Le Passe-PlatLE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I DU 30 SEPTEMBRE AU 2 OCTOBRE 2011 · VE 19H, SA 18H, DI 17H & 20H

Le pain durde Paul Claudel mise en scène Agathe Alexis et Alain Alexis Barsacq

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Durée: 2h

équipe de créationscénographie Christian Boulicautcostumes Dominique Louislumières Stéphane Deschampschorégraphie Claire Richardréalisation sonore Jakobassistant à la mise en scène Grégory Fernandes

interprétationAgathe Alexis (Sichel)

Carine Baillod (Lumir)

Robert Bouvier (Louis)

Grégory Fernandes (Mortdefroid)

Georges Goubert (Ali Habenichts)

Hervé Van der Meulen (Turelure)

productionCompagnie Agathe AlexisCompagnie des Matinaux

Souvent assimilé à son lyrisme et ses convictions religieuses, Claudel adopte ici un style plus sobre pour évoquer les ambitions très terre à

terre d’hommes bien peu catholiques. Dans ce monde sans foi ni loi, les femmes rivalisent de sagacité et d’intrépidité pour parvenir à leur fin. Quatre représen-tations en exclusivité suisse d’un spectacle joué en France, en Belgique et en Russie et dans lequel on peut relever la présence de la comédienne neuchâteloise Carine Baillod.

Robert Bouvier | directeur

Recette maison

A partir de 1908, Paul Claudel se consacre à la trilogie dite «des Coûfontaine» sur la société du XIXe siècle ayant pour fond l'histoire fran-

çaise. Ce sera, écrit-il, «la Révolution française, que j'appellerai la révolution contre le hasard (…), puis la connaissance de la terre (…) et en dernier lieu la séparation de la terre et de l'homme qui n'y a plus d'attaches». Ainsi naîtront L’otage (1911), Le pain dur (1918) et Le père humilié (1920), un cycle de drames «ne produisant pas seulement des personnages, mais l'ensemble des moyens étranges, multiples et conver-gents par lesquels ces personnages eux-mêmes sont produits pour les fins prévues de Dieu».

Mise en bouche

A voir

e x p o s i t i o n

Quand le mot éclate à l’œilcalligrammes de Laurent Lourson

En écho aux représentations du Pain dur, le Passage accueille une exposition de calligrammes de Laurent Lourson, artiste neuchâtelois installé à Londres. Ses aquarelles offrent un regard ludique et décalé sur l’œuvre de Claudel, qu’elle décline en une dizaine de toiles reproduisant tout autant de courts extraits de plusieurs de ses pièces. Présentée pour la première fois à Paris, à la librairie de La Hune, à l’occasion de la réouverture du Théâtre du Rond-Point en 1995, cette collection a ensuite voyagé à Bordeaux, en Nouvelle-Ecosse et à Toronto.

En bref

Festival de la marionnette Ouverture, au Passage avec Hand stories et Court-Miracles, de la 14e édition, qui se tiendra du 28 octobre au 6 novembre dans plusieurs théâtres du canton.

Entrée r e p è r e

La «Monarchie de Juillet» tire son nom des révoltes parisiennes des

«Trois Glorieuses» les 26, 27 et 28 juil-let 1830 qui eurent pour conséquences l'abdication du roi Charles X le 28 juillet et la fin de la Restauration. Elle s'étendra sur près de trois décennies, jusqu'en février 1848. Cette période correspond à une forte expansion économique, ainsi qu'à

un renouveau philosophique et artistique. Elle est à l'origine de progrès significatifs ayant contribué à faire évoluer la France vers un régime plus démocratique, se caractérisant toutefois par des limites qui causeront l'échec de la dernière ten-tative d'établissement d'une monarchie parlementaire.

source: monarchiedejuillet.free.fr

Plat principal n o t e d ' i n t e n t i o n

Si l'on considère Le pain dur sans prendre en compte sa place centrale

dans La Trilogie des Coûfontaine, on serait tenté de voir cette œuvre singulière comme une critique du matérialisme triomphant du début du XXème siècle, et de son adjuvant, l'athéisme, à travers la réunion d'un quin-tet de crapules. Nous sommes portés à considérer avec une grande attention la fer-meture au spirituel, la place vide au cœur des êtres comme le noyau et le ferment du Pain dur. Chacun des protagonistes est amené à déplorer ou à triompher de ce «silence» qui aiguise les désarrois et les injonctions nihilistes de tous, comme une ultime vengeance envers le ciel qui leur demeure obstinément sans appel.Il est bon de rappeler les lectures de Paul Claudel au moment de l'élaboration de

cette pièce: tout d'abord la traduction des Euménides, L'Ancien Testament et Dostoïevski, Les frères Karamazov. Ce qui relie ces œuvres entre elles, c'est le sentiment, parfois injuste, souvent vécu dans la provocation que Dieu, tel que les hommes l'ont imaginé, pressenti, s'est retiré, laissant les instincts féroces se donner libre cours. De ce désordre, de ce délice d'imagination, comme le nomme Claudel, nous ferons notre moisson, afin de rendre sensible ce «sentiment d'abandon» qui anime leur ressentiment, ce tourment secret, cette patrie intérieure inhabitée où même l'amour ne peut s'enraciner, et qui est le climat vital de l'œuvre.

Agathe Alexis & Alain Alexis Barsacq | metteurs en scène

Dessert e x t r a i t

Turelure — Savez-vous ce qui me plaît en vous? C’est la tranquillité que je lis dans vos yeux bleus, la chasteté d’une foi si pure qu’aucune contradiction n’y touche, la stupidité délicieuse de la jeunesse!

Grâces à Dieu, je ne suis pas encore mort! Il est encore temps de faire une grande bêtise avant de mourir et d’enga-ger mes cheveux blancs au service de mon capitaine.

I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I DU 30 SEPTEMBRE AU 2 OCTOBRE 2011 · VE 19H, SA 18H, DI 17H & 20H

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a lire aussi

- Théâtre, de Paul Claudel, nouvelle édition de la Pléïade, mai 2011- Paul Claudel, poète du XXe siècle, Anne Ubersfeld, Actes-Sud Papiers, 2005

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