Résumé écopol complet.

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/!\ Remarques : le chapitre 6 est inconnu au bataillon. Le chapitre 11 est un copier/coller du résumé se trouvant sur le Besocan. le chapitre 13 est aussi inconnu ! le chapitre 19 ne fait pas partie de la matière d'examen. Le chapitre 29 & 30 sont uniquement des notes de cours et des slides. Dans « Sixième partie », j'ai inséré le cours sur « le marché du travail » donné par Ilan Tojerow. Je ne me porte pas garante pour toutes les fautes d'orthographes, j'ai aucune envie de relire tout ça ! Maintenant ... Déglinguez l'examen :) 1 Économie Politique Robert Plasman Résumé des slides, notes de cours, résumés et du cours sur son site. Lola Smets (avec l'aide de Adèle Gorgemans) année scolaire : 2011-2012.

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/!\ Remarques : – le chapitre 6 est inconnu au bataillon.– Le chapitre 11 est un copier/coller du résumé se trouvant sur le

Besocan.– le chapitre 13 est aussi inconnu !– le chapitre 19 ne fait pas partie de la matière d'examen.– Le chapitre 29 & 30 sont uniquement des notes de cours et des

slides.– Dans « Sixième partie », j'ai inséré le cours sur « le marché du

travail » donné par Ilan Tojerow.– Je ne me porte pas garante pour toutes les fautes d'orthographes,

j'ai aucune envie de relire tout ça ! – Maintenant ... Déglinguez l'examen :)

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Économie Politique – Robert Plasman

Résumé des slides, notes de cours, résumés et du cours sur son site.

Lola Smets (avec l'aide de Adèle Gorgemans)année scolaire : 2011-2012.

Première partie : Le marché : l'offre, la demande et les prix.Les biens et les services économiques doivent satisfaire directement ou indirectement les besoins humains. L'indice des prix (GRAS) sert à mesurer le prix d'un ensemble des biens ou services, mais également de mesurer l'évolution des prix des différents biens et services et de les comparer. L'indice des prix à la consommation mesure l'évolution des prix des biens de consommation. L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) permet de disposer d'un instrument de mesure harmonisé au plan européen. Pour l'offre & la demande, les quatre conditions du bon fonctionnement du mécanisme autorégulateur qui ramène les prix au niveau de l'équilibre sont : atomicité, homogénéité, liberté d'accès et information parfaite. Questions d’actualité :

• la liaison des salaires à l’indice des prix et ses modifications, rendant la préservation du pouvoir d’achat plus difficile (lissage de l’indice, indice-santé, suspension temporaire de la liaison automatique des salaires).

• questions de concurrence, la politique de concurrence de l’UE (exemple : Fusions et absorptions dans le secteur de l’énergie en France, Espagne, Italie, ici).

CHAPITRE 1 : Les biens et les services.

1 Échanges et MarchéDans les pays hautement développés, la vie économique se fait grâce à des échanges, des achats et des ventes qui se réalisent à l'aide de la monnaie. Toutefois, dans certains pays sous-développés à revenu faible, les échanges s'effectuent sans circulaire monétaire, l'échange se fait dès lors par troc, et il s'agit de situations marginales au sein de l'économie mondiale.OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques. Chaque bien et service revêt une certaine utilité, une certaine valeur d'usage qui se manifeste dans l'usage que fait l'homme des biens et services. Ce marché de détail où l'offre de biens et services de consommation est confrontée à une demande, nous, comme consommateurs, y participons quotidiennement. Les consommateurs intermédiaires : par exemple lors de la construction d'une voiture, le constructeur passe commande à des milliers d'autres entreprises (le tissu, les pneu, la tôle, ...)Pour chacune des matières premières, il existe une "bourse", c'est-à-dire un lieu où l'offre et la demande de ces matières sont confrontées et où quotidiennement se fixe le prix que vaut la matière pour la journée. (par exemple : pour les produits agricoles, si les plantations de café sont attaquées par un insecte ravageur, l'offre du café est plus faible et donc les prix haussent, car cette denrée sera plus rare).

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2 Biens et services.Pour les marchés relatifs à la production et à la consommation, on a coutume de distinguer les "biens" des "services". Les biens : sont des marchandises matérielles, palpables, dotées d'un certain poids, d'un certain volume. (par exemple : les pommes de terres, les voitures, ...)Les services : constituent des bien immatériels qu'on ne peut ni peser, ni mesurer, ni stocker. (par exemple : une coupe chez le coiffeur, un jardinier qui tond la pelouse, ...)La distinction n'est pas toujours facile, car certains services n'est réalisable que parce que l'homme a recours à des outils, qui eux, sont des biens matériels. Par exemple : le coiffeur a besoin de ciseaux, d'un sèche-cheveux, ... Ainsi, presque tout les services ont recours à des "supports matériels". Le secteur primaire (agriculture, entreprises d'extraction) et le secteur secondaire (industrialisation) se "tertiarisent" de plus en plus avec l'informatique, la robotique, ... Le secteur tertiaire est celui des services. Secteur primaire : entreprises d’extraction, agriculture, etc. produisant des matières premières non transformées = tertiairisation (utilise les services).Secteur secondaire : entreprises manufacturières, secteur de l’eau, etc transformant les matières premières. = tertiairisation (la production des biens expulse des activités de service, utilise les services informatiques).Secteur tertiaire : tous les services, marchands ou publics. = secondarisation

3 Valeur, prix, cout.On a vu que les biens et services ont une certaine utilité ou valeur d'usage. Cette utilité a été définie comme la capacité de satisfaire des besoins. Ces besoins peuvent être satisfaits directement s'il s'agit de moyens de consommation (pain, lait, viande, voiture, ...) ou indirectement s'il s'agit de moyens de production. Ainsi, une valeur d'usage (= utilité). Ce sont les valeurs d'usages qui créent les valeurs d'échanges (= le prix auquel il est échangé). La valeur d'usage ne diffère pas d'un individu à l'autre. L'offre des biens & services de consommation est confrontée à la demande des consommateurs (ça fixe le prix), d'autres coûts peuvent également surgir (bénéfices souhaités, matières premières, ...).

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Encadré 1 : La non-distinction entre « biens » et « services » selon Reich

La distinction n’a plus de sens car une trop grande partie de la valeur dégagée par l’entreprise provient des services (spécialisés de vente, de commercialisation, de stratégie, de financement, etc). Chaque entreprise de production met en œuvre de tels services. (ex. : Le pc d’IBM inclut toute une série de services c'est à dire de la recherche et du développement, ventes, service après-vente. Seulement 10% de son prix d’achat sert à payer la fabrication proprement dite).

L'amortissement (A) correspond en gros à l'usure, à la dépréciation du bien d'équipement. Ainsi, le prix du pain, par exemple, dépend du coût de la farine qui elle dépend du prix du froment. Mais pour transformer la farine en pain, il faut de l'électricité, du travail, un four, ... Le four acheté à une certaine somme perds un peu de sa "jeunesse" à chaque nouveau pain produit, il est donc important d'introduire dans le prix du pain l'amortissement du four.

D'une façon générale, on peut inclure le coût de la farine dans l'ensemble des inputs matériels, ou consommation intermédiaire (inputs) ; les coûts de l'électricité dans l'ensemble des coûts énergétiques (En) ; les coûts du facteur travail (W pour wages), l'amortissement des biens de capital fixe (A) et les profits. Le tout donne le prix du producteur.

4 La chaine des prix : de la matière première au prix de détail. Le prix qu'on vient ainsi de définir est celui du producteur. Pour les produits manufacturés, on parlerait du prix départ-usine ; pour les prix agricoles, du prix à la ferme. Il va de soi qu'il peut y avoir une différence importante entre ce prix du producteur et le prix de détail payé par le consommateur au final.

Du prix du pétrole raffiné au prix à la pompe. Le prix de base : Il s'agit du prix d'une tonne "sur le bateau", ce qui induit le prix du produit raffiné. Le produit raffiné doit ensuite être acheminé et il y a également le coût du transport et le prix d'assurance.

• Free On Board (FOB) : prix d’une tonne acheté sur le bateau (sans les frais de transport et autres frais comme les taxes, assurances, etc).

• Cost Insurance Freigh (CIF) : FOB (prix des exportations) + transport (fret, freight) + prix assurance.

Au prix de base, nous devons ajouter ce qu'on appelle "la marge totale" qui comprend deux éléments. Le coût du stockage (obligation publique de l'État afin d'éviter des pénuries sur le marché intérieur en cas de crise) et la marge de distribution (qui comprend les coûts de distribution et les bénéfices des compagnies pétrolières).

Ensuite, un premier type de taxe est appliqué : les accises : ce sont des impôts indirects perçus sur des grandes catégories de biens (alcool, cigarette, carburant, ...). Ainsi l'État dispose d'une source de recettes fiscales importantes, mais également un instrument de politique économique et sociale. Il pourra donc favoriser ou défavoriser certains produits pour des raisons écologiques par exemple. → Prix consommateur HTVA : prix de base + marge totale + accises.

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Prix du pain : coût de la farine + coût de l'électricité + coût du travail + A + profit.

Prix : Inputs + En + W + A + Profits

À ça, nous devons ajouter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est l'impôt indirect par excellence. Son taux s'élève en 2010 à 21%.Si les prix à la pompe diffère à certains endroits, c'est parce que les "pompistes" peuvent, s'ils le désirent diminuer leurs marges pour alléger le client.

Stockage symbolise les frais de stockage ; MD symbolise les marges de distribution ; Tc représente l'ensemble des impôts (accises + TVA).

Du prix d'extraction au prix du produit raffiné

Conséquences économiques des fluctuations du prix du brut : (=l’énergie est un poste important)

Si y a une hausse du prix du brut :1. cela favorisera les exportateurs (OPEP, UK, Norvège, Russie etc.) permettant

d’augmenter leurs volumes importés en maintenant une balance commerciale équilibrée (= inchangée).

2. cela défavorisera les importateurs de l’OCDE (Europe occidentale, Japon etc.) et les importateurs du Sud (Brésil, Inde, Turquie, Corée du Sud). Certains sont déjà bien endettés… Toute hausse du brut risquerait de mettre en péril le paiement de leur dette. Détérioration de la balance commerciale et des termes d’échange.

3. effets inflationnistes qui se diffuse dans l'ensemble de l’économie mondiale

• politiques restrictives par les Gouvernements pour freiner l’inflation

• tendances à la récession (ralentissement de la croissance économique)4. profits des compagnies pétrolières (si trop d’augmentation du prix alors production

d’énergie-substituts).

5 Biens et services de consommation. Comment mesurer les prix et leur évolution.

Pour un bien ou service donné, le prix est généralement exprimé en unité monétaire. Si l'on veut comparer l'évolution d'un produit à celle d'un tout autre produit, il est souvent plus commode de travaille en indice de prix. Il faut donc, considérer le prix d'une période de référence (mois, trimestre, année, ...) que l'on fixe comme période de base et on exprime l'évolution passée et future du prix en fonction du prix de la période de base. Généralement, on utilise des indices en base 100. L'indice des prix permet de comparer des évolutions de niveau différent, mais aussi de comparer des biens complètement différents. L'utilisation des indices permet également de mesurer les prix d'un ensemble de biens ou services.

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Prix maximum = prix de base + Stockage + MD + Tc

Prix du brut (Rotterdam) = prix d’extraction + fret (frais de transport et d’assurance) + Tp

Les produits énergétiques sont constitués uniquement de pétrole et charbon. Pour connaitre l'indice de prix, il faudra tenir compte du poids de ces deux types de produits dans le commerce mondial et pondérer l'indice de prix de chacun de ces deux produits par leur part relative dans le commerce mondial.

/!\ Le prix de l'ensemble des produits énergétiques évolue de façon similaire au prix du pétrole brut, parce qu'il a une place importante dans les échanges commerciaux.

Tous les biens et services de consommation sont achetés par un agent économique : les ménages (veuve, père-mère-enfants, ...). Les biens et services de consommation sont vendus par des entreprises ou par l'État. L'État vend ou met gratuitement à la disposition de la population des services publics : enseignement, justice, police, ... Pour que le service soit considéré comme public ou non marchand, il suffit que son prix soit hors de proportion avec son coût réel. Les services peuvent donc être marchand, privé ou publics non marchand. Par services de consommation, on entend uniquement ceux qui sont destinés aux ménages. Parallèlement, il existe d'innombrable services destinés aux entreprises. D'autres services peuvent être destinés et aux entreprises et aux ménages (service bancaire, d'assurance, ...), il en est de même pour les biens. C'est cependant le type de consommateurs de ces biens qui permettra de faire la distinction entre biens de consommation finale et biens de consommation intermédiaire des entreprises. par exemple : un kilo de clous constituera un bien de consommation des ménages lorsqu'il est acheté par un ménage, mais sera un bien de consommation intermédiaire lorsqu'il est acheté par un menuisier. Des services peuvent être public/ privé, marchand/ non-marchand.

• Biens destinés aux ménages : biens de consommation finale & services de consommation.

• Biens destinées aux entreprises : biens de consommation intermédiaire & les services d'avocats d'affaires, de facturation, ...

• Services destinés au deux : services bancaires, de compagnies d'assurance, .../!\ On distingue les besoins indispensables "basic needs", des besoins de "luxe".

Il y a donc de nombreux échanges et marché : 1. de consommation : qui satisfont des besoins humains. 2. de consommation intermédiaire : consommation des entreprises (demande en

matière première). 3. capitaux (pour l'achat d'une voiture, ...)4. d'échange ( de $ à €, ...)

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Indice Prix Produits énergétiques = (Part Pétrole brutt x Indice Prix Pétrole brutt) + (Part Charbon brutt x Indice Prix Charbon brutt)

6 L'indice des prix à la consommationL'indice des prix à la consommation est construit de la même manière que le calcul de l'indice des produit énergétiques.

Bref historique de l'indice des prix à la consommation en Belgique.L'indice des prix résulte d’une pression sociale : assurer le pouvoir d’achat des salariés. En 1920, un 1e indice de prix est construit, permettant de mesurer la croissance des prix effectifs afin d’y adapter éventuellement les salaires. Il se base sur 56 produits. L'indice des prix se perfectionnera avec l’augmentation du nombre de produits : la structure de consommation évolue, se modifie, le comportement des agents change nous poussant à revoir le coefficient de pondération. En 2004, l'indice de prix se base sur 507 produits retenus. Comment calculer cet indice, cette pondération ? : Via l’Enquête sur le Budget des ménages (10 000) annuelle depuis 1995 par l’INS : les ménages tiennent un carnet avec leurs dépenses pendant un an. Addition des budgets puis calcul de la consommation moyenne. Donne un « panier de consommation » basé sur le poids de chaque type de bien provenant du budget des ménages. On constate que certains produits disparaissent, d’autres apparaissent. Après on relève pour chaque produit une série de prix puisé dans de nombreux points de vente répartis géographiquement sur l’ensemble du territoire.Tous les prix n’évoluent pas de la même façon : les produits alimentaires augmentent plus vites, d’autres biens stagnent. Cela a de l’importance sur le pouvoir d’achat.Les variations des prix influent différemment sur les ménages : les revenus les plus faibles sont davantages touchés par une inflation concernant le poste logement et alimentaire mais moins par une inflation des postes GSM, Plasma, etc.L’indice des prix permet de passer de la valeur (prix) au volume (quantités).L’indice des prix de gros, des biens d’équipement permet de passer du PIB à prix courant au PIB à prix constant.

7 Indice des prix et indexation des salairesLa Belgique est, avec le Luxembourg et Malte, le seul pays de l'Union européenne où les salaires sont adaptés automatiquement à l'évolution des prix à la consommation, c'est-à-dire à l'inflation.L'"indexation automatique des salaires" : chaque fois que l'indice des prix indique une augmentation générale des prix de 2%, les salaires sont augmentés de 2%. L'adaptation n'est donc pas continue et se base sur des indices-pivot qui déterminent la limite atteinte par l'indice des prix à partir de laquelle se feront les adaptations des salaires de 2%. Par exemple : si 150 constitue l'indice-pivot ayant déclenché une adaptation des salaires de 2%, le prochain indice-pivot sera atteint à 150 + (2% x 150) = 153.L'indice des prix est un instrument de mesure qui reflète le plus objectivement possible l'évolution générale des prix. L'indexation des salaires est un mécanisme qui résulte de négociations entre employeurs, salariés, pouvoirs publics sur l'adaptation des salaires et qui utilise l'indice

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des prix comme instrument. Toutefois, comme l'économie connaissant un taux d'inflation très élevé, ce qui impliquait des adaptations fréquentes des salaires, car à l'époque on pouvait constater une spirale inflatoire : une hausse des prix entraine une hausse des salaires que les entreprises répercutent dans leurs prix de vente, entrainant une nouvelle hausse des prix, entrainant à son tour une indexation des salaires. Ce qui fait qu'en 1981 on adopta un mécanisme de lissage de la liaison des salaires au prix.

En 1993, un nouvel indice est créé : Indice santé, celui ci ne prend pas en considération certains produits énergétiques, ainsi que 20 autres produits tel le tabac, les boissons alcoolisé, les carburants, carburants...Pour 4 produits : le tabac, les boissons alcoolisées, les carburants et le gasoil, le fait de ne pas faire partie de l'indice santé, signifie que l'État peut, en quelque sorte, taxer impunément ces quatre produits, sans qu'il n'y ait de répercussion sur les revenus.

8 Biens et services de production. Consommation intermédiaire des entreprises

Par nature, les biens et services de production ne satisfont pas directement des besoins humains. Pour les satisfaire, ils doivent encore être transformés, comme par exemple pour l'acier.

Bien de capital fixe (K f ) Le bien de capital fixe est dit "fixe" parce qu'il est "fixé" dans la production pendant un temps plus long que la période de production proprement dite. Le terme "fixe" se rapporte au temps. Ainsi, les biens de capital fixe sont ceux, par convention, dont la durée de vie excède un an. Ils sont de nature diverse : fours, machines, bâtiment... , on les appelle "biens d'équipement".On peut considérer les biens de capital fixe sous deux aspects :

• l'aspect stock : ce qui existe à un moment précis.

• l'aspect flux : ce qui se passe avec les biens de capital fixe pendant une période donnée, et donc un an.

Ces aspects nous amène à une nouvelle notion : l'investissement. C'est un concept matériel. On entend par investissements, les achats de biens de capital pendant un an. Il peut être considéré brut ou net :

Les amortissement (A) couvrent la valeur des investissements de remplacement. Il n'accroissent pas le stock des biens de capital fixe.

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Indice lissé(avril) = 1/4 (Indice Prix(janvier) + Indice Prix(février) + Indice Prix(mars) + Indice Prix(avril))

Investissement Brute = Investissement N + A

Comment financer l’investissement net ? :

Autofinancement : utiliser ses bénéfices pour investirCrédit : s’adresser à un organisme de créditAugmentation du capital : en émettant de nouvelles actions

Qui sont les acheteurs de ces actions ? : ménages, entreprises, holdings. Ceux-ci deviennent actionnaires et reçoivent donc chaque année un dividende lors de l'achat d'obligation. (= partie des bénéfices distribuée aux actionnaires (si pas de bénéfices, pas de dividendes)). Les actions sont un capital à risque, tandis que le dividende est un revenu variable. Le revenu fixe est l’intérêt d’une obligation.

Biens de production intermédiaires (inputs) : Les biens intermédiaires sont consommés ou transformés pendant période de production On construit aussi des indices de prix de gros pour :

• les principaux produits agricoles (animaux & végétaux)

• les principales matières industrielles (métaux non ferreux, acier etc.)

• les matières énergétiques (pétrole brut, gaz, charbon, etc). Ces produits sont cotés en bourse, leurs prix sont très sensibles : grandes variations possibles à court terme (ex. : Prix du baril).

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Financement de Inv. Net = Autofinancement + Crédit + Augmentation du capital

CHAPITRE 2 : Le marchéNous allons maintenant envisager les activités économiques à partir de leurs fonctions principales : activités de production, activités de financement, activités commerciales. Le marché dans les trois grandes sphères de l’économie. Pour qu’y ait un marché, il faut :

1. produire des biens / services : la sphère de production→ on y combine (selon certaines proportions) les facteurs de production « travail » et « capital »

2. vendre les biens / services : la sphère de l’intermédiation commerciale3. que l’activité économique soit financée : la sphère de l’intermédiation financière

1 La sphère de production : …P… : là où on réalise, crée les produits / pas l’optique de production

M’ est la marchandise produite et présentée sur le marché avec sa valeur d’usage A’ est l’argent contre lequel j’échange M’M’-A’ est la sphère commerciale où se déroule la ventePour produire M’ faut :

1. du capital fixe Kf.2. des inputs matériels Kc (capital circulant).3. du facteur travail L

Pour financer la production de M’ faut A – M (sphère financière).M’ > M parce qu’on ajoute de la valeur pendant le processus de production.M’ est une valeur ajoutée.

Définition de …P… :C'est dans la sphère de production qu'à lieu la création de nouvelles valeurs d’usage.Dans cette sphère il y a :

• tout le secteur primaire (agriculture, entreprises extractives, etc.)

• tout le secteur secondaire (entreprises manufacturières, construction, eau, gaz, électricité, etc.).

• le secteur tertiaire sauf sa A-M (sphère financière) et sa M-A (sphère commerciale)

• les services aux ménages (services du coiffeur / de l’architecte / du plombier / du garagiste / du réparateur télé) : soit ils génères de nouvelles utilités, soit ils permettent aux valeurs d'usage existantes d'être utilisée.s

• le secteur HORECA

• les transports (de personnes ou de marchandises) opérant un rapprochement vers

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la sphère commerciale (petite distribution, grandes surfaces, téléshopping, etc.) qui fait partie de la sphère de production.

• les services d’accès à l’information (le téléphone, le télex, le fax, etc)

• les services aux entreprises :

▪ → soit ils se rattachent à …P… (services de gestion du personnel, services de placement, etc.)

▪ → soit ils se rattachent à A-M (financement, crédit, banque)

▪ → soit ils se rattachent à M-A (factoring, organisation de la distribution)

• les services publics (santé, enseignement, recherche, culture, etc.). Une activité économique appartient à cette sphère si elle permet de créer / utiliser / conserver / perfectionner une valeur d’usage. Les valeurs d’usage sont produites pour satisfaire des besoins humains (dans la sphère de production ou de consommation) et la qualité de la satisfaction dépendra des caractéristiques de la valeur d’usage, elle-même dépendant du progrès technique. Importance de la valeur d’usage car elle place l’homme au centre de l’activité économique : sa seule finalité est la satisfaction des besoins.

La valeur d’usage de M’ est différente de celle de M donc le prix de M' est supérieur au prix de M.

Composition organique du capital et capital output ratio :Pour réaliser un objet, il faut différents paramètres, on combine notamment capital et travail. La quantité de capital fixe varie selon le type d’objet produit. On a ici une fonction avec deux variables : travail et capital.

Graphe : production et isoquant :L’isoquant est le lieu des points où l’output est identique, peu importe la quantité de travail et de capital combinée. On peut produire une même quantité en augmentant le travail et en diminuant le capital. Ce mot vient du grec "iso" qui signifie "égal". L'isoquant constitue la courbe qui représente "les quantités égales".

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VA= output (O donc M’) – input matériels (Kc)

Variante A : récolte manuelle : La récolte manuelle se fait à l'aide de faux à 20€ et surtout à l'aide de 20 travailleurs → qualification inférieure, par conséquence leurs salaires est moins élevés (1250€ / mois). Imaginons que la moisson dure 15 jrs x 0,5.

• Montant du capital fixe K1 = 20 faux x 25€ = 500€

• Nombre de travailleurs L1 = 20 L x 0,5 x 1250€ = 12 500€

• r1 = K1 / L1 = 500 / 12 500 = 0,041 e ratio : r : « composition organique du capital » mettant en présence le facteur capital et travail pour indiquer les proportions relatives du capital et du travail.

• COR1 = K1 / 0 = 500 / 7500 = 0,0662 e ratio : COR : « capital output ratio ». Il met un stock en présence d'un flux. étant donné une technique de production, quelle est la quantité de capital nécessaire pour produire la marchandise ?

Variante B : récolte mécanisée : Cette variante utilise beaucoup de capital fixe (des moissonneuse-batteuse), et peu de travailleurs (2hommes). Leurs salaires, étant qualifié, s'élève à 2500€/mois. La moisson dure 15 jours x 0,5 .

• Montant du capital fixe K2 = 100 000€

• Nombre de travailleurs L2 = 2 L x 0,5 x 2 500 = 2 500

• r2 = K2 / L2 = 100 000 / 2 500 = 40

• COR2 = K2 / O2 = 100 000 / 7 500 = 13,33

De la variante A à la variante B :Variante A : peu de capital / beaucoup de travail. Le r (0,04) & le COR (0,066) sont très faibles.Variante B : beaucoup de capital / peu de travail. Le r (40) & le COR (13,33) sont élevés.Les deux types de récolte (proportions de capital et de travail différentes) peuvent produire un même output.Le stock de capital fixe n’étant pas facile à connaître, le calcul du COR n’est pas simple. Utilisons alors un autre ratio, très proche : le MCOR « marginal capital output ratio » : Le ∆K signifie l'investissement, et le ∆O, l'accroissement du chiffre d'affaires. Ce qui signifie :

• Si MCOR est élevé : beaucoup de temps pour pouvoir rembourser l'investissement.

• Si MCOR est faible : pas beaucoup de temps pour rembourser l'investissement. A côté du MCOR, on utilise souvent l'ICOR (incremental capital output ratio) souvent utilisé. C'est le rapport entre le Taux de croissance économique et le Taux d’investissement. Exemple : les panneaux solaires.

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ICOR = 1 MCOR

Si on raisonne au niveau de l'ensemble de l'économie, l'output, que symbolise la valeur du chiffre d'affaire, est communément remplacé par un agrégat utilisé en comptabilité nationale, le PIB.

I/ PIB : Taux d’investissement.∆PIB / PNB : Taux de croissance de l’économie.Ainsi, quand l’ICOR diminue, cela signifie qu’on doit investir plus pour obtenir la même croissance du PIB. Quand l’investissement est déjà élevé (+ de 30%) mais que l’ICOR dimune, alors on est dans le sur-investissement.

Avant une crise financière, euphorie des entreprises : les chiffres d’affaires augmentent donc elles sont optimistes et investissent démesurément. Mais toute diminution de l’ICOR n’est pas d‘office un signe de sur-investissement : il se peut que pendant une phase de croissance, introduit par exemple avec la technologie, cela demande de plus en plus de « capital intensive », donc plus de capital pour produire.

Évolution historique générale d’une société.Le progrès technique est incorporé dans Kf : si le progrès augmente rapidement, le COR (le capital) croit. Des progrès importants « à capital fixe constant » (sans augmenter le COR) sont réalisables : l’organisation du travail elle-même peut réduire les coûts et augmenter la qualité des valeurs d’usage, sans modification des biens de Kf. Et donc, restructurer l'entreprise.En général la modification de l’organisation de travail va de pair avec des développements technologiques.

• Exemple de l’agriculture : passage de l’agriculture extensive (avec fort travail humain) à l’agriculture mécanisée et chimique (avec utilisation massive des engrais et pesticides) : accroissement du COR.

• Exemple des services : bureautisation et informatisation ; passage de la plume ; à la Remington + carbone, à la machine électrique, au traitement de texte et photocopieuse, au PC + imprimante.

• Exemple du secteur automobile : de l’artisanat à la chaîne (Fordisme), du fordisme à la lean production : accroissement des investissements et des coûts d’innovation, restructuration, regroupements, absorption.

Moteurs de l’évolution technologique et de l’innovation (exemple dans le secteur automobile) :Types de marché :

• Marchés acheteurs (buyer’s market : offre excédentaire) les acheteurs décident et peuvent imposer leurs conditions aux vendeurs : l’innovation est un facteur de concurrence.

• Marchés vendeurs (seller’s market) : les producteurs écoulent tous leurs produits : frein à l’innovation, car les produits moins sophistiqués seront vendus de toutes façons.

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Rôle des pouvoirs publics (Etat, Commission européenne…) : dépenses de la Recherche et Développement. Normes : exemple de pollution, sécurité. Nouvelles technologies, nouveaux matériaux dans d’autres secteurs : électronique embarquée. Progrès sciences fondamentales et appliquées. /!\ problèmes avec les politiques d'austérités.

Le déterminisme technologique : En général, dans un pays donné à un moment donné, une technologie prévaut (ex. : La technologie de Renault n’est pas similaire à celle de Citroen). Le niveau technologique est relativement similaire dans les pays hautement développés (OCDE : 29 pays les plus riches) comme dans les PVD (selon le niveau de développement). Des écarts technologiques énormes subsistent entre l’hémisphère Nord (très développé) et l’hémisphère Sud (sous industrialisée et sous-développé).Selon le niveau de développement socio-économique d’un pays, il tournera autour de la variante A ou B.

L'intensité capitalistique et intensité du facteur travail :

• Quand une technique utilise plus de capital et moins de travail : dite capital intensive.

• Quand une technique utilise plus de capital et moins de travail : dite labour intensive.

Les techniques évoluent avec le temps. Ainsi, il vaut mieux comparer les différentes techniques, afin de minimiser les coûts. On compare le coût du capital ou le coût du travail par rapport au coût total de production :

• Intensité capitalistique = coût du K / coûts totaux

• Intensité du travail = coût du travail / coûts totauxL’augmentation et la diminution des prix introduisent des changements dans les techniques de production. Une augmentation des prix du facteur travail peut amener l’entreprise à modifier sa technique de production. C’est une tendance de long terme que de prendre des techniques plus « capital intensive ».

Augmentation de la production de O1 à O2 : Le principe de la croissance économique c’est de passer de 01 à 02. D’habitude la croissance est évaluée via :

• les variations du PIB

• la croissance de la population.Lorsqu’il y a croissance économique, les facteurs de production sont éventuellement en croissance. Ces facteurs de production deviennent soit de plus en plus productifs soit on en utilise moins en moins. Il y a un progrès technique amélioré. Un milliard de salaire versé aujourd'hui, sont plus productifs qu’un milliard de salaire versé il y a 10 ans. Habituellement, on évalue la croissance à l'aide des variations du PIB. On tient souvent compte aussi de la croissance de la population. Ainsi, on tiendra compte de la croissance du PIB / habitant. La situation initiale c’est O1. Si on veut passer à O2 comment fait-on ? Plusieurs variantes sont possibles.

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LES VARIANTES DE LA CROISSANCE :

A. Variante 1 : plus de L, même K :En pratique, pour produire plus, il faut ajouter un élément de capital. C’est assez rare d’augmenter le facteur travail mais on peut le faire, pour la récolte manuelle de blé ou pour construire un barrage avec une méthode ancienne. Ceci c’est par exemple produit, lors du grand bond en avant, en Chine, avec Mao Zedong, politique économique lancée par lui.

B. Variante 2 : un peu plus de L, beaucoup plus de K : Typique de la croissance des années de l'après deuxième guerre mondiale. Les "Golden sixties".En Europe : le taux d'investissement élevé (beaucoup de capital fixe), et également, la main d'œuvre augmentait pour deux raisons : .

1. L’immigration : Après la 2e GM, le développement économique est rapide en Allemagne, France, Benelux, etc. Cela attire une main-d’œuvre étrangère sous-qualifiée. Les travailleurs immigrés sont jeunes et moins qualifiés. Depuis les deux chocs pétroliers jusqu’à maintenant, il y a une grosse modification de la situation économique en Europe occidentale : ralentissement de croissance économique & chômage dépassant 10% de la population active.

2. La main-d’œuvre féminine : Les investissements d’expansion nécessitent une main-d’œuvre supplémentaire, tandis que la population masculine en âge de travailler est en période de plein emploi, on se tourne donc vers l'activité féminine. De plus, le développement rapide du secteur tertiaire est traditionnellement féminisé. Cela est aussi dû au faite que certaines tâches qui fixaient les femmes au foyer sont allégées ou extraites du ménage et exécutées ailleurs. Enfin, l’émancipation féminine postule une émancipation financière, et donc un travail rémunéré.

Investissement d’expansion : investissement en capital qui induit une augmentation de la production.

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C. Variante 3 : même L, plus de K : (suppose une augmentation de la production)C'est un phénomène de substitution qui apparait. Le capital remplace du facteur travail, alors que la production croît.

• Si le progrès technique est rapide → K augmente permettant d’épargner du L. (robotisation, automatisation, ...)

• Si le coût du facteur travail augmente rapidement → L'entreprise remplace L par K.

D. Variante 4 : moins de L, plus de K : (suppose une augmentation de la production)Diminution de L mais grosse croissance de K. le facteur travail a diminué mais la production a légèrement augmenté. Ainsi avec moins de L on peut produire plus, la productivité du travail augmente. On est dans une période où on investi, mais on substitue du facteur travail au facteur capital. Investissement de rationalisation : si la production stagne / recule alors que l'entreprise remplace du L par du K.

2 La sphère commerciale M-A : Une fois produits, les biens et services doivent être écoulés directement au destinataire final ou indirectement en passant par un intermédiaire commercial. La sphère commerciale est le prolongement de la sphère de production (stockage, transports, etc). Cette sphère n’est pas productive mais beaucoup d’activités de production s’y déroulent.

Biens de consommation : Le destinataire final : les ménages. Il est rare que les producteurs vendent directement au consommateur, en général y a un intermédiaire commercial (Ex. : Grand magasin, grossiste, société d’import-export, magasin de détail).

Biens de production : Les destinataires finales sont : l’Etat, l’entreprise, le reste du mondeLes échanges peuvent se faire :

• directement (entre l‘entreprise fournisseur et l’entreprise « client final »).

• indirectement (via un intermédiaire commercial).

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3 La sphère financière A-M (on transforme de l’argent en marchandise) : ne finance pas que la production.Deux grands types de biens et services de consommation font appel à un financement :

• l’achat d’une maison d’habitation / d’un appartement / de meubles / de biens de consommation durables.

• les biens et services destinés à la satisfaction des besoins collectifs (santé, enseignement, culture, SS, etc.).

Y a toujours un problème de temps, de délai : c’est l’intermédiaire financier qui le résout. Le financement intervient à chaque fois que le consommateur ne sait pas se contenter de son seul revenu. Deux catégories d’opérations dans la sphère commerciale sont financées par la sphère financière :

1. les exportations → opérations commerciales liées au marché intérieur.2. les importations → opérations commerciales liées au marché extérieur.

Le rôle de l’intermédiation financière : ( concept marxiste) Attirer et centraliser les "surplus monétaires" des agents économiques « en excédent » pour les distribuer aux agents économiques « en déficit ».Surplus monétaire = plus de rentrées que de sorties. L’argent on peut le garder en poche ou le placer en banque. La banque avec ces surplus, les met à disposition de ceux qui sont en dette.

1. Collecter les épargnes des agents économiques en surplus (ménages, entreprises résidentes, l'État, les ménages étrangers, les entreprises françaises ou allemandes etc). Les intermédiaires collectent et centralisent les infinités de surplus disséminés dans toute l’économie. Ceux à qui on emprunte l’épargne sont rémunérés.

2. Dispenser des crédits aux agents économiques en déficit. S’agit des mêmes agents économiques mais dont les dépenses excèdent à un moment donné les recettes. Ceux à qui on prête cette épargne doivent payer.

A) Ménage en surplus et Etat en déficit :

Un ménage de résidents belges épargne 375€/mois, les place en banque en ouvrant un dépôt d’épargne. La banque rémunère à 2% d’intérêt sur base annuelle. La banque achète des obligations d'État (OLO : obligations linéaires à Taux fixes). La dette publique, ce sont des obligations d'État (OLO) émises régulièrement par le trésor public. Ces obligations peuvent être achetées par les ménages, banques, caisses d’épargne, etc.

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Lorsque l'État est en « déficit » = les recettes de l'État – Dépenses de l'État

• Si le solde des recettes est positif : épargne de l’Etat

• Si le solde des recettes est négatif : déficit de l’Etat (déficit public)Pourquoi l'État est un déficit ?Il est important de signaler, que ce n'est pas une erreur d'être en déficit, dans bien des cas c'est utile pour améliorer l'économie générale du pays :

• Dépenses d’investissement public : ces dépenses sont sensées apporter une amélioration économique, sociale (hôpitaux, école, autoroute...) et donc favoriser l'économie générale du pays. Elles sont "utiles" si elles sont bien planifier.

• Dépenses courantes : (un dépense plus dangereuse) lorsqu'il faut emprunter pour le bon fonctionnement de l'État (ex : payer les fonctionnaires, les enseignants, les locations de bâtiments public, ...) c'est dangereux, car ça n'apporte pas un meilleur fonctionnement pour le pays (comme si, une famille devait emprunter de l'argent pour pouvoir acheter à manger... L'argent dépensé ne "revient" pas).

• Dépenses publiques et relance économique (crise de 2008 à 2010) : pensée Keynésienne - c'est à l'État de suppléer la crise privé, en investissant par exemple dans les infrastructures, ce qui demandera des ouvriers pour construire le bâtiment et ensuite des fonctionnaires pour y travailler, ... Cet emprunt doit servir à relancer l'économie en recréant des emplois, des nouvelles institutions, ... Étant donné que l'infrastructure est améliorée, la compétitivité peut suivre sur le marché. Toutefois, l'économie doit aussi suivre les relances.

Où trouver les sous pour équilibrer les comptes lorsque l'État est en déficit : à l'aide d'emprunts (obligations c’est-à-dire des placements sûrs, des bons d'État) :

• accumulation des emprunts : dette publique (Grèce, Belgique…)

• coût = charges d’intérêt (augmente les dépenses)Chez nous, ce financement est assez facile, car les investisseurs ont confiance en l'État belge, et donc malgré une dette, les gens veulent bien nous prêter des sous. Mais pas le cas partout, comme en Espagne, en Grèce, ... qui ont beaucoup plus de mal à trouver un financement extérieur. Diminution du déficit : recettes accrues (augmenter les impôts, l'accise, ... et diminuer les dépenses public), dépenses en baisse.Dette publique : accumulation du déficit passé (tous les emprunts). Elle est souvent supérieure à 100% du PIB.

B) Entreprise en surplus, entreprise en déficit :

L’entreprise A place une partie de ses bénéfices en achetant des obligations émises par une Institution financière. Cela permet à l’Institution financière d’octroyer un prêt à l’Entreprise B. « Entreprise en déficit » : si on ajoute aux dépenses courantes l’achat de nouvelles installations, elle sera en déficit.

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C) Ménage français en surplus et entreprise belge en déficits :

Un Ménage français place ses épargnes dans la Caisse d’épargne française qui ouvre un dépôt de 3 mois dans une Banque suisse. La Banque suisse octroie un prêt à l’Entreprise belge en déficit. Intervention de deux intermédiaires financiers :

• celui qui assure la fonction de collecteur d’épargne (la Caisse d’épargne française).

• celui qui dispense les crédits (la Banque suisse).Cette activité financière est improductive (n’ajoute rien aux valeurs d’usage) mais est indispensable au fonctionnement de l’économie et à sa croissance.

Le financement des activités économiques :

Le financement de la sphère …P… : (production) L’entreprise utilise du capital fixe, des inputs matériels (capital circulant) et du facteur travail. La production recourt à un financement parce que son capital est acheté avant les bénéfices :

• M a une moins grande valeur que M’ et est acheté avant, donc a besoin de financement.

• Kc et L se retrouvent intégralement dans M’.

• Kf une seule partie (son usure) se retrouve dans M’. L'entièreté de sa valeur ne sera transmise à M’ qu’au moment de le remplacer. Donc appel à un financement à court (moins de deux ans) ou long terme.

Moyens de financement : 1. en recourant à un crédit soit à court terme ( moins de deux ans), à long terme.2. en puisant dans ses bénéfices non distribués (ou les bénéfices de réserves)3. en augmentant son capital, émettre des obligations qui seront acheté par des

agents économiques.

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Le financement de la consommation : La plupart des biens et services de consommation sont achetés par les ménages au moyen de leur revenu disponible. Il n'y a financement de la consommation que quand les ménages ne peuvent pas faire face à certaines dépenses à l'aide de leur seul revenu individuel.

1. Biens de consommation durable : (Maison, voiture, meubles, ...)

• appel à des crédits hypothécaire garantis par l’existence de biens immobiliers ne se dépréciant pas au fil du temps (biens d’une durée de vie très longue et ayant un prix fort élevé par rapport aux revenus annuels des ménages : maison).

• appel à des crédits à la consommation (biens d’une durée de vie moins longue et se dépréciant rapidement : voiture)

Le recours à l'une ou l'autre forme de crédit n'est pas du tout obligatoire. Un ménage qui décide d'acheter des biens de consommation durable et qui a épargné suffisamment peut parfaitement "autofinancer" son achat.

2. Biens et services collectifs : financement par l'État ou des organismes centraux, comme pour les frais d'hospitalisation, d'université, ...

Le financement des activités commerciales (M-A) : Ce financement a lieu entre le moment où le produit est réalisé et celui où il est exporté / vendu. Il s’agit d’un crédit à court terme pouvant revêtir plusieurs formes (aussi pour des opérations de commerce internationale où il s’agit de crédits documentaires).

Le financement de l’Etat : Investissements de l'État : dans les routes, ponts, aérodromes, hôpitaux, bâtiments scolaires, etc :

• en puisant dans ses réserves (son épargne).

• en recourant à des crédits auprès d’agents économiques en surplus (ménages ; entreprises dont les banques, caisses d’épargne, compagnies d’assurance ; ménages et entreprises non résidents, etc).

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Déficits publics (solde net à financer) : quand ses recettes courantes (impôts directs, impôts indirects, transferts etc.) ne couvrent pas ses dépenses courantes (traitement des fonctionnaires, transferts aux ménages, intérêts de la dette publique).Dans les deux cas, l'État émet des fonds d'État (emprunts publics) :

• à long terme → émission de fonds d'État. La dette publique est l’accumulation de ces emprunts.

• à court terme → lorsque l'État a des problèmes de liquidités. Il émet donc des certificats de trésorerie, des « bons au robinet » ou, en dernier ressort, le Trésor peut recevoir une avance de la Banque nationale de Belgique plafonnée à quelques dizaines de milliards.

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CHAPITRE 3 : La demande

→ On cherche à faire le lien entre les quantités demandées et le prix. Q = les quantités demandées du bien i Les quantités demandées d'un bien dépendent d'une série de variables parmi lesquelles le prix de ce bien. Ce que l'on appelle la demande d'un bien est constitué par la relation, ou fonction, que l'on peut établir entre les quantités demandés et le prix, étant donné les valeurs prises par une série de variables qui influencent également les quantités demandées.

1 Les paramètres (déterminants) :

1.1. La structure de la consommation (C) : Les goûts des consommateurs diffèrent d’un pays à l’autre, évoluent. Les préférences pour tel ou tel bien influent sur la demande. Unités de consommation : comparer la consommation des ménages est difficile, donc on les réduit à des unités de consommation. L’échelle d’Oxford pondère : 1e personne de la famille est 1 ; 2e personne est 0,7 ; 3e personne est 0,5. Cette réduction s’explique par le fait que les dépenses ne sont pas proportionnelles au nombre de personne dans un ménage (un loyer pour 4 personnes n’est pas le double de celui pour 2 personnes).

1.2. Population (P) : Croissance démographique et croissance économique : dans les pays très développés de l’OCDE la population reste stable donc une éventuelle croissance n’influerait que très peu sur la demande (de toute façon la demande est solvable). Il est alors possible que la consommation augmente.En revanche dans les pays du Tiers-Monde, l’accroissement de la demande solvable est inférieure à la croissance de la population.

1.3. Revenus moyen par habitant (ménage) (Y/ h) : Si le niveau de départ est très bas, une augmentation de Y/h fera exploser la demande de biens de 1e nécessité. Si le niveau de départ est déjà assez élevé, une augmentation de Y/h stimulera la demande de biens de semi-luxe. Par exemple, en 1960, c’était LA croissance de Yh et la croissance d’achat de la voiture.

1.4. La distribution du revenu national (Y*) : Deux pays différents peuvent avoir des revenus par habitant (Y/h) similaires et des répartitions de revenus dissemblables.

• Si la distribution est très inégalitaire : une part de la société consommera des biens de première nécessité et l’autre part consommera des biens de luxe.

• Si la distribution est plus égalitaire : la demande des biens de consommation sera moins contrastée.

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id

Loi d’Engel : quand le revenu augmente :

• la part consacrée aux besoins primaires diminue

• la part consacrée aux besoins de semi-luxe / luxe augmente

Biens de premières nécessités : si le revenu augmente on augmentera aussi la demande mais à partir d’un certain niveau d’augmentation, la consommation d’un bien de première nécessité reste constante (on ne mange pas plus de PDT en gagnant 6 000 ou 2 500 euros).

Biens de Luxe / Semi-Luxe : la relation entre le revenu est la demande est plus forte c’est-à-dire que plus les revenus augmentent, plus la part consacrée aux biens de semi-luxe augmente.

Un troisième phénomène constatable, est lié à l'existence de substituts. Pour certains biens (métro, bus, ...) la demande diminue avec l’augmentation du revenu : quand les revenus atteignent un certain seuil, la demande de biens diminue au profit de substituts plus chers (voiture) et qualitativement supérieurs.

1.5. Les prix des autres biens : Biens de substitution :

• ont plus ou moins la même valeur d’usage

• si le prix de l’un augmente, la demande pour l’autre augmenteBiens complémentaires :

• leurs valeurs d’usage se complète

• si le prix de l’un augmente, la demande pour l’autre diminueBiens indépendants :

• ni substituts, ni compléments de i

• une modification de l’un n’a aucune conséquence sur la demande de l’autre

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L’ « effet revenu » : il peut y avoir un impact sur la demande du bien i :

• s’il s’agit de biens relativement coûteux

• si le prix de nombreux biens indépendants varieSi le prix d’un certain nombre de biens (de 1 à n) diminue :

• augmentation de la demande pour le bien i

• augmentation de la part du revenu consacrée au bien i

1.6. Le taux d’intérêt (r) : Le taux d'intérêt symbolise l’ensemble des conditions de crédit à la consommation.Beaucoup de biens de consommation durables sont achetés à crédit. Différents éléments interviennent :

• le terme : délais de remboursement (6 à 36 mois).

• la partie "cash" : de 0 à 50% de la valeur du bien est payée immédiatement.

• le taux d'intérêt : si le crédit se renchérit, la demande se contracte.Le taux d’intérêt a un effet direct sur la consommation (un taux élevé la réduira).

1.7. L’utilité (U) : la demande dépend de l’utilité marginale d’un bien. Utilité marginale : l’utilité procurée par une unité supplémentaire du bien.Exemple : Une personne achètera maximum 2 kilos de fruits au marché, car il sait que l'absorption en fruit de sa famille s'élève à 2kg pas plus.

2 Les variables : on envisage uniquement les quantités demandées et le prix (le reste ne varie pas) Pour cela, il faut introduire l'hypothèse que les autres éléments (population, revenu moyen, ...) ne varient pas. La courbe de demande a une pente négative :

• si le prix augmente, la demande diminue

• si le prix diminue, la demande augmente

Si l’utilité marginale augmente, le consommateur accepte de payer un prix élevé.Si l’utilité marginale diminue, le consommateur accepte moins de sacrifices en termes de prix.

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Relation prix-quantité : pas toujours vérifiée :

• Effet Veblen : se rapporte aux biens de luxe → plus leur prix augmente plus la demande augmente.

• Effet Giffen : se rapporte aux biens de 1e nécessité → l’augmentation des prix peut faire augmenter la demande. Famine irlandaise de 1840 : quand le prix de la p-d-t augmente, comme c’était un élément important dans la consommation des irlandais, cela va donc peser plus dans leur portefeuille, on va diminuer la consommation d’autres produits et donc on le compense par une augmentation de la consommation des p-d-t.

• Effet Duesenberry (effet de démonstration, effet snob) : se rapporte aux biens de luxe → certaines classes sociales ont un rôle d’avant-garde dans la consommation et les catégories moins aisées les imitent.

• Effet de dépendance : se rapporte aux sociétés ayant atteint un Yh élevé (leurs besoins primaires sont déjà satisfaits) → le producteur façonne la demande et crée de nouveaux besoins.

Déplacement de la courbe de demande : Lorsqu'il y a variation du prix du bien i, on se déplace sur la courbe. Lorsqu'il y a variation d’un autre élément, on déplace la courbe :

• si Y/h augmente → déplacement en haut à droite

• si l’utilité augmente → déplacement en haut à droite

• si le prix d’un bien substitut augmente → déplacement en haut à droite

• si le prix d’un bien complémentaire augmente → déplacement en bas à droite

Élasticité de la demande : Mesure de la sensibilité de la variation d’une variable lorsqu’une autre variable est modifiée. <=> (∆Q/∆P) . (P/Q) : Rapport des variations relatives.

A. Caractéristiques générales de l’élasticité :• Éviter un négatif donc travailler en termes absolus

• L’élasticité diffère d’un point à l’autre de la courbe

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Cas possibles :

• η > 1 : la demande est élastique → si les prix augmentent de 1%, la demande diminuera de plus d’1%

• η < 1 : la demande est inélastique → si les prix augmentent de 1%, la demande diminuera de moins d’1%

• η = 1 : la demande est élastique unitaire → si les prix augmentent de 1%, la demande diminuera de d’1%

• η = 0 : la demande est parfaitement inélastique

• η = ∞ infini : la demande est parfaitement élastiqueLes droites parfaitement élastiques et inélastiques

B. Déterminants de l’élasticité :1. La nature des biens :

• Sont élastiques → les biens et services de semi luxe.

• Sont inélastiques → les biens les plus nécessaires et de très grand luxe.2. La part de revenus consacrée à ce bien : Plus cette part est faible plus la demande est inélastique. 3. L’existence de substituts et de biens complémentaires :L’existence de substituts proches augmente l’élasticité de la demande, quoi que les habitudes de consommation puissent l’emporter sur ce qui semble être de bons substituts. Plus la catégorie du bien est large, plus la demande devient inélastique. Notons que sur le court terme le consommateur ne peut s’adapter aux changements de prix mais bien sur le long terme.4. Les biens avec assuétude : sont fort inélastiques

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L’élasticité croisée :

• Si i et j sont des biens substituts → élasticité croisée positive

• Si i et j sont des biens complémentaires → élasticité croisée négative

L’élasticité croisée de la demande de travail :

• mesure la sensibilité de la demande de travail à une variation du salaire

• rapport des variations relatives

• mesure les variations de quantité d’un facteur induite par une variation de prix d’un autre facteur de production

• fonctions de production→ à 2 facteurs (K et L) → 2 élasticités croisées→ à 3 facteurs (K, L, Energie / K, Lqual, Lnon qual) → 6 élasticités croisées

- si les facteurs de production sont substituables, la demande d’un facteur de production augmente (diminue) lorsque le prix de l’autre facteur de production augmente (diminue) (K et L)- si les facteurs de production sont complémentaires, la demande d’un facteur de production diminue (augmente) lorsque le prix de l’autre facteur de production augmente (diminue) (K et Lqual)

L’élasticité-revenu :

• Si l'augmentation des revenus et de la demande → élasticité-revenu positive → déplacement en haut à droit

• Si l’augmentation des revenus engendre une diminution de la consommation → élasticité-revenu négative → déplacement en bas à gauche.

Le revenu étant un paramètre, ses variations entrainent le déplacement de la courbe de demande. Il y a une certaine demande : prix-quantité. Lorsque l’élasticité au revenu est faible, pour un même prix, étant donné que le revenu a augmenté, je vais consommer plus de ce bien-là.

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Exemple : L’élasticité pour les jeunes de 12 à 17 ans est beaucoup plus forte que celle des plus de 18ans.

Considérations finales sur l’élasticité : Intérêt de la connaissance des élasticités :

• le producteur de biens et services doit connaître les différents types d’élasticité

• l’effet sur la balance commerciale d’une augmentation du revenu

• l'État doit pouvoir évaluer les bénéfices qu’il ferait si imposition supplémentaire ou pour estimer l’impact d’une augmentation des prix sur la consommation (afin d’en diminuer la consommation).

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CHAPITRE 4 : L'offre

1 L’offre et les prix :A prime abord le but du producteur est d’augmenter ses profits. Il mettra plus de quantités sur le marché si les prix sont élevés (les quantités offertes du bien i sont fonctions positives du prix). Inversement il refusera de vendre et se retirera du marché si le prix est vraiment trop bas.

L’entreprise va augmenter sa production si Rm ≥ Cm or Rm = p et Cm est croissant : productivité marginale décroissante du travail et du capital : chaque unité produite supplémentaire coûte plus chère que la précédente.Donc pour augmenter sa production en étant rentable il faut que le prix soit plus élevé.

• Si CM > Cm, comme Rm = p = Cm, CT > RT.

• Si CM < Cm, CT < RT

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Bénéfices = recette totale – couts totaux

2 L’offre individuelle et le marché Qu’en est-il de l’offre de l’ensemble des producteurs ? Aura-t’on encore une relation positive entre quantités offertes et prix ?

Exemple : Pour un prix de 25, un seul producteur (I) est présent sur le marché et offre 50. Au prix de 25, le second producteur offre 0. Pour un prix de 50, ce producteur peut offrir 75 mais le producteur II rentre sur le marché et est prêt à produire 40. Les quantités totales sur ce marché seront de 115. La courbe d’offre de marché a une pente plus faible et l’élasticité en A est plus forte. → Pente de la 3ème courbe plus faible résulte de l’arrivée sur le marché de nouveaux producteurs lorsque le prix est élevé.

3 Le coût à moyen et long terme Dans le court terme → entreprise ne peut varier ses techniques et le coût reste constant.

En longue période tout peut changerExemple : une firme qui peut produire entre 0 et 6 unités. Dans un 1er temps (de A à B), soit de la production d’une unité jusqu’à celle de quatre unités, les coûts moyens sont décroissants (éco d’échelle). Dans un second temps (de B à C), les coûts moyen sont croissants (déséconomies d’échelle).

Les économies d’échelles :1. S’expliquent par un accroissement de la division du travail qui entraîne la

spécialisation et diminue les coûts moyens. Ex classique de la division du travail → production d’épingles (A.Smith)

2. Liées aux coûts fixes = coûts qui ne varient pas en fonction du montant de la production. Ex : une firme de 25 travailleurs a besoin d’un directeur général, d’un comptable, d’une ligne téléphonique que le production soit de 100 ou de 150 unités/mois. >< Coûts variables = varient en fonction de la production : salaires, inputs matériels, consommation énergétique. Si la production croît, les coûts fixes par unité produite et les coûts moyens diminuent.

3. Raison technico-financière : l’utilisation de machines sophistiquées et donc chères ne se justifie que lorsque la production atteint un certain seuil.

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Les déséconomies d’échelle :Quand une entreprise grandit , celle-ci a tendance à la bureaucratisation – celle-ci à un coût qui pèse sur les coûts moyens. Elles peuvent aussi être dues à des raisons géologiques ou géographiques. // productivité décroissante.Exemple : exploitation de charbon commence par des veines de charbon à petite profondeur avant de se faire à des profondeurs plus grandes à des coûts plus élevés.

4 Déplacement de la courbe d’offre

Changement des conditions de l’offre

La courbe de l’offre se déplace quand d’autres éléments que les prix se modifient.

Ici on tient compte de CM0 :

• Si on diminue CM0 : l’offre augmente

• Si on augmente CM0 :l’offre diminue.

→ Une amélioration des conditions de l’offre, telles que la baisse du prix des matières premières et des consommations intermédiaires, du coût de production, travail ou capital entraînera un déplacement de la courbe d’offre vers la droite. A chaque niveau de prix le producteur sera prêt à produire plus. Une détérioration des conditions de l’offre entraîne un déplacement de la courbe vers la droite.

Graphe 1 : les quantités offertes ont augmenté parce que le prix du GSM ayant augmenté, les producteurs sont prêts à produire plus car leurs profits seront accrus. Graphe 2 : même accroissement des quantités offertes mais consécutif à un déplacement de la courbe de l’offre vers la droite – ex : parce que le prix des puces électroniques et des écrans LCD a fortement diminué permettant aux entreprises du secteur d’augmenter leur offre au même prix mais en s’assurant des bénéfices accrus grâce à la diminution de leurs coûts de production.

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5 Élasticité de l’offreConcept identique qu’il s’agisse de l’offre ou de la demande (cfr chp 3) :

Mesure de la sensibilité de la variation d’une variable lorsqu’une autre variable est modifiée. <=> (∆Q/∆P) . (P/Q) : Rapport des variations relatives.

A. Caractéristiques générales de l’élasticité :• Éviter un négatif donc travailler en termes absolus

• L’élasticité diffère d’un point à l’autre de la courbe Cas possibles :

• η > 1 : l'offre est élastique → si les prix augmentent de 1%, la demande diminuera de plus d’1%

• η < 1 : l'offre est inélastique → si les prix augmentent de 1%, la demande diminuera de moins d’1%

• η = 1 : l'offre est élastique unitaire → si les prix augmentent de 1%, la demande diminuera de d’1%

• η = 0 : l'offre est parfaitement inélastique

• η = ∞ infini : l'offre est parfaitement élastique

Les droites parfaitement élastiques et inélastiques.

L'élasticité dépend principalement de la durée de la période considérée :

• Période infra-courte : entreprise ne peut pas s’adapter = offre parfaitement inélastique.

• Période courte : entreprise peut partiellement s’adapter – elle peut faire varier ses inputs matériels, son facteur travail, etc. = Le Kf ne peut pas se modifier.

• Période longue : entreprise peut s’adapter totalement = élasticité infinie

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6 Effet du choc d’offre sur les prix Choc d’offre = brusque changement de l’offre d’un produit sur le marchéExemple : le choc d’offre d’août 1990 causé par l’embargo contre l’Irak lors de la 1ère

guerre du Golfe. Du jour au lendemain, le marché pétrolier a été privé de 3millions de barils/j. À partir d’août l’OPEP a décidé de suspendre l’application des quotas pour suppléer à la diminution de l’offre de 3,4 millions de barils. En novembre, OPEP fournit 23,2 millions de barils/jour soit l’équivalent de la production de juillet.

Offre plus élastique Demande plus élastique

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CHAPITRE 5 : L’équilibre sur le marché

Quand la situation d’équilibre est atteinte – elle reste stable pour autant que les paramètres restent inchangés.

Équilibre sur le marché → atteint à l’intersection de la courbe d’offre et de la courbe de demande.

1 Conditions de formation de l’équilibre sur le marché Supposons 2 situations de déséquilibre :

1. Soit p1 > PE : (le prix est supérieur au prix d’équilibre) = les quantités offertes sont plus grandes que les quantités demandées (q0 > qd). → La différence (q0 - qd) va gonfler les stocks d’invendus des entreprises.Ces stocks ont un coût réel (entreposage, manutention, transports, entretient,…) et un coût financier (la valeur du stock aurait pu être placée en banque) DONC les entreprises diminuent leur prix de vente. CSQ = les quantités demandées augmentent et les quantités offertes diminuent. → Résultat : on se rapproche de E.

2. Soit p1 < PE (le prix est inférieur au prix d’équilibre) = les quantités demandées sont supérieures aux quantités offerte. CSQ = l’entreprise peut augmenter son prix. Cette augmentation entraîne une baisse des quantités demandées et une hausse des quantités offertes. → Résultat : on se rapproche de E.

3. Observation sur le prix d’équilibre : Les quantités achetées et vendues sont par définition égales. A paramètres constants, il y a selon les prix, une infinité de quantités offertes et demandées. → Seulement à l’équilibre à un seul prix déterminé, les quantités offertes sont égales aux quantités demandées. → Mécanisme autorégulateur // « main invisible d’A.Smith »

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2 Les conditions du fonctionnement du mécanisme autorégulateur → Pour les comprendre il faut expliciter 2 hypothèses implicites :

• beaucoup de vendeurs voulant vendre cher • beaucoup d’acheteurs veulent acheter à prix bas

→ Solution : un compromis : le prix d’équilibre (négociation entre les vendeurs et les acheteurs). Il y a des conditions de « concurrence parfaite » dans lesquelles ce mécanisme peut fonctionner.

1ère condition = Atomicité du marchéPour qu’il y ait atomicité il suffit :

- qu’il y ait un nombre élevé d’acheteurs et de vendeurs - que les partenaires soient indépendants l’un de l’autre - qu’en faisant varier son offre (ou sa demande) individuelle, il n’exerce aucune

influence sur l’offre (ou la demande) globale (fonction des parts de marché)

Entreprise = « Price-take », elle n’exerce pas d’influence sur les prix.

Facteurs qui contrecarrent l’atomicité du marché.→ Du côté de l’offre :

• les formes de concentration (fermeture des entreprises les moins performantes, absorption ou fusion) diminuent le nombre d’offreurs.

• La formation de cartels qui constituent des accords (souvent temporaires) – entre entreprises d’une même branche industrielle limite la concurrence. Ces accords peuvent porter sur : les quotas de production, les prix, le partage du marché, la spécialisation des productions,... Ces cartels limitent l’indépendance des offreurs – ils génèrent des hausses de prix. Les entreprises ne sont donc plus « price-taker ».

• La formation d’un trust où les entreprises d’une même branche – tout en gardant leur personnalité juridique propre – sont soumises au contrôle d’une seule entreprise = même conséquences que cartels.

• La formation d’un holding = société financière ayant dans ses actifs des participations dans d’autres entreprises, peut aussi entraver la concurrence. // Concentration très forte dans certains cas

→ Du point de vue de la demande : il y a des situations où la demande n’est pas « atomisée ».

• Cas des grandes entreprises de distribution qui par la constitution de quelques grandes centrales d’achat peuvent agir vis-à-vis de certains de leurs fournisseurs en imposant des prix d’achat faibles. Ex : Baisses consécutives des prix suite à la fusion des centrales d’achat Leclerc et Super U.

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Observations finalesLes absorptions peuvent être compensées par la création de nouvelles entreprises concurrentes (l’économie est dynamique, pas statique). Mais le processus de concentration se renforce et s’internationalise du fait du progrès technique qui exige des investissements colossaux. Le monopsone = 1 seul acheteur contrecarre la concurrence.

2ème condition = Homogénéité des produits Il n’y a concurrence qu’entre produits similaires.

• Pour les produits agricoles (froment, orge, maïs,…) – les matières 1ère & les semi-produits il n’y a pas de problèmes.

• Sur le marché des devises et sur les bourses mobilières = homogénéité totale : 1$ = 1$, 1action fortis = 1action fortis

Facteurs qui contrecarrent l’homogénéité des produits « Art du vendeur » = altèrent les possibilités de choix et suggèrent que les produits ne sont pas homogènes // fidélisation du produit.Les producteurs tentent de différencier leurs produits (Biens de production/consommation) via la pub, le marketing, ...

3ème condition = La liberté d’accès au marché.Implique la liberté d’entrée sur le marché et la liberté de sortie. Ceci est garantit par le Traité de Rome = postule pour la libre circulation des marchandises, du travail et des capitaux au sein et entre les États membres de l’UE.

Facteurs qui contrecarrent la liberté d’accès au marché Historiquement un certain nombre de législations interdisaient accès au marché :

- Au M-A : corporations établissaient des règles très strictes / empêchaient les nouveaux venus d’accéder au marché

- « Les lois cadenas » : interdisaient aux grands magasins de s’implanter dans certains quartiers. (Législation abolie après la 2ème GM)

Même avec les législations les plus libérales la réalité économique empêche de facto des nouveaux venus d’entrer sur le marché parce que l’investissement de départ est tellement conséquent qu’il constitue un barrage.

4 ème condition = La transparence du marché et l’information parfaite . Tous les acteurs (vendeurs & acheteurs) doivent connaître les prix qui s’établissent sur le marché. L’information doit aussi porter sur les caractéristiques des biens ou services qui sont échangés.

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Information complète & non coûteuse = condition essentielle au fonctionnement d’un marché en concurrence parfaite. L’asymétrie de l’information qui caractérise un échange ou un marché montre les conséquences sur le fonctionnement du marché qui montre les imperfections de l’information. Le consommateur est souvent mal informé (ignorance, manque de temps) : associations de consommateurs.

3 La politique européenne de concurrence

Traité de Rome (1957).→ Jette les fondements juridiques qui protègent l’environnement concurrentiel et pénalisent les pratiques qui faussent la concurrence. L'application de ces règles a été confié à la Commission européenne. Dans certains cas, des recours peuvent être introduits auprès de la Cour de justice européenne. Les articles suivants issus du Traité instituant la Communauté européenne (2002) = piliers de la politique européenne de concurrence :

• ARTICLE 81 : Pose le principe de la prohibition des ententes et interdit en particulier celles qui consistent à :

- fixer en commun les prix (car à ce moment là elles ne sont plus « price-taker ») - limiter la production - répartir les marchés ou les sources d’approvisionnement - à opérer une discrimination entre les partenaires commerciaux - à imposer des prestations supplémentaires (comme les ventes liées)

Année 1994 est importante pour la Commission : Ils ont démantelé 3 cartels (politique d’anti-trust) qui procédaient régulièrement et de manière concertée à une augmentation des prix→ nuisance aux consommateurs et restriction de la concurrence.

/!\ Néanmoins, certaines formes de collaboration présentent des avantages : elles peuvent stimuler la recherche-développement, réaliser des économies d’échelles, diminuer les coûts et les prix ou rendre les entreprises plus compétitive. La Commission doit peser le pour et le contre.

• ARTICLE 82 : « Est incompatible avec le marché commun et interdit, dans la mesure où le commerce entre états membres est susceptible d’en être affecté : fait pour une ou plusieurs entreprise d’exploiter de façon abusive une position dominante sur le marché commun ou dans une partie substantielle de celui-ci. » = Entreprise ne peut pas entraver le libre jeu de la concurrenceExemple : une entreprise maritime qui exploite un service de ferry ne peut pas interdire à un concurrent l’accès à un port même si elle en est propriétaire. Abus de position dominante : Exemple : la Commission accepte les engagements

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proposés par Microsoft pour permettre aux utilisateurs de choisir leur navigateur web. La commission européenne a adopté une décision qui rend juridiquement contraignants les engagements offerts par Microsoft afin de dynamiser la concurrence sur le marché des navigateurs web. Ces engagements dus aux préoccupations de la Commission selon lesquelles la vente de liée par Microsoft de son navigateur web Internet explorer à celle du système d’exploitation Windows pour PC pourrait enfreindre les règles de l’UE relatives aux abus de position dominante.

• ARTICLE 87 : « Sont incompatibles avec le marché commun, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États au moyen des ressources d'État, sous quelque forme que ce soit, qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions ». → Aides considérées comme compatibles = aides relatives au développement des régions moins favorisée, les aides sociales lors de la restructuration d’entreprises et les aides destinées à remédier aux dommages par des calamités naturelles. /!\ Aux conditions d’aides publiques : Toute aide publique accordée par l’un ou l’autre gouvernement de l’UE pour la restructuration de GM devra d’abord recevoir le feu vert de la Commission. La Commission avertit les gouvernements : pas question d’attacher aux aides destinées à faciliter l’accès de l’entreprise au financement des conditions telles que : l’identification du site bénéficiaire de l’investissement ou la distribution géographique des plans de restructuration.

4 Remarques sur l’offre, la demande et la concurrence

1) Offreurs et prix.La concurrence entre offreurs de bien et services similaires à pour conséquence de diminuer les prix. Toutefois, les offreurs les plus puissants (=ceux qui ont déjà une part de marché importante) essaient de contrôler le marché. Ils essayent de devenir monopoliste = le seul offreur sur le marché. Mais il y a une limite absolue à la montée des prix : le prix que le demandeur est prêt à payer pour son bien.

• On est plus souvent confronté à une « concurrence oligopolistique » = quelques entreprises qui contrôlent le marché.

• Quand les frontières économiques se dissolvent et que les entreprises sont de plus en plus confrontées à des concurrents. (= situation de vive concurrence).

2) L’entreprise seule et l’autorégulation.Mécanismes autorégulateurs : impliquent une concurrence. C'est ce dont l’économie de marché a besoin – elle stimule l’incorporation de progrès technique et diminue les coûts. Chaque entreprise essaie de la contrecarrer et met ainsi en péril le bon fonctionnement du marché.

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3) Marchés nationaux et marché mondial.La constitution des États nationaux a agrandi les marchés. Depuis le 16ème siècle, il y a une internationalisation de la vie économique, ce qui pousse à la concentration – seules les multinationales peuvent s’implanter dans le Tiers-Monde – et donc limite la concurrence.

4)Vision statique et vision dynamique.Il ne faut pas voir les choses dans leur évolution de manière statique, car l'économie est continuellement en mouvement ; Tendances qui freinent la concurrence contre les tendances qui l’éperonnent.

5 Pouvoirs publics et para-marchés : le cas des soins de santéIntervention de l'État altère les mécanismes du marché : un para-marché se substitue au marché et l’équilibre du marché se pose en d’autres termes.

Dépenses des soins de santé Depuis 1970, les dépenses de santé ont crû à un rythme plus élevé que le PIB. Il y a 3 catégories de facteurs qui expliquent la croissance des dépenses de santé :

• Un effet revenu : Les dépenses de santé ont une élasticité positive par rapport au revenu. Dès lors que le revenu des ménages croît, les dépenses de santé augmentent en termes absolus. La part de revenus consacrés aux dépenses médicales reste approximativement constante. Notamment parce que les revenus élevés peuvent par exemple : lors d’une hospitalisation prendre une chambre de luxe dont le prix est beaucoup plus élevé qu’une chambre commune.

• Un effet d’offre sur les prix et les quantités : Les coûts de prestations médicales s’accroissent à cause de l’évolution technologique (= sophistication médicale). Cette augmentation de qualité se répercute sur les coûts et sur les prix, et en plus de ça sur le volume des soins dispensés. La croissance des prix de soins de santé est pour chaque période plus élevée que celle du PIB & le volume des soins fournis est supérieur à la croissance du PIB à prix constants. Ce sont 2 phénomènes de l’effet d’offre.

• Croissance de l’espérance de vie : A partir de 65 ans les dépenses augmentent – or – la population vieillit. Toutefois, ce n'est pas un problème pour 2 raisons :

1. La part qui cotise aujourd’hui pour les générations âgées bénéficiera de l’augmentation des dépenses de soins de santé et de l’amélioration de la qualité des soins futurs.

2. Les dépenses réelles de soin de santé laisseront un revenu disponible hors dépenses de santé équivalant au double du budget actuel

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Fondement de l’intervention du pouvoir public dans le domaine de la santé1) Des soins de qualités pour tous quel que soient le statut social et le revenu. C'est le

principe de base qui fonde l’intervention des pouvoirs publics 2) Le malade ne choisit pas d’être malade – quand la maladie frappe le patient doit

faire face à des coûts. Le médecin choisit le traitement, ainsi c’est lui qui à le pouvoir

3) Dans le domaine de la santé, le pôle « valeur d’usage » joue beaucoup plus que dans le rôle d’une transaction – quand il s’agit de la vie on ne lésine pas sur les moyens.

4) Santé : domaine où les externalités sont puissantes. Il peut y avoir des désavantages/avantages causés par la décision d’un individu qui ont des conséquences pour le reste de la société : fonde l’intervention du pouvoir public

Para-marché et marchéCertains mécanismes économiques sont sauvegardés. Il n’y a pas de gratuité en matière de biens et de services de santé, car si il y aurait gratuité, ça ne serait plus du ressort de l’économie.

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Deuxième partie : Les agrégats macroéconomiques.

Bref Historique :

• Quesnay (1758) : tableau économique → comptabilité des échanges entre classes (productives, stériles, foncières).

• Marx

• École marginaliste : plutôt micro que macro.

• Keynes : 1er à s’attacher à la politique macroéconomique – utilisation et connaissances des agrégats.

• Belgique : création de la CN en 1956 : Kirschen, Duprez + DULBEA (département de l’ULB d’éco appliquée)

• Nouvelle comptabilité nationale SEC (système européen des comptes nationaux) en 1995

CHAPITRE 7 : Les trois optiques de la comptabilité nationale

1 Définition et méthode La comptabilité nationale : vise à présenter sous forme quantitative un tableau d’ensemble de l’économie d’un pays. Cette comptabilité macro-économique se fait à l’aide d’agrégats (ex : la consommation, les investissements) qui sont obtenus à partir des comptes des différents agents économiques. Les agrégats portent sur les flux et non sur les stocks constitués. BUT de la Comptabilité Nationale : comptabiliser les flux économiques au cours d’une période donnée (année ou trimestre) dans un pays donné (pays, région ou zone économique). → Système comptable obéissant aux règles de la comptabilité en partie double : à chaque opération qui constitue une recette (appelée ressources) pour 1 agent économique – correspond – une opération qui représente une dépense (emplois) pour un ou plusieurs autres agents économiques. /!\ Le système de comptabilité peut être appliqué à d’autres périodes que « une année ».

2 Utilisation des comptes nationaux → Données fournies par la CN font mieux connaître l’économie du pays. En longue période : on peut dégager l’évolution de ratios structurels. La consommation finale des ménages constitue un des postes des dépenses. L’ensemble des revenus ayant permis cette consommation est représenté par le RNB (Revenu national brut).

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En courte période : il est utile de connaître l’évolution des différents agrégats économique pour formuler un avis sur l’évolution conjoncturelle d’une économie. La comptabilité nationale des différents pays permet de faire des comparaisons internationales. La CN donne une photographie de la structure d’une entité économique au cours d’une année. Elle n’a pas de caractère explicatif dans le sens où les interactions entre les différents agrégats qui la composent ne sont pas modélisés : la finale des ménages est une des parts des dépenses totales de l’économie – ces dépenses totales = ensemble des revenus qui ont été perçus.

3 Les agents économiques de la comptabilité nationale 1. Les ménages (H) : personnes résidant habituellement en Belgique. Critères liés à

la nationalité ne jouent pas. Ce sont des acheteurs de biens finals, biens et services de consommation. Si ils font construire des maisons ils apparaissent comme des entreprises. /!\ Une même personne peut faire partie du secteur ménages ou entreprise.

2. Les entreprises (E) : Vendent des biens ou des services à un prix qui couvre au moins le prix de revient. Critère marchand est décisif. La comptabilité nationale SEC95 fait la distinction entre :

◦ Les entreprises non financière : producteurs marchands de biens et services non financiers (sphère de production et commerciale).

◦ Les entreprises financières (sphère financière)

◦ Les Institutions sans but lucratif au service des ménages (= production de biens non marchands).

◦ Les indépendants non constitués en société n'en font pas partie.3. L’Etat (G) : Regroupe tous les services dont la fonction est de fournir gratuitement

ou éventuellement à un prix sans relation avec le prix de revient, des prestations d’intérêt général. L'État comprend donc les organismes publics exerçant à l’échelon central, régional, communautaire, provincial ou communal. L’Etat fournit donc essentiellement des services non marchands.

4. Le reste du monde (R) : La comptabilité nationale met également en lumière les transactions économiques entre la Belgique et le reste du monde (R), ou plus exactement entre les résidents et les non-résidents. Les institutions internationales, où qu’elles soient situées, font partie de R. Quand un fonctionnaire français de la Commission de l’Union européenne résidant à Bruxelles perçoit son traitement, il s’agit d’une «entrée» pour la Belgique en provenance du reste du monde.

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4 Les 3 optiques de la comptabilité nationale L'activité économique d’une nation peut être ramené à un circuit où :

1. des biens et des services sont produits (optique de la production) 2. cette production engendre des revenus distribués à ceux qui participent à cette

production (optique des revenus) 3. ces revenus sont dépensés pour l’acquisition des biens et services produits

(optiques des dépenses).

Optique de la production:Dans l’optique de la production, on ne comptabilise pas tous les biens et services produits pendant un an sinon on aboutirait à de nombreux doubles emplois. Pour éviter ces comptages doubles, on ne comptabilise que les «valeurs ajoutées» de chaque secteur économique.

Optique des revenus :Pour que des revenus soient créés, il faut que les facteurs de production (capital et travail) aient contribué à leur formation. Les revenus sont donc la rémunération des facteurs de production. /!\ De nombreuses transactions financières ne figurent pas dans l’optique du revenu national ! Ex : allocations de chômage : transfert pas un revenu !

Optique des dépenses :Cette optique ne tient compte que des biens finals, c'est-à-dire, ceux qui ne seront plus transformés dans l’économie. Un même bien peut-être un bien final ou un bien intermédiaire en fonction de son utilisation dans l'économie. Exemples :

• Charbon acheté par un ménage = bien final

• Charbon acheté par une entreprise = bien intermédiaire car va être utilisé comme input lors de la production d’électricité

5 Identité des trois optiquesYk+L = revenus mixtesYL = salaire du travailleurYk = revenus du capital

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VA = Outputs – consommation intermédiaire

Σ VA = Σ revenus = Σ biens finals

6 ObservationsLa comptabilité nationale constitue un outil d’analyse extrêmement utile. Elle permet de rendre compte des principaux flux macro-économiques. Elle ne vise pas à rendre compte de tout ce qui se passe dans une économie. Différentes transactions lui échappent :

• La richesse des ménages (capital mobilier et immobilier).

• Les stocks de biens existant à un moment donné.

• De nombreuses opérations financières, immobilières et boursières.

• L’IDP (intérêt de la dette publique) y figure mais le montant de la dette publique ne se retrouve à aucun endroit.

Elle répond à la question : quelle est l’évolution des exportations belges ces dernières années ? Elle ne répond pas à la question : pourquoi les exportations belges ont-elles évolué dans tel ou tel sens ? Le raisonnement en termes de classes sociales est passé sous silence et remplacé par les «agents économiques» qui traversent les classes sociales.

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CHAPITRE 8: L’optique de production.

1 Le RNB et le PIB - PIB = Somme des VA (valeurs ajoutées) brutes de toutes les branches économiques (agriculture, industries, etc). Le PIB mesure la production finale totale de biens et de services de l’économie nationale → Produit intérieur brut : production réalisé à l’intérieur par des agents résidents ou non

= Production des biens et services (aux prix de base) – consommation intermédiaire (aux prix d’acquisition) = VA brute aux prix de base + impôts sur les produits – subventions sur les produits .

- RNB = (ancien PNB) il établit une équation entre 2 notions → Revenu national brut : revenu des agents résidents résultant de leur participation à la production intérieure ou extérieure. Exemple : un ouvrier belge habitant Mouscron va quotidiennement travailler en France. Chaque semaine il touche son salaire en France et va le dépenser en Belgique = revenu du facteur travail (L) qui entre (+) en Belgique, d’un paiement dû par R.

« Net » signifie, qu'on fait la différence entre les paiements versés par R aux résidents belges (poste crédit : +) et les paiements versés par les résidents belges à R (poste de débit : -).

Le mot « Facteur » est l'abréviation de « facteurs de production ». Il en existe deux :1. facteurs de production travail (L) 2. facteur de production capital (K)

Le mot « Paiement de » signifie « revenu issu de »

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PIB = Qprix.base - Cintprix.acquisition + T.indirects - Subv

RNB = PIB + paiement net des facteurs dû par R

Paiements nets = paiements reçus de R – paiements versés à R

2 Structure de la production en Belgique en 2004L’optique de la production permet de se faire une idée de la structure économique d’un pays. Il y a un très grand nombre de branches et de sous-branches qu’on peut regrouper dans trois sous-ensembles : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.→ La production d’un pays, on la comptabilise sous forme de la valeur ajoutée dans le processus de production :

• Secteur primaire : agriculture, industries extractives (minerais, charbon, uranium, etc), pêche, sylviculture. La VA du secteur primaire en Belgique s'élève en 2004 à 1%.

• Secteur secondaire – couvre 3 grands sous-secteurs : o Industrie manufacturière

o Production et distribution eau et énergie

o La construction

• Secteur tertiaire : services aux entreprises, aux particuliers, administration, financiers . C'est un secteur principal dans les économies fortement développées – 72,5% de la VA en Belgique, en 2004.

3 Évolution de la structure de la production de 1970 à 2004

Le secteur primaire décline vite pour se stabiliser à quelque 1,2% de la VA. Les industries extractives (charbon) ont encore été puissantes après la 2ème GM mais sont inexistantes aujourd’hui puisqu’elles ont toutes cessées leurs activités :

• bassins wallons peu compétitifs – sonnent leur glas avec la création de la CECA (1952)

• 1945 à 1973 : substituts du charbon ont conquis le marché Dans l’agriculture la diminution est constante mais grâce à une forte croissance de la productivité du travail l’output reste stable. Légère augmentation de la production en quantité alors que diminution de la surface agricole.

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→ L’augmentation de la productivité du travail dans tous les secteurs est due à la mécanisation rapide, chimisation, scientification,… De 1948 à 1970 (1ère phase) : le secteur secondaire a connu une croissance de sa contribution au PIB. // Extension du marché intérieur et extérieur, forte progression du progrès technique.A partir de 1970 : ces grands secteurs industriels vont devoir restructurer – VA totale va fortement baisser. // Concurrence avec les nouveaux pays industrialisés qui ont une main d’œuvre a un coût inférieur – va engendrer des délocalisations.

A partir de 1970 part des services va s’accroître considérablement – le tertiaire passe de 50% à 72% // autonomisation des services public et privés – biens collectifs, nouveaux services

→ On assiste à une tertiarisation du secteur secondaire : externalisation, sous-traitance → On assiste à une secondarisation du secteur tertiaire : le tertiaire utilise de plus en plus de capital fixe (ordinateurs, machines à traitement de texte, photocopieuse) en raison du développement de l’informatique qui envahit tous les secteurs. Cette utilisation massive de biens de capital fixe et de l’informatique épargnent le facteur « travail » et uniformisent le processus travail. « Des gens en blouse blanche qui surveillent des écrans et poussent sur des boutons » = processus de secondarisation du teritiaire et de tertiarisation du secondaire.

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4 La sensibilité sectorielle à la conjoncture économique

1. Croissance économique et cycle conjoncturel :- Taux de croissance du PIB à prix constants est l'indicateur de la croissance

économique.- Cycle conjoncturel est une succession de périodes de croissance forte ou faible

Il existe plusieurs cycles différents :1. Le creux conjoncturel : est une période où la croissance du PIB est la plus faible

par rapport aux périodes proches :

• dépression quand le taux de croissance est faible comparativement à la tendance du PIB.

• récession quand le taux de croissance du PIB est négatif. Exemple : récession de 93 avec un taux de croissance du PIB de -0,95

2. La reprise conjoncturelle : taux de croissance se relèvent.3. Pic conjoncturel : les taux se relèvent jusqu’à avoir atteint ce pic.4. Période de ralentissement économique.

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2. Croissance et cycle

La construction est très pro-cyclique : elle dépend de la croissance économique , mais aussi des décisions d’investissements des ménages, des entreprises et des pouvoirs publics.Les services aux entreprises fluctuent généralement dans les mêmes proportions que le PIB : ils sont en phase avec le cycle.Les services publics et les services aux personnes = caractère contra-cyclique, ils croient plus fortement quand l’économie est en récession et plus lentement quand elle est en expansion. Mais ils incluent des services dont la croissance est continue, par exemple : les dépenses de santé dont l’évolution est très faiblement influencé par la conjoncture et donc une partie a-cyclique.

• Secteurs procycliques = suit le cycle, parfois à son origine et l’amplifie

◦ Industrie manufacturière (++)

◦ Construction (+++)

◦ Services marchands (+)

• Secteurs a-cycliques = pas de lien direct avec la conjoncture économique

◦ agriculture

• Secteurs contra-cycliques

◦ services non-marchands

5 Les indicateurs des fluctuations conjoncturelles Il est important pour les pouvoirs publics ou les chefs d’entreprise de pouvoir prévoir les fluctuations conjoncturelles. La Banque nationale réalise pour ça une enquête mensuelle de conjoncture auprès des entreprises de l’industrie manufacturière (caractère pro-cyclique). Comme ces entreprises ont un caractère pro-cyclique, cela constitue un très bon indicateur de l’évolution conjoncturelle.Cette succession de fluctuations peut être illustrée à l’aide de deux indicateurs partiels tirés de ces enquêtes :

1. indication sur les perspectives d’évolution des anticipations de la demande : anticipe l'activité économique de 3 mois.

2. indication sur l'appréciation du carnet de commande total (demande effective) : son mouvement coïncide avec l’activité économique

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6 Le PIB en Belgique et dans la zone euro Au cours des années 2001, 2003 et 2004 le taux de croissance belge a été supérieur à celui de la zone € Systématiquement, en période de ralentissement de l’activité et de creux conjoncturel, l’économie belge enregistre des baisses d’activités plus sensibles que dans la zone €. Etant donné l’ouverture élevée de l’économie belge (plus de 80% de ce qui est produit est exporté) et l’importance des produits semi-finis dans la production industrielle, la Belgique présente une plus grande sensibilité aux variations cycliques de la zone €.

7 Structure du PIB et niveau de développement Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) a construit sur la base d’une série d’indicateurs associant :

• niveau de développement économique mesuré par les grandeurs classiques de la CN (PIB, PIB/hab).

• niveau de développement social et politique mesuré par le taux de pauvreté, égalité entre hommes et femmes, niveau de participation au pouvoir et l’ IDH (indice de développement humain).

→ IDH : permet de corriger les informations fournies par la Comptabilité Nationale en incluant des informations qualitatives. Ça permet de mesuré le taux de pauvreté, l'égalité entre homme et femme, le niveau de participation au pouvoir. /!\ 2 économies peuvent avoir un même PIB par tête, mais ils auront un IDH différents selon leurs différences en matière de niveau d’éducation,…

Les pays sont classés selon la valeur de l’IDH, sauf pour les USA dont le $ est la monnaie nationale, la parité du pouvoir d’achat compare de pays en pays des paniers de biens et de services représentatifs des habitudes de consommation de chaque pays.La taille des pays et leur importance économique sont indiquées dans le tableau par leur pop et leur PIB.

• Le 1er groupe des pays pour lesquels l’indice de« développement humain est élevé » - Présentent tous une structure de production similaire avec une importance prépondérante des services.

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• Dans les pays à faible valeur de l’IDH – l'agriculture reste le secteur important même si il y a une diminution depuis les années 30 en faveur du développement des services. /!\ Secteur des services est difficilement identifiable car les services administratifs sont souvent hypertrophiés et en plue de ça, une partie de l’activité de production des ménages n’est pas enregistrée.

→ La rapidité des changements de structure est une caractéristique des pays à croissance élevée.Globalement à l’exception des USA, le pays à PIB/hab et à IDH élevé, ont une distribution des revenus plus égalitaires : les écarts de rémunération y sont faibles. Malgré un PIB/hab plus faible que les USA, la Belgique présente un IDH plus élevé.

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CHAPITRE 9 : L’optique de production.

1 Le PIB et le Revenu national PIB = mesure de la VA produite par l’appareil productif intérieur. En échange de cette production de VA, les facteurs de production, capital et travail, vont être rémunérés. L’ensemble de la VA ne sera pas répartie entre les facteurs de production, il faut prévoir le remplacement de l’appareil productif usé dans le processus de production : C'est ce qu'on appelle les amortissements/ consommation de capital fixe.

Produit intérieur net (PIN) :

Pour calculer le PIB ou PIN, on utilise les prix tels qu’ils sont utilisés sur le marché (incluant les impôts divers qui s’appliquent à la production).

Les entreprises peuvent bénéficier de subventions qui permettent une rémunération plus élevée des facteurs de production. → Lorsqu’on déduit du PI les taxe et que l’on y ajoute les subventions on obtient le PI au coût des facteurs (= ne tenant compte que de la rémunération des facteurs de production). Le PIN au coût des facteurs est composé de la rémunération des facteurs de production :

• rémunération des salariés

• revenus mixtes nets

• excèdent net d’exploitation

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PIN = PIB – amortissements

PINPM = PINCF + (Ti + Subv) Ti = impôts indirects S = subventions Pm = prix au marchéCf = coûts des facteurs

→ PIB = somme de la rémunération des salariés + l’excédent brut d’exploitation + des revenus mixtes bruts + des impôts liés à la production nets des subventions à la production. → RNB = PIB + revenus primaires à recevoir du reste du monde – revenus primaires a payer au reste du monde = PNBPM

Outre les revenus des facteurs de production, une économie peut bénéficier de transferts qui s’ajouteront au revenu national pour former le revenu disponible (= revenu dont l’économie dispose pour ses dépenses de consommation, d’investissement et pour son épargne.)Exemple : régions de l’UE qui bénéficient au titre de l’aide communautaire aux régions défavorisée. → Revenu national disponible brut = PIB + revenus primaires à recevoir du reste du monde – revenus primaires à payer au reste du monde.

La partie de ce revenu disponible qui n’est pas consommée : → épargne brute = revenu national disponible brut – dépenses de consommation finale L’épargne peut être suffisante, excédentaire ou insuffisante par rapport aux besoins en matière d’investissements, d’amortissements compte tenu des éventuels transferts en capitaux de et vers le reste du monde. L’économie peut avoir un besoin net de financement (= emprunte à l’extérieur), elle peut avoir un excédent (= prête à l’extérieur).

2 Rémunération des facteurs de production

2.1 Rémunération des salariés Y L Les salariés sont engagés dans les liens d’un contrat de travail (formel ou informel) pour exercer une activité productrice de valeur dans le cadre d’un lien de subordination. Le salarié n’est pas propriétaire de l’outil de production – il perçoit en contrepartie de son activité un salaire qui correspond à la masse salariale en macro économique (= coût salarial pour l’employeur)

La masse salariale se compose de Y L qui se scinde en 2 parties : 1) Salaires et traitements bruts : Wb 2) Cotisations sociales à charge des employeurs

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YL = Wb + cotisations employeurs

Mais le salaire brut de sera pas l’équivalent du salaire perçu par le salarié : l’employeur est tenu de prélever 13,07% de cotisations sociales à charge du salarié. Ensuite, l’employeur devra percevoir le précompte professionnel (= impôt que le salarié devra payer en fin d’année sur ses revenus du travail). Le précompte est variable selon les salaires et les traitements : c'est un système d’imposition progressif : les taux d’impositions sont croissant avec le revenu. → DONC la différence entre le salaire perçu et le coût salarial est énorme puisque coût salarial est le double de ce que le salarié perçoit.

Du salaire brut au salaire net.

2.2 Salaire direct et indirecte Les Cotisations sociales sont versées à l’ONSS (Office National de Sécurité Sociale) crée en 1948, qui a pour mission, sur la base de ces cotisations (parafiscalité) et du financement de l’Etat (fiscalité), de redistribuer aux différents organismes de gestion de la sécurité sociale les montants leur permettant d’octroyer aux assurés sociaux les indemnités auxquelles ils ont droit (allocation de chômage,…) → c'est le principe de solidarité sociale entre les actifs occupés et les chômeurs, entre les biens portants et les malades,…Ces embryons de sécurité sociale se sont développés à partir de systèmes de solidarité (19ème), au sein de caisses de secours et de prévoyances alimentées par des cotisations volontaires des salariés : partie du salaire à laquelle ils renoncent pour s’assurer une assurance collective. Par la suite : le financement de ces caisses par les employeurs est une partie du salaire qui est indirectement destinée à l’ensemble des salariés.DONC toute diminution des cotisations sociales entraine une diminution de la rémunération des salariés :

• soit financement du salaire indirect devra être assuré par des rentrées fiscales nouvelles assurées par les consommateurs (= diminution du revenu disponible).

• soit indemnités seront réduites (= diminution du salaire indirect).

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Salaires indirects (Wind) = cotisations employeurs + cotisations salariés

→ Système de financement différent selon les pays : Belgique, France, Pays-Bas, Grèce ont un système de cotisations >< Danemark, Irlande, Grande-Bretagne, la fiscalité l'emporte.→ Système à une double fonction redistributive :

• Solidarité entre actifs / inactifs : chômeurs, malades, retraités

• Différences de revenus : les cotisations sont proportionnelles aux revenus, alors que les allocations sont fonction du risque.

Chaque employé perçoit un salaire direct qui permet de subvenir à ses besoins quotidiens et d’épargner. /!\ On ne considère pas que les impôts directs versés par le travailleurs constituent un salaire indirect parce qu’ils financent des dépenses de l'État et qu’ils ne reviennent pas qu’aux salariés dans leurs salaires.

2.3 Coût du travail et réduction des cotisations employeurs Conséquence des prélèvements de cotisations de sécurité sociale de l’employeur (35%) et de l’employé (13,07%) ont pour conséquence qu'il y a une différence importante entre le coût salarial et le salaire perçu par le salarié (=salaire poche).→ En jouant sur cet écart (= coin parafiscal) que les pouvoirs publics belges ont pris des mesures visant à réduire le coût salarial sans que cela ait d’effet sur le salaire du salarié.Ces mesures s'inscrivent dans 2 logiques :

1) Compétitivité externe des entreprises Le Prix relatif est le rapport entre le prix de nos exportations et le prix des mêmes biens et services sur le marché international. Le prix relatif est donc un élément fondamental dans la détermination de nos parts de marché à l’exportation.

• Si nos prix à l'exportation sont trop élevés, nous perdrons des parts de marché au profit de concurrent

• si nos prix diminuent, il y aura un accroissement des parts de marché.

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OR les prix à l’exportation déterminent le niveau et l’évolution des coûts de production dont le coût salarial qui est l’élément le plus important. En diminuant les taux de cotisations sociales à charge de l’employeur, on diminue le coût salarial sans affecter le salaire poche. Ces réductions de cotisations de sécurité sociale ont d’abord pris la forme de réductions ciblées sur certains secteurs (manufacturier), appelé opération Maribel.

2) Accroître la demande de travail des entreprises La demande de travail est déterminée par le coût du travail et la sensibilité de la demande de travail des entreprises au coût du travail est mesurée par l'élasticité coût de la demande de travail.→ Lorsque l’on réduit le coût du travail via une réduction des taux de cotisations sociales des employeurs, on peut s’attendre à ce que les employeurs accroissent l’emploi (=quantité de travail demandé).Le travail devenant moins cher on pourra procéder à moins de substitution du travail par le capital et accroître le niveau de production et d’emploi puisque la rentabilité sera assurée par un coût de production réduit.

3) Favoriser l’emploi des peu qualifiés // jeunes, chômeurs

Se base sur les élasticités de la demande de travail pour ces catégories particulières : l’élasticité de la demande de travail peu qualifié est plus élevé que l’élasticité de la demande pour les travailleurs qualifiés. → Une baisse équivalente du coût du travail aura plus d’effet sur la demande de travail non qualifié que sur la demande pour les travailleurs qualifiés.→ Le travail non qualifié et les biens d’investissements sont substituables, alors que le travail qualifié est plus complémentaires DONC une baisse du coût salarial des qualifiés aura moins d’effet sur la demande de travail puisque la baisse du coût du capital aura pour effet d’augmenter les investissements des entreprises plus accroître la demande de travail qualifié. → Chômage et jeunes = peu qualifié donc réductions ciblées octroyées aux entreprises.

2.4 Effet sur l’emploi de ces mesures 1) Compétitivité externe : Ces mesures fonctionnent tant que nos principaux

concurrents (France, P-B, Allemagne) sur le marché international ne font pas idem. Or leurs politiques salariales sont très proches des nôtres. Conséquence : l’effet de compétitivité risque de diminuer, de neutraliser les gains recherchés par ces mesures.

2) Accroissement de la demande de travail : s’agit de l’impact potentiel des différentes mesures de réduction de cotisations (générale, ciblée sur les bas salaires ou sur les cotisations à charge des salariés). L’effet sur l’emploi est mesuré via les élasticités obtenues : l’élasticité est plus élevée pour les bas salaires.

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2.5 Réduction des cotisations de sécurité sociale et financement Ensemble de ces mesures de réduction qui ont conduit à une diminution des cotisations sociales de plus de 5milliard d’€ = accroissement de ces réductions de 3,5milliards d’€ entre 99 et 2005. → Cela a induit une modification sensible de la structure de financement de la sécu soc et de la structure des cotisations sociales : la part des cotisations sociales versées par les employeurs diminue alors que la part des cotisations à charge des salariés s’accroît dans le financement.

3 Le revenu mixte Le revenu mixte est : la rémunération du travail effectué par le propriétaire (ou les membres de sa famille) d’une entreprise qui n’est pas constituée en société. // Professions libérales et indépendants→ « Revenu mixte » (YK+L) car YK et YL ne peuvent pas être scindés. La rémunération du travailleur ne peut être distinguée du profit du propriétaire en tant qu’entrepreneur.

4 Excédent brut (net) d’exploitationL'excédent brut d'exploitation est l'excédent sur les activités de production avant prise en compte des intérêts, loyers ou charges que l’unité productrice doit payer ou recevoir sur les actifs qu’elle a empruntés ou dont elle est propriétaire. Il correspond au revenu que les unités retirent par elle même de leurs actifs de production. C'est donc la rémunération du facteur de production de capital.

5 Évolution des parts relatives des différentes composantes du revenu intérieur

Entre 1985 et 2004 : répartitions des revenus intérieurs net au coût des facteurs de production (= après réduction des amortissements, des impôts nets sur la production) ne s’est pas modifiée. La rémunération des salariés est restée stable en terme de répartition. L’excédant net croit fortement et la part des revenus mixtes a sensiblement diminué. Évolution pas identique pour ces 3 composantes. (blablabla FUCK sur la belgique)

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6 Revenu national et redistribution : le revenu disponible La notion de revenu disponible permet de corriger le revenu national en tenant compte des transferts nets de revenu dont l’économie nationale peut bénéficier. Exemple : les mécanismes de subvention au sein de l’UE La notion de revenu disponible est aussi pertinente au sein de l’économie nationale. Les différentes unités institutionnelles disposent de revenus = revenus primaires. Les revenus primaires sont constitués des éléments du revenu national (rémunération des employés, excédent d’exploitation) et des revenus de la propriété. Ces revenus primaires sont l’objet de prélèvements fiscaux et parafiscaux qui vont permettre de redistribuer une partie du revenu primaire entre les unités institutionnelles – ces opérations de redistribution sont enregistrées dans les comptes de distribution secondaires du revenu. Il y a autant de comptes qu’il y a d’unités institutionnelles + un compte pour l’ensemble de l’économie. En tenant compte de l’évolution générale des prix (en termes réels) – le revenu disponible s’est accru tout au long de la période de 1985-2004. Depuis 1995 : croissance du revenu disponible est plus faible que celle du solde des revenus primaires ; la redistribution des revenus est devenue plus défavorable aux ménages ;

6.1 Revenu disponible et épargne :Une partie du revenu disponible des ménages sera épargnée (pas utilisé entièrement aux dépenses de consommation).→ Taux d’épargne est le rapport entre l’épargne et le revenu disponible.Ce taux est en chute libre depuis 1993 – cette diminution signifie que les ménages ont préféré augmenté leur consommation au détriment de l’épargne.

6.2 Les inégalités dans la distribution du revenu :Les salaires et les traitements varient selon le niveau de qualification, d’ancienneté, de responsabilité, du boulot. Les revenus ne sont pas distribués de manière uniforme : certains ménages disposent d’actifs financiers ou immobiliers qui leur procurent des revenus importants – d’autres n’ont aucun actif et ne peuvent compter que sur le revenu du travail ou les transferts sociaux. Indicateur le plus fréquent pour mesurer la distribution des revenus et quantifier son degré d’égalité = indicateur de GINI → Il indique dans quelle mesure la répartition du revenu entre les individus ou les ménages d’un pays s’écarte de l’égalité parfaite. Pour cela on construit une courbe de Lorenz qui met en regard les % cumulés du revenu total et les nombres cumulés de personnes percevant ce revenu (à commencer par les revenus les plus pauvres).

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Yd-C = S

→ Généralement : indice de GINI est fortement corrélé avec le niveau de PIB/hab. Les pays les plus riches sont ceux où l’inégalité dans la distribution des revenus est la plus faible. Là où l’inégalité est la plus fort (valeurs de Gini supérieure à 40) – on retrouve des pays faibles et des pays à moyen revenus sans qu’une hiérarchie se dessine.

6.3 Le taux de pauvreté Est une autre façon d’approcher l’inégalité dans la distribution des revenus. Peuvent être calculé de 2 façons :

- Taux de pauvreté absolue = calculer par rapport à un niveau de revenu jugé acceptable, sans référence nécessaire à la distribution générale des revenus

- Taux de pauvreté relative : un individu est pauvre si son revenu se situe en dessous d’un % du revenu moyen ou du revenu médian d’une population donnée.

Généralement, on fait référence au revenu médian (niveau de revenu tel que 50% de la population se situe en dessous et 50% au-dessus de ce niveau) car contrairement à la moyenne, il est moins sensible aux valeurs extrêmes de la distribution des revenus. → Indice de pauvreté calculé comme la proportion de la population dont les revenus se situent en dessous du seuil de pauvreté – définition du seuil limite de 60% du revenu médian de chacun des pays. L’intensité de pauvreté = se mesure par l’écart de pauvreté moyen, c'est à dire par la différence entre le revenu moyen des pauvres et le seuil. Elle mesure une distance moyenne entre les pauvres et la ligne qui définit la pauvreté.

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Cet écart peut être mesuré en valeur absolue (écart indique le montant du transfert qu’il faudrait en moyenne verser à chaque individu vivant dans un ménage pauvre pour que tous atteignent le seuil de pauvreté) ou en % du seuil. → L'indice de Sen : elle mesure une distance moyenne entre les pauvres et la ligne qui définit la pauvreté

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CHAPITRE 10 : L’optique des dépenses

La consommation finale est composée de 3 éléments : 1. la consommation finale des ménages (C) : ce sont les dépenses de

consommation de biens et services → 52% du PIB2. la consommation finale des ISBLSM : production des ASBL au service des

ménages → 1% PIB 3. les dépenses de consommation finale des administrations publiques (G) :

services publics prestent 1 série de services qui sont considérés comme consommation finale.

La formation brute de capital inclut :

• la formation brute de capital fixe : les investissements bruts de l’économie, des entreprises et des ménages.

• la variation des stocks : production réalisée qui n’a pas été vendue ou la diminution des stocks sont comptabilisées dans la formation brute de capital

→ Consommation finale + formation brute de capital = les dépenses nationales

Une partie de la production des biens et services est constituée des exportations – dans une économie ouverte comme la Belgique les exportations représentent un très grande part de la production et du PIB. → Dépenses nationales + exportations = dépenses finales /!\ Pour arriver à la notion de PIB on doit retirer des dépenses finales la partie importée de ces dépenses finales = les importations. → La dépense de consommation finale = les dépenses consacrées par les unités institutionnelles résidentes à l’acquisition de biens ou services qui sont utilisés pour la satisfaction directe des besoins individuels ou collectifs des membres de la communauté : consommation privé + consommation publique

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1 La Consommation privée (C)

1.1 Les déterminants de la consommation.Mise en avant de ces notions par Keynes : « En moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu»C = montant de la consommation Y = montant du revenu → C est du même signe que Y mais d’une grandeur moindre.

→ Elle fait dépendre la consommation privée des ménages du revenu national. OR certaines composantes du revenu national n’ont pas d’incidence sur le revenu des ménages. Les bénéfices non distribués des entreprises et l’impôt direct sur les sociétés ne concernent pas les ménages. MAIS l’IPP frappe le ménage – et ils bénéficient du relief. DONC il serait préférable d’établir 1 relation entre la consommation privée et le revenu disponible des ménages.

→ Le Yd,h dépend de Y soit :

Si la consommation privée est mise en relation avec Yd,h on obtient :

En remplaçant par sa valeur dans l’équation, on obtient :

→ Si bg = C, on obtient :

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C = a + bYd,h

Yd,h = gY

C = a + bgY

C = a + cY

La fonction de consommation se vérifie dans les pays de l’OCDE – elle n’est pas universelle. Quand le revenu moyen d’un pays est bas, une hausse du revenu peut engendrer immédiatement une hausse de la consommation /!\ revenus paysans chinois ont augmenté mais leur consommation est restée basse. La consommation peut aussi être influencée par la croissance économique : en période d’inflation : vont se mettre en « biens réels » dont la valeur ne sera pas écornée. → Une hausse des taux d’intérêt peut pousser à épargner et freiner l’achat de crédit des biens de conso durables.

1.2 Consommation, revenu et patrimoine du ménage.Théorie du cycle de vie : fonction de consommation qui postule que les ménages désirent maintenir à travers leur existence un niveau de consommation relativement

stable.

Abscisse = cycle de vie – O = niveau de consommationLors de l’entrée sur le marché du travail (E), le ménage voit son revenu disponible croître rapidement. La consommation augmente légèrement mais le ménage épargne pour financer la consommation de ses vieux jours (période PD).

Hypothèse : le ménage épargne à partir de l’âge de la retraite sans trop d’entrave à sa consommation. Accumulation des épargnes (+Sh) permet au ménage de se constituer un patrimoine (Kh) qui atteint un maximum à l’âge de la retraite. Ensuite, le ménage « mange son capital » pour maintenir sa consommation à un niveau stable. Avantage : cette approche consiste dans l’introduction du patrimoine des ménages qui joue un rôle important dans les tranches de revenus moyens et supérieurs.

La Fonction de consommation de Modigliani : • Kh : capital des ménages• Yv : revenu du « cycle de vie », correspond approximativement aux revennus disponibles

moyens des ménages depuis l'entrée sur le marché du travail jusqu'au décès.

Pour les tranches de revenus faibles on peut supposer que Kh = 0 → c’est à ce moment là que la fonction rejoint celle de Keynes.

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11

1.3 Critiques de la fonction de Modigliani :

1. Prise en compte de la sécurité sociale : Le comportement des ménages relatif au choix « consommation versus épargne » est certainement fonction du système de sécurité sociale du pays. Il faudrait ajouter une variable qui prenne en compte la structure institutionnelle du pays. L’épargne de précaution qui sert à maintenir le niveau de consommation en cas de coup dur (chômage, retraite,..) dépend du système institutionnel ou des anticipations du ménage relatives à l’évolution de la sécurité sociale. En Belgique, bien que la sécurité sociale soit développée – les ménages anticipent un taux de chômage élevé, une précarisation du système de sécurité sociale du à la permanence de la dette publique + fédéralisation éventuelle de la sécurité sociale. → ils maintiennent un taux d’épargne élevé.

2. consommation du capital : On peut se demander si les ménages entament leur consommation de leur capital après l’âge de la retraite. En Belgique, le taux d’épargne reste positif dans la tranche d’âge de 65 à 74 ans et il se redresse après 75 ans. Il a une volonté de respecter la coutume de solidarité avec les générations où les ménages s’imposent à la fin de leur vie, un comportement frugal pour préserver l’héritage de leurs enfants.

3. Emprunts, prêts hypothécaires : C > Yd : Ni le modèle de Keynes et de Modigliani ne prennent pas en compte les crédits à la consommation et les crédits hypothécaires qui financent les achats de logements. Un jeune ménage qui veut s’acheter un appartement s’endette : il n’épargne pas et ne consomme plus le montant de son revenu disponible. Le graphe fait abstraction de ça : car dès que le jeune entre sur le marché du travail (E), l’épargne est positive. Or l’endettement des ménages est réel !

1.4 Estimation pour la Belgique :→ Étude de Eugène, Jean Fils et Robert : ils ont estimé une fonction de consommation du type Modigliani, pour la Belgique :

• « à long terme » la richesse humaine (= rémunération du travail actualisé) joue un rôle bien plus important dans la détermination du niveau de consommation que la richesse financière.

• « à court terme » la consommation réagit aux variations de ses déterminants (patrimoine et revenu) mais les ménages n’ajustent que graduellement leurs dépenses suite à des modification de leurs revenus ou de leur patrimoine.

• → Seules les modifications durables ont un impact sensible sur la consommation = inertie de la conso face aux changements de court terme

• → Explique que la consommation des ménages est beaucoup moins volatile que le PIB

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1.5 Évolution de la consommation finale des ménages (1970-2004) Consommation finale des ménages est le poste le plus important des dépenses finales.→ Sur l’ensemble de la période, consommation des ménages a suivi 1 évolution comparable au PIB. Explications : • chute rapide de la consommation des administrations publiques : le constat des déficits budgétaires considérables amènera les gouvernements dès 1982 à réduire drastiquement les dépenses publiques, augmentant de ce fait la part de la consommation des ménages dans le PIB. • la récession de 1981-82 ne se répercutera que partiellement dans la consommation des ménages, qui restera légèrement positive alors que le taux de croissance du PIB sera négatif : -3%

Évolution de la consommation des ménagesmoins volatile que celle du PIB : en période de haute conjoncture, sa croissance est moins soutenue que celle du PIB – en période de récession, elle résiste mieux que les autres composantes de la demande finale. → Donc elle est un facteur de croissance lorsque la conjoncture est basse ; alors qu’elle modère la croissance en période de haute conjoncture. → Mais la consommation finale des ménages reste sensible aux cycles conjoncturels, même si elle les atténue plutôt que de les amplifier.

→ Évolution de la consommation finale des ménages comparée à celle de leur revenu disponible = en prenant compte les transferts de sécurité sociale et les impôts et cotisations sociales montre 1 évolution différente. → Le taux d’épargne des ménages s’est considérablement réduit passant de 19,2% à 9%.

DONC les ménages ont maintenu un niveau de consommation élevé, contribuant au maintient des taux de croissance économique mais au détriment :

• de leur taux d’épargne donc de leur capacité à emprunter et à financer des achats futurs

• de la constitution éventuelle d’actifs financiers permettant de compléter leur retraite.

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2 La dépense de consommation finale des administrations publiques (G).Comprend 2 catégories :

1. la valeur des biens et services produits pas les administrations elles-mêmes à des fins autres que la formation de capital pour compte propre

2. les achats par les administrations de biens et services produits par des producteurs marchands en vue de les fournir – sans transformation – aux ménages au titre de transferts sociaux en nature.

Consommation publique et PNB Il ne faut pas confondre consommation finale des administrations publiques et dépenses des administrations publiques :

• Consommation finale des administrations pub = 1 partie des dépenses publiques = 54% des dépenses totale = 83,7 milliards en 2009

• Dépenses publiques : 171,3 milliards d’€ en 2009 (// partie du cours Etat et politiques éco.)

→ Recettes des administrations publiques =

• recettes fiscales et parafiscales (impôts directs, indirects, cotisations sociales, ...)

• revenus sur la propriété,

• vente des biens etde services,

• transferts d’autres secteurs.→ Dépenses des adminsitrations publiques =

• dépenses courantes (rémunération salariés, subventions, prestation sociales,…),

• les dépenses en capital (investissements des admin pub + transferts aux ô sect),

• les charges d’intérêts.

La nécessité de faire face à ces charges financières expliquent que depuis plus de 20ans, les pouvoirs publics ont dû prendre 1 série de mésures visant à restaurer l’équilibre des finances publiques en réduisant le déficit publique et la dette publique. Dans une 1ère étape : stopper l’effet boule de neige : dans la période de taux d’intérêt élevés et de croissance éco faible, le paiement des taux d’intérêt alimentait et gonflait à lui seul l’encours de la dette publique par rapport au PIB. Les pouvoirs publics ont donc pris des mesures traduites par des restrictions budgétaires : blocage des rémunérations des fonctionnaires, diminution des investissements publics, diminution des budgets de plusieurs départements ministériels. → restrictions budgétaires

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Pourquoi diminuer déficit et dette publique ? Importance des déficits a conduit à un gonflement très rapide de la dette publique.

• Gonflement implique que les pouvoirs publics devaient faire appel au marché des capitaux pour financer ces déficits, faisant aussi concurrence aux demandes de moyens financiers émanant du secteur privé, surtout pour financer les investissements = effet d’éviction : la demande émanant du public évince celle du privé, ce qui est nuisible aux investissements.

• Autre effet négatif d’un niveau élevé d’endettement publique = faire pression à la hausse sur les taux d’intérêts, rendant les investissements plus couteux.

1991 – Critères de Maastricht : → éduction de la dette et des dépenses publiques devient un des critères fixés par la Commission européenne pour accéder à l’€. Adoption d’une monnaie unique supposait qu’une série de critères soient satisfaits par les Etats membres :

1. déficit public limité à 3% 2. dette publique limitée à 60% du PIB 3. taux d’inflation dépassant pas 1,5%, qui est la moyenne des 3 meilleurs pays de

l'UE en matière d'inflation. 4. taux d’intérêt ne dépassant pas de plus de 2 points le taux d’intérêt moyen des 3

pays Eu au taux le plus bas.5. pas de dévaluation dans les 3 ans ayant précédé l’entrée dans l’€

3 Les investissements (I) : la formation brute de capital fixe : agrégat

3.1 La composition de la FBCF → Formation brute de capital fixe est assurée par l'épargne :

1. des entreprises (financières et non financières)2. des ISBLSM (institutions sans but lucratif au service des ménages) 3. des ménages 4. des administrations publiques

→ La FBCF des entreprises inclut l’ensemble des entreprises, non financières et les ISBLM. → L’accumulation de ces investissements – les amortissements (= dépréciation du stock de capital existant) = stock de capital qui combiné au travail au sein des entreprises permet de produire biens et services. Les investissements des entreprises, en renouvelant et en accroissant le stock de capital existant, assurent la production future et sa croissance. IBrut = investissements des entreprises (e) des ménages (h) et public (g).

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3.2 Les déterminants de l'investissements des administrations publiques

Premier déterminant : progrès technique, concurrence et conflits sociauxLa concurrence force les entreprises à innover. Quand les pressions revendicatrices sont fortes, l’entreprise va tenter de remplacer le facteur travail par le facteur capital. Progrès technique, concurrence, conflit sociaux débouchent sur les hausses de productivité et donc sur l’investissement.

Deuxième déterminant : le taux d’intérêtL’entreprise investit en fonction des bénéfices escomptés. Si elle doit emprunter ou placer ses fonds il lui faut un taux d’intérêt favorable. C’est donc une variable stratégique. L’investissement est fonction du taux d’intérêt :

Troisième déterminant : la croissance du revenu nationalEn période de croissance économique, l’entreprise est encline à investir. Quand la croissance est rapide, les profits augmentent plus vite → les bénéfices réservés croissent → la capacité d’investir se redresse. Les investissements qui découlent de cette croissance de l’économie = investissements induits.

α est le coefficient accélérateur : les variations des investissements induits sont beaucoup plus importantes que celles du revenu national. Un changement de Y accélère les modifications de I.

4 Les exportations nettes (X-M) // Reste du monde

4.1 Les catégories des exportations et des importations des biens et servicesL'économe belge est fortement dépendante de son commerce extérieur = une partie importante de la consommation finale des ménages est constituée de biens importés + les biens et services produits en Belgique utilisent largement des biens et services de consommation intermédiaire importés = contenu en importation de la production intérieure. → Comme il est impossible de distinguer dans la consommation des ménages ou des investissements ce qui est production intérieure ou importations, on déduit la somme de la consommation finale des ménages, des administrations publiques, des ISBLM et des investissements : les importations.

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I = f(i)

I = α . ΔY

α = I/ΔY = MCOR

→ Comme ni la consommation finale des ménages, ni les investissements réalisés en Belgique ne prennent en compte ce qui a été produit à l’intérieur de l’espace économique belge mais qui a été vendu au reste du monde = exporté on ajouté les exportations pour obtenir :

Structure X et M (2004) : Au Niveau intra C.E, il y a peu de différences import/export mais en extra C.E, de grandes différences ! Pourquoi ? → On importe plus de biens et on en exporte très peu… C’est la différence en terme de matière première/ énergétique !

4.2 Déterminants de X et M • Les exportations = fonction de la progression de la demande du reste du monde. Revenu du reste du monde qui va être élément déterminant du volume des échanges mondiaux. Exportations d’un pays seront, étant donné le niveau de croissance du revenu du reste du monde, fonction d’une séries de facteurs qui vont déterminer sa part de marché (= le % des exportations du pays considéré par rapport au total des exportations.)

• Les importations = toute augmentation des différents postes de la demande intérieure devra logiquement se répercuter en une augmentation des importations. La consommation finale des ménages et les investissements étant chacun fonction de revenu on en déduira que les importations sont fonction du revenu :

→ m = propension marginale à importer : fournit l’augmentation des importations consécutive à un accroissement unitaire du revenu. → Valeur de la propension marginale à importer sera d’autant plus élevée que l’économie est dépendante de son commerce extérieur.

5 Le taux d’ouverture On utilise le ratio :

La valeur élevée du taux d’ouverture de la Belgique explique que l’économie soit fortement sensible à l’évolution de la conjoncture internationale : tout choc sur les échanges mondiaux, à la hausse ou à la baisse, se traduira très rapidement par des mouvements au niveau de la production intérieure et du revenu national ou intérieur.

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C HAPITRE 11 : Les liens entre les agrégats de la comptabilité nationale 1

1 Les hypothèses de départLe gouvernement peut, pour des raisons de politiques économiques quelconque, bloquer le mécanisme d’indexation. (exemple basé sur le cas de 1982)Supposons que :

• La désindexation est intégrale pendant toute la période

• Les prix augmentent de 12,5% pendant la période

• Les salaires ne sont plus indexés et aucune hausse salariale ne vient compenser

2 Conséquences de la désindexation

2.1. Effet sur la masse salariale (W)La masse salariale (privé et public) s’élève à 53 818 Mo €.S’il y avait eu indexation totale et en faisant abstraction de certains délais, elle aurait augmenté au même rythme que l’inflation, soit de 12,5%. Par conséquent, la désindexation entraîne un manque à gagner équivalent à :→ Δ W = - (53 818 x 0,125) = - 6 727 Mo € (1)Les abréviations utilisées sont Δ pour différence, + Δ pour accroissement, - Δ pour diminution, W pour salaires et traitements du secteur privé et public (W : wages).

2.2. Effet sur la consommation privée (C)Quand les revenus des ménages augmentent, la consommation augmente également. Et inversement (Keynes). Supposons qu’au début des années 1980, le taux d’épargne s’élève à une quinzaine de %. Nous considérons donc qu’en Belgique 85% des salaires sont consommés et 15% épargnés.L’influence sur la consommation privée est de :→ Δ C = - Δ W x 0,85 = - 5 702 Mo € (2)

2.3. Effet sur les importations (M)Supposons que plus ou moins la moitié des biens de consommation soient importés.Une réduction de la consommation se répercute sur le volume des importations (M) en provenance d’Allemagne, des Pays-Bas, de France, d’Angleterre, des Etats-Unis, du Japon, etc.→ Δ M = - Δ C x 0,50 = - 2 851 Mo € (3)Si la Belgique accusait en début de période un déficit de la balance commerciale (X-M), la désindexation redresse dans un premier temps la situation en comprimant les

1 Ce chapitre ne me dit rien, et étant donné que ça ne se retrouve pas dans les notes « manuscrites » de Plasman, je fais un copier/coller du résumé se trouvant sur le BESOCAN, pour avoir toutes les informations.

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importations.On le voit, ce qui affecte des agrégats internes, tels que les salaires et la consommation privée, a également des effets sur la situation externe du pays, à savoir les exportations et les importations.

2.4. Effet sur l’emploiLa demande de biens et services diminue. Si on admet que l’offre s’adapte à la demande, la production chutera de 2 851 Mo €.Quand on produit moins, on utilise moins de «facteur de travail».L’emploi va diminuer, par conséquent. De combien d’unités ?La population active occupée s’élève approximativement à quatre millions de personnes (PAO : 4 Mo). (cette population active occupée a produit approximativement 99 157 Mo € en 1982).Une unité de travail a donc produit 25 000 €. Si la production diminue de 2 851 Mo, la PAO diminuera de 115 000 unités :→ Δ L = 115 000 (4)

2.5. Effet sur les coûtsDans le secteur manufacturier, les salaires constituent approximativement 40% de la valeur des produits.La diminution du «salaire-revenu» s’élève â 12,5% par rapport à une situation où l’indexation aurait été normale. La diminution du coût salarial est identique : 12,5%.→ L’impact sur les coûts totaux s’élève donc à :12,5% x 0,4 = - 5% (5)Toutes choses égales par ailleurs, cette réduction des coûts va se répercuter intégralement sur les prix. Les prix diminuent donc de 5%. Les produits belges deviendront moins chers que ceux de nos voisins. L’économie belge devient donc plus compétitive.

2.6. Effet sur les exportations (x)La réduction des prix redresse la compétitivité et stimule l’exportation.Quel sera l’accroissement des exportations ?Quand les prix diminuent de 1%, va-t-on exporter 1% en plus ?L’expérience des dix dernières années enseigne que quand les prix des produits exportés diminuent de 1%, les quantités exportées croissent, non de 1%, mais de 0,5%. Cette notion qui relie l’accroissement des quantités exportées aux variations des prix, s’appelle «élasticité».En l’occurrence, l’élasticité s’élève à 0,5.La diminution des prix à l’exportation est de 0,05. L’accroissement des quantités exportées s’élève en % à 0,05 x 0,5 = 0,025. Les exportations belges en 1981 valaient 66 560 Mo € :→ Δ X = 0,025 x 66 560 Mo = + 1 661 Mo € (6)

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2.7. Effet global sur l’emploiLes quantités exportées supplémentaires doivent être produites. Cet accroissement de la productionnécessite une embauche accrue. En faisant le même raisonnement que dans le point 4, on obtient :+ 67 000 unités de PAO. L’effet global sur l’emploi s’écrit :→ Δ Emploi = - 115 000 + 67 000 = - 48 000 (7)

2.8. Effet global sur la balance commerciale(X - M) = + 1 661 Mo + 2 851 Mo = 4 512 Mo €.

2.9. Effet sur les finances publiquesL'État utilise des salariés, une désindexation diminue donc ses dépenses salariales.La diminution totale des salaires s’élevait à 6 693 Mo €. Environ un quart des salariés est rémunéré par le secteur public. Si on représente par Wg (W pour salaires et g pour «gouvernement») les salaires du secteur public, nous obtenons :→ Δ Wg = - 6 693 Mo x 0,25 = - 1 661 Mo € (9)Dans un premier temps, les dépenses courantes de l'État diminuent de 1 661 Mo €.Mais celui-ci devra verser des allocations de chômage aux chômeurs. Ceux-ci ont des revenus inférieurs comparativement à la période précédente et ils verseront donc moins d’impôts directs. En outre, ils dépenseront moins et paieront donc moins d’impôts indirects (TVA sur les biens et services de consommation). Si on additionne cet accroissement des dépenses de l'État (allocations de chômage) et cette diminution des recettes (impôts), le coût pour l'État avoisine 12 395 € par chômeur en 1982.Puisqu’il y a 48 000 chômeurs en plus, ce coût s’élève à 595 Mo €.L’effet total sur les finances publiques s’écrit : Δ Recettes : 1 661 - 595 = 1 066 Mo € (10)

2.10. Effet sur la répartition des revenusLe revenu national (Y) a trois grandes composantes : le revenu du travail (YL ), le revenu du capital échéant aux particuliers (Yk) et les revenus dits mixtes (Yk+L). Dès lors : Y = YL + Yk + Yk+L.Seul YL a été désindexé. La désindexation n’est pas socialement neutre : elle s’attaque à certaines sources de revenus plutôt qu’à d’autres. Dans la mesure où les revenus du capital se situent dans des tranches de revenus plus élevées et où les revenus du capital ne sont pas touchés par la désindexation, les coefficients de Gini auront tendance à augmenter. (société plus inégalitaire)

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3 Le modèle et le multiplicateur Keynesiens

3.1. Les composantes d’un modèle

• Les relations de comportement : permettent d’établir un lien fonctionnel entre plusieurs variables du modèle. Ces relations décrivent le comportement de différents agents dans leur activité de production ou de consommation.

• Les identités comptables définissent une variable comme la somme (ou la différence) d’autres variables.

• Les variables endogènes sont des variables du modèle qui sont définies à partir d’autres variables du modèle, soit via des identités comptables, soit à partir de relations de comportement.

• Les variables exogènes sont définies extérieurement au modèle, c’est-à- dire qu’elles ne sont pas déterminées par le modèle.

• Les paramètres (ou coefficients) ne sont pas variables. Ce sont des éléments des relations de comportement.

3.2. Le modèle

→ « Que se passe-t-il si les exportations se réduisent d’un montant ΔX ? » On suppose que toutes les autres variables exogènes ne sont pas modifiées. ça nous permet de calculer immédiatement l’effet d’une variation de X sur le revenu d’équilibre16.

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Troisième partie : Le marché monétaireLes mécanismes économiques que nous avons examinés dans les deux premières parties faisaient abstraction du rôle de la monnaie. Nous avions parlé de monnaie mais seulement dans sa fonction de moyen d’échange (prix). Cette troisième partie introduit le marché de la monnaie et son interaction avec le marché des biens et services (économie réelle).

Le chapitre XII après avoir défini la monnaie, examine en détail ce qu’est le marché monétaire, comment il fonctionne. On y étudie également le rôle des institutions financières et monétaires dans la création monétaire. Le fonctionnement et le rôle de la Banque centrale européenne y sont discutés, ainsi que les principes et instruments de la politique monétaire. Le chapitre XIII établit le lien entre marché monétaire et marché des biens, entre économie monétaire et économie réelle, par la construction du modèle IS-LM qui permettra de mieux saisir les interactions entre les sphères monétaires et réelles.

CHAPITRE 12 : La monnaie

1 La monnaie :

1.1. Les fonctions de la monnaie :

A. Fonction d'échange et étalon de mesure.Tout les bien peuvent se mesurer en unité monétaire. dans la mesure où il produit tous les biens dont il a besoin et vit en auto-subsistance complète, il n’y a ni échange de marchandises, ni monnaie. Dès qu’on s’éloigne d’une économie naturelle, que l’homme ne produit plus tous les biens nécessaires pour répondre à ses besoins, qu’une certaine division du travail s’instaure avec spécialisation : échange indispensable. Dès que la division du travail s’étend (donc accroissement de la spécialisation et des assortiments de marchandises à échanger) : la monnaie s’impose (on imagine pas une grande entreprise acheter par voie de troc). Détenir de la monnaie pour l’échange, parait une fonction évidente.Néanmoins, il existe encore, à l’heure actuelle, des opérations de troc (barter) dans les relations économiques internationales. Quand un acheteur ne dispose pas de «liquidités internationales» (c’est-à-dire de la monnaie acceptée par un vendeur étranger) et qu’il possède des biens, il tentera de troquer ses marchandises contre le bien qu’il désire acheter. Dans les pays du tiers monde très endettés où l’accès aux devises fortes est souvent difficile, ce troc moderne se substitue à l’échange monétaire.

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La première fonction de la monnaie est donc sa fonction d'échange. Elle permet le transactions et on la symbolise par MT. On l'appelle la monnaie véhiculaire. Progressivement, la monnaie fiduciaire puis la monnaie scripturale ont remplacé la monnaie métallique. Pour remplir sa fonction de transaction, la monnaie doit revêtir une fonction d’étalon de mesure.

B. Fonction de précaution, de spéculation, de pouvoir et d’étalon de mesure : Tout d'abord, il faut détenir de la monnaie en vue d'échange. La demande de monnaie découle du motif de transaction. Une entreprise sait qu’elle doit payer des fournisseurs : elle détient des «liquidités» pour effectuer ces paiements.Motifs de précaution : détenir de la monnaie pour les événements inattendus. Mais cela ne rapporte rien au détenteur donc il cherchera des placements quasi-liquide.Motifs de spéculation : détenir de la monnaie afin d’acheter un bien quand son prix sera plus intéressant.Motifs de pouvoir économique : détenir des liquidités pour acquérir des participations à des entreprises (s’emparer d’un paquet d’actions suffisant pour contrôler une entreprise). Fonction d’étalon de mesure : la monnaie est l’unité commune permettant de comparer la valeur des biens.

1.2. Évolution des formes de monnaies :→ de la monnaie métallique à la monnaie électroniqueTroc Monnaie « primitive » : coquillages, sucre, tabac, etc.La monnaie métallique : pièces d’or, d’argent, etc.La monnaie peut être privée mais c’est une source d'insécurité potentielle, car si une banque privée fait faillite, tous les possesseurs de cette monnaie sont lésés.L’autorité publique s’est affirmée et s’est octroyée :

• le monopole de frapper monnaie (plus depuis 2002)

• le droit d’émettre telle ou telle pièce avec une telle ou telle teneur en métal (cuivre, argent, or)

• le droit d’émettre de la monnaie fiduciaireDans le système monétaire européen, c’est une Banque Centrale commune (représentée au sein de la Banque Centrale Européenne) qui émet et gère l’euro. Les États nationaux ont perdu une partie de leurs droits régaliens mais participent à la gestion commune de la monnaie européenne bien que la BCE soit indépendante (les représentants des États membres n’ont aucun compte à rendre à leurs Gouvernements respectifs).L'État obtient également un cours légal : tout un chacun doit l’accepter comme monnaie.

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La monnaie fiduciaire : billetsLa monnaie métallique n’a plus su remplir ses fonctions, la demande de monnaie pour motif de transaction s’est accrue : nouveau substitut devient le billet de banque (monnaie fiduciaire). Ainsi, l'orfèvre s'engage à tout moment à échanger les billets contre des pièces sonnantes et trébuchantes → aucune création monétaire n'a lieu avec ce système, et le problème de manque de liquidités n'est pas résolu. Dès lors, il prête à d'autres marchands → le problème monétaire est donc résolu : la masse monétaire en circulation s'accroit. L'orfèvre s'est mué en banquier. Il prête et perçoitun intérêt.

La monnaie scripturale : comptes à vue → "Monnaie électronique"

Tout agent peut déposer en banque une somme de billets (monnaie fiduciaire) et ouvrir un compte à vue pour cette somme : le banquier transforme ainsi la monnaie fiduciaire en monnaie scripturale.Monnaie scripturale :

• comptes à vue auprès d’institutions financières (banques, caisses d’épargne, organismes de crédit)

• a une liquidité parfaite → peut servir directement à des paiements sans être convertie.

• n’a pas cours légal (>< monnaie fiduciaire) → un agent économique peut refuser d’accepter un paiement par carte bancaire. (restaurant, petit commerçant, ...).

• de plus en plus utilisée comme moyen de paiement grâce au compte à vue → les transactions monétaires entre entreprises se font via virements (on débite un compte pour en créditer un autre), les ménages et entreprises paient par carte bancaire

• chèque, bulletin de virement, carte bancaire ne sont pas de la monnaie mais en permettent l’accès donc le compte sera débité.

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Création et destruction de la monnaie scripturale.Pour cela, il faut un dépôt primaire :

• une transformation de la monnaie fiduciaire en monnaie scripturale par un agent.

• les billets se transforment en dépôt à vue.

• fonction fondamentale d’une banque → transformer du court en long donc consentir des crédits à partir de comptes à vue mais alors la banque fait face à un dilemme (octroyer un max de crédits rémunérateurs pour elle ou conserver les fonds pour ne pas mettre en péril sa liquidité face aux retraits d’argent). Compromis : il garde un certain pourcentage en trésorerie (des billets ou un compte à vue à la BC) pour pouvoir faire face à des retraits en billets de la part de sa clientèle = respect d’un certain coefficient de trésorerie t (argent que les banques stockent pour motif de liquidité).

Supposons un système bancaire A - B – C :

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• Fuite en billets : quand une partie des prêts n’est pas réinjectée dans le système bancaire.

• Création monétaire :

Les dépôts constituent l’essentiel de la monnaie en circulation./!\ quand la monnaie est scripturale → b=0

1.3. Les différents agrégats monétaires : → somme de plusieurs variables

A. M1 : monnaie en circulation → M1 : Masse monétaire = monnaie fiduciaire + monnaie scripturale (dépôts à vue)

• Monnaie fiduciaire : billets en circulation sauf ceux figurant dans les trésoreries bancaires (déposés dans les banques).

• Monnaie scripturale : les comptes à vue détenus par les agents non bancaires auprès des intermédiaires financiers (pas ceux d’une banque auprès de la BC ou ceux des banques entre elles).

Pour que la monnaie soit monnaie, elle doit sortir du système bancaire :

• les billets doivent quitter la Banque Centrale

• les dépôts à vue doivent être détenus par les ménages / entreprises / l'État.Vitesse de circulation de la monnaie :

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B. La quasi-monnaire (M2, M3, ...) : Substituts à la monnaie (= quasi monnaie) :

• des comptes à très court terme (la « monnaie au jour le jour »)

• des comptes et carnets d’épargne pouvant être immédiatement ou presque transformés en monnaie

M1 est parfaitement liquide, au plus on s'éloigne de M1, au plus le taux d'illiquidité croit.→ M2 = M1 + dépôts à terme d’une durée de ≤ 2 ans + dépôts remboursables avec préavis ≤ à 3 mois

→ M3 = M2 + pensions + titres d’OPCVM monétaires + titres de créance d’une durée de ≤ à 2 ans

2 Les théories monétaires :

• Classiques (18e au 19e) → la monnaie n’a qu’une fonction de transaction (outil pour mieux échanger) : → Md = MT

• Keynes (1883 à 1946) → la monnaie est aussi conservée pour motif de liquidité → Md = MT + ML

• Monétaristes (1912) → reprennent la thèse classique → Md = MT

Ici on envisage que 2 fonctions de la monnaie :

• la fonction de transaction

• la fonction de liquidités

Quand il y a demande de monnaie c’est soit :

• pour motif de transaction MT

• pour motif de liquidité ML.

L’offre de monnaie correspond à la masse monétaire (M). L’équilibre sur le marché monétaire est atteint quand l’offre = la demande : M = MT + ML

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2.1. Les Monétaristes : Friedman

A. La monnaie sert uniquement aux échanges : (on ne la détient que pour ça)→ Md = MtLa monnaie :

• sa valeur s’estime par la valeur des biens et services qu’elle permet d’acheter

• elle n’existe que parce qu’elle évite les inconvénients du troc

• son équation MV = PT

• elle n’est pas demandée pour des motifs de liquidité (Ml = 0) mais seulement de transaction (Md = Mt)

• elle n’a pas d’effet sur les variables économiques réelles (production, pouvoir d’achat, etc) mais seulement sur les variables nominales (prix, PIB nominal, etc). Elle est donc neutre.

B. La monnaie est neutre :Le processus :

1. Une augmentation de la masse monétaire entraîne une augmentation de la demande de biens et de services. Les agents ont plus de monnaie à leur disposition donc achètent plus de biens et services. Ça découle du fait que Md = MT (la monnaie est exclusivement demandée pour motif de transactions)→ ↑M → ↑demande

2. Une augmentation de la demande de biens et de services entraîne une augmentation des prix. Dans notre hypothèse de départ on est dans une situation de plein emploi donc l’économie fonctionne à pleine capacité, pas possible d’augmenter la production. Une augmentation de la demande ne fera que renchérir les biens et services demandés. La monnaie est neutre parce qu’une variation de la masse monétaire a uniquement un impact sur les prix (pas sur les variables réelles). → ↑demande → ↑ prix

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2.2. Les Keynésiens :A. La préférence pour la liquidité :La monnaie :

• on peut la détenir pour elle-même (pas seulement pour l’échanger contre des biens et services).

• est un actif (comme les actions, les obligations, les biens immobiliers, etc) liquide.

• est une réserve de valeur

Les agents économiques :→ choisissent la manière dont ils vont placer leur épargne (achat d’actions, d’obligations ou la garder sous forme de monnaie)→ pour les Kéynésiens : ML n'est pas nulle → Md = MT + ML

B. La demande de monnaie est une fonction décroissante du taux d’intérêt :• Choisir de consommer ou d’épargner

• Choisir le mode de placement de l’épargne

On suppose que les agents :

• soit placent leur épargne sous forme d’obligations (qui rapportent des intérêts)

• soit conservent leur épargne sous forme de monnaie (qui ne rapporte rien mais qui est liquide)

Illustrons : Si salaire net de 1 500€ avec des frais mensuels de 1 000 € :

• demande de monnaie pour motif de transaction = 1 000€

• épargne = 500€ → achat d’obligations rapportant des intérêts ?

• → conserver une partie en monnaie qui ne rapporte rien ?

• → pour motif de précaution (si je veux l’échanger contre des biens et services)

• → pour motif de spéculation (si je veux acheter des actions quand leurs cours est bas)

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La proportion d’épargne conservée sous forme de monnaie dépend négativement du taux d’intérêt :

• plus le taux d’intérêt est faible, moins les obligations rapportent (pas la peine de se priver de liquidités).

• plus le taux d’intérêt est élevé, plus les obligations rapportent (vaut la peine de se priver de liquidités).

→ Dans le modèle Keynésien : la demande de monnaie est une fonction décroissante du taux d'intérêt.

La demande de monnaie pour ML est une courbe (pas une droite) du fait de la fonction de spéculation :

• quand le taux d’intérêt est très haut → le cours des obligations est très bas.

• dès un certain niveau → toute l’épargne des agents est conservée sous forme d’obligation (elles rapportent beaucoup et leur cours étant tellement bas, les agents pensent qu’ils ne peuvent plus remonter). Ils attendent que le cours remonte pour revendre leurs obligations.

• si le taux d’intérêt monte encore plus haut → rien ne change étant donné que toute l’épargne est déjà détenue sous forme d’obligations (dès un certain niveau du taux d’intérêt, une hausse supplémentaire ne provoque plus une baisse de la demande de monnaie pour ML). La demande est inélastique sur cette partie de la courbe.

• quand le taux d’intérêt est très bas → le cours des obligations est très haut

• toute l’épargne des agents est conservée sous forme de monnaie (les obligations ne rapportent rien). Ils attendent que le cours redescende pour échanger de la monnaie contre des obligations

• si la masse monétaire augmente → rien ne change étant donné que la monnaie est déjà conservée sous forme de liquidité. La demande de monnaie augmente. Les obligations sont trop chères et ne rapportent pas assez

• le cours des obligations et le taux d’intérêt ne bougent pas

• sous un certain taux d’intérêt → une augmentation de la demande de monnaie ne se traduit plus par une baisse du taux d’intérêt = la « trappe de liquidité »

La demande de monnaie totale (Md = MT + ML) peut être représentée de la même manière en fonction du taux d’intérêt : si augmentation du revenu national, déplacement de la courbe de demande de monnaie vers la droite (parce que les transactions augmentent et que donc la demande de monnaie pour ce motif augmente).

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Encadré 10 : Les obligations et le marché obligataire Obligation : titre de créance représentatif d’une fraction d’un emprunt émis par une entreprise. Quand une entreprise nécessite un financement, elle peut émettre des obligations. L’achat d’une de ces obligations par un individu représente un prêt à l’entreprise qui s’engage à lui verser un intérêt annuel et à rembourser le prêt au terme de l’échéance.

Caractéristiques de l’obligation :

• a une valeur nominale (ex. : Si elle vaut 1 000€ ça signifie que l’individu a prêté 1 000€ à l’entreprise).

• a une échéance / maturité (date à laquelle le prêteur va être remboursé).

• a un taux d’intérêt nominal (intérêt versé chaque année qui ne tienne pas compte de l’inflation)

• s’échange sur un marché (prix = cours) donc si la demande augmente, le cours (prix) augmente.

• principe → quand le cours des obligations augmente (diminue), le taux d’intérêt réel diminue (augmente). Cela influence alors les taux d’intérêt des autres titres financiers.

C. La monnaie n’est pas neutre : une augmentation de la masse monétaire peut entrainer une augmentation du revenu national :Masse (offre) monétaire :

• monnaie qui circule dans l’économie, qui est à la disposition des agents

• émane de la Banque centrale (elle décide de son volume, a les instruments pour la faire varier)

• est inélastique par rapport au taux d’intérêt

1. Si la masse monétaire M augmente, le taux d’intérêt i diminue: Une augmentation de M augmente les liquidités des agents économiques. L’offre de monnaie est supérieure à la demande. Les agents vont donc dépenser leurs excédents de liquidités en obligations pour percevoir des intérêts. L’augmentation de la demande en obligations provoque une augmentation de leurs cours, ce qui entraine une diminution du taux d’intérêt. Elle entrain à son tour l'augmentation de la demande de monnaie pour ML → l’équilibre sur le marché monétaire est de nouveau atteint= une augmentation de la masse monétaire induit une réduction du taux d’intérêt, /!\ sauf si trappe de liquidité.

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2. Si le taux d’intérêt diminue, la demande en investissements I augmente.Une entreprise peut investir de deux manières :

• Si elle n’a pas les liquidités, elle doit donc emprunter (donc remboursement ultérieur). Cet investissement sera rentable si le return de l’investissement est supérieur aux intérêts à rembourser.

• elle a les liquidités donc ne fait pas d’emprunt. Elle compare quand-même le return de l’investissement aux intérêts qu’elle percevrait si elle plaçait son argent.

→ Plus le taux d’intérêt est faible, plus y a de probabilité que l’investissement soit rentable (si le taux d’intérêt diminue, davantage de firmes voudront investir et la demande globale d’investissements augmentera).

3. Si la demande d’investissement augmente, la demande globale de biens et de services augmente.Les entreprises voulant investir :

• achètent des biens intermédiaires (stimulant les entreprises productrices de ces biens)

• engagent de nouveaux travailleurs pour augmenter la production

• ces nouveaux travailleurs dépensent leur salaire (stimulant d’autres pans de l’économie)

• donc augmentation de la demande globale de biens et services > à l’augmentation initiale de la demande en investissements (= effet multiplicateur) →

4. Si la demande globale augmente, le revenu national augmente et les prix ne bougent pas. Ça ne se produit que si la demande est insuffisante par rapport à l’offre.Si la demande augmente, les entreprises y répondront en :

• engageant des travailleurs

• en faisant fonctionner des machines non utilisées→ Les prix n’augmentent pas car l'augmentation de la demande est satisfaite par augmentation de la production.

Pour les Keynésiens, la monnaie n'est donc pas neutre. Cela signifie qu'on peut mettre en œuvre des politiques monétaires expansionnistes → augmenter la masse monétaire pour stimuler l'économie et réduire le chômage. → augmentation de M → diminution de i → augmentation de I → augmentation de C

→ augmentation de Y/!\ La politique monétaire ne peut être efficace si on se trouve dans la « trappe de liquidité ».Keyns était en faveur d'une mixité entre politique monétaire et politique budgétaire.

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2.3. Comparaison des deux modèles : Pour les keynésiens, une augmentation de la masse monétaire se traduit par une augmentation du revenu national. Pour les monétaristes, une augmentation de la masse monétaire ne peut générer que de l'inflation.

A. V constant : divergence quant à la vitesse de la monnaie• Keynésiens : y a demande de monnaie pour deux raisons :

1. motif de liquidité → elle ne circule pas (les gens restent « couchés » sur leurs encaisses monétaires) → vitesse de circulation = 0

2. motif de transaction → vitesse est VT→ La vitesse de circulation de la monnaie dépend de l’importance relative de ML et MT, qui dépend de i : plus i est faible → plus ML est élevé → plus V est faible.i peut diminuer si la masse monétaire augmente → diminution de V

• Monétaristes :

• On détient la monnaie uniquement pour motif de transaction.

• motif de liquidité → vitesse de circulation = 0

• motif de transaction → vitesse peut évoluer à long terme (aller plus vite) du fait du progrès technologique

• V n’est donc pas constant dans le temps

B. T constant : Les monétaristes et les keynésiens sont d'accord pour dire qu’une augmentation de M entraîne une augmentation de la demande de biens & services• Keynésiens : une augmentation de la demande entraîne une augmentation de la production → travailleurs et capitaux ne circulent pas de façon parfaite (tous ne détiennent pas l’info)→ les marchés mettent du temps à s’équilibrer→ possibilité de sous-emploi (le chômage peut être involontaire)→ l’activité économique augmente→ le nombre de transactions T augmente

• Monétaristes : la production n’augmente pas (parce que plein emploi) et les transactions restent constantes→ s’il a du chômage c’est qu’il est volontaire (le marché est équilibré en permanence)→ seuls les prix augmentent si la demande augmente (parce que l’offre ne peut suivre)

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C. Validation empirique des deux modèles : les modèles V et T constants sont peu réalistes. En pratique, les Banques Centrales s’inspirent des deux écoles pour mener leur politique monétaire. Elles ont toutes pour objectif de contrôler l’inflation donc contrôlent la masse monétaire. Elles utilisent donc, la relation entre M et P. Elle ont recourent aux taux d’intérêt afin de stimuler l’activité économique ou pour éviterles risques de surchauffe, pour cela elle se basent sur la relation entre i & I.

3 Les banques centrales : gèrent la politique monétaire

3.1. Les fonctions principales des Banques centrales : L’orfèvre transforme la monnaie métallique en monnaie fiduciaire puis au cours du temps les banques prennent sa place pour l’émission des billets. Si une banque fait faillite, les billets qu’elle a émis n’ont plus de valeur. Pour remédier à ce problème, les banquiers confient l'émission des billets à la banque centrale pour maintenir une couverture or minimum. → création des Banques centrales (dépendants de la BCE) ayant le monopole de l’émission des billets.

Bilan d’une Banque centrale :Actif = richesse possédée Passif = utilisation de la richesse

Or et monnaie étrangèresFonds publics (=argent de l'État)

Billets en circulationDépôts des banques commerciales

Les billets en circulation doivent correspondre à une certaine richesse que détient la BC.(sous forme d’or, de devises étrangères et de bons d’Etat).

A. L’émission de billets :C'est la BCE qui décide de la quantité de billets en circulation (selon la politique monétaire) mais ce sont les banques centrales nationales (BCN) qui se chargent de les imprimer et de les distribuer.

B. La politique monétaire : pour contrôler l’inflation ou stimuler l’activitéAfin de mettre en œuvre une politique monétaire, les banques centrales font varier la masse monétaire ou parfois plus directement le taux d’intérêt.Instruments permettant de le faire :

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1. La fixation d’un coefficient de trésorerie obligatoire :Le coefficient de trésorerie est le pourcentage des dépôts que les banques doivent garder sous forme de liquidité. Le coefficient de trésorerie détermine donc la quantité de crédits que les banques peuvent disperser. Si la BC augmente le coefficient, la masse monétaire diminuera. Si la BC diminue le coefficient, les banques devront conserver une plus petite proportion des dépôts en trésorerie, pourront octroyer plus de crédit, ça augmentera la masse monétaire grâce à la création monétaire

2. La banque centrale, prêteuse en dernier ressort : Lorsque la demande globale de liquidités est supérieure à l’offre, les banques peuvent emprunter de la monnaie à la BC. Celle-ci peut influer sur les taux d’intérêts du marché en faisant varier le taux auquel elle prête aux banques commerciales.

◦ si hausse → prix de la monnaie pour les banques commerciales augmente donc i augmente

◦ si baisse → prix de la monnaie pour les banques commerciales diminue donc i diminue

Le coefficient de trésorerie oblige les banques commerciales à conserver une partie de leurs dépôts sous forme de billets. Bien souvent en fin de journée les banques ont des liquidités insuffisantes donc :

◦ soit elles empruntent aux banques excédentaires

◦ soit elles empruntent à la BC (quand la demande globale de liquidités > à l’offre)

3. Opérations d’open market : L’open market consiste, notamment, à acheter ou à vendre des bons du Trésor ou d’autres fonds publics existants. Supposons que la Banque centrale achète pour 100 millions de certificats de trésorerie aux banques. Les banques ont un compte à la Banque centrale qui fait partie de la trésorerie bancaire. La Banque centrale crédite ce compte à concurrence de 100 millions. Les banques ayant ainsi augmenté leur trésorerie peuvent dispenser de nouveaux crédits aux agents économiques dont le montant est fonction du coefficient de trésorerie. Les conséquences économiques d’une telle opération sont :

◦ une augmentation de la masse monétaire.

◦ une hausse du cours des fonds publics puisqu’il y a eu augmentation de la demande de ces fonds.

◦ une diminution du taux d’intérêt puisque le cours des fonds a augmenté. A l’inverse, une vente de certificats par la Banque centrale augmente la masse monétaire, abaisse les cours et augmente le taux d’intérêt. Il existe d’autres types d’opération d’open market comme les opérations de cessions temporaires d’actifs. Le principe est le suivant : au lieu d’acheter définitivement un bon du Trésor, la Banque centrale prend un bon du Trésor en pension pendant une semaine. Elle l’achète à un prix d’achat. Ce faisant, elle injecte des liquidités dans l’économie. Après une semaine, elle rétrocède l’actif à la banque à ce qu’on appelle

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un prix de rachat (plus élevé). La différence entre le prix de rachat et le prix d’achat équivaut au montant des intérêts dus pendant une semaine.

4. Gestion des réserves de change : Lorsqu’un importateur européen a besoin de devises pour acheter hors zone euro, il échange des euros contre des devises dans une banque commerciale. Si un touriste non européen vient passer ses vacances dans la zone euro, il va échanger des devises contre des euros dans une banque commerciale. Les banques commerciales ne veulent pas avoir de positions en devises trop importantes. Elles vont donc s’adresser à la Banque centrale qui, elle, a des réserves importantes de devises. Dans le cas de l’importateur, la banque commerciale va d’abord acheter les devises à la BC avant de les vendre à l’importateur. Dans le cas du touriste, la banque commerciale va acheter les devises au touriste puis les vendre contre des euros à la BC. Ces transactions vont avoir des conséquences sur la masse monétaire. On peut le voir en observant le bilan de la BC. Les Banques centrales peuvent aussi intervenir volontairement sur le marché des changes, notamment pour procéder à une dévaluation afin de rendre les biens et services du pays plus compétitifs. Enfin, la Banque centrale peut se voir obligée d’intervenir sur le marché des changes si elle doit respecter une parité fixe. C’était le cas du système monétaire européen avant l’introduction de l’euro. Les monnaies nationales des pays européens s’échangeaient entre elles à un cours fixé à l’avance, à une parité fixe. Si le cours du marché en déviait, les Banques centrales intervenaient pour rétablir la parité.

5. Banquier du Trésor : Quand l’Etat est en déficit, il peut emprunter. On a alors recours à la «planche à billets» pour financer un déficit public. De telles pratiques sont inflationnistes.

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3.2. Système européen des banques centrales, Eurosystème et Banque centrale européenne :

A. Aspects institutionnels :1. Le système européen des banques centrales et l’eurosystème :Le Traité de Maastricht institua le système européen des banques centrales (SEBC) :

• la Banque centrale européenne (BCE) qui décide en matière de politique monétaire

• les 25 banques centrales nationales (BCN) de l’UE qui appliquent de leur côté :

vérifient les bilans et les comptes de résultats des banques

contrôlent leurs opérations et conformité aux décisions des autorités monétaires

trésorier de l’administration publique donc encaissent les recettes étatiques et effectuent les dépenses

ne peuvent accorder de crédits aux administrations centrales (ne finance plus un déficit via la planche à billets

2. Les organes de décision de la BCE :Le Conseil des gouverneurs est l’instance suprême de la BCE. Il se compose des douze gouverneurs des BCN qui ont adhéré à l’euro et de six membres du Directoire. Les six membres du Directoire sont des ressortissants des Etats membres participant à la zone euro. Tous les membres du Directoire, dont le président et le vice-président, sont nommés par les gouvernements des pays participant à la zone euro, après consultation du Parlement européen et du Conseil des gouverneurs de la BCE.La durée du mandat des membres du Directoire est de huit ans, non renouvelable. A côté du Conseil des gouverneurs et du Directoire, il existe une troisième instance : le Conseil général. En font partie les gouverneurs des 25 BCN ainsi que le président et le vice-président du Directoire. Il permet l’organisation de la collaboration entre les 12 (de l’eurosystème) et les 13 (de l’UE qui n’ont pas encore adopté l’euro).

3. La question de l’indépendance des banques centrales :Une banque centrale doit-elle être indépendante ? :→ OUI :

• le Gouvernement gère la politique monétaire, il va annoncer un objectif en terme d’inflation plus faible que ce qu’il réalisera réellement (triche) → il génère une inflation plus forte.

• les agents savent que le Gouvernement va tricher → revendication d’une augmentation de salaires supérieure.

• les augmentations de salaire génèrent une forte inflation.

• même si le Gouvernement ne triche pas, les agents pensent qu’il le fera.

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→ Solution : la politique monétaire doit être confiée à une Banque centrale indépendante qui se fixera un objectf prioritaire en terme d’inflation (elle doit haïr l’inflation).

→ NON :

• le postulat de l’électoralisme (fait que les Gouvernements démocratiquement élus sont naturellement enclins au court terme) et de l’horizon à court terme n’est pas nécessairement vrai. Le gouvernement actuelle a pris des mesures pour combler le déficite public.

• les agences indépendantes ne sont pas contrôlées par les instances élues démocratiquement. Il y a un conseil de régence.

• les agences indépendantes mettent en œuvre la politique des milieux dirigeants

• la politique monétaire n’est pas coordonnée avec d’autres politiques économiques. Abandonne l'idée de coordonner la politique économique.

→ C'est un peu ce qui se passe actuellement, un coup de relance économique.

La BCE, modèle d’agence indépendante :

• les membres du Conseil de gouverneurs n’ont pas de compte à rendre à leur pays d’origine .

• le président rend un rapport trimestriel au Parlement européen (pour son droit de regard).

• objectif prioritaire en matière d’inflation (uniquement 2%).

La Federal Reserve (BC américaine) :

• doit rendre des comptes au Congrès 2x / an

• le Congrès peut changer le statut de la FED

• objectif en terme d’inflation non prioritaire → sur le même pied que le plein emploi et les taux d’intérêt modérés

• elle doit promouvoir le plein emploi (réduction de chômage), la stabilité des prix et des T d’intérêts modérés à LT.

=> elle admet qu'il y a des autres objectifs et donc doit rendre des comptes au Congrès.

90

B. La politique monétaire de la BCE :

1. Les objectifs de la politique monétaire : la stabilité des prix Les missions de l’Eurosystème :

• définir et mettre en œuvre la politique monétaire de la zone euro

• conduire les opérations de change

• détenir et gérer les réserves officielles de change des États membres

• promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement

La BCE doit soutenir les politiques économiques en Communauté, définies d’après de grands principes voir ART 2 :- Promotion d’un développement harmonieux et équilibré des activités économiques dans la Communauté.- Croissance durable et non inflationniste respectant l’environnement.- Niveau d’emploi et de protection sociale élevé.- Le relèvement du niveau et de la qualité de la vie, etc.

2. Les instruments de la politique monétaire :2.1 M3 : le contrôle de la croissance de la masse monétaire : Le Conseil des gouverneurs fixe la « valeur de référence » pour la croissance de M3 à 4,5% / an. La croissance de M3 est un objectif intermédiaire pour garder le cap sur l’objectif stratégique : → une progression maximale de l’inflation à 2% / an.La BCE poursuit donc une politique monétariste. La croissance de M3 n’est pas nécessairement due à une augmentation de la demande de monnaie MT. Elle correspondrait plutôt à une modification du type d’épargne. En effet, face à la baisse du cours des actions et à la montée des incertitudes en 2000-2001, les agents économiques se sont détournés des engagements financiers à long terme (non contenus dans M3) pour favoriser les actifs monétaires sûrs et liquides contenus dans M3. La dégradation de la situation sur le marché du travail a aussi certainement favorisé la demande de monnaie pour motif de précaution et donc de liquidité). Une dernière explication à cette croissance de M3 est la forte croissance de l’endettement due au niveau extrêmement bas des taux d’intérêt.

2.2 L’open market : pour contrôler la masse monétaire, il faut jouer sur la liquidité du marché et le taux d’intérêt. Le principe est qu'il faut acheter, vendre ou mettre en pension des actifs non liquides contre des liquidités.

◦ → si la BCE vend ou prend des valeurs en pension, elle injecte des liquidités dans l’économie → M2 augmente → les taux d’intérêts à court terme diminuent

91

1. Cession temporaire : Refinancement du système bancaire → une BCN prend un actif en pension pendant une semaine → elle l’achète à un certain prix → elle injecte ainsi des liquidités dans l’économie → après une semaine, elle rend l’actif à la banque à « un prix de rachat » → la différence entre le prix de rachat et le prix d’achat = montant des intérêts dû pendant 2 semaines.

2. Opérations fermes : On transfert intégralement la propriété entre le débiteur et le créancier sans obligation de rétrocession. Quand la BCN :

• achète → M2 augmente

• vend → M3 se contracte3. Certificats de dette de la BCE : émis par la BCE : durent moins de 12 mois

et sont négociables. Cela vise à retirer de la liquidité du marché. 4. Opérations d'échanges des devises : Opérations sur devises destinées à

faire varier M3 : En matière d’open market il ne s’agit que des opérations d’échanges de devises à des fins de politique monétaire. Quand la BCN :

• achète des devises → elle augmente la liquidité du marché

• vend des devises → elle diminue la liquidité du marché5. Reprise de liquidités en blanc : La SEBC peut inviter les institutions

financières monétaires à placer des liquidités sous forme de dépôts à terme rémunérés auprès des BCN. Ces dépôts sont collectés en vue de retirer de la liquidité.

2.3 Facilités permanentes : la SEBC est prêteur en dernier ressort, marché « au jour le jour ». Si une IFM a un besoin de liquidités elle emprunte pendant 24 h aux BCN. Deux sortes de facilités permanentes :

1. la facilité de prêt marginal + → permet à la BCN de fournir des liquidités aux IFM

▪ par des prises en pension de valeurs pendant 24 h

▪ par des prêts garantis à 24 h2. la facilité de dépôt - → permet aux IFM de constituer des dépôts à 24 h auprès du

SEBC

2.4 Réserves obligatoires : Pour toutes les opérations vues le SEBC traite avec les IFM principalement des banques. Obligation de détenir des réserves auprès du SEBC (coefficient de réserves obligatoires) :

• pour améliorer la capacité d’intervenir efficacement comme pourvoyeur de liquidités

• mécanisme de fonctionnement → la BCN gèle une partie des liquidités des banques → la BCN force au refinancement (sa renforce sa capacité à intervenir).

92

L’assiette des réserves (réserves obligatoires) :

• composée des dépôts et instruments du marché monétaire (certificats de dépôts, billets de trésorerie, traites bancaires, bons du Trésor, etc) dont la durée de vie est inférieur à 2 ans.

• la partie des réserves correspond à cette composante de l’assiette est rémunérée (2,05% par an).

• l’autre partie des réserves → dépôts à terme d’une durée supérieure à 2 ans, de titres en pension, etc. Cette composante de l’assiette n’est pas rémunérée.

2.5 Réserves officielles et interventions sur le marché des changes : Chaque BCN de la zone euro a transféré une partie de ses réserves officielles à la BCE. Réserves officielles de l’eurosystème : celles de la BCE + celles des 12 pays de la zone euro. Depuis sa création la BCE n'est intervenue que 3fois sur le marché des changes.

93

CHAPITRE 14 : Économie réelle et économie monétaire

Le modèle IS-LM :

• associe la réalisation d’un équilibre économique simultané sur le marché de la monnaie et des biens.

• intègre les marchés des biens (économie réelle) et le marché de la monnaie (économie monétaire).

• permet de mieux saisir les interactions entre les deux sphères.

En économie réelle, on traite de I, de S, du taux d’intérêt, de consommation, de revenu national.Interviennent sur le marché monétaire :

• ML demande de monnaie pour motif de liquidité (est fonction du taux d’intérêt)

• MT demande de monnaie pour motif de transaction (est liée au revenu national)

Influence du taux d’intérêt selon le marché :

• sur le marché réelle → il influence les décisions d’investissement

• sur le marché de la monnaie → il influence la demande de monnaie

1 L’économie réelle : IS : marché des biens et servicesEn comptabilité nationale, l’optique des dépenses : Supposons :

• une économie fermée → ni M ni X

• Y = C + I + G (dépenses)

• Yd = C + S (revenus : la consommation et l'épargne) → S = (1-c) Y (épargne)

• Yd = Y – T (on part du principe qu’y a pas de transfert)

• T = G (ni épargne ni déficit de l’Etat)

• Yd = Y – T = Y – G = C + S

• C + I = Y – G = C + S

• I = S

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Y = C + G + I + (X-M)

Quadrant I : montre la relation entre I et S. Quadrant II : montre la relation entre I et R. → Dans la relation entre l’investissement et le taux d’intérêt nominal on remplace le taux d’intérêt nominal par le taux réel R.Quadrant III : montre la relation entre S et Y.→ Quadrant IV : construit d’après les autres.Signification économique de A : combinaison du taux d’intérêt (R1) et du revenu (Y1) correspondant à un équilibre sur le marché des biens et services.La courbe IS (en joignant A et B) représente tous les points d’équilibre pour chaque combinaison (R, Y). La courbe IS descend de gauche à droite./!\ La production (VA = revenus = production) est fonction décroissante du taux d’intérêt.

2 L’économie monétaire : LM : marché de la monnaie

M = MT + ML Sur n'importe quel point de AB, la somme de (Mt + Ml) est égale à M.

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Quadrant I : montre la relation qu’on vient d’étudier → M = Mt + MlQuadrant II : montre la relation entre R et ML Quadrant III : montre la relation entre Y et MT (MT = k’Y)→ Quadrant IV : construit d’après les autres. Le marché monétaire est ainsi en équilibre : pour toute combinaison de R et de Y, on trouve un point d’équilibre entre la demande de monnaie pour motif de transaction et la demande de monnaie pour motif de liquidité.

3 Économie réelle et économie monétaire : IS et LM :

→ Les points sur IS signifient un équilibre sur le marché réel.→ Les points sur LM signifient un équilibre sur le marché monétaire.

→ A l’intersection entre IS et LM : équilibre général (E étant le seul point à réaliser l’équilibre entre le marché réel et le marché monétaire).

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→ Partons de E et supposons que la masse monétaire augmente parce que la BC achète des certificats de trésorerie / réescompte davantage / achète plus de devises / etc.

→ La courbe AB glisse vers la droite → à tout point de A’B’ correspond un MT > qu’en AB.

Quadrant I de LM : si M augmente → AB s’éloigne à l’origine → à un même R correspondra un même ML mais plus de MTQuadrant III de LM : on y reporte l’accroissement de MT (on se trouve plus en bas et plus à droite)Quadrant IV de LM : point (correspondant à R1) situé à droite de LM (pour R2 on détermine un autre point) → accroissement de MT (LM glisse vers la droite)

Quand LM se déplace de LM1 à LM2 → si IS reste constant (pas de modification de l’équilibre du marché réel) → un accroissement de M entraine un glissement de ML vers la droite (LM1 à LM2)→ baisse du taux d’intérêt et accroissement du revenu national de Y1 à Y2

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→ Partons de E et supposons que la propension marginale à consommer augmente :Quadrant III du graphe IS représentant une relation entre S et Y : si c passe de 0,80 à 0,85 alors s passe de 0,20 à 0,15 → à un même taux d’intérêt (donc même investissement) correspondra un niveau de Y plus élevé).

→ Partons de E et supposons une modification de la propension à épargner :

→ Modification de la propension à épargner : à ce même taux d’intérêt correspond un point d’équilibre à droite de IS.

→ La droite IS glisse vers la droite et vers le haut (l’ancien point d’équilibre E1 se déplace vers E2)

• les taux d’intérêt sont supérieurs

• le revenu national passe de Y1 à Y2

Pourquoi à un moment donné les ménages décident-ils de consommer plus et d’épargner moins ? :

• raisons structurelles → quand la sécurité sociale croit, l’épargne (servant aux besoins de santé, d’éducation ou de retraite) décroit.

• raisons conjoncturelles → les ménages estiment qu’il ne faut pas accumuler des épargnes de précaution.

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4 Variations des traces des courbes : tout peut se dérouler autrement si le tracé des courbes se modifie

LM est verticale : IS glisse de IS1 à IS2 :• seul le taux d’intérêt augmente

(le revenu national ne progresse pas).

• dans ces conditions une politique gouvernementale visant à stimuler la consommation (relâchement des crédits à la consommation, diminution de la TVA sur la consommation courante, etc.) n’aurait qu’un résultat → augmenter les taux d’intérêt

• LM est d’autant plus droite que ML est peu sensible aux taux d’intérêt

IS est verticale : • un accroissement de M ferait

glisser LM1 vers LM2 sans répercussion sur le revenu national

• le taux d’intérêt seul en serait affecté (passe de R1 à R2)

• Y reste constant

• IS est d’autant plus droite que la relation entre I et R est faible

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5 Conclusions :

5.1. La signification de IS et de LM : → sont fondées sur des hypothèses simplificatrices

A. Problèmes relatifs à I : Ih et Ie sont partiellement en relation avec R. D’autres éléments jouent : le progrès technique, la concurrence, les modifications du revenu national, le climat des affaires. Ig est indépendant du taux d’intérêt.

B. Problèmes relatif à C : C est fonction de et

D’autres déterminants définissent C et S (Duesenburry, Modigliani, Galbraith). C = cY est une simplification.

C. Problèmes relatifs à MT et ML :• le tracé de LM

• le « liquidity gap » pose que (quelles que soient les variations du taux d’intérêt) y aura toujours un certain niveau de ML. Pour tout niveau d’intérêt sous (par exemple R = 2%) LM reste constant (droite horizontale) → IS et Y n’affectent plus R

• M = MT + ML mais on fait abstraction de la vitesse de circulation de la monnaie. → si V varie une injection de M peut maintenir constant MT

D. L’utilité de IS-LM :Met en lumière l’interdépendance de la sphère réelle et monétaire : tout ce qui se passe dans l’une affecte l’autre.On a considéré IS-LM en économique fermée (les relations économiques internationales n’affectaient ni IS ni LM) mais on pourrait introduire la dimension internationale et ouvrir IS-LM au reste du monde.

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I = Ih + Ie + Ig

Y : C = cY S = (1-c)Y

Quatrième partie : Les relations économiques internationales

Notre pays a toujours été une plaque tournante au cœur de l’Europe, son activité productrice est déterminée par ses échanges extérieurs.Deux sous-ensembles :

1. La balance des paiements et la position extérieure → comptabilisent les échanges2. Les théories explicatives des relations économiques internationales

CHAPITRE 15 : Définition et remarques préliminaires sur la balance des paiements

• comptabilité internationale des échanges (mesure les opérations effectuées avec le reste du monde)

• organisée autour de comptes commerciaux / revenus et transferts / capital et opérations financières

• indicateur conjoncturel

• montre les liens entre

➔ Les déficits commerciaux et l’endettement extérieur d’un pays

➔ L’excédent commercial / le compte courant / l’importance de la participation dans des entreprises étrangères

1 Définition : un fluxLa balance des paiements enregistre toutes les transactions économiques effectuées pendant une période donnée entre les résidents d’un pays et le reste du monde :

• X et M des biens et services

• les revenus reçus du R ou versés au R

• les transferts entre pays (ou zone économique)

• les mouvements d’entrée et de sortie des devises ou des moyens de paiements internationaux

• les flux d’investissements étrangers (en provenance ou à destination de l’étranger)

• les flux de capitaux (prêts et emprunts entre résidents et non-résidents)

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Résident nationalité :

• un immigré de nationalité turque résidant à Bruxelles ou Charleroi est résident belge.

• un Belge résidant au Luxembourg est non-résident (du point de vue de la balance des paiements).

• les fonctionnaires de la Commission européenne résidant à Bruxelles ou dans la périphérie seront des résidents

• une entreprise dont le capital est détenu par des non-résidents mais effectuant ses opérations de production ici est résidente

• les institutions internationales sont non-résidentes

2 Les rubriques de la balance des paiements :

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3 La structure et la logique comptable de la balance des paiements :La balance des paiements constitue la comptabilité des échanges extérieurs d’une entité économique. Comptabilité en partie double : toute inscription au débit aura sa contrepartie au crédit de sorte que le solde de la balance, tous comptes confondus, sera nécessairement nul.La balance des payements doit toujours être nulle !Le compte financier constitue l’équivalent financier des transactions effectuées dans l’économie réelle et des opérations menées sur le compte du capital.

4 Définition et structure de la position extérieure d’une entité économique : un stock

→ le compte financier (contre-partie des comptes de transactions courantes et de capital) est l'indicateur structurel pour apprécier la situation financière d’un pays

• comptabilise les avoirs (créances) et engagements des résidents vis-à-vis des non-résidents

• somme des flux nets des exercices antérieurs (M et X)

Position extérieure se compose de 5 rubriques :1. les investissements directs2. les investissements de portefeuille3. les autres investissements4. les produits financiers dérivés5. les avoirs de réserve

→ Une succession de déficits commerciaux (X M) mène à une accumulation d’engagements envers l’étranger : dette extérieure.

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5 Le système de comptabilisation en partie double : inscriptions au débit ou au crédit :

Toute opération qui se traduit par une entrée de devises étrangères dans le pays sera comptabilisée au crédit de la balance des paiements mais à chaque fois qu’une opération se traduit par une sortie de devises, elle sera comptabilisée au débit des différentes rubriques de la balance.→ La somme de tous les crédits devrait être égale à la somme de tous les débits.

Enregistrement au débit et au crédit des opérations dans la balance des paiements (page 291)

Crédit Débit

Compte de transactions courantes

Compte de capital (transferts de capital, acquisitions d’actifs

non financiers)

- Flux financier entrant- Vente de biens et services- Revenus et transferts reçus

- Mouvements d’entrée de devises étrangères / de moyens de paiement

- Flux financier sortant- Achat de biens et services- Revenus et transferts payés

- Mouvements de sortie de devises étrangères / de moyens de paiement

Compte financier↓

1. Investissements directs (+ de 10%)2. Investissements de portefeuille (- de 10%)3. Autres investissements4. Avoirs de réserves.

- Flux d’investissements à destination de l’étranger- Investissements directs par des étrangers en Belgique, achat de titres nationaux ou constitution de dépôts par des étrangers- Retrait d’investissements étrangers par des résidents, vente par des résidents de titres étrangers ou retrait de leurs dépôts

- Flux d’investissements en provenance de l’étranger- Investissements directs par des résidents belges à l’étranger ou constitution de dépôts

- Retrait par des étrangers d’investissements en Belgique, remboursement à des étrangers de titres ou de dépôts intérieurs

Erreurs et omissions nettes

TOTAL DE LA BALANCE DE PAIEMENT EST NUL !!!

6 Flux réels et monétaires :Les flux réels et monétaires ne correspondent pas toujours : l’exportation d’une entreprise belge vers la Chine en novembre ne sera peut-être payée par la Chine qu’en janvier ou février de l’année suivante. Point de vue comptable : dès que l’exportation est effective y aura reconnaissance de dette enregistrée dans la balance des paiements.

104

CHAPITRE 16 : La balance commerciale et la Balance des Opérations Courantes (BOC)

1 La balance commerciale : (compte de transactions courantes)

→ Enregistre les opérations sur biens et services : elle mesure la différence entre exportations et importations de biens et services.

• Si X est supérieur à M : solde positif de la balance

• Si M est supérieur à X : solde déficitaire de la balance

1.1. Les opérations sur les biens : le commerce de biens doit dominer les échanges commerciaux

Les échanges internationaux de marchandises sont classifiés selon la CTCI qui permet de classifier l’ensemble des opérations. Cette classification peut-être déclinée selon plusieurs niveaux (1, 2, 3 ou 4 niveaux), définissant à chaque fois une catégorie plus précise de produits. Les opérations d’exportations sont comptabilisées «free on board» (FOB), c’est-à-dire incluant les frais de transport jusqu’à la frontière du pays exportateur. Les importations sont comptabilisées «cost insurance freight» (CIF), c’est-à-dire incluant les frais de transport et d’assurance jusqu’au port de destination ou jusqu’à la frontière du pays importateur. Les opérations sur marchandises sont de trois types :

• les marchandises ;

• le travail à façon : ce sont les opérations qui donnent lieu à des opérations de transformation d’un produit exporté vers un autre pays, sans qu’il y ait transfert de propriété. La marchandise reste la propriété du pays exportateur et y revient après transformation. Ce qui sera finalement enregistré dans la balance commerciale, ce sera la valeur ajoutée créée dans le pays importateur ;

• les réparations : ici également, la distinction est opérée sur la base du non-transfert de propriété.

1.2. Les opérations sur services : inférieurs aux opérations sur les biens

• Transports : aériens, maritimes, autres, ...

• Voyages : tourismes, déplacements professionnels, ...→ Ce sont les postes les plus importants. Les opérations sur services restent donc largement inférieures aux opérations sur marchandises.

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2 La balance des opérations courantes : opérations menées sur l’économie réelle

L'angle d’approche : les déséquilibres conjoncturels :

• une forte croissance dans un pays stimule les importations et peut donc déséquilibrer la BOC.

• une politique déflatoire diminue les importations et peut dégager un solde positif de la BOC.

2.1. Les revenus : Rémunérations des salariés :

• versée par des employeurs non-résidents à des résidents (même les institutions internationales) → Crédit

• versée par des employeurs résidents à des non-résidents (même les institutions internationales) → Débit

Revenus des investissements (de la propriété) :

• investissements directs

• investissements de portefeuille

• autres investissements (achat d’actions dans une société française donc au sens financier et non de FBCF)

→ Au crédit : opération étant une entrée de revenus→ Au débit : opération étant une sortie de revenus

2.3. Les transferts courants : Secteur des administrations publiques :

• contribution UE → Débit

• aides et financements communautaires → Crédit

• pensions → Débit

• prélèvements, cotisations

• subventions et dons

◦ entrée des devises → Crédit

◦ sortie de devises → Débit

Autres transferts :

• transferts des migrants (salarié étranger résidant en Belgique envoie une partie de son salaire au Maroc → Débits

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2.3. La balance des opérations courantes de l’eurozone et des Etats-Unis : Excédent du compte des transactions courantes : les résidents belges ont vendus à l’étranger plus de biens et services qu’ils n’en ont acheté (ont reçu de l’étranger plus de revenus et de transferts qu’ils n’ont payé).Augmentation du compte courant : alors augmentation des avoirs dans le compte financier. Enregistré au débit de la balance des opérations financières (contre-partie de l’excédent).

• Solde positif de 1 et 2 : entraîne une augmentation des avoirs dans le compte financier.

• Solde négatif de 1 et 2 : entraîne une augmentation des engagements dans le compte financier → crédit

3 Le compte de capital : opérations menées sur l’économie réelle

→ Subventions et dons pour le financement d’investissementsTransferts de capital : biens meubles et immeubles transférés par les migrants quand changement de résidence.

Acquisition ou cession d’actifs non financiers non-produits (brevets, licences, droits d’auteur, etc.)

4 Le compte financier : contre-partie des opérations menées sur le compte courant et de capital

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→ Un solde négatif du compte des transactions courantes et du compte de capital entraîne une augmentation des engagements dans le compte financier : elle apparaîtra au crédit de la balance des opérations financières.→ Un solde positif du compte des transactions courantes et du compte de capital entraine une augmentation des avoirs dans le compte financier.

4.1. Les investissements directs : Ils désignent l’opération effectuée par un investisseur afin d’acquérir, d’accroître ou de liquider un intérêt durable dans une entreprise et de détenir (ou de liquider) une influence dans sa gestion ou la capacité de l’exercer./!\ L’investisseur détient minimum 10% du capital social de l’entreprise investie.

Inscriptions dans la balance des paiementsInvestissements directs de la Belgique à l’étranger → créances sur entreprises non résidentes

Investissements directs de l’étranger en Belgique = engagements envers entreprises non-résidentes

• Débit: augmentation des avoirs (des investissements directs de la Belgique à l’étranger)

• Crédit : diminution des avoirs (la Belgique retire des investissements directs à l’étranger)

• Crédit : augmentation des engagements (investissements directs étrangers en Belgique)

• Débit : diminution des engagements (les étrangers retirent des investissements de Belgique)

4.2 Les investissements directs étrangers : L’intensité des investissements directs, mesurée comme le rapport de la moyenne des investissements directs étrangers (IDE) au PIB, est un indicateur permettant d’évaluer l’intensité des délocalisations ou relocalisations.→ Les délocalisations d’entreprises ne sont pas aisément identifiables au plan macroéconomique. En effet, pour qu’il y ait délocalisation au sens où on l’entend généralement, il faut qu’il y ait simultanément, ou du moins dans un intervalle de temps relativement court :

• fermeture d’un site d’exploitation, d’un département d’une entreprise.

• transfert de la production vers un autre site d’exploitation de la même entreprise, dans une autre entité économique.

Il n’est dès lors possible que d’approcher les délocalisations de manière imparfaite et partielle en utilisant certains indicateurs, dont les IDE, du moins lorsque ceux-ci sont des IDE verticaux ou de délocalisation : «lorsque les firmes s’intègrent dans une perspective de division internationale des processus de production»

108

4.3. Les investissements de portefeuille : peuvent être fluctuants→ L’investisseur détient moins de 10% du capital social de l’entreprise investie.Il s'agit d'opérations sur titres (sauf les titres représentatifs d’ID) effectués par des résidents avec des non-résidents :

• achat ou ventes de titres nouvellement émis

• achats et ventes sur le marché secondaire

→ Achats = négatif : Débit

→ Vente = positif : Crédit

4.4. Autres investissements : flux financiers n’étant pas ce qui a été cité

Avoirs (débits) Engagements (crédits)

• Crédit commerciaux accordés aux non-résidents

• Prêts 1. des autorités monétaires2. des administrations publiques3. FMI (institutions financières et

monétaires)

• Crédits commerciaux accordés par les non résidents

• Prêts 1. des autorités monétaires2. des administrations publiques3. FMI

4.5. Les produits financiers dérivés : Produits financiers qui n’ont pas encore été vus (aux contours mal définis) : primes sur options, gains ou pertes sur les opérations sur le marché à terme.

4.6. Les avoirs de réserve : une partie des actifs des BC→ Détenus par les autorités monétaires pour mener la politique de change des autorités monétaires. Ils constituent une partie des actifs des banques centrales.La balance enregistre les variations (+ ou -) du stock des avoirs de réserve :

• les variations des avoirs en or de la BCN

• les variations des droits de tirage spéciaux (DTS) :

➔ au débit les DTS acquis (entrée de devises).

➔ au crédit (augmentation des avoirs)

• les variations de réserve auprès du FMI

• la variation des réserves en devises

➔ au débit : augmentation de la quantité de devises détenue par les autorités.

➔ au crédit : diminution de la quantité de devises détenue par les autorités

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5 Erreurs et omissions nettes : corrections pour obtenir un solde nul

Parce que les inscriptions dans la balance des paiements ne se basent pas sur une récolte exhaustive de données.

6 Prêt (emprunt) net au reste du monde :Lorsque la balance des opérations courantes plus la balance des opérations en capital est positive, cela signifie que le pays (ou la zone économique) prête au reste du monde. Ce prêt viendra s’ajouter à ses actifs enregistrés dans la position extérieure.

7 La position extérieure et l’endettement extérieur :Le compte des opérations financières est la contrepartie de la balance des opérations courantes et du compte de capital.La position extérieure a pour objectif de retracer l’ensemble des créances et des engagements des résidents vis-à-vis des non-résidents. Les composantes de la position extérieure sont les stocks correspondant à l’accumulation des flux enregistrés dans le compte des opérations financières. On y retrouvera donc :

• les investissements directs

• les investissements de portefeuille

• les autres investissements

• les avoirs de réserve

→ Elle comptabilise des stocks : dettes vis-à-vis du reste du monde ou créances sur le reste du monde, stocks des avoirs de de réserve, la réserve en devises,... → Elle indique également si le pays est débiteur ou créditeur net vis-à-vis du reste du monde

110

BOC + compte de capital = positive : → le pays (zone économique) prête au reste du monde→ ce prêt s’ajoutera à ses actifs

BOC + compte de capital = négative : → le pays (zone économique) emprunte au reste du monde→ cet emprunt s’ajoutera aux engagements extérieurs enregistrés dans la position extérieur

7.1. Les investissements directsDans le compte des opérations financières, ce sont les accroissements ou les diminutions des participations directes dans des entreprises étrangères par des résidents ou dans des entreprises résidentes par des non-résidents. La position extérieure globale comptabilise les stocks, ce sera donc le total des participations directes des résidents dans des entreprises non résidentes et le total de celles des non-résidents dans les entreprises résidentes.

7.2. Les investissements portefeuilleCe sont les placements ou emprunts de long terme des résidents dans des actifs financiers de long terme émis par des non-résidents et, inversement, les placements effectués par des non-résidents dans des actifs financiers de long terme émis par des résidents : institutions bancaires et financières, pouvoirs publics (émission d’obligations d’Etat...).

7.3. Autres investissementsCe sont des avoirs ou des engagements à court terme. Dans le cas de la Belgique, du point de vue des engagements, ce sont les dettes auprès des institutions financières et monétaires et les dépôts bancaires des non-résidents qui constituent près de 90% du poste «Autres investissements». Du point de vue des actifs, le poids de ces deux postes est similaire mais ce sont les prêts des institutions et monétaires aux non-résidents qui prédominent.

7.4. Avoirs de réservesIl s’agit des réserves à la disposition des autorités monétaires pour mener leur politique monétaire. Ces avoirs de réserve sont nécessairement uniquement des avoirs et non des engagements.

8 Position extérieure globale et endettement extérieurL’importance de la dette extérieure pour certains pays, principalement les pays en développement, est souvent évoquée. La dette extérieure ne constitue pas une composante distincte de la PEG, mais elle peut être calculée par addition des composantes de la PEG autres que le capital social.

• les pays à plus faible niveau de développement (et les pays d’Amérique latine et les caraibes) sont très endettés vis-à-vis du reste du monde

• le remboursement de la dette extérieure est dramatique pour les pays à plus faible revenu (surtout que la part de la dette exigible à moins d’un an peut atteindre jusqu’à 30% du total de la dette)

• divers solutions pour alléger la dette : taxe sur les transactions financières internationales, taxe Tobin.

111

CHAPITRE 17 : Les déterminants de la balance commerciale et de la Balance des Opérations Courantes (BOC)

La balance commerciale résulte :

• d’une multitude de flux et variations de volumes échangés

• de changements de prix intérieurs et extérieurs

• des taux de conversion entre les devises dans lesquelles les échanges sont effectués

On étudie le rééquilibre de la balance des paiements courants d’après les différents régimes de taux de change puisque nos échanges sont encore régis par :

• le système des taux de change flexible avec la plupart des pays du reste du monde

• un système de taux de change fixe (ou semi-fixe) avec les nouveaux entrants dans l’UE et le Danemark

Éléments expliquant une possible détérioration (M > X) :

• le volume des importations peut s’être accru tandis que celui des exportations peut avoir diminué.

• le prix des importations peut s’être accru / celui des exportations peut avoir diminué

• le taux de change peut s’être modifié vers une dépréciation ou dévaluation de la monnaie nationale, rendant les importations plus coûteuses quand elles sont exprimées en monnaie nationale

La balance commerciale :

1 Volume (quantité) des importations et des exportations : X

Le volume des exportations est fonction : Le volume (ou la quantité) des exportations est fonction essentiellement de l’évolution de la demande mondiale et de sa structure. Les fluctuations conjoncturelles (récession-expansion) vont affecter à court terme l’évolution des exportations. A plus long terme, l’orientation de la structure des échanges commerciaux mondiaux est déterminante.L’élasticité prix de la demande mondiale est un autre facteur déterminant les volumes échangés. Les produits pour lesquels la concurrence internationale est forte, parce qu’il y a de nombreux producteurs présents sur le marché, ou pour lesquels les produits de substitution sont abondants auront une élasticité prix élevée et tout mouvement de prix se traduira par des modifications des volumes exportés. Le volume des importations est essentiellement fonction de l’évolution du revenu intérieur, via la propension marginale à importer. Dans les économies fortement ouvertes, comme c’est le cas pour la Belgique, toute variation du revenu national se traduira par des variations importantes des importations. L’effet des variations du revenu sur les quantités importées dépend, d’une part, de la structure de la demande intérieure et, d’autre part, de l’origine de la variation du revenu.

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px * X - tx de change * pm * M

2 Prix des exportations (en €) : px

• Les prix des exportations sont tributaires des prix intérieurs, auxquels s’appliquent les différents taux de change. C’est en effet le prix payé par l’importateur qui détermine les quantités exportées.Les prix intérieurs sont fonction de :

• la composition du panier d’exportations → les prix dépendent de l’évolution des prix de ce panier. Certains prix sont très sensibles aux fluctuations de l’offre et de la demande (produits énergétiques, matières premières) ou aux conditions climatiques (produits agricoles).

• l’évolution des couts de production → salaires, énergie, utilisation du capital.

• le taux d’inflation → une augmentation intérieure des prix se répercutera sur nos prix à l’exportation du fait de l’augmentation des coûts de production (salaire, taux d’intérêt, matières premières et autres)

• le taux de change → déterminera le prix payé par l’importateur (l’importateur étranger payera plus de dollars si l’euro est fort).

• les droits de douane, quotas → limitations des exportations.Le taux de change déterminera le prix payé par l’importateur. L’application de droits de douane par les pays importateurs va naturellement modifier le prix final payé par le consommateur final et influencer en conséquence ses décisions de consommation.

3 Prix des importations (en devises étrangères) : pm

Les prix des importations sont fonctions :

• de l’évolution des prix des partenaires commerciaux

• du taux de change → c’est le prix exprimé en monnaie nationale qui importe (du point de vue de la balance commerciale et de l’élasticité-prix de la demande intérieure).

• de la structure du panier d’importation → les prix dépendent de l’évolution des prix de ce panier. Certains prix sont fort sensibles aux évolutions du marché (la hausse des prix énergétiques permis de diminuer l’excédent commercial / d’aggraver le déficit) d’un grand nombre de pays non producteurs.

4 Les termes de l’échange : Ipx / Ipm

→ Indique l’évolution du prix moyen relatif des X par rapport au prix moyen relatif des M.

• Amélioration des termes de l’échange : quand la valeur de l’indice augmente.

• Détérioration des termes de l’échange : quand la valeur de l’indice diminue.Pour conserver une balance commerciale inchangée face à une évolution des prix des M plus forte que les X : soit on augmente la quantité de biens exportés, soit on réduit la quantité de biens importés

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5 Taux de change : détermine le prix payé en devises

Les taux de change sont généralement exprimés en monnaie nationale : la quantité de monnaie nationale nécessaire pour acquérir une unité de devise étrangère. Le taux de change peut également être exprimé comme le rapport entre la monnaie nationale et la devise étrangère. Les taux de change influencent la balance commerciale parce qu’ils déterminent le prix en devise payé pour les importations. Une monnaie s’apprécie (se déprécie) si son prix exprimé en monnaies étrangères augmente (diminue).Lorsque la monnaie s’apprécie, le prix payé en monnaie nationale diminuera : nos importations seront moins coûteuses, à quantités égales.Par ailleurs, un prix plus faible aura également comme conséquence un accroissement des quantités importées. En revanche, le prix exprimé en monnaie étrangère de nos exportations sera plus élevé et par conséquent, du point de vue des quantités échangées, cela va entraîner une diminution des exportations. Une dépréciation ou une dévaluation auront l’effet opposé.Taux de change effectif : indice obtenu en calculant l’appréciation ou la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux différentes devises en pondérant par leur poids dans nos échanges commerciaux. Celui-ci ne tient pas compte de l’évolution différenciée des prix. Si les prix ont augmenté plus fortement dans l’économie nationale que dans le reste du monde, cela aura le même effet sur les échanges qu’une appréciation de la monnaie : cela diminuera les quantités de biens nationaux que le reste du monde pourra acquérir pour une même quantité de devises.

Si le taux de change effectif réel augmente, la position concurrentielle se détériore parce que les prix des exportations deviennent plus élevés et l’économie perdra des parts de marché.→ évolution de la valeur de l’unité monétaire nationale par rapport aux autres monnaies.→ taux de change effectif nominal x (pi / px) → nominal car il ne tient pas compte de l’évolution différenciée des prix (inflation ou appréciation de la monnaie ça revient au même)/!\ C’est le marché qui décide de la valeur de la monnaie.

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Taux de change effectif réel = taux de change effectif nominal x (pi/px)

6 La compétitivité externe : Capacités d’une économie à maintenir et accroître ses parts de marché (cruciale pour une économie très ouverte).

6.1. La compétitivité-prix : l’évolution des coûts + taux de changeLe coût salarial détermine en partie le prix unitaire des exportations. Le coût unitaire par unité produite inclut le coût salarial et la productivité du travail : organisation du travail, niveau de qualification et compétence du facteur travail. L’autre élément de la compétitivité prix est le taux de change.Depuis 1996 la norme salariale cadenasse la négociation salariale sectorielle : limite maximale fixée à l’augmentation des salaires durant les 2 ans de validité des accords interprofessionnels conclus entre employeurs et représentants syndicaux au niveau fédéral. Cette limite inclut :

• le mécanisme de liaison des salaires à l’indice des prix

• l’inflation (afin de maintenir le mécanisme d’indexation automatique des salaires)La norme salariale s’inscrit dans le cadre de l’instauration de la monnaie unique : depuis la fixation des parités entre l’ancienne monnaie nationale et le futur euro, toute autonomie de la politique de change a été supprimée pour interdire des ajustements de compétitivité intra-européenne par les mécanismes de dévaluation.

6.2. Les autres facteurs de compétitivité prix :

• Les dépenses en R et D → conditionnent les capacités futures à développer de nouveaux produits compétitifs sur le marché européen et mondial (contenu innovant en technologie et qualité du produit).

• Facteur de productivité du travail → le niveau de qualification et de compétence de la main-d’œuvre. Le renforcement du capital humain est un objectif primordial dans la recherche d’une meilleure compétitivité.

• Structure panier

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CHAPITRE 18 : Balance des paiements et régime de change

Mécanismes de rééquilibrage de la BOC :

• des relations macroéconomiques et monétaires Y = C + I + G + (X-M)• série de mécanismes économiques (effet monnaie / revenu / prix) .

Ce rééquilibre dépend du système de taux de change (flottant ou fixe).1. Taux de change fixe : parités fixées, intervention des autorités monétaires,

dévaluation et réévaluation. → L'euro2. Taux de change flottant : offre et demande de devise détermine le taux de

change.→ Les trois effets se produisent quel que soit le système de taux de change.

1 L’effet « monnaie » :Supposons X > M. L’exportation fait entrer des devises dans le pays. La masse monétaire croit. Supposons ΔM partiellement en MT et en ML.

1. MT ↑ → Y ↑ → Importations ↑ → rééquilibre de la BOC2. ML ↑ → i ↓ → I ↑ → Y↑ → Importations ↑ et ML ↑ → i ↓ → sortie de capitaux.

Une sortie de capitaux équivaut à une augmentation des importations.

2 L’effet « revenu » : multiplicateur keynésienSupposons une BOC excédentaire : ΔX. Quel effet sur le revenu national ?L’accroissement du revenu national aura un effet sur les importations et la BOC retrouvera son équilibre.Selon que l’économie est très ouverte ou moins ouverte, l’effet sera faible ou important.En économie ouverte : c =0,8 et m= 0,6En économie fermée : c=0,8 et m=0,2

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3 L’effet « prix » :Supposons BOC excédentaire : ΔX > 0Les prix intérieurs augmentent et donc les prix des marchandises exportées. → le surplus se résorbe.L'ampleur de la diminution est fonction de l'élasticité des quantités exportées par rapport aux prix à l'exportation.

4 L’effet « taux de change » : joue différemment selon que le change est fixe ou flottant

4.1. Taux de change flottant / fluctuant : monnaie fluctue selon l’offre et la demande

Soit un importateur européen et un exportateur US.L’importateur européen doit payer l’exportateur en $ → il achète du $ via sa banque → la demande de $ ↑Lorsque l’US importe il paye également les produits européens en $ → l’offre de $↑→ Sur le marché, une demande en dollars est confrontée à une offre en de dollars et il en résulte un certain prix du $ exprimé en €.

Quand la demande mondiale de l’ensemble des productions d’un pays croit, le cours de sa monnaie à tendance à augmenter. Si la demande US de produits européens augmente, il y aura une hausse de l’offre de $ sur le marché du $ qui se traduira par un déplacement de l’offre de $ vers la droite.

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Un taux d’inflation que est plus élevé dans un pays que dans le reste du monde, déprécie la monnaie de ce pays. En cas d’inflation aux USA, les prix es biens américains augmentent de même que les prix des biens américains exportés.→ XUSA ↓ → D1 se déplace vers D2. → Le cours du $ baisse→ Les modifications de taux de change permettent à elles seules de retrouver l’équilibre sur les marchés.Dans un système de taux de change flottant : le rééquilibre est automatique (les mécanismes du marché rétablissent l’équilibre à condition qu’aucun autre élément ne perturbe le retour à l’équilibre).

4.2. Système de parités fixes : on ne laisse pas la monnaie fluctuer

La Banque centrale intervient sur le marché des devises :

• achète sa monnaie (si elle est menacée) sur le marché monétaire.

• vend sa monnaie si elle est surévaluée par rapport à une autre monnaie du système/

Si cela ne suffit pas : Le pays peut proposer une Dévaluation de sa monnaie : Première phase : • ∆ X > 0 la dépréciation ou dévaluation entraîne (si les rapports des prix ne se

modifie pas) une diminution du prix des X exprimées en devises étrangères. Via l’élasticité prix des exportations, ∆ X < 0

• ∆ M < 0 la dépréciation ou dévaluation entraîne (si les rapports des prix ne se modifie pas) une augmentation du prix des M exprimées en monnaie nationale. Via l'élasticité prix des M, ∆ M < 0 par substitution d’une partie des importations vers des produits nationaux

• ∆pm > 0 pm M augmente c’est-à-dire que la facture des importations augmente.

Dévaluation : conditions de Marshall – Lerner :

• Mesures d’accompagnement de politique économique conjuguant l’effet prix et l’effet quantité.

• Quand la BOC est à l’équilibre, les conditions pour qu’une dévaluation amène à une BOC à l’équilibre est ηx + ηm > 1

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Dévaluation : courbe en J :

• Effet prix immédiat en coût des importations

• Effet volume des importations intervient plus tard

• Effet volume des exportations intervient plus tard

Deuxième phase :• ∆ pm > 0 donc p > 0 : inflation

• ∆ px > 0 et ∆ X < 0

• besoin de mesures d’accompagnement

prix (salaires, contrôle des prix)

demande (politique déflatoire : contraction de Y → contraction de M)

• dévaluation FB en 1983

dévaluation de 12,5%

blocage des prix et salaires (suspension de la liaison des salaires à l’indice des prix)

4.3. Avantages et désavantages des cours de change fluctuants :

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Cinquième partie : La politique économique

Dans les économies très développées de type capitaliste les décisions déterminantes en matière économique sont prises par le secteur privé : plus le secteur privé s’étend dans les pays de l’OCDE, moins l’impact des pouvoirs publics est important. Les États sont limités dans leurs politiques économiques pour quatre raisons.

1 L’existence et le renforcement du secteur privé : L’entreprise privée est maitre de nombreuses décisions en matière d’emploi, de politique, d’économie. Dans une économie de marché, ces choix là sont décisifs. Ils déterminent en dernière instance, le taux de croissance et le niveau de chômage. Évidemment, ces choix se font dans un certain environnement sur lequel l'État a prise, mais ce dernier ne décide pas.L’entreprise privée est de plus en plus présente, elle décide de :

• stratégies de croissance ou de repli

• fermer ou étendre ses activités

• licencier ou embaucher

• mener une politique de hauts salaires ou de comprimer au maximum les coûts

• d’investir dans la maison-mère ou de délocaliser ses investissements

• fusionner ou rester autonome

• choisir telle ou telle technique de production

• mener une politique de dividende ou d’autofinancer ses installations

• etc

2 Le poids de la méso-économie :Méso-économie : les firmes transnationales et leur sphère d’influence. La concentration dans la plupart des sphères de production de biens aussi bien que dans les sphères de production de services s'est accentuée. Sphère d’influence : marché intérieur (liens privilégiés avec des PME et les sous-traitants) et marché mondial (liens privilégiés avec des filiales à l’Est ou au Sud avec leurs fournisseurs).→ Gros pouvoir d’influence de la méso-économie sur les Gouvernements nationaux et instances internationales (difficile de savoir si une décision de l'État est autonome ou induite).

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3 L’influence des structures supra-étatiques : surtout la Commission européenne et la BCE

Dans le passé, les véritables décideurs furent les grandes firmes qui, en situation de crise structurelle, ont fait appel au secteur public pour réguler les marchés. Les gouvernements nationaux ont parfois tendance à s’abriter derrière la Commission européenne pour mieux faire accepter les politiques d’austérité qu’ils mettent en place. Alors qu'il est important de préciser que tous les gouvernements de la Communauté Européenne ont avalidé préalablement les décisions politiques prises au niveau européen.En matière de fiances publiques, il est d'inspiration libérale → néolibérale.Il y a une convergence fondamentale entre le pacte de stabilité et les politiques économiques des gouvernements nationaux. En outre, le pacte de stabilité se borne à imposer une norme macroéconomique (3%). Si un pays dépassera norme budgétaire, il doit impérativement rééquilibrer ses comptes. Le pacte de stabilité constitue une « contrainte budgétaire dure ». Toutefois, pour atteindre la norme du pacte de stabilité, le gouvernement national choisit la méthode qui lui convient.Depuis le 1999, la BCE fixe les grands déterminants de la politique monétaire et la politique du taux de change. La politique des revenus deviendra la seule arme pour favoriser la compétitivité. Les critères de Maastricht imposent aux États des règles de conduite intangibles. Depuis 2002, un droit régalien, le droit de frapper monnaie, échappe aux gouvernements nationaux de la zone €. Les pressions de la Banque centrale européenne et de la Commission, conjuguées à celles du patronat en Belgique, risquent d’annihiler certaines conquêtes des salariés.

4 Le poids des marchés financiers et monétaires : La libéralisation tous azimuts des mouvements de capitaux et la dérégulation des marchés monétaires et financiers constituent une quatrième limitation aux politiques économiques nationales. Chaque État a délibérément transféré une partie de la souveraineté à un organisme supranational.Dérégulation des marchés monétaires et financiers : les marchés financiers sont débridés et hypersensibles (→ ils s’emballent à la moindre rumeur, au moindre battement d’aile), puissants (→ des milliards de $ peuvent être lancés à l’assaut d’une monnaie), et rapides (→ réagissent au quart de tour.)Les structures de ces marchés étouffent toute possibilité d’autonomie des Gouvernements nationaux.

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CHAPITRE 28 : Les objectifs de la politique économique

Changent dans le temps et dans l’espace, dépendent de l’intervention des pouvoirs publics dans l’économie.Après la deuxième guerre mondiale, sous la pression syndicale et sous l’influence de la pensée keynésienne, quatre grands objectifs de politique conjoncturelle sont mis à l’avant-plan :

1. la croissance économique, 2. le plein emploi, 3. la stabilité des prix 4. l’équilibre de la BOC.

D'autres objectifs, moins liés à la conjoncture économique :1. l'égalité sociale → distribution égalitaire des revenus2. satisfaction des besoins collectifs (via le financement étatique)3. disparités régionales 4. croissance durable et les impératifs écologique.

La construction européenne et la création d’une monnaie unique ont privilégié les objectifs:

• stabilité des prix

• l'équilibre de la BOC

• équilibre des finances publiques (peu importe la conjoncture)

• diminution du déficit public

1 Le plein emploi :Après la 2e GM : objectif plein emploi → Traité de Rome. Mais les pays ont connu de rares périodes de plein emploi. Il y a plutôt du chômage avec des alternances de situations de plein emploi relatif.Depuis 1973 (1e choc pétrolier) : chômage dans tous les pays industrialisés ( = problèmes au niveau de l’emploi)

1.1. Le chômage conjoncturel : L’économie évolue de manière cyclique.Il y a toujours un peu de chômage frictionnel parce qu'il y a des fermetures d’entreprises sans créations d’emploi immédiat (travailleurs expulsés de l’entreprise en faillite attendent avant de retrouver autre chose).

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Le point C est une situation de dépression / récession : croissance zéro ou légèrement négative → ça va de pair avec un chômage croissant + inflation faible.(Une politique de relance peut alors améliorer les choses).

1.3. Le chômage structurel : ici particulièrement

Il s’agit du chômage lié à des structures industrielles vieillies. Celles-ci peuvent entrainer des fermetures d’entreprises en cascade qui mettent des milliers de travailleurs au chômage. Pour d’innombrables raisons – l’introduction massive de l’informatique dans le tertiaire, l’exacerbation de la concurrence internationale qui comprime les coûts salariaux et donc le volume de la main d'œuvre, le déficit budgétaire qui réduit les dépenses de l'État – le tertiaire n’assure plus cette fonction avec la même ampleur.

1.4. Le chômage naturel / volontaire : chômage frictionnel et structurel

L’explication néoclassique du chômage est dominante dans les milieux académiques et fonde les mesures de politique économique luttant contre le chômage.

A. L'offre et la demande de travail : repartir de là pour comprendre le chômage naturel

LD : demande du facteur travail par les entreprises → augmente si les salaires baissent LS : offre du facteur travail par les travailleurs

• la population active

• résulte d’un choix entre le travail (l’effort requis) et les loisirs

• augmente si le salaire est élevéW : niveau moyen des salaires.

→ On suppose une relation linéaire (droite) où la quantité de travailleurs demandés croît si les salaires baissent. (Pente de la droite : Nord- Ouest – Sud-Est). Si le coût salarial diminue, l’entreprise produira des biens moins chers qui s’écouleront plus facilement sur le marché. En revanche, quand les salaires augmentent, l’entreprise n’embauche plus.LS (labour supply) représente l’offre de travail potentielle, c’est-à-dire la population active (labour force en anglais) qui comprend les personnes en âge de travailler et, parmi celles-ci, celles qui désirent travailler. On admet que le désir de travailler sera plus grand si le salaire est plus élevé et par conséquent, la droite va du Sud-Ouest au Nord-Est. → Tout point de la courbe LS représente le plein emploi absolu à un niveau de salaire donné.

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LS’ représente la population active occupée, c’est-à-dire la fraction de la population active qui a trouvé un emploi. On estime, ici également, que si les salaires augmentent, un nombre plus élevé de travailleurs acceptera un emploi.E représente le point d’équilibre entre la demande et l’offre réelle de travail, il correspond au salaireW* et au nombre de travailleurs occupés N*.EF représente le chômage naturel au niveau de salaire W*. Ce chômage est volontaire : seuls N* de travailleurs acceptent de choisir de travailler au salaire W*.→ Les auteurs néoclassiques incluent dans ce chômage naturel, le chômage frictionnel et le chômage structurel.

B. Appréciation critique du raisonnement néoclassique : La pensée néoclassique préconise une baisse des salaires de W* à Wo pour retrouver le plein emploi. Les arguments en faveur de cette politique salariale :

• si les salaires baissent → la compétitivité de l’économie croit → les entreprises trouvent de nouveaux débouchés → l’emploi augmente (trop simpliste)

La pensée néoclassique ne tient pas compte du salaire comme revenu. Elle le perçoit uniquement comme un coût. Or si les revenus salariaux diminuent, la consommation privée va baisser, ce qui va déprimer l’économie.

Écoles classique et néoclassique

→ Ce sont les trois grands courant de la pensée libérale.

- L'école classique (XVIIIé – XIXé → Ricardo, Smith, Mill) cherche à appliquer aux phénomènes économiques la démarche propre aux sciences exactes. Ils cherchent à rendre compte du phénomène le plus marquant de leur temps : l'accroissement du rythme du développement économique. → Théorie de la croissance.

- L'école néoclassique (1870 à 1934) se consacre aux aspects statiques de l'allocation optimale des ressources rares et à l'optimalité des mécanismes de marché. Les prix s'ajuste en fonction de l'offre et de la demande sur le marché → Théorie des prix.

- Keynésianisme de 1935 à 1070.

→ Actuellement, on retourne vers les théories néoclassiques.

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C. La pensée néoclassique et la réalité : La pensée néoclassique n’a pas de vertu explicative en matière de chômage. Si elle ne permet pas de rendre compte de la vie économique, c’est fondamentalement parce que les hypothèses de départ ne tiennent pas la route sur le plan théorique. Réduire le fait de travailler ou non à un choix entre travail et loisir n’a pas de sens. Vouloir expliquer le chômage structurel, persistant et massif, par les seuls éléments «prix du travail» et «quantité de travail» n’est pas réaliste. Le salaire-poche constitue approximativement la moitié du coût patronal d’un travailleur. Ce qui signifie qu’un travailleur occupé consent à travailler la moitié de son temps pour lui (salaire-poche) et l’autre moitié pour la société, principalement pour les autres salariés. Travailler, c’est bien plus que «gagner sa croûte», c’est en même temps participer activement à la vie sociale, être socialement utile et jouir d’une reconnaissance sociale.

D. La pensée néoclassique et la théorie : Cette pensée n’explique pas et ne résorbe pas le chômage structurel malgré les lois proposées (réduction du coût salarial direct et indirect, primes à l’embauche, flexibilité du travail, etc). Cette pensée ne rend pas compte de la réalité économique parce que les hypothèses de départ sont irréalistes :

• insensé de réduire le fait de travailler ou non à un choix entre travail et loisir

• par contre le salaire est important quand on choisit un travail plutôt qu’un autre

• explication du chômage structurel persistant / massif via le prix et la quantité de travail alors que ça va au-delà de simplement gagner sa croûte (c’est participer à la vie sociale, être socialement utile, reconnaissance sociale).

2 La stabilité des prix :

La stabilité des prix est liée à l’équilibre de la balance des opérations courantes des paiements et à la défense de la monnaie. L’inflation n’est jamais socialement neutre.Un taux d’inflation élevé a des conséquences sociales qui frappe :

• les revenus fixes (détenteurs d’obligations, de fonds d’Etat, de compte d’épargne, etc.)

• les transferts aux ménages (pensions, bourses, allocations familiales, etc.)

• les revenus non indexés (professions libérales, agriculteurs, etc)

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2.1. Pull-inflation : inflation par la demande

Egalement dénommée « inflation par la demande ».

• la demande finale (C + G + I + (X-M)) croît mais pas l’offre

• l’offre est inélastique → situation de plein emploi (K et L ne peuvent varier) → inflation

On pourrait considérer que les chômages frictionnel / structurel / technologique (dû à l’introduction de l’informatique dans les sphères économiques) sont à court et moyen terme irréductibles (sauf mesures de politique économique draconiennes ou en maintenant une croissance élevée pendant une dizaine d’années mais aucun Gouvernement européen n’envisage ça). On peut assimiler le revenu national du plein emploi au revenu national qui correspond à 7% ou 8% du chômage. Alors le raisonnement redevient opérationnel et une augmentation de la demande peut occasionner des poussées inflationnistes.

2.2. Push-inflation : inflation par les coûts

Ces derniers poussent les prix vers le haut. Une augmentation des coûts entraîne un accroissement des prix. Principaux coûts :

1. coûts énergétiques → quand le coût du baril croît, le prix de l’essence à la pompe croît → tous les agents / branches économiques consomment de l’énergie (diffusion si hausse)

2. coûts des matières premières, des produits agricoles → produits de première transformation contiennent beaucoup de matières premières par unité produite → la Belgique importe l’énergie primaire et les matières premières = inflation importée.

3. coût salarial → la part des salaires dans les X belges est > 40%. Une augmentation du coût salarial non compensée par une croissance équivalente de la productivité du travail mettrait en péril la compétitivité de l’économie. → les « policy makers » nationaux n’ont pas de prise sur l’inflation importée, bien sur la régulation salariale (qui se fait niveau national).

4. coût du crédit → les entreprises de production de biens et services travaillent constamment à crédit.

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2.3. Inflation auto-entretenue : A. La spirale inflationniste : effet pull-pushLa pull-inflation augmente les prix : ∆ p1 → ∆ w via indexation des salaires. Cette augmentation des salaires occasionnera à son tour une nouvelle augmentation des prix Δp2. → spirale inflationniste ou effet « pull-push »

B. Les anticipations inflationnistes : que s’il y a un fort taux d’inflation à la baseLes agents économiques – ménages, entreprises - qui prévoient des hausses de prix, adaptent leurs comportements d’aujourd’hui :

• achats anticipés → une entreprise sidérurgique prévoyant une hausse du prix du minerai de fer l’achètera vite et le stockera (accélérant ainsi l’inflation)

• stockage → un ménage prévoyant une hausse du prix se mettra en biens (or, diamant, œuvres d’art, etc.) pour garder leur valeur (accélérant ainsi l’inflation en contractant l’offre)

2.4. L’hyperinflation : prix augmentent de plus de 1000% / an

L'hyperinflation quand les prix montent extrêmement vite à une cadence de plus de 1000% par an.Ce phénomène est dû à de nombreuses causes :

• suppression des subventions étatiques aux produits de consommation courante

• important déficit budgétaire financé par une création de monnaie « pure »

◦ équation de Fischer (MV = PT)

◦ si le taux diminue (récession), l’augmentation de M se répercute sur les prix

• spirale inflationniste et anticipations inflationnistes

3 L’équilibre de la BOC :Une forte croissance dans un pays donné stimule les importations et peut déséquilibrer la BOC. A l’opposé, une politique déflatoire diminue les importations et peut dégager un solde positif de la BOC. Il y a également des déséquilibres structurels :

• Ils peuvent être liés aux structures de production. Les secteurs traditionnels produisent en général des biens régressifs (biens dont la croissance est inférieure à la croissance mondiale moyenne) tandis que les secteurs «porteurs» qui incorporent beaucoup de travail qualifié et beaucoup de recherche-développement produisent des biens progressifs (biens dont la croissance est supérieure à la moyenne mondiale).

• Peuvent également être liés à l’orientation géographique des exportations : La grande exportation contient un pourcentage élevé de biens d’équipements. Si on veut de la croissance et de l’emploi, il faut la favoriser.

• La taille des entreprises constitue également un élément décisif.

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4 La croissance économique :

4.1. DéfinitionPour quantifier la croissance, on a coutume de considérer la croissance du PNB ou du PIB à prix constant. La croissance peut également être considérée sous l’angle du « bien être matériel » des ménages. L’indicateur privilégié est alors la croissance du PNB/hab.

4.2. Croissance et finalité de l’économie

4.2.1. Croissance et bien êtreNécessité croissante de prendre en considérations les aspects qualitatifs. Il faut également adapter la croissance aux contraintes écologiques.

4.2.2. Croissance et équitéL’équité implique une meilleure répartition du revenu national. En période de croissance, on peut y parvenir sans que personne y perde en termes absolus. La croissance dans les pays de l’OCDE va de pair avec une répartition plus inégale des revenus.

4.3. Politiques de croissance et contraintesOn parle de relance quand la politique économique conjoncturelle « tire » l’économie vers le haut.En B’, il y a une situation d’équilibre en sous-emploi. Le revenu du sous-emploi (YSE) correspond à une demande finale trop faible. On peut également parler de crise de sous-consommation. Pour tirer l’économie vers le haut, on réactive les postes de la demande finale qui passent de DF à DF’. Un nouvel équilibre se trouve en A qui correspond au revenu du plein emploi : YPE. AB se dénomme « deflationary gap ».

4.3.1. La contrainte extérieureQuand la balance des paiements courants est en déficit, la relance est périlleuse car tout accroissement du revenu national engendre une augmentation des importations qui peut mettre l’équilibre externe en péril.Pour chaque pays, le poids de la contrainte extérieure dépend de l’ampleur de ses liens avec le reste du monde. Sur le plan tout à fait global, le taux d’ouverture joue un grand rôle.

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• ΔCm/ΔC : croissance des biens et services de consommation importés (Cm) par rapport à la croissance de la consommation privée.

• ΔIm/ΔI : croissances des biens de capital fixe importés (Im) par rapport à la croissance des investissements.

• ΔXm/ΔX : part de la croissance des biens importés par rapport à la croissance des exportations.

Ces trois ratios permettent de connaître l’incidence de l’accroissement de chaque poste de la demande finale sur les importations.

4.3.2. La contrainte prixSi le taux d’inflation est bas et, surtout, si le différentiel d’inflation est à l’avantage du pays une relance ne présente pas trop de risques. Différentiel d’inflation : la différence entre le taux d’inflation national et celui des principaux partenaires commerciaux.La situation peut se tendre quand on se rapproche du plein emploi ou d’un niveau de chômage dont toute diminution entraînerait des poussées inflationnistes en cas de relance (NAIRU).

avec Px : prix des biens exportés

Une augmentation des prix à l’exportation est supportable si X>M

4.3.3. La contrainte budgétaireCelle-ci est d’autant plus forte que le solde net à financer (G-T) est important.Faute de pouvoir augmenter les recettes, on est condamnés à recourir à l’endettement public interne et souvent externe.En supposant que G>T et qu’on veuille quand même augmenter G :

5 Relations entre objectifs :

5.1. Le carré magique : réalisation conjointe des objectifs conjoncturels (croissance, emploi, prix, BOC)

On souhaite accomplir :

• un équilibre interne → forte croissance du PNB, plein emploi, stabilité des prix

• un équilibre externe → équilibre de la BOC

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Interrelations constantes entre les deux équilibres :

• Une situation de dépression classique se caractérise par un chômage important, des prix bas, une croissance zéro ou négative. Une politique de relance s’impose. Elle stimule la consommation et l’investissement.

Ça aura des effets sur la BOC :

• si au départ elle est en déficit, on l’aggravera

• si au départ elle est en surplus, elle tendra vers un équilibre

5.2. Objectifs complémentaires : croissance et emploi :

5.2.1. Historique : 1918 – 1940 – 1970 : forte corrélation entre emploi et croissance.

• En haute conjoncture, une forte croissance stimulait l’emploi et l’économie

• en basse conjoncture, la croissance faiblissait et le chômage, principalement conjoncturel, apparaissait.

Dès 1975 : chômage un peu partout malgré une forte croissance.

B. Relation emploi / chômage dans huit pays de l’OCDE de 1992 à 2005 : 1. Pays sensibles et pays amorphes :

• Pays sensibles : connaissant une croissance économique assez forte et durable pour avoir un impacte positif sur l’emploi (USA, GB, etc).

• Pays amorphes : connaissant une croissance moins forte n’ayant pas ou peu d’impact sur l’emploi (France, Belgique, etc).

Les statistiques de chômage ne fournissent pas d’indications sur le nombre de pré-retraités, ni sur le nombre de personnes exclues du chômage.

2. Décalage entre emploi et croissance :

• Quand la croissance redémarre → effet positif mais décalé sur l’emploi (min 4 trimestres).

• Quand la croissance tend vers 0 / est négative → effets plus importants sur l’emploi.

→ Les entreprises embauchent lentement lors d’une reprise économique mais licencient plus vite quand la production se contracte.

130

3. Croissance, emploi et environnement macro-économique :Pas possible d’isoler les sous-ensemble croissance et chômage des autres éléments macro-économiques.Les pays de l’UE qui désiraient entrer dans la zone euro en 01/09 et qui menaient donc une politique budgétaire restrictive, ont diffusé leur déflation (donc sont amorphes avec un taux de chômage élevé).On explique pas le taux de chômage seulement d’après la relation entre emploi et croissance (aussi tenir compte de la durée du travail, de la flexibilité, de l’abaissement du coût salarial, etc).

4. Croissance, emploi et durée du travail :Emploi : nombre de personnes en emploi.Taux d’emploi : mesure la capacité d’une économie à offrir un emploi à toute sa population en âge de bosser.Taux de chômage : personnes désireuses de bosser vu les conditions socio-économiques – la demande de travailDurée du travail :

• durée conventionnelle → temps plein

• durée effective → temps partiel / temps plein

• durée du travail annuelle, sur la carrière

▪ crédit-temps

▪ formation

▪ compte épargne - tempsLe contenu en emploi de la croissance dépend de la durée du travail.

5. Croissance nécessaire à la stabilisation du taux de chômage : A l’aide de modèles économétriques, on peut déterminer, pour différents pays, un taux de croissance nécessaire à la stabilisation du chômage. Il est vraisemblablement plus favorable pour un pays de connaître trois années de suite une croissance de 2 à 3%, que d’avoir une première année 3,5 à 4%, une deuxième année 1 à 2% et une troisième année 1 à 2%.→ Le chômage ne se réduit pas à la vitesse à laquelle monte la croissance (loi d’Okun).

131

Volume de travail = emploi * durée du travail

6. Conclusion :

L’analyse du tableau permet de dégager certaines pistes de réflexion :

• Une croissance négative ou proche de 0 est immédiatement destructrice d’emploi.

• Une croissance positive est créatrice d’emploi à condition qu’elle atteigne un certain seuil et qu’elle perdure un certain temps.

• Les pays amorphes de l’Union européenne ne connaîtront vraisemblablement pas des taux de croissance de plus de 3,5 à 4% pendant quelques années consécutives.

Tabler uniquement sur la croissance pour résoudre le problème du chômage semble donc illusoire.Dans ses conclusions, R. Plasman arrive à une constatation similaire : «Il n’existe pas de taux de croissance pouvant être maintenu sur une période suffisamment longue qui soit suffisant pour atteindre à nouveau le plein emploi».

132

5.3. Croissance, emploi et révolution informaticielle : sont interconnectés

→ La révolution informaticielle envahit toutes les sphères économiques.

• Dans l’agriculture : seul l’élevage n’est que partiellement automatisé. Certaines activités sont mécanisées mais pas automatisées (c’est l’homme qui conduit le tracteur).

• Dans les secteurs manufacturiers traditionnels (chimie, pétro-chimie, sidérurgie, fabrications mécaniques, textile, confection, agro-alimentaire) : robotisation et automatisation progressent vite.

• Dans le secteur des services : insertion de l’informatique. S’agit des deux sphères de circulation du capital (intermédiation financière donc banque, crédit et intermédiation commerciale donc les services de transports, les télécommunications, les services non marchands ou para-marchands).

Les fusions, absorptions, coopérations entre grandes entreprises engendrent des restructurations qui ont presque toujours un effet downsizing, Il faut rationaliser, comprimer les coûts, éviter les doubles emplois, coordonner des activités jadis indépendantes l’une de l’autre...La révolution informaticielle engendre des redéploiements industriels et des restructurations dans le tertiaire. Elle permet les privatisations. La concurrence sur le plan international force à la compétitivité.

5.4. Révolution informaticielle, plein emploi et réduction du temps de travail : Le plein emploi va de pair avec un statut du travail qui respecte la dignité humaine. Il faut un minimum de sécurité d’emploi. Il faut donc tendre vers du plein emploi et du bon emploi. Réduction du temps de travail signifie une réduction hebdomadaire du temps de travail d’un salarié à plein temps. Cette réduction du temps de travail s’accompagne impérativement d’une embauche supplémentaire, qui seule, permet de diminuer le chômage.L’incidence d’une réduction du temps de travail a été notamment étudiée par la Belgique avec le modèle DRY (Plasman, 1992) selon les hypothèses suivantes : une réduction du temps de travail de 2,5% par an pendant quatre ans ; le maintien du salaire mensuel, le maintien de la durée d’utilisation des équipements A moyen terme, l’emploi augmenterait de 4,88% et la croissance de 0,55%13. Les autres modèles fournissent des résultats similaires.→ La réduction du temps de travail diminuerait nettement le chômage.Quand la révolution informaticielle pénétrera dans toutes les sphères de l’économie, il est plausible de considérer que, par rapport aux décennies soixante-dix et quatre-vingt, deux éléments fondamentaux se modifieront :

• D’abord, la productivité du travail aura tendance à croître plus rapidement.

• Ensuite, la croissance sera plus soutenue et, par conséquent, la demande globale des biens et services augmentera.

133

Dans ces conditions, il est possible de réduire le temps de travail hebdomadaire, de maintenir le salaire mensuel et d’accroître la durée d’utilisation des équipements. Dans le secteur industriel comme dans le secteur des services, la durée d’utilisation des biens d’équipements peut être augmentée.L’augmentation de la productivité des facteurs de production capital et travail peut alors compenser l’augmentation du salaire horaire et le coût par unité produite peut rester constant alors, voire diminuer.La réduction du temps de travail hebdomadaire couplée à l’accroissement de la durée d’utilisation des équipements permet de concilier les préoccupations patronales liées à la compétitivité et les préoccupations syndicales liées aux rémunérations et à l’emploi.

5.5. Objectifs contradictoires : stabilité des prix et plein emploi : A. La courbe de Phillips « classique » :

En termes de marché du travail, le raisonnement est simple : quand l’offre de force de travail est excédentaire (chômage) par rapport à la demande de force de travail émanant des entreprises, le prix de la force de travail (salaire) aura tendance à se situer à un niveau bas. A l’inverse, lors d’une tension sur le marché du travail (plein emploi), le salaire se redresse. Marx faisait approximativement le même raisonnement en disant qu’une «armée de réserve» du travail pesait sur les salaires.

Dans une seconde version qu’on qualifie de «réinterprétation de la courbe de Phillips», on passe de la relation «salaires-chômage» à «prix-chômage». Cette nouvelle courbe de Phillips se vérifie la plupart du temps dans les principaux pays de l’OCDE. Elle n’exprime rien d’autre que certaines caractéristiques des cycles conjoncturels : en période de surchauffe (boom), les prix montent vite et l’emploi atteint son maximum ; en période de dépression, le chômage règne tandis que les prix sont déprimés.

• l’ancienne interprétation à partir des axes Δw / w et chômage.

• la nouvelle interprétation à partir des axes Δp / p et chômage.Dans un raisonnement «ceteris paribus» la logique tient : plus on se rapproche du plein emploi, plus les salaires tendent à monter (O et D sur le marché du travail) et plus l’offre devient inélastique (O et D macroéconomiques). Dans le graphe, on suppose une croissance de la productivité du travail de 3% par an. Dès lors que les salaires n’augmentent que de 3%, ils ne sont pas source d’inflation.

134

B. La courbe de Phillips lors d’un retournement de conjoncture :

Partons de la relation inflation - emploi : plus on se rapproche du plein emploi, plus l’offre devient inélastique, plus les pressions inflationnistes s’intensifient (10% de chômage correspond à 5% d’inflation).

A un moment le plein emploi est atteint :

• des augmentations salariales sont acquises et se maintiennent indépendamment de la conjoncture

• la conjoncture se retourne → chômage conjoncturel → prix baissentDans la plupart des pays de l’OCDE, les hausses salariales sont moins fortes parce que jamais de plein emploi.

C. La courbe de Phillips de 1992 à 1998 :Les taux de chômage élevés vont de pair avec des taux d’utilisation des équipements relativement peu élevés. Dès lors que la croissance reprend, que la demande se redresse, l’entreprise peut produire plus – dans un premier temps sans embaucher – sans devoir remplacer ses équipements. L’offre est donc élastique et par conséquent, il n’y a pas de raison que les prix montent.

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CHAPITRE 29 : Les instruments de la politique économique 2

Les outils utilisés par les pouvoirs publics pour influer sur les résultats économiques afin d’atteindre les objectifs de politique économique sont :

• les instruments budgétaires, fiscaux, monétaires

• les instruments de politique de changements

• les instruments et délais d'ajustement

1 L’environnement idéologique de la politique économique :En général c’est la pensée unique qui s’impose comme une vérité évidente, mais de qui vient le discours ?La mise en place de gros instruments de politique économique (désindexation) requiert :

• d'une préparation psychologique de plusieurs années pour éviter des oppositions frontales des partis socialistes.

• des conditions objectives

◦ économiques (pour la désindexation : fallu un gros déficit de la BOC alimentant un discours sur la compétitivité, un 2e choc pétrolier, des poussées inflationnistes, de fortes hausses salariales, une faible rentabilité des entreprises, un déficit aigu des finances publiques, etc).

◦ sociologiques (affaiblir les résistances via une exposition du leitmotiv du discours idéologique au Parlement, dans les réunions internationales, à l’unif, dans les mass media sur une longue période. Les idées dominantes deviennent ainsi des idées courantes.)

→ Le discours idéologique est l’instrument de politique économique le plus important : permet que tel ou tel objectif soit mit en avant, que tel ou tel instrument soit privilégié.

2 Instruments de politiques monétaire et de crédit : par la Banque Centrale et les autorités monétaires.

2.1. Action sur les taux d’intérêt :

• Taux d’intérêt à court terme : taux de réescompte / des bons de trésorerie / de la facilité de dépôt (BCE).

• Taux d’intérêt à long terme : fonds d'État, obligations, etc.

2 Ce chapitre est uniquement basé sur une prise de note, donc je ne sais pas bien reformuler les idées ...

136

Il existe différents types d’effets :

• intérieur (rendre le crédit +/- cher)

• extérieur (attirer ou laisser fuir les capitaux étrangers)

2.2. Action sur la liquidité des banques : Coefficients de liquidité : en les augmentant →on diminue le volume des crédits octroyés par les banques

2.3. L’open-market : → agit sur la ML et sur les cours et taux d’intérêtDans le cadre de l’eurosystème, les BCN peuvent :

• prendre des actifs en pension pendant plusieurs semaines

• acheter ou vendre des actifs à court terme

Dans le cadre de l’eurosystème, la BCE peut :

• émettre des certificats de dette de la BCE

2.4. Efficience de la politique monétaire :

En inflation : petite variation de ML influe sur i donc sur I (efficace).En dépression : politique monétaire peu efficace.

137

3 Instruments de politique budgétaire et fiscale (liés aux dépenses et recettes de l’Etat) :

3.1. Multiplicateurs de T et de G :

3.2. Contrainte : La contrainte extérieure impose une norme budgétaire. Indépendamment de normes extérieures, vaut mieux ne pas laisser s’accumuler les déficits car ils engendrent un endettement public et les dépenses courantes sont alors financées par l’emprunt.

3.3. Instruments liés aux dépenses de l’Etat :

A. Investissements publics : → réalisent des infrastructures économiques et sociales.Dans certains domaines (routes, ponts, ports, hôpitaux, écoles) on est arrivé à saturation.Il y a de la place pour :

• les nouveaux types d’investissements publics (télécommunications, aérospatiale, rénovation urbaine).

• l’extension d’investissements d’infrastructure classiques (transports en commun, logements sociaux, etc).

→ Ces investissements créent de l’emploi donc augmentent la consommation.

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B. Consommation publique : → achats courants de biens et services par l’EtatPour faire pression sur la consommation publique : il faut diminuer la masse salariale :

• en prépensionnant les agents sans les remplacer

• en désindexant, etc.→ Des politiques d’austérité sont menées depuis longtemps.

C. Les transferts de l’Etat aux autres agents économiques : La plupart des subsides aux entreprises deviennent incompatibles avec la politique de concurrence de l’UE. Les transferts aux ménages (allocations) sont généralement écornés par les restrictions des dépenses de l'État.

3.4. Instruments liés aux recettes de l’Etat :

A. Impôts directs sur les personnes physiques (IPP) : → peu sensibles à la conjoncture économiqueEffet positif sur la distribution des revenus : sont progressifs et stabilisateur incorporé (idem alloc de chômage). Leur impact est affaibli par la fraude et l’évasion fiscales.

B. Impôts sur les bénéfices des entreprises : → beaucoup plus sensibles à la conjoncture économique. Sont proportionnels aux bénéfices.

C. Impôts indirects : → impact psychologique moindre que les impôts directs

• TVA

• droits d’accises → énergie, cigarettes et alcool (ne sont pas repris dans l’indice santé donc une augmentation des accises n’influera pas sur l’indexation)

• droits de douane

D. Efficience de la politique budgétaire : → surtout en récessionIl est difficile d’augmenter les recettes ou de diminuer les dépenses étatiques.

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4 Les instruments de politique de change (dévaluation et réévaluation) : → Modifications de la parité monétaire décidées par le Gouvernement (si système de parités fixes il faudra consulter partenaire) → Impact interne et externe : touche aux prix de toutes les marchandises (importées ou exportées). L’appréciation ou la dépréciation d’une monnaie :

• même effets

• proviennent de mécanismes du marché (pas d’une décision délibérée du Gouvernement)

5 Instruments de type contrôles directs :→ Concernent les prix, salaires, loyers, importations, exportations, etc. Au plus l’UE se renforce au moins les États peuvent recourir à ces outils.

6 Instruments de politique économique et délais :Il faut du temps pour connaître un phénomène selon les statistiques disponibles :

• temps de réflexion pour la prise de décision

• délai entre l’exécution et la sortie des effets concrets sur la vie économique

6.1. Délai entre l’évolution du réel et son diagnostic : t1

• Sont connus en temps réel : les taux d’intérêt, fluctuations du change, variations des cours des actions / des produits agricoles / des matières premières ou des produits énergétiques cotés en bourse.

• Sont connus mensuellement : les accroissements des prix de détail, la situation des balances commerciales, les taux de chômage.

• Sont connus approximativement (publiés au printemps de l’année suivante) : les agrégats de compta nationale.

6.2. Délai entre le diagnostic et la prise de décision : t2 La prise de décision peut avoir des effets secondaires ou entrer en conflit avec des décisions antérieures.

6.3. Délai entre la prise de décision et ses effets réels : t3 Selon le type de décision et d’instrument, le délai t3 est court ou long :

• si une BC puise dans ses réserves pour soutenir sa monnaie → effet immédiat.

• si dévaluation sur les exportations → effets 6 mois après

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7 Remarques terminales sur les instruments de politique économique :

7.1. Efficience des instruments : Certains jouent sur des masses monétaires (dévaluation, dés-indexation).Certaines ont des effets limités (diminution de TVA dans le bâtiment, diminution des impôts directs des sociétés)

7.2. Impact psychologique : Certains peuvent être vus comme une agression contre certaines couches sociales (augmentation des impôts directs, diminution des allocations familiales, politique des revenus, etc.).Certains ont les mêmes effets mais sans être ressentis de la même façon (augmentation des impôts indirects, politique restrictive du crédit, etc).

7.3. Elasticité : Certains ont pour effet d’augmenter ou de diminuer les prix donc faut connaître l’élasticité prix / quantité.

• A court terme : la demande est inélastique donc les quantités demandées ne varieront pas.

• A long terme : le consommateur peut s’adapter

8 Objectifs et instruments :Les objectifs dépendent des situations économiques :

• si hyperinflation → s’attaquer d’abord aux prix

• si récession classique → si pas d’inflation alors politique budgétaire

8.1. Que faire en inflation ? : → politique de déflationInstruments de politique monétaire :

• politique restrictive du crédit (augmenter les taux d’intérêt)

• contrôle de la masse monétairePolitique déflatoire : comprime les principaux agrégats de la demande finale :

• contraction de C par une modération salariale

• pression sur toutes les dépenses publiques (en particulier sur Ig et sur G)

• allégements fiscaux dans certains pays

141

8.2. Que faire en récession ? : → s’attaquer d’abord à la croissanceSi pas d’inflation, les pouvoirs publics adoptent une politique budgétaire (pas monétaire).

8.3. Que faire quand le déficit de la BOC est important ? : → Dévaluation ou politique inflatoire diminuant Y donc les importations.

8.4. Que faire quand le surplus de la BOC est important ? : Réévaluation diminuant les exportations et relançant les importations.

142

CHAPITRE 30 : Politique keynésienne et politique néolibérale

Deux familles de politique économique inspirant les politiques gouvernementales en Occident depuis la 2e GM. Ces dernières années les Gouvernements, à participation socialiste, gouvernent sous l’influence de l’idéologie néolibérale : privatisations, pression par le Gouvernement sur les salaires, libéralisation totale des capitaux. Ces écoles correspondent chacune à un mode de régulation spécifique du capitalisme (pas antinomiques) :

• keynésianisme : de 1930 (New Deal) à la fin 1960.

• néolibéralisme : dès la fin 1960 (nouvelles forme de régulation du capital → un max de liberté (dérégulation)

1 La politique keynésienne : → politique conjoncturelleKeynes préconise pour sortir de la crise :

• de réduire l’amplitude des mouvements conjoncturels.

• une injection de pouvoir d’achats dans l’économie grâce à la sécurité sociale (contrairement à des salaires déprimés favorisant l’embauche sur le marché du travail)

• les crédits pour financer l’investissement

Révolution keynésienne : relancer l’économie (la tirer vers le haut) par une action sur tous les postes de la demande finale via une intervention étatique volontariste (l'État donne).

Mécanisme typique d’une politique monétaire keynésienne :

• on augmente M

• ça fait baisser le taux d’intérêt (puisque plus de M rend M moins cher)

• la baisse de R favorise les I

• y a augmentation d’Y

1.1. Action sur C : Partons des équations C = f(Yd) Yd = Y – Td.h + R – (BND + Td.c)

143

1.2. Action sur les investissements (Ig + Ie + Ih) : A. Action sur Ig : instrument privilégié→ Besoin élevé de grandes infrastructures économiques (pour développer de nouveaux biens de consommation Et sociales liées aux besoins en santé et en enseignement)Les tunnels sous l’Escaut et le canal Albert entrent dans la même logique : relancer l’économie par des investissements publics massifs.

B. Action sur Ie : relance des investissements des entreprises

• en favorisant les crédits via un i bas

• via des mesures fiscales

• via des aides étatiques multiples

C. Action sur Ih : cheap money policy + action étatique forte pour les logements sociaux Les ménages achètent de nouveaux logements via leur épargne et des crédits hypothécaires. Forte corrélation entre Ih et Ydh → l’évolution du revenu disponible influe sur les investissements des ménages. → une petite contraction de Yd.h entraine une forte diminution de Ih

1.3. Action sur la consommation publique (G) : Keynes préconise des budgets cycliques

• Récession : déficit spending en récession / dépression (G > T)

• Situation de Boom : épargne positive en haute conjoncture (G < T)Contrairement au strict équilibre budgétaire où recettes courantes de l’Etat → dépenses courantes de l’Etat. Un déficit structurel des finances publiques pèse lourd sur la maniabilité de cet instrument vu qu’en toutes circonstances il faudra diminuer l’écart (G – T).

1.4. Conclusions :

• Si les cycles sont classiques → politique keynésienne.

• Si dépression → une relance keynésienne peut se heurter aux contraintes traditionnelles.

• Si déséquilibre structurels → politique keynésienne doit être soutenue par des mesures ciblées s’attaquant aux causes des déséquilibres

144

2 Crise de la politique keynésienne et stagflation :

2.1. De la stagnation à la stagflation : stagflation = stagnation (n'évolue pas, c'est une très mauvaise conjoncture) et inflation.

2.2. Déplacement de la courbe de Phillips en stagflation :

• En récession classique : augmentation d’ 1% de l’inflation (de 2% à 3%) permet de diminuer le chômage de 2%.

• En stagflation : augmentation d’1% de l’inflation (de 14% à 15%) permet de diminuer le chômage de 0,5% → l’élasticité prix / emploi passe de 2 à 0,5.

→ elle s’est déplacée vers le haut (inflation plus forte), vers la gauche (chômage plus important). Elle est devenue plus inélastique, plus verticale.

2.3. Crise de la politique keynésienne en stagflation : en stagflation la politique keynésienne ne fonctionne plus Si stagflation → tirer l’économie vers le haut via demande croissante → risque d’effets négatifs sur l‘inflation (atténué par une compression globale de la demande).

145

3 La politique néolibérale :Fin 1960 :

• baisse de rentabilité,

• essoufflement du rapport salarial fordiste (consommation de masse, welfare state, relation collective)

• hausse du chômage et maintien

• inflation et faible croissance

• difficultés de la politique keynésienne en stagflation

La politique néolibérale : politiques de la demande vers une politique de l’offre→ politiques macroéconomiques vers politiques microéconomiques.→ politiques monétaires expansives vers politique monétariste restrictive.Choix de société : distribution du revenu et des gains de productivité.

3.1. La politique fiscale : Moins d’Etat (donc moins de recettes fiscales, moins de dépenses publiques).

illustre le principe selon lequel il faut diminuer la pression fiscale car à partir d’un certain taux elle tue la croissance.Quand l’impôt est trop fort il provoque une perte pour le contribuable d’une partie de ses jouissances ; une perte pour le producteur d’une partie de ses profits ; une perte pour le fisc d’une partie de ses recettes.t : taux d’imposition (part d’impôts directs du revenu)RF : recettes fiscalestaux d’imposition optimal : pour une maximisation des recettes fiscales (mais difficile à déterminer).

146

Say : école classique d’économie politique, libéralisme politiqueTout ce qui est important en économie se passe du côté de l’offre (sphère productive). Loi des débouchés : à toute offre correspond une demande.

Laffer : ultra-libéralismeSeule l’économie de l’offre importe. Courbe de Laffer : un taux d’imposition nul ne rapporte aucune recette fiscale mais un taux de 100% tue. Il faut un taux d’imposition optimal maximisant les recettes fiscales.

A. Diminution de la pression fiscale sur les ménages (Yd.h) : Deux raisonnement d’après l’équation Yd.h = C + S

En diminuant le taux d’imposition, les ménages s’enrichiraient et les recettes de l’Etat augmenteraient. → Néolibéralisme choisit le 2e +et en plus des mesures stimulant l’épargne. /!\ Peut être court-circuité par :

• des déficits budgétaires engloutissant l’épargne nationale et étrangère (l’épargne ne se transforme plus en I)

• des fuites dues aux importations pour les pays à To élevé (consommation privée augmente mais se rabat sur les biens importés au lieu de stimuler la production nationale de moyens de consommation).

B. Diminution de l’impôt sur les bénéfices (Te) :

Ce système ne fonctionne que si les entreprises investissent. Elles peuvent au contraire augmenter les bénéfices distribués ou faire des placements financiers.

147

3.2. La politique de l’offre : → a enrayé l’inflation mais pas le chômageAugmenter les profits en comprimant les coûts (du travail) : déréglementer le marché du travail.

Les bénéfices d’aujourd’hui sont les investissements de demain et la résorption du chômage d’après-demain.

• Coûts de production : énergétiques et matières premières

• Coûts du capital : taux d'intérêt

• Coût du travail : salaires + avantages salariaux + cotisations sociales.→ Les politiques de réductions des coûts se sont concentrées sur le coût du travail.

3.3. Réduire l’impact de l’Etat en économie : A. Diminuer la sphère étatique B. Privatisations et mercantilisation :Des sphères marchandes (lignes aériennes, télécommunications, institutions d’épargne et de crédit) et non marchandes (préconise une gestion identique à celle du privé en niant les spécificités des services publics).

C. Réduction des interventions de l’Etat :Le néolibéralisme condamne les subsides étatiques aux entreprises, le soutien aux exportations, la protection du marché national, etc. parce que cela perturbe les mécanismes du marché. (Dans ce sens : la politique de concurrence menée par la Commission européenne).

3.4. Le monétarisme : lutte contre l’inflation On part de Fischer : MV = ITV et T sont supposés stables donc le contrôle de M permet de freiner les poussées inflationnistes.La BCE suit une politique monétariste en fixant un niveau maximale de croissance à un agrégat monétaire (alors que les USA nous ont bien montré qu’on peut concilier forte croissance et taux d’inflation bas).Mécanisme typique d’une politique monétaire monétariste : - la diminution de M fait augmenter le taux d’intérêt

• cela restreint l’investissement

• le revenu national diminue

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Sixième partie : L'économie du Travail.Cours annexe donné par Ilan Tojerow.

1 Introduction L'économie du travail : étudie l’ensemble des transactions qui concernent l’échange des services du travail contre un salaire.

• En règle générale, le salaire constitue la source majeure de revenu.

• Nombreux problèmes : chômage, exclusion, pauvreté.Exemples : a) Sous-emploi résulterait d’une insuffisance de débouchés pour les entreprises due àla faiblesse de la consommation des ménages.b) Concurrence des pays à bas salaires serait la source essentielle du chômage.→ Implications très différentes en termes de politique économique.

La relation salariale est une relation marchande qui traduit l’échange d’un service du travail contre le paiement d’un salaire.→ Elle peut être analysée grâce aux outils de la science économique.Deux postulats : la rareté des ressources et la rationalité des agents.

• Entrepreneurs maximisent leur profit / ne peuvent pas investir, ni embaucher sans coût.

• Salariés cherchent les emplois avec meilleurs conditions de travail possibles et des salaires élevés/ Emplois existent en nombre limité.

→ Spécificités de la relation salariale :

• Les services du travail sont loués par un employeur qui dispose d’un pouvoir de commandement.

• Une relation de long terme.

• Une relation collective.

L’émergence de l’économie du travail grâce à deux perspectives :1. Aspect marchand de la relation salariale.2. Particularités des la relation salariale.

/!\ Difficulté d’élaborer une synthèse de ces 2 approches.

149

- Smith, A. (1776), Recherches sur la Nature et les Causes de la Richesse des NationsReprésentation concurrentielle du marché du travail → salaire égalise l’offre et la demande de travail pour chaque type d’emploi → théorie des différences compensatrices (≠ salariales entre emplois compensent les ≠ d’efficacité des travailleurs et de pénibilité des tâches).Mais…Théorie concurrentielle est jugée incomplète car elle néglige les rapports de force entre les acteurs.

- Fin 19ème siècle : révolution marginaliste systématise la représentation concurrentielle du marché du travail.Exemple : Marshall, A. (1890), Principles of Economics → même incohérence que chez A. Smith.

- Années 1930 : développements de l’analyse en concurrence imparfaite modifient la conception que les économistes ont du fonctionnement du marché du travail. Exemple : Hicks, J. (1932), Theory of Wages → modèle de négociation salariale.

- Années 1940 : naissance de l’économie du travail en tant que discipline autonome sous l’impulsion de Dunlop J., Clark K., Lester R. & Reynolds L.

Les approches alternatives :1. Marxisme : Marx, K. (1894), Le Capital : - théorie basée sur le concept

d’exploitation, salaire déterminé par rapports de force entre travailleurs et capitalistes.- Inspire l’ « économie politique radicale ».

2. Institutionnalisme : Webbs, B. & Webbs, S. (1897), Institutional Democracy : accorde une place centrale à l’action collective, aux conditions de travail et plus généralement à l’ensemble des phénomènes sociaux ; approche interdisciplinaire.

Il faut relativiser l’opposition entre :

• les approches alternatives (« hétérodoxes ») et

• l’approche économique (« orthodoxe » ou « néoclassique »).Exemple de communication féconde :→ critique de la théorie des différences compensatrices (« loi du prix unique ») par l’économie radicale et institutionnaliste → théorie de la segmentation (marché primaire vs. secondaire).L’approche économique reste indispensable car il est souvent nécessaire de disposer non seulement d’une bonne théorie du marché du travail mais aussi de l’entreprise, des marchés des produits, des marchés financiers, etc.

150

2 Aperçu empirique du marché du travail

2.1. Terminologie

• Population en âge de travailler (PAT) : ensemble des personnes de 15 ans et plus*.

• Population inactive (PI) : ensemble de la population de 15 ans et plus* qui ne travaille pas à l’extérieur du foyer et ne cherche pas de travail rémunéré.

• Population active (PA) : Ensemble des personnes qui est soit au travail, soit au chômage dans l’ensemble de la population de 15 ans et plus*.

→ * Dans les statistiques des organismes internationaux (Commission européenne, OCDE, …) il s’agit souvent des personnes de 15 à 64 ans.

• Personnes occupées ou en emploi (E) : personnes qui occupent un emploi rémunéré (temps plein ou temps partiel).

• Personnes au chômage (CH) : d’après la définition du BIT, personnes de plus de 15 ans qui remplissent les trois critères suivants :

◦ Être sans emploi rémunéré.

◦ Être disponible pour travailler.

◦ Être activement à la recherche d’un emploi.

→ Les données harmonisées pour la Belgique sont obtenues à partir de l’Enquête sur les Forces de Travail (EFT) qui est réalisée mensuellement par la Direction générale Statistique et Information économique (la DSIE) du SPF économie.

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Le taux de chômage (TC) : nombre de chômeurs divisé par la population active fois 100.

Le taux d’activité (TA) : population active divisé par la population en âge de travailler fois 100.

Le taux d’emploi (TE) : personnes en emploi divisé par la population en âge de travailler fois 100.

Remarques :a) L’évolution d’un indicateur peut renvoyer à des variations différentes du numérateur ou du dénominateur.Exemple : hausse du taux d’emploi peut être due à hausse de l’emploi ou à une baisse de la population en âge de travaillerb) Le taux de chômage reflète moins bien le processus de création et de destruction d’emploi que le taux d’emploi. En effet, le taux de chômage est sensible aux variations conjoncturelles de la population active. Il capte l’effet des travailleurs additionnels qui rejoignent les rangs de la population active lorsque la situation économique s’améliore (et vice versa).c) La mesure du chômage est imparfaite.

• Difficile de distinguer une personne au chômage d’une personne qui ne fait paspartie de la population active (cf. travailleurs « découragés »).

• Non prise en compte des travailleurs « sous-employés ».

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2.3. Quelques éléments empiriques

• La tertiarisation de l’économie.

• La féminisation de l’emploi.

• La diversification des formes d’emploi et la flexibilité du marché du travail.

• L’internationalisation de l’économie et le progrès technologique.

• La diversité des expériences en matière de chômage.

A. La tertiarisation de l’économie→ Dans les pays industrialisés, le secteur tertiaire est le plus important du point de vue de la valeur ajoutée, des investissements et de la main-d’oeuvre occupée.→ Principales composantes :

• services d’enseignement et de santé.

• Commerce.

• activités financières.

• transports et communications.

• services aux entreprises.

→ Particularités :

• Forte hétérogénéité des systèmes d’emploi :

◦ Techniques de production.

◦ concentration économique.

◦ logiques économiques et sociales.

• Offre abondante de travail féminin et forte flexibilité du travail.

• Conséquences importantes sur :

◦ systèmes de rémunération.

◦ implantation syndicale.

◦ forme du syndicalisme.

→ Là où le travail à temps partiel progresse de façon significative. I l « mord » sur la croissance de l’emploi à temps plein. Exemple : En France, entre ’89 et ’96, l’emploi a crû de 470.000 unités, soit -40.000 tempsplein et +510.000 temps partiels. Source : CERC (1997), d’après Maruani (2003).

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B. La féminisation de l’emploi.→ Écarts de rémunération significatifs et persistants entre les hommes et les femmes.

C. La diversification des formes d’emploi & la flexibilité du travail

D. L’internationalisation de l’économie→Conséquences :

• Concurrence accrue provenant des pays « riches » et des « pays à bas salaires ».

• Compétitivité du système productif occupe une place primordiale dans les débats socio-économiques contemporains.

• Discussions portent notamment sur le contrôle des coûts salariaux (utilité et efficacité de la « norme salariale », de l’indexation automatique des salaires, des négociations sectorielles,…) et non salariaux (réductions des cotisations patronales de sécurité sociale linéaires ou ciblées par exemple sur les travailleurs peu qualifiés) ou encore sur le degré (suffisant ou non) de flexibilité du marché du travail.

E. Le progrès technologique→ Améliore l’efficacité des facteurs de production.

• 17 & 18e S. Nouvelles cultures et suppression des jachères → hausse de la production agricole par hectare et par travailleur.

• 19 & 20e S. Maîtrise de la vapeur, de l’électricité et du moteur à explosion → hausse de la productivité dans l’industrie (et l’agriculture).

• Fin 20e & 21e S. Innovations dans l’informatique et les télécommunications → hausse de la productivité dans les services (l’industrie et l’agriculture).

→ Autres particularités :Progrès technologique engendre une rupture dans la combinaison des facteurs de production, voire une disparition de certains d’entre eux.Modifications profondes dans les qualifications et les professions qui sont demandées par les entreprises.Le progrès technologique « biaisé » (en défaveur des peu qualifiés). Inadéquation (« mismatch ») de l’offre et de la demande de travail comme source de chômage.

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F. Diversité des expérience en matière de chômage→ Points de repères

• Années ’60 Niveau de chômage près du plein emploi.

• Milieu ’70 – début ’80 Chocs pétroliers → fort ralentissement économique → hausse importante du chômage dans le plupart des pays industrialisés.

• Depuis lors Taux de chômage reste élevé dans de nombreux pays surtout européens. Phénomène d’hystérèse.

→ ConséquencesPrélèvements sociaux élevés, gaspillage des ressources, déqualification

→ En matière de chômage, les spécificités nationales peuvent être des sources importantes d’hétérogénéitéIllustration :Un système d’allocations de chômage généreux pourrait pousser les individus à chercher ou à déclarer chercher un emploi afin de bénéficier des allocations. Dès lors, le chômage pourrait être la conséquence d’une participation plus importante au marché du travail. Autrement dit, un taux de chômage plus élevé pourrait ne pas impliquer un volume d’emploi plus faible (ou insuffisant). Cette hypothèse est-elle vérifiée ?

→ Une égalité comptable

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