Sante Mag n01

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E d i t o r i a lAu dbut, une simple ide. Presquun souhait. Quelques rencontres et des encouragements rpts de la part, notamment, de praticiens rencontrs lors dvnements ou rencontres scientifiques, ont eu raison de nos dernires hsitations. Mais, il nous fallait trouver un concept diffrent pour pouvoir nous insrer dans un environnement qui compte dj, de nombreuses publications de bonne facture, dites par des socits savantes et entirement animes par des praticiens. Pourquoi, donc, ne pas faire les choses autrement en pratiquant, simplement, notre mtier de spcialistes de linformation et de la communication et crer un espace ouvert aux diffrents acteurs du secteur de la sant. Restituer, mensuellement et le plus fidlement possible, les proccupations, les contraintes et aussi les espoirs de tous ceux qui uvrent pour faire sortir ce secteur de ses contradictions constitue, pour nous, une ligne de conduite. Sant-Mag est n de cette ide. Il a pour ambition de paratre chaque mois date fixe et ceci nest pas un pari, mais, plutt un engagement. Le pari pour nous est, par contre, de faire mieux chaque numro Sant-Mag.

S o m m a i r e Insufsance rnale chronique. > P. 02 Colloque international sur le don dorganes en Algrie. > P. 03 Polmique autour de la prise en charge du cancer. > P. 04 Grippe : une maladie courante mais, potentiellement grave. > P. 11 Professeur Kamel BOUZID " Le plan cancer existe". > P. 14 Cancer du poumon : 3500 nouveaux cas par an, en algrie. > P. 15 Le Professeur Salim NAFTI, " La BPCO est une maladie mconnue,

sous diagnostique et sous traite". > P. 16 Le Professeur Abdelkrim SOUKEHAL, Le pneumo 23 est disponible,

en permanence, dans mon service. > P. 20 Entretien ralis avec le Dr. Khalil AMRANI, pneumo - allergologue :

Syndrome dapnes obstructives du sommeil . > P. 22 Diabte : le tsunami du 21me sicle. > P. 24 Diabte : 12 % des constantinois sont diabtiques. > P. 27 Entretien ralis avec le Pr Luc DOUAY, mdecin-biologiste mdical :

les 1eres transfusions sangines partir de cellules souches. > P. 30 Prvalence du diabte en Algrie : La valse des chiffres. > P. 31 Sida : Selon une enqute effectue par l'unit Sida au CHU de Constantine :

Les tudiants en mdecine sont trs mal informs sur cette pathologie. > P. 32 Sida : Plus de 6.500 cas recenss, actuellement, en Algrie. > P. 33 Sida : Entretien avec le Pr Djamel Eddine ABDENOUR, " Les malades sont

soumis une grande discrimination ". > P. 36 Cancer : Professeur Djillali LOUAFI : Cancer, lAlgrie classe

la 5 me position par rapport aux pays europens. > P. 39 Cancer : ASSOCIATION EL BADR : prsentation . > P. 42 Greffe rnale : Dr. Mustapha BOUKHELOUA,

" Notre plus grand d est de russir dvelopper la transplantation, partir de donneurs dcds ". > P. 43 Phytothrapie : Entretien Sant-mag. de Mme Meriem YOUSFI HAMADA, psychologue. > P. 46 Agenda. > P. 47 Directeur de la publication : ACHOURI Mohamed Directrice de la rdaction : ALAHOUM Amina Directeur technique : HAMMOUDA Hocine Comit de rdaction : Chakib M. HARCHA Maia BELHANI Doua Sant-Mag / Magazine mensuel de la sant / dcembre 2011/ N 01. dit par Mdia Pub Sant. RIF Nahla ZAHAF Loubna BOUGHAZI Malika NOUR Djazairi FORTAS Nadjia Iconographie : OULD BABAALI Lis Conception : TRI-EVENT Correction : GHARNAOUT Amar Adresse : Sant-Mag, Cit des Annassers 1 Bat. 1000 Kouba 16050 Alger- Algrie. Tl./fax : +213 (0) 21 29 39 32 Site web : santemag-dz.com

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ACTUALIT

Insufsance rnale chroniqueettre en place un registre national des insuffisants rnaux, organiser les soins et surtout faciliter laccs la transplantation, tels sont les principaux point dbattus par le Dr Mustapha Boukheloua, prsident de la Fdration nationale des insuffisants rnaux (FNIR), lors de la journe de sensibilisation organise hier lhtel Mas des planteurs de Zeralda. Sagissant des centres dhmodialyse, le Dr Boukheloua a soulign la ncessit dobliger les centres relevant du priv inscrire leurs patients pour la transplantation rnale. Quant aux enfants dialyss, lintervenant a affirm qu un seul centre de dialyse pdiatrique existe en Algrie . Outre celui dOran, il faut des centres de dialyse pdiatrique au centre, lest et au sud du pays a-t-il prcis.. Ces cas tant difficiles, ils mritent plus dattention , at-il affirm. Pour sa part, M. Mohamed Boukhers, porte-parole de la Fdration nationale des insuffisants rnaux, a prcis que les enfants hmodialyss ne bnficient pas de lhormone de croissance ainsi que du suivi psychologique. Il a galement soulev le problme du personnel non qualifi au niveau des hpitaux. Les hpitaux sont dpourvus de personnel spcialis en dialyse et de personnel charg de la maintenance de lappareillage de lhmodialyse , a-t-il encore soulign. Le prsident de la FNIR a rappel quactuellement, prs de 16 000 malades sont traits par hmodialyse dans plus de 250 units spcialises publiques et prives travers tout le territoire. Comme il nexiste pas de prvention ni de suivi de cette pathologie, aucune statistique, ni prvalence sur les nouveaux cas ne peuvent tre labores, dit-il, avant dajouter que seuls 1 000 insuffisants rnaux ont

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Prs de 16 000 malades sont traits par hmodialyse dans plus de 250 units spcialises publiques et prives, travers le territoire national

bnfici dune greffe en Algrie et ltranger depuis 1986. Le professeur en dermatologie, ancien ministre des Affaires religieuses, M. M'hamed Benredouane, a indiqu pour sa part, quil est ncessaire de crer un centre national de recherche pour permettre aux dcideurs de prendre les bonnes dispositions, et cela afin de mieux connatre ltat des lieux et sensibiliser lopinion publique. De son ct, et sur un tout autre registre, mme sil concerne le don dorganes, le Dr Achour Karima, chirurgien au CHU Mustapha-Bacha dAlger, a estim que la transplantation pulmonaire peut dmarrer pour peu quon dveloppe les services thoraciques en Algrie. Selon elle, la greffe des poumons est une chirurgie qui reste au stade embryonnaire alors quelle est trs avance ltranger. Elle nexiste pas en Algrie a-t-elle prcis avant dajouter que la greffe reste la seule option pour beaucoup de malades, notamment pour les enfants qui faute dune greffe dcdent. Pourtant, selon elle, les comptences et les moyens sont disponibles : Nous sommes de nombreux chirurgiens algriens pratiquer des transplantations de poumons en France. Nous pouvons donc lancer ces oprations chez nous partir de donneurs cadavriques , a-

t-elle dit signalant toutefois que la seule solution pour la greffe des poumons reste celle du don dun des deux parents pour sauver la vie de lenfant. On a un manque de moyens et de structures. On na pas de problme sur le plan juridique ou religieux a-t-elle fait savoir. De son ct, le professeur Chaouche Hocine a lanc un appel aux autorits du pays prendre en charge le problme de don dorganes. Le professeur a expliqu quil y a un manque dvaluation au niveau du secteur de la sant. Jusqu aujourdhui et avec tous les moyens qui existent, certains responsables ont des services qui ne fonctionnent pratiquement pas, explique-t-il, avant dajouter qu au niveau de lhpital Mustapha, on fait une greffe par semaine, on fait aussi des greffes ailleurs. Le professeur a mis en avant le manque de mdicaments et de matriel de transplantation. Selon lui, cest une preuve concrte dabsence de volont de travail par les concerns. A cet effet, le professeur Chaouche a dclar quil faut tablir une politique contractuelle entre lEtat et les gens qui veulent vraiment travailler. - M aia H ar c ha

INNOTECH SIMPLANTE EN ALGRIEUne dlgation industrielle du laboratoire franais Innotech a sejourn en Algrie, au mois de novembre dernier. L'objectif de cette visite tait de travailler sur le projet industriel de fabrication des produits Innotech, en Algrie, travers l'acquisition, la modernisation et l'in-

vestissement avec un partenaire algrien. Cette dmarche s'inscrit dans le cadre de la stratgie et de la volont d'innotech de s'implanter d'une manire perenne, en Algrie, en se dotant d'un outil de fabrication. Dautant plus que les dispositifs de loi et la politique en faveur de l'investissement, dans ce secteur d'activit, sont encourageants.

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Plaidoyer pour des prlvements dorganes et tissus sur patients en mort encphalique

Colloque international sur le don dorganes en AlgrieSous le thme, don dorganes, don de vie, don de soi un colloque international a t organis, la fin du mois doctobre, la facult de mdecine de Tlemcen. ette rencontre a runi des personnalits algriennes et trangres, cumulant une grande exprience dans le domaine de la transplantation dorganes. Le Professeur BENMANSOUR, chef de service de nphrologie du centre hospitalo-universitaire de cette ville et prsident du colloque a indiqu, demble, que la greffe est une thrapeutique efficace et constitue la seule chance de survie dun nombre croissant de malades, de tous ge et reprsente, ainsi, un formidable espoir, dans le sens ou les personnes greffes parlent dune seconde naissance. Tributaire dun donneur vivant ou dcd, la transplantation dorganes demeure dans notre pays une activit sporadique par rapport aux besoins de la population. Quelle en est la raison? Cest cette question principalement que sont attels rpondre les participants cette rencontre, tout en tentant de trouver des moyens et des solutions pour la promotion effective de cette mdecine transgressive. Le Professeur Farid HADDOUM, chef de service nphrologie au CHU Neffissa Hamoud de Hussein Dey Alger (ex Parnet) et prsident de la socit algrienne de nphrologie, dialyse et transplantation (SANDT) a soutenu que : par son importance numrique, sa dimension de sant publique et son impact conomique, la transplantation rnale ( deux-tiers des transplantations d organes dans le monde ), reprsente le terrain d exprimentation de ces modles organisationnels exemplaires en mdecine . Selon lui, dans la majorit des pays qui ont dvelopp lactivit de transplantation, des systmes nationaux de transplantation, des agences nationales de transplantation ou des Fondations pour le don dorganes, tissus et cellules se sont progressivement mis en place. Tout est-il fait, dans notre pays, pour informer les malades de lalternative favorable que reprsente la greffe dorganes ? Quels sont les obstacles ? Peut-on parler de droit au choix bafou, voire du droit la greffe ignor ? sest interrog le Professeur HADDOUM. Plus de 15.000 patients sont, actuellement, traits par une mthode de supplance en Algrie. Le nombre de cas incidents est estim 3500 nouveaux cas, par an. En revanche, le nombre de greffes ralises ne dpasse pas une centaine de cas, par an. 7000 patients habitent les listes dattentes. Pour la greffe de foie, les besoins du pays, taient, en 2009, de lordre de 15 greffes par million dhabitants ; soit 450 greffes par an. Selon les spcialistes, pour promouvoir lactivit de la greffe rnale, le cercle des donneurs vivants, circonscrit actuellement aux parents de 1er degr (pre et mre, enfants et frres et surs), doit tre largi aux conjoints, aux tantes et oncles et aux cousins germains. Mais aussi, un programme national de promotion du don dorganes, partir de donneur en mort encphalique, doit tre labor rapidement. Dautant que lislam ne soppose gure cette pratique. En effet, ce type de prlvement a fait lobjet dune fetwa favorable de la part du cheikh HAMANI, qui sest rfr un verset coranique qui dit, dans le sens les morts servent les vivants . Sadek BELOUCIF, dans sa communication Religions et concept de mort encphalique a soutenu qu en accord avec les donnes actuelles de la science, le concept de mort encphalique est reconnu. Une personne est lgalement dcde quand il y a arrt total et jug irrversible par les mdecins, soit des contractions cardiaques et des mouvements respiratoires, soit des fonctions vitales crbrales avec dbut de destruction du cerveau. Afin de garantir la prminence et le caractre sacr de la vie, le don d'organe est en consquence reconnu et valoris comme une bonne action, condition d'un consentement, du respect de la personne et d'une non-commercialisation . Quen nest t-il de leffet dun tel don sur le plan psychologique ? Lquipe du service de chirurgie thoracique et transplantation dorganes du CHU Mustapha a tent dtudier limpact psychologique du prlvement de rein chez le donneur vivant, travers une analyse rtrospective entre 2003 et 2009 portant sur 122 patients prlevs. Conclusion de cette tude : Les bilans clinique et biologique des donneurs taient globalement satisfaisants. Les relations entre donneur et receveur ont t souvent renforces, rarement dtriores, avec le sentiment de refaire le don, si besoin est ; par ailleurs, la qualit de vie na pas t altre par le prlvement rnal . A la lumire de ces donnes, lquipe du Professeur Chaouch conclue quen labsence dobstacles culturels, la transplantation partir dun donneur vivant est une alternative globalement positive, mdicalement s a t i s f a i s a n t e et psychologiquement valorisante

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Au cur de lactualit nationale Polmique autour de la prise en charge du cancerLe cancer nest pas la maladie qui tue le plus en Algrie. En matire de causes de mortalit, certaines tudes le classent, en troisime position aprs les affections cardiovasculaires et les atteintes prinatales, avec un taux de 9,5%. Il nen demeure que cest la pathologie dont on parle beaucoup en raison de la mauvaise prise en charge thrapeutique des cancreux.

e professeur Kamel Bouzid, chef du service doncologie mdicale au centre Pierre et Marie Curie dAlger (CPMC) a t le premier interpeller les consciences, en ce mois doctobre, sur la prise en charge prcaire des cancreux. Centre ferm pour maintenance, rupture de stock des mdicaments et de ractifs, rendez-vous draisonnables Ce spcialiste, a bross un tableau sombre de la situation du CPMC et plus gnralement des malades cancreux en Algrie. Il nous apprend que sur 44000 nouveaux cas de cancer enregistrs chaque anne en Algrie, 28000 ncessitent un traitement par radiothrapie. Sur ces 28 000, seuls 8 000 malades sont traits par radiothrapie, faute de moyens. Le professeur Bouzid ajoute sur les ondes de la chaine III que les rendez-vous de radiothrapie sont fixs au mois de juin 2012 pour les malades qui se prsentent au mois doctobre, en raison de la grande pression exerce sur les cinq centres anticancreux, oprationnels travers le pays et les temps impartis la maintenance. Lui emboitant

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le pas, le collectif autonome des mdecins rsidents a organis un sit in de solidarit avec les malades cancreux. Les dputs interpellent leur tour, quelques jours plus tard, le ministre de la sant sur ce problme. Lors de leurs incessantes sorties publiques, les animatrices de lassociation Amel, nont pas, elles aussi, manqu de dnoncer, les dfaillances dans la prise en charge des cancers, qui tuent 50 Algriens chaque jour dont 10 femmes atteintes de tumeur du sein. Au centre de lactualit nationale, ce dossier fait ragir le premier responsable du secteur, qui dans un premier temps, sen prend au mdecins rsidents, les accusant de faire de cette maladie un fonds de commerce et dinstrumentaliser la dtresse des gens et le malheur des familles des cancreux des fins inavoues . Devant les parlementaires, le ministre de la sant sinterroge : Le cancer a toujours exist, ce nest pas en 2011

quon a dcouvert le cancer. Il y a quelques annes des malades algriens mouraient dans la totale discrtion. Pourquoi aujourdhui on crie au cancer ? Cette mise au point faite, il tente de se faire rassurant en soutenant que sept centres de radiothrapie sont rpartis au niveau national pour rpondre aux besoins des malades et que 13 machines supplmentaires seront fonctionnelles au niveau de ces centres avant la fin de lanne 2011. Ould Abbes dplore, toutefois, labsence de dpistage prcoce. Selon lui, le nombre de cancreux en Algrie slve plus de 40 000 nouveaux cas par an. 50% des femmes atteintes du cancer du sein dcdent, car elles sont diagnostiques un stade avanc, atteste-t-il

Par : Chakib M.

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LA PNEUMONIE PREMIRE CAUSE DES DCS INFANTILES EN ALGRIE ET DANS LE MONDE La pneumonie reste la premire cause des dcs infantiles en Algrie et dans le monde ont relev jeudi Alger les participants une journe scientifique organise par la Socit algrienne de microbiologie clinique (SAMIC). Selon le professeur Jean-Paul Grangaud, pdiatre qui exerce dans plusieurs tablissements hospitaliers en Algrie, le taux de mortalit du la pneumonie reste "relativement lev malgr les efforts et les moyens mis en place par l'Algrie". En milieu hospitalier, le nombre de dcs reste ainsi "relativement lev", at-il dit, regrettant l'absence de chiffres et de statistiques concernant les enfants qui dcdent en dehors des hpitaux. Il a indiqu que l'Algrie n'a pu gagner qu'"un seul point" entre 2004 et 2009 dans le cadre de la lutte contre la mortalit infantile (cause par le pneumonie) chez les moins de cinq ans et "0,9 point " en milieu juvnile. Les premires mesures prendre pour lutter contre cette mortalit consistent, selon le Pr Grangaud sur la visite mdicale du nourrisson au 7me jour de sa naissance, suivie de la vaccination, a-t-il recommand. Il a galement insist la formation des praticiens en ce qui concerne notamment la prescription des antibiotiques ainsi que le renforcement des laboratoires biologiques en moyens et matriel ncessaires. De son ct, la prsidente de l'Association algrienne de pdiatrie, le Pr Rachida Boukari a not que les infections respiratoires aigus (IRA) restent la premire cause des dcs chez les enfants de moins de cinq ans avant la diarrhe, ajoutant que les IRA reprsentent 25% de morbidit et d'hospitalisation en Algrie. Selon le Pr Boukari, deux millions de dcs chez les moins de 5 ans sont dplors chaque anne dans le monde, ce qui reprsente 18 20 % de l'ensemble des dcs au niveau plantaire. Elle a prcis que selon des donnes de l'Unicef, 90% des

dcs d'enfants atteints d'IRA, sont enregistrs dans les pays en dveloppement et 50% en Afrique. Le Pr Boukari, qui est galement chef de service pdiatrie l'hpital de Blida, a indiqu que l'objectif du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) est de rduire le taux de mortalit de par le monde 65% en luttant contre les risques associes cette maladie, par la vaccination, l'allaitement maternel et l'hygine DES SPCIALISTES APPELLENT CLASSER LE GLAUCOME COMME MALADIE CHRONIQUE Le glaucome, deuxime cause de ccit en Algrie aprs la cataracte, devrait tre class "maladie chronique", a recommand samedi Alger la Socit algrienne du glaucome (SAG) lors de sa 3me journe scientifique consacre ce thme. "Nous lanons un appel aux pouvoirs publics, notamment le ministre du Travail et la direction de la Scurit sociale pour que le glaucome soit inscrit comme maladie chronique et permettre ainsi aux patients de se fournir en mdicaments", a indiqu la prsidente de la SAG, le Pr Malika Tiar, observant que "le malade (dmuni) na pas attendre le remboursement des mdicaments, au risque de voir son cas saggraver et perdre carrment la vue". Le traitement mdical, vie, est jug, par des spcialistes, "onreux" et cote entre 2.000 et 4.000 DA, do la recommandation dinscrire le glaucome comme maladie chronique afin de permettre aux personnes atteintes davoir accs, "plus facilement", aux soins. Le glaucome est une maladie "silencieuse et insidieuse" du nerf optique (nerf de la vision) qui commence se manifester ds lge de 40 ans sans aucun signe. Si elle nest pas dpiste temps, elle risque de provoquer une ccit irrversible. En ce sens, il est conseill de consulter, aprs 40 ans, un ophtalmologiste pour subir des examens mesurant la tension

oculaire et subir, aussi, lexamen du fond dil. Une forte myopie pourrait aussi provoquer le glaucome. "Le malade atteint du glaucome ne ressent absolument rien et son il ne prsente aucun signe extrieur. Toutefois, cette maladie voluera avec le temps et lorsque le patient commencera ressentir des douleurs, il aura atteint un stade avanc pouvant provoquer une ccit irrmdiable", a expliqu le Pr Tiar. Elle a cit, dans ce cadre, lenqute effectue en 2008 par les ophtalmologistes au niveau national, sous lgide du ministre de la Sant, de la Population et de la Rforme hospitalire, faisant ressortir quil y avait entre 450.000 et 500.000 glaucomateux en Algrie. Une enqute mene dans la rgion dEl Oued (sud-est de lAlgrie) par le service dophtalmologie du CHU Mohamed DEBAGHINE (Bab El Oued) a rvl que la moiti des malades ne savaient pas quils taient atteints du glaucome, alors quils taient des stades "trs avancs". Les personnes la peau brune fonce et noire sont "gntiquement" les plus exposes au glaucome et cela est valable de par le monde entier, ce qui explique le nombre lev de glaucomateux dans le sud algrien. Les gros facteurs de risque consistent notamment en lhypertonie oculaire (tension du nerf optique) et la consanguinit familiale, a expliqu encore le Pr Tiar. "Toutefois, tous les glaucomes ne sont pas hrditaires et il est prfrable quune personne ge de 40 ans, voire moins, ayant eu dans sa famille un glaucomateux, se fasse examiner", a-t-elle prconis. Afin de prvenir le glaucome, la SAG a men des campagnes de dpistage, notamment dans le sud du pays, a indiqu la prsidente de cette association qui dplore par ailleurs, un "manque de moyens". "Nous souhaitons tre aids et soute-

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Sant-mag >ACTUALIT > INFOSnus car les populations habitant dans des zones loignes et enclaves ne se dplacent pas pour consulter", a-t-elle dit, estimant quil appartient aux spcialistes "aids par les pouvoirs publics" daller vers les populations et mener des campagnes de dpistage. En marge de cette journe, un hommage a t rendu feu Mohamed AOUCHICHE, dcd le mois de juin dernier lge de 95 ans. Le dfunt qui a t un des premiers professeurs agrgs en Algrie, a t qualifi de "pre de la mdecine et de lophtalmologie en Algrie" LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES, PREMIRE CAUSE DE MORTALIT EN ALGRIE Les maladies cardiovasculaires reprsentent la premire cause de mortalit en Algrie et sont responsables dun dcs sur quatre, selon une rcente tude ralise par lInstitut national de Sant publique (INSP) et lOrganisation mondiale de la sant (OMS), a-ton appris, mercredi, auprs de la Socit algrienne de cardiologie (SAC). Ltude pidmiologique internationale sur lvaluation de la prise en charge de lhypercholestrolmie, mene rcemment Tlemcen (Ouest de lAlgrie) auprs de 1.000 patients a permis de mieux comprendre la rpartition des principaux facteurs favorisant les maladies cardiovasculaires, savoir lhypertension artrielle (HTA), la sdentarit (40% de la population), le tabagisme (17%), le diabte (6,8%), lobsit et lhypercholestrolmie. Ltude a rvl que ces facteurs de risque taient sous-estims chez la population algrienne, citant ce titre la dyslipidmie (taux de graisse trop lev dans le sang), dcouverte fortuitement chez 3 patients sur 4 au cours dun examen systmatique. Lobsit touche 51% de la population adulte, soit plus dun Algrien sur deux, selon la mme tude qui rvle en outre que 40% dhommes et 66% de femmes sont obses ou en surpoids. Lhypertension artrielle, mconnue chez deux patients sur trois, atteint 36% de la population adulte et dpasse 50% chez les patients de plus 55 ans. Les dyslipidmies, cest--dire lexcs de cholestrol ou de triglycrides dans le sang, sont domines par lhypercholestrolmie (excs de cholestrol) qui atteint, en moyenne, prs dun adulte sur six (plus de 1,5 million dalgriens) et 29% de la population aprs 65 ans. La mme source note que les dyslipidmies sont dpistes trois fois sur quatre au cours dune enqute systmatique. Lhypercholestrolmie qui est lune des principales causes de lathrosclrose, une accumulation de graisse (surtout le cholestrol) et dautres substances sur les parois intrieures des artres, entrane une diminution du flux sanguin pouvant aboutir une occlusion complte, explique cette tude. Lorsque lartre est bouche, cela pourrait entraner une crise cardiaque ou une attaque crbrale. Pour lutter contre les facteurs de risque des pathologies cardiovasculaires, il est recommand darrter le tabac, avoir de bonnes habitudes alimentaires, rduire la consommation dalcool, pratiquer une activit physique rgulire et avoir une bonne observance des prescriptions mdicales, est-il prconis RENCONTRE SUR LHEMOPHILIE Le traitement des hmophiles connat une amlioration significative en Algrie grce au Kogenate qui a t introduit sur le march local en 2009. Ce mdicament faut-il le prciser a fait ses preuves travers le monde aprs une vingtaine dannes dutilisation. Les dernires avances en matire de recherche relative au traitement de lhmophilie taient au centre dintrt dune confrence dHmatologie organise Alger. Lors de cette rencontre consacre aux progrs enregistrs dans le domaine de la lutte contre lhmophilie, les spcialistes ont insist sur ladministration de ce mdicament antihmophilique recombinant, cest-dire issu du gnie gntique et non pas driv du plasma sanguin qui rduit les risques de contamination des malades et du rejet. Cette manifestation scientifique qui est organise par le laboratoire Bayer Schering pharma a regroup plus de 250 praticiens spcialistes en hmatologie, pdiatrie, orthopdie, pharmacie et des infirmiers et a t encadre par des experts de renomme mondiale. Les dfis de lhmophilie en 2011, atteintes musculo-squelettiques de lHmophile et leur traitement, les actualits sur la prise en charge mdicale en 2011 des hmophiles et le rle de linfirmier ainsi que lexprience dun hmophile svre ont t les principaux points dvelopps. LAlgrie compte quelque 1600 malades recenss par lAssociation algrienne des hmophiles (AAH), mais ils seraient plus de 3000 souffrir de cette maladie orpheline qui touche sauf cas trs rares les garons et qui se caractrise par une grave insuffisance dans la coagulation du sang. Lhmophilie, qui est cause par un dfaut de production dun agent de coagulation le facteur VIII (hmophilie A) et le facteur IX (hmophilie B) , peut tre lorigine de handicaps graves pour les patients. Dans le domaine de la recherche, le laboratoire Bayer Schering Pharma est actuellement en train damliorer la prise en charge par le Kogenate en vue darriver une seule injection par semaine pour amliorer le confort et la qualit de vie des malades. Un produit administration orale est par ailleurs envisag et les essais en cours sont prometteurs, notent les chercheurs LA RAGE : UNE MALADIE MORTELLE Selon lorganisation mondiale de la sant 55 000 cas de rage sont enregistrs annuellement dans le monde, avec un dcs toutes les dix minutes. LAlgrie continue denregistrer des cas de rage malgr de gros efforts fournis par les autorits sanitaires. Elle a enregistre ces dix dernires annes en moyenne 2O deces par an. Alors que le dernier cas de rage enregistr en France remonte 1924. La rage continue de tuer en Algrie, par ngligence, le plus

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Sant-mag >ACTUALIT > INFOSsouvent et par ignorance du risque vital. 60% des cas de rage humaine ne consultent qu'aprs l'apparition des signes cliniques, seuls 20% des 40% restant consultent immdiatement, 8% consultent aprs 24 heures, et les autres tardivement au del de 48 heures. En Algrie comme dans le monde les vecteurs de la rage sont le chien dans presque 90% des cas. le Dr. SOUFI Abderrezak chef dunit pidemiologie dintervention et vaccinovigilance de l'Institut Pasteur dAlgrie qui est un expert dans ce domaine affirme que la rage est une maladie mortelle 100 % et quune vaccination ou une srovaccination aprs des morsures occasionnes par un animal suspect de rage doit tre strictement observe. Les 13 cas recenss cette anne en Algrie sont dus aux morsures des chiens errants. laisse entendre notre interlocuteur qui a prsent une communication intitulee la prise en charge des personnes exposs au risque rabique lors de la clbration de la journe mondiale de la rage. En 2010 lAlgrie a enregistr 20 cas repartis travers 12 wilayas du centre et du nord du pays, en raison de la forte densit canine ; autrement dit, la plupart des foyers o on a recens de plus en plus de chiens errants. Toutefois, environ 120 000 morsures ont t enregistres en 2010 apprendon, auprs du Dr. SOUFI Abelrezak. Et dajouter que ce nombre ne cesse daugmenter puiqu il est passe de 58000 en 2000 a 80000 en 2005 et pratiquement 120000 en 2010. La rage qui demeure un problme de sant publique ncessite une large campagne informative et une collaboration etroite entre les departements de la sant de lagriculture et des collectivites locales insiste le Dr. SOUFI. La vaccination ou la srovaccination sont les seules armes pour viter de mourir de la rage. Malheureusement, Il y a, parfois, un retard dans la prise en charge de la rage et labandon de la vaccination, sachant que le mordu doit se soumettre une srie de vaccinations suivies par des rappels. Il faudrait entreprendre des actions dans les coles et les mosques pulation et de la Rforme hospitalire, M. Djamel OULD ABBS. "Le nombre de professionnels en sant buccodentaire sest sensiblement amlior, en passant en 10 ans (2000-2010) de 8300 10.106 chirurgiens dentistes, dont 530 spcialistes", a dclar M. Ould Abbs au deuxime congrs de lassociation dimplantologie orale, plac sous le thme "Apport de limplantologie en chirurgie dentaire". Le ministre de la Sant a relev, cependant, que des efforts "restent faire pour rpondre aux besoins et attentes de la population, notamment en matire de soins de haut niveau". Il a ajout que "des efforts considrables sont consentis par lEtat pour le dveloppement des structures de proximit et dhospitalisation". A ce propos M. Ould Abbs a mentionn lexistence de 27 services de chirurgie dentaire repartis travers les 15 centres hospitalo-universitaires du pays et de 3 cliniques dentaires ainsi que de nombreux cabinets dentaires. Concernant les structures prives, il existe 4.803 cabinets dentaires et 03 cliniques prives. Evoquant limportance de la sant buccodentaire, le ministre a estim que la rhabilitation prothtique, en gnral, et limplantologie orale, en particulier, constituent, aujourdhui, une "rponse mdicale adapte et ncessaire". "Limplant dentaire est considr comme une solution pour la conservation du capital osseux de la mchoire et la prservation des dents restantes", at-il expliqu. Le prsident de lassociation dimplantologie orale de la wilaya dAlger, le Pr Rachid Sekfali, a prcis, pour sa part, que le but de cette rencontre tait de sensibiliser davantage les spcialistes la pratique de limplanto-

pour lducation et l'information de la population sur ce flau qui dans certains pays appartient dj au pass. a indiqu le Dr. SOUFI Il convient de signaler qu en 1885 Louis Pasteur reussit la premire vaccination antirabique chez lhomme. Par ailleurs durant les 20 dernires annes plus de 20 millions de personnes ont ete traites contre la rage a l aide de vaccins de Sanofi Pasteur. Depuis 2007 la journe mondiale de la rage est clbre chaque anne, le 28 septembre, sur initiative de lalliance mondiale contre la rage - Maia Har cha

SANT BUCCODENTAIRE : PLUS DE 10.000 CHIRURGIENS DENTISTES EN ALGRIE Le nombres de chirurgiens dentistes en Algrie a dpass les 10.000 en 2010, dont 530 spcialistes, a indiqu samedi Alger le ministre de la Sant, de la Po-

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Sant-mag >ACTUALIT > INFOSlogie et mettre laccent sur les progrs accomplis depuis une dcennie dans ce domaine. Notant les "importants progrs" raliss partout dans le monde en matire dimplantologie orale, le Pr Sekfali a affirm que cette spcialit est "en pleine volution" en Algrie, indiquant que plus de 80 spcialistes activent actuellement au niveau de la capitale. Plusieurs communications scientifiques ont t prsentes lors de cette rencontre autour de lvolution des concepts en implantologie et lapport de cette dernire en chirurgie dentaire. Cre depuis deux ans, lassociation, qui active pour faire progresser la spcialit de limplantologie orale en Algrie, ambitionne de revtir un caractre national, selon son prsident PATHOLOGIES ORTHOPDIQUES, TRAUMATOLOGIQUES EN 2E POSITION APRS LA TENSION ARTRIELLE Les pathologies orthopdiques et traumatologiques en Algrie occupent la deuxime position aprs lhyper tension artrielle, a soulign le Pr Rabah MAZA, chef de service orthopdie du CHU de Constantine et prsident du 18me congrs national de la socit national de chirurgie orthopdique et traumatologique, vendredi, Oran. Sexprimant en marge de cette rencontre, le Pr Maza, prsident du congrs, a insist sur limportance dune bonne prise en charge "rapide et efficace" de ces pathologies qui connaissent "une grande propagation" au sein de la socit algrienne. "En traumatologie et en matire daccidents, notre pays occupe la troisime place au niveau mondial, et trois (3) urgences sur quatre (4) appartiennent la traumatologie do la gravit de ces pathologies qui doivent tre traites rapidement et efficacement", a-t-il dit lAPS. A ce titre, lAlgrie " dispose des moyens les plus adquats pour une bonne prise en charge, toutefois, ce qui fait dfaut est lorganisation" , a-t-il estim. " LAlgrie recelait des comptences et des expriences inestimables, mais, a-til dplor, "nous ne somme pas encore arriv les capitaliser au profit des malades, et beaucoup dinsuffisances sont encore signaler" . " LEtat a investi des sommes colossales pour la cration de centres de soins et dtablissements hospitaliers munis des moyens les plus modernes. Toutefois les urgences orthopdiques et traumatologiques ne sont toujours pas traits sur place au niveau des polycliniques et centres de soins de proximit, mais transfrs vers les CHU prcisment, et cest ce qui est appel facteur de gravit de ces pathologies", a expliqu le Pr MAZA. "Les textes juridiques concernant linterdiction de ces transferts internes et la fourniture de soins aux malades sur place existent mais leur application sur le terrain fait dfaut ", a-t- estim. Le 18me congrs national de la socit algrienne de chirurgie orthopdique et traumatologique (SACOT) organis du 2 au 4 dcembre connaitra la participation de pas moins de 300 chirurgiens de tous les CHU et tablissements hospitaliers du pays. Plusieurs confrences sont au programme de cette rencontre dont des thmes inhrents "Le pied diabtique : approche orthopdique", "Les prothses totales du genou difficile", "Le chondrosarcome", "Lpaule douloureuse : chronique du sportif", "La reprise sportive aprs chirurgie des laxits du genou" et "Arthroscopie du poignet : quoi de neuf". Une quarantaine de communications libres seront prsentes, trois jours durant, lexemple de "La faiblesse musculaire et la fatigabilit", "prise en charge dune atteinte neuro-orthopdique", "Orthopdie pdiatrique" LES DPENSES DE SANT EN MATIRE DE SCURIT SOCIALE SONT DE 176 MILLIARDS DE DA EN 2010 Le ministre du travail, de lemploi et de la scurit sociale, M. Tayeb Louh a affirm que les dpenses de la sant au systme de la scurit sociale avaient atteint 176 milliards de DA en 2010 dont 95 milliards de DA injects dans le remboursement des mdicaments. M. LOUH invit dune mission de la chane I de la radio nationale, a indiqu que le maintien des quilibres financiers du systme de la scurit sociale impliquait la rforme du financement du systme travers la conclusion de conventions avec les mdecins traitants sans compter sur les cotisations des assurs sociaux uniquement. M. LOUH qui a rappel que la rforme du systme de la scurit sociale visait lamlioration des prestations et la modernisation et le maintien des quilibres financiers, limportance de poursuivre la construction de ce systme sur la base du principe du partage et de la solidarit. Il a indiqu ce propos, que linstitution de la carte lectronique CHIFA a permis plus de 22 millions de personnes de bnficier des prestations offertes par cette dernire dont plus dun 1 400 000 de personnes souffrant de maladies chroniques et de retraits. Le ministre du travail a tenu faire remarquer que ce qui a t ralis par LAlgrie dans ce domaine "nest pas moins important que ce qui est ralis dans les pays avancs", soulignant llaboration en cours dun projet de dcret excutif pour la prise en charge des autres catgories sociales. Concernant les retraits, M. LOUH a annonc quun "dispositif exceptionnel" sera pris lors de la prochaine runion du conseil des ministres prvue avant la fin de lanne en cours et qui consacre laugmentation des pensions de cette catgorie sans pour autant en rvler le taux. Evoquant lemploi et la rsorption du chmage, M. LOUH a soulign la ncessit dencourager linvestissement productif gnrateur demploi, ajoutant que les mcanismes crs dans ce domaine avaient permis depuis janvier 2011 de crer 39 000 petites entreprises dans diffrents domaines crant ainsi prs de 87000 emplois

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LA GRIPPEUNE MALADIE COURANTE MAIS, POTENTIELLEMENT, GRAVE

es symptmes ne sont toutefois pas propres la grippe et peuvent apparatre suite dautres infections des voies respiratoires. Cest pourquoi on confond souvent la grippe avec un banal rhume ou une autre infection bnigne des voies respiratoires. Contrairement au rhume, la grippe est une maladie qui peut tre grave et peut entraner des complications qui mettent en jeu le pronostic vital, comme des infections virales ou bactriennes secondaires, ou tre responsable de laggravation dune maladie sous-jacente, par exemple une insuffisance cardiaque ou un diabte. La grippe affecte les individus de nimporte quel ge. Les plus vulnrables sont les adultes gs de 65 ans et plus et les enfants de moins de 2 ans, ainsi que les personnes souffrant de certaines maladies chroniques (affections cardiaques, pulmonaires, rnales, hpatiques, maladies du sang, diabte) ou ayant un systme immunitaire affaibli. Les infirmits catastrophiques, conscutives aux hospitalisations lies la grippe, reprsentent un fardeau significatif dans la population de sujets gs dont le systme immunitaire est affaibli et chez qui les maladies chroniques sont frquentes. Par ailleurs,

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La grippe saisonnire est une infection virale aige qui se transmet facilement dune personne lautre, et qui circule toute lanne travers le monde. Lorsquelle ne fait pas lobjet de complications, linfection se manifeste par lapparition soudaine de fivre, de maux de gorge, de cphales, de myalgies, de frissons, danorexie, dune fatigue intense et dune sensation de malaise. Gnralement, la fivre dure 3 5 jours et saccompagne dune toux sche et de rhinorrhe. La maladie gurit, habituellement, en une semaine, mais la toux et la sensation de malaise peuvent persister. plus de 90% des dcs associs la grippe surviennent dans les groupes haut risque et chez les personnes ges. Chez les adultes, le risque de dcs et complications mdicales augmente ds lge de 50 ans. cause majeure de complications et de dcs, la grippe reprsente un problme de sant publique lchelle mondiale LOMS estime quau cours des pidmies annuelles de grippe saisonnire, 5 15% de la population est touche par des infections des voies respiratoires suprieures (les taux annuels dattaque de la grippe au niveau mondial sont estims 5-10% chez les adultes et 20-30% chez les enfants). Dans le monde, les pidmies annuelles de grippe saisonnire sont responsables de trois cinq millions de cas de maladie grave et de 250 000 500 000 dcs. La grippe est une maladie virale aige trs contagieuse Les virus de la grippe sont trs infectieux. Ils peuvent facilement se transmettre dune personne une autre par lintermdiaire de gouttelettes projetes lors dune toux ou dun ternuement. Le virus peut aussi se propager lorsquon serre la main ou que lon touche des surfaces contamines. La priode dincubation est en gnral de 2 jours (entre 1 et 4 jours). Chez les adultes, la grippe est contagieuse ds le jour prcdant lapparition des symptmes et jusqu 5 jours aprs le dbut de la maladie. Les personnes gravement immunodprimes peuvent transmettre le virus pendant des semaines ou des mois. Les enfants peuvent tre infectieux pendant plus de 10 jours aprs lapparition des symptmes. Les enfants gards en crche ou scolariss en primaire transmettent souvent le virus chez eux et au sein de leur communaut car ce sont des vecteurs trs efficaces pour les virus grippaux. Typiquement, les enfants gs de 5 9 ans prsentent les taux les plus levs dinfection et de maladie. Jusqu 59% des professionnels de sant souffrent dinfections grippales sans manifester les symptmes classiques et peuvent nanmoins transmettre le virus leurs patients. La grippe pose un problme conomique signicatif Les cots indirects de la grippe reprsentent 80-90% des cots totaux et

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Sant-mag >ACTUALITproviennent essentiellement de labsentisme, de linterruption des activits et de la perte de productivit. Aux Etats-Unis, en 2004, on a estim 2,2 milliards de dollars les cots directs lis la grippe, incluant les hospitalisations, les visites chez le mdecin, les traitements etc., et 8,8 milliards de dollars les cots indirects. Chez les adultes non vaccins en bonne sant gs de 50 64 ans, il a t montr que la grippe tait responsable de 39% de lensemble des jours darrt de travail pour raison mdicale et de 49% de la baisse de productivit pour cette mme raison. Aux Etats-Unis, on estime que 44 millions de jours de productivit sont perdus chaque anne cause de la grippe. Le cot annuel total des pidmies de grippe, en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, varie entre 1 million et 6 millions de dollars pour 100 000 habitants. La grippe est la cause la plus frquente de maladie respiratoire aige ncessitant une intervention mdicale, car elle touche tous les groupes dge et peut affecter plusieurs fois la mme personne. La vaccination est le moyen le plus efcace dallger le poids de la grippe Afin de prvenir autant que possible la transmission du virus, les personnes infectes doivent se couvrir la bouche et le nez laide dun mouchoir jetable lorsquelles toussent ou ternuent. Il est, aussi, indniablement important de se laver les mains rgulirement. La vaccination annuelle reste, toutefois, ce jour, le moyen le plus efficace de prvenir linfection ou les complications de la maladie, et dallger le poids de la maladie. La vaccination est particulirement importante pour les personnes risquant de dvelopper de graves complications et pour les personnes vivant avec ou soccupant de personnes haut risque. LOrganisation mondiale de la sant (OMS) insiste, de ce fait, pour souligner limportance de sensibiliser le public sur la grippe et ses complications, et rappelle les effets bnfiques de la vaccination contre la grippe. LOMS travaille en partenariat troit avec les autorits de sant dans le monde, afin daugmenter les capacits nationales et rgionales en termes de diagnostic grippal, de surveillance de la maladie et de rponse aux pidmies. En 2003, lAssemble mondiale de la sant a exhort les Etats membres adopter des politiques de vaccination contre la grippe visant augmenter la couverture vaccinale chez toutes les personnes risque, y compris les seniors et les personnes souffrant de maladies chroniques (avec comme objectif une couverture dau moins 75% chez les seniors en 2010). Cette approche pour le contrle de la grippe a pour objectif de rduire les consquences de la maladie, principalement en vaccinant les personnes ges, qui prsentent le risque le plus important de dcs lis la grippe. Dans les faits, pour les patients les plus gs, on considre que la vaccination peut rduire de 60% la morbidit (infections graves et complications) et de 80% la mortalit dues la grippe. La vaccination contre la grippe confre une protection denviron 70 90% contre la maladie clinique chez les adultes en bonne sant gs de 18 59 ans, sous rserve dune bonne concordance entre les antignes du vaccin et le(s) virus en circulation. Les bnfices de la vaccination grippale dans ce groupe de sujets adultes en bonne sant y compris le personnel soignant en justifient les cots, puisquelle prvient labsentisme et la perte de productivit en rduisant lincidence et le poids de la maladie. Des vaccins srs et efcaces sont disponibles et doivent tre adapts chaque anne Des vaccins inactivs contre la grippe, srs et efficaces, sont disponibles et utiliss depuis plus de 60 ans. Les vaccins contre la grippe de Sanofi Pasteur contiennent des fragments inactivs de virus qui ne peuvent pas provoquer de grippe mais qui induisent une rponse immunitaire protgeant contre la maladie ou ses complications. Les vaccins contre la grippe saisonnire sont formuls chaque anne, daprs les recommandations mises deux fois par an par lOMS, et contiennent les antignes HA et NA de deux types de virus influenza A (H3N2 et H1N1) et dun virus influenza B. Les virus de la grippe sont capables dchapper au systme immunitaire de lorganisme grce des modifications gntiques continues. Ils peuvent tre diffrents dune saison une autre. Les individus sont sensibles aux nouvelles souches mme sils ont dj t infects par dautres virus de la grippe. La population peut tre partiellement protge contre les nouveaux virus en circulation Cest la raison pour laquelle la modification des souches vaccinales dune anne lautre est souvent rendue ncessaire et pour laquelle aussi ladministration annuelle dun vaccin contre la grippe est recommande par les autorits de sant. Chaque anne, le rseau mondial de surveillance de lOMS analyse des milliers dchantillons de virus en provenance du monde entier pour identifier les souches de grippe saisonnire les plus susceptibles de menacer la sant humaine, la saison suivante. Les recommandations des souches grippales entrant dans la composition des vaccins contre la grippe sont dtermines deux fois par an (en fvrier pour lhmisphre nord et en septembre pour lhmisphre sud) par lOMS, daprs les donnes rapportes par les centres collaborateurs grippe de lOMS dissmins dans le monde. Chaque anne, les producteurs de vaccin formulent un nouveau vaccin contre la grippe selon ces prvisions - N a d j i a F O RT A S .

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Professeur Kamel BouzidPrsident de la SAOM et chef de service oncologie mdicale au CPMC Alger

" Le plan cancer existe"n comit dexperts en cancrologie a travaill sur un consensus thrapeutique pour chaque type de cancer, sous lgide de la SAOM. Jattends le feu vert du ministre de la Sant pour les mettre en pratique rapporte le prsident de la socit savante. Nous, nous lavons vu le plan national de lutte contre le cancer affirme Professeur Kamel Bouzid, mdecin en chef du service oncologie du Centre Pierre et Marie Curie et prsident de la Socit algrienne doncologie mdicale (Saom). Il contredit, ainsi, les praticiens qui mettent des doutes sur la relle existence de ce programme, dont parle souvent le ministre de la Sant, de la Population et de la rforme hospitalire. Selon Pr Bouzid, le plan cancer se base sur la prvention primaire et secondaire, le dpistage prcoce, ainsi que la prise en charge efficiente des personnes souffrant dun cancer notamment par la construction de 14 nouveaux centre anticancreux travers le pays et lacquisition de 52 acclrateurs horizon 2014. Une valuation de ce plan est prvue pour la fin 2014 ou dbut 2015 indique notre interlocuteur. Un Fond spcial, ddi ce projet, a dores et dj reu une dotation de 37 millions de dinars. Un budget spcial a t, en outre, dgag rcemment par un Conseil interministriel, pour rgler en urgence le pro-

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blme de manque de mdicament, dont ceux indiqus dans le traitement des cancers. Les contraintes lies la loi de Finances (crdit documentaire, ndlr) devront tre leves pour le mdicaments. Nous avons eu des assurances rapporte Pr Bouzid. Pour lui, la volont politique de mieux faire en matire de lutte contre le cancer est manifeste. Il manque encore la motivation des excutants et des directeurs dtablissements souligne-t-il. Il estime que le ministre du travail et la Caisse nationale de scurit sociale doivent simpliquer davantage dans ce crneau. A ce titre, il informe que 70% des actes chirurgicaux relevant de loncologie, sont pratiqus dans les structures prives. Ils sont pourtant rembourss un taux virtuel . Il regrette, dans le sillage, que la Cnas soit si rticente signer des conventions avec les cliniques prives, disposes investir dans les traitements en radiothrapie. 70% des hmodialyses se font dans le priv. Je ne comprends pas pourquoi on bloque sur le cancer lance-t-il perplexe. Dautant que le be-

soin en radiothrapie se fait sentir avec acuit dans le pays. La pression est trop forte sur les cinq services oprationnels travers le pays. Sur les 28 000 malades ligibles aux traitements adjudantes, les deux tiers nobtiennent pas de rendez-vous dans les dlais thrapeutiques requis. Je reste persuad quil faut transfrer, de manire transitoire, ltranger pour soins en radiothrapie. Il nexiste pas, mon avis, dautres solutions que celle-l martle-t-il. La Jordanie, la Tunisie, le Maroc, la Turquie et Cuba peuvent recevoir, selon lui, les patients algriens. Ces pays nexigent pas le visa pour les ressortissants algriens. Ce qui facilitent le transfert ajoute-t-il. En dehors de la radiothrapie, il ny a aucune raison de donner des prises en charge pour soins en oncologie ltranger, depuis 1995, daprs le Professeur Bouzid. Tout se fait en Algrie atteste-t-il. Pourtant 36% des transferts ltranger, valid par la commission nationale y affrente, relvent de loncologie. Quelque 200 personnes, atteintes dun cancer un stade prcoce, ont t traites en dehors du pays au frais de la Cnas. Il soutient, par ailleurs, quil est ncessaire de mettre au point un consensus thrapeutique pour chaque type de cancer. Un collge dexperts en cancrologie, de tout le territoire national, y a travaill sous lgide de la SAOM. Jattends le feu vert du ministre de la Sant, auquel jai soumis les rsultats de ce travail, pour les mettre en pratique rapporte le prsident de la socit savante

Par Rania Hamdi

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CANCER DU POUMON :e tabac est la principale cause de cette maladie. Il nexiste pas, actuellement de moyens dexploration fiables pour dpister, prcocement, le cancer du poumon, souvent dcouvert fortuitement un stade avanc de la maladie. La survie est alors limite douze mois, avec un bon pronostic. La lutte contre le tabagisme demeure la meilleure prvention contre ce mal. Lors du workshop sur le cancer du poumon, organis hier au Sheraton dAlger conjointement par lAssociation des mdecins arabes de lutte contre le cancer (AMAAC) la Socit algrienne doncologie mdicale (SAOM), il a t tabli que ce type de cancer atteint essentiellement les hommes et en premier lieu ceux qui fument plus dun paquet de cigarettes depuis quinze ans et plus. 25% des adolescents de 13 15 ans sont des fumeurs, dans le monde arabe. A lge de 30 ans, ils sont dj exposs au cancer du poumon a not le Dr. Sami Khatib, Secrtaire Gnral de lAMAAC. Le tabagisme provoque aussi le cancer du larynx, de lestomac, de la sphre ORL, de la vessie Mais quand cest le poumon qui est atteint, les chances de survie sont trs minces pour la simple raison que la maladie est dcouverte, dans 80% des cas selon les spcialistes, aux stades 3 ou 4. En clair, quand la mdecine ny peut plus rien ou trs peu. Si la prise en charge thrapeutique est mise en place tt, cest -dire la chirurgie associ un traitement par adjuvant, les chances de survie augmentent sensiblement a

3500 nouveaux cas par an en algrie L

expliqu le Pr AMEUR Karima, chirurgien thoracique lhpital Mustapha. Il ny a pas actuellement de moyens dexploration fiable pour le dpistage prcoce du cancer du poumon a attest le Dr. Adda BOUNEDJAR, du Centre anticancreux de Blida. Gnralement, cest fortuitement loccasion dune consultation pour une tout autre pathologie, que le cancer du poumon, qui volue insidieusement sans signes cliniques, est dcouvert. Si la chance est du ct du patient, la maladie est encore ses dbuts. La chirurgie est alors la premire indication. Au stade avanc du cancer du poumon, il ny a pratiquement rien faire pour le malade, qui dcde dans les douze mois, avec un bon pronostic. La prvention contre ce type de cancer est dans la lutte antitabac a martel le Dr. BOUNEDJAR. Le tabagisme constitue une pidmie en pleine expansion en Algrie. Cest pourquoi, il a appel au renforcement des moyens de lutte antitabac en impliquant toutes les parties concernes a-t-il poursuivi. Ac-

tuellement, 3500 nouveaux cas de cancer de poumon sont recenss, annuellement, en Algrie. Il est class, dans les pays du nord de lAfrique, numro 1 chez lhomme et la douzime place chez la femme, moins expose au tabagisme dans cette rgion du monde, bien que, selon le Dr. Bounedjar, la tendance augmente chez les femmes et les enfants, notamment dans notre pays, cause des effets du tabagisme passif. Le professeur Kamel BOUZID, prsident de la SAOM a prsent les nouveaux schmas thrapeutiques et notamment les thrapies cibles, qui constituent un vritable espoir pour certains types de cancer, dont celui du poumon . Un vaccin contre ce cancer, actuellement en phase des essais cliniques, suscite lintrt des oncologues et autres praticiens spcialiss. Le ministre de la Sant, de la Population et de la Rforme hospitalire, qui a particip au crmonial de louverture des travaux de la rencontre scientifique, a gren quelques statistiques sur lvolution de lincidence des cancers, toutes formes confondues. Il a ainsi indiqu que lincidence de la maladie tait, en 2002, de 22 772 nouveaux cas chez ladulte. En 2009, la proportion a augment au niveau de 39 713 nouveaux cas, dont plus de la moiti sont des femmes. Selon le premier responsables du secteur, il est attendu quen 2012, plus de 43 000 algriens, thoriquement sains en ce moment, seront diagnostiqus avec un cancer. Il a ensuite expos, de manire trs succincte, les sept lments du plan national de lutte contre le cancer - Rania HAMDI

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EV E N E M E N T

le Professeur Salim NAFTI,

"La BPCO est une maladie mconnue, sous diagnostique et sous traite"

Chef de service pneumologie lHpital Mustapha, Prsident de la SAAP :

Elle est invalidante, lorigine de milliers de dcs par an et affecte dabord les tabagiques. Dans cet entretien, le Professeur Salim Nafti, Chef de service pneumologie lHpital Mustapha, Prsident de la SAAP lorigine de la cration du premier Centre anti-tabac, Lon Bernard revient en dtails sur ce quest la broncho-pneumopathie chronique obstructive.Propos recueillis par Nahla Rif

a broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie chronique et lentement progressive, caractrise par une diminution, non compltement rversible, des dbits ariens. Le diagnostic est fond sur la spiromtrie qui implique la mesure du volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) et la capacit vitale lente (CVL). Il est fond sur un rapport VEMS/CV infrieur 70%. Les symptmes de la maladie sont rechercher surtout chez les sujets risque fumeur chronique (plus de 10 PA) g de plus de 40 ans. Les symptmes les plus rvlateurs et qui permettent de dceler la maladie sont : Une toux rptitive ou intermittente souvent nglige par le malade ; une expectoration, quel que soit le type, une dyspne parfois mconnue car le malade sadapte sa dyspne persistante ou apparaissant leffort ou lors des exacerbations dune exacerbation. En plus des lments cits plus haut, on peut retrouver des signes g-

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La br o nch o -pn eu mo path ie ch r o ni que o bs tr u ct i ve (o u B PC O ) e st un e pa t holog ie in va li da nt e s e t rad ui sa nt par l o bstr uctio n pr ogr essi ve des b r o n che s . Qu e l s en s o n t l e s s ym p t mes, qu ell e es t s a g ra vi t ?

Q u e n e s t -i l d e s a p r va l e n c e ? Quelles sont les personnes risque, voire celles qui sont les plus mme de contracter cette maladie, mis part les tabagiques ? (chiffres, statistiques, sexes). La prvalence estime de la BPCO

nraux type de fivre, la toux est productive avec expectoration m u queuse ou mucopur ulente, plus ou moins abondante et aggravation de la dyspne. Nanmoins, la maladie volue dans le temps surtout si le sujet continue de fumer. Ceci est d au dclin acclr de son VEMS. Cest ainsi que la maladie prsente divers stades de svrit corrl avec la valeur du VEMS. Il existe quatre stades qui passent de peu svre trs svre. La dtermination du stade de la maladie est indispensable car elle conditionne le traitement et le pronostic.

varie de 4 6% chez les hommes et de 1 3% chez les femmes. Ces chiffres ne sont pas exhaustifs vu quil est tabli que la malade est sous-value car sous diagnostique. En Algrie, lon estime que le nombre de sujets atteints de BPCO avoisine les 800.000 personnes. Bien sr ces chiffres sont galement en-de de la ralit vu que 44% de la population masculine de plus de 15 ans fume, ce qui reprsente lquivalent d 1 homme sur 2. Il est noter que le tabagisme fminin est de lordre de 9% soit une femme sur 10 de plus de 15 ans. Tous ces fumeurs sont donc des sujets potentiels dvelopper une BPCO. De plus, il y a ce quon appelle les effets dltres du tabac auxquels sajoutent ceux de la pollution atmosphrique. En effet, 80% des habitants de la capitale seront affects de maladies respiratoires dans la dcennie venir. En substance , les sujets risque sont dabord les fumeurs puis les sujets exposs la pollution atmosphrique en milieu urbain, en raison de tous les polluants dgags dans latmosphre par les units industrielles (SO2) et la circulation automobile. Il faut souligner le rle des infections respiratoires de lenfance (rougeole, co-

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Sant-mag >EVENEMENTqueluche, bronchiolites ou bronchites ou pneumonies) qui surviennent avant lge de 2 ans et qui diminuent de manire significative le VEMS lge adulte. Un dficit gntique heureusement rare (mois de 1%) est aussi incrimin dans la survenue de BPCO, il sagit du dficit en alpha 1 antitrypsine. Enfin, lhyperractivit bronchique ou HRB est aussi reconnue comme tant un facteur de risque de la maladie. LHRB est responsable dune acclration du dclin annuel du VEMS. pratiquer une activit physique quotidienne dendurance adapte au patient quel que soit le stade de la maladie. En gnral, ces patients souffrent de dnutrition qui altre profondment la masse musculaire. Aussi cette r nutrition est un impratif thrapeutique. Enfin, un stade volu de la maladie un apport doxygne devient indispensable. Cest une oxygnothrapie long terme ou OLT qui augmente lesprance de vie, et ce, de faon proportionnelle la dure quotidienne de loxygnothrapie. La qualit de vie et les performances intellectuelles sont nettement amliores chez les sujets BPCO mis sous OLT. un call center. Parmi ces 3714 personnes, 4,5% prsentent des symptmes respiratoires chroniques type de toux et dexpectoration plus ou moins associs une dyspne. Au deuxime questionnaire, le pourcentage de sujets potentiels BPCO est de 2,8%. Ces 2 phases qui ont t acheves en aout 2011, ont t immdiatement suivies par la phase spiromtrie (en cours). Lanalyse de rsultats de la phase spiromtrique permettra davoir une ide prcise sur la prvalence de la BPCO en Algrie. Cette tude comporte plusieurs objectifs secondaires parmi lesquels lanalyse des habitudes tabagiques qui seront publis prochainement. Lintrt dune telle tude lchelle du Maghreb et du Moyen Orient permettra de comparer la prvalence de la BPCO retrouve dans les pays en voie de dveloppement celle des pays dvelopps o la prvalence de la BPCO est de 2,6%. Sur la base de ces rsultats on pourra mener des actions pour mieux lutter contre le tabagisme et tous les facteurs de risque de la BPCO, car seule la prvention permettra de rduire les cots, les handicaps et les dcs engendrs par cette terrible maladie.

En p lu s d u traiteme nt, il es t a us si q u e st ion d e s u i vi, d e q ue l l e n a tu r e es t- il ? Comme pour toutes les maladies chroniques le traitement prescrit dans la BPCO est pratiquement vie, do la ncessit dun suivi pour valuer lvolution de la maladie (aggravation, stabilisation,) et la rponse au traitement. Il faut noter un lment capital dans la BPCO : Il ne sagit pas uniquement dune maladie respiratoire, mais dune maladie gnrale point de dpart respiratoire (Ch. Prefaut). Aussi le traitement vise bien sr lappareil respiratoire mais aussi et surtout les consquences gnrales de la maladie. Le suivi a pour objectif de sassurer de la bonne observance du traitement, dviter ou de rduire les erreurs de prescriptions observes surtout sil y a une automdication (frquente dans les maladies chroniques). Il faut surtout un programme dducation sanitaire pour procder un sevrage tabagique indispensable lors de la BPCO. Lviction, si possible, de toute pollution domestique ou professionnelle, le traitement prcoce de tout pisode dinfection bronchique qui peut tre responsable dexacerbation et la prvention des infections virales (vaccin antigrippal) ou bactriennes (vaccin contre les pneumocoques) le malade est galement suivi pour lui appliquer une kinsithrapie et des exercices ventilatoires qui amliorent sensiblement la qualit de vie. Un programme de rentrainement leffort doit tre instaur. Ce programme de rentrainement consiste

Q u e p o u v ez - v o u s a p r i o ri n o u s d i r e s u r l e n q u te p i d m io l og i q u e d e pr va le n ce s u r la B PC O en A lg rie ? Que l e st l in t r t d e s a ra li sa ti on l c h el le ma g h r bi n e ? LAlgrie participe avec 10 pays (Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Pakistan, Syrie, Tunisie, Turquie, les Emirats Arabes Unis et lArabie Saoudite) une tude multicentrique internationale sur la prvalence du tabagisme et de la BPCO. Cette enqute mene en population gnrale concerne tous les sujets des 2 sexes de plus de 40 ans, dont la slection se fait sur la base dun questionnaire dit de secreening pour identifier les sujets potentiels BPCO . Le questionnaire collecte des donnes dmographiques et sur les symptmes respiratoires ainsi que les habitudes tabagiques surtout pour les sujets fumeurs plus de 10 PA. Le diagnostic de BPCO repose sur un deuxime questionnaire pour les sujets potentiels qui prcise les symptmes de la maladie et en particulier la dyspne. Une fois les sujets slectionns ils sont invits subir une spiromtrie pour mesurer leur degr dobstruction bronchique. Le trouble ventilatoire obstructif est llment cl du diagnostic de la BPCO. Sont rapports ici, uniquement les rsultats prliminaires concernant lAlgrie. A la fin de la phase de screening 3714 personnes ont t contacts par

Qu el le es t la pol it i qu e de l t a t en matir e de prise en char ge de cette m ala di e v u qu i l ne xi s te, c e jo ur, q ue l e Cen tr e Anti-tab ac Lo n Be rn ard Alge r ? (l e pr ojet d e s 50 c en t r e s, ) Q u e p r c o n i s e z - v o u s e n t a n t que P rsident de la So cit A lg ri e nn e de Pn eu mo-p ht is io log ie ? Il ny a malheureusement pas de programme national de prise en charge de la BPCO en Algrie. Cette maladie est mconnue, sous diagnostique et sous traite. Sur les 800.000 cas identifies en Algrie il en meurt chaque anne plus de 10% lors des exacerbations de la maladie soit une moyenne de 8000 cas par an !! On connait la cause principale de cette maladie dont la prvalence ne cesse daugmenter, en raison du tabagisme en population gnrale. Si nous nagissons pas rapidement, nous ris-

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Sant-mag >EVENEMENTquons dans les 10 20 prochaines annes dtre dbords et nos professionnels de sant et nos structures deviendraient inadapts la prise en charge de la BPCO. Il faut souligner que cest lune de pathologie qui cote le plus cher, elle reprsentera dans les dix prochaines annes, un surcot considrable pour la caisse de scurit sociale. Seule la prvention et lducation de la population gnrale peut influer sur la prvalence de la maladie. La Socit Algrienne de Pneumophtisiologie (SAPP) a tent de pallier ces insuffisances en rdigeant un guide de pratique lusage des praticiens en 2004 et que nous venons de rviser et mettre en jour en octobre 2011 et qui sera bientt sur le site de la socit. La SAPP a, donc, commenc par former et informer les professionnels de sant sur cette pathologie grave et invalidante en leur procurant les supports par une meilleure comprhension de la maladie. Il faut aussi sadresser la population pour montrer les dangers du tabac (mais ceci tout le monde le connait lheure actuelle !) et surtout quil existe des praticiens susceptibles de les aider arrter de fumer. Nous avons procd louverte de la premire consultation antitabac en Alger en mai 2003. Cette structure fonctionne toujours et nos rsultats sont trs encourageants ! La SAPP a fait mieux : nous formons chaque anne entre 50 60 praticiens pour faire du sevrage tabagique. Le prochain module se droulera Alger la mi-novembre avec 90 praticiens ! Nous avons en 5 ans form plus de 300 mdecins venant de toutes les rgions du pays la lutte antitabac. Mais ceci naura pas de rpercussion sanitaires, si on ninstitualise pas la lutte antitabac dans les activits de sant. Il faut ouvrir ces centres et les faire fonctionner. Le Ministre de la Sant est en train dinitier avec laide de lOMS un programme douverture de 50 centres travers le pays ! Mais en ma qualit de Prsident de la SAPP jinterpelle les autorits pour traquer le fumeur et le sanctionner, je dis bien sanctionner ! La phase de sensibilisation est termine, il faut passer une tape suprieure comment ? En multipliant par 2 le prix du paquet de cigarettes, en, interdisant la vente au dtail des cigarettes sur les trottoirs ! En infligeant une amende tout fumeur pris en flagrant dlit de fumer dans un lieu public et enfin en traquant les contrebandiers qui nous importent des cigarettes contrefaites, qui ne rpondent aucune norme admise. moyens. Pour mmoire, les meilleurs centres de sevrage dans les pays dvelopps ne dpassent pas le 30 35% avec toute la logistique dont ils disposent. Les 80% qui ne russissent par leur sevrage le doivent plusieurs facteurs : Une motivation faible, une forte dpendance, des conditions socio-conomiques difficiles (cots lev des substitutifs nicotiques, pas de soutien de la caisse de scurit sociale), un environnement dfavorable et labsence de sanctions contre les vendeurs, les trafiquants et les consommateurs de tabac. On peut agir au moins sur les 3 derniers points sur lesquels repose toute politique contre le tabagisme dans les pays dvelopps et qui sont inexistantes chez nous !

Qu el est enf in vo tr e sen tim en t d chec ( ?) qu an t au x rsu l tats o b t e n u s a u n i v e a u d u DA T L o n B er na rd ? Que l e st le tau x de su ccs ? La consultation daide au sevrage tabagique lUnit de Contrle de la Tuberculose et des Maladies Respiratoires du CHU Mustapha fonctionne LES STADES DE LEVOLUTION depuis plus de 8 DE LA BPCO ans. Nous recevons toux, expectoration, toux, expectoration, en m o y e n n e 1 : peu svre dyspne (symptmes dyspne (symptmes entre 300 et 400 dintensit variable). dintensit variable). fumeurs qui dsirent a r r t e r . Toux, expectoration et VEMS/CV < 70% Nous obtenons 2 : modre dyspne (symptmes VEMS entre 30% et 50% un pourcentage permanents). darrt dfinitif de lordre de 20% Dyspne de repos, avec soit une moyenne exacerbations frVEMS/CV < 70% de 80 arrts par 3 : svre quentes diminuant la VEMS entre 30% et 50% an. qualit de vie Il ne sagit pas proprement parInvalidit respiratoire VEMS/CV < 30% ler dchec mais 4 : trs svre Pronostic vital de r s u l t a t s

La BPCO est une maladie mconnue, sous diagnostique et sous traite. 800.000 cas identis en Algrie. 8000 dcs par an soit plus de 10% lors des exacerbations de la maladie. Cest lune des pathologies qui coute le plus cher. Elle reprsentera dans les dix prochaines annes, un surcot considrable pour la caisse de scurit sociale. Les praticiens dnoncent linexistence de programme national de prise en charge de la BPCO en Algrie. Elaboration par La Socit Algrienne de Pneumo-phtisiologie (SAPP) dun guide de pratique lusage des praticiens en 2004, rvis et mis jour en octobre 2011 bientt disponible sur le site de la socit. La SAPP forme chaque anne entre 50 60 praticiens pour faire du sevrage tabagique. 300 mdecins forms la lutte anti-tabac lchelle nationale en 5 ans.

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38, Bd Mohamed V - Alger - Algrie / Tl. : 021 64 32 32 Fax : 021 64 10 34

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le professeur Abdelkrim SOUKEHAL,chef de service dpidmiologie et de mdecine prventive au CHU de Bni Messous :

Le pneumo 23 est disponible en permanence dans mon servicePropos recueillis par : Nour Djazairi

Responsable dinfections varies, le Streptococcus pneumoni, communment appel pneumocoque, constitue un problme majeur de sant publique l'chelle mondiale. En effet, selon lOrganisation mondiale de la Sant (OMS), les infections pneumocoque, qui causeraient jusqu un million de dcs denfants par anne, sont la principale cause de dcs vitable par la vaccination chez les enfants de moins de cinq ans lchelle mondiale(1).

Les infections pneumocoque englobent plusieurs affections causes par le Streptococcus pneumoni (2). Elles regroupent des infections invasives telles que la bactrimie et la mningite, ou mme la pneumonie et lotite(3) . Elles touchent les nourrissons, les personnes ges et les immu n o d p r i m s, les affections occasionnes variant selon lge. Pour lutter contre ces infections, les professionnels de la sant prconisent une vaccination au Pneumo 23, un vaccin pour l'adulte et les enfants de plus de 5 ans avec rappel tous les 5 ans. Le service dpidmiologie et de

mdecine prventive du CHU de Bni Messous est lun des services pionniers dans le domaine de la vaccination contre le pneumocoque. Cest le premier service au niveau national stre dot du vaccin Pneumo 23 du laboratoire Sanofi Pasteur. Interrog ce sujet, le Pr Abdelkrim Soukehal, chef du service pidmiologie et mdecine prventive au CHU de Bni Messous nous dira que le vaccin est disponible en permanence depuis plusieurs annes. "Cela fait 15 ans que nous lavons introduit", a assur lpidmiologiste estimant que "jusqu il y a une anne, ctait le seul service lavoir intgr en Algrie". Et dajouter : "Notre service est galement un centre agr pour les vaccinations internationales (vaccination destines aux voyageurs)". Le spcialiste a par ailleurs prcis que "Le service dpidmiologie du CHU de Bab El Oued a embot le pas au notre, en procdant il y a une anne, lacquisition de ce vaccin". Le pneumocoque est une bactrie enveloppe dune capsule, structure compose de sucres complexes (dits polyosides ou polysaccharides), expliquant pour partie sa virulence. Selon la nature de ces polysaccharides, plusieurs sortes de pneumocoques sont dfinies et appeles srotypes ou valences. Il existe environ une centaine de srotypes du pneumocoque, dont l'importance est variable en mdecine humaine. Ces srotypes sont dsigns par des chiffres parfois suivis de let-

tres (exemple : pneumocoque de srotype 1 ou de srotype 19F. Il y existe deux types de vaccin contre le pneumoccoque : le vaccin polyosaccaridique (PSPV, tel le Pneumo 23 vingt-trois valences) rserv aux adultes et aux enfants de plus de 5 ans et le vaccin conjugu (CPV, tel le Prevenar 13 treize valences) destin aux nourrissons et non disponible en Algrie. "Le Prevenar 13 (fabriqu par les laboratoires Pfizer) nest pas encore disponible dans notre service" indique t-il. "Son introduction trane depuis deux ans, mais elle devrait intervenir prochainement", nous a-t-il encore expliqu. Il est recommand pour limmunisation active des enfants gs de six semaines cinq ans contre les srotypes 1, 3, 4, 5, 6A, 6B, 7F, 9V, 14, 18C, 19A, 19F et 23F pour prvenir les otites et plus de 80% des mningites bactriennes. Quant au Pneumo 23, disponible en Algrie, il tire son nom du fait quil contienne les vingt-trois valences les plus importantes et les plus frquemment impliques dans les infections invasives, notamment celles rsistant aux antibiotiques : 1, 2, 3, 4, 5, 6B, 7F, 8, 9N, 9V, 10A, 11A, 12F, 14, 15B, 17F, 18C, 19A, 19F, 20, 22F, 23F et 33F. Grce cette couverture srotypique large, le Pneumo 23 confre une protection contre la plupart des infections pneumocoque et protge des pneumonies pneumocoque graves. Il est bien tolr et prsente peu deffets indsirables.

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Abordant ses avantages, le Pr A. Soukehal dira quil est recommand dans certaines indications. La vaccination contre le pneumocoque est vivement recommande pour les patients prsentant un risque lev dinfection invasive pneumocoque. "Il est prconis, entres autres, aux enfants de plus de cinq ans, aux personnes ges, aux sujets fragiles et aux malades chroniques. Le Pneumo 23 est galement trs efficace chez les sujets splnectomiss (ayant subi une ablation de la rate). La vaccination de ces sujets est dailleurs une indication essentielle", signale t-il, en insistant sur la ncessit de vacciner contre le pneumocoque tous les patients splnectomiss. Le Pneumo 23 est galement prconis titre prventif pour les patients atteints de syndrome nphrotique, insuffisants respiratoires, insuffisants cardiaques, ayant des antcdents dinfection pulmonaire ou invasive pneumocoque et chez les sujets susceptibles dtre frquemment hospitaliss, tout particulirement les insuffisants respiratoires et patients ayant un terrain alcoolo-tabagique. "Le Pneumo 23 est gnralement bien tolr chez les patients vaccins", nous apprend le Pr A. Soukehal, qui rappelle que 7 000 patients

7000 patients vaccins au Pneumo 23

ont t vaccins au Pneumo 23 et sont actuellement suivis dans son service notamment pour le rappel 5 ans aprs primo-vaccination. Et de prciser, que "le vaccin rencontre beaucoup de succs, beaucoup de malades viennent le rclamer pour son efficacit et ses effets bnfiques". Le Pr A. Soukehal a par ailleurs indiqu que son service dispose dune cohorte de prs de 500 patients qui le Pneumo 23 a t administr concomitamment au vaccin antigrippal saisonnier, avec rappel tous les ans. "Les patients sont suivis rgulirement et rpondent trs bien au traitement. Aucun effet secondaire na t enregistr" dit-il. Dans le contexte de pandmie grippale, la vaccination contre le pneumocoque a t recommande comme moyen efficace, bien tolr et bien

Le Pneumo 23 en association avec le vaccin antigrippal

support pour protger les patient risque contre des consquences parfois trs graves voire mortelles, dune infection ou surinfection pneumocoque. Rappelons que la pneumonie pneumocoque fait encore chaque anne plusieurs milliers de victimes, notamment parmi les personnes risque et les personnes ges de plus de 65 ans

(1) - OMS/2007/94/c/7-10. (2) - cdc pink book/2008/chapitre 15/218/f et 219/m. (3) - Coalition canadienne pour la sensibilisation et la promotion de la vaccination. http://www.immunize.cpha.ca/fr/diseasesvaccines/pneumococcal.aspx

Pour l'utilisation du PPSV23 (vaccin anti-pneumocoque polysaccharidique, 23 valences) l'Advisory Committee on Immunization Practices, ACIP (Etats-Unis) recommande : Son utilisation chez les enfants de 2-18 ans risque major dinfection invasive pneumocoque. En plus dune vaccination au PCV13 (Vaccin anti-pneumocoque conjugu, 13 valences), les enfants risque major dinfection invasive pneumocoque, doivent recevoir du Pneumo 23 ds lge de 2 ans ou alors, ds que le diagnostic de maladie chronique est tabli, si lenfant plus de 2 ans. La vaccination au PCV13 doit tre effectue avant la vaccination au PPSV23. La vaccination au PPSV23 doit tre effectue au moins 8 semaines aprs la dernire dose de PCV13. Les enfants dj vaccins au PPSV23 devraient, galement, recevoir les doses PCV13 recommandes. Une deuxime dose de PPSV23 est recommande, 5 ans aprs la premire dose de PPSV23, pour les enfants prsentant une asplnie fonctionnelle ou anatomique, une infection au VIH ou d'autres maladies dimmunodficience. Il est recommand de ne pas utiliser plus de deux doses PPSV23.

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Syndrome dapnes obstructives du sommeil Silencieux mais ravageur...Entretien avec le Dr. Khalil AMRANI, pneumo-allergologuePropos recueillis par Nahla Rif

L'apne tant une maladie silencieuse et naux, missions de sant tlvi l'origine de plusieurs pathologies, elle de- suelles, radio, etc. meure pourtant mconnue chez nous. Pourquoi ? - Qu'y a-t-il lieu de faire, mises part les actions de sensibilisation, pour mieux apne du sommeil est mcon- la prendre en charge ? (scurit sociale,...) nue chez nous, pour deux raisons essentielles, qui sont le Pour mieux la prendre en charge manque de formation et le manque il faut, mon avis, sorganiser en asdinformation. Je mexplique : sociations de malades apniques et Le manque de formation des m- en associations de mdecins pneudecins est inhrent au fait que lap- mologues, hospitaliers et libraux, ne du sommeil est cite dans le qui sintressent de prs cette macursus mdical, sans dtails pra- ladie, qui constitue un rel protiques, alors que des cours de FMC blme de sant publique, en vue de pour les spcialistes, et surtout le la faire connatre et sensibiliser, par mdecin gnraliste pour le dpis- la mme, les pouvoirs publics. Il tage de cette maladie, sont nces- faut ajouter que la prise en charge saires. Dautre part, il faut savoir de cette pathologie et son traiteque la maladie est mconnue du ment sont lourds et ne sont pas grand public. Pourtant, elle rembourss par la scurit sociale. concerne un nombre important et Aujourdhui un recensement simcroissant de personnes dans le pose. Nous devons laborer des stamonde et en Algrie, notamment. tistiques sur les apniques. Malheureusement, lapne obstructive du sommeil est sous-diagnos- Comment peut-on dfinir l'apne du tique faute dinformation de la sommeil ? population gnrale : revues, jourLe syndrome SAOS est dfini par

Le nombre de malades allant crescendo, le syndrome dapnes obstructives du sommeil doit tre reconnu, par les pouvoirs publics, comme un problme de sant publique. Jusque-l, la mconnaissance de cette affection dvastatrice a desservi les malades. Il est, selon le Docteur Khalil Amrani, pneumo-allergologue, temps de lever le voile sur cette pernicieuse maladie.

L

la survenue, durant le sommeil, dpisodes anormalement frquents dobstruction complte ou partielle des voies ariennes suprieures, responsables dinterruptions (apnes) ou de rductions significatives (hypopnes) de la ventilation, et associs des manifestations cliniques, le plus souvent domines par une somnolence diurne excessive avec, parfois, des endormissements incoercibles. En plus clair, lapne du sommeil se traduit par des arrts involontaires de la respiration, durant le sommeil. Elle concerne, en premier lieu, les personnes en surpoids, ges ou qui ronflent de faon importante et bruyante, jusqu gner la personne qui partage la chambre de lapnique. Le syndrome SAOS est mme, souvent, lorigine de conflits conjugaux. Lusage de somnifres, de narcotiques ou dalcool

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Sant-mag >EVENEMENT sont des facteurs de risque ne pas occulter. Ce qui est dangereux pour le malade cest que ces pauses respiratoires qui durent entre 10 secondes et 30 sec sont rptitives et se produisent plusieurs fois par nuit. Lapne du sommeil, par dfinition, est problmatique quand ces arrts sont suprieurs 5 par heure. Elle devient plus grave quand ils dpassent les 30 fois par heure. Ce quil y a lieu de relever, cest que ces apnes affectent le fonctionnement du cerveau. Pour ce qui est des symptmes, sachez que les malades qui en souffrent prouvent le plus souvent une fatigue au rveil, des maux de tte et une somnolence durant la journe. Et parfois, mme quand elle est diagnostique temps mais mal traite, il faut savoir que la maladie peut engendrer des troubles cardio-vasculaires, une hypertension artrielle, des accidents de la circulation (dus lendormissement au volant) et au travail, une dpression et parfois mme la mort. Cette affection gnre galement des troubles de la mmoire et de l'attention, des troubles du caractre type d'irritabilit, une baisse de la libido. On relve, parfois, aussi une augmentation de la production d'urine au cours du sommeil (polyurie), avec le besoin d'aller aux toilettes une ou plusieurs fois par nuit. ne du Sommeil se fait au cours d'une nuit denregistrement du sommeil ou polygraphie ventilatoire qui se passe domicile ou dans un laboratoire du sommeil qui peut tre complt par une polysomnographie

En quoi consiste le traitement ? Il existe des mesures hygino-dittiques (perte de poids, arrt de la consommation dalcool ou de sda- Comment la dpiste-t-on chez les ma- tifs), on recourt la chirurgie ORL lades qui en souffrent ? en cas dobstacle et aux traitements Le dpistage se fait par le mde- instrumentaux (orthses davancecin traitant ou le mdecin de famille ment lingual ou mandibulaire) dans lors de linterrogatoire dun sujet le SAHOS lger modr avec une qui ronfle et qui somnole dans la efficacit de 50%. Mais le traitejourne, et ce, tout particulirement ment de rfrence reste la ventilasil existe dautres facteurs de tion en pression positive continue risques cardiovasculaires. Le SAOS (PPC ou CPAP). Elle maintient outouche une population htroclite verte tous les stades du cycle resdes patients diabtiques aux ma- piratoire, les voies ariennes lades cardiaques. suprieures. Le seul bmol cest que Le diagnostic du Syndrome dAp- ce traitement est coteux

1753 : James LIND ralise un essai comparatif sur les traitements du Scorbut. 1834 : Charles ALEXANDRE LOUIS tablit les bases des essais pidmiologiques et les mthodes dvaluation. 1906 : FOOD &DRUGS ACT est la premire autorit rglementer la consommation alimentaire et mdicamenteuse. 1915 : GRENWOOD &YULE suggrent les formulaires de randomisation dans les tudes comparatives. 1927 : FERGUSSON est la premire personne introduire le principe de laveugle dans les essais cliniques. 1931 : U.S FOOD and DRUG Administration (FDA) a t installe. 1937 : 107 patients dcdent aprs consommation de llixir sulfanilamide (mdicament jamais (contrl) 1939 : Federal Food drug & Cosmetic Act (FD&C) encourage les tudes de tolrance avant la mise sur le march des produits.

HISTOIRE DE LA RECHERCHE CLINIQUE

1948 : Sir Austin BRADFORD conduit proprement une tude comparative. 1960 : Le dsastre de la thalidomide impose en 1962 la rgle dune tude defficacit et de tolrance avant chaque autorisation de commercialisation (Amendement de KEFAUFER&HARRIS). 1963 : Premier comit de sret des drogues en G.B. 1968 : Premier comit de sret des drogues en mdecine. 1977 : Guide de bonnes pratiques cliniques est adopt aux USA. 1987 : Guide de bonnes pratiques cliniques est adopt en Europe. 1987 : IND, INVESTIGATION NEW DRUGS &NDA (NEW DRUGS ASSOCIATION). 1991 : Guide I.C.H (International Conference Harmonisation). 1997 : Nouveau guide I.C.H.

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LE DIABTE,

le tsunami du 21 me sicleLe diabte est en plein progression dans le monde entier et curieusement il progresse plus rapidement dans les pays en voie de dveloppement que dans les pays dvelopps. Alors que dans le pass on disait que le diabte est la maladie des riches. Cest faux. Le professeur Mohamed Belhadj, chef de service mdecine interne, diabtologie lEHU 1er novembre dOran. Il nous parle dans cet entretien de ce quil appelle le tsunami du 21me sicle qui est le diabte, ses complications et les moyens de prvention.

Interview ralise par : Loubna ZahafSant Mag : Pourquoi l progresse - t - il rapidement ? Pr Mohamed BELHADJ : Premirement parce que les gens se nourrissent de plus en plus mal. Ils ne respectent plus lquilibre alimentaire. Ils mangent plus de sucreries et boivent plus de limonade. Deuximement, la sdentarit. Les gens ne marchent plus. Ils prennent le transport pour se dplacer. Ils ont des vhicules individuels. Ils passent leur temps en face de la tl. Le fait de passer 3h assis en face de la tl, cest un facteur de risque. Or quelle est la personne qui ne passe pas 3h devant un cran tl ? Les enfants maintenant avec les jeux car il faut aussi parler du diabte de lenfant qui est aussi en progression. Avant, on parlait du diabte de ladulte, actuellement, il touche mme les enfants. Lenfant gros sdentaire. Il y a le diabte de type 2 quon peut retrouver chez les enfants. Cela veut dire quon a une sonnette dalarme tirer et il faut que des mesures de prvention soient prises. Dans ces mesures de prvention, il y a lquilibre alimentaire et puis il y a lactivit physique. Troisimement, la longvit. On vit plus longtemps et plus on vit, plus on est expos au diabte. En Algrie, on est pass dune moyenne de vie de 50 ans 78 ans, actuellement. Cest lesprance de vie la naissance. Tous ces facteurs doivent tre pris en charge, ils doivent tre rflchis pour mener une politique de prvention. Prvention primaire parce quon sait que le diabte on peut le prvenir. Beaucoup dtudes lon prouves. Comment ? Et bien en mangeant correctement et en ayant une activit physique. Il faut lutter contre lobsit. Il faut lutter contre la sdentarit. Les mesures sont simples et ne cotent pas cher. Sant Mag : On entend beaucoup parler de lquilibre alimentaire mais, beaucoup de gens ne connaissent pas sa signification exacte. Comment assurer un quilibre alimentaire dans ce monde o le fastfood est devenu le repas n1 ? Pr Mohamed BELHADJ :Il faut manger beaucoup de lgumes et fruits par jour. Eviter les produits trop sucrs, les produits trop gras, les produits trop riches en calories, ayant une teneur calorique trs importante. Il faut donc revenir une alimentation de nos grands-parents avec beaucoup de lgumes, de la salade Mais maintenant les fast-food on les trouvent partout dans le monde et quest ce quil servent ? Que des aliments trop gras. est le plus frquent. Il peut toucher aussi bien ladulte que lenfant. Avant, on disait le diabte de ladulte. Maintenant, ce type de diabte peut toucher mme lenfant. Il touche entre 80 et 90% de la population. Quels sont ses caractristiques ? Il y a toujours un antcdent familial. Le pre est diabtique ou la mre. Le poids est toujours prsent. Ce type de diabte na pas besoin dinsuline au dbut mais au bout de dix ans, ils auront besoin dinsuline. Lautre diabte, est le diabte de type 1 qui ds le dpart, il a besoin dinsuline et le sujet est maigre. Il touche prfrentiellement les enfants, les jeunes. Mais il peut toucher tout ge. Pour ce type de diabte, linsuline est vitale. Vous donnez au dbut de linsuline petite doses mais au bout de quelques mois, linsuline devient absolue. Si le sujet na pas sa dose dinsuline, Il peut faire un coma parce que le pancras ne fonctionne plus. Alors pour les autres types de diabte, il y a les diabtes mono- gniques qui sont dus au disfonctionnement dun seul gne. Il est rare. Il ya de diabte auto-humain qui sont dus aux anti-corps. Il y a des diabtes associs une mal formation quon dcouvre surtout en pdiatrie. Il s sont dus aux maladies du pancras. Il y a le diabte qui est en relation avec laccouchement. Cest le diabte gestationnel. Il est important de le souligner car ce type de diabte est pourvoyeur de macrosomies. De gros enfants la naissance qui psent plus de 4 kilos et des problmes de dystocie au moment de laccouchement ; dystocie qui signifie des complications au moment de laccouchement. Ce type de diabte, doit tre dpist. Il peut tre dcel, pour la premire fois, pendant la grossesse. Il peut voluer nimporte comment aprs. Ds que la femme tombe enceinte, elle devrait avoir une glycmie pour savoir son tat de sant parce quil y a beaucoup de diabtiques qui sont mconnus.

Sant Mag : Quels sont les diffrents types de diabte qui existent ? Pr Mohamed BELHADJ : Il y a des dizaines de types de diabte. Il y a deux types de diabte les plus connus et le type 2 qui

Sant Mag : Est-ce que lobsit conduit automatiquement au diabte ? Pr Mohamed BELHADJ : 80% des diabtiques de type 2 sont obses. Lobsit mne tout droit vers le diabte. Maintenant on parle de syndrome mtabolique o vous avez lobsit, lhypertension, une distipnie, les lipides qui sont en augmentation. Le dnominateur commun quon voit lil nu cest le gros ventre. Le tour de taille. Vous navez pas besoin de faire un bilan lorsque vous avez un tour de taille important pour lhomme ou la femme. Cel veut dire quil y a dj un problme. Lorsque la femme a un tour de taille suprieur 80 cm et lhomme suprieur 94 cm, le risque de diabte est dj l. Le tour de taille est le pourvoyeur dhypertension et du diabte parce que la graisse abdominale est une graisse active qui va secrter certains produits, des hormones pratiquement. On les appelle des adipocitoquies qui peuvent influer sur lhypertension artrielle et sur le diabte.

Sant-Mag - N 01 Dcembre 2011

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Dans le diabte de type 2 un diabtique sur 2 est mconnu. Il faut donc le dpister. Sil nest pas dpist, il passe inaperu. Le problme du diab