000 emplois ont été créés en PACA dans le secteur depuis 2000.

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Plateforme logistique réalisée par GSE pour Barjane / Daher. Marignane (13) – France. Architecte : Atelier 9 – M. Guy DAHER - Illustration GSE

Initialement conçu comme un lieu de protection et de stockage temporaire des marchandises, l’entrepôt est devenu progressivement une unité semi-industrielle, avec la réalisation d’opérations de production, de tri, de préparation de commandes, ou encore la prise en charge de flux retours ou le traitement de flux informationnels. D’où une professionnalisation accrue des prestataires de services logistiques (PSL) et une augmentation des qualifications et de la polyvalence des personnels employés.

Des prestataires logistiques proposant toujours plus de valeur ajoutée

Le développement de la filière logistique

Comme le souligne le rapport ministériel « La Logistique en France - Evolution et enjeux », la logistique, nécessaire aux échanges, a toujours existé. Mais elle s’est beaucoup développée et rationalisée au cours du dernier quart du vingtième siècle. 1. Le système de production a changé  : des fabrications

diversifiées, en plus petites quantités, ont remplacé les fabrications de masse des « Trente glorieuses ». Il en a résulté une nette volonté de réduction des stocks, d’où une nécessaire optimisation logistique afin de pouvoir conjuguer réponse rapide à la demande et limitation des invendus.

2. De nouveaux modes de distribution sont apparus  : la grande distribution s’est développée avec ses propres moyens logistiques, en créant des entrepôts (où les produits sont stockés), des plates-formes (où les produits ne font que transiter) et des centres de distribution combinant les deux.

3. Les modalités du transport de marchandises ont évolué avec un passage accru des marchandises par des sites logistiques, avec pour conséquence des commandes et livraisons plus fréquentes pour réduire les stocks (en amont et en aval), un conditionnement des envois (palettes), des exigences toujours plus fortes en matière de délai de livraison (juste-à-temps).

4. L’externalisation : les entreprises ont augmenté à la fois les types de services demandés et le volume des trafics confié à des tiers. L’externalisation a d’abord porté sur l’activité transport (à 80 % externalisée) puis l’entreposage. De plus en plus d’autres fonctions logistiques sont sous-traitées.

5. Le développement des systèmes d’information a permis le pilotage de chaînes logistiques de plus en plus complexes.

Table ronde 2 : Les plateformes logistiques, nouveaux services et nouvelles compétences

PLATEFORMES LOGISTIQUES : NOUVEAUX ENJEUX 3e Journée Régionale de la Logistique

Les Arcs sur Argens, mardi 4 octobre 2011

Depuis les années 90, la logistique est devenue un secteur d’activité à part entière,

une activité transversale dans l’entreprise (du fournisseur au client) et aussi dans la vie économique car elle concerne toutes les branches d’activité des secteurs privé et public. Selon des estimations concordantes, les entreprises consacrent en moyenne 8 à 12% de leur chiffre d’affaires à la logistique (y compris transport).

Les effectifs français étaient estimés en 2007 à environ 800.000 emplois pour les métiers de la logistique (y compris fonctions support) et à 700.000 emplois pour le transport de marchandises (« SESP en bref » n°16 de mars 2007 ).

En PACA, la logistique représente 7 milliards de Valeur Ajoutée Brute en 2009 (12 en 2006), soit 5,6% de la VAB régionale (9,10 % en 2006).La filière marchandises emploie 98.000 personnes (6 % des salariés régionaux) dont 71.000 emplois dans les 3.900 entreprises de T&L régionales. Près de 14.000 emplois ont été créés en PACA dans

le secteur depuis 2000.

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Une logique continue d’extension vers l’amont et l’aval du champ des prestations offertes (Source : Etude Eurostaf)

Partis du transport, de l’entreposage ou de la commission de transport, les logisticiens n’ont cessé de faire progresser leur marché :

• L’extension de leur offre sur l’ensemble des métiers de la chaîne logistique (transport + entreposage), via notamment la croissance externe, a donné naissance aux « 2PL » ou Second party logistics.

• Les « 3PL » ou Third party logistics mettent en place les outils, compétences et systèmes nécessaires à la performance d’opérations logistiques correspondant à une partie de l’activité amont et/ou aval des chargeurs  : opérations d’assemblage, pré- et post-manufacturing, contrôles qualité, préparation de produits selon les «recettes» des industriels, emballage et reconditionnement à façon, installation, SAV, échanges ou retour des invendus… 

• Les « 4PL » ou Fourth Party Logistics sont, eux, en mesure de proposer à leurs clients l’optimisation de l’ensemble de leur supply chain (des fournisseurs des fournisseurs aux clients du client) avec planification et coordination des flux d’informations entre tous les acteurs de la chaîne. Dans ce cadre, ils peuvent :

- mettre en place des partenariats avec les industriels voire racheter leur logistique (cf. encadré) ;- effectuer une mutualisation pour les industriels fournisseurs de la grande distribution (Gestion Mutualisée des Approvisionnements ou pooling) - gérer un entrepôt mutualisé de consolidation aval (EMCA) comme celui dédié à la brasserie, initié par Danone Eaux France en partenariat avec Carrefour et ID Logistics sur Clésud destiné à approvisionner diverses enseignes (Carrefour, Casino, Auchan...) …

• Enfin, même s’il reste assez rare et très proche du 4PL, le nom de Fifth Party Logistics (5PL) est attribué à des prestataires de services logistiques qui conçoivent, organisent et réalisent pour le compte d’un donneur d’ordre, des solutions logistiques (notamment en matière de systèmes d’informations) en mobilisant les technologies adaptées (niveau conceptuel).

Aujourd’hui le e-commerce constitue une nouvelle opportunité pour les PSL même si elle implique qu’ils étendent leur sphère d’action du B to B (commandes massives vers un nombre restreint de points de livraison) au B to C dont la problématique est toute autre. De même, le développement de la reverse logistics, c’est-à-dire le pilotage des flux physiques retours de la supply chain (5 à 7 % des achats retournés pour la vente distance, emballages, produits devant être recyclés et déchets) constitue un nouvel axe stratégique pour des prestataires ayant la capacité de consolidation / massification.

Depuis février 2010, Geodis Logistics assure la gestion des stocks,

la personnalisation des équipements et la reverse logistique des produits de l’industriel Parrot, leader mondial des périphériques sans fil pour la téléphonie mobile. Sa prestation inclut :

• La réception et le contrôle d’aspect descomposants en provenance des usines asiatiques

• Lagestiondesstocks

• La personnalisation des équipements enfonction des destinataires, avec intégration de logiciels spécifiques

• Laconstitutiondeskits(assemblagejusqu’à6 composants différents)

• Lapréparationdescommandes

• La « reverse logistics » des produits enretour SAV, leur test et le cas échéant leur intégration à la filière de gestion des DEEE.

Les produits concernés sont destinés à plus de 60.000 points de vente, dont Geodis Logistics

assure la gestion des commandes pour 80 pays.

3e J.R.L

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Le développement et l’extension du champ de la logistique créent de nouveaux besoins en compétences La localisation des sites logistiques : un facteur humain de plus en plus important

La performance en matière de localisation d’équipements logistiques ne renvoie pas exclusivement à une approche fonctionnelle barycentrique même si l’éloignement géographique, tout particulièrement pour des activités de distribution, implique de facto des surcoûts et, avec une augmentation des tonnes kilométriques parcourues, un bilan environnemental « grenellement » peu compatible.

En effet, si la pertinence d’un site logistique dépend beaucoup de sa localisation géographique (qualité des dessertes multimodales, offre foncière adaptée et, bien sûr, proximité d’un bassin de consommation ou/et d’un lieu de production) les facteurs humains jouent un rôle déterminant :

• Ressource en main d’œuvre  : proximité de bassins d’emploi et disponibilité effective de personnel, aptitude quantitative et qualitative de l’appareil de formation, possibilités d’adaptation ou de reconversion de l’ensemble des personnels.

• Services offerts au personnel : logements à proximité, transports collectifs, restauration…

La disponibilité et la stabilité des ressources humaines deviennent des facteurs clés de compétitivité quand la logistique est orientée vers des prestations élaborées (distribution, messagerie, logistique urbaine) du fait de l’importance du personnel mobilisé (cf. tableau ci-dessous).

Des missions et donc des compétences de plus en plus diversifiées

Pour les entrepôts de stockage, les opérations physiques nécessitent des magasiniers - préparateurs de commandes et des caristes qui doivent désormais apprendre à manier des outils et technologies évolutifs. S’y ajoutent des fonctions supports traditionnelles  : personnel administratif et de gestion des commandes, personnel lié à la maintenance (mécanicien pour les engins motorisés, électricien, menuisier pour la réparation et le recyclage des palettes) et encadrants (chef d’équipes, responsable d’entrepôt)… Selon le type de marchandises traitées, d’autres compétences peuvent être mobilisées. Ainsi les entrepôts traitant du textile auront aussi besoin de repasseuses préalablement à la mise sur cintres par exemple mais aussi de couturières.Katoen Natie

BARJANE - Parc des Bréguières | Messagerie GLS

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Dès lors que l’entrepôt intervient sur le produit et participe à sa transformation, à son assemblage, plus généralement à son adaptation physique aux besoins du client, d’autres compétences sont nécessaires. La réalisation d’opérations de co-packing (réalisation d’emballages promotionnels, fabrication et remplissage de présentoirs en carton pour têtes de gondole…) peut ainsi engendrer la présence sur le site d’une petite équipe spécialisée dans le marketing et graphisme. Si le prestataire se voit déléguer les opérations de facturation, il lui faudra bien entendu recruter le personnel ad hoc…

L’extension des missions externalisées auprès des PSL aboutit à ce que les besoins de la filière se situent désormais dans une palette extrêmement large, du CAP au doctorat de 3ème cycle en passant par le Bac Pro ou le Bac +2 tandis que l’évolution des technologies et des matériels facilitent considérablement l’accès des femmes à tous les types d’emplois.

3e J.R.L

CLUSTER PACA LOGISTIQUEImmeuble CMCI – 2, rue Henri Barbusse - 13001 MARSEILLETél. 04 91 39 34 64Courriel : [email protected]° SIRET : 436 966 453 00012

Notes