Sommaire Icone n°64

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N ous empruntons au Pr Pierre Fougeyrollas sa saillie des années de braise : «Où va le Sénégal ?». C’est le titre de son livre qui trônait sur le chevet de nombre de soixante hui- tards sénégalais, en même temps que le livre rouge de Mao Tsé-Toung. On s’était posé la question du Pr Fougeyrollas, dans un de nos «Between us». C’était quand de jeunes Sénégalais, confrontés au manque d’emploi et au «no life» ambiant, s’étaient résolus à braver la mer dans des embarcations de fortune, à la recherche du mieux-être qu’ils croyaient trouver en Europe. C’était l’époque du «Barça wala bar- sakh». Maintenant, le slogan a changé, la démarche aussi. Plus atroce et plus radicale. Le «liguey mba déé» prend le pas sur «Barça wala bar- sakh» et l’on s’immole par le feu au lieu d’embar- quer dans des pirogues de fortune. Si Oumar Bocoum, en ce vendredi 18 février et Cheikh Tidiane Bâ, le vendredi 25 février en sont arrivés à cette solution extrême, en s’immolant par le feu devant le palais de la République, c’est que dans leur pays, le Sénégal, le mal-être y est à son paroxysme. Et on comprend mieux l’ampleur du désespoir chez certaines couches de la population. On ne s’imaginait pas, en mars 2002, quand l’Alternance triomphait magistralement, que notre pays, le Sénégal, allait sombrer, petit à petit, à ce niveau de désespoir. Que nous allions nous habi- tuer à la bougie au point de considérer que le luxe, c’est d’avoir de l’électricité et que ce qui est normal, c’est de ne pas en avoir. Que le panier de la ména- gère serait de plus en plus lesté de certaines vic- tuailles essentielles. Qu’une partie de la popula- tion aurait du mal à manger à sa faim. Que le chômage étoufferait les jeunes au point de les ame- ner à se suicider en mer ou s’immoler par le feu. Aujourd’hui, les vagues de protestations contre la crise énergétique, le manque d’emploi et la cherté de la vie s’emparent de Dakar et de sa ban- lieue ainsi que de certaines capitales régionales. A travers l’acte de Oumar Bocoum et de Cheikh Tidiane Bâ, un signal fort est lancé à ceux qui s’obstinent à croire que le vent du désespoir à l’ori- gine de la révolte dans certains pays du Maghreb ne peut souffler dans des pays d’Afrique noire. Les mâchoires de l’étau se resserrent inexorable- ment. Mais contre qui ? La population agonisante ou l’Etat en déliquescence ? P a r M a n s o u r D i e n g Les mâchoires de l’étau Sommaire N°64 Mars 2011 EN COUV TOP : Le Khalife de Touba TOC : Hadji Malick Guèye P . 1 0 BOURSE DES PEOPLE CELIBATAIRES PAR CHOIX Les solistes de la vie P . 5 0 SOCIÉTÉ DIOUMA DIENG DIAKHATÉ dédicace son livre P . 4 0 EDITION T a n o r , A b d o u D i o u f et l’argent P . 4 POTINS D’ICI EDITH LUCIE BONGO ONDIMBA P . 3 0 HOMMAGE À Pourquoi le «Taatu Laobé» fait fureur P . 8 NOTRE EPOQUE VIEUX AÏDARA «J’ai été témoin de pratiques peu catholiques qui se sont passées dans les médias» P . 3 5 SANS DETOUR AVEC... Célébration du 8 mars P . 3 9 Poste de président de la République : Une conquête encore difficile chez les femmes SPÉCIALE JOURNÉE DE LA FEMME ABDOUL LAHAT NDIAYE L’homme aux multiples connexions P . 4 7 PORTRAIT - Salam Diallo à la VillaKrystal - St Valentin au Casino du Cap-Vert P . 5 3 DAKAR QUI BOUGE Quand BACHIR DIAWARA électrocute MADEMBA SOCK P . 1 9 NEY METY ALIOUNE BADARA CISSÉ Vs BAMBA DIÈYE P . 1 6 Deux monstres politiques de St-Louis CLASH DE STARS Mode & style La collection Fitt Between Us By Ndiaga Diaw LE MAGAZINE DE REFERENCE N° 64 • MARS 2011 • 1

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Nous empruntons au Pr Pierre Fougeyrollassa saillie des années de braise : «Où va leSénégal ?». C’est le titre de son livre qui

trônait sur le chevet de nombre de soixante hui-tards sénégalais, en même temps que le livre rougede Mao Tsé-Toung.

On s’était posé la question du Pr Fougeyrollas,dans un de nos «Between us». C’était quand dejeunes Sénégalais, confrontés au manque d’emploiet au «no life» ambiant, s’étaient résolus à braverla mer dans des embarcations de fortune, à larecherche du mieux-être qu’ils croyaient trouver enEurope. C’était l’époque du «Barça wala bar-sakh».

Maintenant, le slogan a changé, la démarcheaussi. Plus atroce et plus radicale. Le «ligueymba déé» prend le pas sur «Barça wala bar-sakh» et l’on s’immole par le feu au lieu d’embar-quer dans des pirogues de fortune.

Si Oumar Bocoum, en ce vendredi 18 février etCheikh Tidiane Bâ, le vendredi 25 février en sontarrivés à cette solution extrême, en s’immolant parle feu devant le palais de la République, c’est quedans leur pays, le Sénégal, le mal-être y est à sonparoxysme. Et on comprend mieux l’ampleur dudésespoir chez certaines couches de la population.

On ne s’imaginait pas, en mars 2002, quandl’Alternance triomphait magistralement, que notrepays, le Sénégal, allait sombrer, petit à petit, à ceniveau de désespoir. Que nous allions nous habi-tuer à la bougie au point de considérer que le luxe,c’est d’avoir de l’électricité et que ce qui est normal,c’est de ne pas en avoir. Que le panier de la ména-gère serait de plus en plus lesté de certaines vic-tuailles essentielles. Qu’une partie de la popula-tion aurait du mal à manger à sa faim. Que lechômage étoufferait les jeunes au point de les ame-ner à se suicider en mer ou s’immoler par le feu.

Aujourd’hui, les vagues de protestations contrela crise énergétique, le manque d’emploi et lacherté de la vie s’emparent de Dakar et de sa ban-lieue ainsi que de certaines capitales régionales.

A travers l’acte de Oumar Bocoum et de CheikhTidiane Bâ, un signal fort est lancé à ceux quis’obstinent à croire que le vent du désespoir à l’ori-gine de la révolte dans certains pays du Maghrebne peut souffler dans des pays d’Afrique noire.

Les mâchoires de l’étau se resserrent inexorable-ment. Mais contre qui ? La population agonisanteou l’Etat en déliquescence ?

Par Mansour Dieng

Les mâchoires de l’étau

SommaireN°64 Mars 2011

EN COUV

TOP : Le Khalife de ToubaTOC : Hadji Malick Guèye P.10

BOURSE DES PEOPLE

CELIBATAIRES PAR CHOIXLes solistes de la vie P. 50

SOCIÉTÉ

DIOUMA DIENG DIAKHATÉ dédicace son livre P. 40

EDITION

Tanor, Abdou Diouf et l’argent P. 4POTINS D’ICI

EDITH LUCIE BONGO ONDIMBA P.30HOMMAGE À

Pourquoi le «Taatu Laobé» fait fureur P. 8

NOTRE EPOQUE

VIEUX AÏDARA«J’ai été témoin de pratiques peucatholiques qui se sont passées dans les médias» P. 35

SANS DETOUR AVEC...

Célébration du 8 mars P. 39Poste de président de la République : Uneconquête encore difficile chez les femmes

SPÉCIALE JOURNÉE DE LA FEMME

ABDOUL LAHAT NDIAYEL’homme aux multiples connexions P. 47

PORTRAIT

- Salam Diallo à la VillaKrystal - St Valentin au Casino du Cap-Vert P. 53

DAKAR QUI BOUGE

Quand BACHIR DIAWARA électrocuteMADEMBA SOCK P.19

NEY METY

ALIOUNE BADARA CISSÉ VsBAMBA DIÈYE P. 16Deux monstres politiques de St-Louis

CLASH DE STARS

Mode & styleLa collection Fitt

Between Us

By Ndiaga Diaw

LE MAGAZINE DE REFERENCE N° 64 • MARS 2011 • 1