S1 UE2: Enseignements Méthodologique Niveau 1 ...
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S1UE2:EnseignementsMéthodologiqueNiveau1:Introductiongénérale
Master1:CMmutualisé
LESCONFÉRENCESDECONSENSUSSURL’ÉVALUATION
PSYCHOLOGIQUEDEL’ENFANTETDEL’ADOLESCENTDocumentréaliséàpartirdutravaildeMmeWeismann-Arcache
SteveBellevergue
Psychologueclinicien/Psychothérapeute
Docteur,EnseignantSciencesdel’Homme
UNIVERSITÉDEROUEN-NORMANDIE
«CONFÉRENCEDECONSENS»
• Méthodestandardiséedeconduitescientifiqued’unprocessusderéflexioncollectivepour
débattredequestionscontroverséesetaboutiràdesrecommandationspubliques.
• Groupesd’expertisesdemars2008àmars2010:
- Groupe1«définitionetcadrecliniquedel’examenpsychologique»
- Groupe2«pertinenceetnécessitédel’examenpsychologique»
- Groupe3«Validitédesmodèlesetdesoutilsdel’examenpsychologique»
- Groupe4«Compétencesdupsychologueetlimitesdel’évaluationenpsychologie»
- Groupe5«transmissiondesinformationsetdesdonnéesissuesdel’examen
psychologique»
- Groupe6«Aspectsinterculturelsdel’évaluationpsychologique
- Grouped’aidebibliographique
CONFERENCEDECONSENSUSL’examenpsychologiqueetl’utilisationdesmesures
enpsychologiedel’enfantGroupe1
DÉFINITIONETCADRECLINIQUEDEL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEDEL’ENFANTETDEL’ADOLESCENT
Responsables:Jean-YvesChagnonetCorinneBernardeauExperts:ChristineArbisio,JoëlCroas,OdileHertzler,AnnickOhayon,
CatherineWeismann-Arcache.
CHAPITREDéfinitionetcadrecliniquedel’examenpsychologiquedel’enfantetdel’adolescent.DansJ.Y.Chagnon(dir.)
dansL’examenpsychologiquedel’enfantetl’utilisationdesmesures.Conférencede
consensus(p.71-124)coordonnéparR.Voyazopoulos,L.Vannetzel,L.A.Eynard.Paris:Dunod,
PLANDUCOURS
• INTRODUCTION:LEQ.I.d’ouvient-il?
• ICADRESHISTORIQUESETENJEUXSOCIAUX
• IICADRESEPISTEMOLOGIQUESETTHEORIQUES,DEBATS
ACTUELSETMODELESINTERPRETATIFS
• IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE:un
essaidedéfinitiondeceluicietdedescriptiondesoncadre.
• CONCLUSIONS:lesrecommandationsdelaconférencede
consensus
INTRODUCTIONQu’est-cequ’unQ.I.
D’oùvient-il?
Création du premier laboratoire de psychologie expérimentale à Leipzig, en 1879. - J.M. Catell, s’attache alors plus particulièrement aux différences entre lesindividus, et de retour aux Etats-Unis il regroupe ces expériences sous forme depetitessituationsexpérimentales,pour lesquelles ilutilise le termedemental testdés1890- F.GaltonquiestuncousindeDarwin,chercheàappliquer la théoriedeL’Originedesespècesàl’évolutiondel’intelligencehumaine
Ces premières ébauches s’inscrivent dans l’air du temps de cette fin duXIX èmesiècle qui voit arriver l’industrialisation massive et la nécessité de généraliser laformationetlerecrutementdepopulationsperformantesauniveauprofessionnelOnpasseainsidela«psychologieexpérimentale»àla«psychologiedifférentielle»qui va introduire les statistiquesafindedécrire lesdifférencesentre individus : laméthode statistique permet d’approcher et de quantifier la variabilitépsychologiquedessujets.
Qu’est-ce qu’un Q.I.? D’où vient-il? 1904-1905 : Alfred Binet et Théodore Simon, psychologues, élaborent un test destiné dans un premier temps au repérage des enfants déficients intellectuels.: 1911: « LE BINET-SIMON » ou échelle métrique de l’intelligence IDEES FORTES: 1. la complexité des processus intellectuels, ce qui va à l’encontre de l’approche dite associationniste du XIXème siècle qui s’intéresse aux processus élémentaires, réduisant la connaissance et le raisonnement à une simple association d’images organisées entre elles situations complexes et diversifiées qui rompent avec les situations expérimentales simplifiées à l’extrême notion d’intelligence globale sous-tendue par des facteurs multiples –dont le facteur affectif- qui est toujours utilisée à l’heure actuelle par les psychologues cliniciens; On privilégie ainsi les processus supérieurs comme le jugement, le raisonnement, l’imagination, plutôt que la sensibilité sensorielle ou le temps de réaction.
2. La seconde idée propose une hiérarchisation des tâches en fonction du développement
chronologique de l’enfant
En 1912 que Stern, psychologue allemand établira de manière mathématique le rapport entre
âge mental et âge réel, en divisant le premier par le second, puis en multipliant par 100, ce
qui donnera le premier Quotient Intellectuel :
QI= Age mental x 100 divisé par l’âge réel La moyenne étant alors de 100, ce qui signifie qu’âge mental et âge réel se superposent
exactement. Ainsi, si un enfant de 6 ans répond seulement aux items destinés aux enfants de 5 ans, son QI sera de 90 : (5x100): 6 = 90
Enfin, une autre idée novatrice et indissociable d’une conception globale de l’intelligence au
sein de la personnalité, est la prise en compte des aspects relationnels au cours de la passation.
Wechsler,unhéritierdeBinet-Simon
Wechsler va utiliser unmode de comparaison statistique qui établit une comparaison
entrelesrésultatsd’unenfantetceuxdesaclassed’âge.Ceclassementstatistiquepeut
êtrefigurésouslaformed’unecourbeappelée«courbedeGauss»,quisituelessujets
dansdifférentes«classes»àpartird’unQIMoyenfixéà100.
QIinférieurà69:Trèsfaible,2,2%delapopulationQIcomprisentre70et79:Limiteinférieuredelanormalité,6,7%QIcomprisentre80et89:Moyenfaible,16,1%QIcomprisentre90et109:Moyen,50%QIcomprisentre110et119:Moyenfort,16,1%QIcomprisentre120et129:Supérieur,6,7%QIsupérieurà130:TrèsSupérieur(hautpotentiel),2,2%Wechsler reste modeste quant à la capacité de son test à mesurer exactement
l’intelligence, et il précise que «La seule chose que nous puissions demander à uneéchelled’intelligenceestqu’ellemesuredesdomaines suffisantsde l’intelligencepournouspermettredel’utilisercommeindexfiabledelacapacitéglobaledel’individu».
Le QI est donc un classement statistique, ni plus ni moins, ce qui signifie: - un enfant qui a un QI total de 142 se situe au rang percentile 99,7, donc O,3% de la
population présente un QI au moins égal; ou encore 3 enfants sur 1000 présentent un QI égal ou supérieur à 142.
Compte tenu de l'intervalle de confiance, on peut être sûr à 95%que le QI de cet enfant se situe entre 133 et 146, ce qui représente l'intervalle de confiance. La méthode statistique prend en compte ce qu’elle appelle “ l’erreur de mesure ” dans le calcul du QI, ce qui justifie l’intervalle de confiance.
- Effet Flynn (Grégoire, J.) : « Le potentiel intellectuel des individus nous est inconnu ;
nous n’en connaissons que ce qui a pu être actualisé grâce à des conditions de
développement favorables. Toutefois, certaines données indiquent un fléchissement de
l’effet Flynn dans les pays du nord de l’Europe où cet effet a été le plus précoce à se
manifester. Les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, même si les conditions optimales
pour leur développement sont réunies. De même, les effets positifs de l’environnement sur
le déploiement des capacités intellectuelles ne semble pas infini ».
ICADREHISTORIQUEETENJEUXSOCIAUX
• Psychologie (du grec psyché : âme et logos : science), née au
XIXèmesièclede laphilosophie,de lamédecine,maiségalement
desscienceshumainesetsociales,del’éducationenparticulier.
• Laméthodedestestsestunedesapplicationsfondamentalesdela
psychologie dite « scientifique », plus spécifiquement de la
psychologiedifférentielle,issuedelapsychologieexpérimentale
• lesenjeuxsociaux,théoriques,pratiques
ICADREHISTORIQUEETENJEUXSOCIAUX
PREMIERDEBAT
• Lepremierdébatconcernelapossibilitédemesurerlescaractères
psychologiquesetl’intelligenceenparticulier.
• Galton,CattellpèresfondateursdestestsmentauxàlafinduXIXemesiècle
• Contextenaissancepsychométrie
• Binetcherchait«àpercerlemystèredel'idéation,cequ'ilyadepersonnelen
chacundenous»(Binet,1903,p.302).MaisauxEtats-Unislalapsychotechnique
(sélection,orientation)semetauservicedurationalismedusystèmesocial
capitaliste.
• AvecGoddard,Terman,quitraduitl'échellemétrique,puisencoreStern(1912)et
Yerkes(1920)qui«inventent»leQI,standardisation,quantification,passation
collective,correctionautomatiquedeviennentlesmaîtresmotsdeladémarche
ÂGE D’OR DE LA PSYCHOMÉTRIE
• les épreuves d’intelligence et d’aptitudes, les tests de personnalité dont les épreuves projectives, destinés à effectuer des diagnostics de personnalité pathologique et/ou de troubles mentaux se développent ensuite/ le Rorschach en 1922, le TAT par Murray en 1943, MMPI en 1940.
• Création de la licence de psychologie en 1947: clinique « armée » ou « à mains nues » ?
Deuxièmedébat• critiquesàl’égarddesdérivespossiblesdansl’utilisationdestests,etplus
fondamentalementdelapsychométrie:condamnationdestests(etdeladéportationdespsychologues)en1936enUnionSoviétiqueestimés«bourgeoisetantimarxistes»
• Lapsychologiedel’orientationestdénoncée• UncourantcritiqueinattendusedéveloppeauxEtats-Unis• EnFranceLephilosophealthussérienTort,publieLeQI.(1974),unlivrequiparten
guerrecontrelestests,dispositifsidéologiquesdeclasse,dontlavocationestdemaintenirl'ordrebourgeois.Ilnes'agitplusd'améliorerl'instrument,maisdelesupprimer.
• Beaucoupdejeunespsychologuespraticiensdansl'aprèsmai1968,préfèrentla
«cliniqueauxmainsnues»prônéeparFavezBoutonnier.• L’influencedelapsychanalyse(lacanienneessentiellement)pèseencesens,en
insistantsurlaréductioninadmissibledusujetproduiteparl’objectivationinduiteparlestests.
I CADRE HISTORIQUE ET ENJEUX SOCIAUX DEFENSE ET RENOUVEAU DU BILAN
PSYCHOLOGIQUE
• Guillaumin(1965),Perron-BorellietPerron(1970),Anzieu(1983)etavecluitoutle
courantprojectivistedel’écoleditedeParis(Chabert,1998)
• L’examenpsychologiquedevenuun«bilancomplet»intégrantlestestsetautres
épreuvesprojectivesdansune « analyseglobale auniveaude la personnalité »,
d’inspirationpsychanalytique(Emmanuelli,1997,2004;Arbisio,2003)
• VulgarisationduQI,desdemandescroissantesd’évaluationchiffrée
• Risqued’unenouvelledérivetechniciste,médicaleetnaturalisante
• manifeste signé par 9 grands noms de la psychologie : Des psychologues
s’interrogentsurleQIetcertainsdesesusages(2005)
• Psychopathologierabattuesurlehandicap
IICADRESEPISTEMOLOGIQUESETTHEORIQUES
• Débatsépistémologiques
• Lesmodèlesinterprétatifs
IICADRESEPISTEMOLOGIQUESETTHEORIQUES
DEBATSACTUELS
Débatsactuelsenpédopsychiatrie
deuxconceptionsdelapsychiatriesefontactuellementface:
• 1)COMPRENDRELapremière,detypepsychopathologique,enFrancetraditionnellement
influencéeparlapsychanalysemaissansexclusivitédoctrinale,estorientéeparlacompréhension
dufonctionnementpsychiqueetintersubjectifquisous-tendlessymptômesetagirsd’unsujet.
• 2)EXPLIQUERunepsychiatrieetunepsychologiedites«scientifiques»,fondéessurlespreuves
(EBM3):ellesreposentsurunparadigmeexpérimentalplusqueclinique,davantagehéritédes
sciencesdites«dures»quedesscienceshumainesetsociales,etellessontorientées,enfonction
delademandesocialeactuelle,parladescriptionobjectivantedestroublesoucomportements
déviants,aveclaviséethérapeutiquedeleurréduction/normalisationgrâceàdesprotocoles
cognitivo-comportementauxet/oubiologiquesstandardisésetvalidés.
• La psychologie dite « scientifique » va s’appuyer sur laméthode
expérimentaleetlarecherchedelapreuve,selonl’idéalpositiviste
d’A. Comte (il n’y a de science que mesurable, quantifiable,
observableen«positif»),
• la psychopathologie, initialement branche de la médecine, va
s’appuyer sur la méthode compréhensive et la recherche de
l’efficacitéthérapeutique.
Aujourd’hui:
• Oppositions:psychologieclinique/psychologieexpérimentale,
• démarche qualitative /quantitative ou approche idiographique/
nomothétiqueouencoreholisme/élémentarisme
• «lapremièreestcelledel’oppositionentreuneidéologiequiprône
une vision positiviste de la psychologie et celle qui prétend que
l’hypercomplexité[allusionàE.Morin]del’êtrehumain,ycompris
sasubjectivité,nepeutêtreréduiteàdestermesmesurables.Une
deuxièmedivision(…)estliéeàlaconceptiondelasubjectivitéen
psychologie et elle mène à un clivage entre une psychologie
centrantsontravailsurlesconduitesetlescomportements,etune
psychologie prônant la compréhension de l’homme comme
sujet»(Casoni,Brunet,2009,p.x).
A) Lemodèlepsychanalytique
• PourLagacheetsessuccesseursquiétaientmajoritairementpsychanalystes, lapsychanalyseest
une source d’inspiration, un modèle pour la psychologie clinique, sans pour autant s’y réduire
(Pédinielli,1994).
• Approcheidiographiquepronantl’unicitéetlasingularitédelapersonnehumaine
• Psychologieclinique:définirlescontours,leslimites,lesenjeuxdeauniveaudel’objetd’étude(la
personne totale normale et pathologique), des pratiques, des méthodes, de la démarche
(relationnelle),etdesconceptsutilisés.
• « la psychanalyse offre (toutefois) un intérêt, en tant que méthode, thérapeutique et doctrine
produisant une théorie explicative des troubles mentaux, mais aussi une théorie générale du
psychisme(métapsychologie)»(Pédinielli,1994,p.26).
• Lesecondintérêtde lathéoriepsychanalytiqueappliquéeà l’investigationcliniqueetà l’examen
concernesacapacitéàéclairerenprofondeurleurdimensionrelationnelleetintersubjective
• Avec l’implication du psychologue qui fait partie du dispositif, notions de transfert et de contre
transfert
• Penséeouintelligence,«comprendreoumesurer»,telaétéledilemmedu
XXesiècle,selonLécuyer(2006)
• Leconstructivismepiagétienamorçaledépassementdelapolémiqueinné/acquis
enprécisantquelesdispositionsinnéess’enrichissaientdesapportsde
l’environnement.
• originesexogènesouendogènesdelapensée
• notionsd’épigenèseinteractionnelle(Coslin)etdeplasticitécérébrale
• l’intelligenceausingulierouaupluriel:unfacteurgénéral«intelligence»oubien
desintelligencesmultiples?
• Aujourd’huilathéoriederéférencediteCHC(Cattell-Horn-Caroll)proposela
conceptiond’unestructurehiérarchiséedel’intelligencecomposéed’aptitudes
plusspécifiquescomprenantplusieursgrandsdomainescognitifs(WISCV)
IICADRESEPISTEMOLOGIQUESETTHEORIQUES
Psychologiecliniquepsychodynamique
oupsychologieintégrative?
• Psychologie intégrative comme tentative pour intégrer différents éléments théoriques dans un
corpuscommun.
• Soulignerl’aspectcompositedelapsychologiecliniquedepuisLagachequiemployaitlui-mêmele
termed’intégration, tanten référenceauxdifférentsmodèles théoriquesqu’auxméthodesde la
clinique.«
• l’ambigüitéthéoriquedécritsparPerron:
• «leraidissementdoctrinalquisignifiequ’iln’yadepsychologiecliniquevalablequ’enréférenceà
unmodèle(…)oubienl’éclectisme,danssesdeuxvariétés,d’éclectismenégligent(peuimportela
cohérence)etd’éclectismeorgueilleux(jemefaisgloiredeprendrelemeilleurdetoutetd’enfaire
une pensée cohérente), qui suppose à peu près fatalement tout à la fois la naïveté et la
méconnaissanced’incompatibilitésépistémologiquesmajeures»(Perron,1997,p.12).
IICADRESEPISTEMOLOGIQUESETTHEORIQUES
Psychologiecliniquepsychodynamique
oupsychologieintégrative?
• TENTATIVESINTERESSANTES
• ’E.Schmid-Kitsikis (1985,1996,1997aetb)/ intégrer l’approchepsychanalytiquede l’émergence
des processus de pensée et celle de la théorie piagétienne de la construction des opérations
logiques,àtraversledéveloppementd’unethéoriedelapensée.
• Gibello (1984, 1995), centrée sur certaines formes de troubles de l’intelligence et de la
structuration des contenants de pensée (dysharmonies cognitives, troubles d’organisation du
raisonnement),
• Debray (1998, 2000), à laquelle on doit l’aphorisme célèbre selon lequel « l’appareil cognitif est
inclusdansl’appareilpsychique»,positionpartagéeparlesexpertsdecegroupe,selonlaquellele
traitementdesaffectsetdespulsionsestlaconditiondufonctionnementcognitif,quiparticipelui-
mêmedu«domptagepulsionnel»selonlemodèledelarécursivitépropreàlapenséecomplexe
IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE
• 4POINTS
A)Lecadreclinique
B)Lediagnosticpsychologiqueetlaquestiondu
normaletdupathologique
C)Définitiondel’examen
D)Laconstructiondel’examenpsychologique
III L’EXAMEN PSYCHOLOGIQUE ET SON CADRE CLINIQUE
A) Le cadre clinique
• Lecadreclinique,c’estdonclecadredelaméthodeclinique.
• cadredel’examencommedéterminantpourlaqualitédelarencontreet
delarelationetpourl’instaurationduprocessusd’examenpsychologique.
• Ladimensionrelationnelleestainsiessentielleetconstitutiveducadre:
«ellevaconstituerl’espacefondamentaldel’examen,sonsupport,le
contenantdelasituation,oùpourrasenouerpuissedénouercetteforme
d’allianceàcourttermeindispensablepourquelepsychologuepuisse
accéderàlacompréhensiondumondepsychiqueetrelationnelde
l’enfantqu’ilexamine,etpourquecelui-cipuissesesituercommesujet
danslasituationd’examen»
III L’EXAMEN PSYCHOLOGIQUE ET SON CADRE CLINIQUE
B) Le diagnostic psychologique et la question du normal et du pathologique
• L’examenpsychologiquevisait«ladescriptiondelasituation-problèmedu
consultant»,danslaperspectivedesesrelationsavecsonentourage,desa
personnalitéetdesonhistoire,etceàdesfinsd’interventionthérapeutiqueou
rééducative(Lagache,op.cité,p.163-164).
• reconnaîtreégalementlesparticularitésdufonctionnementpsychiquedusujet
consultant,ressaisiesdansunehistoireetdansunréseauintersubjectif,lui-même
prisdansuncontexteenvironnementaletsocialélargi.
• différenciationentrelenormaletlepathologique
• Enfant:êtreendéveloppementdontl’évolutionn’estpaslinéaire
• Cetteconceptionpsychodynamiquedelapsychopathologies’avèreaujourd’hui
contestéeparunetendancemédicalisante
IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE
C)définitiondel’examen
• «L’examenpsychologiquedel’enfantestunesituationrelationnelleaucoursde
laquelleunspécialisteappliquedesconnaissancesthéoriquesetdesméthodes
psychologiquesàlacompréhensiondynamiqued’unenfantprésentantdes
difficultésàunmomentdonnédesonévolution.(Sanglade-Andronikof;Verdier-
Gibello,1983).
• Pourlegrandpublic(voirecertainesinstitutions),«l’examenpsychologiquereste
unepratiquemystérieusequitiendraitàlafoisdel’artdivinatoire,dela
radiographie,dela«boitenoire»etd’unepsychométrieréduiteàunQI
mythique,immuable,tantôtidéalisé,tantôtdisqualifié»(Weismann-Arcache
2000)
IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE
définitiondel’examen
• la dynamique de l’examen psychologique, Guillaumin (1965): il proposait de
distinguer«testing»etexamenpsychologique:celui-cinesauraitseréduire,nià
uneapplicationdetests,niauxmesuresissuesdecesapplications.
• « Ce mode d’exploration psychologique correspond à une situation duelle
examinateur-examiné, d’une durée limitée à un minimum et à un maximum
empiriquement définis, pendant laquelle l’examinateur exerce en direction de
l’examiné en s’appuyant le plus souvent sur un support instrumental destiné à
facilitersonattentionetàenrichirson information,uneobservationdirecteplus
intensequ’ilneferaitdansunesituationaulongcours.L’intensitédel’observation
estgrossomodoinversementproportionnelleàsalongueur».
IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE
définitiondel’examen
• Caracteristiques
• le vecteur essentiel de cette intensité recherchée (Rey évoquait pour sa
partune«aimanceprovocatrice»)restelepsychologue:ildevientainsile
levierdubilanauseind’unerelationcliniquedontilestpartieprenante
• Lasecondecaractéristiquedel’examenrelèvedelatemporalité: ils’agit
eneffetd’uneobservationbrève, limitéedans le temps,d’uneméthode
rapidepourconnaîtrelesujetexaminé(2à4séances).
• Plus tard, Perron (1968) s’attachera à montrer que l’examen
psychologiqueestunemiseàl’épreuvedusujetévaluédans«lefaire»et
dans«l’être».
IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE
LIMITES
• Limitesdel’examenpsychologique:
• ilnepeutseréduireniàuneconsultationthérapeutique(Bléandonu,1999;Ody,
2002), ni à un entretien seul (mais il peut s’y arrêter), oubien encore à la seule
applicationstandardiséed’instrumentspsychométriques.
• Undébatouvert:lapossibilitéquelebilanmuteenpsychothérapie:pourlesuns
l’écouted’uneparolevraieenpermet l’occurrence,alorsquepourd’autres, ilya
unrisquedeconfusiondesrôlesetdesméthodesd’intervention
• «Concevantl’examencommeunesituationdynamiqueetinteractiveaucours
de laquelle le sujet vamettreenœuvredes conduites,desprocédures sous-
t e ndue s p a r l e s p r o c e s s u s men t aux q u i g ou v e r n en t s on
psychisme»(Weismann-Arcache2005p.206),
IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE
D)Laconstructiondel’examenpsychologique• -L’entretienpréalableetlaquestiondel’anamnèse
• -Ladynamiquedel’examenetlechoixdesoutils
• Lestestsd'efficienceintellectuelleglobale
• «L’ensembledesrésultatsserasynthétiséparunegrillequitémoigne
dansunpremiertempsdel'homogénéitéoudel'hétérogénéitédu
fonctionnementcognitif,despointsfortsetdespoints
faibles»(Weismann-Arcache2000).
• -Lesépreuvesinstrumentales
• -Lesépreuvesprojectives
• L’analyseetlarestitution
IIIL’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETSONCADRECLINIQUE
D)Laconstructiondel’examenpsychologique• L’analyseetlarestitution
• l’enfant est-il apte à bénéficier d’un étayage ? Le recherche-t-il
systématiquementoubiena-t-ilunfonctionnementdemeilleurequalité
dans les activités autonomes ? Le psychologue est particulièrement
attentif aux fluctuations de l’investissement en fonction des épreuves
proposées. Ainsi un enfant peut se montrer très performant dans les
échellesd’efficienceintellectuellequioffrentunmatérielstructuré,cadré,
et se trouver particulièrement inhibé face aux épreuves projectives. A
contrario,unenvahissementfantasmatiquetropimportantpeutparasiter
les processus de pensée et désorganiser l’activité mentale (Weismann-
Arcache2000a).
RECOMMANDATIONSPOURLAPRATIQUEDE
L’EXAMENPSYCHOLOGIQUEETL’UTILISATIONDES
MESURESENPSYCHOLOGIEDEL’ENFANT
Conférence de consensus – L’examen psychologique et l’utilisation des mesures en psychologie de l’enfant
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termes utilisés sont soigneusement choisis et compréhensibles par les personnes concernées. Tout en endossant la responsabilité de dire des choses difficiles, le psychologue évite les formules qui peuvent décourager ou dévaloriser. Même si les résultats sont décevants ou inquiétants, les conclusions écrites mettent en évidence les points positifs et indiquent des pistes de prise en charge.
R31 : La communication du compte rendu écrit doit être faite à l’enfant et à ses responsables légaux dans le cadre d'un entretien. Commentaire : L’entretien doit permettre d’expliquer plus en détail le contenu du compte rendu. Il permet de répondre aux éventuelles interrogations et d’éclaircir ce qui n'est pas compris. La reformulation orale peut, sinon éviter les éventuels effets négatifs de la lecture du compte rendu, du moins les atténuer. L’entretien doit aider les personnes concernées à intégrer les conclusions de l’examen, condition sine qua non d’une adhésion aux propositions d’aide ou d’orientation. Le dossier du patient doit mentionner la date de la communication du compte rendu et les personnes à qui elle a été faite. R32 : La communication du compte rendu à des tiers doit être faite dans le respect des règles du secret professionnel et avec l'accord des intéressés. Commentaire : L’accord des responsables légaux du mineur examiné est requis pour la transmission du compte rendu à des tiers. Le document doit tenir compte des recommandations 26 à 31 et mentionner les personnes à qui il a été communiqué.
www.consensus-examenpsy.org
COMITE D’ORGANISATION
Responsable : Robert Voyazopoulos, psychologue, Education nationale, Enseignant à l’EPP - Paris - Thierry Boy, conseiller d’orientation-psychologue, chargé de recherche et de formation, INETOP, Paris - Michèle Carlier, Professeur de psychologie, Université de Provence Aix-Marseille - Francine Corman, psychologue, Education nationale, Lille - Georges Cognet, psychologue, Enseignant à l’EPP - Lyon et Paris - Florence Dubois, psychologue, Education nationale, Lille - Louis-Adrien Eynard, psychologue, pratique libérale, doctorant Université Paris-Ouest-Nanterre
Roland-Ramzi Geadah, psychologue, Professeur de droit médico-social et de philosophie morale, directeur du CICERF
- Roger Lécuyer, professeur de psychologie, Université Paris-Descartes - Claire Meljac, Dr en Psychologie, Unité de Psychologie et de Psychopathologie de l’enfant - Hôpital
Sainte-Anne, Paris, Association DEEP-Clisson, Paris - Benoît Schneider, Professeur de psychologie, Université de Nancy - Léonard Vannetzel, psychologue, service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, CHU Pitié-
Salpêtrière, Paris, chargé d’enseignement, Université Paris-Descartes - Catherine Wieder, Maître de conférences honoraire des universités, HDR en psychologie
1.Compétencesnécessairespour
réaliserunexamenpsychologique
• R1 : L’examen psychologique est réalise par un psychologue diplôme, possédant le titre de psychologue.
• R2 : A l’issue de sa formation initiale, le psychologue compétent a acquis les connaissances théoriques nécessaires à la réalisation d’un examen psychologique.
• R3: A l’issue de sa formation initiale, le psychologue maîtrise les compétences pratiques nécessaires pour mener à bien un examen psychologique complet.
• R4 : Tout au long de sa carrière professionnelle, le psychologue entretient et développe les compétences nécessaires à la réalisation d’un examen psychologique.
2.Critèresd’acceptationdelademande
• R5:Al’exceptiondesdemandesdesautoritésjudiciaires,l’accorddesresponsableslégauxde
l’enfantestrecueillisystématiquement.
• R6:L’enfantdoitexprimersonaccordets’approprierlasituationd’examen
• R7:Lademandedoitviserunexamenpsychologiqueauservicedel’enfant
• R8:Lepsychologueestlibredeseschoixméthodologiquesetdoitdisposerdesconditionsde
réalisationd’unexamendequalité.
• R9:Lorsquel’examenpsychologiqueestpratiquédanslecadrederecherchescliniques,l’enfant
doitêtreinforméetsonconsentementobtenudèsqu’ilestcapabledediscernement.
3.Cadredel’examen• R10:Lepsychologueprendencomptelefaitquel’examen
psychologiquesesituetoujoursdansuncontextespécifique.
• R11:Lepsychologueprendencomptelefaitquel’examenpsychologiquesesituedansletemps.
• R12:Lepsychologueintègrelesréférencesthéoriqueset
culturellesdansladéfinitionducadredel’examen.
• R13:Lepsychologueorganiseunlieud’examenfavorableàlarelationetauxobservationscliniques.
• R14:Lepsychologueprendencomptelecaractèresymboliqueducadre.
• R15:Lesrèglesdedéontologieetlecodeprofessionnelsontdescomposantesessentiellesducadredel’examen.
4.Sourcesd’informationetchoixdes
méthodes• R16:Lechoixdesméthodesetdesinformationsutiliséespourréaliser
l’examenpsychologiqueestunecompétencecentraledupsychologue
• R17:Lestestschoisisparlepsychologuedoiventprésenterdesqualitésdemesurescientifiquementdémontrées.
• R18:L'administrationetlacotationdestestschoisissonteffectuéesparlepsychologuelui-mêmedansdesconditionsoptimales.
• R19:Lepsychologueprendencomptelescontextesparticuliersquipeuventinfluencerlavaliditedesprocéduresutilisées.
• R20:Lesprocéduresinformatiséespermettentdefacilitercertainestâchesdel’examenpsychologique,maisneremplacentpasl’appréciationclinique.
• R21:Lepsychologueveilleàlasécuritedesmatérielsdetests.
5.Interprétationdesdonnéesetformulationderecommandations
• R22:L’ensembledesinformationsrécoltéesparlepsychologueaucours
del’examendoitfairel’objetd’uneinterprétation.
• R23:Lepsychologuecontrôlelavaliditedesdonnéesqu’ilarécoltéesetcroisesesinformationspourenvérifierlacohérence.
• R24:Lepsychologuetientcomptedufaitquelesmesuresqu’ilinterprètesontleplussouventnominales(catégories)ouordinales(relationd’ordre).
• R25:Lepsychologuetientcomptedufaitquelesmesuresqu’ilinterprètenesontquelesestimationsdecaractéristiquespsychologiquesactuelles.
• R26:Lepsychologuetientcomptedelapossibilitedebiaispersonnelsdanssaconduitedel’examenetdanssoninterprétationdesrésultats.
• R27:Aprèsmêmequ’ilaitcommuniquésoninterprétation,lepsychologueresteouvertàuneinterrogationsursaplausibilite,sapertinence,sonbienfondé.
6.Communicationdesrésultats
• R28:Lepsychologuedoitcommuniquerlesrésultats,accompagnésd’uneinterprétationetdespropositions,àl’enfantetàsesresponsableslégaux.
• R29:Lesrésultatsdel’examenfontl'objetd'undocumentécrit,datéetsignéparlepsychologuequil'aréalisé.
• R30:Lecompterendudoitfournirnonseulementdesinformationsfactuelles,maiségalementuneinterprétationdesrésultats,unedescriptiondufonctionnementglobaldel’enfantetdespropositionsd’action.
• R31:Lacommunicationducompterenduécritdoitêtrefaiteàl’enfantetàsesresponsableslégauxdanslecadred'unentretien.
• R32:Lacommunicationducompterenduàdestiersdoitêtrefaitedanslerespectdesrèglesdusecretprofessionneletavecl'accorddesintéressés.
• R32:Lacommunicationducompterenduàdestiersdoitêtrefaitedanslerespectdesrèglesdusecretprofessionneletavecl'accorddesintéressés.