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STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT FEVRIER 2018

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STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT

FEVRIER 2018

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DES INVESTISSEURS CONVAINCUS

2018 est déjà historique. Sur un mois de janvier, les actions

enregistrent ainsi leur meilleure performance sur trente ans,

les obligations américaines à dix ans leur pire rendement

ajusté du risque sur soixante ans. La normalisation des taux

se poursuit aux États-Unis et en Europe dans un environne-

ment de regain modéré de la volatilité, de poursuite de la

dépréciation du dollar américain et d’une accélération des

prix des matières premières. Ainsi, la hausse des taux, la

reprise synchronisée de l’économie mondiale et davantage

de pressions inflationnistes confirment un scénario de réfla-

tion qui continuera de favoriser les actifs risqués. Néan-

moins, nous attendons un regain de volatilité sur les mar-

chés en raison de la hausse des taux, de la confiance et des

valorisations, et recommandons d’ajouter du risque en por-

tefeuille seulement après des périodes de sur-corrections des

marchés.

La dépréciation du dollar restera un enjeu majeur pour l’éco-

nomie mondiale et l’allocation d’actif compte-tenu des dis-

cours parfois contradictoires du gouvernement américain, de

la nouvelle gouvernance de la Fed menée par Jérôme Powell

– certains sièges restant à pourvoir - et des nouvelles orienta-

tions de communication pré-annoncées par la Banque Cen-

trale Européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ). Enfin, si

une reprise plus significative de la croissance de la producti-

vité et des salaires est attendue, leurs effets sur la marge des

entreprises non-financières pourraient peser sur les perspec-

tives de croissance des bénéfices. Dans l’attente, l’investis-

seur devra couvrir son portefeuille contre les risques poli-

tiques et enrichir sa poche action d’une exposition plus signi-

ficative aux thématiques de marché.

ALLOCATION D’ACTIFS

R E F L A T I O N , S Y N C H R O N I S A T I O N E T N O R M A L I S A T I O N

NOUS CONSERVONS NOTRE ALLOCATION NEUTRE SUR LES ACTIONS AVEC DES BIAIS POSITIFS SUR LES VALEURS INDUSTRIELLES, CYCLIQUES, BANCAIRES ET LIÉES AUX MATIÈRES PREMIÈRES. NOUS ATTENDONS UNE CORRECTION ET DES VALORISATIONS PLUS AT-TRACTIVES AVANT D’AUGMENTER À NOUVEAU LE RISQUE SUR LES ACTIONS.

DANS L’ESPACE OBLIGATAIRE, NOUS RECOMMAN-DONS LA DIVERSIFICATION DES PORTEFEUILLES PAR L’ACHAT D’OBLIGATIONS À TAUX VARIABLES (FLOATERS) ET INDEXÉES À L’INFLATION (TIPS).

NOUS SURVEILLONS DE PRÈS L’ÉVOLUTION DU DOLLAR AMÉRICAIN AVEC L’INTENTION DE COUVRIR PROCHAI-NEMENT LES PORTEFEUILLES EN EUROS ET EN LIVRE STERLING.

EN UN MOT GRAPHIQUE DU MOIS

ACTIONS

Europe

États-Unis

OBLIGATIONS

Bons Trésor

EM USD

DEVISES

EUR/USD

EUR/CHF

Neutre

Neutre

ur-pondérer Double sous-pond.

Neutre

Neutre

Neutre

double surpondération surpondération neutre sous-pondération double sous-pondération

95

100

105

110

01.01 11.01 21.01 31.01

Dollar index WTI MSCI World US Govt 5-7y

Forte valorisation des actifs risqués, normalisation des taux et dépréciation du dollar américain

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L’année 2017 a été marquée par une reprise de l’économie mondiale au plus haut depuis sept ans, une reprise du com-merce mondial en volume par 4.3% et une contribution de l’économie chinoise à l’activité mondiale supérieure aux attentes (6.8% de croissance du PIB). Si les échanges inter-nationaux devraient continuer de croitre par 4% en 2018, le

nombre de commandes à l’exportation a décéléré, l’indica-teur Baltic Dry Index sur les échanges maritimes mondiaux se contracte ces dernières semaines tandis que les mesures protectionnistes ont progressé même si de moindre ampleur

que les années précédentes. Nous maintenons notre scéna-rio d’une croissance mondiale en 2018 et synchronisée entre

les pays développés et émergents.

Une principale incertitude en 2018 porte sur l’évolution du dollar américain qui ne traduit pas l’amélioration des fonda-mentaux aux États-Unis : les indicateurs de sentiment sont

au plus haut, l’activité dans le secteur immobilier se poursuit à un rythme soutenu, l’investissement en biens d’équipe-

ment accélère tandis que les dépenses de consommation au quatrième trimestre ont atteint 3.8%. La dépréciation du dollar contribuera notamment à une hausse de l’inflation

importée et à une hausse des indices de prix de 0.2 point à court terme et de 0.4 point à horizon deux ans. Aussi, consi-

dérons-nous le risque de surchauffe actuellement sous-estimé par les opérateurs sur les marchés financiers, lesquels

anticipent deux hausses des taux directeurs par la FED en

2018.

La faiblesse du dollar américain atténue la pression mise sur les banques centrales pour mener leur objectif de stabilisa-tion des prix, par une dépréciation limitée de leur monnaie

en dépit d’un cycle haussier sur l’activité américaine, et de stabilité financière puisque les dettes des entreprises libellées en dollar américain deviennent plus résilientes. Par ailleurs,

nous pensons que le souhait du gouvernement américain de prioriser l’activité intérieure au dépend des partenaires com-merciaux à l’international n’aura pas d’impact majeur cette année, en particulier dans le cadre de l’ALENA puisque le calendrier politique sera ponctué par les élections mexicaines

en juillet et les celles américaines en novembre. Néanmoins, la communication du gouvernement américain, même con-tenue, a mené le dollar américain dans une zone technique

d’incertitude, ce qui nous amène à rester prudents.

S T R A T É G I E D ’ I N V E S T I S S E M E N T

MACROÉCONOMIE ACTIONS

UNE CROISSANCE MODÉRÉE DU COMMERCE INTER-NATIONAL

DES PERSPECTIVES DE BÉNÉFICE EN HAUSSE ET REN-FORCÉES PAR LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

Les actions ont poursuivi leur accélération en janvier en réac-tion à la normalisation des taux, à la croissance des béné-fices et aux bonnes publications économiques et ce, en dépit des niveaux élevés de valorisation. En janvier, les actions émergentes gagnent 9%, celles américaines et japonaises

4% tandis que les valeurs européennes progressent de 3%.

Les entreprises sont ainsi soutenues par un regain de con-fiance, des conditions financières avantageuses et des poli-

tiques économiques favorables. Ainsi, la pression fiscale sur

les entreprises américaines a diminué avec la réforme de décembre, la consommation privée reste soutenue en France via une baisse des charges fiscales sur les salariés tandis qu’un système incitation favorisant la hausse des salaires et

l’investissement productif a été mis en place au Japon.

Les politiques économiques auront des effets bénéfiques sur les marchés actions. Ainsi, nous recommandons la vente de

notre panier de valeurs américaines bénéficiant de la baisse du taux d’imposition sur les bénéfices et anticipons des op-portunités sur les valeurs bénéficiant des projets d’infrastruc-

tures aux États-Unis. Ainsi le secteur des biens d’équipe-ments de machines de construction et d’engins lourds est

surpondéré dans notre allocation sectorielle.

Ce soutien fiscal renforce la confiance donc favorise l’accélé-ration de l’activité, la hausse des prix des matières premières et la révision des anticipations inflationnistes. Dans ce con-texte, nous conservons notre biais cyclique sur les valeurs industrielles, notre biais bancaire dans un contexte de hausse des taux à long terme, et nos vues positives sur les

valeurs bénéficiant de la hausse du prix des matières pre-mières. En conséquence, nous surpondérons plus particuliè-rement le secteur pétrolier aux États-Unis et le secteur chi-mique en Europe qui connait des révisions positives sur les

bénéfices puisque positivement corrélés aux prix du baril et

des métaux.

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02.2017 05.2017 08.2017 11.2017 02.2018

EUR/USD Expectations: Eurozone GDP 18 - US GDP 18 (RHS)

L'Euro soutenu par de meilleures perspectives de croissance économique

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115

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10.17 11.17 12.17 01.18

US Construction Machinery & Heavy Truck

US Electrical Equipment Industry

US Chemicals

Normalized as of 01.11.2017

Nous conservons notre biais industrielaux Etats-Unis

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Bien que Mirabaud & Cie SA ait sélectionné les meilleures sources d’informations, l’exactitude des indications figurant dans la présente ne saurait être garantie. Le but de cette publication n’est qu’informatif, et ne représente en aucun cas une offre de conclure. Les analyses et conclusions détaillées dans cette publication sont susceptibles d’être révisées en tou t temps par Mirabaud & Cie SA. Les références aux performances passées ne sauraient garantir l’évolution future.

MIRABAUD & Cie SA . 29, boulevard Georges-Favon CH  –  1204 Genève T +41 58 816 22 22 F +41 58 816 28 16 . www.mirabaud.com

La normalisation des taux d’intérêt sur les marchés obliga-taires souverains aux États-Unis et en zone Euro se poursuit notamment en raison des révisions à la hausse des anticipa-

tions d’inflation en réaction à l’appréciation du prix du baril. Les taux américains à deux ans et surtout à dix ans augmen-tent d’une trentaine de points de base en janvier confirmant l’arrêt du mouvement d’aplatissement de la courbe des ren-dements. En Europe, la normalisation est plus marquée sur le Bund allemand avec une pentification de la courbe – le

taux deux ans gagne dix points de base lorsque le taux dix

ans gagne le triple - une pentification plus modérée en

France (+vingt points de base), stable en Italie tandis qu’un léger aplatissement est observé en Espagne. Nous mainte-nons la double sous-pondération sur les obligations souve-raines américaines et conseillons de diversifier les porte-feuilles au moyen des obligations à taux variables (floaters)

et des obligations indexées à l’inflation (TIPS).

Le risque politique dans les pays de la périphérie a diminué.

En outre, le relèvement de la note de crédit par Fitch sur l’Espagne et les 43 milliards d’euros de demande lors de la récente émission des obligations espagnoles de maturité 10

ans attestent de ce regain de confiance. Nous maintenons nos sous-pondérations sur les obligations européennes dans

un contexte d’accélération de l’activité, de hausse du prix de l’énergie et de sorties attendues – mêmes si graduelles - des

politiques monétaires non-conventionnelles.

Nous restons neutres sur le marché du crédit. Dans les pays

développés, les conditions de financement exceptionnelle-ment favorables et les faibles niveaux historiques des spreads de crédit nous amènent à rester prudents puisque le

potentiel de rendement est limité. Néanmoins l’accélération de la valorisation des secteurs cycliques notamment de l’énergie, soutient le crédit à haut rendement qui gagne

0.9% aux États-Unis comme en Europe sur le mois. Dans les pays émergents, la faiblesse du dollar américain, la bonne

tenue de la croissance chinoise et la reprise cyclique des pays exportateurs de matières premières rendent attractif le crédit en monnaie locale comme en dollar américain, en particulier

en Asie. Nous restons neutres sur les dettes émergentes et

positifs sur la partie courte de la courbe des taux d’intérêts.

OBLIGATIONS DEVISES

UNE NORMALISATION GRADUELLE EN 2018 LA REFLATION PAR LES MATIÈRES PREMIÈRES ET SANS APPRÉCIATION DU DOLLAR

É C R I T L E 2 F É V R I E R 2 0 1 8 P A R L E M A C R O - S T R A T E G Y T E A M

Sur le marché des devises, la dépréciation du dollar améri-cain a été la plus marquée face à l’euro (-3.5%) et la livre sterling (-4.8%) en janvier. En zone euro, la croissance éco-

nomique accélèrera plus rapidement qu’aux États-Unis en 2018 tandis que des commentaires évoquant un arrêt des rachats nets d’actifs dès la fin d’année, par une minorité de membres du directoire de la BCE, ont soutenu la monnaie européenne. Si les différentiels de taux restent défavo-rables, les flux de diversification mondiaux en dehors du

dollar américain supportent la monnaie européenne, con-

firmant la tendance positive entamée courant 2017. Un

nouveau cycle haussier reste possible au-delà de 1.25 et rendra alors nécessaire la couverture des positions dollars

dans un portefeuille euro.

Sur le marché des matières premières, le prix du baril béné-ficie d’un alignement des étoiles avec un maintien des ni-veaux de production, une tendance baissière sur les stocks d’inventaires, une reprise de la croissance de la demande,

le respect des accords signés sous l’impulsion de l’OPEP, la faiblesse du dollar et une forte accélération des positions spéculatives nettes acheteuses. En parallèle, les métaux

industriels connaissent une évolution similaire et bénéfi-cient du soutien de la demande en provenance de Chine

qui représente 60% de la demande mondiale de terres rares, 55% de la demande d’aluminium, 50% de la de-

mande de cuivre et 45% de la demande de nickel. Nous attendons sur les matières premières une poursuite de la hausse dans le scénario actuel d’accélération de la crois-

sance mondiale.

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10.17 11.17 12.17 01.18

US 10y Bund 10y (RHS)

Une normalisation synchroniséeaux Etats-Unis et en Europe

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Copper Aluminium Nickel

Brent Gold Dollar index

Normalized as of 01.12.2017

Les matières premières alimentent la réflation