Support du cours de jm salaun
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Économie de la bibliothèqueDCB – Enssib - Mars 2011
Jean-Michel SalaünEbsi – Collegium de Lyon
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 2
Économie de la bibliothèque1. Une économie qui compte
1.1 Le poids1.2 Retours sur investissement1.3 Le temps long, l’écosystème
2. L’économie de la bibliothèque traditionnelle2.1 Deux moments, trois dimensions2.2 Le service à l’usager 2.3 Le service à la collectivité 2.4 Le service universel 2.5 Valeurs et coûts
3. Le nécessaire repositionnement3.1 La longue traîne, fin de l’écosystème3.2 Marchandisation des deux moments3.3 Quelques conséquences3.4 Quelques réponses
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 3
Économie de la bibliothèque
• Une institution très ancienne
• .. d’une grande stabilité
• .. à l’économie peu étudiée
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(1.1) Une économie qui compte
• En 2003 selon une étude d’OCLC :– Il y avait environ 1 million de bibliothèques dans le monde.– Les dépenses annuelles étaient estimées à 31 Milliards de $ (un
peu moins de la moitié aux seuls États-Unis).– Un habitant de la planète sur six était inscrit dans une
bibliothèque.– Les collections des bibliothèques comprenaient 16 milliards de
livres (4,5 pour les bibliothèques publiques, 3,7 pour les bibliothèques scolaires, 3,5 pour les bibliothèques universitaires, 3,2 pour les centres de documentation (Special libraries), 0,9 pour les bibliothèques nationales), c’est-à-dire environ 2,5 livres par personne.
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(1.1) La bibliothèque dans l’économie
OCLC Canada, Les bibliothèques :
comment se mesurent-elles?, 2004.
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(1.1) Financement des bibliothèques
• Pour les bibliothèques publiques, scolaires et universitaires, le financement provient de trois sources :– 87% Financement public (État, collectivités locales)– 4,5% Utilisateurs (abonnements..)– 8,5% Divers (subventions, dons, intérêts..)
• Les fondations et le financement privé aux USA représentent entre 200 et 300 millions de dollars par an.
Cathy De Rosa, Lorcan Dempsey, et Alane Wilson, Analyse de l'environnement 2003 par OCLC : Identification des modèles (OCLC Online Computer Library Center, 2004),
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(1.1) L’inégalité n’épargne pas les bibliothèques
« Les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l'Italie et la France contribuent à eux cinq à près de 75 pour cent des dépenses estimées à travers le monde pour les bibliothèques. »
« Si elle continue d'allouer 2,2 pour cent de son PIB à l'éducation, en 2008, vu l'expansion économique de la Chine, les dépenses de celle-ci en matière d'éducation auront augmenté de 50 %. »
Cathy De Rosa, Lorcan Dempsey, et Alane Wilson, Analyse de l'environnement 2003 par OCLC : Identification des modèles (OCLC Online Computer Library Center, 2004),
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(1.2) Retours sur investissement
• Au début du millénaire les études se multiplient aux US :– Worth Their Weight (2007)– Making Cities Stronger: Public Library
Contributions to Local Economic Development (2007)
– Lib-Value (2010 - )
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(1.2) Worth Their Weight
• Valuation contingente (CVM), retour social sur investissement, triple bilan (personnes-planète-profit)
• Synthèse de 17 études de cas
• ROI pour 1$ investi = 3 à 6,54$
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(1.2) Making Cities Stronger
• Les services de lecture pour les jeunes • Les ressources sur l’emploi et les carrières
préparent les travailleurs aux nouvelles technologies.
• Des ressources et des programmes pour les petites entreprises pour abaisser les barrières permettant l’entrée sur les marchés.
• Les bibliothèques, comme lieu, servent de catalyse pour le développement local.
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(1.2) Making Cities Stronger(extrait de la conclusion)
Les bibliothèques publiques sont bien placées pour alimenter non seulement la nouvelle, mais aussi la prochaine économie par leur rôle dans la construction des compétences technologiques, l’activité entrepreneuriale et leurs lieux vivants et accueillants. La combinaison, entre un rôle plus important dans les stratégies de développement économique et leur omniprésence – 16.000 antennes dans plus de 9.000 systèmes – fait des bibliothèques publiques des outils stables et puissants pour les villes qui cherchent à construire une économie solide et résistante. (trad JMS)
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 12
(1.2) Lib-Value
• Bibliographie (+ de 400 entrées)• Phase 1 : ROI pour les subventions de
recherche = 0,64 à 15,54$• Phase 2 : encore en cours, élargie à
d’autres services (enseignement, diplomation..).
• Nécessaire homogénéisation des mesures. Lib-Qual
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(1.3) Le temps long
• Premières bibliothèques dès l’antiquité (Assyrie, Égypte, Grèce, Chine).
• 15e – 18e : Perte du monopole sur la mise en forme et reproduction du livre avec l’imprimerie, montée progressive de l’éditeur.
• 18e – 19e : Montée du document et systématisation du modèle bibliothéconomique
• 19e – 20e : Introduction progressive de l’ensemble des documents (records).
• 21e : Perte du monopole sur la constitution de collections et la recherche.
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(1.3) L’écosystème des bibliothèques
• Record, document, information consignée = bien– bien non-rival (sa consommation par un individu ne prive pas un
autre de le consommer)– bien singulier (chaque livre, au sens de chaque titre et non
chaque exemplaire, est particulier, non réductible à un autre)
• Service de lecture – Deux moments (collection , accès)
– Trois dimensions (usager, collectivité, société)
• Ecosystème autonome– Sortie de l’économie marchande (mutualisation, partage)– Stock (just in case) ou réseau (just in time)
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(2.1) Deux moments, trois dimensions
BSo
D CsC
L
Usager
Collectivité
Général
Collection Accès
Information Action
Patrimoine Transmission
Mémoire
Capital
Empreinte
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BSo
D CsC
L
(2.2) Les deux étapes du service à l’usager
La servuctionLa construction de la collection
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(2.2) Qu’est-ce que la servuction ?
Servuction AServuction B
Interférence entre A et B
Supportphysique
Personnelen contact
Client A
Service B
Client B
Service A
Interne
Adapté de Eiglier Pierre, Langeard Eric, Servuction, le marketing des services, McGraw-Hill, 1987
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(2.2) La servuction dans une bibliothèque
D
Cs
L
C
B
Traite-ment
D
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(2.2) Analyse de la servuction
• Séquençage– Un service a une temporalité– Série de services articulés
• Évaluation– Cohérence– Résultat– Satisfaction
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(2.2) La servuction du prêt d’un livre
Florence Muet et Jean-Michel Salaün, Stratégie marketing des services d'information (Cercle de la
librairie, 2001).
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 21
BSo
D CsC
L
(2.3) les deux mondes du service à la collectivité
Le monde del’action
Le monde de l’information(documents)
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 22
BFournis-seurs
Lecteurs
Parte-naires
Tutelles
Economiedes documents
C
Economie de la collectivité
Cs
(2.3) Deux mondes = deux économies
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(2.3) Au service d’une collectivité
• Différence selon le type de collectivité– Autonomie documentaire– Activité documentée– Activité documentaire
• Double stratégie entre le service rendu aux lecteurs et les moyens à rechercher auprès de leur représentant.
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 24
(2.3) Dans une économie du document
• L’activité de la
bibliothèque retire le document du monde marchand.
• La mutualisation peut s’étendre au-delà de la collectivité, auprès d’organismes de vocation comparable.
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 25
BSo
D CsC
L
(2.4) Les deux universels du service à la société
L’accès pour tousLe patrimoine
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 26
(2.4) La bibliothèque dans la société
• L’avancement des savoirs,• la cohésion et paix sociale• le niveau général d’éducation et de culture• La transmission intergénérationnelle..
.. Infrastructures épistémiques (Hedstrom & King, 2006)
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 27
(2.5) Valeurs ajoutées
• Mutualisation– Rareté– Insolvabilité
• Opportunité– Gain de temps– Découverte, sérendipidité
• Potentialité– Bien d’expérience
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(2.5) Structure du budget
Pour mettre à disposition un document, il faut dépenser presque trois fois son prix d’achat..
Cathy De Rosa, Lorcan Dempsey, et Alane Wilson, Analyse de l'environnement 2003 par OCLC : Identification des modèles (OCLC Online Computer Library Center, 2004),
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(3.1) La longue traîne
Anderson, 2004
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 30
(3.1) Le nécessaire repositionnement
Une nouvelle concurrence sur les services d’accès qui touche toutes les dimensions de la bibliothèque.
– Les métadonnées ont changé– Les collections ont changé– Les demandeurs d’information ont changé
Qu’est-ce que tout cela signifie pour les traditions et les pratiques des bibliothèques concernant les métadonnées ?
Karen Calhoun, “OUR space: the new world of metadata” (présenté au Industry Symposium, IFLA, Québec, CANADA, Août 14, 2008)
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 31
(3.1) La fin de l’écosystème
Karen Calhoun, “OUR space: the new world of metadata” (présenté au
Industry Symposium, IFLA, Québec, CANADA, Août 14, 2008)
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 32
(3.2) L’industrie de la lecture (A. Giffard)
• Google a pour mission d'organiser à l'échelle mondiale les informations dans le but de les rendre accessibles et utiles à tous.
• Industrie du fair use aux USA : 4.500 Mds de dollars, soit 1/6 du PIB en 2006.
– Marchandisation de l’accès
Google Data-center Pays-Bas Photo Erwin Boogert
Boston Public LibraryPhoto Père Ubu
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 33
(3.2) Big deals
• Le rôle pionnier d’Elsevier (Tulip, 1991)
• Oligopoles vs consortiums
• Google-Books, bibliothèques et éditeurs
– Marchandisation des collections
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 34
(3.3) Transformation des coûts
Sans même parler de : de la numérisation des fonds patrimoniaux des dépôts institutionnels..
Statistiques générales des bibliothèques universitaires québécoises 2006-2007 (CREPUQ, 2008),
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 35
(3.3) .. mais les conséquences varient.
DépensesRess électr / Ress doc trad
BU Québec BAnQ
Statistiques générales des bibliothèques
universitaires québécoises 2006-2007
(CREPUQ, 2008),
Bibliothèques publiques +25%
Bibliothèques universitaires +7,7%
Bibliothèques spécialisées -12,2%
Nombre de bibliothèques US 2002- 2007
D’après Don W. King, 2008
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 36
(3.4) Quelques réponses
• Valorisation des lieux– Learning centres– Troisième lieu
• Inversion des flux documentaires– Dépôts institutionnels– Numérisation des collections
• Médiation numérique– Fracture
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 37
(3.4) Prudence tout de même..
• Le web n’est pas stabilisé (Web 1, 2, 3..)
• Le livre reste la première image des bibliothèques (OCLC 2010)
• Au sujet du livre numérique, Philippe Sauvageau a signalé qu'une vaste enquête menée dans 16 pays, dont le Japon, montrait que seuls 5 % des lecteurs disent utiliser un livre numérique. Et 83 % des milliers de personnes sondées se sont déclarées pas intéressées par cette technologie. (Salon du livre de Québec: 950 auteurs vous attendent, Le Soleil 22 mars 2011)
DCB – Mars 2011 J-M Salaün 38
L’économie de la bibliothèque n’est pas marginale.La bibliothèque est une entreprise de service,
mémoire externe pour les individus, capital informationnel pour les organisations,
patrimoine collectif pour les sociétés, dont le modèle est concurrencé,
pour la seconde fois dans l’histoire,par une possible valorisation marchande de son service.