Supplément n°11-12 1907

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. Variétés Les sobriquets d'enfants Voici U'D1ê petM: lD8Jllie tout à taWt commlll- ne. QUIfmd. on ,a \H1 Ibébé et rqu'oo. !l'a 'tf.uIl Il'OIIlt q,ui ,plaît S'aJlIS dO'Ulte 18(UX ;pUlÎlSque ce sont ceThX-cl on se · hO: te de 'd'un ',sOlbriqtret de gen- extll"ait le IP'1'UIS ISOOlfVent 100 1IlI00ll , foemé. Herurd dleVieut RiOE.'i; ,AlIce :devlientl: ,LUi; Pa,ud devient POjpaul1; Vicfur dev'Îant 'DoitOlr, etc., etc. SI l'on chel'L'lhe à tP'8,relllle MbltUr- die, QIl dlIra que l'iIlJSI1Jlnct ml8.terne!l Ide lS'Oi-même 'Ces dLruinutllrfs lQ.IlÙ. lllffi'velllleUlsemellt aux WuJt !petits. - VOIUS Ille voyez 1)31S qf\le j'awellle mon l>êbé me i falt ll'emaJ.'Q/UeI' /llIlle ' ma- IDl3tIl qu,} ft tl'ouvê moyen de GeO/l'goo 00 Zozo. , Eh, mon -Dieu. lBi. je w'n.,ais trêsbien q!ue 1'001 a!J.)lJ;>elna 11lll monsieur, de quel- que âge ql\1râll soit, (Jft! 'VOlUS voyez que j'y tombe iMllSlSÎ mol!) ma,iIS je ne l'eIlOiliCeraÎ'B 8ftllCUIIleIIliEIDt à que Imaldemoils' e1l 1 1e Zette 1I'€\l>l'it son vr.ai \tlOII1 de gu N(mê son "V'rn.i nom de Le dl8lD. ger d'El ces sobIü:Q,'llefs, voyez.,v()\l.$. c'est qlUJ',ils risqulent Ide 'Sie vooamt ' flIÎIDISÏ IR'U ûes enfmts qrnR en IsOilit Je iSaliis Ibit10 qU'OOl se Ide Irolll[)re ilt'Ve.c anar que bé.bé commenoo à gn.'3lIld!i6:; et, Ide fudt, i'l faut ' conven]r que aes eholSes .se 'ftllllSi. les ,f )oois qil.1l!l.rts dru. teIll{PS. ,l\{alÏ's q.ue !)O\Ul' son maJ.hem' t,Ml!ê D.'e.ste qrufdll lrut tm vioc de ,co.nfonmatiOOEl, ' 1..1In !dM3IUlt dM- quoi ,que -'Ce .soit enfin q, ul illaisBe ,ft \la m&lignité td'.aJ\1ltmld, et je VOUIS dé- 'rie bien ·lle Ile die 1 113. iPetHe t3Jl'C t'iJont VOUlS l'avez doté. Cala Ile su,iv.r.a de f, amiLLe à 1'éoole, iPU is Jlans ilJa we. Je ISftis , 00 nlégoeia.nJt Iqrue, brum- hiiIl, son avait ISturnommé Gresset patl'Ce qlU'ltl fort clfêtilf, Gresset il iêtallt, (kes- ill est ldemcuJ.'ô, laiU poû[Lt qu'il la. Ido. mettr :e SI\lII.· I}'enls.eigme de :sa ,maison: X .••. dlit Gres- set. Oo.mbien de lSecOlIlidls ' 1Th0000S n'OIllIt ipThS Id'a;utre ()l'igine. S1.1,ICoee lB' Sluore . et non et le vlMli ' nOlID dJU ,tnnt n'est pUIS il()llo! Mettez-lvO/1Jl3 bien -cela en tête, iPM'eOElItB Q.JUI1 \,Ioitilez ' dionnr à vOs en.1'lants UIlte MluICartl.on sérieuse et leur évite«.' de po.'QIl' Ides bealêts! . G. * * Le de la On lD1O\1S commrwnique' les "ers su1V&1lts, trou'V'& dBlns ruID: 8lUc1en journal. Oe soot Ile (llx romm-olll'dements ,de la. St -cha.- que mllLttresae ' de ma.tson les obselW8H, la chronlqtne aurait moins .l'accld.'e.ats il eIlil'e· glstrer. Vol.cl <'''lCommaooements: 1. nBllS )18: malsoo n'ent(lrme1'nS Tes enif.aata seuls 8/UlmIDement. 2. .ABI1umettes ne l'nlaseI'as, PSrt'tOtuttl 3. D'IUIIl bon entqurer$, Foyer (lu'nrpproche ' tO'D 4. EIIl1 booiJrru' te ne SUr son chemin '\ltD !IIeIUIl tnstalllt. 5. L8JllOE>e li pêtrdle n'ernPUrnl9, . SSIDIs ' bien l' êtelnl{)lre 6. JaJmw ton feu n'avÏJV811&9. · P,wr le pétrole follement. 7. Ton prults jamnls' ne qulttemu, SnlDS le 1e'l'1mer · sOlgoetllS(!oItlent. 8. Dans le omVl"e ne l8lissm1M, RetroL(mr ILUCun dtmentl 9. Et d!aoe le ne plsjceras, Fru,it8 SIn, vlns4Jgl'e tJllOOIltSClemment. 10. Poisons toujortJr.s enferme-, Pour éviter triste * *, * .. A ' l'éeo.1e, le Imnr.itre !POIse . au jeune .Robl- net qmes-td.oo IsudtV'ante: _ Voy<ms, mon ami, id' eux .coohe:ns lPartent en Imême temps': lPl'emier a 'oent Imêtns di'\3J'V'3\Il1ce .s/UII' le matis Isecon:dl co- , chen.' Dailf dïx mètres ;dle (p'\Ju'S que premier il la · mi !Lute se s? _ Obez [e maoe!hn.n'd ; de rv'dlll, 'le gR- min s!31Ills * * " 'Qllll'est donc !de;venu. X., , 831 socttt Ide [>1".ÏJS1On? _ 1i1 /p'ar.a,ît , q'U'iJl est atttooh-8 !I4l caisse Il est êgl3l1emctllt lPuéril Id!oo! bitmer en- fan.ts allJ.Pelf,!Q· J.).filPa:. p.éjpère et:: la ,mémè11e. InlSeoeibllement, Î,ls s'hl3.\biIt1uoot à. cette fa' ço'fil <l'e pruI'1ler, et :iJ.s s'étonnent : fort pl'1.1S ' tJrut1d! qoe cette ru,al\JseI' ie .prov.o:q l l1e ' clles oeune madsiO'D de rommeoee. . rk'es 'Chez l éltIl1aOE1gers. - Ge n'est pUiS '11l1J.Ïi qlu'on .atU!OOl't dQ ·atta· Le père père, et non ' pépê1re; le • ,cheiI:; c'est la ; au JVo de "f Sco/e" (1SD1J Intérêt et passion Il n'est pas, nous' le cOIllS,tatons ehaque jour, d ' en\- nuyeuses. Tout travail acco, mpli consciencieusement et avec intelli- g'ence, , surtout quand il est assaison- par un , sentim' ent de respons'abi- lité, devient r,a,pidement intéres- sant, pour ne pa,s dire attrayant. Cette vérité s'applique aux toutes petite,s besogneS ingrates dont nos vies féIninines sont faites:' triage du ]inge, n1ise en ordre des annoi- res ou des appartements, T, a!clcom- mada.g'e's, travaux de cmisirie, de 'C1[t- ve ou de grenier! Peut-être avüns- nous cümmencé avec ennui, et sans autre stiInlllant que celui du devoir, notre tâche du JOUT. :: Mettons que ce soit .. . une lessive à serrer ... Mais bientôt, un petit mira.ge 's'opère au moyen duquel notre armoir,e à linge, avec se lS s erviettes· glacées nouées de ruba.ns de fil roses, et ,ses ,piles d,raites d' ess·u}e-ulains éblouissants, nous : paraît ,aus'si gTa.ndiose. qru'un poèlne à. cent strophes, aUSlsi inlpor- tante que I·e dernier vote ... En un mot, nous somm'es intéressées. Ah! qu'il est Ibeau, c.e ravonne· ment de notre hnnière intérieure sur les plus hum.bles détails' de la vie, et que notre na1:ure hum,aine a de tou- ehants {!ôtés! Oui, Dieu ,en soit béni, noUs aimons ee que nous faisons - surtout qua1 nd nous le f.aisons bien. - Sans cela, se trouverait-il des in- dividus pour exercer certains mé- tiers, aussi ,nénibles nue nécessaires à notre existence collective .pour être ramoneur,s, lessive: UJses? Mais, on l'a relnarqué avant nous, il n 'est nr,esque 'pas une de nos qualités qui ne à un défruut provenant die s'On excèS' . Nous nous ... 'C "est fort bi,en; luais 'pourquoi faut-il nue nous nous pas l s.ïonnio1l!Si à notre ouI.. vrap'e On pardorm-era à l'artiste certaines intempérances, attribuées à l'inspiration. ,Que le 'Poète, cise- lant un sonnet, laÏJsse ,passer" C01l!S- :cielument, l 'heure du , courrier · nour lenuel, G8Ipendant, il .a, une lettre pres·sée; que le n.eintre, en face cl 'un ra.v1ssaut bouquet de fleurs., préfère la r' echeT.che du juste ton, pour 'Ce nétale .cr 'églantine, à la. Y1ünctuali té de son dîner, nous le voo]ons bien. Il est entendu que le ... est un m'aitre tyrannique. lVIaIs helas,! ce n ',est ; pais le ,pinceau s-eulement, ce n "est ' pa's la plume que nous posons avec ,e 'est toute chos, e. Nous ne' ,::;avons pa,s quitter à tmu'Ps l'oruvrage conl- noUls l'avons- pris, :peut-être a. contre-coeur, et il nous pr,end. Je ID ici exclusivement aux â- Ines ar,dentes', à ces natUJres ,pleine.s de ch-wnue qui, quoi , qu'elles faslsent, ,8 'y :donnent tout entières:, et ne v'Ûient que le tI'lavail, que l'int.érêt du mOluent. Une de ces personnes ardenbes" supposons-le, s'est mise à réparer sa e;est ver- tU8'UX plutôt qu'amusant! Et cspen- dant il ne faudrait , paiS' luoins qu'un treul' hlement de ter, re ' pour IR forcer à. lev, er let à pos,er' son 'Û'Thvra!f!'e. En v, ain ses pauvres, alentours, Qui dépendent .d'elle pour l, eur 'subsis- tEl!nce, lui envoient-ils deS! 'a.ll:usions timides à lllll dîner : poSls,ible ... ,en vain lui suggère-t-on qUJe Peau bout prête à être v,ersée sur le thé ... Des monos'Ylla,bes diS'traits viennent les enga' ger à ]a On sonrne! et

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Variétés Les sobriquets d'enfants

Voici U'D1ê petM: lD8Jllie tout à taWt commlll­ne. QUIfmd. on ,a \H1 Ibébé et rqu'oo. !l'a I~ 'tf.uIl Il'OIIlt q,ui ,plaît S'aJlIS dO'Ulte 18(UX lP'aI'~, ;pUlÎlSque ce sont ceThX-cl qui~'a)lit 'Ch~, on se ·hO:te de ~'a,flf,Ulbler 'd'un ',sOlbriqtret de gen­tw.~se extll"ait le IP'1'UIS ISOOlfVent 100 1IlI00ll ~­,fœmé.

Herurd dleVieut RiŒ.'i; ,AlIce :devlientl: ,LUi; Pa,ud devient POjpaul1; Vicfur dev'Îant 'DoitOlr, etc., etc.

SI l'on chel'L'lhe à ju~ tP'8,relllle MbltUr­die, QIl dlIra que l'iIlJSI1Jlnct ml8.terne!l ~V'~e Ide lS'Oi-même 'Ces dLruinutllrfs lQ.IlÙ. s':afPjp~l1q.'UIe'llt lllffi'velllleUlsemellt aux WuJt !petits.

- VOIUS Ille voyez 1)31S qf\le j'awellle mon l>êbé GeO'l'ge~? me ifalt ll'emaJ.'Q/UeI' /llIlle ' ma­IDl3tIl qu,} ft tl'ouvê moyen de tJI~l'llSlfommeŒ' GeO/l'goo 00 Zozo.

,Eh, mon -Dieu. lBi. je w'n.,ais trêsbien q!ue 1'001 a!J.)lJ;>elna G~es 11lll monsieur, de quel­que âge ql\1râll soit, (Jft! 'VOlUS voyez que j'y tombe iMllSlSÎ mol!) ma,iIS je ne l'eIlOiliCeraÎ'B

8ftllCUIIleIIliEIDt à 1C00LIlfPl~nldœe que Imaldemoils'e1l11e Zette 1I'€\l>l'it son vr.ai \tlOII1 de ~tIle gu

N(mê son "V'rn.i nom de Ron~. Le dl8lD.ger d'El ces sobIü:Q,'llefs, voyez.,v()\l.$.

c'est qlUJ',ils risqulent Ide 'Sie ~tluer, vooamt 'flIÎIDISÏ IR'U .t~ildiClule ûes enfmts qrnR en IsOilit gœ.~.

Je iSaliis Ibit10 qU'OOl se iP~08e Ide Irolll[)re ilt'Ve.c anar d~s que bé.bé commenoo à gn.'3lIld!i6:; et, Ide fudt, i'l faut 'conven]r que aes eholSes .se 'p:m~ent 'ftllllSi. les ,f)oois qil.1l!l.rts dru. teIll{PS. ,l\{alÏ's q.ue !)O\Ul' son maJ.hem' t,Ml!ê D.'e.ste !Ch~tif, qrufdll lrut tm vioc de ,co.nfonmatiOŒl, '1..1In !dM3IUlt dM­~ooUitioll. quoi ,que -'Ce .soit enfin q,ul illaisBe ~pI'ilise ,ft \la m&lignité td'.aJ\1ltmld, et je VOUIS dé­'rie bien ·lle Ile d(~b3JN3!StSer die 1113. iPetHe t3Jl'C

t'iJont VOUlS l'avez doté. Cala Ile su,iv.r.a de ~a f ,amiLLe à 1'éoole, iPUis

Jlans ilJa we. Je ISftis ,00 nlégœia.nJt Iqrue, brum­hiiIl, son ~P avait ISturnommé Gresset patl'Ce qlU'ltl ~tadt fort clfêtilf, Gresset il iêtallt, (kes­s~ ill est ldemcuJ.'ô, laiU poû[Lt qu'il la. Ido. mettr:e SI\lII.· I}'enls.eigme de :sa ,maison: X .••. dlit Gres­set. Oo.mbien de lSecOlIlidls ' 1Th0000S n'OIllIt ipThS

Id'a;utre ()l'igine.

S1.1,ICœe lB' .a.pptl/l~e Sluore .et non \8!UISU~e; et le vlMli ' nOlID dJU ,tnnt n'est pUIS il()llo!

Mettez-lvO/1Jl3 bien -cela en tête, iPM'eŒlItB Q.JUI1 \,Ioitilez ' dionnr à vOs en.1'lants UIlte MluICartl.on sérieuse et leur évite«.' de ~ po.'QIl' Ides bealêts! . G.

• * *

Le d~calogue de la mén8g~re On lD1O\1S commrwnique' les "ers su1V&1lts,

trou'V'& dBlns ruID: 8lUc1en journal. Oe soot Ile (llx romm-olll'dements ,de la. Dlênng~re. St -cha.­que mllLttresae 'de ma.tson les obselW8H, la chronlqtne aurait moins .l'accld.'e.ats il eIlil'e· glstrer.

Vol.cl <'''lCommaooements: 1. nBllS )18: malsoo n'ent(lrme1'nS

Tes enif.aata seuls 8/UlmIDement.

2. .ABI1umettes ne l'nlaseI'as, T,~n.tJner PSrt'tOtuttl ~1JIPl'I111dlemment.

3. D'IUIIl bon grl,l~!1.ge entqurer$, Foyer (lu'nrpproche ' tO'D e~,

4. EIIl1 booiJrru'te ne la~.s, SUr son chemin '\ltD !IIeIUIl tnstalllt.

5. L8JllŒ>e li pêtrdle n'ernPUrnl9, . SSIDIs 'bien l' êtelnl{)lre 8ll1(llIaIl18tV~1DJt.

6. JaJmw ton feu n'avÏJV811&9. · P,wr le pétrole follement.

7. Ton prults jamnls' ne qulttemu, SnlDS le 1e'l'1mer ·sOlgoetllS(!oItlent.

8. Dans le omVl"e ne l8lissm1M, RetroL(mr ILUCun dtmentl

9. Et d!aœ le zl~ ne plsjceras, Fru,it8 SIn, vlns4Jgl'e tJllOOIltSClemment.

10. Poisons toujortJr.s enferme-, Pour éviter triste a:c~eDt.

* * , * .. A 'l'éeo.1e, le Imnr.itre !POIse .au jeune .Robl-

net ~a qmes-td.oo IsudtV'ante: _ Voy<ms, mon ami, id'eux .coohe:ns lPartent

en Imême temps': ~e lPl'emier a 'oent Imêtns di'\3J'V'3\Il1ce .s/UII' le ~C'00lId~ matis ~e Isecon:dl co­,chen.' Dailf dïx mètres ;dle (p'\Ju'S que ~e premier il la ·mi !Lute où se TeD:C(}nltoo'rOlDlt.Ji~ s?

_ Obez [e maœ!hn.n'd ;de rv'dlll, IÙ~[JolIld 'le gR-min s!31Ills S()u(l.~il~er.

• * *

" 'Qllll'est donc !de;venu. X., ~ui!J ,831 socttt Ide [>1".ÏJS1On?

_ 1i1 /p'ar.a,ît ,q'U'iJl est atttooh-8 tà !I4l caisse

Il est êgl3l1emctllt lPuéril Id!oo!bitmer 1~8 en­fan.ts là allJ.Pelf,!Q· ~e J.).filPa:. p.éjpère et:: la .mrum~IIl' : ,mémè11e. InlSeœibllement, Î,ls s'hl3.\biIt1uoot à. cette fa'ço'fil <l'e pruI'1ler, et :iJ.s s'étonnent :fort pl'1.1S 'tJrut1d! qœ cette ru,al\JseI'ie .prov.o:qll1e 'clles œune madsiO'D de rommeœe. . rk'es 'Chez ~es léltIl1aŒ1gers. - Ge n'est pUiS '11l1J.Ïi qlu'on .atU!OOl't dQ ·atta·

Le père 1l5~!PŒ>e11e père, et non ' pépê1re; le • ,cheiI:; c'est la CB~oSeJ

;

~upp/émenl au JVo 11·1~ de "f Sco/e" (1SD1J

Intérêt et passion

Il n'est pas, nous' le cOIllS,tatons ehaque jour, d 'ooc~pations 'en\­nuyeuses. Tout travail acco,mpli consciencieusement et avec intelli­g'ence, ,surtout quand il est assaison­né par un ,sentim'ent de respons'abi­lité, devient r,a,pidement intéres­sant, pour ne pa,s dire attrayant. Cette vérité s'applique aux toutes petite,s besogneS ingrates dont nos vies féIninines sont faites:' triage du ]inge, n1ise en ordre des annoi­res ou des appartements, T,a!clcom­mada.g'e's, travaux de cmisirie, de 'C1[t­

ve ou de grenier! Peut-être avüns­nous cümmencé avec ennui, et sans autre stiInlllant que celui du devoir, notre tâche du JOUT. ::Mettons que ce soit .. . une lessive à serrer ... Mais bientôt, un petit mira.ge 's'opère au moyen duquel notre armoir,e à linge, avec selS serviettes· glacées nouées de ruba.ns de fil roses, et ,ses ,piles d,raites d' ess·u}e-ulains éblouissants, nous :paraît ,aus'si gTa.ndiose. qru'un poèlne à. cent strophes, aUSlsi inlpor­tante que I·e dernier vote ... En un mot, nous somm'es intéressées. Ah! qu'il est Ibeau, c.e ravonne·ment de notre hnnière intérieure sur les plus hum.bles détails' de la vie, et que notre na1:ure hum,aine a de tou­ehants {!ôtés! Oui, Dieu ,en soit béni, noUs aimons ee que nous faisons -surtout qua1nd nous le f.aisons bien. - Sans cela, se trouverait-il des in­dividus pour exercer certains mé­tiers , aussi ,nénibles nue nécessaires à notre existence collective .pour être ramoneur,s, lessive:UJses?

Mais, on l'a relnarqué avant nous, il n 'est nr,esque 'pas une de

nos qualités qui ne corT~.siponde à un défruut provenant die s'On excèS' . Nous nous intér~ssons ... 'C "est fort bi,en; luais 'pourquoi faut-il nue nous nous pasls.ïonnio1l!Si à notre ouI.. vrap'e ~ On pardorm-era à l'artiste certaines intempérances, attribuées à l'inspiration. ,Que le 'Poète, cise­lant un sonnet, laÏJsse ,passer" C01l!S­

:cielument, l 'heure du ,courrier ·nour lenuel, G8Ipendant, il .a, une lettre pres·sée; que le n.eintre, en face cl 'un ra.v1ssaut bouquet de fleurs., préfère la r'echeT.che du juste ton, pour 'Ce nétale .cr 'églantine, à la. Y1ünctuali té de son dîner, nous le voo]ons bien. Il est entendu que le tal~nt ... est un m'aitre tyrannique. lVIaIs helas,! ce n ',est ;pais le ,pinceau s-eulement, ce n "est 'pa's la plume que nous posons avec difd:i~ulté.

,e 'est toute chos,e. Nous ne' ,::;avons pa,s quitter à tmu'Ps l'oruvrage conl­~encé; noUls l'avons- pris, :peut-être a. contre-cœur, et il nous pr,end. Je ID ~adres'se ici exclusivement aux â­Ines ar,dentes', à ces natUJres ,pleine.s de ch-wnue qui, quoi ,qu'elles faslsent, ,8 'y :donnent tout entières:, et ne v'Ûient que le tI'lavail, que l'int.érêt du mOluent. Une de ces personnes ardenbes" supposons-le, s'est mise à réparer sa ga~de-robe. e;est ver­tU8'UX plutôt qu'amusant! Et cspen­dant il ne faudrait ,paiS' luoins qu'un treul'hlement de ter,re 'pour IR forcer à. ' .s ~ lev,er let à pos,er' son 'Û'Thvra!f!'e. En v,ain ses pauvres, alentours, Qui dépendent .d'elle pour l,eur 'subsis­tEl!nce, lui envoient-ils deS! 'a.ll:usions timides à lllll dîner :poSls,ible ... ,en vain lui suggère-t-on qUJe Peau bout prête à être v,ersée sur le thé ... Des monos'Ylla,bes diS'traits viennent les enga'ger à ]a patien~e. On sonrne! et

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' e'~t l'al)pa.rition d'unebonnedeIl].oi­,selle à laquelle elle s'est promi.s -notre personne a.rdente - de témoi­gner uue bienveillance .parüculière. Elle se lève. Enfin! Mais c'est avec un sentiment complexe de dépit :vis­à-vis de la bonne d-enloiselle ilnpor­tune, et de remords. CUI' que penser cl 'une activité qui Inenaee ·de v-Ous fai're illlauquer aux devoirs- le.s pLus rlémentaires de l'amour 1

Ah 1 no~ somlnes de bien ,pauvres ~tres! A peine avons-nous dOll1pté notre. paresse pour nous ,donner à nn

. travail qu'un second- eff{)l't devient nécessaire, tendant à nous détacher de ce travail. Ce n'était vrainlent pas la peine! Qu'en diriez-vous si nûus nous croisions les brUis 1 Mais la tentati.on est courte; elle ne tien­dra.it pas· dev,ant une journée d'e.x­périel1ce. N'On, vivons cl 'efforts. pUlS­qu'il le falut. D'ailleurs, lC'e,st not.l:e qualité de. lutteurs qui fait notre dJ­~nité et Je prix 'lle ]a vie.. N,ons S'3'­

VOlJS aussi que chaque victoir~ ,re:nd pins facile et pIns sùre la VlctOll'ê suivaute. jusqu'à ce qu'enfin la l~ü­te soit réduite à . .son rnini.ulum CP1U­

tensité. Seulement, ·de g'l'âc.e, sovez indu ~ '­

o'oots envers vütre bonne ]ol'·sque. Cl­;ant 1l0rS parquets. ,et les cirant avec zèle. elle ne veut pas entendre parler cl 'aller mettr€' le rôti ... Nous S0111-

mes- tons fa,illibleg SUir ce point! -A Port-R.oyaI, .Jans les Ecoles, de filles dirig&es par Sœur de Sainte­E il1.phémiè, les travaux à l ',aiguille du ffi3,tin étaient entr,e'CtQupés- de pjière~ qu:e réglait le 'son cl 'une clo­che. Au prmnl·er tintement, les ,élè­ves la,; «pet.ites sœurs», devalent

-pos~r leurs ouvrag·es ·qui consistaient pOUl' la plupart en c( canüsoles de grosse laine H. Cela, disait le, l'è.g~e­ment (( 'Pour tes a~coutnnler Il tqlut­ter f~ilement et ode bonne grâce Cf>

qu'elles font». Des camisole.s de

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grosse la-ine... cela ne.p~r~ît ,pas grisant ... et cependant l~ ,reglement était admiralblBment sage, et ,elle connaiss,a,it les profondeurs du cœur, J aqueline Pas'c;all qui. éteinte sous le nom ,de .sœur de Sainte-Euphé~ mie poursuivait humblement, avec des' S'crupu les inouï:s, sa }nission ,pé­,cla.g'o.gique. L'es ·gTa.nde,s dalnes' q'U' elle avait élevéest.- les de Pomponne, les de Gramnlont, une fois rendues au nlonrd.e et à sa contr.a.inte, à la so­ciété et à ses- inter·ruution.s per.pé­tuelles durent souvent bénir l,e son de clo~he ·qui leur .ava.it avpris' à quitter ( facilenl-ent et de bonne grâ­ce » leur tdcota.!re! N ()us dtevrlOns aller à Port-Royal ...

Car les petites choses ~on~ui ,~ent a,nx gTandes. Si. 1'on a apprI~ a s~ détacher à ternps de 1 'occupaüon al­luée on saura aUi'!!sl, l 'heure venue, se dfta('her de la vi e et de toutes' ses chères 13.ffectious, - simplement, comlne on pos'e son oUlvrag:e pOUT l'P­pondre à un appel ... QUltter et se quitter, ]a 111üitié de l'exi stence est là,

-------... -----------Dans la forêt

Nons voici en été. époque où l'om­bre a'O'réa,ble -et l'a ,déliDieu.:ye fl'i(:lÎ ­chenr ~ des hois nort'L8 ,attirent, nou·s séduisent.. N '0St-il .pas exqwR dp fuir le 'soleil pour s 'enf.oncer ,dans ·Ia verte ramée~ La :eol~êt, d'·aIlleut's.,. a la. reputation d'être une (( ~'~~l'~l­leuse, » ~t l'on voit les g'ens .a.ff:;l'bIJs, rhnll1;aüs;a.nts, .souffrant de nevr,ail­o'ies 'Ou d'lill màl chronique quel~ùn -1'"1 1 '1 ' , , ~ l' qu e fuir le .so ,el, ce regener,a·\ eu: pal'> ex·ctellence, pour s ',attwrd·er dans les bois de sapins, de chênes ou de vant une avenue de grands ~~bres. Ceux-là doivent. éJvit.er le vülslnage

des bois'.

Quelque temps .après le couohe.r du soOleil, ]e- bojs est fi éviter soigneu­sem·eut. Que d'enrüués font les 'a1"­br~ feuillus! Même à 500 mètres de dis,tance d'un grand bois" 1 'atm.os~ pher,e res'te encore humide. Et l 'hu­midité ,est l'ennemi de nombre de délbiles. C "oot ipourquoi · H ne faut 'Pas, en g'énéralisant b&a.ucourp trop, ain~i qu '·?n le fait aussi pour 1a mer, veIlIr, a.ffu'W.er, que la for&t, les bois., sont a reco,mm'andeT aux n1aladJes.

Que (lie fois rencontr.e-t-on das mères de famine aIV€C leur bébé ma­lingTe et souffreteux, -recher,cher les endroits les plus tourffus, ceux :Où ne filtr,e jamais un bienf.ais,ant rayon de soleil, et :s 'instaUer des journée·s avec leurs enfants dans ce bain hu­mide! on laiS'se le bambin s'ébattre sur le gazon, sur l'herbe fr:oide, loin de la lum~ère jThS'qu'à la fin du jour. Nous n'aImons pas le sol,eil ,et nous somm-es si bien à l 'om'br,e, dit-.on tou­jours ..

Trop de sol eil est !luisible, m,ais tro,p d'humidité conduit f1atalement a:u.x rhumatis,mes.

Que de .préjugés, et COUlme Oll a de la peine là faire ·sa.i~Hr les chos,es

. les plus :sunples.! C'est :pourqtuoi il ne faut 'pas -craindre de le répét€ir, le hois est bon -certains, j ours, à certai­nes heures; il est malg.ain, am con­tra.ire, alprès La pluie et dans le-s tajl­lis épais où ne ,pénètre jmnais la, lu­mière solaire vivifiante.

Il est vrai qu'il y a bois et hois. Ceux des hauteurs, SUir les versants, sont bien sUlpérieur.s aux bois de ni­veau, et les forêts chtirs emées. sont préférabl'Bs aux a!1ltres, l'air y cir­culant davanta:g-e.. Il faut tenir OOlnp­te de toutes ces conditioDJS, de. mê­me que de la nature du sol: s aibl,e, glaise, '0alcaire, etc. M,ais, ma,lgré tout, il ne fa:ut pas 'Conseiller à cha­cun l 'a.ir dies hois 'et des fOTêtfs,. LeruJr renommée théralpeutique ·est sur,fai-

Il

te, Que les a.rthritiq,ues, surtout. 's'en méfient, srurtout Uiprès la: pluie, et qu'ils n'hwbitent pas· une maison tr-O'p r,aprproohée des gr,and's ;arbr,es~

'L 'hunüdité fTo~d!e lest toujours à redouter et il importe die se souvenir . que lesl ,grands Ia.rbr,es feuillus sont defs fahl:iDants -d'humidi.té. .

-Calme superbe ': Du -cahne! N '·est-oe :pas :là :le c.ri

qui ,s"élève du fS'ein de notre généra­tipn 'e~fiév~ée, ~e 'soupir qui résume bIen d~s -exIiStenc.es ipTe.s'Slé8os et hal'e­ta[lte~ ~ Du 'C/alme pour pens~r, Ipour ü'ta.valller; ~'U ,caJ-~e pOOl' jûui!r, et pour souffrIr 3;UiSSI! . . . .

Que he:aucowp· se fiassent illUlsion en récŒ.a.mant un ar:vêt dans le tour­billon qui les, ·entraÎne une ·a.ccallnrie dont ils ne vO'U'draient !pa'SI tS 'il était 'Pols's'~hle de la leur procurer oe[a 'd ' n 'est Ipas .ourteux; qu'uu plus g',rand

nombre encore ne fassent ,rien .pou·r -arriver ·au ,calme qu'ils désirent ' l~ chos-e est certaine. Tous ·même 'ou­blient le plus, ,souvent q.ue le cailme 80Slt un état :ù'âme, qu 'B vient de nos dispositions 'Plus que de nos cir.con­stances, qu'on ,peut rester 'maître d'e soi dans la tempête 'et s'agiter ailo'rtS que le vent, leciel et la lner sont au repos·. M1ais, cooi .admitS" nul ne con­teste Il 'utilité ·et la v,wleur 'dUJ oalme, t.ant pour c€llui nui le possèd'e que pour ceux s'ur lesque1s s· 'e~er:ce sa bienfa1,S'ante influence.

D'où vient. done que 'ce calme pré­,cieux puisse être '-Ra:r~ois' ,si irrita.nt ~t qll~, loin de pac?ier, -de modérer, Il 'excIte au ·contr-a1re, blesse ou re­pOUls'se~ Il doit y avoir là queloUie IIllalentendu, quelque . ;aHia~re impur. du -clinquant au lieu d'or. C '·est qu' en effet re .soi-.dis'ant c.alme s'e·rait mi'€Iux norp.mé, en certaÏIlts calS, indirf­f.éTenCte, négligenc'8' oru: égo~-sme .

Page 3: Supplément n°11-12 1907

Si les difficultê~ -des autres e~ leurs emharras me tOi'U'Ç:hent n~U!, SI

leurs ,d'OllilelUfS me laiSSient fro.id.; si môn 'Cœur ne s'émeut pas de l 'InJus­tiœ et que ni 1 'indign~t~on. ni la .'p~­tié n~ le fialS.sep.t treSiSIaflHu, l!l e,s~ eVl: dent qu-e je n'aurai a.l~cunel ,-peme a rester corr.ect, inlpt\lSSlble, a mesu­rer mes paroles et. me.s' ·actes, L'âme qui souffr,e ou qui vibre aux souf­frances .(}'~nltrui, et nue la, vU'e dru lThflil étre~nt. péniblement, se .dJétour­neNl de moi; S~ ,peine s'exa,Spér€l'\U à mon conta,ct. - Faut-il B "en éto~­ner1 - C'est bien à to.rt toutef~lS (pi 'on .s'en prend à Illon cahne, plU&­que mon indif;f~rence, Illon lUSO'l1-(o,i..ance ou nIa .dureté sont. s,euls res-pOnsables.

COllsid€rez, ~)a.r cont~e, cette pe:1'-s()nne qu'anime nne VIve et reelle syro,pathie: ~lle est reannée iusqUJ:au .fond de son etre Ipa,1' les nl.a,ux etn el­le voit et par . ceux do~t :eJl~ ~onnaü l'existenc-e, toutes les lnlq\nt~.s~ tou­tes lers tyrannies l'affligent. }'1a.ls,elle g'..arde son eUlpire sur elle-U1-e,lne, .eHe n e se l'lépand palS en pal'~les ,lnutlle~, en témo~g'nag{\s et en n.glttlhons sté­riles,; -regardant les choses de . n~us hant. fille se l'appelle ('fue la. ~'Ûl.ere de l'homme n 'lacco'lnplit pa·s' "La JUs­tice {le Dieu, -que :se trénl0usse1> se torturer, n'avance pas d'une hO'l!e les affai·l'.es ,d€ ceux qui ~nt ~esoln dtaide et d'u:p-pui . .coln1ue Il fmt bon se trou v.er en sa compugmi.e! Onmme son rnime apaise pe.u à peu et donne du cnu l'age 'pOUl' se l'éRigner, atten -àre ou surmont.er! ..

,\!{nis laÏJSsons r.e prol)llelne <1u m13.1 et ·de .la -sOt~ffran~,e, si. d~,~lo';l'r.eux toujoun's qu '11 ~ ',ag'lsse de 1. ~n~lv]Jdu, d~ la fanülle ou de la :S~lete., Pas­sous à la, vie de c1ha.que Jour, a l'e­::üsten<:'e quot.idienne avec son cor­t,ège ha:bituel de tifav,aux et de ,eo~­pli~ations, de devüirs, de. c~ontrarl~­tés, ,cl 'exigences ·et .de 1)lI31S1r:8 aUsS·l.

C'est bien là >certes qrue· le ca.1rrie est néc.essaire, difficile à .con~èriVer et précieux à rencontr~r. Mals- enC'ore le faut-il de bon aIol. . .

Si l'amour de m,es ·alls-es·, :nn peu d'inŒo1enèe, Ille font ~c.la,r~r, avec ce ·petit ·air ennuyé et lm·patrenrt flue nous connaissons tous, ~'ans lerver les yeux de dessus mün~ ~lvr~ ~u, Inon on'\Tno'e. sans me .derlnnoer nl lTIB

hâter,Mqüe la chüse n'en vaut p'us ~,u peine, qu'eUe ne .pre&s·~ pas ; <ln 11 seTla toujours, temps, quhl est ab,Eml'­de de se préoc(n1JP~r ,e'~ -~'e s 'aglte1', _ ce calnle ne Ibene flC~eya, ] e le c,flainsl , ni à n1oi.-mêrne nl a. c·eux. qm m'entourent. Il pourra avo~l' d e.' ~,n­convénient.s gr,niveS', entr~lner (tes retlarlCÙs fâJcheux, des ennUlS de tOl1,s g'eUl'es. Le véritah1e ealnle ne, con­siste :p.a,s' à fermer les yeux afIn de ne pas VOiT et de deIlleUrer dans une do-nce quiétueh~ , ressembLU'nt un l)etl Ù l'insouciante igno.! -anDe d~ 1,'e~­fant, nlais à agir, à dls-cuter, a refle­chir ·avec une mesure, et une T)ü:s.ses­sion de soi-l1lême favÛ'ra bles au Ilbr.p exel'cic.e du ;jug-en1ent et -de la fRl-

s°3-·'ai parlé d'égoïsn1e. 9r , le fleg­me qlLl me ti·eut si tra~qul1le, un. peu 'jnerte, ·dans les. cOlTIphca~\Ons et 1e'8 difficult.és sans ces'se re~alss'antes de la vie, n'en est C'ertalnem~n~ plas exemlpt. Quelqu'un d 'aUttr~ eVldem­ment .devra faire ee que Je trüuve inutil.e ou remets à ·plus .tard. -:- Oe sentiment lllêm,e nB' cÜ'~t~'l~ue-t-]1 pa,s à a.u~nllenter ma pla'mdlte ~ - Que~­qu'un idevra .g.e :prép~c~per, eXlaml­ner prendre une declslün, pürter le fard,eau de l'incertitude et de l'at­tente. La tàche matérielle ou mor-a­le de ce quelqu'un s'en tf'()iuver,a ~u~ mentée en mêlue temps que dllUl~ nuera son res'pect pour un ~alme qUl tient ~li -pE:U compte des fatIgues, ~es soucis, des inquiétudes dru '12ro~L1a11!..

Il est des cas., oola est cerrtaln, oU

93

mon im·passibilité se justifie, où je suis dans le vrai en trouva:nt les· lJré­occlupations exagérées, l'agitation absurde, la hâte nuisible. l\1ême a­lors, toutefois, n 'y aurait-il pas heu de tenir ,corn pte des désirs et de.s sentiments de ceux qui lTI'entourent., de me mettre à leur 'placee ~ Affa ire de caractère, souvént, et plus enüore d~ santé, cette jmpressionnabi'lité, ces inquiétudes, ces soucis hors de toute -ppoportion avec leur objet: Les minutes parais-sent des heu1'es, et les heures, des j.ournée.s, à l'être souffrant QlU faible -dnut les fit8tl'fs tendus, la -s'ensibilité morbide gros­si-ss,ent les ohs1taoles, voient partout deS' dangers et transforment en surp­pliee l'attente ou l'inc.ertitude. Ne vaudrait-il paes la peine de le:s épar­gner, de les 'satisfaire da;ns ,J,a IneSll-1'e du poslsible. Ils -prenc1raientpeu à peu confiance danes rune tranq.uilli­té qu'ils s-au.f3ient n'être ni de ,] 'i­neTtie ni de l'indifférence, et ce se-. rait bien I.e me~neur m'oyen de les calmer, de leur faire a;p,pr.é.cier et désirer « un es'prit doux et naisible. »

Voule~-vous une pr,euve encnre d.e l'égoï-sme que Ipeut cooher ce ca·ln1.e superbe, toujours prêt à regarder de haut les faibless'es, les souffran­ces, 1e·s ag'itations -de 's.es sem bl-ahles, toujour.s p:riêt à leur jete1' l'a:Ulnône de sa pitié dédaig'neu,se et hautajne~ Voyez · avec qUielle ra'Didité j1 dispa.­raît devant un d!ésa,ppointenlent, un chagrin ner.srOnne]s, devant nne res ­ponsabilité que personne ne -peut p,artager ... C'est moi qui 'Su~ 's tou­ché dans mes intérêts" ,da.nsi n1es a.f­fections: ,la fl~he me va droit am cœur, et cette impassibiljté .si COU1-

modle devant les lua'ux cl'3 utrni. il n'en re-ste p'lus trace. Je suis même si troublé, si bouleversé, .si 'p~ll lllaî­tre de mes pensées et de lne~ a ·'tes que voues en restez -ébahi. Quelle tra.nslf,ormation! - C'est moins en-

core peut-être: une piqûre d 'm.nour­propre, une 'Opposition à. ma volon.: té, un ohsta.cle à l'aeeomplis'senieNt. de mes désirs. et Ille voilà emport.é, l',ageur impatient et mauvais nu seion ~a nature, '31TIer, SDinbre: , jro ~ nique .. , Dispa,ru le {·.alm€ dont Je lue fa.i~aj ,& g'loil'·e. Plus d'un 'pourrait lU 'en re'mont,rer par1l1i ceux que j 'aippelais ·des nerveux, de·s inquiets. des exal t.és.

A.h! 1e ,ea:l1ue qui "per's Îs le dans les j'Ours durs et .sombn~,g, c.ornme Celui qui apaise et guérit., n'est pOInt tIUS nhj]oso'phie sU:perfic.ielle et légére, :lue pasip.jvité é.g-oïste. Le vrai (~almB est fait rI 'une saine a.ppréciLflüoll de Ja valenr des -choses, il est fa.it SUT ­lout. de di~cip]ine intérieure et de confinuee en Dieu. *~ ...

••••• L'art de vieillir

On parle beauoowp de la dé~éné­rescence de la. 1'a.oe humaine. C'est qlJle chacmn est à luêule -d'obserrveT le~ vi'C ees , lels ta.res de 'son époque, tandis q'U 'on ne connaît qu 'inlpal'fai­tenlent les teulps qui nQUS ont pré­cédés. Sans-avoir l 'jnt.entÏ'on de

. prendre la défense du te.mps pTé­sent, nous l)oU'vons ·et devons eonv-e-­nil' qu'au n1ilie'u du concert de 1a.-111enta.tions qui s'élève d€ t.outes pa;rts à ,pl~OpOS de notre décrépituij:e précoce, de nos petites tailles, d!e nos mauv.ais es dents, e1e nos yeux myo­pes, -de nos ehe.velures nl] sér,a,hle!::, nous avons ·cependant de - réj()uis~a.n­te'S surprises. Les oc.togéna.ires ~ont nombreux da.ns tons les pa:y~; où ne Je-s conJllaÎt g-énéra:le-menr pas iparoo qu'ils habjtent plutôt les v illa.geSI ou le,s fei'ulef':i. Nous ne ~OInme'8' donc \).él S si décl'€pits qu'on \i'e.rut bien le dire; notre jeunesse 'Présente' -fré­quemluent des .s. péc.im'en~ d 'homrne-s et dû f.mnmes SU perbt;.s.

Page 4: Supplément n°11-12 1907

Ce. qui noUlS' indulÎt à cr.oire à. une décadence de la race, ·ce sont le.S' lé­gellldes f,abuleulSles qui IS 'écrivent et sie racontent, sur -des vies' humalinetS d'une dUTéé Lantals-tLque. Des écri­v.ailllS .des historie'DIs mêIne, affir­ment '\Qlue :certains indiv1d~iSt -ont vé­(ffi 130' 150 ou -176 'ans·, ,cl i1s ·aiCoonl­paJgne~t ' c~s' ~hiTfres de d~tailsl q:ui semblent ;prouv.er Leur ,~rutheTIJticité.

pIe nlai,s moins' ,S'0:ph1s,tiquléi; Jal ,r,a­Irl~tk des agglo'nléralblolllS d'haibitan~, lavec 1eUl\S' inf,lu.ences' funestes, et dé­mtOf'alis\antes, 1a; mOl'HI,ité 'sfl1'p:érlelUre 'p<l1r mite du dioor.édît qui .s"attachait à l "<l11c:ooliSlneet à la. d&barrche,- to'U­tes /C!eiS c:aus'es- pÛl~,ai~nt cont.rnbue:r à former des g'énerab01Jis' ·phl'S .glal-nes ,et 'plus résistaiIrtes,. ,

iDan~ les, d~x derniers, siè'C.1e'S', les ch~ffres Sie sont ,rélgu~alrilséS'; 0elPen-dant on ne :peut y 'oompter sÛi}',e­ment, car l'étalt ,civil était dains-, ~ "en­fiance ,et ,la p~upart delS' 'gens ne CO,n­nals's'aient \R,a,S' la ,date de leUlr nal's ... sance. Il enste même une 'Co:quette­rie du gl'and âg·e qui ,consiste à se faire plUis vieuiX qu'on n,e l',est T,élel­lement. E~t-0e 'pour ·g.'attirer, dru: reS'­pect ,ou des: ,éga;rds' ~ N,OIUS' ne ,s~von~; Inai~ lain-delà de 80 ans, les, vieIllail':ds ajoutent volontiers à leurs ,a\lJ'Illé,es ,au lieu d'y rettla:nooer 'CO'lnme J.e font pa:tfoi,g' les, gensl d'âg.e mû;r.

A l 'o'ooasioIlJ cl 'uln des deTnjier~' Tle­censem,ents du C,anada, on :prooédia à une 'enquête rn:IDultieuS'e ,pour véri­fier l 'assl~11ion d'un granrli nom~re de CaIl!a,dien6' d'origine françalJ1Se qm se pl'iétenc1aient :centenaires. La commis1sio[1', ·assœtée Id ~un géné.a~o­giste distingué, détrlouill,a le~' ,rlegl~­tres. Sur 31 iperls'Onnes !se dtS'ant a­gées de 100 ans, l ~enquête 'établit que 28 avaient de 79 à 90 ,ans. Le m,~me écàrt se tem13rque sur l€o'S' âg,es' ;plus aVlanoos _; }:eg. individus, qui s,e tar­guaient di'av(}~r 108, 110, 112 et 120 anIS, n'en arv,<l1ient 'Pas même ~OO. Il ,peut ,a!U:8'Si se faire que }a fUIte dru temlng le ' manque de mémoire, et

F' • d .. 1'.aihse,nce de 'Pomts 'è rel).ere clau-

1,1 est dl'fficiile- d'établrr :tes ôa'Uises de la long-évité. EHe se tr'Ül1ve par­fOlS héTéditair:e, 'et chac,un 'coIillait de 'ces, fanrill~s où de ipère 'e[)J fils ()!ll

,dlérpa,s~e 1a 80rne année. La fenl1ne ~st plus '1"ésistante que Fhomnle;. ,plus l'âg'.e 'est él;evé ,plus 1a :PDo'üo,rtlOu du Iiombr'e dets

' fe1Ulnes s'alc0entue.

On a ·de tOlUS' tem'ps· chei"ché à éta­blir les Œlluses' qui pauvent favoris'el' une 10ng.1J1e existence, nl<l11s' on n'a ri'en tl~ouVié de rigourerusleme-Illt ôer­tain. En qifiestionJliap.t les ,:ieillap~s sur le.U:l:_J~;:enre de VIe, on 'SI :alP~rçOlt que les uns' se lèveJ;lt tôt 'et 'se cOU'­chent talr:d! et traN'aillent bien avant dams la nuit d',ruutr'es ïVivent très soibr:emeDlt, ,d"<l1utr-es très, 00nfor:ba­blem~HlJt ; les uns .attràibuent leulr cou­s'ervation à un régime trè.s. régulier, l '!absenœ d'témoüons pénibielSi ; d'auL tres 'enfin aiffirm·ent 'a/voir tr'av,e'rsé une vie agitée, pleine d'épre.uve:sl et dJe :périts.

Que 'Conclure dle tout 'ce'la ~ a 'e~t

sent oes err'eur,s' 'ohe,z les vieillardS'. On ;peut adm'ettte oependoot que

la vi,e humains av,ait d~'S !Chances· de se prolonger dans les siècles lP,ass~s rplus qu'à notre époque. Le tra,,:,aIJ en 'plein atr, PalimentJation V1UlS Slm-

qu'il v ;a dies tempér~am'ents' 'Pfus, r,e­sis'tants que d'autres. Les Cl,rcoIllS­tall1C'elS extérieures n'y oon tn buent que f.ort ,peu, ~l r~ll~;ber:a:it m~l1:~ qu' un g~enre de Vl:e penl~leet mIser a,ble n'emp€ohe paiS: ,de VIv.re longtem·pS'. On -a vu deB Inendiants, expolslés aux privations et inte.m:pérlÎe>s~ die vieux soldats invalides, des femmes ma:­riée/S ;plusieurs foi,s et mères de nl()m­br.eux ·enfantlS' odes vivandières., dieS r,eligi'eus,es, l<1I'épas,s'er sensib}.~Ulent les limites 'habitueHes de la VIe' hu-maine, - .

Les ,savants et ,les Tlihi10,s'Ü'phes' vî-

V1en~ en générall l'Ü ,~tenlps" l,es rois d>éVlennent r'arement f.ort âg-és' les dernier~s papes 'on~ véleu foi,t l~ll'g'­temps, notamment Léon XIII, al'ri­vé à 93 ansl, m:ais ce TI 'était pais habi­tuel, 'puisque 'sur les 300 "papes' qui les 'Ont précédés, 5 seulement avaient dép.as:sié 80 ans (dont Pie IX a-vec 86). .

L'instinct de la ·conservation est si pUlss-ànt qu'on a de tous tem'Ps' cher­nhé à prolong'er ] 'existence hUlllai­ne .. De.s élixirs de l,ong'ue vte, des em­plâtres, la transfusjon du 8a.n~ de ce-rtains animaux, Œe'S sels de - vje. Œe6 fioles d'imn1-ortalité, de.s thés di­vers ont tour à tJOll'r 'passionné l'es gêné'Dations- précoo,entes et fait la fortune d€,s exploiteurs de .].a bêt.ise huma:Îne. -

Oe qui peut conduire à uu ~rand âg'e, c "est la frugalité, la simfplieit.é de la vie et 's·urtout la l"ég1lüa:rité dans l.es · habitudes, le ,s'éjour à la CaDl1)·a­g.ne, l'a:bsence d'émotions' pénùbles, l'exer:ci~,e d 'lIDe professlÎon s\a-lubl"e et confo:rme ,au t.em·p'él~a-lne11t. Nüu:-) y ajouterons üe-s trois 'conditions : _le cœur ;t?;ai, l '·elglprit saüs,fait et la COll'S­eiel11ee tranquü1e.

....... --... _ .... , ..... - - - -

IJ'éveil des idées Nous E'utendions appliquer à un

écrivain français, mort il y a quel­qUE'S années, cette jolie épithète: 1\ C'était un éveilleur d'idées' ll; L'eS idées, ont. en effet, pOUl!' les: cer­VeaiUX a'0tifs au.ssi, besoin d'être é­veillées et nlênle 'sou.vent l"éveilJées . Nou.s somUles en~;ourdis et fle·g'­~a.trq ues de nature, ct si deis i'lllPU,l­S'Ions idiver.ses ne ,survenaient, nou~ donnerions l\al'eluent. ee dont nDU'S sommes· '('-::1 pables. ~hysiqu€ment., ia luUe pOUif le

paIn qu ciÜidi en, det; riva.hté~ cl 'in té-

95

l'êtls, etc., nous poussent à àgir : s.a:ns l110bile précis et iml)érieux, nous nous laissons aller à lJllle douè-e indo.:. lellce dout un ehoc violent peut ~~ul nous tireT. ' .

a 'eJst humiliant à dire. 1nais-nous aÎlllons rare111ent le travail pout lui­mêIue. Le trava-il intenectu~l aussi, nous POlllTions dj.r~ surtout, 'e'xig',e une fO'rce de volonté que nous ne tr,ou'Vons pas.eh nous-mêlnes. A l ~é­cole déjà. le sentiment du devoir d'aPl?r~~dTe ile s·uffit ;pa~; il faut de~ nvallte-s ,d ~anl0uT-propre, l 'ému­llahon, le desIr a.rdent de réjouir ­c111€lqu'un, pour donner à l'enfant 1a force de travaille-r eonsciencieu8\e­nl'ent.

A cet âge et mêule ,dans 1 ",arlole§­cenee, on n'a. pas ,cl 'idées, 'Pel'SonneL les; on eInnilafJ;ilsine des notions et des idées toutRs faites; une foiS' 'le jugement formé, il se fait un triage da.ns cet amalgallue et l'esprit COln­lllence à tireT ses déduct.ions·, Da.ns la plup~.rt ·des' CJalS, on l.a.i.'Sse tout tran:quillelüeht .ce tréso-r, petit ou gra,nd, de conn3lsslance.s latentes 1'13-Doser dans les has-fon'ds du ('erv~aU' d'où il n'en sortira. quelqu:e,s vesti~ g'e-s que da.llls Ide r·a.l'€'S·· ooDasions et où il finira pa!r se desséCher et dis­paraJtr'e.

Oh! ] es 'éveilleurs ,d'idées, qu'ils sont 1'3!res, et quelle bene nlÎs&Îon ~ls o~t ~ rempJir. B est vr~,i qUie cette !111l:5S10n est 'süu,vent inconsciente et Involontaire et qu'ils ,assistent rare- -Iuentà la In~isf)on dont ils ont jeté ~a. senlenc,e. Il y en a. trop peu, ni~i8 JI Y en a, TJDUrtant., grâce à Dieu. d-e ces. es:prits· vivifiants qui, au lieu d" é~ pal'SISU' l'atmœphère autour d'enlX., la rendent presque l'l1minellise €t ou­vrent 's1~,bitenlerrt devant leB yeux de~ hOrizons nouveaux 'et inatten­dus. Il n'est pas né0essaire d'être un p;énlie p'ou1' cela.; il vaut peUltr être nlieux n'ôtre 13a-s· en deho'l's dB la

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mesure commune de.s ~rits, mais il faut avoir du bon senls' et la 'chari­té ,de l'intelligence, \Si nous pouvons dlire :ainsi, ,c'e'St-à-d'ir,e faire .part larg:emeni de ce que nous aVons ac­quis. Il y a delS· 'aValres de s'Ci~nce comulte des avalT!es d '.al'lgent, et Il en est des -uns comm'e des aJUtres, ils s'appauv:rissent en l'iarpinant et en croyanlt cons'erver jalousemeIllt leu,r\S trésors. Plus on donne, sUJrto~t dans Je domaine intellectuel, plus on s'en­richit. Il faut que les idées s·e fas<s:ent jour pour fructifier; ·comme l'appé­tit vient en m'angeJaJnt, les' idées v.i'ennent en t11avanllant. L ',argent mi,s dans· un bas de laine ou s'Ous un m.aitelas ne l~appoTte rien et se trofU­ve suj.et à toutes sortels' de r'isq ues, tandis, que 'Celui qu~ est pla,cé rap­porte s'On intérêt.

Eh hien!' 'PLa'çons notre ca piJtaJ ·d'idées, semonls, nos ü'onnaissaJll'ces autour de nous, daIl!s l'humble 'S·phè­re où nous, noUiS mOUVOIliS,. Sans. avüir J'air -de 'Pontifieil' ou de prêcher, ne craignons rpas de,nous' intéresser aUX jeunes, les ,avertir, de les amuseœ.

, On ·aJpprenJd be'arucoup en s,',a,muiSant d'urue manièr.e inteilligente.

J'ai ewore .UIJ1 sQlUvenir exact de lnots entendulS ici et là, :dans ma j'euJ

nesse, et qui ont été de f\Téritaibles jalons sur ma route-. CenllX qui les ont prononcés seraient bien Isurpris de leUl~ influence', et moi-même, en exa­nlinant maintenant le !S'ens· ,et la pOT­tée de ces'mots, j'ai peine à me ren­dre compte de l'im-prB'slSion puis­sante qu'ils . ont prodUlite sur moi .. C'était l!robablement juste 'Ce qu'il fallait en ce moment à ·ma 'petite in­telligenc~ .cl 'enfant.

Un jeune · homme arrivé brillam­meIllt au ter,me de S'es ét1lJde1s·, me ra­oontait qu'il avait étéélèv.e nlédio­cre, quoique bien doue, jusqu ~à une cerrtaine c18JSse. A la, rentree 'oos c!,a,s!Sles, Ison nouveau ,prQ'fessleu'l" a,-

dress:a aux élèves ,son petit .. Cli!scouTS ordinaire, ,qui fut une r,évélation pour notre j eU!I1e homme, et co~me son chemiil de D.amaJs·. De 'Ce JOUI].', il enttevit l '-étude ,et la vie sous' un tout autre alspect et devint ulll ·.ex'CeL lent écolier. Il est p.rohable que CJe mêm'e profesls'eur avait adres,sé les mêmelS -pail'oles, ou à peu 'Près, à de nombrl8l1s,es génér,ations d'élèves j ont-elles toujours été aussi f1'fllctueuL ses ~ N nus n'oisons l' es'pérer. l\{ail3 n'eût-il éveillé la, 'conscience et inr~l'pi­l~é l'am,our et Le respect de· l'étude ·qu'à, ce seul élève, qu'il mé-rite la I]'e­cnnnaiss'ance. - On ne se représen­te pas tout le bien ou tout le m.a.l qu'on peut f.aire pmI' une pail'ol~. ~'é­veil des idées· peut être arus's'l bIen funeste qu'av,antrugeux, et il ar-rive malheureusement qu'elles :s'éveil­lént le .plus souvent dans le .mauvais . sens ·pa'rmi la jeunesse.

Que c.eux dornc 'qui ont de bonnes armes en fa'ss.ent usage -pour lutter contre les m,auvaises' influences, et contrebala3.1JCer le nlal. Les, profes­seurs sont 'si bien placés pour cela.; j] leur flaut si peu pour être .adorés de leurs élèves -et exe'r'cer sli'r eux une influence ineffaçruble. Qu '-avec l '·amour de l.a science, rendue inté­ress-ante alltalllt que possible, ilS! é­veillent leur conscience e,t leThr cœur, cl les passionnent· powr tout ce qui est noble ,et bon. Qu'ils ne craignent pas les digressions, guanq l 'oc~asion le permet, C 'est c~ qu~ s 'lffiprnIl:e I,e mieux ·dans· la memülre. Un detall mythologique, g'.éog.raphiq.u~ .ou: :00-tallJique dans une leçon d hlsltmre, réveillera l'attention fatiguée. Il y a un gra:nd charme à foul\rager dans d 'aultres pl.ates~ba.ndes; c'est en pe­tit l'attrait de la contr'e.ban:de et du fruit -défendu; professeur et élèv~s 18 'y reposeront et s'y r.arrraichiront l'esv-rit. Mais les· d~g-~e:S'8ionSi doiv,ent ètre courtes et ,motI'Vees p.aT le 8luJet;

ne nous y égarons pas et qu 'Ulll~ di­gression n'en amène pas une autre; saiohons re,venir ,au plus vite à ... noo moutons, >c'est-à-dti.r'e :à notre vraie leçon. niais ne fait -paS' des di­g.ressions qui veut; il faut en _avoir les nloy~ns, ,c'es:1-à-dir·e être exp~r! en bien des choses, et a'Volr cuJlÜve son ·esprit dans tous. les, sens.

Que c'est be,au· d'éveiller les idées autour de -soi, de voir' un fTont s'il­Iummer ou des yeux brillf}r ! On .peut provoquer Ides ·év,eils · d 'lÎdées d.ans tous les domaines" nlême lesplUlSiIWO sa.ïques et suge;él"er aussi bien une nouvelle donnee algébriq ue ou. un nom. de plante exotique, qu'une m·a,­nière plus prompte et :plus soci.gn!ée de Drépal~er un potage ou de larver du linge. N OlS idées peuvent et .doi­vent s'étendre dans to-us l,es sens, et plus elles s'étendront, 'plus eUes se­ront exercées à s·',étendre davantage. Plus un corps ,est rompu à la, gynl­nastique, plus il est cap.a:ble de fai­re des· exercices compliqués.

QUia,ru les idée's !Sont éveiUées, qu' elles ont teçu l'im-pulsiÏon qui les é­veilLe ou les rléveille, elles tl'ourvent à s'alimente!'. Elles ont faim ,et elles ont soif ·et s'ing-énient à. trouver à. mang-er et a boire. Et ne dites pas ou 'on en peut perdr;e l'esprit; œ n'est pas: celw qui fait chanceler la raison, quoi qu'on en disie, car il y a prlesque toujours, à côté des fonc­tions intellectUielles, ass·ez d 'oblig,a.­tinus q·ui fatiguent swlutair,ement le corp·s en reposant l'e-srprit, L 'hoID11Jle ne 's,e nourrit lJ3!S seuleiluent de palin, et il faut qu'il cherche la. nOflllr;riture de son e's'prit ausi bien qUle celle de son corps. sinon sa vie est incomplè-te et m.a.1heureuse. ***

•••• Du soin des malades)

Qui de nows n'a. eUl 1.' occasion, d.e voir à l 'œuvre une rehgÏeus'e ou une

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gaJrde-'maJarde et qui r:efuserait 'son adnl1ration à ce savoir-f.aire, cette r)'l~e:S'tesse silen.cieuse, cette bonne grâce sereine, toujours attentives- à s'oulager ou à 'prévenir le malai'se, Que d:&ploie sains Is'e las,sler cette bien­faitri~B' de l'être souff.rant ~

C ':est que si l'art de guérir est en -progrès, c'est pairce qu'illnar.che die fl~ont :alvec celui de donner les soins ordonnés par le !praticien. Et l'on sait que ces deux fa~teurs ne contri­buent pas peu à hâterr Ulle 'convales­cenc.e, ou à faire de cene-ci une c.ho­se très ·douce 'pour lema.lade, -pl"es­qrue agréruble.

Aussi ten.ons en honneUJr la .pro­fession de g1aTdie-malade, et ne né­gligeons rien pour aUJgmenter le nvm,br'e, trop 'festreint, 'des étathlis­semenbs où se fOTme le sav-oir théo-­riq,ué .9t pratique de Ices femnles si éminem'm,ent u.tiles .

La. prmnière chose qu:'on dema.nd1e d'urnf) ga.rde-1Thalajde et s'ansl laqUJelle elle ne remplira qu'imparfaitem-ent ses devoirs, c "est, cl 'une -p.airt, une a:bruég-·a.tion com:pJète, de l'autre, une O'béiss'ance implicite' ·aux ürdre.s et aux directions du méde-cin. D'e lnê­m.e qUle le chev-al 's'e dirige dociile­ment d"UJ côté où le v.eut son 00nduc­teU'r, la garde-malade n'a d',aU(tre progranlm'e à suivre que l'a,ccoID­plissement 'rig.ouTeux des· ordres prescrits, avec cette difféTenee et cette sUJpériorité 'sur l'animal, q ll '

eUe sait le .pourquoi de· ces ordJl"es. 1: lui faut donc un -certain deg-ré

d'ins,tructron, non pas cene qui por­terait .sur l 'hiJstoire nu SUr la myJp:o­log~e, m,ais au moins faut-il qn'elle possède qUJelques notions! de la phy­sique des- ménagères üu de la chiInie de la vie pratiqUie. De telle sorte qu' elle ne s'avis,e pas de cons'erver de la g'}ace d1ans unr-écipient en fer, -qu'elle sache jpourquoi une 'CouweT­tUŒ"8 de -laine, .si légère ,soi1reJle, 'est

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. un accumulateur ele .chaleur, pour­quoi ans'si cette Inêine' CJouve'rturre peUJt devenÏ.l~ un aClculillulateur d·'in­fe.ction .

Propreté, ventilation, _ désinfec­hon, étant les trois grands moy,ens cU'ratif ~, la, g'wrdedTIla,la,de ,s 'app'li­quera à les -réalis·er.

Propreté de' la challlbre, propreté du lit, propreté du. cor·ps du mala­de, voilà qui est ablS'olu'l11ent néces-saire. -:----

Donlme c 'est l 'air qui gâte Peau, l'air qui infect'e les pla!ies, les sioins

. les plus minutieux steriQ'Jlt donnés à. une bonne ruéDaftion. En hiver, l'air du dehors pénètre v'olontiers par les fentes de,s' fenêtres; caJ'feUltr'er Icel­les-ci à l'aide de bou.rrelets, s erait une précaUJtion anti - hygiénique ; tandis que le pe1tit filet d'air venant .des fenêt,res, c.onlbiné ,avec l 'air d'u­ne cth81ninée où brûle un bon feu, constitue une eX'0ellente ventilation. En outre, il faut de temps à a:n(tre un grand balayage d 'air~, übtenu']Jar un .courant d'air vif, a~orsl qu'on a préalablelllent transpo,rté le mala:de dans une pièce chauffée et un lit longuement réchauffé.

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Il est hon de supprime-r de 18 chamhre du maJ!ruéLe tom ce qui est mutile, tout ce qui prend la place de l 'air· ou sert de réceptacle à la pOU1S­sièTe.

Il faut que le ,l~t ne soit ni tro~p haut, ce qui serait incommode pour la g~alrde-maladle, ni trop haiS, plÛS­que l'air d'es, <:'ouche·s inférieur·es est nl'oins pur que celui .des' Gouches éle­vées.

Bon nombre dè g·ens s'imaginent que l "aéraÜon provoque les accès; de toux ; contre cette erreur, la g;alr.de­malade doit protester avec doue,eur et fermeté.

Et p'U~sqUJ '.on sait q'ue le mrcrobe tend à s 'rubaiss,er pour tomher dans les couches· inférieures, · il · y alllra

dlonc une cm'taine lllaiüère de·' faire usa.ge du ba'l,a,i, et la garde-malade n'en confiera qu'à eJl.e-luême le soin; parfois, elle répandr,a un pe'u de chlorure de -chaux sur le p1anoher qu'elle va balayer.

Une bonne garde-Inala.de ne s·e ] ai,sse em'barriasser pa:r rien, et Sjau­r·a toujours suppléer ,au ,dénllem~nt d'une marson ou a '1 'lm'Prevu de.s C11'­constances ' c'eslt ainsi que du papier ou des jO~irnaux brûlés à grande flamIne sur le·s mÛ'ellons· d'une cui-8Îne pr'Ü'cll'reront en quelques sec~n­des le linge brûlant dont -on ·a beSOIn; à ·défaut d 'eau bouillanbe, un oata­plasme dé1.ayé à l'eau froide f.e-ra son eff'et, quand la chaleur du corp::: s'étant communiquée a.u catapla.sme les deux finiront pas f'aire bon mé·· nage. - La gard·e-mal~de doit en outre posséder des connaIssances cu­linaires spéciale·s, et ne confier qu'à elle-même l 'aprprêt.du p,l.an o'r~'Ûn~é; elle s'ins1pÎ:reora aussi de ce faIt bIen connu que ce qui a bonne ,3'· .... Y)aI~n­ce, ce' qui est servi non seuleme~t proprement, Inais avec un ceritalp. g'oût d'a,n 'langenlent, pour ne pas dI­re un g'o'Ût a,rtistique, contribue à donner l'appétjt, et procure une jo'uissance au ma'lade.

Pindrure 'l'aconte qu'Esculape tfiai­tait certains Inalades en leur fai's'a'llit entendre des chants agréables. La médecine mDderne ne réu·rouve pas ce m'oyen, 's'il 'est a:ppliqué 'en tem·ps oppÛ'rtun, et avec l "assentim'ent du docteur.

On doit au malade de certains é-p;ards .délicats,. q~i !le sont pas sa~;s impürtance. AInSI, Il faut s'abstenIr de chuchoter dans la chambre du mal1ade; cela tend son .attention et fatigue son cerveau; car ]e maladIe est cUTieux et de .plus vo.JontieTs p-o.r­té à sÛ'upçonner son état {}omm'egTa-

e, lorsqu'on ·parle à voix basse a!\1-tour de lui. On usera aUlSsi enver,s ltli

d 'une piarfaitl8 vér1acité; s'il devient pa:r la maladie Îantasque comme un enfap.t, on ne le traitel'a pa,s· comm,e tel en le trÛ'm:pant; mieux vaut re­fuse.r l,a répolllsie à des qUlestions· qui s'eraient indisürètes ou même pres­santes'.

Quant à La question de décence qui peut préoccuper c8il'taine·s peT's'On­nes, nous relaterons i~i l ''Û'pinion du doctelllt dont la conférence-causerie a inSipiré .ces lignes: le maJade est un êtr€' neutre. Pour une g;aTde-nl'a­lade, il n'existe -pas de 'sexe, m'aIS Ulllie victoire à remporter S'lH' l'enne­mi, la lTI'aladie ; tout le .r,~ste s'e.ffa .. ce devant, cette préoccupation.

La question dru costume n'esft pas aussi futile qu 'elle apparaî,t au pre­mier abo.rd. Il est certain que la ren­contre d'une g3Jrde-m'allade, vêtue d 'un€ manière di'stinctive, in\S'pire toujours -respect et ,sympathie ; puis, en temps de gueTTe, ne voit-on pas le soldat le plus farouche COlllm'8 le plus léger sa1ue.r respectueuseluent cene que son costuane .désigne COln­m'e le bon ange des blesisés. En se­rait-il dIe même si la sœur é tait vê­tue comme U'fi€' autre femme ; l'é­preuve n'est celrtes pas à C'ons,eil1er.

Et m'aintenllnt que doit-on à cet­te g'arde-malade dont on exige t3Jrut de choses-, et dont leis ;service.s· sont au-dessus de toute rérnunératiron ~

C'est d'abord de lui évite:r:le 'SUT­menage, celui des veilles ·en ,particu­lier; trois nuits passées de SUIi.te sont un maximum qu'il ne faut pas dé­prusser non seulem'ent dans l'inté'l'êt de la g.3Jrde, mais ,dans celui bien en­tendu du lllalade, .car le travail a­près la veille ne peut êtr;e bien fait.

D'e plUis on ne souffrira pas qu' eUe transiporte elle-:même 'Son mala­de d'un lit dans un .autre, sans être aidée, faute de quoi rOon l'expose à des aücid'ents internels.

Enfin on lui témoignera. en toute

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occasion la: gratitude et la considé­ration auxquelles sa belle vocation lui donne un droit bien mérité.

(Souv enir d"une conférence. ) .. ~ .. Le désir d'être pauvre

Vo·:iJci une de ces norurvelle.s (])UlÎ , ,en la brièveté d 'U'ne transnüssion télé­gT,aphique, .contiennent un ISru.j et de conte -philosophique.

Un milliardaire ·améri,(}ain, 'JYI. "Vistar BI~own, IS 'e'8rt dégoûté die s'On immense fortune ; il s,'en est si&paré par des donation;s et, lary,ant quitté s'On f,a,stueux hôtel ,de l,a Cinau!Îème Avenue, il est allé 8· 'inSltal.le<l' à N'eiW­J ·er,sey. AVlec '1ekg. dernie,r s\ doHar,s g,aœdés pair hu, il a acheté une 1.a1'­que .et, hrravement, il s 'est fait pê­cheur. non point 'en am atelH', ruaisi

pour eX'81rce;r en eoU'science s'On nOlu­velau métier.

En ·somme, ce qui lui :a .paifiU, à lui qui ne poui'\T.,a.it plus .rienl désriT'er, donner eDJcore U!Il intérêt à 130 vie, .cela a été de la ga!gner de se,S! mains. Ce- p.hi1os'ophe, -revenu ·dle tout, ne­br.ouvera piusi d'émotJÏons que da.ns :le coup die flliet qui lui permettr.a, le .sOiT. IdJe nlanger en v.endant -sa ,p'ê­che:. A'prèsl avoir ,connu tous les lu­xes, il ne' voit 'rien de mierux à fai,l"e qrue de relVenir à une existence pri­Initive.

Heureux de son 0ùstume .de toi'le ûirée, il sena bien différ1e-nt Id lU! pê­cheur du 'Conte de Z ailJig, qui 'aJVlait été riche, lui auslS,i, maLS' qui se 1.a­·mentait de ne l'êtr·e p.1Uts. C'e-st une histoire toute- 0Û'ntraire,. JYIais les A ­méricains ne fo:nt rien à demi. M. Wistar Brown, al~ant la sati€oo dre,s dchesses et l'ennui de leUlr pénible administration, a:ur,a,it pu ;Sle: borner à une honnête médrioC'rité. Il ,a voulu aller jU1Btlu 'à la ,pawvreté.

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Un ,philosophe ,d\Ï\s:a(it qu':en Tlé­compenS'e de 's'e's g-r:ands tl"'ruva~x cl 'é,rudiüon, ,il dlelu,a.}1Idel~ait alU Ore1a-1:Jeur de reITl!aître f.enl'lllie, -pour ;peu­seT 'et sentir en f8ll11111?-e. NI. Brown a voulu -penser et sentIr en 'giueux ,et voir par 1ui-même' ce, qU!e , :s~nt les lS'ouffranlCie,s et les nehte,~: JQ,~es de;; hUlnbl~' , N 'a,yant ,plu~ Tl:en a lespe­rel' de nouveau de ee que p~l1Jt prl~-

'1 "t ' d'a 'Cur8ll' l'arg'ent, 1 S e'S'a.;rlSe -v-

prou'Ve-r ce que c 'e~t qUle d en ma~­q;uer. On ne s'auraIt ,aller plu.s lOIn danS' Ile diletbanÜsme. "

,0 'est un exen1,ple - qU'l .'rl.s<:lu,e ,dJe n'être peut-êtr,e !pa,s' très SU1Vl -qu'il ,offre al~'X, bla.sés '0herlCha~t danls des fantaIsIes 'et des .:excentn-ités un re1uède à le:wr lalSlsItll'dJe. Ap

dellleU!rant, 'pOUir relS,ter , dlans, la ve­rité il faut constater qU'e, de tant de, sOfu~is qu'ils 'soient ,alC',cahlés pal' la ~estion de f.ortunes colQ!sslale~" les, luillianclaires songent 'fla:f'emlent a ISle' dépouiller volonta~rement ~'e ' 'l~Ul:S' trésor.s. Le vieux Vanderbüt. e'cn­vait bien qu'il était écr,asé. s'o~:s le farœea,u de sles millions , malS 11 le'S g,a;rdla,it ~ et lu,ême il les :a'Ulgmen­tait. Et quamt,à M. RockfeHe.r, o~, se slouJVient que, Il y a ,Q!uelques annee,s, il ,offrit à un 'nllédJeCln tout ce que ce­}ui~ci pouvait .s,ouhaiter ,s 'tl s 'en~~­g'eait à lui a.ssturer une tres longue vie. d'ef ' Il œoit être, d'ailleurs, ,a,~sie~ Ill' 1-

ei,le à un véritaJble AmerICaIn, en'" tr,aînéaux ,a ff,aiifHS, nourri daJlJS,)es spéculationsl, de T~noneer iC'oll1'PJ~~e­m'eut à l 'al,g~ent, fut-C'e alV'ec un iSln­cère riréprisl poulr lui.

1'1 y a quelque quarante aD;s, ul! dJe 'cBs roi,s de l'or, Gery ,smIth" a q'ui les opétraüons, les plus,. harc1~es a.va;ierut réus1si, eut, C<Œnme 1]. ar,nve aujolud 'hU,i pour 1,,[. Wistalr B.r,Q~n, wne ,so!rte ,d'e'cœurmuent 'die \Sa fortu­ne. Il l ',a,ba:nœonna à c1le.~, ~u:vr€\S die bienf'aisanoe doté€s par lUI d'une fa-

çon ines-pérée, ou à d'autres~ assez originales, qu'il fonda, comllle' l'am­Vl"e des vieilles fines, que peJrsonne n'ayait j,amati8' eu l ~id~e de de,man­der en m,arÎa'ge. PlUS 11 se ~ontent.a d'une toute petite ferI?e pour '-y Yl­vpe, ou y achever ,de Vlvr'e e.n ,pleIne eaI)i pa:gn e. ~ \ ,

Mais il s 'intér~'sls,a~t, par ha~ltu~ de, à tout ce qu'rI fal:smt, et sIl '~­valt 'pu se ,débarrasse,y qe. Sion a~­o~ent il lui était tout à faIt ImpOSSI­ble ~P.abdiquer entièrenlent son atC-

tiV'jké naturel1e. Oette toute petite f~rme, entre' s'e~

mlélins habiles, prosrpsra, .. encoye qu il ne voulût que Ise dLstraue e?­jou-ant au terrain. Comm~ 'par lTItl­racle toutes ses entre-PJ;ls'e,s,. don-, naie~t des r,éslUIltats' ,m,el~eülerux pour lesque1s il ,se pa.SSl0~-al~ corn: me il s ',était nag'Uère paSSIonne ïpou.r ses granœes . .srpéculations. L 'h'1!mble maiison rustlque ne fut .plus\ bIent.A a:s'se'z grande: elle devmt un. v,a~te domaine une €nOrll11e ,expJOlta.hon e't, rnalg~'é lui, il :refit f'o~tu~e. Un.e f.atalité d'un genre pa;rbcuher f.al­sait qu'il dùt ~tr'e, .fl~he e~coT:, : lie SOTt 's'acharlJl'aIt a. l empecher ;Œe réaliser ses vœlliX modeste~. Son ln­telligencè et son .s~nS! pr.ahque ;1 '~~'­tr,aînaient plus lom que '~els a.esl~ s. Il ne pou.vait pas Tés'Î,ster a la cur.l'o­sité de tenter des e.s1siais, d;e. fall'e deS' expérience,s, et ces expef1enc~St éta~ent trioIDIP'llantes'. ~l drut rec,?,m­mencel' une autre ,exlostence d ar-gent.

Il ser,ait piquant qu'il en fût .de même. pour M. Wista·r Brown, qUI a. .si bonnevoJ,oniJé d'être pa1lJv,.r'e, et que, in1aJg-inant qlJl~lqU!e !Mthod~ nouvelle, quelqu.e utIle en~ln, ~se.ryl en même temps par le has'ard, 11, fut amené pa,r la foroe des c~Ü'ses a a­g;randi~' be'3.[ll'e.o?rp .sa ,pehte ~arque et, ,apres n:',av'Ûll' plus voulu etre le

cc ,r.oi » du fer ou de l'a,cier, à deve­nIr le (( rOl» du 'pois-s.on!

Pattl Ginisty. ..... • '*

, La boisson pendant une course de montagne

Dans lN] inté'ressant article l:)'Uf

1 'hygiène des cours'e~ de n~oonta,~ne, publié par les Fe1,J,ûles d h',tjgw.ne, le Dr Chât,ela in tra,ite la questlOn très importante- ,en course, celle de ln bni'Sson .

Benneollp c1 'honnêtes ge1?-s s'im,a­o inent encore qU'e ,pour blen 111 air­~her et se donner des force's" il f,aut horre à large gosier, j'entendis des spiritueux, vins ou liqueurs. EI'l"eUJr plus ha'llt.e que ]e :Mt-Blanc! L'~'l­con] sous qliel'que forme que ce SÛ'lt, n'es't d'aucune utilité, le muscle qui tr,availle n ',en a nul besoin, au con­trai!l"e; lesl millions de tralv.ailleurs a:bstinents . en tous pays" le prou­v,ent. N a·n'sen a passé deux hiver:s SUT les glaces du pôle nord, Sll1rnI0'r­tant avec son équipag'e lill'e t,empéra.­ture de 62° au-dessous .de zéro, ,san.s boire une ,g'Û'll'tte d"alco'Û'l; aucun homm,e n "R été lTIalade, tous, s.ant rentrés en parf,aite ·santé.

Sl du no l'd nous .1) as's'Û'ns ,aux 1) ays ehauds, c'est pour constaQier qu'am::: Indes ,ou en Egypte des réginl'ents ,anglais en Cialupagne, avec ma.r,ches forcées, ont été soumi'S 'aux plu.s du­re,s fatigues' slans boir,e -a.uClill a.leool et le's ont supportées be,aucoup mieux que, les régim,ents qui en fai­saient usage. Voici ce qu,e dit, entre autres, le ,général W Û'lseley, com­m,andant en chef des troupes ,angl.ai­Is,es en Egy'pte en 1885:

c( Toutes les troupes, -du Nil an 80udarn, n'ont eu, de:rmis- .plus-ieUJns mois, ni vin, ni biè.re:, ni Equeurls, et j,am,ais' petite armée n'a, été plus

101 , ,

satisfait,e, 'ne s'est llli'erux .oOlnpOl'­tée ,et n'a mieux comibattu que nos oSloldats d,a,ns leuTs vail1an1,s eff'Ûrts 'pour ,atteindre I(hartoum ,et s,aUV81r la vie du général Gordon. »

Elt 'en Eg'ypte, on ne rencontre pa,s tous les, jours ,dies S'Û'Ulr c es' vives so:r­tant du pied des ~2,'lacie,r,s.

Un alpiniste allem,and, Otto Snell, a f:ait f'écemm'ent une enquête s'ur l ',action exe'rcée paT l'alcool .sur les fOT'ces des g'rimpeurs de montagne. Sur 60 réponse:s obtenue-s, 31 - 'Soit ] e 62 % - cond,amnent l'us'age du vin, des liqueurs et de la bière :COlTI­llle nuisible pl'utôt qu'utile; 12 ré­pons,es s'Ûnt en fav,eur d'un U1slage 11l0dél"'é du vin mais., reiPouss,ent 1eg liqueurs et la bièr'e; trois ,alpinistes Ipenslent que l ',a1,coo1 peut être em­ployé. en ,cas de bHsoin, eOln-me lné­diea:rne'llt ou mêlé à Pe-au detS gla­ciers; enfin, cinq seulement considè­rent l'us,alg'e des boiss-ons a1co'oliqUJes comme av-antag.eux ou du mloins sans inconvénients, 'porur l,es 'aseen­lSionnisites:. Le cong.rès inteTna.tional de l ',alpinisme, l'\éruni à P a,ris en 19'00, ,a voté, à l'unanimité des Inem­bres ;proésents" une résol,ution ex­cluant de la liste des pr.ovisions à .eIupÛ'rte,r dans lels aseensions diffi­c~ile.g .1 ',a'] 0001 'et spécial81nent l ',ab­sinthe.

L'alcoo], sous q.uelque fO'rll1e que ,ee ,s.oit, n'es,t donc nul1em,ent néce's-8air,e au touriste dont la. boiss'Oll nOT­nlale s'e-ra toujoulls le 'lait, qu'en luontagne on 't.rouve partout excel­le'nt. J'en parle en connaissance de cause. L'année dernière enCOTe, j'ai chassé tous le,s jOUJl~S' pendant 3 se­maines entre 2 à 3,000 Inètres d 'al­titude, en ne bUMant abs.ohlll1ent pas alUtr,e chos,e, à l 'hôtel comme c1ehor,s. J a,rna~s Je llB Ine suis mieux ,p'Orté 'et 11 'ai gTÎ1npé plus légèrement.

C 'f~,st que le la.it non ,g,eulem'ent déSJaltère, Ina1s enco,re nourrit ; en

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oulr~ le sUtCl'le qu'il !ctOntient ,e11l IaJbon­danc:e est ~)01Uil' 'le lTIluscle: le 00lnibus'­t11bJe .die ,choix. DaaJ:s' l,e has, 'pays' ee régÏlne die nounriS'R:on réUlssü ill'ÛiIllS bien. Le lait y ,e'st ~Jlu:s ,drifflcile à se prü0lH'er très, honet, :par La g,I'laiIlde chaleur, celui ,qu'on elup,or:te iarvee soi ... la ,g'ourde devi,ent bar1atte, son contenu du beurre, ce qui n'est plu'S du torut la mlêm8' chose. D'frns. 'Cle's Clas, on s,e ti,rera très bien d'alffwiiI"e en emportant une goru:rde ,pleine de 1fué ou de :clafé noir déjà sucré et aSl8ez fort poulr, suiv,ant les exigen­oe.:s de la SlOIT, 'sU!1JPotter de larg,es hwptême's aux fontaine,s:.

TO'us les 'ahstjnents., d'.ailleull's" ont de,pu'ls' 'longtemps' ,collstaté un fait certain. .Müin,s, :on hoit. ,moins on ,a soif. Chacun ·en fait jouœneUe'ment l ~expé.rienC'e. A ta:ble- on 'peut r,e1ste·r lon~te\m'Ps, le nepas: tout entier m€­nle., ,Slam:s tO'UJcher à la 1YuuteiUe ou à la car'afe, m'ai~ le prenüer. :v,erre 'fr'p ­·peUe imlInéd1-atem'ent les' alUtre.s: qui a bu boira En course il en ,est ex-ac­tem'ent 'de même.

N,e bUlV'ez ,donc pas à toutes' les souree'S1 à toutes les, fontaines., à tou­tes les, auberg~es ,surtout. Gar.dez vo­tre 'soif 'le plus 1,ongtJelnps pÜ's8ibl~, ,et s,euJ,ement lorsqu'elle devient vraim·ent pénible, s·atis,faites-la à pl'ein go.s~er, mals n ',ayez ;pas S'ans c:e,ss·e vonre g011Jr,de aUlX lèv.res pou,r n'en tirer qu'e des ~org~!es qui avi­velnt la soif au lieu de l'ado'l1cir.

Il exi!ste, lau 'sUJfplus, bien des. pe­tits nloyens' de se tenir la bû:uohe fraîche, qU'and 'l'eau, manque, que la: g'Durde est vide ou qu'on 've:rut, le nl.atin, en ménag,er le :contenu pour la soif de l ',après-midi, toudours' la plus intense.

Des prunea,UŒ: secs sont e-xcelLents à mâcher; le tahac - pipe. ou cigaœe - endort la s,ens,ation die la soif cQ.m­lne -eelle de la faim. ·D'e même' un fr'uit, pomm.e ou 'poi,re, .réjoruit l,e pa-

.. lais. lTne ,gimple f.euilLe v.:e,rte, mu !brin d 'heJ'1be tenus, 'entfie, les dents CJomn~,e un 10ig-are, ,pDov'Üquent une ,saJivaüon suff.is.ante 'pour ,empêcher la, bouche de ttû.p sIe' dessécheT.

Au!x hautes altitudes, 'Où l 'Iair est heaucQ.UJD plus, Sle:c. 'que' dans, la .plai­ne J.e .cOTps· pN'd .pa,r la .glueur et 'la! re;piration cutanée insensible, une bien plus gr!ande Œ1l'antité d'eau; a.ussi la ~oif y e&t-el1e- eonstam'ment, toutes chOISIes, êg,aJes', d ',ailleurs, plThs vive. Evitez dionc a.velc ,soin. tout ce qui peut la prüvoq'ller inuti1eme~t; Il1éfie.z-vous du fromag,e-, des, ,SlmUCl-S­

B,eiS trop salées, du j,anlbon, des tn.·,a:t;­ches de lang'ue fumée dont las' ho­te;}!S ,gont si ;pro:digues dans, le 'lneiThU de,s pr'Û'vis~OIIls à empÛ'rter. Le& œufs durs 'Ile fruit de 'sÏ1nples beur:ré8ls

" f A l gaœnias D'Ur non de viande l'me le, dJoivent &uffire à ce menu. Quelques tablettes de ehoco}.ats;ont .aussi ,ex­c,ellentes à tro'UlVeT ·alu fond de sies poches; on dervl'ait toujours y en aw-o,i rune, 'Petite r'és'erlvH.

J'ajoute qu'il est, de toutes f'a­çons, préfé.liablJe de ne' pa,s fair'e~ en Inar'0he, uSlag,e de b()lis'~'on8' al~üo,Ji­qwe'8, un v'eTrte de bon VIn le 'SI01T .ne s,aurajt f.aire de m'al. C'es,t affalr,e de ,g~oût e,t ,d'ha,bitude. Enfin tout en condamnant sans réserve les li­queUll's ,pour l'us'age o:r:dinair,e" j~ eroisi n&anmoins· ut.ile de porter ,alVec 'soL en montagne, un ;petit - très petit - fla,con de rhum, de cogrua'c ou d 'Hall' de, C'~rig,e qui Ip'Ûlur,r'ont être au be,slOin et tout à fait excÛlption­ne'llement: ·eJn'Ployés, COlnme tCordial. On 'lJeut être pi"ilS de m.alalÎs'e subit, de fring'a.le', vo,ire, de 'S'ynClo;pe; on peut, dans un pa'SISlalg"e eritique.-, la­voir un dernier c'Oup die collier à donner, et qu:elques: 'g"ou~te.s de li­qU8'ur, 'alol'Is.ser:ont lesl bœnve.'1lJue.s. L ',alcool est dans des cas s'e1nblaJhles" un excitant 'p,wis'sant, m!wLS' trèsl p'a:~­Slagier, car bientôt, au .C!ontrair,e, Il

fJ:a1ialys·e. C'est, comnle on l "a -dit a. ViOO r'aison, sünplement 'le c'Üup die fouet donné a.u cheval fa.tig'ué u1.aris un coup de fo Ulet n ~a j,a,mlais,'" T ~mpl'a­cé une honne ration. d ',avoine.

Et à ceu,x qui se f.eraient s!c,rUlpule cl 'use.r de lique!ll'f, même sÛ'us c:ette fori?e, je rla;ppellerlai les belles, ,ex­pénences de· Ch. Fé.r.é sUr l'éne-rg'i,e mUSicul iœ. Cet infati~a.ble cher­oheur acÛ'nstaté que l'ialcÛ'ol eXicite pl~ls f.ortem.ent ce,Ue' énergie pair 'les VO!leis olfactlves que pa,r la voie sto­ma.c.hale, a.s1p.iré qu'ingéré. Il suffit dès lors de débo'uc~r son fl.ac,o;n et de ... le nairer. Qui s'y sera,jt at­tendu f C'est fort sér1e'ux ce'peTI­danJt; vüyez, du re,ste', l'effet d 'mne fOTte 'Û'deur, vin,aigr~, 's,els ane-lais sur une personne 8lll pâm01,s'Üu. .. -..

1 ~e meilleur fromage valaisan

. E:st,-re g'ourn1andi.'Se -ou s.itllple' cu­l'-L'ÛSJte; est-ce l'ec.herehe d'historien on ~llquête de commerQant ~ ~L Perrolla,z vient d'adfres'Ber au

rédacteur du Valais ag1"icole une lettre ouverte da.ns laquelle il de­mn,nde 'un rense,ignement, ou mieux, nue l'éponse à une question, très in­téres,sante sans doute, mais qui pa­l·.aît être un problèm'e quasi insol'l1-ble, ù. moins q.u 'un :p.lébiscite - et QÜc.Ol'e pourrait-on révoquer en dou­te l'efficacjté de ce InO;y'en - ne la rés.o1ve par mUljorité ef mi~orité. . Quoi qu'il e-n soit, ] ',épîtr,e ,est jo-

he! Nous, la. tr,anserivons: '

?\f on cher Réda:cte'ur, . Vous, n "ignorez point m·a. .parfaite lnc.om'petence en fait de fromage! Aussi ne serez-vous· 'Point étonné que j ':aie cherché à Isortir die mon é;p'aiSr se ignorance pour ID 'informer, en '

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pren1Ïer lieu, où s'e faisait le llleil­leur fr.onlage du VaJais.

Pour 'conllnen-eer, je ln ',adftess;ais à. un honnête bouI''g',eois de Riddes. M,a dl8manrde, à ,pe~ne fO'rlThulée, j'e sentis av·oir conlmis une €nonnité, ca,r le btaVle homllle étendit les bras dans la direction d 'Isér.ahles to:urna; à droite et me répondit: ' • « .L.e meilleur from..age du Vala~s, mOnSlelU, c'est ce1ui de l'alpag'e des Eta~lo1)js ! Et je m'étonne fOTt, ajou­ta-t-ll, que vous ne 1e .saJc:hiez pas vu que c'est une chose archiconnue' 'en Valais. »

~rès satisfait ,de. la réponse, je pas_ saIs le pont du Rhône, 'pour me ren-dre à ,Ohamoso'n. . . Je fus eurieulx de sav'oir l'opinion de ËlJeux cultiv,ateurs de .} 'endroit et leur posai la nlême question s,ûr au l'este. d'entendre CrOlllme r.épons~ le mot m.a,giqu.e d'EÛ"blons. ' . lVIais d'''lln seul jet lJuis·sant, ces J1J'Ots 8orti:l'ent de Jel11"s lèvr,es: Cha-1no ... zence!

Oui, ,Chanlozence! ... Donc celui des EtaJblons était battu _à plate cou­ture.

Les ChmlloB'a.rds -peuvent s.e cha­nlaill~r à propos de- politique ou d,'as~lette 31U beu:rr~, majs .quand il s agIt de fromag'e, Ils n'ont q'll 'llne o.pÏ?ion 'si c'e n'est 'qu'une,' assiette. E;TIld8111illent, p'ens,ais-je, 'c.eux de Rlddes fa,nt 'une erreur. C '·est bien Je fromag',e de ChanlO,zence qui l'enl­porte sur tous les ·a utr,es. .

C?mm'e c.e j,our c'était su.ffis1ant, je re,mIS la slute de l'enquête au lende­main et j'eus 1e très r:are avantage de rencontre,r un Ba,o'nard de Lour­tier. - J 8' 'pris un ai; de circonstan­c~, il .le fa.]]ait bien - puisqu'il s '-a­g'lss,alt de fr-omage à raclette et m'e ha,sard.ais àldemander à lnou h'Ol1llne :

«. Franchement .dit, quel est le nl8111eur from,age du V a.lais ~ Est-ce

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rellui ,des Etablons ou (~elui de Cha,­n1üzen0e~ »

Le' digne B,ag'uard me reg,aréLa. cOlnplèteluent ahuri! (( M,ailS mon­:sieur, il n 'y a pa.SI de doute, l,~ llleil­leur frOll1a'g,e est -celui de l'Alpe de Che'l'mûutanaz. »

Qui fut embalrrassé ~ Bien lllOi, en face de trois chemins. et ne .s.aohant lequel -prendre.

Je m,e réfugiais alors à Leytron, :pens,ant trouver dans cette 00m111une Téputée 'püur sa sa'g,eS'se, un Salomon qui pût me déliv.rer de m,es an!!ois­ses patriotiqu.es,

Toutefois, il fallut bien en reve­nir, eair à Leytron, on me !c:e,rtifia que le n1eilleur fr,Olllage du Va.lais provenait de l 'a~page de Bougnon­nazi

L.a cho,Sie ,prenait une tournure embarr,ass'ante. Si Conthey n'a:v,ait pas été sur n1·a ,route, j'aurais renon­cé à sortir du .labyrinthe.

... ~ Conthey .on Ille traita d'ign,are puisque je ne savais pa,s' que le meil- . leur frOlnage du V,a]ais était celui de FlOTe!

Cen,x de N endaz .se nürent à rire ]lorsQue je leur parlais des lné,rites ,sublim,e,s des früluag.es des Etablons, Chct1nozence, 'Chermontana,z , BO'/,/,­gnonnaz et Flore. (( On voOit, 111e ré­pondit-on, n'ue v.ous n'avez enBore ja.lllais goùté du fro,m,age de TOTtin!»

La sueur com.Iil·ence à env.ahir 111es tell1pes. Déc~dément, ,chacune des 167 -comllllmeS du Valais, a le meil­leur fifomage du ,pa.y's , Cha'll:vinis'lue le plus onJCitueux.

Oui do'nc, cher Rédacteur, pourra 111 'indiquer définitivement quel est le Roi des fr.o'll1ages, fabriqué dans ]e Roi des Alpag,e·s ~

•••• Variétés

'" LES PIQURES n'INSEC'l'ES. --'- Voiei <lue ya veruia.' Ile >colI..tègemallJf<3JÎSallltdies. in -!2Iectes ,dJont 1Ilr0lUlS' me'cooJUtboollS iles Sltt.elintes'.

NOius ICll'OIYODJS' Idbuc IUIUle d:'inldruqueT il nos lectu.'i'Ces qruéIJques (p1l'OOOdJês IPIl"atiqoos. !pOI\lil'

ur.ai 001' ~'a IPiq OJ:e die ces IDseC'te.s·. Les !PIiqtlrres de .~ejJ 'O'U! ide ~red()<1lJS pe'Ur

vent O'ClCa!SiOILD!er dies ,alccdJdoo.f.s très gIDalVes. On lPIl~terrOO! q'l.1e ISlÏX lPiqtllres die fu'elolllS SlUÎf,fi ­

,sent jpOI\lIl.· tuJer IUlll IClhteWall et OID. a C(}~taJté [)!I!U1Sl0Ulns œJS de moct ft lIa: iSlulite de piq.Q.res, [P1'()ICL'uut-es dJans i1.a bO:UJc!he, pail.' rwne g,u~e !l',est'ée I(ÎIU,ns rrun fumât .qUle la vdctime avait iJorté li ISla' 'bOlUlehe. ;Les parnes I1lttelntle.s en­,~1:aa:tt 1JlIl~<*ldigieUlsememrt M.I1MJieDJt dlêt~ il' aS{PIhyxie.

Doo.'SlqltiJ'oo e,st IPtÏJqllllé [J}aIl' I\l.ne 'albei'lle, lUlOe

guêpe ()lUI r\lin f'l.'e1û!Dl, ill lf'.alUt tOlUlt d~aJbord en­~1ev'eIl' il'aJigTUJi1Jloo dJe (la [pil.lade, eDlSIUdte [)l'esser ceIlle-ci IPO\U[' Ira ~e Is'aigner et enfin y 8.(p­

ip1Ïql\ler f\llDJ !poo dJe Idh.alUX vive ()111 un \linge . imlbifb'é 1d! 'ail!CI3Jli vdla.1till.

On peut lêgallement lt1riJctiO'lllller 'la. IPrurtie e]]tllloo &vec f\lIIlJ 1IIl!~g.e d'hr1l'ile d'olive et 1d:'laJmmo,ni,lltqrue !Ltqrwidle 0IUi ,s.lJma:wlemetnt d'hl\lJi­Ile.

On :prêoonise 'an.lJSs1 ilia g1l.y\Cerine pMmi­quée, ,1'.eaIU ,MilliIlJC{b.e, ~e vlÏlD:adlgtre, !l'earu sédia­tive, etc. comme OOIllOOJn.t d€!S œs'1llltatJs sa­ti:sd'·Ilt~Sl!lillts en 100 1S)€IIllS qu'ilIrs ·caJilIlent la doI\l­l1eul.' calUlS'êe [)llŒ' ila, l[>1Ilq:CtIJ..'e.

Un 'lliUrtre i'IlIsecte [Oll.'t I(]Jésa:g.I."êaJble est le !c()il1lsilJl IŒon1l ll.es IP'iq11Tes, IC3JulSeIIl·f !pMd'oilS UID.le diOUJlffi1Jl" alSISez 'Vive et torudoruil.'lS' d!es dlêm~m- ' .geadlSÜiIls iDlSiUJ.PIPOIl.'1lalJ:Xles B'lltrtout [{)Il'squ.'eUes !Sont Ilac·aiilslées eu :urDl lseuil point. Des [Ü'tioM T,-é!p'é'Mes dJ'eau .:fu'IBlÎcibe ·rudlddti()lunée de vIDai­g1l'e, ()lU mieux d"l1lm:m01lliÎ-a,qrwe, ,oolmm'ûn,t cer! tadnement il·a. iCloofleUll.". S1 cellle~CIÎ. est pa[' trop v.ilve, ll1De ,a{P[IIli,oo&1ll 'co:n:nnre, ce1fle de l,a « mOUitall.'lde etIll feutlJlJles» 0fI.l lP~er sina{PiÎ.s'é J-a cailmea."a ·immêldiiatemelllt.

En gênléll'311, qu;eIJle.s qjUle 1S000eJIlit Iles (pdqü,Tes dfjlDlS'ectes, on pe'UJt [es' t:l!'aitell' rationD.e}le­ment p 'aIl' Idles' an;>IPllLLCwtiOOlis de [otiOllil 0I1ll de cart3[p11a.smes C!WU!Mœtisrurubs, saJUJf ICejpOOèlJant Id'aIDlS 1e lca./S oft eIllLe.31 :seratient 1S'llJI' ~es DlJIlr

qruel1iSe.s Ibl\lJccaJles ()lU Sl\.11l' aes palUlPières, DaIM ces deruoc làerIliel~ ICms, hl fiartlldll.'lait llotionrner ae.s rparties '3Jtfein.tes ,avec de Il'earru borudMje ou ·bo1'iLql\l:ée tJiè;àle et ajp(peler SMlS trur'die!r. le médecin. '

* * * * E!IlJ1:Ire dJétpn:Ltês': - uatlls:s.ez-IDO'i d JO'IllO Itirla[}Jq'u.iilJle; iç1~ulis que

VO'llIS :Sliiél.,,01eZ, VOlUiSI II1' ::uvez j lalID'a~ls Olll\Veilort ~.a 'bol\]che .. ,

- Je a' aii Œ.lIVe,l'te ehalque ,fois que vous alvez iPiBll'M.

---: Alh! - Oud, [)'0 1J.1IJ.' bâiil/l1elr. .!!..

Supplément au JVo 16 de "f &cole" (1901)

Mois ~es Trépassés La Destinée des Grands Hommes

~ 'ElgBs-e, len no.uS! lpr,oposant la. f.Ol .au Purigatoire, nous: f'ait ;voir dans le~ ~~e.s de nos frèr~s, qui DJOUS Um f,a\1t bierri' d;i~e die rléif.lex:Ion Dnt lpreced€s da:ns' la nuIt du tom- dams' l 'hiSJtoi1r.e de l'hJUJmlani,1:lé c'est oe3Ju, de.s âmes' q ne nûus ipOUlVûns :]/3; trime illelSti!nlée ,dies .gr.aJnJdJs 'g,éŒl!Î!es errc()lre S'o:u/lalger, ,a'UXlqUJe'Jll-es no,l1'S s!Ulr la te.t'I~e, et la dOfUJ10rtllreiUlSe CIOIID­Ipouvons 1 ~ncoTe être u.tia'es, e.t 'PH.! pens!atiom. qlUle };a PIio!Wlaence ,g.etm­cette Ipr.a.tlque le cathoihque ne croit b],~ 13iY;0.t~ ,aittalclh~e :à hmJr gi100.me. Ho­pas avoir p·er:~u tout à fait ses. rpa- lnere. vë~rut druns l ';1DJdJrg'elllce. Le Il'~ifi,ts, .s.es 3lID1S,. Lnrslque rr'a mort Dalnte fut IPTloSCtrit par selS OOIIlcito:­VIent lUl arrtaieheT des personnes- qu' yenls. Le TlalSs:e fut ,8'I1lfar.rné I3lVec il ~:hérit, qu'il .aime, il 'cTüit que ces de!s' fO'llIs, Oamoëns, a,près 11a v1e la Ipers'Ünnes ,S 'é'IÛ'~~n:eIlJt de lui mais 1 p]ru/s ·3Jgité.e, fte'f(miu31 .ses j,oUJœJ à qU.'·e'lles ne s'en s.éparent !pais' t'Out à l 'hâ\pitaU; Mill~oTI miOUir;UJt; paUVre et Ifa'lt. aveug1le. Sooa,lt-ee un 'e'ffelt dtru ha,-: C "est un. 'suj.et de ,granide cO!fisola- sard q~ue cettte conlS,trunte afhHlamJce ŒU

hon :pour ceux qui 'S'ÛIUJfifrent Ide la mall'!ieUir et dtu ~élIüe ~ Non, Slams, dO'Ur­m·art de leur:s 'patents, de leurs .amis te : Il y a daDJS. !l 'homme dle g:énie un ,des p;erSOllines qui .leur étaient chè~ :D?nid! de se'DJsiJbil1ité 1riritaibile qui de.­res. En S 'oClCUlpant de lIeurs 'âmes, il Vlent pr81sqlUle toujlOur:s DUiueste à c.e-semlb1e Iq;x'on 1e's voit, qu':on :est ~oo ~ui quci. ~rn est .domé. Ayec la: viye eUlX, qu on .l~ur pa.r~e eœ~re. Ce 1,m.a/gll.~3Jbo~ le~ ,les rplal~' ·a:nd)en­comm'e·T'Ce dlVln adouClt les: ngue.urs tes ,qUl1 ]:e diilshng:uEmlt, i!l est d\iffici1e de l ',albSlelllCe. Cela ',est Ri V1rai que q?- 'i1 00J1!S8!l:ve Ulll cœur ealm,e et UJlle les plus s'alg~e~ pa:I'1111 '!e~ protestants VIe tmli~qiUilH:e. L 'ho;ll1J1I1e VUilgail.re, se f?llt ea,th?ll'qU.~S rprems!ement !pOUr towt entler :alU~ hahltU!d1œ do'mooiti­aV01r la' . sahsifaictlOn de se ~onfe'sser quels, ,aux affai1li8iS. et an :p1ai'sllf du e~ de pfler 'pour les mürls. ,Oelae'st mlo'll.d~e, y. melt son bOOlbJe;Uir. el!; ne Sl Viral ·que beaucoU)p Ide -protestants' conçoot rlelfi! au-.de:ru. L 'homme de t()l~E en :prmesls'ant a "err'el1r que ~,e;~ g'~nie: dlomané par s'Û!ll alrdeIllte 1m.a­pneres. ne sünt rpa.s. uti1les- aux mürts- gllllatltÛ'n, dJédia61g1IlJe le rée~ pOlUlr s '00-n'en ·;prient pas ·moins: rpour !leurs~ eupe:r de l'~dléail. TOlUt üe qu'il vOlt ehe:rs défunts. T·ant 'est fûrt le té- t~,UJt ee qw'il S'erut, tOl11t c'e q;w'ill pos~ motgna\ge de !J'âme huma:lIl1e natu- s,edJe, eSlt tOIUÜoIuù'lS bileln au-desslÛ'Uls relleme.nt chrétienne! Tant 'est fort de. ce "qU!'il)malgine. D,e là cette mé­le be,sÛ'l.~ qll:e, le .cœur (de ;1 'homme .. a laJIl!ci()he qUll, l~ eOllE'UIm'~, ce dlésir de de l e:f1flcaClte d~s, Isurf.~ragle,s ,a,pres s~!tuJde c;tUù le P~'Ull"SUùt, et ce dlé­]a ,mort. C,eux IqUl '8-"~n vont de cette g-~ut ~OUïlnl11le[ qUl le ronge. D'e là terre ne Sünt Ipas 'mOlns CODJs,Oîlés !par Cleitte lIlJOODJstance ClalPTicieUlSe qui ].e le .doglme du Pumga:toire que ceux ~1()!U1SISe s·a\nlSl c.e,sse veif's d'e nonwe,a:uiX qUJl res,tent. R. P. Vent~(;fa. he:ux et vens d~ nouveaux obj'ets. A

•• ~ • • C8IS' .ca:llJS/elSl it~,tétriieUlr.elS, il f,atUJt jo,in­dlr,e celles qU1 StO'lllt hOlI'lS dIu, pDète: la.