RISING TALENT AWARDS LEBANON n - maison … · qu’entend jouer le salon dans la promotion de...

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© Sandra Chidiac © Elie Nohra © Sandra Chidiac © Nour Semaan © Carl Halal ©Noor Semaan © BONADEA © Filippo Bamberghi © Tarek Haddad © D.R. © JMDG RISING TALENT AWARDS LEBANON MAISON&OBJET PARIS SEPTEMBRE 2018

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RISING TALENT AWARDS LEBANON

MAISON&OBJET PARIS

SEPTEMBRE 2018

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LES RISING TALENT

AWARDS SEPTEMBRE 2018

INVITENT LE LIBAN

Fort du succès de ses précédentes éditions, les

Rising Talent Awards sont devenus un rendez-

vous incontournable dans le secteur du design

international. Organisés chaque année par

Maison&Objet, ils illustrent le rôle prépondérant

qu’entend jouer le salon dans la promotion de

nouveaux designers pour leur donner la chance

d’exposer leur travail à un public de

professionnels venus du monde entier.

Après le Royaume Uni et l’Italie, c’est le Liban qui

est mis à l’honneur dans cette nouvelle édition

qui se tiendra au Parc des Expositions de

Villepinte du 7 au 11 septembre 2018. Une

passerelle entre l’Occident et l’Orient qui

confirme la volonté du salon de repousser

toujours plus loin les frontières de la création, en

invitant un pays en pleine effervescence

artistique, sous le parrainage de Rabih Kayrouz,

dont la Maison de couture fait rayonner le style

libanais à travers le monde depuis des années.

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SEPT MEMBRES DU JURY

Ainsi les sept personnalités qui ont été invitées

pour composer le Jury de sélection sont les

acteurs qui animent actuellement le renouveau

du design libanais. Depuis Paris, Aline Asmar

d’Amman s’est récemment illustrée avec son

agence Culture in Architecture en chapeautant le

chantier de l’Hôtel de Crillon.

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De son côté, Hala Moubarak connaît

parfaitement la scène locale du design pour avoir

initié la première Beirut Design Fair l’année

dernière, là où Joy Mardini dirige sa propre

galerie. Marc Baroud quant à lui est un designer

chevronné, connu pour avoir entre autres donné

naissance et dirigé le département de Design à

l’Académie Libanaise des Beaux-Arts, tout

comme Cherine Magrabi a fondé la plateforme

House of Today. Enfin Nadine Fares Kahil est

rédactrice en chef du magazine Curve, et Maria

Ziadeh assure la direction commerciale du ELLE

et du Elle décoration (Liban).

S’il connaît un tel engouement aujourd’hui au

Liban, c’est que le design en tant que pratique y

est arrivé tard, avec le retour au bercail de

figures telles que Nada Debs, Karen Chekerdjian

ou Karim Chaya vers 1997. Souvent formée à

l’étranger, polyglotte, cette première génération

de designers s’est illustrée dans un contexte très

particulier et propre au Liban, véritable carrefour

de langues et de religions. Comme le résume le

juré Marc Baroud : « La caractéristique

essentielle du Design du Liban est la multiplicité

de ses influences. Il n’y a pas de dominante

culturelle, pas d’héritage industriel, et donc pas

« d’idéologie » fonctionnelle, formelle ou autre.

Ce qui donne un espace de liberté tout à fait

intéressant ».

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« La caractéristique essentielle

du Design du Liban est la

multiplicité de ses influences. »

UN HÉRITAGE

MULTICULTUREL

ET ARTISANAL

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SIX JEUNES DESIGNERS

NOMMÉS

Sans le poids d’une tradition industrielle, les

designers ont en revanche pu s’appuyer sur une

immense richesse artisanale, dont Hala

Moubarak vante les talents : « Les savoir-faire

ancestraux qui perdurent, conjugués aux

conceptions contemporaines placent les

créateurs libanais sur le devant de la scène

mondiale. L’esthétique raffinée, les lignes

épurées et la recherche de matériaux nobles sont

aujourd’hui les lignes directrices de ce design qui

commence à trouver son identité ».

Carlo Massoud, Marc Dibeh, Carla Baz,

Anastasia Nysten, Studio Caramel et Paola

Sakr : voici donc ceux qui incarnent la relève du

design au Liban, sélectionnés par les membres

du Jury des Rising Talent Awards. Une nouvelle

génération qui a suivi l’exemple de ses

prédécesseurs en alliant leurs expériences

internationales avec des modes de fabrication

locaux souvent plus confidentiels. Soutenu par

un réseau de galeries et de foires très actives,

cet esprit d’initiative audacieux est souligné par

Cherine Magrabi : « Cette nouvelle génération a

en commun l’optimisme. Alors qu’une certaine

négativité règne sur le Liban et ses difficultés à

sortir de l’impasse, ces jeunes designers

expriment une forme de bonheur dans leurs

pièces et partagent cet optimisme depuis

Beyrouth pour briser les clichés que le reste du

monde à installés ».

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Un esprit à la fois joyeux et résolument

contemporain, inspiré par l’élégance des

traditions qui n’a pas échappé à Nadine Fares

Kahil et Maria Ziadeh : « Ils font plus attention à

la façon de présenter leur travail, mais nous

croyons que l’héritage du passé persiste

toujours ».

Forts de cet enthousiasme, les six designers

continuent ainsi à dynamiser le paysage de la

création, en apportant à l’univers du mobilier une

nouvelle interprétation, chacun à sa façon. Et la

jurée Joy Mardini de confirmer : « Que ce soit au

niveau de l’artisanat, du traitement des matériaux

ou de l’innovation technique, il est clair que le

design libanais n’est pas statique ». Bien au

contraire, tous les spécialistes s’accordent pour

reconnaître le véritable élan de créativité qui a

envahi le pays après les affres de la guerre, à

l’instar d’Aline Asmar d'Amman qui insiste sur ce

point : « Il existe au Liban une urgence de vivre

et de célébrer le quotidien, une certaine culture

des plaisirs et de l’objet narratif ».

« Il existe au Liban une

urgence de vivre et de célébrer

le quotidien, une certaine

culture des plaisirs et de

l’objet narratif ».

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C’est sur les bancs de l’Académie Libanaise des

Beaux-Arts de Beyrouth que Karl Chucri et Rami

Boushdid se sont rencontrés, alors qu’ils

étudiaient l’architecture d’intérieur. Deux Masters

plus tard, au IED Madrid pour Karl et au

Politecnico de Milan pour Rami, ils se retrouvent

au Liban pour fonder Studio Caramel en 2016.

Leurs expériences respectives en agences

d’architecture vont d’ailleurs laisser une trace

dans leur approche du mobilier, souvent conçu

sur commande en relation étroite avec son

contexte sans pour autant renier une forte

présence dans l’espace.

STUDIO

CARAMEL

'Prologue’

bar cabinet

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La boîte à musique Mirage, mais aussi leur

fauteuil Indolente dégagent ainsi une atmosphère

imprégnée par les années 1950 et leur

imaginaire, où l’esprit du détail retro se mélange

avec les références historiques. Une évocation

qui leur a notamment permis d’être repérés par le

magazine Wallpaper grâce à leur bar à roulette

réalisé pour Baron, un restaurant signé FaR

architects.

M&O : Qu’est ce qui vous inspire en particulier dans les années

1950 ?

SC : Ce n’est pas exclusivement pour son mobilier remarquable

mais aussi pour l'esprit général de l'époque, une allusion aux

moyens de transport, à la culture visuelle, à la typographie et aux

nombreuses réalisations historiques. C’est un travail plein

d’esprit. À travers les détails et les matériaux audacieux, le duo

Studio Caramel se réunit pour former des combinaisons

innovantes et inhabituelles.

M&O : Pourquoi avez-vous choisi l’Europe pour terminer votre

formation ?

RB : Je voulais m’immerger dans un lieu où le design ferait

partie de ma vie quotidienne, que ce soit l'architecture, la culture

ou toute autre aspect de mon environnement. Le Liban évolue de

jour en jour dans le monde du design, mais je sentais que ce

n'était pas suffisant dans le cadre de ma formation.

Je voulais optimiser au maximum mon apprentissage dans un

domaine qui allait faire partie intégrante de ma vie, et je suis

convaincu que l'Europe m'a beaucoup apporté dans cette voie.

KC : Cela me semblait être dans l’ordre naturel des choses.

Sortant d’une formation au Liban avec une base solide en

technique et rigueur de travail, il me fallait m’imprégner d’une

forme d’enseignement plus variée pour compléter mon bagage

académique. Cette formation européenne mettait davantage

l’accent sur des aspects plus généraux et grand public du design

d’intérieur, moins conçu comme une discipline de grand luxe

réservée uniquement à une minorité.

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STUDIO

CARAMEL

MA IS ON& OB JE T : Comment fonctionne votre tandem ?

S T UDIO CA RA ME L : Il nous permet d’utiliser nos forces individuelles

pour atteindre le résultat souhaité, en apprenant continuellement l’un de

l’autre. Travailler ensemble nous a amenés à prédire les réactions et les

opinions l’un de l’autre sur une idée avant même de s’en faire part. Le

fait d’être constamment ouverts au débat sur de nombreux sujets et idées

nous mène in-fine à un résultat qui traduit au mieux nos visions

respectives.

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« À travers les détails et les matériaux audacieux,

le duo Studio Caramel se réunit pour former

des combinaisons innovantes et inhabituelles.»

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Officiellement, Paola Sakr est designer, du moins

c’est ce qu’atteste son diplôme de Design

Produit obtenu en 2016 à l'Académie Libanaise

des Beaux-Arts… En réalité, son univers

d’expression implique un champ bien plus vaste,

de la photographie jusqu’à l’art. Une

pluridisciplinarité qui lui permet de satisfaire son

esprit d’innovation et sa curiosité, à la base de

tous ses projets. Chacun a sa petite histoire : les

vases Impermanence évoquent les cylindres en

béton trouvés un jour aux abords d’un chantier,

tandis que la gamme d’objets Morning Rituals

recycle les fonds de café et les vieux journaux

pour leur redonner une utilité.

PAOLA

SAKR

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Impermanence

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En ce sens, sa pratique symbolise la vocation

originelle du design, lorsque celui-ci entend

apporter une solution à un problème particulier,

ou plutôt poursuivre sa « collaboration avec le

monde » selon les mots de la designer. De

Beyrouth à Dubaï, les différentes design week

ont d’ailleurs déjà permis à ses expérimentations

d’être mises en lumière avec succès.

PAOLA SAKR

MAISON&OBJET : Vous pratiquez aussi bien le design que

l’art et la photo. Comment ces trois domaines s’imbriquent dans

votre travail ?

PAOLA SAKR : Ils font tous partie de moi. Je ne me définirais

pas comme une artiste car c’est un grand mot que je ne mérite

pas encore. Sans doute, il y a un point commun au niveau de

l’intuition qui me guide pendant le processus de création.

Quand les trois terrains se retrouvent en un seul projet, alors

c’est l’idéal : le design apporte la recherche et le pragmatisme

dans les détails techniques, pendant que l’art se manifeste dans

la façon de raconter une histoire ou de représenter une émotion,

puis arrive la photo avec l’expression visuelle.

M&O : Quel est le moment clé qui a compté le plus dans votre

carrière jusqu’à présent ?

PS : Je dirais que le premier a été le moment où j’ai créé ma

collection Morning Ritual en 2016 car je crois vraiment que

l’avenir est au développement durable, mais j’ai réalisé que je

n’avais attaqué que la pointe de l’iceberg. Ça m’a ouvert les yeux

sur le rôle que nous avons en tant que créateurs de faciliter les

choses aux gens et à l’environnement. L’expérimentation des

matériaux nous offre un potentiel immense, qui pourrait même

être employé dans le luxe.

M&O : Que représente pour vous cette nomination parmi les

Rising Talents?

PS : C’est un aboutissement personnel qui va certainement me

faire grandir en tant que designer. Après mon diplôme, il y a

deux ans, j’ai tout de suite été inspirée par la création : je

n’aurais jamais imaginé recevoir l’honneur de cette nomination,

surtout pour faire quelque chose que j’aime.

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« L’expérimentation des matériaux nous offre un potentiel

immense, qui pourrait même être employé dans le luxe. »

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PAOLA SAKR

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Franco-Libanaise, Carla Baz a démarré sa

formation à l’ESAG Penninghen de Paris, avant

d’obtenir son diplôme en 2010 à l’ECAL de

Lausanne, où son Master en Design Produit pour

l’Industrie du Luxe lui a permis de côtoyer de

nombreux designers comme Fernando Campana

ou encore Ronan Bouroullec. À Londres, son

expérience au sein de l’agence de Zaha Hadid

va ensuite parachever son parcours et la

pousser à faire ses débuts en solo.

CARLA BAZ

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Borgia

Candelabra

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Une initiative aussitôt couronnée de succès par

la Fondation Boghossian qui lui décerne son

Design Prize en 2013, sensible aux lignes

élégantes de ses meubles – réminiscence de son

passage dans la mode chez Burberry et Vivienne

Westwood. Faisant appel aux meilleurs savoir

faire libanais, ils valorisent les belles matières à

la façon du banc Hay réalisé à la main en noyer

massif et canné selon les méthodes

traditionnelles. Plus récemment, la marque

Bonadea a sorti son candélabre Borgia en laiton

massif, brossé et poli à la main.

MAISON&OBJET : Selon vous, qu’y a-t-il de si particulier dans

l’artisanat libanais ?

CARLA BAZ : Les artisans sont au cœur de notre culture,

probablement parce que le Levant est historiquement célèbre

pour ses savoir faire élaborés. Que ce soit avec le verre soufflé, la

poterie, le bois, le tissage ou la broderie, les artisans libanais ont

su proposer des produits attractifs sur les meilleurs ports de la

Méditerranée. Au XXème siècle cette polyvalence a fini par

s’illustrer a travers une grande diversité de talents. Aujourd’hui

nous avons encore accès à ces artisans extrêmement

expérimentés dont le savoir faire a été transmis à travers les

générations.

M&O : Parmi les designers que vous avez rencontrés, y en a-t-il

un(e) qui vous a marquée en particulier ?

CB : Mon expérience avec Zaha Hadid a été la plus stimulante

parce qu’elle m’a obligée à sortir de ma zone de confort pour

élargir ma compréhension des choses et mes perspectives. Ceci

dit, mon passage à l’ECAL m’aide encore aujourd’hui : travailler

avec autant de designers sur des projets pour l’industrie a été un

véritable challenge car il nous a confrontés au monde

professionnel et à l’importance d’adapter notre créativité. J’ai

vraiment apprécié mon expérience dans cette école et surtout

avec Pierre Charpin pour qui j’ai une immense admiration.

M&O : À quel point votre moitié française vous influence-

t-elle ?

CB : Je suis un pur produit de l’éducation française. Il y a un

goût français qui m’influence beaucoup et toute mon approche

est basée sur l’exploration des passerelles possibles entre les

savoir faire libanais et les arts décoratifs. Je suis très attachée aux

techniques artisanales, mais le produit final et son esthétique

demeurent partie intégrante de processus de création.

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CARLA BAZ

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« Aujourd’hui nous avons encore accès à ces artisans

extrêmement expérimentés dont le savoir faire a été transmis

à travers les générations. »

CARLA BAZ

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Née à Ottawa au Canada d’un père Finlandais et

d’une mère Libanaise, Anastasia Nysten a

ensuite grandi en Finlande, en France et puis au

Liban. Ici, elle s’est diplômée en Design

Industriel à l’Académie Libanaise des Beaux-

Arts, tout en faisant ses premières armes auprès

de Karen Chekerdjian. Suivront trois ans à

Londres, où la designer travaillera avec Michael

Anastassiades, avant de fonder sa propre

agence en 2015.

Un pied à Beyrouth et l’autre à Dubai, Anastasia

Nysten cultive désormais son multiculturalisme

aussi bien à travers le mobilier que la décoration.

ANASTASIA NYSTEN

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Bookcase

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Son projet de restauration devrait bientôt voir le

jour à Helsinki, tandis que son fauteuil Troll lui a

valu un Talent Award lors de la première Beirut

Design Fair en 2017, conjuguant le sens du

confort scandinave avec une esthétique

audacieuse. Un trait commun à l’ensemble de

ses créations qui poussent toujours la recherche

formelle au-delà des classiques, tout en faisant

appel à des matériaux naturels.

ANASTASIA

NYSTEN MAISON&OBJET : Comment décrirais-tu ton travail ?

ANASTASIA NYSTEN : Ce sont des histoires de tous les jours,

des moments d’observation, des pensées qui se retrouvent

combinés ensemble. Une expérimentation autour des volumes,

des textures et des habitudes. Mon but, c’est de trouver ce qui

nous fait sentir bien.

M&O : Au niveau professionnel, qu’avez-vous appris de tous les

pays que vous avez traversés ?

AN : J’ai changé de pays dès mon plus jeune âge et grandir avec

ces différentes cultures m’a toujours semblé normal : finalement,

j’étais en train d’écrire mes propres références d’appartenance…

En fait, je réfléchis beaucoup aux comportements et aux activités

culturelles que j’ai accumulées : créer des objets est aussi le

reflet de ces comportements et une façon de rappeler les besoins

et les histoires du monde d’aujourd’hui.

M&O : Quelles sont vos attentes par rapport à votre nomination

aux Rising Talents ?

AN : Je suis très enthousiaste de participer à cette aventure !

Cette nomination va certainement mettre en lumière les

designers nommés et le Liban. En tant que jeune designer, je

suis heureuse de pouvoir présenter mon travail à Paris et j’espère

être en mesure d’en faire un tremplin pour de nouvelles

aventures.

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« Je suis très enthousiaste de participer à cette aventure !

Cette nomination va certainement mettre en lumière

les designers nommés et le Liban. »

ANASTASIA

NYSTEN

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M&O PARIS / SEPT. 2 0 1 8 Chiavari Chair

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Après des études à l’École Nationale Supérieure

de Paris Val De Seine, Marc Dibeh choisit de

retourner à Beyrouth pour un Master en Product

Design à l’Académie Libanaise des Beaux Arts.

Son agence verra le jour en 2009, suite à une

longue expérience de trois ans auprès de Marc

Baroud avec lequel le designer continue de

collaborer, notamment sur la série Wires qui l’a

fait connaître au public de Design Miami en

2013.

Exposé par des galeries comme Bensimon à

Paris ou Seeds à Londres, son travail joue

habilement sur la notion de récit, comme cette

gamme de cinq miroirs Please, Don’t Tell Mom,

imaginés pour l’Art Factum Gallery après en

avoir cassé un par erreur.

MARC

DIBEH

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Camille Cake

Stand

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Organisée plus récemment pendant la biennale

House of Today, l’exposition Jungle Protocol lui a

inspiré un système de parasols très

scénographiques en rotin baptisé Somewhere

Under the Leaves, évocation d’un havre de paix

en pleine jungle. Autant d’idées que Marc Dibeh

matérialise avec un certain sens de la stylisation.

M&O : Combien votre présence à des salons a-t-elle été

importante dans votre carrière ?

MD : Etant basé à Beyrouth, la scène libanaise est mon terrain de

jeu mais c’est un petit marché, alors exposer dans des salons

internationaux me pousse à sortir de ma zone de confort et à

penser plus grand et différemment, face à l’inconnu, un nouvel

audimat loin d’être conquis et au langage et coutumes étrangers.

Cet échange permet au narrateur d’observer et d’analyser la

dynamique de l’audience et d’en tirer la leçon afin de rechercher

une identité plus claire et acquérir un langage plus universel

pour ses récits.

M&O : Pourquoi le storytelling est-il si important pour vous ?.

MD: C’est un exercice qui me plaît. Bill Clinton a dit : « Tout le

monde a une histoire à raconter mais la plupart des gens ne

savent pas la dire ». Je sais le faire. Derrière chacune des

histoires il y a des gens, des liens et des souvenirs et c’est autant

d’univers qui s’ouvrent à chaque objet. Je relate plusieurs

facettes de ma vie dans mes objets, que ce soit une situation dans

laquelle je me suis retrouvé ou l’un de mes traits de caractère,

comme ma maladresse. Je pense que l’autodérision donne

parfois un avantage à mon approche, et soyons réaliste, je ne

risque pas de sauver le monde de sitôt, donc autant essayer de le

faire sourire.

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MARC DIBEH

MAISON&OBJET : Qu’avez-vous appris de votre collaboration

avec Marc Baroud ?

MARC DIBEH : Deux têtes de mules peuvent parfois trouver un

terrain d’entente et quand ça arrive, le processus de création est

magique. Baroud et moi avons deux manières très différentes de

travailler. J’ai besoin de raconter une histoire, aussi banale soit-

elle, pour ensuite penser à un produit. Lui, a besoin de maitriser

ou créer une matière, voire parfois un système comme point de

départ. Et souvent, lorsqu’il y a un respect mutuel, l’union fait la

force.

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« Derrière chacune des histoires il y a des gens,

des liens et des souvenirs et c’est autant d’univers

qui s’ouvrent à chaque objet. »

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MARC DIBEH

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Après avoir fait ses classes à l’Académie

Libanaise des Beaux Arts et l’ECAL de

Lausanne, c’est à New York que Carlo Massoud

est parti pour apprendre le métier. Ici, il sera en

charge du mobilier sur mesure pour les projets

résidentiels haut de gamme chez Nasser Nakib

Architect. Ses projets en indépendant débutent

en 2014, lorsqu’il présente son premier projet

Dolls avec la galerie Carwan, évocation à peine

voilée de la question du chador.

CARLO

MASSOUD

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Mar

Mikhayel

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Une approche plastique qui caractérise

l’ensemble de ses projets, à mi-chemin entre la

fonctionnalité du design et l’installation d’art,

souvent porteurs d’un discours social et politique.

Ainsi les poupées de fertilité africaines ont inspiré

The Autopsy Project, la série de tabourets qu’il a

imaginée avec sa sœur Mary-Lynn Massoud, la

fonderie d’Otto du Plessis et le Sud-africain

Andile Dyalvane des céramiques Imiso. Par

ailleurs, Boule ou encore Capture l’ont amené à

explorer de nouveaux modes de fabrication

autour du laiton.

CARLO MASSOUD

MAISON&OBJET : Comment votre expérience dans

l’architecture vous influence-t-elle dans le design ?

CARLO MASSOUD : Ce n’est qu’après que j’ai réalisé

l’importance de cette éducation. Elle se reflète de deux façons

complètement opposées. La première est cartésienne. Elle obéit à

des lignes strictes, parfois droites ou courbées, et m’impose des

directions en mettant en amont l’importance de la matière. Je

m’enrichis de détails signés par de grands architectes mais aussi

d’images, d’objets du quotidien et d’ergonomie. La deuxième est

plus libre et va à l’encontre de la première, en s’affranchissant

des axes pour faire place à une imagination plus folle. La

recherche devient matière/surprise/découverte et la forme

devient libre. C’est en jonglant entre/avec les deux que mon

design prend vie.

M&O : Qu’aimez-vous dans le format de l’installation ?

GP : Dans un pays comme le nôtre où l’industrie n’existe

quasiment pas, le design vit grâce aux petites productions

fabriquées par des artisans locaux, vendues par les galeries ou le

bouche à oreilles. Le design devient exclusif, unique et cher.

Cette approche, complément indépendante/différente de

l’industrie, nous permet de donner court à notre imagination et

notre propre interprétation de l’objet. La vie du produit évolue et

devient sculpture. L’objet devient désirable.

M&O : Comment le design peut-il servir un propos socio-

politique ?

GP : En apportant des émotions liées à un contexte politique ou

social, le design devient engagé. Dans mon cas, j’aborde des

sujets comme la religion, les droits des femmes ou encore la

destruction de l’héritage local et je traduis ces idées à travers des

objets ou des installations qui me permettent de questionner la

connaissance du public en la matière

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« Dans un pays comme le nôtre où l’industrie n’existe

quasiment pas, le design vit grâce aux petites

productions fabriquées par des artisans locaux, vendues

par les galeries ou le bouche à oreilles. »

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Nous remercions:

Rabih Kayrouz

Aline Asmar d’Amman, Marc Baroud, Nadine

Fares Kahil, Cherine Magrabi, Joy Mardini,

Hala Moubarak, Guillaume Taslé d’Héliand

Maria Ziadeh

20 > 23 SEPT2018

En partenariat avec

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ILLIO

UX

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ILLIO

UX

115 000 M²

3 000 MARQUES

90 000 VISITEURS

50% INTERNATIONAL

65% ACHETEURS

45% PRESCIPTEURS

Depuis 1995, MAISON&OBJET est LE rendez-vous

international des professionnels de l’art de vivre, de

la décoration d’intérieur et du design. Il rassemble

près de 3 000 exposants et plus de 90 000 visiteurs

uniques dont 50% d’internationaux.

Créateur de rencontres, et révélateur de talents, le

salon propose 2 fois par an de nouvelles sources

d’inspiration, en décryptant les tendances

d’aujourd’hui et de demain. Il s’impose donc en

véritable catalyseur pour le développement et la

croissance des marques.

Lancée en septembre 2016, la plateforme

digitale MOM (MAISON&OBJET AND MORE)

rassemble les dernières nouveautés et produits

des marques, fabricants, artisans d’art, créateurs

et designers. Source d’inspiration quotidienne

inépuisable, elle permet aux visiteurs de prendre

contact directement et toute l’année avec les

milliers de marques.

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VIRTUOUS

CONTACT PRESSE CONTACT ORGANISATION

FRANCE Agence 14 septembre Stéphanie Morlat

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Marie-José Rousset T. +33 (0)1 55 28 38 28

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ITALIE, EMEA Agence 14 septembre Milano Livia Grandi T. +39 02 35 999 293

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ROYAUME-UNI, SCANDINAVIE Agence 14 septembre London Rebecca Mitchell [email protected]

ETATS-UNIS

Zakarin Martinez PR

Gina Halley-Wright

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SAFI ORGANISATION

Filiale d’Ateliers d’Art de France

et de Reed Expositions France T. +33 (0)1 44 29 02 00 Philippe Brocart Directeur général de SAFI

Caroline Biros

Directrice du marketing et

de la communication T. +33 (0)1 44 29 06 94 [email protected]

Aude Tahon

Présidente d’Ateliers d’Art

de France

Michel Filzi

Président de Reed Expositions

France

BRÉSIL

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