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Cahier B

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SOMMAIRE

Problématique

Objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-3Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-3Nos aînés : la réalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-4Vieillir pauvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-6

Des solutions pour aider . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-7Un combat à finir : le Supplément de revenu garanti . . . . . . . . . . . . . .B-9

Rester chez soi : encore un défi… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-12Le sort des aidantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-15

Être aidante a un prix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-15Pas toujours un choix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-16Quelles solutions ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-16

Vivre ailleurs que chez soi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-20L’État ne prévoit pas assez de places en hébergement . . . . . . . . . . . . . .B-20La sécurité des personnes âgées n’est pas garantie . . . . . . . . . . . . . . .B-21

Quand vieillir rime avec violence et abus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-24Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-26

Informations complémentairesSources documentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-28Idée-éclair . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-30Activité : suggestion et outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B-31

Juin 2009

RédactriceNathalie Chapados

Ce n’est pas facile de vieillir auQuébec. Partout, les magazines etles écrans de télévision nous

renvoient l’image de l’éternelle jeunesse.Sinon, on entend parler des maladesâgés maltraités dans nos hôpitaux ounos centres d’hébergement. Des «vieux»et des «vieilles» qui coûtent cher ausystème de santé. Des personnes âgéesseules, isolées, oubliées : «Quand jepasse, personne ne me regarde, quand jeparle, personne ne m’écoute, je suisinvisible», a raconté une aînée de Val-d’Or, durant une consultation publiquesur les conditions de vie des aînés.

Est-ce que c’est ça que nous voulons auQuébec ? Faire de «l’âge d’or» un âgepénible à vivre ? Oublions-nous que,même si l’on vieillit, on reste adultejusqu’à la fin de sa vie ? Citoyenne etcitoyen à part entière, de plein droit,jusqu’à son dernier souffle ? Il semblequ’on ait bien du mal, dans notre société,à composer avec la vieillesse. La jeunesseconstitue un idéal alors que la vieillesseest taboue 2.

Les femmes âgées, en particulier,passent inaperçues. Selon un expert envieillissement, M. Louis Plamondon:

« (…) les personnes les plus fragiles, cesont surtout des femmes. (…) ellesforment les trois quarts de la populationdes CHSLD (Centres d’hébergement et desoins de longue durée) et 80% de celledes HLM (Habitations à loyer modéré).Ces femmes qui sont nos mères, nosgrands-mères, nos tantes, nos sœurs,comment se fait-il qu’on ne les entendepas ? 3». En tant que mères, filles,conjointes, amies, bénévoles, employéesou travailleuses autonomes, les femmesfournissent aussi la grande majorité dessoins à domicile 4. Ce sont elles, engrande partie, qui veille sur un prochemalade, handicapé ou vieillissant. Maisqui est là pour les aider en retour ?

Il est donc temps de faire le point. Defaire un portrait de la situation de nosaînées, avec ses bons et ses moins bonscôtés. C’est ce que ce thème vouspropose. L’Afeas a participé, en 2007, àla consultation publique sur lesconditions de vie des aînés au Québec.Des extraits de son mémoire ont été citésdans le rapport final des commissaires.C’est un fait : l’Afeas a un grand rôle àjouer pour améliorer le sort de nosaînées, d’où l’idée d’en apprendredavantage pour mieux agir…

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Solidaires de nos aînées

Objectif : Aider les femmes à vieillir en sécurité

« Il faut qu’on change actuellement notre façon de voir les aînés. Les aînésn’en peuvent plus de sentir qu’ils sont un poids pour la société, comme si lesaînés étaient un coût extraordinaire sur la dette publique, sur le système desanté, comme si les aînés ne continuaient pas à payer des taxes, desimpôts, faire du bénévolat, consommer des biens de culture… »

Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés 1.

Introduction

C’est vrai, notre population vieillit.Pas seulement parce qu’il y a plusde personnes âgées, mais aussi

parce que nous faisons moins d’enfants.Comme le dit le Conseil des aînés: «Lafaiblesse persistante du taux de féconditémaintiendra un rapport élevé entre lenombre d’aînés et le reste de la popu-lation. Le prolongement de la vie jusqu’àun âge avancé ne fera qu’accentuer cephénomène de vieillissement de lasociété, et même une très forteimmigration ne changerait pas vérita-blement le cours des choses à moyen et àlong terme 5 ».

Si la tendance se maintient, en 30 ans,soit de 1996 à 2026, la proportion depersonnes âgées de 65 ans et plus vadoubler (passant de 14,4% à 25%) 6.Cette nouvelle réalité va changer bien deschoses, dans notre société. Que ce soit letravail, les soins de santé, le transport, lelogement…il faudra s’adapter pour mieuxrépondre aux besoins.

Cependant, la vieillesse n’est pastoujours synonyme de maladie, de

pauvreté ou de dépendance. La grandemajorité des personnes âgées d’au-jourd’hui sont autonomes, en bonnesanté et actives.

Par exemple, au Québec, la grandemajorité (87,8 %) des personnes de 65ans et plus demeurent à leur domicile.Environ 20% seulement des aînés (despersonnes très âgées pour la plupart) ontbesoin de services à cause d’uneincapacité. Sur ce pourcentage, seule-ment 4% (130 000 personnes) sonthébergés dans un centre d’hébergementet de soins de longue durée (CHSLD) 7.

Comme le dit le chercheur LouisPlamondon: «On ne parle jamais despersonnes âgées, sinon pour dire qu’ellessont maltraitées ou qu’elles coûtenthorriblement cher au système de santé.On ne parle jamais du fait que ces gensrendent des services, qu’ils font tournerl’économie. Non, on les présente toujourscomme des victimes ou comme unfardeau pour la société 8» .

Pourtant, bon nombre de personnesâgées travaillent etpaient des impôts.Gardent leurs petits-enfants et donnent uncoup de pouce à leursenfants adultes. Soi-gnent un conjointmalade. Font du béné-volat. Consomment desbiens et services. AuCanada, on estime que

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Nos aînés : la réalité

Le saviez-vous?

Selon les prévisions du ministère des Finances du Québec, le vieil-lissement de la population ne comptera que pour 1,3% de la hausseannuelle des dépenses publiques de santé, au cours des dixprochaines années. Ce taux augmentera à 1,6% par la suite. Pourplus de détails, voyez le thème de ce guide d'animation intitulé«Rayon X de notre système de santé».

Source : Rapport du groupe de travail sur le financement du sys-tème de santé, «En avoir pour notre argent» février 2008, p.110.

la contribution des personnes de 65 anset plus aux impôts s’élève à 2,2 milliardsde dollars. Et leur travail bénévole, à 3,1milliards de dollars 9. Les «vieux» et les«vieilles» rapportent donc à l’État, enparticipant activement à notre vie ensociété.

Ceci étant dit, tout n’est pas réglé pourautant. La pauvreté des femmes âgées, lemanque de services pour rester chez soi,

l’absence de support aux aidantes, lasécurité et la qualité des soins dans lescentres ou résidences d’hébergementprivées et l’abus envers les aînés sonttoujours d’actualité. Voyons ce qu’il y a àfaire, pour changer les choses…

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Comme une dame âgée l’a raconté àRadio-Canada : «(Avec le prix desloyers), il y en a (des gens âgés) qui

sont même pas capables de payer leurloyer, l’électricité, leurs médicaments. Ilsarrivent à la fin du mois, à la dernièresemaine, ils n’ont même plus d’argentpour se nourrir. Ça, j’en ai vu des cas ! Ilssont économiquement pauvres, isolés.J’ai bien hâte de comprendre la façondont les gouvernements gèrent notreargent. Dans certains budgets, pas unsous pour les HLM, les personnesâgées 10»!

C’est vrai que les personnes âgées, lesfemmes surtout, ne roulent pas sur l’or.

◆ Au Québec, 25,9% des femmes âgéesvivant seules sont à faible revenu,après avoir calculé tous les impôts.Une femme seule sur quatre estdonc pauvre 11.

◆ Ce n’est pas surprenant, car tout aulong de leur vie, les femmes sont pluspauvres que les hommes. Même entravaillant, le revenu disponible (aprèstaxes et impôt) des femmes correspondà 76 % de celui des hommes (22 840$par rapport à 30 244 $) 12. Unedifférence de plus de 7 000$ ! À laretraite, c’est la même chose: «Lerevenu moyen d’un couple âgé (auQuébec), c’est 32 000$, annuellement.

Le revenu d’un homme seul âgé:20 000$. Le revenu d’une femmeseule âgée: 16 000$. C’est la moyen-ne. Vous savez que le coût de la vie estélevé et c’est évidemment des revenusqui sont très modestes 13», dit FrédéricLeseman, professeur-chercheur, àl’Institut national de la recherchescientifique (INRS).

◆ Un exemple ? Une femme seule âgée de65 ans et plus qui reçoit uniquement,à sa retraite, sa pension de la Sécuritéde la vieillesse du Canada et leSupplément de revenu garanti a droit àun montant maximum de 1169.47$par mois. Soit 14 033$ par année,avant d’avoir payé ses impôts (lapension de la Sécurité de la vieillesseest imposable, mais pas le Supplémentde revenu garanti qui vient en aide auxplus démunis). Pourtant, StatistiqueCanada a déterminé que le seuil defaible revenu pour une personne seuleest de 17 570$14 (dans une grandeville). Si une personne gagne moinsque ce montant, une plus grosse partde son budget est consacrée à payerles nécessités de la vie comme le loyer,l’épicerie et l’habillement, contrai-rement à la moyenne des gens. Donc,une femme âgée seule qui reçoitseulement des prestations dugouvernement à sa retraite vit en-dessous du seuil de faible revenu.

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Vieillir pauvre«Je n’aime pas l’expression «âge d’or», comme si c’était «doré» pourtous…mais on oublie qu’il y a beaucoup de pauvreté chez les personnesâgées, surtout chez les femmes».

Aînée de Joliette, à la Commission sur lesconditions de vie des aînés.

Un autre fait très important: selonl’Institut de la statistique du Québec,60% des Québécoises et Québécoisn’ont pas de fonds de pension 15 !Comme le dit la présidente de la CSN,Claudette Carbonneau : «(…) ces gens-làsont complètement dépendants desprestations publiques. Donc, ça signifiequand même un taux de pauvreté assezinquiétant chez les personnes retrai-tées16». D’autant plus que les femmes ontencore moins de fonds de pension etd’épargne-retraite que les hommes. Toutle monde n’a pas la chance, en effet, decotiser à un REÉR (un régime enregistréd’épargne-retraite) : «Dans les faits, 36%des ménages de la classe moyenne duQuébec n’ont pas réussi à épargner en2007 et pour ceux qui ont réussi, lamoyenne des placements s’élevait à1800$», dit Christian Bourque, vice-président à la recherche de la firme desondage Léger Marketing 17. SelonStatistique Canada, les familles cana-diennes qui cotisent ne possèdent pasnon plus une fortune en REÉR: leurséconomies s’élevaient à 25 000$, en200518. Cet argent suffira-t-il, alors qu’onvit de plus en plus vieux ?

☛☛Des solutions pour aider

Pour tout dire, on est loin de la retraite«dorée» ! Et la crise économique actuellen’arrangera pas les choses. Heureu-sement, il y a des solutions. Des mesurespourraient aider grandement les femmes.

● Garantir un régime de retraite pourtous - À ce sujet, il y a deux idées.Selon l’expert en vieillissement, LouisPlamondon, on pourrait améliorer lesprestations et l’accès à notre régime

actuel, la Régie des rentes du Québec(RRQ). De son côté, le syndicat CSNpropose plutôt que le gouvernement duQuébec vote une loi forçant tous lesemployeurs du Québec à payer unrégime de retraite à leurs employées etemployés. Il pourrait y avoir un seulrégime pour toutes les entreprisesd’une même catégorie. Car, pour laCSN, le système actuel de retraitequébécois ne joue pas son rôle. Touteset tous devraient disposer de revenusleur permettant d’échapper à lapauvreté lorsqu’ils avancent en âge.

Peu importe le moyen choisi, l’idée estdonc d’assurer une retraite pour toutle monde, comme cela se fait enNorvège. Car, comme le dit ClaudetteCarbonneau, présidente de la CSN:«Avec la crise financière, on voit de plusen plus l’importance pour lestravailleurs (et travailleuses) d’êtreprotégés par des régimes collectifsplutôt que par de l’épargne in-dividuelle19». En effet, il suffit d’unecrise économique pour voir son épargnepersonnelle (les REÉR) fondre commeneige au soleil.

■ Ce qu’en pense la Régie des rentesdu Québec - Une étude de la Régie desrentes du Québec montre les avantagesà avoir une retraite assurée par l’Étatplutôt que de compter sur ses propresREÉR, pour ses vieux jours: «Chaquegénération de retraités se rendra à laretraite en ayant vécu des périodes quiseront différentes. Certaines généra-tions seront avantagées par rapport àd’autres parce que les rendements surles sommes investies, les taux d’intérêt,l’inflation ou les augmentations de

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salaire auront été favorables. (…) Cesrisques financiers et économiques (….)peuvent s’avérer très défavorables,surtout pour les individus quiparticiperont toute leur vie à desrégimes d’accumulation de capital(comme les REÉR) 20».

L’étude montre aussi qu’entre 1999 et2005, le rendement obtenu des REÉRse situe en-dessous de l’inflation. Pire,les grandes caisses de retraite ont unevaleur accumulée de plus de 30% plusélevée que les REÉR. Pourquoi ? Parceque cela coûte plus cher en fraisd’administration d’acheter ses propresREÉR, ce qui gruge le rendement. Etparce que «Monsieur et Madame Tout leMonde» n’ont pas la formation ni lesconnaissances requises pour faire leurspropres placements, contrairement aupersonnel des grandes caisses deretraite.

L’étude ajoute qu’on risque aussi depasser vite à travers son argent: « Lerisque de liquidation rapide du capitalretraite est également bien présent. LeRégime de rentes du Québec, lesprogrammes du gouvernement fédéral(…) offrent des revenus durant toute la

vie des individus. Ce n’est toutefois pasle cas des régimes individuels tels lesREÉR, où il existe un risque que lesindividus épuisent leur capital retraiteavant leur décès et deviennentdépendants des mesures publiquesd’assistance».

Les femmes sontplus à risque detomber dans la pau-vreté à leur retraite,selon l’étude: «Fina-lement, le veuvagesans revenu adé-quat constitue unautre risque. Pourles personnes âgées,le décès d’un con-joint peut être la

cause d’une diminution importante duniveau de vie, particulièrement si leconjoint survivant est une femme. Desétudes ont également démontré quelorsqu’elles avancent en âge, lesfemmes sont plus sujettes que leshommes à devenir prestataires desmesures publiques d’assistance. Quiplus est, cette situation se produitprincipalement chez les personnesvivant seules».

Sa conclusion: «(Ces facteurs) contri-buent tous au risque que le niveau devie des individus devienne inadéquataux âges avancés. (…) Il s’agitmaintenant de s’assurer que lesystème québécois de retraiteprocure un revenu adéquat duranttoute la période de la retraite.»

En effet, si toutes les femmes, peuimporte leur parcours, étaient assuréespar l’État d’une retraite décente, lapauvreté serait peut-être chose dupassé…

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L'Afeas travaille pour améliorer la retraite des femmes!

Le saviez-vous ? Déjà, en 2003-2004, l'Afeas a adopté une série depositions pour que le Régime de rentes du Québec améliore la retraitedes femmes et tienne compte du travail invisible des femmes auprèsdes enfants et des proches en perte d'autonomie. L'Afeas demandait,entre autres, que les travailleuses au foyer puissent contribuer auRRQ. Pour en savoir plus, consultez le document «L'Afeas en 2003-2004 : ses orientations, ses activités, ses positions», disponible sur lesite Internet www.afeas.qc.ca dans la section «Publications», à larubrique «Positions/mémoires ».

● Construire du logement socialsubventionné - Cela peut prendreplusieurs formes: des habitations àloyer modique (HLM), des coopérativesd’habitation ou des organismes sansbut lucratif d’habitation, par exemple.C’est ce que réclament M. Plamondonet le FRAPPU, un regroupementnational voué au droit au logement et àla lutte contre la pauvreté au Québec.

Car depuis 15 ans, aucun HLM n’a étéconstruit au Québec, faute definancement de la part d’Ottawa ! Selonune étude citée par le Conseil desaînés, la liste d’attente pour les HLMs’élève à 40 000 personnes et 16 000d’entre elles seraient des personnesâgées 21. Il y a donc une grosse pénurie.

C’est pourtant une mesure essentiellecar les femmes, qu’elles soient âgées,seules ou monoparentales, ont du malà payer leur loyer ou à trouver un loyerà prix abordable sur le marché. Lesfemmes forment en effet 80% de laclientèle des HLM. C’est d’ailleurs unedemande qui est revenue cons-tamment durant la consultationpublique sur les conditions de vie desaînés, selon le FRAPPU.

Selon M. Plamondon, développer lelogement social est une mesureéconomique et sociale très bénéfique :«(…) car cela fait plus de revenusdisponibles dans les poches desfemmes âgées, puisqu’elles payent,grâce au logement social, un loyer àprix raisonnable, à la mesure de leursmoyens. Le logement social impliqueaussi de la construction à faire. Tout çafait rouler l’économie22».

● Créer un supplément de revenugaranti provincial - «On doit éliminerla pauvreté des femmes âgées eninstaurant un supplément de revenugaranti provincial», a dit le Dr RéjeanHébert, co-président de la consul-tation publique sur les conditions devie des aînés et aussi doyen de laFaculté de médecine de l’Université deSherbrooke et expert du vieillis-sement23. Ce programme existe déjàdans plusieurs provinces. Ce supplé-ment de revenu garanti du Québecpourrait combler la différence entre lerevenu actuel (incluant le supplémentde revenu garanti versé par le fédéral)et le seuil de faible revenu.

● Verser une rente pleine et entièreau conjoint survivant - Lorsque leconjoint survivant atteint 65 ans, laRégie des rentes du Québec prend encompte qu’il reçoit la pension de laSécurité de la vieillesse du fédéral etrecalcule, à la baisse, le montant de sarente. Or, les femmes sont les grandesbénéficiaires de la rente du conjointsurvivant. Des participantes etparticipants à la consultationpublique ont donc demandé de neplus soustraire la pension de laSécurité de la vieillesse dans le calculde la rente de conjoint survivantversée par la Régie des rentes duQuébec.

☛☛ Un combat à finir: leSupplément de revenugaranti

Un autre gros dossier à régler touchantles finances des personnes âgées est lesupplément de revenu garanti versé parOttawa aux plus démunis. Ce

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supplément assure un revenuadditionnel aux personnes âgées à faiblerevenu et s’ajoute à la pension deSécurité de la vieillesse. Le saviez-vous ?

Au Québec, la moitié des personnesâgées de 65 ans et plus reçoivent dusupplément de revenu garanti (soit 497216 personnes, en 2006) 24.

Voici l’histoire. Au Canada, 135 000personnes âgées (dont 42 789Québécoises et Québécois) à faiblerevenu qui ont droit au supplément derevenu garanti ne le reçoivent pas, et ce,sans compter les aînés qui ne reçoiventpas les autres prestations disponibles25.Le premier ministre conservateur,

Stephen Harper, avait pourtant promis,durant sa campagne électorale, derembourser pleinement les personnesâgées à faible revenu qui n’ont jamaisreçu leur supplément de revenu garanti,même si elles y avaient droit. Elles n’enont pas bénéficié parce qu’il faut déposerune demande (ce n’est pas automatique)et qu’elles ne savaient pas qu’elles yavaient droit. Une autre raison est queles formulaires de demande sontcompliqués et qu’elles n’étaient pascapables de les remplir.

Or, le gouvernement Harper a renié sapromesse. Plutôt que de rembourserentièrement les personnes lésées, legouvernement a décidé de ne leurrembourser que 11 mois de prestations.Il ne leur a pas accordé un pleinremboursement. Pourquoi ? «Ce n’estpas faisable», a dit la secrétaire d’Étatresponsable des Aînés à Ottawa, MarjoryLeBreton. Cette option serait tropcomplexe et un vrai cauchemar pour lepersonnel. «Il est plus raisonnable dereconnaître 11 mois de rétroactivitéplutôt que de retourner des années enarrière 26».

Cette décision a été vivement dénoncée,entre autres par la FADOQ, l’AQDR (desréseaux qui défendent les droits despersonnes retraitées et pré-retraitées) etle parti du Bloc Québécois. Pour le BlocQuébécois, le supplément de revenugaranti n’est pas un cadeau de la part dugouvernement… c’est un droit. Commel’un de ses représentants a dit: «C’estcomme si le gouvernement voulaitéconomiser et il le fait sur le dos des gensqui sont vulnérables 27». Le Bloc a doncdéposé, en 2008, un projet de loi (C-490)qui n’a pas pu être adopté à cause des

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Des aînés toujours mal servis

Les services offerts par le gouvernement fédéralaux aînés sont inadéquats, selon un documentinterne de Service Canada qui décrit les nom-breux obstacles auxquels ils sont confrontéslorsqu'ils tentent d'obtenir leurs prestations oud'autres services fédéraux.

Les formulaires à remplir sont trop complexes,peut-on lire dans le document, l'informationsur Internet est difficile à trouver, sans compterque les aînés peuvent difficilement se rendredans les bureaux de Service Canada, pour desraisons de santé ou de transport.

Ces difficultés ont un sérieux impact sur laqualité de vie des personnes âgées et lesempêchent d'obtenir les prestations auxquelleselles ont droit. La solution est pourtant simple,disent des aînés. Grâce aux renseignementscontenus dans la déclaration de revenus, queles citoyens doivent remplir chaque année, lefédéral pourrait envoyer automatiquement auxaînés les prestations auxquelles ils ont droit.

Source : Radio-Canada, « Des aînés toujoursmal servis », mardi, 30 octobre 2007.

élections. Mais le parti compte leredéposer bientôt.

Voici, en résumé, ce qu’il demande:

◆ un plein remboursement auxpersonnes âgées qui n’ont jamais reçuleur Supplément de revenu garantialors qu’elles y avaient droit;

◆ que le gouvernement Harper augmentede 110$ par mois les prestationsversées (parce que les gens qui ont droità ce programme vivent en-dessous duseuil de faible revenu);

◆ que le gouvernement inscrive de façonautomatique au programme deSupplément de revenu garanti, tous lesaînés qui y ont droit, en se servantsimplement de leur déclaration derevenu (le «rapport d’impôt»).

On le voit, il y a plein de mesures quipourraient améliorer le sort despersonnes âgées. Les femmes seraient lespremières à en bénéficier. Mais lapauvreté n’est pas le seul problèmeauquel font face nos personnes âgées…

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Le saviez-vous?

3 milliards de dollars Le coût pour rembourser entièrement les per-sonnes âgées qui n'ont jamais reçu leur sup-plément de revenu garanti, même si elles yavaient droit.

18,1 milliards de dollars (ou 200 millionspar mois)Le coût de notre guerre en Afghanistanjusqu'en 2011. (Ce chiffre ne compte pas lesachats accélérés d'équipements, le salaire pourdangers imminents ni les allocations en tempsde guerre).

Sources :- Radio-Canada, " Les conservateurs retour-

nent leur veste ", mardi, 20 novembre 2007.- Chiffres du directeur parlementaire du bud-

get: CORNELLIER, Manon, " 200 millionspar mois pour la guerre en Afghanistan ", LeDevoir, vendredi, 10 octobre 2008.

Toutes les personnes consultées parle gouvernement (les citoyennes,citoyens, groupes et experts) disent

que, pour répondre aux besoins despersonnes âgées, il faut leur permettre derester chez elles le plus longtempspossible. C'est non seulement un besoin,mais c'est aussi rentable pour l'État.Comme le dit le Regroupement provincialdes comités des usagers : «Le maintien àdomicile fait économiser des sommescolossales à l'État (une personne enhébergement coûte environ 65 000$ parannée…28»).

Mais le gros problème, c'est que l'État nefinance pas assez le maintien à domicile.C'est difficile d'obtenir des services chezsoi. Les services de soutien à domicilesont insuffisants et ne sont pas toujoursadaptés aux besoins despersonnes âgées.

Selon la Fédération de l'âge d'ordu Québec « (…) l'accès à cesservices est un vaste labyrintheoù il est très difficile de seretrouver ! Les services offertsaux aînés en perte d'autonomiesont actuellement donnés parplusieurs agences et établis-sements dont les logiques et lessources de financement sontdifférentes. (…) Les prochesaidants (…) se sentent comme

des «gestionnaires», chargés de coor-donner l'ensemble des services et desinterventions requises pour leur proche,des rendez-vous médicaux jusqu'àl'achat de médicaments. (…) ils doiventrépéter leur histoire (souvent trèschargée !) à des intervenants différentsalors qu'ils manquent déjà cruellementde temps, comme beaucoup sont encoresur le marché du travail. Voilà pourquoiils sont nombreux à réclamer la mise surpied d'un véritable «guichet unique»destiné aux aînés en perte d'autonomieet à leurs proches 29». Des expériences de«guichet unique» de services sontd'ailleurs faites dans les Bois-Francs eten Estrie. Les organismes publics, privéset bénévoles se mettent ensemble pouroffrir des services intégrés aux aînés àdomicile.

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Rester chez soi : encore un défi…

«Ce que les aînés veulent, c'est vivre heureux chez eux, dans leur milieu» Aîné de St-Jérôme, consultation publiquesur les conditions de vie des aînés, 2007,p.44.

Le saviez-vous?

Déjà, en 2001, le Vérificateur général du Québecdénonçait le manque d'accès aux services des CLSC, quisont essentiels pour rester chez soi. Il recommandait auministère de la Santé et des Services sociaux que «lanature et l'intensité des services offerts par les CLSCrépondent équitablement aux besoins de la clientèle». Ceproblème n'est toujours pas réglé…

Source : Vérificateur général du Québec, «Rapport à l'Assembléenationale du Québec pour l'année 2000-2001», chapitre6, p. 197

Un autre problème est la longue attentepour obtenir l'aide pour adapter lamaison ou des équipements essentielspour rester chez soi. Et quand unepersonne âgée ne peut plus rester chezelle, elle doit attendre parfois longtempsavant de pouvoir déménager dans unmeilleur endroit. Pour corriger lasituation, il faudrait que le Centre desanté et de services sociaux de sa région(CSSS) fasse un meilleur suivi etcoordonne mieux les services qui lui sontofferts.

Le «panier» de services n'est pas non pluspareil d'une région à l'autre, ni mêmeentre les localités d'une même région. Enplus, comme le dit le Regroupement descomités des usagers : « (…) À l'heureactuelle, certains services ne sontaccessibles qu'en milieu urbain etd'autres en milieu rural, alors que lesbesoins des personnes aînées sontsouvent similaires (semblables), qu'ils'agisse de la popote roulante dedépannage alimentaire ou de transportpour des activités récréatives30».

La qualité des services à domicile offertspar les CLSC ou par les entreprisesd'économie sociale ou les groupescommunautaires laisse aussi à désirer. Ilfaudrait que des normes et standards dequalité soient appliqués et contrôlés.Dans les entreprises d'économie socialeoffrant des services à domicile, lepersonnel change souvent. C'est trèsdemandant pour une personne âgée, quidoit s'habituer à chaque fois à unenouvelle personne. On a aussi noté quel'offre de services n'était pas satisfaisantedans plusieurs cas.

Finalement, certaines personnes âgées

ont du mal à payer leurs impôts fonciersou le coût de certains services, ce qui neles aide pas à rester chez elles. Est-ceque les hausses des impôts fonciers nepourraient pas être payées au moment dela vente de la maison ? Est-ce quecertains soins, médicaments et services(aide à l'habillement, nourriture, soinsd'hygiène, transport, gardiennage, etc.)ne pourraient pas être gratuits, commedans les CHSLD (centres de soins delongue durée) et les hôpitaux ? Voilàcertaines questions posées par lesparticipantes et participants à laconsultation publique.

Après cette consultation, le gouver-nement a annoncé une série de mesurespour venir en aide aux aînés (voir

l'encadré «Le point sur les mesures»).Mais, comme le dit le Conseil des aînés,le problème de fond n'est toujours pasréglé: « (…) très peu de mesures

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Le saviez-vous?

Les aînés n'ont plus les moyens

De nombreux aînés n'ont plus les moyens dese payer des services d'aide domestique pourl'entretien ménager, la lessive et la préparationdes repas. Même s'il y a un programme de sub-vention du gouvernement (crédit d'impôt pourle maintien à domicile d'une personne âgée).L'aide accordée par le gouvernement n'est pasindexée au «coût de la vie». Le gouvernementfournit une aide de 10$ de l'heure pour cesservices mais les tarifs sont passés enmoyenne de 11,80$ à 18,50$ de l'heure. Lesaînés doivent donc débourser la différence deleur poche.

Source : Radio-Canada, «Les aînés n'ont plus lesmoyens», 3 décembre 2008.

structurantes ont été annoncées pourrépondre adéquatement aux besoins despersonnes âgées en perte d'autonomie etde leurs proches aidants. (…) l'annoncede budgets supplémentaires de 80 mil-lions pour 2008-2009 visant à renforcerles services à domicile n'aura qu'unefaible incidence.

D'ailleurs, l'un des coprésidents de laconsultation, le Dr Réjean Hébert, étaitd'avis qu'un investissement minimal de500 millions aurait été nécessaire pourcréer un véritable impact31».

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Pour rester chez soi, il faut souventl'aide d'un proche. Et ce sontsurtout les femmes qui répondent à

l'appel. Voici les faits saillants con-cernant les aidantes.

◆ Les aidantes fournissent entre 70% et85% de toute l'aide requise par lespersonnes âgées en perte d'au-tonomie32.

◆ Les aidantes avancent en âge. Ellessont âgées de 52 à 84 ans. Beaucoupd'aidantes sont elles-mêmes desaînées.

◆ Au Québec, la majorité des aidantss'occupe depuis au moins 5 ans de lamême personne. Un sur cinq le feraitdepuis plus de 10 ans.

◆ En 5 ans (de 2002 à 2007), auCanada, le nombre d'aidants aexplosé de 33% (il est passé de670 000 à 2,7 millions). Au Québec,en 2001, on dénombrait plus d'unmillion d'aidants (1 034 230). Ungrand nombre "d'aidantes" se retrou-vent donc au Québec, plus qu’ailleurs.

◆ Au Québec, le travail des aidantesvaut 5 milliards de dollars. C'est donctoute une économie pour l'État.

☛ Être aidante a un prix

Apporter son aide à un proche vieillissantn'est pas de tout repos. Cela peut mêmedevenir un lourd fardeau. Dans bien descas, il ne s'agit pas de donnersimplement un «p'tit coup de pouce» detemps en temps. À mesure que lesannées passent, en effet, les incapacitésgrandissent. D'aidante à soignante, lafrontière finit par se rétrécir…

Et, comme le reconnaît le gouvernementdu Québec lui-même : «Les servicesofferts par le réseau de la santé et desservices sociaux, y compris lesorganismes communautaires, ne par-viennent pas à répondre à tous lesbesoins des aidants 33». Car, comme le ditle Conseil des aînés : « (…) le réseau traiteles situations les plus néfastes ets'appuie essentiellement sur les prochesaidants pour le reste. Ce n'est que dansune situation grave ou urgente commelors d'un épuisement que les servicesseront disponibles au moment requis etavec l'intensité nécessaire mais,fréquemment, de façon temporaire. En cequi concerne les services (…) ils sontsouvent, selon le cas, insuffisants,inaccessibles, ou encore peu adaptés 34».

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Le sort des aidantes

«Est-ce que c'est vraiment «naturel» d'être aidant ? Ce n'est pas évident. Nosenfants ont déjà leur famille : s'ils s'occupent de leurs parents, qui vas'occuper de leurs enfants ?»

Proche aidante d'Alma, consultationpublique sur les conditions de vie des aînés,

Résultat ? L'aidante doit se «débrouiller»comme elle peut pour répondre auxbesoins de son proche. Si la tâchedevient trop lourde, elle doit couper dansses heures de travail et ses revenus ouchanger son horaire de travail. Commele dit le Regroupement des aidantes etaidants naturels du Québec: «Au-delà del'expérience enrichissante et valorisanted'être aidant pour un proche se cachetrop souvent l'isolement, l'épuisement etl'appauvrissement. Au jour le jour, au fildes rendez-vous médicaux qui serapprochent, l'aidante épuise sa banquede congés: vacances, maladie, sanssolde. À cela peut s'ajouter l'achatd'équipement et les frais de travauxd'aménagement facilitant la prise encharge. Tout ce temps et cet argentconsacrés à autrui rapprochent sanscesse les aidantes de l'isolement qui lescaractérise 35».

Tout ça a un prix. Les personnesaidantes ont trois fois plus risques detomber malades, car elles sont trèssollicitées. Selon le Conseil des aînés:«Bon nombre éprouve divers problèmes,par exemple, des douleurs, desproblèmes de sommeil, une consom-mation importante de psychotropes(calmants), un épuisement, voire unedépression et des tentatives desuicide 36».

☛ Pas toujours un choixComme le note le Conseil des aînés,devenir aidante n'est pas vraiment unchoix libre et éclairé : « (…) De nombreuxproches aidants s'engagent dans ce rôlesans véritablement le désirer, sansvraiment savoir ce qui les attend et sanspouvoir réellement réévaluer leur en-

gagement. La moitié des proches aidantsdisent ne pas avoir eu le choix d'accepterde soutenir leur proche. Ils ne seperçoivent pas non plus comme devéritables partenaires du réseau deservices, mais plutôt comme desexécutants. En pratique, ils sont le plussouvent considérés (…) comme desressources utiles dans un contexted'insuffisance de services 37».

Pour le Conseil des aînés, il s'agit làd'une «solidarité familiale imposée etdémesurée». D'autant plus que lesaidantes et aidants en font même plusque par le passé, car le contexte achangé. Avec les multiples réformes del'État au cours des dernières années etles nombreux changements dans notresociété : «Ils se sont vus, peu à peu et deplus en plus, interpellés pour soutenirles personnes âgées qui présentent uneperte d'autonomie de plus en plusgrave 38». La charge pèse donc plus lourd,mais l'État ne fournit toujours pas lesressources nécessaires…

☛ Quelles solutions ?Actuellement, la Loi sur les normes dutravail autorise deux sortes de congéssans solde aux proches aidants quisoutiennent un parent, un conjoint, unenfant : le congé de présence pour lesbesoins de la famille (10 jours par année)et un congé de 12 semaines par année,dans le cas de maladies graves pouvantmener à un décès (pour un maximum de104 semaines). Le gouvernement duQuébec offre aussi, entre autres, descrédits d'impôt pour les personnesaidantes ou aux personnes qui accordentun répit aux aidantes (voir l'encadré «Lepoint sur les mesures»).

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Mais, selon le Conseil des aînés, c'estloin d'être suffisant: «Les mesuresrécemment annoncées à la suite de laconsultation publique sur les conditionsde vie des aînés, qui a été menée àl'automne 2007, restent encore tropténues et n'apportent pas une réponsestructurante à la situation actuelle et àcelle à venir. Les mesures et les servicessont trop souvent mis en place à la pièce,de manière peu intégrée (…) et souventselon les volontés politiques du momentou encore pour répondre à une situation

urgente ou jugée prioritaire. La part del'État reste donc encore beaucoup tropmodeste, partielle et peu adaptée. Lesressources ne sont tout simplement pasà la hauteur des besoins actuels etrisquent de ne pouvoir répondre à lacroissance anticipée de ceux dedemain 39».

Pour le Conseil, garder la situation tellequelle n'est pas acceptable : « ( …) la voieactuelle visant à privilégier le soutien àdomicile, en comptant principalementsur l'engagement des proches aidants,sans offrir les services suffisants, nepourra (durer) sans conduire à desimpasses à moyen et à long terme siaucun changement en profondeur n'estapporté 40».

Le Conseil des aînés recommandedonc :◆ un grand débat public sur le maintien

à domicile pour départager les respon-sabilités de la société et du gouverne-ment à cet égard ;

◆ une politique sur le vieillissement pouren avoir une vue d'ensemble et quetoutes les mesures aillent dans lemême sens ;

◆ des ressources de l'État affectées auxsoins et aux services de longuedurée 41.

De son côté, la Commission des droits dela personne et des droits de la jeunesserecommande même de payer lesaidantes, comme cela se fait en Australie,en Norvège, en Suède et au Royaume-Uni 42.

Mais ce n'est pas pour demain la veille.L'État n'ira sans doute pas dans ce sens-là, car comme l'a dit notre ancienministre de la Santé et des Services

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Le saviez-vous?

L'Afeas a fait plusieurs recommandations dansson mémoire « Du soutien concret pour les per-sonnes aînées et une reconnaissance tangibledu travail des aidantes et des aidants» déposéà la consultation publique sur les conditionsde vie des aînés. En voici quelques-unes.

◆ Évaluer toutes les lois, politiques etmesures avec l'analyse différenciée selon lesexe (ADS) pour mieux tenir compte desimpacts négatifs des décisions de l'État surles femmes.

◆ Établir une politique de soutien à domicileuniforme à la grandeur du Québec.

◆ Augmenter les budgets pour améliorer lessoins et les services à domicile.

◆ Développer des services de répit.

◆ Instaurer un régime québécois de presta-tions d'aide aux proches dites de " compas-sion " .

◆ Établir des crédits d'impôt et des crédits derentes pour les soins aux proches.

Pour en savoir plus : consultez ce mémoire surle site de l'Afeas au www.afeas.qc.ca, dans lasection " Publications ", à la rubrique "Positions/mémoires ".

sociaux, Philippe Couillard, en com-mission parlementaire: «On voit à quelpoint les aidants naturels sont sollicitéspour aider leurs proches à rester àdomicile, puis ça va être encore plusmarqué au cours des prochaines années .Et, moi, je ne crois pas que, dans le cadrefinancier actuel, ça va être possible desubstantiellement (de façon considéra-ble) (...) soutenir les aidants naturels. Àmoins d'un financement spécifiqueajouté, ça m'apparaît très difficile àenvisager. D'ailleurs, il y a peu de paysau monde qui le font43».

Il faut dire que depuis l'an 2000, legouvernement du Québec (qu'il soit duparti Québécois ou du parti Libéral) abaissé les impôts des contribuables pourun total de 8,9 milliards de dollars44 ! Cequi ne laisse plus de grande marge demanœuvre pour financer les servicesdont la population a besoin. Surtout ences temps de crise économique, alors quele « bas de laine » des Québécoises et desQuébécois a perdu, en 2008, près de 40milliards de dollars (à la Caisse de dépôtet de placement du Québec)…

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Le point sur les mesures

Voici quelques demandes faites par la population. Celles-ci touchent l'organi-sation, l'accès, la qualité et le financement des services aux personnes âgées.

◆ Un meilleur financement de l'État pour le maintien à domicile.

◆ Un «guichet unique» pour obtenir des services à domicile, afin de s'y retrouverdans le dédale de programmes et de mesures. Et des services pareils danstoutes les régions et localités du Québec.

◆ Un meilleur suivi de la qualité de services offerts par les CLSC, les entreprisesd'économie sociale, les groupes communautaires, les résidences privées quitravaillent auprès des personnes âgées.

◆ De l'aide financière pour payer certains frais rattachés au maintien à domicile.

◆ Plus de services d'hébergement et de répit: hébergement temporaire, centres dejour, CHSLD.

◆ Plus de support et d'aide financière pour les aidantes.

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Le point sur les mesures (suite)

Voici quelques mesures offertes par le gouvernement

◆ Le gouvernement veut consacrer 80 millions de dollars par année pour accélé-rer le développement des services de maintien dans la communauté. Une sériede mesures vient aussi s'ajouter pour soutenir les organismes qui aident lespersonnes âgées.

◆ Un crédit d'impôt pour le maintien à domicile d'une personne âgée (pou-vant atteindre 3 750$).

◆ Un programme «Logements adaptés pour aînés autonomes» pour venir enaide aux aînés à faible revenu qui doivent équiper leur logement ou leur mai-son pour y vivre de façon plus sécuritaire. Pour en savoir plus :

http://www.habitation.gouv.qc.ca/programmes/adapter_aines.htmlQuébec : 418 643-4035- Montréal : 514 873-8775-Sans frais : 1 800 463-4315

◆ Un programme «Allocation logement» pour aider les personnes âgées de 55ans et plus à faible revenu à payer leur loyer. L'aide financière peut atteindre80$ par mois. Pour en savoir plus : http://www.habitation.gouv.qc.ca/pro-grammes/allocation_logement.html (mêmes numéros que plus haut).

◆ D'autres mesures d'aide sont disponibles, dont un «Crédit d'impôt pouraidant naturel» , un «Programme de remboursement des impôts fonciers»,ou la gratuité des médicaments pour les personne de 65 ans et plus quireçoivent 94 % ou plus du supplément de revenu garanti.

◆ Pour tout connaître sur les programmes et services du gouvernement duQuébec destinés aux personnes âgées, visitez le site de Services Québec auhttp://www.aines.info.gouv.qc.ca/fr/index.aspQuébec: 418 644-4545 - Montréal: 514 644-4545- sans frais:1 877 644-4545

◆ D'autres crédits d'impôts sont également disponibles au fédéral. Pour ensavoir plus, contactez Services Canada au 1 800 622-6232.

Sources :- Ministère de la Famille et des aînés du Québec, «Pure démagogie et opportunisme politique !» ,

Marguerite Blais , communiqué du 9 mai 2008. - Gouvernement du Québec, «Préparons l'avenir avec nos aînés», Rapport de la consultation

publique sur les conditions de vie des aînés ", 2008, p. 40.

Quand vivre chez soi n'est pluspossible, les aînés ont deux choix:aller vivre dans une résidence

pour personnes âgées ou aller en centred'hébergement et de soins de longuedurée (CHSLD), s'ils ne sont plusautonomes. La plupart des problèmes desanté qui risquent d'entraîner une perted'autonomie surviennent à partir de 85ans. C'est aussi ce groupe d'âge qui vaconnaître la plus forte hausse. Et plusune personne vieillit, plus elle risque devivre seule. Enfin, le nombre depersonnes de 65 ans et plus atteintes dedémence va augmenter de façonimportante au cours des cinquanteprochaines années 45. Il faudra donc voirà leurs besoins. Mais, avant qu'on yarrive, il reste encore deux grandsproblèmes à régler.

L'État ne prévoit pas assez de placesen hébergement et se retire peu à peude ce secteur

Selon le Conseil des aînés, le nombre deplaces en CHSLD publics n'a pas cesséde diminuer alors que les besoins despersonnes âgées augmentent. Voici cequ'il dit: « (…) la capacité du parc d'hé-bergement dans les milieux de viesubstituts (public, privé et commu-nautaire) est déjà insuffisante pourrépondre à la demande. (…) Les listes

d'attente pour de l'hébergement sontencore trop longues (…). Les services desoutien à domicile, de leur côté,demeurent toujours des plus insuf-fisants. Bien que plusieurs actionsgouvernementales soient prévues (…) lesdélais de réalisation et l'absence definancement requis contribueront à enlimiter la portée ou, même, à enempêcher la réalisation 46».

La pente sera dure à remonter.«L'orientation (du gouvernement demaintenir à domicile les personnesâgées) n'a pas été soutenue par lesinvestissements financiers nécessairespour répondre aux besoins. Endiminuant le nombre de places enCHSLD et en «appauvrissant» leprogramme de soutien à domicile, n'a-t-on pas créé un manque qui sera difficileà combler ? 47».

Le Conseil des aînés note aussi que legouvernement se retire de plus en plusdu secteur des soins aux personnesâgées: «En fait, les orientations (duministère de la Santé et des Servicessociaux du Québec), tout comme lesactions et inactions gouvernementalesdes sept dernières années ont stimulé ledéveloppement des secteurs privé etcommunautaire. On observe un retraitgraduel du réseau public dans la

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Vivre ailleurs que chez soi

«Mes parents sont séparés, après 62 ans de mariage, parce qu'il n'y a pasde place pour les deux ensemble en soins prolongés».

Retraitée des Îles-de-la-Madeleine, consul-tation publique sur les conditions de vie desaînés, 2007, p. 58.

prestation des soins et des services delongue durée48».

Comme l'État se retire peu à peu de cesecteur et qu'il ne veut pas ouvrird'autres centres d'hébergement publics,le secteur privé prend le relais. Mais,selon le Conseil : « L'ajout de tels servicess'est fait sans concertation (…) et sansl'établissement de responsabilités et demandats clairs 49».

Et ce sont les personnes âgées qui enpayent le prix ! Car le Conseil des aînésnote des différences d'un milieud'hébergement à l'autre. Les critèresd'accès ne sont pas les mêmes, les coûtsvarient et la couverture de services n'estpas pareille, ce qui entraîne desinjustices, selon qu'une personne setrouve dans un endroit ou un autre.Selon le Conseil : « Avec le développementaccru de nouvelles formes de milieux devie (…) et la diminution du nombre deplaces d'hébergement public, on observeun glissement de la responsabilité descoûts de services : les personnes âgées enperte d'autonomie assument une part deplus en plus grandissante des coûts pourles services qu'elles requièrent 50».

La sécurité des personnes âgées dansles résidences ou centres privés n'estpas garantie

En 2002 et 2003, cinq personnes âgéesqui vivaient en résidences ou dans uncentre d'hébergement et de soins delongue durée (CHSLD) privés sont mortesdans des circonstances inquiétantes.Deux sont mortes à la suite d'une chute.Une s'est ébouillantée dans son bain.Une autre a été retrouvée étranglée alorsqu'elle était attachée sur son lit. Une

dernière est morte de négligence et parmanque de soins. Ces histoires ont fait laune des journaux et une médecin légiste(coroner), Catherine Rudel-Tessier, a faitenquête.

Elle a alors découvert que les résidencesprivées sont des commerces comme lesautres. N'importe qui peut ouvrir unerésidence privée pour personnes âgées.Cette situation est inquiétante, surtoutpour des personnes âgées qui demandentdes soins particuliers. Voici ce qu'elle dit:«Dans presque toutes les résidencesprivées où j'ai enquêté, j'ai vu uneabsence totale de compétence. Heureu-sement, il y a beaucoup de bonnevolonté, la plupart du temps. Souvent,les gens sont bien traités, mais lapersonne qui les soigne n'ayant aucunecompétence, ça ne peut pas êtreparfait 51».

Dans son rapport d'enquête, elle estimeque ces morts auraient pu être évitées, et

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Le saviez-vous?

En cas de problème, le Protecteur du citoyenpeut désormais agir dans toute situation con-cernant les soins et services offerts dans unerésidence privée d'hébergement pour person-nes âgées. Il intervient aussi lorsque lesdroits des usagères et usagers du réseau dela santé et des services sociaux n'ont pas étérespectés. Pour plus d'information : visitez lesite Internet au http://www.protecteurduci-toyen.qc.ca/fr/domaines/reseau_sante.aspTéléphone : (418) 643-2688 (à Québec).Téléphone : (514) 873-2032 (à Montréal).Ligne sans frais : 1 800 463-5070. Courriel:[email protected].

que de nombreuses résidences man-quent d'encadrement et de personnelqualifié. Elle recommande au gou-vernement de s'assurer que toutes lesrésidences détiennent un permisd'exploitation et qu'elles soient ins-pectées régulièrement. La coronerpropose aussi que les propriétaires derésidences et leur personnel détiennentune formation minimale de préposés auxbénéficiaires. Enfin, elle suggère que lesautorités examinent tous les décès depersonnes âgées dont les causes ne sontpas claires. Car, chaque année, environ1100 décès de personnes âgéessurviennent au Québec et sont signalésau coroner. Parmi ceux-ci, en moyennechaque année, 18 décès concernent despersonnes vivant en résidences privées.Ce sont en majorité des accidents maisaussi parfois des suicides. Mais, selonun estimé du gouvernement, environ500 décès causés par des chuteséchapperaient, chaque année, auxcoroners 52.

Comme la médecin-légiste le dit: « (…)mon enquête m'a permis de constater unlaisser-aller dangereux à l'égard de cespersonnes qui sont parmi les plusvulnérables de notre société et qui ont ledroit de compter sur des soins et desservices de qualité et de vivre en toutesécurité 53».

Devant le scandale, le gouvernement duQuébec a décidé d'imposer unecertification aux résidences privées.C'est-à-dire que les résidences privéesdevront désormais avoir un permis etrespecter des critères de sécurité et dequalité pour pouvoir opérer. Par contre,la date limite du 1er février 2009 pour seconformer est déjà dépassée. Résultat ? Àce jour, seulement 20 % des quelque2300 résidences privées du Québecont obtenu leur certificat deconformité 54. Le ministre de la Santé etdes Services sociaux du Québec, YvesBolduc, a donc repoussé les délais. Pourl'AQRP (Association québécoise desretraité(e)s des secteurs public etparapublic), cette décision est inac-ceptable: «Le ministre accepte ainsi quela santé, la sécurité et la dignité despersonnes résidentes ne soient pasgaranties après la date du 1er février. (…)En repoussant à plus tard la date limitepour l'obtention de leur certificat deconformité, le ministre envoie le messageque la certification des résidences privéesd'hébergement n'est peut-être pas aussiobligatoire que la (loi) le prévoit. Celasoulève des inquiétudes autant à proposde la qualité des services aux résidentsqu'à propos de la date à laquelle l'en-semble des résidences seront finalementcertifiées 55». Malgré le danger, lasituation n'est toujours pas réglée.

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Une bonne ressource pour choisir une résidence

La FADOQ (un réseau qui défend les droits des aînés) publie un bottin de résidences, parrégion, qui été conçu à l'intention des personnes âgées à la recherche d'un hébergementet de leur famille. Le Bottin, reprenant les résidences une à une, fait mention des résul-tats obtenus lors de l'étape d'appréciation, des services qu'elles offrent et des frais qu'ellesexigent. Pour le consulter, visitez le www.fadoq.ca, dans la section « Roses d'or» en cli-quant sur le lien « Résidences participantes » et le lien «Bottins régionaux». Ces bottinsrégionaux sont aussi disponibles dans plusieurs CLSC.

Un autre problème, c'est que legouvernement compte sur les CLSC(Centres locaux de services commu-nautaires) pour donner ou superviser lessoins aux personnes âgées vivant dansdes résidences privées. Mais les CLSCsont débordés: «À l'heure actuelle, nousne sommes pas capables de couvrir, enquantité et en qualité, l'ensemble desbesoins de la population qui est en perted'autonomie. Nous allons déjà danscertaines résidences privées pour donnerdes services à des personnes. Maisquand on pense au nombre croissant depersonnes qui auront besoin de cesservices-là, non, nous ne sommes pasoutillés pour ça et ça prendrait dessommes beaucoup plus importantes quele financement accordé jusqu'ici 56», dit ladirectrice générale de l'Associationquébécoise d'établissements de santé etde services sociaux, Lise Denis. Pourtant,les résidences privées ne sont pastoujours capables de répondre auxbesoins des personnes âgées quand leurperte d'autonomie s'aggrave, selon leConseil des aînés 57.

En attendant, que faire ? Voici ce qu'enpense Hélène Rumak, porte-parole del'organisme de défense Handicap-Vie-Dignité: «…la solution, c'est uneimplication de notre population. (…) Pasune implication à outrance mais de dire"bon là, y'a papa, maman, y'a mon oncle,y'a ma tante, j'vais aller (surveiller) ce quise passe là-dedans, pis j'vais me joindreà un groupe qui est capable un peu dedire les choses 58…»"

Car Mme Rumak ne croit pas beaucoupaux promesses du gouvernement decontrôler la qualité des soins dans lesrésidences privées: «Qu'on ne prétendepas qu'on va être capable de vérifier lessoins donnés à ces personnes-là quandon n'est pas capable de le faire dans lesédifices publics qui, déjà, bénéficientlargement des sommes d'argentrequises 59».

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Plus que jamais, l'Opérationannuelle Tendre la Main contre laviolence de l'Afeas prend tout son

sens. En effet, l'abus et la violence enversles personnes âgées sont encore un sujettabou. Voici quelques faits saillants.

Le saviez-vous ?◆ De 10 % à 15 % des aînés du Québec

auraient été victimes d'abusfinancier, psychologique, physique ousexuel. Cela équivaut à quelque150 000 personnes âgées. Malheu-reusement, 80 % des cas ne sontjamais signalés ou détectés 60.

◆ Même si les personnes âgéesreprésentent 12% de la populationquébécoise, elles comptent pour prèsde 40% des victimes de fraudefinancière.

◆ Au Québec, dans 80% des cas,l'abuseur est un proche.

◆ Les personnes âgées se distinguentpar le fait qu'elles sont beaucoup plussouvent agressées par leur propreenfant. Les femmes âgées sont plussouvent victimes d'un de leursenfants que les hommes.

Parce que l'abuseur est un proche, lavictime refuse souvent de dénoncer ou deporter plainte. Comme le dit Me NathalieChouinard, procureure de la Couronne,dans une enquête menée par le Journalde Montréal: «Demander à une personneâgée de venir témoigner, souvent contre

son enfant, et de venir passer unesemaine à la cour alors que c'est déjàdifficile pour des gens jeunes et en santé,ce n'est pas évident. Si la personne estinapte, je ne peux même pas la fairetémoigner 61».

Souvent, il peut s'agir d'un fils ou d'unefille qui a une procuration ou un mandatd'inaptitude et qui gère davantage enfonction de ses propres intérêts que deceux de sa mère. Ou d'enfants adultesqui forcent un parent âgé à leur "prêter"de bonnes sommes d'argent. Comme lenote Louis Plamondon, expert duvieillissement, les femmes âgées quitombent veuves, surtout, peuventdevenir la cible de leurs propres enfants,qui commencent à réclamer d'avanceleur «héritage» 62.

L'abus économique à l'endroit despersonnes âgées s'accompagne géné-ralement d'abus physique ou de menacesdu type «si tu ne me prêtes pas 2000$, tuprives tes petits-enfants de leur saison de

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Quand vieillir rime avec violence et abus

Le saviez-vous?

Dans la majorité des cas, la victime d'abusfinancier est une femme de 75 ans et plus,dépendante, isolée et/ou veuve. Elle vit sou-vent avec l'abuseur et vit une perte d'au-tonomie.

Source: «La prévention de la fraude et de l'exploitation financièrechez les aînés», rapport du 1er colloque, Productions 4temps, 26 avril 2007, p.3.

hockey» ou «si tu ne me donnes pas lamaison, je ne viendrai plus te voir 63».

Tout un chacun doit donc s'impliquer etouvrir l'œil. On peut signaler les abus enappelant son CLSC ou la ligne sans fraisInfo-Abus au 1-888-489-2287. La ligneInfo-Abus aux aînés est un service

téléphonique confidentiel d'écoute,d'information et de référence offert auxpersonnes âgées victimes d'abuspsychologique, financier ou physique.D'autres ressources sont égalementdisponibles (voir l'encadré "Quelquesressources utiles"). La ministreresponsable des Aînés, Marguerite Blais,compte aussi déposer, en 2009, un pland'action pour prévenir l'abus, lamaltraitance et le suicide chez les aînés.

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Quelques ressources utiles

Ligne sans frais Info-Abus au 1-888-489-2287

Réseau québécois pour contrer les abusenvers les aînés : (514) 270-2777.

Curateur public: Le Curateur maintient unservice de signalement. Les personnes qui sonttémoin de situations à risque peuvent le con-tacter en tout temps au 1 800 363-9020 (lignesans frais, de jour). Après les heures debureau: 514 873-5228 ou le 1 800 363-9020(sans frais).

Commission des droits de la personne: laCommission peut enquêter, entre autres, dansles cas de harcèlement et d'exploitation despersonnes âgées: 1 800 361-6477 (sans frais).

AQDR: Ce réseau de défense des droits desretraités a lancé un programme contre lafraude intitulé «Serez-vous le prochain pois-son ?». Pour plus d'informations : (514) 935-1551

Des dépliants à lire :

Dépliant de la Commission des droits de la per-sonne: « Vous soupçonnez qu'une personne âgéeest victime d'exploitation ? Appelez-nous» :http://www.cdpdj.qc.ca/fr/publications/docs/exploitation_depliant.pdf

Guide de la Fondation du Barreau du Québec:«Vous avez des droits, prenez votre place !»:http://www.fondationdubarreau.qc.ca/bar-reau/droitsdesaines.htm

À voir/à faire

◆ À visionner dans vos Afeas, pour mieuxcomprendre : les DVD " Madeleine " (prix :15,00$) et " Madeleine à la Résidence desRuisseaux" (20$). Vous pouvez vous les pro-curer en communiquant à Tandem RDP-PAT, au 514.645.5328 poste 238 ou parcourriel: [email protected]

◆ La formation «La violence, ça nous regarde !»sera disponible à l'Afeas à compter de l'au-tomne 2009. Pour en savoir plus, contactezvotre responsable régionale de la formation.

Non, le portrait de la vieillesse auQuébec n'est pas toujours rose !«Notre objectif, c'est de faire de

notre troisième âge un véritable âge d'or.Pour l'instant, on en est loin. Il y a tropde souffrance, trop de solitude, tropd'angoisse 64», dit la sociologue SheilaGoldbloom.

En effet, même si la majorité despersonnes âgées sont actives et habitentencore chez elles, de grands problèmesde fond ne sont toujours pas réglés.Même après la consultation publique dugouvernement sur les aînés. Commentvoulons-nous vivre notre vieillesse auQuébec ? Dans quelles conditions ?

Les problèmes sont connus. Il fautmaintenant appliquer des solutions quivont dans le bon sens. Et le gouver-nement doit répondre aux demandes dela population.

Comme le dit le Dr. Réjean Hébert, unexpert en vieillissement qui était co-président à la consultation publique surles aînés: «Après la consultationpublique, je suis encore plus convaincuqu'il est nécessaire de nous doter d'unepolitique gouvernementale sur lespersonnes aînées afin que tous les gestesà faire soient déterminés clairement 65». Ilajoute qu'il faut aussi changer notrefaçon de fournir des soins et des servicesaux personnes âgées: «Il est (…) urgentde modifier l'approche en fournissant lesservices là où la personne se trouve, sanségard au milieu de vie. Au lieu dedemander aux personnes d'aller là où se

trouvent les services, on doit donner lesservices là où habitent les personnes. (…)Nous proposons de créer une prestationde soutien à l'autonomie (PSA) quipermettrait d'effectuer ce changementnécessaire 66».

Et nous ?

Comme citoyennes et membres Afeas,nous pouvons faire beaucoup pour être«solidaires de nos aînées». Voici quelquesidées.

Faire une proposition pour demanderau gouvernement du Québec, lesmesures suivantes :◆ une politique sur les personnes

âgées ;◆ un régime de retraite pour tous ;◆ le développement de logements so-

ciaux ;◆ créer un supplément de revenu

garanti provincial ;◆ à la RRQ, verser une rente entière au

conjoint survivant, sans rentrer dansle calcul la Pension de sécurité devieillesse versée par le fédéral;

◆ rendre disponibles plus de placesd'hébergement en CHSLD publics;

◆ contrôler davantage ce qui se passedans les résidences d'hébergementprivées;

◆ offrir plus de soins à domicile, etd'une façon uniforme partout auQuébec;

◆ payer les aidantes et leur offrirdavantage de support.

Solidaires de nos aînées Cahier B

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Conclusion : Que faire maintenant ?

Vous pouvez aussi interpeller votredéputé ou écrire à la ministreresponsable des aînés, Marguerite Blais,pour exiger ces mesures ou faire part devos préoccupations à ce sujet. Pour lesadresses, consultez le http://www.assnat.qc.ca/fra/Membres/deputes.shtml

À Ottawa aussi, vous pouvez demanderdes mesures pour améliorer le sort denos aînées. Entre autres :

Vous pouvez écrire au Premier MinistreHarper et à votre député fédéral pourexiger que le Supplément de revenugaranti soit remboursé entièrement auxpersonnes âgées qui ne l'ont pas reçualors qu'elles y avaient droit. Vous pou-vez transmettre votre lettre par courrierou par courriel. Vous pouvez mêmeenvoyer une lettre en groupe avecd'autres membres Afeas. Si vous envoyez

une lettre à un député fédéral, sachezque vous n'êtes pas obligée de mettre untimbre sur l'enveloppe. Diffusez aussil'information autour de vous, pour que leplus de gens possible soient au courantde tous ces problèmes. Pour connaîtreles adresses où écrire: http://www.parl.gc.ca/. Entrez dans le site et cliquezsur le lien «Députés actuels». Ou con-tactez le numéro sans frais : 1 (866) 599-4999.

Il faut agir pour aider nos aînées. Car,comme le dit la ministre responsable desAînés, Marguerite Blais: « (…) une sociétéqui respecte ses aînés est une société quise respecte 67». "

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Guide d’animation Afeas 2009-2010 -Page 27

1. Radio-Canada,«Marguerite Blais à la défensedes aînés», émission de Christiane Charette,19 novembre 2007.

2. Gouvernement du Québec, «Préparonsl'avenir avec nos aînés», rapport de laconsultation publique sur les conditions devie des aînés, p. 87.

3. Chiffres du chercheur et spécialiste engérontologie Louis Plamondon, coordon-nateur du Réseau Internet francophoneVieillir en liberté (RIFVEL) dans l'article:RIOUX SOUCY, Louise-Maude, «Avec letemps, la solitude», Le Devoir, samedi, 6 etdimanche 7 octobre 2007.

4. Centres d'excellence pour la santé desfemmes, «Les femmes et les soins à domicile:Pourquoi la question des soins à domicile est-elle importante pour les femmes ?», 2002, p.6.

5. Conseil des aînés, «La réalité des aînésquébécois», 3e édition, chapitre intitulé«Évolution du vieillissement au Québec»,2007, p.16.

6. Chiffres de l'Institut de la statistiques duQuébec dans «Préparons l'avenir avec nosaînés», rapport de la consultation publiquesur les conditions de vie des aînés , p. 21.

7. Ministère de la Famille et des aînés duQuébec, «Vieillissement et santé : l'action dugouvernement du Québec», présentation de laministre Marguerite Blais, 8 octobre 2008,p.7. Ministère de la Santé et des Servicessociaux du Québec, «Plan d'action 2005-2010sur les services aux aînés en perted'autonomie : Un défi de solidarité», 2005,p.11. Aussi : RIOUX SOUCY, Louise-Maude,«Avec le temps, la solitude», Le Devoir,samedi, 6 et dimanche 7 octobre 2007.

8. RIOUX SOUCY, Louise-Maude, «Avec letemps, la solitude», Le Devoir, samedi, 6 etdimanche 7 octobre 2007.

9. Gouvernement du Québec, «Préparonsl'avenir avec nos aînés» Rapport de laconsultation publique sur les conditions devie des aînés , 2008, p. 28.

10. Radio-Canada, «Nos aînés des H.L.M»,Émission radiophonique Les Affaires et la vie,26 février 2005.

11. Statistique Canada, « Le revenu au Canada»,2006, p. 99. Aussi : Chiffres transmis par M.

Stéphane Crespo, Service des statistiquessociales et démographiques, Institut de lastatistique du Québec, 18 novembre 2008.

12. Institut de la statistique du Québec, «En2006, le revenu disponible des femmescorrespond à 76 % de celui des hommes parrapport à 58 % en 1981», communiqué depresse du 13 janvier 2009.

13. Radio-Canada, reportage «Vieillir au noir»,Téléjournal, 4 septembre 2008.

14. Consultation au Programme de la Sécurité dela vieillesse du Canada, 4 décembre 2008.Chiffres pour l'année 2008: prestationmaximum pour la Pension de la Sécurité de lavieillesse : 516,96 $. Pour le Supplément derevenu garanti (pour une personne seule) :652,51 $. Aussi, pour le seuil de faible revenu: Ibid. 11.

15. Régie des rentes du Québec, Évaluation dusystème québécois de sécurité financière à laretraite, 2004. p. 47. Aussi, consultation àl'Institut de la Statistique du Québec, 6novembre 2008.

16. Ibid. 13. 17. Radio-Canada, «Moins économes et plus

endettés », 13 février 2009. 18. Valeur médiane au centre (la moitié étant

plus élevée, l'autre moitié moins élevée quecette valeur). Statistique Canada, «Étude:Placements dans les REER », Le Quotidien, 22février 2008.

19. «Vieillir actif. Le premier obstacle: nos proprespréjugés », Perspectives CSN, décembre 2008,p. 20.

20. Tous les extraits et données : Régie des rentesdu Québec, «Les revenus de retraite auQuébec: Déterminants de la situation actuelleet projection jusqu'en 2035», septembre 2008,p. 20-38-39.

21. Étude de Marie-Noëlle Ducharme (2006a)citée dans Conseil des aînés, «État desituation sur les milieux de vie substitutspour les aînés en perte d'autonomie», 2007,p.6.

22.Entretien avec M. Louis Plamondon,coordonnateur du Réseau Internetfrancophone Vieillir en liberté, 19 septembre2008.

23. Ibid. 9, p. 114.

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Références dans le texte

24. Bulletin Statistique. Régime de pension duCanada 2006. http://www.rhdsc.gc.ca/fr/psr/statistiques/pdf/bulletinstat1206.pdf.p.50.

25. Bloc Québécois, «Arguments du Bloc-SRG».Aussi : Radio-Canada, «Des aînés toujoursmal servis» mardi, 30 octobre 2007.

26. Radio-Canada, «Les conservateurs retournentleur veste», mardi, 20 novembre 2007.

27. Ibid. 25.28. Ibid. 9, p. 45.29. Ibid. 9, p. 41.30. Ibid. 9, p. 42.31. Conseil des aînés, «Avis sur la situation des

proches aidants auprès des personnes âgéesen perte d'autonomie», mars 2008, p.14.

32. Pour tous les chiffres : Radio-Canada, «Unlourd fardeau pour les familles», mardi, 10juin 2008. Ibid. 9, p. 47. DUCHESNE, André,«Le nombre d'aidants naturels explose»,Cyberpresse, 22 octobre 2008. Conseil desaînés, «Pour un équilibre vital: desresponsabilités équitables. Avis sur l'état desituation des proches aidants auprès despersonnes âgées en perte d'autonomie»,résumé, mars 2008, p. 2.

33. Ibid. 9, p. 47.34. Conseil des aînés, «Pour un équilibre vital:

des responsabilités équitables. Avis sur l'étatde situation des proches aidants auprès despersonnes âgées en perte d'autonomie»résumé, mars 2008, p. 5.

35. Ibid. 9, p. 49.36. DUCHESNE, André, «Le nombre d'aidants

naturels explose» Cyberpresse, 22 octobre2008. Aussi : Ibid. 34, p. 4.

37. Ibid. 34, p. 6. 38. Ibid. 34, p. 7. 39. Ibid. 34, p. 6. 40. Ibid. 34, p. 9. 41. Ibid. 34, p. 11 et 12.42. Commission des droits de la personne et des

droits de la jeunesse, «Mémoire à laCommission des affaires sociales del'Assemblée nationale sur le document deconsultation " Garantir l'accès : un défid'équité, d'efficience et de qualité», 23 mars2006, p. 21.

43. Commission permanente des affairessociales, 37e législature, 2e session, mercredi5 avril 2006? Vol. 39 N° 9. http://www.assnat.qc.ca/fra/37Legislature2/DEBATS/journal/cas/060405.htm

44. Institut de recherche et d'informations socio-

économiques, «D'où vient la «crise» desfinances publiques ?», mars 2008, p. 5.

45. Conseil des aînés, «État de situation sur lesmilieux de vie substituts pour les aînés enperte d'autonomie», 2007, p. 51 à 54.

46. Ibid. 45, p. 54 et 55.47. Conseil des aînés, « Avis sur les milieux de vie

substituts pour les aînés en perte d'auto-nomie», septembre 2007, p. V.

48. Ibid. 47. 49. Ibid. 47, p. V. 50. Ibid. 45, p. vi.51. Radio-Canada, «Une nouvelle certification

pour les résidences privées», émission LaFacture, 30 janvier 2007.

52. Bureau du coroner, «Il s'agit de cinq enquêtespubliques portant sur des décès accidentelsde personnes en perte d'autonomie, survenusdans quatre résidences privées et un CHSLDpour personnes âgées», 8 novembre 2005.

53. Radio-Canada, «Nos aînés sont-ils ensécurité ? », émission La part des choses, 12janvier 2006.

54. L'Association québécoise des retraité(e)s dessecteurs public et parapublic (AQRP),«Certification des résidences privées : le délaiaccordé par le ministre inquiète les retraités»,communiqué du 13 février 2009.

55. Ibid. 54.56. Ibid. 51.57. Ibid. 47, p.9. 58. Ibid. 53.59. Ibid. 53.60. Pour tous les chiffres : Site de la Sûreté du

Québec, http://www.suretequebec.gouv.qc.ca/aines/saviez-vous-que/saviez-vous-que-aines-sq.jsp. AQDR, «Serez-vous le prochainpoisson ? L'Association québécoise de défensedes retraités lance un programme deprévention contre les fraudes », communiqué,11 novembre 2008. TRÉPANIER, Sylvain, «Çame reviendra», Journal de Montréal, samedi,21 février 2009.

61. TRÉPANIER, Sylvain, «Facile de voler lesaînés», Journal de Montréal, lundi, 23 février2009.

62. Ibid. 22.63. TRÉPANIER, Sylvain, «Âgés et vulnérables»

Journal de Montréal, samedi, 21 février 2009.64. Ibid. 8. 65. Ibid. 9, p. 116.66. Ibid. 9, p. 115.67. Ibid. 9, p. 123.

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Guide d’animation Afeas 2009-2010 -Page 29

Dans votre Afeas, pourquoi ne pasorganiser une rencontre d'échangedurant laquelle les participantesseraient invitées à répondre auxquestions suivantes :

◆ Qu'est-ce qui vous fait le plus peur,pour vous, dans votre vieillesse ?

◆ D'après vous, ça serait quoi, lasolution ?

À partir du vécu des participantes,cette rencontre permet d'introduire lecontenu du thème et de faire ressortirdes solutions collectives aveclesquelles l'Afeas peut agir.

Après avoir pris connaissance duthème, vous pouvez aussi écrire engroupe à la ministre responsable desAînés, Marguerite Blais, ou à votredéputé provincial pour leur faire partde vos préoccupations et de vosattentes envers le gouvernement. Pourles adresses,

consultez http://www. assnat.qc.ca/fra/Membres/deputes.shtml.

Vous pouvez réclamer aussi dupremier ministre fédéral StephenHarper, ou de votre député fédéral, leplein remboursement du Supplémentde revenus garanti pour les personnesâgées qui y ont droit mais ne l'ont pasreçu. Pour connaître les adresses,visitez le http://www. parl.gc.ca/.Entrez dans le site et cliquez sur lelien «Députés actuels». Ou contactez lenuméro sans frais : 1 (866) 599-4999.

Une autre idée, faites en groupe un«Cinéma Afeas», en commandant lesDVD «Madeleine» (prix: 15,00$) et«Madeleine à la Résidence desRuisseaux» (20$). Ces courts filmsportent sur le sujet de l'abus enversles personnes âgées. Vous pouvezvous les procurer en communiquant àTandem RDP-PAT au 514.645.5328poste 238 ou par courriel: [email protected]

Solidaires de nos aînées Cahier B

Page 30 - Guide d’animation Afeas 2009-2010

Idée-éclair

Thème: Solidaires de nos aînées

Activité : Suggestion et outils

Suggestion pour l'Activité femmes d'ici

Le thème intitulé «Solidaires de nos aînées» se prête bien à une Activité femmes d'icide type «Conférence» (brunch).

Pour plus de renseignements sur les repères et le déroulement de cette Activitéfemmes d'ici, veuillez consulter la section permanente du guide d'animation 2008-2009 de l'année passée, au cahier 1 intitulé «Caractéristiques, repères et techniquesd'animation des Activités femmes d'ici». Cette section permanente est égalementdisponible au www.afeas.qc.ca (dans la section «Services aux membres, Outilsinternes»). Chaque Activité femmes d'ici y est présentée en détail. Les modèles pro-posés dans cette section serviront à guider la préparation et l'animation de l'activité.

Outils de communication à utiliser

Texte pour la publicité locale

Solidaires de nos aînées Cahier B

Guide d’animation Afeas 2009-2010 -Page 31

Solidaires de nos aînées

Vieillir ne veut pas nécessairement dire être pauvre, malade et dépendant! Lagrande majorité des personnes âgées d'aujourd'hui sont autonomes, en bonnesanté et actives. Mais tout n'est pas réglé pour autant. Les femmes âgées sontmajoritaires dans les HLM (habitation à loyer modéré), les CHSLD (centresd'hébergement de longue durée) et les résidences privées pour personnesâgées. Les aînées, surtout celles qui vivent seules, ont un revenu très modesteet n'arrivent pas toujours à joindre les deux bouts. Pire, selon la Régie desrentes du Québec, 60% des travailleuses et travailleurs au Québec n'ont pasde fonds de pension de leur employeur! On est loin de la retraite dorée! Et lesservices à domicile, comme les soins de santé, ne sont pas toujours au rendez-vous. Pour y voir plus clair et trouver des solutions pour aider nos aînées,joignez-vous à la prochaine activité de l'Afeas de _____ (Nom de l'Afeas locale),qui se tiendra le ______ (date, heure, lieu et coordonnées). Venez en grandnombre!Pour informations supplémentaires___________ (# de téléphone d'une respon-sable locale).

Solidaires de nos aînées Cahier B

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Présentation de l'Afeas

(à utiliser au début de l'Activité femmes d'ici, pour présenter l'Afeas au public participant à l'activité)

Pour savoir comment présenter l'Afeas, reférez-vous à la section permanente duguide d'animation de l'année passée 2008-2009, au cahier 4 intitulé«Présentation générale de l'Afeas». Cette section permanente est égalementdisponible au www.afeas.qc.ca (dans la section «Services aux membres, Outilsinternes»).

Voici le texte de présentation du thème «Solidaires de nosaînées»

Nous serons les femmes âgées de demain. C'est pourquoi il est si important deconnaître les problèmes que vivent nos aînées aujourd'hui et d'y trouver dessolutions collectives, toutes ensemble.

En effet, le visage de la vieillesse a changé. Être vieille aujourd'hui, ce n'est pasla même chose que dans le temps. De nos jours, la majorité des personnes âgéessont actives, en bonne santé et autonomes. Selon le ministère de la Santé et desServices sociaux, seulement 20% de nos aînés - des personnes très âgées pourla plupart - ont besoin de services à cause d'une incapacité. Sur ce chiffre, 4%sont hébergés dans un Centre de soins de longue durée (CHSLD). Les nouvellesne sont donc pas si mauvaises…

Cependant, à mesure que l'on vieillit, on fait face à des problèmes persistants.Avoir des services à domicile en est un. Être hébergé dans des bonnes condi-tions en est un autre. Arriver à la fin du mois et avoir assez d'argent pour cou-vrir ses besoins de base, c'est tout un casse-tête, surtout si on est une femmeâgée vivant seule. Et c'est sans parler des aidantes qui crient à l'aide, ou de laviolence faite aux personnes âgées…

C'est pourquoi l'Afeas a organisé notre rencontre : pour dresser un portrait clairde la situation et discuter ensemble des solutions que l'Afeas pourra promou-voir auprès des décideuses et décideurs. Merci d'être là et j'espère que noséchanges seront des plus enrichissants!